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Il fut une époque où l’Union St-Gilloise et le Daring étaient les « grands » du football belge et leurs supporters étaient très « fanatiques ».

Toute la pièce se déroule sur ce fond sportif avec les rivalités et les querelles que peut susciter l’appartenance à l’un ou l’autre clan. Léontine Coppenolle et Mme Violette sont folles de foot et, comme elles dominent leurs faibles compagnons, ceux-ci ne sont pas loin de partager leur folie, risquant de ruiner les espoirs de bonheur de Georgette et de Joseph, les enfants de Coppenolle et Bossemans. Il existe peu de pièces aussi « bon enfant » que Bossemans et Coppenolle.

This weird but cool picture was taken by my 2.5yr old son, Daragh. He is always messing with my camera-phone and the settings(ok I let him, its hard to refuse his enthusiasm). Don't know how he managed this but there you go.

 

The strange title was typed by him into the phone. The first I saw of this was a failed delivery report. God knows where he was trying to send it. Earlier he managed to sent a 3 second blank video to my bank! Still don't know how they accepted it as it was a landline.

 

Taken in the Rotunda Maternity Hospital, Dublin, Ireland.

 

L’église méthodiste de l’ouest / le Negro Community Center, 235 rue Coursol

 

Cette église méthodiste fut érigée en 1890 à l’angle des rues Coursol et Canning. Elle fut lourdement endommagée par un incendie le jour de Noël 1915, mais fut par la suite rénovée et réouverture au culte.

 

L’édifice qui est aujourd’hui connu sous le nom de Negro Community Center, puisqu’il fut occupé par cet organisme de 1955 à 1993, fut également la propriété de la Mission Old Brewery entre 1929 et 1955. La photographie ancienne représente l’édifice à l’époque de la Mission Old Brewery, où une foule s’est rassemblée le jour de Noël 1937 afin d’avoir un repas chaud.

 

L’immeuble qui était vacant depuis 1993 est actuellement en cour de démolition.

 

Source : BANQ

 

.© Tous droits réservés : Guillaume St-Jean

 

Maintenant via Facebook : Montréal Avant-Après.

www.facebook.com/pages/Montr%C3%A9al-Avant-Apr%C3%A8s/607...

 

DIRECTION LES PLAINES D'ADRAHAM....

 

Lieu d’affrontement des Empires français et anglais en quête d’hégémonie, le parc fût le théâtre de luttes dont l’issue,La Conquête de 1759, a changé le sort de l’Amérique. Au-delà de son passé historique, le parc est à Québec ce que Central Park est à New York et Hyde Park à Londres : un parc urbain d’une valeur inestimable, un véritable poumon au cœur de la ville. Cent trois hectares de plaines et de vallons fleuris, boisés, gazonnés ou enneigés sont offerts à la conquête quotidienne de milliers de citadins et visiteurs.

 

STEERING THE PLAINS OF ADRAHAM ....

 

Instead of confrontation between French and English empires seeking hegemony, the park was the scene of battles whose outcome, The Conquest of 1759, changed the fate of America. Beyond its history, the park is to Québec what Central Park is to New York and Hyde Park in London: an urban park of inestimable value, a green lung in the heart of the city. Three hundred hectares of plains and valleys flowery, woody, grassy or snow are offered daily conquest of thousands of residents and visitors.

42 St-Etienne le quartier de Montchovet avec de nouvelles video www.facebook.com/watch/?v=5656029074475535 , jadis cette cité moderne avait pour symbole la Muraille de Chine mastodonte de béton dynamitée le 27 mai 2000 , livrée en avril 1964 avec 526 logements HLM sur 15 allées, construite sur 4 blocs pour 270 metres de long du R+16 à R+9 une cité moderne a 1260 lgts HLM 7 barres A B C D E F G H du grand ensemble de Beaulieu l'1 des six 1er de France @ des Architectes MM GOUYON , HUR , CLEMENT , MAUHAUDIER Elle fut réhabilitée par Raymond Martin de 1985 a 1987 avec la suppression de 100 logements.. France : 800'000 chômeurs de 20 ans @ 42 st Etienne 23 avril 1981 Monchovet la Muraille de Chine en video ici sur ce lien www.rts.ch/archives/tv/information/temps-present/13937390... En pleine crise économique du début des années 1980, la France compte 1'700'000 chômeurs dont 800'000 jeunes. Trente-six ans après sa construction, la barre s'apprête à s'écrouler. Dès 8 heures du matin, le 27 mai 2000, deux cents membres des forces de l'ordre sont mobilisés aux abords de la Muraille de Chine. "Rocade fermée, quartier bouclé, filtrage serré", décrit le journaliste de France 3 Rhône-Alpes-Auvergne sur place. "Seuls les artificiers resteront au centre du dispositif pour établir le poste de tir". Plusieurs milliers de personnes se retrouvent massées sur une colline pour assister à cette démolition un véritable "événement pour la ville au delà-même du quartier". Ce Stéphanois, alors âgé de 20 ans, se rend avec des amis pour voir le foudroyage de la Muraille de Chine. "Elle représentait cet habitat des Trente glorieuses qui n'a pas fonctionné. C'est vraiment une énorme page qui se tournait pour la ville de Saint-Etienne trop connue pour ses nombreuses verrues". Alors que le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, a annoncé la destruction de la Muraille de Chine bâtie en 1961 dans le quartier Saint-Jacques, retour sur la démolition de ce qui fut la plus grande barre d'Europe. Le 27 mai 2000, Saint-Etienne foudroyait sa muraille de Chine.

Un symbole de modernité dans les années 60

Situé au sud-est de la ville de Saint-Etienne, le quartier de Montchovet a abrité pendant trente-six ans le plus grand bâtiment d'habitation d'Europe. Surnommé la Muraille de Chine en raison de son gigantisme, il symbolise toute une époque et son histoire est indissociable de la politique du logement en France. Avec ses 275 mètres de long, ses 48 mètres de haut, ses dix-neuf étages et ses 450 logements apres réha, puis 526 a l origine en 1964, la Muraille, inaugurée en avril 1964, abrite des appartements dotés de tout le confort moderne dans un quartier en pleine évolution. Le bâtiment imposant symbolise à l'époque une forme de modernité. Un symbole des difficultés économiques et sociales Saint-Etienne n'échappe pas à la crise économique, les industries locales sont en déclin et la démographie fléchit. Dans les années 70, la Muraille de Chine n'est plus habitée qu'à moitié et malgré plusieurs opérations de réhabilitation, de symbole de la modernité, la voilà qui cristallise les difficultés économiques et sociales. La population défavorisée se trouve concentrée en un seul lieu où chômage, délinquance et exclusion se côtoient. Un symbole qui disparaît en quelques secondes @ Saint-Etienne samedi 27 mai 2000, apres la Courneuve cité des 4000 début juin, Mantes-la-Jolie et Meaux à la fin de l'année" A chaque fois, le scénario est identique: une tour, une barre, souvent trentenaires, s'éclipsent du paysage urbain en quelques secondes, réduites à l'état de gravats par une implosion. La scène va se répéter de plus en plus souvent. Car le gouvernement a décidé d'accélérer le rythme des destructions dans les quartiers en difficulté. «De 10 000 à 12 000 démolitions de logements HLM sont prévues annuellement», a indiqué le ministre délégué à la Ville, Claude Bartolone, lors du débat sur la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) à l'Assemblée nationale, en mars 2000. Pour recomposer la ville, deux leviers sont actionnés en parallèle. La loi SRU vise à imposer un quota de 20% de HLM aux communes qui en ont peu ou pas du tout. Et la destruction de tours ou de barres est censée soulager les quartiers à forte concentration de logements sociaux: 100 000 à 150 000 HLM doivent disparaître dans les dix ans (1). Longtemps taboue, la démolition est désormais revendiquée comme un instrument de la politique de la ville. Mais avec toutes les limites du traitement par l'urbain. L'embellie de l'emploi constatée au niveau national n'a pas d'effet dans les cités pauvres où le taux de chômage reste supérieur à 20%. Aussi, ce parti pris de la démolition apparaît-il en décalage avec les problèmes de fond, même si la politique de la ville englobe aussi désormais un volet «emploi» consistant. «Gaspillage». Le tournant de la destruction est récent. Jusqu'à la fin des années 90, l'implosion d'un immeuble relevait du traitement particulier réservé à quelques quartiers emblématiques: Vaulx-en-Velin, les Minguettes, la Courneuve" Ailleurs, on réhabilitait. Les autorisations de démolir étaient délivrées au compte-gouttes par les Directions départementales de l'équipement (DDE), pour 3 000 à 4 000 logements par an. «Il y avait une double réticence de l'Etat. La démolition était perçue comme un gaspillage, ces immeubles ayant été construits avec des fonds publics. Et aussi un doute moral, puisque la France compte encore plusieurs centaines de milliers de mal logés», analyse Patrice Dunoyer de Segonzac, auteur d'une étude sur les démolitions (2). D'ailleurs, les associations comme Droit au logement s'opposent aux destructions. «Nous sommes contre, notamment dans les zones urbaines où il y a une pénurie avérée de logements pour les ménages pauvres comme en Ile-de-France», proteste Jean-Baptiste Eyraud, le président du DAL. Qui conteste aussi les conditions de relogement des anciens locataires, souvent renvoyés vers d'autres quartiers difficiles, encore plus excentrés que les précédents. Les dirigeants de HLM hésitent à raser, mais pour des motifs financiers. Car ces opérations se traduisent par des pertes sèches de loyers, les emprunts souscrits lors de la construction de ces immeubles étant souvent amortis. Généralement, la décision intervient lorsque toutes les tentatives pour rendre un quartier à nouveau attractif ont échoué, notamment sa réhabilitation. La démolition est décidée quand plusieurs indicateurs sont réunis: accélération du turn-over des locataires, difficulté à remplacer les partants, disparition de toute diversité sociale" «Bien sûr, on pourrait laisser filer les choses. Remplir ces immeubles avec des familles démunies qui n'ont pas le choix d'aller ailleurs. Mais on leur préparerait un avenir sombre», estime Michel Ceyrac, le PDG des 3F, un des principaux organismes de HLM, qui a procédé à plusieurs démolitions. «Recoudre» l'urbain. Reste que cette action sur le bâti n'a de sens que si elle s'inscrit dans une démarche urbaine lourde, pensée à l'échelle de la commune, voire de l'agglomération. «Si l'on rase juste pour se débarrasser d'un immeuble qui focalise des problèmes, on ne règle rien. La démolition, c'est une opération de recomposition urbaine, d'arrimage d'un secteur délaissé au reste de la ville, de réappropriation d'un quartier par ses habitants», avertit Michel Ceyrac. Comme dans la cité du Moulin-Neuf à Stains, en banlieue parisienne. Sur 600 logements, 200 devraient être rasés. Le projet, pas encore programmé, prévoit la démolition de deux bâtiments et le découpage d'une barre pour la transformer en trois petits immeubles. Sur le site, 80 maisons individuelles vont être construites pour offrir un habitat plus adapté aux familles nombreuses et pour «recoudre» l'urbain. Enfin, la SNCF va édifier une gare, car bien qu'habitant près d'une ligne de chemin de fer, les locataires voyaient les trains passer, mais devaient faire plusieurs kilomètres pour se rendre à la station la plus proche.

(1) Le parc HLM compte 3,7 millions de logements. Chaque année, les organismes en construisent 50 000 supplémentaires. (2) «Renouvellement urbain. Enseignements de sept opérations», Edition Villes et quartiers, juin 1999.

Samedi, sur le balcon d'Aïcha, la vue va brutalement se trouver dégagée. Elle vit depuis trente ans en face de la «muraille de Chine», une longue et haute barre de près de 300 mètres qui lui bouche l'horizon sur les hauteurs de Saint-Etienne, dans la Loire. Et samedi, en cinq secondes, 500 tonnes de dynamite foudroieront l'immeuble, construit en 1963. Le quartier se prépare et la tristesse domine. Les habitants viennent consoler le pharmacien, qui va rester à quelques mètres du bâtiment disparu. Plus loin, les adolescents passent leurs après-midi face à la barre, à ressasser les souvenirs. «Ça fait longtemps qu'ils en parlaient, dit Nadiri, 23 ans. Mais on n'y croyait pas. On se disait: "Elle est trop massive, ils oseront pas la tomber.» Mais ils ont finalement osé. Et cela donne le plus grand chantier français de démolition. Les ouvriers ont enlevé les matériaux qui recouvraient les façades. Ils ont déshabillé les murs de béton brut, hérissés des barres d'aluminium qui supportaient les matériaux d'isolation. De larges bandes de tissu blanc entourent la barre, pour éviter les projections. Un autre tissu pend de la cheminée de la chaufferie. Ainsi harnachée, la barre ressemble à un paquebot échoué sur la colline. Les voiles s'agacent au vent et le sabordage approche. Les habitants ont peur du vide. 248 familles pour 500 logements. «Nous, on a connu que la muraille, raconte Nadiri. J'ai 23 ans et ça fait vingt-trois ans que je vis là. Les copains, c'est pareil. On a toujours été là. Quand on déménageait, c'était pour passer d'un étage à l'autre. On va laisser tous nos souvenirs là-dedans. Là, c'est ton premier joint, là ta première relation sexuelle, là la première raclée que t'as prise, là la première raclée que t'as mise"» D'habitude, les opérations de destruction grignotent un morceau de barre ou suppriment un immeuble au milieu d'un ensemble. Cette fois, vu la taille du bâtiment, un quartier entier va disparaître. La «muraille» comptait à l'origine 526 logements & 400 apres la réhabilitation de 1985. Quand la démolition a été décidée, il restait 248 familles. D'après Nadiri, seule une minorité défend la démolition. «L'immense majorité est contre. On est dégoûtés. Les gens peuvent pas se rendre compte ce que c'était, la muraille.» Ses copains et lui, ils racontent avec des mots où l'accent chaud de Saint-Etienne se mêle aux intonations des cités: «Quand on était petit, dit Nordine Otmani, 25 ans, né à la «muraille», il y avait plein de prés derrière la barre. On montait dans la colline, on y passait nos journées. On faisait des cabanes, nos mères nous trouvaient plus. On était dans la nature.» L'autoroute est venue couper le quartier du centre-ville, reléguant la barre sur son flanc de coteau. «Après, quand on a été plus vieux, il y a eu les squats, les bringues, les méchouis. On jouait aussi dans les caves. Comme il y avait pas l'électricité, on faisait des torches pour descendre, avec des journaux enroulés. Fallait faire attention: y avait des rats gros comme des taureaux.» Les gravats recouvriront également les plus mauvais souvenirs. Les copains en prison, les overdoses, les rapports avec la police. La trajectoire habituelle d'un quartier relégué. Ils ont croisé d'abord «les Français, fonctionnaires ou policiers». Puis connu «les Portugais et les Chinois». Au milieu des années 80, il y a eu l'exode des «Européens», ceux qui pouvaient partir, «dégoûtés des cambriolages». Enfin, dans les années 90, la drogue, qui a inondé le quartier. En quelques années, la «muraille» s'est forgé la réputation d'une plaque tournante. Plusieurs jeunes adultes finissent de purger une peine de dix ans pour trafic. Malgré tout ça, Nadiri continue d'affirmer: «Le pire des souvenirs, c'est ce samedi qu'on va se le faire.» «Comme Paris sans la tour Eiffel». Dans la MJC construite en face de la barre, d'autres adolescents disent leur attachement au quartier. «Saint-Etienne sans la muraille, c'est comme Paris sans la tour Eiffel, je peux pas mieux vous dire. Les Marseillais sont fiers de leur ville, nous on est fiers de la muraille. Vous pouvez pas comprendre. Ce quartier, une fois qu'on y a goûté, on est accroché, on peut plus s'en aller.» Eux ont très peu bougé. Les plus vieux sont juste partis quelques mois, pour travailler à Oyonnax (Ain), où l'un d'entre eux avait trouvé «un plan boulot» dans une zone industrielle qui manquait souvent de bras. Les jeunes Stéphanois débarquaient sans prévenir et, quelques jours plus tard, ils travaillaient à la plasturgie. «Mais on restait pas longtemps. C'était Sonacotra-boulot, boulot-Sonacotra. On louait des chambres toutes petites où on squattait à cinq, avec la télé et une console. On devenait fous là-dedans. Après cinq mois, je suis rentré. La muraille me manquait trop.» Un technicien de la politique de la ville affirme que les habitants se réfugient dans le passé car «on ne leur a parlé que de la destruction, pas de reconstruction, ni de leur avenir. Ils se replient au lieu de se projeter.» La plupart des habitants ont été relogés près de là, dans de petits immeubles qui comptaient de nombreux logements vacants. Ils reviennent se balader, tournent autour de la barre, que des CRS protègent. Une vieille dame vient tous les jours. Elle parle du passé, des jours heureux à la «muraille». Les draps blancs qui protègent les étages lui rappellent la mort de son mari.. A Saint-Etienne, ceux de la « Muraille de Chine » aimeraient qu'« on dise un peu de positif » En contrebas de l'autoroute, le long d'un pavillon préfabriqué, Djemel croise Anouar qui est venu voir Nassardine et Kader. Farouk, lui, caresse le capot de la voiture. Deux fois qu'il a dû refaire la carrosserie, mais, là, il a vraiment fini. « C'est moi le travailleur ! dit-il à ses copains venus admirer le boulot. Et attention, j'suis pas du métier. » Nassardine et Kader sont sur une autre voiture. Ils s'entendent bien tous les deux, silencieux, effacés, enchaînant voiture sur voiture et découvrant au fil des jours qu'ils sont faits pour tenir un « vrai » garage, « si seulement... ». Agés de vingt-sept ans, mariés et pères de famille, Nassardine et Kader n'ont jamais eu d'emploi. D'ailleurs, parmi les gens qui sont là, personne n'a jamais eu d'emploi. Dans ce club de prévention baptisé Club 2000, « on s'entraîne à travailler », selon l'expression de Salim, l'éducateur-garagiste. Dehors, domine sur la colline celle qu'on appelle la « Muraille de Chine », immeuble phare de la cité de Montchovet à Saint-Etienne, une barre de 16 étages et de 260 mètres de long. Les cages d'escalier s'appellent les « allées », et l'allée 19 est un journal ; c'est une tradition. On y a toujours écrit sur les murs et on vient y lire les nouvelles, les coups de gueule : « Un jour à la télé / ils ont dit de notre quartier / qu'il fallait le détruire / et puis le reconstruire / Mais chez nous, à la Muraille / y a pas que de la racaille / Ils veulent la faire sauter / ils peuvent toujours s'accrocher. » Souvent, ceux qui ont quitté la Muraille reviennent « respirer le quartier ». Tayeb a un copain devenu ambulancier en Haute-Savoie : « Même lui, il peut pas s'en empêcher. » Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. Mme Garnier, soixante-dix ans, se présente comme « la dernière des anciens ». On l'appelle « Mme 18 » parce qu'elle s'est battue pour obtenir la ligne de bus n 18. Petite femme à la voix douce, arrivée ici en 1966, on ne la délogerait pour rien au monde de son grand séjour, de sa vue sur les arbres « c'est aéré, on est sur les pentes » , de cette ambiance qui rend les gens soudés, les silences qui font deviner que « certains vivent à un franc près », la pudeur des voisins qui savent aider sans en parler. « La solidarité, c'est le positif qu'on ne dit jamais sur la cité », regrette-t-elle. Pour elle, « y a rien de mieux qu'une amicale de locataires pour lutter contre le racisme. Un pied-noir, fallait entendre ce qu'il sortait sur les Arabes. Maintenant, en réunion, c'est presque l'ami de ses anciens ennemis ! » « Je leur dis : arrête tes conneries, pense à ta famille » Marqueur social, le lieu de résidence participe de la distribution et de la distinction entre les groupes sociaux sur des territoires spécifiques (Grafmeyer, 1995). La « rénovation urbaine » met particulièrement en relief les séparatismes sociaux qui existent au sein même des populations des grands ensembles hlm, et tend à les brouiller – et ainsi à accentuer les méfiances réciproques entre les catégories sociorésidentielles. Face au relogement, se distinguent alors les familles qui ont les moyens de partir d’elles-mêmes (d’accéder au parc locatif privé, voire à la propriété), celles qui voient leur souhait de logement accordé par l’office hlm parce que considérées comme « logeables », et notamment acceptant les appartements plus petits (mais en plus grand nombre sur le quartier), et puis les familles les plus en difficulté que la volonté politique cherche à disperser même si ce sont celles, finalement, qui ont le plus d’« intérêts » à rester dans le quartier, parce qu’elles y trouvent des ressources relationnelles qui pallient un peu leurs conditions instables et précaires d’existence. De leur côté, les retraités des catégories intermédiaires ou les anciens ouvriers qualifiés expriment un « attachement » au quartier et à leur logement, qui repose moins sur des contraintes économiques que sur des contraintes de vie incorporées. Malgré leurs craintes lors de déplacements la nuit tombée, dans le quartier ou dans certaines rues, et les gênes occasionnées de temps en temps par le voisinage, ces retraités ne souhaitent pas partir du quartier, parce que déménager nécessiterait de modifier les pratiques quotidiennes, il faudrait « trouver ses marques » ailleurs, fréquenter d’autres commerces, se faire d’autres copains au café-tabac. Leurs relations sociales se sont aussi, progressivement, centrées sur la vie de quartier, au cours de ces rituels quotidiens que sont les courses, des sociabilités de voisinage, qui octroient une reconnaissance sociale significative. Ainsi, nous avons vu que selon leurs propriétés sociales, sexuelles et générationnelles, selon que la venue dans le quartier a correspondu à une mobilité sociale ascendante ou descendante, à une étape de la vie que l’on sait provisoire ou au contraire à une installation durable et contrainte, les décisions politiques en matière de transformation des espaces résidentiels n’agissaient pas tout à fait de la même manière sur les modes de vie : si le quartier est « requalifié » pour les « classes moyennes » et/ou les groupes sociaux ayant connu une mobilité sociale, ses transformations profondes renforcent en même temps le processus de précarisation des familles touchées par le chômage, par les préretraites ou la maladie, parmi une population vieillissante. Les démolitions interviennent également sur les relations familiales et l’inquiétude des parents vis-à-vis du relogement « travaille » en retour les conditions de vie des enfants. Le processus de transformation de l’habitat agit enfin sur le partage sexué du travail au sein des familles en renforçant les clivages de sexe. En effet, il précarise plus fortement les femmes des milieux populaires pauvres (ou les femmes seules) que les femmes des catégories en ascension sociale (en raison de leurs conditions matérielles d’existence, les premières endossant plus difficilement que les secondes la charge mentale qu’occasionne le relogement). Bref, le processus de « rénovation urbaine » déstabilise le mode de vie des habitants, plus particulièrement des « inactifs » (les personnes âgées, les chômeurs, les femmes au foyer) ainsi que les jeunes surtout s’ils sont en difficulté scolaire : autant de catégories sociales largement représentées dans le quartier, ayant peu de possibilités de quitter d’eux-mêmes le secteur, et qui trouvent en lui, au quotidien, des ressources diversifiées, amicales, matérielles et institutionnelles (emplois, aides sociales, loisirs, etc.). POINTS DE VUE D’HABITANTS

Lorsqu’on leur parle de relogement, les habitants ont tendance à

revenir sur le point de départ, la démolition. Même si la décision ne leur appartient pas (elle appartient au bailleur, qui a de

multiples facteurs à prendre en compte), il semble que le processus d’acceptation du relogement commence par la façon dont

la démolition est annoncée, voire négociée avec eux. L’acceptation

de cet acte n’a pas été facile pour la plupart des habitants du bâtiment A, d’abord parce qu’ils étaient très attachés au quartier et

à la muraille en particulier (la plupart ont d’ailleurs souhaité être

logés à proximité, et beaucoup habitent à présent le bâtiment B,

surnommé « petite muraille de Chine »). Ensuite parce que,

disent-ils, la décision a été prise sans les consulter préalablement. Selon Jeanine Garnier, présidente de l’amicale des locataires de Montchovet : « Il n’y a pas eu de concertation. Même

après, cela s’apparentait plus à de l’information qu’à de la

concertation ».

Tout cela n’a bien entendu pas facilité les relogements, et

certaines familles ont attendu jusqu’au dernier moment dans

l’espoir d’obtenir un « logement idéal ». L’intervention de l’amicale

des locataires, qui participait à la commission relogement, a parfois permis de trouver des arrangements de dernière minute,

notamment des logements transitoires gratuits pendant six mois

pour ces quatre ou cinq familles en attendant de trouver une

solution conforme à leurs attentes. La décision du déménagement

gratuit pour tous, en plus de la prime de 1000 F pour frais d’installation, a facilité le processus. Dans l’ensemble, les gens ont

été satisfaits par les solutions de relogement proposées par

l’Opac, par la qualité de l’accompagnement et les trois quarts

ont bien investi leur nouveau logement . « Il faut reconnaître les

efforts réels des acteurs de terrain et des responsables du plan. »

1

Le déménagement a parfois eu des effets positifs sur les comportements selon G. Francavilla, ancienne habitante de la muraille

qui réside à présent dans le bâtiment B voisin : « Les gens ont

un comportement plus citoyen, l’intégration des personnes immigrées se fait mieux, peut-être en raison de la taille plus réduite du

bâtiment : on se connaît tous ». Ce qui s’apparente pour certains à un travail de deuil s’est fait petit à petit, avec une phase

individuelle et une phase collective : par exemple une « fête » a

été organisée quinze jours avant la démolition dans une cour

d’école, avec une exposition sur la muraille et la possibilité pour

les locataires de s’exprimer sur un mur (poèmes, etc.). Beaucoup

n’ont pas souhaité assister à la démolition qui a eu lieu le 27

mai 2000 et aujourd’hui encore ont du mal à accepter un quartier

sur le point d’être radicalement transformé (implantation prévue

du plus grand complexe hospitalier privé de la région sur le

site). MONTCHOVET La Muraille de Chine en construction içi en 1963 @ Il y avait l'idée de faire le plus grand nombre possible de logements confortables ; dans le délai le plus rapide possible ; au coût le plus bas possible. Il y avait quand même l’idée comme ça d’une prouesse dans le domaine du logement social.42 St-Etienne Montchovet la muraille Mais dans les années 80, le quartier change. Banlieue à problèmes, zone de non-droit, autant d’étiquettes qui collent à la muraille au gré des faits divers, des voitures brûlent, des policiers patrouillent, des jeunes traînent, et puis le bâtiment a vieilli. Les locataires le désertent. En 85, le quartier s’offre un lifting de 120 millions de francs, mais les problèmes persistent. Alors en 95…On a fait le constat qu’il n’y avait pas eu possibilité de réhabiliter dans de bonnes conditions. Qu’on avait connu l’échec de réhabilitation, d’une façon tout à fait naturelle. J’en ai conclu qu’il ne fallait pas obliger les gens à vivre dans ce type d’habitat. Qu’il ne fallait pas remplir de force une telle muraille. Et donc, la conclusion s’imposait d’elle-même, il fallait démolir. Cette démolition permet de mettre un terme aux 4 millions de francs de perte annuelle générés par les logements vides...Ça coûte un bâtiment inoccupé. Début 97, la moitié du bâtiment était vide. Donc, sur 500 logements, nous avions 250 logements vacants. Mais pour certains riverains, cette logique comptable n’efface pas une profonde nostalgie, la muraille est l’emblème du quartier...La muraille de Chine, ça fait des années qu’elle existe. Je veux dire, c’est elle qui fait, quand on parle du quartier on parle toujours tout de suite de la muraille de chine...C’est triste quand même de voir le bâtiment qui va tomber, voilà ! C’est comme si on enterrait une personne hein ! C’est une page du quartier qui se tourne, et c’est dommage...Il n'y aura plus de muraille mais dans notre coeur, il y aura toujours une muraille...Ce bâtiment, les stéphanois l’appellent la muraille de Chine. 540 logements, 2000 habitants, 48 mètres de haut pour 17 étages, 280 mètres de long. C’etait un véritable village vertical. C’etait aussi le symbole du quartier de Montchovet, mais c’est un symbole condamné, c’est en effet la plus grande barre de logement d’Europe qui doit être détruite en une seule fois. La muraille a été construite en pleine crise du logement. En 65, ce bâtiment offre tt le confort moderne : salle de bains, chauffage central, ascenseur. Il est pris d’assaut par les locataires, tout comme les 4000 autres logements neufs construits au sud-est de Saint-Etienne...https://m.ina.fr/.../demolition-de-la-muraille-de-chine... Alors, au niveau de la préparation de ce chantier, les principales phases furent le désamiantage des façades qui représentaient 32 000 m² de matériaux non friables. Ensuite, est venu le temps de la déconstruction des appartements où on a retiré les planchers bois, les portes, tout ce qui était impropre à la mise en décharge. La troisième phase fut la déconstruction mécanique et l’affaiblissement mécanique des structures. La quatrième phase fut la foration, on a foré environ 3600 mètres linéaires de trous pour mettre les explosifs. La dernière phase qui est en cours de réalisation est la mise en place des protections, c’est bien sûr les voiles intérieurs ainsi que sur les voiles extérieurs afin d’éviter les projections...La muraille, une fois détruite, laissera un vide de plus de 4 ha au cœur de Montchovet. L’avenir de ce quartier est déjà tracé dans les cartons des architectes, il est devenu médical... m.ina.fr/.../demolition-de-la-muraille-de-chine... Entre les années 50 et 60, et suite à la seconde guerre mondiale, la municipalité stéphanoise a vu sa population passée d’un peu moins de 180 000 habitants en 1950 à plus de 200 000 habitants dix ans plus tard en 1960. Cette forte augmentation de la population pouvait s’expliquer par le fort taux de natalité de cette époque (baby-boom), mais aussi par l’afflux de travailleurs de la classe ouvrière venus dans la grande cité stéphanoise pour trouver un travail. De ce fait, la construction d’un logement sain pour chaque ouvrier était devenue une priorité absolue pour les élus qui considéraient à raison que cela était une condition vitale dans le cadre de ce grand développement. Pour ce faire, la ville a lancé dans les années 50 une vaste opération de construction de barres d’habitation dans la zone de Beaulieu, destinée à fournir un logement à une population grandissante. www.cimaise-architectes.com/.../lespace-beaulieu/ Des tours et des barres, voici les formes les plus courantes des bâtiments qui constituent les grands ensembles. On doit cette communauté de forme à l’industrialisation des procédés de construction et à l’imposition de normes et de plans types pour les appartements afi n de réduire les coûts de production, objectif constant des années 1950-1960. Ceci a conduit à privilégier des formes simples et l’usage du béton, qui accède alors à une véritable hégémonie. L’utilisation généralisée du chemin de grue est également pointée comme explication de l’orthogonalité des plans et d’une extrême uniformisation. La forme des grands ensembles est également liée à l’influence du Mouvement moderne en architecture et à une conception urbaine nouvelle. Il y a dans les Trente Glorieuses une volonté d’inventer la ville et même la vie. La forme urbaine du grand ensemble est conçue en rupture avec l’environnement immédiat, avec une organisation propre et autonome du nouveau quartier. C’est d’ailleurs cette rupture qui rend si facilement identifi ables les grands ensembles sur les vues aériennes. L es architectes et urbanistes veulent libérer l’espace au sol pour mieux organiser la relation entre immeuble et espace vert. Le plan des grands ensembles est en général orthogonal avec des immeubles en périphérie laissant au centre un espace planté, le fameux espace vert des plans masses. Cette forme architecturale et urbaine a pu concentrer les critiques. On reproche le gigantisme, la monotonie, mais aussi l’absence de véritables espaces publics. Les grands ensembles ont globalement été édifiés sur des parcelles agricoles ou maraîchères, faute de réserves foncières suffi santes en ville. Ils sont aussi parfois construits dans les vides du tissu urbain laissés par les lotissements pavillonnaires. Dans de nombreux cas, ils sont situés aux franges des villes, parfois à cheval sur deux communes qui ne souhaitaient pas forcément travailler ensemble. Ceci a encore un impact aujourd’hui sur la réussite des projets de transformation qui peut dépendre du niveau de coopération des communes concernées. Par souci d’économie, certaines opérations ont été réalisées à proximité de zones où devaient être construites des infrastructures telles qu’une autoroute ou un échangeur, ce qui a accentué encore la fracture avec les quartiers plus anciens

de la commune, le centre-ville et ses services. De plus, les grands

ensembles sont souvent implantés à l’écart des transports en commun. En région parisienne, cela s’améliorera avec la création du District ( 1961 ) et des villes nouvelles ( 1965 ) qui permet le financement des réseaux de transport en commun et des autoroutes. Certaines municipalités se sont montrées très volontaires pour accueillir des grands ensembles, mais l’État en a aussi imposé à des petites communes qui n’en voulaient pas.

Pour celles-ci, les évolutions urbaines, démographiques et économiques consécutives ont parfois provoqué de véritables séismes. Suivant leur envergure, les nouveaux quartiers

ont pu submerger les anciens bourgs et faire basculer les territoires du rural à l’urbain à une vitesse fulgurante... Dans les années 1950, les logements sont rares, surpeuplés et souséquipés. En 1954, la plupart ne disposent ni de sanitaires, ni de wc intérieurs et à peine la moitié ont l’eau courante. Avec la construction des grands ensembles, en 1975 la quasi-totalité des logements ont l’eau courante, 75 % l’eau chaude et une installation

sanitaire complète avec wc intérieurs. Enfin, moins de 5 % des logements sont surpeuplés. On comprend alors que

les grands ensembles incarnent une modernité bienfaisante pour les mallogés qui y emménagent. Cependant, l’économie de moyens

dans la construction a été telle que les problèmes liés aux malfaçons arrivent vite. De plus, les bâtiments mal entretenus s’abîment avant même que tous les équipements soient

terminés. Aux défauts de construction et d’entretien s’ajoute la faiblesse des équipements collectifs. Les nouveaux résidents déchantent. Malgré tout, des sociabilités s’organisent, autour de la cage d’escalier, du chemin de l’école, de la vie associative et

de fêtes ou manifestations culturelles et sportives. la fête de grand

vaux à savignysur-orge. Jusqu’à la fi n des années 1970, des événements et fêtes organisés dans le quartier drainent des habitants de toute la commune, voire au-delà. Grand Vaux est alors presque un second centre-ville. @ 1975 13 le grand ensemble de sarcelles. Le terme «sarcellite » est inventé en 1962 pour désigner le mal des grands ensembles, une sorte de dépression dont seraient victimes les habitants. Cette soi-disant maladie de l’habitat moderne fait de Sarcelles le symbole des grands ensembles français. 1961 villagexpo à saint-michel sur-orge. Des concours visant à abaisser le coût du logement individuel ( Villagexpo en 1966, Chalandonnettes en 1969 ) sont lancés par le ministère de l’Équipement et du Logement. Le renouveau pavillonnaire encouragé par l’État témoigne du discrédit parallèle des grands ensembles. 1966 15 À peine les premiers habitants installés, journalistes, sociologues et autres experts viennent enquêter sur la vie dans les grands ensembles. Les uns sont séduits par leur modernité. Les autres, de plus en plus nombreux, dénoncent le mal des grands ensembles, leur taille et leur monotonie. La critique architecturale et sociale enfle et la circulaire Guichard met fin à leur construction le 21 mars 1973. L’ère du pavillonnaire prend le relais...MONTCHOVET MAI 2000 Au départ conçue pour loger les classes moyennes, la "Muraille de Chine" a accueilli, à partir des années 1970, de plus en plus de populations immigrées. Malgré plusieurs réhabilitations, elle était devenue, à l'instar d'autres quartiers défavorisés, le symbole de l'échec de la politique du logement, avec la ghettoïsation des populations pauvres et immigrées. Quatre mois de préparation avaient été nécessaires avant que, ce 27 mai 2000, les 600 kilos d’explosifs foudroient, en quelques secondes, la "Muraille de Chine". Il avait fallu ensuite plusieurs jours pour évacuer les 80.000 tonnes de gravats. Depuis 2005, l'Hôpital privé de la Loire (HPL) a été édifié à l'emplacement même du bâtiment. Éclairage

Au sud-est de la ville de Saint-Etienne, le quartier d'habitation de Beaulieu-Montchovet est construit entre 1953 et 1971. En 1964, la troisième tranche dénommée « Beaulieu III » donne lieu à la réalisation du plus grand bâtiment d'habitation en Europe. Surnommé « la muraille de chine » en raison de son gigantisme, il est détruit par dynamitage en 2000. Son histoire est profondément inscrite dans le contexte de la politique du logement en France.

Grâce à son bassin charbonnier, au développement de l'industrie textile et à sa manufacture d'armes, l'essor de la ville de Saint-Etienne bénéficie de la révolution industrielle du XIXe siècle. Forte de cet héritage, elle a conservé son dynamisme économique jusqu'au milieu du XXe siècle. Important centre militaro-industriel durant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Etienne est touchée par plusieurs bombardements. Ces destructions ont accentué la crise du logement dues aux profondes mutations de l'après-guerre qui concentrent la population dans les grands centres urbains et industriels. C'est dans ce contexte que la ville de Saint-Etienne décide de construire un quartier neuf afin de loger près de 30 000 habitants dans près de 4 600 logements. Le quartier Beaulieu-Montchovet est proche du centre ville. Il est situé sur une zone dont le sous-sol n'était pas fragilisé par la présence d'anciennes mines de charbons, ce qui autorisait la construction d'immeubles importants. La réalisation de la Muraille de Chine est très comparable à celles qui voient le jour dans le cadre de la politique des Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP) initiée en 1959. Des quartiers nouveaux ont vu le jour, en principe avec des commerces et des équipements, constituant ce qu'il est convenu d'appeler des « grands ensembles ». A Saint-Étienne, au cœur du quartier de Beaulieu-Montchovet, la « Muraille de Chine » s'ajoute à des ensembles déjà construits. D'une hauteur de 48 mètres, le bâtiment est parfaitement rectiligne afin de rationaliser la construction. Les grues peuvent se déplacer sur des rails tout le long de la « barre », terme qui désigne ces grands immeubles. Il est composé de 19 étages sur 270 mètres de long et abrite 450 logements. L'armature en béton armé et les éléments standardisés permettent une construction rapide et compétitive. Le confort moderne des appartements n'est pas le seul atout de cet immeuble, les infrastructures du quartier suivent l'évolution de la population : équipements sportifs, centre commercial et collège complètent le dispositif et, à l'origine, la demande des familles est forte pour ce bâtiment imposant, symbole de modernité.

Après les années 1970, Saint-Etienne connaît une crise économique, le charbon est concurrencé par le pétrole, les industries locales sont en déclin et la démographie fléchit. Les grandes opérations lancées dans les années 1950 et 1960 ont vieilli. La « Muraille de Chine » n'est habitée qu'à moitié et la ville peine à entretenir cet ensemble. Malgré plusieurs opérations de réhabilitation dont la dernière lancée dans le cadre du programme « Banlieues 89 » (Roland Castro), elle devient le symbole des difficultés économiques et sociales : fort taux de chômage, exclusion et délinquance. La concentration en un même lieu d'une population défavorisée et touchée par le chômage fait sentir ses effets. De nouvelles politiques de la ville voient le jour. Elles prônent une mixité sociale qui s'oppose à la ségrégation qui résultait de la politique de ZUP. Impuissante à renverser cette évolution générale, la ville décide la destruction de l'immeuble. Ces opérations de destruction apparaissent au début des années 1970 aux Etats-Unis ; elles sont imitées à Villeurbanne en 1978 pour la cité Olivier de Serres, même si en France, jusqu'au milieu des années 1990, l'État a le plus souvent privilégié une politique de réhabilitation. Le 27 mai 2000 les derniers habitants de la Muraille de Chine sont évacués, l'autoroute est barrée et le quartier bouclé par les forces de l'ordre : à 13 heures précises a lieu la plus grosse opération de démolition jamais réalisée en Europe @ Ce bâtiment, les stéphanois l’appellent la muraille de Chine. 500 logements, 2000 habitants, 48 mètres de haut pour 17 étages, 280 mètres de long. C’est un véritable village vertical. C’est aussi le symbole du quartier de Montchovet, mais c’est un symbole condamné, c’est en effet la plus grande barre de logement d’Europe qui doit être détruite en une seule fois. La muraille a été construite en pleine crise du logement. En 1965, ce bâtiment offre tout le confort moderne : salle de bains, chauffage central, ascenseur. Il est pris d’assaut par les locataires, tout comme les 4000 autres logements neufs construits au sud-est de Saint-Etienne. Il y avait l'idée de faire le plus grand nombre possible de logements confortables ; dans le délai le plus rapide possible ; au coût le plus bas possible. Il y avait quand même l’idée comme ça d’une prouesse dans le domaine du logement social. Mais dans les années 80, le quartier change. Banlieue à problèmes, zone de non-droit, autant d’étiquettes qui collent à la muraille au gré des faits divers, des voitures brûlent, des policiers patrouillent, des jeunes traînent, et puis le bâtiment a vieilli. Les locataires le désertent. En 85, le quartier s’offre un lifting de 120 millions de francs, mais les problèmes persistent. Alors en 95… On a fait le constat qu’il n’y avait pas eu possibilité de réhabiliter dans de bonnes conditions. Qu’on avait connu l’échec de réhabilitation, d’une façon tout à fait naturelle. J’en ai conclu qu’il ne fallait pas obliger les gens à vivre dans ce type d’habitat. Qu’il ne fallait pas remplir de force une telle muraille. Et donc, la conclusion s’imposait d’elle-même, il fallait démolir. Cette démolition permet de mettre un terme aux 4 millions de francs de perte annuelle générés par les logements vides. Ça coûte un bâtiment inoccupé. Début 97, la moitié du bâtiment était vide. Donc, sur 500 logements, nous avions 250 logements vacants. Mais pour certains riverains, cette logique comptable n’efface pas une profonde nostalgie, la muraille est l’emblème du quartier. La muraille de Chine, ça fait des années qu’elle existe. Je veux dire, c’est elle qui fait, quand on parle du quartier on parle toujours tout de suite de la muraille de chine. C’est triste quand même de voir le bâtiment qui va tomber, voilà ! C’est comme si on enterrait une personne hein ! C’est une page du quartier qui se tourne, et c’est dommage. Il n'y aura plus de muraille mais dans notre coeur, il y aura toujours une muraille. Depuis le 24 janvier, une cinquantaine d’ouvriers travaillent à la déconstruction de ce bâtiment. Aujourd’hui, tout est prêt pour l’explosion. Alors Monsieur Arnaud, quelles ont été les différentes phases de ce chantier ? Alors, au niveau de la préparation de ce chantier, les principales phases furent le désamiantage des façades qui représentaient 32 000 m² de matériaux non friables. Ensuite, est venu le temps de la déconstruction des appartements où on a retiré les planchers bois, les portes, tout ce qui était impropre à la mise en décharge. La troisième phase fut la déconstruction mécanique et l’affaiblissement mécanique des structures. La quatrième phase fut la foration, on a foré environ 3600 mètres linéaires de trous pour mettre les explosifs. La dernière phase qui est en cours de réalisation est la mise en place des protections, c’est bien sûr les voiles intérieurs ainsi que sur les voiles extérieurs afin d’éviter les projections. Un périmètre de sécurité de 150 m sera mis en place autour du chantier, l’autoroute sera fermée samedi entre 11 heures et 14 heures. Un millier de riverains seront évacués et 300 CRS et policiers assureront la sécurité du public pendant l’opération de foudroyage. La phase ultime sera le tir, et ensuite le traitement des matériaux au sol. Les 23 000 m3 de béton seront évacués en deux mois. La muraille, une fois détruite, laissera un vide de plus de 4 ha au cœur de Montchovet. L’avenir de ce quartier est déjà tracé dans les cartons des architectes, il sera médical. Notre projet c’est de construire une clinique de 251 lits qui est constituée du regroupement de 3 cliniques existantes à Saint-Etienne. Il y aura une maternité, il y aura également un service de médecine, et puis un service de chirurgie comme ça existe dans la plupart des cliniques privées. Avec 16 salles d’opération et 150 médecins, ce centre hospitalier sera le plus important pôle de santé privé de Rhône-Alpes. Les travaux commenceront en septembre pour s’achever en janvier 2002. Ils coûteront 250 millions de francs. On a choisi ce quartier parce que nous pensions que c’est un beau quartier qui est extrêmement bien situé ; duquel il y a une vue qui est très belle, quand on est monté dans la muraille de Chine, on le sait. Que d’autre part, pour un établissement de santé, c’est à proximité de l’autoroute ; donc avec des facilités d’accès pour les patients extrêmement importants, qui feront que cet établissement sera vu quand on passera devant, et qu’on pourra y accéder facilement. 40 ans après la construction de la muraille, l’ambition de la municipalité est d'effacer la difficile réputation du quartier de Montchovet, par un vaste réaménagement urbain ; avec à l’horizon 2003, une nouvelle ligne de tramway, deux maisons de convalescence, et un aménagement paysager. Le samedi 27 mai à 13 heures 01, la muraille de Chine s’effondrera sur elle-même en 15 secondes. Nous serons là pour vous montrer ce moment crucial dans la vie du quartier et qui changera définitivement le visage de Saint-Etienne.

www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. Jérôme (Mémoire2Ville) #chercheur #archiviste #maquettiste dans l #histoire des #logementssociaux #logement #HLM #logementsocial #Patrimoine @42 St-Etienne Beaulieu @ Né en 1903, Edouard Hur commence sa carrière d’architecte à Saint-Etienne dès 1928 et la poursuivra jusqu’à son décès en 1974. le nouveau parc de l’Europe créé en 1964 pour aérer la zone urbaine de forte densité de Beaulieu la Métare. À Saint-Étienne, au sud-est de l’agglomération, sur le versant sud de la colline de Beaulieu, en forte pente et d’aspect semi-rural, la ZUP de Beaulieu est mise à l’étude dès 1950. Elle débute en 1953 et comprend 1 221 logements, un groupe scolaire et 35 bou-tiques .1 263 logements construits à Beaulieu de 1953 à 1956

Il faut dire qu’Alexandre de Fraissinette saura saisir les opportunités offertes par l’Etat qui met en place le financement de 10 000 logements en France par les offices d’HLM. Suivront quatre autres opérations : Beaulieu 2 la Marandinière de 1957 à 1959, Montchovet et la Muraille de Chine de 1962 à 1965, la Palle de 1967 à 1970 et enfin, la Métare de 1962 à 1973 avec ses immeubles en accession à la propriété.Suivront quatre autres opérations : Beaulieu 2 la Marandinière de 1957 à 1959, Montchovet et la Muraille de Chine de 1962 à 1965, la Palle de 1967 à 1970 et enfin, la Métare de 1962 à 1973 avec ses immeubles en accession à la propriété.cité moderne de Beaulieu le Rond-Point, 1 264 logements HLM seront construits de 1953 à 1956. Le projet est confié à Edouard Hur, assisté de Henri Gouyon et Jean Farat.residentialisation @ Beaulieu le grand-ensemble HLM va changé.., (reha KUBE ARCHITECTURE URBANISME kube-archi.pagesperso-orange.fr/ateliers-g2bm.htm Le projet est confié à Edouard Hur, assisté de Henri Gouyon et Jean Farat, qui établissent un plan très rationnel qui suit les courbes de niveau. A Beaulieu, 1 200 logements seront construits de 1953 à 1956.@ Cité Moderne de Beaulieu le Rond-Point, l'un des 6 premiers Grands-Ensembles HLM de Françe, les chantiers de l'OPAC, avec l'opération Beaulieu1: 1262 lgts, 19 immeubles, constr 1953-57, architectes HUR GOUYON FARAT Cabinet Cimaise Que de chemin parcouru, Muraille de Chine La Palle Beaulieu jusqu'aux années 90. L habitat se transforme et s adapte aux nouveaux besoins. Autre temps, période d'essor économique et du "vivre ensemble". Le quartier de #Beaulieu en juillet 1956 #StEtienne #Grandsensembles #urbain Beaulieu I (1953-55) 1266 lgts - Beaulieu II-La Marandinière (1957-1959), Beaulieu III-Montchovet (1962-1965), avec la fameuse «muraille de Chine», Beaulieu IV-la Palle (1967-1970) et la Métare (1962-1974), représentant à eux tous quelque 6 000 logements, constituent le grand-ensemble de Beaulieu nommé les quartiers Sud-Est - arch Farat Hur Gouyon Clément Carot - patrimoine de l Opac - Histoire Après la seconde guerre mondiale, un immense chantier s'ouvre en France dans le but de loger massivement une population démunie, les réalisations des HLM en France et la lutte contre l'habitat indigne insalubre , le film parle de St-Etienne entre autre avec les Cités du soleil 1958 de Jean-Claude Sée : www.dailymotion.com/video/xgj74q .

Jusqu'au milieu des années 1970, cette période dite des « Trente Glorieuses l'après guerre et montre la plupart des grandes réalisations de 1945 à 1960. A travers les exemples de la région parisienne et de quelques grandes villes françaises sont posé les problèmes de la diversité architecturale, de l'esthétique et de l'harmonie entre le passé et l'avenir. Les images montrent les grands ensembles de Beaulieu, la Marandiniére, à Saint-Etienne, la cité le Haut du Lièvre à Nancy, des cités à Sarcelles, Asnières, Bron-Parilly, Epinay, Pantin, Bobigny, la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille, le front de mer à Royan, la video de l'Année 1962, une réalisation de Philippe Brunet içi www.dailymotion.com/video/xgj2zz » fut le terrain de nombreuses expérimentations architecturales et urbanistiques, fondées notamment sur les idées émises plus tôt dans le siècle par le Mouvement moderne.

Aujourd'hui, ces ensembles bâtis sont au cœur d'une autre actualité, liée à leur adaptation à l'évolution des modes de vie de notre société contemporaine. Cette question qui se posa dès la fin des années 1970 apparaît sous un jour nouveau, avec les premières démolitions dans les années 1980 et, plus récemment, le vaste programme de réhabilitation mis en place dans le cadre de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain.

Après Les Grands Ensembles. Une histoire qui continue…, ce nouvel ouvrage, fruit de la collaboration entre l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Saint-Étienne et l'Université Jean Monnet, apporte un éclairage nouveau sur cet héritage bâti, mettant au jour simultanément la question de son vécu et celle des acteurs engagés dans son édification. En réunissant quinze auteurs spécialistes de ce domaine, il s'agit de regrouper autant de points de vue, pour comprendre la diversité et la complexité des enjeux liés à la postérité de ce bâti. - « Petite enquête sur Beaulieu – Le Rond-Point », La Tribune du centre et du sud-est, 13 octobre 1955 et « Le chantier de Beaulieu – Le Rond-Point (1ère tranche) sera terminé le 30 juin 1956 très exactement »,La Tribune du centre & du sud-est, 26 juin 1956 -«St-Etienne, la place des grands ensembles dans l’histoire de l’habitat social français »

Saint-Étienne/Beaulieu, au sud-est de l’agglomération, sur le versant sud de la colline de Beaulieu, en forte pente et d’aspect semi-rural, la cité de Beaulieu est mise à l’étude dès 1950. Elle débute en 1953 et comprend 1 221 logements, un groupe scolaire et 35 boutiques. Des parrains prestigieux et l’élite de l’architecture sté- phanoise sont mobilisés pour ce premier grand ensemble local.

Tantôt les bâtiments suivent le dessin de la courbe de niveau 600, devenue rue Le Corbusier, tantôt ils s’installent perpendi-culairement à la pente, reliés à la rue par des passerelles ou de grands escaliers. A l’implantation exemplaire des bâtiments répond une maîtrise raffinée du végétal d’accompagnement, décliné selon les modes habituels aux squares urbains, avec une virtuosité étonnante dus aux talents de l’ingénieur des Services techniques de la ville, Jean Marc, associé à l’équipe de concep-tion dès l’origine de l’opération.

Le vocabulaire de l’art des jardins s’adapte au grand ensemble : les espaces sont découpés à partir des courbes de niveau et des allées, et caractérisés par un système de haies et de contre-haies (haies étagées doubles ou triples) constituées de troènes com-muns ou dorés, prunus, berbéris et buffets de laurier, et sont plantés d arbres rythmés et colorés (érables négundo et acacias), ou parfois fastigiés (la gamme d’arbres est d’ailleurs peu riche), selon un dessin géométrique et des alternances de couleurs. Ces espaces verts ne sont réalisés qu’à partir de 1964, après avoir été longtemps laissés en prairies fauchées. Cet état de fait, dû au départ à l’étirement des financements des projets d’espaces exté-rieurs, s’inscrivait aussi dans la logique de conception de notre ingénieur, qui pensait « qu’il était nécessaire de laisser vivre un groupe d’habitations avant de planter » – afin de reprendre notamment les chemins tracés par l’usage.

Cette réalisation révèle le décalage entre les réflexions et les savoir-faire architecturaux et paysagers et exprime quelques traits caractéristiques de la pratique paysagiste. Le festonnage des haies qui jalonne les espaces extérieurs rejoint celui des collines boca- gères surplombant les bâtiments. Il rappelle le site environnant et inspirera plus tard l’AUA et Alexandre Chemetoff pour la réhabilitation du quartier de Montreynaud.

Relevons que, sans l’action concertée des services de la ville et de l’office d’HLM, qui finança entièrement la réalisation des espaces verts, rien n’aurait été fait à cette époque, compte tenu du désintérêt pour cet aspect du projet des principaux responsables du chantier. « D’ailleurs, à cette époque, les architectes ne jouaient pas au paysagiste… », queleques superbes videos du Ministere de la Cohésion et des Territoires içi : .Naissance d'une banlieue mort d'un village 2000 www.dailymotion.com/video/x1a98iz

Réalisateur : Sidney Jézéquel Production : Les Films Roger Leenhardt Sujet : la commune de Goussainville (95) --------

Quatre murs et un toit 1953 www.dailymotion.com/video/xk6xui Scenario et réalisation Pierre Jallaud MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) ----------------

Le Bonheur est dans le béton www.dailymotion.com/video/x413amo - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie ---------------------

Beaulieu par son constructeur la Cimaise :" Entre les années 50 et 60, et suite à la seconde guerre mondiale, la municipalité stéphanoise a vu sa population passée d’un peu moins de 180 000 habitants en 1950 à plus de 200 000 habitants dix ans plus tard en 1960. Cette forte augmentation de la population pouvait s’expliquer par le fort taux de natalité de cette époque (baby-boom), mais aussi par l’afflux de travailleurs de la classe ouvrière venus dans la grande cité stéphanoise pour trouver un travail. De ce fait, la construction d’un logement sain pour chaque ouvrier était devenue une priorité absolue pour les élus qui considéraient à raison que cela était une condition vitale dans le cadre de ce grand développement. Pour ce faire, la ville a lancé dans les années 50 une vaste opération de construction de barres d’habitation dans la zone de Beaulieu, destinée à fournir un logement à une population grandissante.

------------------ Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq --------------

BEAULIEU une barre d’habitation innovante

a l’époque, avec une majorité d’architectes, les appartements modernes construits possédaient des cloisons lourdes empêchant toute modification interne ainsi que des espaces de renvoi sombres et non ventilés ressemblant à des alcôves.

mais à l’inverse, pour certains architectes précurseurs de la région à l’image d’Yves et Henri Gouyon, la modernité reflétait le gout de la clarté, de l’air, et du soleil, avec de larges horizons. Ainsi, ces derniers donnaient la priorité non pas aux façades qu’ils considéraient comme de simples élévations du plan, mais aux cellules d’habitations et à leur orientation. Dans cette optique, le bâtiment proposé par Henri Gouyon, qui était donc un partisan de l’espace ouvert moderne, supprimait les circulations et profitait de ce gain de place pour aménager de nouveaux espaces de vie communes. De plus, dans ces cellules d’habitations, les architectes ont tirés profit au maximum de la double orientation des appartements (ces derniers étaient traversant) avec par exemple l’accolement de balcons. Conception et réalisation d’un quartier entier. Pour le projet de Beaulieu, l’on confia la conception ainsi que la réalisation des interventions aux agences Henri et Yves Gouyon puis Yves Gouyon et associés. Ainsi, dés le milieu des années 50, des études concernant Beaulieu II – La Marandinière furent conduites, suivis de la construction du bâtiment entre 1957 et 1959. S’en suivit Beaulieu III – Montchovet entre 1962 et 1964, surnommé la « Muraille de Chine la plus grande barre d'Europe avec 540 appartements à sa livraison mi 1964, les chantiers de l'OPAC devenu Métropole-Habitat, www.ina.fr/video/LY00001263522 », qui comprenait entre autres, une barre de type HLM haute de 10 à 17 mètres et longue de 270 mètres, avec 560 logements. Suites à ces constructions, l’urbanisation des vallées et collines du sud-est de Saint-Etienne continua jusque dans les années 70 avec les séries de la Métare I, II, et III. Au total, ce sont plus de 8 000 logements, pour l’essentiel de type HLM, qui ont été construits durant cette période. Ces constructions ont également contribué à la création du parc de l’Europe et d’un boulevard circulaire qui servait de jonction entre les différents édifices et le centre-ville de la cité stéphanoise.

