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www.acrimed.org/Medias-de-classe-haine-de-classe

 

Médias de classe, haine de classe

par Mathias Reymond, jeudi 16 septembre 2021

 

Le Nouveau Monde -Tableau de la France néolibérale a paru aux éditions Amsterdam le 10 septembre. Ce livre collectif accorde notamment une large place à la critique des médias et des industries culturelles. En attendant d’en débattre le 23 septembre à 19h au Monte-en-l’air à Paris (avec Samuel Gontier et d’autres auteurs), le 13 octobre à 18h30 à l’auditorium de la Maison internationale de Rennes (avec Sophie Eustache et Renaud Lambert) et le 19 novembre à 19h à la Carmagnole à Montpellier (en présence de Laurence de Cock, Thierry Discepolo et Mathias Reymond), nous publions ici un chapitre. (Acrimed)

 

« Tout se passe, explique le sociologue Alain Accardo, comme si le “peuple” n’était intéressant pour les médias qu’autant qu’il est inoffensif, désorganisé, souffrant, pitoyable, mûr pour les Restos du cœur, l’intervention caritative et le miracle du loto [1]. » Invisibles à la télévision ou à la radio, les classes populaires sont rappelées à l’ordre dès lors qu’elles ne s’y résignent plus. Méprisés sur tous les plateaux, leurs porte-parole se font gronder quand ils cessent d’y faire de la figuration.

 

Depuis 2014, les grands médias doivent diffuser des programmes qui contribuent à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes. Un progrès, tout de même, tant par ailleurs l’inégalité sociale semble, elle, toujours aller de soi. Ou presque de soi. Si le législateur a confié en 2006 le soin au CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) de veiller à la représentation de la diversité de la société française, son dernier rapport annuel est accablant : « les CSP+ sont surreprésentées dans tous les genres de programmes. Elles représentent jusqu’à 79 % des personnes visibles dans les divertissements, 78 % dans l’information et 73 % dans les fictions. » La proportion des cadres, professions libérales et chefs d’entreprise à la télévision atteint 61 % en 2019 alors que ce groupe ne représente que 10 % de la société ; pour les ouvriers, ces proportions atteignent, respectivement, 3 % et 12 %. Autrement dit, les CSP+ sont quinze fois plus présents que les ouvriers alors qu’ils sont moins nombreux dans la population…

 

À la radio, aussi, l’écart est saillant. Une enquête du Monde diplomatique pointait que, la semaine du 18 au 24 novembre 2019, « les studios de la radio de service public France Inter ont accueilli 177 invités. Tous issus de classes moyennes supérieures, culturellement et économiquement favorisées. À deux petites exceptions près, à des heures de faible écoute. [Une] étudiante boursière et une chômeuse de longue durée ont apporté leur “témoignage” dans l’émission “Le nouveau rendez-vous”, entre 22 heures et 23 heures [2]. » D’autres stations se préoccupent davantage de la diversité sociale. « Les Grandes Gueules » sur RMC accordent du temps d’antenne à toutes les classes sociales et, comme le relève Vincent Goulet, cette émission « a un côté polémique […] proche de l’ethos populaire [3] ». Mais le sociologue constate aussi que « le cadrage idéologique » reste, notamment par le choix des thèmes et des polémiques, « très proche du pôle libéral et entrepreneurial. » On en revient ainsi très fréquemment à la figure du « patron » qui « se bat seul contre le fisc pour donner du boulot aux pauvres gens ». Et, in fine, les milieux populaires constituent toujours ce que Pierre Bourdieu nommait une « classe-objet », soit un groupe qui est parlé par d’autres plutôt qu’il ne parle de sa voix propre. Ainsi des classes populaires périurbaines : comme le constate le CSA, « les personnes demeurant dans les grands ensembles de banlieues populaires […] n’apparaissent qu’à hauteur de 7 % dans les programmes visionnés alors que ces zones seraient habitées par 27 % de la population ». En revanche, 52 % des intervenants à la télévision résident en centre-ville alors que cette situation caractérise 32 % de la population. De plus, les habitants de ces « banlieues » sont systématiquement présentés à travers des clichés (jeunes des cités, rappeurs, petits dealers) et renvoyés à une identité ethnoculturelle (d’origine africaine, de confession musulmane…) plutôt qu’à leur appartenance aux classes populaires [4].

 

L’exclusion des classes populaires procède aussi de la sélection des sujets. La couverture des « sports d’hiver » et des vacances à la montagne occupe chaque année une place considérable dans les journaux télévisés (JT) durant les mois de décembre, janvier et février. On s’émerveille des chutes de neige, on compatit aux embouteillages et on salive devant la fondue du soir ! Sur TF1, en février, la cadence est d’un sujet par JT [5]. À quoi s’ajoute la « météo des neiges ». Pourtant, deux tiers des Français ne partent jamais en vacances l’hiver. 9 % des ouvriers se rendent à la montagne à cette saison au moins une fois tous les deux ans, contre 40 % des cadres et professions intellectuelles supérieures [6]. Le choix d’un thème, d’un angle ou d’un invité permet même parfois d’expulser les classes populaires de chez elles – quand Le Monde consacre l’essentiel d’un dossier sur Marseille à la création culturelle, à l’attractivité renouvelée de la ville et à ses bonnes adresses (« Il fait bobo à Marseille ») [7] – ou de les déposséder de leur Histoire – quand la commémoration médiatique de Mai 68 consiste encore et toujours à inviter Serge July ou Daniel Cohn-Bendit.

 

Et en 2018 ? Comment ont été traités les Gilets jaunes ? De manière générale, par de la condescendance, voire du mépris. Un peu de paternalisme aussi [8], celui de Franz-Olivier Giesbert sur BFM-TV – « Ils ne vivent pas comme nous […]. Ce sont des gens qui veulent juste qu’on leur parle, qu’on leur explique » – ou celui de Christophe Barbier sur France 5 – « Beaucoup de Gilets jaunes sont des gens qui regardent la télé parce qu’ils n’ont pas beaucoup d’autres distractions dans la vie » ; dès lors, pour mettre fin au conflit pourquoi ne pas « supprimer la redevance télé » ? Trois jours après la première manifestation du 17 novembre 2018, Cyril Hanouna invite quatre Gilets jaunes dans son émission sur C8 pour « faire avancer les choses dans le calme » et faire en sorte « que tout le monde se sente bien dans cette société ». Il tient à le faire savoir aux personnes mobilisées : « Sur les chaînes du groupe Canal+, on est avec vous. » Avec, surtout pour tempérer les revendications et modérer les ardeurs : « Est-ce que vous ne pensez pas que les débordements, ça pollue un peu le débat, et ça fait que les choses avancent moins bien au niveau du gouvernement ? » ; « Je suis persuadé que le gouvernement ne demande qu’à discuter avec vous. » ; « J’ai des infos. Je sais que le gouvernement travaille dans votre sens. » Et, lorsque les Gilets jaunes affichent leur détermination, notamment à obtenir la destitution de Macron, l’animateur morigène : « C’est pas bon, de parler comme ça » ; ou : « Alors là, Maxime, je vous aime beaucoup, mais non. C’est un truc qui va décrédibiliser le mouvement. »

 

Viendra ensuite le temps de la déception. « Je ne comprends plus rien aux Gilets jaunes, se lamente l’animateur de RMC Éric Brunet le 2 décembre. Cette profonde grogne anti-taxes est devenue au fil des jours un mouvement pour l’augmentation du Smic et des minimas sociaux… J’ai lu avec attention leur plateforme revendicative : elle est plus à gauche que le programme de Mélenchon. » La condescendance vire à la haine de classe. « Il y a dans le mouvement des Gilets jaunes, déplore Thomas Legrand le 11 février 2019, une incapacité à s’exprimer, une incapacité à hiérarchiser ses revendications, une incapacité à dire ce qu’ils veulent. » Éric Drouet et Maxime Nicolle que Legrand identifie comme les « leaders » du mouvement ? « Leurs propos sont absolument débiles. C’est-à-dire qu’ils sont incommentables. Moi je me penche sur leurs textes, sur ce qu’ils disent, et là il ne s’agit pas d’orthographe, il s’agit du contenu : c’est débile. » Pour l’ancien dessinateur au Monde, Xavier Gorce, aussi, les Gilets jaunes sont dépourvus de sens politique (« Nous exigeons ! Et n’essayez pas de nous piéger en nous demandant quoi », fait-il dire à l’un d’entre eux), hargneux, individualistes, bêtes (« troupeaux d’abrutis »), méchants, et même nazis : un dessin représente un Gilet jaune tatoué « Über alles » [9]. Des « beaufs d’extrême-droite » aussi pour le journaliste de Libération Jean Quatremer, qui les dépeint comme « factieux » à « embastiller » d’urgence, « poujadistes », évidemment « antisémites » et « homophobes » [10]. Mais nous cacherait-on des choses ? Jean-Michel Aphatie l’assure : « dans ce mouvement [des Gilets jaunes], je pense depuis le début qu’il y a une organisation souterraine, cachée. Il y a des tireurs de ficelles [11]. »

 

Les saillies contre les classes populaires se doublent d’attaques contre ceux et celles qui les défendent ou qui les représentent. Sommations à négocier, procès en archaïsme, et rappels à l’ordre : à chaque mobilisation sociale, des syndicalistes ou d’autres personnalités subissent un déferlement de violence médiatique. En 2019 et 2020, au cours des mobilisations contre la réforme des retraites, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a constitué la cible préférée des journalistes. Lors de la matinale de France Inter le 7 janvier 2020, les deux animateurs ne lui ont laissé aucun répit. Quand Léa Salamé ironise – « Quel est l’objectif d’appeler à faire la grève dans les raffineries ? C’est d’empêcher les Français de mettre de l’essence en fait ? » –, Nicolas Demorand se fait plus sentencieux. « C’est désormais la plus longue grève à la SNCF depuis Mai 68 », explique l’animateur avant de dérouler : « les Français, surtout les franciliens d’ailleurs, se débrouillent comme ils peuvent pour circuler pour se rendre à leur travail. Des commerçants ont perdu beaucoup de chiffre d’affaires pendant les fêtes. Certains redoutent même, on le disait hier, à Paris de mettre la clé sous la porte. » Et Demorand de s’interroger : « Est-ce que vous assumez toutes ces conséquences, tous ces effets de la mobilisation ? Et est-ce que ça vous fait réfléchir et pourquoi pas douter ? »

 

Tant qu’ils défilent sans entraver le fonctionnement de la société, les manifestants sont tolérés. Dès qu’ils vont au-delà, plutôt que de les interroger sur les motifs de leur colère, les journalistes enjoignent à leur porte-parole de s’expliquer sur cette « violence » et, surtout, de la condamner. Lors du mouvement des Gilets jaunes, François Ruffin est interrogé sur France Bleu Provence le 18 mars 2019 ; la première question qui lui est posée est « toute simple » : « Est-ce que vous condamnez les violences sur les Champs-Élysées, samedi à Paris ? » Les suivantes sont de la même eau. Trois ans plus tôt, dans une séquence surréaliste diffusée sur BFM-TV, Apolline de Malherbe pose huit fois la même question à Olivier Besancenot à la suite de débordements en marges des défilés du 1er Mai : « Est-ce que vous condamnez les violences ? » Les réponses du porte-parole du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) et sa volonté de débattre du fond (la loi dite « El Khomri ») n’entament en rien la pugnacité de l’animatrice. Elle répétera onze fois une deuxième question : « Les casseurs sont-ils des manifestants [12] ? »

 

La même morgue s’observe à chaque campagne présidentielle. Le 19 mars 2017, invité d’Europe 1, à la veille du « grand débat », Hervé Gattegno – directeur de la rédaction du Journal du dimanche et éditorialiste à RMC et BFM-TV – revient sur le choix de TF1 de ne convier que les cinq « gros » candidats : « Si on veut un débat sérieux, un débat où on aborde les vrais thèmes, il faut se concentrer sur les candidats qui peuvent prétendre vraiment gouverner le pays. Vous savez, avec onze candidats, dont un complotiste, deux trotskistes et celui qui veut coloniser la planète Mars, ce n’est plus un débat, c’est un jeu télévisé. C’est-à-dire que c’est au mieux "Questions pour un champion", au pire, "Le Maillon faible". » Ouvrier et candidat du NPA pour les élections présidentielles de 2012 et de 2017, Philippe Poutou explique la disposition des médias à sélectionner les « bons clients » : « La plupart du temps, c’est Olivier [Besancenot] qui est invité […]. Depuis quelques semaines, nous proposions à nouveau que ce soit moi qui participe aux émissions, en tant que candidat à la prochaine présidentielle mais aussi en tant que porte-parole du parti, histoire de montrer un autre visage du NPA. Parfois, les télévisions acceptent, mais c’est rare. On nous répond souvent : “C’est promis, on invitera Poutou la prochaine fois !” Et puis, la fois suivante, c’est encore Olivier. Tous agissent de la même manière [13]. » Les médias entendent choisir eux-mêmes les porte-parole des organisations politiques ou des mouvements sociaux, ceux qui font de l’audience, ceux qui maîtrisent les « codes » comme la concision de l’expression.

 

Mais, de manière plus générale, « pour parler à la télévision, résume l’Observatoire des inégalités, mieux vaut savoir maîtriser le discours en public. La parole est donc donnée, dans l’immense majorité des cas, à ceux qui la manient le mieux, c’est-à-dire aux plus diplômés et aux catégories favorisées [14]. » Lors de la crise sanitaire de 2020-2021, ce sont presque toujours des médecins qui ont été conviés aux matinales des grandes chaînes de radio (92 % des invitations durant les mois de mars et avril 2020) [15] et, plus encore, des chefs de services. Les autres travailleurs médicaux, travailleuses pour la plupart, n’ont pas eu droit de cité. Ce sont pourtant les infirmières, les aides-soignantes ou les agents des services hospitaliers chargées de l’entretien et de la désinfection des locaux qui sont les plus nombreuses à l’hôpital. Ce sont elles aussi qui ont été directement chargées de mettre en œuvre la réorganisation des services, de gérer les plannings et le matériel ou qui furent les plus mobilisées pour dénoncer la destruction de l’hôpital public en 2019-2020 ou les pénuries à répétition (lits, respirateurs, masques).

 

À quoi tient cette disparité ? Sans doute en grande partie au profil des journalistes, un peu le même dans toutes les rédactions. Cette uniformité est liée à la longueur de leurs études, souvent analogues [16], aux origines sociales communes (et aisées), aux lieux de résidence identiques (20 000 des 35 000 détenteurs de la carte de presse habitaient en région parisienne en 2018) et à des salaires supérieurs à la moyenne (le salaire médian des journalistes titulaires – 74 % de la profession – était de 2 800 euros net par mois en 2016. Celui de l’ensemble des Français était de 1 800 euros en 2015 selon l’Insee) [17]. En bas de la grille des salaires, les journalistes pigistes et en CDD touchent autour de 1 800 euros bruts. Une précarité que ne connaissent pas les chefferies du journalisme qui occupent l’espace médiatique, sélectionnent les sujets, construisent et éditorialisent l’information. Leurs revenus fluctuent entre 5 000 et 15 000 euros par mois pour les présentateurs/animateurs d’émission et journaux sur les télévisions et radios publiques, et entre 25 000 et 50 000 euros pour les mêmes fonctions dans les médias privés [18].

 

Stéphane Courbit, lui, habite à Neuilly-sur-Seine (ou à Saint-Tropez l’été). 114e fortune de France, l’homme d’affaires à la tête de Banijay a importé les émissions de téléréalité en France. Après « Loft Story » en 2001, c’est lui qui a produit en 2011 l’émission à succès « Les Ch’tis » sur W9, puis, en 2012, sa déclinaison provençale, « Les Marseillais ». Le « concept » est le suivant : suivre quotidiennement durant plus d’un mois des candidats locaux issus principalement de milieux modestes et travaillant dans le monde de la nuit (barman, serveuse, DJ, danseuse…). À chaque saison, ils découvrent un lieu paradisiaque (Ibiza, Las Vegas, Hollywood, Cancún, Rio…). Le succès de l’émission repose sur un montage perfide surlignant les fautes de français des uns ou les réflexions niaises des autres, en saupoudrant le tout de disputes et de larmes. Les « héros » – et surtout les « héroïnes » – ne semblent préoccupés que par leur apparence et leur succès (éphémère).

