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Questo fotomontaggio mi venne commissionato tempo addietro per la copertina di un libro sul "Re del Pop". Lo ripubblico oggi, nella mia ultimissima versione ottimizzata, per il 10° anniversario del lungo e infamante processo per pedofilia, che lo vide infine ASSOLTO DA OGNI ACCUSA CON FORMULA PIENA. Si chiuse così uno dei capitoli più squallidi della storia del giornalismo americano, con la stampa che -tanto per cambiare- fece di tutto e di più pur di sbattere il mostro in prima pagina; tranne poi scoprire che gli accusatori di Michael Jackson erano solo dei truffatori e degli spergiuri, che campavano spillando quattrini alle celebrità del mondo dello spettacolo. I "giornalisti" seppero rimestare così bene nel torbido che, per un certo periodo, molte radio e tv si trovarono costrette addirittura a mettere al bando le canzoni e i video di Michael Jackson per non urtare la suscettibilità del pubblico, indispettito dal fatto che si continuasse a mandare in onda la musica di quel “pedofilo”! In seguito Michael, nonostante l'assoluzione, si vide costretto a pagare milioni di dollari a destra e a manca, pur di evitare che si rimettesse in moto la macchina del fango; ma ormai la sua reputazione era stata irrimediabilmente intaccata. Fu senza dubbio anche questo che accelerò la sua prematura dipartita, rendendolo dipendente da barbiturici e ansiolitici, come quelli che gli causarono l'overdose letale del 25 giugno 2009
Vendredi 3 janvier 2014. Nuit (mauvaise) chambre n°73 à l'hôtel de la Reine à Chaumont. Tour rapide sous le crachin. Route assez belle vers Langres. Visite relativement complète en suivant un chemin indiqué sur les murs de la ville. Nombreuses crottes de chien sur les trottoirs (municipalité socialiste ?). Très bel hôtel (en partie Renaissance) où est édifié le musée "maison des Lumières" (sur Diderot et ses contemporains). Très belles et immenses casernes au sud, en cours de rénovation (route de Dijon). Autoroute, pluies. Déjeuner (rapide) à Dijon "place de la Libération" face au palais des ducs. Infâme patinoire gâche toute la perspective. Musée des Beaux-Arts, entrée libre (?). Partie rénovée assez peu étendue. Cheminement délicat entre "l'ancien et le nouveau". Salle XIXe et XXe s. à l'abandon sous les toits (ampoules grillées, affreux contreplaqués de bois c. 1974). Longue discussion avec une charmante "gardienne" (étudiante en biologie) à propos de Flickr, de Ravier et de ses aficionados. Collection magnifique par ailleurs. Interminable et pénible route vers G.. Légère fuite au robinet d'arrivée d'eau, pas grave.
Déjame conocer el día
7 de Marzo
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Así, casi sin pedir la vida, y solo así, hoy he comenzado a
existir, sin que nadie lo sepa aún... seré un varón, morocho
y de ojos verdes por cierto, y hasta tengo decidido que me
gustará el fútbol... aquí siempre es de noche, pero ya amanecerá
para mí.
19 de Marzo
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Algunos dicen que todavía no soy una persona, pero yo ya me
considero una persona... ser solo un granito de arena también es
ser parte del desierto... aún no tengo decidido los colores que
llevaré en mi camiseta, pero por ahora solo quiero conocer el
día.
28 de Marzo
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Se está empezando a abrir mi boca y en algunos meses estaré
durmiendo sobre el pecho de mamá, sonriendo, con papá a mi lado
orgulloso de mí... pero, ¿ que pasa ?, ah, es que también ha
comenzado a latir mi corazón, y seguirá latiendo por el resto
de mi vida, y después de muchos años habrá de cansarse, y
moriré... pero no voy a pensar hoy en cosas tristes, primero
conoceré el día.
14 de Abril
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Me estoy haciendo un poco más grande cada día, seré alto, casi
el goleador del equipo... que piernas largas se me están
formando, igual que mis brazos y mis dedos, falta mucho todavía
para debutar en primera, pero algún día voy a lograrlo, y mis
papás van a reconocerme entre la multitud por el brillo de los
ojos, eso si, primero veré el día.
23 de Abril
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Hoy fui al médico con mamá, y escuché que él le dijo que yo ya
estoy aquí, y muy bien... claro, estoy muy cómodo viviendo aquí
debajo de su corazón... se me pone la piel de gallina de solo
pensar en el festejo de papá, cuando haga el primer gol...
estarán contentos, y yo, pues pronto voy a ver el día.
2 de Mayo
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Seguro que mis papás ya deben estar pensando que nombre le darán
a este jugador, seguro que será lindo como ellos, imagino...
tengo muchas ganas de conocerlos y abrazarlos, y luego obedecer
cada paso de mi educación, después de conocer el día.
12 de Mayo
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Entre la oscuridad que me rodea, casi puedo ver de mis papis lo
inteligentes que son, e imagino cuanto van a quererme cuando me
tengan a su lado y pueda correr con ellos, y volveré a ver la
noche, las estrellas y conoceré el día.
23 de Mayo
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Dentro de algunas navidades estaré escribiendo mis primeras
letras, y luego la secundaria, y por ahí, pronto haré mi primer
entrada a una cancha... sueño con ese día y lo imagino bello,
soleado, casi incandescente... ¿ mis papás sabrán de mi sueño ?,
claro que si, si ellos todo lo saben, es más, me ayudarán a
hacerlo realidad.
29 de Mayo
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Buenos días vida, ¿ que tenemos para hoy ?, mis papás tendrán
un varón saludable, pienso... pero, ¿ que pasa ?, no puedo
respirar, algo está clavando mi cuerpo, no abortes mamita,
por favor mamá, mi sueño, déjame conocer el día...
Jorge Rosso
ils ont été chassés de la forêt profonde et s'étiolent au bord de la piste poussiéreuse.
les tronçonneuses hurlent et arrachent à vif une culture millénaire.
mais nous pourrons savourer nos barbecues sur des tables exotiques et respirer, tranquilles, portes et fenêtres (en bois exotique !) fermées au monde ...
TéLéRAMA :
La forêt du Congo à l'heure hache
L'APPEL DE LA FORÊT | Dans le bassin du Congo, l'une des dernières forêts primaires de la planète s'étend sur des millions d'hectares. Un sanctuaire pour la faune et la flore. Un monde intense avec sa ville, Pokola, ses bûcherons, ses Pygmées…
Le 06/08/2011 à 00h00
Nicolas Delesalle - Télérama n° 3212-3213
Coupe d'un arbre centenaire. Photo : Nicolas Delesalle.
Coupe d'un arbre centenaire. Photo : Nicolas Delesalle.
Appelons-le Sylvestre. Matricule n° 402. C'est un sapelli. Son bois rouge est très résistant. On ne le distingue pas encore. Il faut s'enfoncer sur une sente découpée à la machette dans un enchevêtrement de feuilles géantes et de branches grosses comme des troncs de chêne. On crapahute dans le nord du Congo, près de Pokola, dans l'une des concessions détenues par la Congolaise industrielle du bois (CIB) (concession forestière privée attribuée par l'Etat congolais, propriétaire du sol). Dans ces latitudes, l'été est gras, humide et perpétuel. Marcher sur cet humus, c'est fouler un sol surpeuplé. Ici, les insectes ont des muscles et pas de planning familial. Trois grandes forêts tropicales se partagent la planète. En Amazonie et en Indonésie, où elles sont croquées par pans entiers pour laisser place nette aux culs des vaches ou aux plantations de palmiers à huile. Et puis dans ce bassin du Congo, encore à peu près protégé. La moitié de ce qui existe sur cette Terre vit dans ces forêts essentielles aux équilibres climatiques. Ces puits de carbone emprisonnent 18 % de nos émissions de CO2. Une tonne de bois contient 500 kilos de carbone. Le bassin s'étend sur 162 millions d'hectares. Trois fois la France. Il traverse les frontières de six pays, qui tirent une partie de leurs richesses du commerce du bois.
Le mukulungu, viagra naturel
Une nuée de papillons multicolores s'agglutine sur la terre rouge en bord de piste. Un entomologiste tomberait à la renverse. « Quelqu'un a pissé », explique Jérôme Castagné, yeux clairs, casque jaune, solide gaillard à l'accent du Sud-Ouest, responsable commercial à la CIB. Martin, Congolais et chef de l'opération, porte un casque orange. Il chasse les milliers de moutmouts qui lui tournent autour : des abeilles aussi minuscules que des moucherons, qui ne piquent pas mais qui butinent la sueur et le sébum pour en faire du miel. Martin ouvre le chemin et explique que Sylvestre a été repéré voilà un an lors d'une mission de prospection. Un pour cent des arbres du coin ont été inventoriés. Sylvestre a été choisi parce qu'il est beau. Son tronc est droit. Son diamètre de 1,50 mètre et sa taille de 40 mètres en font un spécimen intéressant.
Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes
et les problèmes de rein.
Martin est capable de reconnaître les 250 essences d'arbres qui s'épanouissent dans cette forêt primaire, même si la CIB ne s'intéresse qu'à une vingtaine d'entre elles. Là où le béotien voit un arbre, Martin voit un iroko, un mukulungu, un wengué ou un ébénier. « En tisane, l'écorce de mukulungu est un Viagra naturel, lâche Jérôme. Un Espagnol qui a voulu essayer est resté sur la béquille pendant deux jours. » Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes et les problèmes de rein. Le mankala est un antibiotique, les femmes s'en servent pour leur toilette intime. Ici, un azobé : les Hollandais en font des écluses. Là, un padouk, qu'on transforme en parquets carminés. Sa sciure sert aussi à nourrir les bêtes. Elle fait rougir la viande. Ici, un moabi. Exploitation interdite. Les éléphants raffolent de ses fruits. Dans leur ventre, les graines accélèrent leur germination, et quand elles retombent dans les fèces, elles sont prêtes à l'éclosion. La faune est indispensable à la forêt car elle dissémine les graines qu'elle dévore et défèque. Une forêt vide est condamnée. Les forestiers suivent un chemin marqué à coups de peinture jaune. Si un arbre est marqué de blanc, pas touche, c'est un « arbre d'avenir », on le coupera plus tard. S'il est marqué d'une croix rose, c'est un arbre sacré pour les Pygmées.
Ivres morts
On les a rencontrés dans un village de terre battue, pas d'eau, pas d'électricité, de la misère et des volées de gamins rieurs. Ils habitent à la périphérie d'un village bantou. Les Pygmées, rois de la forêt, les seuls à oser s'y frotter la nuit, qui en connaissent tous les secrets et qui survivent pieds nus là où une paire de boots tombe en lambeaux en un mois... Ils avaient les yeux rouges. Ils étaient habillés de frusques dégueulasses. Ils étaient ivres morts. Les Pygmées travaillent pour les Bantous et sont payés en gnôle infâme, le gnolo-gnolo, mélange fermenté de maïs et de manioc qui vire à l'éthanol. Un esclavage silencieux. Ils sont souvent battus, parfois à mort. « Le Moyen Age, une violence inimaginable », racontait Jean-Dominique Bescond, responsable de l'aménagement à la CIB.
Considéré comme une injure,
le mot pygmée (“grand d'une coudée”) est interdit.
On dit “semi-nomades autochtones”.
En 2009, un enfant se fait frapper par un chauffeur bantou de la CIB. Révolte. Les Pygmées bloquent la piste. Veulent châtier le chauffeur. Il sera licencié. Il a fallu de longues négociations pour calmer la situation. C'est pareil partout. A tel point qu'en février 2011 l'Etat congolais a fait voter une loi leur garantissant des droits. Considéré comme une injure, le mot pygmée (« grand d'une coudée ») est interdit. On dit « semi-nomades autochtones ». Dans l'ivresse, ces Pygmées-là nous ont emmenés découvrir leur arbre sacré au bout d'un sentier, un « arbre à chenilles », qui leur apporte une dose de protéines importante. Interdiction de s'approcher sans être « initié ». En partant, les représentants de la CIB leur ont laissé de quoi s'acheter du vin de palme. Corruption morale, disent les sociologues. Seule manière de fonctionner ici, répondent les hommes de terrain. « Ils deviennent peu à peu des citoyens congolais, a expliqué Roger Monbandzo, responsable du programme social de la CIB. Ils participent à la gestion des forêts, ils sont dans nos équipes de prospection. Ils s'émancipent, les Bantous s'inquiètent, et peut-être qu'un jour il y aura une révolution. »
On avance vers Sylvestre dans la moiteur de la jungle. Les ouvriers se désaltèrent en coupant des lianes à eau. Un coup de machette et le liquide s'écoule du robinet végétal. On passe devant un tali n° 215, 86 centimètres de diamètre, bois dur, terrasse de piscine, ébénisterie. Il ne verra pas la nuit. Ici, un arbre à fourmis, Barteria fistulosa. Il vit en symbiose avec l'insecte. Les femmes pygmées adultères sont attachées à son tronc jusqu'au soir. Il faut dix jours de traitement pour les soigner. Le mâle ne risque rien. Au Congo, ils peuvent avoir quatre épouses. Tiens, un ébénier. Et un autre. On le croyait rarissime. « Des fabricants de guitares Gibson nous ont demandé si on pouvait prélever des pieds. Le ministère a dit oui, dit Jérôme Castagné. Mais celui-là est trop jeune. »
« On faisait n'importe quoi »
La CIB n'est pas une exploitation comme les autres. De 1969 au début des années 2000, elle abattait les arbres à la chaîne, sans penser à préserver son capital, sans demander aux Pygmées la position de leurs arbres sacrés. « On faisait n'importe quoi », raconte Camille Ngouabi, responsable du débardage, pour qui tout a changé quand la société s'est mise à suivre un plan d'aménagement drastique pour répondre aux normes édictées par le gouvernement congolais. Et surtout, quand elle a décroché son label FSC (Forest Stewardship Council), le plus exigeant en matière de certification (protection de la biodiversité, investissements sociaux).
“Greenpeace pense à la nature
sans penser à l'homme.
L'économie de la région dépend du bois.”
Jean-Dominique Bescond, de la CIB
Frappée par la crise, la CIB prélève dorénavant sa matière première parcimonieusement. Refile des GPS simplifiés aux Pygmées pour marquer leurs arbres. Pense déjà à vendre des crédits carbone aux pollueurs occidentaux (tu me donnes de l'argent et je coupe moins d'arbres). Le million d'hectares de la concession est divisé en zones exploitées un an, puis laissées en « jachère » trente ans. Deux arbres seulement sont coupés par hectare. « Peu importe », dit pourtant Greenpeace, qui menace de faire suspendre toute certification dans le bassin du Congo en quittant, par exemple, le FSC dont il est membre. Pour l'ONG, l'exploitation de la forêt tropicale ne peut pas être durable, et les forêts du Congo finiront en plantations de palme. Une partie de la concession de la CIB, particulièrement dégradée, va d'ailleurs servir à faire pousser des cacaoyers. La CIB vit-elle dans la chimère ? « Greenpeace pense à la nature sans penser à l'homme, répond Jean-Dominique Bescond. L'économie de la région dépend du bois. Les écosystèmes ne sont pas si touchés que ça, et 14 % de la forêt est mise sous cloche dans des parcs. »
La congolaise industrielle du bois a reçu un é
La congolaise industrielle du bois a reçu un écolabel pour sa gestion durable de la forêt. Photo : Nicolas Delesalle.
Pokola, où la CIB s'est établie, est devenu une ville de 12 000 habitants. On y trouve une scierie, une banque, des maisons en brique, le meilleur hôpital du pays, une discothèque, une boulangerie qui cuit 10 000 baguettes par jour dans des fours de l'armée française, une radio, une chaîne de télé, une bibliothèque, une école, un collège et 80 églises. Tout ça construit par la CIB. Cela a un coût : le bois produit ici coûte 30 % plus cher que celui des Chinois, qui exploitent sauvagement les forêts du sud du pays.
Soudain un coup de tonnerre. Un arbre, au loin, vient de s'effondrer. Aucun autre son dans la forêt. Pas d'éléphant. Pas de gorille. La faune se terre. Pour nourrir les habitants de Pokola, la CIB importe des zébus du Soudan, mais ces steaks sont plus chers que la viande de brousse. Sur les étals du marché de Pokola, on verra les seuls animaux du voyage : des singes saisis par le feu dans des positions d'épouvante, des bébés crocodiles attendant le couic final, des antilopes, une tortue. Braconnage.
Geysers de sciure
Voilà Sylvestre. Il nous toise. Il est né sous Napoléon Bonaparte. Il va tomber sous Petit Piment, le surnom de Nicolas Sarkozy au Congo. Le commis à l'abattage s'approche. Ngaboué. Alfred Ngaboué. Le Mozart de la tronçonneuse. Le meilleur abatteur de la zone. Tout le monde sue. Pas lui. Il charrie à bout de bras une tronçonneuse de vingt kilos. Il repère la branche la plus forte. Elle déterminera l'axe de la chute. D'autres forestiers préparent à la machette une piste de fuite, au cas où. Alfred enfile ses gants. Tout se joue en dix minutes dans la pétarade aiguë de la tronçonneuse. D'abord deux coups précis pour dessiner une mâchoire dans le tronc qui saigne de la sève rouge. L'entaille de direction. Et puis, tout autour, par tronçons précis, dans des geysers de sciure, Alfred arrache Sylvestre à sa vie. Le géant va tomber dans un bruit de Mobylette. « MOSSIKA ! » crie un ouvrier. « Garez vos fesses ! » La tronçonneuse se tait. L'arbre est immobile. « Il part là », chuchote Martin. On se croirait dans un service de réanimation. Stupéfiant pour qui n'a jamais abattu que de l'herbe avec une tondeuse. Et si Sylvestre tombait du mauvais côté ? Ça y est. Sylvestre part. Il s'effondre. Au ralenti. Comme un paquebot qui glisse le long de ses cales au début de sa carrière. Sylvestre finit la sienne dans un craquement sinistre. Ses feuilles tombent comme des lucioles longtemps après sa chute. La souche est poinçonnée. C'est le 3 627 e arbre abattu cette année dans la zone.
“Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine :
il y aurait des débouchés formidables.”
Martin, chef des opérations pour la CIB
On marche sur le tronc de Sylvestre. Au bout, les branches sont éclatées. Elles pourriront ici. « Le houppier, on ne l'exploite pas, ça me fait mal, s'énerve Martin. Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine : il y aurait des débouchés formidables. » L'abattage crée des clairières où poussent des tapis de feuilles qui empêcheront les graines ailées d'autres sapellis de tomber sur le sol. Il n'y aura pas d'autres Sylvestre ici avant longtemps. De toute façon, les plus gros ont déjà été coupés. Et dans trente ans, aucun sapelli de 1,50 mètre de diamètre ne se dressera ici. Il faudrait des siècles. L'Europe s'est débarrassée du loup, l'Amérique du bison, l'Afrique se construit sur les souches de ses sapellis géants.
Dans cinq jours, une équipe sciera les branches de Sylvestre pour le transformer en grume droite, présentable. Des bulldozers viendront créer un chemin pour l'extraire de la forêt. Une soixantaine de troncs sont sortis ainsi chaque jour. Un débardeur équipé de pneus grands comme un homme treuillera Sylvestre jusqu'à la piste. Il partira à Pokola. Sera séché, scié en planches, ou laissé à l'état de grume, puis transporté en dix jours jusqu'au port de Douala, au Cameroun. Il remontera l'océan Atlantique et, en Europe, il finira en fenêtre ou en porte.
