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Et faire ce que l'ON veut.

 

LACPIXEL - 2023

 

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English version follow

 

Le hangar rouge*

 

Je suis né ici, face à cette mer toujours incertaine

Mon père et mon arrière-grand-père aussi

Des aventuriers de contes épiques,

dont les ancêtres étaient venus de loin pour s’inventer un pays tout aussi incertain.

Moi, je suis poète. Mais c’est pareil… un zeste aventurier.

 

Je reviens ici de temps à autre

Pour mieux entendre les battements de mon coeur…

 

…s’emballer lorsqu’un poisson récalcitrant mord à ma ligne…

Et entendre Paul, un ami de jeunesse resté ici, se moquer de moi en me regardant paniquer, comme il le faisait autrefois. Il y a des choses qu’on ne veut pas voir changer…

 

…Comme notre vieille école qui lutte pour conserver une illusoire jeunesse.

 

Je reviens ici de temps à autre

Pour mieux entendre les battements de mon coeur…

 

…se briser en voyant le vide laissé par la disparition de l’Hôtel Central et de son propriétaire. Monsieur Smith, toujours souriant, me laissait jouer de la contrebasse, debout sur une chaise dans la salle de bal. J’étais trop petit…

 

…s’accélérer comme une tornade en retrouvant les gravures de mon nom et de celui de Jeanne, unies par un coeur, cachées sur le mur arrière du vieux hangar de pêche rouge, face à la mer. C’était notre secret.

 

Ce vieux hangar était alors pour moi, le centre du monde!

Il l’est resté.

_____________

 

Patrice photographiste

 

* Fiction inspirée d’une visite à Fogo Island, Terre-Neuve, Canada

 

____________________________

 

THE RED SHED*

 

I was born here, facing this still uncertain sea;

My father and my great-grandfather too

Adventurers of epic tales,

whose ancestors came from afar to invent an equally uncertain country.

I am a poet. But it's equally ... adventurous.

 

I come back here from time to time

To better connect with my heart ...

 

... get carried away when a recalcitrant fish bites my line ...

And to hear Paul, a friend of my youth who stayed here, laughing at me and watching me panic, as he always did. There are things we don't want to change ...

 

… Like our old school struggling to maintain an illusory youth.

 

I come back here from time to time

To better connect with my heart ...

 

... shatter when seeing the void left by the disappearance of the Hotel Central and its owner. Mr. Smith, always smiling, let me play the double bass, standing on a chair in the ballroom. I was too small ...

 

... speed up like a tornado when finding the engravings of my name and that of Jeanne, united by a heart, hidden on the back wall of the old red fishing shed, facing the sea. It was our secret.

 

This old shed was then for me the center of the world!

It still is.

 

____________

 

Patrice photographiste

* Fiction based on a visit to Fogo Island, Newfoundland,Canada

  

Challenge chromatique - Photo n°3

 

LACPIXEL - 2021

 

Fluidr

 

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Rire

Se moquer

Provoquer

C'est ça la France.

Ballade des pendus

Frères humains, qui après nous vivez,

N’ayez les coeurs contre nous endurcis,

Car, si pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tôt de vous mercis.

Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :

Quant à la chair, que trop avons nourrie,

Elle est piéça dévorée et pourrie,

Et nous, les os, devenons cendre et poudre.

De notre mal personne ne s’en rie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Se frères vous clamons, pas n’en devez

Avoir dédain, quoique fûmes occis

Par justice. Toutefois, vous savez

Que tous hommes n’ont pas bon sens rassis.

Excusez-nous, puisque sommes transis,

Envers le fils de la Vierge Marie,

Que sa grâce ne soit pour nous tarie,

Nous préservant de l’infernale foudre.

Nous sommes morts, âme ne nous harie,

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,

Et le soleil desséchés et noircis.

Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,

Et arraché la barbe et les sourcils.

Jamais nul temps nous ne sommes assis

Puis çà, puis là, comme le vent varie,

A son plaisir sans cesser nous charrie,

Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre.

Ne soyez donc de notre confrérie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,

Garde qu’Enfer n’ait de nous seigneurie :

A lui n’ayons que faire ne que soudre.

Hommes, ici n’a point de moquerie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

François Villon

1 ) Les gars de droite :

" Dibibidiiibidi siiiggg dibididizzi ?!! Schrunch dinbidiiii zguz !"

 

2) Les gars de gauche :

" zufzeug prrrttt zggnrtif ! djzpojpjekfnodj dkkzjdpkj^pso..."

 

TRADUCTION :

 

1) " Mais qu'est-ce que c'est que ces choses ?!! Ils sont tous fins et ne ressemblent à rien ! "

 

2) " Non mais regardez devant ce qu'ils sont moches avec leur forme bizarre !

Il paraît qu'il faut de tout dans l'univers mais quand même..."

  

3) La photographe :

" Oh ce qu'ils sont rigolos ! C'est cool d'être sur une autre planète" se dit-elle sans comprendre les mots au goût amer ni la moquerie des deux " camps".

 

À tous les utopistes et à tous les rêveurs, tous les fraternels de ce monde

À mes frères anarchistes, à la beauté des fleurs, cette petite fille sous les bombes

Dessinons une étoile comme une destination, créons de sa plume orpheline

Ces gens aux bras ouverts qui offrent l'horizon aux yeux de ces enfants de l'exil

À celui qui héberge, celui qui bosse sans toit, au migrant accueilli en chemin

Au soignant tenant main, à celui qui s'en va, au mendiant, à l'offrande du vin

À l'alcool partagé, à celui qui a froid, à celui qui offrira son pain

À ces gens dont la vie reste le seul combat, celui dont survivrait le destin

À celle qui donnera le sein à l'orphelin, à ceux dont le seul Dieu est partage

À la mère pardonnant un jour à l'assassin, de son enfant sachant le naufrage

Que la haine faite ici consomme la vengeance, celui dont le cœur reste amour

À ces âmes éclairées qui n'ont pour seule violence que les larmes à leurs yeux en tambour

À l'animal courant droit vers le sacrifice de sa vie pour sauver son maître

À celui se jetant corps dans le précipice pour remonter le corps d'un autre être

À celui dans les flammes qui sacrifie sa vie pour tenter de sauver un berceau

À l'oiseau dont les ailes blessées par le fusil recouvrent leur envol pour là-haut

À ces chants de marins, la nuit venant du large, ami trinquons nos vins, nos sanglots

C'est à l'encre des yeux que s'écrivent nos pages aux mémoires de ceux partis là-haut

Aux étoiles éclairant l'univers de la nuit des prénoms de nos amis morts

À ces soleils toujours faisant naître la vie des ténèbres en accouchant l'aurore

Au partage de l'avoir pour la beauté de l'être puisque c'est notre histoire, malheureux

Toujours la lutte entre l'être ou bien le paraître, entre le milliardaire et le gueux

À celui dont la gloire, oui se compte en offrant bien plus qu'en nombre de diamants

À ces gens qui n'ont rien que leur propre vie, si tu savais comme leur cœur est grand

À ces adolescents pavés contre matraques pour lever vers le ciel tête haute à la mort

Ces fous magnifiques, leur rose face aux chars, corps des disparus de ces navires sans port

Qui seuls face au naufrage, bravant tous les typhons dans la brume soudain aperçoivent une plage

À celui dont l'amour le laisse sur un carrefour comme on laisse une balise, comme on laisse un bagage

À la femme violée redécouvrant tendresse, ses enfants battus découvrant la caresse

Quand l'amour vous offre la délicatesse, au croyant sans église redécouvrant la messe

À toute l'humanité dans ce mouchoir tendu à celui dont les yeux s'inondent sous les crues

Contre tous les outrages, contre toutes les moqueries

Il n'est pas de plus grand courage qu'être gentil

Damien Saez - La beauté du coeur

www.youtube.com/watch?v=t2PFeh8V-Oo

 