 

Si, à des fins commerciales, ces émissions de divertissement accordent davantage de place aux classes populaires – et si ces émissions sont sans doute davantage regardées par les classes populaires –, ce qu’elles disent du peuple, ou d’un certain rapport au peuple, ne diffère pas vraiment de ce qu’on entend sur les plateaux ou dans les studios des programmes d’information. Dans son roman Comme un empire dans un empire [19], Alice Zeniter décrit les jurés du télécrochet « The Voice », feignant « de souffrir plus que les candidats qu’ils éliminaient », leur volant « toute possibilité de parler de la violence du procédé, secondés en cela par la réalisation qui braquait les caméras sur les chanteurs connus, émus aux larmes ». Et la romancière de comparer à « la casse sociale à l’œuvre dans le pays. Après tout, c’était le même show : un patron millionnaire ou un ministre à la retraite assurée venait déclarer à la télévision que c’était dur pour lui, cette fermeture d’usine, vraiment dur, quelle vacherie, la réalité économique se fout des sentiments, elle les piétine, pourtant j’aurais voulu… »

 

Consterné devant cette mascarade, le héros du roman de Zeniter « aurait voulu voir des Gilets jaunes faire irruption sur le plateau ». Avec leur mobilisation, en tout état de cause, deux mondes se sont affrontés : d’un côté des manifestants s’organisant en dehors des cadres habituels (hors syndicats, partis politiques…), via les réseaux sociaux, et contre les grands médias ; et, de l’autre, des journalistes (et leurs auditeurs) refusant de sortir de leur confort et arcboutés sur l’image (le cliché) qu’ils se faisaient des Gilets jaunes. Ce traitement réservé à la classe ouvrière, à ses représentants et aux syndicalistes relève aussi du refus de toute opposition au libéralisme économique. Comme l’expliquait le journaliste Michel Naudy, dans le film Les Nouveaux Chiens de garde, « pour la très grande majorité [des journalistes], dès l’instant où [les membres des classes populaires] sortent de leur rôle, […] alors ils deviennent dangereux. Parce qu’ils rompent avec le consensus mou de la démocratie molle. Ils rompent la règle du jeu, ils brûlent des pneus, ils occupent des usines, ils séquestrent des patrons, ils sont hors le champ social. Et là, l’appareil idéologique montre ses dents et mord cruellement. Et ce qui est moquerie de classe devient, à certains égards, exclusion, voire haine de classe [20]. »

 

Et, à l’inverse, les médias traditionnels, quels sentiments inspirent-ils au peuple ? S’ils ont exercé leur emprise sur le public tout au long du XXe siècle, leur crédit a depuis été fortement entamé : les charniers de Timisoara, les guerres du Golfe, les armes de destruction massive en Irak, le Kosovo, le Traité constitutionnel européen, les « faits divers » (Outreau, RER D, etc.), sont passés par là et ont laissé des traces. Mais il faut le souligner : il n’y a pas que des animateurs vedettes et des commentateurs qui ont été impliqués dans la propagation de fake news et dans la propagande en tous genres. Il y a eu des directeurs de journaux, des rédacteurs en chef, mais aussi des journalistes, des reporters, des photographes… Des journalistes inconnus, des reporters inconnus, des photographes inconnus. La pression subie, la précarité réelle, ne doivent pas faire oublier que les journalistes – tous les journalistes – ont une responsabilité qui mérite une exigence sans faille.

 

Florence Aubenas raconte comment, à la fin de son enquête pour Le Quai de Ouistreham [21], lorsqu’elle est allée trouver ses collègues femmes de ménage pour leur révéler qu’elle était journaliste, l’une d’entre elle lui a répondu : « Depuis quand les journalistes s’intéressent à nous ? » Pour la grande reporter, « l’échec du journalisme, c’est vraiment ce manque de confiance que les lecteurs, les auditeurs ont vis-à-vis de nous […]. Les informations qu’on donne de la société […] ne sont pas celles qu’ils aimeraient partager ou celles qu’ils aimeraient connaître. Elles sont celles qui nous intéressent, qui intéressent ce monde clos de la presse, qui a ses codes, qui a ses intérêts […] Et je pense ça, c’est un sacré problème [22]. »

 

« Ça et la proximité avec nos sources, ajoute Aubenas. On me demande souvent “mais vous n’êtes pas trop proche des gens ?” et effectivement à Ouistreham j’ai gardé des copines […]. Mais, le problème, ce n’est pas d’être copine avec une femme qui fait le ménage à Ouistreham ou quelqu’un qui travaille dans une usine de plastique à Montréal-la-Cluse. Non, le problème c’est quand on est copain avec Macron ou avec un chef d’entreprise puissant qui vous tient en son pouvoir. » En effet, si les médias ne réussissent plus à prescrire ce qu’il faut penser, ils continuent de fixer, avec l’aide des dirigeants politiques et économiques, l’agenda médiatique. Ils imposent ainsi ce à quoi il faut penser. Pour le sociologue Patrick Champagne, « ce que l’on appelle le “pouvoir des médias” pourrait bien n’être pour l’essentiel que le pouvoir de ceux qui ont un intérêt à croire et à faire croire au pouvoir des médias, et dont font partie, au premier chef, tous ceux qui participent du pouvoir des médias [23]. » Loin, très loin du peuple.

Mathias Reymond

La Motte-Feuilly (Indre)

  

Château de la Motte-Feuilly.

  

Au second plan : La tour carrée serait du XIVème siècle et la tour ronde du XVème.

  

Dès le début du XIIème siècle, le site de la Motte aurait été propriété d'un seigneur régional, Roger Palestel, seigneur de Sainte-Sévère. Celui-ci serait devenu seigneur de Sainte-Sévère par mariage.

 

Au XIIIème siècle, par mariage, terres et château de La Motte Feuilly sont transmis à la famille Vicomtal de Brosse .

 

Au XIVème siècle, par mariage, le domaine passe de la famille de Brosse à la famille de Sully.

 

Au milieu du XIVème siècle, Aliénor de Sully, héritière de la Motte-Feuilly, épouse Messire Vaudenay .

 

Des étude dendrochronologiques commandées par le propriétaire actuel permettent de dater la Tour Carrée d'environ 1360.

 

Au XVème siècle, le château appartient à la famille Chamborant. Hugues de Chamborant (1420-1486) , chevalier, seigneur de Lavaux, la Mothe-Feuilly et la Ferté sous Reuilly, servit sous le maréchal de Boussac (Jean de Brosse), son parent et son suzerain, contre les Anglais. Les anglais le firent prisonnier à Beauvoir. Il fit les sièges de Compiègne et d'Orléans et assista à la journée de Patay (18 juin 1429, victoire de Charles VII sur Henri VI d'Angleterre). Hugues de Chamborand, valeureux guerrier, est aussi un pillard, coupable d’incendies, de meurtres et de violences. En novembre 1462, il recevra des lettres de rémission du roi pour de nombreux crimes commis. Hugues (ou Huguet) de Chamborand avait épousé Catherine de Vaudenay fille de Dreux Drouin de Vaudenay, chevalier , seigneur de Menetou sur Cher, de la Mothe-Feuilly et de la Ferté-Gilbert , et qui descendait des seigneurs de Brosse par sa mère. En 1446, le Parlement de Paris le fait conduire en prison à la Conciergerie, ainsi que ses complices, pour des excès commis contre son beau-père Dreux de Vaudenay. En 1448, il doit solliciter du roi des lettres de rémission pour le meurtre de Guillaume du Bouex, écuyer, seigneur de Plavet. La veuve de Guillaume avait porté plainte, les lettres de rémission n'arrêtèrent pas les poursuites et le 6 septembre 1449, Hugues et ses complices furent comdamnés à fonder à perpétuité une messe dans l'église où Guillaume avait été enseveli, à payer une amende de 500 livres au roi, une autre identique à la veuve et aux enfants, et à servir à ces derniers une pension de 100 livres. De plus, il furent bannis du royaume. Il ne se soumirent pas à cet arrêt et durant deux ans, ils tinrent une insurrection armée contre la justice. Le roi ayant encore besoin de lui pour la guerre en Guyenne, accorda de nouvelles lettres de rémission.

 

En 1487, le fils de Jean IV de Culan hérite du château.

 

En 1504, Charlotte d'Albret* achète le château à la famille de Culan. (Après avoir appartenu à la famille Vaudenay, le domaine passsa à la famille Culan en dédommagement, suite à un procès. En effet, Claude Vaudenay tuteur des enfants Culan, s'était approprié la fortune de ceux-ci.) Charlotte d'Albret avait épousé César Borgia en 1499 avec lequel elle aura une fille, Louise.

La papauté du XVe siècle italien était profondément dégradée. Le cardinal Rodrigo Borgia eut une favorite, Vanozza de Cattanei, qui lui donna plusieurs enfants. Cela ne l'empêcha pas de prétendre à la tiare, qu'il obtint en 1492. Devenu Alexandre VI, il ne changea pas sa façon de vivre. .

Parmi ses nombreux enfants, sa fille Lucrèce fut mariée trois fois à des princes italiens, et toujours pour des raisons politiques.

Le plus doué de ses fils, César Borgia (né vers 1475), ne reculait devant rien : il aurait fait assassiner son frère Giovanni et donna l'ordre de tuer le deuxième mari de Lucrèce, Alphonse, roi de Naples (1497). César Borgia inspira le Prince à Machiavel.

Alexandre VI fit de César, son fils préféré, un cardinal, et ils menèrent ensemble leur politique. Ils commencèrent par s'opposer à Charles VIII lors de son expédition vers Naples, puis, après l'échec français, renversèrent leurs alliances. César fut envoyé en France comme légat pour dissoudre le mariage de Louis XII et lui permettre d'épouser Anne de Bretagne. Sa mission accomplie, il renonça au cardinalat et épousa Charlotte d'Albret le 10 mai 1499.

De 1500 à 1503, Louis XII et César Borgia devenu « gonfalonier », après l'assassinat de son frère aîné Giovanni, c'est-à-dire général en chef des troupes pontificales, dominèrent militairement l'Italie du Nord et du Centre.

César, était tout-puissant à Rome, où on lui attribuait l'empoisonnement de plusieurs cardinaux gênants. Lorsque Alexandre VI fut emporté par une mort brutale le 6 août 1503, le nouveau pape, Pie III, fit arrêter César et le livra aux Espagnols. Emprisonné en Espagne, il s'évada, se réfugia auprès du roi de Navarre et mourut en Navarre, tombé dans une embuscade lors du siège de Viana, le 12 mars 1507; il avait 31 ans.

 

En 1514, à la mort de Charlotte, le domaine fut transmis à sa fille, Louise Borgia. A cette occasion, un inventaire des lieux est réalisé.

 

En 1517, Louise épouse Louis II de la Trémouille et apporte ce château en dot. Successivement au service de Charles VIII, de Louis XII et de François Ier, Louis II de la Trémouille (Trémoille) occupa un rôle de premier plan à la cour et aux armées. iI fut l’un des personnages principaux des premières Guerres d’Italie. Il mourut d’un coup d’arquebuse à la bataille de Pavie** en 1525, âgé de soixante quatre ans.

 

En 1530, Louise, veuve depuis 5 ans, épouse Philippe de Bourbon, Baron de Busset. Philippe est un descendant d'un petit fils de Saint-Louis. De ce mariage naît, le 2 septembre 1537, Jean de Bourbon-Busset qui deviendra à son tour seigneur de la Motte-Fuilly.

 

La Motte-Feuilly restera dans la famille Bourbon Busset pendant plusieurs générations, puis passera par mariage dans la famille de Chabannes.

 

Joachim de Chabannes, seigneur de Trucy (03 juillet 1578 Bonnat - La Motte-Feuilly 17 mai 1625) époux de Gilberte de Bourbon-Busset est seigneur de La Mothe-Feuilly, leur fils, François de Chabannes, sera seigneur de La Mothe-Feuilly jusqu'à son décès en 1668 à Dôle.

 

Accablée de dettes, la famille de Chabannes vendra la Motte-Feuilly à Jean Fradet de Saint-Août, comte de Châteaumeillant, en 1651. La Motte-Feuilly sera alors élevée au rang de vicomté par Louis XIV.

 

Après deux générations, la Motte-Feuilly passera par mariage de la famille Fradet à la famille du Plessis-Châtillon.

 

En 1757, Marie-Félicité du Plessis-Châtillon*** vendit le domaine à Jean Pâris de Montmartel****, riche et influent financier.

 

Le fils unique de Jean Pâris de Montmartel, Armand, deviendra à son tour seigneur de la Motte-Fleury. Armand-Louis-Joseph Paris de Montmartel, on l'appelait simplement le marquis de Brunoy, du nom d'une terre qu'il possédait, avait vraiment des idées et un comportement bizarres : Il porte des vêtements simples et préfère la compagnie des gens du peuple à celle de la noblesse. Il a la passion des cérémonies religieuses. Il dilapide sa fortune au point que sa famille le fera interdire financièrement. Il doit quitter Brunoy et s’exiler dans son château à Villers-sur-Mer en Normandie, où il meurt de la variole en 1781, à 33 ans*****.

 

En 1783, les héritiers du marquis de Brunoy vendent le domaine à Claude Denis de Maussabré, garde du corps du roi dans la Compagnie de Noailles.

 

En 1887, la famille de Maussabré cède le domaine à Jacques Pierre Alfred Dumayet.

 

En 1979, Marie Louise Dumayet fait don du château à une association dédiée aux enfants souffrant de difficultés auditives et d'élocution.

 

En 1998, une famille belgo-australienne, la famille Borel de Bitche, rachète le domaine. La Motte-Feuilly devint alors le siège social d'une entreprise (entreprise Robert-Borel-de-Bitche) dont l'activité était la culture de céréales (à l'exception du riz), de légumineuses et de graines oléagineuses.

 

Depuis 2003, le château est la propriété du financier international Christophe Charlier, qui est originaire de la commune voisine de Sainte-Sévère. D'après sa déclaration sur Bloomberg, il serait PDG adjoint du groupe ONEXIM, holding de l'oligarque russe Mikhaïl Prokhorov, et Chairman of the Board of Directors de Renaissance Capital, une banque d'investissement dont le siège social est à Moscou.

  

* Charlotte d'Albret épouse César Borgia, fils du pape Alexandre VI, en 1499 et devient propriétaire des terres de Feusines, Néret et La Motte-Feuilly en 1504. Son mariage découlait du pacte entre Louis XII et le pape Alexandre VI, permettant au roi d'obtenir la bulle pontificale annulant son mariage avec Jeanne de France afin d'épouser Anne de Bretagne alors veuve de Charles VIII. Selon le pacte, Louis XII accordait au fils du pape, César Borgia, un duché (le Valentinois) et la main de Charlotte d'Albret.

 

** La bataille de Pavie opposa les Français aux Impériaux, les 23 et 24 février 1525. En septembre 1524, François Ier décida d'une nouvelle expédition en Italie, poussé par son favori Bonnivet et contre l'avis de la régente et de Montmorency, qui insistaient sur la faiblesse du royaume. Le roi passa les Alpes avec u_ne forte armée en octobre 1524, prit Milan le 26 octobre, et mit le siège devant Pavie le lendemain. La cité était défendue par de fortes murailles. Après un hiver dans l'inaction, les Impériaux passèrent à l'attaque dans la nuit du 23 au 24 février 1525. Le roi se retrouva au milieu des troupes ennemies et fut fait prisonnier. La bataille fit plusieurs milliers de morts (les chiffres oscillent entre 3 000 et 16 000, principalement dans l’armée royale), ce qui était inhabituel pour l'époque. « Nous avons marché dans du sang jusqu’à en avoir plein les bottes » dit un chant de lansquenets. Le roi sera libéré un an plus tard, contre une énorme rançon qui sera payée par ses sujets, et en promesse renoncement de ses prétentions sur l'Italie. Promesse que François Ier ne tiendra pas.