Ex Innocenti-Maserati, Milano
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre este changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme un chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur moan crâne incliné plante son drapeau noir.
LXXVIII Spleen, "Les Fleurs du Mal" (1857) - Charles Baudelaire
La Casa del Juicio
Oscar Wilde
Y el silencio reinaba en la Casa del Juicio, y el Hombre compareció desnudo ante Dios.
Y Dios abrió el Libro de la Vida del Hombre.
Y Dios dijo al Hombre:
-Tu vida ha sido mala y te has mostrado cruel con los que necesitaban socorro, y con los que carecían de apoyo has sido cruel y duro de corazón. El pobre te llamó y tú no lo oíste y cerraste tus oídos al grito del hombre afligido. Te apoderaste, para tu beneficio personal, de la herencia del huérfano y lanzaste las zorras a la viña del campo de tu vecino. Cogiste el pan de los niños y se lo diste a comer a los perros, y a mis leprosos, que vivían en los pantanos y que me alababan, los perseguiste por los caminos; y sobre mi tierra, esta tierra con la que te formé, vertiste sangre inocente.
Y el Hombre respondió y dijo:
-Si, eso hice.
Y Dios abrió de nuevo el Libro de la Vida del Hombre.
Y Dios dijo al Hombre:
-Tu vida ha sido mala y has ocultado la belleza que mostré, y el bien que yo he escondido lo olvidaste. Las paredes de tus habitaciones estaban pintadas con imágenes, y te levantabas de tu lecho de abominación al son de las flautas. Erigiste siete altares a los pecados que yo padecí, y comiste lo que no se debe comer, y la púrpura de tus vestidos estaba bordada con los tres signos infamantes. Tus ídolos no eran de oro ni de plata perdurables, sino de carne perecedera. Bañaban sus cabelleras en perfumes y ponías granadas en sus manos. Ungías sus pies con azafrán y desplegabas tapices ante ellos. Pintabas con antimonio sus párpados y untabas con mirra sus cuerpos. Te prosternaste hasta la tierra ante ellos, y los tronos de tus ídolos se han elevado hasta el sol. Has mostrado al sol tu vergüenza, y a la luna tu demencia.
Y el Hombre contestó, y dijo:
-Sí, eso hice también.
Y por tercera vez abrió Dios el Libro de la Vida de Hombre.
Y Dios dijo al Hombre:
-Tu vida ha sido mala y has pagado el bien con el mal, y con la impostura la bondad. Has herido las manos que te alimentaron y has despreciado los senos que te amamantaron. El que vino a ti con agua se marchó sediento, y a los hombres fuera de la ley que te escondieron de noche en sus tiendas los traicionaste antes del alba. Tendiste una emboscada a tu enemigo que te había perdonado, y al amigo que caminaba en tu compañía lo vendiste por dinero, y a los que te trajeron amor les diste en pago lujuria.
Y el Hombre respondió:
-Si, eso hice también.
Y Dios cerró el Libro de la Vida del Hombre y dijo:
-En verdad, debía enviarte al infierno. Sí, al infierno debo enviarte.
Y el Hombre gritó:
-No puedes.
Y Dios dijo al Hombre:
-¿Por qué no puedo enviarte al infierno? ¿Por qué razón?
-Porque he vivido siempre en el infierno -respondió el Hombre.
Y el silencio reinó en la Casa del Juicio.
Y al cabo de un momento. Dios habló y dijo al Hombre.
-Ya que no puedo enviarte al infierno, te enviaré al Cielo. Sí, al cielo te enviaré.
Y el Hombre clamó:
-No puedes.
Y Dios dijo al Hombre:
-¿Por qué no puedo enviarte al Cielo? ¿Por qué razón?
-Porque jamás y en parte alguna he podido imaginarme el Cielo -replicó el Hombre.
Y el silencio reinó en la Casa del Juicio.
FIN
ils ont été chassés de la forêt profonde et s'étiolent au bord de la piste poussiéreuse.
les tronçonneuses hurlent et arrachent à vif une culture millénaire.
mais nous pourrons savourer nos barbecues sur des tables exotiques et respirer, tranquilles, portes et fenêtres (en bois exotique !) fermées au monde ...
TéLéRAMA :
La forêt du Congo à l'heure hache
L'APPEL DE LA FORÊT | Dans le bassin du Congo, l'une des dernières forêts primaires de la planète s'étend sur des millions d'hectares. Un sanctuaire pour la faune et la flore. Un monde intense avec sa ville, Pokola, ses bûcherons, ses Pygmées…
Le 06/08/2011 à 00h00
Nicolas Delesalle - Télérama n° 3212-3213
Appelons-le Sylvestre. Matricule n° 402. C'est un sapelli. Son bois rouge est très résistant. On ne le distingue pas encore. Il faut s'enfoncer sur une sente découpée à la machette dans un enchevêtrement de feuilles géantes et de branches grosses comme des troncs de chêne. On crapahute dans le nord du Congo, près de Pokola, dans l'une des concessions détenues par la Congolaise industrielle du bois (CIB) (concession forestière privée attribuée par l'Etat congolais, propriétaire du sol). Dans ces latitudes, l'été est gras, humide et perpétuel. Marcher sur cet humus, c'est fouler un sol surpeuplé. Ici, les insectes ont des muscles et pas de planning familial. Trois grandes forêts tropicales se partagent la planète. En Amazonie et en Indonésie, où elles sont croquées par pans entiers pour laisser place nette aux culs des vaches ou aux plantations de palmiers à huile. Et puis dans ce bassin du Congo, encore à peu près protégé. La moitié de ce qui existe sur cette Terre vit dans ces forêts essentielles aux équilibres climatiques. Ces puits de carbone emprisonnent 18 % de nos émissions de CO2. Une tonne de bois contient 500 kilos de carbone. Le bassin s'étend sur 162 millions d'hectares. Trois fois la France. Il traverse les frontières de six pays, qui tirent une partie de leurs richesses du commerce du bois.
Le mukulungu, viagra naturel
Une nuée de papillons multicolores s'agglutine sur la terre rouge en bord de piste. Un entomologiste tomberait à la renverse. « Quelqu'un a pissé », explique Jérôme Castagné, yeux clairs, casque jaune, solide gaillard à l'accent du Sud-Ouest, responsable commercial à la CIB. Martin, Congolais et chef de l'opération, porte un casque orange. Il chasse les milliers de moutmouts qui lui tournent autour : des abeilles aussi minuscules que des moucherons, qui ne piquent pas mais qui butinent la sueur et le sébum pour en faire du miel. Martin ouvre le chemin et explique que Sylvestre a été repéré voilà un an lors d'une mission de prospection. Un pour cent des arbres du coin ont été inventoriés. Sylvestre a été choisi parce qu'il est beau. Son tronc est droit. Son diamètre de 1,50 mètre et sa taille de 40 mètres en font un spécimen intéressant.
Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes
et les problèmes de rein.
Martin est capable de reconnaître les 250 essences d'arbres qui s'épanouissent dans cette forêt primaire, même si la CIB ne s'intéresse qu'à une vingtaine d'entre elles. Là où le béotien voit un arbre, Martin voit un iroko, un mukulungu, un wengué ou un ébénier. « En tisane, l'écorce de mukulungu est un Viagra naturel, lâche Jérôme. Un Espagnol qui a voulu essayer est resté sur la béquille pendant deux jours. » Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes et les problèmes de rein. Le mankala est un antibiotique, les femmes s'en servent pour leur toilette intime. Ici, un azobé : les Hollandais en font des écluses. Là, un padouk, qu'on transforme en parquets carminés. Sa sciure sert aussi à nourrir les bêtes. Elle fait rougir la viande. Ici, un moabi. Exploitation interdite. Les éléphants raffolent de ses fruits. Dans leur ventre, les graines accélèrent leur germination, et quand elles retombent dans les fèces, elles sont prêtes à l'éclosion. La faune est indispensable à la forêt car elle dissémine les graines qu'elle dévore et défèque. Une forêt vide est condamnée. Les forestiers suivent un chemin marqué à coups de peinture jaune. Si un arbre est marqué de blanc, pas touche, c'est un « arbre d'avenir », on le coupera plus tard. S'il est marqué d'une croix rose, c'est un arbre sacré pour les Pygmées.
Ivres morts
On les a rencontrés dans un village de terre battue, pas d'eau, pas d'électricité, de la misère et des volées de gamins rieurs. Ils habitent à la périphérie d'un village bantou. Les Pygmées, rois de la forêt, les seuls à oser s'y frotter la nuit, qui en connaissent tous les secrets et qui survivent pieds nus là où une paire de boots tombe en lambeaux en un mois... Ils avaient les yeux rouges. Ils étaient habillés de frusques dégueulasses. Ils étaient ivres morts. Les Pygmées travaillent pour les Bantous et sont payés en gnôle infâme, le gnolo-gnolo, mélange fermenté de maïs et de manioc qui vire à l'éthanol. Un esclavage silencieux. Ils sont souvent battus, parfois à mort. « Le Moyen Age, une violence inimaginable », racontait Jean-Dominique Bescond, responsable de l'aménagement à la CIB.
Considéré comme une injure,
le mot pygmée (“grand d'une coudée”) est interdit.
On dit “semi-nomades autochtones”.
En 2009, un enfant se fait frapper par un chauffeur bantou de la CIB. Révolte. Les Pygmées bloquent la piste. Veulent châtier le chauffeur. Il sera licencié. Il a fallu de longues négociations pour calmer la situation. C'est pareil partout. A tel point qu'en février 2011 l'Etat congolais a fait voter une loi leur garantissant des droits. Considéré comme une injure, le mot pygmée (« grand d'une coudée ») est interdit. On dit « semi-nomades autochtones ». Dans l'ivresse, ces Pygmées-là nous ont emmenés découvrir leur arbre sacré au bout d'un sentier, un « arbre à chenilles », qui leur apporte une dose de protéines importante. Interdiction de s'approcher sans être « initié ». En partant, les représentants de la CIB leur ont laissé de quoi s'acheter du vin de palme. Corruption morale, disent les sociologues. Seule manière de fonctionner ici, répondent les hommes de terrain. « Ils deviennent peu à peu des citoyens congolais, a expliqué Roger Monbandzo, responsable du programme social de la CIB. Ils participent à la gestion des forêts, ils sont dans nos équipes de prospection. Ils s'émancipent, les Bantous s'inquiètent, et peut-être qu'un jour il y aura une révolution. »
On avance vers Sylvestre dans la moiteur de la jungle. Les ouvriers se désaltèrent en coupant des lianes à eau. Un coup de machette et le liquide s'écoule du robinet végétal. On passe devant un tali n° 215, 86 centimètres de diamètre, bois dur, terrasse de piscine, ébénisterie. Il ne verra pas la nuit. Ici, un arbre à fourmis, Barteria fistulosa. Il vit en symbiose avec l'insecte. Les femmes pygmées adultères sont attachées à son tronc jusqu'au soir. Il faut dix jours de traitement pour les soigner. Le mâle ne risque rien. Au Congo, ils peuvent avoir quatre épouses. Tiens, un ébénier. Et un autre. On le croyait rarissime. « Des fabricants de guitares Gibson nous ont demandé si on pouvait prélever des pieds. Le ministère a dit oui, dit Jérôme Castagné. Mais celui-là est trop jeune. »
« On faisait n'importe quoi »
La CIB n'est pas une exploitation comme les autres. De 1969 au début des années 2000, elle abattait les arbres à la chaîne, sans penser à préserver son capital, sans demander aux Pygmées la position de leurs arbres sacrés. « On faisait n'importe quoi », raconte Camille Ngouabi, responsable du débardage, pour qui tout a changé quand la société s'est mise à suivre un plan d'aménagement drastique pour répondre aux normes édictées par le gouvernement congolais. Et surtout, quand elle a décroché son label FSC (Forest Stewardship Council), le plus exigeant en matière de certification (protection de la biodiversité, investissements sociaux).
“Greenpeace pense à la nature
sans penser à l'homme.
L'économie de la région dépend du bois.”
Jean-Dominique Bescond, de la CIB
Frappée par la crise, la CIB prélève dorénavant sa matière première parcimonieusement. Refile des GPS simplifiés aux Pygmées pour marquer leurs arbres. Pense déjà à vendre des crédits carbone aux pollueurs occidentaux (tu me donnes de l'argent et je coupe moins d'arbres). Le million d'hectares de la concession est divisé en zones exploitées un an, puis laissées en « jachère » trente ans. Deux arbres seulement sont coupés par hectare. « Peu importe », dit pourtant Greenpeace, qui menace de faire suspendre toute certification dans le bassin du Congo en quittant, par exemple, le FSC dont il est membre. Pour l'ONG, l'exploitation de la forêt tropicale ne peut pas être durable, et les forêts du Congo finiront en plantations de palme. Une partie de la concession de la CIB, particulièrement dégradée, va d'ailleurs servir à faire pousser des cacaoyers. La CIB vit-elle dans la chimère ? « Greenpeace pense à la nature sans penser à l'homme, répond Jean-Dominique Bescond. L'économie de la région dépend du bois. Les écosystèmes ne sont pas si touchés que ça, et 14 % de la forêt est mise sous cloche dans des parcs. »
La congolaise industrielle du bois a reçu un é
La congolaise industrielle du bois a reçu un écolabel pour sa gestion durable de la forêt. Photo : Nicolas Delesalle.
Pokola, où la CIB s'est établie, est devenu une ville de 12 000 habitants. On y trouve une scierie, une banque, des maisons en brique, le meilleur hôpital du pays, une discothèque, une boulangerie qui cuit 10 000 baguettes par jour dans des fours de l'armée française, une radio, une chaîne de télé, une bibliothèque, une école, un collège et 80 églises. Tout ça construit par la CIB. Cela a un coût : le bois produit ici coûte 30 % plus cher que celui des Chinois, qui exploitent sauvagement les forêts du sud du pays.
Soudain un coup de tonnerre. Un arbre, au loin, vient de s'effondrer. Aucun autre son dans la forêt. Pas d'éléphant. Pas de gorille. La faune se terre. Pour nourrir les habitants de Pokola, la CIB importe des zébus du Soudan, mais ces steaks sont plus chers que la viande de brousse. Sur les étals du marché de Pokola, on verra les seuls animaux du voyage : des singes saisis par le feu dans des positions d'épouvante, des bébés crocodiles attendant le couic final, des antilopes, une tortue. Braconnage.
Geysers de sciure
Voilà Sylvestre. Il nous toise. Il est né sous Napoléon Bonaparte. Il va tomber sous Petit Piment, le surnom de Nicolas Sarkozy au Congo. Le commis à l'abattage s'approche. Ngaboué. Alfred Ngaboué. Le Mozart de la tronçonneuse. Le meilleur abatteur de la zone. Tout le monde sue. Pas lui. Il charrie à bout de bras une tronçonneuse de vingt kilos. Il repère la branche la plus forte. Elle déterminera l'axe de la chute. D'autres forestiers préparent à la machette une piste de fuite, au cas où. Alfred enfile ses gants. Tout se joue en dix minutes dans la pétarade aiguë de la tronçonneuse. D'abord deux coups précis pour dessiner une mâchoire dans le tronc qui saigne de la sève rouge. L'entaille de direction. Et puis, tout autour, par tronçons précis, dans des geysers de sciure, Alfred arrache Sylvestre à sa vie. Le géant va tomber dans un bruit de Mobylette. « MOSSIKA ! » crie un ouvrier. « Garez vos fesses ! » La tronçonneuse se tait. L'arbre est immobile. « Il part là », chuchote Martin. On se croirait dans un service de réanimation. Stupéfiant pour qui n'a jamais abattu que de l'herbe avec une tondeuse. Et si Sylvestre tombait du mauvais côté ? Ça y est. Sylvestre part. Il s'effondre. Au ralenti. Comme un paquebot qui glisse le long de ses cales au début de sa carrière. Sylvestre finit la sienne dans un craquement sinistre. Ses feuilles tombent comme des lucioles longtemps après sa chute. La souche est poinçonnée. C'est le 3 627 e arbre abattu cette année dans la zone.
“Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine :
il y aurait des débouchés formidables.”
Martin, chef des opérations pour la CIB
On marche sur le tronc de Sylvestre. Au bout, les branches sont éclatées. Elles pourriront ici. « Le houppier, on ne l'exploite pas, ça me fait mal, s'énerve Martin. Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine : il y aurait des débouchés formidables. » L'abattage crée des clairières où poussent des tapis de feuilles qui empêcheront les graines ailées d'autres sapellis de tomber sur le sol. Il n'y aura pas d'autres Sylvestre ici avant longtemps. De toute façon, les plus gros ont déjà été coupés. Et dans trente ans, aucun sapelli de 1,50 mètre de diamètre ne se dressera ici. Il faudrait des siècles. L'Europe s'est débarrassée du loup, l'Amérique du bison, l'Afrique se construit sur les souches de ses sapellis géants.
Dans cinq jours, une équipe sciera les branches de Sylvestre pour le transformer en grume droite, présentable. Des bulldozers viendront créer un chemin pour l'extraire de la forêt. Une soixantaine de troncs sont sortis ainsi chaque jour. Un débardeur équipé de pneus grands comme un homme treuillera Sylvestre jusqu'à la piste. Il partira à Pokola. Sera séché, scié en planches, ou laissé à l'état de grume, puis transporté en dix jours jusqu'au port de Douala, au Cameroun. Il remontera l'océan Atlantique et, en Europe, il finira en fenêtre ou en porte.
Ergo Sum, periodico d’informazione e cultura, chiude.
Il 1 maggio 2007 è comparso sulla prima pagina locale de Il Giornale un violento e infamante articolo dal titolo ''Soldi pubblici per insultare Cristo e la Chiesa'' di Andrea Macco , riguardo l'ultimo numero (Aprile 2007) della rivista gratuita Ergo Sum, creata due anni fa da studenti genovesi.
In collaborazione con la LILA (Lega Italiana per la Lotta all'Aids) abbiamo distribuito duemila preservativi come campagna di sensibilizzazione per il sesso sicuro tra i giovani. Il nostro giornale viene attaccato per aver trattato argomenti quali la campagna di sensibilizzazione per la lotta all'AIDS, l’aver messo le istruzioni in copertina su come usare il preservativo, una critica al Family Day, bioetica e altro.
Veniamo definiti blasfemi e persino ricondotti alle scritte contro Bagnasco: "Poi ci si domanda a chi possa mai venire in mente di andare a scrivere certe scritte sui muri di Genova... Forse non occorrerebbe guardare lontano, basterebbe sfogliare Ergo Sum”. Questa è pura e semplice diffamazione.
A seguito di questo articolo, il presidente della provincia Repetto ha inserito nella giunta del 3 maggio una discussione contro il nostro giornale. Il verdetto, comunicato su ''Il Giornale'' dello stesso giorno (in anticipo sulla riunione della giunta) viene dalla stessa voce di Repetto: ''Non daremo i 2500 euro al mensile finanziato anche dall'università. Ci avevano garantito che si sarebbe parlato di Europa''. E di Europa e di cultura abbiamo parlato. Vengono ignorati i due anni di cultura portati avanti da noi, le collaborazioni coi giornali studenteschi europei, le inchieste (la più famosa, quella delle tesi di laurea nella spazzatura dell'ateneo) e l'aver portato a Genova Work-Out, la rivista studentesca più importante d'Europa.