à tous les utopistes et à tous les rêveurs,

à tous les fraternels de ce monde

à mes frères anarchistes, à la beauté des fleurs,

à cette petite fille sous les bombes

dessinons une étoile comme une destination,

créons de sa plume orpheline

à ces gens bras ouverts qui offrent l'horizon

aux yeux de ces enfants de l'exil

à celui qui héberge celui qui va sans toit

au migrant accueilli en chemin

au soignant tenant main à celui qui s'en va

au mendiant, à l'offrande du vin

à l'alcool partagé à celui qui a froid

à celui qui offrira son pain

à ces gens dont la vie reste le seul combat

celui dont survivrait le destin

à celle qui donnera le sein à l'orphelin

à ceux dont le seul Dieu est partage

à la mère pardonnant un jour à l'assassin

de son enfant sachant le naufrage

que la haine fait ici quand sonne la vengeance

à celui dont le cœur reste amour

à ces âmes éclairées qui n'ont pour seule violence

que les larmes à leurs yeux en tambour

à l'animal courant droit vers le sacrifice

de sa vie pour sauver son maître

à celui se jetant corps dans le précipice

pour remonter le corps d'un autre être

à celui dans les flammes qui sacrifie sa vie

pour tenter de sauver un berceau

à l'oiseau dont les ailes blessées par le fusil

recouvrent leur envol pour là-haut

à ces chants de marins, la nuit venant du large,

ami trinquons nos vins nos sanglots

c'est à l'encre des yeux que s'écrivent nos pages

aux mémoires de ceux partis là-haut

aux étoiles éclairant l'univers de la nuit

des prénoms de nos amis morts

à ces soleils toujours faisant naître la vie

des ténèbres en accouchant l'aurore

au partage de l'avoir pour la beauté de l'être

puisque c'est notre histoire, malheureux

toujours la lutte entre l'être ou bien le paraître

entre le milliardaire et le gueux

à celui dont la gloire, oui se compte en offrandes

bien plus qu'en nombre de diamants

à ces gens qui n'ont rien que leur propre viande

si tu savais comme leur cœur est grand

à ces adolescents pavés contre matraques

poings levés vers le ciel tête haute à la mort

à ces fous magnifiques, leur rose face aux chars,

aux corps des disparus de ces navires sans port

qui seuls face au naufrage, bravant tous les typhons

dans la brume soudain aperçoivent une plage

à celui dont l'amour le laisse sur un carrefour

comme on laisse une balise comme on laisse un bagage

à la femme violée redécouvrant tendresse

ses enfants battus découvrant la caresse

quand l'amour vous offre la délicatesse

au croyant sans église redécouvrant la messe

à toute l'humanité dans ce mouchoir tendu

à celui dont les yeux s'inondent sous les crues

 

contre tous les outrages, contre toutes les moqueries

il n'est pas de plus grand courage qu'être gentil

il n'est pas de plus grand courage qu'être gentil

il n'est pas de plus grand courage qu'être gentil

contre tous les outrages, contre toutes les moqueries

il n'est pas de plus grand courage qu'être gentil

 

Damien Saez, la Beauté du cœur

 

ATTENTION : Ce personnage peut paraître grimaçant de prime abord. Il s'agit d'un simple effet freezing. Cela fait partie de ces mini expressions qu'on ne peut pas saisir sciemment.

Pour autant j'ai trouvé qu'elle provoquait un petit "plus" d'humour dans cette image : la moquerie n'est pas souhaitable, mais la perturbation induite par cette langue qui dépassa une fraction de seconde me semble plaisante.

 

J'ignore si je devrais la garder. J'ai une vraie affection pour cette attitude qui me semble pleine de fraîcheur. Mais je m'en remets à votre sagesse, si vous avez un avis à ce sujet...

Nature ART

Pareidolie

 

a Smiley in the rocks,

granite from an old quarry, a few kilometres from my home in the forest.

In this play of light and shadow, on this piece of rock, seemed to want to laugh at me if I took a picture,/

 

un Smiley dans les rochers,

de granit provenant d’une ancienne carrière, à quelques kilomètres de chez moi dans la forêt.

Dans ce jeu d’ombre et de lumière, sur ce pan de roches, ce visage semblait vouloir se moquer de moi qui prenais une photo.

  

Thank you for your visits, compliments and stars..!

Merci à vous pour vos visites, compliments et étoiles..!

 

I am unused to this species and so I was pretty shocked to find it (a) eating Sumac and (b) more or less unconcerned about my presence. It was a migration highlight from my visit to Prince Edward County a month or so ago. A pair of the species were quite active for a couple of days before they moved on, heading northward.

 

I always feel a bit worried when birds are eating Sumac - my sense is that it is the bottom of the winter/spring barrel, and a sign that birds are frustrated nutritionally. I may be wrong but it seems like the bird equivalent of crackers: better than nothing, but barely. The weather was windy and cool, and the insects were driven down low or sent into hiding. Warblers too seemed a bit frantic, but they did not stoop to Sumac.

An informal series of Sumac perches continues with this Catbird, enjoying the evening light as it hunts for food.

Point de moquerie envers Nadia, sa veste, au demeurant très belle, me fait penser à Buffalo... Sauf que dans ce cas Madame n'essayait pas d'entendre le troupeau de bisons arriver ! :-)

Jpeg noir et blanc généré par le boitier.

Le résultat de cette prise : www.flickr.com/photos/a_new_girl/26518309124/in/dateposted/

🇫🇷 Dernier soleil d'été

 

Lorsqu'on se promène dans une 🌳friche🌳, l'endroit parait abandonné, anarchique, pauvre. Même si l'automne commence à se moquer de l'été, il y a encore de belles surprises à admirer dans cet environnement d'aspect peu fréquentable. Il y a là des sénéçons qui dressent fièrement leurs capitules d'un jaune de soleil vers un ciel maintenant plus frais. Et on se dit alors que rien - ni la 🌳friche🌳, ni la saison - ne peut décourager cette plante à lancer ses fleurs comme une dernière offrande à l'été.

 

🌿🌿🌿🌿🌿 🌿🌿🌿🌿🌿

 

🇺🇸 ️The last summer sun

 

When you walk through a 🌳wilderness🌳, the place looks abandoned, lawless, poor. Even though autumn is starting to mock the summer, there are still some nice surprises to admire in this unfriendly looking environment. There are senna plants proudly raising their sunny yellow flower heads to a now cooler sky. And then you think to yourself that nothing - neither the 🌳wilderness🌳, nor the season - can discourage this plant from throwing its flowers as a last offering to the summer.

  

Sénéçon du Cap / Narrow-leaved ragwort / Senecio inaequidens

 

Milieu naturel, écosystème :🌳Friche🌳

Natural environment, ecosystem:🌳Wilderness🌳

 

📷ISO 160, 105mm, f/7.1, 1/800

 

web site : pascalechevest.com

instagram : pascalechevest_nature

  

I generally shift from early morning expeditions to late evening ones at a point in the fall where the overnight temperature suggests birds will not be active in the morning. This image was obtained on one of my last morning outings, and pretty much exactly as the sun broke the horizon.

 

This species is a nesting visitor to our part of the world, and a very vocal part of outings in the summer.

 

The busy setting, with some fall colours in the background, is so characteristic of this species that it belongs to the genus ‘Dumetella’, which means ‘small thicket’ (thanks to CornellLab for the info).

...L’humour et le rire sont une baguette magique pour mettre à distance et chasser les soucis du quotidien...

 

La revanche des animaux...

 

Le maître de ce monde, hautain et arrogant

S’était arrogé seul et sans prendre de gants

De mère nature, les ressources et les droits

Pillant, creusant, brûlant , la terre en maints endroits.

 

Fatigués écœurés, voici les animaux,

Réunis en congrès pour décrire leurs maux :

‘Il a sali la mer !’ gémissait la baleine .

‘Brûlé ma savane !’ pleurait encore la hyène .

‘Saccagé ma forêt !’, répliquait le babouin.

‘Coupé mon bel arbre !’ dit l’écureuil chafouin.

Il nous faut réagir, hurlèrent-ils d’un seul cri

‘A toi d’agir, lion, toi qui est le plus fort,

Montre lui tous tes crocs, boute-le au dehors !’

‘Hélas’, répliqua t-il, ‘que faire contre un fusil ?’

‘Ça ne peut plus durer ! Il faut que tout s’arrête !’

Personne n’a d’idée, personne ne dit mot,

Sauf une petite voix, encore bien fluette !

‘Si, moi je le peux ! je suis petit mais costaud !

Mon ami pangolin, lui, me transportera,

J’irai trouver les hommes… advienne-que-pourra !’

 

Ces mots firent la joie des rieurs de tout bord :

‘Mais tu es un minus, Tu te crois le plus fort ?’

Faisant cesser les rires, le lion acquiesça !

‘Silence dans les rang !’ – La moquerie cessa !

‘ J’en ai fait l’expérience, alors écoutez moi :

On a toujours besoin d’un plus petit que soit !’

Et sitôt dit, sitôt fait,

Le microbe transhumait

Puis agissant aussitôt,

Il avisa un badaud :

‘Mais que faisiez-vous céans ?’

‘Je chantais, ne vous déplaise’

‘Vous chantiez ? j’en suis fort aise.

Et bien … toussez maintenant !’

 

Prenez soin de vous

Bien que présents en grand nombre dans cette scène de rue, les pigeons ne semblent préoccuper ni la marcheuse ni le personnage de street art figurant sur cette image photographiée à Santiago au Chili.