Un projet pharaonique

Le centre commercial fut un projet d’une dimension sans précédent pour la ville, plus grand centre commercial intra-urbain de la région Loire-Auvergne, avec 100 magasins, 1500 places de stationnement, 90 000 m² de surface, et sur 3 niveaux (4 niveaux avec la terrasse). Le 2 octobre 1979, CENTRE DEUX ouvre ses portes pour la première fois, et constitue une renaissance et un véritable tournant pour la ville. L’avis de l’architecte De toutes les constructions de cette époque, Beaulieu est un des ensembles construits qui se porte le mieux si l’on en croit les nombreuses enquêtes menées auprès de la population de ces logements, dont certains l’occupe pratiquement depuis le début. Les arbres atteignent désormais le haut des immeubles, et la rue Le Corbusier adjacente a pris les allures « d’une banlieue des années 30 » avec un niveau d’urbanisme parfaitement acceptable. En conclusion, on peut parler pour cette construction d’un véritable savoir faire architectural et en quelques sortes d’art urbain. Ce projet a été récompensé par un prix d’urbanisme, mettant en valeur le travail en amont du projet. www.cimaise-architectes.com/realisations/divers/construct... cité HLM labellisée Patrimoine du XXeme siecle -"Il faut bien le dire, avant même d’être livré, Beaulieu est l' un des grands-ensembles, parmis 6 autres qui fasçinait en 1954..En effet c'etait le début de la longue & grande histoire des chantiers de l'Office Public de l'Aménagement et de la Construction* içi, ou à Montreynaud, Solaure, Monthieu etc Bref, les habituels promeneurs du coin genre les "Bois du Four (la Metare, le nom ançien, qui par ailleurs appartenait a Mme de Métarie une veuve riche qui légua son domaine soit "la Métare" à la ville, pour un Franc symbolique à l'epoque et aux CHU anciennement les HCL Hospiçes Civils de la Ville comme à Lyon... (on notera qu il y a des tas de logements en centre ville propriété du CHU)..se rendant le dimanche

dans le Pilat ou à Rochetaillée et sur les collines* alentours (on en a 7 comme a Rome) font un léger détour par le chantier. Ils constatent

alors de visu cet avancement des travaux que la presse qualifie de « belle prouesse ». Le rythme est en effet rapide : « un étage par semaine » pour certaines barres, comme le raconte un témoin. Les « grandes maisons », soient les immeubles de hauteur et nombre de logements importants (IGH), étant alors encore rares dans la

ville, les Stéphanois n’y sont pas habitués@ les H.L.M. Beaulieu est la 1ere cité Stéphanoise de toutes,. Les barres de dix-sept et quatorze niveaux gises respectivement rues Gomy Herriot et de Vlaminck, ainsi que la tour de 22 niveaux au 33 rue Le-Corbusier,

surprennent donc encore pire pour la plus grande barre d'Europe qui arrvera 7 ans plus tard, la Muraille qui mettront certains certaines à la renverse , le gigantisme à l'état brut, du lourd.... La référence qui vient à l’esprit de beaucoup ajoute à la fascination : l’Amérique. « C’est New-York ! c'est tres joile, tres vert... », se rappelle avoir pensé un habitant de la première harre...Mais plus que les immeubles, ce sont surtout les logements qui emportent l’adhésion des « heureux locataires », comme aime à les appeler la presse tout court. La satisfaction procurée aux habitants par l’hygiène et le confort des logements des Grands-Ensembles soit les quartiers NEUF est une information connue, les études de sciences humaines sur le sujet abondent. Aussi, pour le cas de Beaulieu devenu un cas d'Ecole idem pour Montchovet (Beaulieu3) et les transformations de la Marandiniere (Beaulieu2)...

Les entretiens réalisés avec des locataires n’apportent pas sur ce point-ci d’éléments nouveaux :kes premiers motifs de satisfaction invoqués sont, comme pour bien d’autres Grands-Ensembles Français,

l’eau courante, le chauffage central dont sont pourvus les immeubles les plus hauts, les WC intérieurs et salles de bain, l’ensoleillement et la luminosité permis par l’orientation, la hauteur et la disposition des immeubles, les placards et les tout aussi pratiques balcons à parois séchoirs permettant de faire sécher le linge, hiver compris.

Entretien avec François Tomas, géographe, spécialiste de l'aménagement urbain, et enseignant à l'université et à l'école d'architecture de Saint-Etienne. Il est notamment l'auteur des Grands Ensembles, une histoire qui continue (Publications de l'université de Saint-Etienne, 2003). Cet intellectuel a également mis la main à la pâte. Entre 1977 et 1983, il fut adjoint à l'urbanisme du maire communiste de l'époque, Joseph Sanguedolce. Engagé au PC de 1974 à 1985, il a, depuis, rejoint le Parti socialiste «comme militant de base»

Quelle est l'ampleur des destructions provoquées par la Seconde Guerre mondiale à Saint-Etienne?

La ville subit un important bombardement des Alliés le 26 mai 1944. Celui-ci vise les usines qu'utilisaient les Allemands dans la région pour leur effort de guerre et les noeuds de communication ferroviaire. Comme prévu, la gare de Châteaucreux, les usines de Marais et le tunnel de Tardy sont touchés. Mais les bombes, larguées trop rapidement, atteignent aussi les quartiers du Soleil et de Tardy - notamment les écoles - ainsi que l'église Saint-François, emplie de fidèles. Au total, le bilan est lourd: un millier de morts, 1 500 blessés, 22 000 sinistrés; 800 immeubles ont été plus ou moins détruits. Que prévoit-on pour la reconstruction Pas grand-chose. A la différence de la refonte spectaculaire du Havre, par exemple, on se contente ici de bâtir de petits immeubles, plus modernes bien sûr, mais sans réelle innovation architecturale ou urbanistique.

Est-il vrai que Saint-Etienne, après guerre, traîne une réputation de «capitale des taudis»?

C'est exact, et celle-ci n'est pas usurpée. En 1946, 7% seulement des logements sont jugés «confortables», et 17%, «acceptables»; 56% sont médiocres, et 20% peuvent véritablement être qualifiés de taudis: 1 logement sur 5 n'a pas d'eau à l'évier, les deux tiers ne disposent pas de WC, et 95%, de salle d'eau. Mais le problème n'a pas été créé par la guerre. Depuis la fin du XIXe siècle, Saint-Etienne a beaucoup grandi, mais très peu construit. Résultat: la ville a vieilli sur elle-même et se trouve après guerre dans une situation désastreuse, que les bombardements ont simplement aggravée. C'est alors qu'Alexandre de Fraissinette, maire élu en 1947, fixe le logement comme l'une de ses priorités.

Oui. Et ce ne sera pas un vain mot. Rendez-vous compte: on passe de 114 logements construits en 1948 à 531 en 1951, 1 085 en 1954, 1 694 en 1957 et même 2 932 en 1959! L'effort est gigantesque. Mais le changement est aussi qualitatif. A la fin des années 1940 et au début des années 1950, la France va connaître une rupture architecturale avec l'apparition des premiers grands ensembles. Saint-Etienne sera l'une des villes symboles de cette rupture.

Comment cette nouvelle architecture est-elle accueillie?

Très favorablement par les classes moyennes, beaucoup moins par les classes populaires.

Cela paraît paradoxal, pour du logement social!

Le paradoxe n'est qu'apparent. On l'a oublié aujourd'hui, mais les premiers grands ensembles sont réservés aux familles de moins de trois enfants ayant des revenus corrects, autrement dit aux classes moyennes. Alors que, depuis la guerre, celles-ci devaient se contenter d'une ou de deux pièces mal équipées, elles se voient soudain proposer des logements spacieux, avec de la verdure, de la lumière, une salle d'eau, des WC, le chauffage central. Cela leur paraît merveilleux! Les pauvres, eux, continuent de s'entasser dans de petits appartements sans confort, quand ce ne sont pas des taudis, en particulier à Tarentaize et à Beaubrun, ou des bidonvilles, du côté de Méons, près des puits de mine et des usines sidérurgiques. Ce n'est que plus tard, à partir des années 1970, que les grands ensembles seront prioritairement réservés aux pauvres et aux familles immigrées. Mais, dans les années 1950, les grands ensembles sont encore synonymes de progrès social. Et même au-delà. On est persuadé que ce nouvel habitat va entraîner le recul de la maladie, de la délinquance, voire de la mésentente entre les époux! Il existe ainsi une «commission du bonheur ou des grands ensembles»! On croit rêver...

C'était l'ambiance de l'époque, avec ses utopies et ses excès. Pour les architectes, si l'un des repoussoirs est le taudis de centre-ville, l'autre est le petit pavillon de banlieue, symbole à leurs yeux de l'individualisme petit-bourgeois, avec ses gaspillages de terrain, son absence d'horizon et son coût pour la communauté...

Quels sont les quartiers typiques de cette période, à Saint-Etienne?

Le premier est constitué par le très bel ensemble de la place du Maréchal-Foch. Il s'agit d'une étape intermédiaire entre l'îlot traditionnel (des immeubles accolés, formant un pâté de maisons) et sa suppression totale. Du côté de la Grand-Rue, plusieurs immeubles constituent encore des semi-îlots. Mais, à l'ouest, deux immeubles sont déjà totalement indépendants: ils sont construits au milieu de la verdure. Et cela, c'est très nouveau. Jusqu'à présent, tous les immeubles érigés à Saint-Etienne, y compris les plus hauts, étaient accolés à d'autres édifices. Cela reste encore, cinquante ans plus tard, l'un des quartiers chics de Saint-Etienne.

L'autre grande opération de l'époque, c'est Beaulieu I.

Evidemment. On est, cette fois, face à un grand ensemble «pur». Le chantier commence en 1953 - il y a juste cinquante ans - et s'achève en 1955. Ce nouveau quartier de 1 264 logements est remarquablement conçu. Non seulement il respecte la topographie des lieux, mais aussi il joue avec elle: les bâtiments sont implantés soit parallèlement, soit perpendiculairement aux courbes de niveau, ce qui met en valeur la colline tout en préservant son sommet. Pour rompre l'anonymat, les entrées, les façades et les balcons sont individualisés. Les logements sont de qualité, et les espaces verts, confiés aux services de la ville, tout simplement magnifiques. Beaulieu produit d'ailleurs un effet prodigieux sur ses premiers habitants.

Son implantation n'est pas non plus le fait du hasard...

En effet. Compte tenu des préoccupations hygiénistes de l'époque, le conseil municipal a choisi ce site «loin des zones minières et industrielles, à l'abri des poussières et des fumées, au climat salubre». Il souligne qu'il ne sera «jamais exploité par les houillères, car son sous-sol est stérile» et qu'il est également «bien relié à Saint-Etienne par le cours Fauriel, la seule avenue large de la ville». C'est véritablement le contre-modèle du taudis. Il a d'ailleurs, lui également, remarquablement bien vieilli.

Etes-vous aussi enthousiaste pour les projets qui ont suivi Beaulieu I?

Hélas!... Beaulieu II-La Marandinière (1957-1959), Beaulieu III-Montchovet (1962-1964), avec la fameuse «muraille de Chine», Beaulieu IV-la Palle (1967-1970) et la Métare (1962-1974), représentant à eux tous quelque 6 000 logements, constituent - à l'exception de la Métare, qui ne comprend que des appartements en copropriété - des échecs complets. Et tragiques. Pourquoi cette différence?

Beaulieu I a bénéficié d'une accumulation de partis pris judicieux qui n'ont pas été appliqués par la suite. Outre la qualité de son architecture et de ses espaces verts, on a évité le zonage bête et méchant, qui allait s'imposer plus tard: les zones commerciales, d'un côté; les tours et les barres d'habitation, d'un deuxième; les emplois, d'un troisième. Enfin, Beaulieu I, réservé presque exclusivement aux classes moyennes, n'a pas connu le processus de dégradation que l'on constatera ailleurs, et dont la destruction de la «muraille de Chine» constituera le symbole.

Qui ont été les grands aménageurs de cette époque?

Parmi les politiques: le maire, Alexandre de Fraissinette (modéré), et son premier adjoint, qui lui succédera à sa mort, le radical Michel Durafour. Parmi les architectes: Edouard Hur et Henri Gouyon, concepteurs de Beaulieu I. Et, bien sûr, l'Etat, qui reste très présent. C'est lui qui, de manière générale, garde la haute main sur l'urbanisme. Beaulieu constitue une opération nationale, décidée de Paris. Cependant, ce qui est remarquable, c'est que, pour Beaulieu I, l'Etat va accepter de composer. Dans quels domaines?

Le ministère de la Reconstruction souhaitait, ici comme ailleurs, que l'opération fût entièrement industrialisée. Autrement dit, que l'on adaptât au bâtiment les méthodes de l'automobile. Les constructions devaient se faire en préfabriqué, et l'on devait se contenter de les monter sur place. Mais, à Saint-Etienne, les architectes, soutenus par le maire, s'opposent à cette directive. Parce qu'ils sont expérimentés, et reconnus, ils vont obtenir gain de cause. Et heureusement.

Y a-t-il eu des projets, conçus à cette époque, qui n'ont pas vu le jour?

A la fin des années 1950, l'Etat fait appel à de grands architectes pour remodeler les villes. A Saint-Etienne, c'est Dufau, distingué par le prix de Rome, qui est choisi. Il présente un projet radical: raser les 70 îlots qui se trouvent à l'est de la Grand-Rue, entre la place du Peuple et Bellevue, et les remplacer par autant de tours et de barres! Son projet, finalement, ne sera appliqué qu'en partie. Au sud, jusqu'à Bellevue, presque tout est démoli, beaucoup de tours et de barres sont construites. Au nord, les démolitions sont également presque systématiques, mais, cette fois, les nouveaux immeubles reproduisent la forme traditionnelle de l'îlot. On détruit également une partie du quartier derrière la grande poste, ainsi que l'ancienne caserne de Tréfilerie et la prison de Bizillon. Le futur Centre-Deux...

C'est cela. Au départ, l'opération se nomme «prison-Tréfilerie», mais les promoteurs, qui ont le sens du commerce, préfèrent la rebaptiser. Ce quartier est conçu comme un centre d'affaires à l'américaine, type la Défense, à Paris, ou la Part-Dieu, à Lyon. On explique aux élus que, s'ils veulent que Saint-Etienne devienne une grande ville, ils doivent la doter d'un centre d'affaires, avec des immeubles atteignant 100 ou 150 mètres de hauteur, comme aux Etats-Unis! Le projet est lancé (en 1969), mais il sera peu à peu amendé, pour tenir compte de la réalité économique, de la montée des oppositions et de l'évolution des mentalités.

Comment l'économie stéphanoise se porte-t-elle alors?

La ville croit encore à l'avenir de la mine et des industries traditionnelles. Cela se comprend: le plan Monnet pour la relance de l'économie française s'appuie sur l'énergie, les transports, les industries lourdes... Bref, tous les points forts de Saint-Etienne, mais ce sera un cadeau empoisonné, car, bercée par cette illusion, la cité s'endort. Quand elle se décidera à moderniser ses structures industrielles, ce sera toujours avec quelques années de retard. Au fond, c'est dans les années 1950 que l'on commet les erreurs qui conduiront, plus tard, au démantèlement des industries locales.

Le secteur tertiaire a-t-il déjà commencé son essor?

Pas encore. Dans les années 1950, Saint-Etienne reste une ville très fortement industrielle. La tertiarisation, avec l'enseignement supérieur, la transformation de l'hôpital en centre hospitalier régional et universitaire et l'essor de Casino, avec les supermarchés et les hypermarchés, ne commencera véritablement que dans les années 1960.

Culturellement, la ville est aussi très active...

Elle est même, à ce moment-là, l'un des hauts lieux de la création culturelle en France, notamment dans les domaines théâtral et artistique. Maurice Allemand fait du musée de Saint-Etienne l'un des plus grands musées d'art moderne en France. Et Jean Dasté propose au public le théâtre moderne. Ce bouillonnement est dû, notamment, à Alexandre de Fraissinette. Comme, après lui, Michel Durafour, il est persuadé que l'avenir de la cité est dans la modernité. Il considère donc qu'elle doit être déclinée dans tous ses aspects: économique, urbanistique et culturel.

La population comprend-elle cette volonté?

Oui et non. Dans les années 1950, il existe un certain consensus, car tout le monde partage la vision d'un avenir meilleur. Mais, en réalité, Fraissinette, et surtout Durafour, sont très décalés. Dans leur obsession d'une ville «blanche», ils refusent en bloc le passé, dont on a heureusement découvert depuis lors les richesses. Ils rêvent d'une ville qui n'existe pas, peuplée d'habitants qui ne ressemblent pas aux Stéphanois réels... C'est d'ailleurs ce qui, plus tard, provoquera la chute de Michel Durafour. --------------

Pour une architecture différente 1975 Réalisation : ministère de l'Équipement , www.dailymotion.com/video/xgj3ex ---

Les films du MRU -Industrialiser la construction, par le biais de la préfabrication.Cette industrialisation a abouti, dans les années 1950, à un choix politique de l'Etat, la construction massive de G.E. pour résoudre la très forte crise du logement dont souffrait la France www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije Noisy-le-Sec le laboratoire de la reconstruction, 1948 L'album cinématographique de la reconstruction maison préfabriquée production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, 1948 L'album cinématographique içi www.dailymotion.com/video/xwytke archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ... museedelacartepostale.fr/blog/ -'être agent de gestion locative pour une office H.L.M. en 1958' , les Cités du soleil 1958 de Jean-Claude Sée- les films du MRU içi www.dailymotion.com/video/xgj74q présente les réalisations des HLM en France et la lutte contre l'habitat indigne insalubre museedelacartepostale.fr/exposition-permanente/ - www.queenslandplaces.com.au/category/headwords/brisbane-c... - collection-jfm.fr/t/cartes-postales-anciennes/france#.XGe... - www.cparama.com/forum/la-collection-de-cpa-f1.html - www.dauphinomaniac.org/Cartespostales/Francaises/Cartes_F... - Sig.ville.gouv.fr/atlas/ZUS/ - media/InaEdu01827/la-creatio" rel="noreferrer nofollow">fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01827/la-creatio Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije la préfabrication en usine www.dailymotion.com/video/xx6ob5?playlist=x34ije , le coffrage glissant www.dailymotion.com/video/x19lwab?playlist=x34ije ... De nouvelles perspectives sont nées dans l'industrie du bâtiment avec les principes de bases de l'industrialisation du bâtiment www.dailymotion.com/video/x1a98iz?playlist=x34ije ,

www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije

Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

Lieux géographiques : la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije

www.dailymotion.com/playlist/x34ije_territoiresgouv_cinem... - mémoire2cité - le monde de l'Architecture locative collective et bien plus encore - mémoire2cité - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije la préfabrication en usine www.dailymotion.com/video/xx6ob5?playlist=x34ije , le coffrage glissant www.dailymotion.com/video/x19lwab?playlist=x34ije ... De nouvelles perspectives sont nées dans l'industrie du bâtiment avec les principes de bases de l'industrialisation du bâtiment www.dailymotion.com/video/x1a98iz?playlist=x34ije ,www.dailymotion.com/playlist/x34ije_territoiresgouv_cinem... - mémoire2cité - le monde de l'Architecture locative collective et bien plus encore - mémoire2cité - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije la préfabrication en usine www.dailymotion.com/video/xx6ob5?playlist=x34ije , le coffrage glissant www.dailymotion.com/video/x19lwab?playlist=x34ije ... De nouvelles perspectives sont nées dans l'industrie du bâtiment avec les principes de bases de l'industrialisation du bâtiment www.dailymotion.com/video/x1a98iz?playlist=x34ije ,

Le Joli Mai (Restauré) - Les grands ensembles BOBIGNY l Abreuvoir www.youtube.com/watch?v=eUY9XzjvWHE … et la www.youtube.com/watch?v=hK26k72xIkUwww.youtube.com/watch?v=xCKF0HEsWWo

Genève Le Grand Saconnex & la Bulle Pirate - architecte Marçel Lachat -

Un film de Julien Donada içi www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=4E723uQcpnU … … .Genève en 1970. pic.twitter.com/1dbtkAooLM è St-Etienne - La muraille de Chine, en 1973 ce grand immeuble du quartier de Montchovet, existait encore photos la Tribune/Progres.

www.youtube.com/watch?v=AJAylpe8G48 …, - la tour 80 HLM située au 1 rue Proudhon à Valentigney dans le quartier des Buis Cette tour emblématique du quartier avec ces 15 étages a été abattu par FERRARI DEMOLITION (68). VALENTIGNEY (25700) 1961 - Ville nouvelle-les Buis 3,11 mn www.youtube.com/watch?v=C_GvwSpQUMY … - Au nord-Est de St-Etienne, aux confins de la ville, se dresse une colline Montreynaud la ZUP de Raymond Martin l'architecte & Alexandre Chemetoff pour les paysages de St-Saens.. la vidéo içi * Réalisation : Dominique Bauguil www.youtube.com/watch?v=Sqfb27hXMDo … … - www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije l'industrie dla Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye 1975 Réalisateur : Sydney Jézéquel, Karenty la construction des Autoroutes en France - Les liaisons moins dangereuses 1972 www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije Cardem les 60 ans de l'entreprise de démolition française tres prisée des bailleurs pour les 80, 90's (1956 - 2019) toute l'Histoire de l'entreprise içi www.youtube.com/watch?v=Yyf1XGvTZYs - 69 LYON & la Cardem pour la démolition de la barre 230 Quartier la Duchère le 2 juillet 2015, youtu.be/BSwidwLw0NA pic.twitter.com/5XgR8LY7At -34 Béziers - C'était Capendeguy le 27 janv 2008 En quelques secondes, 450 kg d'explosifs ont soufflé la barre HLM de 492 lgts, de 480 m, qui laissera derrière elle 65.000 tonnes de gravas. www.youtube.com/watch?v=rydT54QYX50 … … Les usines Peugeot - Sochaux Montbéliard. 100 ans d'histoire en video www.youtube.com/watch?v=X4w3CxXVAyY … - 42 LOIRE SAINT-ETIENNE MONTREYNAUD LA ZUP Souvenirs avec Mascovich & son clip "la tour de Montreynaud" www.youtube.com/watch?v=p7Zmwn224XE

Villeneuve-la-Garenne, La Caravelle est à mettre au crédit de Jean Dubuisson, l’un des architectes les plus en vue des années 1960, www.dailymotion.com/video/x1re3h5 via @Dailymotion - AMIENS les HLM C'était le 29 juillet 2010, à 11h02. En quelques secondes, cette tour d'habitation s'est effondrée, détruite par implosion. Construite en 1961, la tour avait été vidée de ses habitants quelques années auparavant. www.youtube.com/watch?v=ajz2xk5KBNo … … - Les habitants de Montreynaud parlent de leur quartier et de cette destruction entre nostalgie et soulagement içi en video www.dailymotion.com/video/xmiwfk - Les bâtiments de la région parisienne - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/CAF96034508/les-batiments-de-la-region-p... … via @Inafr_officiel - Daprinski - George Michael (Plaisir de France remix) www.youtube.com/watch?v=sJeH-nzlj3I

Ministère de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire - Dotation par la France d'autoroutes modernes "nécessité vitale" pour palier à l'inadaptation du réseau routier de l'époque voué à la paralysie : le reportage nous montre des images d'embouteillages. Le ministre de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire dans les deux gouvernements de Pierre Messmer, de 1972 à 1974, Olivier Guichard explique les ambitions du programme de construction qui doit atteindre 800 km par ans en 1978. L'ouverture de section nouvelles va bon train : Nancy / Metz par exemple. Le reportage nous montre l'intérieur des bureaux d'études qui conçoivent ces autoroute dont la conception est assistée par ordinateurs dont le projet d'ensemble en 3D est visualisé sur un écran. La voix off nous informe sur le financement de ces équipements. Puis on peut voir des images de la construction du pont sur la Seine à Saint Cloud reliant l'autoroute de Normandie au périphérique, de l'échangeur de Palaiseau sur 4 niveau : record d'Europe précise le commentaire. Le reportage nous informe que des sociétés d'économies mixtes ont étés crées pour les tronçons : Paris / Lille, Paris / Marseille, Paris / Normandie. Pour accélérer la construction l’État a eu recours à des concessions privées par exemple pour le tronçon Paris / Chartres. "Les autoroutes changent le visage de la France : artères économiques favorisant le développement industriel elles permettent de revitaliser des régions en perte de vitesse et de l'intégrer dans le mouvement général de l'expansion" Sur le plan européen elles vont combler le retard de la France et réaliser son insertion. Images de l'inauguration de l'autoroute entre Paris et Bruxelles par le président Georges Pompidou. Le reportage rappel que l'autre fonction capitale des autoroute est de favoriser la sécurité. La question de la limitation de vitesse est posée au ministre de l’Équipement, qui n'y est favorable que sur certains tronçons. Un des facteur de sécurité selon le commentaire est l'humanisation des autoroutes : aires de repos, restaurants, signalisation touristiques... "Rien n'est impossible aux techniques modernes" nous apprend la voix off qui prend comme exemple le déplacement sur rail de 65 mètres d'un château classé afin de faire passer l'autoroute Lille / Dunkerque.Durée : 4 minutes 30 secondes Sur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije Lyon, Tournon, Caen - Le Bosquel, un village renait 1947 l'album cinématographique de la reconstruction, réalisation Paul de Roubaix production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, village prototype, architecte Paul Dufournet, www.dailymotion.com/video/xx5tx8?playlist=x34ije - Demain Paris 1959 dessin animé présentant l'aménagement de la capitale dans les années 60, Animation, dessin animé à vocation pédagogique visant à promouvoir la politique d’aménagement suivie dans les années 60 à Paris. Un raccourci historique sur l’extension de Paris du Moyen Âge au XIXe siècle (Lutèce, œuvres de Turgot, Napoléon, Haussmann), ce dessin animé retrace la naissance de la banlieue et de ses avatars au XXe siècle. Il annonce les grands principes d’aménagement des villes nouvelles et la restructuration du centre de Paris (référence implicite à la charte d’Athènes). Le texte est travaillé en rimes et vers. Une chanson du vieux Paris conclut poétiquement cette vision du futur. Thèmes principaux : Aménagement urbain / planification-aménagement régional Mots-clés : Banlieue, extension spatiale, histoire, quartier, ville, ville nouvelle Lieu géographique : Paris 75 Architectes ou personnalités : Eugène Haussmann, Napoléon, Turgot Réalisateurs : André Martin, Michel Boschet Production : les films Roger Leenhardt

www.dailymotion.com/video/xw6lak?playlist=x34ije - Rue neuve 1956 la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, villes, villages, grands ensembles réalisation : Jack Pinoteau , Panorama de la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc. ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque. Le documentaire explique par exemple la manière dont a été réalisée la reconstruction de Saint-Malo à l'intérieur des rempart de la vieille ville : "c'est la fidélité à l'histoire et la force du souvenir qui a guidé l'architecte". Dans le même esprit à Gien, au trois quart détruite en 1940, seul le château construit en 1494 pour Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, fut épargné par les bombardements. La ville fut reconstruite dans le style des rares immeubles restant. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé « Joyau de la Reconstruction française ». Dans un deuxième temps est abordé le chapitre de la construction des cités et des grands ensembles, de l’architecture du renouveau qualifiée de "grandiose incontestablement". S’il est précisé "on peut aimer ou de ne pas aimer ce style", l’emporte au final l’argument suivant : les grands ensembles, c'est la campagne à la ville, un urbanisme plus aéré, plus vert." les films caravelles 1956, Réalisateur : Jack Pinoteau (connu pour être le metteur en scène du film Le Triporteur 1957 qui fit découvrir Darry Cowl) www.dailymotion.com/video/xuz3o8?playlist=x34ije - www.dailymotion.com/video/xk1g5j?playlist=x34ije Brigitte Gros - Urbanisme - Filmer les grands ensembles 2016 - par Camille Canteux chercheuse au CHS -Centre d'Histoire Sociale - Jeanne Menjoulet - Ce film du CHS daté de 2014 www.youtube.com/watch?v=VDUBwVPNh0s … L'UNION SOCIALE POUR L'HABITAT le Musée des H.L.M. musee-hlm.fr/ union-habitat.org/ - EXPOSITION :LES 50 ANS DE LA RESIDENCe SALMSON POINT-Du JOUR www.salmsonlepointdujour.fr/pdf/Exposition_50_ans.pdf - Sotteville Construction de l’Anjou, le premier immeuble de la Zone Verte sottevilleaufildutemps.fr/2017/05/04/construction-de-limm... - www.20minutes.fr/paris/diaporama-7346-photo-854066-100-an... - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc 1956 en FRANCE - "Un jour on te demanda de servir de guide, à un architecte en voyage d etudes, ensemble vous parcourez la Françe visitant cité jardins, gratte ciel & pavillons d'HLM..." @ les archives filmées du MRU www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Villages de la Françe cité du Soleil

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document Gwenaëlle Le Goullon (LAHRA), auteur du livre "la genèse des grands ensembles",& Danièle Voldman (CHS, Centre d'Histoire Sociale), expliquent le processus qui a conduit l'Etat, et le ministère de l'urbanisme &de la reconstruction à mener des chantiers exp www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... mémoire2cité & l'A.U.A. - Jacques Simon (1929 - 26 septembre 2015) est un architecte paysagiste formé à l'École des beaux-arts de Montréal et à l'École nationale supérieure du paysage de Versailles. Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre", Jacques SIMON, paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, réalise avec eux des installations paysagères éphémères principalement dans des champs et visibles du ciel. Avec sa palette d'artiste, Jacques SIMON réinvente des paysages comme les agriculteurs eux-aussi à leur façon les créent et les entretiennent. Le CAUE du Rhône vous invite à venir découvrir ses travaux au travers d'un kaléidoscope de photographies empreintes de spontanéité, de fraîcheur et d'humour. Cette exposition nous interpelle sur le caractère essentiel d'une nature changeante, fragile, sur l'importance d'une activité agricole diversifiée et sur la nécessaire évolution du métier de paysan. Elle nous amène aussi à voir et à interpréter ce que l'on voit, elle éveille en nous le sens de la beauté du paysage en conjuguant les différentes échelles de perception et de lecture; à pied et à vol d'oiseau, à la fois l'échelle humaine, terrestre, géologique, forestière, hydrologique, biologique mais aussi esthétique et symbolique. Jacques Simon, paysagiste cosmopolite est l'un des principaux acteurs du renouveau de la pensée paysagère en France dans les années 60 et 70 conjuguant avec cohérence sa pratique de paysagiste, de voyageur, d'éditeur, d'enseignant avec son approche plus artistique du paysage, subtile, sensible et humaine de la nature avec la réalisation de "performances". Ses projets paysagers comme ses interventions paysagères éphémères sont marqués par la mobilité, la fragilité, une empathie avec le lieu, par la dualité même du voyage : découverte / évanouissement, création / disparition. Jacques Simon dessine, écrit sur le paysage, "une surface", un peu à la manière du land'art avec les techniques et les outils du jardinier, du cultivateur. Il ne s'agit plus de représenter la nature mais de l'utiliser en créant avec et dans le paysage. L'intention de Jacques Simon n'est pas d'apposer sa marque sur le paysage mais de travailler instinctivement avec lui afin que ses travaux-installations manifestent même brièvement un contact en harmonie avec le monde naturel. "On dit qu'il a bouleversé l'esprit du paysage, il a remis les choses essentielles à leur place. Il rit de l'importance qu'on veut bien lui donner, fils de l'air, il ne veut rien de plus que passer dans les cerveaux pour les ventiler, les rafraîchir et non pour les modeler; son "importance", il l'a ailleurs et autrement; il est historique parce que dans son temps, dans celui qui s'écoule et non dans celui qui passe". Extrait de "Jacques Simon, tous azimuts", Jeanne-Marie Sens et Hubert Tonka, Pandora Editions, 1991. Il a introduit une nouvelle conception de l'art du paysage proche du Land art, Jacques Simon est l'auteur d'une série d'ouvrages sur différents aspects du paysage et abordés d'un point de vue technique. Il a travaillé de 1964 à 1966 en collaboration avec Michel Corajoud. Il a conçu le Parc de la Deûle (qui lui a valu le Grand Prix national du Paysage en 2006, après l'avoir reçu une première fois en 19901).

Il est mort le 29 septembre 20151 et a été incinéré à Auxerre Le paysagiste Jacques Simon s'est éteint le 26 septembre dernier à l'âge de 86 ans. Diplômé de Versailles en 1959, il fut sans doute l'une des figures les plus emblématiques, les plus géniales et les plus originales du paysagisme contemporain. Premier grand prix du paysage et prix du Conseil de l'Europe pour le parc de la Deule, on lui doit des principes de compositions très forts, autour du nivellement, du traitement du végétal ou de la place laissée au vide. Ses intuitions comme ses travaux ont inspiré tous les paysagistes avec lesquels il a travaillé, à commencer par Michel Corajoud ou Gilles Vexlard. On lui doit un profond renouvellement dans la composition des grands ensembles, ses réalisations -comme le parc Saint-John Perse à Reims- restant des modèles pour tous les professionnels. Jacques Simon développa également une production d'œuvres plus éphémères, attentif aux mouvements et aux transformations. Pédagogue talentueux et généreux, il le fut autant par les documents techniques et la revue qu'il publia, que par ses interventions en atelier devant plusieurs générations d'étudiants de l'école. Les paysagistes perdent un de leurs plus féconds inspirateurs. L'ENSP s'associe au deuil de sa famille et de ses proches. Témoignages à la mémoire de Jacques Simon

L'ossuaire de Douaumont est une nécropole nationale qui fut créé après la bataille de Verdun. Il abrite un cloître long de près de 137 mètres avec des tombeaux pour environ 130 000 soldats inconnus, allemands et français. En face de l'ossuaire se trouve un immense cimetière composé de plus de 16 000 tombes de soldats français.

Photographie aérienne par cerf-volant.

 

The Douaumont ossuary is a national cemetery, which was created after the battle of Verdun. It features a cloister along nearly 137 meters with approximately 130,000 graves for unknown soldiers, German and French. In front of the ossuary is a huge cemetery of more than 16,000 graves of French soldiers.

Kite Aerial Photography.

 

© Mars 2013, François Levalet www.francoislevalet.fr

"Néogothique, elle fut reconstruite en 1860 sur les ruines de l'ancienne église du 14ème siècle, incendiée au cours des guerres de Religion (1581) et malmenée durant la Révolution. Elle perdit son clocher de 72m en 1940, les Allemands estimant qu'il gênait les avions au décollage." (Le Guide Vert Nord/Pas-de-Calais)

Francesco Mazzola, appelé Parmigianino, 1503-1540,

actif à Parme, Rome et Bologne

Portrait d'un dignitaire, environ de 1537 à 1540

La représentation magnifique de l'homme dangereusement rapproché avec la tête tournée de manière laterale oscille entre violence et passivité, entre tension et mélancolie. Auparavant, on identifia la figure volumineux avec Malatesta Bagilione (1491-1531), le commandant militaire célèbre au service de la République de Florence. Celui-ci en 1530 dans la défense de la ville joua un rôle ambigu et ensuite il fut accusé de trahison.

 

Francesco Mazzola, genannt Parmigianino, 1503-1540,

tätig in Parma, Rom und Bologna

Bildnis eines Würdenträgers, um 1537/40

Die grandiose Darstellung des bedrohlich nahe gerückten Mannes mit dem zur Seite abgewandten Kopf schwankt zwischen Gewalt und Passivität, zwischen Anspannung und Melancholie. Früher identifizierte man die massige Gestalt mit Malatesta Bagilione (1491-1531), dem berühtem Heerführer im Dienste der Republik Florenz. Dieser hatte 1530 bei der Verteidigung der Stadt eine zwielichtige Rolle gespielt und wurde daraufhin des Verrats beschuldigt.

 

Austria Kunsthistorisches Museum

Federal Museum

Logo KHM

Regulatory authority (ies)/organs to the Federal Ministry for Education, Science and Culture

Founded 17 October 1891

Headquartered Castle Ring (Burgring), Vienna 1, Austria

Management Sabine Haag

www.khm.at website

Main building of the Kunsthistorisches Museum at Maria-Theresa-Square

The Kunsthistorisches Museum (KHM abbreviated) is an art museum in Vienna. It is one of the largest and most important museums in the world. It was opened in 1891 and 2012 visited of 1.351.940 million people.

The museum

The Kunsthistorisches Museum is with its opposite sister building, the Natural History Museum (Naturhistorisches Museum), the most important historicist large buildings of the Ringstrasse time. Together they stand around the Maria Theresa square, on which also the Maria Theresa monument stands. This course spans the former glacis between today's ring road and 2-line, and is forming a historical landmark that also belongs to World Heritage Site Historic Centre of Vienna.

History

Archduke Leopold Wilhelm in his Gallery

The Museum came from the collections of the Habsburgs, especially from the portrait and armor collections of Ferdinand of Tyrol, the collection of Emperor Rudolf II (most of which, however scattered) and the art collection of Archduke Leopold Wilhelm into existence. Already In 1833 asked Joseph Arneth, curator (and later director) of the Imperial Coins and Antiquities Cabinet, bringing together all the imperial collections in a single building .

Architectural History

The contract to build the museum in the city had been given in 1858 by Emperor Franz Joseph. Subsequently, many designs were submitted for the ring road zone. Plans by August Sicard von Sicardsburg and Eduard van der Null planned to build two museum buildings in the immediate aftermath of the Imperial Palace on the left and right of the Heroes' Square (Heldenplatz). The architect Ludwig Förster planned museum buildings between the Schwarzenberg Square and the City Park, Martin Ritter von Kink favored buildings at the corner Währingerstraße/ Scots ring (Schottenring), Peter Joseph, the area Bellariastraße, Moritz von Loehr the south side of the opera ring, and Ludwig Zettl the southeast side of the grain market (Getreidemarkt).

From 1867, a competition was announced for the museums, and thereby set their current position - at the request of the Emperor, the museum should not be too close to the Imperial Palace, but arise beyond the ring road. The architect Carl von Hasenauer participated in this competition and was able the at that time in Zürich operating Gottfried Semper to encourage to work together. The two museum buildings should be built here in the sense of the style of the Italian Renaissance. The plans got the benevolence of the imperial family. In April 1869, there was an audience with of Joseph Semper at the Emperor Franz Joseph and an oral contract was concluded, in July 1870 was issued the written order to Semper and Hasenauer.

Crucial for the success of Semper and Hasenauer against the projects of other architects were among others Semper's vision of a large building complex called "Imperial Forum", in which the museums would have been a part of. Not least by the death of Semper in 1879 came the Imperial Forum not as planned for execution, the two museums were built, however.

Construction of the two museums began without ceremony on 27 November 1871 instead. Semper moved to Vienna in the sequence. From the beginning, there were considerable personal differences between him and Hasenauer, who finally in 1877 took over sole construction management. 1874, the scaffolds were placed up to the attic and the first floor completed, built in 1878, the first windows installed in 1879, the Attica and the balustrade from 1880 to 1881 and built the dome and the Tabernacle. The dome is topped with a bronze statue of Pallas Athena by Johannes Benk.

The lighting and air conditioning concept with double glazing of the ceilings made ​​the renunciation of artificial light (especially at that time, as gas light) possible, but this resulted due to seasonal variations depending on daylight to different opening times .

Kuppelhalle

Entrance (by clicking the link at the end of the side you can see all the pictures here indicated!)

Grand staircase

Hall

Empire

The Kunsthistorisches Museum was on 17 October 1891 officially opened by Emperor Franz Joseph I. Since 22 October 1891 , the museum is accessible to the public. Two years earlier, on 3 November 1889, the collection of arms, Arms and Armour today, had their doors open. On 1 January 1890 the library service resumed its operations. The merger and listing of other collections of the Highest Imperial Family from the Upper and Lower Belvedere, the Hofburg Palace and Ambras in Tyrol will need another two years.

189, the farm museum was organized in seven collections with three directorates:

Directorate of coins, medals and antiquities collection

The Egyptian Collection

The Antique Collection

The coins and medals collection

Management of the collection of weapons, art and industrial objects

Weapons collection

Collection of industrial art objects

Directorate of Art Gallery and Restaurieranstalt (Restoration Office)

Collection of watercolors, drawings, sketches, etc.

Restoration Office

Library

Very soon the room the Court Museum (Hofmuseum) for the imperial collections was offering became too narrow. To provide temporary help, an exhibition of ancient artifacts from Ephesus in the Theseus Temple was designed. However, additional space had to be rented in the Lower Belvedere.

1914, after the assassination of Franz Ferdinand, heir to the throne, his " Estonian Forensic Collection " passed to the administration of the Court Museum. This collection, which emerged from the art collection of the house of d' Este and world travel collection of Franz Ferdinand, was placed in the New Imperial Palace since 1908. For these stocks, the present collection of old musical instruments and the Museum of Ethnology emerged.

The First World War went by, apart from the oppressive economic situation without loss. The farm museum remained during the five years of war regularly open to the public.

Until 1919 the K.K. Art Historical Court Museum was under the authority of the Oberstkämmereramt (head chamberlain office) and belonged to the House of Habsburg-Lorraine. The officials and employees were part of the royal household.

First Republic

The transition from monarchy to republic, in the museum took place in complete tranquility. On 19 November 1918 the two imperial museums on Maria Theresa Square were placed under the state protection of the young Republic of German Austria. Threatening to the stocks of the museum were the claims raised in the following weeks and months of the "successor states" of the monarchy as well as Italy and Belgium on Austrian art collection. In fact, it came on 12th February 1919 to the violent removal of 62 paintings by armed Italian units. This "art theft" left a long time trauma among curators and art historians.

It was not until the Treaty of Saint-Germain of 10 September 1919, providing in Article 195 and 196 the settlement of rights in the cultural field by negotiations. The claims of Belgium, Czechoslovakia, and Italy again could mostly being averted in this way. Only Hungary, which presented the greatest demands by far, was met by more than ten years of negotiation in 147 cases.

On 3 April 1919 was the expropriation of the House of Habsburg-Lorraine by law and the acquisition of its property, including the "Collections of the Imperial House" , by the Republic. Of 18 June 1920 the then provisional administration of the former imperial museums and collections of Este and the secular and clergy treasury passed to the State Office of Internal Affairs and Education, since 10 November 1920, the Federal Ministry of the Interior and Education. A few days later it was renamed the Art History Court Museum in the "Kunsthistorisches Museum, Vienna State", 1921 "Kunsthistorisches Museum" . Of 1st January 1921 the employees of the museum staff passed to the state of the Republic.

Through the acquisition of the former imperial collections owned by the state, the museum found itself in a complete new situation. In order to meet the changed circumstances in the museum area, designed Hans Tietze in 1919 the "Vienna Museum program". It provided a close cooperation between the individual museums to focus at different houses on main collections. So dominated exchange, sales and equalizing the acquisition policy in the interwar period. Thus resulting until today still valid collection trends. Also pointing the way was the relocation of the weapons collection from 1934 in its present premises in the New Castle, where since 1916 the collection of ancient musical instruments was placed.

With the change of the imperial collections in the ownership of the Republic the reorganization of the internal organization went hand in hand, too. Thus the museum was divided in 1919 into the

Egyptian and Near Eastern Collection (with the Oriental coins)

Collection of Classical Antiquities

Collection of ancient coins

Collection of modern coins and medals

Weapons collection

Collection of sculptures and crafts with the Collection of Ancient Musical Instruments

Picture Gallery

The Museum 1938-1945

Count Philipp Ludwig Wenzel Sinzendorf according to Rigaud. Clarisse 1948 by Baroness de Rothschildt "dedicated" to the memory of Baron Alphonse de Rothschildt; restituted to the Rothschilds in 1999, and in 1999 donated by Bettina Looram Rothschild, the last Austrian heiress.

With the "Anschluss" of Austria to the German Reich all Jewish art collections such as the Rothschilds were forcibly "Aryanised". Collections were either "paid" or simply distributed by the Gestapo at the museums. This resulted in a significant increase in stocks. But the KHM was not the only museum that benefited from the linearization. Systematically looted Jewish property was sold to museums, collections or in pawnshops throughout the empire.

After the war, the museum struggled to reimburse the "Aryanised" art to the owners or their heirs. They forced the Rothschild family to leave the most important part of their own collection to the museum and called this "dedications", or "donations". As a reason, was the export law stated, which does not allow owners to perform certain works of art out of the country. Similar methods were used with other former owners. Only on the basis of international diplomatic and media pressure, to a large extent from the United States, the Austrian government decided to make a change in the law (Art Restitution Act of 1998, the so-called Lex Rothschild). The art objects were the Rothschild family refunded only in the 1990s.

The Kunsthistorisches Museum operates on the basis of the federal law on the restitution of art objects from the 4th December 1998 (Federal Law Gazette I, 181 /1998) extensive provenance research. Even before this decree was carried out in-house provenance research at the initiative of the then archive director Herbert Haupt. This was submitted in 1998 by him in collaboration with Lydia Grobl a comprehensive presentation of the facts about the changes in the inventory levels of the Kunsthistorisches Museum during the Nazi era and in the years leading up to the State Treaty of 1955, an important basis for further research provenance.

The two historians Susanne Hehenberger and Monika Löscher are since 1st April 2009 as provenance researchers at the Kunsthistorisches Museum on behalf of the Commission for Provenance Research operating and they deal with the investigation period from 1933 to the recent past.

The museum today

Today the museum is as a federal museum, with 1st January 1999 released to the full legal capacity - it was thus the first of the state museums of Austria, implementing the far-reaching self-financing. It is by far the most visited museum in Austria with 1.3 million visitors (2007).

The Kunsthistorisches Museum is under the name Kunsthistorisches Museum and Museum of Ethnology and the Austrian Theatre Museum with company number 182081t since 11 June 1999 as a research institution under public law of the Federal virtue of the Federal Museums Act, Federal Law Gazette I/115/1998 and the Museum of Procedure of the Kunsthistorisches Museum and Museum of Ethnology and the Austrian Theatre Museum, 3 January 2001, BGBl II 2/ 2001, in force since 1 January 2001, registered.

In fiscal 2008, the turnover was 37.185 million EUR and total assets amounted to EUR 22.204 million. In 2008 an average of 410 workers were employed.

Management

1919-1923: Gustav Glück as the first chairman of the College of science officials

1924-1933: Hermann Julius Hermann 1924-1925 as the first chairman of the College of the scientific officers in 1925 as first director

1933: Arpad Weixlgärtner first director

1934-1938: Alfred Stix first director

1938-1945: Fritz Dworschak 1938 as acting head, from 1938 as a chief in 1941 as first director

1945-1949: August von Loehr 1945-1948 as executive director of the State Art Collections in 1949 as general director of the historical collections of the Federation

1945-1949: Alfred Stix 1945-1948 as executive director of the State Art Collections in 1949 as general director of art historical collections of the Federation

1949-1950: Hans Demel as administrative director

1950: Karl Wisoko-Meytsky as general director of art and historical collections of the Federation

1951-1952: Fritz Eichler as administrative director

1953-1954: Ernst H. Buschbeck as administrative director

1955-1966: Vincent Oberhammer 1955-1959 as administrative director, from 1959 as first director

1967: Edward Holzmair as managing director

1968-1972: Erwin Auer first director

1973-1981: Friderike Klauner first director

1982-1990: Hermann Fillitz first director

1990: George Kugler as interim first director

1990-2008: Wilfried Seipel as general director

Since 2009: Sabine Haag as general director

Collections

To the Kunsthistorisches Museum are also belonging the collections of the New Castle, the Austrian Theatre Museum in Palais Lobkowitz, the Museum of Ethnology and the Wagenburg (wagon fortress) in an outbuilding of Schönbrunn Palace. A branch office is also Ambras in Innsbruck.

Kunsthistorisches Museum (main building)

Picture Gallery

Egyptian and Near Eastern Collection

Collection of Classical Antiquities

Vienna Chamber of Art

Numismatic Collection

Library

New Castle

Ephesus Museum

Collection of Ancient Musical Instruments

Arms and Armour

Archive

Hofburg

The imperial crown in the Treasury

Imperial Treasury of Vienna

Insignia of the Austrian Hereditary Homage

Insignia of imperial Austria

Insignia of the Holy Roman Empire

Burgundian Inheritance and the Order of the Golden Fleece

Habsburg-Lorraine Household Treasure

Ecclesiastical Treasury

Schönbrunn Palace

Imperial Carriage Museum Vienna

Armory in Ambras Castle

Ambras Castle

Collections of Ambras Castle

Major exhibits

Among the most important exhibits of the Art Gallery rank inter alia:

Jan van Eyck: Cardinal Niccolò Albergati, 1438

Martin Schongauer: Holy Family, 1475-80

Albrecht Dürer : Trinity Altar, 1509-16

Portrait Johann Kleeberger, 1526

Parmigianino: Self Portrait in Convex Mirror, 1523/24

Giuseppe Arcimboldo: Summer 1563

Michelangelo Merisi da Caravaggio: Madonna of the Rosary 1606/ 07

Caravaggio: Madonna of the Rosary (1606-1607)

Titian: Nymph and Shepherd to 1570-75

Portrait of Jacopo de Strada, 1567/68

Raffaello Santi: Madonna of the Meadow, 1505 /06

Lorenzo Lotto: Portrait of a young man against white curtain, 1508

Peter Paul Rubens: The altar of St. Ildefonso, 1630-32

The Little Fur, about 1638

Jan Vermeer: The Art of Painting, 1665/66

Pieter Bruegel the Elder: Fight between Carnival and Lent, 1559

Kids, 1560

Tower of Babel, 1563

Christ Carrying the Cross, 1564

Gloomy Day (Early Spring), 1565

Return of the Herd (Autumn), 1565

Hunters in the Snow (Winter) 1565

Bauer and bird thief, 1568

Peasant Wedding, 1568/69

Peasant Dance, 1568/69

Paul's conversion (Conversion of St Paul), 1567

Cabinet of Curiosities:

Saliera from Benvenuto Cellini 1539-1543

Egyptian-Oriental Collection:

Mastaba of Ka Ni Nisut

Collection of Classical Antiquities:

Gemma Augustea

Treasure of Nagyszentmiklós

Gallery: Major exhibits

de.wikipedia.org/wiki/Kunsthistorisches_Museum

Événement lors du califat de Muawiya Ier

La mort de Moughirah Ibn Shou’bah et la nomination de Samourah Ibn Joundoub pour Basra

  

Cette même année, en l’an 49 de l’Hégire (669), décéda le respectable Compagnon et le général héros al-Moughirah Ibn Shou’bah Ibn Abi ‘Amir Ibn Mas’oud ath-Thaqafi, qu’Allah soit satisfait de lui. Il est mort poignardé et fut enterré à Koufa. D’autres ont rapporté que sa mort fut en l’an 50 (669) et d’autres en l’an 51 de l’Hégire (670).

  

Il est connu que Moughirah Ibn Shou’bah devint musulman l’année de la bataille de la Tranchée. Il était présent à Houdaybiyah et au pacte de Ridwan. Il combattit lors des batailles des Apostats, à Yamamah. Il participa à la conquête de la Syrie, à Yarmouk et à la conquête de la Perse et de l’Iraq à Qadissiyah. Il resta à l’écart de la Fitnah et lors de l’appel au Jugement par le Livre d’Allah sous ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui), il rejoignit les rangs de Mou’awiyah, qu’Allah soit satisfait d’eux.

  

Lorsque Moughirah Ibn Shou’bah mourut, Mou’awiyah rajouta à Ziyad Ibn Abi Soufyan la gouvernance de Basra et de Koufa. Ziyad Ibn Abi Soufyan nomma Samourah Ibn Joundoub al-Khazari (qu’Allah soit satisfait de lui) gouverneur de Basra.

  

Samourah Ibn Joundoub combattit en compagnie du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et il était implacable envers les khawarije. S’il était informé de la présence de l’un d’entre eux, il se chargeait de le tuer lui-même tellement il les détestait et disait : « Les pires créatures vivant sous le ciel, ils jettent la mécréance sur les Musulmans et rendent licite leur sang ». Samourah mourut en l’an 59 de l’Hégire (678), puisse Allah lui faire miséricorde.

  

Quand Samourah prit son poste en charge, il alla directement à la mosquée de Koufa, monta sur la chair de prêche et fit un discours. Lorsqu’il eut finit certaines personnes se levèrent et le haranguèrent. Il s’assit le temps de les laisser finir tout en ordonnant à sa garde de se mettre aux portes de la mosquée. Puis il demanda aux gens de Koufa présent de sortir de la mosquée quatre par quatre. Il leur dit : « Quiconque d’entre vous jurera par Allah qu’il n’a pas cherché à me juger sera libre. Quiconque ne jurera pas sera emprisonné et expulsé ».

  

Certains ont rapporté que le nombre de personnes n’ayant pas juré s’éleva à trois tandis que d’autres ont rapporté le nombre de huit. Il ordonna que leurs mains soient tranchées. Le crime de ces gens est d’avoir manqué de respect et de considérer celui en charge de leurs affaires comme moins que rien.

  

A ceux qui se poseront la question, pourquoi une telle violence, il faut se rappeler les graves évènements qui secouèrent la nation islamique de l’époque ou plus de soixante-dix-mille Musulmans trouvèrent la mort suite à la grande Fitnah qui débuta avec l’assassinat du troisième Calife Bien Guidé ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui). Samourah voulut empêcher dès son arrivée la résurgence de tels troubles en appliquant à ceux qui seraient tentés et aux fauteurs de troubles un dur châtiment afin qu’ils soient une leçon pour tous.

  

Si le gouverneur perdait le contrôle des évènements, ils pourraient s’ensuivre à nouveau d’inquiétants évènements. Samourah voulut immédiatement couper court à cette éventualité connaissant sa haine des khawarije.

  

Ceci doit servir d’exemple pour faite face à de tels évènements dans le futur. L’histoire des Omeyyades est pleine de révoltes, de guerres, de divisions, de rebellions et de luttes fratricides.

  

Il fallait mettre fin aux troubles, dont les effets furent extrêmement néfastes pour les Musulmans, d’une manière impitoyable et appliquer aux subversifs un très dur châtiment. Il n’y a aucun intérêt à laisser faire les gens d’innovations, de convoitises et les révolutionnaires. Ils ne doivent pas être abandonnés mais traités obligatoirement comme il se doit et rapidement pour éviter les effets funestes qu’entrainent leurs actions, ceci bien évidemment dans l’état islamique ou la Loi d’Allah est appliquée dans son intégralité. Mais vous êtes-vous jamais demandé si vous étiez prêts pour un état islamique ou bien les cœurs cacheraient quelques hypocrisies ?

  

En l’an 50 de l’Hégire (670), décéda le respectable Compagnon Abou Moussa al-Asha’i. Il est ‘Abdallah Ibn Qays Ibn Soulaym des Ash’ariyine qui sont des tribus Kahlan et Qahtaniyah. Abou Moussa al-Asha’i (qu’Allah soit satisfait de lui) a une grande histoire. Il est le conquérant d’Ispahan, d’al-Ahwaz et un des deux juges lors du conflit suite à l’assassinat de ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui). D’autres ont rapporté que sa mort eut lieu en l’an 53 de l’Hégire (673). Nous avons rapporté les deux versions sur lesquels les historiens sont en désaccord et qui ne sont que des désaccords minimes.

  

Durant cette année, Bousr Ibn Abi Artat et Soufyan Ibn Awf al-Azdi attaquèrent conjointement les territoires byzantins tandis que Fadalah Ibn ‘Oubayd al-Ansari les attaqua par mer.

  

La conquête de Tunis et la construction de la ville de Kairouan

  

Durant cette même année, Mou’awiyah Ibn Houdayj, le gouverneur d’Egypte et d’Ifriqiyah[1], fut désisté par Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan et remplacé par ‘Ouqbah Ibn Nafi’ al-Fihri pour l’Ifriqiyah et Maslamah pour l’Egypte et ensuite pour Ifriqiyah. ‘Ouqbah conquit Tunis (ifriqiyah) et la ville de Kairouan (qayrawan). Muhammad Ibn ‘Omar a rapporté que l’emplacement de la ville était mauvais à cause du grand nombre de serpents, de fauves, et d’autres animaux du même genre. Quand Allah Exalté Tout Puissant et Grand les appela, aucun animal ne resta et les bêtes de proies emportèrent leurs petits. ‘Ouqbah Ibn Nafi a dit : « Lorsque nous nous sommes installé, les animaux s’enfuirent de leurs repaires en nous blâmant ».

  

Zayd Ibn Abi Habib, un homme de l’armée égyptienne dit : « Nous arrivâmes avec ‘Ouqbah Ibn Nafi’ qui fut la première personne à faire un plan de la ville. Il l’a divisa en quartiers, construisit des maisons pour les gens et la mosquée. Nous restâmes avec lui jusqu’à ce qu’il fut désisté. Il était le meilleur des gouverneurs et le meilleur commandant ».

  

Puis, Mou’awiyah désista Mou’awiyah Ibn Houdayj d’Egypte et ‘Ouqbah Ibn Nafi’ d’Ifriqiyah et nomma à leur place, Maslamah Ibn Moukhallad pour toute l’Afrique du Nord et l’Egypte à l’ouest. Il fut le premier gouverneur pour qui l’ouest entier, l’Egypte, Barqah, Tripoli (tarablous) et Tunis fut combiné. Maslamah Ibn Moukhallad nomma son domestique al-Mouhajir pour Tunis et démit ‘Ouqbah Ibn Nafi’ de ses fonctions. Maslamah resta gouverneur d’Egypte et de l’ouest jusqu’à la mort de Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan.