Il giornale deve quindi chiudere. L'invito esplicito a tagliare i finanziamenti viene esteso anche all'Ateneo che, lo stesso 3 maggio, diffonde un comunicato nel quale prende le distanze da Ergo Sum e dichiara di interrompere ogni finanziamento. Il tutto in periodo di elezioni amministrative. Siamo costernati da una tale e immotivata strumentalizzazione politica. Ergo Sum eliminato come organo d'informazione e cultura nella nostra città.
In merito alla chiusura immotivata di Ergo Sum, la prossima settimana avrà luogo un'interrogazione parlamentare promossa dai deputati della Rosa nel Pugno. Ergo Sum non è un giornale partitico (altrimenti non ci avrebbero chiusi), ma questi parlamentari si sono offerti di esporre la questione così come molti organi di informazione.
_Ergo Sum è un giornale apartitico distribuito gratuitamente nelle università e nei luoghi di aggregazione giovanile dei genovesi. Da due anni facciamo informazione e cultura indipendente. Prendiamo le distanze dalle infamanti accuse di blasfemia rivolteci da Il Giornale, visto che la legge italiana garantisce la libertà di stampa: art. 21 della Costituzione della Repubblica Italiana "tutti hanno diritto di manifestare liberamente il proprio pensiero con la parola, lo scritto e ogni altro mezzo di diffusione". Parlare dell'ingerenza della Chiesa sulla politica italiana è lecito e approfondire temi di bioetica è doveroso nel rispetto della dignità delle persone. Essere laici vuol dire anche credere in un Dio che tolleri ogni suo figlio.
_L'allusione alle scritte contro Bagnasco, cui veniamo ricondotti, è ingiuriosa e quanto mai diffamante.
_Riguardo all'accusa mossa dall'articolista Andrea Macco di aver messo in seconda pagina la foto di una statua di Cristo sotto un preservativo, il fatto non sussiste: la statua riprodotta è fasciata nel cellophane perché la chiesa nella quale è custodita era in restauro; la scritta Anche io mi proteggo allude ovviamente al proteggersi in qualunque situazione di rischio. Andrea Macco scrive inoltre ''Su tutte le foto di quel Gesù Cristo incappucciato da cui, mi è stato riferito, tanti studenti che hanno ricevuto copia di Ergo Sum hanno preso le distanze, urtati nella loro sensibilità'': Ergo Sum è consegnato a mano dalla stessa redazione, perciò se vi fossero state lamentele le avremmo raccolte sul momento.
_Vengono citate delle offese all'arcivescovo Bagnasco: nessuna offesa, al limite ironia. Nella pagina gay & lesbian vengono riportati dei semplici virgolettati, non commentati dal nostro redattore, dei quali non possiamo naturalmente render conto noi: in quanto "virgolettati" l'unico a renderne conto può essere solo chi li ha pronunciati.
_Macco segnala inoltre un articolo definito ''di polemica'' nei confronti dell'assessore al traffico Merella. Il nostro giornale è l'unico organo d'informazione genovese ad aver svolto un approfondimento sul suo mandato, cosa che riteniamo non rappresenti un'ingiuria.
Confrontando gli articoli comparsi su Il Giornale e il nostro numero ''incriminato'' è evidente la diffamazione nei nostri confronti. La nostra difesa verrà da coloro che per noi valgono da legali: i cittadini. Invitiamo chiunque a leggere il pdf del nostro ultimo numero e a farsi un'opinione.
Un feto è stato ucciso. E questo si chiama aborto.
Colui che ci combatte rafforza il nostro carattere e affina la nostra abilità. Perciò è lui stesso a darci l'aiuto maggiore.
Laddove l’informazione tace, Ergo Sum continuerà a parlare.
Marco Fiorello
Caporedazione di Ergo Sum
www.mentelocale.it/contenuti/index_html/indice_varint_682
www.radicali.it/view.php?id=94527
www.uaar.it/news/2007/05/05/una-vergogna-italiana-chiusur...
Después de que un pit bull-stadford matase a una mujer en Las Palmas, leí varios reportajes sobre perros de presa. Uno es de Francisco Perejil, joven escritor de novela negra y tal vez el último gran reportero de sucesos de este país, de esos capaces de mezclar sangre con tinta y alcohol; un fulano que merecería plomo de linotipias y teclazos de Olivetis en vez de oficio aséptico, mingafría y políticamente correcto en que algunos han convertido el periodismo, con libros de estilo que dicen La Coruña sin ele y becarios que aspiran a ser editorialistas o corresponsales en Nueva York.
El reportaje de Perejil contaba cómo criadores sin escrúpulos y apostadores clandestinos, alguno de los cuales se anunciaba en revistas especializadas y montan sus negocios ante la pasividad criminal de las autoridades, organizan peleas de perros. Cuenta Perejil la crueldad de entrenamiento, las palizas y vejaciones que les inflingen para convertirlos en asesinos; cómo empiezan a probarlos contra otros perros desde que son cachorros de cuatro meses y cómo algunos mueren tras aguantar peleas de hora y media.
Pero el reportaje, que era estremecedor, no me impresionó en su conjunto tanto como la frase del texto: " El perro, si ve que su amo está a su lado, lo da todo". Y, bueno. Algunos de ustedes saben que la vida que en otro tiempo me tocó vivir abundó a veces en atrocidades. Quiero decir con eso que tampoco el arriba firmante es de los que ven un mondongo y dicen ay. Tal vez por eso el horror y la barbarie me parecen vinculados a la condición humana, y siempre me queda el consuelo de que el hombre, como única especie racional, es responsable de su propio exterminio; y que al fin y al cabo no tenemos sino lo que nos merecemos, o sea, un mundo de mierda para una especie humana de mierda.
Pero resulta que con los animales ya no tengo las cosas tan claras. Con los niños también me pasa, pero la pena se me alivia al pensar que los pequeños cabroncetes terminarán, casi todos, haciéndose adultos tan estúpidos, irresponsables o malvados como sus papis. En cuanto a los animales, es distinto. Ellos no tienen la culpa de nada. Desde siempre han sido utilizados, comidos y maltratados por el hombre, al que muchos de ellos sirvieron con resignación, e incluso con entusiasmo y constancia. Nunca fueron verdugos, sino víctimas. Por eso su muerte sí me conmueve, y me entristece. Respecto a los perros, nadie que no haya convivido con uno de ellos conocerá nunca, a fondo, hasta dónde llegan las palabras de generosidad, compañía y lealtad. Nadie que no haya sentido en el brazo un hocico húmedo intentando interponerse entre el libro que estás leyendo y tú, en demanda de una caricia, o haya contemplado esa noble cabeza ladeada, esos ojos grandes, oscuros, fieles, mirar en espera de un gesto o una simple palabra, podrá entender del todo lo que me crepitó en las venas cuando leí aquellas líneas; eso de que en esas peleas de perros, el animal, si su amo está con él, lo da todo.
Cualquiera que conozca a los perros sentirá la misma furia, y el mismo asco, y la mala sangra que yo sentí al imaginar a ese perro que sigue a su amo, al humano a quien considera un dios y por cuyo cariño es capaz de cualquier cosa, de sacrificarse y de morir sólo a cambio de una palabra de afecto o de una caricia, hasta un recinto cercado con tablas y lleno de gentuza vociferante, de miserables que cambian apuestas entre copa y copa mientras sale al foso otro perro acompañado de otro amo. Y allí, en el foso, a su lado, con un puro en la boca, oye al dueño decirle: " Vamos, Jerry, no me dejes mal, ataca, Jerry, ataca, duro, chaval, no me falles, Jerry". Y Jerry, o como diablos se llame, que ha sido entrenado para eso desde que era cachorrillo, se lanza a la pelea con el valor de los leales, y se hace matar porque su amo lo está mirando. O queda maltrecho, destrozado, inválido, y obtiene como premio ser arrastrado afuera y que lo rematen de un tiro en la cabeza, o que lo echen, todavía vivo, a un pozo con un trozo de hierro atado al cuello. O termina enloquecido, peligroso, amarrado a una cadena como guardián de una mina o un oscuro almacén o garaje.
Así que hoy quería decirles a ustedes que malditos sean quienes hacen posible que todo esto ocurra, y que mal rayo parta a los alcaldes, los policías municipales y los guardias civiles y a todos los demás que lo saben y lo consienten. Y es que hay chusma infame, gentuza sin conciencia, salvajes miserables a quienes sería insultar a los perros llamar hijos de perra.
Arturo Pèrez Reverte.
En grande: View On Black
Nikon D700
Nikon 85mm 1.4
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J'le sais ben que ce matin là elle était un peu hâtive.
J'le sais ben qu'en janvier et février lorsqu'elle me fera ses grandes visites à coup de 30, 60 ou 90 centimètres, je la trouverai envahissante.
J'le sais ben qu'en mars je vais l'haïr pour la bouette qu'elle met partout.
J'le sais ben qu'en avril je vais la maudire, l'infame, qui colle encore et encore.
Mais à ce moment là, j'avais décidé de la trouver belle, gracieuse, apaisante, etc.
En une nuit et un matin, elle avait transformé ma forêt boréale d'automne en un pays de conte et de magie.
Ouvrant ma porte, je fus comme Lucy ouvant la porte de l'armoire magique et débouchant au Pays de Narnia pour y découvrir une forêt enneigée (Le Lion, la Sorcière blanche et l'Armoire magique de CS Lewis)
Je vous la partage ce soir, ma petite neige floconneuse, qui telle une poudre de fée a métamorphosée ma promenade ♥
"...En realidad la muerte nunca ha sido “natural”. El llamado “reloj biológico” de los humanos se ha visto siempre retrasado o acelerado por el medio social y cultural vigente; digamos que ha estado “siempre en hora” con las condiciones materiales y espirituales asociadas a la reproducción del conjunto. Sólo como excepción -legendarios casos de longevidad asocial o irracional, como el del bíblico Matusalem- los seres humanos han vivido más de lo normal; es decir, más allá de la norma ecosistémica correspondiente al desarrollo de las fuerzas productivas y a las jerarquías culturales, a veces infames, que las reflejaban o deformaban. Mientras soñaban con la inmortalidad y generaban mitos y cuentos sobre edades de oro sin enfermedad ni dolor, todos los pueblos del mundo, durante 15000 años, han sucumbido naturalmente a sus límites sociales y algunas comunidades, conscientes de ellos, han tratado de controlarlos de forma artificial y a veces cruel. El amor a los niños no impedía el infanticidio, por ejemplo, para regular los equilibrios demográficos. Y el respeto casi sagrado a los ancianos no impedía la eutanasia social. Los tasmanios, los esquimales o los fueguinos no dudaban en abandonar o sacrificar al anciano que ya no servía para el trabajo; y entre los chukchis y los bororos, era el propio anciano el que se retiraba y se dejaba morir para no representar un obstáculo. En condiciones muy duras, allí donde la media de vida era muy baja, la longevidad se convertía en una amenaza: pasar de una cierta edad convertía en sospechoso de brujería al agraciado, que era por eso mismo ejecutado.
En fin, teníamos un reloj y eran las condiciones sociales las que lo ponían en hora. Es casi una banalidad afirmar que no era uno mismo, pero tampoco Dios, el que decidía la fecha y hora de nuestra muerte; aunque había alguna sensatez en creer que, si no éramos nosotros los que la decidíamos, era Dios el que lo hacía. El capitalismo, que ha liberado fuerzas productivas sin precedentes y cuyas tecnologías médicas prolongan vidas insostenibles en sociedades anteriores, parece haber roto esta maldición milenaria. Somos hasta tal punto dueños de nuestra existencia que no sólo podemos decidir el sexo de nuestros hijos sino también el día de nuestra muerte. La industria farmacológica y las corporaciones médicas invierten todos los años millones de euros en producir cremas, pastillas y prótesis que garantizan una longevidad cada vez mayor; aún más, una reciente investigación sobre las mitocondrias promete alterar las enzimas que producen el envejecimiento de las células y prolongar la vida media hasta los 120 años edad. Potencialmente, cada generación humana podría abarcar el arco cronológico de un siglo entero.
Potencialmente. Porque los mismos periódicos que anuncian en grandes titulares la superación de nuevas barreras, un poco más abajo y de manera mucho más discreta declaran la permanencia de los viejos límites: “Los ricos viven treinta años más que los pobres”. Para que nos hagamos una idea, mientras que entre 1975 y 2005 la edad media de vida de los ingleses aumentó en ocho años (hasta casi los 79), la esperanza de vida en el Africa subsahariana apenas se incrementó en cuatro meses (para llegar a los 46,1 años). Estos datos de la revista The Lancet revelan asimismo que el corte no es nacional sino económico-social, de manera que los ciudadanos más pobres de Glasgow, por ejemplo, tienen una esperanza de vida de 54 años, inferior a la media de la India. ¿Quién decide sobre la vida y la muerte de los seres humanos? No la ciencia, que podría fabricar más antibióticos y mejores hasta cubrir el conjunto del mundo; ni la producción agrícola, que podría alimentar a tres planetas Tierra; ni la razón y la bondad humanas, que podrían regular y acariciar las relaciones humanas en todas partes por igual. Es el mercado -de mano de obra y de mercancías- el que, mientras produce las condiciones materiales del máximo bienestar y la máxima longevidad, impide su aplicación y generalización. Dios, sin duda, era una ilusión más sensata y menos dañina..."
(Santiago Alba Rico)
- Base Colorama + Dondoca (1x) + Choose me (2x)
Olá girls!
Aproveitaram bem o feriado?
Eu não, peguei um gripão e queria dormir maaaais. Chuif, chuif.
Reclamações a parte pelo menos o feriadinho me rendeu tempo para fazer as unhas.
Não sei porque, mas sempre que corto um pouquinho tenho a sensação que TENHO que passar um esmalte mais escuro. Vai entender...
Aí que um bonitinho gritava na gaveta “Choose me, choose me!”.
Ai que piadinha mais infame rsrs. Juro parei.
Comprei este Essence junto com o OPI e um outro que ainda não usei, mas logo de cara me apaixonei pela cor! Que me lembra muito cauda de sereia.
Usei uma camada do Dondoca por baixo (que cobre super bem com uma só mesmo) e duas do Choose me e ficou assim com cor de sereia. Amei um tanto. Pena esta chuvinha para estragar o brilho dele.
É isso, um bom restinho de semana para vocês e beijos!
..d'être français et de subir cette répétition infâme de la montée de l'extrème droite en temps de crise..tout se répète inlassablement, la honte aussi
Desde hace un tiempo notaba que el desagüe del fregadero de la cocina no tiraba bien. El agua no corría con fluidez pero, como suele ser habitual en mí, pensaba "bueno, ya lo miraré", con la vana esperanza de que se arreglase solo, pero eso no ocurrió, como es lógico, y el desagüe se atascó. Y no tuvo el detalle de hacerlo un fin de semana por la mañana, no, tuvo que ser un martes y por la tarde, cuando tenía ganas de cenar, ver House y ponerme un rato delante del pc. ¡Qué cabrón!
Antes estos casos hay varias soluciones y para un manitas como yo, que lo arregla casi todo con Loctite, la más fácil era ir a la droguería a por líquido desatascador, pero no de ese flojucho que hasta huele bien, ¡cá! ¡a por el más potente! Se iba a enterar el Alien que hay en las cañerías: lo iba a freír, a derretir, a convertir en fosfatina. Conmigo no se juega chaval.
Le echo 3/4 de fulminador y espero un par de horas a que haga efecto. El primer efecto fue que se comió todo el esmalte de la rejilla esa que hay en el fregadero (ni sé cómo se llama) por donde se va el agua. El segundo efecto es que por poco me quemo los pulmones con el olor que ese líquido infame desprendía. Pero bueno, pienso, si eso hace huir al Alien lo doy por bueno.
Un par de horas después, aquello seguía igual. Pues nada, más líquido come-esmaltes. Ahora ya el efecto en mis ojos, fosas nasales y pulmones, casi me cuesta la vida, tuve que salir corriendo al balcón a respirar monóxido de carbono puro para que no me diera un jamacuco. Y el efecto que eso tuvo en las cañerías no tengo capacidad narrativa para poder explicarlo: empezó a brotar un agua negruzca, acompañada de unos borbotones que parecía que allí dentro de aquel pequeño universo de bacterias, grasa incrustada y restos de comidas se estaba desarrollando la gran batalla por la Tierra Media. Aparte de que olía a mil demonios, ¡Dios, que olor más repugnante! Supongo que la lucha del Alien con el líquido mortífero estaba siendo devastadora. Pero, para desgracia mía, ganó el Alien y aquello seguía igual.
Tenía que tomar medidas más drásticas y las que nunca me gusta tomar: desmontar el desagüe. Porque mi capacidad para desmontarlo todo en un periquete es totalmente proporcional a mi incapacidad para volver a montarlo. Y me puse manos a la obra (es un decir).
Lo desmonté pieza a pieza (desagüe doble) y claro, como es normal, el agua que había estancada no tardó ni un segundo en brotar y digo agua por decir algo. Menos mal que uno es previsor y puse un pequeño cubo para que cayera en él, pero lo que no previne fue que el volumen de agua desalojada fuera mayor que la capacidad del cubo para contenerla. ¡Joder! qué puñetera mierda, cagontó. Y encima me quemé las manos con el líquido infame que se dejó derrotar por el Alien y que se había batido en retirada y en cuanto vio una oportunidad se dio a la fuga (el muy cobarde) y eso que llevaba guantes de currante (de un amigo, no míos, por supuesto).
Bueno, una vez resuelto el problema del agua (por decir algo) derramada, limpié las piezas desmontadas. Es increíble que esa substancia asquerosa y pegajosa que había en las mismas sea la que pasa a nuestro sistema digestivo. Así estamos, nos están matando con tantas porquerías.
Como uno es previsor, tenía en casa un cable desastascador y lo introduje por el orificio de la tubería. Primer escollo, el recodo que hay detrás de la fregadera. Paciencia Antolín, paciencia, poco a poco, ve dándole vueltas hasta que pase el recodo... ¡VENGA YA OSTIAS, que llevo un cuarto de hora dándole vueltas, joder!
Por fin supero el primer obstáculo y continúo mi labor de introducción cableril (ni que decir tiene que fue lo único que introduje ese día). Lo estoy consiguiendo, estoy llegando al final. Segundo escollo: otro recodo, otro cuarto de hora dándole vueltas al cable y..... ¡POR FIN! llego al final de la longitud del mismo (5 m.) Ahora a moverlo un poco para hacer retroceder a la Bestia.
Cuando creo que ya es suficiente, intento sacar el cable y.... ¡se ha atascado! De tantas vueltas que le he dado no sale. Pero aunque mi mente, entre la emanación que se filtraba por mi nariz y pulmones, el cansancio y el cabreo empezaba a estar embotada, tuvo un momento de lucidez y pensó "si se ha atascado por darle vueltas a la derecha, ahora se las doy a la izquierda y asunto arreglado" ¡Genial! ¿no?
Y así poco a poco logré sacar de nuevo el cable e intenté proceder a montar de nuevo el desagüe. Sinceramente, ¿quién ha vuelto a montar algo y no le ha sobrado piezas? a ver si ahora me vais a decir que soy el único al que le pasa eso, ¡venga ya!. En este caso me sobró una goma, pero cosa rara, le di al grifo y no perdía agua por ningún sitio y, lo mejor, ¡EL DESAGÜE FUNCIONABA!