 

MAKING FUN OF PIGEONS

 

Although present in large numbers in this street scene, pigeons do not appear to be of concern to either the walker or the street art figure in this image taken in Santiago, Chile.

There is no mistaking the plumage of a juvenile Gray Catbird. I think I bought a fluffy fleece that looked like that several years ago, and my wife wouldn’t let me wear it in public. In any event, these birds are summer residents around the Lake, and getting ready, like the arriving migrants, to move south. While this is not a noteworthy bird, I really liked the first real signs of fall transitions in the foliage around it, and the contrast with the very young bird.

elle va comprendre la tiote ce qu'est la vie.

Le pot de cet VW est un peut le reflet de la vie, sa te gueule dans les oreilles et sa te pollue.

Elle est partie minimum pour 14 ans d'études à se faire rabâcher des ordres par des Mr ou Me qui se croient plus malin que tout le monde.

On oublie pas les leçons, les devoirs, les moqueries, les cours de sport etc.....

 

C'est compliqué d'être gamin à notre époque, il faut savoir jongler avec pleins de choses.

 

J'ai eu de la chance à mon époque, j'ai su m'en sortir sans trop de séquelles.

L'administration française est sujette à de nombreuses râleries, moqueries et menteries, avouons-le...

 

Mais, quand la CAF est fermée, il y a des scènes qui, par le plus grand des hasards graphiques, sont assez...Parlantes ? :-))

Hatteras Island, Outer Banks (North Carolina)

La chambre à coucher était l'une des marques du statut du seigneur. Contrairement aux autres personnes destinées à être logées dans le château (les domestiques dans le grenier ou les hôtes de passage dans la Salle Haute), le maître des lieux disposait avec ses proches d'un lieu privatif qui lui permettait de s'isoler et d'avoir une relative intimité.

Seuls les invités de marque avaient le privilège d'avoir leur propre chambre, comme ce fut le cas ici pour le roi François Ier.

Des petites pièces annexes, cabinets, garde-robes, vont se multiplier au fil des siècles pour former au final de véritables appartements. À la fin du XIIè siècle apparaît dans les demeures les plus prestigieuses la séparation des espaces époux/épouse.

 

Le lit est pratiquement le seul meuble confortable du logis. Il sert pour dormir, mais aussi de divan. On distingue le lit de parement, monumental, richement orné, meuble d'apparat par excellence (celui de Charles VI à la fin du XVè siècle aurait fait près de 40m2 !) et la couche ou couchette plus commode où l'on passe effectivement la nuit.

Avoir un lit à soi relève du confort car le plus souvent on dort à plusieurs dans le même lit... ce qui est parfois source de moquerie ou de critiques (en 1496, un ecclésiastique de Saint-Brieux interdira aux frères et soeurs de plus de 7 ans de dormir ensemble).

On dort nu quel que soit son statut social, la tête couverte d'un bonnet ou d'une coiffe [...], d'où l'intérêt des couvertures de fourrure et des courtepointes (sortes de couettes rembourrées et "pourpointées" c'est-à-dire matelassées.

[...]

Au lever, on s'habille dans son lit pour ne pas attraper froid. On effectue ensuite quelques mouvements, pour "chasser les humeurs corrompues de la nuit", on se lave les mains, le visage, puis on fait sa prière.

Les paysans, eux, dorment directement sur la paille (d'où l'expression "être sur la paille")."

D'après le texte présenté dans le musée.

  

L'épitaphe Villon ( La ballade des pendus)

   

Frères humains qui après nous vivez,

N'ayez les coeurs contre nous endurcis,

Car, si pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tôt de vous mercis.

Vous nous voyez ci attachés cinq, six :

Quant à la chair, que trop avons nourrie,

Elle est piéça dévorée et pourrie,

Et nous, les os, devenons cendre et poudre.

De notre mal personne ne s'en rie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 

Si frères vous clamons, pas n'en devez

Avoir dédain, quoique fûmes occis

Par justice. Toutefois vous savez

Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis ;

Excusez-nous, puisque sommes transis,

Envers le fils de la Vierge Marie,

Que sa grâce ne soit pour nous tarie,

Nous préservant de l'infernale foudre.

Nous sommes morts, âme ne nous harie,

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 

La pluie nous a débués et lavés,

Et le soleil desséchés et noircis ;

Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés,

Et arraché la barbe et les sourcils.

Jamais nul temps nous ne sommes assis ;

Puis çà, puis là, comme le vent varie,

À son plaisir sans cesser nous charrie,

Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.

Ne soyez donc de notre confrérie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,

Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :

À lui n'ayons que faire ni que soudre.

Hommes, ici n'a point de moquerie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 

François Villon ( 1431? -1463 ?)

In der Königlichen -Garten-Akademie erfreute sie die Besucher*innen, hier soll sie Euch anlachen!

Danke für den Besuch, liebe Flickr-Freunde.

 

In the Royal Garden Academy, she delighted the visitors, here she is supposed to laugh at you!

Thank you for visiting, dear Flickr friends.

 

Dans la Royal Garden Academy, elle a enchanté les visiteurs, ici elle est censée se moquer de vous!

Merci de votre visite, chers amis Flickr.

 

En la Royal Garden Academy, ella deleitó a los visitantes, aquí se supone que se ríe de ti!

Gracias por su visita, queridos amigos de Flickr.

 

Na Royal Garden Academy, ela encantou os visitantes, aqui deveria se divertir com você!

Obrigado pela sua visita, queridos amigos do Flickr.

 

Nella Royal Garden Academy, ha deliziato i visitatori, qui lei dovrebbe ridere di voi!

Grazie per aver visitato, cari amici di Flickr.

 

In de Koninklijke Tuin Academie is ze blij met de bezoekers, hier moet ze lachen om je!

Dank u voor uw bezoek, beste vrienden van Flickr.

Merci de ne pas vous moquer.

A Monument of Folly est une ode à la relation entre le bouffon de cour et l'alter ego. Le bouffon de la cour médiévale et sa babiole ne sont peut-être pas pertinents dans la société d'aujourd'hui, mais leur dynamique et leur esprit ne le sont pas. Le bouffon joue ouvertement différents rôles sans le masquer, est à la fois bouc émissaire et mascotte et est donc considéré comme sans prétention et inoffensif. Cela permet au personnage de s'exprimer librement, de se moquer et de critiquer, et de franchir les frontières culturelles, religieuses, politiques et sociales.

 

A Monument of Folly is an ode to the relation between the court jester and the alter ego. The medieval court jester and their bauble might be irrelevant in nowadays society but their dynamics and spirit isn’t. The jester openly plays different roles without masking it, is a scapegoat and a mascot at the same time and is therefore seen as unpretentious and harmless. This allows the character to speak freely, to mock and criticize, and to cross cultural, religious, political and social lines.

Ce spectacle est proposé aux Carrières des Lumières et est suivi d'une mise en scène d'oeuvres de Monet.

 

fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Rousseau :

Henri Rousseau, aussi appelé « Le Douanier Rousseau », né le 21 mai 1844 à Laval (Mayenne), mort le 2 septembre 1910 à Paris, est un peintre français, considéré comme un représentant majeur de l'art naïf.

Issu d'une famille modeste, il étudie le droit avant de partir à Paris et travailler à l'octroi où il occupe un poste de commis de deuxième classe, dans le cadre duquel il contrôle les entrées de boissons alcoolisées à Paris. Cette position lui vaudra son surnom de « Douanier ».

 

Il apprend lui-même la peinture et produit un grand nombre de toiles. Elles représentent souvent des paysages de jungle. Lui n'a pourtant jamais quitté la France, son inspiration provient surtout de livres illustrés, de jardins botaniques, et de rencontres avec des soldats ayant participé à l'intervention française au Mexique.

Ses toiles montrent une technique élaborée, mais leur aspect enfantin lui vaut beaucoup de moqueries. Habitué du Salon des indépendants, il commence à recevoir des critiques positives à partir de 1891 et rencontre quelques autres artistes à la fin de sa vie, comme Marie Laurencin, Robert Delaunay, Paul Signac, Guillaume Apollinaire, Jean-Léon Gérôme, Alexandre Cabanel, Edgar Degas, William Bouguereau, Paul Gauguin, Alfred Jarry, Toulouse-Lautrec et Pablo Picasso. Son travail est aujourd'hui considéré comme crucial pour l'art naïf et il a influencé de nombreux artistes, notamment des surréalistes.

Banksy est un graffeur, peintre, artiste de rue. Il travaille sous un pseudonyme, et sa véritable identité fait l'objet de nombreuses spéculations.