  

Certains ont dit que cette même année, al-Hakam Ibn ‘Amr al-Ghifari décéda à Merv après son retour d’une razzia contre les gens de la montagne d’al-Ashall.

  

Le raid d’al-Hakam Ibn ‘Amr contre al-Ashall

  

Alors qu’al-Hakam Ibn ‘Amr se trouvait au Khorasan. Ziyad lui écrivit : « Les armes des gens de la montagne d’al-Ashall sont de feutre et leurs vaisselles d’or ». Ibn ‘Amr les attaqua, puis se retira et lorsque ses forces atteignirent le milieu du défilé, l’ennemi prit des pistes secrètes et l’encercla. Ne sachant que faire, il délégua le commandement de l’armée à al-Mouhallab qui résista et finit par capturer un de leurs chefs à qui il dit : « Choisis : sois je te tue ou alors tu nous sors de cette passe ». L’homme lui dit alors : « Allume un feu sur l’une de ces routes, ordonne que les bagages soient amenés, et tourne toi vers cette route afin que les gens pensent que tu as commencé à voyager le long de celle-ci. Alors, ils vont se rassembler sur cette route et vous abandonneront les autres. Alors laisse-les, prends une autre route et ils ne pourront vous attaquer avant que vous ayez quitté le défilé. Il fit ainsi et ils purent s’échapper avec un immense butin jusqu’à Hérat avant de retourner à Merv.

  

Ziyad écrivit à al-Hakam et lui dit : « Par Allah, si tu survie, je te décapiterais certainement ! » Parce que Ziyad lui écrivit précédemment lorsqu’il fut informé de l’immense quantité qu’il avait pris, lui disant : « L’émir des croyants m’a écrit pour lui demander de lui choisir de l’or, de l’argent et des objets précieux pour son usage personnel. Ne fait rien avant d’avoir procéder à sa demande. » Al-Hakam lui répondit au dos de sa lettre : « Ta lettre vient de me parvenir dans laquelle tu mentionnes que l’émir des croyants t’a ordonné ceci et cela. Mais sache que le Livre d’Allah Exalté, Tout-Puissant et Grand, est prioritaire au désir de l’émir des croyants. Par Allah, si « les cieux et la terre formaient une masse compacte[2] » un serviteur doit craindre Allah à Lui les Louanges et la Gloire. Allah Exalté et Loué soit-Il, lui fournira une sortie ». Il dit alors aux soldats d’aller prendre leur part du butin, après qu’il eut mis de côté le cinquième, il le divisa équitablement entre eux. Al-Hakam dit alors : « O Grand Seigneur, si Tu considères que ce que j’ai fait est juste alors prends-moi ». Et, il mourut peu après dans la capitale du Khorasan à Merv après avoir nommé Anas Ibn Abi Ounas son successeur.

  

Les Musulmans s’installent au Khorasan

  

En l’an 51 de l’Hégire (671), Fadalah Ibn ‘Oubayd attaqua en hiver le territoire byzantin et Bousr Ibn Abi Artat, en été.

  

Ziyad nomma ar-Rabi’ Ibn Ziyad al-Harithi gouverneur du Khorasan après la mort d’al-Hakam Ibn ‘Amr al-Ghifari. Al-Hakam nomma Anas Ibn Abi Ounas pour lui succéder dans sa juridiction après sa mort et Anas conduisit la prière sur al-Hakam à sa mort et avant de mourir, al-Hakam écrivit à Ziyad pour l’informer de la nomination d’Anas. Ziyad le désista et le remplaça par Khoulayd Ibn ‘AbdAllah al- Hanafi avant d’être remplacé à son tour, après n’être resté qu’un mois gouverneur, par Rabi’ Ibn Ziyad al-Harithi. Les gens partirent avec leurs familles au Khorasan ou ils s’établirent de manière permanente tandis que peu après Ziyad désista ar-Rabi’.

  

Quand ar-Rabi’ arriva au Khorasan, il conquit pacifiquement Balkh après que les gens de la ville l’ai fermée[3] suite au traité de paix conclut avec al-Ahnaf Ibn Qays. Il conquit le Qouhistan par la force et comme il y avait des Turcs dans ses régions, il les combattit. Il en tua certains avant que les autres ne s’enfuient. L’un des survivants étaient Nizak Tarkhan que Qoutaybah Ibn Mouslim tua quand il fut gouverneur. Certains ont rapporté que lors de sa campagne ar-Rabi’ traversa le fleuve Oxus avec son domestique, Farroukh et sa servante Sharifah. Il pilla et revint sans avoir été inquiété si bien qu’il libéra Farroukh.

  

Le premier Musulman qui but de l’eau du fleuve fut un domestique d’al-Hakam à l’aide de son bouclier. Il en donna à al-Hakam qui en but et fit ses ablutions avant d’exécuter deux unités de prières au-delà du fleuve et il fut la première personne à le faire.

  

La mort de Houjr Ibn ‘Adiyy Ibn Jaballah al-Kindi

  

Toujours en l’an 51 de l’Hégire (670) fut tué Houjr Ibn ‘Adiyy Ibn Jaballah al-Kindi. Houjr Ibn ‘Adiyy comme certains l’ont dit était un respectable Compagnon (qu’Allah soit satisfait de lui) mais la plupart des rapporteurs de Hadith, comme l’a signalé al-Hafiz Ibn Kathir, ne lui reconnaissent pas de mérite.

  

Houjr Ibn ‘Adiyy était un adorateur ascète, un général héros qui prit le parti de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui). Il était à l’époque de Moughirah Ibn Shou’bah (qu’Allah soit satisfait de lui), émir de Koufa et un de ceux qui le critiquèrent. Moughirah qui était un homme lucide le mit plusieurs fois en garde contre les conséquences néfastes de tels propos alors que l’obéissance et le respect sont dus au Sultan.

  

Un jour Moughirah lui dit : « O Houjr, soit perdu, crains le Seigneur ! O Houjr, soit perdu, crains le sultan ! Crains sa colère, crains son rang car parfois la colère du sultan met fin à des individus tels que toi ! »

  

Moughirah le mettait en garde mais il l’excusait et lui pardonnait.

  

L’Imam Tabari a rapporté dans son livre d’Histoire que Moughirah, alors qu’il approchait de sa fin, implora le pardon pour ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait d’eux). Il dit : « O Seigneur pardonne à ‘Uthman Ibn ‘Affan et récompense le des meilleurs récompenses pour ses actions. Il appliqua Tes Lois et suivit la Sounnah de Ton Messager (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Il nous unifia, nous protégea et fut tué injustement. O grand Seigneur pardonne à ses partisans, à ses amis, à ceux qui l’aiment et le protégèrent et à ceux qui cherchèrent à le venger puis il implora contre ceux qui l’avait tué ».

  

Houjr se leva un jour dans la mosquée et se mit à crier en mal contre Moughirah si bien que tous ceux qui étaient présents et à l’extérieur l’entendirent. Il dit : « Tu ne fais pas attention à ceux à qui tu portes préjudices par tes actes. Ou sont nos bien que tu as arrêté de nous donner. Viens nous voir et distribuent nous les car ils ne t’appartiennent pas. Tu es devenu renommé avec la mort de l’Emir des Croyants (sous-entendu ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui)) et un support pour les criminels (sous-entendu les partisans de Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait d’eux) ».

  

At-Tabari a rapporté qu’un tiers de l’assistance s’est levé avec lui et se mirent à scander : « Houjr a dit la vérité ».

  

Al-Moughirah descendit du Minbar et rentra chez lui. Ses gens le rejoignirent et le critiquèrent à propos des sa réaction aux propos de Houjr. Cela allait conduire à deux évènements :

  

- Le premier, l’habitude des gens à se rebeller contre les dirigeants et l’autre la colère du calife à Damas contre Moughirah. Les gens lui demandèrent :

  

- « Après qui tu en as ? » Il répondit :

  

- « Moughirah ! Car je l’ai tué. Comment l’ai-je tué ? Il viendra un émir après moi et il le considérera comme moi et il lui fera comme il a fait avec moi. Il le tuera à sa première remarque. Ma fin approche et je ne veux pas pousser les gens de Syrie à tuer les meilleurs d’entre eux et à faire couler leur sang. Eux seront content tandis que moi je serais perdu. Afin que dans ce monde Mou’awiyah en tire de l’honneur tandis que Moughirah sera humilié le jour de Qiyamah ».

  

Lorsque Ziyad Ibn Abi Soufyan prit en charge son poste, il mit en garde Houjr Ibn ‘Adiyy et lui conseilla de ne pas répéter ce qu’il faisait lors du vivant de Moughirah. Ziyad lui dit : « Sache que je te connais, j’étais en compagnie de ton père pour une affaire que tu connais (sous-entendu qu’ils étaient des partisans de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui). Si ton sang venait à couler une seule goutte, sache alors que je te viderais de tout ton sang. Retiens ta langue et reste à l’écart des problèmes afin que les ignorants ne te suivent pas ». Et Houjr qui connaissait Ziyad comprit bien ses paroles menaçantes.

  

Ziyad partageait son temps entre Koufa et Basra ou il restait six mois dans chacune des villes pour gérer les affaires des Musulmans.

  

Lorsqu’il partit pour Basra, les shiites de Koufa vinrent trouver Houjr et ils se réunirent régulièrement chez lui ou ils insultaient Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) et le reniaient.

  

Le secrétaire de Ziyad à Koufa, ‘Amr Ibn Hourayth, le mit en garde contre ses activités et lui envoya un messager qui lui dit :

  

- « Qui sont ces gens qui se réunissent chez toi alors que l’émir t’a mis en garde ? » Houjr Ibn ‘Adiyy lui répondit :

  

- « Ils critiquent ce que vous faites. Maintenant va-t’en ! » Et il le renvoya durement en lui disant :

  

- « Fait attention à toi et surveille ton dos ! »

  

Lorsque l’homme revint à ‘Amr et l’informa, celui-ci fit envoyer un messager à Ziyad lui demandant de revenir sur le champ à Koufa à cause de la gravité de la situation pouvant engendrer rapidement une révolte.

  

Lorsque Ziyad entendu le messager et les graves nouvelles, il revint sur le champ et dit : « Par Allah je vais couper le fil du coup du traitre obtus ».

  

Puis il envoya à Houjr trois compagnons du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : ‘Adiyy Ibn Hatim at-Tahi, Jarir Ibn ‘Abdillah al-Bajali et Khalid Ibn ‘Ourfouta al-Leythi, Leythi des Bani Bakr Ibn ‘Abdel Manaf Ibn Kinanah, (qu’Allah soit satisfait d’eux).

  

D’autres ont dit que c’était Khalid Ibn ‘Ourfouta Ibn Sou’ayr al- ‘Oudri : Hanif Ibn Zouhra (qu’Allah soit satisfait d’eux) et cela n’a pas d’importance.

  

Lorsqu’ils rencontrèrent Houjr, ils parlèrent avec lui mais il ne leur répondit pas. Plutôt, il dit à son serviteur :

  

- « O ghoulam, as-tu attaché le chamelon ? » ‘Adiyy Ibn Hatim lui dit :

  

- « Es-tu possédé ? Nous te parlons de choses sérieuses et tu nous dit : « O ghoulam, as-tu attaché le chamelon ? »

  

Puis, ils retournèrent à Ziyad et ne l’informèrent que de choses légères pour qu’il ne se mette pas en colère contre eux et lui demandèrent d’avoir pitié de lui.

  

Et il lui arriva ce que personne des Arabes n’attendait ni même Moughirah. Ziyad envoya la police mettre de nouveau en garde Houjr et son clan ne lui fut d’aucune utilité comme l’a rapporté Ibn Kathir. La police le ramena à Ziyad qui l’emprisonna dix jours.

  

Lorsque Houjr sortit, il rejoignit ses amis. Ziyad les envoya à Mou’awiyah en Syrie, en compagnie de soixante-dix personnes qui témoigneraient que :

  

- Houjr et ses partisans encourageaient les gens à la désobéissance, à la révolte et à la guerre contre l’émir,

  

- Qu’ils avaient rompu le pacte d’obéissance à l’émir,

  

- Qu’ils s’étaient mis à l’écart de la communauté,

  

- Qu’ils cherchaient à semer la division parmi les Musulmans,

  

- Qu’ils insultaient le calife, et chacune de ces accusations était passible de la peine de mort !

  

Houjr Ibn ‘Adiyy fut emmené en Syrie avec treize de ses compagnons à Mardj Adra près de Damas. Le motif d’accusation de Ziyad fut lue à Mou’awiyah puis les gens témoignèrent. Lorsqu’ils eurent finit, Mou’awiyah étonné de leur comportement leur demanda :

  

- « Que pensez-vous de ces accusations des vôtres ? »

  

Puis il écrivit à Ziyad et lui dit : « Parfois je pense que leur mise à mort est meilleure que leur libération et parfois, je pense que leur pardon est meilleur que leur mise à mort ».

  

Lorsque le message parvint à Ziyad, il lui répondit : « Je reste perplexe des choix qui se sont imposés à toi. Si tu penses qu’ils ont un quelconque intérêt ne me renvoie pas Houjr et ses compagnons ».

  

Les gens du peuple de Syrie de la famille de certains des accusés se levèrent pour intercéder en leur faveur. Mou’awiyah pardonna à six d’entre eux mais il refusa l’intercession de Malik Ibn Houbayrah as-Sakouni al-Kindi en faveur de Houjr, Houjr al-Kindi.

  

Mou’awiyah lui dit je ne peux accepter ton intercession parce que ce membre de ta tribu est leur chef et j’ai peur que la ville de Koufa échappe à mon contrôle à cause de ses agissements. Mou’awiyah ordonna que les six soient relâchés et que tous les autres soient exécutés.

  

Les tombes furent creusées et les linceuls préparés. Houjr demanda à faire ses ablutions puis pria deux unités de prières tandis que Houdbah Ibn Khayad se présenta avec son sabre pour l’exécuter. On lui dit :

  

- « Peut-être n’es-tu pas encore prêt ». Houjr répondit :

  

- « Comment ne serais-je pas encore prêt alors que je vois la tombe creusée, le linceul et le sabre affûté (sous-entendu la mort) ».

  

Lorsque la mère des croyants Saydah ‘Ayshah (qu’Allah soit satisfait d’elle), qui se trouvait à Médine l’Illuminée, entendit parler de ces révoltes orchestrés par Houjr et son transfert en Syrie, elle envoya ‘AbderRahmane Ibn al-Harith al-Makhzoumi (qu’Allah soit satisfait de lui) à Mou’awiyah pour lui demander de libérer Houjr. Mais ‘AbderRahmane Ibn al-Harith arriva trop tard et ‘Ayshah fut très fâchée par la mort de Houjr.

  

Lorsque Mou’awiyah vint à Médine et demanda à entrer pour saluer la Mère des croyants, ‘Ayshah refusa de le recevoir alors qu’il était le calife des Musulmans. Et elle dit : « Il ne rentrera jamais chez moi. »

  

Ibn Kathir (puisse Allah lui faire miséricorde) a dit dans « al-Bidayah wal Nihayah » que Mou’awiyah se justifia longuement et réussit à rentrer chez elle et que ‘Ayshah (qu’Allah soit satisfait d’elle) lui pardonna.

  

Il est aussi rapporté que Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit qu’il avait tué cet homme pour l’intérêt général des gens et que c’était préférable à leur corruption.

  

Il est aussi rapporté que ‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) se trouvait assit au marché lorsqu’il entendit les nouvelles de la mort de Houjr, il pleura et sanglota longuement.

  

Lorsque ‘AbderRahmane Ibn al-Harith al-Makhzoumi rencontra Mou’awiyah, il lui demanda :

  

- « As-tu tué Houjr Ibn al-Abdar ? » Mou’awiyah lui répondit :

  

- « Sa mort m’est préférable que je tue avec lui des gens que tu ne connais pas (sous-entendu : il vaut mieux tuer un seul homme que d’en tuer des milliers) ».

  

La mort de Houjr fut aussi un des évènements douloureux du règne des Omeyyades.

  

La mort de plusieurs Compagnons du Prophète en l’an 51

  

En l’an 51 de l’Hégire (670), mourut un grand nombre de Compagnons. Nous ne pouvons pas tous les nommer ici mais nous allons en citer seulement quelqu’un.

  

- Sa’id Ibn Zayd Ibn ‘Amr Ibn Noufayl (qu’Allah soit satisfait de lui), un des grands Compagnons et l’un des dix compagnons à qui fut annoncé le Paradis de leur vivant par le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Il mourut à Médine.

  

- ‘AbdAllah Ibn Ounays al-Jouhani (qu’Allah soit satisfait de lui). Il participa à tous les évènements excepté Badr. Il fut témoin à al-‘Aqabah.

  

- Abou Bakra, le respectable Compagnon (qu’Allah soit satisfait de lui).

  

- Jarir Ibn ‘AbdAllah al-Bajali (qu’Allah soit satisfait de lui) qui devint musulman au mois de Ramadan de l’année 10 de l’Hégire (631).

  

Boukhari a rapporté dans son Sahih que Jarir a dit : « Chaque fois que le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) m’a vu, il m’a vu le sourire au lèvre. Je me suis plain auprès de lui de ma difficulté à tenir sur un cheval. Alors il frappa ma poitrine du plat de la main et dit « O Grand Seigneur rends le ferme et un guide qui guide » ».

  

Ahmad a aussi rapporté de lui dans son Mousnad que le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui dit : « N’allez-vous pas me débarrasser de Dzoul Khalassah[4] ! »

  

Jarir dit : « Nous sortîmes au nombre de cinquante cavaliers et nous l’avons détruit ou brûlé jusqu’à la laisser comme un chameau galeux. Puis, j’envoyais un messager en informer le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui lui dit : « O Prophète d’Allah ! Par Celui qui t’a envoyé avec la vérité, je ne suis pas venu avant de l’avoir détruit et laissé comme un chameau galeux ! Alors le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dit cinq fois de suite : « Puisse Allah bénir les chevaux d’Ahmas[5] et leurs hommes. » Alors je lui dis : « O Messager d’Allah, je suis un homme qui a du mal à se tenir sur un cheval ». Alors il (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) mit sa main sur ma figure si bien que je senti la fraicheur de sa main et il dit : « O Grand Seigneur ! Fais un de lui un guide qui guide ».

  

Jarir Ibn ‘Abdallah al-Bajali participa aux conquêtes d’Iraq et combattit lors de la bataille d’al-Qadissiyah (qu’Allah soit satisfait de lui).

  

En l’an 52 de l’Hégire (672), Soufyan Ibn ‘Awf al-Azdi attaqua le territoire byzantin. Al-Waqidi a aussi affirmé qu’il trouva la mort et qu’il désigna ‘AbdAllah Ibn Mas’adah al-Fazari comme son successeur avant de mourir.

  

D’autres ont dit que cette année aussi, Bousr Ibn Abi Artat accompagné de Soufyan Ibn ‘Awf al-Azdi razzièrent le territoire byzantin. Tandis que d’autres ont dit que ce fut Muhammad Ibn ‘AbdAllah ath-Thaqafi qui commanda l’attaque.

  

La conquête de Rhodes et la mort de Ziyad Ibn Abi Soufyan

  

En l’an 53 de l’Hégire (672), ‘AbderRahmane Ibn Oumm al-Hakam ath-Thaqafi attaqua le territoire byzantin.

  

Jounadah Ibn Abi Oumayyah al-Azdi conquis Rhodes[6], une île dans la mer. Les Musulmans s’y établirent, l’a cultivèrent et acquirent des biens. Le bétail paissait la journée dans les prairies avant d’être rentrés dans la forteresse à la tombée de la nuit. Ils établirent aussi un guet pour les prévenir de toutes surprises venant de mer. Ils causèrent un grand désarroi aux Byzantins parce qu’ils bloquaient leurs navires. Mou’awiyah leur envoyait régulièrement des vivres et dépensait pour eux tandis que l’ennemi les craignaient. Quand Mou’awiyah décéda, Yazid Ibn Mou’awiyah les rapatria.

  

Il est n’est pas inutile de préciser que sous le règne de Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui), les conquêtes ne cessèrent pas.

  

Au mois de Ramadan de cette même année décéda Ziyad Ibn Abi Soufyan. Juste auparavant, il envoya un message à Mou’awiyah lui disant : « Je t’ai assujetti l’Iraq avec ma gauche, donne-moi le Hijaz que j’occupe ma droite ».

  

Lorsque les gens du Hijaz furent informés, ils en parlèrent au respectable Compagnon ‘AbdAllah Ibn ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait d’eux) qui leur dit : « Invoquez Allah qu’Il nous en débarrasse ». Puis tous ensemble, ils s’orientèrent vers la Qiblah pour implorer le Seigneur contre lui.

  

Et comme l’a mentionné Ibn Kathir, Ziyad fut poignardé par la permission d’Allah peu de temps après et Allah Exalté soit-Il écarta son mal du Hijaz et de La Mecque.

  

En l’an 54 de l’Hégire (673), Muhammad Ibn Malik attaqua le territoire byzantin en hiver et Ma’n Ibn Yazid as-Soulami en été.

  

Waqidi a rapporté que Jounadah Ibn Abi Oumayyah captura une île proche de Constantinople nommée Arwad. Muhammad Ibn ‘Omar a rapporté que les Musulmans, dont Moujahid Ibn Jabr, y restèrent durant sept années. Toubay, le fils de la femme de Ka’b dit un jour : « Voyez-vous cette marche (darajah) ? Lorsqu’elle sera enlevée, l’heure de notre retour arrivera ». Un jour de vent fort, la marche fut emportée et quelqu’un arriva, annonça la mort de Mou’awiyah avec une lettre de Yazid. Alors, nous sommes revenus. L’île devint inhabitée et après cela les habitations tombèrent en ruine tandis que les Byzantins se réjouirent de leur départ.

  

‘Oubaydillah Ibn Ziyad nommé gouverneur du Khorasan

  

‘Oubaydillah partit de Syrie pour le Khorasan à la fin de l’année 53 de l’Hégire (673) alors qu’il était âgé de vingt-cinq ans. Il envoya devant lui Aslam Ibn Zour‘ah al-Kilabi au Khorasan. ‘Oubaydillah parti accompagné par al-Ja’d Ibn Qays an-Namari qui récita des vers dans une élégie pour Ziyad. ‘Oubaydillah pleura ce jour jusqu’à ce que son turban tombe de sa tête.

  

Du Khorasan, il traversa sur un chameau l’Oxus et marcha vers les montagnes de Boukhara, Il fut donc le premier atteindre les gens de Boukhara en traversant la montagne avec une armée. Il conquit les villes de Ramithan et Baykand[7] qui dépendent de Boukhara et qu’il atteignit à partir d’elles. ‘Oubaydillah Ibn Ziyad affronta les Turcs à Boukhara alors que Qabj Khatoun, l’épouse du roi était avec son mari. Quand Allah Exalté les vainquit, les Turcs lui conseillèrent vivement de remettre ses pantoufles. Elle mit l’un d’eux tandis que l’autre fut laissé en arrière que les Musulmans acquirent et qui valait deux-cents-mille dirhams.

  

Quelqu’un a rapporté : Je n’ai jamais vu personne de plus courageux que ‘Oubaydillah Ibn Ziyad. Une armée de Turcs nous attaqua au Khorasan, et je l’ai vu combattre. Il les chargea, pénétra leurs rangs et disparu de vue puis, il éleva sa bannière ruisselante de sang.

  

‘Oubaydillah Ibn Ziyad rapporta à Basra deux-mille personnes de Boukhara. Ils étaient tous d’excellents archers. L’armée des Turcs à Boukhara était une des nombreuses armées du Khorasan qui étaient au nombre de cinq. Al-Ahnaf Ibn Qays rencontra l’une d’entre elle entre Qouhistan et Abrashahr[8], et les trois à Marghab. La cinquième armée de Qarin fut détruite par ‘AbdAllah Ibn Khazim. ‘Oubaydillah Ibn Ziyad resta deux années au Khorasan.

  

Puis à la fin de l’année 55 de l’Hégire (674), Mou’awiyah le nomma gouverneur de Basra à la place de ‘Abdallah Ibn ‘Amr Ibn Ghaylan.

  

En l’an 55 de l’Hégire (674), Soufyan Ibn ‘Awf al-Azdi razzia le territoire byzantin. D’autres ont dit que c’était ‘Amr Ibn Mouhriz, et d’autres ont dit ‘AbdAllah Ibn Qays al-Fazari et d’autres Malik Ibn ‘AbdAllah.

  

Les raisons qui poussèrent Mou’awiyah à l’engagement de Yazid Ibn Mou’awiyah à prendre en charge le mandat

  

En l’an 56 de l’Hégire (675), Mou’awiyah demanda aux gens de porter allégeance à son fils Yazid après lui et le nomma responsable des affaires des Musulmans. Tous les gens lui portèrent allégeance excepté cinq personnes :

  

- Al-Houssayn Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib,

  

- ‘AbdAllah Ibn ‘Omar,

  

- ‘AbdAllah Ibn Zoubayr,

  

-’AbdAllah Ibn ‘Abbas Ibn ‘Abdel Moutalib et

  

- ‘AbderRahmane Ibn Abou Bakr as-Siddiq (qu’Allah soit satisfait d’eux).

  

L’on peut se demander pourquoi Mou’awiyah nomma Yazid calife des Musulmans ? Cette question est de prime importance. Mou’awiyah dut réfléchit prudemment à la question et il en tira plusieurs conclusions.

  

- La grande Fitnah était toujours présente dans l’esprit des Musulmans et il était impératif pour eux de s’unifier auprès de leur émir et de ne pas se diviser une nouvelle fois.

  

Mais n’y avait-il pas pour Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan des gens meilleurs que son fils Yazid pour la nomination ?

  

Certes, il ne fait aucun doute qu’il y avait des milliers de Compagnons et des dizaines de milliers de compagnon des Compagnons meilleurs que Yazid dont il ne prit même pas la peine de consulter.

  

Et il ne fait aussi aucun doute que du côté politique et juridique, que Mou’awiyah vit derrière son fils Yazid l’assurance de l’armée de Syrie et c’est un point très important que d’avoir une armée dévouée car les soldats de Syrie étaient les piliers de l’état omeyyade et ce depuis ses premiers jours. Ces soldats avaient la particularité d’écouter et d’obéir à Mou’awiyah au doigt et à l’œil mais aussi de ne jamais lui avoir désobéi !

  

Quant à Yazid, il avait l’expérience militaire. Il fut le premier commandant à avoir attaqué Constantinople, la capitale de César (qayssar) à la tête d’une armée comportant des compagnons que nous avons déjà mentionné.

  

Il fut aussi nommé émir du Hajj des Musulmans durant les années 51, 52 et 53 de l’Hégire.

  

Ainsi Mou’awiyah le nomma émir des Musulmans du fait qu’il avait de l’expérience dans les affaires des Musulmans et une stabilité politique ferme derrière lui. S’il avait abandonné les Musulmans sans émir cela aurait pu conduire à des évènements bien plus graves.

  

Avec la porte de la Fitnah ouverte avec l’assassinat du troisième Calife Martyr ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui), Mou’awiyah voulut prendre des précautions pour protéger les Musulmans et éviter que la porte ne s’ouvre de nouveau.

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Web Chat avec Nicolas Hulot :

 

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Primaire de l'écologie : faites le bon choix !

 

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Primaire de l'écologie : mon message aux Ultramarins

 

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José Bové, pourquoi je voterai Nicolas Hulot :

  

Avant d’expliquer les raisons de mon vote à la primaire de l’écologie en faveur de Nicolas Hulot, il me semble important de vous donner un éclairage sur mon parcours. Veuillez m’excuser par avance de la longueur de ce billet, mais il me semble qu’une explication détaillée de mon processus de réflexion est nécessaire. La lecture de ce billet prend environ 5 minutes. Si vous voulez aller directement aux raisons de mon choix, c’est à la fin…

 

Je n’ai jamais été encarté ou militant dans un parti politique, cependant je prends la politique très au sérieux. Pour moi le droit de vote est l’un des plus beaux acquis de la Révolution Française, de même que la devise de notre République “Liberté - Égalité - Fraternité” qui malheureusement tend à disparaître à la fois des frontons des mairies et de la réalité de notre société…

 

Des milliers de personnes sont mortes en France et dans le Monde pour la défense de ces idéaux, pour que nous puissions vivre libres et ayons le pouvoir de donner notre avis. Ce fut le cas il y a peu en Tunisie et Egypte lors du “Printemps Arabe” et c’est encore le cas en ce moment-même en Libye, au Yemen, au Qatar, en Syrie … où des centaines de milliers de personnes risquent leur vie avec un courage immense pour obtenir enfin les droits dont nous jouissons naturellement depuis notre majorité.

 

Beaucoup trop de personnes à mon goût oublient tout cela en se réfugiant dans l’abstention…

 

Ainsi, j’ai toujours voté à toutes les élections depuis ma majorité en 1989. Je met l’intérêt général au dessus de mon intérêt particulier, ce qui est il me semble LA ligne de clivage gauche/droite. J’ai donc toujours voté à gauche, à la notable exception du 5 mai 2002, où j’ai voté Jacques Chirac, le plus à gauche des candidats en présence… J’ai voté PS jusqu’en 1999 et depuis les élections européennes de cette année-là, je vote écologiste, sauf en 2007 où j’ai “voté utile” comme tant d’autres, traumatisé par le souvenir du 21 avril 2002 et voulant faire barrage à Nicolas Sarkozy, avec le succès que l’on sait… Je m’en mords encore les doigts.

 

Comme Nicolas Hulot, je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu. Bien que votant écologiste depuis 1999, c’est seulement en 2006 que j’ai réellement pris conscience de l’urgence écologique, à la vision du film d’Al Gore “Une vérité qui dérange” guillaumecastevert.tumblr.com/post/6836868565/le-prix-nob....

 

Ce processus de prise de conscience est plus ou moins long selon les individus, leur parcours, leur mode de vie et leur métier. Pour ma part, travaillant à l’époque dans l’aéronautique à l’international, je prenais l’avion par obligation professionnelle presque comme la plupart des gens prennent le métro… Et jusqu’en 2006, cela ne m’a posé aucun problème de conscience. Ce n’est plus du tout le cas depuis… et d’ailleurs je ne prends quasiment plus l’avion.

 

L’autre déclencheur de ma prise de conscience a été l’excellent bouquin de Jean-Marc Jeancovici & Alain Grandjean, “Le plein s’il vous plaît” blog.guillaumecastevert.net/post/6837041508/le-plein-sil-...

Si vous devez ne lire qu’un livre traitant de l’écologie, ce serait celui-là. Ce livre m’a fait “tomber de l’armoire” sur le problème de l’énergie : TOUTE notre société actuelle est basée sur une énergie abondante et bon marché. Comme l’énergie se raréfie (le pic du pétrole a été atteint en 2006 vient d’annoncer l’AIE) et son prix va augmenter dramatiquement, c’est tout notre modèle de société qui est à revoir.

 

Ces quelques constats sont connus des personnes qui votent à la primaire de l’écologie. Ils sont inconnus ou niés par l’immense majorité de nos concitoyens.

 

J’essaie à ma mesure de faire changer les choses, d’abord en m’appliquant à moi-même les principes écologiques, qui sont bons pour le climat, le moral … et le portefeuille. Ainsi j’ai intégralement isolé ma maison l’an dernier, mis une cheminée pour le chauffage l’hiver et des ventilateurs de plafond pour l’été. Elle est si bien isolée que même lorsqu’il a fait 40° lundi dernier, il faisait seulement 25° dans la maison, pas besoin de mettre en marche les ventilateurs.

 

Je n’ai plus de voiture depuis 2010, j’utilise lorsque j’en ai vraiment besoin (1 à 2 fois par mois) une voiture en autopartage, service fourni sur Bordeaux par la coopérative AutoCool : www.autocool.fr/ dont j’ai été élu président l’an dernier. Le reste du temps, je me déplace à vélo (la plupart du temps) et en tram ou bus lorsqu’il pleut.

 

Je milite au sein de l’association taca www.taca.asso.fr/, qui lutte contre le changement climatique proposant la taxe carbone avec redistribution taca.asso-web.com/33+une-taxe-carbone.html et en faisant de la sensibilisation auprès du public : pièce de théâtre “Facteur 4”, exposition de panneaux expliquant comment réduire facilement son empreinte carbone de 10% taca.asso-web.com/galerie-107-itineraire-climatique.html , ciné-débat (projection jeudi dernier du film “Age Of Stupid” guillaumecastevert.tumblr.com/post/6980915234/the-age-of-...

 

Je parle à ma famille et mes amis de l’urgence écologique. J’ai fait circuler une dizaine d’exemplaires du livre “Le plein s’il vous plait”, pour susciter le débat et amorcer cette nécessaire prise de conscience. J’envoi des dizaines de messages d’information sur le changement climatique par courriel et sur les réseaux sociaux, je me suis inscrit sur Twitter récemment et je retweete un maximum d’informations pertinentes, majoritairement sur le changement climatique qui est LE sujet majeur. Je reprends le fil de ce blog en essayant de poster des informations pertinentes et argumentées, car les sujets écologiques sont complexes et ne peuvent pas être traités en 2 minutes au journal télévisé… et de toute façon je ne passe pas à la télé et c’est bien comme ça.

 

Mais tout cela ne suffit pas…

 

Si vous vous apprêtez à voter aux primaires de l’écologie, vous connaissez certainement ce sentiment de prêcher dans le désert, d’être regardé avec curiosité et écouté avec politesse mais au fond d’être considéré comme un témoin de Jéhovah, un type un peu illuminé qui doit avoir pris un sacré coup de soleil sur la tête pour croire que la fin du monde tel que nous le connaissons est proche…

 

Et pourtant… Sur tous les sujets majeurs, les écologistes ont eu raison avant tout le monde. Prenez René Dumont en 1974 qui montre un verre d’eau en expliquant que bientôt les peuples se battrons pour son accès. Nous y sommes. Prenez la question du nucléaire, cette absurdité technologique qui génère des déchets hautement toxiques dont on ne sait toujours pas quoi faire plus de 50 ans après avoir démarré le process, et dont on nous dit que le risque est quasi nul mais qui a déjà vécu 3 accidents majeurs en 30 ans. Prenez le pétrole, ressource fossile disponible en quantités limitées que tout le monde sauf les écologistes croit qu’on pourra consommer éternellement… Et enfin prenez le changement climatique, LE sujet qui détermine tous les autres (environnemental, économique et social), ça fait des années que les pionniers prêchent dans un quasi désert et commencent seulement à être un peu entendus.

 

Pourquoi cette clairvoyance? Les écologistes ne sont pas plus intelligents que les autres. Tout simplement ils prennent en compte dans leurs réflexions un aspect ignoré par tous les autres : le long terme.

 

Donc, puisque les actions individuelles sont nécessaires mais pas suffisantes,puisqu’à ma petite échelle j’ai le sentiment de ne pas faire avancer la prise de conscience aussi vite qu’il nous est imposé par la rapidité, taca.asso-web.com/99+2010-annee-record-de-temperature.html et la violence taca.asso-web.com/105+images-chocs-de-2010.html> du changement climatique, puisque face au plus gros problème qu’ait jamais eu à affronter l’humanité, il faut une véritable révolution qui remette à plat l’ensemble du système de fonctionnement de la société www.storyofstuff.com/international/ , puisque la crise mondiale que nous vivons n’est pas uniquement financière, mais écologique, sociale, économique, en bref systémique, puisque dans la société française il est un rendez-vous unique pour pouvoir débattre des sujets de société et avoir un éclairage médiatique intense sur les programmes portés par les différents candidats, puisque ce rendez-vous est l’élection présidentielle de 2012 et qu’il peut être un extraordinaire catalyseur pour obtenir enfin une prise de conscience de la société sur les enjeux écologiques, le temps de l’écologie politique est venu.

 

J’ai donc décidé de participer à la primaire de l’écologie , à ma connaissance le premier exercice de ce genre en France de véritable démocratie participative, ouvert à toutes celles et tous ceux qui qui approuvent la charte des verts mondiaux et le préambule des statuts d’Europe Ecologie, Les Verts. Il s’agit d’un processus démocratique passionnant et grâce aux technologies modernes, extrêmement interactif : on peut regarder les vidéos des débats à toute heure, on peut poser des questions aux candidats par Twitter ou SMS, on peut faire circuler ses idées via les blogs et les réseaux sociaux. Et les votes blancs sont pris en compte dans les suffrages exprimés !!! Le programme d’EELV est connu et sera finalisé à l’automne avec les avis des militants et coopérateurs. Et il est enthousiasmant !!! Enfin une perspective réaliste de changer de système pour remettre la nature et l’humain au premier plan des priorités, devant le pouvoir de l’argent.

 

En m’inscrivant, je n’avais pas d’idée sur la personne pour laquelle j’allais voter. Je connaissais bien sur Eva Joly et Nicolas Hulot, les 2 candidats les plus médiatiques. Je connaissais aussi un peu Stéphane Lhomme, que j’avais croisé à un débat sur le nucléaire au cinéma Utopia de Bordeaux guillaumecastevert.tumblr.com/post/6836959804/le-cinema-u.... Je n’avais jamais entendu parler d’Henri Stoll.

 

Mais j’étais sur d’une chose : je voterai pour la personne qui serait la plus à même d’obtenir le meilleur score à l’élection présidentielle.

 

Pour pouvoir peser dans le débat, faire avancer les idées écologistes et pouvoir négocier la bataille des législatives en position de force. Pour moi, il n’y a aucun autre objectif.

 

Afin de faire mon choix en toute connaissance de cause, j’ai demandé leur avis et leurs raisons, à des amis militants ou coopérateurs comme moi, sur la personne pour laquelle ils allaient voter. Certains m’ont conseillé Eva Joly, d’autres Nicolas Hulot. Je me suis abonné aux comptes Twitter des différents candidats et j’ai lu en direct ce qu’ils avaient à dire. J’ai consulté leurs sites web.

 

J’ai surtout regardé intégralement les 3 débats du premier tour, pensant que ça allait être un peu rébarbatif, comme la plupart des débats politiques. Au contraire, j’ai découvert un processus passionnant, avec des débats très majoritairement emprunts de respect mutuel et 4 personnalités aux parcours très différents, chacun représentatif d’une sensibilité intéressante et qui fait d’EELV un écosystème fort d’une grande biodiversité.

 

J’ai revu Stéphane Lhomme et sa conviction farouchement anti-nucléaire qui m’avait remué lors du débat au cinéma Utopia. J’avoue que ce soir-là, j’étais presque sorti de la salle moins anti-nucléaire qu’en y entrant, tellement il était extrémiste et simpliste dans ses prises de positions et j’avais trouvé son attitude très contre-productive. C’est la même impression qui ressort à l’issue des débats de la primaire, où il a grossit le trait parfois jusqu’à la caricature. En tant qu’écologiste, je le rejoignait sur la plupart des sujets, mais je n’imagine pas vraiment qu’il aurait pu convaincre au delà d’un cercle d’initiés.

 

J’ai découvert Henri Stoll et j’ai grandement apprécié ses interventions et la force de son engagement au quotidien pour faire changer le monde concrètement, du local au global. J’ai apprécié son humour, empreint d’autodérision et sa cravate en bois… Mais il ne m’a pas semblé le mieux placé pour élargir l’électorat d’EELV. Il représente l’image d’Epinal qu’on se fait des écologistes, un type sympa mais un peu trop original pour être vraiment sérieux et franchement vous n’allez pas lui confier les clés de la France, non?

 

J’ai revu Eva Joly, rencontrée à Bègles le 17 mars lorsqu’elle était venue soutenir la campagne des écologistes aux élections cantonales. C’est une femme de conviction et de caractère, dont le parcours parle pour elle en termes de sincérité et d’engagement. Elle est profondément Européenne car Franco-Norvégienne, c’est une femme, et rien que pour le symbole extrêmement fort, je pourrai voter pour elle.

 

Mais j’ai été déçu par ses prestations lors des débats. Je l’ai trouvée souvent hésitante et moins convaincante que j’aurais souhaité. Bien sur, en tant qu’écologiste j’adhère à 100% de son discours, mais je me suis mis dans la peau d’une personne à convaincre et je ne la vois pas arriver à convertir quelqu’un qui pourrait voter Front National par dépit du système ou un abstentionniste qui ne croit plus en rien. C’est entièrement subjectif j’avoue, mais c’est ainsi que fonctionne une campagne présidentielle : sur des impressions, des images, des petites phrases. Par ailleurs, elle a beaucoup plus parlé de sujets classiques de gauche (économie, social, solidarité) et beaucoup moins de changement climatique. Bien sur, si elle est désignée candidate à l’issue de la primaire, je la soutiendrai sans aucune hésitation et je ferai campagne pour elle et le programme d’EELV. Mais je ne pense pas qu’elle pourrait atteindre un score important.

 

Et enfin, j’ai vu et entendu Nicolas Hulot qui m’a paru le mieux à même d’enfin porter l’écologie politique à un score important et de faire pénétrer les idées écologistes profondément au sein de la société française. Je suis aussi allé le rencontrer le 22 juin au théâtre du Pont-Tournant à Bordeaux, pour son dernier meeting de campagne du 1er tour et il y a achevé me convaincre qu’il est le meilleur candidat possible. Il possède toutes les qualités suivantes : c’est un véritable écologiste, de longue date. Cela fait plus de 20 ans qu’il agit concrètement au sein de sa fondation pour faire changer le monde. C’est un engagement différent de l’engagement politique, mais tout aussi important, il a mis en place un comité de veille écologique afin d’avoir des informations en toute indépendance sur l’état de l’environnement. Des membres de ce comité ont pu publier des ouvrages de vulgarisation extrêmement importants pour la prise de conscience, comme “Le plein s’il vous plait” (déjà cité, mais tellement percutant), il a sensibilisé à l’amour de la nature des millions de personnes à travers son émission Ushuaia. Qu’on le veuille ou non, la télévision a été le grand média du siècle dernier et l’immense majorité des électeurs d’aujourd’hui le connaissent.

 

La notoriété est un atout dans une campagne présidentielle si personnalisée, il a mobilisé des centaines de milliers de personnes avec le défi pour la Terre, première campagne médiatique de masse en 2005-2007 pour amener la prise de conscience écologique, il a imposé le pacte écologique www.fondation-nature-homme.org/extras/archives-pacte/, signé par près de 750 000 français et mis l’écologie au devant des priorités de la campagne 2007, il a participé au Grenelle de l’Environnement , qui aurait pu être un immense pas en avant si 80% des décrets d’application n’étaient toujours pas bloqués par Nicolas Sarkozy. Il en a d’ailleurs claqué la porte lorsqu’il s’est avéré que notre girouette présidentielle avait encore une fois retourné sa veste, il n’est pas obtus. Par exemple, sur la question du nucléaire, il a longtemps considéré, comme moi, que comme le changement climatique était le problème majeur, on pouvait peut-être considérer le nucléaire comme une partie de la solution. C’est un sujet complexe et ça pouvait être pris comme un moindre mal. En s’informant, en creusant le sujet et avec la catastrophe de Fukushima, il a clairement pris partie pour la sortie du nucléaire. Je comprends tout à fait son changement d’état d’esprit sur cette question, j’ai évolué de la même manière depuis un an, et la plupart des Français sont en train d’évoluer dans la même direction sur le sujet, il est le seul des 4 candidats à avoir réellement parlé du changement climatique en connaissant son sujet. Il est le seul à avoir parlé de la taxe carbone, la mesure qui permettrait de résoudre le problème de l’énergie. Je pourrais voter pour lui sur ce seul point, étant donné qu’il s’agit pour moi du plus important des sujet, celui qui détermine tous les autres, il est extrêmement pédagogue, ce dont on va avoir grandement besoin dans une campagne médiatique fortement réductrice et où les journalistes demandent de synthétiser en 2 minutes les problèmes les plus complexes, il a une éloquence impressionnante, toute en restant très accessible. Il donne l’impression aux gens à qui il parle d’être intelligents.

 

Il fait honneur à la nature humaine, tout le contraire de notre président actuel, il a la capacité à recruter des électeurs au delà du cercle des écologistes convaincus, au delà de la gauche, vers tous les déçus de la politique, il est extrêmement à l’aise devant les caméras, face aux journalistes et lors des débats. C’est un point très important encore une fois car l’image compte autant que le discours. Faites le test : coupez le son et regardez la prestation des candidats : qui vous paraît le plus convainquant ?

 

Enfin, il a du CHARISME. Peut-être la plus importante de toutes ses qualités. Cet énorme plus qui peut faire basculer une élection, car les gens ont envie de voter pour lui et de donner de leur temps pour cette cause. Regardez l’élection de Barack Obama guillaumecastevert.tumblr.com/post/6837408273/barack-obam..., elle s’est jouée à ça.

 

Voilà, maintenant l’heure du choix a sonné. Eva Joly a beaucoup de qualités, mais Nicolas Hulot en a plus. Si pour vous l’important est qu’EELV fasse le meilleur score à l’élection présidentielle, vous connaissez mon avis.

  

EELV www.eelv.fr/ est à un carrefour décisif. Ce mouvement passionnant peut retomber dans ses travers anciens, à parler à un petit cercle d’initiés convaincus. Il a pour devise “Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?”

www.chez-soann.com/ecologie-politique/eelv-pourquoi-faire...

 

Ou bien il peut s’ouvrir à des millions de Français, qui ont perdu espoir dans la possibilité d’un changement. Qui pensent qu’il n’y a pas d’alternative au système actuel, “parce qu’on a toujours fait comme ça”… et qui ne demandent pas mieux qu’on leur expliquer la complexité du monde et qu’on leur montre que des solutions existent.

 

Si vous pensez que mon témoignage peut aider à convaincre de voter Nicolas Hulot, les abstentionnistes du 1er tour, les électeurs de Stéphane Lhomme, mais qui souhaitent surtout un bon score pour EELV, les électeurs d’Henri Stoll, les électeurs d’Eva Joly au 1er tour, mais qui pourraient changer d’avis devant mes modestes arguments, alors aidez-moi à faire passer ce message en le diffusant largement avant le 7 juillet, clôture des votes pour le 2ème tour.

 

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Le film "Le Syndrome du Titanic" : vimeo.com/64741962

 

Le Syndrome du Titanic est un film documentaire réalisé en 2008 par Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, sorti le 7 octobre 2009

 

fr.wikipedia.org/wiki/Le_Syndrome_du_Titanic

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Le film "Une Vérité qui Dérange" : www.youtube.com/watch?v=GZ4izGzj9r0

 

Une vérité qui dérange (An Inconvenient Truth) est un documentaire américain de Davis Guggenheim sorti en 2006. Traitant du changement climatique, il est basé en grande partie sur une présentation multimédia que Al Gore, ancien vice-président des États-Unis et prix Nobel de la paix en 2007 (partagé avec le GIEC) a préparé pour sa campagne de sensibilisation sur le réchauffement planétaire

 

fr.wikipedia.org/wiki/Une_vérité_qui_dérange

 

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Lorenzo Lippi (1606-1665), actif à Florence

Christ et la Samaritaine, 1644

Lorenzo Lippi - peintre, poète, intellectuel - fut nommé 1643-1644 par Claudia de Médicis, après la mort de son mari l'archiduc Léopold V jusqu'à la majorité de son fils exerçant la régence dans le Tyrol, à la cour d'Innsbruck. C'est là qu'outre de nombreux portraits nacquit cette scène selon l'Evangile de Jean (Jean 4: 1-25), dans lequel les caractéristiques du style de Lippi - clarté et précision du dessin, une sobriété baigné dans une lumière intense et le sens pour détails décoratifs - deviennent reconnaissable dans une expression pure.

 

Lorenzo Lippi (1606-1665), tätig in Florenz

Christus und die Samariterin, 1644

Lorenzo Lippi - Maler, Dichter, Intellektueller - wurde 1643/44 von Claudia de' Medici, die nach dem Tod ihres Gatten Erzherzog Leopold V. bis zur Volljährigkeit ihre Sohnes die Regentschaft in Tirol ausübte, an den Hof nach Innsbruck berufen. Hier entstand neben zahlreichen Porträts auch diese Szene nach dem Johannesevangelium (Johannes 4, 1-25), in der die Charakteristika von Lippis Stil - Klarheit und Präzision der Zeichnung, eine in helles Licht getauchte Nüchternheit und Sinn für dekorative Details - in reiner Ausprägung erkennbar werden.

 

Austria Kunsthistorisches Museum

Federal Museum

Logo KHM

Regulatory authority (ies)/organs to the Federal Ministry for Education, Science and Culture

Founded 17 October 1891

Headquartered Castle Ring (Burgring), Vienna 1, Austria

Management Sabine Haag

www.khm.at website

Main building of the Kunsthistorisches Museum at Maria-Theresa-Square

The Kunsthistorisches Museum (KHM abbreviated) is an art museum in Vienna. It is one of the largest and most important museums in the world. It was opened in 1891 and 2012 visited of 1.351.940 million people.

The museum

The Kunsthistorisches Museum is with its opposite sister building, the Natural History Museum (Naturhistorisches Museum), the most important historicist large buildings of the Ringstrasse time. Together they stand around the Maria Theresa square, on which also the Maria Theresa monument stands. This course spans the former glacis between today's ring road and 2-line, and is forming a historical landmark that also belongs to World Heritage Site Historic Centre of Vienna.

History

Archduke Leopold Wilhelm in his Gallery

The Museum came from the collections of the Habsburgs, especially from the portrait and armor collections of Ferdinand of Tyrol, the collection of Emperor Rudolf II (most of which, however scattered) and the art collection of Archduke Leopold Wilhelm into existence. Already In 1833 asked Joseph Arneth, curator (and later director) of the Imperial Coins and Antiquities Cabinet, bringing together all the imperial collections in a single building .

Architectural History

The contract to build the museum in the city had been given in 1858 by Emperor Franz Joseph. Subsequently, many designs were submitted for the ring road zone. Plans by August Sicard von Sicardsburg and Eduard van der Null planned to build two museum buildings in the immediate aftermath of the Imperial Palace on the left and right of the Heroes' Square (Heldenplatz). The architect Ludwig Förster planned museum buildings between the Schwarzenberg Square and the City Park, Martin Ritter von Kink favored buildings at the corner Währingerstraße/ Scots ring (Schottenring), Peter Joseph, the area Bellariastraße, Moritz von Loehr the south side of the opera ring, and Ludwig Zettl the southeast side of the grain market (Getreidemarkt).

From 1867, a competition was announced for the museums, and thereby set their current position - at the request of the Emperor, the museum should not be too close to the Imperial Palace, but arise beyond the ring road. The architect Carl von Hasenauer participated in this competition and was able the at that time in Zürich operating Gottfried Semper to encourage to work together. The two museum buildings should be built here in the sense of the style of the Italian Renaissance. The plans got the benevolence of the imperial family. In April 1869, there was an audience with of Joseph Semper at the Emperor Franz Joseph and an oral contract was concluded, in July 1870 was issued the written order to Semper and Hasenauer.

Crucial for the success of Semper and Hasenauer against the projects of other architects were among others Semper's vision of a large building complex called "Imperial Forum", in which the museums would have been a part of. Not least by the death of Semper in 1879 came the Imperial Forum not as planned for execution, the two museums were built, however.

Construction of the two museums began without ceremony on 27 November 1871 instead. Semper moved to Vienna in the sequence. From the beginning, there were considerable personal differences between him and Hasenauer, who finally in 1877 took over sole construction management. 1874, the scaffolds were placed up to the attic and the first floor completed, built in 1878, the first windows installed in 1879, the Attica and the balustrade from 1880 to 1881 and built the dome and the Tabernacle. The dome is topped with a bronze statue of Pallas Athena by Johannes Benk.

The lighting and air conditioning concept with double glazing of the ceilings made ​​the renunciation of artificial light (especially at that time, as gas light) possible, but this resulted due to seasonal variations depending on daylight to different opening times .

Kuppelhalle

Entrance (by clicking the link at the end of the side you can see all the pictures here indicated!)

Grand staircase

Hall

Empire

The Kunsthistorisches Museum was on 17 October 1891 officially opened by Emperor Franz Joseph I. Since 22 October 1891 , the museum is accessible to the public. Two years earlier, on 3 November 1889, the collection of arms, Arms and Armour today, had their doors open. On 1 January 1890 the library service resumed its operations. The merger and listing of other collections of the Highest Imperial Family from the Upper and Lower Belvedere, the Hofburg Palace and Ambras in Tyrol will need another two years.

189, the farm museum was organized in seven collections with three directorates:

Directorate of coins, medals and antiquities collection

The Egyptian Collection

The Antique Collection

The coins and medals collection

Management of the collection of weapons, art and industrial objects

Weapons collection

Collection of industrial art objects

Directorate of Art Gallery and Restaurieranstalt (Restoration Office)

Collection of watercolors, drawings, sketches, etc.

Restoration Office

Library

Very soon the room the Court Museum (Hofmuseum) for the imperial collections was offering became too narrow. To provide temporary help, an exhibition of ancient artifacts from Ephesus in the Theseus Temple was designed. However, additional space had to be rented in the Lower Belvedere.

1914, after the assassination of Franz Ferdinand, heir to the throne, his " Estonian Forensic Collection " passed to the administration of the Court Museum. This collection, which emerged from the art collection of the house of d' Este and world travel collection of Franz Ferdinand, was placed in the New Imperial Palace since 1908. For these stocks, the present collection of old musical instruments and the Museum of Ethnology emerged.

The First World War went by, apart from the oppressive economic situation without loss. The farm museum remained during the five years of war regularly open to the public.

Until 1919 the K.K. Art Historical Court Museum was under the authority of the Oberstkämmereramt (head chamberlain office) and belonged to the House of Habsburg-Lorraine. The officials and employees were part of the royal household.

First Republic

The transition from monarchy to republic, in the museum took place in complete tranquility. On 19 November 1918 the two imperial museums on Maria Theresa Square were placed under the state protection of the young Republic of German Austria. Threatening to the stocks of the museum were the claims raised in the following weeks and months of the "successor states" of the monarchy as well as Italy and Belgium on Austrian art collection. In fact, it came on 12th February 1919 to the violent removal of 62 paintings by armed Italian units. This "art theft" left a long time trauma among curators and art historians.

It was not until the Treaty of Saint-Germain of 10 September 1919, providing in Article 195 and 196 the settlement of rights in the cultural field by negotiations. The claims of Belgium, Czechoslovakia, and Italy again could mostly being averted in this way. Only Hungary, which presented the greatest demands by far, was met by more than ten years of negotiation in 147 cases.

On 3 April 1919 was the expropriation of the House of Habsburg-Lorraine by law and the acquisition of its property, including the "Collections of the Imperial House" , by the Republic. Of 18 June 1920 the then provisional administration of the former imperial museums and collections of Este and the secular and clergy treasury passed to the State Office of Internal Affairs and Education, since 10 November 1920, the Federal Ministry of the Interior and Education. A few days later it was renamed the Art History Court Museum in the "Kunsthistorisches Museum, Vienna State", 1921 "Kunsthistorisches Museum" . Of 1st January 1921 the employees of the museum staff passed to the state of the Republic.

Through the acquisition of the former imperial collections owned by the state, the museum found itself in a complete new situation. In order to meet the changed circumstances in the museum area, designed Hans Tietze in 1919 the "Vienna Museum program". It provided a close cooperation between the individual museums to focus at different houses on main collections. So dominated exchange, sales and equalizing the acquisition policy in the interwar period. Thus resulting until today still valid collection trends. Also pointing the way was the relocation of the weapons collection from 1934 in its present premises in the New Castle, where since 1916 the collection of ancient musical instruments was placed.

With the change of the imperial collections in the ownership of the Republic the reorganization of the internal organization went hand in hand, too. Thus the museum was divided in 1919 into the

Egyptian and Near Eastern Collection (with the Oriental coins)

Collection of Classical Antiquities

Collection of ancient coins

Collection of modern coins and medals

Weapons collection

Collection of sculptures and crafts with the Collection of Ancient Musical Instruments

Picture Gallery

The Museum 1938-1945

Count Philipp Ludwig Wenzel Sinzendorf according to Rigaud. Clarisse 1948 by Baroness de Rothschildt "dedicated" to the memory of Baron Alphonse de Rothschildt; restituted to the Rothschilds in 1999, and in 1999 donated by Bettina Looram Rothschild, the last Austrian heiress.

With the "Anschluss" of Austria to the German Reich all Jewish art collections such as the Rothschilds were forcibly "Aryanised". Collections were either "paid" or simply distributed by the Gestapo at the museums. This resulted in a significant increase in stocks. But the KHM was not the only museum that benefited from the linearization. Systematically looted Jewish property was sold to museums, collections or in pawnshops throughout the empire.

After the war, the museum struggled to reimburse the "Aryanised" art to the owners or their heirs. They forced the Rothschild family to leave the most important part of their own collection to the museum and called this "dedications", or "donations". As a reason, was the export law stated, which does not allow owners to perform certain works of art out of the country. Similar methods were used with other former owners. Only on the basis of international diplomatic and media pressure, to a large extent from the United States, the Austrian government decided to make a change in the law (Art Restitution Act of 1998, the so-called Lex Rothschild). The art objects were the Rothschild family refunded only in the 1990s.