Rendido, exhausto, con los pulmones y las manos quemadas, con la cabeza golpeada, con los riñones destrozados de tanto tiempo agachado, pero contento por haber derrotado a la Gran Bestia de las Cañerías, me fui a dormir... eran las tres de la madrugada.
#Andrò, o ninfa, e raggiungerò la rupe che mi hai indicato: stia lontana la paura, vinta dalla follia dell'amore. Qualunque cosa sarà, sarà meglio di adesso! Aria sostienimi: il mio corpo non ha un gran peso! Anche tu, dolce Amore, reggimi con le tue ali mentre cado, perché la mia morte non divenga l'infamia delle acque di Leucade.#
a picture from my "Heroides" series
She is Veronica
«Non fotografare
Non fotografare gli straccioni, i senza lavoro, gli affamati.
Non fotografare le prostitute, i mendicanti sui gradini delle chiese, i pensionati sulle panchine solitarie che aspettano la morte come un treno nella notte.
Non fotografare i neri umiliati, i giovani vittime della droga, gli alcolizzati che dormono i loro orribili sogni. La società gli ha già preso tutto, non prendergli anche la fotografia.
Non fotografare chi ha le manette ai polsi, quelli messi con le
spalle al muro, quelli con le braccia alzate, perché non possono
respingerti. Non fotografare il suicida, l'omicida e la sua vittima.
Non fotografare l'imputato dietro le sbarre, chi entra o esce
di prigione, il condannato che va verso il patibolo.
Non fotografare il carceriere, il giudice e nessuno che indossi una toga o una divisa. Hanno già sopportato la violenza, non aggiungere la tua. Loro debbono usare la violenza, tu puoi farne a meno.
Non fotografare il malato di mente, il paralitico, i gobbi e gli storpi. Lascia in pace chi arranca con le stampelle e chi si ostina a salutare militarmente con l'eroico moncherino.
Non ritrarre un uomo solo perché la sua testa è troppo grossa, o troppo piccola, o in qualche modo deforme. Non perseguitare con il flash la ragazza sfigurata dall'incidente, la vecchia mascherata dalle rughe, l'attrice imbruttita dal tempo. Per loro gli specchi sono un incubo, non aggiungervi le tue fotografie.
Non fotografare la madre dell'assassino e nemmeno quella della vittima. Non fotografare i figli di chi ha ucciso l'amante, e nemmeno gli orfani dell'amante. Non fotografare chi subì ingiuria: la ragazza violentata, il bambino percosso. Le peggiori infamie fotografiche si commettono in nome del diritto all'informazione.
Se è davvero l'umana solidarietà quella che ti conduce a visitare l'ospizio dei vecchi, il manicomio, il carcere, provalo lasciando a casa la macchina fotografica.
Non fotografare chi fotografa: può darsi che soddisfi solo un bisogno naturale. Come giudicheremmo un pittore in costume bohémien seduto con pennelli, tavolozza e cavalletto a fare un bel quadro davanti alla gabbia del condannato all'ergastolo, all'impiccato che dondola, alla puttana che trema di freddo, a un corpo lacerato che affiora dalle rovine? Perché presumi che il costume da free lance, una borsa di accessori, tre macchine appese al collo e un flash sparato in faccia possano giustificarti?»
Ando Gilardi
ils ont été chassés de la forêt profonde et s'étiolent au bord de la piste poussiéreuse.
les tronçonneuses hurlent et arrachent à vif une culture millénaire.
mais nous pourrons savourer nos barbecues sur des tables exotiques et respirer, tranquilles, portes et fenêtres (en bois exotique !) fermées au monde ...
TéLéRAMA :
La forêt du Congo à l'heure hache
L'APPEL DE LA FORÊT | Dans le bassin du Congo, l'une des dernières forêts primaires de la planète s'étend sur des millions d'hectares. Un sanctuaire pour la faune et la flore. Un monde intense avec sa ville, Pokola, ses bûcherons, ses Pygmées…
Le 06/08/2011 à 00h00
Nicolas Delesalle - Télérama n° 3212-3213
Appelons-le Sylvestre. Matricule n° 402. C'est un sapelli. Son bois rouge est très résistant. On ne le distingue pas encore. Il faut s'enfoncer sur une sente découpée à la machette dans un enchevêtrement de feuilles géantes et de branches grosses comme des troncs de chêne. On crapahute dans le nord du Congo, près de Pokola, dans l'une des concessions détenues par la Congolaise industrielle du bois (CIB) (concession forestière privée attribuée par l'Etat congolais, propriétaire du sol). Dans ces latitudes, l'été est gras, humide et perpétuel. Marcher sur cet humus, c'est fouler un sol surpeuplé. Ici, les insectes ont des muscles et pas de planning familial. Trois grandes forêts tropicales se partagent la planète. En Amazonie et en Indonésie, où elles sont croquées par pans entiers pour laisser place nette aux culs des vaches ou aux plantations de palmiers à huile. Et puis dans ce bassin du Congo, encore à peu près protégé. La moitié de ce qui existe sur cette Terre vit dans ces forêts essentielles aux équilibres climatiques. Ces puits de carbone emprisonnent 18 % de nos émissions de CO2. Une tonne de bois contient 500 kilos de carbone. Le bassin s'étend sur 162 millions d'hectares. Trois fois la France. Il traverse les frontières de six pays, qui tirent une partie de leurs richesses du commerce du bois.
Le mukulungu, viagra naturel
Une nuée de papillons multicolores s'agglutine sur la terre rouge en bord de piste. Un entomologiste tomberait à la renverse. « Quelqu'un a pissé », explique Jérôme Castagné, yeux clairs, casque jaune, solide gaillard à l'accent du Sud-Ouest, responsable commercial à la CIB. Martin, Congolais et chef de l'opération, porte un casque orange. Il chasse les milliers de moutmouts qui lui tournent autour : des abeilles aussi minuscules que des moucherons, qui ne piquent pas mais qui butinent la sueur et le sébum pour en faire du miel. Martin ouvre le chemin et explique que Sylvestre a été repéré voilà un an lors d'une mission de prospection. Un pour cent des arbres du coin ont été inventoriés. Sylvestre a été choisi parce qu'il est beau. Son tronc est droit. Son diamètre de 1,50 mètre et sa taille de 40 mètres en font un spécimen intéressant.
Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes
et les problèmes de rein.
Martin est capable de reconnaître les 250 essences d'arbres qui s'épanouissent dans cette forêt primaire, même si la CIB ne s'intéresse qu'à une vingtaine d'entre elles. Là où le béotien voit un arbre, Martin voit un iroko, un mukulungu, un wengué ou un ébénier. « En tisane, l'écorce de mukulungu est un Viagra naturel, lâche Jérôme. Un Espagnol qui a voulu essayer est resté sur la béquille pendant deux jours. » Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes et les problèmes de rein. Le mankala est un antibiotique, les femmes s'en servent pour leur toilette intime. Ici, un azobé : les Hollandais en font des écluses. Là, un padouk, qu'on transforme en parquets carminés. Sa sciure sert aussi à nourrir les bêtes. Elle fait rougir la viande. Ici, un moabi. Exploitation interdite. Les éléphants raffolent de ses fruits. Dans leur ventre, les graines accélèrent leur germination, et quand elles retombent dans les fèces, elles sont prêtes à l'éclosion. La faune est indispensable à la forêt car elle dissémine les graines qu'elle dévore et défèque. Une forêt vide est condamnée. Les forestiers suivent un chemin marqué à coups de peinture jaune. Si un arbre est marqué de blanc, pas touche, c'est un « arbre d'avenir », on le coupera plus tard. S'il est marqué d'une croix rose, c'est un arbre sacré pour les Pygmées.
Ivres morts
On les a rencontrés dans un village de terre battue, pas d'eau, pas d'électricité, de la misère et des volées de gamins rieurs. Ils habitent à la périphérie d'un village bantou. Les Pygmées, rois de la forêt, les seuls à oser s'y frotter la nuit, qui en connaissent tous les secrets et qui survivent pieds nus là où une paire de boots tombe en lambeaux en un mois... Ils avaient les yeux rouges. Ils étaient habillés de frusques dégueulasses. Ils étaient ivres morts. Les Pygmées travaillent pour les Bantous et sont payés en gnôle infâme, le gnolo-gnolo, mélange fermenté de maïs et de manioc qui vire à l'éthanol. Un esclavage silencieux. Ils sont souvent battus, parfois à mort. « Le Moyen Age, une violence inimaginable », racontait Jean-Dominique Bescond, responsable de l'aménagement à la CIB.
Considéré comme une injure,
le mot pygmée (“grand d'une coudée”) est interdit.
On dit “semi-nomades autochtones”.
En 2009, un enfant se fait frapper par un chauffeur bantou de la CIB. Révolte. Les Pygmées bloquent la piste. Veulent châtier le chauffeur. Il sera licencié. Il a fallu de longues négociations pour calmer la situation. C'est pareil partout. A tel point qu'en février 2011 l'Etat congolais a fait voter une loi leur garantissant des droits. Considéré comme une injure, le mot pygmée (« grand d'une coudée ») est interdit. On dit « semi-nomades autochtones ». Dans l'ivresse, ces Pygmées-là nous ont emmenés découvrir leur arbre sacré au bout d'un sentier, un « arbre à chenilles », qui leur apporte une dose de protéines importante. Interdiction de s'approcher sans être « initié ». En partant, les représentants de la CIB leur ont laissé de quoi s'acheter du vin de palme. Corruption morale, disent les sociologues. Seule manière de fonctionner ici, répondent les hommes de terrain. « Ils deviennent peu à peu des citoyens congolais, a expliqué Roger Monbandzo, responsable du programme social de la CIB. Ils participent à la gestion des forêts, ils sont dans nos équipes de prospection. Ils s'émancipent, les Bantous s'inquiètent, et peut-être qu'un jour il y aura une révolution. »
On avance vers Sylvestre dans la moiteur de la jungle. Les ouvriers se désaltèrent en coupant des lianes à eau. Un coup de machette et le liquide s'écoule du robinet végétal. On passe devant un tali n° 215, 86 centimètres de diamètre, bois dur, terrasse de piscine, ébénisterie. Il ne verra pas la nuit. Ici, un arbre à fourmis, Barteria fistulosa. Il vit en symbiose avec l'insecte. Les femmes pygmées adultères sont attachées à son tronc jusqu'au soir. Il faut dix jours de traitement pour les soigner. Le mâle ne risque rien. Au Congo, ils peuvent avoir quatre épouses. Tiens, un ébénier. Et un autre. On le croyait rarissime. « Des fabricants de guitares Gibson nous ont demandé si on pouvait prélever des pieds. Le ministère a dit oui, dit Jérôme Castagné. Mais celui-là est trop jeune. »
« On faisait n'importe quoi »
La CIB n'est pas une exploitation comme les autres. De 1969 au début des années 2000, elle abattait les arbres à la chaîne, sans penser à préserver son capital, sans demander aux Pygmées la position de leurs arbres sacrés. « On faisait n'importe quoi », raconte Camille Ngouabi, responsable du débardage, pour qui tout a changé quand la société s'est mise à suivre un plan d'aménagement drastique pour répondre aux normes édictées par le gouvernement congolais. Et surtout, quand elle a décroché son label FSC (Forest Stewardship Council), le plus exigeant en matière de certification (protection de la biodiversité, investissements sociaux).
“Greenpeace pense à la nature
sans penser à l'homme.
L'économie de la région dépend du bois.”
Jean-Dominique Bescond, de la CIB
Frappée par la crise, la CIB prélève dorénavant sa matière première parcimonieusement. Refile des GPS simplifiés aux Pygmées pour marquer leurs arbres. Pense déjà à vendre des crédits carbone aux pollueurs occidentaux (tu me donnes de l'argent et je coupe moins d'arbres). Le million d'hectares de la concession est divisé en zones exploitées un an, puis laissées en « jachère » trente ans. Deux arbres seulement sont coupés par hectare. « Peu importe », dit pourtant Greenpeace, qui menace de faire suspendre toute certification dans le bassin du Congo en quittant, par exemple, le FSC dont il est membre. Pour l'ONG, l'exploitation de la forêt tropicale ne peut pas être durable, et les forêts du Congo finiront en plantations de palme. Une partie de la concession de la CIB, particulièrement dégradée, va d'ailleurs servir à faire pousser des cacaoyers. La CIB vit-elle dans la chimère ? « Greenpeace pense à la nature sans penser à l'homme, répond Jean-Dominique Bescond. L'économie de la région dépend du bois. Les écosystèmes ne sont pas si touchés que ça, et 14 % de la forêt est mise sous cloche dans des parcs. »
La congolaise industrielle du bois a reçu un é
La congolaise industrielle du bois a reçu un écolabel pour sa gestion durable de la forêt. Photo : Nicolas Delesalle.
Pokola, où la CIB s'est établie, est devenu une ville de 12 000 habitants. On y trouve une scierie, une banque, des maisons en brique, le meilleur hôpital du pays, une discothèque, une boulangerie qui cuit 10 000 baguettes par jour dans des fours de l'armée française, une radio, une chaîne de télé, une bibliothèque, une école, un collège et 80 églises. Tout ça construit par la CIB. Cela a un coût : le bois produit ici coûte 30 % plus cher que celui des Chinois, qui exploitent sauvagement les forêts du sud du pays.
Soudain un coup de tonnerre. Un arbre, au loin, vient de s'effondrer. Aucun autre son dans la forêt. Pas d'éléphant. Pas de gorille. La faune se terre. Pour nourrir les habitants de Pokola, la CIB importe des zébus du Soudan, mais ces steaks sont plus chers que la viande de brousse. Sur les étals du marché de Pokola, on verra les seuls animaux du voyage : des singes saisis par le feu dans des positions d'épouvante, des bébés crocodiles attendant le couic final, des antilopes, une tortue. Braconnage.
Geysers de sciure
Voilà Sylvestre. Il nous toise. Il est né sous Napoléon Bonaparte. Il va tomber sous Petit Piment, le surnom de Nicolas Sarkozy au Congo. Le commis à l'abattage s'approche. Ngaboué. Alfred Ngaboué. Le Mozart de la tronçonneuse. Le meilleur abatteur de la zone. Tout le monde sue. Pas lui. Il charrie à bout de bras une tronçonneuse de vingt kilos. Il repère la branche la plus forte. Elle déterminera l'axe de la chute. D'autres forestiers préparent à la machette une piste de fuite, au cas où. Alfred enfile ses gants. Tout se joue en dix minutes dans la pétarade aiguë de la tronçonneuse. D'abord deux coups précis pour dessiner une mâchoire dans le tronc qui saigne de la sève rouge. L'entaille de direction. Et puis, tout autour, par tronçons précis, dans des geysers de sciure, Alfred arrache Sylvestre à sa vie. Le géant va tomber dans un bruit de Mobylette. « MOSSIKA ! » crie un ouvrier. « Garez vos fesses ! » La tronçonneuse se tait. L'arbre est immobile. « Il part là », chuchote Martin. On se croirait dans un service de réanimation. Stupéfiant pour qui n'a jamais abattu que de l'herbe avec une tondeuse. Et si Sylvestre tombait du mauvais côté ? Ça y est. Sylvestre part. Il s'effondre. Au ralenti. Comme un paquebot qui glisse le long de ses cales au début de sa carrière. Sylvestre finit la sienne dans un craquement sinistre. Ses feuilles tombent comme des lucioles longtemps après sa chute. La souche est poinçonnée. C'est le 3 627 e arbre abattu cette année dans la zone.
“Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine :
il y aurait des débouchés formidables.”
Martin, chef des opérations pour la CIB
On marche sur le tronc de Sylvestre. Au bout, les branches sont éclatées. Elles pourriront ici. « Le houppier, on ne l'exploite pas, ça me fait mal, s'énerve Martin. Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine : il y aurait des débouchés formidables. » L'abattage crée des clairières où poussent des tapis de feuilles qui empêcheront les graines ailées d'autres sapellis de tomber sur le sol. Il n'y aura pas d'autres Sylvestre ici avant longtemps. De toute façon, les plus gros ont déjà été coupés. Et dans trente ans, aucun sapelli de 1,50 mètre de diamètre ne se dressera ici. Il faudrait des siècles. L'Europe s'est débarrassée du loup, l'Amérique du bison, l'Afrique se construit sur les souches de ses sapellis géants.
Dans cinq jours, une équipe sciera les branches de Sylvestre pour le transformer en grume droite, présentable. Des bulldozers viendront créer un chemin pour l'extraire de la forêt. Une soixantaine de troncs sont sortis ainsi chaque jour. Un débardeur équipé de pneus grands comme un homme treuillera Sylvestre jusqu'à la piste. Il partira à Pokola. Sera séché, scié en planches, ou laissé à l'état de grume, puis transporté en dix jours jusqu'au port de Douala, au Cameroun. Il remontera l'océan Atlantique et, en Europe, il finira en fenêtre ou en porte.
Je suis né sur la terre de Brocéliande, voici plus de 300 ans. J’ai grandi parmi les miens, bercé par l’onde douce des brises d’été et la froide rigueur des hivers de brume.
Moi, qui règne aujourd’hui sur ce pays de légendes, on me demande par quelle magie ou quel maléfice je suis encore debout ?
Les hommes m’ont baptisé Ponthus, en hommage à un prince de Galice qui, jadis, fuya l’invasion des sarrasins pour gagner les rivages de la Bretagne.
Accueilli par le roi des bretons, il tomba éperdument amoureux de sa fille Sydoine.
Mais leur idylle fut compromise par la jalousie de son propre ami .
Trahi, calomnié, Ponthus fut banni.
Ses pas le menèrent à l’ombre de mes bois. La légende dit qu’il y resta plus de 7 ans.
Furieux de ne pas avoir gagné les grâces de sydoine, le traitre décida de retrouver Ponthus et de le provoquer en duel.
Le combat dura 12 jours. On entendit résonner le fracas de leurs épées et leurs cris rauques dans le silence des sous-bois
Ponthus était un valeureux chevalier, rompu au combat, et animé par la soif de justice. Il tua le traitre à l’aube du 13 ème jour. Son honneur enfin lavée, il put épouser Sydoine
La légende raconte que je fus planté à l’endroit même où le chevalier ôta la vie du traitre ..
Est-ce cela qui me donne l’air si redoutable, avec mes branches noueuses et ma silhouette dressée vers le ciel ?
Une autre légende dit de moi que je suis érigé en lieu et place du château de Ponthus.
Le Roi qui y vivait désespérait de ne point avoir de fils. Un jour de découragement, il s’en remit à Dieu et au Diable pour lui donner un enfant.
Dieu ne lui répondit pas, mais le diable, lui, avait entendu l’ appel.
La châtelaine donna bientôt naissance à un garçon. Hélas, celui-ci était l’oeuvre du malin et son allure était terrifiante.
Dieu ne pouvant accepter une telle infamie, fit éclater un orage si violent que le château fut entièrement détruit.
J’ai vu le jour sur ses ruines, là où le bien et le mal s’étaient opposés.
J’ai grandi à la lisière, entre obscurité et lumière.
je porte les stigmates d’un passé reculé où magie, histoire et quête se confondent
Suis-je vénérable ou redoutable ?
A vous de décider !