 

*** Marie-Félicité du Plessis-Châtillon sera guillotinée à Paris le 26 juillet1794, à l'âge de 70 ans. Le lendemain, Robespierre est arrêté, et guillotiné à son tour le 28 juillet 1794.

 

**** Les Montmartel, famille dauphinoise, sont à l'origine des aubergistes et commerçants. Ils s'enrichiront en sachant fournir les armées, réalisant au passage de confortables bénéfices. Jean Pâris de Monmartel sera banquier de la Cour jusqu'en 1759. Jeanne Antoinette Poisson, Marquise de Pompadour, maîtresse de Louis XV, était la filleule de Jean Pâris de Monmartel. Jeanne-Antoinette doit ses prénoms à son parrain, Jean Pâris de Monmartel, et à la nièce de ce dernier, Antoinette Justine Pâris, sa marraine.

 

***** Alexandre Dumas (père) en fera une pièce en 5 actes: Le Marquis de Brunoy, 1836.

Armand-Louis-Joseph Paris de Montmartel aurait été l'objet de moqueries blessantes sur son titre de marquis, alors que son grand père avait été un simple aubergiste. Ces moqueries déclenchèrent sans doute ses dispositions à fréquenter les gens du peuple et à braver la noblesse. Aimant le faste religieux, il donna à l'église de Brunoy des vêtements sacerdotaux brodés d or, des bijoux, des pierres précieuses, il patronne sans compter des Fêtes Dieu, des processions, des banquets...

Il se maria mais se sépara très vite de sa femme.

Il invitait dans son château de Brunoy les gens du pays, il tenait pour eux table ouverte. Les banquets se terminaient en beuveries et Armand étant ivre, il signait des donations à ses familiers. Donations sur lesquelles il ne revenait pas le lendemain. Il se livrait même à des anoblissement sauvages pour se moquer de « l esprit de noblesse ».

La famille fit « interdire » et assigner à résidence au château de Villers le marquis de Brunoy.

  

www.cairn.info/revue-historique-2014-3-page-567.htm?ref=d...

chateaudelamottefeuilly.fr/histoire

Comte F. de Maussabré, Généalogie de la famille Palesteau, dans le Compte-rendu de la Soc. Du Berry à Paris, 6e année, Paris, sept. 1859, ln-8°, p. 234.

Patrice Boussel. Guide de l'Île-de-France mystérieuse. Éditions Tchou, 1969.

www.brunoy.fr/wp-content/uploads/2022/02/Support-Pedagogi...

www.facebook.com/chateaudelamottefeuilly

data.bloomberglp.com/professional/sites/10/Peer-Analysis_...

fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_d%27Albret

Michael Cudlitz (Abraham) est revenu à la vie après avoir quitté The Walking Dead Saison 7, le 14 Novembre, pour gentiment se moquer de Negan (joué par Jeffrey Dean Morgan). Il s’est affiché sur photo insolite sur Instagram. Notre Site :http://ift.tt/1OtYFsR Notre Page Facebook: ift.tt/2esMHrB Twitter: twitter.com/newseriesfr ift.tt/1OtYFsR

Peintre symboliste suédois.

À partir de 1904, Eugène Jansson peint de grandes toiles ayant pour sujet le corps masculin nu, athlétique, de jeunes hommes qu' il rencontre dans les établissements de bains de la Marine et qu'il ramène dans son atelier transformé en salle d'entraînement. Il fréquente à cette époque les lieux de plaisir de Stockholm. Sa peinture alors se heurte à une grande résistance et à quelques moqueries.

TROIS JOURS BOULEVERSANTS

 

Vendredi matin, 9 heures.

 

Entendez-vous ces coups de marteau ? Ce sont les clous que l’on enfonce dans les mains et les pieds d’un homme pour le suspendre au bois de la croix, un homme qui n’a fait que du bien sur la terre, le seul juste et parfait que la terre ait connu parce qu’il venait du ciel. Il est venu pour nous dire la Vérité. La vérité n’est pas toujours agréable à entendre, dit-on souvent. Et quand c’est la lumière venant du ciel qui met en évidence la vérité sur l’homme, démasquant l’hypocrisie et dénonçant le mal, on n’en veut pas, il faut s’en débarrasser ! Après un simulacre de procès et des fausses accusations, il est condamné.

C’est ainsi que Jésus est crucifié entre deux malfaiteurs : le Juste est compté parmi les iniques ! Alors que, dans la honte, il souffre atrocement et entend les moqueries des chefs religieux et les insultes des passants, il implore son Père. Pour lui ? Non : pour ses bourreaux. Écoutez-Le : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Quel amour !

 

Vendredi midi.

 

Au moment le plus clair de la journée, la terre est entourée de ténèbres. Personne ne peut voir ses souffrances bien plus intenses encore. Sur Lui s’abat la sainte colère de Dieu contre nos péchés. Étant lui-même sans péché, le Fils de Dieu prend les nôtres à son compte et en subit le châtiment. Il se substitue aux coupables. Celui qui est la lumière du monde est caché par les ténèbres.

 

Vendredi, 3 heures de l’après-midi.

 

Dans cette nuit profonde, Il crie d’une forte voix, prouvant ainsi qu’Il a enduré la colère de Dieu dans toute sa force et sa lucidité :

 

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

 

Puis, jetant encore un grand cri, Il expire. Le Prince de la vie entre dans la mort.

 

Quelques femmes regardent de loin. Elles aimaient Jésus. Elles L’ont suivi et servi depuis le début de son ministère. Que doivent-elles penser en voyant mort Celui en qui elles espéraient tant ? Il est difficile d’imaginer la tristesse des cœurs de celles et ceux qui ont perdu tout espoir.

 

Vendredi soir.

 

Deux hommes riches enlèvent le corps de Jésus, l’embaument et l’ensevelissent avec respect puis le placent dans un tombeau neuf taillé dans le roc. Ils roulent une lourde pierre en forme de disque devant l’entrée du tombeau pour qu’il soit bien fermé. Des femmes, le cœur triste et désespéré, ont suivi les deux hommes pour connaître l'emplacement du corps de Jésus. Elles lui apporteront des aromates et du parfum selon la coutume, mais pas maintenant, car le sabbat va commencer.

 

Du vendredi soir au dimanche matin.

 

Le sabbat commence le vendredi soir avant le coucher du soleil jusqu’au samedi soir après la tombée de la nuit. C’est le septième jour de la semaine que le Seigneur a institué comme jour de repos. Mais ce n’est certainement pas un repos pour le moral de ces femmes et des disciples qui ont suivi Jésus. Bien des pensées occupent leur esprit comme bien des questions auxquelles ils ne peuvent pas répondre. Jésus leur avait bien parlé à plusieurs reprises de sa mort prochaine, mais ils n’avaient pas compris (Marc 9 v.32). C’est un sabbat d’une profonde tristesse, de deuil et de pleurs pour ceux qui espéraient en Jésus qui leur a fait tant de promesses !

 

Dimanche matin.

 

Il est très tôt et il fait encore sombre. Deux femmes – Marie de Magdala et une autre Marie, la mère de Jacques – viennent au tombeau en se demandant qui roulera la pierre pour qu’elles puissent entrer : elle est si lourde ! Mais en arrivant, stupéfaction : la pierre est déjà roulée et le tombeau est vide. Comme elles sont en grande perplexité, un ange en vêtements éclatant de lumière leur apparaît et leur dit :

 

« N'ayez pas peur : je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié ; il n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait dit… Hâtez-vous d'aller dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts. Voici, il va devant vous en Galilée : là vous le verrez »

 

Il est ressuscité ! Jésus est ressuscité ! Quelle bonne nouvelle et quelle joie pour ces femmes, et pour les disciples, quelle bonne nouvelle et quelle joie pour nous, chrétiens, de savoir que Jésus est vivant aux siècles des siècles !

 

Car s’il était resté dans la mort, où serait notre espérance ? L’apôtre Paul a écrit : « Si Christ n’a pas été ressuscité, notre foi est vaine, et nous sommes encore dans nos péchés… » (1 Corinthiens 15 v.17)

 

Jésus est ressuscité : À son apparente défaite publique sur la croix succède sa victoire sur la mort : Il sort du tombeau, rendant impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable (Hébreux 2 v.14).

 

Jésus est ressuscité : C’est la preuve de la pleine acceptation de Dieu dont les plans sont accomplis. Sa justice est satisfaite. Le prix du péché étant payé, Dieu peut pardonner le pécheur repentant et croyant.

 

Jésus est ressuscité : Après s’être présenté à ses disciples pendant quarante jours, il est remonté au ciel où il est maintenant assis à la droite de la Majesté (Hébreux 1 v.3), il est vivant aux siècles des siècles ! (Apocalypse 1 v.18)

 

Jésus est ressuscité : Ses promesses s’accompliront de façon certaine. Bientôt Il reviendra. Les croyants morts ressusciteront en premier lieu, puis ceux qui seront en vie seront enlevés et Il nous introduira tous ensemble dans la Maison du Père où Il nous a préparé une place auprès de Lui (Jean 14 v.2-3).

 

Pendant l’éternité, nous chanterons les louanges de Celui qui pour nous est mort et ressuscité.

 

A toi la gloire,

O Ressuscité !

A toi la victoire

Pour l'éternité !

 

www.la-verite-sure.fr/page582a.html

... de Otto Van Veen (1556-1629), surtout actif à Anvers et Bruxelles.

 

Ce tableau représente une scène de "Femmes courageuses" (Moralia 246A-B) de Plutarque ; "Persian Women" les dépeint en train de lever leurs jupes pour se moquer de leurs hommes fuyant une bataille: "Où allez-vous si vite, vous les plus grands lâches du monde? Vous ne pouvez certainement pas, dans votre fuite, vous glisser ici d'où vous êtes sorti." Ainsi honteux, les hommes s’arrêtent de nouveau pour faire face à l’ennemi et remportent une victoire écrasante.

 

This painting depicting a scene from Plutarch's Brave Women (Moralia 246A-B) is generally regarding as a companion of Otto Van Steen's Amazons and Scythians; Persian Women depicts them raising their skirts to mock their menfolk fleeing a battlefied: "Whither are you rushing so fast, you biggest cowards in the whole world? Surely, you cannot, in your flight, slink in here whence you came forth." Thus shamed, the men stop to face the enemy once more, and win a crushing victory.

Pour accéder au site ACRIMED

www.acrimed.org/Anatomie-d-une-campagne-mediatique-contre-la

 

le texte dans son intégralité:

Anatomie d’une campagne médiatique contre la gauche (1/3)

par Pauline Perrenot, jeudi 12 mai 2022

 

« Illusionniste », « prestidigitateur », « chefs à plume », « petites cervelles », « fascisme à visage humain », « Polichinelle hâbleur », « escroquerie », « chiens », « pitbulls », « danger pour la France », « insurgé de prédilection »… La campagne de la France insoumise pour les élections législatives, à laquelle se sont ralliées les autres formations de la gauche parlementaire (Générations-EELV-PS-PCF), a littéralement déchaîné les médias dominants. Éditorialistes et journalistes politiques ont orchestré, du PAF aux grands quotidiens nationaux, une cabale d’une rare violence que nous traiterons en trois temps : 1) Mépriser, délégitimer : l’Union populaire n’adviendra pas ; 2) Stigmatiser : haro sur les « islamogauchistes » ; 3) Traquer : sus aux « déviants » de la social-démocratie. Premier mouvement.

 

Aussitôt Emmanuel Macron réélu, les chiens de garde sécurisaient le périmètre de la « démocratie » en étouffant les critiques. « Dire du président qu’il a été "mal élu" ? C’est "ébranler la légitimité du vote, et par là même les fondements de la démocratie représentative" pour Le Monde. C’est "alimenter une défiance dans les institutions, dans notre système démocratique" pour David Pujadas. Des syndicats qui souhaitent être pris en compte ? "C’est factieux !" s’indigne Jean-Michel Aphatie. » Ce n’était là qu’un début.

 

« Des gens dangereux »

 

Pour Mathieu Bock-Côté (Europe 1, 27/04), « Jean-Luc Mélenchon veut accélérer la crise de régime », tenter « un coup de force » et « un dernier tour de piste avant de se laisser momifier vivant à la manière d’un petit Lénine français vénéré et contemplé par tous les sectateurs de la Révolution ». Un peu plus tôt sur la même antenne, face à Sonia Mabrouk, Raphaël Enthoven commentait l’affiche « Mélenchon Premier ministre » de la France insoumise, qui révélerait selon lui « qui [sont] les gens dangereux […] susceptibles de s’asseoir [sur les institutions] pour un bénéfice à peu près nul. » Un verdict partagé par l’ex-plume de Valeurs actuelles, Louis de Raguenel, désormais chef du service politique de la radio Bolloré : « À force de marteler ces messages dangereux, ça finit par donner aux ultras des espoirs de renversement de l’État. » (Europe 1, 2/05)

 

C’est donc de (violent) concert avec l’extrême droite que les chantres de « l’extrême centre » pointent, d’un seul et même doigt, le péril de l’époque : la France insoumise et l’union de la gauche. Sur LCI, Jean-Michel Aphatie prévenait ses confrères (29/04) :

 

Le fond de l’affaire, c’est qu’on dit que Marine Le Pen n’est pas républicaine, n’est pas démocrate, très bien, ça fait vingt ans qu’on fait une danse là-dessus à l’extrême-droite ! Et la France Insoumise, elle est comment ? Quel attachement à la démocratie et aux valeurs ?

 

L’éditocratie poursuivra précisément sur cette lancée. À commencer par Catherine Nay (Europe 1, 30/04) :

 

Si ça ne se passe pas comme prévu, « il faudra aller chercher la victoire dans la rue pour faire avancer la société ». Qui le dit ? C’est la Clémentine Autain [sic]. Vous savez avec son joli sourire et ses yeux myosotis. Et elle dit ça sans être morigénée par quiconque, c’est sa vision de la démocratie ! Ça s’appelle le fascisme à visage humain.

 

Dans Le Figaro (6/05), Ivan Rioufol monte d’un cran : « S’il y a un totalitarisme qui vient, c’est au cœur de la gauche marxiste et révolutionnaire qu’il faut le traquer, comme toujours historiquement. » Et de poursuivre : « L’entourloupe sur "le cordon sanitaire" a permis à l’extrême gauche, sectaire et violente, de se comporter en terrain conquis. Oui, il y a un danger pour la République. Mais il est à débusquer dans la stratégie d’infiltration insurrectionnelle du soi-disant Insoumis. » Le totalitarisme, c’est également ce que l’union de la gauche inspire à Bernard-Henri Lévy : « Avec cet accord Insoumis/socialistes, c’est Chavez qu’on accorde avec Jaurès. Poutine avec Léon Blum. Et voilà bradé, pour un plat de lentilles (une poignée de circonscriptions), tout le patient travail de la gauche, depuis 50 ans, pour conjurer sa tentation totalitaire. Navrant. » (Twitter, 4/05).

 

Sur LCI (6/05), Jean-François Kahn qualifie sans rire les Insoumis de « néo-bolcheviks ». « Un parti factieux, séditieux ? » interroge de son côté Frédéric Haziza (Radio J, 8/05). « Une secte » affirmait deux jours plus tôt Philippe Val (Europe 1, 6/05) : « Une secte dont certains militants se radicalisent sur internet, comme cette femme "gilet jaune", anti vax et mélenchoniste qui a récemment agressé un pompier », mais également « des irresponsables [qui] jouent la violence sociale contre le suffrage universel. » Un parti qui, en tout cas, « a réussi son pari de caler la gauche sur les extrêmes » selon Challenges (5/05), qualificatif employé partout, inspirant un espoir à Thomas Sotto face à Jean-Luc Mélenchon : « Est-ce que ça ne va pas faire le jeu d’Emmanuel Macron une gauche qui se radicalise ? » (France 2, 6/05).