 

C'est en terre natale que Banksy sera le plus prolifique. Plus de 80 % de ses œuvres ont été réalisées au Royaume-Uni. Londres er Bristol (que l'on croit être sa ville natale) deviendront assez naturellement ses terrains de jeu favoris.

La première grande peinture murale connue de Banksy est ‘’The mild mild west’’ qu’il réalise en 1997 sur Stokes Croft à Bristol. Elle représente un ours en peluche jetant un cocktail Molotov vers trois policiers anti-émeute. Les premières oeuvres abordent des thèmes qui n’ont jamais quitté Banksy depuis : anticonformisme, antiestablishement, pacifisme, anticapitalisme… qu’il traitera avec ironie, poésie et moquerie comme il le fait encore aujourd’hui.

 

Malgré son ressenti négatif à l'égard de la vente d’oeuvre d’art et ses efforts incessants pour rester indépendant face aux excès de ce marché, Banksy a dû s'avouer vaincu. Il est vrai qu'il s'est toujours opposé à la marchandisation de l’art en vendant plusieurs œuvres à un prix inférieur à celui du marché par l'intermédiaire de la société West Control. Et pourtant, avec des peintures vendues aux enchères pour des millions d'euros sur le marché secondaire, Banksy est devenu l’un des artistes les plus chers du monde, probablement sans le vouloir.

Coucou tout le monde :)

Voici un petit montage avant de dodo

Mes premiers essais sur toshop, j'espère que vous n'allez pas trop vous moquer, haha

Bisous sur le sourcil gauche ♥ Et bonne nuit :)

______________________________________

 

I don't have a lot of things to say to day, juste that I tried to make some funny montages in toshop

Hope you will like it, !

Je sais, on ne peut pas se moquer de tout....

Mais si, on peut, c'est la force de notre démocratie !

 

I know we can not make fun of everything ....

But if we can, that's the strength of our democracy!

Federico Gacía Lorca, Spain's most renowned poet and dramatist of the twentieth century, was born in Fuente Vaqueros in the Granada province of Andalusia, Spain.Much of modernist Spanish art is associated with this most ancient part of Spain--Picasso was born in Málaga, the Nobel Prize winning poet, Juan Ramón Jímenez was born the "white town" of Moquer, and the renowned musician and friend of Lorca's, Manuel de Falla, was born in Cádiz, a city inhabited since the time of the writing of the Hebrew Scriptures and settled by the Phoenecians, who called it Gadir. Andalusia is arguably Spain's most culturally rich area, Christianized first by the Byzantine conquerors who introduced it to the traditions, liturgy, and art of Eastern Christianity, conquered and ruled by the Muslims whose art can be seen everywhere, even on the patterns of the street pavements, inhabited by the Jews (Maimonides lived in Córdoba) until they were forced to convert or leave, and invaded by hordes from India, now referred to as Gypsies, who still can be found wherever there are tourists who might donate a Euro for a sprig of rosemary. All these traditions linger and have influenced the art that arose from this area--be it Picasso's images, the art of Flamenco, or the work of Lorca. For more information about Lorca, see

 

en.wikipedia.org/wiki/Federico_Garc%C3%ADa_Lorca

Casa Milà ou La Pedrera (la carrière de pierre)

La Casa Milà (en catalan, « maison Milà » Écouter la prononciation), surnommée ironiquement « La Pedrera » (en catalan et en espagnol, « la carrière de pierre »), est un édifice de Barcelone, érigé entre 1906 et 1910 par l'architecte catalan Antoni Gaudí.

 

La Casa Milà, conçue comme un hôtel particulier, est généralement classée comme œuvre monumentale du modernisme catalan de la première décennie du XXe siècle, dont Gaudí était le chef de file. Ce fut l'avant-dernier projet conduit par l'architecte qui utilisa ici ses techniques clefs : l'inspiration naturaliste et l'arc caténaire.

 

Malgré l'opposition répétée du conseil municipal à l'édification de ce bâtiment en dehors des limites du plan Cerdà et les moqueries des Barcelonais, la Casa Milà fait partie, un siècle après sa construction, des lieux emblématiques de la ville et des dix sites les plus touristiques de Barcelone. Elle figure sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Toutes mes pensées aux victimes directes ou indirectes et à leurs familles.

 

En ces périodes festives comme le reste du temps, continuons de vivre à la française :

" France embodies everything religious zealots everywhere hate: enjoyment of life here on earth in a myriad little ways: a fragrant cup of coffee and buttery croissant in the morning, beautiful women in short dresses smiling freely on the street, the smell of warm bread, a bottle of wine shared with friends, a dab of perfume, children playing in the Luxembourg Gardens, the right not to believe in any god, not to worry about calories, to flirt and smoke and enjoy sex outside of marriage, to take vacations, to read any book you want, to go to school for free, to play, to laugh, to argue, to make fun of prelates and politicians alike, to leave worrying about the afterlife to the dead.

No country does life on earth better than the French.

Paris, we love you. We cry for you. You are mourning tonight, and we with you. We know you will laugh again, and sing again, and make love, and heal, because loving life is your essence. The forces of darkness will ebb. They will lose. They always do. "

Commentaire du 15/11/2015 sur le site du New York Time.

 

« La France représente tout ce que les fanatiques religieux du monde détestent : profiter de la vie sur Terre de plein de petites manières différentes : une tasse de café parfumé avec un croissant au beurre, de belles femmes en robes courtes qui sourient librement, l’odeur du pain chaud, une bouteille de vin partagée avec des amis, un peu de parfum, des enfants qui jouent au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, ne pas s’inquiéter des calories, flirter et fumer et profiter du sexe hors mariage, prendre des vacances, lire n’importe quel livre, aller à l’école gratuitement, jouer, rire, se disputer, se moquer des religieux comme des hommes politiques, laisser l’inquiétude sur ce qu’il y a après la vie aux morts. Aucun pays sur Terre ne profite mieux de la vie que les Français. Paris, nous t’aimons, nous pleurons pour toi. Tu est en deuil ce soir, et nous sommes avec toi. Nous savons que tu riras encore, chanteras encore, feras l’amour et guériras, car aimer la vie est ta nature. Les forces des ténèbres reflueront. Elles perdront. Elles perdent toujours. »

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La photo originale

Mise en ligne le 14/11/2015 à 01:15:19

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www.gongashan.fr

18 FÉVRIER : ON FÊTE BERNADETTE SOUBIROUS.

 

A vu apparaître la Vierge 18 fois, à la grotte de Lourdes, sa ville de naissance en 1844.

Première apparition le 11 FÉVRIER 1858 jusqu'au 25 MARS

où elle s'entendit dire par la Belle Dame à robe blanche, roses sur les pieds, ceinture bleue :

 

"JE SUIS L'IMMACULÉE CONCEPTION"

 

La Vierge lui demanda la grâce de venir à la grotte durant toutes ces dates prescrites...

Elle demanda à Bernadette que l'on priât pour les pécheurs, que l'on fit pénitence, qu'une chapelle fut construite en ce lieu.

Ajoutant :

 

"Je te promets de te rendre heureuse, non pas en ce monde, mais dans l'autre".

C'ÉTAIT LE 18 FEVRIER.

 

Une autre fois, elle lui demanda de gratter le sol boueux, une source en jaillit aussitôt...on connait la suite...dès le début la source guérit et continue de le faire depuis ce temps et actuellement, par Marie et le pouvoir de son Fils Jésus-Christ à travers Elle, sa même Mère.

 

Quelle n'est pas la puissance et l'influence de la ville MIRACULEUSE, où TOUS, nous devons aller, tout au moins rendre prière et pèlerinage devant son image, Notre-Dame, présente en bien des églises paroissiales, ou petits sanctuaires extérieurs, par Internet.

 

Il se dit le CHAPELET en direct chaque jour à la grotte, retransmis sur la chaîne câblée KTO....

 

Lourdes nous concerne TOUS, nous sommes TOUS pécheurs perpétuels, toujours à pardonner, être pardonnés, faire pénitence, nous améliorer dans cela, voir supprimer certains péchés une bonne fois pour toutes.

 

Bernadette partit au couvent de Nevers très vite, jeune adulte de 22 ans où elle fut déconsidérée, oubliée, méprisée à cause de son histoire propice à la jalousie, au jugement, à la moquerie...

Elle resta pieuse, bonne, et corvéable à souhait dans les tâches les plus basses, traitée durement par ses supérieures.

 

Elle garda à chaque instant courage et sourire, silence.

Au moment de son agonie, elle dit :

"Sainte Marie, Mère de Dieu priez pour moi, pauvre pécheresse, pauvre pécheresse".

 

18 FÉVRIER 2019 : OBSÈQUES DE LUCIEN FONCEL, papa.

MÉMOIRE

ANNIVERSAIRE.