Je suis magnifique. Troublant pour les uns, torturé pour les autres.
Je suis la sève et en moi coule la force de cette antique forêt. Je suis le gardien immuable des songes et des légendes qui ont pris source ici.
Passants, écoutez ! Vous entendrez leur murmure à travers le bruissement de mes feuilles.
VFD
Uno degli slogan " nordisti " piu' in voga qualche tempo fa puntava a diffondere il concetto che le mafie fossero fenomeno esclusivo delle regioni meridionali..
Le cronache, non da oggi, smentiscono impudicamente questa certezza. Ci sono state indagini di Magistratura, studi di intellettuali e libri specializzati, articoli di giornali, inchieste televisive, radiofoniche, osservazioni dirette dei cittadini che provano il contrario.. In certe aree di Corsico, Rozzano, Buccinasco, Trezzano sul Naviglio ho veduto carcasse di auto e autocarri bruciati, ho ammirato estasiato i prodotti della speculazione edilizia selvaggia e i segni dell'incuria del territorio. A Cusago è stata trovata una villa attrezzata da bunker anti-polizia..
Credo che la mafia, come struttura organizzativa, non rappresenti una sorta di "colpa collettiva" della gente del Sud perche' non credo che i popoli possano essere imputati di colpe collettive .. Caso mai capita ai popoli di essere mal guidati e manipolati da coloro che su di essi esercitano il Potere in modo perverso e criminoso.. E' una azione devastante di lunghissimo periodo. La tragica militarizzazione dell'Italia fascista a me pare una inquietante espressione storica del concetto che ho inteso esprimere.
Le mafie sono piuttosto un derivato della storica arretratezza culturale del Sud, della povertà di mezzi e della colonizzazione di quelle terre da parte di potentati vari, italiani e stranieri, e anche, occorre dirlo, della percezione dell'Unità d'Italia non come fatto grandioso e necessario ma come evento turbativo da parte delle popolazioni meridionali dopo il 1861. Anche la Chiesa cattolica ha giocato un ruolo importante sull'arrettratezza in Italia centro-sud..
"Nel Nord anche se il senso di religiosità rimaneva profondo , la Chiesa era solo una delle istituzioni portanti della comunità, nel Sud, invece, grazie ai possedimenti, era uno dei feudatari piu' ricchi e potenti"
(FONTE: yalepress.yale.edu )
E' lo Stato mal-visto come esattore fiscale, come repressore..
Quest'ultimo aspetto nefasto ha valenze piu' culturali che economiche e io credo che si possa e si debba superare nel futuro.. Altrimenti una reale unificazione della penisola resterà sulla carta e non sara' mai effettiva, come era melle aspirazioni del patriota Massimo D'Azeglio.
Tornando all'oggi e all'occasione di questa foto..
Un esponente della solita Destra italica, assessore della solita Regione Lombardia (solita perche' da troppo tempo se ne parla .. male) è stato indagato con la infamante accusa di "voto di scambio". Costui sarebbe stato corrotto dalla n'drangheta calabrese per ottenere un pacchetto cospicuo di voti, quei voti che lo hanno portato al potere.. come rappresentante di tutti noi.
"L’arresto segna il caso di maggior infiltrazione della ‘ndrangheta nella politica sinora svelato al Nord Italia dalle indagini. Zambetti, in Regione in passato responsabile dell’Ambiente e poi dell’Artigianato, è il quinto assessore delle varie giunte di Formigoni a essere arrestato, dopo Guido Bombarda (Formazione professionale), Piergianni Prosperini (Turismo), Franco Nicoli Cristiani (Ambiente, Commercio) e Massimo Ponzoni (Protezione civile, Cultura). E in questo momento è anche il tredicesimo consigliere regionale dell’attuale assemblea (su 80) a finire sotto inchiesta.
(FONTE: Corriere della sera, ediz. telematica, 10-10-2012)
Insomma par di capire che "c'è del marcio in Lombardia"..anche perche' le discariche illegali sono una triste realtà nella regione..(!)
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Il caso piu' clamoroso oggi sui mass media riguarda ancora il Sud, la Calabria remota, la splendida terra martoriata e impoverita dalla n'drangheta.
"Il Viminale ha sciolto per mafia il Comune di Reggio Calabria. E' la prima volta in 21 anni, da quando esiste la legge, che viene presa una decisione del genere. Una decisione che mette politicamente nei guai l'ex sindaco ed attuale governatore della Calabria"
(FONTE: la Repubblica, ediz. telematica, 10-10-2012)
E' un fatto grave, gravissimo, un segno di malessere diffuso e antico. Non soltanto al Sud le giunte locali sono state destituite. Ricordiamo i casi di Bordighera, Ventimiglia, Bardonecchia ..
Anche altri mass media ci hanno informato tempestivamente e ci hanno anche fornito alcuni aspetti romanzeschi della vicenda, non superflui per avere un quadro della situazione di quella Giunta.. Pare che il capo supremo, alla notizia che gli investigatori gli alitavano ormai sul collo, sia fuggito precipitosamente dal "Palazzo dei misteri" spegnendo il telefono cellulare ..
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Sono state immediate le reazioni dei leader politici che in genere esprimono indignazione sulle vicende scandalose e soddisfazione per l'operato della Magistratura, con qualche inquietante eccezione..
"Critico il presidente della Regiona Calabria, Giuseppe Scopelliti: "Se la scelta sarà politica assumeremo le nostre decisioni, chiedendoci se questa sia democrazia. Perchè, si è chiesto, in comuni limitrofi a quello di Reggio in cui sono state dimostrate evidenti commistioni tra amministratori e appartenenti al crimine organizzato, non si è proceduto con lo scioglimento?
(FONTE: la Repubblica, ediz. telematica, 10-10-2012)
Curiosa strategia difensiva !
Sono prof di sinistra. E allora?
Le ho tutte le aggravanti: docente della scuola statale, del sud, compagna per anni di una “toga rossa”, dirigente di partito, non berlusconiana, infine, maiuscolo, di SINISTRA e dunque eversiva. Affascinata da un ideale terribile, pardon, ideologia: combattere le diseguaglianze sociali e battermi per i diritti civili. Praticamente una criminale. Credevo di essere una moderata: mi sono svegliata eversiva.
Sono una docente di sinistra. E allora? Non rubo, non imbroglio, non ho tra le mie armi la furbizia e non millanto. Non traffico in nulla se non in pensiero. Non compro persone e non svendo me stessa. Amo lo studio. Sono onesta: pago le tasse. Tutte le tasse. Per me e per chi non le paga. Amo lo studio. Sono un italiana.
Per questo mi detesti, Silvio Berlusconi, perché ho l'onore e il merito di essere tra i tuoi peggior nemici. Vedi caso: scuola e magistratura. Sono lo Stato che disprezzi e lo Stato ricambia il tuo disprezzo. Questo è per te essere "comunisti": amare lo Stato e osservarne la legge e la Costituzione, servirne le Istituzioni. Se è così non posso che esserlo, comunista.
E non c'entra assolutamente nulla con quello che io insegno. E' proprio la libertà a esserti ostica: la libertà del dissenso.
Sono la vera, profonda, continua opposizione a questo governo infame. Per questo mi attacchi.
A me e ai giudici: perché osserviamo la legge e insegniamo a farla osservare: i giudici ai cittadini, noi ai ragazzi.
"No, ragazzi, la questione non merita un commento". Avrei detto in altri tempi. "E’ ridicola". Avrei detto in altri anni. Ettepareva, pensavo invece qualche settimana fa al ripetuto attacco contro la mia categoria. E oggi ancora. Ma dai..Basta. Se non fosse che la parola “barzelletta” suona ormai fastidiosa, direi che proprio di barzelletta si tratta. Comincio a pensare che tra un po’ mi suoneranno alla porta.
Di nuovo? Contro i “docenti di sinistra”? Con tutto il fango realmente condannabile, giusto ai docenti deve andare il suo pensiero? Valori? A chi e da che pulpito? Quo usque tandem, berluskoi, abutere patientia nostra? Quante volte lo devo ripetere che la scuola s’è rotta?
"Pover’uomo, toglietegli il microfono, curatelo" disse la Veronica. E’ malato. L’ha detto lei.
E’ lo stesso uomo che le figlie più fresche di quelle famiglie se le invita a cena fino all’alba. Che ci fa una diciottenne fino all’alba con un anziano nonno settantenne? Ripasso di valori validi? Che valore ha una serata uggiosa? Piuttosto, che prezzo ha. Fosse solo per una questione di stile.
Si togliesse di bocca la parola famiglia, l“Habemus nonnum” o “nonnullum”. Mica sbaglia il nonno presidente quando mi accusa che a volte dissento dalle famiglie, che a volte remo contro le idee e i valori inculcati dalle famiglie di alcuni dei miei alunni: furbizia, malaffare, ignoranza. Contro le mamme che chiedono alle figlie quanto le ha pagate quel “vecchio taccagno”. Sono queste le famiglie che bazzicano intorno ad Arcore? Penso siano ben altro le famiglie italiane.
Io, docente di sinistra, mi ostino a farli studiare nonostante mille altri interessi li allontanino dai libri e dalle idee: le sue televisioni su tutto. E’ una palese eversione, un attacco alla “libertà” educativa? Farli studiare? Perché è notorio: alle private non studiano, hanno un bonus per l’ignoranza.
“Mi consenta, professoressa, ma lei è matta? Li mandi a lavorare, mica si mangia coi suoi libri zeppi di storture ideologizzate”.
Voce del verbo comprare. "E’ malato". Voce del verbo vendere. Mala tempora. Avrebbe detto persino Gianburrasca, se fossimo qualche lustro fa. Ma che disegno del mondo vuol fingerci?
La verità è ancor più evidente: non ci sono preoccupazioni educativo-pedagogiche in tutto ciò, c’è solo ricerca di consenso: da un lato tra le gerarchie cattoliche, detentrici di un piccolo impero economico-ideologico, cioè i loro istituti scolastici, e dall’altro in quella parte di elettorato che rappresenta lo zoccolo duro per Berlusconi: cattolico e di livello scolastico medio basso. Attenzione: non è un giudizio, è un dato.
Mi ostino ad essere “non berlusconiana”, piuttosto che contro. Vorrei proprio che non ci fosse, altro che dedicargli le mie parole, o spendere tutto questo tempo a contraddirlo. Perché è ormai così ridicolo, grottesco, ridondante che il “contro” mi sembra un avverbio esagerato. E’ giunta l’ora di parlar d’altro. Purtroppo le ricadute sono Tremonti e la Gelmini e i loro tagli che affannano le mie giornate, come si fa a non pensarci?
Fosse solo lui…Provo sconcerto non per il personaggio, che ormai non sorprende ma deprime; mi sconcerta, mi spaventa, mi terrorizza la parte di paese che dimostra di non capire o, peggio, non capisce. Perché è più scemo il Carnevale o chi gli va dietro?
Inorridisco alla vista di una felpa per ragazzine al mercato con la scritta “rubacuori” e urlo al pensiero di chi ci ride su, di chi ci sorride su, ma ancor più di chi rimane indifferente e zitto. Mi terrorizza il silenzio degli onesti, non il vociare cicisbeo con annesso panino e coca cola davanti alla procura di Milano.
Mi terrorizza il silenzio rassegnato di centinaia di migliaia di miei colleghi, quello sì che mi disorienta e sempre di più. Come se davvero da un minuto all’altro qualcuno dovesse bussare alla loro, alla mia, porta.
Mila Spicola
UN SINCERO GRAZIE, A TE MILA, PER QUANTO...
ciaòòò simansi
Cari amici, alcuni impegni professionali, di natura solidale, non mi consentono di commentare con continuità, le vostre immagini. Ringrazio coloro che, passando, lasceranno traccia.
Cordialmente simansi :-))
Ricordo al team e ai discenti che la strada del commento via e-mail, è sempre aperta, così da poter consentire anche esplicazioni riservate.
Nelle mie immagini, in molte circostanze, sono presenti persone riconoscibili. Se non ti è gradito, contattami e la rimuoverò.
Si prega di non utilizzare le mie immagini su siti web, blog o altri mezzi senza il mio permesso!
Please don't use my images on websites, blogs or other media without my permission!
Por favor, no use mis imágenes en los sitios web, blogs u otros medios de comunicación sin mi permiso!
SI CONSIGLIA LA VISIONE GRANDE E SU SFONDO NERO
"L’abitudine è la più infame delle malattie perché ci fa accettare qualsiasi disgrazia, qualsiasi dolore, qualsiasi morte. Per abitudine si vive accanto a persone odiose, si impara a portar le catene, a subir ingiustizie, a soffrire, ci si rassegna al dolore, alla solitudine, a tutto.
L’abitudine è il più spietato dei veleni perché entra in noi lentamente, silenziosamente, cresce a poco a poco nutrendosi della nostra inconsapevolezza e quando scopriamo di averla addosso ogni fibra di noi s’è adeguata, ogni gesto s’è condizionato, non esiste più medicina che possa guarirci."
Oriana Fallaci
...Ma i moralisti han chiuso i bar e le morali han chiuso i vostri cuori
e spento i vostri ardori: è bello ritornar "normalità",
è facile tornare con le tante stanche pecore bianche!
Scusate, non mi lego a questa schiera: morrò pecora nera!
Saranno cose già sentite
o scritte sopra un metro un po' stantìo, ma intanto questo è mio
e poi, voi queste cose non le dite,
poi certo per chi non è abituato pensare è sconsigliato,
poi è bene essere un poco diffidente per chi è un po' differente...
www.youtube.com/watch?v=6B4qMOznohw
Francesco Guccini - Canzone di notte n.2
www.youtube.com/watch?v=iuYiJXw51hM
Dario Fo - doppiaggio spot Apple "Think Different"
en los próximos días mis ocupaciones serán:
mirar el horizonte,
remojar las patitas,
andar en chanclas,
leer a vontade,
discutir sobre la dialéctica del cangrejo,
dormir con el sonido de las olas de un océano ruidoso y encantador,
comer buñuelos de algas con mucho yodo,
pasear por pueblitos de pescadores,
quizás matar algún mosquito… manadas de esos infames nos han invadido, por lo que no descarto ese malestar.
Sean felices, fecundos si quieren y cuídense mucho!
ils ont été chassés de la forêt profonde et s'étiolent au bord de la piste poussiéreuse.
les tronçonneuses hurlent et arrachent à vif une culture millénaire.
mais nous pourrons savourer nos barbecues sur des tables exotiques et respirer, tranquilles, portes et fenêtres (en bois exotique !) fermées au monde ...
TéLéRAMA :
La forêt du Congo à l'heure hache
L'APPEL DE LA FORÊT | Dans le bassin du Congo, l'une des dernières forêts primaires de la planète s'étend sur des millions d'hectares. Un sanctuaire pour la faune et la flore. Un monde intense avec sa ville, Pokola, ses bûcherons, ses Pygmées…
Le 06/08/2011 à 00h00
Nicolas Delesalle - Télérama n° 3212-3213
Appelons-le Sylvestre. Matricule n° 402. C'est un sapelli. Son bois rouge est très résistant. On ne le distingue pas encore. Il faut s'enfoncer sur une sente découpée à la machette dans un enchevêtrement de feuilles géantes et de branches grosses comme des troncs de chêne. On crapahute dans le nord du Congo, près de Pokola, dans l'une des concessions détenues par la Congolaise industrielle du bois (CIB) (concession forestière privée attribuée par l'Etat congolais, propriétaire du sol). Dans ces latitudes, l'été est gras, humide et perpétuel. Marcher sur cet humus, c'est fouler un sol surpeuplé. Ici, les insectes ont des muscles et pas de planning familial. Trois grandes forêts tropicales se partagent la planète. En Amazonie et en Indonésie, où elles sont croquées par pans entiers pour laisser place nette aux culs des vaches ou aux plantations de palmiers à huile. Et puis dans ce bassin du Congo, encore à peu près protégé. La moitié de ce qui existe sur cette Terre vit dans ces forêts essentielles aux équilibres climatiques. Ces puits de carbone emprisonnent 18 % de nos émissions de CO2. Une tonne de bois contient 500 kilos de carbone. Le bassin s'étend sur 162 millions d'hectares. Trois fois la France. Il traverse les frontières de six pays, qui tirent une partie de leurs richesses du commerce du bois.
Le mukulungu, viagra naturel
Une nuée de papillons multicolores s'agglutine sur la terre rouge en bord de piste. Un entomologiste tomberait à la renverse. « Quelqu'un a pissé », explique Jérôme Castagné, yeux clairs, casque jaune, solide gaillard à l'accent du Sud-Ouest, responsable commercial à la CIB. Martin, Congolais et chef de l'opération, porte un casque orange. Il chasse les milliers de moutmouts qui lui tournent autour : des abeilles aussi minuscules que des moucherons, qui ne piquent pas mais qui butinent la sueur et le sébum pour en faire du miel. Martin ouvre le chemin et explique que Sylvestre a été repéré voilà un an lors d'une mission de prospection. Un pour cent des arbres du coin ont été inventoriés. Sylvestre a été choisi parce qu'il est beau. Son tronc est droit. Son diamètre de 1,50 mètre et sa taille de 40 mètres en font un spécimen intéressant.
Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes
et les problèmes de rein.
Martin est capable de reconnaître les 250 essences d'arbres qui s'épanouissent dans cette forêt primaire, même si la CIB ne s'intéresse qu'à une vingtaine d'entre elles. Là où le béotien voit un arbre, Martin voit un iroko, un mukulungu, un wengué ou un ébénier. « En tisane, l'écorce de mukulungu est un Viagra naturel, lâche Jérôme. Un Espagnol qui a voulu essayer est resté sur la béquille pendant deux jours. » Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes et les problèmes de rein. Le mankala est un antibiotique, les femmes s'en servent pour leur toilette intime. Ici, un azobé : les Hollandais en font des écluses. Là, un padouk, qu'on transforme en parquets carminés. Sa sciure sert aussi à nourrir les bêtes. Elle fait rougir la viande. Ici, un moabi. Exploitation interdite. Les éléphants raffolent de ses fruits. Dans leur ventre, les graines accélèrent leur germination, et quand elles retombent dans les fèces, elles sont prêtes à l'éclosion. La faune est indispensable à la forêt car elle dissémine les graines qu'elle dévore et défèque. Une forêt vide est condamnée. Les forestiers suivent un chemin marqué à coups de peinture jaune. Si un arbre est marqué de blanc, pas touche, c'est un « arbre d'avenir », on le coupera plus tard. S'il est marqué d'une croix rose, c'est un arbre sacré pour les Pygmées.
Ivres morts
On les a rencontrés dans un village de terre battue, pas d'eau, pas d'électricité, de la misère et des volées de gamins rieurs. Ils habitent à la périphérie d'un village bantou. Les Pygmées, rois de la forêt, les seuls à oser s'y frotter la nuit, qui en connaissent tous les secrets et qui survivent pieds nus là où une paire de boots tombe en lambeaux en un mois... Ils avaient les yeux rouges. Ils étaient habillés de frusques dégueulasses. Ils étaient ivres morts. Les Pygmées travaillent pour les Bantous et sont payés en gnôle infâme, le gnolo-gnolo, mélange fermenté de maïs et de manioc qui vire à l'éthanol. Un esclavage silencieux. Ils sont souvent battus, parfois à mort. « Le Moyen Age, une violence inimaginable », racontait Jean-Dominique Bescond, responsable de l'aménagement à la CIB.