 

Le 2 mai, date de l’accord entre la France insoumise et Europe Écologie les Verts (EELV), David Reyrat, journaliste sportif au Figaro, synthétise : « Pour être certain de ne pas être coincé dans une faille temporelle. On parle bien en 2022 de porter au pouvoir en France des trotskistes, des maoïstes, des communistes, des khmers verts. En 2022. En France. C’est bien ça ? Vous confirmez ? » (Twitter, 2/05, tweet supprimé depuis). Franz-Olivier Giesbert confirme dans Le Point (5/05) : « La haine est en marche et rien ne semble pouvoir l’arrêter ». On ne le lui fait pas dire… « Certes, nous ne sommes pas en 1789 quand la populace […] saccageait et pillait tout sur son passage. […] Il y a en ce printemps ensoleillé mais saturnien beaucoup d’électricité dans l’air, une violence verbale peu ordinaire, en particulier du côté des chefs à plume de la France insoumise. » Et le non-violent-verbal de qualifier les responsables insoumis de « mufles » et de « braillards », quelques lignes seulement avant de fustiger la « décomposition démocratique » du pays : « Une partie des "élites" de la France d’en haut […] commence à basculer dans l’extrémisme de gauche ». Diantre ! L’élite médiatique, au moins, aura été épargnée.

 

Pendant ce temps sur Twitter, en écoutant François Ruffin sur BFM-TV, l’ancien directeur du Nouvel Observateur Claude Weill weillise :

 

Ce type est un grand malade. « Il y a un bâton pour chasser Macron ! » […] s’excite-t-il. Étonnez-vous que des petites cervelles insoumises, échaudées par ces appels incessants à la haine et au déni de démocratie finissent par aller taper sur des pompiers… (3/04)

 

Qui est excité ?

 

Jacques Julliard dans Marianne, sans nul doute. Le 4 mai, il tempête dans l’édito « Oui à l’union, non à Mélenchon ! » : « Le mélenchonisme n’est ni l’avenir ni la justice, c’est une construction qui repose sur un homme et sur les branches pourries du mouvement social. Épargnons-nous ce retour en arrière. » Sur France 5 (5/05), Denis Olivennes alerte :

 

Il faut se souvenir de ce qu’a été Jean-Luc Mélenchon ! […] Il a quand même conspué les juges indépendants et la presse indépendante ! Je ne crois que ce que je vois. Et ce que je vois, c’est un leader qui a attaqué l’indépendance des juges, attaqué les journalistes, dont les amis c’est Poutine et Maduro, des gens qui n’acceptent pas la démocratie ! C’est ça Mélenchon !

 

Le magazine hebdomadaire des Échos fait campagne plus qu’à son tour, et directement par la voix de son directeur adjoint de la rédaction : « Mélenchon ou la défaite de la raison » titre-t-il son édito (2/05). Tout y passe : « Héros fatigué d’une gauche en déliquescence », « amoureux transi des dirigeants d’un Venezuela en ruine », « un "insoumis sauf avec les dictateurs" », des « convictions […] flottantes », la « gauche régressive ». Bref… « la folie Mélenchon ».

 

Un crachat que reprend en écho le rédacteur en chef adjoint de L’Est Républicain, dans l’édito qui garnit les huit titres du groupe Ebra – propriété du Crédit Mutuel (28/04) : « Jean-Luc Mélenchon incarne à merveille le Polichinelle hâbleur d’une gauche désorbitée, entraînée vers les abîmes d’une tragique bouffonnerie. » D’une rare brutalité contre « Méluche, le magnifique », l’éditorial se conclut sur un incontrôlable accès de mépris de classe : « Les chiens sont lâchés. Ses pitbulls aboient et mordent. [Mélenchon] est, nous dit-on l’idole des jeunes. Même diplômés. C’est dire l’incurie de l’époque. »

 

Un désespoir partagé par l’une des grandes figures macronistes du Monde, Françoise Fressoz, qui aligne les formules de courtoisie à l’égard de Jean-Luc Mélenchon : « Trublion », « prestidigitateur », « acteur talentueux, doublé d’un séduisant bonimenteur. À 70 ans, il joue la partition de sa vie, fait croire que la gauche radicale peut gouverner le pays. » (10/05) Le désarroi puise sa source au milieu de l’article : « Avant le premier tour, il y avait deux France, celle d’Emmanuel Macron et celle de Marine Le Pen. Le soir du 10 avril, une troisième a surgi, celle de Jean-Luc Mélenchon. Depuis, le vaincu s’emploie à la faire survivre et prospérer, au prix d’une personnalisation du pouvoir totalement assumée. »

 

Pendant ce temps sur Twitter, Raphaël Enthoven enthovenise :

 

UE, OTAN, Syrie, Russie, gilets jaunes, vaccins, oligarchie, populisme, mépris de la constitution... L’avenir de LFI est dans l’alliance avec le RN, plutôt que dans une OPA sur la gauche dont les autres membres doivent renoncer à leur identité pour gratter quelques circos. (2/04)

  

« On n’est pas en dictature ! Ce n’est pas Mélenchon qui décide ! »

  

« OPA », « coup de force », « au forceps », « destruction », « soumission ». Partout, le champ lexical mobilisé pour décrire le processus d’accord est celui de la violence, les journalistes politiques moulant leur discours dans les diatribes et le narratif des grands pontes du PS qui refusent l’alliance avec la France insoumise.

 

Le 5 mai, Le Figaro s’illustre à cet égard par sa Une tout en retenue – « Mélenchon soumet les Verts et le PS à la gauche extrême » – doublée d’un édito signé Vincent Tremolet de Villers, « Bienvenue en mélenchonie » :

 

De Catilina à Jean-Luc Mélenchon, on peut écrire, sans risque, que le niveau s’est effondré. Les grossiers appétits écrasent, sans aucune gêne, toute autre considération. Fabien Roussel lâche tout pour un steak aux lentilles, Olivier Faure montre qu’il a les dispositions pour ouvrir un stand à la grande braderie de Lille.

 

Brillant. Au moins autant que la chronique de son confrère Guillaume Tabard une page plus loin, relatant la « soumission idéologique » des « socialistes, écologistes et communistes […], passés sous les fourches caudines de l’Insoumis en renonçant à bien de leurs valeurs ». Dans « C ce soir » (France 5, 5/05), Thomas Snegaroff introduit l’émission – « Est-ce que le PS vit son moment populiste ? » – avant de présenter, entre autres, Denis Olivennes, « essayiste, chef d’entreprise » (et accessoirement co-gérant de Libération) : « Vous faites partie de ces figures de la gauche qui voient dans cet accord une forme de reddition, de capitulation, de soumission, de trahison, de suicide, vous me direz quel est le mot que vous préférez. » Réponse de l’intéressé : « Tous. »

 

Le but de Jean-Luc Mélenchon selon Christophe Barbier ? « Faire une OPA sur tous les restes de la gauche ». Plus encore ? « Digérer et déchirer la gauche […], et ce qu’il ne digère pas, il veut le déchirer. […] Le rêve du trotskyste Mélenchon, c’est de détruire ce qu’il déteste le plus : ce n’est pas la droite, ce n’est pas l’extrême droite, ce n’est pas Macron ! C’est la social-démocratie ! » (RMC, 3/03) « Lider maximo » titre encore BFM-TV (5/05), dont Alain Marschall donne une déclinaison au moment d’interroger Aymeric Caron : « Le parti socialiste a été liquidé avec gourmandise ? » Sur RMC (3/03), la journaliste Catherine Rambert s’insurge : « On n’est pas en dictature ! Ce n’est pas Mélenchon qui décide ! » avant de s’illustrer par des propos homophobes et orduriers :

 

- Catherine Rambert : J’ai une pensée et beaucoup de compassion pour les communistes, pour le PS et pour les Verts qui sont en train d’avaler d’énormes couleuvres pour rentrer dans cette union au forceps. Et quand je dis « avaler des couleuvres », je ne suis pas certaine que ça passe par là mais enfin bon, on ne va pas faire un cours d’anatomie aujourd’hui !

 

- Daniel Riolo : On ne sait même pas si c’est des couleuvres hein Catherine !

 

De la hargne à l’insulte, il n’y a qu’un pas… que franchit également – comme de coutume –, et sans trébucher, le dessinateur du Point, Xavier Gorce : « Connaissez-vous cette vieille comptine ? "Ce petit animal a la peau si tendue ; Que quand il ferme un œil ; Il ouvre le trou du cul." Pourquoi le sourire de Mélenchon me la rappelle ? » (Twitter, 27/04) Une berceuse que lui inspire la fameuse affiche de la discorde.

 

Pile « hargne », face « moquerie »

  

Dans Paris Match (5/05), Gilles Martin-Chauffier met à profit son mépris pour réussir l’un des meilleurs portraits du moment : Jean-Luc Mélenchon en « insurgé de prédilection », « faire-valoir du pouvoir ». Extrait :

 

Comme un interrupteur, il ne possède que deux positions : allumé ou disjoncté. Sur une estrade, sur un plateau, dans son bureau, il faut qu’il attire l’attention. […] Une fois en scène, il porte le béret du Che, l’auréole de saint François d’Assise (les animaux sont un autre de ses dadas) et la kalachnikov de Castro. Et ça passe : sans avoir jamais pointé dans une entreprise ni lancé un pavé, ce révolutionnaire institutionnel est la voix reconnue des rebelles. Donc il proteste. Le sexisme, le racisme, le nucléaire, les OGM, le capitalisme, la chasse aux bébés phoques, la pluie en été, tout lui tourne les sangs. Malheureusement pour lui, si élevé soit l’arbre, ses feuilles tombent toujours par terre. Les capitalistes se moquent de ses diatribes comme de leur première OPA. Et les sceptiques ricanent : quitte à lutter contre le racisme, à aider le tiers-monde, à préserver la planète, n’importe quelle multinationale en fait cent fois plus que lui. Le leader des insoumis tire plus de flèches qu’il n’abat de proies.

 

Puis, le 4 mai, L’Obs se joint au concert des petites mesquineries : « Bientôt primus inter pares, le nouveau chantre de l’union de la gauche s’est imaginé un destin de rechange. […] Le voilà qui prétend marcher sur les traces de Léon Blum […] ou de François Mitterrand […]. Mélenchon se voit à Matignon. Un scénario encore bien improbable. Mais, le cas échéant, il ne serait ni Blum, ni Mitterrand. » Invitée sur le service public – qui plébiscite donc ses outrances sur Europe 1 – Catherine Nay opte pour le filon culinaire : « Jean-Luc Mélenchon doit beaucoup jubiler [...] mais il veut faire un soufflé avec des miettes ! » Plus tard : « Il s’allie chacun pour un plat de lentilles ! » Mais encore ? « Jean-Luc Mélenchon a toujours tendance à faire d’un chou un potager. » Enfin ? « La grand-mère déguisée en loup, c’est Mélenchon. » (France 5, 3/05).

 

Sur « Quotidien » aussi, on se bidonne avec l’union de la gauche au moment d’interroger Julien Bayou à la sortie du local de campagne de la France insoumise : « Le couple LFI-EELV s’est fait hier. Là, c’est quoi le challenge quand on se met à faire un trouple ? » Et les journalistes start-up tiennent à faire savoir qu’ils peuvent, comme Catherine Nay, filer les métaphores : « Vous pensez que ça va être une relation passionnelle ? Mais tumultueuse ? » ; « Il y a un mariage pour demain ? » ; « À deux, c’est déjà fait, à trois on va voir, et là à quatre euh… ? » (TMC, 3/05)

 

Enfin, après avoir vitupéré contre un rassemblement « navrant », « assez minable » et témoignant d’une « inconséquence politique » (LCI, 4/05), Jean-Michel Aphatie fanfaronne deux jours plus tard : « Hélas, le titre grille le suspense, c’est pas très grave ! Dans les bons films, on essaie de regarder jusqu’au bout ! » et joue les maîtres de foire du plateau : « Olivier Faure, […] vous allez voir, a commenté cet événement avec un enthousiasme désarmant devant les journalistes hier soir ! Il est un peu fatigué le pauvre, il a eu des journées très, très longues, cette semaine ! [Rires] […] Bon, et puis après, il est allé se coucher ! » (LCI, 6/05)

 

Pendant ce temps sur Twitter, Enthoven enthovenise – les Insoumis « sont définitivement (car délibérément) imperméables à la raison ». Quid des éditorialistes ?

 

Intermède : le 1er mai ? La violence

  

Pour ne pas rompre le rythme, il va sans dire qu’au lendemain du 1er mai, comme le jour même, les médias dominants concentrent leurs forces éditoriales sur « les violences » de la manifestation (parisienne). Les chaînes d’info en continu diffusent en boucle l’agression d’un pompier par une manifestante, tandis que France Inter se fend d’une brillante exclusivité : le « soutien à Mélenchon » de la manifestante en question, sur la base d’une exégèse de tweets qui permit à la rédaction de dénicher l’arme du crime : « Un selfie dans l’isoloir avec un bulletin Mélenchon » (2/05).

 

Le soir dans « C dans l’air » (France 5, 2/05), on apprendra par Fanny Guinochet que les militants autonomes « souvent s’en prennent […] aux biens publics » comme « l’hôpital » avant que Caroline Roux mentionne seulement la revendication des salaires entre deux virgules… pour mieux embrayer : « Les Français auront surtout vu des scènes de violences, de pillages, en marge de cette manifestation. » Discours performatif au carré : s’ensuit un reportage de 15 secondes, dans lequel en effet, les Français verront exclusivement – soit non plus « en marge » – des scènes de pillage. Le clou du spectacle est atteint dans Le Figaro (6/05), avec Ivan Rioufol :

 

Les « antifas » ont une nouvelle fois semé la terreur en brisant des commerces sur leur passage. Or ces milices, qui sévissent au nez de la police, sont les bras armés de l’extrême gauche. Ces nouvelles « chemises noires » partagent avec LFI, la violence en plus, les mêmes objectifs politiques.

 

Mais à cet égard, notre palme revient à l’émission « Estelle Midi » (RMC, 3/04). Vingt minutes de bashing en roue libre, réparties entre trois chroniqueurs. Mélenchon ? Un « illusionniste », dont Daniel Riolo entend révéler la vraie nature :

 

On l’a vu à la manif, […] dans les électeurs de Mélenchon, il y a cette jeune dame qui trouve ça bien de se balader avec des tournevis et des marteaux pour taper sur les pompiers. C’est cette extrême gauche là, aussi, qu’il y a dans le bloc Mélenchon ! Donc à un moment, je crois quand même que les gens vont devoir ouvrir les yeux, exactement comme on les ouvre parfois sur d’autres partis et se rendre compte que le bulletin […] Nupes là, c’est un danger pour la France !

 

Une violence qui se prolonge lors des « prises de parole » des auditeurs. « Antonio », employé dans un service technique hospitalier et électeur de Jean-Luc Mélenchon, ne peut s’exprimer plus de dix secondes en continu sans subir les foudres obsessionnelles de Daniel Riolo :

 

Eh Antonio ! Vous, la violence de Mélenchon, elle ne vous gêne pas ? [Quelle violence ?] Bah qu’on agresse des pompiers ? Il n’a pas condamné. Il n’a pas condamné. Il n’a pas condamné. Il n’a pas condamné. Il a accusé l’État de laisser la violence se propager. Il n’a pas condamné. Le discours sur la police, l’agression des pompiers, il n’a pas condamné !

 

Six fois.

 

Puis, « Antonio » est coupé au bout de six secondes : « Donc vous vous en foutez ! Dites-le ! » Sept secondes, et rebelote : « Donc vous, vous ne condamnez pas l’agression du pompier vous ? Bah il ne veut pas répondre ! Donc vous ne condamnez pas, monsieur ! [Je condamne toute violence.] Bah Mélenchon l’a pas fait ! » Puis… en fin d’émission :

 

- Daniel Riolo : Je crois que [Mélenchon] a fini par condamner l’agression de la jeune femme sur le pompier finalement, sur France Inter il me semble. [Non, sur Twitter, NDLR].

 

- Rémy Barret : Mais tu avais raison, il avait dit auparavant [Voooilà !] que les violences étaient inhérentes [Voooilà !] à la Préfecture de police [Voooilà !] qui n’avait pas fait son travail. [Voooilà !]

 

- Daniel Riolo : Voooilà. Il a mis le temps, il a réfléchi un peu. Voilà.