PRIÈRE :

Je le confie à Bernadette SOUBIROUS.

 

Bernadette, intercède et prie fort pour notre famille meurtrie, qui se remet lentement de ta disparition, surtout maman ne désirant que te rejoindre.

Donne-nous la force de continuer droits, dignes, courageux et vaillants jusqu'à la fin, comme toi.

Enfin et surtout, obtiens-nous les grâce de Lourdes qui nous manquent tant, et permets à mon fils et moi d'aller t'en remercier à la grotte.

Sois bénie petite Bernadette.

Merci pour papa, c'était un jour merveilleux pour l'emporter au ciel, quand il rendit son dernier souffle au petit matin du

11 FÉVRIER ...

Marie-Danielle, fille de Lucien FONCEL.

Amen.

Frantisek Kupka. 1871-1957.

Argent. Money 1899

Prague Narodni Galerie Veletrzni Palac

 

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

  

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "Enlightenment" of all tendencies, Jacobinical or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

 

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of its main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely desecrated and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman".

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the people are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful score for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beautiful, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe.

 

- The woman of th Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman", the stainism), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman.

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

   

X Rhin Moyen ou Supérieur. Vierge à l'Enfant sur le croissant de Lune. Virgin and Child on a Crescent Moon. vers 1470. . Colmar Unterlinden.

 

L'ART EST LE REFLET DES IDEOLOGIES SUCCESSIVES

 

L'Histoire de la peinture européenne démontre une vérité : l'Art est fondamentalement idéologique et politique. L'Art est idéologique c'est à dire qu'il est le reflet, l'expression, du système de valeurs qui façonne une société donnée à une époque donnée. L'Art est politique car ce système de valeurs est toujours imposé par les puissances gouvernantes de l'époque. Ces puissances gouvernantes ne se confondent pas nécessairement avec les chefs politiques au pouvoir. Ce sont des Influences qui débordent souvent le cercle étroit des dirigeants manifestes, les politiciens.

L'art Gréco-Romain est commandé par sa vision d'un monde où l'Harmonie universelle dépend du respect par les Dieux et par les hommes, chacuns à leurs places, des grands règles qui régissent les grands équilibres naturels.

Un des premiers commandements de l'Islam est la condamnation de la représentation de Dieu et son art pictural est le reflet de cette interdiction.

Une des grandes guerres civiles dans l'Empire Byzantin a été de savoir si on représenterait ou non Dieu, la Vierge....C'est la crise iconoclaste qui s'achève par la victoire des Images.

De 500 à 1500 en Europe l'Art a été presque exclusivement catholique, ou orthodoxe à l'Est. Pendant Mille ans la peinture et la sculpture européenne ont été le résultat de cette idéologie religieuse.

C'est ce que nous constatons, sans surprise, car nous y sommes habitués, dans cette série de tableaux du musée de Colmar qui démontrent que l'Europe de cette époque est entièrement ordonnée autour de la religion catholique.

Le premier acte des protestants dans toute l'Europe a été de détruire les églises et les oeuvres d'art catholiques. De nouvelles valeurs, plus profanes et matérialistes se sont alors mises en place.

Les communistes de tous les régimes, de Lénine à Mao, ont condamné l'art dégénéré des capitalistes.

Hitler a fait de même dès les années 1930. Ces régimes totalitaires et génocidaires n'ont été créateurs d'aucune manifestation artistique notable.

Les Démocraties ont en réponse imposé idéologiquement et politiquement leur art.

C'est très exactement ce que signifie la création du MOMA, en 1929, à New York par les Rockfeller: l'Art Contemporain est la traduction en art des idéologies mondialistes de l'Occident contemporain exactement comme le Retable d'Issenheim est la traduction en art de l'idéologie catholique qui régit l'Europe du 16è siècle.

On ne peut pas comprendre l'art contemporain, exposé dans nos musées, si on ne recherche pas quels sont les commandements idéologiques auxquels notre société contemporaine obéit. Pas plus qu'on ne peut comprendre l'art européen du 14è ou du 15è siècle si on n'a pas quelques connaissances de la religion catholique ou orthodoxe.

Bref nous aussi au 21è siècle nous avons nos religions : La Démocratie, les Droits de l'Homme, le Progrès, le Réchauffement climatique, par exemple. Les esprits forts de notre époque peuvent se moquer de l'Immaculée Conception. Le Réchauffement climatique, causé par les hommes, ou par les vaches (!!!) est scientifiquement aussi incrédible que l'Immaculée Conception. Mais cela sert bien les intérêts des élites actuelles.

 

ART IS REFLECT OF SUCCESSIVE IDEOLOGY

 

The history of European painting shows a truth: Art is fundamentally ideological and political. Art is ideological, ie it is the reflection, the expression, of the value system which shapes a society at a given time. Art is political because this system of values is always imposed by the ruling powers of the time.

The governing powers do not necessarily overlap with the political leaders in power. These are Influences that often extend beyond the narrow circle of manifest leaders, the politicians.

The Greco-Roman art is driven by his vision of a world where the universal harmony depends on respect by the gods and men, chacuns in their places, of the major rules governing the great natural balances.

One of the first commandments of Islam, is the condemnation of the representation of God and his pictorial art is a reflection of the ban.

One of the great civil war in the Byzantine Empire was to know whether yes or no we would represent God, the Virgin .... This is the iconoclastic crisis, which ended with the victory of Images.

From 500 tou 1500, Art in Europe has been almost exclusively Catholic, or Orthodox in the east.

This is what we find, not surprisingly, because we are used to in this series of paintings of the Museum of Colmar. These tables show that the European society of that time is entirely organized around the Catholic religion.

The first act of the Protestants in Europe has been to destroy Catholic churches and works of art. New values, more secular and materialistic were then implemented.

The Communists of all regimes, from Lenin to Mao have condemned the degenerate art by the capitalists from 1920. Hitler did the same by the 1930s. These totalitarian and genocidal regimes have been no notable creators of artistic manifestation.

Democracies have, in response, already imposed, ideologically and politically, their art.

This is exactly what it means the creation of the MOMA in 1929 in New York by the Rockefeller: Contemporary Art is the translation into art, of the globalist ideologies of the contemporary West, just as the Isenheim Altarpiece, is the translation in the art of the catholique ideology, that governs the 16th century in Europe.

We can not understand contemporary art, displayed in our museums, if we ignore the great ideological orientations which direct completely our contemporary society. No more than we can understand European art from the 14th or 15th century if we ignore the principles of the Catholic or Orthodox religion.

In short, we also, in the 21th century, our religions: Democracy, Human Rights, Progress, global warming, for example. The strong minds of our time can make fun of the Immaculate Conception. Global warming, caused by men or by cows (!!!) is also scientifically Incrédible that the Immaculate Conception. But it serves the interests of contemporary elites.

  

Hippolyte Flandrin. 1809-1864. Paris

La Florentine The Florentine 1840

Nantes Musée d'Arts.

Élève d'Ingres. Néo classicisme

 

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition. La femme abstraite ? Ce n'est pas une femme, tout simplement. Comme un paysage abstrait n'est plus un paysage.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

La fin de l'Art Moderne, à partir des années 1910-1920 annonce donc à la fois la laideur et la disparition de la femme qui est caractéristique de l'Art Contemporain Officiel qui s'installe en Occident à partir des années 1950 et suivantes.

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme ou une absence de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

 

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "The Lights" of all tendencies, Jacobean or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.The abstract woman? She's not a woman, that's all. As an abstract landscape is no longer a landscape.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely profane, and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman". The end of Modern Art, as from the years 1910-1920, thus announces both the ugliness and the disappearance of woman, which is characteristics of the official Contemporary Art that settled in the West from the 1950s onwards.

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the peoples are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful performance for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through Mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

 

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beauty, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe

 

- The woman of the Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman"), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and to the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman or an absence of a woman.

 

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

  

Le New York Times

Que dire de plus ?

« La France incarne tout ce que les fanatiques religieux du monde détestent : la joie de vivre par une myriade de petites choses : le parfum d’une tasse de café et des croissants le matin, de belles femmes en robe souriant librement dans la rue, l’odeur du pain chaud, une bouteille de vin que l’on partage entre amis, quelques gouttes de parfums, les enfants qui jouent dans les jardins du Luxembourg, le droit de ne croire en aucun dieu, de se moquer des calories, de flirter, fumer et apprécier le sexe hors mariage, de prendre des vacances, de lire n’importe quel livre, d’aller à l’école gratuitement, jouer, rire, se disputer, se moquer des prélats comme des politiciens, de ne pas se soucier de la vie après la mort.