Considéré comme une injure,
le mot pygmée (“grand d'une coudée”) est interdit.
On dit “semi-nomades autochtones”.
En 2009, un enfant se fait frapper par un chauffeur bantou de la CIB. Révolte. Les Pygmées bloquent la piste. Veulent châtier le chauffeur. Il sera licencié. Il a fallu de longues négociations pour calmer la situation. C'est pareil partout. A tel point qu'en février 2011 l'Etat congolais a fait voter une loi leur garantissant des droits. Considéré comme une injure, le mot pygmée (« grand d'une coudée ») est interdit. On dit « semi-nomades autochtones ». Dans l'ivresse, ces Pygmées-là nous ont emmenés découvrir leur arbre sacré au bout d'un sentier, un « arbre à chenilles », qui leur apporte une dose de protéines importante. Interdiction de s'approcher sans être « initié ». En partant, les représentants de la CIB leur ont laissé de quoi s'acheter du vin de palme. Corruption morale, disent les sociologues. Seule manière de fonctionner ici, répondent les hommes de terrain. « Ils deviennent peu à peu des citoyens congolais, a expliqué Roger Monbandzo, responsable du programme social de la CIB. Ils participent à la gestion des forêts, ils sont dans nos équipes de prospection. Ils s'émancipent, les Bantous s'inquiètent, et peut-être qu'un jour il y aura une révolution. »
On avance vers Sylvestre dans la moiteur de la jungle. Les ouvriers se désaltèrent en coupant des lianes à eau. Un coup de machette et le liquide s'écoule du robinet végétal. On passe devant un tali n° 215, 86 centimètres de diamètre, bois dur, terrasse de piscine, ébénisterie. Il ne verra pas la nuit. Ici, un arbre à fourmis, Barteria fistulosa. Il vit en symbiose avec l'insecte. Les femmes pygmées adultères sont attachées à son tronc jusqu'au soir. Il faut dix jours de traitement pour les soigner. Le mâle ne risque rien. Au Congo, ils peuvent avoir quatre épouses. Tiens, un ébénier. Et un autre. On le croyait rarissime. « Des fabricants de guitares Gibson nous ont demandé si on pouvait prélever des pieds. Le ministère a dit oui, dit Jérôme Castagné. Mais celui-là est trop jeune. »
« On faisait n'importe quoi »
La CIB n'est pas une exploitation comme les autres. De 1969 au début des années 2000, elle abattait les arbres à la chaîne, sans penser à préserver son capital, sans demander aux Pygmées la position de leurs arbres sacrés. « On faisait n'importe quoi », raconte Camille Ngouabi, responsable du débardage, pour qui tout a changé quand la société s'est mise à suivre un plan d'aménagement drastique pour répondre aux normes édictées par le gouvernement congolais. Et surtout, quand elle a décroché son label FSC (Forest Stewardship Council), le plus exigeant en matière de certification (protection de la biodiversité, investissements sociaux).
“Greenpeace pense à la nature
sans penser à l'homme.
L'économie de la région dépend du bois.”
Jean-Dominique Bescond, de la CIB
Frappée par la crise, la CIB prélève dorénavant sa matière première parcimonieusement. Refile des GPS simplifiés aux Pygmées pour marquer leurs arbres. Pense déjà à vendre des crédits carbone aux pollueurs occidentaux (tu me donnes de l'argent et je coupe moins d'arbres). Le million d'hectares de la concession est divisé en zones exploitées un an, puis laissées en « jachère » trente ans. Deux arbres seulement sont coupés par hectare. « Peu importe », dit pourtant Greenpeace, qui menace de faire suspendre toute certification dans le bassin du Congo en quittant, par exemple, le FSC dont il est membre. Pour l'ONG, l'exploitation de la forêt tropicale ne peut pas être durable, et les forêts du Congo finiront en plantations de palme. Une partie de la concession de la CIB, particulièrement dégradée, va d'ailleurs servir à faire pousser des cacaoyers. La CIB vit-elle dans la chimère ? « Greenpeace pense à la nature sans penser à l'homme, répond Jean-Dominique Bescond. L'économie de la région dépend du bois. Les écosystèmes ne sont pas si touchés que ça, et 14 % de la forêt est mise sous cloche dans des parcs. »
La congolaise industrielle du bois a reçu un é
La congolaise industrielle du bois a reçu un écolabel pour sa gestion durable de la forêt. Photo : Nicolas Delesalle.
Pokola, où la CIB s'est établie, est devenu une ville de 12 000 habitants. On y trouve une scierie, une banque, des maisons en brique, le meilleur hôpital du pays, une discothèque, une boulangerie qui cuit 10 000 baguettes par jour dans des fours de l'armée française, une radio, une chaîne de télé, une bibliothèque, une école, un collège et 80 églises. Tout ça construit par la CIB. Cela a un coût : le bois produit ici coûte 30 % plus cher que celui des Chinois, qui exploitent sauvagement les forêts du sud du pays.
Soudain un coup de tonnerre. Un arbre, au loin, vient de s'effondrer. Aucun autre son dans la forêt. Pas d'éléphant. Pas de gorille. La faune se terre. Pour nourrir les habitants de Pokola, la CIB importe des zébus du Soudan, mais ces steaks sont plus chers que la viande de brousse. Sur les étals du marché de Pokola, on verra les seuls animaux du voyage : des singes saisis par le feu dans des positions d'épouvante, des bébés crocodiles attendant le couic final, des antilopes, une tortue. Braconnage.
Geysers de sciure
Voilà Sylvestre. Il nous toise. Il est né sous Napoléon Bonaparte. Il va tomber sous Petit Piment, le surnom de Nicolas Sarkozy au Congo. Le commis à l'abattage s'approche. Ngaboué. Alfred Ngaboué. Le Mozart de la tronçonneuse. Le meilleur abatteur de la zone. Tout le monde sue. Pas lui. Il charrie à bout de bras une tronçonneuse de vingt kilos. Il repère la branche la plus forte. Elle déterminera l'axe de la chute. D'autres forestiers préparent à la machette une piste de fuite, au cas où. Alfred enfile ses gants. Tout se joue en dix minutes dans la pétarade aiguë de la tronçonneuse. D'abord deux coups précis pour dessiner une mâchoire dans le tronc qui saigne de la sève rouge. L'entaille de direction. Et puis, tout autour, par tronçons précis, dans des geysers de sciure, Alfred arrache Sylvestre à sa vie. Le géant va tomber dans un bruit de Mobylette. « MOSSIKA ! » crie un ouvrier. « Garez vos fesses ! » La tronçonneuse se tait. L'arbre est immobile. « Il part là », chuchote Martin. On se croirait dans un service de réanimation. Stupéfiant pour qui n'a jamais abattu que de l'herbe avec une tondeuse. Et si Sylvestre tombait du mauvais côté ? Ça y est. Sylvestre part. Il s'effondre. Au ralenti. Comme un paquebot qui glisse le long de ses cales au début de sa carrière. Sylvestre finit la sienne dans un craquement sinistre. Ses feuilles tombent comme des lucioles longtemps après sa chute. La souche est poinçonnée. C'est le 3 627 e arbre abattu cette année dans la zone.
“Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine :
il y aurait des débouchés formidables.”
Martin, chef des opérations pour la CIB
On marche sur le tronc de Sylvestre. Au bout, les branches sont éclatées. Elles pourriront ici. « Le houppier, on ne l'exploite pas, ça me fait mal, s'énerve Martin. Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine : il y aurait des débouchés formidables. » L'abattage crée des clairières où poussent des tapis de feuilles qui empêcheront les graines ailées d'autres sapellis de tomber sur le sol. Il n'y aura pas d'autres Sylvestre ici avant longtemps. De toute façon, les plus gros ont déjà été coupés. Et dans trente ans, aucun sapelli de 1,50 mètre de diamètre ne se dressera ici. Il faudrait des siècles. L'Europe s'est débarrassée du loup, l'Amérique du bison, l'Afrique se construit sur les souches de ses sapellis géants.
Dans cinq jours, une équipe sciera les branches de Sylvestre pour le transformer en grume droite, présentable. Des bulldozers viendront créer un chemin pour l'extraire de la forêt. Une soixantaine de troncs sont sortis ainsi chaque jour. Un débardeur équipé de pneus grands comme un homme treuillera Sylvestre jusqu'à la piste. Il partira à Pokola. Sera séché, scié en planches, ou laissé à l'état de grume, puis transporté en dix jours jusqu'au port de Douala, au Cameroun. Il remontera l'océan Atlantique et, en Europe, il finira en fenêtre ou en porte.
Quello he più mi manca tu sai cos'è?
un vero nemico intrigante abbastanza purché non sia testimone muto
che abbia Il giusto rigore, la Dignità di un Soldato
e che regga Il Confronto e non fugga via disorientato.
Ne ho già visti soggetti aggirarsi qui, parlarmi alle spalle
dilettanti se vuoi, niente affatto eroi
né testa né palle
sarei Proprio felice Incontrarli sì
spazzatura del Mondo
che I Nemici Se mai me li scelgo Io
li salvo oppure li affondo
voglio Un Nemico Sincero, voglio Il più Infame che C'è
scoprire Che Siamo Entrambi difficili, Drastici, Inflessibili
Vuelan esquirlas de mentes inconscientes. Avidas por conocer lo que el pasado no les dio, deseosas por saber que intrincado recuerdo se perdio. Vuelan atadas por piedras de envidia y odio sin saber que tienen la llave que desehace todas las cadenas. Angeles caidos todos somos de voluntad libre y angustiada senda. Un dia todos nacimos con ojos para ver cuales eran nuestros propios errores fijandonos en gigantes omnipotentes, padres y madres, incompletos, nada perfectos con vicios y errores. De ellos en tierna etapa aprendimos de la lujuria, la gula, la avaricia, la pereza, la ira, la envidia y la sobervia. Pecados del alma todos ellos, a unos nos condujeron a la bendita hipocresia a otros a la locura. Locura infame e incomprendida por vivir en un tiempo de locuras cada vez mayores.
(por obtenir más fotografías y informaciones hace falta activar el enlace al otro extremo de la página!)
Catedral de Fulda, Dom St. Salvator
Portal delantero
Datos Básicos
Denominación Católica Romana
Ubicación Fulda, Alemania
Diócesis de Fulda
Fiesta patronal de San Salvador
Historia de la Arquitectura
Client Adalberto de Schleifras
Arquitecto Johann Dientzenhofer
Construcción el 23 abril de 1704 -1712
Especificaciones
Inauguración el 15 de agosto de 1712, de estilo barroco
Edificio tipo basílica
Función y título
Iglesia de la catedral de la diócesis de Fulda (desde 1752)
Iglesia parroquial de la parroquia de la catedral de Fulda
Iglesia de la abadía del monasterio de Fulda (hasta 1802)
Iglesia del Santo Sepulcro de San Bonifacio
♁ 50 ° 33 '15 "N , 9 ° 40 '18" coordenadas: 50 ° 33 '15 "N , 9 ° 40 ' 18 " E | |
Plaza de la Catedral con la Catedral y la Iglesia de San Miguel
La cathedral máxima vista desde la torre del palacio de la ciudad
La cathedral de San Salvador de Fulda (en lengua vernácula: Duomo máximo de Fulda) es la antigua iglesia de la abadía del monasterio de Fulda y la tumba de San Bonifacio. Desde 1752, el duomo es iglesia catedral de la diócesis de Fulda. Representa el centro de la zona barroca de Fulda y es también el símbolo de la ciudad de Fulda.
Historia
Vista al monasterio (1655). En el centro es visible la Basílica Ratgar, la iglesia predecesor de la catedral.
Los fundamentos financieros por la construcción del duomo nuevo - entonces todavía iglesia de monasterio - así como el nuevo palacio abacial fueron creados por la frugalidad infame del anterior príncipe-abad Placidus von Droste. Los planes de la catedral fueron en 1700 de uno de los más importantes arquitectos alemán del barroco, Johann Dientzenhofer (1633-1726), despues de un viaje des estudios a Roma por el Papa recomendado como constructor, en nombre del principe-abad Adalbert von Schleifras elaborados. La Catedral de Fulda con la consciente inspiración de su sistema interno a la Basílica de San Pedro es un testamento artístico del viaje de estudios de Dientzenhofer. El edificio anterior, la Ratgar-Basílica, una vez la basílica más grande al norte de los Alpes, fue en favor de la nueva catedral destruido, antes de que el 23 de abril de 1704 se inició la construcción en el estilo barroco actual. En esta parte se utilizaron las bases de Ratgarbasilika. 1707 se completó la cáscara, 1708 esta fue cubrida y hasta 1712 diseñado el interior. El 15 de agosto de 1712 la catedral fue consagrada. En la de Príncipe-abad Adalbert von Schleifras en la fachada fijada placa de consagración sólo Cristo Salvador es indicado como título de la Iglesia. El edificio barroco sirvió como iglesia de abadía de los benedictinos y como iglesia de tumba de San Bonifacio y fue no hasta 1752 elevada en la categoría de catedral.
Con motivo el 1150 aniversario de la muerte de San Bonifacio tuvo lugar el 4 de Junio de 1905 un espectáculo de fuegos artificiales un petardo probablemente poniendo nidos de grajillas en la torre del duomo en llamas. Este luego quemó completamente. Aquí las dos campanas Osanna y Bonifacio fueron destruidos. Otras secciones de la catedral no se vieran afectadas.
Después de los daños de la guerra aérea durante la Segunda Guerra Mundial, la restauración se completó en 1954. El Papa Juan Pablo II visitó el 17 y el 18 de novembre de 1980 Fulda. Más de 100,000 creyentes estuvieron fluyendo a la plaza del duomo para recibirle allí emocionados.
A partir del 1 agosto al 3 octubre de 2012 el Museo Vonderau en Fulda mostraba la exposicion 300 años Catedral de Fulda. La publicación mencionada baja la literatura de Gregor K. Stasch ve a sí mismo como un volumen complementario a la exposición.
Arquitectura
La planta de la catedral de Fulda tiene la forma de una basílica pilar cruciforme de tres naves con un transepto el norte y el sur. En el medio hay un cruce con la alta cúpula de 39 m. La nave de 99 m de largo está orientada hacia el este, conectados a el están dos torres de 65 metros de alto de la fachada oeste del coro y dos capillas de cúpula externos (Andreas Capilla y Capilla de San Juan). Tras el crucero con una cúpula, la nave continúa con el altar mayor, el coro alto situado detrás y la cripta subyacente de Bonifacio. Las naves laterales son paralelas a la nave hasta la altura de la capilla de la Virgen (derecha) y la Sacristía (izquierda). La planta de este modo se ha ampliado a doble cruz. Los edificios de la capilla y la sacristía Señora tienen frontera con el antiguo edificio del convento.
Exterior
Torre de la campana
La fachada está flanqueada de dos altas torres de 65 metros estándo muy juntas. Sus cuatro proyectiles están claramente separados por cornisas perfiladas. Con un tamaño mayor al natural esculturas de Andreas Balthasar Weber muestran a la derecha Sturmius como abad con mitra, bácula de abad y el libro, a la izquierda Bonifacio como obispo con báculo de pastor y una Escritura atravesada de una daga. En la tercera planta hay una esfera con cobre y chapado en oro para un reloj mecánico y un reloj de sol. La torre consta de una cúpula de cola, una vez retrocedada, un linterna abierta y otra cúpula de cola con una linterna más pequeña, aguja en pico, cabeza de piña y la torre de cruz.
Portal principal
Cuatro columnas de tres cuartas masivas con semi-pilastras de acompañamiento flanquean la entrada principal. Ellas soportan el arquitrabe, el friso con triglifos y el fuerte cornisa. Sobre el arquitrabe con arco rebajado se sientan dos grandes ángeles sosteniendo el escudo de armas del príncipe - abad Adalbert von Schleifras. El escudo de armas, diseñado por Balthasar Esterbauer, se compone de dos campos con Fulda cruz de convento, en los otros dos campos son una hacha y un gancho hervidor de agua. La piedra cresta justo encima de la puerta lleva una inscripción de edificio del dueño Adalberto de Schleifras.
La puerta del porche está decorado con pilastras corintias y marco así como herrajes de hierro forjado.
La planta superior de la fachada se articula con enormes columnas. A grandes ventanas de arco decorado con columnas, adornos en el arco, arco de cortina y jarrones. La ventana está rodeada de esculturas de piedra arenisca que muestran los patrones de la ciudad de Fulda Simplizius y Faustino como de caballero. Sus escudos se muestran los tres lirios, el símbolo de los hermanos y de la Cruz, el emblema del Príncipe-Obispado. Ambas formas del escudo de armas de Fulda.
La fachada central se completa con un frontón triangular adornado de jarrónes concluido con una ventana redonda. En la parte superior del hastial es una figura de la bendición de Cristo (latín salvator Redentor).
Obeliscos
Al lado de las dos capillas abovedadas de la catedral se encuentran a la izquierda así como a la derecho en cada caso un alto obelisco de piedra arenisca de aproximadamente 11 metros. Además de la importancia ornamentalista estos tienen la función de ampliar la fachada de la catedral visualmente. En la placa de cierre se sienta una base con cuatro leones saltando. Sobre las figuars son el escudo de armas del propietario, así como varias inscripciones.
Interiores
La vista en el interior hacia el altar
El interior blanqueado se basa en elementos de la Basílica de San Pedro en Roma y la basílica de Letrán. El magnífico interior muestra la influencia del barroco romano y, según Georg Dehio "lo mejor de la era atribuible". El efecto espacial está determinada por el contraste entre el blanco de las superficies de pared y el estuco por un lado y el acorde de color de negro y de oro de los elementos arquitectónicos y el equipamiento a otro. Giovanni Battista Artari, un yesero, ornamento pintor y escultor creó el estuco del interior, así como las figuras a tamaño sobrenatural de la vida de los apóstoles de estuco. Las figuras de los apóstoles están representadas según una palabra de St. Paul. Así que los misioneros están de pie como "pilares" (Gal 2:09 GNB) o en los soportes de la cruz y de la catedral de tres naves.
The Golden Wheel (la rueda de oro)
Uno de los mayores objetos de interés en la vieja Ratgar-Basílica y más tarde la iglesia barroca fue la llamada "Golden Wheel", un carillón medieval, los fieles más de 370 años con su "resonancia de las esferas" encantando cuando sus hermosas campanas sonaron al sonido del órgano y el canto popular. Es cierto que la rueda de oro se hizo en el reinado del abad Juan I de Merleau en 1415. En un disco circular estuvieron situados 14 rayos de alrededor de 2,5 m de longitud. Sobre un eje corrieron dos cuerdas sin fin que le permitieron activarse en un movimiento rotativo, por lo que el total de 350 campanas y cascabeles en la rotación de esta estrella "en voz alta y fuerte" pero agradable y majestuoso sonaron.
Durante la posterior instalación en la catedral barroca de 1712 se fijaron sólo 127 campanas. El peso de la rueda se ha especificado con diez quintales. Al dar vuelta al observador se ofreció un gran espectáculo: remates góticos y ornamenos vesicas pisci brillaban de oro. Su lugar tenía la rueda en la nave del este de la cúpula.
En 1781 en el servicio divino de Pentecostés desgarró una cuerda y la rueda pesada cayó a la llegada del príncipe-obispo Heinrich von Bibra VIII al suelo. Hubo muertos y heridos.