 

Voilà…

 

Chronique d’un échec annoncé

  

Alors que la quasi-totalité des éditorialistes accablent d’emblée une « union mal embarquée […], de bric et de broc » (Jean-Michel Aphatie, LCI, 6/05), « un mirage, une escroquerie » (Christophe Barbier, RMC, 3/03), une « fable » (Le Monde, 10/05), un « accord factice » et « moche » (Olivier Bost, RTL, 5/05), ou une alliance au « succès timide » (Challenges, 3/05) sur la base de premiers sondages, partout, les journalistes politiques tiennent également à faire la chronique de son échec annoncé. « Arme de conquête ou pistolet à eau ? » interroge Olivier Bost dans son édito en face-à-face avec Yves Calvi (RTL, 5/05). Spoil :

 

- Olivier Bost : Ça marche quand vous avez une dynamique pour prendre le pouvoir, réelle et basée sur des gens qui veulent exercer le pouvoir. Très concrètement là aujourd’hui, c’est pas du tout cette histoire-là puisque c’est les plus radicaux qui l’emportent et la radicalité n’a pas pour objectif aujourd’hui d’exercer le pouvoir.

 

- Yves Calvi : On a l’impression que cette union populaire, à peine commencée, elle a du plomb dans l’aile, en tout cas qu’on la prend pas au sérieux !

 

C’est le moins qu’on puisse dire…

 

« Comment va gouverner cet homme ? » s’insurge d’ailleurs Catherine Nay (Europe 1, 30/04). « Parce qu’on voit bien aussi que c’est quelqu’un qui a une certaine enflure de l’égo, qui ne veut pas quitter le pouvoir, qui n’admet pas d’avoir été défait ! Et plutôt que d’être déprimé comme il y a cinq ans, eh bien il dit "Le Premier ministre, c’est moi !" » Même tonalité dans Le Monde, qui prend position le 6 mai et tient à faire savoir sa déception : « manœuvre », « marchandages », chefs de partis qui « convoqu[ent] bruyamment l’Histoire », « Canossa des défaits », « contorsions sémantiques », « silences assourdissants », « reniements »… L’édito du Monde regorge de sentences pour une conclusion sans appel : cet accord « n’en fait […] pas un programme de gouvernement [...]. L’objectif de devenir la principale force d’opposition au président réélu peut permettre de s’en accommoder, tant bien que mal, à titre provisoire. Pas celui d’exercer les responsabilités. »

 

Jeff Wittenberg, éditorialiste politique pour France TV, en doute aussi très fortement : « Les femmes et les hommes qui vont porter le futur programme si vous gagnez […], est-ce qu’ils ont suffisamment d’expérience ? » ; « Toutes les personnalités de la France insoumise, celles qui vous rejoignent au PS, les Verts, personne n’a connu de responsabilité gouvernementale. Est-ce que ce n’est pas tout de même un handicap ? ; « Dites-nous si le manque d’expérience à la tête de l’État n’est pas un frein ? » (France Inter, 8/05, face à Jean-Luc Mélenchon). Rappelons qu’il y a cinq ans, les mêmes éditocrates sortaient les violons pour l’entrée de ladite « société civile » macroniste dans l’hémicycle.

 

Verdict plus violent dans l’édito des Échos (2/05). La gauche au pouvoir ? Une « supercherie », révélant « une profonde fascination pour le nihilisme. […] Mélenchon Premier ministre ? On se pince ! » Pas autant que nous… « Très difficile de réussir son pari » assène encore Christophe Barbier (BFM-TV, 5/05). L’une des raisons à cela ? « Le vote musulman. C’est-à-dire de ces 69% de Français qui se disent de confession musulmane et qui ont voté Jean-Luc Mélenchon. Ceux-là n’ont pas forcément envie d’aller voter pour X ou pour Y qui sera simplement le représentant de Mélenchon. Ils n’ont pas forcément adhéré à un programme, ils ont adhéré à cette personne. » Car il faut le savoir : ils sont bêtes (en plus d’être méchants).

 

Le programme ? « Archaïque » !

  

Un échec annoncé donc, qui n’empêche pas les journalistes politiques de délégitimer le programme de A à Z. Les positions de la France insoumise sur le nucléaire ? « Mentalité antiscientifique » et « désir régressif vers une nature fantasmée et divinisée » assène Mathieu Bock-Côté (Europe 1, 5/05). Jean-Luc Mélenchon évoque-t-il sur France Inter « une politique de la radicalité concrète sur le plan écologique » ? La journaliste Claire Gatinois (Le Monde) traduit : « Il y a une forme de brutalité sociale aussi du coup ? Vous nous dites […] j’applique mes actions quitte à ce que ce soit brutal finalement ? » (France Inter, 8/05). Et dans la matinale de RTL (2/05), Alba Ventura fait faire ses gammes à Stéphane Le Foll pour garnir les gros titres : « Il y a une dérive chez Jean-Luc Mélenchon ? C’est ce que vous êtes en train de nous dire ? […] Quand vous dites "autoritaire", quand vous dites "radicalité" ? »

 

Au Figaro (6/05), on prend nettement moins de pincettes au moment de dénoncer « une "soviétisation" de l’économie française à plus de 300 milliards par an ». Le programme pour Christophe Barbier ? « Impraticable et infinançable » (RMC, 3/05). « Des promesses intenables », « une radicalité [...] en tout cas anachronique » tance Alain Finkelkraut avant de nuancer : une « radicalité monstrueuse » (Europe 1, 10/05). « Ça serait la faillite si c’était appliqué ! » radote Jean-François Kahn sur LCI (6/05). Quant à Jacques Julliard dans Marianne (4/05), il en est « convaincu » : « L’application brutale de l’ensemble des propositions du programme de Mélenchon nous conduirait à la catastrophe. » « Complétement dingue » ajoute Denis Olivennes sur France 5 (5/05) :

 

Emmanuel Macron a fait la plus grosse relance keynésienne de toute l’histoire récente de la 5ème République ! Ce pays prétendument néolibéral atteint des niveaux de dépense publique, de dette publique, de dépense sociale, d’impôts, de fonctionnaires et de réglementations comme on n’en a jamais connus ! Et on va encore alourdir la bête ! Dans ce pays qui souffre déjà d’une faible croissance qui explique son niveau de chômage et son faible pouvoir d’achat, on va encore charger la mule et son ventre va toucher le sol ! Et on va rajouter encore 200 milliards de dépenses publiques, […] c’est complétement dingue !

 

Et pour sortir de la dinguerie, rien de tel qu’un recul historique avec François Lenglet. L’objet de sa chronique (RTL, 3/05) ? Faire état du « bilan économique désastreux de l’expérience du Front populaire » ! L’occasion pour l’éditocrate d’anachroniser sa rengaine en fustigeant la « surenchère syndicale » de l’époque, ainsi qu’une France « affaiblie par les grèves à répétition et les nationalisations. » Avant de se faire le porte-parole de Léon Blum, qui « doit aujourd’hui se retourner dans sa tombe en entendant Jean-Luc Mélenchon récuser la construction européenne qui a tant manqué à l’époque. » Toute honte bue. Autres références, même tonalité sur Europe 1, où Nicolas Bouzou avertit ses contemporains (Europe 1, 4/05) :

 

La vérité, c’est que les programmes révolutionnaires du type « La France insoumise » n’ont jamais apporté rien d’autre que de la misère économique et sociale ! C’est toute l’histoire de l’Amérique Latine dans les années 1980 et 90, c’est parfaitement documenté historiquement. Ce type de programme met en place un système économique qui génère des rentes et qui entraîne une explosion des inégalités. Les riches, dans ce genre de système, s’en sortent toujours. Ce sont les plus fragiles qui en souffrent.

 

« Révolutionnaire » ? Rétrograde, en tout cas, pour Denis Olivennes : « Back to the future ! On va refaire le programme d’il y a 40 ans, on rentre dans la modernité en refaisant le programme commun des années 70. Ça, c’est l’avenir de la social-démocratie. Euh… non ! » (France 5, 5/05). Paraphrasé le même jour par Challenges : « Il y a des éléments de son discours qui nous ramènent quarante ans en arrière : retraite à 60 ans (alors que l’espérance de vie a gagné presque dix ans depuis), augmentation des impôts et des dépenses publiques (alors que celles-ci ont déjà progressé de dix points de PIB), intervention massive de l’État… Il n’y manque qu’un bon programme de nationalisations ! » Chiche ! L’Europe ? « La même rhétorique que celle de Marine Le Pen […]. Bref, comme avec le projet du Rassemblement national, cela s’appelle un "Frexit" sans le dire. À nous de le répéter. » La majorité des confrères s’y attèlent déjà, dont Frédéric Haziza, tapant sur un « programme anti-européen et pro-Poutine. » (Radio J, 8/05).

 

Mais la cabale vaut pour l’ensemble des aspects programmatiques : « Le blocage des prix ? C’est archaïque ! » vilipende Jean-Michel Aphatie (LCI, 6/05) avant de dérouler le prêchi-prêcha : « Tout le monde le sait : l’économie de marché, qu’on régule qu’on tempère, […] est la seule qui permet au consommateur et au producteur de vivre ensemble. » Puis : « Nationaliser les banques ? Mais pas un socialiste n’y croit ! » Et il ose :

 

On a l’exemple du Crédit Lyonnais, on a vu ce que ça a donné ! Des masses d’argent non contrôlées, du scandale, du gaspillage… Je ne sais pas si Jean-Luc Mélenchon y croit d’ailleurs ! Mais lui, il a toujours dit ça, donc au moins faisons lui le crédit d’une cohérence intellectuelle à défaut de la sincérité.

 

Et de poursuivre le dézingage en règle. La retraite à 60 ans ? « C’est l’un des plus gros bobards de la scène politique actuellement. Ça, Jean-Luc Mélenchon, il va falloir qu’il l’explique hein ! […] Parce que quand il était en campagne présidentielle, vraiment, personne n’a été attentif à ça. On est d’une complaisance souvent avec la gauche qui est très importante. »

 

« Complaisance » ? Dans le dictionnaire éditocratique, nom féminin ; définit l’attitude des médias sus-cités, et celle de Paris Match en particulier, au moment d’évoquer les militants et sympathisants de la France insoumise qui « vont refaire un tour de piste d’ici au mois de juin pour aider Jean-Luc Mélenchon. » (5/05) Par exemple ?

 

[L]es fameux zadistes qui chassent les paysans creusant des retenues d’eau sans leur permission. Au bout de quelques mois à jouer les Jacquou le Croquant, ils finiront à trente par sortir trois carottes et dix navets d’un terrain où un campagnard nourrissait un village à lui seul. Alors ils les apporteront sur le marché en tendant le poing et la sébile. Je vous rassure : entretemps, rien n’aura changé. Rien ne change jamais. Et Jean-Luc Mélenchon continuera de rêver de révolution comme la chaisière rêve d’épouser l’évêque.

 

Terminons ce premier volet sur le service public en compagnie de Renaud Dély, présentateur de « 28 Minutes » sur Arte, également éditorialiste et présentateur sur France Info. Pour l’auteur de l’essai Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès (mai 2022), la séquence actuelle est plus qu’une aubaine : cabale et auto-promo, d’une pierre deux coups !

 

C’est donc en grand expert que Renaud Dély défile sur les ondes publiques : « C ce soir » (France 5, 2/05), France Inter (4/05) et « C à vous » (France 5, 5/05) – dont sont issus les propos qui suivent. Et en grand expert qu’il manie l’art des citations : « Comme disait le psychanalyste Jacques Lacan, "le réel, c’est quand on se cogne". » Voilà pourquoi les éditorialistes ne sont jamais assommés. « Le problème du projet unitaire qui est en voie d’être adopté, c’est qu’aussi sincère soit-il, il est en léger décalage avec le réel aujourd’hui sur de nombreux sujets ! » Plus précisément sur le fond du programme ?

 

C’est le signe d’une gauche qui perd confiance en elle, qui rompt aussi avec une certaine idée du progrès, en tout cas du mouvement. C’est une gauche qui est profondément à la fois repliée sur des identités, des communautés qui s’affrontent et repliée sur le passé, qui est nostalgique. […] Ces derniers jours, on entend beaucoup parler du Front populaire, […] c’était il y a 86 ans !

 

Le psychanalyste n’est pas encore au bout du raisonnement :

 

Et donc cette gauche [veut] se rassurer […] parce qu’elle perd pied face au réel, parce qu’elle a du mal à le comprendre, à comprendre sa complexité et à le réformer. […] Ça contribue probablement à flatter, à enthousiasmer même une frange militante c’est vrai, mais à réduire le champ de la gauche sur un espace beaucoup plus réduit électoralement et à la décaler de la réalité du pays.

 

Ce que confirment d’ailleurs noir sur blanc les résultats des deux dernières élections présidentielles.

 

D’autres griefs ? Anne-Élisabeth Lemoine se charge du lancement : « C’est une gauche qui donne beaucoup de leçons également ! » « C’est la gauche indignée » acquiesce Renaud Dély, du même ton paternaliste. « C’est légitime et heureux de s’indigner dans la vie face à l’injustice et au malheur, mais ça ne fait pas un projet politique ! » Il n’en fallait pas plus à Patrick Cohen : « Il y a une formule formidable vous vous rappelez, c’est celle de Malek Boutih, "la gauche est condamnée à se liquéfier dans sa méchanceté". » Et les éditorialistes dans leur arrogance… bourgeoise, comme le rappelle Renaud Dély au moment de parler « écologie » :

 

L’indignation ou la dénonciation d’une génération, par exemple les boomers […], ne suffit pas à construire le monde d’après ! Le problème de toute une frange de la gauche, et de toute une frange des écologistes au sens large, c’est de tenir parfois un discours anxiogène, catastrophiste, mais sans réussir à dessiner les contours du monde d’après. Si effectivement c’est foutu, s’il n’y a plus rien à faire, foutu pour foutu, on finit par se racheter des SUV !

 

Éclats de rire sur tout le plateau.

 

***

  

Après avoir polarisé leur agenda de campagne autour de l’extrême droite, après avoir tapissé de chats un projet de société structurellement xénophobe et raciste, après avoir propulsé la candidature d’un néo-fasciste reçu partout avec déférence ou complaisance, les médias dominants exploitent la seule fenêtre médiatique (massive) arrachée par la gauche depuis des mois pour (massivement) instruire son procès.

 

Dès lors, il faut au moins être éditorialiste au Figaro pour entrevoir, dans la séquence actuelle, un « cirque médiatique mené par l’extrême gauche autour de son nombril » (Ivan Rioufol, 6/05) ; travailler au Point pour titrer une chronique « Mélenchon, nouveau chouchou des médias » et critiquer une « lune de miel médiatique » (Jean-François Kahn, 12/05) ; ou encore vivre sur un plateau de CNews pour avoir « l’impression que c’est Jean-Luc Mélenchon qui a gagné l’élection présidentielle depuis quinze jours avec une complicité ou une douceur de l’espace médiatique » (Pascal Praud, 5/05). « L’extrême gauche n’affole surtout pas les médias bien-pensants. L’extrême droite toujours, l’extrême gauche jamais » lui rétorque l’ancien directeur général de LCI et membre de la direction de TF1 Éric Revel, plus lucide que jamais.

 

Mépriser, moquer, délégitimer : les chiens de garde étaient bel et bien de sortie. Comme jamais ? Sans doute non. Mais avec plus d’une corde à leur arc. À suivre…

 

Pauline Perrenot, grâce à un travail d’observation collectif des adhérent·e·s d’Acrimed

Un tio muy moquero que encontre mientras entrenaba.

La façade baroque citée, au style d'inspiration classique avec sa porte sous linteau encadrée d'une double colonne corinthienne géminée, compte deux corps. La partie supérieure est dotée d'un balcon en fer forgé typique de la région, dominé d'un fronton brisé marqué du blason des Salvatierra.

Le fronton repose des deux côtés sur deux paires de représentations nues, telles de petites colonnes ou atlantes classiques, masculines et féminines. Les premières adoptent une position de moquerie, tirant la langue, alors que les figures féminines cachent pudiquement leur sexe. Ces sculptures sont clairement marquées d'une inspiration inca.

Eau-forte aquarellée.

 

Pour combattre la paresse de son fils, cette mère utilise ici les mêmes punitions qu'à l'école : réprimande, privation de récréation, agenouillement, oreilles d'âne, moquerie des frères et sœurs.