The Kunsthistorisches Museum operates on the basis of the federal law on the restitution of art objects from the 4th December 1998 (Federal Law Gazette I, 181 /1998) extensive provenance research. Even before this decree was carried out in-house provenance research at the initiative of the then archive director Herbert Haupt. This was submitted in 1998 by him in collaboration with Lydia Grobl a comprehensive presentation of the facts about the changes in the inventory levels of the Kunsthistorisches Museum during the Nazi era and in the years leading up to the State Treaty of 1955, an important basis for further research provenance.

The two historians Susanne Hehenberger and Monika Löscher are since 1st April 2009 as provenance researchers at the Kunsthistorisches Museum on behalf of the Commission for Provenance Research operating and they deal with the investigation period from 1933 to the recent past.

The museum today

Today the museum is as a federal museum, with 1st January 1999 released to the full legal capacity - it was thus the first of the state museums of Austria, implementing the far-reaching self-financing. It is by far the most visited museum in Austria with 1.3 million visitors (2007).

The Kunsthistorisches Museum is under the name Kunsthistorisches Museum and Museum of Ethnology and the Austrian Theatre Museum with company number 182081t since 11 June 1999 as a research institution under public law of the Federal virtue of the Federal Museums Act, Federal Law Gazette I/115/1998 and the Museum of Procedure of the Kunsthistorisches Museum and Museum of Ethnology and the Austrian Theatre Museum, 3 January 2001, BGBl II 2/ 2001, in force since 1 January 2001, registered.

In fiscal 2008, the turnover was 37.185 million EUR and total assets amounted to EUR 22.204 million. In 2008 an average of 410 workers were employed.

Management

1919-1923: Gustav Glück as the first chairman of the College of science officials

1924-1933: Hermann Julius Hermann 1924-1925 as the first chairman of the College of the scientific officers in 1925 as first director

1933: Arpad Weixlgärtner first director

1934-1938: Alfred Stix first director

1938-1945: Fritz Dworschak 1938 as acting head, from 1938 as a chief in 1941 as first director

1945-1949: August von Loehr 1945-1948 as executive director of the State Art Collections in 1949 as general director of the historical collections of the Federation

1945-1949: Alfred Stix 1945-1948 as executive director of the State Art Collections in 1949 as general director of art historical collections of the Federation

1949-1950: Hans Demel as administrative director

1950: Karl Wisoko-Meytsky as general director of art and historical collections of the Federation

1951-1952: Fritz Eichler as administrative director

1953-1954: Ernst H. Buschbeck as administrative director

1955-1966: Vincent Oberhammer 1955-1959 as administrative director, from 1959 as first director

1967: Edward Holzmair as managing director

1968-1972: Erwin Auer first director

1973-1981: Friderike Klauner first director

1982-1990: Hermann Fillitz first director

1990: George Kugler as interim first director

1990-2008: Wilfried Seipel as general director

Since 2009: Sabine Haag as general director

Collections

To the Kunsthistorisches Museum are also belonging the collections of the New Castle, the Austrian Theatre Museum in Palais Lobkowitz, the Museum of Ethnology and the Wagenburg (wagon fortress) in an outbuilding of Schönbrunn Palace. A branch office is also Ambras in Innsbruck.

Kunsthistorisches Museum (main building)

Picture Gallery

Egyptian and Near Eastern Collection

Collection of Classical Antiquities

Vienna Chamber of Art

Numismatic Collection

Library

New Castle

Ephesus Museum

Collection of Ancient Musical Instruments

Arms and Armour

Archive

Hofburg

The imperial crown in the Treasury

Imperial Treasury of Vienna

Insignia of the Austrian Hereditary Homage

Insignia of imperial Austria

Insignia of the Holy Roman Empire

Burgundian Inheritance and the Order of the Golden Fleece

Habsburg-Lorraine Household Treasure

Ecclesiastical Treasury

Schönbrunn Palace

Imperial Carriage Museum Vienna

Armory in Ambras Castle

Ambras Castle

Collections of Ambras Castle

Major exhibits

Among the most important exhibits of the Art Gallery rank inter alia:

Jan van Eyck: Cardinal Niccolò Albergati, 1438

Martin Schongauer: Holy Family, 1475-80

Albrecht Dürer : Trinity Altar, 1509-16

Portrait Johann Kleeberger, 1526

Parmigianino: Self Portrait in Convex Mirror, 1523/24

Giuseppe Arcimboldo: Summer 1563

Michelangelo Merisi da Caravaggio: Madonna of the Rosary 1606/ 07

Caravaggio: Madonna of the Rosary (1606-1607)

Titian: Nymph and Shepherd to 1570-75

Portrait of Jacopo de Strada, 1567/68

Raffaello Santi: Madonna of the Meadow, 1505 /06

Lorenzo Lotto: Portrait of a young man against white curtain, 1508

Peter Paul Rubens: The altar of St. Ildefonso, 1630-32

The Little Fur, about 1638

Jan Vermeer: The Art of Painting, 1665/66

Pieter Bruegel the Elder: Fight between Carnival and Lent, 1559

Kids, 1560

Tower of Babel, 1563

Christ Carrying the Cross, 1564

Gloomy Day (Early Spring), 1565

Return of the Herd (Autumn), 1565

Hunters in the Snow (Winter) 1565

Bauer and bird thief, 1568

Peasant Wedding, 1568/69

Peasant Dance, 1568/69

Paul's conversion (Conversion of St Paul), 1567

Cabinet of Curiosities:

Saliera from Benvenuto Cellini 1539-1543

Egyptian-Oriental Collection:

Mastaba of Ka Ni Nisut

Collection of Classical Antiquities:

Gemma Augustea

Treasure of Nagyszentmiklós

Gallery: Major exhibits

de.wikipedia.org/wiki/Kunsthistorisches_Museum

Tramways mis en service le 4 décembre 1881 amtuir.org/03_htu_cp/03_reseau_france_cp/saint_etienne_cp...

Trolleybus mise en service courant 1940

Compléments des services assurés par des autobus

La ville de Saint-Etienne est bâtie sur un long axe nord-sud sur lequel s'étendent d'interminables communes étirées tout au long d'étroites vallées. La vocation de la région a très tôt été tournée vers l'industrie. La topographie de la vile a déterminé la structure des réseaux de transports. Ainsi, les premiers tramways ont-ils été construits au fond des vallées sur des itinéraires à gros trafic. En complément de ces lignes, d'autres itinéraires ont été desservis vers les collines à partir de cet axe central.En 1883, la Compagnie des Chemins de Fer à Voie Etroite de Saint-Etienne, Firminy, Rive-de-Gier et Extensions (CFVE) fut constituée. Deux lignes de tramways furent mises en chantier, d'une part entre Saint-Etienne et Firminy et, d'autre part, entre Saint-Etienne et Rive-de-Gier. Le 4 décembre 1881, le premier tronçon urbain entre Bellevue et Terrasse, fut mis en service, suivi le 20 mars 1882 par un court prolongement à La Digonnière.Le réseau suburbain fut ensuite achevé et ouvert à l'exploitation le 23 février 1882 vers Firminy, le 1er juillet 1882 entre Saint-Etienne et Saint-Chamond et le 16 novembre suivant entre Saint-Chamond et Rive-de-Gier. Toutes les lignes étaient construites à voie métrique, unique avec des évitements.L'exploitation était assurée par des train à vapeur comportant trois ou quatre voitures. Le parc comportait en 1884, 34 locomotives Winterthur, Brown ou Tubize, 97 voitures et 12 fourgons.

En 1907, les CFVE procédèrent à des extensions de leur réseau :la ligne de Rive-de-Gier est prolongée de 2 km vers La Madeleine, le 14 septembre 1907 ;

un embranchement de la ligne est mis en service vers Saint-Jean-Bonnefond, le 4 décembre 1907 ;

la ligne de Firminy est envoyée vers Pertuiset, sur 4 km supplémentaires, le 18 juin 1907.

Toujours en 1907, deux nouvelles lignes furent construites, l'une vers La Fouillouse, sur 7 km ; l'autre vers Saint-Genest-Lerpt (12 avril et 4 décembre 1907). Enfin, un embranchement de cette dernière ligne vers Riche-la-Molière fut mis en service le 15 avril 1908.Mais à la fin du XIX° siècle, une nouvelle compagnie stéphanoise était apparue : la Compagnie des Tramways Eletriques de Saint-Etienne (TE). Le 7 avril 1897, elle mit en service deux lignes à voie métrique reliant Bellevue et La Rivière à la Gare de Châteaucreux et le Rond-Point au Marais. Les deux lignes, parallèles à celles des CFVE, les concurrençaient directement. En 1906, les TE mirent en service une nouvelle ligne entre Châteaucreux et l'Hôtel de Ville. L'exploitation était assurée par des motrices électriques à deux essieux, de construction assez sommaire, avec un accès frontal par les plates-formes. Leur gabarit en largeur était limité à 1,87 m. En plus des CFVE et des TE, la Société des Tramways Electriques de Saint-Chamond (TSC) mit en service, le 1er juillet 1906, une petite ligne de 2 km, entre Izieux et saint-Chamond, en correspondance avec la ligne CFVE de Rive-de-Gier. L'exploitation était assurée par de petites motrices à deux essieux.Devant la concurrence de ces deux nouvelles compagnies, les CFVE modernisèrent leur propre réseau. La totalité des services furent électrifiés entre août 1907 et juin 1914. Une série de lourdes motrices à essieux radiants, de type H assurèrent dès lors l'exploitation. Elles tractaient les anciennes remorques des trains vapeur. Les motrices étaient équipées du frein à air mais ne possédaient pas de compresseur : les réservoirs étaient remplis à chaque terminus à l'aide de prise d'air comprimé. Ce système restera une particularité stéphanoise jusqu'à l'arrivée des PCC, en 1959. Après la première guerre, les CFVE complétèrent leur parc par du matériel d'occasion provenant de Nancy (type R). A partir de 1920, les TE rencontrèrent de graves difficultés financières et tombèrent en faillite en 1930. Leurs lignes furent alors reprises par les CFVE. Mais la concurrence des autocars qui commencaient à apparaître, provoqua des difficultés importantes aux CFVE. Ces derniers abandonnèrent alors les lignes interurbaines vers Rive-de-Gier, Saint-Jean-Bonnefonds, La Fouillouse et Saint-Genest-Lerpt. En contrepartie, les CFVE obtinrent le monopole sur les lignes de Firminy et de Terrenoire. En 1935-38, une nouvelle série de 8 motrice de type J furent construites neuves et mises en service. Parallèlement quelques morices H furent modernisées. Enfin, en 1941, une petite série de 10 nouvelles motrices de type K fut mise en service. Mais le tracé défecteux des lignes des anciens TE provoqua une première mise sur route en 1938. Dès lors, il fut envisagé de convertir une partie du réseau pour l'exploitation par trolleybus. Dès 1940, les CFVE avaient entamé la transformation de tout l'ancien réseau des TE. A la fin de 1940, la ligne Tardy - Le Soleil vit appraître 6 trolleybus Vétra CS35 prévus à l'origine pour le réseau de Poitiers. A la fin de 1942, 7 Vétra CS45 de 45 places remplacent les CS35 qui furent envoyé à Poitiers.

En 1947, 22 trolleybus de type CS60 remplacèrent les tramways sur la ligne de Bellevue à Firminy. De décembre 1947 à 1954, 6 trolleybus VBD, 40 VCR et 50 ELR furent mis en service sur les anciennes lignes de TE dont les derniers tramways disparurent en 1949.

En 1954, seule la ligne de Bellevue à Terrasse restait exploitée par tramways. Bien qu'envisagée, sa conversion en trolleybus ou autobus paraissait impossible ; son important trafic (70 à 80.000 voyageurs par jour) et son tracé dans des rues étroites, rendait quasi impossible une exploitation par véhicule routier.

Après quelques années d'hésitation, la Ville de Saint-Etienne accepta le maintien des traways dans le centre - cas unique en France - et les CFVE passèrent commande de 30 motrices PCC de conception belge et construites à Strasbourg. Ces remarquables motrices étaient calquées pour la voie métrique sur celles circulant depuis 1951 à Bruxelles. Montées sur deux ogies à roues élastiques, elles comportaient quatre moteurs de 50 CV. Le confort intérieur était particulièrement soigné. Chaque motrice présente une caisse de 13,95 m de long.

En complément, les voies de la ligne furent réaménagée afin de permettre aux tramways de circuler sans être gênés par la circulation automobile.

La première motrice PCC fut livrée le 4 août 1958 et mise en service le 11 décembre suivant. Le 1er septembre 1959, le dernier tramway ancien fut retiré du service. Le succès fut complet : les critiques à l'encontre des anciens tramways s'évaporèrent et les Stéphanois pouvaient s'ennorgueillir de posséder la ligne urbaine la plus moderne de France.

En 1967, les CFVE commandèrent une nouvelle série de 5 motrices PCC articulées afin de renforcer la capacité de la ligne dont le tafic augmentait.

Parallèlement, le parc de trolleybus s'étoffa entre 1960 et 1970, de plusieurs séries de voitures Berliet ELR provenant de Nice et de quelques VA3B2 de Marseille. En 1972, le parc comprenait 35 motrices de tramways, 105 trolleybus et 80 autobus.

Contrairement à ce qui se rencontrait alors en France, le réseau de Saint-Etienne avait su conserver un grande qualité de service et une attractivité qui en faisait un des réseaux les plus efficaces. Cas rare, les CFVE réussissaient à maintenir l'équilibre de leurs comptes ...

Voir aussi :

les tramways de Saint-Etienne dans les années cinquante

le renouveau des tramways de Saint-Etienne

les trolleybus de Saint-Etienne

140 ans de tramway à Saint-Etienne – un record de longévité inégalé en France www.youtube.com/watch?v=Gv6hWmCaLq8&feature=emb_imp_woyt - 1881 – 2021. Cela fait 140 ans que le tramway circule à Saint-Étienne sans discontinuité. À travers ce record de longévité inégalé en France pour un tramway intramuros, c’est aussi des milliers d’hommes et de femmes qui se sont succédés pour assurer au quotidien le déplacement de plusieurs milliards de voyageurs.

140 ans jour pour jour après le lancement de son premier tramway, la Société de Transport de l’Agglomération Stéphanoise et Saint-Étienne Métropole ont décidé de célébrer l’événement comme il se doit.

La journée à débuté par la sortie de la motrice J74 du dépôt de la STAS qui a repris du service pour 200 heureux voyageurs, qui, tirés au sort parmi près de 1000 inscrits, pourront circuler à bord de cette motrice emblématique toute la journée entre les stations. Terrasse et Bellevue, tronçon historique du réseau exploité dès 1881 ! Les locomotives à vapeur du réseau CFVE (Chemin de Fer à Voie Etroite) 1881 – 1914

Rue Gambetta sur la ligne Terrasse-Bellevue: En décembre 1881 pour l’ouverture de la ligne; le service est limité à un tram toutes les 1/2 heures pour que les stéphanois s’habituent à la présence des tramways.

 

C’est en 1981 que le nom STAS apparait pour la première fois, remplaçant la CFVE.

 

Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.

 

Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.

 

Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUD

@ Jean-Henri Manara, niçois d'origine, débute sa carrière en 1960 comme assistant de mathématiques à la Faculté des sciences de Paris-Jussieu, après avoir étudié à l'Ecole normale de Nice et celle de Montpellier, puis à l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud. II s'oriente vers l'informatique, accompagnant le rapide développement de cette nouvelle technologie qu'il enseigne comme maître de conférence, toujours sur le site de Jussieu (Université Paris 7-Diderot), jusqu'à sa retraite en 1998. Avec son premier appareil photo, un Agfa Silette, il commence par immortaliser ses vacances dans divers lieux touristiques. Ce sont les premières des plus de 50 000 diapositives qu'il possède aujourd'hui. Le déclic en faveur des transports provient, se souvient-il, de la couverture d'un numéro de La Vie du Rail qui met en vedette un tramway PCC de Saint-Etienne, alors que ce mode de transport disparaît à vitesse accélérée de nos villes. Jean-Henri Manara "mitraille" alors les tramways survivants en France et franchit les frontières pour photographier ceux de réseaux allemands, suisses, belges, portugais, norvégiens, autrichiens et italiens. Il s'intéresse ensuite aux trains à voie métrique, puis au trolleybus, aux autobus et enfin aux autocars (son premier cliché concernant le transport routier est celui d'un trolleybus niçois, pris en 1961). Parmi ces milliers de clichés consacrés aux transports, 371 ont donné naissance à ce livre ! Nicolas Tellier, originaire de Caen, se passionne depuis toujours pour les autocars et les autobus, avec une prédilection pour les premiers. Depuis ses débuts professionnels en 1979, il a toujours travaillé chez un constructeur, d'abord allemand, puis suédois et aujourd'hui italien, dans différents domaines : commercial, marketing, communication et relations presse. En parallèle, il s'est activement penché sur l'histoire de la profession en écrivant trois livres (La grande aventure des cars Chausson, Edijac 1988 . La fabuleuse aventure du S 45 ou 40 ans d'histoire de cars Renault, Massin 1993 . Les cars Isobloc, ETAI 1998) ainsi que de nombreux articles, pour la revue Charge Utile, sur de nombreux transporteurs et carrossiers français. Parmi ces derniers, on peut citer Amiot, Belle-Clot, Besset, la Carrosserie dauphinoise, Currus, Di Rosa, Gangloff, Gruau, Ravistre & Martel, dont on retrouve certaines réalisations illustrées dans ce livre. Nicolas Tellier prend autant de plaisir à évoquer l'histoire de nos vénérables véhicules qu'à les conduire. Ainsi, il possède depuis 1985 un car ancien, qui fut tout à tour un Chausson ANG de 1959 suivi d'un APH 522 du même millésime. puis un Renault R 4192 de 1956, un Berliet PHC Escapade de 1958, et, aukourd'hui, un Saviem S 53 M Luxe de 1975. De quoi passer de joyeux moments avec famille et amis dans l'ouest francilien où il réside ! les passionnés du monde automobile, et particulièrement ceux dont les autocars, les autobus et les trolleybus sont les véhicules de prédilection ! Ouvrez grand les yeux, 371 photos en couleurs, toutes plus belles les unes que les autres - prises par Jean-Henri Manara, photographe émérite de véhicules de transport en commun depuis 1961, et légendées par Nicolas Tellier, historien reconnu en la matière - permettent de profiter sans retenue de ces véhicules dans leur merveilleux environnement des Trente Glorieuses. Ce périple photographique nous transporte un peu partout en France pour découvrir de nombreux autocars d'entreprises privées ainsi que des autobus et des trolleybus de la RATP et de plusieurs réseaux urbains de province. Le panorama des marques qu'arborent tous ces véhicules témoigne de la richesse de notre industrie, à l'époque : Berliet, Chausson, Delahaye, Floirat, Isobloc, Saviem, Somua, Verney, Vetra, entre autres, sans oublier d'illustres carrossiers comme Amiot, Besset, Currus, Gangloff, MGT, pour en citer quelques-uns. Les matériels étrangers roulant dans notre pays sont tout aussi présents, provenant d'Allemagne, d'Angleterre, de Belgique et d'Italie. Circulez, il y a plein de choses à voir ! transporturbain.canalblog.com/pages/l-histoire-des-trolle... @ Tramways mis en service le 4 décembre 1881 amtuir.org/03_htu_cp/03_reseau_france_cp/saint_etienne_cp...

Trolleybus mise en service courant 1940

Compléments des services assurés par des autobus

La ville de Saint-Etienne est bâtie sur un long axe nord-sud sur lequel s'étendent d'interminables communes étirées tout au long d'étroites vallées. La vocation de la région a très tôt été tournée vers l'industrie. La topographie de la vile a déterminé la structure des réseaux de transports. Ainsi, les premiers tramways ont-ils été construits au fond des vallées sur des itinéraires à gros trafic. En complément de ces lignes, d'autres itinéraires ont été desservis vers les collines à partir de cet axe central.En 1883, la Compagnie des Chemins de Fer à Voie Etroite de Saint-Etienne, Firminy, Rive-de-Gier et Extensions (CFVE) fut constituée. Deux lignes de tramways furent mises en chantier, d'une part entre Saint-Etienne et Firminy et, d'autre part, entre Saint-Etienne et Rive-de-Gier. Le 4 décembre 1881, le premier tronçon urbain entre Bellevue et Terrasse, fut mis en service, suivi le 20 mars 1882 par un court prolongement à La Digonnière.Le réseau suburbain fut ensuite achevé et ouvert à l'exploitation le 23 février 1882 vers Firminy, le 1er juillet 1882 entre Saint-Etienne et Saint-Chamond et le 16 novembre suivant entre Saint-Chamond et Rive-de-Gier. Toutes les lignes étaient construites à voie métrique, unique avec des évitements.L'exploitation était assurée par des train à vapeur comportant trois ou quatre voitures. Le parc comportait en 1884, 34 locomotives Winterthur, Brown ou Tubize, 97 voitures et 12 fourgons.

En 1907, les CFVE procédèrent à des extensions de leur réseau :la ligne de Rive-de-Gier est prolongée de 2 km vers La Madeleine, le 14 septembre 1907 ;

un embranchement de la ligne est mis en service vers Saint-Jean-Bonnefond, le 4 décembre 1907 ;

la ligne de Firminy est envoyée vers Pertuiset, sur 4 km supplémentaires, le 18 juin 1907.

Toujours en 1907, deux nouvelles lignes furent construites, l'une vers La Fouillouse, sur 7 km ; l'autre vers Saint-Genest-Lerpt (12 avril et 4 décembre 1907). Enfin, un embranchement de cette dernière ligne vers Riche-la-Molière fut mis en service le 15 avril 1908.Mais à la fin du XIX° siècle, une nouvelle compagnie stéphanoise était apparue : la Compagnie des Tramways Eletriques de Saint-Etienne (TE). Le 7 avril 1897, elle mit en service deux lignes à voie métrique reliant Bellevue et La Rivière à la Gare de Châteaucreux et le Rond-Point au Marais. Les deux lignes, parallèles à celles des CFVE, les concurrençaient directement. En 1906, les TE mirent en service une nouvelle ligne entre Châteaucreux et l'Hôtel de Ville. L'exploitation était assurée par des motrices électriques à deux essieux, de construction assez sommaire, avec un accès frontal par les plates-formes. Leur gabarit en largeur était limité à 1,87 m. En plus des CFVE et des TE, la Société des Tramways Electriques de Saint-Chamond (TSC) mit en service, le 1er juillet 1906, une petite ligne de 2 km, entre Izieux et saint-Chamond, en correspondance avec la ligne CFVE de Rive-de-Gier. L'exploitation était assurée par de petites motrices à deux essieux.Devant la concurrence de ces deux nouvelles compagnies, les CFVE modernisèrent leur propre réseau. La totalité des services furent électrifiés entre août 1907 et juin 1914. Une série de lourdes motrices à essieux radiants, de type H assurèrent dès lors l'exploitation. Elles tractaient les anciennes remorques des trains vapeur. Les motrices étaient équipées du frein à air mais ne possédaient pas de compresseur : les réservoirs étaient remplis à chaque terminus à l'aide de prise d'air comprimé. Ce système restera une particularité stéphanoise jusqu'à l'arrivée des PCC, en 1959. Après la première guerre, les CFVE complétèrent leur parc par du matériel d'occasion provenant de Nancy (type R). A partir de 1920, les TE rencontrèrent de graves difficultés financières et tombèrent en faillite en 1930. Leurs lignes furent alors reprises par les CFVE. Mais la concurrence des autocars qui commencaient à apparaître, provoqua des difficultés importantes aux CFVE. Ces derniers abandonnèrent alors les lignes interurbaines vers Rive-de-Gier, Saint-Jean-Bonnefonds, La Fouillouse et Saint-Genest-Lerpt. En contrepartie, les CFVE obtinrent le monopole sur les lignes de Firminy et de Terrenoire. En 1935-38, une nouvelle série de 8 motrice de type J furent construites neuves et mises en service. Parallèlement quelques morices H furent modernisées. Enfin, en 1941, une petite série de 10 nouvelles motrices de type K fut mise en service. Mais le tracé défecteux des lignes des anciens TE provoqua une première mise sur route en 1938. Dès lors, il fut envisagé de convertir une partie du réseau pour l'exploitation par trolleybus. Dès 1940, les CFVE avaient entamé la transformation de tout l'ancien réseau des TE. A la fin de 1940, la ligne Tardy - Le Soleil vit appraître 6 trolleybus Vétra CS35 prévus à l'origine pour le réseau de Poitiers. A la fin de 1942, 7 Vétra CS45 de 45 places remplacent les CS35 qui furent envoyé à Poitiers.

En 1947, 22 trolleybus de type CS60 remplacèrent les tramways sur la ligne de Bellevue à Firminy. De décembre 1947 à 1954, 6 trolleybus VBD, 40 VCR et 50 ELR furent mis en service sur les anciennes lignes de TE dont les derniers tramways disparurent en 1949.

En 1954, seule la ligne de Bellevue à Terrasse restait exploitée par tramways. Bien qu'envisagée, sa conversion en trolleybus ou autobus paraissait impossible ; son important trafic (70 à 80.000 voyageurs par jour) et son tracé dans des rues étroites, rendait quasi impossible une exploitation par véhicule routier.

Après quelques années d'hésitation, la Ville de Saint-Etienne accepta le maintien des traways dans le centre - cas unique en France - et les CFVE passèrent commande de 30 motrices PCC de conception belge et construites à Strasbourg. Ces remarquables motrices étaient calquées pour la voie métrique sur celles circulant depuis 1951 à Bruxelles. Montées sur deux ogies à roues élastiques, elles comportaient quatre moteurs de 50 CV. Le confort intérieur était particulièrement soigné. Chaque motrice présente une caisse de 13,95 m de long.

En complément, les voies de la ligne furent réaménagée afin de permettre aux tramways de circuler sans être gênés par la circulation automobile.

La première motrice PCC fut livrée le 4 août 1958 et mise en service le 11 décembre suivant. Le 1er septembre 1959, le dernier tramway ancien fut retiré du service. Le succès fut complet : les critiques à l'encontre des anciens tramways s'évaporèrent et les Stéphanois pouvaient s'ennorgueillir de posséder la ligne urbaine la plus moderne de France.

En 1967, les CFVE commandèrent une nouvelle série de 5 motrices PCC articulées afin de renforcer la capacité de la ligne dont le tafic augmentait.

Parallèlement, le parc de trolleybus s'étoffa entre 1960 et 1970, de plusieurs séries de voitures Berliet ELR provenant de Nice et de quelques VA3B2 de Marseille. En 1972, le parc comprenait 35 motrices de tramways, 105 trolleybus et 80 autobus.

Contrairement à ce qui se rencontrait alors en France, le réseau de Saint-Etienne avait su conserver un grande qualité de service et une attractivité qui en faisait un des réseaux les plus efficaces. Cas rare, les CFVE réussissaient à maintenir l'équilibre de leurs comptes ...

Voir aussi :

les tramways de Saint-Etienne dans les années cinquante

le renouveau des tramways de Saint-Etienne

les trolleybus de Saint-Etienne

140 ans de tramway à Saint-Etienne – un record de longévité inégalé en France www.youtube.com/watch?v=Gv6hWmCaLq8&feature=emb_imp_woyt - 1881 – 2021. Cela fait 140 ans que le tramway circule à Saint-Étienne sans discontinuité. À travers ce record de longévité inégalé en France pour un tramway intramuros, c’est aussi des milliers d’hommes et de femmes qui se sont succédés pour assurer au quotidien le déplacement de plusieurs milliards de voyageurs.

140 ans jour pour jour après le lancement de son premier tramway, la Société de Transport de l’Agglomération Stéphanoise et Saint-Étienne Métropole ont décidé de célébrer l’événement comme il se doit.

La journée à débuté par la sortie de la motrice J74 du dépôt de la STAS qui a repris du service pour 200 heureux voyageurs, qui, tirés au sort parmi près de 1000 inscrits, pourront circuler à bord de cette motrice emblématique toute la journée entre les stations. Terrasse et Bellevue, tronçon historique du réseau exploité dès 1881 ! Les locomotives à vapeur du réseau CFVE (Chemin de Fer à Voie Etroite) 1881 – 1914

Rue Gambetta sur la ligne Terrasse-Bellevue: En décembre 1881 pour l’ouverture de la ligne; le service est limité à un tram toutes les 1/2 heures pour que les stéphanois s’habituent à la présence des tramways.

 

C’est en 1981 que le nom STAS apparait pour la première fois, remplaçant la CFVE.

 

Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.

 

Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.

 

Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUD

Cette oeuvre fut présentée dans le cadre de l'exposition "Joie de vivre" qui se tint au palais des beaux-arts de Lille du 27 septembre 2015 au 17 janvier dernier.

les Trente Glorieuses de Toulouse transfigurée ou défigurée? Curieux mélange entre passé empreint de ruralité et modernisme d'une nouvelle vie citadine, Toulouse a été bousculée durant les Trente Glorieuses. Elle en porte encore la marque. Cachez ce béton que Toulouse ne saurait voir ! Aujourd'hui, pour coller à l'image de Ville rose, les nouvelles constructions sont fréquemment parées de briquettes. Mais lors de son essor économique, de l'après-guerre aux années 70, la ville a aussi vu pousser des immeubles, des usines et des équipements qui rompaient avec la tradition. «Les Trente Glorieuses» imposaient l'image du progrès, ouvraient grandes des brèches pour la voiture (les allées Jean-Jaurès) et multipliaient les étages. «Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut», chante Nougaro en 1967, au plus fort des constructions. La halle octogonale au dôme d'ardoises du marché des Carmes ? Jetée à terre. Même chose pour la halle Victor-Hugo, qui laissera la place à un immeuble blanc hérissé de compartiments de béton. Cinquante ans plus tard, parés des vertus du vintage, on les regarderait avec admiration.

500 bâtiments en 30 ans !

En ouvrant une collection «au temps des Trente Glorieuses»*, les éditions toulousaines Loubatières classent le progrès au rayon de la nostalgie. Son rédacteur, l'historien Rémy Pech qui présida l'université du Mirail (construite au début des années 70) rappelle qu'entre 1946 et 1975, «Toulouse gagne près de 110 000 habitants ; la vie quotidienne change profondément, les grands magasins supplantent les boutiques de quartier, on se presse à la foire internationale...». Le quartier du Mirail sortira bientôt de terre. Symbole de la Toulouse moderne, il en est éloigné : les bus 12 et 148 le relient péniblement en attendant l'arrivée du métro, en 1990, alors que la crise s'est installée durablement. Chargé d'un inventaire de l'architecture du siècle dernier en Midi-Pyrénées, l'architecte Rémi Papillault a recensé 693 bâtiments construits à Toulouse, dont 500 pour les seules Trente Glorieuses.

«C'est une période très riche, où des agences remarquées marient le béton aux matériaux traditionnels de la région, la brique et les galets», note l'architecte, citant les immeubles de Gardia et Zavagno, boulevard des Récollets ou l'école de la rue de la chaussée, signée Pierre Debeaux. Cette dernière se fait discrète, dans la continuité urbaine. Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» www.ladepeche.fr/.../2232355-trente-glorieuses... Batir la vie - 311 pages. Quelques planches en noir et blanc. 2 photos disponibles.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle

Bâtir la vie est un récit autobiographique, recueilli et mis en forme en 1977 par Michel Lefebvre. Candilis raconte son extraordinaire parcours, de Bakou à Athènes, Paris, Casablanca ou La Martinique, de sa participation aux CIAM, puis au Team 10 à ses dernières réflexions sur l'habitat contemporain, de la Résistance grecque à l'enseignement à l'Ecole des Beaux Arts. Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle. BATIR! www.franceculture.fr/.../batir-la-vie-un... Tel était le rêve de Georges Candilis. C'est devenu une passion. Une passion qui a fait de lui aujourd'hui un célèbre architecte. S'il a toujours tenté, à travers ses recherches et ses réalisations, de réconcilier la maison et la ville, c'est peut-être, en partie, parce que sa jeunesse fut une grande aventure, un long voyage, la quête permanente d'un havre où "se reposer" et où "voir se reposer" les autres.

Né à Bakou en 1913, il part à l'âge de 12 ans pour la Grèce et entre, après ses années de collège, à l'école Polytechnique d'Athènes, section architecture. Il n'abandonnera plus jamais cette discipline. Après la guerre contre les Italiens, la résistance contre les Allemands et les Anglais, une bourse du gouvernement français lui permet, en 1945, de gagner la ville de ses rêves : Paris. C'est là, en effet, que travaille l'un des plus grands architectes de l'époque : Le Corbusier. Intégré à son équipe, il participe de façon directe avec lui à la construction de la fameuse "Maison du Fada" à Marseille.

Déjà se dessinent dans son esprit les grands axes de ses recherches futures : faire des logements "riches" pour les pauvres, des lieux qui servent et respectent l'homme. Ce sont successivement des maisons pour Gitans, des réalisations à la Martinique pour l'habitat tropical, un grand ensemble à Toulouse - Le Mirail - où il tente de créer une ville sans ségrégation ; l'aménagement du Languedoc-Roussillon consacré aux loisirs populaires.

Aujourd'hui, Georges Candilis poursuit son rêve de toujours: mettre au service des plus déshérités- hier, ceux des bidonvilles, qu'il a pu voir en Amérique du Sud - aujourd'hui, ceux des populations sous-développées du Moyen-Orient, sont art de bâtir qui est en même temps un art de vivre. un architecte témoin de son temps - récit recueillli par Michel Lefebvre - Candilis Georges, Lefebvre Mic @ Un homme

D’origine grecque, né à Bakou (1913-1995), l’architecte français Georges Candilis a fait ses études à l’École polytechnique nationale d’Athènes avant de travailler, dès 1946, chez Le Corbusier, sur le projet d’unité d’habitation de Marseille, dont il dirigea le chantier avec l’architecte américain Shadrach Woods (1923-1973).

En 1951, Candilis et Woods vont diriger le bureau africain de l’Atbat (Ateliers des bâtisseurs), structure créée par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogensky. À son retour en France, Candilis rencontre à l’Atbat l’architecte yougoslave Alexis Josic (1921-2011).

L’aventure de l’équipe Candilis-Josic-Woods commence en 1954. En une dizaine d’années de travail commun (1955-1964), ces trois architectes installés en France ont posé les bases théoriques d’une critique du fonctionnalisme et, à travers d’innombrables chantiers, mis en application à grande échelle les principes d’une architecture nouvelle, dite « proliférante ».

Ils cherchent à produire de nouvelles typologies d’habitats, adaptées aux conditions économiques et sociales des habitants les plus démunis. L’humain est au centre de leurs préoccupations. « Le respect n’a pas de formule, pas de recette. C’est un sentiment que doit posséder l’architecte envers son client ; si la construction peut donner des satisfactions matérielles, l’architecture doit apporter quelque chose de plus : la dignité et la liberté » (Candilis, 1977).

Leur réflexion architecturale absolument nouvelle, centrée sur l’habitat, différera de celle de Le Corbusier et sera plus proche des recherches sur l’habitat minimal menées par les architectes allemands des années vingt.

L’abandon progressif d’une idée rationnelle et normative entraînera l’équipe d’architectes à se retrancher sur des « propositions pour un habitat évolutif », intégrant la problématique de la croissance et du changement à l’échelle de la maison individuelle.

Ils aborderont la question de l’habitat en donnant la priorité à l’organisation du plan.

L’équipe concevra selon un rationalisme subtil à la manière de Louis Kahn (espace servant/espace servi), des fonctions précises : accès, rangements, bains, etc.

Entre autres réalisations, citons l’extension de Bagnols-sur-Cèze et le quartier du Mirail à Toulouse. À partir de 1969, Candilis poursuit seul son activité en tant qu’architecte et urbaniste. Il travaille sur plusieurs projets de logements et d’écoles au Moyen-Orient, ainsi que sur l’aménagement de sites touristiques.

En 1970, entouré de nouveaux collaborateurs, Candilis concevra le village des Carrats à Port-Leucate suivant les principes mis au point antérieurement. Ils reprendront les systèmes en cluster (grappe) et en stem (tiges), métaphores anglo-saxonnes d’un urbanisme scientifique,

séduit par un mode d’organisation organique de l’habitat chère à Patrick Geddes.

Une citation

« L’œuvre la plus importante qui résulte de ce travail, de cette entente, de cette persévérance, est la création de conditions favorables pour permettre aux hommes de se rencontrer, de mieux se connaître. Et la connaissance conduisant à l’amitié renforce la paix entre les peuples. »

G. Candilis, 1977

Sources :

Cité du patrimoine archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_CANGE

Granveaud, « Candilis Georges (1913-1995) », Encyclopædia Universalis.

Georges Candilis, Bâtir la vie : un architecte témoin de son temps, Stock, 1977

Un projet

Le village de vacances des Carrats à Port-Leucate a été conçu par les architectes Georges Candilis, Georges Wursteisen, Pierre Raoux et Zygmund Knyszewsky.

Il fait partie des opérations de construction de la Mission Racine, programme pour l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, pour lequel Candilis a été nommé architecte en chef en 1964.

Pour l’équipe de Candilis, l’opération des Carrats devient un lieu d’expérimentation architecturale à dimension sociale. Composé de bungalows de formes cubiques, ses toits terrasses, ses patios, les bâtiments collectifs, les nombreux lieux publics (placettes, aires de jeux) ont permis la création d’un lieu idéal où tout était fait pour tendre vers un bonheur individuel et collectif.

Les architectes de la Team 10 (1), dont faisait partie Candilis, insistaient sur la relation de l’architecture avec la « quatrième dimension ». Les concepts clés « d’espace/temps » et de « mouvement », devaient être associés à ceux, de « plasticité », « mobilité », « flexibilité » et « évolution », dans le combat pour une redéfinition de l’architecture humaniste, une architecture de communauté.

En 1961, la Team X avec les concepts de Stem et de web récuse le dogme du zoning fonctionnel de la charte d’Athènes, et son outil de mesure le Zipaton : une trame plastifiée mécanique qui, une fois collée sur le papier, marquait un type général d’utilisation, plutôt qu’un volume ou une forme en particulier.

Se basant sur ces deux concepts, la prise en compte de la fonction ne se fonde plus seulement sur l’espace, elle intègre l’échelle de l’homme dans ses déplacements et son temps de parcours à l’intérieur des espaces (2).

Le concept de stem (tige) est utilisé comme un moyen d’organiser l’urbanisme de masse. Plus concrètement, le stem était une zone piétonne continue reliant les principaux équipements urbains. Le stem central est considéré comme la structure fondamentale, à la fois sociale et matérielle, des ensembles résidentiels.

Le stem apparaît pour la première fois dans leur projet pour le concours de Caen-Hérouville, puis à Toulouse-Le Mirail. Il s’enrichit par la suite avec le cluster des « grappes » de constructions de petites et de grandes hauteurs s’articulent autour des espaces publics (stem) qui se prolongent dans les îlots résidentiels.

Le concept continuera son évolution avec l’apparition du Web qui « n’est pas essentiellement un système de circulation, mais un système d’environnement. C’est le moyen d’établir une hiérarchisation à grande échelle, qui par son existence rend possible une expression individuelle à très petite échelle. Le Web doit être un système hautement flexible dans un monde d’une grande mobilité. La flexibilité est garantie par l’uniformité de l’intensité initiale des activités sur le Web, de telle sorte qu’il puisse être accroché à n’importe quel point, et qu’il puisse lui-même s’accrocher aux systèmes plus importants à n’importe quel endroit. Ces liaisons déterminent des points de très grande intensité mais la flexibilité première reste toujours et les points de densité qui surviennent à mesure que le Web en vivant devient polycentrique, gardent leur caractère de mobilité. Ces systèmes feront preuve, à leur commencement, d’une intensité d’activité également répartie, de manière à ne pas compromettre l’avenir ». Woods, Paris, août-décembre 1962 (3- 4)

La question du plus grand nombre poussera la Team 10 à innover non seulement sur le registre programmatique ou urbanistique, mais également dans le domaine esthétique.

Les architectes s’intéressent à la rythmique des nombres, grâce au rythme et à la géométrie, les grands nombres devenaient maniables pour la composition et visuellement intelligibles.

Les principes de base en étaient une relation de réciprocité entre la partie et le tout, ainsi qu’une structure non hiérarchique et polycentrique qui reliait entre elles les différentes échelles de l’environnement construit.

C’est dans le prolongement du courant général de l’architecture moderne et de cette restructuration idéologique que naîtra l’opération des Carrats de Port-Leucate en 1969.

Les membres de la Team 10, émergée des Ciam dans les années cinquante, par leurs analyses, dessins, publications, enseignements, ont suscité un profond renouvellement de la pensée moderne sur l’architecture et la ville, car pour eux :

« La structure d’une ville ne tient pas à sa géométrie mais aux activités humaines qu’elle recèle. » Candilis-Josic-Woods, 1964 (5).

Notes :

(1) Le nom de Team 10 fait référence au Xe congrès des CIAM (congrès international d’architecture moderne), pendant lequel, un groupe d’architectes issus du Mouvement moderne remettra en cause les principes de la charte d’Athènes.

Sources :

(2) Source éditoriale Le Carré Bleu quarante ans – 1958-1998, p. 1 à 3.

(3) Source première édition Carré bleu, n° 3, 1962

(4) Carré bleu, numéro 3-4, 1998, p. 44

(5) Dossier de presse Expo en 2008, Cité de l’architecture & du patrimoine. Mouvement moderne : premières autocritiques, Team X, une utopie du présent (1953-1981) LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

 

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

 

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

 

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

 

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

 

Une multitude de procédures administratives

 

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

 

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

 

Les contextes de constructions

 

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

 

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

 

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

 

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

 

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

 

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

 

Les modes de constructions

 

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

 

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

 

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

 

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

 

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

 

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

 

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

 

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

 

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

 

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

 

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

 

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

 

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

 

Vers des logements sociaux en grande série

 

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

 

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

 

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

 

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

 

Des chantiers d'expérience

 

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

 

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

 

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

 

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

 

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

 

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstructi

Abbatiale romane Notre-Dame ; commune de Payerne, canton de Vaud, Suisse

 

L'abbatiale protestante Notre-Dame est un édifice religieux de la ville de Payerne. Elle est considérée comme la plus grande église romane de Suisse. Elle était, avant la Réforme, l'église de l'abbaye bénédictine de Payerne. Une partie adjacente à l'édifice - le musée - fut grandement endommagé par un incendie en 1987. L'architecture de l'abbatiale est considérée comme romane, et construite selon un schéma clunisien (XIe siècle). De nombreux éléments proviennent toutefois d'une inspiration gothique plus tardive (XVe siècle). De nombreux chapiteaux peints sont encore visibles. De nombreuses fresques des XIe et XIIe siècles habillent les murs du narthex : Christ en Croix soutenu par Dieu le père, Vierge de miséricorde, Christ du jugement dernier devant les vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse.

 

(extrait de : fr.wikipedia.org/wiki/Abbatiale_de_Payerne)

 

LES EXTÉRIEURS :

Les masses imposantes de l'édifice roman sont surmontées par une tour de croisée sommée d'une flèche effilée. Le massif occidental accuse deux étages, un nar-thex à l'étage bas, une chapelle dédiée à Saint-Michel en haut. Autrefois cette façade devait se terminer par deux tours comme il en a existé à Romainmôtier et comme il en subsiste à Paray-le-Monial, à Tournus et en bien d'autres édifices bourguignons. Probablement incen­diées au xve siècle, ces tours ont été rem­placées par le couronnement en molasse et le grand toit actuel. Le jeu de la lumière sur le petit appareil de calcaire jaune est remarquable sur la façade nord, surtout en fin d'après-midi. Cette façade est divisée par des lésènes supportant de petites arcatures, éléments qui appartiennent encore au « premier art roman ». Avec le massif occi­dental cette façade est la partie la plus ancienne de l'édifice actuel. Ce mur nord a subi diverses transformations, déjà au cours de la construc­tion de l'église. Poursuivant votre promenade, vous abordez le transept puis le chevet; placez-vous au nord-est, assez loin de l'édifice et de là admirez le subtil agencement des masses du transept et des cinq absides. Il y a encore quelques hési­tations et des maladresses dans les toitures des chapelles extérieures mais quelle habileté dans l'échelonnement des volumes, tant en plan qu'en élévation. La grande abside centrale est rythmée à l'étage inférieur par des contreforts à deux ressauts se transformant en colonnette appuyée à un dosseret à l'étage haut. Ces colonnes aux chapiteaux primitifs, dont certains n'ont pas été achevés, supportent de petites arcatures soutenant elles-mêmes une corniche moulurée.

Au passage, remarquez, sous la corniche de la façade sud de la chapelle méridionale un fragment de corniche romaine remployé comme console. La majeure partie des matériaux ayant servi à élever l'église sont en effet d'origine romaine. ...

 

Passant sous la voûte, à l'angle sud-ouest de la place ..., on tra­verse le bâtiment qui abritait la salle capitulaire et le dortoir, et l'on parvient dans la cour du cloître. Là, trois cloîtres successifs ont tour à tour disparu. Ils ont laissé de nombreuses traces dans le mur sud de l'église et dans le mur du bâtiment oriental du couvent. Les deux autres côtés de la cour sont occupés par des bâtiments plus récents : ... La façade ouest du croisillon sud du transept est percée d'une grande porte qui donnait autrefois accès à l'église depuis le cloître; dans le haut de cette façade, la corniche est portée par des modilIons sculptés intéressants qui sont probable­ment des remplois. Les toitures actuelles des bas-côtés, trop inclinées, masquent partiellement les fenêtres hautes de la nef. De plus, la forte saillie de l'avant-toit assombrit les fenêtres des bas-côtés. ... Dans son état actuel, la toiture de la nef doit dater du XVIe ou XVIIe siècle. Contre la face occidentale de la tour de croisée, un renvoi d'eau haut placé semble indiquer une toiture très élevée sur la nef, toiture peut-être prévue mais qui n'a pro­bablement jamais existé. Les toitures du chœur et du transept sont à peu près conformes aux dispositions originales. Quant aux toits des chapelles et des absidioles, ils ont été rétablis selon leurs dispositions primitives mais malheu­reusement couverts de tuiles trop régulières et trop foncées. La tour de croisée prévue au XIe siècle devait être soit une tour carrée terminée par un toit à quatre pans, soit une tour octogo­nale semblable aux tours de Saint-Pierre de Clages ou du transept de Cluny III. Non exé­cutée ou détruite, elle fut remplacée au XVe siècle par la tour gothique actuelle dont la flèche, détruite par un ouragan, fut recons­truite au début du xvne siècle. Cette flèche était couverte d'écaillés de fer blanc qui, en rouillant, prennent une belle teinte brun-rouge foncé. Lors de la récente restauration, le même effet a été obtenu avec des écailles de cuivre, matériel beaucoup plus durable. Les arcatures gothiques qui décorent la flèche ont été entièrement restaurées. ...

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L'INTÉRIEUR :

... Après avoir traversé le narthex décoré de peintures murales intéressantes remontant à la fin du XIIe ou au début de XIIIe siècle, on monte quelques marches pour passer la grande porte autrefois ornée de pentures en fer et de deux belles têtes de lion en bronze. ... La porte franchie, on s'arrêtera pour jouir de la splendeur de la nef, splendeur qui n'est due qu'à la qualité des proportions et à l'admi­rable jeu de matériaux. Dès l'abord, on sent que le chevet est plus récent que la nef, plus richement orné, plus clair, mais le monument n'en perd pas pour autant son admirable unité. Le raccord entre les deux étapes principales de la construction se situe entre la sixième et septième travée de la nef. ... Dix piles d'un type assez particulier (constitué d'un massif rectangulaire formant pilastres pour les doubleaux de la nef et des bas-côtés et contre lequel viennent s'accoler deux demi-colonnes correspondant aux grandes arcades) soutien­nent les voûtes. Ce type de pilier se retrouve à Lomello (près de Pavie), dans la vaste église Santa Maria que Porter date de 1025 environ. La nef centrale est remarquablement élevée comparativement à sa largeur : 13 m 40 de haut pour 5 m. de largeur dans la première travée occidentale. On est bien là dans la tra­dition bourguignonne qui allait élever, peu après Payerne, la formidable Abbatiale de Cluny III. L'alternance des matériaux respectée stricte­ment pour les deux premières piles occiden­tales (une assise de calcaire jaune succédant à une assise de grès coquille gris) devient plus libre aux piles suivantes, mais on sent là une volonté décorative. Pas de bases ; les piles sont fichées à même le dallage. Chapiteaux rudimentaires, si tant est que l'on puisse considérer comme des chapi­teaux les raccords prismatiques entre les demi-colonnes et les arcs. On distingue pourtant ici et là des ébauches de décor : palmettes, animaux à deux corps. Ces chapiteaux rudimen­taires rappellent les triangles qui jouent le même rôle à Lómelo, Romainmôtier et Chapaize, mais où les piles sont en petit appareil tandis qu'à Payerne elles sont exécutées en pierre de taille. Arcades et doubleaux sont à arêtes vives, à un seul rouleau. La nef est cou­verte d'un berceau sur doubleaux, les bas-côtés le sont par des voûtes d'arête. Les fenêtres des bas-côtés sont très haut placées; les trois premières du bas-côté nord ne sont ébrasées qu'à l'intérieur, les autres sont à double ébrasement. Les fenêtres hautes de la nef sont placées près des clefs des arcades, mais malgré cela les fenêtres viennent partiellement entailler la voûte en formant des lunettes d'un heureux effet. Dans le mur occidental de la nef un pilastre, maintenant sans utilité, atteste un premier projet de reconstruction de la nef, vite aban­donné. Dans sa partie haute, le mur présente une saillie amortie en console à arêtes vives. C'est là le revers de l'abside de la chapelle Saint-Michel. Les piles recevant à l'est les arcades de la sixième travée étaient, dans le projet du pre­mier maître d'œuvre, destinées à amorcer la croisée et probablement à porter une tour.

 

... Les travaux en étaient là lorsque, vers 1050, un nouveau maître d'œuvre entreprit le chevet en modifiant le plan primitif. Il ajoute aux six travées élevées par son prédécesseur une sep­tième travée, puis développe un large transept et un chevet d'un style plus savant et plus hardi que celui de la nef. Il englobe dans les maçon­neries du mur sud de sa septième travée le pilier déjà préparé pour amorcer le transept par son prédécesseur (pilier laissé apparent à l'extérieur lors de la restauration) et implante quatre nouveaux piliers plus écartés que les piles de la nef, pour supporter la tour de croisée. Dans toute la partie orientale de l'édifice, les piles sont accusées par des ressauts, et les colonnes qui apparaissent aux arcades mettant en communication le chœur avec les deux cha­pelles qui le flanquent ... Les arcs d'entrée des chapelles du transept sont fortement brisés, type dont l'emploi deviendra systématique dans la grande Abba­tiale de saint Hugues à Cluny; les arcs de la croisée et du chœur ne le sont par contre que très faiblement.

La couverture des croisillons et de la travée droite du chœur est réalisée par de vastes voûtes d'arête de près de 60 m2 chacune. La voûte de la croisée, refaite sans doute posté­rieurement, est montée sur croisée d'ogives. Si la nef est pratiquement dépourvue de décorations, il n'en est pas de même du chevet. On distingue deux séries de chapiteaux très différentes l'une de l'autre : la première est formée de neufs chapiteaux assez archaïques, incorporés aux angles des croisillons et à l'entrée de la septième travée. A ce même groupe appartient en outre une base de colonne torse, engagée maintenant entre les deux fenêtres hautes de la façade sud du croisillon méridional. La seconde série comporte les douze beaux chapiteaux portés par les colonnes hautes de l'abside principale.

 

... Les chapiteaux de l'abside, d'un travail accompli, témoignent d'une connaissance approfondie du jeu des ombres et des lumières. La plupart d'entre eux sont simplement décoratifs. Mais le sculpteur y introduit volontiers, tout un monde. Les bêtes sont dressées à dessein pour souligner par leur verticalité l'angle du tailloir; une figure humaine comme pendue sous la volute, contraste, en son extrême douceur — presque XIIe siècle — avec la rudesse des autres figures, en particulier celle de l'homme moustachu qui transperce une chèvre, elle aussi dressée sous l'angle opposé. Au centre, deux doubles chapiteaux représentent d'une part saint Michel terrassant le dragon, qui ressemble curieusement à un poisson pris à l'hameçon, de l'autre le Christ et saint Pierre, tous deux inscrits dans une mandorle. Cette dis­position, assez rare sur des chapiteaux, fait immédiatement penser aux grandes sculptures du chœur de Cluny. Le style même, quoique plus rude, est bien de la même veine que celui des figures de l'abbatiale de saint Hugues. Les chapiteaux du transept sont vraiment d'un autre esprit. A vrai dire, on y retrouve des éléments semblables (en particulier l'arc tendu qui s'épanouit en volute, et jusqu'à un trait gravé en dents de scie), ainsi que la même affection pour un décor polymorphe extrê­mement touffu. Mais ici, le dessin est roi, et il multiplie les lignes parallèles comme simple­ment gravées : plis des vêtements, lignes sinu­soïdales, arceaux entrelacés. Aussi n'y a-t-il rien d'étonnant que l'on ait souvent attribu. ces chapiteaux au Xe siècle. Ils correspondent bien à ce que nous savons par ailleurs de la sculpture à cette époque. Le traitement des visages, au surplus, dont la taille est d'une finesse incomparable, use d'un canon — gros yeux ronds accrochés en binocle sur un nez triangulaire — qui n'est pas sans rappeler le chapiteau archaïque remployé (lui aussi !) au transept de Saint-Benoît-sur-Loire, ou cer­taines sculptures de Tournus. ... Il n'est pas beaucoup plus facile d'en déchiffrer l'iconographie. Nous nous sentons perdus comme des illettrés devant ce livre grouillant d'images. Un cerf nous évoque bien celui du psaume 42, altéré d'eaux vives. Mais que signi­fient ces oiseaux, ce lièvre ? Le plus énigmatique. peut-être, est celui [qui montre une] femme tenant un enfant entre ses bras [une piéta ?] [et une] figure humaine encore à moitié engloutie par un poisson ? [un Jonas ?]. Le parallélisme des obliques tracées par les corps de ce Jonas et de ce Christ (englouti dans la mort et promis à la résurrection comme Jonas) aurait en ce cas une valeur de rapprochement que l'on pourra supposer volontaire. Ce thème du Nouveau Testament venant accomplir l'Ancien se retrouve en tous cas d'une façon tout à fait claire dans le plus fameux de ces chapiteaux. Les quatre figures juchées sur quatre autres têtes — ce qui permet un jeu savant des huit mains — représentent les quatre évangélistes portés par les quatre prophètes, ... Quant à la règle de saint Benoît, elle se trouve glorifiée, en ce prieuré clunisien, sur un chapiteau du croisillon sud. Au centre, un abbé, avec la crosse, ce qui n'a rien d'extraordinaire, mais marqué au front d'une croix, ce qui l'est davantage. Est-ce une allu­sion à la définition donnée par la Règle : « L'Abbé tient lieu du Christ dans le monas­tère » ? Ainsi l'entendent du moins les quatre moines qui l'entourent et suivent son ensei­gnement, tenant, comme lui, un livre — la Règle — sur leur poitrine. Ainsi prémunis, ils foulent aux pieds (littéralement) deux espèces de bassets débonnaires qui pourraient bien être l'illustration de ce verset du psaume 90 : « Tu marcheras sur l'aspic et le basilic, et tu écraseras le lion et le dragon », toutes bêtes démoniaques. Que signifie alors la tête perchée au-dessus de l'abbé, qui évoque un ange, la ligne ondulée, figure classique de l'eau vive, et ces grappes (que l'on retrouve aussi sur le cha­piteau mystérieux ? Ce n'est pas telle­ment différent de ce que l'on retrouvera de part et d'autre du Christ, en haut du tympan de Vézelay : symbole des fleuves vivifiants de la doctrine (prêchée par l'abbé), et des fruits qu'ils produisent. Tout cela, il est vrai, reste bien conjectural. Ce qui ne l'est point, c'est la plénitude plastique de ces visages, surtout dans le chapiteau des évangélistes. On peut bien leur opposer la truculence et la grossièreté voulue de la triple figure qui orne la base réemployée dans ce même croisillon sud. Il semble vraiment bien difficile d'y voir une trinité ! Prodigieuse variété d'un art, d'apparence, démuni de moyens.

 

La peinture murale reste représentée à Payerne, à côté d'œuvres mineures par deux ensembles, l'un de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle, dans le narthex, l'autre de la seconde moitié du XVe, dans la deuxième chapelle du croisillon sud.