Cuando la rueda de oro fue durante dos años en un Hofscheune (granero de la Corte), las campanas desaparecieron sin dejar rastro antes de que se hubiese decidido si la debe colgar de nuevo. El Hofschmied (herrero de la Corte) había desmontado la rueda y utilizado para fines profanos.
Cúpula
Vista de la cúpula
Vista exterior de la cúpula
Johann Dientzenhofer se había inspirado a su diseño de la bóveda para la catedral de Fulda de la Iglesia del Gesù en Roma, que es la iglesia madre de la compañía fundada por Ignacio de Loyola en 1534, la Compañía de Jesús (Orden de los Jesuitas). La cúpula de la catedral de Fulda debe ser como en la Iglesia del Gesù al centro óptico del edificio. En las enjutas de los pilares de la bóveda ahora pueden ser vistos los frescos bien conservados de Luca Antonio Columba. Los frescos pintados de Columba representan los cuatro evangelistas. En los nichos de la cúpula están de pie unas figuras a tamaño sobrenatural de Giovanni Battista Artari: directamente en frente del altar mayor empezando por el Arcángel Miguel, que se muestra con la balanza y la espada, el diablo a sus pies. J. Schwarz escribió en las "hojas de haya en 1849" en un poema de la historia de esta estatua:
El maestro, que hizo estallar la bóveda,
y en la alta cúpula de la catedral,
por la fuerza la piedra angular apretó ,
aparecido un fantasma aterrador.
Dijo: "Por toda la eternidad,
mi hombre audaz! Insultada te quedas,
Voy a prepararme para ti vergüenza,
si usted no escribe debajo de este".
Un pacto era, de la vida y la muerte
si el mal del templo retumba:
Una pequeña alma se había entregado a él,
tampoco el bulto blando!
Pero sin preocuparse con el ruido
El Maestro le quita el soporte;
El infierno se puede escuchar la burla
En Dios consagrada lugar santo.
Y en las oraciones piadosas de los Maestros
El último resto sostiene:
Está conmigo todos los buenos espíritus,
Oh Señor, que has creado todo el mundo!
Así la oración se pone de rodillas
el último apoyo en la mano.
Dios bendijo a la dificultad Maestro
la cúpula se fijó curvatura.
Y tristemente por el orificio central
El uno ya ver ahora en la catedral,
lo que fue testificado condujo por unanimidad, el fantasma celoso.
Dios siempre mantendrá este edificio
Con su cúpula maravillosa,
porque faltan las cifras infernales
porque el diablo trabajó.
A la izquierda, Arcángel Gabriel con un tallo de lirio, a la derecha, Arcángel Rafael con incensario y atrás un ángel de la guarda con un niño quien es mostrado el camino al cielo. En la linterna de cúpula es finalmente una figura de estuco que representa al Espíritu Santo como una paloma en la aureola.
... sono passata da quasi 20000 foto a una.
I traumi donati da 'sta piattaforma infame dopo che per anni l'ho anche foraggiata col mio denaro XD
Nei prossimi giorni caricherò un po' di foto, ma conto di rimanere sempre ben sotto il limite e sfruttare soprattutto Instagram per il futuro.
Quelle di Land, invece, le troverete splittate per ora in due account (qui e qui), oppure, per comodità, seguiteci sul sito o su Facebook!
en una escena de Mi tío, la película de Jacques Tati, monsieur Hulot tropieza con un ladrillo al atravesar un solar olvidado
le vemos detenerse, tomar el ladrillo y volver a colocarlo en su sitio, antes de alejarse
en las últimas páginas de El cuento de nunca acabar, Carmen Martín Gaite nos cuenta una tarde de paseo con su hija, que es aún una niña; pasean cerca del agua y la niña ve un sapo sobre una piedra; y se queda inusualmente silenciosa
ya en casa, y cuando ambas están acostadas, la niña despierta a la madre para decirle: "qué raro lo del sapito, ¿verdad? ¡cómo nos miraba!"
un ladrillo y un sapo, ¿qué tienen que ver con nosotros, los hombres? hemos construido sobre el mundo natural un mundo de representaciones que nos permite intercambiar deseos, promesas y proyectos con los demás; así define Savater la ética: "el reconocimiento de lo humano por lo humano y el deber íntimo que nos impone"
sin embargo, ni el personaje de Tati ni la niña del recuerdo de Martín Gaite dejan de ser humanos al ocuparse de un ladrillo o un sapo
la poesía, deudora del mundo del mito, habla de la relación con nuestros semejantes pero también con lo que es distinto a nosotros
tiene que ver con ese saber tratar adecuadamente con lo otro al que los griegos llamaron piedad: "cuando hablamos de piedad", escribe María Zambrano, "siempre nos referimos al trato con algo o alguien que no está en nuestro mismo plano vital; un dios, un animal, una planta, un ser humano enfermo o monstruoso, algo invisible o innominado, algo que es y no es; es decir, una realidad perteneciente a otra región o plano del ser en que estamos los seres humanos, o una realidad que linda o está más allá de los linderos del ser"
James Joyce llamó epifanías a estos instantes de comunicación profunda con lo real
y tanto la escena del ladrillo como la del pequeño sapo nos aportan instantes así
tras la belleza del toreo está el horror: un animal asustado que sufre
somos humanos: no podemos evitar ponernos en el lugar de los otros
incluso de los animales
Claudio Eliano nació en el siglo II de nuestra era
es famoso por su obra Sobre la naturaleza de los animales, una curiosa colección, en 17 libros, de breves y sorprendentes historias seleccionadas para proporcionar lecciones morales
las más hermosas son las que narran los amores entre las muchachas y los animales
Eliano nos habla de una grajilla que en Soles de Sicilia cayó extenuada a los pies de una joven, tras volar sin descanso a su alrededor; de la citarista Glaucis, que fue amada, según las versiones, por un cordero, un perro o un ganso; o la de aquel elefante que en Alejandría llegó a competir con Aristófanes de Bigas por los favores de una mujer que era tejedora de guirnaldas
en un cuento de Isaac Bashevis Singer, un ciervo anuncia al llegar a una casa que su dueña concebirá un niño en esos días, y en otro un pequeño cerdo regresa después de muerto para consolar a su amiga
y Cervantes nos conmueve cuando narra en El Quijote cómo el rucio de Sancho se acerca a Rocinante y apoya su hocico sobre su lomo para buscar su calor
uno de los deseos que de una forma más constante e íntima han acompañado al hombre desde el origen de los tiempos es el deseo de comunicarse con los miembros de las otras especies
a él se debe que bestias y animales hablen en los cuentos de hadas y que sus protagonistas humanos comprendan mágicamente su lenguaje
Tolkien afirma que desde muy antiguo se tiene una viva conciencia de la ruptura de esa comunicación; pero también la convicción de que fue traumática
los animales son como reinos con los que el hombre ha roto sus relaciones y que con los que, en el mejor de los casos, mantiene un difícil e inestable armisticio
el mundo es un inmenso matadero; miles de animales se amontonan en granjas y piscifactorías, en condiciones infames, solo esperando su muerte
Singer reprochaba a su dios que hubiera creado un mundo en que las criaturas necesitaran matarse unas a otras para vivir
y Canetti, dolorido por esta misma evidencia, dijo que deberíamos comer llorando
en una obra de Tennesse Williams alguien reprocha a la protagonista, una de esas mujeres frágiles y maravillosamente disparatadas que pueblan el mundo del escritor sureño, que su corazón no sea recto
"recta puede ser una línea o una calle -le contesta ella-. pero el corazón del hombre nunca es recto"
en los cuentos hay ogros, y si están ahí no es solo para asustar a los niños, sino para hablar de lo que también inevitablemente somos, aunque no nos guste: de esa naturaleza devoradora que nos define
los cuentos son el verdadero realismo, dijo Chesterton
en ellos no solo hay criaturas aladas y dulces, incapaces de hacer daño a nadie, sino también ogros y sacamantecas
la vida del hombre es esa deriva interminable, esa proliferación de identidades;
saber aceptar las contradicciones
y la caza y el toreo son pura contradicción, pues tanto el buen cazador como el buen torero no se acercan a los animales para hacerles daño, aunque finalmente se lo hagan, sino para entrar en contacto a través de ellos con las fuerzas libres del mundo
pocos han escrito páginas más hermosas sobre los animales que Isak Dinesen y, en nuestro país, que Miguel Delibes; y sin embargo, ambos eran unos contumaces cazadores
los toros mueren en las plazas, pero sería injusto olvidar que pocos los aman y respetan tanto como los toreros
en un mundo en que los animales apenas cuentan para otra cosa que para animar nuestras excursiones dominicales o nuestras citas gastronómicas, las plazas de toros son de los pocos lugares donde no se les cosifica y se les respeta y ama por su belleza y su fuerza; pero esto no quiere decir que debamos justificar cómo se les trata en ellas; tras la belleza del toreo está el horror, y sería absurdo negar que tras una limpia verónica no hay un animal asustado que sufre y quiere escapar como sea del lugar infernal al que se le ha conducido
¿Y qué arte puede ser ese que en vez de salvar destruye lo que ama?
Fernando Savater, en su artículo La barbarie compasiva, critica con razón a los que no distinguen entre los animales y los hombres:
"sin duda -escribe-, biológicamente somos animales, no vegetales; pero desde luego ni simple ni gozosamente; por culpa de ello existen las novelas... y la ética"
y es verdad, pero el problema reside justo en eso, en que somos noveleros
es decir, que no podemos evitar ponernos en lugar de los otros y hacernos la ilusión de mirar por sus ojos; mirar por los ojos de un niño, de un anciano, de una muchacha; pero también por los ojos de un toro, de un perro, de una hormiga
William Faulkner, en páginas inolvidables, nos narra la huida de un muchacho subnormal con una vaca; y el cuento más hermoso de Clarín, Adiós,Cordera, tiene por protagonista a una vaca a la que dos niños acuden a la estación a despedir porque sus padres, que son pobres, la envían al matadero
la vaca del cuento de Clarín no protesta cuando la arrancan de sus prados, como tampoco lo hacen los toros bravos que llevan a las plazas ¿cómo podrían hacerlo si no pueden hablar? pero que no puedan hablar no quiere decir que no seamos responsables de lo que les pasa; el silencio de los animales guarda historias que misteriosamente nos están destinadas
no escucharlas es un acto de impiedad hacia esa vida que compartimos con las otras criaturas del mundo
Gustavo Martín Garzo es escritor
Ces deux communards fuient les derniers combats au Père Lachaise. Traversent le quartier des Buttes Chaumont et ses carrières, là où les versaillais vont jeter des milliers d'âmes blanquistes aux oubliettes. C'est un soir de mai 1871. L'épisode final de la Commune de Paris, où celle-ci est écrasée et ses membres exécutés en masse. Danke Monsieur Thiers d'avoir orchestré cette infâme moisissure.
Aujourd'hui encore, un cri nous vient d'en dessous. Il a la couleur cendre et corbeau. Verse au ravin sa solennelle poésie. L'oubli, parfois, rallume le flambeau du bec de gaz et rappelle au passant, pressé de vaquer à ses RTT, qu'ici s'est éteint l'espoir d'un monde plus fraternel.
Blog-Trotter
La suite par là :
blog-trotter.hautetfort.com/archive/2007/03/23/fin-de-sem...
www.youtube.com/watch?v=44JaoTp5nlU
ROMA CAPOCCIA - (A. Venditti)
Quanto sei bella Roma quand'e' sera
quando la luna se specchia
dentro ar fontanone
e le coppiette se ne vanno via,
quanto sei bella Roma quando piove.
Quanto sei grande Roma quand'e' er tramonto
quando l'arancia rosseggia
ancora sui sette colli
e le finestre so' tanti occhi,
che te sembrano dì: quanto sei bella.
Oggi me sembra che
er tempo se sia fermato qui,
vedo la maestà der Colosseo
vedo la santità der cupolone,
e so' piu' vivo e so' più bbono
no nun te lasso mai
Roma capoccia der mondo infame,
na carrozzella va co du stranieri
un robivecchi te chiede un po'de stracci
li passeracci so'usignoli;
io ce so'nato Roma,
io t'ho scoperta stamattina.
La fin d’un banquet, encore plus de couronnement est toujours sinistre, avait prévenu Bartoloméo. Et Jakob le vérifiait en quittant le château des Monts Chauves, dans un carrosse noir, tendu de peaux de chauves-souris. Le gobelin qui lui servait de cocher, passablement saoul, l’avait grassement félicité pour la fête alors qu’il en avait loupé les trois quarts, son litre de mauvais alcool attaché à la ceinture. Et voyant les premières brumes du jour paraître et le ciel s’éclaircir, il avait fouetté le dragon attelé à la voiture pour qu’il dépose plus vite le nouveau roi à son manoir. L’animal fantastique s’était envolé, décrivant une ondulation digne de murènes célestes avant de descendre en piqué vers la plaine et la route caillouteuse qui menait à la demeure du monarque.
Lorsque la voiture royale était arrivée au pont qui enjambait la rivière, Jakob avait fait stopper le véhicule.
Chahuté autant par la nuit qu’il venait de passer, que par tout ce qui lui était arrivé, ainsi que par la violence des coups qu’il avait reçus et donnés, il avait le coeur au bord des lèvres, et l’envie d’un peu d’air frais. Alors qu’il ouvrait la porte du carrosse, le cocher s’écria :
- Faites attention Majesté, il ne faudrait pas risquer votre vie en prenant le premier soleil du matin.
Jakob ne répondit qu’en haussant les épaules. Le froid de l’aube était piquant mais revigorant. Il le désintoxiquait de l’ambiance maléfique enfumée et fortement alcoolisée de la nuit. Ulf avait beau avoir fait en sorte de ne faire servir aucun ragoût ni cocktail infâme, Jakob n’était pas parvenu à boire autre chose qu’un peu de sang frais, mélangé à du jus de tomate. Et il n’avait rien mangé. Une peur le hantait : celle de représailles de Lucifer et Tania, deux invités puissants qui avaient failli avoir raison à la fois de Bartoloméo son protecteur comme de sa personne. Et qui n’accepteraient pas leur défaite, il en était plus que certain. S’il pouvait impressionner les autres vampires dès lors qu’il sollicitait l’anneau de feu, il pouvait tout aussi bien se ridiculiser facilement, faute de connaître les us et coutumes du royaume des ténèbres. Un instant, il fixa l’horizon rougeoyant comme s’il voulait le défier puis il s’avança sur le pont. Le bruit chantant de l’eau, courant en dessous, avait quelque chose de calmant, quelque chose qui le reliait au coeur de lui-même, à la fois ombre et lumière. Il fit quelques pas, savourant l’air cru et humide, le vent qui s’engouffrait dans ses cheveux blonds. Puis, observant où il se trouvait, il fut pris au coeur d’une émotion incroyable, qui fit tomber toutes ses angoisses. Ce pont...il le connaissait bien en vérité. Il s’y était même promené avec Marie avant sa métamorphose vampirique. Et la rivière...c’était le lieu de leurs promesses nocturnes. Comment avait-il fait pour ne pas remarquer cela plus tôt...et il allait pouvoir y venir très souvent puisque son manoir se trouvait à proximité...peut-être même y attendre sa promise.
- Mais voudra-t-elle de moi? Dit-il à la rivière.
Il l’espérait de toute son âme, de tout son coeur. Sinon à quoi bon être roi s’il avait perdu la foi.
Bartoloméo l’aiderait...il n’était pas rebuté par son aspect et il comprenait mieux que sous sa forme angélique, les milles et un paradoxes d’un vampire elfe-fée. Jakob contempla la bague factice et sentit sa chaleur rassurante comme pour apaiser ses tourments.
- Alors tu crois que Marie viendra un jour me retrouver ici ?
De nouveau cette douce chaleur, comme une certitude. Et il ne savait pas pourquoi ni comment, il entendit la voix d’Agnella sa mère, lui murmurer :
- La rivière répond toujours à la supplique du coeur. D’une façon ou d’une autre, elle te donnera sa réponse. Ecoute sa chanson, Jakob, elle t’enseignera les plus belles mélodies mais aussi la patience.
L’eau-mère savait cela mieux que personne...et elle le reliait à sa double condition. Maléfique et féerique. Un étrange statut que le jeune souverain devrait apprendre à apprivoiser sans commettre d’impair, sans se laisser berner par des illusions.
Pour se rassurer, Jakob chercha dans la poche de sa veste, le ruban rose que son double féerique lui avait offert...Un moyen de se connecter à Marie, à leur amour profond. Il embrassa le ruban, ferma les yeux et brusquement fut transporté dans une chambre splendide et inconnue.
- Où suis-je ?murmura-t-il. Marie ? Tu es là ? Je sens ta présence mais je ne te vois pas…
- C’est normal, ricana une drôle de voix derrière lui, ce n’est pas l’heure !
Et aussitôt, le perroquet de la tapisserie se posa sur son épaule.
- Aaaaahhhh...les fiancés de l’anneau de feu, toujours aussi impatients…Jakob, je sais que tu veux voir ton épouse, mais cette fois-ci, c’est son tour de te voir...Viens, prends place sur le lit, pense très fort à Marie et quand tu seras prêt, ouvre les yeux.
-Mais ???
- Il n’y a pas de mais qui tienne. Fais ce que je te dis, détends-toi et tout ira bien !
- Je ne comprends pas où je suis.
- Vraiment ?
- Je suis sur le pont, au bord de la rivière qui coule en bas du manoir où je vis…
- La partie vampirique de toi est là-bas. Mais la partie féerique est là où tu dois être. Et tu viens de t’y connecter en même temps que tu pensais à ta fiancée.
- J’ai fait ça, moi ?
- Oui, toi ! Attends deux secondes, tu es bien le prince Jakob de la Vallée Heureuse, uni par l’anneau de feu à Marie Smiroff de Kalamine.
- Oui, mais…
- Pas de mais, tu es bien celui qui doit être ici.
Jakob fronça les sourcils et se tourna vers le perroquet.
- Et tu es qui dans cette histoire ?
- Un guide de sagesse. Celui de Marie mais aussi le tien. L’avantage que tu as sur elle, c’est que la langue des oiseaux t’est familière. Je n’aurai donc pas à t’enseigner ses rudiments. Comprends-tu ce qui se passe et où tu es ? Prends le temps d’observer cette chambre et de réfléchir pourquoi en pensant à Marie, cette dernière apparaît.
Le jeune homme rougit.
- Je...j’étais près de l’eau, là où nous nous sommes promis de nous retrouver ; et je suis maintenant dans la chambre nuptiale où je veux...m’unir à Marie. Là où tous les éléments sont unis : l’eau, la terre, l’air et le feu.
- Parfait ! En tant que porteur de l’anneau, c’est toi qui apporte le feu. En tant qu’elfe fée musicien, tu apportes aussi la chanson de l’eau...Deux contraires que tu viens de réunir. L’eau où vous avez fait vos vœux te permet d’accéder à la chambre nuptiale, c’est à dire le feu, la réalisation de l’union.
- Mais le feu peut détruire…
- L’eau aussi...autant que chacun de ces deux éléments peut purifier, nettoyer, rapprocher ce qui était séparé. Il est naturel que l’eau appelle le feu et que le feu appelle l’eau. Les deux éléments marchent ensemble et sont une question de dosage : trop d’eau noie le feu, trop de feu déshydrate et brûle tout sur son passage. A toi de trouver le juste équilibre. Comme la terre et l’air dont dispose Marie. Vos deux magies se complètent. Apprenez donc à vous en servir.