 

Inv. 1979.03052

(Gilles Behnam, Professeur de philosophie, chef de projet du Mag Philo.)

  

Position du problème

Platon qui connaît et fréquente les arts et les artistes ne recourt le plus souvent qu'à ceux surtout " littéraires ". Les citations abondent en rappel d'Hésiode, d'Homère et des poètes. Hormis celles au théâtre et au choeur, les références aux beaux-arts représentatifs sont plutôt rares, et jamais développées pour elles-mêmes, dans une composition pré-esthétique dotée d'un intérêt philosophique . Sur la sculpture, le dessin, la peinture, ou l'architecture pas ou peu de choses, sauf pour élaborer une critique radicale et dépréciative de l'art. Malgré cela, Platon est loin d'être univoque sur ces questions : l'art est par ailleurs doté d'une certaine positivité. Il permet une correction des sens et une véritable éducation. Par lui, l'homme peut s'acheminer du singulier à l'universel, connaître et parcourir à rebours la voie de l'être.

 

Inspiration et emprunt

On ne peut ignorer la part de composition qui intervient notamment dans ses dialogues qui bien des fois empruntent leur narration et leur scénarisation au théâtre antique. Il est remarquable de relever dans certains textes connus un art consommé du pastiche. Dans Le Banquet, chacun des six discours constitue un morceau d'anthologie. Platon s'y joue des différents convives, en fonction des positions philosophiques qu'ils sont censés défendre (fantaisie comique d'Aristophane phraséologie physiologiste d'Eryximaque , apologie dionysiaque d'Alcibiade…) . Dans Le Gorgias, les intervenants principaux sont parodiés: Gorgias hiératiquement, avec un discours sophistique, polyvalent, et condescendant; son bras droit Polos est opportuniste et rigide, quant au célèbre Calliclès, il est provocateur, intolérant et impulsif.

 

Derrière ces emprunts réitérés, mais en même temps dissimulés et déniés, se cache une sorte de symptôme philosophique. La critique de l'art mimétique et dialectique recoupe et redouble cette pratique de Platon lui-même. Peut-être même lui a-t-elle servi d'exutoire pour dépasser ses propres inhibitions à assumer la place d'un auteur de mythes et d'allégories.

 

Ce débat philosophique sur le rôle de l'imitation en particulier trouve son principal écho dans un passage célèbre de La République . Platon y pose une alternative : la peinture doit-elle copier les choses et les êtres, en s'attachant à restituer leurs apparences, ou doit-elle les oublier et les dépasser, en s'attachant à leur essence même ? L'art devrait avoir trait aux essences et non aux apparences, mais malheureusement sa nature semble le condamner à perpétrer l'inverse. Critique morale en même temps que méthodologique : l'art ne peut honorer sa dette et assumer le seul rôle qui ferait de lui un maillon de la philosophie. Il doit éduquer, mais malheureusement, Platon constate qu'il " distrait " et anesthésie la vigilance intellectuelle de ses contemporains.

 

Comme l'artisan et l'artiste qui produisent selon les modalités d'une activité " technique " relevant du champ " poétique " plutôt que " théorique " ou " pratique ", le Sophiste a une propension à tenir des discours d'imitation qui produisent avec habileté des savoirs d'emprunt.

 

Le langage de la persuasion et l'art d'imitation entretiennent un même rapport avec les apparences. De même qu'Homère par un récit épique plus vrai que nature " persuade " son lecteur qu'il sait et vit l'existence d'un général d'armée ou d'un vaillant guerrier, le peintre exerce une séduction similaire et " capte " le regard par un habile jeu formel. Tous deux sont des virtuoses des ombres portées de l'être . Le principal problème n'est pas que l'artiste prenne lui-même les habits des personnages et des situations qu'il représente, mais plutôt qu'il s'entende à les faire endosser à leurs destinataires : in fine le spectateur est captivé par la mouvance de l'image et des mots.

 

Défense de Platon

Toutefois les emprunts ne constituent jamais une fin en soi, mais pratiquent une mise en perspective critique et " ironique ". Platon copie ses prédécesseurs ou contemporains afin de s'en distancier et de s'affirmer lui-même comme un authentique créateur. Il ne les plagie pas, mais s'en inspire. Dès lors, il y a une nécessité à penser la place de l'art tourné dans cette période antique vers la recherche du beau idéal, non pour en évaluer simplement les spécificités de style, et si l'on peut dire les " performances ", mais plutôt pour en éprouver la capacité à contribuer à la recherche de la vérité. C'est seulement dans cette double optique que l'art prend place dans le platonisme : d'un côté il trompe et détourne de l'Être, d'un autre il élève, instruit et doit être repensé dans son rapport à l'essence du monde plutôt qu'à son apparence. S'il y a une place de choix à réserver à la représentation chez Platon, cette place reste introuvable en son siècle : il faudrait se rendre dans les contrées beaucoup plus proches de notre récente histoire de l'art pour rencontrer de telles mises en oeuvre affranchies des modes représentatifs ou figuratifs. L'abstraction géométrique ou lyrique par exemple sembleraient plus en phase avec le souci philosophique d'élever l'âme, de restituer dans sa transcendance absolue ce qui doit rester désincarné et de rappeler l'incommensurabilité perceptive et intellectuelle entre l'ici bas et l'au-delà.

 

Leçon de Platon

L'art n'est salvateur que dans la mesure où il répond à des exigences gnoséologiques, introduit à la métaphysique et remplit beaucoup plus qu'une tâche " esthétique ". Sa vertu principale est celle d'une pédagogie. Lorsque les arts mimétiques, dans un jeu de reflets et d'ombres, redoublent nos illusions, et confortent nos attachements aux intérêts immédiats de la matière, l'art se fait à la fois l'allié de notre opinion la plus incertaine et de nos passions les plus néfastes. Il surdétermine la sensibilité, et enchaîne par là encore davantage l'humain à l'inconstance de ses humeurs. L'art nous soumet plus que de coutume aux affres du désir et de l'hybris, nous cloue encore davantage au corps. Il faut alors concevoir, si l'on veut sauver les phénomènes esthétiques, un art qui puisse être étayé sur autre chose que la perception. C'est qu'en effet percevoir comme le rappelle le Théétète c'est autre chose que savoir . Chez Platon, sur les plans aussi bien éthique, politique qu'épistémologique, l'art reconquiert sa pleine positivité lorsqu'il répond à une condition :

 

- Participer à l'idée : l'artiste crée et présente une image certes singulière (la belle marmite, la belle jeune fille, la belle cavale etc. ), mais qui porte en elle les marques de l'absolu, du nécessaire, de l'universel et de l'éternel. Chaque chose n'est belle que parce qu'elle participe de l'idée du beau et sert la beauté idéale. Elle ne peut être belle pour l'un mais pas pour l'autre, belle dans certaines circonstances, laide dans d'autres ; pas plus elle ne peut être du ressort des préférences et des humeurs de chacun, et il ne nous appartient pas de décider arbitrairement de ce qui est beau et de ce qui ne l'est pas.

 

Socrate rappelle en réponse à Hippias qui a pu en arriver à dire que le beau c'est l'or que Phidias devait donc être un piètre connaisseur en matière de beauté, lui qui avait pu sculpter son Zeus en ivoire et non pas en or. Ironie comme toujours qui ravage le discours sophistique qui évite la question centrale de savoir ce que doit authentiquement réaliser l'art : tromper les sens, ou éduquer l'esprit. Précisément si le Zeus de Phidias est une des rares oeuvres plastiques que mentionne fortement Socrate pour contrer non sans moquerie le discours sophistique, c'est certainement comme le pensait déjà Élie Faure parce que " Phidias, à leur insu sans doute, a formé Socrate et Platon en matérialisant pour eux dans le plus clair, le plus véridique et le plus humain des langages, les rapports mystérieux qui donnent la vie aux idées " . Mais c'est sans doute aussi parce que la beauté de cette oeuvre s'est intégralement passée d'or, que le sculpteur n'en a pas plus utilisé pour le visage, que pour le torse, les membres… pas même pour les yeux, par où brille l'esprit même du Dieu, qui suprêmement demeure sans commune mesure avec quelque matière que ce soit, si ce n'est celle des pierres précieuses, non pas tant pour leur rareté et leur coût que pour leur rayonnement et leur clarté, les plus à même de nous octroyer la lumière et de nous éblouir.

 

En savoir plus : Sélection de références

Quelques textes de Platon en ligne

- Nimispauci, site d'Ugo Bratelli présente des traductions (notamment d'Émile Chambry chez Garnier).

- Si on lit le grec - ou plus probablement l'anglais - Perseus est le site de référence d'oeuvres de l'antiquité (descendre dans la page à Plato).

 

Sur les relations entre Platon et l'art

- Cours de classe préparatoire d' Evelyne Buissière professeure de philo de l'académie de Grenoble.

- Antoine Compagnon, récemment élu à l'académie Française, a publié ses cours dont La Politique des genres : Platon

Banksy est un graffeur, peintre, artiste de rue. Il travaille sous un pseudonyme, et sa véritable identité fait l'objet de nombreuses spéculations.

 

C'est en terre natale que Banksy sera le plus prolifique. Plus de 80 % de ses œuvres ont été réalisées au Royaume-Uni. Londres er Bristol (que l'on croit être sa ville natale) deviendront assez naturellement ses terrains de jeu favoris.

La première grande peinture murale connue de Banksy est ‘’The mild mild west’’ qu’il réalise en 1997 sur Stokes Croft à Bristol. Elle représente un ours en peluche jetant un cocktail Molotov vers trois policiers anti-émeute. Les premières oeuvres abordent des thèmes qui n’ont jamais quitté Banksy depuis : anticonformisme, antiestablishement, pacifisme, anticapitalisme… qu’il traitera avec ironie, poésie et moquerie comme il le fait encore aujourd’hui.

 

Malgré son ressenti négatif à l'égard de la vente d’oeuvre d’art et ses efforts incessants pour rester indépendant face aux excès de ce marché, Banksy a dû s'avouer vaincu. Il est vrai qu'il s'est toujours opposé à la marchandisation de l’art en vendant plusieurs œuvres à un prix inférieur à celui du marché par l'intermédiaire de la société West Control. Et pourtant, avec des peintures vendues aux enchères pour des millions d'euros sur le marché secondaire, Banksy est devenu l’un des artistes les plus chers du monde, probablement sans le vouloir.

Avant d’attirer les foudres des défenseurs d’animaux de tout poil...je tiens à préciser que cette photo n’est pas destinée à une quelconque moquerie mais plutôt à vous livrer une photo “témoignage” de ce que j’ai vu ce jour...

Pour la petite histoire, dans la zone industrielle dans laquelle je travaille, il y a pas mal de chats errants. Ces derniers ont pris l’habitude de fouiller dans les bacs poubelles. Un chat de la bande a eu la malheureuse idée de plonger sa tête dans une boîte de conserve vide de pâté, il s’est retrouvé piégé...ça fait deux ou trois jours que nous l’appercevons avec cet équipement.

Nous sommes en train de “monter une opération” pour venir en aide à ce fin gourmet et le dégager de son carcan ostentatoire.

La bête est vraiment sauvage, nerveuse, agressive, la mission s’annonce délicate, je vous tiendrai informé de l’issue de cette histoire...

(33 Gironde)

On ne choisit pas sa famille, mais on ne choisit pas non plus son prénom. N’a-t-il jamais été source de moquerie ? Vincent (Patrick Bruel), la quarantaine triomphante, et futur papa, est invité à dîner chez sa sœur Elisabeth (Valérie Benguigui), et Pierre son beau-frère (Jean-Michel Dupuis). Il y retrouve Claude (Guillaume de Tonquédec), un ami d’enfance. Eternelle retardataire, Anna (Judith El Zein), sa charmante épouse, se fait attendre. Long moment durant lequel Vincent fait l’objet d’un interrogatoire sur l’heureux évènement dans la joie et la bonne humeur. C’est sans compter sur la question fatidique souvent source de discorde, et de chaos… Le prénom. La soirée prend alors des airs de pugilat. Entre malaise et secrets de famille, le théâtre Edouard VII nous présente une comédie riche en rebondissements. Une pièce de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, mise en scène par Bernard Murat.

Du mardi au samedi à 21h, le samedi à 17h30 et le dimanche à 15h30.

 

Visitez le site du Relais Madeleine!

 

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Le Relais Madeleine est membre de Hoosta Luxury Hotels Collection.

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Tarif : à partir de 10€.

Théâtre Edouard VII

10, place Édouard VII

75009 Paris

France

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Harley-Davidson est un fabricant de motocyclettes basé à Milwaukee (Wisconsin), États-Unis. L'entreprise a été fondée en 1903.

 

Ces motos ont un style, un caractère moteur et une sonorité particulière qui suscitent la fidélité chez les clients de la marque. Les motards qui ne participent pas à ce culte les trouvent dépassées car elles ont souvent un look de machine de collection mais elles sont bien plus modernes qu'on ne le pense.

 

Dans les années 1970, Harley-Davidson évolue peu et se cantonne à ses modèles, sans changer de conception durant de nombreuses années. Le coût et le prix deviennent élevés pour des performances qui étaient très inférieures à celles des nouveaux concurrents japonais. Néanmoins, en 1977, Harley-Davidson surprend tout le monde en présentant la 1000 XLCR Cafe Racer. Mais elle n'aura pas le succès attendu.

Quelques années plus tard, la firme récidivera avec le modèle XR 1000, directement dérivé de la compétition, et là encore, se sera l'échec commercial, notamment en raison d'un prix de vente prohibitif pour l'époque, plus de 6000 $.

 

Parallèlement, Harley-Davidson rachète l'usine italienne Aermacchi et produit des motos de petites cylindrée sous le nom Aermacchi Harley-Davidson.

 

Au milieu des années 1970, AMF (American Machine & Foundry) acheta la société et augmenta la production mais cette stratégie entraîna une qualité moindre. Les ventes déclinèrent et l'entreprise fut sur le point de faire faillite. Le nom lui-même devint l'objet de moqueries comme à peine capable et le titre goret (hog) devint autant affectueux que péjoratif. AMF vendit l'entreprise à un petit groupe d'investisseurs qui ralentirent la production, introduisirent des techniques de productions innovantes et améliorèrent la qualité. Plutôt que de se battre contre les Japonais sur leur terrain, cette nouvelle direction accentua le côté rétro mais apporta une excellente réputation à la firme.

 

AMF Harley-Davidson continue de produire ses petites cylindrées dans l'usine Aermacchi. Les locaux et l'outillage sont revendus dans les années 1970 à Claudio Castiglioni, posant la première pierre de ce que deviendra Cagiva.

 

Une Harley-Davidson devient alors objet de collection qui garde sa valeur si elle est bien entretenue, surtout pour un gros modèle.

 

La vente d'objets portant le logo et des accords de licence avec des entreprises fabriquant des camions légers à plateau (série F) comme Ford assurent une publicité forte et des revenus intéressants.

 

Source: fr.wikipedia.org/wiki/Harley_Davidson

C’était il y a 30 ans !

Du "Journal de Québec"

Dimanche, 31 mars 2019 00:00

-Il y a 30 ans, le 1er avril 1989, plusieurs milliers de personnes ont assisté dans les rues de Québec à un défilé de la coupe Stanley organisé par la station radiophonique FM-93, à l’occasion de la journée du poisson d’avril.

-Le défilé était alors ouvert et fermé par « Me Imbut ». L’événement avait attiré presque autant de gens que le match de hockey au Colisée, une défaite de 5 à 4 contre les Bruins de Boston.

-Avec seulement 61 points et 27 victoires en 80 matchs, Québec terminait pour la première fois au dernier rang du classement général de la LNH. En pleine saison, l’entraîneur Jean Perron avait pris la relève de Ron Lapointe, atteint d’un cancer.

*Foule importante

-En signe de moquerie, le défilé des « Nordindes » sur la Grande Allée avait attiré une grosse foule. Les animateurs du Zoo, l’équipe de la station numéro un, s’étaient bien amusés en ce 1er avril 1989.