 

LES PEINTURES DU NARTHEX :

Autrefois les murs et les voûtes étaient sans doute entièrement couverts de peintures. Au début du XIXe siècle, l'aménagement d'une prison dans cette partie de l'édifice a fait dis­paraître les enduits de la partie inférieure des murs; au même moment la voûte de la travée centrale fut détruite, pour laisser place à un escalier ; enfin des fenêtres sont venues éventrer les voûtes des travées extrêmes. Les peintures qui nous sont parvenues sont donc seulement des restes mutilés, heureusement encore impor­tants, mais qui ont, au surplus, subi une restau­ration excessive. Sur le mur nord, le Christ de majesté trône entre deux séraphins. On distingue encore à l'angle inférieur droit quelques fragments de la Jérusalem céleste. Sur le berceau de la travée nord du narthex, les vingt-quatre vieillards, assis deux par deux sur des trônes, louent le Seigneur. Le registre inférieur présentait un jugement dernier, il en subsiste un saint Michel pesant les âmes, quelques diables maltraitant des damnés et, sur le mur opposé, les trois patriaches Abraham, Isaac et Jacob, trônant sous des arbres, Abraham tenant les élus sur son sein suivant une représentation fréquente au Moyen-Age. Dans la travée sud, le Christ de majesté est encadré par la Vierge et Jean-Baptiste. Les douze Apôtres occupent la partie inférieure de la voûte; quelques visages sont encore bien conservés.

 

(extrait de : Suisse romane ; André Burmeister et al., Ed. du Zodiaque (1958), Coll. La Nuit des Temps, pp. 57-67)

Abbatiale romane Cluny III ; commune de Cluny, Saône-et-Loire 71, Bourgogne, France

 

Cluny III fut la troisième abbatiale de l'abbaye de Cluny, construite en 1085, sous l'abbatiat d'Hugues de Semur. C'est alors un bâtiment d'une grandeur exceptionnelle, avec ses 187 m de longueur pour une largeur de 90 m au niveau du transept. L'édifice est le plus grand de la chrétienté, après Saint-Pierre de Rome, construite 5 siècles plus tard.

 

L'édifice ne survit pas à la Révolution française. En 1798, le terrain est vendu en lots, les propriétaires pouvant ainsi bénéficier facilement de pierres taillées. De Cluny III ne subsistent que les bras sud du grand et du petit transept, ainsi que le clocher de l'Eau bénite, qui coiffe le croisillon sud du grand transept. On peut voir aussi les restes des tours des Barabans, qui encadraient le portail, et les parties basses de l'avant-nef. Tout cela représente moins de 10 % de la surface d'origine de Cluny III.

 

L'édifice d'art roman doit beaucoup aux architectes Gauzon et Hézelon de Liège. Le plan fait état d'un édifice impressionnant, de 190 mètres de long, un déambulatoire orné de cinq chapelles rayonnantes, un double transept de 59 et 73 mètres comportant des absidioles sur les façades orientales, achevés en 1100. La nef est aussi grande que le grand transept, avec onze travées, et succède à un narthex (ou avant-nef, ou encore galilée) de cinq travées, ce qui prendra 12 ans à construire (1107-1115) et 6 ans à voûter. Les deux tours carrées des Barabans, hautes de 50 mètres, en gardent l'entrée. Mais c'est la hauteur qui constitue l'élément le plus impressionnant. La nef est en effet élargie par des collatéraux doubles, mais sa voûte s'élève à 30 mètres sur trois niveaux. Sa voûte brisée est soutenue par des arcs doubleaux, et des contreforts évidés. La croisée du grand transept est surmontée d'une coupole de 40 mètres de haut, surmontée d'une tour carrée, accompagnée de deux tours sur les côtés, à couvrement octogonal. De même, la croisée du petit transept est ornée d'un clocher d'un couvrement identique. Toutes les dimensions de l'abbatiale sont des multiples d’un module de base de cent pieds supposés romains et sont toutes des multiples de sept.

 

(extrait de : fr.wikipedia.org/wiki/Cluny_III)

 

La porte monumentale

... Sensiblement contemporaine de la grande église, soit de l'apogée roman (v. 1100), elle est à double percée jumelle, selon le modèle des portes romaines. A travers elle se profile le clocher octogonal de l'Eau bénite, flanqué de sa tourelle d'escalier carrée, dite tour de l'Horloge. A gauche, les deux palais abbatiaux : le premier, édifié par les soins de l'abbé Jean de Bourbon (xve siècle), abrite le musée municipal ou musée Ochier. Le second, bâti par ses successeurs Jacques d'Amboise (1485-1510) et Geoffroy d'Amboise (1510-1518). sert d'hôtel de ville; un agréable jardin public l'entoure, donnant vue sur les monts du Maçonnais qui forment la toile de fond inséparable du paysage clunisien.

 

Façade du narthex et perspective de l'église

Par la rue Kenneth Conant, qui descend en pente assez forte le long de la terrasse du musée, l'on accède à l'ancienne façade du narthex. Il n'en subsiste plus que l'arrachement Nord du portail flamboyant, et les soubassements massifs des deux tours carrées, appelées les Barabans (aucune étymologie valable n'a été proposée de ce vocable bizarre). De là, le regard mesure à travers le vide les dimensions colos­sales de l'église disparue. Le croisillon Sud du grand transept, seul debout, marque à peu près les deux tiers de la longueur totale, et l'imagination reconstitue l'extrémité du chevet au niveau des hauts arbres qui, derrière, barrent l'horizon. A droite, et en contrebas, le mur méridional du narthex est entièrement déblayé jusqu'à sa rencontre avec la façade de l'église proprement dite, dont subsistent seules lesfondations; il est bâti de bel appareil régulier, scandé de pilastres auxquels sont adossées des demi-colonnes à la section légèrement outre­passée.

 

Le clocher de l'Eau bénite

Irrésistiblement, l'attention se fixe sur la silhouette, fameuse dans le monde entier, du grand clocher de l'Eau bénite, accosté de la tour de l'Horloge en une composition magni­fiquement agencée. Il s'enlève sur un socle puissant, épaulé à ses extrémités par deux contreforts à ressauts. C'est une tour de deux étages octogonaux richement ajourés et décorés : à l'étage inférieur, une baie encadrée de deux arcatures aveugles, toutes trois en plein cintre; les archivoltes sont découpées de motifs d'enroulements ou de copeaux, tels qu'il s'en voit au triforium de la nef mutilée de l'église de La Charité-sur-Loire. Au-dessus, deux fenê­tres jumelles par face sont pareillement enca­drées d'arcs aveugles, sous un motif de festons lombards très restaurés...

 

Le grand transept

La vision est stupéfiante. Le touriste le plus blasé, le visiteur le mieux prévenu, ne peuvent rester indifférents à ce moignon d'église que semble aspirer une vertigineuse tension. La mutilation même de l'édifice,brutalement coupé, au Nord, par un mur de mauvais appareil, ajoute encore à sa concentration et à son élan, captive le regard qui en saisit d'emblée la structure, la forme, les articulations essentielles. Deux travées, voûtées en berceau brisé, enca­drent la coupole octogonale sur trompes qui porte le clocher de l'Eau bénite, et dont la hauteur, inouïe à l'époque romane, atteint 32 mètres 20. La première, plus basse, constitue l'extrémité du croisillon, et assure un office de butée ou de tas de charge. Elle ne présente pas l'élévation traditionnelle du système clunisien, qui est à triple étage. Celle-ci ne se développe en effet qu'à la seconde travée, au-delà de la coupole. Là se superposent en une ascension magnifiquement rythmée les arcades qui, du transept, donnaient accès au bas-côté extrême, puis un reposant espace de mur nu, et les deux étages supérieurs enfin : placage d'une triple arcature en plein cintre que séparent des pilastres, et, selon une com­position rigoureusement identique, trois hautes baies, encadrées d'archivoltes elles-mêmes en plein cintre.

La décoration sculptée qui accompagne, souligne et ponctue ce schéma structural n'offre pas une moindre maîtrise : bandeaux chargés de petits disques; arcatures du faux triforium ornées, elles, de disques en creux auxquels on assigne parfois une influence musulmane; chapiteaux de feuillages aux mode­lés accomplis, ou de motifs animaux décoratifs... A l'Est s'ouvrent deux chapelles accolées. Celle de la première travée n'est que l'une des absidioles semi-circulaires du plan primitif, qui en avait prévu deux sur chacun des croisillons du grand transept. La seconde, pourvue à droite d'une petite tourelle d'escalier à vis, fut édifiée par l'abbé Pierre de Chastellux (1322-1344), sous le vocable de saint Martial; elle se compose de deux travées, avec un chevet à cinq pans et de délicates voûtes d'ogives. En face de l'absidiole romane, une petite porte donne accès à la tour de l'Horloge, qui n'est pas normalement ouverte au public. Au haut de l'escalier, une chapelle romane est dédiée à l'archange saint Michel...

 

Le transept oriental

Il subsiste moins encore du petit transept, qui s'étendait à l'Est du premier : un reste de mur, une absidiole semi-circulaire à colonnes-contreforts, et la chapelle flamboyante de Bourbon, magnifique ouvrage de gothique tardif, décoré sans excès, et primitivement rehaussé, à l'intérieur, de quinze grandes statues en ronde bosse, qui, toutes, ont disparu. Il n'en demeure que les socles, eux-mêmes sculp­tés de bustes proéminents de prophètes de l'Ancien Testament, d'une force et d'un relief saisissants.

 

Les grands chapiteaux du farinier

... [L]e bâtiment hors œuvre du grand « farinier » des moines, dissimulé par un bosquet de verdure, a recueilli les collections lapidaires de l'abbaye et de la ville : au rez-de-chaussée, belle salle voûtée d'ogives sur rangée de colonnes ... L'étage supérieur, dont la charpente en carène est un très remarquable ouvrage de menuiserie gothique (le farinier fut construit par les soins de l'abbé Yves Ier, 1257-1275), abrite les chapiteaux sculptés du chœur de la grande église... Les grands chapiteaux, sauvés du désastre où avait sombré le chef-d'œuvre de l'abbé Hugues, ont été transférés du musée municipal ... et bénéficient en ce lieu d'un cadre plus majestueux et de plus vaste déve­loppement. Ils ont été disposés sur un bahut semi-circulaire qui prétend suggérer, mais avec des dimensions bien moindres, le rond-point du sanctuaire qu'ils délimitaient jadis. Au centre de l'hémicycle ont été installées une table d'autel roman aux bords festonnés, et l'urne gravée de la croix, qui aurait, selon la tradition, contenu le cœur de saint Hugues...

 

(extrait de : Bourgogne romane ; Raymond Oursel, Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des Temps, 1974 (7.éd.) pp. 95-140)

 

La troisième église abbatiale de Cluny était ornée, à l’intérieur, de tout un univers géométrique végétal et historié, taillé dans la pierre ou peint de couleurs vives. Ce décor fit l’objet des mêmes soins (qualité des matériaux employés, maitrise technique incontestable, verve et fantaisie décoratives) que ceux portés à l’architecture. Mais à l’instar du mobilier qui fut pillé et dispersé, les décors sculptés et peints furent presque totalement anéantis par le travail des démolisseurs, à la fin du XVIIIème siècle. Quelques éléments majeurs ont par bonheur, et souvent au gré du hasard, survécu à ce naufrage. Au premier rang d’entre eux figure l’ensemble des huit chapiteaux qui ornaient le chœur de l’abbatiale et qui constituent par la qualité plastique et le souffle de leur inspiration l’un des grands chefs-d’œuvre de la sculpture romane.

 

Ces chapiteaux appartiennent aux collections du musée archéologique et sont, depuis quelques décennies, exposées au sein du farinier de l’abbaye. Ils y sont disposés selon un schéma de répartition échafaudé par K. J. Conant. Un seul d’entre eux est exclusivement végétal (de style corinthien). Sur tous les autres, les feuillages composent le cadre ou le fond de chacune des scènes figurant sur les quatre faces. Les deuxième et troisième d’entre eux sont ornés de petits personnages, assez mutilés, sur un fond de feuillages très denses. On y voit un apiculteur qui nettoie sa ruche, un baigneur caché dans les feuilles, un personnage avec un gant (peut-être un lutteur), un personnage dans la position du discobole et un autre tenant un livre. Les quatrième et cinquième chapiteaux présentent respectivement des personnages, vertus théologales et cardinales, dans des hexagones et des mandorles soulignées par des inscription hermétiques car le rapport entre ces dernières et les scènes qu’elles encadrent est en effet difficile à déterminer. Le quatrième chapiteau est orné de trois vertus théologales (la Charité ouvrant un coffret, la Foi s’agenouillant avec humilité pour recevoir l’hostie, l’Espérance tenant un sceptre ou un bâton fleuri) et d’une vertu cardinale (la Justice écartant les bras pour tenir les plateaux de la balance). D'autres érudits identifient ces figures comme quatre des sept arts libéraux. Le cinquième chapiteau porte, quant à lui, les figures de la Prudence revêtue d’une cotte de maille et tenant un étendard (certains, comme Emile Mâle, l'identaifient comme la Force ou la Rhétorique), d’une jeune femme semblant s’adresser à quelqu’un, d’une autre jeune femme tenant un livre sur sa poitrine et enfin d’une dernière penchée sur une gerbe. Le sixième chapiteau ne soulève aucun problème d’interprétation avec des représentations des quatre fleuves du Paradis : le Phison, le Gehon, le Tigre et l’Euphrate avec le pommier, le figuier, l’amandier et la vigne... Les deux derniers représentent, à travers des figures de musiciens ou de danseurs, les tons du plain-chant, c’est-à-dire de la musique liturgique vocale et monodique très en vogue à cette époque. Les quatre premiers tons de la musique sont figurés sur le septième chapiteau avec un jeune homme jouant du luth, un personnage dansant et tenant une cymbale, un joueur de cithare et enfin un joueur de clochette. Le dernier et huitième chapiteau représente les derniers tons avec une jeune femme qui saute, un joueur de monocorde (sorte de guitare), un joueur de trompette, et un musicien dont l’instrument a disparu. Il semble qu’il y ait des inexactitudes dans la manière dont les protagonistes tiennent ou utilisent leurs instruments.

 

Nous voyons apparaître ici un artiste génial qui maîtrise parfaitement l’acanthe et le nu, inspiré de l’Antiquité, et que d’aucuns ont baptisé le Maître de Cluny. Le mouvement des étoffes est une des caractéristiques majeures de son style, qui perdurera dans la sculpture romane bourguignonne. Pleines de vie, bouillonnantes, ces étoffes semblent animées par des courants d’air qui font retrousser les tuniques de manière très gracieuse à leur base, tandis qu’elles sont collées sur les corps dont elles laissent deviner les formes. Ces diverses figures ont en commun la souplesse des corps animés de gestes harmonieux (tels ceux des danseurs ou musiciens) et la variété des attitudes mouvementées (têtes inclinées, corps penchés, pas de danse…) qui, avec une grande hardiesse, nient le cadre architectonique rigide de la corbeille. Cette élégance des attitudes et cette audace de la composition furent parfois copiées avec maladresse, comme à Vezelay notamment. De même, les visages très typés (mâchoire saillantes, menton dessiné, bouche petite aux lèvres serrées, yeux marqués d’un trou de trépan) furent repris dans d’autres figures de Cluny III, mais avec une gaucherie qui indique d’autres mains.

 

(extrait de : www.narthex.fr/blogs/abbaye-de-cluny-910-2010/les-sculptu...

twitter.com/notifications les Osiedle de Pologne [Tout savoir tt connaitre ici les textes] La POLOGNE durement bombardé pdt la guerre .. Elle a été un pays marqué par la reconstruction.. Via ses cités modernes dites de préfabriqués des annees 60 et 70 la bas ont les appellent Osiedle (domaine, lotissement) Osiedle est un terme utilisé en Pologne pour désigner une subdivision désignée d'une ville ou d'un village, ou d'un dzielnica, avec son propre conseil et exécutif. Comme le dzielnica et le sołectwo, un osiedle est une unité auxiliaire d'une gmina www.twitter.com/Memoire2cite En République tchèque, l’antique ville de Most est détruite pour des raisons économiques pour être reconstruite à 2km grâce au panneau de béton. Au travers d’archives et de témoignages des habitants, son histoire dailymotion.com/video/x413amo visible ici des la 23e minute , c est de la folie...Panelák est un terme familier en tchèque et en slovaque pour un immeuble construit en béton préfabriqué précontraint, comme ceux qui existent dans l’ex-Tchécoslovaquie et ailleurs dans le monde.La POLOGNE durement bombardé pdt la guerre .. Elle a été un pays marqué par la reconstruction.. Via ses cités modernes dites de préfabriqués des annees 60 et 70 la bas ont les appellent Osiedle (domaine, lotissement) Cette unité urbanistique réalisée grâce à des technologies modernes, l’îlot urbanistique (blokurbanisztyczny), est au fondement de la formation des quartiers (dzielnica) qui, tous ensemble,

composent finalement la ville « Bien conçu et selon les résultats des analyses passées, le logement, adapté aux besoins et aux possibilités économiques de ses habitants et du pays tout entier, est la cellule fondamentale, la mesure

de l’organisme urbain contemporain. Construite selon une programmation économique réaliste, cette cellule devrait bénéficier des moyens techniques les plus avancés dans les domaines de la construction, de la santé, des communications, de l’esthétique architecturale et des jardins. Et elle devrait se dresser de toute sa masse, en conformité avec les besoins de la population des villes,

comme matière fondamentale et aboutie de la forme urbanistique et architecturale. D’une ou de plusieurs de ces cellules urbanistiques, c’est-à-dire des logements, naît un immeuble ; de quelquesuns à quelques dizaines d’immeubles, un îlot urbanistique, d’un groupe d’îlots émerge un quartier. Et

de quelques quartiers d’habitation ou plus, en association avec des quartiers d’ateliers de travail naît la totalité organique urbaine, c’est-à-dire la ville. » Ainsi, à la veille de la deuxième guerre mondiale, on trouve en Pologne des structures politiques, associatives, professionnelles impliquées dans la promotion d’un habitat social

réalisé selon de nouvelles technologies, et permettant de loger quelques milliers d’habitants autour de services de base. Censé apporter des solutions à une situation du logement catastrophique, héritée du XIXème siècle et de la première guerre mondiale, ce nouveau type d’habitat est construit et géré sous forme coopérative (Coudroy de Lille 2004). Ces groupements de logements sont au départ nommés kolonia. La littérature urbanistique

théorique des années 1930, représentée par les auteurs majeurs que sont Barbara Brukalska et Tadeusz Tołwiński construit deux systèmes lexicaux différents pour nommer l’unité spatiale supérieure à la kolonia, celle qui rassemble quelques milliers de logements : osiedle pour la

première, blok pour le second. C’est finalement osiedle qui s’imposera sur le long terme. Mais dans cette période de l’entre-deux-guerres, le terme osiedle avait une autre signification dans la langue courante, de portée plus générale.

I.2.Osiedle : un terme issu du vocabulaire courant

Le Dictionnaire de la langue polonaise (1927) le définit comme « tout groupement d’habitations humaines constituant une unité, séparée des autres10». Le texte indique qu’un

osiedle peut être temporaire ou permanent, compter de une à des centaines de milliers d’habitations, et que les activités dominantes des habitants permettent de distinguer deux

types : rural ou urbain11. Selon le Dictionnaire étymolotique de la langue polonaise (2005), le mot apparaît à partir du XVème siècle, dans plusieurs langues slaves sous des formes

voisines, dérivées d’une même racine osedle (qui donne par exemple en vieux tchèque ošedlé). Il désignait alors l’établissement fixe, le foyer, le patrimoine.

La définition de 1927, contemporaine de Barbara Brukalska et Tadeusz Tołwiński correspond à un « établissement humain », et est très proche du Siedlung allemand Ce dictionnaire ne comporte d’ailleurs pas d’entrée « ville » (miasto). Cette notion est introduite dans le corps de la définition d’osiedle. allemand cependant, le mot Siedlung prend le sens dans le sens dans les années 1920 de cité d’habitat moderne (Topalov et al. 2010 : 1109). Les urbanistes polonais qui formalisent les unités d’habitations d’un type nouveau dans l’entre-deux-guerres ont étendu le sens traditionnel du terme osiedle en lui donnant un sens proche du Siedlung. De fait, la langue polonaise a souvent emprunté à l’allemand pour nommer les formes et les fonctions urbaines, et cette influence germanique fut renouvelée et renforcée au début du XXème siècle, grâce au rayonnement de l’école viennoise dans l’architecture d’Europe centrale, puis par le prestige du mouvement Bauhaus (Blau and Platzer 2000). Après la première guerre mondiale, les urbanistes et architectes polonais entretenaient par ailleurs d’intenses contacts

avec l’Autriche, l’Allemagne, où certains furent formés (c’est le cas de Szymon Syrkus), et où ils exposaient leurs travaux.

L’utilisation du mot osiedle pour désigner une modalité de la conception des espaces résidentiels contribue donc à enrichir la signification de ce mot, pour un usage à la fois savant

et technique. L’osiedle est une forme urbaine, un idéal social, mais aussi, pourrait-on dire, un

point de ralliement pour le mouvement moderne en Europe centrale. En effet, ce terme acquis une importance considérable dans les pratiques et surtout les représentations

urbanistiques de la Pologne d’après-guerre : tout d’abord comme contre-modèle, car il fut pendant un certain temps après 1945 mis au ban, puis au contraire, comme objet de nostalgie. II. La marginalisation de l’osiedle dans la pratique et le lexique urbanistiques L’ouvrage de Barbara Brukalska qui en 1948 exposait les motivations et les attendus

d’un urbanisme social autour de la notion cardinale d’osiedle fut retiré de la vente dès sa parution. En effet, 1948-49 marque un tournant politique et idéologique majeur en Europe de l’est, celui de l’alignement sur le stalinisme, avec comme conséquence dans le domaine de la

création en général, et de l’architecture en particulier, l’imposition du réalisme socialiste (Kopp 1985; Włodarczyk 1991; Aman 1992 [1987]). Comme cela avait été fait dans les années 1930 en Union Soviétique, les expressions

de l’ « avant-garde » sont rejetées et l’architecture moderne est accusée de propager une idéologie réactionnaire de «désurbanisation » (Kopp 1985). Ainsi, alors qu’on avait restauré et poursuivi les constructions d’osiedle dans les années 1945 à 1948, le revirement est ensuite

brutal. De 1949 à 1956, les canons du réalisme socialiste inspirent des réalisations monumentales, de style néo-classique, s’appuyant sur un souci de symétrie et de grandeur ; l’usage des matériaux traditionnels, les valeurs de densité, de verticalité, sont réhabilités dans les formes urbaines. La construction et la gestion des logements urbains est recentralisée, étatisée, au détriment de la nébuleuse coopératiste, jugée trop élitiste : les programmes

ambitieux de cette nouvelle période sont destinés à rendre le centre-ville à la classe ouvrière. La construction du Palais de la Culture à Varsovie est la manifestation la plus célèbre et la

plus spectaculaire du réalisme socialiste ; il faut y ajouter des quartiers d’habitation (Marszałkowska Dzielnica Mieszkaniowa, Praga II à Varsovie), voire des villes nouvelles

(Nowe Tychy dans la conurbation silésienne, Nowa Huta aux portes de Cracovie, au début des années 1950). La condamnation de l’urbanisme fonctionnaliste suit de peu, sous les slogans de «cosmopolitisme bourgeois», ou de «formalisme sans âme» comme le dénonçait A cela rien d’étonnant : l’espace correspondant au territoire polonais actuel fut urbanisé assez largement grâce au mouvement d’Ostsiedlung, de colonisation vers l’est. Celui-ci poussa vers l’est des colons allemands qui, à l’invitation de la Couronne polonaise, et de seigneurs laïques ou religieux fondèrent de nombreuses villes selon des modèles juridiques et architecturaux germaniques en Silésie, en Poméranie, essentiellement aux XII° et XIII°s. Les mots polonais de handel (en allemand Handel, commerce), rynek (Ring, l’anneau, le boulevard circulaire) meldunek (Meldung enregistrement), gmina (Gemeinde, commune) témoignent de cette imprégnation germanique.

Pozostałości burŜuazyjnego kosmpolityzmu, bezduszny formalizm (Bierut, 1951 : 329). le président de la République ayant opéré ce virage, Bolesław Bierut (1892-1956). Tout en

occupant cette fonction politique, il signa en effet un album intitulé le Plan de six ans de reconstruction de Varsovie (Bierut 1951), qui présente grâce à des planches de dessins et de

cartes commentées les traits de la capitale polonaise idéale, reconstruite selon les principes du réalisme socialiste. Dans cet ouvrage fondamental, dont le programme fut partiellement

réalisé et compose une partie majeure du centre-ville de Varsovie, Bierut entretient l’ambiguïté sur le vocabulaire des formes résidentielles : d’un côté, le mot osiedle est très

souvent employé, notamment dans les légendes des figures et des photographies. Mais dans la plupart des cas, les formes ainsi désignées ne correspondent nullement à celles de l’osiedle social des années 1930. Ainsi l’osiedle Koło, commencé avant la guerre, est présenté dans sa

silhouette de 1955, c’est-à-dire sous la forme d’immeubles délimitant clairement les îlots, annonçant un retour à une composition urbaine plus classique et monumentale, dans laquelle la rue structure de nouveau la ville. A cela s’ajoute l’idée de construction en masse, pour la classe ouvrière, ce que ne prévoyaient ni la kolonia ni l’osiedle, conçus commes des unités de peuplement de taille réduite. Ainsi, le concept d’osiedle, théorisé par Barbara Brukalska en 1948, semble être trop élitiste et « formaliste » aux yeux de cette nouvelle doctrine. Dès lors, l’îlot (blok) est souvent convoqué dans la littérature du réalisme socialiste pour remplacer le mot osiedle. Dans la langue urbanistique polonaise, le terme de blok désigne après la guerre comme à l’époque de

Tołwiński un îlot, c’est-à-dire « un ensemble compact de maisons (ou d’immeubles) entre quatre rues » (1960)14. Cette substitution est explicitée et entérinée par la Grande

Encyclopédie Universelle de 1963 (c’est-à-dire la première rédigée sous le régime de la République Populaire) : « En 1950-55 le terme de cité résidentielle [osiedle] a été remplacé

par la notion de « îlot [blok] résidentiel » (1963)15. Cette préférence sémantique recouvre la réalité de l’évolution urbaine. Parallèlement, la réforme administrative menée en 1954 instaura un niveau territorial appelé lui aussi osiedle, correspondant à une unité intermédiaire entre la ville et le village ; c’est une concentration de peuplement liée à la présence d’activités (la pêche, le tourisme, selon les exemples de l’Encyclopédie de 1963) ne conduisant pas

nécessairement à la constitution d’une véritable ville16. Le glissement du terme osiedle de l’urbanisme vers un usage administratif n’est pas anodin, et peut être interprété comme un signe de marginalisation de l’urbanisme moderne dans la période la plus « dure » de la République Populaire de Pologne. .Le réalisme socialiste à Varsovie : la Place de la Constitution (arch. : Józef Sigalin, 1950-53). Cliché Coudroy 2009. Cependant, on observe avec le recul que si le réalisme socialiste a duré assez longtemps pour marquer de manière spectaculaire les paysages urbains de Cracovie (Nowa

Huta), de Nowe Tychy, et surtout de Varsovie, il n’est pas parvenu à imprégner avec la même force la langue, qui a conservé pendant cette période le terme d’osiedle à côté de celui de blok. Avec la déstalinisation entamée en 1956, le glas du réalisme socialiste est sonné, et les urbanistes qui concevaient des osiedle sur le modèle coopératif fonctionnaliste reprennent certains chantiers, jusque vers la fin des années 1950. Zespół [...] domów zwarty między czteroma ulicami (Słownik Języka Polskiego, 1960, article blok). 15 W 1950-55 koncepcję osiedla mieszkaniowego zastąpiono pojęciem „bloku mieszkaniowego” (Wielka

Encyklopedia Powszechna, 1963, article osiedle).

16 « Osiedle : unité de la division territoriale du pays incluse dans le district. Il constitue une forme intermédiaire

de peuplement entre la ville et le village » (Osiedle : jednostka podziału terytorialnego kraju, wchodząca z skład

powiatu (…). Stanowią one pośrednią formą osadnictwa między miastem a wsią (Wielka Encyklopedia

Powszechna, PWN, 1963). L’Encyclopédie Universelle (1975, 1976), donne les exemples d’osiedle ouvriers, de

pêche, ou de villégiature (O. robotnicze, rybackie, uzdrowiskowe) Il en existait seulement 54, avant que cet

échelon ne disparaisse de la structure territoriale en 1972.

III. Les conséquences de la construction de masse sur la terminologie : appauvrissement de la langue savante et invention vernaculaire La généralisation d’une construction de masse tendue vers des objectifs quantitatifs, mais indifférente à la qualité du bâti, au nom ce qu’on appela la « politique de l’économie » marque, à partir des années 1960 une « seconde mort » de l’osiedle, non plus comme notion, mais comme forme urbaine. En effet, la décennie 1960 et plus encore la suivante voient se généraliser des ensembles de plus en plus gigantesques et de plus en plus indigents qualitativement. Le préfabriqué se généralise, et avec lui l’uniformisation paysagère ; la taille des unités résidentielles augmente considérablement (de 5000 logements en moyenne selon le

« modèle type » d’origine, on passe à 20 000 et plus), les équipements, même minimes, font défaut ; ces lacunes vident l’osiedle de toute identification possible avec l’unité de voisinage. Toute une littérature – critique - en rend compte à partir de la fin des années 1970, notamment en sociologie urbaine, en utilisant comme références à la fois les auteurs des années 1930, « inventeurs » de la notion, et quelques cités jugées exemplaires à l’aune de ce modèle (Wallis

1978; Siemiński 1979 ; Kaltenberg-Kwiatkowska, Kryczka et al. 1983). Le sociologue Bohdan Jałowiecki, dans un article sur les « pathologies urbaines » de la fin des années 1970

expliquait la raison d’être de ce qu’on nomma en Pologne la « sociologie de l’osiedle »c’est-à-dire les études empiriques mesurant les effets sociaux de la massification de l’habitat.

Il se livrait au passage à une analyse critique du vocabulaire :

« On parle en l’occurence d’osiedle résidentiel (osiedle mieszkaniowe) alors qu’en réalité on est face à des ensembles urbanistiques (zespoły urbanistyczne) de plusieurs milliers de logements qui n’ont rien à voir avec la conception d’osiedle résidentiel, dont la forme spatiale et architecturale,

ainsi que le contenu social avaient été précisément définis par les milieux de gauche des urbanistes polonais dans l’entre-deux-guerres » (Jałowiecki 1984) Cet extrait résume le désenchantement qu’a procuré progressivement le décalage entre les valeurs humanistes de la notion d’osiedle, et une production résidentielle de plus en plus bureaucratique et normative à partir de la fin des années 1960 (Coudroy de Lille L. 2004). Est-ce pour en rendre compte ? Toujours est-il que dans les années 1980, quelques auteurs – notamment le francophone Bohdan Jałowiecki - proposent le terme de wielki zespół mieszkaniowy, traduction littérale de l’expression française « grand ensemble d’habitation »

(Jałowiecki & Kaltenberg-Kwiatkowska 1988; Misiak 1988). Le sociologue Władysław Misiak le définit comme

« une aire urbaine conçue de manière complexe sur un espace délimité, dans laquelle les fonctions résidentielles l’emportent sur les autres, et où la construction en blocs est le plus souvent réalisée grâce à des technologies industrielles

». Cet emprunt au français a connu son heure de gloire dans les années 1980 avec quelques variantes (qui consistent à qualifier de « grands » ou non ces ensembles

d’habitations) dans la langue spécialisée, mais ne s’est pas enraciné. Ainsi, wielki zespół mieszkaniowy devient zespół mieszkaniowy, que nous traduisons dans les titres des

références citées par « ensemble d’habitations ».

De manière paradoxale, le creusement de l’écart entre la notion d’osiedle et la réalité morphologique et fonctionnelle des réalisations résidentielles est allé de pair avec la

généralisation du mot lui-même, en dehors de la langue savante. Il a investi la langue technique et administrative des coopératives de logement, qui étaient tout à la fois les

promoteurs, les maîtres d’œuvre et les gestionnaires de ces grands ensembles. Revenues en grâce dans les années soixante, elles ont vite été propulsées comme acteur de premier plan dans la question du logement urbain en Pologne (Coudroy de Lille L. 2004). Dans la mesure où elles sont en contact permanent avec la population, de la phase d’attente d’un logement à son occupation effective, les choix sémantiques des coopératives ont immanquablement

investi la langue courante. D’une part, la toponymie des quartiers d’habitat collectif à partir des années 1960 utilise presque systématiquement le mot d’osiedle, suivi d’un qualificatif ou le plus souvent d’un toponyme antérieur (ex : Osiedle « des jeunes », Osiedle Ostrobramska,

Osiedle Stegny, etc…). D’autre part, ces ensembles coopératifs étaient administrés sur le

terrain par le conseil d’osiedle (rada osiedla), le comité d’osiedle (komitet osiedlowy),etc…La répétition de cette terminologie dans les textes réglementaires diffusés aux habitants, sur les panneaux d’affichage dans les halls d’immeubles, a contribué à diffuser l’usage du mot dans

la langue courante où il a fini par désigner le quartier d’habitation de manière générale,l’espace du quotidien. Ainsi, la trajectoire selon laquelle le mot osiedle est passé du

vocabulaire des urbanistes vers le registre courant, a emprunté le vecteur de la langue administrative, celle des coopératives. Mais le langage commun ne s’est pas contenté d’intérioriser ce terme diffusé à l’origine par des urbanistes : il a aussi inventé des mots imagés pour décrire l’habitat dans lequel vivait plus de la moitié des citadins. Difficiles par nature à dater, probablement apparus dans les années 1970-80, ces termes - qu’on rencontre à l’oral dans les conversations, dans la presse, avec ou sans guillemets - sont parfois bâtis avec le même suffixe en isko qui en polonais est assez rare, mais apparaît dans plusieurs mots relevant de l’écologie. Ce suffixe

évoque l’étendue, le lieu où se rencontre une matière ou bien où se concentrent des êtres vivants en quantité (ce qui transparaît dans le mot même de concentration, skupisko) : on peut citer środowisko (environnement), torfowisko (tourbière), trzęsawisko (marécage), mrowisko (fourmilière), tokowisko (aire d’accouplement des oiseaux). On peut supposer que c’est selon cette analogie qu’ont été forgés les termes de mrowiskowiec ou mrogowisko (barbarismes issus du mot « fourmilière »), ainsi que blokowisko qui serait alors traduisible mot à mot par « étendue de blocs », le mot blok ayant aussi le sens géométrique de volume compact, comme en français. Ce néologisme, qui décrit bien la spatialité du grand ensemble, est l’un des mots inventés par la langue populaire, qui a créé aussi, selon des variantes locales : deska (la

planche, pour une barre très longue), superjednostka (super-unité), megasypialna (mégachambre à coucher), etc...Seul blokowisko et son corollaire blok se sont imposés, et ont

franchi les limites de la langue familière pour investir la langue savante et entrer dans les dictionnaires Ces deux termes apparaissent en 1995 dans deux dictionnaires différents. Blok n’est pas un néologisme, mais son sens a dévié. Son premier sens est, dans la langue courante, « une grande masse de pierre régulière »23 sens qui avait sans doute inspiré les fondateurs du mouvement d’art moderne Le mot blokowisko désigne également en géologie un type de roche détritique, un conglomérat non consolidé ; mais on peut douter que la langue populaire se soit inspirée d’un terme réservé à un domaine aussi étroit. Cette signification est absente des dictionnaires courants. On peut noter que parallèlement, le mot blokowisko a été largement approprié par ce qu’on appelle parfois la« culture urbaine » : un groupe de hip-hop, des forums de discussion sur le web l’ont adopté comme nom de ralliement. DuŜa, foremna bryła kamienia selon le Dictionnaire de la Langue Polonaise de l’Académie des Sciences,sjp.pwn.plk, consulté le 29 sept 2010.

Blok dans l’entre-deux-guerres. On a vu plus haut que pour les urbanistes, dès l’entre-deux-guerres, il désignait aussi un îlot. A cela s’ajoutent des significations supplémentaires à partir des années 1960, liées à l’évolution des techniques de construction : il prend le sens d’élément préfabriqué. Enfin quelques décennies plus tard, le terme désigne les immeubles ainsi construits, comme dans le Dictionnaire de la langue polonaise (1995) : « un grand bâtiment

d’habitation, de plusieurs étages, faits de segments qui se répètent ». On rencontre ces deux significations dans la littérature sociologique et urbanistique des les années 1980 :

« construction en blok » « blok résidentiels »27 (Grzybowski 1984; KaltenbergKwiatkowska 1985; Siemiński & Zalewska 1989). Le dictionnaire de 1995 possède une entrée pour blokowisko : « cité composée de grands blok d’habitation : blokowisko gris, écrasant. Quartier de blokowisko29

». La Grande Encyclopédie de 2001 introduit le mot blok en lui restituant son registre vernaculaire d’origine. « Blok : familier : grand bâtiment de plusieurs étages fait de plusieurs cages d’escaliers » (2001). A peu près à la même époque, le Dictionnaire du polonais contemporain renforce la dimension dépréciative de la notion : «[se dit] avec découragement à propos d’une cité d’habitation à l’architecture faiblement différenciée, faite de blok d’habitations identiques : monotonie du blokowisko ; blokowisko inhumains30 » (2000). Cette connotation négative, on le voit repose sur la misère technique et paysagère de ces quartiers et non sur une

quelconque stigmatisation à caractère « social ». En effet, en Pologne comme dans les autres pays socialistes, l’habitat collectif de masse abritait la majorité de la population urbaine, de manière assez indifférenciée : il ne s’agit d’un habitat ni aisé, ni « social »31 (Dufaux & Fourcaut 2004 : 90-95).

Fig. 3 : Un paysage de blokowisko : Retkinia, ŁódŜ (cliché Coudroy 2007) L’encyclopédie en ligne Wikipédia, très développée en langue polonaise32, résume

parfaitement ce balancement entre langues spécialisée et populaire. En effet, l’entrée blokowisko (registre familier) redirige l’internaute vers l’article intitulé « grand ensemble

d’habitations » (registre savant) : « Bloc de mur : grand élément de construction préfabriqué destiné à une élévation verticale, utilisé comme matériau de construction » (Blok ścienny : DuŜy prefabrykowany element budowlany przeznaczony doustawiania pionowego stosowany jako materiał konstrukcyjny, (Wielka Encyklopedia Powszechna, PWN, 1963 (article Blok scienny). DuŜy, wielkopiętrowy budynek mieszkalny o powtarzalnych segmentach (Słownik języka polskiego PWN, 1995

(article Blok). Zabudowa blokowa Bloki mieszkaniowe

Il est difficile de traduire blok dans cette définition. Au moment où elle est rédigée, on peut opter pour« bloc », mais c’est incongru en français ; ou bien par « immeuble », mais défini come précédemment, doncsous-entendu « de facture préfabriquée, comprenant un nombre élevé d’étages ». Or un tel mot n’existe pas en français. D’autre part, il existe un autre mot plus neutre pour immeuble en polonais qui n’est pas utilisé dans cette définition du dictionnaire. Osiedle składające się z wielkich bloków mieszkalnych : szare, przytłające blokowisko. Dzielnica blokowisk.

Słownik języka polskiego PWN, 1995 (article Blokowisko). Cette définition est toujours présente depuis les

années 2000 dans les éditions en ligne de ce dictionnaire : usjp.pwn.pl). Blokowisko : z zniechęcenia o osiedlu mieszkaniowym słabo zróŜnicowanym architektonicznie, składającymsię z podobnych do siebie bloków mieszkalnych. Monotonia blokowiska. Nieludzkie blokowiska. Derrière l’universalité morphologique du grand ensemble d’habitation en Europe de l’est se cachent en outre

des statuts de propriété eux aussi contrastés. A côté du cas polonais où dominent les coopératives comme on l’a

vu, on trouve des cas où les logements de ces grands immeubles sont majoritairement étatiques (ex : Hongrie,

URSS), ou au contraire privés (ex : Bulgarie, Roumanie).

32 Le polonais est la quatrième langue productrice d’articles de l’encyclopédie en ligne, au coude-à-coude avec

l’italien (730 600 articles en septembre 2010), après l’anglais (plus de 3 millions), l’allemand (1 100 000), le

français (1 million) selon les sources de Wikipedia de septembre 2010. « Grand ensemble d’habitation [wielki zespół mieszkaniowy], (abr. wzm, grand ensemble

d’habitations, du français grand ensemble, familièrement blokowisko) – forme urbaine dans

laquelle, sur un espace restreint, se trouve une concentration de blok d’habitation sans autres bâtiments résidentiels, et dont le nombre d’habitants va de quelques milliers à quelques dizaines de milliers » Osiedle est un terme utilisé en Pologne pour désigner une subdivision désignée d'une ville ou d'un village, ou d'un dzielnica, avec son propre conseil et exécutif. Comme le dzielnica et le sołectwo, un osiedle est une unité auxiliaire d'une gmina www.twitter.com/Memoire2cite En République tchèque, l’antique ville de Most est détruite pour des raisons économiques pour être reconstruite à 2km grâce au panneau de béton. Au travers d’archives et de témoignages des habitants, son histoire dailymotion.com/video/x413amo visible ici des la 23e minute , c est de la folie...Panelák est un terme familier en tchèque et en slovaque pour un immeuble construit en béton préfabriqué précontraint, comme ceux qui existent dans l’ex-Tchécoslovaquie et ailleurs dans le monde. La presse utilise depuis les années 1990 couramment blokowisko dans les articles

consacrés aux quartiers d’habitat collectif construits pendant le socialisme.

Dans la même période, le mot a été approprié par les scientifiques dans plusieurs

publications, dont les titres au départ explicitent le mot, puis s’en passent. Ainsi dans les

années 1990 on peut lire Pourquoi nous devons nous préparer à la rénovation des cités

résidentielles appelées blokowisko (Siemiński & Zalewska 1989 ; collectif 1994), ou

L’humanisation des ensembles d’habitations – les blokowisko. Puis en 2000, l’ouvrage

d’Iwona Borowik est titré tout simplement Les blokowisko : un habitat urbain dans le regard

sociologique (Borowik 2003). Cet auteur introduit ce terme en le définissant dans

l’introduction comme le produit de la « construction en masse d’habitat collectif, s’exprimant

sous la forme moderne des grands ensembles d’habitation appelés familièrement

blokowisko34 » (p. 5). Le terme est désormais banalisé dans la langue des sociologues, et plus

largement des sciences sociales, même s’il n’a pas remplacé osiedle. La nuance entre les deux

semble faire de blokowisko un terme franchement associé à la construction de masse des

années 1960-70 : « On évite [aujourd’hui] le compartimentage rigide typique des

appartements des blokowisko de la période socialiste35 » (Michałowski 2004).

Le terme osiedle s’utilise encore largement dans la langue spécialisée, mais recouvre à

la fois le modèle historique des années 1930 et ses avatars déformés plus tardifs :

« On peut réduire l’image du milieu d’habitation de la grande majorité des villes polonaises au

modèle de l’osiedle qui, depuis son apparition dans les années 1930, n’a pas beaucoup changé »36

(Chmielewski & Mirecka 2001).

Le manuel d’urbanisme de Jan Maciej Chmielewski (2000), dans son glossaire, ignore blok,

kolonia, blokowisko et wielki zespół mieszkaniowy, pour ne conserver que le mot osiedle

assorti du qualificatif « résidentiel ». Il y est défini comme

« une unité résidentielle structurelle comprenant un regroupement de bâtiments d’habitation ainsi

que des services connexes et des espaces verts, créant une totalité du point de vue territorial et de la

composition spatiale Wielki zespół mieszkaniowy (w skrócie wzm, wielki zespół mieszkaniowy halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00582437/document

LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville. Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

Vers des logements sociaux en grande série

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

Des chantiers d'expérience

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées

gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8451604g/f708.planchecontact Les grandes Chroniques de France .

Date d'édition : 1390-1405

Type : manuscrit

Langue : français

Langue : latin

Format : Paris. - Écriture bâtarde. Un copiste. Hastes montantes avec parfois grotesques dans la marge supérieure. - Décoration: Le volume fait partie textuellement et iconographiquement d’un groupe de quatre manuscrits des Grandes Chroniques de France, dont la réalisation dans les dernières années du XIVe siècle fut basée sur l’exemplaire royal (BnF., Français 2813) : BnF., Français 2806 ; Français 10135 (voir notice) ; Vienne, ÖNB., Codex 2564 ; Lyon, Bibl. mun. 880. Sur les soixante-seize peintures qui ornent le manuscrit, quinze seulement n’ont pas été copiées sur l’exemplaire de Charles V (Français 2813), reflétant l’évolution de la situation politique : la plupart des peintures traitant de la suprématie française sur les Anglais ont été omises, sans doute parce que la France a entrepris des négociations de paix avec l’Angleterre dans les années 1390. Les Anglais mis en scène par l’artiste n’apparaissent plus à leur désavantage : f. 481v : siège de Reims (1359/1360) ; f. 483v : traité de Brétigny (8 mai 1360) ; f. 521v : couronnement de Richard II, futur gendre de Charles VI (cf. Hedeman, The royal Image…, p. 140). Les différentes chroniques sont généralement introduites par un portrait du roi couronné. On note qu’aucune illustration ni initiale ornée n’annoncent l’avènement du règne de Philippe de Valois, marqué par l’extinction de la dynastie des Capétiens directs. Bien que la décoration marginale indique une provenance parisienne, le style des illustrations ne correspond pas au goût français et, comme l’a suggéré François Avril, l’enlumineur était issu du milieu pictural bohémien, dont la production, dans les dernières années du XIVe siècle, fut favorisée par l’empereur Wenceslas IV. Les personnages mal proportionnés, peints directement au pinceau, rejoignent par moments les recherches naturalistes des artistes néerlandais. Les petits fleurons qui partent de chaque angle des peintures et les points groupés par trois qui les accompagnent indiquent également une inspiration étrangère. Le volume peut être considéré comme un exemple du « style international », tel qu’on le rencontre dans les ateliers parisiens à la charnière des XIVe et XVe siècles : cf. Paris 1400…, cat. 168, et Thomas, L’âge d’or de l’enluminure..., p. 73. Une peinture frontispice (175 x 160 mm) au f. 2v ; 75 peintures de petit format. F. 1 : moine présentant la chronique à saint Louis et saint Denis, symbolisant l’un, un modèle de bon gouvernement pour ses successeurs, l’autre, le protecteur du royaume mais aussi de la santé royale dans l’épreuve de la maladie de Charles VI. Bien que le roi ne soit pas représenté, sa personne est évoquée à travers les armes portées par deux cerfs ailés, son emblème favori dans les deux dernières décennies du XIVe siècle. F. 2v. Peinture frontispice compartimentée en quatre scènes : débarquement des Grecs à Troie ; siège de Troie ; couronnement de Pharamond ; bataille entre les Francs et les Romains, symbolisant la chute de l’empire et la suprématie de la royauté française, mettant en lumière l’ancienneté et la noblesse des Francs et leur suprématie sur l’empire (cf. M.-H. Tesnière, dans Trésors de la Bibliothèque nationale…, cat. 33). Légendes des illustrations : voir Hedeman, The Royal Image…, p. 239-240, et la base Mandragore : www. Mandragore.bnf.fr Décoration secondaire : Encadrements de baguettes avec rinceaux de vignettes et dragon (f. 1). Dans la marge inférieure du f. 1 deux cerfs ailés supportent les armoiries royales. Au f. 2v, armoiries de Jean du Mas. Initiales ornées de vignettes (5 lignes) au début du prologue et des différentes parties du texte (début des Chroniques, des différents livres des Chroniques des règnes de Charlemagne et de Philippe Auguste, des chapitres ornés d’une peinture). Lettres filigranées (2 lignes) au début des autres chapitres et des tables des chapitres. Lettres filigranées (1 ligne) au début des têtes de chapitres indiqués dans les tables et au sein du texte. - Parchemin. - 544 ff. précédés de trois feuillets de garde en parchemin (A, B, C) ; suivis d’un feuillet de garde en parchemin. - 350 x 255 mm (justification : 235/240 x 175 mm). - 46 cahiers : 112 (f. 1-12) ; 212 (f. 13-24) ; 312 (f. 25-34) ; 412 (f. 35-48) ; 512 (f. 49-60) ; 612 (f. 61-72) ; 712 (f. 73-84) ; 812 (f. 85-96) ; 912 (f. 97-108) ; 1012 (f. 109-120) ; 1112 (f. 121-132) ; 1212 (f. 133-144) ; 1312 (f. 145-156) ; 1412 (f. 157-168) ; 1512 (f. 169-180) ; 1612 (f. 181-192) ; 1712 (f. 193-204) ; 1812 (f. 205-216) ; 1912 (f. 217-228) ; 2012 (f. 229-240) ; 2112 (f. 241-252) ; 2212 (f. 253-264) ; 2312 (f. 265-276) ; 2412 (f. 277-288) ; 2512 (f. 289-300) ; 2612 (f. 301-311, incluant un feuillet 304bis) ; 2712 (f. 312-323) ; 2812 (f. 324-335) ; 2912 (f. 336-347 ; les f. 339 et 344, mal reliés, sont à inverser) ; 3012 (f. 348-359) ; 3112 (f. 360-371) ; 3212 (f. 372-383) ; 3312 (f. 384-395) ; 3412 (f. 396-407) ; 3512 (f. 408-419 ; f. 413-414 mal reliés et à inverser) ; 3612 (f. 420-431) ; 3712 (f. 432-442, incluant un feuillet 432bis) ; 3812 (f. 443-454) ; 3912 (f. 455-466) ; 4012 (f. 467-478) ; 4112 (f. 479-490) ; 4212 (f. 491-502) ; 4312 (f. 503-514) ; 4412 (f. 515-526) ; 4512 (f. 527-538) ; 466 (f. 539-544). Réclames, signatures apparentes de cahiers à l’encre brune et rouge. Deux colonnes par page. Foliotation contemporaine du manuscrit en chiffres romains rubriqués. Titres courants rubriqués dans la marge supérieure ; certains titres ne correspondent pas à la geste indiquée : f. 308-311v, le récit du règne de Louis VIII a pour titre : « Du roy Philippe Dieudonné ». Foliotation moderne : omission des f. 304bis, 432bis. Feuillets mal reliés dans les cahiers 29 et 35. Incipit du volume, des tables des chapitres et des différentes gestes, titres des chapitres avec leur numérotation rubriqués. Lettres en attente pour les lettres filigranées et certaines initiales ornées. Traces de restauration ancienne. Tables des chapitres jusqu’à la chronique du règne de Louis VIII (f. 308). Annotations marginales contemporaines du manuscrit : f. 501r-v. Annotations marginales postérieures (XIXe s.) : f. 94, 166, 338v, 339v. - Réglure à l’encre. - Reliure en maroquin rouge avec armes royales sur les plats (Ancien Régime), à triple filet doré. Tranche dorée. Dos au chiffre royal (Ancien Régime, avant 1792). Titre en capitales dorées : « CHRONIQUE. DE FRANCE / APPELLEES. DE S. DENYS. / FINISSANT . A CHARL. VI. ». - F. 1 et 543v : estampille de la « Bibliothecae Regiae » (Ancien régime, avant 1725), correspondant au modèle Josserand-Bruno, type A, n° 1