Aucun pays sur terre n’a de meilleure définition de la vie que les Français ».

New York Times

  

The New York Times

What more can be said ?

"France epitomizes what the religious fanatics of the world hate: the joy of living by a myriad of little things: the scent of a cup of coffee and croissants in the morning, beautiful women smiling dress freely in the streets, the smell of hot bread, a bottle of wine that we share with friends, a few drops of perfume, children playing in the Luxembourg gardens, the right not to believe in any god to make fun of calories, flirting, smoking and enjoy sex outside marriage, taking a vacation, read any book, to go to school for free, play, laugh, argue, make fun of the prelates as politicians, not worrying about the afterlife.

No country on earth has a better definition of life as the French. "

New York Times

Max Liebermann. 1847-1935. Berlin.

Atelier de filature du lin. 1887.

Linen spinning workshop.

Berlin. Alte Nationalgalerie.

Impressionnisme, naturalisme, réalisme.

 

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

  

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "Enlightenment" of all tendencies, Jacobinical or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

 

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of its main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely desecrated and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman".

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the people are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful score for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beautiful, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe.

 

- The woman of th Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman", the stainism), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman.

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

  

Vilhelm Hammershøi 1864-1916 Danemark

Portrait de l'épouse de l'artiste Ida

Portrait of the artist's wife Ida 1907

Aarhus Kuntsmuseum Denmark

 

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition. La femme abstraite ? Ce n'est pas une femme, tout simplement. Comme un paysage abstrait n'est plus un paysage.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

La fin de l'Art Moderne, à partir des années 1910-1920 annonce donc à la fois la laideur et la disparition de la femme qui est caractéristique de l'Art Contemporain Officiel qui s'installe en Occident à partir des années 1950 et suivantes.

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme ou une absence de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

  

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "The Lights" of all tendencies, Jacobean or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.The abstract woman? She's not a woman, that's all. As an abstract landscape is no longer a landscape.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely profane, and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman". The end of Modern Art, as from the years 1910-1920, thus announces both the ugliness and the disappearance of woman, which is characteristics of the official Contemporary Art that settled in the West from the 1950s onwards.

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the peoples are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful performance for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through Mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

 

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beauty, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe

 

- The woman of the Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman"), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and to the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman or an absence of a woman.

 

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

  

Gustave Moreau 1826-1898 Paris

Galatée Galatea 1896

Madrid Musée Thyssen Bornemisza

 

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition. La femme abstraite ? Ce n'est pas une femme, tout simplement. Comme un paysage abstrait n'est plus un paysage.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

La fin de l'Art Moderne, à partir des années 1910-1920 annonce donc à la fois la laideur et la disparition de la femme qui est caractéristique de l'Art Contemporain Officiel qui s'installe en Occident à partir des années 1950 et suivantes.

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme ou une absence de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

  

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "The Lights" of all tendencies, Jacobean or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.The abstract woman? She's not a woman, that's all. As an abstract landscape is no longer a landscape.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely profane, and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman". The end of Modern Art, as from the years 1910-1920, thus announces both the ugliness and the disappearance of woman, which is characteristics of the official Contemporary Art that settled in the West from the 1950s onwards.

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the peoples are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful performance for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through Mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

 

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beauty, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe

 

- The woman of the Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman"), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and to the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman or an absence of a woman.

 

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

  

Hans Smidth (ou Schmidt) 1839-1917 Denmark

Femme broyant des grains de café

Woman grinding coffee beans ca 1870s

Copenhague Collection Hirschsprung

Peintre des paysages et de la vie quotidienne dans la campagne

du Jutland. Il a été reconnu assez tardivement.

Painter of landscapes and daily life in the countryside

of Jutland. He was recognized quite late.

  

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition. La femme abstraite ? Ce n'est pas une femme, tout simplement. Comme un paysage abstrait n'est plus un paysage.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

La fin de l'Art Moderne, à partir des années 1910-1920 annonce donc à la fois la laideur et la disparition de la femme qui est caractéristique de l'Art Contemporain Officiel qui s'installe en Occident à partir des années 1950 et suivantes.

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme ou une absence de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

  

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "The Lights" of all tendencies, Jacobean or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.The abstract woman? She's not a woman, that's all. As an abstract landscape is no longer a landscape.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely profane, and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman". The end of Modern Art, as from the years 1910-1920, thus announces both the ugliness and the disappearance of woman, which is characteristics of the official Contemporary Art that settled in the West from the 1950s onwards.

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the peoples are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful performance for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through Mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

 

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beauty, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe

 

- The woman of the Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman"), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and to the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman or an absence of a woman.

 

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

  

Gustave Courbet 1819-1877. Paris.

Le Sommeil. The sleep.1866.

Paris Petit Palais (Musée des Beaux de la Ville de Paris)

Réalisme, provocateur. Peinture anti académique. Les nymphes et les suivantes de Dianes, sont devenues de simples mortelles.

Realism, provocative. Anti academic painting. The nymphs and the following ones of Diane's, have become mere mortals women

 

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

  

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "Enlightenment" of all tendencies, Jacobinical or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

 

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of its main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely desecrated and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman".

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the people are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful score for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beautiful, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe.

 

- The woman of th Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman", the stainism), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman.

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

  

Leon Lhermitte. 1844-1923. Paris.

L'Aieule. The Grandmother.

Gent. Musée des Beaux Arts.

Naturalisme mais pas réalisme. Nous sommes très loin du

réalisme néerlandais du 17è siècle. Le style est classique.

Naturalism but not realism. We are very far from

Dutch realism of the 17th century. The style is classic.

  

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

  

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "Enlightenment" of all tendencies, Jacobinical or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

 

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of its main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely desecrated and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman".

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the people are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful score for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beautiful, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe.

 

- The woman of th Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman", the stainism), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman.

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

   

Eugène Delacroix. 1798-1863. Paris.

Médée furieuse .Furious Medea.

Lille. 1838

Considéré comme un chef d'oeuvre du romantisme .

Salon de 1838. Délaissée par son époux Jason Médée,

folle de jalousie, empoisonne sa rivale et tue ses deux enfants.

 

Considered a masterpiece of romanticism.

Salon of 1838. Abandoned by her husband Jason Medea,

mad with jealousy, poisons her rival and kills her two children.

  

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

  

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "Enlightenment" of all tendencies, Jacobinical or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

 

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of its main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely desecrated and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman".

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the people are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful score for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beautiful, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe.

 

- The woman of th Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman", the stainism), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman.

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

 

Alexandre Cabanel. 1823-1869. Paris.

La Naissance de Vénus.

The birth of Venus. 1863.

Paris Orsay.

Néo-classicisme, académisme. "L'art Pompier" selon les partisans

du Modernisme.

"Firefighter art" according to supporters of Modernism.

  

LA FEMME DANS L'ART MODERNE

  

L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.

Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.

En faisant commencer l'histoire européenne vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :

1° La femme dans la peinture de l'Europe catholique. De 500 à 1500 environ.

2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ

3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle

4° La femme dans peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ

L'Art Moderne

5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel 1950...

  

De 1800 à 1950 c'est, en dates larges, la période de l'Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l'Empire français en 1815 l'Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n'est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.

Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l'Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l'art disparaît avec les libertés.

 

En dehors de ces pays, dans l'Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :

Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l'Atlantique à l'Oural.

Certes, cette Europe est loin d'être idéale. L'Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu'aucune idéologie, sacrée ou profane, n'est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu'elles aspirent toutes à l'exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.

Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l'art.

Il n'est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l'art abstrait. Cette multiplication d'écoles à la recherche de nouveaux moyens d'expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:

Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme......

Ce n'est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l'art. C'est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.

L'Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu'il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l'image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition.

Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.

Conséquence : Pas de monolithisme de l'Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.

C'est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L'imposture de l'art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l'Académie".

Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n'est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l'Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.

 

L'image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l'Art Moderne d'une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d'être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n'est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.

Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l'art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l'Art Moderne, après les années 1920.

Picasso, artiste exemplaire de l'Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s'il ne l'a pas fait, il est certain qu' il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".

 

A/ Les Thèmes.

 

- L'iconographie religieuse est à l'évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n'est plus un commanditaire important de l'art européen et l'art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l'artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s'orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.

La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C'est ce qui a été appelé en France "l'Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d'une production, en peinture et sculpture, d'une très médiocre qualité, au point de n'être plus artistique du tout. Dans les autres pays d'Europe l'art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.

Mais dans toute l'Europe, c'est la fin de l'art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d'art c'est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l'histoire officielle, l'humanité n'aurait commencé à sortir qu'à "la Renaissance". C'est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d'idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l'exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.

 

- L'iconographie humaniste inspirée par l'antiquité grecque et romaine est aussi en régression.