-Pendant plus d’une heure, une vingtaine de chars, des personnages, une fanfare et une télédiffusion en direct à la télé communautaire composaient la parade. Un bourreau « qui coupait la tête des Nordindes », des supporteurs avec des sacs bruns sur la tête et une voiture de golf complétaient le tableau. Le défilé s’est déroulé sans problème, bien escorté par la police de Québec.

-À l’occasion du 1er avril, les gens de FM-93 avaient organisé une émission sous l’eau et une autre sur la Lune au cours des deux années précédentes.

-Le char des entraîneurs mettait en vedette les cercueils de Michel Bergeron et André Savard.

-Le char des entraîneurs mettait en vedette les cercueils de Michel Bergeron et André Savard.

Marcel Aubut mécontent

-Le directeur de la station, Claude Thibodeau, avait pris avec un grain de sel les démarches entreprises par Me Marcel Aubut pour empêcher l’activité.

« Ils ont tout tenté pour nous mettre des bâtons dans les roues, mais ça n’a pas marché », avait-il lancé.

-Malheureusement pour les Nordiques, la saison suivante fut encore pire avec 12 victoires en 80 matchs.

– Texte et recherche : Jean-François Racine et Stéphane Doré

Petite initiation des jeunes hommes de 16 ans, qui viennent de la classe d'âge des nhess. Ils ne peuvent rien dire pendant 3 mois et sont initiés sexuellement par des femmes mariées plus âgées, sous les moqueries de leurs aînés, les Thonns. Ils doivent s'habiller de manière élégante, fleurs et lunettes noires.

C’était il y a 30 ans !

Du "Journal de Québec"

Dimanche, 31 mars 2019 00:00

-Il y a 30 ans, le 1er avril 1989, plusieurs milliers de personnes ont assisté dans les rues de Québec à un défilé de la coupe Stanley organisé par la station radiophonique FM-93, à l’occasion de la journée du poisson d’avril.

-Le défilé était alors ouvert et fermé par « Me Imbut ». L’événement avait attiré presque autant de gens que le match de hockey au Colisée, une défaite de 5 à 4 contre les Bruins de Boston.

-Avec seulement 61 points et 27 victoires en 80 matchs, Québec terminait pour la première fois au dernier rang du classement général de la LNH. En pleine saison, l’entraîneur Jean Perron avait pris la relève de Ron Lapointe, atteint d’un cancer.

*Foule importante

-En signe de moquerie, le défilé des « Nordindes » sur la Grande Allée avait attiré une grosse foule. Les animateurs du Zoo, l’équipe de la station numéro un, s’étaient bien amusés en ce 1er avril 1989.

-Pendant plus d’une heure, une vingtaine de chars, des personnages, une fanfare et une télédiffusion en direct à la télé communautaire composaient la parade. Un bourreau « qui coupait la tête des Nordindes », des supporteurs avec des sacs bruns sur la tête et une voiture de golf complétaient le tableau. Le défilé s’est déroulé sans problème, bien escorté par la police de Québec.

-À l’occasion du 1er avril, les gens de FM-93 avaient organisé une émission sous l’eau et une autre sur la Lune au cours des deux années précédentes.

-Le char des entraîneurs mettait en vedette les cercueils de Michel Bergeron et André Savard.

-Le char des entraîneurs mettait en vedette les cercueils de Michel Bergeron et André Savard.

Marcel Aubut mécontent

-Le directeur de la station, Claude Thibodeau, avait pris avec un grain de sel les démarches entreprises par Me Marcel Aubut pour empêcher l’activité.

« Ils ont tout tenté pour nous mettre des bâtons dans les roues, mais ça n’a pas marché », avait-il lancé.

-Malheureusement pour les Nordiques, la saison suivante fut encore pire avec 12 victoires en 80 matchs.

– Texte et recherche : Jean-François Racine et Stéphane Doré

Le petit fanado est un passage des nhess aux thonns chez les Balantes Brassa Bungue de Tombali. La classe d'âge plus âgée mais non encore initiée (l'initiation se fait entre 30 et 40 ans suivant les besoins) initie pendant 3 mois les jeunes hommes de 16-19 ans (nhess). Ils font toutes sortes de bêtises tandis que les initiés ne peuvent rizen faire qu'obéir.

Ici, les thonns jouent de la cythare balante. En arrière plan, les nhess affublés de beaux habits. C'est à cet âge que des femmes mariées les initieront à la séduction et la sexualité, sous les moqueries des Thonns.

C’était il y a 30 ans !

Du "Journal de Québec"

Dimanche, 31 mars 2019 00:00

-Il y a 30 ans, le 1er avril 1989, plusieurs milliers de personnes ont assisté dans les rues de Québec à un défilé de la coupe Stanley organisé par la station radiophonique FM-93, à l’occasion de la journée du poisson d’avril.

-Le défilé était alors ouvert et fermé par « Me Imbut ». L’événement avait attiré presque autant de gens que le match de hockey au Colisée, une défaite de 5 à 4 contre les Bruins de Boston.

-Avec seulement 61 points et 27 victoires en 80 matchs, Québec terminait pour la première fois au dernier rang du classement général de la LNH. En pleine saison, l’entraîneur Jean Perron avait pris la relève de Ron Lapointe, atteint d’un cancer.

*Foule importante

-En signe de moquerie, le défilé des « Nordindes » sur la Grande Allée avait attiré une grosse foule. Les animateurs du Zoo, l’équipe de la station numéro un, s’étaient bien amusés en ce 1er avril 1989.

-Pendant plus d’une heure, une vingtaine de chars, des personnages, une fanfare et une télédiffusion en direct à la télé communautaire composaient la parade. Un bourreau « qui coupait la tête des Nordindes », des supporteurs avec des sacs bruns sur la tête et une voiture de golf complétaient le tableau. Le défilé s’est déroulé sans problème, bien escorté par la police de Québec.

-À l’occasion du 1er avril, les gens de FM-93 avaient organisé une émission sous l’eau et une autre sur la Lune au cours des deux années précédentes.

-Le char des entraîneurs mettait en vedette les cercueils de Michel Bergeron et André Savard.

-Le char des entraîneurs mettait en vedette les cercueils de Michel Bergeron et André Savard.

Marcel Aubut mécontent

-Le directeur de la station, Claude Thibodeau, avait pris avec un grain de sel les démarches entreprises par Me Marcel Aubut pour empêcher l’activité.

« Ils ont tout tenté pour nous mettre des bâtons dans les roues, mais ça n’a pas marché », avait-il lancé.

-Malheureusement pour les Nordiques, la saison suivante fut encore pire avec 12 victoires en 80 matchs.

– Texte et recherche : Jean-François Racine et Stéphane Doré

Cimetière Montmartre

L'Épitaphe de Villon ou " Ballade des pendus "

 

Frères humains, qui après nous vivez,

N'ayez les coeurs contre nous endurcis,

Car, si pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tôt de vous mercis.

Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :

Quant à la chair, que trop avons nourrie,

Elle est piéça dévorée et pourrie,

Et nous, les os, devenons cendre et poudre.

De notre mal personne ne s'en rie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 

Se frères vous clamons, pas n'en devez

Avoir dédain, quoique fûmes occis

Par justice. Toutefois, vous savez

Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.

Excusez-nous, puisque sommes transis,

Envers le fils de la Vierge Marie,

Que sa grâce ne soit pour nous tarie,

Nous préservant de l'infernale foudre.

Nous sommes morts, âme ne nous harie,

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 

La pluie nous a débués et lavés,

Et le soleil desséchés et noircis.

Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,

Et arraché la barbe et les sourcils.

Jamais nul temps nous ne sommes assis

Puis çà, puis là, comme le vent varie,

A son plaisir sans cesser nous charrie,

Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.

Ne soyez donc de notre confrérie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,

Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :

A lui n'ayons que faire ne que soudre.

Hommes, ici n'a point de moquerie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

                                

Petite initiation des jeunes hommes de 16 ans (sous les parapluies), qui viennent de la classe d'âge des nhess. Ils ne peuvent rien dire pendant 3 mois et sont initiés sexuellement par des femmes mariées plus âgées, sous les moqueries de leurs aînés, les Thonns. Ces derniers dansent autour d'eux et font des pîtreries, marquant par là tout ce que les initiés ne pourront désormais plus faire (ils viennent d'une classe d'âge où tout était permis).

un portrait d'un grand peintre de la Renaissance représentant son point de vue personnel sur la vieillesse féminine (laide et absurde)

En fait son sourire est plutôt de la moquerie envers moi, sniifff ! Je disais "pépette, ouvre les yeux, regarde moi, houhou Pépette etc...", mais que néni, je crois que son sourire en dit long !! hihiii ! Queen Pépette n'en fait qu'à sa tête !

Evidemment.... www.youtube.com/watch?v=tYabZq6ax9E ( le texte...) (le son...) (les maux...)

www.nordeclair.fr/Locales/Roubaix/2011/02/02/christelle-d...

 

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ROUBAIX / RENCONTRE

Christelle de Roubaix, l'envers du buzz

Publié le mercredi 02 février 2011 à 06h00

 

La nouvelle « vedette » des fins d'après-midi de Virgin Radio a retrouvé sa vie roubaisienne. Alors que certains commencent à s'inquiéter pour elle des moqueries dont elle fait l'objet, nous avons réussi à la rencontrer chez elle, sans la présence des animateurs.

  

YOUENN MARTIN > youenn.martin@nordeclair.fr

Christelle existe, nous l'avons rencontrée. Ce n'est pas un produit marketing inventé pour créer le buzz sur Virgin Radio, mais bien une mère au foyer roubaisienne de 36 ans, jusqu'alors sans histoire. Chaque fois que nous avions sollicité une interview auprès du service de presse de Lagardère Interactive, il avait été impossible de rentrer en contact directement avec elle. Il fallait nécessairement que l'entretien ait lieu par téléphone, en présence d'un animateur de l'émission Camille Combal et son orchestre.

  

Des commentaires méchants

Nous avons finalement réussi à discuter avec elle, chez elle, pas tout à fait dans le quartier du Pile. L'occasion de lui demander, librement cette fois, comment elle vivait cette drôle d'histoire qui a démarré par un simple canular téléphonique en novembre dernier et s'est poursuivie vendredi par une émission spéciale à Paris avec lancement d'un single baptisé Christelle de Roubaix.

« Il y a eu beaucoup de changements. En bien, commence Christelle. Je suis sortie de chez moi, je suis passée à la télé, sur Internet. » La maman d'un petit bonhomme de 3 ans a bien lu des commentaires désagréables à son sujet. « Ma soeur dit que c'est de la jalousie. Certains disent que c'est honteux de se moquer de moi. Est-ce que c'est de la moquerie ou un jeu ? Chacun pense ce qu'il en veut, ça m'est égal. » Fin connaisseur des phénomènes de « buzz » sur Internet, Bruno Lestienne, l'animateur du blog2roubaix, se montre sceptique : « On retrouve tous les aspects du "bad buzz", avec d'un côté une femme naturelle, innocente et de l'autre des pros de la com' pas innocents. » Il a en tête quelques exemples récents d'anonymes dont la candeur et la fraîcheur ont pu faire sourire sur le Web, victimes de commentaires anonymes d'une violence inouïe. « Je ne suis pas sûr que pour elle, ce soit positif à moyen terme. » Le plus délicat pour ceux qui, comme lui, veulent appeler à la vigilance, c'est qu'ils participent aussi au « bad buzz ».

 

Profiter du moment

Ce que Christelle retient, elle, c'est que son petit sait désormais par coeur la chanson Christelle de Roubaix. Elle garde pour lui, pour plus tard, les différents articles de presse parus à son sujet. Même si le doute est permis quant aux intentions réelles de la radio jeune « branchée » du groupe Lagardère, elle « profite ». « Pour une fois qu'on a du bonheur dans sa vie, les gens peuvent dire ce qu'ils veulent », estime Christelle. En guise de dédommagement, elle a reçu pour elle et sa famille un séjour à Disneyland, une télé portable, une console de jeux, un ordinateur portable et le droit de déjeuner une fois par mois gratuitement dans une chaîne de restaurant dont elle a, sans le vouloir, assuré la promotion. « Pour nous, c'est devenu une famille », dit encore Christelle à propos de Camille Combal et son équipe.

Le périple à Paris par contre, a été un peu moins idyllique que ce qu'a pu en montrer Virgin sur son site Web. Très fatiguée parce que son fils avait été malade toute la nuit, Christelle aurait sans doute préféré remettre à un autre jour, mais la radio communiquait sur cette spéciale depuis une semaine. La visite de Paris s'est faite au pas de course. « On n'a pas vu grand-chose, une limousine, c'est dur à garer ! On a vu la tour Eiffel de loin, juste le temps de prendre une photo. » Pareil pour le Louvre. Le planning était serré, avec la séance de relooking - elle regrette ses cheveux longs - et l'émission qui démarrait à 17 h.

Pas très cool non plus, la route du retour. Virgin a oublié de leur offrir le dîner. « On est arrivés à 23 h 30 à Roubaix, mon fils et ma nièce n'avaient rien mangé depuis midi... » Mais à ce moment-là, il n'y avait plus ni caméra ni micro.w

Cut The Kids in Half #divorce #jugement #radiohead #song #kida #thomyorke #cut #separation #brother #moquer #rire #justice #bucheron #hache #collage #lyonart

Le 22 décembre 2007 s'éteignait Louis Poirier, et avec lui, dans la littérature en train de s'écrire, la voix deJulien Gracq.

 

(..) Julien Gracq a vingt-neuf ans lorsqu'il est mobilisé à la fin du mois d'août 1939. Il est lieutenant au 137e régiment d'infanterie. En octobre, il rallie son bataillon en Lorraine, fait la «drôle de guerre» en Moselle, part en renfort à la frontière belge où commence l'«incroyable débâcle» militaire, pour reprendre les mots de Marc Bloch. Souvenirs de guerre est le carnet de bord, au jour le jour, des trois semaines qui vont du 10 mai 1940 en Flandres au 2 juin à quelques kilomètres de Dunkerque, où la section tombe aux mains de l'ennemi. Louis Poirier se remémore et consigne sa campagne. Il n'écrit pas à chaud mais à son retour de captivité, entre l'automne 1941 et l'été 1942. Avec des faits précis, son témoignage raconte ce que fut la défaite de l'armée française: l'aventure ubuesque d'une troupe indifférente aux événements, qui n'a aucune envie de combattre et se soumet presque de bonne grâce à l'évidente supériorité de son adversaire. Le jeune lieutenant décrit en détail l'errance zigzagante de soldats ivres, abrutis et affamés, car l'intendance ne suit pas les manœuvres incohérentes d'un commandement défaillant. Le narrateur tire un seul coup de fusil, cherche la guerre dans cette guerre que l'absence d'ordres autant que l'ennemi rapide et invisible transforment en «un genre particulier de vacances». Le lieutenant Poirier pourtant n'est pas un officier dépassé, au contraire, on a le sentiment net qu'il est compétent. Son grand calme est une force. Le sifflement d'un obus au-dessus de sa tête ou la mort d'un soldat le laissent intact. Il n'est pas émotif et réfléchit sans confusion. Cette efficacité militaire chez un homme par ailleurs indépendant (insoumis au-dedans) contribue à la puissance du récit: intelligence et clairvoyance se conjuguent à l'humour ou la moquerie, le tout avec un recul que l'auteur note lui-même: «Je suis très détaché de cette aventure .» Son tempérament naturel se révèle déjà: observateur plutôt que participant.

 

Lire le papier de Alice Ferney dans son intégralité sur www.lefigaro.fr

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"Manuscrits de guerre", de Julien GRACQ (Ed. José Corti); 248 pages; 19 euros.

C’est vrai que c’est un peu con cette histoire, pas très crédible, j’admets… De toute manière, j’ai de plus en plus de mal à être crédible auprès des autres.

 

Je t’aurais dit : « je suis tombé amoureux de toi le jour où tes yeux ont croisé les miens », ç’aurait été plus sérieux…

 

Mais je ne l’ai pas dit.

 

Et notre rencontre n’est pas arrivé comme on aurait pu l’imaginer mais bien plus tard, par hasard, à l’ombre d’un cheeseburger en fleur.