Description : Le manuscrit contient le texte des Grandes Chroniques de France depuis les origines jusqu’en 1380. La division des livres dans la notice suit la composition du manuscrit et la mise en texte du copiste. F. 1-v. Prologue. « Cy commence le prologue (rubr.) ». « Ce sont les Croniques de France, selon ce qu’elles sont composees en l’eglise Saint Denis en France (rubr.) ». « Cilz qui ceste œuvre commence a tous ceulx qui ceste histoire liront, salut en Nostre Seigneur …-… Dieu par sa grace vueille que longuement y soient maintenues a la loenge et a la gloire de son nom, qui vit et regne par tous les siecles des siecles. Amen » (éd. Viard, I, 1920 p. 1-6). F. 1v-16v. Livre I : Origines jusqu'à Clovis Ier F. 1v-2. [Table des chapitres]. – F. 2v-16. [Texte]. « Quatre cens et .IIII. ans avant que Roume fust fondee …-… Mors fu ly bons rois, aprez le trespassement monseigneur saint Martin .C. et .XII. ans ». « Cy fenist le premier Livre et commence le second Livre (rubr.) » (éd. cit., I, p. 7-92). F. 16v-36. Livre II : Chronique des règnes de Childebert Ier, Clotaire Ier, partage du royaume F. 16v-17. [Table des chapitres]. – F. 17-36. Texte. « Cy commence le premier chapitre du second Livre (rubr.) ». F. 17-30v. [Childebert Ier]. « Ly fors rois Clodovés ot .IIII. filz de la bonne royne Trocilde …-… et les conferma par son seel » (éd. cit., I, p. 93-173). – F. 30v-33v. [Clotaire Ier]. « Comment Crannes et sa femme et ses enfans furent ars. .XIX. (rubr.) ». « Puis que Crannes vit …-… et faisoient ce qui a tel office appartient » (éd. cit., I, p. 174-191). – F. 33v-36. [Partage du royaume]. « Comment les .IIII. freres departirent leur roiaume en .IIII. parties. .XXIII. (rubr.) ». « Aprez la mort le roy Clothaire …-… Pour ly doncques fu ditte la prophecie que il fut ainsi de ly comme elle prophecia » (éd. cit., I, p. 191-203). F. 36-60v. Livre III: Chronique des règnes de Chilpéric Ier et de Childebert IIF. 36. [Table des chapitres]. – F. 36-60v. [Texte]. « Cy commence le premier chappitre du tiers Livre des Croniques de France (rubr.) ». F. 36-55v [Chilpéric Ier]. « Chilperic le roy de Soissons estoit si abandonnez …-… et non amez des estrangés » (éd. cit., I, p. 204-315). F. 55v-60v. [Childebert II]. « Comment la roy Fredegonde mist soy son filz en la garde le roy Gontran .XX. (rubr.) ». « Aprez la mort le roy Chilperic …-… et que il fussent gardez jusques a l’autre audience » (éd. cit., I, p. 315-344). « Cy fine le tiers Livre et aprez commencent les rebriches du quart Livre (rubr.) ». F. 60v-76v. Livre IV : Chronique du règne de Childebert II F. 60v-61. [Table des chapitres]. – F. 60v-61. [Table des chapitres]. – F. 61-76v. [Texte]. « Comment li rois Gontrans ottroia son roiaume au roy Childebert son nepveu aprez sa mort .I. (rubr.) ». « Aprez ces choses ly rois Gontrans manda au roy Childebert …-…Et fist tant que tous furent ses bons amis au departir » éd. cit., II, p. 1-88). « Cy fine le quart Livre des Grans Croniques de France (rubr.) ». F. 76v-104v. Livre V : Chroniques de Clotaire II, Dagobert Ier, Clovis II et ses successeurs, Charles Martel F. 76v-77. [Table des chapitres]. – F. 77-104v. [Texte]. F. 77-84. [Clotaire II]. « Comment la monarchie des .IIII. roiaumes vint toute en la main le roy Clothaire et comme il absolt les Lombars du treu qu’il devoient, et de ses meurs .I. (rubr.) ». « En la maniere que nous avons devisé …-… qui ore est ditte Saint Germain des Prez » (éd. cit., II, p. 89-128). – F. 84-93v. [Dagobert Ier]. « Ly rois Dagoubers estoit …-… et quant il luy fu mestiers » (éd. cit., II, p. 128-184). – F. 93v-98. [Clovis II et ses successeurs]. « Comment le roy Sigibert et le roy Loys, freres, departirent les tresors le roy Dagoubert leur père aprés sa mort. .XX. (rubr.) ». « Aprez la mort du bon roy Dagoubert …-… si comme il et contenu en sa vie » (éd. cit., II, p. 184-216). – F. 98-104v [Charles Martel]. « Cy commencent les fais du tres noble prince Charles Martel et comment il eschappa de la prison sa marrastre et commet il fu princes des deulx royaumes. [X]XV. (rubr.) ». « En ce point mourut ly nobles princes Pepins …-… la celebra la solempnité de la Nativité Nostre Seigneur, et en la cité de Roen celle Pasques » (éd. cit., II, 216-259). « Cy fine le quint Livre des Grans Croniques de France (rubr.) ». F. 104v-154v. Chronique du règne de Charlemagne F. 104-105. [Table des chapitres du Livre I]. – F. 105-154v. [Texte : Livre I : f. 105-119 ; Livre II : f. 119-127 ; Livre III : f. 127-137 ; Livre IV : f. 137-147 ; Livre V : f. 147-154v]. F. 105. « Cy commence les gestes du grant roy Charlemaine empereur. Prologue (rubr.) ». F.105r-v. [Prologue]. « Cy commence la vie et les nobles fais du glorieux princes Charlemaine le Grant …-…comme cilz qui tousjours fu presens avecques luy ». F. 105v-154v. [Texte]. « Je doncques Eginaux chappelain …-… qui vit et règne en Trinité parfaite par tous les siecles des siecles. Amen ». « Cy fine l’istoire du grant roy Charlemaine emperere (rubr.) » (éd. cit., III, p. 1-302). F. 154v-179v. Chronique du règne de Louis le Pieux, dit le Débonnaire F. 154v-155v. [Table des chapitres]. – F. 155v-179. [Texte]. « Cy commencent les fais du tres noble roy Loys le Debonnaire, qui fu filz de Charlemaine le grant emperere. .I. (rubr.) ». « Cy commencent les fais et la vie Loys le Debonnaire …-… les reliques de saint Ypolite et de saint Tiburce et mises honnorablement en l’eglise de Saint Denis en France » (éd. cit., IV, p. 1-160). F. 179v. « Cy finent les gestes l’empereur Loys le Debonnaire. Cy aprez commencent les gestes de Charles le Chauf, son filz (rubr.) ». F. 179v-193v. Chronique du règne de Charles le Chauve F. 179v-180. [Table des chapitres]. – F. 180-193v. [Texte]. « Comment Charles le Chauf desconfit sez .II. freres en bataille et les en chaça. .I. (rubr.) ». « Aprez la mort l’emperere Loys …-… Mais trop fust longue chose qui tout eust cy escript ». « Cy finent les fais de Charle le Chauf, roy et emperere de France (rubr.) » (éd. cit., IV, p. 161-259). F. 193v-210. Chronique du règne de Louis II, dit le Bègue et de ses successeurs Louis III et Carloman, Carloman et Eudes, Charles le Simple, Raoul, Louis IV d’Outremer, Lothaire, Louis VF. 193v-197vb. [Louis II dit le Bègue]. F. 193v-194v. [Table des chapitres]. F. 194v-197vb. [Texte]. « Cy commencent les fais du roy Loys le Baube, filz du roy Charles le Chauf (rubr.) ». « A Loys le filz Charles le Chauf qui Loys le Baube fu appelez …-…il retorna a sa femme » (éd. cit., IV, p. 260-285). F. 197vb. « Cy fine l’istoire de Loys le Baube, filz de Charles le Chauf emperere (rubr.) ». – F. 197vb-198vb. [Louis III et Carloman]. « L’abbé Hues et les autres barons de France …-… et ces choses avindrent ou moys d’aoust » (éd. cit., IV, p. 285-293). – F. 198vb-200rb. [Carloman et Eudes]. « Tout maintenant que le roy Loys fu mort …-… Saincte Colombe en la quinte yde de janvier » (éd. cit., IV, p. 293-304). – F. 200rb-202ra. [Charles le Simple]. « Cy commence l’istoire de Roule qui fu appelez Robert et des dux de Normendie (rubr.) ». « Grant temps avant estoient venus en France …-… et morut viex et debrisiez » (éd. cit., IV, p. 305-317). – F. 202ra-203rb. [Raoul]. « Es kalendes de frevier …-… a grant compaingnie de sa gent » (éd. cit., IV, p. 318-325). – F. 203rb-207va. [Louis IV d’Outremer]. « Du roy Loys, filz de Charles le simple (rubr.) ». « En ce temps n’avoit en France …-… sur les ouvriers des champs du roi Lothaire » (éd. cit., IV, p. 325-350). – F. 207va-209vb. [Lothaire]. « Comment Lothaire, roy de France, fu couronnez a Rains (rubr.) ». « En celle annee meismes que ces choses avindrent …-… le royaume bien et viguereusement » (éd. cit., IV, p. 350-365). – F. 209v-210. [Louis V]. « Du roy Loys, filz Lothaire. XX. (rubr.) ». « Aprez le roy Lothaire …-… si se fist couronner en la cité de Rains » (éd. cit., IV, p. 365-367). F. 210-229v. Chroniques des règnes de Hugues Capet, Robert le Pieux, Henri Ier, Philippe Ier F. 210. [Table des chapitres]. – F. 210-211ra. [Hugues Capet]. [Texte]. « Cy aprez commencent les fais du grant Hue que l’en dit Chappet, qui estoit duc de France et dure jusques a la septime lignie etc. (rubr.) ». « Ci fenit la lignie du grant roy Charlemaine et descent a la lignie et aux hoirs Hue le Grant …-… pou plus d’un an gouverna le royaume » (éd. cit., V, 1928, p. 1-7). – F. 211ra-214vb. [Robert le Pieux]. « Aprez le roy Hue gouverna le royaume son filz le roy Robert …-… si estoit il doulx et humbles vers les eglises et vers ses ministres (éd. cit., V, p. 8-36). – F. 214vb-219vb. [Henri Ier]. « Cy parle du roy Henry qui fu filz le roy Robert, roy de France, et regna aprez ly (rubr.) ». « Des hoirs Robert, roy de France, fu ly ainsnez Henris …-… Cilz roys Henris fu moult vaillans et moult courageux en armes » (éd. cit., V, p. 37-71). – F. 219vb-229vb. [Philippe Ier]. « Cy dit du premier roy Philippe (rubr.) ». « Le roy Philippe qui fu le premier des rois …-… entre tant de nobles rois et empereres, comme il gist leans ». « Cy fine l’istoire du premier roy Philippe (rubr.) » (éd. cit., V, p. 72-140). F. 229v. « Cy fine l’istoire du premier roy Philippe ». F. 229v-251v. Chronique des règnes de Louis VI le Gros et de Louis VII F. 229v-251v. [Louis VI le Gros]. F. 229v-230v. [Table des chapitres]. – F. 230v-251v. [Texte]. « Cy commence l’istoire du roy de France Loys le Gros, filz du roy Philippe premier (rubr.) ». « Ly nobles damoiseaux Loys qui en sa penance …-… pour le salut du siecle, qui vit et regne sans fin par tout les siecles des siecles. Amen ». « Cy fenist la vie et les fais du roy Loys le Gros (rubr.) » (éd. cit., V, p. 141-283). – F. 251v-264v. [Louis VII]. [Texte]. « Cy commencent les fais du roy Loys son filz, pere au roi Philippe, qui regna vertueusement (rubr. f. 251v) ». « Desoremais puis que nous nous sommes acquittié de retraire en françois la vie et les fais au bon roy Loys le Gros …-…car il estoit ja malades et feru de paralisie, si comme l’istoire dira cy aprez plus plainement » (éd. cit., VI, p. 1-86). F. 264v-308. Chronique du règne de Philippe Auguste F. 264v-265. [Table des chapitres]. – F. 265-308. [Texte]. « Comment le roy Philippe fu né et de l'avision son pere (rubr.) ». « En l’an de l’Incarnacion .M. .CLXV. fu nez le bon roy Philippe …-… Mors fu en l’an de l’Incarnacion Nostre Seigneur .M. .CCXXIIII., de son aage .LXIII. et de son regne .XLIII. » (éd. cit., VI, p. 87-374). F. 308-311v. Chronique du règne de Louis VIII F. 308. [Table des chapitres]. – F. 308v-311v. [Texte. Livre I : f. 265-278v ; Livre II : f. 278v-294v ; Livre III : f. 294v-308]. « En l’an de l’Incarnacion Nostre Seigneur .M. .CC. et .XXIIII. le jour devant les ydes du mois de juingnet …-… Illec fu enterré delez son pere Philippe le bon roy, en l’an de l’Incarnacion .M. .CC. et .XXVI. ou mois de may » (éd. cit., VII, p. 1-24). F. 311v-349v. [Chronique du règne de Louis IX]. F. 311v-349v. [Texte]. « Cy commence l’istoire et la vie monseigneur saint Loys, le tres noble roy de France (rubr.) ». « Nous devons avoir en memoire les fais et les contenances de nos devanciers …-… Nostre Seigneur tout puissant fist moult de beaux miracles et de grans, appertement par les fais et par les merites du bon roy ». « Cy fine l’istoire du bon roy Loys religieux homme et de bonne memoire et de sainte vie (rubr.) » (éd. cit., VII, p. 25-282).Inversion des f. 339 et 344. Rétablir le texte dans l’ordre des f. 336, 337, 338, 344, 340, 341, 342, 343, 339, 345 etc. Le f. 338vb s’achève par le chap. LXXXIII : « et les vins ne porent meurer » (cf. ms. BnF, Français 2813, f. 290ra, avant-dernière ligne ; Viard, éd. cit., VII, p. 207). Le chap. LXXXIV reprend au f. 344ra, l. 1 : « De la paix du roy de France et du roy d’Angleterre, .IIIIxx. et .IIII. (rubr.) » (cf. ms. BnF, Français 2813, f. 290ra, dernière ligne ; Viard, éd. cit., VII, p. 207 ). Le f. 344v s’interrompt au cours du chap. LXXXIX : « eschis et poures. Et convient [qu’il voisent] (cf. ms. BnF, ms. Français 2813, f. 293ra, l. 36 ; Viard, éd. cit., VII, p. 228). Le texte reprend au f. 340ra, l. 1 : « qu’il voisent querre ». Le f. 343v s’interrompt au cours du chap. XCVII : « et se ferirent moult [efforciement] » (cf. ms. BnF, Français 2813, f. 296va, l. 43 ; Viard, éd. cit., VII, p. 251), et reprend au f. 339ra, l. 1 : « efforciement entre leurs ennemis ». Le texte s’interrompt aux derniers mots du chap. XCVIII et se poursuit au f. 345, l. 1 : [pour ce que il combatoit] pour l’Eglise » (cf. ms. BnF, Français 2813, f. 297va, l. 20 ; Viard, éd. cit., VII, p. 255). Le texte de la charte « Comment le Roy Henry d’Angleterre renonça a toute la duchee de Normandie », transcrite dans le ms. Français 2813, f. 290rb-292va est absente du ms. Français 2608. F. 349v-367v. Chronique du règne de Philippe III le HardiF. 349v-367v. Texte. « Cy commence l’istoire du roy Philipe filz de monseigneur saint Loys, roy de France (rubr.) ». « Nous avons dit du bon roy saint Loys digne de loange, exposé au mielx …-… .XV. ans regna ycellui roy Philipe et fu enterré en l’eglise monseigneur saint Denis en France, delez son pere le roy saint Loys, en la maniere que je vous ay dessus dit ». « Cy fine l’istoire du bon roy Philipe, filz monseigneur saint Loys. Cy commence l’istoire de Philipe le Bel, filz de Philipe devant dit, lequel regna en France aprez luy (rubr.) » (éd. cit., VIII, p. 1-122). F. 367v-395v. Chronique des règnes de Philippe IV le Bel et de Louis X F. 367v-394ra. [Philippe IV le Bel]. [Texte]. « Aprez le roi Philipe qui fu filz monseigneur saint Loys regna en France Philipe le Bel son filz …-… et a Vernon en l’eglise des Freres Meneurs fu enterree » (éd. cit., VIII, p. 123-318). – F. 394ra-395v. [Louis X]. [Texte]. « Cy commence du roy Loys de Navarre dit le Large, le .X.e Loys roy de France, filz de Philipe le Bel (rubr.) ». « Aprez le roy Philipe le Bel regna en France Loys roy de Navarre son filz …-… Loys ainsné filz du roy Philipe le Long morut et aux Freres Meneurs enprez son ayole Jehanne royne de France et de Navarre fu enterrez » (éd. cit., VIII, p. 319-332). F. 395v-400. Chronique du règne de Philippe V le Long F. 395v-400. [Texte]. « Cy aprez dit de la mort Jehan filz du roy de France …-… Et comment Philipe, conte de Poitiers fu couronné a roy de France aprez la mort dudit roy Jehan, lequel estoit son nepveu, filz de son frere (rubr.) ». « En l’an de grace mil .CCCXVI. la royne Clemence qui estoit enceinte…-…a Charles conte de la Marche, son frere, et fu couronné a Raims le dymenche de la quinquagesime » (éd. cit., VIII, p. 333-366). F. 400-410v. Chronique des règnes de Charles le Bel et de Philippe de Valois F. 400-410va. [Charles le Bel]. [Texte]. « Cy commence l’istoire du roy Charlez qui fu filz Philipe le Bel, jadis roy de France (rubr.) ». « Aprez la mort du roy Philipe le Bel (sic), regna sus les François Charles le Bel son frere …-… Et ainsi toute la lignie du roy Philippe le Bel en moins de .IIII. ans fu toute defaillie et amortie » (éd. cit., 1937, IX, p. 1-65). – F. 410va-449. [Philippe de Valois]. [Texte]. « Aprez la mort dudit roy Charles, qui bel estoit appelé, lequel avoit laissié la royne Jehanne sa femme grosse …-… Pourquoi Nostre Seigneur volt qu’il eust paine et tribulacion en ce monde, afin qu’il peust avecques luy regner pardurablement aprez sa mort » (éd. cit., IX, p. 66-329). F. 413 et 414 mal montés lors de la reliure. Lire dans l’ordre : f. 412v, 414, 413, 415. F. 400-410v. Chronique du règne de Charles le Bel et de Philippe de Valois F. 400-410va. [Charles le Bel]. [Texte]. « Cy commence l’istoire du roy Charlez qu fu filz Philipe le Bel, jadis roy de France (rubr.) ». « Aprez la mort du roy Philipe le Bel (sic) regna sus les François Charles le Bel son frere …-… Et ainsi toute la lignie du roy Philippe le Bel en moins de .IIII. ans fu toute defaillie et amortie » (éd. cit., IX, p. 1-65). – F. 410va-449. [Philippe de Valois]. [Texte]. « Aprez la mort dudit roy Charles, qui bel estoit appellé, lequel avoit laissié la royne Jehanne sa femme grosse …-… Pourquoi Nostre Seigneur volt qu’il eust paine et tribulacion en ce monde, afin qu’il peust avecques luy regner pardurablement aprez sa mort » (éd. cit., IX, p. 66-329).F. 413 et 414 mal montés lors de la reliure. Lire dans l’ordre : f. 412v, 414, 413, 415. F. 449-495v. Chronique du règne de Jean le Bon F. 449-495v. Texte. « Et aprez parle du couronnement du roy Jehan et des chevaliers qu’il fist et de la mort messire Raoul conte d’Eu et de Guines, lors connestable de France (rubr.) ». « Aprez le trespassement du roy Philipe de Valois, regna pour luy Jehan son ainsné filz …-… Et par ce ledit monseigneur Bertran laissa ledit captau au roy de France, lequel le fist emprisonner ou marchié de Meaulx » (éd. Delachenal, I, 1910, p. 25-346). F. 495v-543. Chronique du règne de Charles V F. 495v-542v. [Texte]. « Comment Charles ainsné filz du roy Jehan qui trespassa en Engleterre fu sacré et enoint en roy de France en l’eglise de Rains. Et aussi fu la royne sa femme (rubr.) ». «L’an de grace mil .CCC. .LXIIII., le dymenche jour de la Ternité qui fu le .XIXe jour de may, furent ledit roy Charles et madame Jehanne de Bourbon, sa femme, sacrez a Rains…-…Et depuis les entrailles furent enterrees en l’eglise de Maubuisson, emprez la sepulture de sa mere, si comme il l’avoit ordené » (éd. Delachenal, II, 1916, p. 1-383). – F. 542v-543. [Continuation : début du règne de Charles VI, 1380]. « Du commencement du roy Charles sisiesme (rubr.) ». « Pour ce que le roy Charles devantdit avoit fait certaine loy …-… Et s’en alerent aucuns et en menerent grant foison de biens » (éd. Delachenal, II, p. 383-385 ; III, 1920, p. 1-4, l. 6).

Description : Le manuscrit a fait partie descollections royales sousCharles VI : dans la marge inférieure du f. 1 deux cerfs ailés, portant une couronne autour du cou, tiennent l’écu fleurdelisé surmonté d’une couronne. Il ne figure cependant pas dans les inventaires de la librairie : BnF, Français 2700 [inv. A, 1380 ; inv. C, 1411 ; inv. D, 1411] ; Baluze 397 [inv. B, 1380], Français 9430 [inv. E, 1413] ; Bibl. Mazarine, Ms. 2030 [inv. F, 1424]. Le volume entra avant 1401 dans les collections de Jean de Berry, dont le f. 543 porte l’ex-libris : « Ce livre est au duc de Berry. – Jehan ». Il est répertorié sous le n° 975 dans l’inventaire de 1401 : « Item un livre escript de lettre de court, des Croniques de France, finissant au roy Charles le siziesme ; couvert de cuir vermeil et fremant a quatre fremouers de lecton » (BnF., Français 11496, f. 74, n° 975; Delisle, Recherches…, II, p. 262, n° 244). Une note marginale dans l’inventaire de 1401 stipule qu’il fut donné à la fille du duc, Bonne de Berry (1365-1435), comtesse d’Armagnac : « Datum comitisse Arminiaci, ut constat per compotum dicti Robineti » (BnF., Français 11496, f. 74, n° 975). Sur la tranche de l’ouvrage se devinent quelques-unes des douze lettres gothiques peintes que l’on retrouve sur nombre d’ouvrages des Armagnac (cf. Blackman, The manuscripts and the patronage of Jacques d’Armagnac…, I, p. 38-39). Au f. 543, sous l’ex-libris de Jean du Mas, se lit à la lampe de wood celui de Jacques d’Armagnac (1433-1477) : « Et de presant a son fi[lz] le duc de Ne[mours], conte d’Armagnac. – Jacques. Pour la Marche ». Lors de l’arrestation, en 1476, de Jacques d’Armagnac, entré en 1465 dans la Ligue du Bien public, et de la confiscation de ses biens, le manuscrit entra dans les collections de Jean du Mas (vers 1437-1495), chambellan du roi et fidèle de Pierre de Beaujeu. Son ex-libris a été ajouté sur celui du comte d’Armagnac, après grattage, au f. 543 : « Et de present est a Jehan Dumas, seigneur de Lisle. – Dumas ». Une autre inscription de la même main figure sur le recto du f. 544 : « Encore le veult. Dumas ». Il fit ajouter ses armes au verso du f. 2 : « d’or à la fasce de gueules, accompagnée de trois besants d’azur ». Au-dessus figure son emblème, sorte d’aumônière palée d’or et de gueules, suspendue par une cordelière entre deux bâtons d’office, représenté sur plusieurs de ses manuscrits (cf. www. bibliotheque-conde. fr). On ne sait à quelle occasion, Anne de Beaujeu (1461-1522), fille du roi Louis XI et épouse de Pierre de Beaujeu, entra en possession du Français 2608. Les f. 543v et 544v portent son ex-libris : « Ce livre est a madame la duchesse de Bourbonnois et d’Auvergne. – Anne de France » (f. 543v) ; « Ce livre est a la tres haulte et tres noble princesse madame Anne de France, duchesse de Bourbonnois et d’Auvergne ». La même main a inscrit le mot : « Raminagrobis », et deux vers des Epistolae ex Ponto d’Ovide : « Omnia sunt hominum tenui pendencia filo / Et subito casu que valu[e]re ruunt » (IV. 3. 35). En 1527,er François Ier confisqua au profit de la Couronne les biens du connétable Charles de Bourbon. Au dos du premier feuillet de garde est inscrite la cote « 173 » attestant l’appartenance du manuscrit à sa bibliothèque personnelle. Titre mentionné sur le même feuillet (écriture XVIe s.) : « Cronicques de France selon qu’elles sont composees en l’eglise Saint Denys ; lesquelles commencent au commencement du royaume de France et finissent au Roy Charles VIe ». Le manuscrit est cité dans les inventaires de la bibliothèque royale à partir de la fin du XVIe siècle : 1° Catalogue des bibliothèques du roi à Paris (fin XVIe s.), n° 771 (Omont, Anciens inventaires et catalogues, I, p. 301) ; 2° Inventaire de Rigault (1622), n° 317 (Omont, II, p. 278) ; 3° inventaire des frères Dupuy (1645), n° 358 (Omont, III, p. 22) ; 4° inventaire de Nicolas Clément (1682), n° 8302 (Omont, IV, p. 77). Une cote du fonds Hurault (D 46) lui a été faussement attribuée par Nicolas Rigault (1622) : cf. M.-P. Laffitte, Bulletin du bibliophile, 1, 2008, p. 58. Cotes inscrites au verso du premier feuillet de garde (A) : [François Ier] 173 ; au recto du f. 1 : [Rigault II] « trois cents dix sept » (barré) ; [Dupuy II] 358 ; [Hurault D] 46 ; [Regius] 8302. Inventaire fin XVIe s. : « Croniques de France, selon qu’elles sont composees en l’eglise de saint Denis en France » (Omont, Anciens inventaires et catalogues, I, p. 301, n° 771). Inventaire de Rigault (1622) : « Les Croniques de France, selon ce qu’elles ont esté composees en l’eglise de S. Denys de France, avec figures, et finissant au commencement du roy Charles VI » (Omont, II, p. 278, n° 317).

Droits : domaine public

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Source : Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, Français 2608

Provenance : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 05/03/2012

DEU.NRW,Nordrhein-Westfalen,Köln,Kunstverein, Podiumsgespräch und Veranstaltung zu der Musikgruppe CAN. von links Moderator Max Dax - Soundingenieur René Tinner, Irmin Schmidt, Karl Lippegaus, Michael Rother, Das Gesamtwerk der Gruppe CAN 17 LPs erscheinen. Ort : Saal im Gebaeude von Wilhelm Riphahn gebaut von 1950: Britisches Kulturinstitut British Council, später genannt „Die Brücke“, nach dessen Schließung Ende der 1990er Jahre seit 2002 Sitz des Kölnischen Kunstvereins Hahnenstraße 6, Köln | englisch |

  

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Construit en 1626 par le seigneur Charvet, il fut lié à la famille des De Luyset, notables du XIVesiècle, par alliance. Il fut épargné à la Révolution car utilisé par un cultivateur de Musin.

Les comtes de Seyssel eurent de nombreuses possessions dans le Bugey dont ce château où s’installa la branche des Seyssel-Cressieu.

De style classique, il s’organise autour de deux pavillons dont l’un d’entre eux contient la chapelle funéraire des comtes, d’une tour d’honneur et d’un jardin à la française.

A la fin du XIXe siècle, sous le comte Marc De Seyssel, il fut un lieu de réception et de divertissement très prisé.

4533 R 281. - STRASBOURG. - La Gare Centrale Main Railway Station Edit. Ch. Bergeret, 11, Marché-Neuf, Strasbourg.

 

L'actuelle gare de passage de Strasbourg-Ville, construite à partir de 1878 par les autorités allemandes (elle fut alors appelée Zentral-Bahnhof), sur les plans de l'architecte berlinois Johann Eduard Jacobsthal, a été mise en service le 15 août 18834. Elle remplace dès lors la gare d'origine, en cul-de-sac et trop exiguë6 (mais qui reste néanmoins reliée au réseau ferroviaire, pour la desserte marchandises de sa nouvelle fonction : un marché couvert). Située sur un terrain des anciennes fortifications (dont des vestiges sont encore visibles) et au carrefour des grands axes internationaux Paris – Vienne et Bâle – Cologne, l'actuelle gare est à ses débuts non seulement une gare voyageurs, mais aussi une gare aux marchandises et une gare de triage. La vaste place en hémicycle se situant devant la façade de l'édifice a été déterminante pour le choix de l'emplacement de cette gare8.

 

La gare se compose d'un important bâtiment voyageurs, à plusieurs étages dont deux ouverts aux voyageurs : le rez-de-chaussée se situe au niveau de la place et l'étage supérieur au niveau des quais9. L'architecte s'est librement inspiré du style néo-Renaissance dans le dessin des façades. Le hall Central fut orné, de 1885 à 1918, de deux fresques représentant l'entrée de Frédéric Barberousse à Haguenau en 1164 et celle de Guillaume Ier à Strasbourg le 3 mai 1877, le tout pour célébrer l'union de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne. Dans ce même hall, sont toujours en place deux statues du sculpteur allemand Otto Geyer (de) ; elles représentent l'agriculture et l'industrie10. Côté voies, une grande marquise (ou halle métallique) a également été construite, afin d'abriter les voyageurs en attente sur les quais.

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En 1900, est créé un salon de l'empereur, dessiné par l'architecte Hermann Eggert. Accolé au côté sud du bâtiment central, est également ajouté un hall d'accès direct (orné de vitraux des frères Ott) à cet espace privatif10. Entre 1900 et 1906, de part et d'autre de la construction d'origine, des extensions (poste, bâtiment de police et hall d'arrivée)9, allongent les deux ailes, portant ainsi la longueur totale du bâtiment voyageurs à 128 mètres. Entre 1901 et 1936, ce sont trois nouveaux quais de 300 mètres qui sont construits. La gare de triage et la gare aux marchandises quittent le site respectivement en 1906 et 1912 – 1914, pour se déplacer vers les zones périphériques de l'agglomération ; seul subsiste un dépôt de matériel roulant.

 

D'autres extensions sont ultérieurement réalisées au nord et au sud (actuels boulevard du Président-Wilson et boulevard de Metz), et destinées à des fonctions administratives. En 2015, elles servent de bureaux pour la SNCF (direction régionale Alsace, côté boulevard du Président-Wilson, et établissement infrastructure et circulation, côté boulevard de Metz).

 

Le 19 juin 1919, la gare entre dans le réseau de l'Administration des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine, à la suite de la victoire française lors de la Première Guerre mondiale. Puis, le 1er janvier 1938, cette administration d'État forme avec les autres grandes compagnies la SNCF, qui devient concessionnaire des installations ferroviaires strasbourgeoises. Cependant, après l'annexion allemande de l'Alsace-Lorraine, c'est la Deutsche Reichsbahn qui gère la gare pendant la Seconde Guerre mondiale, du 1er juillet 1940 jusqu'à la Libération (en 1944 – 1945).

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Cathédrale partiellement romane Notre-Dame ; commune de Saint-Bertrand-de-Comminges, département de la Haute-Garonne, région Midi-Pyrénées, France

 

La cathédrale telle qu’elle apparaît à nos yeux est [donc] celle qui fut construite au XIVe siècle à l’instigation du pape Clément V. C’est un très bel édifice à nef unique, voûté d’ogives, avec un chœur polygonal entouré d’une couronne de chapelles rayonnantes. Elle englobe cependant les restes d’une église antérieure d’époque romane, qui avait été construite en deux fois, comme l’a expliqué Élie Lambert.

La première nef romane

On avait commencé par élever les murs extérieurs d’une nef dont l’extension correspondait sans doute à celle des quatre premières travées de la cathédrale actuelle. Ces maçonneries subsistent à la partie inférieure des murs de la cathédrale gothique, avec des fenêtres étroites à double rouleau et une arcature intérieure appuyée sur des pilastres. Il s’agit de la cathédrale de saint Bertrand qui s’accompagnait d’un cloître. … Ce cloître fut refait aux XIIe et XIIIe siècles sous une forme plus riche. Par contre il subsiste sur le flanc Nord de la cathédrale, à l’endroit où se dressait le palais épiscopal, une construction en saillie sur la nef qui remonte au début de l’époque romane. Il s’agit d’une salle voûtée qui fait aujourd’hui figure de crypte. …

Le clocher

Au cours du XIIe siècle, on décida de construire un clocher, qu’on installa à l’intérieur de la nef. Il repose sur de grands arcs brisés à triple ressaut, qui s’appuient à l’Ouest sur deux colonnes engagées contre le revers de la façade et à l’Est sur deux énormes piles aux ressauts multiples. Les chapiteaux à la retombée des arcs sont décorés de feuillages et d’animaux appartenant au répertoire roman. Leurs tailloirs ont reçu aussi une ornementation issue de la même veine. Enfin latéralement, au Nord et au Sud, le clocher est contrebuté par deux demi-berceaux reposant sur des doubleaux aux arêtes vives qui n’avaient pas été prévus à l’origine, car ils reposent sur des pilastres lancés au-dessus de l’arcature murale primitive. La tour comporte deux étages : le rez-de-chaussée ouvrait dans l’ancienne cathédrale; une salle haute, qui dominait la nef romane, est éclairée par des fenêtres simples ou géminées accostées de colonnettes. Tous les deux sont couverts de voûtes de cloître renforcées de nervures : celles-ci sont au nombre de huit dans la partie basse et de six seulement à l’étage. Après avoir aménagé cette puissante structure, on modifia le reste de la cathédrale pour le mettre à l’unisson. Les murs des autres travées furent surélevés, comme on peut le voir à l’extérieur de l’édifice. Le système de voûtes en demi-berceau sur doubleaux fut prolongé tout au long des bas-côtés, cependant que le vaisseau central plus élevé était voûté d’un berceau brisé dont on voit la trace sur le mur oriental du clocher dans la nef actuelle.

Le portail

On entre sous la tour, dont la partie basse sert de porche à la cathédrale, par un portail étroit et profond, dont la voussure à double rouleau est enrichie de damiers. Le premier rouleau est à angle vif, le second a l’angle émoussé par un tore dessiné entre deux gorges. Chacun d’eux repose de chaque côté sur un couple de colonnes dont les bases sont formées de trois tores arrondis et tangents : indice d’une date assez tardive dans l’époque romane que confirme l’étude des chapiteaux. En allant de la gauche à la droite, voici d’abord un chapiteau double consacré aux tourments de l’avare en enfer. Une lourde bourse pendue à son cou, il disparaît plus qu’à demi dans la gueule du Léviathan. Ses bras sont aspirés par des serpents, cependant que deux diables se plaisent à le torturer. La scène qui se développe sur la corbeille se prolonge sur le tailloir où ricane une face infernale. Sur le chapiteau suivant on voit des lions pris dans des entrelacs végétaux. Deux petits personnages nus les chevauchent. L’un d’eux déchire la gueule du fauve qu’il monte, comme fit Samson avec l’animal de Timnâh. Mais on aurait tort de reconnaître ici le héros biblique. On sera en domaine plus sûr en observant que les rinceaux végétaux enveloppant des lions apparaissent aussi sur des chapiteaux du Musée des Augustins de Toulouse provenant du cloître de Saint-Sernin. Dans les deux cas les tiges entrelacées s’épanouissent sur les tailloirs en motifs végétaux.

Du côté du Sud, le thème des lions prisonniers d’entrelacs est traité une nouvelle fois et les tiges donnent naissance sur le tailloir, comme à Saint-Sernin, à des feuilles de vigne et à des grappes de raisin. Enfin la série s’achève, non par un chapiteau double, mais par deux chapiteaux juxtaposés qui sont ornés, l’un de monstres accroupis, l’autre de lions.

Une colonne de marbre jouant le rôle de trumeau soutient un tympan et un linteau par l’intermédiaire d’un chapiteau orné de quatre petits personnages accroupis. On n’en voit guère que la tête énorme et des membres raidis par l’effort. Le tympan, encadré de billettes, est constitué par cinq plaques de marbre dont quatre portent un décor figuré. Le thème d’ensemble, l’Adoration des Mages, ne saurait surprendre puisqu’il figurait dès avant le second quart du XIIe siècle sur un tympan de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle. Il est d’autant mieux à sa place que saint Bertrand avait dédié sa cathédrale à la Vierge.

Marie, représentée de profil, est assise sur un siège pliant sans dossier ni accoudoirs, dont les pieds ont la forme de pattes d’animaux, comme ceux du célèbre « trône de Dagobert » provenant de l’abbaye de Saint- Denis. Elle tient sur ses genoux l’Enfant qui accueille les Mages venus lui offrir leurs présents. Le premier a déjà mis un genou en terre, le second s’incline, le troisième est encore en marche. A la partie supérieure du tympan trois anges agitent des encensoirs, un quatrième maintient l’étoile immobile au-dessus du groupe de la Mère et de l’Enfant. Un cinquième ange occupe avec son buste une place qui demeurait libre sur la gauche. Des inscriptions se proposent d’expliquer la scène. Celle qui surmonte la Vierge : MARIA MATER se passe de commentaires, de même que FILIUM DEI au-dessus de l’Enfant. … Un évêque représenté de face derrière Marie nous retiendra quelque temps. Non que son identification puisse faire l’objet de contestation. On s’accorde - à juste titre - à reconnaître saint Bertrand. Depuis

longtemps aussi on a signalé que le fait qu’il n’était pas nimbé pouvait avoir un intérêt pour la chronologie. La réputation de sainteté du prélat s’était répandue aussitôt après sa mort survenue en 1123 et une

enquête en vue de sa canonisation fut ouverte sur son compte dès le pontificat d’Alexandre III (115 9-1181). La canonisation officielle n’aurait été prononcée que vers 1218 : d’où l’absence de nimbe. Cependant dès la seconde moitié du XIIe siècle l’opinion publique était préparée localement à voir apparaître l’illustre prélat à une place d’honneur dans la cathédrale qu’il avait relevée. … Apparemment les Apôtres représentés sur le linteau n’ont rien à voir avec la scène de l’Adoration des Mages figurant sur le tympan. Le chanoine Delaruelle propose de les mettre en rapport avec le « renouveau de la vie commune, c’est-à-dire l’imitation au XIIe siècle de la vie que mena l’Église primitive de Jérusalem après la Pentecôte ». Cette restauration de la vie canoniale, effectuée d’abord dans notre région à la cathédrale de Toulouse, s’était opérée dans la cathédrale du Comminges sous la direction de saint Bertrand lui-même. Les membres du collège apostolique sont représentés sous des arcades ornées de boules et supportées par deux sortes de colonnes. Les unes sont lisses. Sur le fût des autres s’enroule un cordon fait de boules juxtaposées. Les écoinçons entre les arcades sont uniformément occupés par des têtes d’animaux tenant un feuillage dans leur gueule.

Les origines de cette page de sculpture doivent être cherchées à Saint-Sernin de Toulouse. De nombreux détails viennent confirmer une parenté stylistique déjà révélée par les chapiteaux. Nous attirerons plus particulièrement l’attention sur le troisième Apôtre de gauche. Non seulement il croise ses jambes dans une attitude dansante, fréquente dans la sculpture romane languedocienne, mais il emprunte également sa coiffure au saint Pierre de la Porte Miégeville. Le dessin des plis surtout, qu’il s’agisse des draperies mouvantes ou des lourdes étoffes dessinant des demi-cercles sur la poitrine, reproduit des modèles toulousains, comme l’a bien vu Raymond Rey. De même la rondeur des volumes, le traitement des visages et des chevelures soulignent un héritage qu’on ne cherche jamais à dissimuler. Cependant l’évolution du style s’accorde avec les particularités iconographiques pour placer cette œuvre à une date qui n’est pas antérieure à 1150.

Le cloître

Le cloître occupe tout remplacement disponible au Sud de l’ancienne nef romane et il a même empiété sur le rempart. Les irrégularités de son plan s’expliquent par la forme même du terrain. Trois des galeries sont couvertes d’une charpente apparente reposant sur des claires-voies aux colonnes jumelles et aux chapiteaux doubles. La plus ancienne, celle de l'Ouest, a des arcades adoucies par un tore.

Elle est seule à posséder des chapiteaux historiés ou décorés d’animaux. On distingue sur le premier, à partir du Nord, un décor d’arbustes stylisés dont les rameaux s’enroulent en dessinant des entrelacs. Sur le second, des dragons ailés réunissent deux à deux leurs têtes aux angles. Ils s’apprêtent à dévorer un personnage qu’ils étreignent, mais ils sont combattus à l’épée et à la pique par d’autres petites figures. Le troisième chapiteau, malheureusement mutilé, illustrait une partie de la Genèse. On voit encore la tentation et l’expulsion d’Adam et d’Ève, l’offrande de Caïn et d’Abel, le premier fratricide et la damnation du criminel. Au centre de la galerie se dresse le célèbre pilier des Évangélistes. Il a été taillé dans le tambour d’une colonne antique cannelée et son auteur a certainement pris pour modèle une autre colonne antique cantonnée de figures. De toute manière l’œuvre n’a rien de commun avec les statues-colonnes gothiques. A l’Antiquité, le pilier a emprunté non seulement la disposition des personnages mais aussi les proportions massives, le drapé des vêtements aux plis lourds, ainsi que la forme des visages larges et accusés. Nous retrouverons le même style, peut-être plus évolué, sur les statues du portail de Valcabrère. Quant au thème des Évangélistes portant leurs symboles dans leurs bras, il existe également sur le tympan de Valcabrère. Le chapiteau qui surmonte le pilier des Évangélistes a été fait pour lui. Il a reçu comme décor les travaux des mois et les signes du zodiaque.

Bien qu’il soit très mutilé, on distingue encore Mars taillant la vigne, Avril tenant un rameau fleuri, Mai qui s’avance en chevaleresque équipage, puis une scène de labour et l’immolation du porc. A toutes ces activités président les signes du zodiaque : bélier, cancer, sagittaire, capricorne... On voit sur le cinquième chapiteau des animaux dans des enroulements plats et perlés décrivant des courbes concentriques. Viennent ensuite, sur un même chapiteau double, un hibou tenant dans ses pattes un petit animal, un combat de coqs, un échassier à deux têtes et deux oiseaux de proie à tête de coq. Le dernier chapiteau avant le pilier d’angle du Sud-Ouest accueille deux chevaux harnachés qu’un écuyer et une écuyère tiennent par la bride. Les personnages délicats et alertes, vêtus de costumes aux plis fins se détachent sur des fonds élégants de feuillages. Les tailloirs sont ornés de rinceaux, de feuilles et de fruits. Il y a là, comme dans les chapiteaux à décor purement floral, ou fait d’enroulements circulaires, la manifestation d’un style délicat qui correspond en tous points à la technique précieuse du dernier atelier roman de la Daurade toulousaine. La forme même du chapiteau, qui s’incorpore une sorte d’abaque, correspond à l’épannelage utilisé à ce moment de l’évolution de la sculpture languedocienne. Il n’est pas jusqu’aux Évangélistes du pilier qu’on ne puisse comparer utilement aux personnages de la salle capitulaire de la Daurade. On doit donc dater la galerie occidentale du cloître de Saint-Bertrand de Comminges du dernier quart du XIIe siècle. Sa construction est donc postérieure à celle du portail de la cathédrale.

Une fois cette galerie achevée, les travaux se poursuivirent dans les galeries Sud et Est, qui diffèrent sensiblement de la précédente. Ici, les arcades sont à arêtes vives. Les chapiteaux élancés présentent souvent des feuilles larges et pointues au dessin volontairement simplifié. Parfois le décor végétal forme des volutes qui annoncent les crochets gothiques. Cette campagne de travaux se situerait dans la première moitié du XIIIe siècle. Elle engloba également la construction d’une salle capitulaire dont seules subsistent l’entrée tréflée sous une archivolte en arc brisé et une fenêtre géminée avec chapiteaux à crochets. Une inscription funéraire de 1251, gravée sur un tailloir de la galerie orientale, en face de la porte de la salle capitulaire ruinée, a suivi de peu l’achèvement de cette phase d’activité architecturale.

Quant à la dernière galerie du cloître, celle qui se développe au Nord, le long de la cathédrale, elle se distingue des autres par ses voûtes d’ogives. Elle provient de remaniements commencés au XIVe et poursuivis au XVIe siècle. Les premiers résultent de la création dans la cathédrale, au-dessus des deux travées orientales de la galerie, d’une chapelle surélevée consacrée à sainte Marguerite. Cette galerie, dont les arcades ouvrant sur le préau sont dépourvues de colonnettes, a empiété sur les deux galeries qui lui sont perpendiculaires et elle a notamment fait disparaître la fenêtre de la salle capitulaire située à gauche de la porte d’entrée, ainsi que le début de la claire-voie occidentale. On peut se demander si elle n’a pas pris la place d’une galerie plus ancienne remontant peut-être à l’époque de saint Bertrand. Des enfeux creusés dans les parois de la cathédrale ont recueilli sept sarcophages portant des épitaphes des XIIIe et XIVe siècles. D’autres inscriptions funéraires se voient sur les murs des autres galeries. …

 

(extrait de : Pyrénées romanes ; Marcel Durliat et Victor Allègre, Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des Temps, 1991, pp. 149-154)

 

Coordonnées GPS : N43°01’36’’ ; E0°34’16’’

 

Voici, Eros, né en 68 !.... il a vécu 9 ans et fut le plus gentil, mais le plus hardi des chiens ! (voyez son collier)

... Il a fait son pipi sur tous les réverbères du Quartier Latin en Mai 1968 ....

...les pentes de la Flégère (Chamonix) : il les a dévalées à s'en rompre le cou dans les caillasses ! "alors qu'il pleurait dans le téléphérique à l'aller comme au retour ! ... apercevant le vide dans le plancher à claire-voie à cette époque..."

Il en a fait des cavalcades dans les pré-montagnes du Glacier de Bionnassay ! ... mais il pignait dans le Tramway du Mont-Blanc !

C'était vraiment un "chien" digne de son année.... j'hésitais à l'appeler dans la rue par "son nom" au début ! quelle révolution des idées, ce fut.... !

 

Mon père m'a dit un jour : "je me demande comment vous appelerez vos gosses !".....

 

Ce fut notre chien réellement de tendre jeunesse ! le premier pour nous deux ! ... il a connu notre mariage ! ....

was füt perspektiven!

mémoire2cité - Après la seconde guerre mondiale, un immense chantier s'ouvre en France dans le but de loger massivement une population démunie, les réalisations des HLM en France et la lutte contre l'habitat indigne insalubre , le film parle de St-Etienne entre autre avec les Cités du soleil 1958 de Jean-Claude Sée : www.dailymotion.com/video/xgj74q .

 

Jusqu'au milieu des années 1970, cette période dite des « Trente Glorieuses l'après guerre et montre la plupart des grandes réalisations de 1945 à 1960. A travers les exemples de la région parisienne et de quelques grandes villes françaises sont posé les problèmes de la diversité architecturale, de l'esthétique et de l'harmonie entre le passé et l'avenir. Les images montrent les grands ensembles de Beaulieu, la Marandiniére, à Saint-Etienne, la cité le Haut du Lièvre à Nancy, des cités à Sarcelles, Asnières, Bron-Parilly, Epinay, Pantin, Bobigny, la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille, le front de mer à Royan, la video de l'Année 1962, une réalisation de Philippe Brunet içi www.dailymotion.com/video/xgj2zz » fut le terrain de nombreuses expérimentations architecturales et urbanistiques, fondées notamment sur les idées émises plus tôt dans le siècle par le Mouvement moderne.

 

Aujourd'hui, ces ensembles bâtis sont au cœur d'une autre actualité, liée à leur adaptation à l'évolution des modes de vie de notre société contemporaine. Cette question qui se posa dès la fin des années 1970 apparaît sous un jour nouveau, avec les premières démolitions dans les années 1980 et, plus récemment, le vaste programme de réhabilitation mis en place dans le cadre de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain.

 

Après Les Grands Ensembles. Une histoire qui continue…, ce nouvel ouvrage, fruit de la collaboration entre l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Saint-Étienne et l'Université Jean Monnet, apporte un éclairage nouveau sur cet héritage bâti, mettant au jour simultanément la question de son vécu et celle des acteurs engagés dans son édification. En réunissant quinze auteurs spécialistes de ce domaine, il s'agit de regrouper autant de points de vue, pour comprendre la diversité et la complexité des enjeux liés à la postérité de ce bâti. - « Petite enquête sur Beaulieu – Le Rond-Point », La Tribune du centre et du sud-est, 13 octobre 1955 et « Le chantier de Beaulieu – Le Rond-Point (1ère tranche) sera terminé le 30 juin 1956 très exactement »,La Tribune du centre & du sud-est, 26 juin 1956 -

 

«St-Etienne, la place des grands ensembles dans l’histoire de l’habitat social français »

 

Saint-Étienne/Beaulieu, au sud-est de l’agglomération, sur le versant sud de la colline de Beaulieu, en forte pente et d’aspect semi-rural, la cité de Beaulieu est mise à l’étude dès 1950. Elle débute en 1953 et comprend 1 221 logements, un groupe scolaire et 35 boutiques. Des parrains prestigieux et l’élite de l’architecture sté- phanoise sont mobilisés pour ce premier grand ensemble local.

 

Tantôt les bâtiments suivent le dessin de la courbe de niveau 600, devenue rue Le Corbusier, tantôt ils s’installent perpendi-culairement à la pente, reliés à la rue par des passerelles ou de grands escaliers. A l’implantation exemplaire des bâtiments répond une maîtrise raffinée du végétal d’accompagnement, décliné selon les modes habituels aux squares urbains, avec une virtuosité étonnante dus aux talents de l’ingénieur des Services techniques de la ville, Jean Marc, associé à l’équipe de concep-tion dès l’origine de l’opération.

 

Le vocabulaire de l’art des jardins s’adapte au grand ensemble : les espaces sont découpés à partir des courbes de niveau et des allées, et caractérisés par un système de haies et de contre-haies (haies étagées doubles ou triples) constituées de troènes com-muns ou dorés, prunus, berbéris et buffets de laurier, et sont plantés d arbres rythmés et colorés (érables négundo et acacias), ou parfois fastigiés (la gamme d’arbres est d’ailleurs peu riche), selon un dessin géométrique et des alternances de couleurs. Ces espaces verts ne sont réalisés qu’à partir de 1964, après avoir été longtemps laissés en prairies fauchées. Cet état de fait, dû au départ à l’étirement des financements des projets d’espaces exté-rieurs, s’inscrivait aussi dans la logique de conception de notre ingénieur, qui pensait « qu’il était nécessaire de laisser vivre un groupe d’habitations avant de planter » – afin de reprendre notamment les chemins tracés par l’usage.

 

Cette réalisation révèle le décalage entre les réflexions et les savoir-faire architecturaux et paysagers et exprime quelques traits caractéristiques de la pratique paysagiste. Le festonnage des haies qui jalonne les espaces extérieurs rejoint celui des collines boca- gères surplombant les bâtiments. Il rappelle le site environnant et inspirera plus tard l’AUA et Alexandre Chemetoff pour la réhabilitation du quartier de Montreynaud.

 

Relevons que, sans l’action concertée des services de la ville et de l’office d’HLM, qui finança entièrement la réalisation des espaces verts, rien n’aurait été fait à cette époque, compte tenu du désintérêt pour cet aspect du projet des principaux responsables du chantier. « D’ailleurs, à cette époque, les architectes ne jouaient pas au paysagiste… », queleques superbes videos du Ministere de la Cohésion et des Territoires içi : .Naissance d'une banlieue mort d'un village 2000 www.dailymotion.com/video/x1a98iz

 

Réalisateur : Sidney Jézéquel Production : Les Films Roger Leenhardt Sujet : la commune de Goussainville (95) --------

 

Quatre murs et un toit 1953 www.dailymotion.com/video/xk6xui Scenario et réalisation Pierre Jallaud MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) ----------------

 

Le Bonheur est dans le béton www.dailymotion.com/video/x413amo - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie ---------------------

  

Beaulieu par son constructeur la Cimaise :" Entre les années 50 et 60, et suite à la seconde guerre mondiale, la municipalité stéphanoise a vu sa population passée d’un peu moins de 180 000 habitants en 1950 à plus de 200 000 habitants dix ans plus tard en 1960. Cette forte augmentation de la population pouvait s’expliquer par le fort taux de natalité de cette époque (baby-boom), mais aussi par l’afflux de travailleurs de la classe ouvrière venus dans la grande cité stéphanoise pour trouver un travail. De ce fait, la construction d’un logement sain pour chaque ouvrier était devenue une priorité absolue pour les élus qui considéraient à raison que cela était une condition vitale dans le cadre de ce grand développement. Pour ce faire, la ville a lancé dans les années 50 une vaste opération de construction de barres d’habitation dans la zone de Beaulieu, destinée à fournir un logement à une population grandissante.

 

------------------ Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq --------------

  

BEAULIEU une barre d’habitation innovante

 

A l’époque, avec une majorité d’architectes, les appartements modernes construits possédaient des cloisons lourdes empêchant toute modification interne ainsi que des espaces de renvoi sombres et non ventilés ressemblant à des alcôves.

 

Mais à l’inverse, pour certains architectes précurseurs de la région à l’image d’Yves et Henri Gouyon, la modernité reflétait le gout de la clarté, de l’air, et du soleil, avec de larges horizons. Ainsi, ces derniers donnaient la priorité non pas aux façades qu’ils considéraient comme de simples élévations du plan, mais aux cellules d’habitations et à leur orientation. Dans cette optique, le bâtiment proposé par Henri Gouyon, qui était donc un partisan de l’espace ouvert moderne, supprimait les circulations et profitait de ce gain de place pour aménager de nouveaux espaces de vie communes. De plus, dans ces cellules d’habitations, les architectes ont tirés profit au maximum de la double orientation des appartements (ces derniers étaient traversant) avec par exemple l’accolement de balcons. Conception et réalisation d’un quartier entier. Pour le projet de Beaulieu, l’on confia la conception ainsi que la réalisation des interventions aux agences Henri et Yves Gouyon puis Yves Gouyon et associés. Ainsi, dés le milieu des années 50, des études concernant Beaulieu II – La Marandinière furent conduites, suivis de la construction du bâtiment entre 1957 et 1959. S’en suivit Beaulieu III – Montchovet entre 1962 et 1964, surnommé la « Muraille de Chine la plus grande barre d'Europe avec 540 appartements à sa livraison mi 1964, les chantiers de l'OPAC devenu Métropole-Habitat, www.ina.fr/video/LY00001263522 », qui comprenait entre autres, une barre de type HLM haute de 10 à 17 mètres et longue de 270 mètres, avec 560 logements. Suites à ces constructions, l’urbanisation des vallées et collines du sud-est de Saint-Etienne continua jusque dans les années 70 avec les séries de la Métare I, II, et III. Au total, ce sont plus de 8 000 logements, pour l’essentiel de type HLM, qui ont été construits durant cette période. Ces constructions ont également contribué à la création du parc de l’Europe et d’un boulevard circulaire qui servait de jonction entre les différents édifices et le centre-ville de la cité stéphanoise.

 

Un projet pharaonique

 

Le centre commercial fut un projet d’une dimension sans précédent pour la ville, plus grand centre commercial intra-urbain de la région Loire-Auvergne, avec 100 magasins, 1500 places de stationnement, 90 000 m² de surface, et sur 3 niveaux (4 niveaux avec la terrasse). Le 2 octobre 1979, CENTRE DEUX ouvre ses portes pour la première fois, et constitue une renaissance et un véritable tournant pour la ville. L’avis de l’architecte

 

De toutes les constructions de cette époque, Beaulieu est un des ensembles construits qui se porte le mieux si l’on en croit les nombreuses enquêtes menées auprès de la population de ces logements, dont certains l’occupe pratiquement depuis le début. Les arbres atteignent désormais le haut des immeubles, et la rue Le Corbusier adjacente a pris les allures « d’une banlieue des années 30 » avec un niveau d’urbanisme parfaitement acceptable. En conclusion, on peut parler pour cette construction d’un véritable savoir faire architectural et en quelques sortes d’art urbain. Ce projet a été récompensé par un prix d’urbanisme, mettant en valeur le travail en amont du projet. www.cimaise-architectes.com/realisations/divers/construct... cité HLM labellisée Patrimoine du XXeme siecle -"Il faut bien le dire, avant même d’être livré, Beaulieu est l' un des grands-ensembles, parmis 6 autres qui fasçinait en 1954..En effet c'etait le début de la longue & grande histoire des chantiers de l'Office Public de l'Aménagement et de la Construction* içi, ou à Montreynaud, Solaure, Monthieu etc

 

( l'OPAC l'office public de logements sociaux, devenu plus tard Métropole-Habitat, est la plus importante au niveau National, c'est la plus grosse boite d'HLM). Bref, les habituels promeneurs du coin genre les "Bois du Four (la Metare, le nom ançien, qui par ailleurs appartenait a Mme de Métarie une veuve riche qui légua son domaine soit "la Métare" à la ville, pour un Franc symbolique à l'epoque et aux CHU anciennement les HCL Hospiçes Civils de la Ville comme à Lyon... (on notera qu il y a des tas de logements en centre ville propriété du CHU)..

 

se rendant le dimanche

 

dans le Pilat ou à Rochetaillée et sur les collines* alentours (on en a 7 comme a Rome) font un léger détour par le chantier. Ils constatent

 

alors de visu cet avancement des travaux que la presse qualifie de « belle prouesse ». Le rythme est en effet rapide : « un étage par semaine » pour certaines barres, comme le raconte un témoin. Les « grandes maisons », soient les immeubles de hauteur et nombre de logements importants (IGH), étant alors encore rares dans la

 

ville, les Stéphanois n’y sont pas habitués@ les H.L.M. Beaulieu est la 1ere cité Stéphanoise de toutes,. Les barres de dix-sept et quatorze niveaux gises respectivement rues Gomy Herriot et de Vlaminck, ainsi que la tour de 22 niveaux au 33 rue Le-Corbusier,

 

surprennent donc encore pire pour la plus grande barre d'Europe qui arrvera 7 ans plus tard, la Muraille qui mettront certains certaines à la renverse , le gigantisme à l'état brut, du lourd.... La référence qui vient à l’esprit de beaucoup ajoute à la fascination : l’Amérique. « C’est New-York ! c'est tres joile, tres vert... », se rappelle avoir pensé un habitant de la première harre...Mais plus que les immeubles, ce sont surtout les logements qui emportent l’adhésion des « heureux locataires », comme aime à les appeler la presse tout court. La satisfaction procurée aux habitants par l’hygiène et le confort des logements des Grands-Ensembles soit les quartiers NEUF est une information connue, les études de sciences humaines sur le sujet abondent. Aussi, pour le cas de Beaulieu devenu un cas d'Ecole idem pour Montchovet (Beaulieu3) et les transformations de la Marandiniere (Beaulieu2)...

 

Les entretiens réalisés avec des locataires n’apportent pas sur ce point-ci d’éléments nouveaux :

 

les premiers motifs de satisfaction invoqués sont, comme pour bien d’autres Grands-Ensembles Français,

 

l’eau courante, le chauffage central dont sont pourvus les immeubles les plus hauts, les WC

 

intérieurs et salles de bain, l’ensoleillement et la luminosité permis par l’orientation, la

 

hauteur et la disposition des immeubles, les placards et les tout aussi pratiques balcons à

 

parois séchoirs permettant de faire sécher le linge, hiver compris.

 

Entretien avec François Tomas, géographe, spécialiste de l'aménagement urbain, et enseignant à l'université et à l'école d'architecture de Saint-Etienne. Il est notamment l'auteur des Grands Ensembles, une histoire qui continue (Publications de l'université de Saint-Etienne, 2003). Cet intellectuel a également mis la main à la pâte. Entre 1977 et 1983, il fut adjoint à l'urbanisme du maire communiste de l'époque, Joseph Sanguedolce. Engagé au PC de 1974 à 1985, il a, depuis, rejoint le Parti socialiste «comme militant de base»

 

Quelle est l'ampleur des destructions provoquées par la Seconde Guerre mondiale à Saint-Etienne?

 

La ville subit un important bombardement des Alliés le 26 mai 1944. Celui-ci vise les usines qu'utilisaient les Allemands dans la région pour leur effort de guerre et les noeuds de communication ferroviaire. Comme prévu, la gare de Châteaucreux, les usines de Marais et le tunnel de Tardy sont touchés. Mais les bombes, larguées trop rapidement, atteignent aussi les quartiers du Soleil et de Tardy - notamment les écoles - ainsi que l'église Saint-François, emplie de fidèles. Au total, le bilan est lourd: un millier de morts, 1 500 blessés, 22 000 sinistrés; 800 immeubles ont été plus ou moins détruits.

 

Que prévoit-on pour la reconstruction?

 

Pas grand-chose. A la différence de la refonte spectaculaire du Havre, par exemple, on se contente ici de bâtir de petits immeubles, plus modernes bien sûr, mais sans réelle innovation architecturale ou urbanistique.

 

Est-il vrai que Saint-Etienne, après guerre, traîne une réputation de «capitale des taudis»?

 

C'est exact, et celle-ci n'est pas usurpée. En 1946, 7% seulement des logements sont jugés «confortables», et 17%, «acceptables»; 56% sont médiocres, et 20% peuvent véritablement être qualifiés de taudis: 1 logement sur 5 n'a pas d'eau à l'évier, les deux tiers ne disposent pas de WC, et 95%, de salle d'eau. Mais le problème n'a pas été créé par la guerre. Depuis la fin du XIXe siècle, Saint-Etienne a beaucoup grandi, mais très peu construit. Résultat: la ville a vieilli sur elle-même et se trouve après guerre dans une situation désastreuse, que les bombardements ont simplement aggravée.

 

C'est alors qu'Alexandre de Fraissinette, maire élu en 1947, fixe le logement comme l'une de ses priorités.

 

Oui. Et ce ne sera pas un vain mot. Rendez-vous compte: on passe de 114 logements construits en 1948 à 531 en 1951, 1 085 en 1954, 1 694 en 1957 et même 2 932 en 1959! L'effort est gigantesque. Mais le changement est aussi qualitatif. A la fin des années 1940 et au début des années 1950, la France va connaître une rupture architecturale avec l'apparition des premiers grands ensembles. Saint-Etienne sera l'une des villes symboles de cette rupture.

 

Comment cette nouvelle architecture est-elle accueillie?

 

Très favorablement par les classes moyennes, beaucoup moins par les classes populaires.

 

Cela paraît paradoxal, pour du logement social!

 

Le paradoxe n'est qu'apparent. On l'a oublié aujourd'hui, mais les premiers grands ensembles sont réservés aux familles de moins de trois enfants ayant des revenus corrects, autrement dit aux classes moyennes. Alors que, depuis la guerre, celles-ci devaient se contenter d'une ou de deux pièces mal équipées, elles se voient soudain proposer des logements spacieux, avec de la verdure, de la lumière, une salle d'eau, des WC, le chauffage central. Cela leur paraît merveilleux! Les pauvres, eux, continuent de s'entasser dans de petits appartements sans confort, quand ce ne sont pas des taudis, en particulier à Tarentaize et à Beaubrun, ou des bidonvilles, du côté de Méons, près des puits de mine et des usines sidérurgiques. Ce n'est que plus tard, à partir des années 1970, que les grands ensembles seront prioritairement réservés aux pauvres et aux familles immigrées. Mais, dans les années 1950, les grands ensembles sont encore synonymes de progrès social. Et même au-delà. On est persuadé que ce nouvel habitat va entraîner le recul de la maladie, de la délinquance, voire de la mésentente entre les époux! Il existe ainsi une «commission du bonheur ou des grands ensembles»!