Les déesses et les nymphes de l'Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire de la Mythologie, ou de l'Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C'était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n'est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l'histoire européenne plus récente.

Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d'un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d'une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n'a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l'humanisme.

Le 19è siècle, en Europe, c'est la fin de l'Art Catholique mais c'est aussi la fin de l'Art Humaniste.

L'Humanisme peut se concevoir autrement qu'à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc... Mais c'est un fait que l'Humanisme tel qu'il s'est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l'antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l'Europe du 19è siècle.

L'Art Catholique et l'Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l' Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.

 

- Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C'est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n'existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l'étrange.

 

-B/ Les Styles.

 

La période de l'Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C'est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l'Esthétique : créer chez l'homme la sensation du Beau.

 

- La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l'image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C'est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l'illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L'esquisse n'est pas une peinture achevée. C'est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l'art. Autrement dit l'honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c'est à dire d'une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l'art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s'exporte très bien aux Etats Unis.

 

Mais toutes les techniques inventées par l'Art Moderne pour diversifier l'esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l'Europe.

 

- La femme de l'Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l'esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s'installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l'esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.

Avec les post-impressionnistes de tous les pays l'image de la femme est conditionnée par d'autres techniques qui s'ajoutent au tachisme et à l'esquisse.

- La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C'est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.

- A l'inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l'art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C'est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c'est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l'époque romane et du gothique débutant.

- La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l'image de la femme. Le Fauvisme, l'Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n'est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l'artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.

- La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc.... La femme s'arrondit, se massifie, s'aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l'arbitraire du "créateur". Bref ce n'est souvent plus une figure de femme, elle n'appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme.

A la fin de la période, le laid et l'absurde, caractéristiques de l'art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n'est qu'un début. Le laid et l'absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d'expression du Beau. L'esthétique est toujours un but de la peinture, mais l'obsession d'être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l'artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s'annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l'Art Contemporain Officiel.

  

D/ Commentaires spécifiques à certains artistes et certaines écoles.

 

1° Francesco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaïm Soutine. Egon Schiele.

 

Ces peintres de différentes écoles sont un exemple de l'utilisation traditionnelle du laid dans la peinture européenne. Le laid n'est pas encore un but de la peinture, contrairement à ce qu'il deviendra avec l'Art Contemporain Officiel. Le laid dans l'Art Moderne est seulement un moyen d'exprimer les difficultés, les drames, les laideurs de l'existence. Ce Laid n'est jamais absurde, ou plutôt il est toujours justifié par une situation réelle, un vécu qui peut bien sûr être ressenti comme absurde : La famine, la maladie, la violence gratuite et injustifiée, la mort...

C'est cette utilisation du laid qui est celle des artistes européens depuis des siècles : Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

Avec Chaïm Soutine, et surtout peut être Egon Schiele (qui n'est pas représenté ici faute de photographies personnelles), apparaît un type d'artiste nouveau : l'Artiste rebelle, l'artiste maudit qui se veut "révolutionnaire", "libéré", en marge des goûts d'un public qu'il considère comme attardé. C'est un type d'artiste hyper-individualiste, sincère et réellement en marge à l'époque de l'Art Moderne. Des artistes qui font de "l'art pour moi", et dédaignent de faire de "l'art pour les autres", comme tous les peintres, à la fois artistes et artisans, des temps passés. Ces peintres rebelles peignent pour affirmer leurs opinions personnelles, évacuer leurs problèmes personnels, exprimer leurs fantasmes.

 

2° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen dit L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach. John Everett Millais.

Ce sont tous des artistes représentatifs de la peinture classique sous diverses appellations selon les époques et les nations. Ils peuvent être romantiques, réalistes, symbolistes, surréalistes, socialistes même quant aux thèmes. Les thèmes sont très divers, de la nature à la mythologie et à l'histoire en passant par la littérature et par la femme dans la vie quotidienne. Mais leur style est classique. C'est à dire qu'ils dessinent et peignent "bien", comme exigé par Ingres. Ces artistes continuent dans la tradition de "la peinture pleine" du 16è siècle: une peinture en trois dimensions fidèlement représentative du monde naturel tel que l'homme le perçoit. Notamment en Allemagne, en Autriche, dans les pays Scandinaves, des pays très représentatifs d'un romantisme peint dans un style classique et aussi très attachés à la représentation réaliste ou naturaliste de la vie quotidienne à leur époque.

 

3° La contestation du Classicisme: Romantisme, Pré-impressionnisme, Impressionnisme. Réalisme. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier.Toulouse Lautrec

La contestation du classicisme a commencé par s'attaquer au style avant de remettre en cause les thèmes. C'est la cas de certains peintres romantiques comme Eugène Delacroix. Leurs thèmes peuvent être empruntés à "la Grande Peinture" d'histoire ou mythologique. Mais le style est beaucoup plus relâché. L'esquisse prévaut sur le dessin fini. La couleur prend des formes pré-impressionnistes : les traces du pinceau sont visibles et les formes se dissolvent. La perspective se perd, les volumes commencent à s'aplatir. Les pré-impressionnistes et les impressionnistes continuent dans cette voie, mais ce sont surtout des peintres paysagistes qui ont assez peu pris la femme comme sujet de leur art.

Le deuxième stade de la contestation de la peinture classique prend pour cible les "grands thèmes" :

Les pré-impressionnistes et les impressionnistes avaient ouvert la voie simplement en montrant un autre chemin, celui de la nature. Par contre avec certains peintres partisans du réalisme l'attaque est directe. Selon eux l'image de la femme nue n'a plus besoin de passer par le filtre de la mythologie ou de l'histoire antique, ou de l'ancien testament pour être peinte.

Courbet notamment a peint des tableaux dont la provocation résidait dans le fait qu'ils représentaient de simples bourgeoises nues dans des situations tout à fait triviales, ordinaires, mais imitant de manière satirique les thèmes solennels de la "Grande Peinture".

Alors que les peintres académiques (Alexandre Cabanel ou William Bouguereau) continuaient à représenter la femme en Vénus, en Vierge Marie ou en Bethsabée.

"Le Sommeil" de Courbet ne représente à l'évidence pas deux nymphes endormies, mais deux femmes ordinaires.

"L'Origine du Monde" de Courbet était certes destinée à un amateur d'image licencieuses, mais son titre doit s'interpréter aussi comme une moquerie à l'égard de le peinture à thème, le "Grand Art" qui ne se concevait que historiquement ou mythologiquement justifié.

Edouard Manet a peint avec la même intention de provocation son "Déjeuner sur l'herbe" ou son "Olympia" qui sont des satires de tableaux peints par les artistes Classiques et Académiques sur le modèle du "Concert Champêtre" ou des "Vénus" de Giorgione et de Titien. L'art de Alexandre Cabanel et de William Bougereau est attaqué par ces peintures satiriques. C'est de l'art explicitement politique et idéologique

Au 19è siècle l'image de la femme à tendance à quitter les mythes et la religion pour le quotidien. Le quotidien quelque fois choisi pour sa banalité. L'image de la femme quitte le rêve pour la réalité. Elle quitte aussi le milieu de la clientèle cultivée pour plaire à une population peu familière avec l'histoire ancienne.

 

4° Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugène Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Dante Gabriel Rossetti. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Malgré une évolution très nette vers la représentation de la femme au quotidien, l'art figuratif symboliste reste très actif et très divers dans toute l'Europe. Un symbolisme qui développe parfois des tendances surréalistes. Le style est souvent classique, mais il peut prendre les formes plus modernes de "la peinture plate", du cloisonnisme, des couleurs arbitraires.

La religion catholique, la mythologie grecque et l'histoire antique, bien qu'en régression, demeurent pendant toute la période de l'Art Moderne pour ces peintres symbolistes une source d'inspiration. Cette peinture est aussi parfois invitée à participer à la décoration des édifices publics.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

Ces artistes post-impressionnistes sont des représentants du nouveau courant esthétique de "la peinture plate" inauguré par Edouart Manet. La peinture en deux dimensions, qui accepte la planéité du tableau et ne cherche pas à rendre exactement les volumes, la perspective, ni les expressions psychologiques des personnages. Ces artistes reviennent à une esthétique synthétique et symbolique très inspirée par les arts byzantins, romans et du premier gothique. Mais sauf exceptions rares (Maurice Denis, Albert Servaes), leur thème est la femme du quotidien de la société européenne.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri de Toulouse Lautrec. Max Beckmann.

Le mouvement expressionniste est un des courants majeurs de la peinture européenne. Ses styles sont empruntés essentiellement aux courants modernistes : peinture à plat, couleurs arbitraires, esquisse. C'est parmi eux que l'on trouve les "peintres dégénérés" selon le national-socialisme.