 

La vérité, c’est que j’ai commencé à t’apprécier le jour où tu m’as parlé… Et où j’ai réussi à répondre… Chacun son histoire. La tienne, c’est que malgré tes signes, je ne t’ai même pas remarqué. Tu me permets de croire que ces signes ne devaient pas être tout à fait des signaux de détresse. Et puis, tu n’as jamais vraiment su combien tu m’impressionnais… Dès la première fois. D’ailleurs, tu m’impressionnes encore ! Bref, j’avais les chocottes, la trouille que tu me trouves inintéressant ou ennuyeux (ce qui revient presque au même soit dit en passant).

 

La différence ?

 

Aujourd’hui que tu me fais moins peur, j’ai envie de te serrer très fort dans les bras, qu’on sombre dans les câlins, les caresses, les soupirs… Maintenant, j’ai envie de te dire que d’un claquement de tes doigts, je pourrais tomber en amour.

 

Je dis tout cela très vite tant qu’il en est encore temps… Parce que je crois que tu m’inquiètes désormais. Hier au téléphone, quand tu m’as susurré : « quel dommage que tu ne m’aies pas dit tout cela plus tôt », j’ai cru que j’allais pleurer.

 

La vie est une drôle de farce. Je ne sais pas bien si le fait que l’on se rencontre plus tôt aurait changé quelque chose mais à t’entendre, cela a de l’importance pour toi. Et donc tu me dis que c’est désormais trop tard entre nous. Mais si c’est trop tard aujourd’hui, cela signifie que tu n’avais pas beaucoup d’amour en réserve… Alors que moi en ce moment, j’ai besoin d’aimer pour longtemps.

 

Le fait est que tu es devenue pour moi plus qu’une simple amie.

Le fait est que je t’aime plus que je ne t’apprécie.

Le fait est que tu me plais comme un damné.

Le fait est que j’adore te regarder et j’aime entendre battre ton cœur.

Le fait est que j’aime tes mains, ta voix, ton sourire, tes fesses, tes yeux… Ton visage.

Le fait est que je pourrais t’écouter toute la nuit à condition que tu aies quelque chose d’agréable à dire (pour les vacheries, les moqueries, les reproches, je ne t’écouterais qu’une moitié de nuit).

Le fait est que je suis aux anges quand tu me parles de ton boulot ou de ta famille (je sais je suis toujours un brin masochiste).

 

Le fait est que… Oh c’est assez simple à expliquer, tu me rends fou et sérieux à la fois. Tu me manques tout le temps et j’ai peur pour toi… Et puis, je sais que je suis sincère, pas égaré pour un susucre… Bref, on pourrait dire que j’aimerais t’accorder ma loyauté et que tu l’acceptes.

 

Le fait est qu’en termes de sincérité, je n’offre pas les meilleures garanties… Et donc, je comprends parfaitement que tu préfères mon amitié à mon amour.

 

Mais du fond de mon âme, j’espère le contraire. Parce que je le sais bien moi que tu n’aimerais pas que notre amitié soit victime d’un chagrin d’amour !

 

©2010, FUSINA Dominik

"One instant urban portrait per day" project...

Don't forget to visit and comment my (h)UMAN PORTRAIT photoblog. Thanx.

Publishing date : 24/10/2010

Location : Villefranche (France)

 

Albert, plâtrier-peintre.

Peu de Caladois (habitants de VIllefranche) ne peuvent ignorer ce personnage à l'impressionnante carrure et aux grandes moustaches. Albert est une figure locale à plusieurs titres. Artisan de métier en tant que plâtrier-peintre, il est surtout connu pour avoir officié comme professeur de Judo au Judo Club Caladois depuis les années 58.

L'origine de ses bacantes lui viennent de ses débuts en tant que professeur. Il n'avait alors que 18 ans. N'enseignant qu'à des personnes largement plus âgées que lui, il s'était laissé pousser la barbe afin de se vieillir. Les moqueries allaient bon train à cette époque, la mode de la barbe et moustache étant dépassée. Puis il a taillé sa barbe et laissé ses moustaches s'épanouir au fil des années, jusqu'à atteindre plus de 60 cm d'envergure ! Un record !

Allant sur ses 71 ans, Albert pratique et transmet toujours avec passion ce sport de combat. Il aide encore ses anciens élèves devenus à leur tour professeurs de judo. Comme il se plaît à le dire, tant que la forme est là... pourquoi s'arrêter ?

     

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dominikfoto's photos on Flickriver

  

Concept : Portrait done spontaneously in the street (in Villefranche, France).

I stop people and ask them to be my model during two minutes :)

  

D3s NIKON

Lens : 50mm - f/1.4 NIKKOR

Settings : f/2.2 - 1/160 - ISO 640

Natural light

 

ENGLISH TRANSLATION :

translate.google.com/translate?hl=fr&sl=fr&tl=en&...

 

Others photos on 100 strangers...

Barbara Lawson et Jerry Lewis (*1926), vêtu d’une combinaison en lamé, bouche béante ; enlacés, parodiant une posture proche de celle des danseurs de tango, pour la promotion du film « Visit to a Small Planet » (1960) de Norman Taurog (1899–1981).

 

Photographie d’exploitation, tirage N/B

20,2 x 25,5 cm

Paramount

1959

 

www.youtube.com/watch?v=eZGVobzaD0Q

Le magnétisme n’est pas reconnu par les scientifiques et n’a pas d’existence légale en France, même s’il existe des centres de formation, comme l’Institut Français du Magnétisme (IFM de Toulouse) qui assurent des formations qualifiantes. Aujourd’hui, la profession n’est pas encadrée et il convient donc de bien choisir son praticien. Le magnétiseur est un thérapeute qui pratique parfois d’autres thérapies énergétiques (lithothérapie, biorésonance), il peut être thérapeute de formation, kinésithérapeute, ostéopathe, acupuncteur, mais il est tout à fait possible de devenir magnétiseur sans formation préalable. La profession n’étant pas encore clairement réglementée, c’est donc au patient d’évaluer le sérieux du praticien qu’il consulte.

Le magnétisme est une thérapie énergétique qui se base sur le fait qu’il émane de tout être vivant, de tout minéral et de toute chose, une énergie vitale. Cette thérapie s’inspire directement de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) pour laquelle le corps humain reçoit des énergies telluriques et cosmiques subtiles, mais puissantes, et qu’il est lui-même composé de cellules qui possèdent leur propre champ vibratoire. Cette énergie électrique, magnétique et vibratoire, circule dans l’organisme par de grands axes invisibles, les méridiens, en passant par des points d’énergie vitale : les chakras. Le postulat de la médecine énergétique et du magnétisme est que chaque méridien est relié à une grande fonction du corps humain, un organe (rein, cœur, poumon) ou un système (système lymphatique). A force de la solliciter, il arrive que la circulation des énergies de notre corps le long des méridiens ne soit plus optimum. L’organe ou le système auquel est relié le méridien concerné, est alors affaibli par cette circulation défaillante et ne fonctionne plus. Dès lors, tout l’ensemble de l’organisme et de la santé en est affecté.

Guérisseurs, chamans ou charmeurs de feu, les magnétiseurs nourrissent les fantasmes et attirent autant les moqueries que la fascination. Ils ne sont pas médecins mais peuvent apaiser et soulager toutes sortes de douleurs. Alors, qui sont vraiment les magnétiseurs ? Et comment peuvent-ils nous aider ?

Vous en avez sans doute déjà entendu parler… miracles, pouvoir, don, le mystère est épais autour des magnétiseurs. Qui sont les magnétiseurs ? Que font-ils ? Devriez-vous en consulter un ? Et d’ailleurs, que soignent-ils vraiment ? Pour vous, nous levons le voile sur une activité hors du commun.

 

Le magnétisme en 5 points :

1. Qu’est-ce que le magnétisme ?

Le magnétisme est un fluide que tout être humain possède, mais ne maîtrise pas forcément. Ce magnétisme permet de transmettre dans un corps « l’énergie universelle » afin de le rééquilibrer. C’est une technique de soin naturel qui soulage les troubles physiques, psychiques et émotionnels.

 

2. Que fait un magnétiseur ?

Un magnétiseur, aussi appelé énergéticien, utilise le magnétisme curatif pour soulager. En transmettant son énergie à celui qui vient solliciter son aide il apaise ainsi ses douleurs. En cas de réussite, les résultats sont visibles sous 24h à 48h, mais peuvent prendre plusieurs jours pour certaines personnes.

 

Le magnétiseur procède de différentes manières :

 

L’application : les mains sont posées sur le corps pour calmer

Les passes magnétiques : mouvements de mains qui servent à enlever les ondes négatives

L’imposition des mains : les mains circulent à quelques centimètres du corps du patient

Le souffle : l’aspiration absorbe le mal et l’inspiration insuffle l’énergie

 

www.ifta.fr/

Ça serait sans doute illusoire de s’imaginer pouvoir porter un regard personnel, original, sur la Gay Pride. D’ailleurs, ça faisait des lustres que je n’y étais pas allé.

Et puis, moi, la techno, pfffuuu !... sûrement, un truc générationnel.

Il a suffit d’une moquerie de mon, fils à propos de l’homophobie de son grand-père pour que… aller, bon, on y va faire un tour, mais au moins laissons le reflex de côté. Fut-il argentique.

Bilan : j’ai photographié les mêmes sujets que des dizaines d’autres avec leur DSLR. Pas de quoi être fier !

Quand même : quelques ados, content d’être là en bande, en couples, pour la musique, la fête, la foule, la Bastille…

Apprendre à regarder ailleurs.

Kiss-in contre l'homophobie

 

« Une semaine après que deux hommes se soient fait battre parce qu’ils démontraient des marques d'affection devant un bar dans Hochelaga-Maisonneuve, des centaines de personnes se sont embrassées pour dénoncer l’homophobie.

 

Le Kiss-In s’est déroulé en solidarité avec Sébastien, 36 ans, et Simon, 23 ans, qui ont reçu une vague de soutien après avoir raconté la semaine dernière au Journal de Montréal leur agression dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, le 30 avril, en sortant du bar chez Françoise.

 

Sur place, le couple était particulièrement ému de voir qu’autant de monde avait été touché par leur histoire. Ils se sont embrassés à nouveau, à la Place Simon-Valois, sous le regard de la foule, qui applaudissait.

 

Ils ont lancé comme messages à tous ceux qui reçoivent des commentaires ou regards méprisants lorsqu’ils s’affichent en public qu’ils ne sont pas seuls.

 

«Après avoir porté plainte à la police, on s’est dit qu’on allait en parler publiquement au Journal de Montréal, qui nous a approchés, parce qu’on sait que plein d’autres personnes subissent des agressions et insultes, a indiqué Sébastien. On s’est dit «go!» Tant pis pour nos visages et on y va. On est tannés de tout cela. On ne se laissera pas intimider, on fait juste s’aimer, c’est tout.»

 

«On est pas juste ici pour contrer l’homophobie, mais aussi la lesbophobie, la queerphobie, la transphobie et le genrisme, a indiqué Simon. On envoie chier ces homophobes-là.»

 

«Étre amoureux n’est pas un crime. Ça a sa place sur la place publique» a ajouté Pascal Vaillancourt, directeur général de Gai Écoute.

 

Étonnement

 

C’est principalement un sentiment d’étonnement que ce genre de violence se produise en 2016, à Montréal, qui a incité quelques personnes interrogées à participer au Kiss-in.

 

«Nous, on l’affiche et on n’est jamais tombés sur des gens agressants, mais ça aurait pu», laisse savoir Denis Émond, qui a s’est affiché comme hétérosexuel une bonne partie de sa vie, jusqu’à 52 ans. Père de quatre enfants et aujourd’hui âgé de 71 ans, il s’implique comme membre des Ainés et retraités de la communauté, ainsi qu’au sein du GRIS-Montréal.

 

«Si tu refuses de t’afficher en public, ça ne changera pas, ajoute son amoureux, Raymond Paul. Il faut que les gens soient mis en contact avec cette réalité pour qu’ils la voient, la comprennent et l’assument.»

 

«Les agressions verbales, des répliques, pas mal tout le monde le vit, reconnait Roxane Anhamb, âgée de 31 ans. Moi, le plus loin que c’est arrivé, c’est que quelqu’un prenne la personne avec qui j’étais par l’épaule, en sortant d’un bar, et lui demande «veux-tu fourrer avec moi»? J’ai poussé le gars et ça aurait pu virer en bagarre. Les femmes gaies ne sont pas plus acceptées. Elles sont stigmatisées et vues comme des objets sexuels pour les hommes.»

 

Selon un rapport sur les actes homophobes, publié en 2014 par Gai Écoute, sur 256 victimes interrogées, seulement 23 % ont porté plainte auprès des autorités. Les types d’actes homophobes les plus souvent déclarés sont, entre autres, la discrimination (26 %), les insultes (20 %), les gestes et les moqueries (16 %) ou l’intimidation (9 %). La violence physique fait partie de 3 % des actes rapportés.»

 

Caroline Lévesque, Journal de Montréal - 9 mai 2016

 

www.journaldemontreal.com/2016/05/09/une-centaine-de-pers...

 

A gauche, Moïse tient les tables de la loi et un bâton en forme de tau (bâton sacré des devins et des prêtres). Au centre, se trouve le veau qui a le mufle cassé. A droite, un diable ailé à chevelure dressée et grimaçant fait un geste de moquerie à Moïse (cf. cathedrale.autun-art-et-histoire.fr et merci pour la photo).

Very cosily sheltered from the creepy woodlouse of Central Europe's communist dictatorships, Mister Sartre used to play with his fright, or gamble with his own life, even.

In the month of may you could spot him getting out for a drive in his Tatra 603.

The guard at Renault's factory in the Île Seguin would be let into the secret to cushion his sentimental losses at the Boulogne-Billancourt Desperate Stock Exchange.

Mister Jean-Paul would make a detour via the sainte-Geneviève-des-Bois Russian Cemetery to unearth Ivan Bounine's body.

Then he would make him up as a somehow convincing Feodor Dostoievsky, turn him into his demon puppet, eternal муж of his sensationally shiny black proletarian coach.

 

C'est très bien de se moquer mais lui au moins n'avait pas de chauffeur de maître comme l'autre chantre du Parti, ce délicieux poète dont à l'instant j'oublie le vrai-faux non-nom.

Et Puis Sartre, dont l'oeuvre est estimable, à part la C de la RD, ne donna jamais dans le charlatanisme d'un Althusser et n'aurait rien à partager avec l'actuel jeu de piperie mené par un certain Badiou.

Peinture d'Hippolyte Berteaux pour le plafond du Théâtre Graslin à Nantes.

Plusieurs dieux y sont représentés dont Momos, dieu de la moquerie avec une cape en trompe-l'oeil qui dépasse du cadre.

Wikipedia nous dit:

 

Autrefois lorsqu'un homme de la Vallée de Campan se mariait en dehors de la norme, par exemple un veuf qui épousait une jeune fille, il était l'objet d'un « charivari », manifestation de moquerie assez violente. Le couple était représenté sous forme de poupées grossières, les Mounaques (de l'espagnol mona, la guenon).

 

Depuis quelques années, un atelier de fabrication de petites mounaques de collection a ouvert. Fondé par Maryse Bouyrie et Marie-Madeleine Ortéga, initialement situé à La Séoube, il se situe depuis 1999 au cœur de Campan, dans une maison achetée par le conseil municipal, la maison « la Clairefontaine »

  

"Lo Scherno di Cam" (La moquerie de Cham ou L'ivresse de Noé ou La Malediction de Cham)

(Bernardino Luini, peintre, 1515-1518)

Hunter S. Thompson, roi de la controverse et inventeur du reportage " gonzo ", laisse derrière lui cinquante ans de correspondance sauvage. Écrire aux grands de ce monde - Faulkner, Nixon, Joan Baez, Carter - comme à son entourage - créanciers, rédacteurs en chef, petites amies, dentistes - était pour lui une manière plus directe de se faire comprendre. Sa plume explosive transforme ses destinataires en ennemis potentiels et dévoile un esprit vif, halluciné, un sens inné de la moquerie et un goût démesuré pour l'excès. Gonzo Highway recueille quelque deux cents de ses missives. Un condensé féroce d'un demi-siècle de vie américaine.

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