 

On croit rêver...

 

C'était l'ambiance de l'époque, avec ses utopies et ses excès. Pour les architectes, si l'un des repoussoirs est le taudis de centre-ville, l'autre est le petit pavillon de banlieue, symbole à leurs yeux de l'individualisme petit-bourgeois, avec ses gaspillages de terrain, son absence d'horizon et son coût pour la communauté...

 

Quels sont les quartiers typiques de cette période, à Saint-Etienne?

 

Le premier est constitué par le très bel ensemble de la place du Maréchal-Foch. Il s'agit d'une étape intermédiaire entre l'îlot traditionnel (des immeubles accolés, formant un pâté de maisons) et sa suppression totale. Du côté de la Grand-Rue, plusieurs immeubles constituent encore des semi-îlots. Mais, à l'ouest, deux immeubles sont déjà totalement indépendants: ils sont construits au milieu de la verdure. Et cela, c'est très nouveau. Jusqu'à présent, tous les immeubles érigés à Saint-Etienne, y compris les plus hauts, étaient accolés à d'autres édifices. Cela reste encore, cinquante ans plus tard, l'un des quartiers chics de Saint-Etienne.

 

L'autre grande opération de l'époque, c'est Beaulieu I.

 

Evidemment. On est, cette fois, face à un grand ensemble «pur». Le chantier commence en 1953 - il y a juste cinquante ans - et s'achève en 1955. Ce nouveau quartier de 1 264 logements est remarquablement conçu. Non seulement il respecte la topographie des lieux, mais aussi il joue avec elle: les bâtiments sont implantés soit parallèlement, soit perpendiculairement aux courbes de niveau, ce qui met en valeur la colline tout en préservant son sommet. Pour rompre l'anonymat, les entrées, les façades et les balcons sont individualisés. Les logements sont de qualité, et les espaces verts, confiés aux services de la ville, tout simplement magnifiques. Beaulieu produit d'ailleurs un effet prodigieux sur ses premiers habitants.

 

Son implantation n'est pas non plus le fait du hasard...

 

En effet. Compte tenu des préoccupations hygiénistes de l'époque, le conseil municipal a choisi ce site «loin des zones minières et industrielles, à l'abri des poussières et des fumées, au climat salubre». Il souligne qu'il ne sera «jamais exploité par les houillères, car son sous-sol est stérile» et qu'il est également «bien relié à Saint-Etienne par le cours Fauriel, la seule avenue large de la ville». C'est véritablement le contre-modèle du taudis. Il a d'ailleurs, lui également, remarquablement bien vieilli.

 

Etes-vous aussi enthousiaste pour les projets qui ont suivi Beaulieu I?

 

Hélas!... Beaulieu II-La Marandinière (1957-1959), Beaulieu III-Montchovet (1962-1964), avec la fameuse «muraille de Chine», Beaulieu IV-la Palle (1967-1970) et la Métare (1962-1974), représentant à eux tous quelque 6 000 logements, constituent - à l'exception de la Métare, qui ne comprend que des appartements en copropriété - des échecs complets. Et tragiques.

 

Pourquoi cette différence?

 

Beaulieu I a bénéficié d'une accumulation de partis pris judicieux qui n'ont pas été appliqués par la suite. Outre la qualité de son architecture et de ses espaces verts, on a évité le zonage bête et méchant, qui allait s'imposer plus tard: les zones commerciales, d'un côté; les tours et les barres d'habitation, d'un deuxième; les emplois, d'un troisième. Enfin, Beaulieu I, réservé presque exclusivement aux classes moyennes, n'a pas connu le processus de dégradation que l'on constatera ailleurs, et dont la destruction de la «muraille de Chine» constituera le symbole.

 

Qui ont été les grands aménageurs de cette époque?

 

Parmi les politiques: le maire, Alexandre de Fraissinette (modéré), et son premier adjoint, qui lui succédera à sa mort, le radical Michel Durafour. Parmi les architectes: Edouard Hur et Henri Gouyon, concepteurs de Beaulieu I. Et, bien sûr, l'Etat, qui reste très présent. C'est lui qui, de manière générale, garde la haute main sur l'urbanisme. Beaulieu constitue une opération nationale, décidée de Paris. Cependant, ce qui est remarquable, c'est que, pour Beaulieu I, l'Etat va accepter de composer.

 

Dans quels domaines?

 

Le ministère de la Reconstruction souhaitait, ici comme ailleurs, que l'opération fût entièrement industrialisée. Autrement dit, que l'on adaptât au bâtiment les méthodes de l'automobile. Les constructions devaient se faire en préfabriqué, et l'on devait se contenter de les monter sur place. Mais, à Saint-Etienne, les architectes, soutenus par le maire, s'opposent à cette directive. Parce qu'ils sont expérimentés, et reconnus, ils vont obtenir gain de cause. Et heureusement.

 

Y a-t-il eu des projets, conçus à cette époque, qui n'ont pas vu le jour?

 

A la fin des années 1950, l'Etat fait appel à de grands architectes pour remodeler les villes. A Saint-Etienne, c'est Dufau, distingué par le prix de Rome, qui est choisi. Il présente un projet radical: raser les 70 îlots qui se trouvent à l'est de la Grand-Rue, entre la place du Peuple et Bellevue, et les remplacer par autant de tours et de barres! Son projet, finalement, ne sera appliqué qu'en partie. Au sud, jusqu'à Bellevue, presque tout est démoli, beaucoup de tours et de barres sont construites. Au nord, les démolitions sont également presque systématiques, mais, cette fois, les nouveaux immeubles reproduisent la forme traditionnelle de l'îlot. On détruit également une partie du quartier derrière la grande poste, ainsi que l'ancienne caserne de Tréfilerie et la prison de Bizillon.

 

Le futur Centre-Deux...

 

C'est cela. Au départ, l'opération se nomme «prison-Tréfilerie», mais les promoteurs, qui ont le sens du commerce, préfèrent la rebaptiser. Ce quartier est conçu comme un centre d'affaires à l'américaine, type la Défense, à Paris, ou la Part-Dieu, à Lyon. On explique aux élus que, s'ils veulent que Saint-Etienne devienne une grande ville, ils doivent la doter d'un centre d'affaires, avec des immeubles atteignant 100 ou 150 mètres de hauteur, comme aux Etats-Unis! Le projet est lancé (en 1969), mais il sera peu à peu amendé, pour tenir compte de la réalité économique, de la montée des oppositions et de l'évolution des mentalités.

 

Comment l'économie stéphanoise se porte-t-elle alors?

 

La ville croit encore à l'avenir de la mine et des industries traditionnelles. Cela se comprend: le plan Monnet pour la relance de l'économie française s'appuie sur l'énergie, les transports, les industries lourdes... Bref, tous les points forts de Saint-Etienne, mais ce sera un cadeau empoisonné, car, bercée par cette illusion, la cité s'endort. Quand elle se décidera à moderniser ses structures industrielles, ce sera toujours avec quelques années de retard. Au fond, c'est dans les années 1950 que l'on commet les erreurs qui conduiront, plus tard, au démantèlement des industries locales.

 

Le secteur tertiaire a-t-il déjà commencé son essor?

 

Pas encore. Dans les années 1950, Saint-Etienne reste une ville très fortement industrielle. La tertiarisation, avec l'enseignement supérieur, la transformation de l'hôpital en centre hospitalier régional et universitaire et l'essor de Casino, avec les supermarchés et les hypermarchés, ne commencera véritablement que dans les années 1960.

 

Culturellement, la ville est aussi très active...

 

Elle est même, à ce moment-là, l'un des hauts lieux de la création culturelle en France, notamment dans les domaines théâtral et artistique. Maurice Allemand fait du musée de Saint-Etienne l'un des plus grands musées d'art moderne en France. Et Jean Dasté propose au public le théâtre moderne. Ce bouillonnement est dû, notamment, à Alexandre de Fraissinette. Comme, après lui, Michel Durafour, il est persuadé que l'avenir de la cité est dans la modernité. Il considère donc qu'elle doit être déclinée dans tous ses aspects: économique, urbanistique et culturel.

 

La population comprend-elle cette volonté?

 

Oui et non. Dans les années 1950, il existe un certain consensus, car tout le monde partage la vision d'un avenir meilleur. Mais, en réalité, Fraissinette, et surtout Durafour, sont très décalés. Dans leur obsession d'une ville «blanche», ils refusent en bloc le passé, dont on a heureusement découvert depuis lors les richesses. Ils rêvent d'une ville qui n'existe pas, peuplée d'habitants qui ne ressemblent pas aux Stéphanois réels... C'est d'ailleurs ce qui, plus tard, provoquera la chute de Michel Durafour. --------------

 

Pour une architecture différente 1975 Réalisation : ministère de l'Équipement , www.dailymotion.com/video/xgj3ex --

Abbatiale romane Cluny III ; commune de Cluny, Saône-et-Loire 71, Bourgogne, France

 

Cluny III fut la troisième abbatiale de l'abbaye de Cluny, construite en 1085, sous l'abbatiat d'Hugues de Semur. C'est alors un bâtiment d'une grandeur exceptionnelle, avec ses 187 m de longueur pour une largeur de 90 m au niveau du transept. L'édifice est le plus grand de la chrétienté, après Saint-Pierre de Rome, construite 5 siècles plus tard.

 

L'édifice ne survit pas à la Révolution française. En 1798, le terrain est vendu en lots, les propriétaires pouvant ainsi bénéficier facilement de pierres taillées. De Cluny III ne subsistent que les bras sud du grand et du petit transept, ainsi que le clocher de l'Eau bénite, qui coiffe le croisillon sud du grand transept. On peut voir aussi les restes des tours des Barabans, qui encadraient le portail, et les parties basses de l'avant-nef. Tout cela représente moins de 10 % de la surface d'origine de Cluny III.

 

L'édifice d'art roman doit beaucoup aux architectes Gauzon et Hézelon de Liège. Le plan fait état d'un édifice impressionnant, de 190 mètres de long, un déambulatoire orné de cinq chapelles rayonnantes, un double transept de 59 et 73 mètres comportant des absidioles sur les façades orientales, achevés en 1100. La nef est aussi grande que le grand transept, avec onze travées, et succède à un narthex (ou avant-nef, ou encore galilée) de cinq travées, ce qui prendra 12 ans à construire (1107-1115) et 6 ans à voûter. Les deux tours carrées des Barabans, hautes de 50 mètres, en gardent l'entrée. Mais c'est la hauteur qui constitue l'élément le plus impressionnant. La nef est en effet élargie par des collatéraux doubles, mais sa voûte s'élève à 30 mètres sur trois niveaux. Sa voûte brisée est soutenue par des arcs doubleaux, et des contreforts évidés. La croisée du grand transept est surmontée d'une coupole de 40 mètres de haut, surmontée d'une tour carrée, accompagnée de deux tours sur les côtés, à couvrement octogonal. De même, la croisée du petit transept est ornée d'un clocher d'un couvrement identique. Toutes les dimensions de l'abbatiale sont des multiples d’un module de base de cent pieds supposés romains et sont toutes des multiples de sept.

 

(extrait de : fr.wikipedia.org/wiki/Cluny_III)

 

La porte monumentale

... Sensiblement contemporaine de la grande église, soit de l'apogée roman (v. 1100), elle est à double percée jumelle, selon le modèle des portes romaines. A travers elle se profile le clocher octogonal de l'Eau bénite, flanqué de sa tourelle d'escalier carrée, dite tour de l'Horloge. A gauche, les deux palais abbatiaux : le premier, édifié par les soins de l'abbé Jean de Bourbon (xve siècle), abrite le musée municipal ou musée Ochier. Le second, bâti par ses successeurs Jacques d'Amboise (1485-1510) et Geoffroy d'Amboise (1510-1518). sert d'hôtel de ville; un agréable jardin public l'entoure, donnant vue sur les monts du Maçonnais qui forment la toile de fond inséparable du paysage clunisien.

 

Façade du narthex et perspective de l'église

Par la rue Kenneth Conant, qui descend en pente assez forte le long de la terrasse du musée, l'on accède à l'ancienne façade du narthex. Il n'en subsiste plus que l'arrachement Nord du portail flamboyant, et les soubassements massifs des deux tours carrées, appelées les Barabans (aucune étymologie valable n'a été proposée de ce vocable bizarre). De là, le regard mesure à travers le vide les dimensions colos­sales de l'église disparue. Le croisillon Sud du grand transept, seul debout, marque à peu près les deux tiers de la longueur totale, et l'imagination reconstitue l'extrémité du chevet au niveau des hauts arbres qui, derrière, barrent l'horizon. A droite, et en contrebas, le mur méridional du narthex est entièrement déblayé jusqu'à sa rencontre avec la façade de l'église proprement dite, dont subsistent seules lesfondations; il est bâti de bel appareil régulier, scandé de pilastres auxquels sont adossées des demi-colonnes à la section légèrement outre­passée.

 

Le clocher de l'Eau bénite

Irrésistiblement, l'attention se fixe sur la silhouette, fameuse dans le monde entier, du grand clocher de l'Eau bénite, accosté de la tour de l'Horloge en une composition magni­fiquement agencée. Il s'enlève sur un socle puissant, épaulé à ses extrémités par deux contreforts à ressauts. C'est une tour de deux étages octogonaux richement ajourés et décorés : à l'étage inférieur, une baie encadrée de deux arcatures aveugles, toutes trois en plein cintre; les archivoltes sont découpées de motifs d'enroulements ou de copeaux, tels qu'il s'en voit au triforium de la nef mutilée de l'église de La Charité-sur-Loire. Au-dessus, deux fenê­tres jumelles par face sont pareillement enca­drées d'arcs aveugles, sous un motif de festons lombards très restaurés...

 

Le grand transept

La vision est stupéfiante. Le touriste le plus blasé, le visiteur le mieux prévenu, ne peuvent rester indifférents à ce moignon d'église que semble aspirer une vertigineuse tension. La mutilation même de l'édifice,brutalement coupé, au Nord, par un mur de mauvais appareil, ajoute encore à sa concentration et à son élan, captive le regard qui en saisit d'emblée la structure, la forme, les articulations essentielles. Deux travées, voûtées en berceau brisé, enca­drent la coupole octogonale sur trompes qui porte le clocher de l'Eau bénite, et dont la hauteur, inouïe à l'époque romane, atteint 32 mètres 20. La première, plus basse, constitue l'extrémité du croisillon, et assure un office de butée ou de tas de charge. Elle ne présente pas l'élévation traditionnelle du système clunisien, qui est à triple étage. Celle-ci ne se développe en effet qu'à la seconde travée, au-delà de la coupole. Là se superposent en une ascension magnifiquement rythmée les arcades qui, du transept, donnaient accès au bas-côté extrême, puis un reposant espace de mur nu, et les deux étages supérieurs enfin : placage d'une triple arcature en plein cintre que séparent des pilastres, et, selon une com­position rigoureusement identique, trois hautes baies, encadrées d'archivoltes elles-mêmes en plein cintre.

La décoration sculptée qui accompagne, souligne et ponctue ce schéma structural n'offre pas une moindre maîtrise : bandeaux chargés de petits disques; arcatures du faux triforium ornées, elles, de disques en creux auxquels on assigne parfois une influence musulmane; chapiteaux de feuillages aux mode­lés accomplis, ou de motifs animaux décoratifs... A l'Est s'ouvrent deux chapelles accolées. Celle de la première travée n'est que l'une des absidioles semi-circulaires du plan primitif, qui en avait prévu deux sur chacun des croisillons du grand transept. La seconde, pourvue à droite d'une petite tourelle d'escalier à vis, fut édifiée par l'abbé Pierre de Chastellux (1322-1344), sous le vocable de saint Martial; elle se compose de deux travées, avec un chevet à cinq pans et de délicates voûtes d'ogives. En face de l'absidiole romane, une petite porte donne accès à la tour de l'Horloge, qui n'est pas normalement ouverte au public. Au haut de l'escalier, une chapelle romane est dédiée à l'archange saint Michel...

 

Le transept oriental

Il subsiste moins encore du petit transept, qui s'étendait à l'Est du premier : un reste de mur, une absidiole semi-circulaire à colonnes-contreforts, et la chapelle flamboyante de Bourbon, magnifique ouvrage de gothique tardif, décoré sans excès, et primitivement rehaussé, à l'intérieur, de quinze grandes statues en ronde bosse, qui, toutes, ont disparu. Il n'en demeure que les socles, eux-mêmes sculp­tés de bustes proéminents de prophètes de l'Ancien Testament, d'une force et d'un relief saisissants.

 

Les grands chapiteaux du farinier

... [L]e bâtiment hors œuvre du grand « farinier » des moines, dissimulé par un bosquet de verdure, a recueilli les collections lapidaires de l'abbaye et de la ville : au rez-de-chaussée, belle salle voûtée d'ogives sur rangée de colonnes ... L'étage supérieur, dont la charpente en carène est un très remarquable ouvrage de menuiserie gothique (le farinier fut construit par les soins de l'abbé Yves Ier, 1257-1275), abrite les chapiteaux sculptés du chœur de la grande église... Les grands chapiteaux, sauvés du désastre où avait sombré le chef-d'œuvre de l'abbé Hugues, ont été transférés du musée municipal ... et bénéficient en ce lieu d'un cadre plus majestueux et de plus vaste déve­loppement. Ils ont été disposés sur un bahut semi-circulaire qui prétend suggérer, mais avec des dimensions bien moindres, le rond-point du sanctuaire qu'ils délimitaient jadis. Au centre de l'hémicycle ont été installées une table d'autel roman aux bords festonnés, et l'urne gravée de la croix, qui aurait, selon la tradition, contenu le cœur de saint Hugues...

 

(extrait de : Bourgogne romane ; Raymond Oursel, Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des Temps, 1974 (7.éd.) pp. 95-140)

 

La troisième église abbatiale de Cluny était ornée, à l’intérieur, de tout un univers géométrique végétal et historié, taillé dans la pierre ou peint de couleurs vives. Ce décor fit l’objet des mêmes soins (qualité des matériaux employés, maitrise technique incontestable, verve et fantaisie décoratives) que ceux portés à l’architecture. Mais à l’instar du mobilier qui fut pillé et dispersé, les décors sculptés et peints furent presque totalement anéantis par le travail des démolisseurs, à la fin du XVIIIème siècle. Quelques éléments majeurs ont par bonheur, et souvent au gré du hasard, survécu à ce naufrage. Au premier rang d’entre eux figure l’ensemble des huit chapiteaux qui ornaient le chœur de l’abbatiale et qui constituent par la qualité plastique et le souffle de leur inspiration l’un des grands chefs-d’œuvre de la sculpture romane.

 

Ces chapiteaux appartiennent aux collections du musée archéologique et sont, depuis quelques décennies, exposées au sein du farinier de l’abbaye. Ils y sont disposés selon un schéma de répartition échafaudé par K. J. Conant. Un seul d’entre eux est exclusivement végétal (de style corinthien). Sur tous les autres, les feuillages composent le cadre ou le fond de chacune des scènes figurant sur les quatre faces. Les deuxième et troisième d’entre eux sont ornés de petits personnages, assez mutilés, sur un fond de feuillages très denses. On y voit un apiculteur qui nettoie sa ruche, un baigneur caché dans les feuilles, un personnage avec un gant (peut-être un lutteur), un personnage dans la position du discobole et un autre tenant un livre. Les quatrième et cinquième chapiteaux présentent respectivement des personnages, vertus théologales et cardinales, dans des hexagones et des mandorles soulignées par des inscription hermétiques car le rapport entre ces dernières et les scènes qu’elles encadrent est en effet difficile à déterminer. Le quatrième chapiteau est orné de trois vertus théologales (la Charité ouvrant un coffret, la Foi s’agenouillant avec humilité pour recevoir l’hostie, l’Espérance tenant un sceptre ou un bâton fleuri) et d’une vertu cardinale (la Justice écartant les bras pour tenir les plateaux de la balance). D'autres érudits identifient ces figures comme quatre des sept arts libéraux. Le cinquième chapiteau porte, quant à lui, les figures de la Prudence revêtue d’une cotte de maille et tenant un étendard (certains, comme Emile Mâle, l'identaifient comme la Force ou la Rhétorique), d’une jeune femme semblant s’adresser à quelqu’un, d’une autre jeune femme tenant un livre sur sa poitrine et enfin d’une dernière penchée sur une gerbe. Le sixième chapiteau ne soulève aucun problème d’interprétation avec des représentations des quatre fleuves du Paradis : le Phison, le Gehon, le Tigre et l’Euphrate avec le pommier, le figuier, l’amandier et la vigne... Les deux derniers représentent, à travers des figures de musiciens ou de danseurs, les tons du plain-chant, c’est-à-dire de la musique liturgique vocale et monodique très en vogue à cette époque. Les quatre premiers tons de la musique sont figurés sur le septième chapiteau avec un jeune homme jouant du luth, un personnage dansant et tenant une cymbale, un joueur de cithare et enfin un joueur de clochette. Le dernier et huitième chapiteau représente les derniers tons avec une jeune femme qui saute, un joueur de monocorde (sorte de guitare), un joueur de trompette, et un musicien dont l’instrument a disparu. Il semble qu’il y ait des inexactitudes dans la manière dont les protagonistes tiennent ou utilisent leurs instruments.

 

Nous voyons apparaître ici un artiste génial qui maîtrise parfaitement l’acanthe et le nu, inspiré de l’Antiquité, et que d’aucuns ont baptisé le Maître de Cluny. Le mouvement des étoffes est une des caractéristiques majeures de son style, qui perdurera dans la sculpture romane bourguignonne. Pleines de vie, bouillonnantes, ces étoffes semblent animées par des courants d’air qui font retrousser les tuniques de manière très gracieuse à leur base, tandis qu’elles sont collées sur les corps dont elles laissent deviner les formes. Ces diverses figures ont en commun la souplesse des corps animés de gestes harmonieux (tels ceux des danseurs ou musiciens) et la variété des attitudes mouvementées (têtes inclinées, corps penchés, pas de danse…) qui, avec une grande hardiesse, nient le cadre architectonique rigide de la corbeille. Cette élégance des attitudes et cette audace de la composition furent parfois copiées avec maladresse, comme à Vezelay notamment. De même, les visages très typés (mâchoire saillantes, menton dessiné, bouche petite aux lèvres serrées, yeux marqués d’un trou de trépan) furent repris dans d’autres figures de Cluny III, mais avec une gaucherie qui indique d’autres mains.

 

(extrait de : www.narthex.fr/blogs/abbaye-de-cluny-910-2010/les-sculptu...

Abbatiale romane Cluny III ; commune de Cluny, Saône-et-Loire 71, Bourgogne, France

 

Cluny III fut la troisième abbatiale de l'abbaye de Cluny, construite en 1085, sous l'abbatiat d'Hugues de Semur. C'est alors un bâtiment d'une grandeur exceptionnelle, avec ses 187 m de longueur pour une largeur de 90 m au niveau du transept. L'édifice est le plus grand de la chrétienté, après Saint-Pierre de Rome, construite 5 siècles plus tard.

 

L'édifice ne survit pas à la Révolution française. En 1798, le terrain est vendu en lots, les propriétaires pouvant ainsi bénéficier facilement de pierres taillées. De Cluny III ne subsistent que les bras sud du grand et du petit transept, ainsi que le clocher de l'Eau bénite, qui coiffe le croisillon sud du grand transept. On peut voir aussi les restes des tours des Barabans, qui encadraient le portail, et les parties basses de l'avant-nef. Tout cela représente moins de 10 % de la surface d'origine de Cluny III.

 

L'édifice d'art roman doit beaucoup aux architectes Gauzon et Hézelon de Liège. Le plan fait état d'un édifice impressionnant, de 190 mètres de long, un déambulatoire orné de cinq chapelles rayonnantes, un double transept de 59 et 73 mètres comportant des absidioles sur les façades orientales, achevés en 1100. La nef est aussi grande que le grand transept, avec onze travées, et succède à un narthex (ou avant-nef, ou encore galilée) de cinq travées, ce qui prendra 12 ans à construire (1107-1115) et 6 ans à voûter. Les deux tours carrées des Barabans, hautes de 50 mètres, en gardent l'entrée. Mais c'est la hauteur qui constitue l'élément le plus impressionnant. La nef est en effet élargie par des collatéraux doubles, mais sa voûte s'élève à 30 mètres sur trois niveaux. Sa voûte brisée est soutenue par des arcs doubleaux, et des contreforts évidés. La croisée du grand transept est surmontée d'une coupole de 40 mètres de haut, surmontée d'une tour carrée, accompagnée de deux tours sur les côtés, à couvrement octogonal. De même, la croisée du petit transept est ornée d'un clocher d'un couvrement identique. Toutes les dimensions de l'abbatiale sont des multiples d’un module de base de cent pieds supposés romains et sont toutes des multiples de sept.

 

(extrait de : fr.wikipedia.org/wiki/Cluny_III)

 

La porte monumentale

... Sensiblement contemporaine de la grande église, soit de l'apogée roman (v. 1100), elle est à double percée jumelle, selon le modèle des portes romaines. A travers elle se profile le clocher octogonal de l'Eau bénite, flanqué de sa tourelle d'escalier carrée, dite tour de l'Horloge. A gauche, les deux palais abbatiaux : le premier, édifié par les soins de l'abbé Jean de Bourbon (xve siècle), abrite le musée municipal ou musée Ochier. Le second, bâti par ses successeurs Jacques d'Amboise (1485-1510) et Geoffroy d'Amboise (1510-1518). sert d'hôtel de ville; un agréable jardin public l'entoure, donnant vue sur les monts du Maçonnais qui forment la toile de fond inséparable du paysage clunisien.

 

Façade du narthex et perspective de l'église

Par la rue Kenneth Conant, qui descend en pente assez forte le long de la terrasse du musée, l'on accède à l'ancienne façade du narthex. Il n'en subsiste plus que l'arrachement Nord du portail flamboyant, et les soubassements massifs des deux tours carrées, appelées les Barabans (aucune étymologie valable n'a été proposée de ce vocable bizarre). De là, le regard mesure à travers le vide les dimensions colos­sales de l'église disparue. Le croisillon Sud du grand transept, seul debout, marque à peu près les deux tiers de la longueur totale, et l'imagination reconstitue l'extrémité du chevet au niveau des hauts arbres qui, derrière, barrent l'horizon. A droite, et en contrebas, le mur méridional du narthex est entièrement déblayé jusqu'à sa rencontre avec la façade de l'église proprement dite, dont subsistent seules lesfondations; il est bâti de bel appareil régulier, scandé de pilastres auxquels sont adossées des demi-colonnes à la section légèrement outre­passée.

 

Le clocher de l'Eau bénite

Irrésistiblement, l'attention se fixe sur la silhouette, fameuse dans le monde entier, du grand clocher de l'Eau bénite, accosté de la tour de l'Horloge en une composition magni­fiquement agencée. Il s'enlève sur un socle puissant, épaulé à ses extrémités par deux contreforts à ressauts. C'est une tour de deux étages octogonaux richement ajourés et décorés : à l'étage inférieur, une baie encadrée de deux arcatures aveugles, toutes trois en plein cintre; les archivoltes sont découpées de motifs d'enroulements ou de copeaux, tels qu'il s'en voit au triforium de la nef mutilée de l'église de La Charité-sur-Loire. Au-dessus, deux fenê­tres jumelles par face sont pareillement enca­drées d'arcs aveugles, sous un motif de festons lombards très restaurés...

 

Le grand transept

La vision est stupéfiante. Le touriste le plus blasé, le visiteur le mieux prévenu, ne peuvent rester indifférents à ce moignon d'église que semble aspirer une vertigineuse tension. La mutilation même de l'édifice,brutalement coupé, au Nord, par un mur de mauvais appareil, ajoute encore à sa concentration et à son élan, captive le regard qui en saisit d'emblée la structure, la forme, les articulations essentielles. Deux travées, voûtées en berceau brisé, enca­drent la coupole octogonale sur trompes qui porte le clocher de l'Eau bénite, et dont la hauteur, inouïe à l'époque romane, atteint 32 mètres 20. La première, plus basse, constitue l'extrémité du croisillon, et assure un office de butée ou de tas de charge. Elle ne présente pas l'élévation traditionnelle du système clunisien, qui est à triple étage. Celle-ci ne se développe en effet qu'à la seconde travée, au-delà de la coupole. Là se superposent en une ascension magnifiquement rythmée les arcades qui, du transept, donnaient accès au bas-côté extrême, puis un reposant espace de mur nu, et les deux étages supérieurs enfin : placage d'une triple arcature en plein cintre que séparent des pilastres, et, selon une com­position rigoureusement identique, trois hautes baies, encadrées d'archivoltes elles-mêmes en plein cintre.

La décoration sculptée qui accompagne, souligne et ponctue ce schéma structural n'offre pas une moindre maîtrise : bandeaux chargés de petits disques; arcatures du faux triforium ornées, elles, de disques en creux auxquels on assigne parfois une influence musulmane; chapiteaux de feuillages aux mode­lés accomplis, ou de motifs animaux décoratifs... A l'Est s'ouvrent deux chapelles accolées. Celle de la première travée n'est que l'une des absidioles semi-circulaires du plan primitif, qui en avait prévu deux sur chacun des croisillons du grand transept. La seconde, pourvue à droite d'une petite tourelle d'escalier à vis, fut édifiée par l'abbé Pierre de Chastellux (1322-1344), sous le vocable de saint Martial; elle se compose de deux travées, avec un chevet à cinq pans et de délicates voûtes d'ogives. En face de l'absidiole romane, une petite porte donne accès à la tour de l'Horloge, qui n'est pas normalement ouverte au public. Au haut de l'escalier, une chapelle romane est dédiée à l'archange saint Michel...

 

Le transept oriental

Il subsiste moins encore du petit transept, qui s'étendait à l'Est du premier : un reste de mur, une absidiole semi-circulaire à colonnes-contreforts, et la chapelle flamboyante de Bourbon, magnifique ouvrage de gothique tardif, décoré sans excès, et primitivement rehaussé, à l'intérieur, de quinze grandes statues en ronde bosse, qui, toutes, ont disparu. Il n'en demeure que les socles, eux-mêmes sculp­tés de bustes proéminents de prophètes de l'Ancien Testament, d'une force et d'un relief saisissants.

 

Les grands chapiteaux du farinier

... [L]e bâtiment hors œuvre du grand « farinier » des moines, dissimulé par un bosquet de verdure, a recueilli les collections lapidaires de l'abbaye et de la ville : au rez-de-chaussée, belle salle voûtée d'ogives sur rangée de colonnes ... L'étage supérieur, dont la charpente en carène est un très remarquable ouvrage de menuiserie gothique (le farinier fut construit par les soins de l'abbé Yves Ier, 1257-1275), abrite les chapiteaux sculptés du chœur de la grande église... Les grands chapiteaux, sauvés du désastre où avait sombré le chef-d'œuvre de l'abbé Hugues, ont été transférés du musée municipal ... et bénéficient en ce lieu d'un cadre plus majestueux et de plus vaste déve­loppement. Ils ont été disposés sur un bahut semi-circulaire qui prétend suggérer, mais avec des dimensions bien moindres, le rond-point du sanctuaire qu'ils délimitaient jadis. Au centre de l'hémicycle ont été installées une table d'autel roman aux bords festonnés, et l'urne gravée de la croix, qui aurait, selon la tradition, contenu le cœur de saint Hugues...

 

(extrait de : Bourgogne romane ; Raymond Oursel, Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des Temps, 1974 (7.éd.) pp. 95-140)

 

La troisième église abbatiale de Cluny était ornée, à l’intérieur, de tout un univers géométrique végétal et historié, taillé dans la pierre ou peint de couleurs vives. Ce décor fit l’objet des mêmes soins (qualité des matériaux employés, maitrise technique incontestable, verve et fantaisie décoratives) que ceux portés à l’architecture. Mais à l’instar du mobilier qui fut pillé et dispersé, les décors sculptés et peints furent presque totalement anéantis par le travail des démolisseurs, à la fin du XVIIIème siècle. Quelques éléments majeurs ont par bonheur, et souvent au gré du hasard, survécu à ce naufrage. Au premier rang d’entre eux figure l’ensemble des huit chapiteaux qui ornaient le chœur de l’abbatiale et qui constituent par la qualité plastique et le souffle de leur inspiration l’un des grands chefs-d’œuvre de la sculpture romane.

 

Ces chapiteaux appartiennent aux collections du musée archéologique et sont, depuis quelques décennies, exposées au sein du farinier de l’abbaye. Ils y sont disposés selon un schéma de répartition échafaudé par K. J. Conant. Un seul d’entre eux est exclusivement végétal (de style corinthien). Sur tous les autres, les feuillages composent le cadre ou le fond de chacune des scènes figurant sur les quatre faces. Les deuxième et troisième d’entre eux sont ornés de petits personnages, assez mutilés, sur un fond de feuillages très denses. On y voit un apiculteur qui nettoie sa ruche, un baigneur caché dans les feuilles, un personnage avec un gant (peut-être un lutteur), un personnage dans la position du discobole et un autre tenant un livre. Les quatrième et cinquième chapiteaux présentent respectivement des personnages, vertus théologales et cardinales, dans des hexagones et des mandorles soulignées par des inscription hermétiques car le rapport entre ces dernières et les scènes qu’elles encadrent est en effet difficile à déterminer. Le quatrième chapiteau est orné de trois vertus théologales (la Charité ouvrant un coffret, la Foi s’agenouillant avec humilité pour recevoir l’hostie, l’Espérance tenant un sceptre ou un bâton fleuri) et d’une vertu cardinale (la Justice écartant les bras pour tenir les plateaux de la balance). D'autres érudits identifient ces figures comme quatre des sept arts libéraux. Le cinquième chapiteau porte, quant à lui, les figures de la Prudence revêtue d’une cotte de maille et tenant un étendard (certains, comme Emile Mâle, l'identaifient comme la Force ou la Rhétorique), d’une jeune femme semblant s’adresser à quelqu’un, d’une autre jeune femme tenant un livre sur sa poitrine et enfin d’une dernière penchée sur une gerbe. Le sixième chapiteau ne soulève aucun problème d’interprétation avec des représentations des quatre fleuves du Paradis : le Phison, le Gehon, le Tigre et l’Euphrate avec le pommier, le figuier, l’amandier et la vigne... Les deux derniers représentent, à travers des figures de musiciens ou de danseurs, les tons du plain-chant, c’est-à-dire de la musique liturgique vocale et monodique très en vogue à cette époque. Les quatre premiers tons de la musique sont figurés sur le septième chapiteau avec un jeune homme jouant du luth, un personnage dansant et tenant une cymbale, un joueur de cithare et enfin un joueur de clochette. Le dernier et huitième chapiteau représente les derniers tons avec une jeune femme qui saute, un joueur de monocorde (sorte de guitare), un joueur de trompette, et un musicien dont l’instrument a disparu. Il semble qu’il y ait des inexactitudes dans la manière dont les protagonistes tiennent ou utilisent leurs instruments.

 

Nous voyons apparaître ici un artiste génial qui maîtrise parfaitement l’acanthe et le nu, inspiré de l’Antiquité, et que d’aucuns ont baptisé le Maître de Cluny. Le mouvement des étoffes est une des caractéristiques majeures de son style, qui perdurera dans la sculpture romane bourguignonne. Pleines de vie, bouillonnantes, ces étoffes semblent animées par des courants d’air qui font retrousser les tuniques de manière très gracieuse à leur base, tandis qu’elles sont collées sur les corps dont elles laissent deviner les formes. Ces diverses figures ont en commun la souplesse des corps animés de gestes harmonieux (tels ceux des danseurs ou musiciens) et la variété des attitudes mouvementées (têtes inclinées, corps penchés, pas de danse…) qui, avec une grande hardiesse, nient le cadre architectonique rigide de la corbeille. Cette élégance des attitudes et cette audace de la composition furent parfois copiées avec maladresse, comme à Vezelay notamment. De même, les visages très typés (mâchoire saillantes, menton dessiné, bouche petite aux lèvres serrées, yeux marqués d’un trou de trépan) furent repris dans d’autres figures de Cluny III, mais avec une gaucherie qui indique d’autres mains.

 

(extrait de : www.narthex.fr/blogs/abbaye-de-cluny-910-2010/les-sculptu...

Le grand orgue fut construit par François-Henri Clicquot entre 1776 et 1781 derrière un buffet très original de style Louis XVI dessiné par l'architecte Jean-François-Thérèse Chalgrin, avec des sculptures de Clodion (figures) et Duret (sculpture d'ornement).

Le buffet d'orgue (et son décor) fait l’objet d’un classement au titre objet des monuments historiques depuis le 20 février 1905. La partie instrumentale de l'orgue fait l’objet d’un classement au titre objet des monuments historiques depuis le 11 septembre 1978.

L'instrument fut restauré et notablement agrandi par Aristide Cavaillé-Coll en 1862. Il s'agit du plus grand instrument signé par Cavaillé-Coll.

Composition

5 claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes. Transmission mécanique des notes assistée par 7 machines Barker.

 

L'orgue de Saint-Sulpice compte parmi les plus grands instruments en France (102 jeux).

Des organistes prestigieux s'y sont succédé, notamment Charles-Marie Widor de 1870 à 1933 et Marcel Dupré, qui lui succéda de 1934 à 1971. Daniel Roth en est le titulaire depuis 1985.

De nombreux enregistrements sonores ont été réalisés sur cet instrument. On peut par ailleurs y assister à une audition tous les dimanches matins vers 11 h 30.

(Wikipedia)

L’ensemble commémoratif Pahlavan Mahmoud fut bâti autour de la sépulture du grand poète et éclaireur, soufi et philosophe Pahlavan Mahmoud (1247-1326). Celui-ci, fourreur de son état, était aussi un lutteur hors pair et un grand guerrier. Il est considéré comme le saint patron de la ville.

 

The Pahlavan Mahmud Memorial Complex was built around the tomb of the great poet, enlightener, Sufi, and philosopher Pahlavan Mahmud (1247–1326). A furrier by trade, he was also an outstanding wrestler and a great warrior. He is considered the city's patron saint.

Cathédrale de l'Incarnation (Grenade)

 

source WIKIPEDIA

 

La cathédrale de l'Incarnation de Grenade est un édifice de la Renaissance, bâti à partir du xvie siècle dans la ville espagnole de Grenade, en Andalousie. Cette cathédrale, considérée comme la toute première église construite en style Renaissance en Espagne1, fut envisagée dès le règne des Rois catholiques, et sa construction fut commencée sous Charles Ier, pour s’achever en 1704, sous le règne de Philippe V.

 

Dédiée au mystère de l'Incarnation, elle est le siège de la province ecclésiastique de Grenade, dont l'archevêque étend son autorité sur les diocèses d'Almería, Carthagène, Guadix, Jaén et Malaga. La cathédrale est classée Monument national depuis 1929.

 

Suite à la reconquête de la ville en 1492, les Rois Catholiques envisagent la construction d'une cathédrale sur le site de l'ancienne grande mosquée nasride de Grenade. Dès le 21 mai 1492 est fondée l'église cathédrale de Grenade, siège du nouveau diocèse. En 1505, la construction est projetée, et sa conception est confiée à Juan Gil de Hontañón et à Enrique Egas, qui travaillent déjà sur la Chapelle royale de la ville. Les travaux commencent en 1518. Les deux architectes prévoient la construction d'un édifice gothique, sur le modèle de la Cathédrale de Tolède, comme cela est encore le cas en de nombreux endroits d'Espagne (Ségovie, Salamanque...). Leur projet est néanmoins abandonné en 1523, peu après le début du chantier.

 

On adopte alors les plans de l'architecte Diego de Siloé, qui travaille déjà sur le monastère de San Jerónimo à Grenade4. Diego de Siloé prévoit de reprendre les bases du dessein antérieur, et d'élever à parptir de celui-ci un édifice pleinement renaissance. Il va mener les travaux de 1528 jusqu'à sa mort, en 1563. Divers architectes se succèdent pour diriger le chantier, selon les plans maniéristes élaborés par leur prédécesseur : Juan de Maeda, Alonso Cano et Teodoro Ardemans.

 

En 1590, une première modification importante du plan initial intervient. En raison des fondations trop fragiles, le projet d'élever deux hautes tours de 80 mètres pour encadrer la façade, est abandonné en 1590 sur ordre de Philippe II. Seule une tour a été bâtie ; elle est arasée, sa hauteur se limitant à 51 mètres. En 1665, Alonso Cano parvient à convaincre le chapitre de modifier le projet initial. La construction prend alors une allure plus baroque. Suite au décès de Cano en 1667, la direction du chantier est confiée à Melchior de Aguirre, qui achève l’œuvre en juillet 1703.

 

La cathédrale de Grenade prend place au cœur du centre historique de la ville, entre la Gran vía Colón et la Calle Reyes Católicos. Entourée par des édifices d'importance comme la Chapelle royale (Capilla Real), la bourse de commerce (Lonja) ou l'ancien marché de la soie (Alcaicería), elle trône sur la place de las Pasiegas, qui offre bien peu de recul pour contempler la grandiose façade de l'édifice. Diego de Siloé a conçu un vaste édifice de 115 mètres sur 67, qui constitue : « "(…)un ensemble alliant pureté, élégance des formes, et blancheur immaculée de la pierre." »

 

Le monument représente un des sommets de l'architecture de la Renaissance en Espagne, tout en intégrant des éléments décoratifs puisés dans l'art gothique (plan et voûtes) et l'art baroque (façade), témoignant de la longueur du chantier, qui s'est étalé sur près de deux-cents ans. Son influence fut très importante dans les constructions de ce type postérieures en Andalousie.

 

ENGLISH

 

Granada Cathedral

 

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The cathedral of Granada.

Granada Cathedral, or the Cathedral of the Incarnation (Spanish: Catedral de Granada, Catedral de la Anunciación) is the cathedral in the city of Granada, capital of the province of the same name in the Autonomous Region of Andalusia, Spain. The cathedral is the seat of the Archdiocese of Granada.

 

Unlike most cathedrals in Spain, construction of this cathedral had to await the acquisition of the Nasrid kingdom of Granada from its Muslim rulers in 1492; while its very early plans had Gothic designs, such as are evident in the Royal Chapel of Granada by Enrique Egas, the construction of the church in the main occurred at a time when Spanish Renaissance designs were supplanting the Gothic regnant in Spanish architecture of prior centuries. Foundations for the church were laid by the architect Egas starting from 1518 to 1523 atop the site of the city's main mosque; by 1529, Egas was replaced by Diego de Siloé who labored for nearly four decades on the structure from ground to cornice, planning the triforium and five naves instead of the usual three. Most unusually, he created a circular capilla mayor rather than a semicircular apse, perhaps inspired by Italian ideas for circular 'perfect buildings' (e.g. in Alberti's works). Within its structure the cathedral combines other orders of architecture. It took 181 years for the cathedral to be built.

 

Subsequent architects included Juan de Maena (1563-1571), followed by Juan de Orea (1571-1590), and Ambrosio de Vico (1590-?). In 1667 Alonso Cano, working with Gaspar de la Peña, altered the initial plan for the main façade, introducing Baroque elements. The magnificence of the building would be even greater, if the two large 81 meter towers foreseen in the plans had been built; however the project remained incomplete for various reasons, among them, financial.

 

The Cathedral had been intended to become the royal mausoleum by Charles I of Spain of Spain, but Philip II of Spain moved the site for his father and subsequent kings to El Escorial outside of Madrid.

 

The main chapel contains two kneeling effigies of the Catholic King and Queen, Isabel and Ferdinand by Pedro de Mena y Medrano. The busts of Adam and Eve were made by Alonso Cano. The Chapel of the Trinity has a marvelous retablo with paintings by El Greco, Jusepe de Ribera and Alonso Cano.

 

ESPANOL

 

La Santa Iglesia Catedral Metropolitana de la Anunciación de Granada es un templo católico de la ciudad española de Granada, comunidad autónoma de Andalucía, sede de la archidiócesis de la ciudad. El templo es una de las obras cumbres del Renacimiento español.

 

Nave central, capilla mayor y bóvedas de la catedral de Granada.

Durante el renacimiento, el Reino de Granada, al igual que Galicia, conformó un centro artístico independiente del estilo predominante en el resto de la península, el herrerianismo.

 

Con el reinado de Carlos I de España se llevarán a cabo numerosas construcciones en la ciudad de Granada, dada la intención del monarca en convertir a la urbe en el modelo de ciudad del siglo XVI. Así la construcción de la catedral de Granada será coetánea a las de el palacio cristiano de la Alhambra, la Universidad y la chancillería (actual sede del Tribunal Superior de Justicia de Andalucía - TSJA).

 

Columnas y bóvedas de la catedral de Granada.

El primer proyecto fue encomendado en 1506 a Enrique Egas que concibió un templo de estilo gótico, tomando como modelo la Catedral de Toledo. Las obras comenzaron, bajo la dirección del propio Egas, con la colocación solemne de la primera piedra el 25 de marzo de 1523. Sin embargo, fue Diego de Siloé quien, en 1529, se encargó de las obras, que se concluirán en 1563, presentando un nuevo proyecto mucho más ambicioso. El autor trazó las líneas renacentistas de todo el edificio sobre los cimientos góticos, con girola y cinco naves en lugar de las tres habituales, combinando en su estructura elementos de otros órdenes arquitectónicos.

 

Con la llegada de la política centralista de Felipe II y, especialmente, con la expulsión de los moriscos de 1609, la región perdió gran parte de su fuerza económica y quedó relegada frente a otros centros locales. Sin embargo, sí se continuó desarrollando proyectos artísticos de importancia. Es el caso de la reforma de la fachada principal emprendida por Alonso Cano (1601 – 1667) en 1664 en la que se introdujeron elementos barrocos.

 

La magnificencia del proyecto hubiese sido aún mayor si se hubieran erigido las dos grandes torres de ochenta y un metros de altura previstas en los planos. El proyecto no fue terminado por diversos problemas, entre ellos la muerte de Alonso Cano en 1667, y otros económicos, por lo que finalmente, en 1684, la Catedral quedó con una torre, formada solo por tres cuerpos en lugar de los seis previstos y con un total de cincuenta y siete metros de altura.

 

Interior de la catedral de Granada antes de que se suprimiera el coro. Fotografía de J. Laurent, ca. 1881.

En 1706 Francisco de Hurtado Izquierdo y posteriormente su colaborador José Bada construyeron el actual sagrario de la catedral. En él, el autor rompió su tendencia rococó, respetando la sobriedad de líneas y la estructura clásica del resto del conjunto.

 

La catedral de Granada es de planta rectangular debido a que sus cinco naves cubren por completo el crucero, que no llega a destacar sobre la planta. Las cinco naves están escalonadas en alturas, siendo mayor la central. En los pies de la catedral, se sitúan las dos torres, siendo la del lado izquierdo, llamada torre de san Miguel, un contrafuerte que sustituyó a la torre prevista en ese lado.

 

La capilla mayor está compuesta por una serie de columnas corintias sobre cuyo capitel se encuentra el entablamento y sobre éste, la bóveda, que alberga, al igual que los espacios inferiores sobre las columnas, una serie de ventanales con delicadas vidrieras.

 

La fachada está constituida por una estructura encuadrada en forma de arco del triunfo con portadas y lienzos de empotrados. Está formada por tres ejes coronados por arcos de medio punto sostenidos sobre pilastras, de forma similar a San Andrés de Mantua de Leon Battista Alberti. Las pilastras no tienen capiteles sino resaltes esculpidos en la pared, así como medallones de mármol adosados. Encima de la puerta principal se ubica un tondo en mármol de José Risueño sobre la Anunciación. Destaca también la presencia en la parte superior de un jarrón con azucenas, aludiendo al carácter virginal y puro de la madre de Dios.

 

El sagrario, elevado entre 1706 y 1759, sigue las proporciones clásicas del conjunto, manteniendo las columnas múltiples del crucero las formas del orden compuesto de Siloé.

Abbatiale romane Saint-Savin ; commune de Saint-Savin-sur-Gartempe, Vienne 86, Poitou-Charentes, France

 

L’abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe est située à Saint-Savin dans le département de la Vienne. Elle est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO car elle abrite un très bel ensemble de peintures murales romanes très complet, bien conservé et unique en Europe.

 

L'église abbatiale : L'abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe fait partie de la maturité dans l'architecture romane. Elle fut fondée pour les saints Savin et Cyprien dont on ignore beaucoup de choses encore aujourd'hui. Au XIe siècle est créé un ouvrage : La Passion de saint Savin et saint Cyprien (tenant du genre épique). Cette église est connue pour ses peintures murales mais elle est aussi importante d'un point de vue architectural avec une nef visant à la magnificence. Elle crée une symbiose entre architecture et peinture murale.

 

De manière générale la construction est datée du XIe siècle. La crypte est antérieure à la tour. On trouve trois campagnes de constructions :

 

* la première dans la moitié du XIe siècle

* les deux suivantes à la fin du XIe siècle

* Les peintures quant à elles datent de 1100.

 

L’église est bâtie selon un plan en forme de croix latine, ce qui était la règle pour les églises romanes. La croix est tournée vers l’est pour indiquer aux fidèles le levant, la lumière et Jérusalem (ville sainte). Elle frappe par l'ampleur de ses dimensions 76 mètres de longueur totale, 77 mètres de hauteur pour la flèche et 31 mètres de longueur pour le transept. Elle commence à l'ouest avec un clocher porche dans le sens de la nef. Celle-ci est longue et comporte 9 travées. Le transept vient dans la continuité, long et étroit. Le bras sud est plus court que le bras nord car les bâtiments monastiques y étaient accolés. Des chapelles orientées sont jointes sur chacun des bras. La croisée du transept est supportée par quatre massifs importants qui bouchent le déambulatoire du chevet. Le plan de l'abside est dicté par le plan des deux cryptes, l'une sous l'abside, l'autre sous le déambulatoire. Le chœur présente un déambulatoire étroit avec cinq chapelles rayonnantes. Il est réduit par la mise en place d'un escalier. On trouve 10 colonnes dans le pourtour du chœur et de l'abside, correspondant aux 11 travées. L'intérieur est orné de peintures murales datant des XIIe et XIIIe siècles qui font la célébrité du lieu. Elles ont été peintes directement sur les murs par un procédé intermédiaire entre la fresque et la détrempe. Les couleurs employées sont peu nombreuses, ocre jaune, ocre rouge et le vert, mélangées au blanc et au noir (et peu de bleu dont les pigment était très coûteux à l'époque).

 

Le porche : Les peintures ont été soumises aux intempéries et sont partiellement détruites, on peut quand même y admirer un Christ en gloire, et des épisodes de l'Apocalypse : Combat de l'Archange et de la Bête, le Fléau des sauterelles … On trouve une anomalie, un désaxement, car le porche n'est pas perpendiculaire au transept. En effet il restait l'ancienne nef carolingienne entre deux et donc une impossibilité à l'époque d'évaluer les distances et l'axe de construction. Le rez-de-chaussée est un narthex bas, non ajouré abritant un escalier. Il est couvert d'une voûte en berceau plein cintre doublé par deux grands arcs doublots. L'étage est une salle qui fait le double de la hauteur du rez-de-chaussé. Cette salle présente la même couverture en voûte. Une grande fenêtre ouvre sur la nef.

 

La nef : C’est la pièce maîtresse de cet ensemble, elle mesure 42 mètres de long sur 17 mètres de large et 17 mètres de hauteur, elle est le lieu de rassemblement des fidèles. À l'origine, la nef était prévue voûtée. Cependant la technique de construction est moins soignée que pour le chevet. Elle est en contrebas par rapport au narthex. La sol va en s'inclinant, donc impression d'élévation jusqu'au chœur.

 

La nef se caractérise par ses colonnes d'une hauteur de 15 m. Elles montent jusqu'à la voûte et la supporte directement. Il manque le second niveau de fenêtres hautes. Le vaisseau central n'est pas éclairé directement mais indirectement par les collatéraux. Ils sont d'ailleurs presque au niveau de la nef. Les colonnes sont peintes dans des tons doux rosés et pastel qui participent à l'ambiance.

 

La voûte du vaisseau central est en berceau central et couvre une superficie de 412 m². Elle est entièrement peinte, épaulée par les voûtes d'arêtes des collatéraux. Ces voûtes reposent à la fois sur les colonnes et les demi colonnes engagées dans le mur.

 

Différence entre les trois première travées et les six suivantes : Elles sont désaxées, les unes dans l'axe du porche, les autres dans l'axe du chevet. On voit la transition avec les piliers qui sont plus importants. Les arcs doubleaux dans les collatéraux indiquent la partie sensible de l'édifice. Les renforts apparaissent au niveau des murs des collatéraux. La première partie est composée de voûte avec des arcs doubleaux renforts alors que la seconde partie est en voûte en berceau plein cintre. Les premiers supports sont des piles composées qui associent quatre colonnes. On ne trouve ensuite que des colonnes cylindriques. On a ensuite une meilleure pénétration de la lumière dans la seconde partie de la nef. On a supprimé les doubleaux pour permettre de mieux voir les peintures. On trouve aussi une différence de chapiteaux: dans la première partie ils sont simples à corbeilles lisses tandis que dans la seconde partie ils sont compliqués et présentent des motifs végétaux.

 

La voûte est décorée de peintures dont les personnages mesurent près de 2 mètres. Les peintures murales représentent des scènes de la Genèse et de l'Exode. Elle se lisent comme un grand livre. Elle est divisée dans sa longueur par une grande frise, deux registres se déploient de chaque côté de cette frise. On peut y voir des scènes évoquant la Création celles des astres, puis celle des hommes, puis le Péché originel. D'autres scènes évoquent l'Histoire de Caïn et d'Abel. Puis on reconnaît Enoch les bras vers le ciel évoquant Dieu, Dieu annonçant le déluge à Noé et l'invitant à construire l'Arche.

 

L'Arche de Noé est une des scènes les plus fameuses de cet ensemble, Elle a une allure de drakkar, sans rames, ni voiles. À la sortie de l'Arche, Dieu bénit la famille de Noé, d'autres peintures représentent la vigne, le vin et l'ivresse de Noé.

 

Une autre scène raconte la construction de la tour de Babel, puis la vocation d'Abraham, et la séparation d'Abraham et de Loth.

 

Joseph est aussi représenté mais il ne s'agit pas du père du Christ mais de l'arrière-petit-fils d'Abraham, vendu par ses frères.

 

D'autres scènes évoquent l'histoire de Moïse et du peuple hébreu : La Traversée de la mer Rouge, Le Peuple hébreu béni par Dieu après la traversée, Moïse recevant de Dieu les Tables de la Loi. Les chapiteaux de la nef sont tous différents, ils sont aussi peints, ornés de têtes de lion ou de feuilles d'acanthe.

 

Les cryptes, lieu de conservation des reliques des saints Savin et Cyprien, sont aussi ornées de peintures murales qui racontent les vies des deux saints et le récit de leur martyre. Le chœur a été recouvert d’un semis d’étoiles au XIXe siècle, il n’est pas en hémicycle comme à l’accoutumée, mais polygonal. Il est orné de chapelles rayonnantes qui abritent des tables d’autel datant de 1050. Les chapelles du bras nord sont dédiées aux archanges, celles du bras sud aux apôtres. Du nord au sud dans les absidioles, les chapelles sont dédiées aux vierges, aux martyrs, à saint Marin.

 

Le chevet : On trouve un transept étroit avec une croisée couverte par une charpente. Le chœur est surélevé d'un mètre car on trouve une crypte en dessous. Il présente plusieurs niveaux :

 

* des colonnes à chapiteaux supportant des arcs étroits

* des fenêtres dont une partie a été murée. Elles permettent un éclairage direct de l'abside

 

Le déambulatoire est étroit avec une voûte à pénétration divisée en 11 travées.

 

Les cryptes : L'une est plus profonde sous la chapelle d'axe pour saint Martin. Elle a une courte nef voûtée en berceau. La seconde crypte est située sous l'abside et couverte de peintures pour les saints Savin et Cyprien. Elles sont abritées par une voûte en berceau surbaissée. Au fond on trouve une niche contenant un autel, une ouverture à l'est communiquant avec le déambulatoire. Toutes les reliques ont disparu.