 

7° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, l'abstraction s'orientent vers une totale recomposition de l'image de la femme. De recomposition en décomposition l'art aboutit à la disparition de la femme dans l'art abstrait totalement géométrique. Avant de disparaître la femme peut même devenir tout à fait laide et absurde, mais sans que cela révèle chez les peintres de l'art moderne une intention clairement affirmée de quitter l'art pour l'anti-art contemporain. C'est seulement que l'obsession de faire du nouveau ouvre des portes sans autre issue que le laid et l'absurde. De même que l'art non figuratif a nécessairement abouti à la disparition de la figuration de la femme, par définition même. L'art abstrait c'est inévitablement la fin du discours sur la femme et il faudra revenir à l'art figuratif pour peindre la femme laide et absurde de l'Art Contemporain Officiel

 

A suivre.

  

THE WOMAN IN THE MODERN ART

  

Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.

But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.

By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :

1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.

2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately

3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century

4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.

5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ...

 

From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.

Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.

 

Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:

Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "Enlightenment" of all tendencies, Jacobinical or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.

Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.

 

It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ......

This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.

Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.

But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.

No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.

Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.

This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of its main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".

We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.

The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely desecrated and less symbolic.

Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.

Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman".

  

A / The Themes.

 

- The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.

The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the people are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.

But all over Europe, it's the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful score for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.

 

- The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.

The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.

Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.

The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.

The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.

Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.

Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact

- Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.

  

-B / The Styles.

 

The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beautiful, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.

 

- The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It's the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.

  

But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe.

 

- The woman of th Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman", the stainism), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.

With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and the sketch.

 

-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.

- Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.

- The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.

- The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman's figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman.

At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.

 

D / Comments specific to certain artists and schools.

 

1° Francisco de Goya, Otto Dix, Maurice de Vlaminck. Chaim Soutine. Egon Schiele.

These painters are an example of the traditional use of the ugly in European painting. The ugly is not yet a goal of painting, contrary to what it will become with the official contemporary Art. The ugly in modern Art is only a way to express the difficulties, the tragedies, the ugliness of existence. This ugly is never absurd, or rather it is always justified by a real situation, a experience that can of course be felt as absurd: famine, sickness, gratuitous and unjustified violence, death...

It is this use of the ugly that has been that of European artists for centuries: Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Matthias Grünwald, Jacques Callot.....

With Chaïm Soutine, and above all maybe Egon Schiele (who is not represented here for lack of personal photographs), appears a new type of artist: the rebel Artist, the cursed artist who wants to be "revolutionary", "released ", in the margins of the tastes of an audience he considers as delayed. He is a hyper-individualistic, sincere and truly marginal type of artist at the time of Modern Art. Artists who make "art for me", and disdain to make "art for others", like all painters, both artists and artisans, past times. These rebellious painters paint to assert their personal opinions, evacuate their personal problems, express their fantasies.

 

2 ° Jean Auguste Dominique Ingres. Georges Clairin. William Bouguereau. Alexandre Cabanel. Leon Lhermitte. Ary Scheffer. Jean Lecomte du Nouy. Philipp Otto Runge. Ferdinand Georg Waldmüller. Laurits Aandersen says L.A. Ring. Carl Bloch. Christen Dalsgaard. Anselm Feuerbach. Wilhelm Leibl. Franz von Lenbach

They are all representative artists of classical painting under various names according to times and nations. They can be romantic, realistic, symbolist, surrealist, socialist even as to themes. The themes are very diverse, from nature to mythology and history through literature and women in everyday life. But their style is classic. That is, they draw and paint "good" as required by Ingres. These artists continue in the tradition of "full painting" of the 16th century: a three-dimensional painting faithfully representative of the natural world as man perceives it. Especially in Germany, Austria and the Scandinavian countries, countries that are very representative of a Romanticism painted in a classical style and also very attached to the realistic or naturalistic representation of everyday life in their time.

 

3. The contestation of Classicism: Romanticism, Pre-Impressionism, Impressionism. Realism. Eugène Delacroix Gustave Courbet, Edouard Manet. Honoré Daumier. Toulouse Lautrec

The contestation of classicism began by attacking the style before questioning the themes. This is the case of some romantic painters like Eugène Delacroix. Their themes can be borrowed from the "Great Painting" of history or mythological. But the style is much more relaxed. The sketch takes precedence over the finished drawing. The color takes pre-impressionist forms: the traces of the brush are visible and the forms dissolve. The perspective is attenuated, the volumes begin to flatten. The pre-Impressionist and the Impressionists continue in this way, but they are mostly landscapers, who have little taken the woman as the subject of their art.

The second stage of the contestation of classical painting targets the "big themes":

The pre-impressionists and the impressionists had opened the way simply by showing another path, that of the nature. On the other hand, with some painters who favor realism, the attack is direct. According to them the image of the naked woman no longer needs to go through the filter of mythology or ancient history, or the Old Testament to be painted.

Courbet, in particular, painted paintings whose provocation resided in the fact that they represented simple bourgeois women nudes, in quite trivial, ordinary situations, but satirically imitating the solemn themes of the "Great Painting".

While academic painters (Alexandre Cabanel or William Bouguereau) continued to represent women as Venus, the Virgin Mary or Bathsheba.

Courbet's "Sleep" obviously does not represent two sleeping nymphs, but two ordinary women.

Courbet's "The Origin of the World" was certainly intended for a lover of licentious images, but its title must also be interpreted as a mockery of theme painting, the "Great Art" which was conceived only historically or mythologally Justified.

Edouard Manet painted with the same provocative intention his "Lunch on the grass" or his "Olympia" which are satires of paintings painted by Classical and Academic artists on the model of the "Concert Champêtre" or of "Venus" of Giorgione, of Titian. The art of Alexandre Cabanel and William Bougereau is attacked by these satirical paintings. It's explicitly political and ideological art.

In the 19th century the image of women tends to leave myths and religion for everyday life.

The daily sometimes chosen for its banality. The image of the woman abandone the dream for the reality. She also leaves the middle of the cultivated clientele to please a population unfamiliar with ancient history.

 

4°. Gustave Moreau. Fantin Latour. Puvis de Chavannes. Arnold Böcklin Albert Servaes. Jan Toroop. Frans von Stück. Jean Delville. Christian Montald. Eugene Carrière. Hans Thoma. Marianne Stokes. Gustave Mossa. Paul Delvaux.

Despite a very clear evolution towards the representation of the woman in everyday life, symbolist figurative art remains very active and very diverse throughout Europe. A symbolism that sometimes develops surrealist tendencies. The style is often classical, but it can take the more modern forms of " the flat painting", cloisonnism, arbitrary colors.

The Catholic religion, Greek mythology and ancient history, although in regression, remain throughout the period of Modern Art for these symbolist painters a source of inspiration. This painting is also sometimes invited to participate in the decoration of public buildings.

 

5° Maurice Denis, Raoul Dufy. Henri Matisse. EdouardVuillard. Pierre Bonnard. Gustave de Smet. Albert Servaes. Paul Gauguin. Félix Vallotton. Massimo Campigli

These post-impressionist artists are representatives of the new aesthetic current of "flat painting" inaugurated by Edouart Manet. The two-dimensional painting, which accepts the flatness of the support and does not try to render exactly the volumes, the perspective, or the psychological expressions of the characters. These artists come back to a synthetic and symbolic aesthetic very inspired by the Byzantine, Romanesque and early Gothic arts. But with rare exceptions (Maurice Denis, Albert Servaes), their theme is the woman of the everyday life of European society.

 

6° Ernst Ludwig Kirchner. Emile Nolde. Karl Hubbuch. Paula Modersohn-Becker. Henri from Toulouse-Lautrec. Max Beckmann.

The expressionist movement is one of the major currents of European painting. His styles are borrowed mainly from modernist trends: flat paint, arbitrary colors, sketch. It is among them that we find the "degenerate painters" according to National Socialism.

  

7 ° Pablo Picasso. Fernand Léger. Juan Gris. Natalia Gontscharowa. Heinrich Hoerle. Max Ernst

Cubism, constructivism, surrealism, abstraction are moving towards a total recomposition of the image of women. From decomposition to recomposition, art leads to the disappearance of women in totally geometric abstract art. Before disappearing the woman can even become quite ugly and absurd, but without this revealing in the painters of modern art a clearly stated intention to leave the art for the contemporary anti-art. It is only that the obsession to do something newopens doors with no other way out than the ugly and the absurd. Just as non-figurative art has necessarily resulted in the disappearance of the representation of women, by definition. Abstract art is inevitably the end of the discourse on women. It will be necessary to return to the figurative art to paint the ugly and absurd woman of the official contemporary art.

  

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