 

(extrait de : fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Saint-Savin-sur-Gartempe)

 

Pour une description plus détaillée : "Haut-Poitou roman" ; Raymond Oursel ; Coll. Nuit des Temps, Ed. du Zodiaque, pp. 116-133 ET Guide visite "L'abbaye de Saint-Savin (www.abbaye-saint-savin.com)

Eglise romane Sant-Climent ; commune de Taüll, comarque de l'Alta Ribagorça, province de Lleida (Lérida), Catalogne, Espagne

 

Elle fut consacrée le 10 décembre 1123 et correspond au type basilical parfait, avec ses trois nefs à toiture de bois, séparées par des colonnes et terminées par trois absides. Les nefs convergent légèrement vers le chevet, divisées par des colonnes qui soutiennent les quatre arcades semi-circulaires. La structure rustique des murs en blocs non polis, l'absence absolue de fenêtres dans ceux-ci, le fait qu'il n'y ait pas d'autres ouvertures que la porte méridionale en arc en douelles, en plus d'une autre porte, postérieure, sur le mur occidental, et de celle qui communique avec le clocher, tout cela - la simplicité même - est aussi inexpressif qu'un hangar de montagne au toit d'ardoise à deux versants. Quelques-unes des colonnes cylindriques jaillissent directement du sol. Les autres reposent sur une base lisse. Toutes sont formées non de blocs monolithes mais de petites pierres, et s'ornent dans leur partie supérieure d'un petit collier en dents d'engrenage, élément décoratif propre aux frises et aux archivoltes. Ces colonnes n'ont pas de chapiteaux et sont sur­montées de simples tailloirs aux angles infé­rieurs arrondis qui leur permettent de s'emboî­ter dans la colonne et de donner naissance aux arcs. Sur ces derniers s'élève le mur, d'une hauteur suffisante pour recevoir les deux ver­sants de la couverture. La méthode employée pour la construction de cette couverture est des plus primitives et des plus rustiques : les poutres superposées, tendues d'un mur à l'autre, forment l'armature centrale dans laquelle sont distribuées les poutres de soutien de la toiture, selon l'inclinaison des versants.

Le chevet triabsidal est d'une structure différente et plus soignée que celle des nefs. Il forme contraste avec celles-ci par ses voûtes, et bien qu'à première vue les murs paraissent identiques par la coupe et la taille des pierres, dans les éléments constituant les arcatures et les fenêtres du chevet prédomine un travail plus fignolé. A l'intérieur les absidioles lisses se développent derrière l'arc qui perfore le mur. L'abside centrale, par contre, est précé­dée d'un court espace, sorte de prolongation de la nef, plus basse que celle-ci et possédant sa toiture propre à deux versants. Les absidioles sont décorées à l'extérieur par des groupes de trois arcatures séparés par des demi-colonnes rustiques, alors que sur l'abside les groupes sont de quatre arcatures. Au-dessus s'étend une frise en dents d'engrenage comme les petits colliers des colonnes et des frises qui soulignent chaque étage du clocher. C'est le type lombard caractéristique. Certes il lui manque la spontanéité de ses meilleures œuvres et l'émouvant assemblage des pierres qui caractérise les époques antérieures, mais par contre un grand soin est apporte à la taille des arcs monolithes, de section en double saillie, qui apparaissent aussi dans les rares fenêtres à double ébrasement, situées les unes au fond de chaque abside, les autres au-dessus des absidioles, en plus des œils-de-boeuf cir­culaires placés dans l'abside centrale et au-dessus de celle-ci. Ce sont les uniques ouver­tures destinées à l'éclairage, toutes concentrées au chevet afin que par elles la lumière soit projetée du sanctuaire vers l'intérieur du temple.

La tour carrée du clocher se dresse isolée, près de l'angle du mur du Midi et toute proche des absides. Elle est haute et svelte avec ses cinq étages, le socle de sa base et sa couverture en pyramide. Les quatre étages supé­rieurs émergent au-dessus du niveau de l'église. Sur toutes les faces se répète la structure de chaque étage dont le mur est encadré à chaque angle par un pilier et se termine à la partie supérieure par cinq arcatures qui, dans les trois derniers étages, sont délimitées par des frises en dents d'engrenage. La grada­tion d'ouvertures en arcs jumelés est brisée au troisième étage par des arcs triples, et, sur le socle, par une simple fenêtre. Les fines colonnettes sont surmontées d'un tailloir qui réunit les arcs. Par sa forme et par son expres­sion ce clocher s'éloigne des tours lombardes caractéristiques du XIe siècle, plus massives et plus sévères, et se rapproche de ses contem­poraines italiennes dont elle essaie d'imiter les incrustations de céramique et le coloris des cercles de pierre dans la frise supérieure, ainsi que l'application, sur les arcatures et les dents de scie, de la couleur ocre rouge qui s'harmonise avec la teinte de la terre.

 

Du revêtement polychrome qui décora tout l'intérieur de l'église - abside, murs, colonnes -il ne reste plus que les peintures de l'abside centrale et de l'une des absidioles, conservées au Musée d'Art de Barcelone. La décoration de l'abside est peut-être le sommet de l'art pictural roman tant s'y perçoit le souffle du meilleur artiste passant alors par la Catalogne; ce peintre sut se servir du formulaire byzantin tout en lui conférant une vigueur nouvelle, où éclate sa personnalité marquante. En outre, son instinct réaliste lui a permis de donner vie à ses figures tout en respectant le hiératisme grandiose de l'abstrait. L'hémisphère de l'abside, de 4 m. de diamètre, contient la vision du Pantocrator entouré du tétramorphe. Les parties figuratives se détachent sur un fond divisé en trois bandes allant du bleu clair au gris de plomb en passant par l'ocre. A l'intérieur de l'ellipse irisée entourée de perles, apparaît le Créateur, assis sur une bande transversale déco­rée de feuillage. Ses pieds nus reposent sur une demi-sphère. La figure majestueuse est dressée sur un fond bleuté entre l'Alpha et l'Oméga, suspendus par trois fils, en guise de lampes; elle bénit de la main droite, d'un geste solennel, tandis que, de la gauche, elle soutient sur son genou le livre ouvert où l'on peut lire ego svm lvx mvndi. Les plis réalistes de la tunique grise et du manteau bleuté dans lesquels s'enveloppe le Créateur, trahissent la vitalité de la figure qui se manifeste avec une vigueur extraordinaire dans les détails des pieds et des mains délicatement moulés, et surtout dans l'impressionnante stylisation de la tête, réalisée avec une arabesque aux lignes précises, rehaussée par des glacis qui s'estompent sur le blanc de l'auréole crucifère. Quatre anges présentent les symboles des évangélistes ; deux se trouvent repré­sentés entièrement dans la partie supérieure, l'un faisant allusion à Sanctvs Mathevs, et l'autre portant dans ses mains voilées l'aigle de Sanctvs lohanes ; tous deux ont un mouvement merveilleux : on dirait qu'ils refrènent leur vol impétueux autour de l'apparition. Les deux autres ne sont représentés qu'à mi-corps, dans la zone inférieure, à l'intérieur de cercles. A leurs côtés dans des cercles identiques sont placés le lion de Sanctvs Marchvs Ev et le taureau de Sanctvs Lvchas Ev ; ces cercles évoquent sans doute le tourbillon des roues qui inaugure l'apparition. Deux anges Séraphim complètent cette scène, un à chaque extrémité. Leurs corps sont enveloppés de six ailes recouvertes d'yeux et leurs bras ont une attitude acclamative. La vivacité des figures dans l'enceinte sublime où elles se produisent, contraste avec la zone inférieure où domine le rouge chaud sur un fond bleu. Un portique fantasque de sept arcades surbaissées tracées à vue sur des chapiteaux de feuillage, encadre les figures de la Vierge et de cinq Apôtres, conservées seulement dans leur moitié supé­rieure, de chaque côté de la fenêtre centrale. La forme rigide des silhouettes asservit davan­tage le modelé, et les exagérations de certains détails éloignent les figures de l'intensité si bien réussie dans la zone supérieure. La Sainte Vierge S, Maria avec une toque blanche sur un manteau bleu a une attitude de prière et soulève sur sa main gauche, voilée, le plat d'où jaillissent des flammes lumineuses. Les apôtres ...ornas, S. Bartolomee, S. lachobe, S. Fil..., portent le livre sur la poitrine, avec les mains voilées, et seul S. loanes le soulève de sa main droite en un geste d'ac­clamation.

Sur la clé de l'arc triomphal est représenté l'Agneau à tête nimbée de l'auréole crucifère et pourvue de sept yeux selon la vision apoca­lyptique. Dans la clé de l'autre arc, la main divine bénissante, d'une majestueuse grandeur, émerge du cercle qui l'entoure. Du reste de la décoration de ces arcs, sous une zone compor­tant des indices de figures d'anges, ne sont con­servées que la figure assise du patriarche Jacob et celle de Lazare, étendu devant la porte du mauvais riche et accompagné d'un chien qui lèche ses plaies.

La vigoureuse impétuosité atteinte par le maître de cette œuvre - à qui l'on attribue également la décoration conservée dans une abside de l'ancienne église de Rodes, siège de l'évêque Raymond qui consacra Taüll - trahit le génie d'un artiste très bien formé qui, employant des couleurs pures et dominant profondément son art, sut vitaliser les for­mules iconographiques en usage, sans sortir toutefois des traits conventionnels, mais en leur imprimant un souffle incomparable qui le mène à fuir la symétrie et à préciser ainsi avec plus de force le contenu humain des figurations. L'effet est obtenu par le chromatisme et l'expression intense, capable d'accor­der la vision d'un monde transcendant avec une traduction humanisée et sensible.

Ce peintre est très différent de celui qui continua son œuvre dans le reste de l'église et que l'on ne peut juger d'ailleurs que d'après la partie précédant l'une des absidioles. Le sujet, constitué par six anges sur un fond divisé en zones de différentes couleurs, est bien infé­rieur de par sa qualité artistique et de par son coloris. Les caractéristiques du style de cet artiste apparaissent plus nettement dans la décoration de l'église Santa Maria où se mani­feste la hardiesse de son caractère. Des pein­tures qui revêtirent les murs intérieurs il ne reste que le remarquable fragment provenant de l'une des colonnes où est inscrite la date de la consécration de l'église à la manière lapidaire.

 

(extrait de : Catalogne romane" ; Mgr. Edouard Junyent ; Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des temps, pp.175-185)

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Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

 

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants.""Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar... frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde)."Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

 

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

 

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDPL'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015 www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

 

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM... l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi. www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

www.twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cité #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

 

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants.""Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar... frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde)."Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

 

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

 

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDPL'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015 www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

 

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM... l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi. www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

Cathédrale de l'Incarnation (Grenade)

 

source WIKIPEDIA

 

La cathédrale de l'Incarnation de Grenade est un édifice de la Renaissance, bâti à partir du xvie siècle dans la ville espagnole de Grenade, en Andalousie. Cette cathédrale, considérée comme la toute première église construite en style Renaissance en Espagne1, fut envisagée dès le règne des Rois catholiques, et sa construction fut commencée sous Charles Ier, pour s’achever en 1704, sous le règne de Philippe V.

 

Dédiée au mystère de l'Incarnation, elle est le siège de la province ecclésiastique de Grenade, dont l'archevêque étend son autorité sur les diocèses d'Almería, Carthagène, Guadix, Jaén et Malaga. La cathédrale est classée Monument national depuis 1929.

 

Suite à la reconquête de la ville en 1492, les Rois Catholiques envisagent la construction d'une cathédrale sur le site de l'ancienne grande mosquée nasride de Grenade. Dès le 21 mai 1492 est fondée l'église cathédrale de Grenade, siège du nouveau diocèse. En 1505, la construction est projetée, et sa conception est confiée à Juan Gil de Hontañón et à Enrique Egas, qui travaillent déjà sur la Chapelle royale de la ville. Les travaux commencent en 1518. Les deux architectes prévoient la construction d'un édifice gothique, sur le modèle de la Cathédrale de Tolède, comme cela est encore le cas en de nombreux endroits d'Espagne (Ségovie, Salamanque...). Leur projet est néanmoins abandonné en 1523, peu après le début du chantier.

 

On adopte alors les plans de l'architecte Diego de Siloé, qui travaille déjà sur le monastère de San Jerónimo à Grenade4. Diego de Siloé prévoit de reprendre les bases du dessein antérieur, et d'élever à parptir de celui-ci un édifice pleinement renaissance. Il va mener les travaux de 1528 jusqu'à sa mort, en 1563. Divers architectes se succèdent pour diriger le chantier, selon les plans maniéristes élaborés par leur prédécesseur : Juan de Maeda, Alonso Cano et Teodoro Ardemans.

 

En 1590, une première modification importante du plan initial intervient. En raison des fondations trop fragiles, le projet d'élever deux hautes tours de 80 mètres pour encadrer la façade, est abandonné en 1590 sur ordre de Philippe II. Seule une tour a été bâtie ; elle est arasée, sa hauteur se limitant à 51 mètres. En 1665, Alonso Cano parvient à convaincre le chapitre de modifier le projet initial. La construction prend alors une allure plus baroque. Suite au décès de Cano en 1667, la direction du chantier est confiée à Melchior de Aguirre, qui achève l’œuvre en juillet 1703.

 

La cathédrale de Grenade prend place au cœur du centre historique de la ville, entre la Gran vía Colón et la Calle Reyes Católicos. Entourée par des édifices d'importance comme la Chapelle royale (Capilla Real), la bourse de commerce (Lonja) ou l'ancien marché de la soie (Alcaicería), elle trône sur la place de las Pasiegas, qui offre bien peu de recul pour contempler la grandiose façade de l'édifice. Diego de Siloé a conçu un vaste édifice de 115 mètres sur 67, qui constitue : « "(…)un ensemble alliant pureté, élégance des formes, et blancheur immaculée de la pierre." »

 

Le monument représente un des sommets de l'architecture de la Renaissance en Espagne, tout en intégrant des éléments décoratifs puisés dans l'art gothique (plan et voûtes) et l'art baroque (façade), témoignant de la longueur du chantier, qui s'est étalé sur près de deux-cents ans. Son influence fut très importante dans les constructions de ce type postérieures en Andalousie.

 

ENGLISH

 

Granada Cathedral

 

From Wikipedia, the free encyclopedia

 

The cathedral of Granada.

Granada Cathedral, or the Cathedral of the Incarnation (Spanish: Catedral de Granada, Catedral de la Anunciación) is the cathedral in the city of Granada, capital of the province of the same name in the Autonomous Region of Andalusia, Spain. The cathedral is the seat of the Archdiocese of Granada.

 

Unlike most cathedrals in Spain, construction of this cathedral had to await the acquisition of the Nasrid kingdom of Granada from its Muslim rulers in 1492; while its very early plans had Gothic designs, such as are evident in the Royal Chapel of Granada by Enrique Egas, the construction of the church in the main occurred at a time when Spanish Renaissance designs were supplanting the Gothic regnant in Spanish architecture of prior centuries. Foundations for the church were laid by the architect Egas starting from 1518 to 1523 atop the site of the city's main mosque; by 1529, Egas was replaced by Diego de Siloé who labored for nearly four decades on the structure from ground to cornice, planning the triforium and five naves instead of the usual three. Most unusually, he created a circular capilla mayor rather than a semicircular apse, perhaps inspired by Italian ideas for circular 'perfect buildings' (e.g. in Alberti's works). Within its structure the cathedral combines other orders of architecture. It took 181 years for the cathedral to be built.

 

Subsequent architects included Juan de Maena (1563-1571), followed by Juan de Orea (1571-1590), and Ambrosio de Vico (1590-?). In 1667 Alonso Cano, working with Gaspar de la Peña, altered the initial plan for the main façade, introducing Baroque elements. The magnificence of the building would be even greater, if the two large 81 meter towers foreseen in the plans had been built; however the project remained incomplete for various reasons, among them, financial.

 

The Cathedral had been intended to become the royal mausoleum by Charles I of Spain of Spain, but Philip II of Spain moved the site for his father and subsequent kings to El Escorial outside of Madrid.

 

The main chapel contains two kneeling effigies of the Catholic King and Queen, Isabel and Ferdinand by Pedro de Mena y Medrano. The busts of Adam and Eve were made by Alonso Cano. The Chapel of the Trinity has a marvelous retablo with paintings by El Greco, Jusepe de Ribera and Alonso Cano.

 

ESPANOL

 

La Santa Iglesia Catedral Metropolitana de la Anunciación de Granada es un templo católico de la ciudad española de Granada, comunidad autónoma de Andalucía, sede de la archidiócesis de la ciudad. El templo es una de las obras cumbres del Renacimiento español.

 

Nave central, capilla mayor y bóvedas de la catedral de Granada.

Durante el renacimiento, el Reino de Granada, al igual que Galicia, conformó un centro artístico independiente del estilo predominante en el resto de la península, el herrerianismo.

 

Con el reinado de Carlos I de España se llevarán a cabo numerosas construcciones en la ciudad de Granada, dada la intención del monarca en convertir a la urbe en el modelo de ciudad del siglo XVI. Así la construcción de la catedral de Granada será coetánea a las de el palacio cristiano de la Alhambra, la Universidad y la chancillería (actual sede del Tribunal Superior de Justicia de Andalucía - TSJA).

 

Columnas y bóvedas de la catedral de Granada.

El primer proyecto fue encomendado en 1506 a Enrique Egas que concibió un templo de estilo gótico, tomando como modelo la Catedral de Toledo. Las obras comenzaron, bajo la dirección del propio Egas, con la colocación solemne de la primera piedra el 25 de marzo de 1523. Sin embargo, fue Diego de Siloé quien, en 1529, se encargó de las obras, que se concluirán en 1563, presentando un nuevo proyecto mucho más ambicioso. El autor trazó las líneas renacentistas de todo el edificio sobre los cimientos góticos, con girola y cinco naves en lugar de las tres habituales, combinando en su estructura elementos de otros órdenes arquitectónicos.

 

Con la llegada de la política centralista de Felipe II y, especialmente, con la expulsión de los moriscos de 1609, la región perdió gran parte de su fuerza económica y quedó relegada frente a otros centros locales. Sin embargo, sí se continuó desarrollando proyectos artísticos de importancia. Es el caso de la reforma de la fachada principal emprendida por Alonso Cano (1601 – 1667) en 1664 en la que se introdujeron elementos barrocos.

 

La magnificencia del proyecto hubiese sido aún mayor si se hubieran erigido las dos grandes torres de ochenta y un metros de altura previstas en los planos. El proyecto no fue terminado por diversos problemas, entre ellos la muerte de Alonso Cano en 1667, y otros económicos, por lo que finalmente, en 1684, la Catedral quedó con una torre, formada solo por tres cuerpos en lugar de los seis previstos y con un total de cincuenta y siete metros de altura.

 

Interior de la catedral de Granada antes de que se suprimiera el coro. Fotografía de J. Laurent, ca. 1881.

En 1706 Francisco de Hurtado Izquierdo y posteriormente su colaborador José Bada construyeron el actual sagrario de la catedral. En él, el autor rompió su tendencia rococó, respetando la sobriedad de líneas y la estructura clásica del resto del conjunto.

 

La catedral de Granada es de planta rectangular debido a que sus cinco naves cubren por completo el crucero, que no llega a destacar sobre la planta. Las cinco naves están escalonadas en alturas, siendo mayor la central. En los pies de la catedral, se sitúan las dos torres, siendo la del lado izquierdo, llamada torre de san Miguel, un contrafuerte que sustituyó a la torre prevista en ese lado.

 

La capilla mayor está compuesta por una serie de columnas corintias sobre cuyo capitel se encuentra el entablamento y sobre éste, la bóveda, que alberga, al igual que los espacios inferiores sobre las columnas, una serie de ventanales con delicadas vidrieras.

 

La fachada está constituida por una estructura encuadrada en forma de arco del triunfo con portadas y lienzos de empotrados. Está formada por tres ejes coronados por arcos de medio punto sostenidos sobre pilastras, de forma similar a San Andrés de Mantua de Leon Battista Alberti. Las pilastras no tienen capiteles sino resaltes esculpidos en la pared, así como medallones de mármol adosados. Encima de la puerta principal se ubica un tondo en mármol de José Risueño sobre la Anunciación. Destaca también la presencia en la parte superior de un jarrón con azucenas, aludiendo al carácter virginal y puro de la madre de Dios.

 

El sagrario, elevado entre 1706 y 1759, sigue las proporciones clásicas del conjunto, manteniendo las columnas múltiples del crucero las formas del orden compuesto de Siloé.

Eglise romane Sant-Climent ; commune de Taüll, comarque de l'Alta Ribagorça, province de Lleida (Lérida), Catalogne, Espagne

 

Elle fut consacrée le 10 décembre 1123 et correspond au type basilical parfait, avec ses trois nefs à toiture de bois, séparées par des colonnes et terminées par trois absides. Les nefs convergent légèrement vers le chevet, divisées par des colonnes qui soutiennent les quatre arcades semi-circulaires. La structure rustique des murs en blocs non polis, l'absence absolue de fenêtres dans ceux-ci, le fait qu'il n'y ait pas d'autres ouvertures que la porte méridionale en arc en douelles, en plus d'une autre porte, postérieure, sur le mur occidental, et de celle qui communique avec le clocher, tout cela - la simplicité même - est aussi inexpressif qu'un hangar de montagne au toit d'ardoise à deux versants. Quelques-unes des colonnes cylindriques jaillissent directement du sol. Les autres reposent sur une base lisse. Toutes sont formées non de blocs monolithes mais de petites pierres, et s'ornent dans leur partie supérieure d'un petit collier en dents d'engrenage, élément décoratif propre aux frises et aux archivoltes. Ces colonnes n'ont pas de chapiteaux et sont sur­montées de simples tailloirs aux angles infé­rieurs arrondis qui leur permettent de s'emboî­ter dans la colonne et de donner naissance aux arcs. Sur ces derniers s'élève le mur, d'une hauteur suffisante pour recevoir les deux ver­sants de la couverture. La méthode employée pour la construction de cette couverture est des plus primitives et des plus rustiques : les poutres superposées, tendues d'un mur à l'autre, forment l'armature centrale dans laquelle sont distribuées les poutres de soutien de la toiture, selon l'inclinaison des versants.

Le chevet triabsidal est d'une structure différente et plus soignée que celle des nefs. Il forme contraste avec celles-ci par ses voûtes, et bien qu'à première vue les murs paraissent identiques par la coupe et la taille des pierres, dans les éléments constituant les arcatures et les fenêtres du chevet prédomine un travail plus fignolé. A l'intérieur les absidioles lisses se développent derrière l'arc qui perfore le mur. L'abside centrale, par contre, est précé­dée d'un court espace, sorte de prolongation de la nef, plus basse que celle-ci et possédant sa toiture propre à deux versants. Les absidioles sont décorées à l'extérieur par des groupes de trois arcatures séparés par des demi-colonnes rustiques, alors que sur l'abside les groupes sont de quatre arcatures. Au-dessus s'étend une frise en dents d'engrenage comme les petits colliers des colonnes et des frises qui soulignent chaque étage du clocher. C'est le type lombard caractéristique. Certes il lui manque la spontanéité de ses meilleures œuvres et l'émouvant assemblage des pierres qui caractérise les époques antérieures, mais par contre un grand soin est apporte à la taille des arcs monolithes, de section en double saillie, qui apparaissent aussi dans les rares fenêtres à double ébrasement, situées les unes au fond de chaque abside, les autres au-dessus des absidioles, en plus des œils-de-boeuf cir­culaires placés dans l'abside centrale et au-dessus de celle-ci. Ce sont les uniques ouver­tures destinées à l'éclairage, toutes concentrées au chevet afin que par elles la lumière soit projetée du sanctuaire vers l'intérieur du temple.

La tour carrée du clocher se dresse isolée, près de l'angle du mur du Midi et toute proche des absides. Elle est haute et svelte avec ses cinq étages, le socle de sa base et sa couverture en pyramide. Les quatre étages supé­rieurs émergent au-dessus du niveau de l'église. Sur toutes les faces se répète la structure de chaque étage dont le mur est encadré à chaque angle par un pilier et se termine à la partie supérieure par cinq arcatures qui, dans les trois derniers étages, sont délimitées par des frises en dents d'engrenage. La grada­tion d'ouvertures en arcs jumelés est brisée au troisième étage par des arcs triples, et, sur le socle, par une simple fenêtre. Les fines colonnettes sont surmontées d'un tailloir qui réunit les arcs. Par sa forme et par son expres­sion ce clocher s'éloigne des tours lombardes caractéristiques du XIe siècle, plus massives et plus sévères, et se rapproche de ses contem­poraines italiennes dont elle essaie d'imiter les incrustations de céramique et le coloris des cercles de pierre dans la frise supérieure, ainsi que l'application, sur les arcatures et les dents de scie, de la couleur ocre rouge qui s'harmonise avec la teinte de la terre.

 

Du revêtement polychrome qui décora tout l'intérieur de l'église - abside, murs, colonnes -il ne reste plus que les peintures de l'abside centrale et de l'une des absidioles, conservées au Musée d'Art de Barcelone. La décoration de l'abside est peut-être le sommet de l'art pictural roman tant s'y perçoit le souffle du meilleur artiste passant alors par la Catalogne; ce peintre sut se servir du formulaire byzantin tout en lui conférant une vigueur nouvelle, où éclate sa personnalité marquante. En outre, son instinct réaliste lui a permis de donner vie à ses figures tout en respectant le hiératisme grandiose de l'abstrait. L'hémisphère de l'abside, de 4 m. de diamètre, contient la vision du Pantocrator entouré du tétramorphe. Les parties figuratives se détachent sur un fond divisé en trois bandes allant du bleu clair au gris de plomb en passant par l'ocre. A l'intérieur de l'ellipse irisée entourée de perles, apparaît le Créateur, assis sur une bande transversale déco­rée de feuillage. Ses pieds nus reposent sur une demi-sphère. La figure majestueuse est dressée sur un fond bleuté entre l'Alpha et l'Oméga, suspendus par trois fils, en guise de lampes; elle bénit de la main droite, d'un geste solennel, tandis que, de la gauche, elle soutient sur son genou le livre ouvert où l'on peut lire ego svm lvx mvndi. Les plis réalistes de la tunique grise et du manteau bleuté dans lesquels s'enveloppe le Créateur, trahissent la vitalité de la figure qui se manifeste avec une vigueur extraordinaire dans les détails des pieds et des mains délicatement moulés, et surtout dans l'impressionnante stylisation de la tête, réalisée avec une arabesque aux lignes précises, rehaussée par des glacis qui s'estompent sur le blanc de l'auréole crucifère. Quatre anges présentent les symboles des évangélistes ; deux se trouvent repré­sentés entièrement dans la partie supérieure, l'un faisant allusion à Sanctvs Mathevs, et l'autre portant dans ses mains voilées l'aigle de Sanctvs lohanes ; tous deux ont un mouvement merveilleux : on dirait qu'ils refrènent leur vol impétueux autour de l'apparition. Les deux autres ne sont représentés qu'à mi-corps, dans la zone inférieure, à l'intérieur de cercles. A leurs côtés dans des cercles identiques sont placés le lion de Sanctvs Marchvs Ev et le taureau de Sanctvs Lvchas Ev ; ces cercles évoquent sans doute le tourbillon des roues qui inaugure l'apparition. Deux anges Séraphim complètent cette scène, un à chaque extrémité. Leurs corps sont enveloppés de six ailes recouvertes d'yeux et leurs bras ont une attitude acclamative. La vivacité des figures dans l'enceinte sublime où elles se produisent, contraste avec la zone inférieure où domine le rouge chaud sur un fond bleu. Un portique fantasque de sept arcades surbaissées tracées à vue sur des chapiteaux de feuillage, encadre les figures de la Vierge et de cinq Apôtres, conservées seulement dans leur moitié supé­rieure, de chaque côté de la fenêtre centrale. La forme rigide des silhouettes asservit davan­tage le modelé, et les exagérations de certains détails éloignent les figures de l'intensité si bien réussie dans la zone supérieure. La Sainte Vierge S, Maria avec une toque blanche sur un manteau bleu a une attitude de prière et soulève sur sa main gauche, voilée, le plat d'où jaillissent des flammes lumineuses. Les apôtres ...ornas, S. Bartolomee, S. lachobe, S. Fil..., portent le livre sur la poitrine, avec les mains voilées, et seul S. loanes le soulève de sa main droite en un geste d'ac­clamation.

Sur la clé de l'arc triomphal est représenté l'Agneau à tête nimbée de l'auréole crucifère et pourvue de sept yeux selon la vision apoca­lyptique. Dans la clé de l'autre arc, la main divine bénissante, d'une majestueuse grandeur, émerge du cercle qui l'entoure. Du reste de la décoration de ces arcs, sous une zone compor­tant des indices de figures d'anges, ne sont con­servées que la figure assise du patriarche Jacob et celle de Lazare, étendu devant la porte du mauvais riche et accompagné d'un chien qui lèche ses plaies.

La vigoureuse impétuosité atteinte par le maître de cette œuvre - à qui l'on attribue également la décoration conservée dans une abside de l'ancienne église de Rodes, siège de l'évêque Raymond qui consacra Taüll - trahit le génie d'un artiste très bien formé qui, employant des couleurs pures et dominant profondément son art, sut vitaliser les for­mules iconographiques en usage, sans sortir toutefois des traits conventionnels, mais en leur imprimant un souffle incomparable qui le mène à fuir la symétrie et à préciser ainsi avec plus de force le contenu humain des figurations. L'effet est obtenu par le chromatisme et l'expression intense, capable d'accor­der la vision d'un monde transcendant avec une traduction humanisée et sensible.

Ce peintre est très différent de celui qui continua son œuvre dans le reste de l'église et que l'on ne peut juger d'ailleurs que d'après la partie précédant l'une des absidioles. Le sujet, constitué par six anges sur un fond divisé en zones de différentes couleurs, est bien infé­rieur de par sa qualité artistique et de par son coloris. Les caractéristiques du style de cet artiste apparaissent plus nettement dans la décoration de l'église Santa Maria où se mani­feste la hardiesse de son caractère. Des pein­tures qui revêtirent les murs intérieurs il ne reste que le remarquable fragment provenant de l'une des colonnes où est inscrite la date de la consécration de l'église à la manière lapidaire.

 

(extrait de : Catalogne romane" ; Mgr. Edouard Junyent ; Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des temps, pp.175-185)

Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

Commune de Plaine-et-Vallées

  

Abbaye Saint-Jouin.

 

La façade.

  

Voir :

www.abbatiale-saintjouin-de-marnes.fr/la-facade/

  

Fondée au IVe siècle, elle fut reconstruite entre 1095 et 1130, puis fortifiée au XIVe siècle. Ce fut une abbaye opulente durant le Moyen Âge. L'église abbatiale est l'un des signes de cette prospérité, elle fut construite sous l'impulsion du moine Raoul qui devint abbé aux environs de 1100. Chef-d’œuvre de l’art roman poitevin aux dimensions exceptionnelles, elle appartenait à un ensemble grandiose dont il subsiste notamment la galerie sud du cloître gothique et le bâtiment conventuel du XVIIe siècle.

  

L'abbaye romane était à l'origine un ermitage où vécut Jovinus (saint Jouin). Jovinus serait originaire de Mouterre Silly* dans la Vienne. Le bourg gallo-romain de Silly (Sigiliacum ou Siliacum) serait le lieu de naissance de Maximin de Trèves (mort le 12 septembre 346) qui était un des frères de Jovinus et qui deviendra évèque de Trèves (Land de Rhénanie)**.

Jovinus, le plus jeune des trois frères (il avait 3 frères et une soeur), se retira pour vivre en ermite dans un lieu appelé Ension, près de Loudun, au milieu des marais de la Dive***. L'endroit était plutôt hostile, mais traversé par une voie romaine allant de Poitiers à Angers et Nantes, connue sous le nom de chemin de Saint-Hilaire (qui en est une partie). Rejoint par des disciples, Jovinus y fonda un monastère vers 342.

 

En 507, Clovis****, le premier roi chrétien, à la bataille de Vouillé, près de Poitiers, soumet les Wisigoths qui sévissaient dans la région (le roi des Wisigoths Alaric II y est tué), et pu réunir l'Aquitaine aux possessions franques.

 

Au cours du VIIe siècle, Martin de Vertou est nommé archidiacre par l'archevêque de Nantes, Félix. Il est chargé d'évangéliser la région nantaise et le Poitou. Sa mission l'amène à Ension où la vie communautaire est déjà bien réglée - les religieux y suivent la règle des ascètes de l'Orient - , et y impose la règle de Saint-Benoît comme modèle de vie communautaire. Il est possible que saint Martin de Vertou fut lui-même abbé d'Ension.

 

Durant les guerres du roi franc Pépin contre le duc d'Aquitaine (Waïfre?), au VIIIe siècle, l'abbaye eut beaucoup à souffrir et la discipline se relâcha. Décadence monastique que l'on retrouve à Saint-Martin-de-Tours et à saint-Hilaire-de-Poitiers. Les moines finissent par abandonner leur règle pour suivre celle des chanoines. "Tout en usant du cloître et du réfectoire commun, chacun avait obtenu le droit de propriété, son patrimoine et la jouissance des bénéfices ecclésiastiques. La règle des chanoines réguliers ne les obligeait pas à la résidence perpétuelle, ni à l'abstinence des viandes, ni à des jeûnes aussi fréquents, ni enfin à la pauvreté volontaire" ( L'Abbaye d'Ension ou de Saint-Join-De-Marne / Abbé A. Lerosay - 1915). Cette transformation de la vie monastique d'Ension dut subsister près d'un siècle.

 

Dans le deuxième quart du IX ème les Vikings débarquent sur nos côtes, obligeant maints monastères à fuir devant eux. Le monastère de Saint-Jouin-de-Marnes fut épargné car il se trouvait éloignée des rivières navigables et devint ainsi un refuge pour les moines chassés de leur monastère par les Normands. Les moines de Saint-Martin-de-Vertou abandonnent ainsi leur monastère en juin 843, en emportant avec eux le corps de leur illustre fondateur, pour se réfugier à Ension. Les chanoines d'Ension étaient alors gouvernés par un prévôt nommé Fulrade. Lorsqu'ils virent arriver les moines de Vertou, conduits par leur abbé Rainaldus, réclamant l'hospitalité, les chanoines de Saint-Jouin, craignant que les moines de Saint-Martin ne leur imposent le retour à l'ancienne règle de Saint-Benoît, refusèrent de les recevoir. Les moines de Vertou implorèrent le recours du roi d'Aquitaine Pépin II qui accepta la requête. Il ordonna que le monastère d'Ension soit remis entre les mains des moines de Saint-Martin de Vertou et que les chanoines qui l'occupaient reprennent la vie monastique régulière, et que ceux qui refuseraient seraient chassés. Il envoya au comte de Poitou un mandement de mettre cet ordre à exécution. Après avoir installé les moines de vertou à Ension, Rainaldus entama la réforme religieuse de l'abbaye, en y réaffirmant la règle de saint Benoît qui était tombée en désuétude, et entreprit la restauration des constructions.

 

L'église primitive, dédiée à saint Jean l'évangéliste, est élevée sur l'emplacement actuel en 878. Beaucoup de réfugiés apportèrent à Ension de précieuses reliques, ce qui fit de Saint-Jouin une destination prisée par de nombreux pèlerins, les pélerins faisant la prospérité de l'abbaye qui devint l'une des plus puissantes du Poitou.

 

L'ancienne église carolingienne ne pouvant accueillir le flux grandissant des pélerins, un nouvel édifice fut construit à la fin du XIe siècle et pendant les premières décennies du XIIe. A la fin du XIIe siècle, les moines de Saint-Jouin placèrent à leur tête, un moine qui jouissait alors d'une très grande réputation de sainteté, Raoul de la Fustaye (né à la Futaie, en mayenne). Celui-ci posa la première pierre de l'église abbatiale actuelle en 1095. La construction sera achevée 35 ans plus tard*****.

 

En 1337, alors que l'abbaye de Saint-Jouin est sous l'administration de l'abbé Guillaume Chabot, commence la Guerre de cent ans qui devait durer jusque 1453.

 

En 1356 la région tombe aux mains des Anglais******. Pendant la période de 1369 à 1374, les garnisons anglaises et françaises couraient et pillaient la région. Durant cette période, les moines de Saint-Jouin résolurent de fortifier leur abbaye pour se mettre à l'abri des surprises des gens de guerre.

 

Le territoire est repris par Bertran Duguesclin, le « Dogue noir de Brocéliande », après la victoire de Chizé (Deux-Sèvres), le 21 mars 1373. La victoire des Français et des Bretons sur les Anglais met fin à la domination anglaise sur le Poitou.

 

En 1447, l'abbaye de Saint-Jouin est restaurée.

 

Dans la seconde moitié du XVe siècle, les victoires de Charles VII ayant ramené la paix et la sécurité, l'abbé de Saint-Jouin, Bernard de Féletz, ne songea pas seulement à l'abbaye, mais voulut aussi rendre au bourg la prospérité, que les malheurs du début du règne de Charles VII avaient mis à mal. Il obtint du roi, le 12 novembre 1450, la création d 'un marche tous les samedis, et de deux foires, une le 1er juin à la fête de saint Jouin, et une autre le 24 octobre, à fête de saint Martin de Vertou. Le même abbé obtint encore du roi, le 22 mars 1458, deux nouvelles foires, le 22 août, octave de Notre-Dame (les huit jours après la fête religieuse) , et le 24 février, fête de saint Mathias.

 

En 1476, Pierre III d'Amboise, futur évêque de Poitiers, fait reconstruire le monastère et le cloître du XIIe siècle (dont il ne reste aujourd'hui que la galerie sud). Pierre III d'Amboise, envoyé très jeune à l'abbaye Saint-Jouin de Marnes, en devient l'abbé en 1467 (il a 17 ans)*******. Il sera nommé évêque de Poitiers par Louis XI en 1481, puis deviendra conseiller de Charles VIII. Pierre III d'Amboise dont le mot était "Toute diversité patience" (comme en témoignent les carreaux du pavement de son château épiscopal de Dissay), disposant des revenus de son riche diocèse, des abbayes de Saint-Jouin-de-Marnes, de Saint-Laon de Thouars, de Lyre (dans l'Eure), de Ferrières, et des prieurés de Rouvres et Parthenay-le-Vieux, fut extrèmement riche, ce qui lui permis d'être un grand mécène. On lui attribue la cinquième chapelle construite sur le collatéral nord de l’église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers.

 

Les guerres de religion (1562-1598) ramènent les désordres et les pillages. Le 28 février 1568, une troupe protestante d'une centaine de cavaliers, en route pour la bataille de Moncontour, fait irruption à Saint-Jouin-de-Marnes. Elle pilla l'église, le palais abbatial, la "segretainérie" (ou secretainerie : sacristie), les autels, les ornements, les statues. L'abbé A. Lerosay signale dans les Mémoires de D. Fonteneau le compte rendu d'une enquête faite le 29 décembre 1594 sur ces brigandages :

« Miaître Jean Butaut, chirurgien, demeurant au bourg de Saint-Jouin-de-Marnes, âgé de soixante ans environ, témoin y produit, reçu fait serment de dire et déposer vérité. Avant vingt ans environ, un peu auparavant la bataille de Moncontour feust brûlée par les huguenots qui lors estoient au dit bourg de Saint-Jouin, et que non seulement l'églize feust brûlée, mais la maison abbatiale et maison de la segretainerie du dit lieu furent entièrement ruynées tant par le feu que par les dits huguenots, tant tous les papiers et enseignements de ladite abbaye furent partie consommes par le feu et partie à l'abandon, à qui en voulait prendre, voire traîner par les rhues, qui estoit chose pitoyable à voir "le désordre qui y estoit en ce moment et en la maison du dit segretain, ce que le déposant scait l'avoir vu et estait la multitude des dits huguenots telle que les pauvres habitants quand ils eussent voulu conserver aucuns des dits papiers, ou aul'tre chose die ladite abbaye, ils ne J'eussent osé faire, et 'bien savoir qu'e le dit Ozeron à cause de son dit office de segretain ».

« Semelle Mesnard, marchand demeurant au bourg de Saint-Jouin-de-Marnes, âgé de soixante ans environ, dit qu'il a souvenance que, un an auparavant la bataille de Moncontour... qu'il fust fait ruine à l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes, par les huguenots qui estaient au dit lieu, et que au dit temps il fut fait un grand désordre par les dits huguenots, soit aux vêtements de l'église et des religieux qui furent transportés et la plupart consommés, soit les livres et enseignements de la dite église que l'on bruslait et dit bien savoir que la maison du dit segretain fut bruslée... » .

 

Le régime de la commende conduisait les monastères à la désorganisation, au laxisme et à la ruine. Un mémoire, présenté au SaintSiège sur l'initiative royale, constatait la décadence générale des anciens ordres religieux. Le 17 mai 1621, le pape Grégoire XV promulgua la bulle d’érection d'une nouvelle congrégation bénédictine placée sous le patronage de saint Maur, premier disciple de saint Benoît et, selon la tradition, introducteur de sa règle en Gaule. Cette nouvelle congrégation prétendait revenir à un régime monastique strict et à l’accomplissement fidèle de la vie bénédictine. Le 8 avril 1622, le pape Grégoire XV demande au cardinal François de La Rochefoucauld de superviser la réforme des Ordres religieux en France. La plupart des monastères bénédictins de France, à l’exception de ceux qui appartenaient à Cluny, rejoignirent peu à peu la nouvelle congrégation, qui atteindra son apogée dans les années 1690-1700 avec 190 monastères. Le 28 septembre 1655, le monastère de Saint-Jouin adopte la réforme de Saint-Maur, réforme apportée par l'évêque de Bayeux, François Servien, nommé abbé en 1646. François Servien fera réparer ou reconstruire les bâtiments. A sa mort en 1659, son neveu Augustin Servien, lui succédera.

 

Une période florissante s’ouvre pour l’abbaye, jusqu’au début du XVIIIeme siècle, où s’amorce un déclin de la vie monastique.

 

En 1755, l'ancien bâtiment du couvent a été détruit et un nouveau a été construit. Le nombre des religieux s'étant notablement abaissé, un couvent aux proportions plus restreintes s'imposait.

 

Le 16 juin 1765, un grand scandale affligeait les fidèles : Tous les religieux de Saint-Germain-des-Prés à Paris (31), sauf trois, osaient présenter à Louis XV une requête dans laquelle ils demandaient des modifications dans leur habit, la suppression de l'Office de nuit et de l'abstinence de viande, et d'autres arrangements pour l'élection des supérieurs et la stabilité des religieux. On demandait à tous les moines de la Congrégation de Saint-Maur de donner leur adhésion. Les religieux de Saint-Jouin reçurent, comme leurs collègues de la Congrégation de Saint-Maur, la requête, elle leur avait été adressée le 28 juin, dans le but de faire modifier les règles de l'Institution. Cette réforme n'avait pas l'approbation des supérieurs, ceuxci, au contraire, donnèrent l'ordre, dans toutes leurs maisons, de protester contre la requête. Les vingt-huit protestataires, blâmés par l'archevêque de Paris, remirent entre ses mains une formule de rétractation, mais un vent de liberté soufflait 24 ans avant la prise de la Bastille. Les partisans de la requête du 15 juillet obtinrent quand même le rétablissement d'un Bureau de littérature ayant pour but de faire refleurir les études dans l'ordre.

 

En 1768, Saint-Jouin-de-Marnes ne compte plus que neuf religieux. En 1770, la mense abbatiale******** fut unie au chapitre de Saint-Florentin d'Amboise, et Saint-Jouin, avec ses dépendances, fut adjugé aux chanoines d'Amboise. Le 9 novembre de la même année, l'abbé de Saint-Jouin-Marnes, M. de Chauvelin, démissionne, c'est le dernier abbé de Saint-Jouin.

 

La Révolution française de 1789 met fin à la vie monastique. L'abbaye est vendue par ordre de l'État, l'église est rendue au culte en 1795. Durant la Révolution française de 1789, l'abbaye est officiellement fermée et le bâtiment d'abbaye vendu comme bien national, en partie pour la démolition. Heureusement, l'église, elle, est épargnée...

  

* Mouterre-Silly serait composé de deux hameaux gallo-romains distant de 700 mètres.

 

** Le prédécesseur de Maximin, Agrice de Trèves (Agricius ou Agrippinus 327-335), était également poitevin et sans doute connu des parents de Maximin. Trèves était devenue l'une des capitale de la Tétrarchie au IIIe siècle. En 297, Lyon (Lugdunum) perd son rang de capitale des Gaules au profit de Trèves, il n'est donc pas étonnant que la certainement très patricienne famille de Maximin recommanda ce dernier à Agrice.

 

*** D'où le nom de Saint-Jouin-de-Marnes. Du nom du fondateur et de la proximité des marais.

 

**** Après avoir soumis les Alamans en 506, Les Wisigoths en 507, Clovis est porté en triomphe à Tours en 508 lors d'une visite au tombeau de saint Martin, il transfère alors la capitale du royaume des Francs à Paris. Il prend sa résidence au palais des Thermes sur l’Île-de-la-Cité et y meurt quelques années plus tard en 511. Le royaume des Francs s'étend alors du Rhin aux Pyrénées.

 

***** Raoul de la Futaie en 1095 était un simple moine, il deviendra abbé de Saint-Jouin vers 1113. En 1095, l'abbaye était probablement dirigée par Brixius (Brice), cet abbé assista, le 7 décembre 1099, à la dédicace solennelle de Saint-Nicolas de la Chaise-le-Vicomte fondée par les vicomtes de Thouars.

Aimery IV, vicomte de Thouars avait accompagné le duc de Normandie Guillaume (futur Guillaume le Conquérant) à la conquête de l'Angleterre, en 1066. Le deuxième corps de l'armée expéditionnaire, qui décida de la victoire, composé de Poitevins, de Bretons et d'Angevins, avait été placé sous le commandement d'Aimery de Thouars. Ce vicomte, en sa qualité de chef de corps, avait une part de butin considérable. Il est fort probable que l'entreprise de construction de la vaste basilique, initiée par le moine Raoul, n'aurait pu être menée à terme sans la participation des vicomtes de Thouars, générosité rendue possible par la défaite anglaise.

 

****** Le 19 septembre 1356, c'est la bataille de Poitiers. Elle oppose l'armée anglo-gasconne d'Édouard III, prince de Galles dit le Prince Noir à cause de la couleur de son armure, héritier de la couronne d'Angleterre et l'armée française du roi Jean II le Bon. C'est une victoire décisive du Prince Noir contre une armée française trois fois plus nombreuse. Le roi Jean et son fils Philippe sont capturés. Les conséquence pour le royaume de France sont désastreuses. La noblesse français, après Crécy (1346), est décimée pour la deuxième fois en une décennie.

  

******* Le pape Sixte IV, conféra la commende de Saint-Jouin à Pierre III d'Amboise lors de son élection comme évêque de Poitiers en 1481. Régime qu'il inaugura dans cette abbaye. Il conservait ainsi le bénéfice de l'abbaye, bien que n'y étant plus abbé. Il mourut à Blois le 1er septembre 1505 et fut enseveli au château de Dissay, résidence des évêques de Poitiers.

  

******** Mense abbatiale, revenu qui était la part de l'abbé, par opposition à la mense conventuelle, qui était la part des religieux.

  

fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Saint-Jouin_de_Marnes

nominis.cef.fr/contenus/saint/10925/Saint-Jouin.html

www.abbatiale-saintjouin-de-marnes.fr/lhistoire/

gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k668167

base-armma.edel.univ-poitiers.fr/monument/saint-jouin-de-...

donum.uliege.be/handle/2268.1/8132

  

La règle de Saint Benoît :

saint-hilaire-aude.fr/abbaye/la-regle-de-saint-benoit#:~:....

   

La fondation de Sainte-Croix

La première église fut édifiée vers 330 dans l’angle nord-est de la ville fortifiée alors appelée Aurelianum. Elle doit son vocable à saint Euverte, son fondateur. En effet, c’est à cette époque que la Croix du Christ fut découverte à Jérusalem par sainte Hélène, mère de l’empereur romain Constantin Ier. Un morceau de cette « Vraie Croix » fut conservé comme relique dans la cathédrale. Saint Aignan, évêque successeur de saint Euverte, termine l’édifice et c’est l'architecte Mélius qui en surélève l’abside et le chœur vers 450.

 

La fin de l'église Sainte-Croix

Les Normands pillèrent l'église en 865, mais ne purent la brûler. Les rois carolingiens Carloman et Arnulph la reconstruisirent en 883.

 

En 989, un grand incendie détruisit une partie de la ville, y compris Sainte Croix.

 

Sainte-Croix, cathédrale romane

Au xie siècle, l'église cathédrale Saint-Étienne devient trop exiguë pour rester la principale église du diocèse d'Orléans. L'église Sainte-Croix est alors élevée au rang de cathédrale. Les bâtiments du chapitre sont regroupés au sud et à l'est de la cathédrale actuelle.

L’hérésie d'Orléans décrite par plusieurs textes et chroniques médiévales est une hérésie savante qui touche en 1022 une douzaine des plus érudits parmi les chanoines de la cathédrale Sainte-Croix, liés notamment à l'entourage de la reine Constance d'Arles. Ces derniers sont brûlés comme hérétiques sur ordre du roi capétien Robert le Pieux. Il s'agit du premier bûcher de la chrétienté médiévale.

 

L'évêque Arnoul II entreprend la reconstruction de l'église afin de doter Orléans d'une cathédrale digne de son rang. Cet édifice roman, achevé au xiie siècle, fut une vaste cathédrale avec un déambulatoire agrémenté d'alvéoles, et une belle façade appuyée par deux tours. Mais, construite sans doute trop rapidement, elle menaça ruine au bout de 200 ans et s'effondra en partie en 1227.

Le renouveau gothique

En 1278, l'évêque Robert de Courtenay, arrière-petit-fils du roi de France Louis le Gros, décida, au lieu de restaurer l'édifice en ruine, d'édifier une autre église dans le style nouveau qui fleurissait alors en France. Mais contraint de suivre le roi Saint Louis en Terre Sainte, il lègue le soin de poursuivre et d'achever les travaux à son ami l'évêque Gilles Pasté, son successeur. Celui-ci pose la première pierre du nouvel édifice gothique le 11 septembre 1288. Comme le veut l'usage, c'est par le chœur que les travaux commenceront, pour finir par la nef. Les anciennes tours romanes de la façade occidentale, ainsi que les travées de la nef non ruinées, seront conservées.

 

À son achèvement, la nouvelle cathédrale comportait un chœur gothique soutenu par de magnifiques arcs-boutants. Ce chœur fut complété par des chapelles absidiales à la fin du xiiie siècle et par des chapelles latérales au cours du xive siècle.

La cathédrale passe sans heurts la Guerre de Cent Ans, y compris le siège d'Orléans levé grâce à Jeanne d'Arc le 8 mai 1429.

En 1512, une grosse boule dorée surmontée d'une croix est hissée sur le clocher qui vient d'être élevé au-dessus de la croisée des transepts. Dans les années qui suivent, le raccord avec les transepts romans est terminé ; quatre travées neuves permettent à la nef d'atteindre le portail qui s'encastre entre ses deux vieilles tours.

The destruction by the Huguenots

In 1567 began the second war of religion and Orleans, more than half gained to their cause, passed into the hands of the Protestants who are bent on churches soon. Deploring these excesses, the Prince de Condé, head of the Protestants, made wall openings of the cathedral to prevent further looting. However, a small group of fanatics Huguenots disappointed Condé ready to deal with Catholics, enters the Cathedral on the night of March 23 to 24, 1568 and blew up the four pillars of the transept crossing. The pillars collapsed, causing the steeple, copper surmounting the sphere, the vaults of the chancel and nave. Only the apse remain intact radiating chapels around the choir, and the first two bays of the nave. Work interim clearing and development will be carried out quickly.

 

On July 2, 1598, King Henry IV returned to Britain after he signed the Edict of Nantes that will put an end to religious wars. In Orleans, it promises to launch, at the expense of the state, the reconstruction of the cathedral. It seals the foundation stone on April 18, 1601. A plate is then placed on one of the remaining pillars.

 

Reconstruction: the Cathedral of the Bourbons

The April 18, 1601, the King and Queen Marie de Medici laid the first stone of the new building. The choir was completed in 1623.

 

In 1627, we laid the foundations of the transept which will be completed in 1636.

 

The north transept was completed in 1643 and the south transept in 1690. The brand of the Sun King appears by introducing classicism share in the Gothic style building. His portrait and motto Nec pluribus impar also listed, with the completion date of 1679, in the center of the rosette located above the south transept portal. Currency can be translated: It would suffice to [govern] many [kingdoms].

 

The architect Étienne Martellange labored there in the seventeenth century, succeeded in the eighteenth century by Jacques V Gabriel, who created the stalls and choir screen and Louis-François Trouard.

 

In 1739 starts the construction of the western gate topped the two towers, extension of the nave. The old Romanesque façade, which has survived all the destruction was demolished. The façade until the base of the towers, was completed in 1773. The first two floors of the towers are built over the next ten years, while the need to strengthen the portal that threatens to collapse.

 

The Revolution suspended the proceedings, it lacks the Gothic building than its two towers.

 

It contains the work in 1817. The king Charles X inaugurated completion May 8, 1829, for the 400th anniversary of lifting the English siege by Joan of Arc and her army: a monumental flight of steps takes square outside the cathedral, along with the breakthrough of the new St. Joan of Arc and the creation of the great cathedral square.

 

The ravages of time and war

Since its completion in 1829, the cathedral has experienced the ravages of time and war.

 

The bell tower, which bowed ominously, was destroyed in 1854 and rebuilt and inaugurated in 1858.

 

The windows of the choir (work Lobin) are installed in 1859 at the Mgr Dupanloup initiative.

 

In 1940, during the German advance, part of the historic center of Orleans is ravaged by bombs and German shells. The cathedral is also affected, but the damage remains minor, like in 1944. Since the end of the Second World War, the restoration works succeed to restore the building to its former glory. However, the horrors of war are not all repaired for example, access to the two towers is closed to the public because not repaired since 1940; following the bombing of May 1944, the drone, bell worst (and therefore bigger) found himself finally cracked (in 1971). Become so unusable, it has been recast and reinstalled in 2012.

 

Archaeological research

The discovery of the seventeenth century

François Lemaire, judge ecclesiastical court of Orleans, recounts in History of the Church and diocese of Orleans in 1628 allegedly found during the digging of foundations for the north transept, the remains of a castle Roman who has, thereafter, never been confirmed.

 

Excavations 1890

The first discoveries date back to the insured work undertaken in 1889/1890 to install a stove in the cathedral. They helped to recognize the North Arm and the crossing, the alignment of the southern pillars of the nave of the Romanesque cathedral. Their publication is accompanied by a plan providing a hypothetical restitution, strongly inspired by Saint-Sernin in Toulouse plan (double nave aisle, very short choir and ambulatory with five chapels). Other reconstructions, equally distant from the historical reality was even suggested by Paul Frankl or Frédéric Lesueur.

 

Excavations 1937-1942

In 1937 opened under the direction of Georges Chenesseau, became honorary canon between time, the first real excavations conducted in order to recognize the Romanesque choir. Its results are spectacular: all the Romanesque choir, the fruit of two building campaigns, the ambulatory and the entrance to the shaft chapels are now known. The results are stored in an archaeological basement incorrectly called crypt, this space has no religious function.

 

Besides graves and substructures of Romanesque and Carolingian times, are revealed building remains attributed to the Gallo-romaine9 time. Georges Chenesseau identifies immediately with the basilica built by the holy bishop Euverte, causing violent controversy that quickly exceeded the local single frame.

 

In 1940 a survey in the north aisle of the nave shows the north wall of the nave, thus demonstrating that the Romanesque cathedral had only one aisle.

 

It remained to resolve the many chapels. Excavations in 1941 before the sacristy provide the answer: the cathedral of Orleans had three chapels.

 

Jeanne D'Arc

There is an indirect link between the present cathedral and Joan of Arc. The national historic heroine came following the Vespers Mass May 2, 1429 during the siege of Orleans (we must remember that the building as it is today did not exist in 1429, with the exception of the chapels apse, which surround the choir at the rear). It may be mentioned also that the rue Jeanne d'Arc opened the nineteenth century arrived before the main facade (at the time we wanted to release the foremost shrine small streets and medieval buildings that the hemmed, the name did not come after).

Each year, on the evening of May 7, during Johanniques holidays, takes place on the square, the ceremony of Delivery of Etendard (which evokes that of Joan of Arc). The municipality is the guardian and send it to Catholic religious authorities for the duration of the festivities. The facade of the cathedral is then used to support a sound and light. wp

TOKYO, JAPAN - JUNE 10: Bugra "mojj" Kiraz of FUT Esports at VALORANT Masters Tokyo Rehearsal Day at Tipstar Dome Chiba on June 10, 2023 in Tokyo, Japan. (Photo by Colin Young-Wolff/Riot Games)

Châssis n°434306

 

Arroseuse-balayeuse

Renault fut, dès 1911, parmi les premiers constructeurs à produire des véhicules adaptés aux besoins des services municipaux.

 

Caractéristiques techniques :

-Moteur essence monobloc 4 cylindres 100 x 160 (5.027 L de cylindrée)

-Embrayage à cône

-Boîte de vitesses : 4 AV + 1 AR

-Direction à vis et secteur, à la droite du châssis

-Freins : le frein au pied agit par mâchoires sur tambour solidaire de l'arbre de transmission en sortie de boîte de vitesses et le frein à main sur les roues

-Roues en acier coulé garnies de bandages, simples à l'AV et jumelées à l'AR

-Mécanisme : la prise de mouvement pour le balai se fait sur l'axe AR de façon à ce que sa vitesse soit toujours proportionnelle à celle du véhicule. Le balai est suspendu au châssis de façon qu'il soit possible de l'abaisser ou de le relever et sa commande actionne en même temps sa mise en marche et son débrayage.

 

Ce modèle est équipé d'une "tonne" de 5.000 litres et d'une pompe centrifuge.

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