- Mais comment ?
- Le vampire en toi saura t’instruire pour ce qui te concerne. Il a des appétits qui te conduiront à faire usage tant de la magie du feu que de celle de l’eau. Il t’obligera à trouver le moyen de concilier ces deux éléments et les convoquer, non par le désir de puissance et de pouvoir mais pour harmoniser ton intériorité. Ce qui est un préalable indispensable à l’union telle que tu la désires.
- Et Marie ?
- Je suis en train de faire son éducation céleste et alchimique.
Jakob sursauta et se tourna vers le perroquet d’un air à la fois intrigué et soupçonneux. Ce qui fit rire l’oiseau, ravi de provoquer le jeune homme.
- Non, ne t’inquiète pas ! Et ne commence pas à imaginer ton épouse entre les mains d’un amant. Rien de tel dans mon enseignement. Mon rôle se borne à l’amener progressivement dans cette chambre. Et à l’aider à surmonter sa peur de l’intimité.
- Elle a peur de s’unir à moi ?
- Marie a peur de ne pas être assez à la hauteur pour toi. Pas assez jolie, pas assez mondaine, pas assez intéressante. Elle a peur de se donner complètement à toi parce qu’elle a peur ensuite d’être rejetée, abandonnée, moquée par tes proches, par toi. Surtout depuis que tu es devenu vampire et roi des ombres...Réalise le saut dans le vide qu’elle fait en t’aimant, Jakob. Elle est humaine, aime un être à la fois féerique et maléfique et qui réunit en lui les deux natures opposées. Un être qui évolue dans un monde aux antipodes du sien. Si toi, grâce à ton père, à ta nature elfique et maléfique, tu n’as pas peur de te confronter au monde humain et d’y assumer ta double magie, Marie en dehors d’Erminie et d’Amédée, ne connaît guère le monde féerique et encore moins celui qui relève des ombres et des maléfices. Urgande, Angelo et ton père ont contribué à l’initier un peu à quelques mystères, Oswald aussi d’une certaine façon, mais elle a maintenant besoin de connaître ses propres pouvoirs, ou plus exactement de renouer avec les pouvoirs qui ont été les siens dans une autre vie. C’est nécessaire pour qu’elle puisse oser se donner pleinement à toi sans avoir peur de le faire. Et crois bien que ce n’est surtout pas évident pour elle d’oser accepter cette part de magie en elle.
- Pour moi non plus, ce n’est pas facile...Et puis, comment puis-je l’aimer sans la dévorer maintenant que je suis vampire? A chaque fois que je la vois, j’ai peur de commettre l’irréparable tellement le désir que j’éprouve pour elle est puissant.
- Ne te pose pas la question avec Marie pour le moment, car votre union est demeurée chaste jusque là. Expérimente plutôt cette dualité en toi avec la voleuse d’âmes.
- Mais je ne veux pas être infidèle à Marie.
- Je sais...seulement, le vampire en toi a besoin de comprendre tes désirs dans leur globalité et ta partie féerique aussi. C’est aussi pour cela que tu es dans cette chambre. Si tu n’étais pas prêt à travailler sur ce chapitre charnel, tu ne serais pas ici, crois-moi.
- Mais je ne peux pas vivre ces élans avec une personne aussi horrible que cette Tania…Elle n’est pas mon épouse et ne le sera jamais.
- Tania n’est pas et ne sera jamais Marie mais elle possède un pouvoir hypnotique et maléfique suffisamment puissant pour révéler en toi des désirs dont tu ne mesurais pas l’intensité. Et elle n’est pas la seule à avoir éveillé tes appétits vampiriques. Oswald l’a fait aussi. Sois en conscient. Si tu es devenu vampire, c’est qu’une part de toi voulait connaître ce trouble maléfique et tortueux. Réalises-tu qu’Oswald voyait en toi non seulement un fils spirituel mais aussi un possible amant ? Et que c’est aussi cela qui a joué dans ta métamorphose, pas seulement le poison absorbé par Marie ?
Jakob rougit violemment.
- Je...j’avais perçu quelque chose de bizarre dans le comportement du sorcier avec moi, mais...peut-être pas dans les proportions que tu décris. Ca veut dire que je dois me confronter à ce désir inavoué d’Oswald pour moi et que Tania me ressert à sa façon ?
- C’est à peu près ça. C’est la part maléfique que tu dois explorer en toi. Oswald voulait te posséder complètement tout en étant fasciné et attiré violemment par Marie. Parce qu’elle représente la pureté et la magie dénuée de maléfices, l’amour qui lui a manqué. En te possédant, il la possédait elle aussi. Tania est dans la même recherche de possession totale qu’Oswald, puisqu’elle en veut à ton âme autant qu’à ton corps. Avec peut-être en plus, cette volonté de dévoration que tu éprouves aussi en sa présence. Pourquoi ? Qu’est-ce que tu t’interdis avec Marie que tu peux t’autoriser à manifester avec la voleuse d’âmes ? C’est à toi de le découvrir. Le feu et l’eau qui constituent la base de tes pouvoirs maléfiques et féeriques en plus de la musique, ne pourront être harmonisés et unis à la terre et à l’air de Marie que lorsque tu auras résolu cette énigme.
- Je dois explorer le feu de mon désir, n’est-ce pas ?
- Oui, et peut-être ses milles une facettes contradictoires. Pourquoi le désir amoureux et inavouable d’Oswald a trouvé en toi un écho jusqu’à te métamorphoser en vampire ? Pourquoi, même si Tania est un monstre sous un vernis séduisant, laisses-tu son désir te corrompre d’une certaine façon, alors que c’est Marie que tu souhaites avoir à tes côtés et avec qui tu veux vivre cette union complète ?
Jakob soupira, réfléchit un moment et puis les yeux dans le vague, il murmura :
- Tania excite ma volonté de puissance, mon ego. Par son charme vénéneux, sa façon de me vouloir...Oswald faisait de même...Et puis, maintenant que je suis maléfique moi aussi, je n’ai pas peur de vivre la dimension charnelle avec la voleuse d’âmes puisqu’elle n’aura pas de conséquence…
- En es-tu sûr ? Tu n’es qu’à demi maléfique. Tu peux perdre ton âme avec Tania.
- Mais je peux manger Marie si je me laisse dominer par mon feu pour elle.
- Alors tu préfères perdre ton âme.
- Non...oui, peut-être...pour préserver Marie de...Je l’aime trop pour la faire mourir.
Le perroquet contempla l’elfe-fée avec amusement.
- Cela veut dire que tu penses que Marie ne peut pas se défendre contre toi, du moment que vampire. J’ai le regret de te dire que ton épouse possède de quoi dompter comme alimenter ton feu. Si comme ton frère Manfred, elle sait charmer la terre pour y faire pousser des plantes merveilleuses et s’y cacher, elle sait aussi activer un vent sorcier capable de t’enflammer jusqu’à te consumer entièrement. Et c’est peut-être cela qui te fait si peur, Jakob...plus que d’être dévoré corps et âme par Tania, plus que la peur que le désir charnel que tu éprouves pour Marie t’amène à la tuer. Réfléchis à tout ça...Oswald devinait que Marie cachait une magie puissante qui lui tournait la tête, le coeur et les sens et tu le sais confusément aussi. C’est ce qui à la fois provoque ton désir d’elle et t’angoisse de le réaliser. Car c’est un pouvoir que tu ne possèdes pas et dont tu ne connais pas la puissance.
- Mais Marie ne le connaît pas non plus ce pouvoir…
- Pour l’instant, non. Elle n’a apprivoisé et reconnu que celui qui est lié à la terre. Et c’est jusque là ce qu’elle a travaillé en alchimie. Mais elle va la découvrir sous peu, cette magie particulière liée à l’air...Le vent sorcier ne se révèle que dans certaines circonstances. Et ce n’est pas toi qui le lui apprendras. De la même façon, ce n’est pas Marie qui t’apprendra à équilibrer l’eau et le feu de ton désir. Chacun de vous doit travailler ces harmonies seul.
Une fois que chacun aura compris son rôle et comment domestiquer ses propres pouvoirs, que chacun saura les utiliser à bon escient, Marie et toi serez prêts à vous unir ici.
Jakob soupira.
- Je la veux tellement cette union charnelle avec Marie, si tu savais...aaaaaaah si seulement ce moment était arrivé.
- Il viendra plus vite que tu ne le penses. Travaille et tu ne verras pas le temps passer. C’est en agissant que tu accélères cette réunion et cette fusion. En attendant, je te conseille de rentrer chez toi. Un cadeau t’y attend.
Le jeune homme fixa le perroquet avec étonnement.
- Un cadeau...de Marie ?
Le perroquet hocha la tête. Puis il s’envola, la chambre nuptiale disparut et Jakob se retrouva à nouveau sur le pont de la rivière. Le soleil commençait à lancer ses rayons, le brûlant autant sinon plus que le désir qu’il avait de son épouse. Le ruban rose battait au vent comme une bannière...Il était décidément temps de rentrer au manoir, même s’il aurait préféré attendre Marie ici. Le roi vampire glissa à nouveau le ruban dans la poche de sa veste et rejoignit son carrosse qui le déposa devant la porte qui s’ouvrit immédiatement pour le laisser entrer. Jakob se précipita dans l’escalier et grimpa quatre à quatre les marches jusqu’à sa chambre qu’il ouvrit avec émotion, comme s’il allait y rejoindre sa dulcinée.
Son regard se heurta à celui du portrait de Bartoloméo qui souriait dans son cadre. Jakob s’approcha du tableau et sourit en voyant la rivière représentée derrière le jeune homme ainsi que le manoir où il vivait. Il repensa à la fontaine où Anne et Bartoloméo s’étaient retrouvés. Elle ressemblait fortement à celle qui les avait unis, Marie et lui...alors...peut-être que Bartoloméo et lui-même n’était qu’une seule et même personne...Comme Marie et Anne probablement. Et comme leur couple avait pu s’unir à la fontaine sans pour autant être transformés en pierre, cela voulait dire que Jakob et Marie allaient pouvoir s’unir sans risquer la malédiction…Bouleversé par ces prises de conscience, Jakob se débarrassa de son manteau et se dirigea vers son lit pour mieux méditer à son aise. Le couronnement, le banquet, la lutte qu’il avait menée autant que sa discussion avec le perroquet l’avaient épuisé et il avait besoin de repos. Il allait s’allonger sur sa couche pour y dormir quelques heures, tout en faisant tourner l’anneau que son mentor lui avait donné, lorsque son regard fut attiré par une grenade qui brillait doucement sur l’oreiller voisin du sien.
- Le cadeau de Marie, murmura le vampire, avant d’avancer la main pour s’emparer du fruit rosé.
Il ferma les yeux et posa la grenade sur sa joue puis sur ses lèvres. Il l’embrassa avant de caresser son visage avec l’écorce fraîche et lisse.
- Au moins toi, je peux te manger sans crainte de tuer celle que j’aime, soupira le jeune homme.
De ses griffes, il entailla la peau du fruit qui dévoila une peau blanche et des perles roses et rouges brillantes et appétissantes. Jakob y planta ses crocs et croqua avec délice le fruit jusqu’à la dernière perle. Le jus avait coulé sur son menton comme le sang qu’il aimait boire. Mais il était plus doux et plus sucré. Son parfum était suave comme l’unique baiser qu’il avait donné à Marie pour la faire revenir de son évanouissement, avivant encore son désir d’elle. Alors il ferma les yeux et laissa la chanson de la grenade le pénétrer totalement, comme il avait tenté de le faire en la mangeant. La mélodie était douce et suave, mais aussi timide et résolue. Elle annonçait le vent dont Jakob ne présumait ni la force ni l’issue.
en gare de valence, une semaine après la fin des éléctions présidentielles. alors que le numéro date d'avant (14 avril - 20 avril). même si ce journal est (je crois) de gauche, il tire la sonnette d'alarme par rapport à ce petit nicolas...
un très bon ami à moi m'a envoyé l'article en .pdf, et je l'ai restitué, car c'est assez surprenant, même déroutant...
le texte est assez long, mais j'aimerais que tout les francophones prennent le temps de le lire!
(for non-french speaking people : i'm sorry, i can't translate all this text, maybe try google translator...)
Ce que les grands médias n’osent pas ou ne veulent pas dévoiler
le vrai sarkozy
Glaçant ! Il a dit glaçant.Mais s’il ne l’avait pas dit ? Car enfin, sept jours avant que François Bayrou ne laisse tomber ce glacial jugement, le généticien Axel Kahn avait déjà, dans Marianne, agité le grelot. Ainsi Nicolas Sarkozy, qui, déjà (ceci explique cela), voulait faire repérer chez les marmots de 2 ans les bourgeons de la délinquance, avait pu, dans Philosophie Magazine, déclarer que, selon lui, la pédophilie et le suicide des adolescents étaient d’origine génétique, qu’on était en quelque sorte biologiquement programmé pour la déviance ou l’autodestruction, que l’action éducative ou sociale n’y pouvait rien, le rachat ou la miséricorde divine non plus – retour terrifiant du concept eugéniste du gène du crime – sans que, pendant dix jours, aucun journal quotidien ou hebdomadaire, aucune radio ou télévision réagisse. Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, avant la riposte bayrouiste, notre confrère le Monde, que des dérapages de Le Pen qui allaient beaucoup moins loin faisaient immédiatement monter au créneau, n’avait même pas consacré 10 lignes réprobatrices à cette stupéfiante rémanence de l’idéologie socio-biologique de l’extrême droite païenne. Comme s’il était beaucoup plus dangereux de tacler le patron de l’UMP que de stigmatiser le leader du Front national.
Comme si Sarkozy faisait peur.
Or cette sortie intervenait après l’annonce de la création, en cas de victoire de la droite, d’un « ministère de l’intégration et de l’identité nationale », annonce qui avait littéralement sidéré, et pour cause, la presse allemande, et dont même l’extrême droite autrichienne de Jörg Haider avait tenu à dénoncer les « nauséeux relents ». Et, surtout, après la série de furieuses philippiques, telles qu’on n’en avait plus entendu depuis quarante ans, inimaginables dans quelque pays européen civilisé que ce soit, relents de propagande stalinienne des années 50 et de rhétorique fascisante
d’avant-guerre, qui revenaient à décrire les concurrents du leader UMP, qu’ils fussent centristes ou sociaux-démocrates, comme les candidats protégeant les délinquants, le vol et la fraude, donc du crime, les suppôts des voyous, les représentants du parti des malhonnêtes gens et de la dégénérescence morale, l’anti-France enfin, c’est-à-dire l’incarnation de la haute trahison. Or, cela n’avait nullement empêché que Jean-Louis Borloo, même malheureux comme les pierres, s’aplatissent ; que Simone Veil, fût-ce de la plus mauvaise grâce possible, assure la claque et, dans un premier temps au moins, que les médias, presque tous les grands médias, s’écrasent. Tant le personnage fait peur.
Ses Mots pour le dire
Pourquoi ? Parce que ses entreprises de séduction envoûtent. Parce qu’il dispose, partout, et surtout dans les médias, d’amis dans la place et très haut placés ? Ou parce qu’on redoute la brutalité de ses réactions ? La preuve par l’affaire Azouz Begag. La scène se passe en 2006 : le ministre délégué à l’Egalité des chances, interpellé à propos de quelques fortes saillies du ministre de l’Intérieur, s’excuse : « Je ne m’appelle pas Azouz Sarkozy. » En guise d’agression, on a connu plus destructeur ! Aussitôt, explosion de fureur de Sarkozy qui menace « de casser la gueule de l’insolent » et lui hurle, par saccades rageusement répétitives, qu’il est « un connard, un salaud, qu’il ne veut plus jamais le voir sur son chemin ». On imagine, un instant, Malek Boutih racontant, dans un livre, que Ségolène Royal lui a aboyé à la figure que François Hollande allait « lui casser la gueule » parce qu’il aurait osé murmurer : « Je ne m’appelle pas Malek Royal. » Aussitôt, invitation sur tous les médias à raconter l’histoire, comme l’ex-socialiste Eric Besson. Là, service minimum. C’est Sarkozy qui a obtenu, comme toujours, le temps de parole. Pour expliquer que ce n’était là qu’infâme menterie. D’ailleurs, a-t-il expliqué sur iTélé, il « croit n’avoir jamais rencontré Azouz Begag ». Surréaliste ! Depuis deux ans, ils font partie du même gouvernement. On imagine ce que signifierait le fait qu’effectivement, bien que siégeant sur les mêmes bancs et participant aux mêmes conseils, Sarkozy ait refusé de voir Begag ! Pour une fois, cependant, le démenti sarkozyen fait flop.Tout le monde sait, en effet, que les mots que rapporte Azouz Begag sont les siens et pas les pires ; que ces derniers jours, par exemple, il n’a cessé de traiter de « connards » ses propres conseillers et animateurs de campagne, accusés d’être responsables de la moindre difficulté de campagne. Un article qui le défrise dans Libération ? Il téléphone au propriétaire, qui est un ami : « Vous êtes un journal de merde ! Avec des journalistes de merde ! » Il refuse, contrairement à Royal et à Bayrou, pourtant très maltraité par Libé, de se rendre dans ce journal pour un entretien avec la rédaction : « Libé n’a qu’à se déplacer ! ». Il considère qu’il n’a pas été reçu à France 3 national avec les honneurs qui lui sont dus. A l’adresse de la direction il hurle : « Si je suis élu, je vous ferai tous virer ! »
Insultes…
C’est d’« enculés » que se font traiter les confrères d’une radio qui lui ont apparemment tapé sur les nerfs…qu’il a sensibles. Il soupçonne un journaliste d’être favorable à FrançoisBayrou. « Ils couchent ensemble », commente-t-il. Evoquant certains de ses adversaires, il prévient, carnassier :« Je vais tous les niquer. Les niquer ! » Plus macho,tu ouvres un harem. Parlant de Michèle Alliot-Marie, qu’il soupçonnait, à tort, d’avoir joué un rôle trouble dans l’affaire Clearstream, ne l’appelle-t-il pas « la salope » ? L’économiste et expert financier Patrick Artus critique certaines propositions du candidat UMP. Il reçoit aussitôt un mail de son chef de cabinet « On s’en souviendra ! » Même expérience rapportée par un industriel qui eut le malheur de déplaire : « On se retrouvera. On est pour moi ou contre moi ! » « Je n’ai jamais été confronté, raconte ce patron, à un entourage aussi agressif, aussi belliqueux. » Pourquoi le préfet Dubois, responsable des relations presse de la Préfecture de police, est-il débarqué du jour au lendemain : parce qu’il aurait ricané des ennuis conjugaux du ministre ! Une enquête télé avait été réalisée dans les Hauts-de-Seine. Elle montrait l’incroyable pesanteur des pressions (avec carotte et bâton, promesses et chantage) qui se sont exercées sur les élus UDF de ce « Sarkoland » pour qu’ils lâchent Bayrou. L’enquête en question a été « trappée », comme on dit, sur ordre de la direction. Elle aurait déplu ! Sur une radio, interdiction a été faite à un confrère de rappeler, statistiques à l’appui, que le bilan du ministre en matière de sécurité n’est pas bon. Ça eût dérangé !
Il n’a plus besoin d’intervenir
Or, comme on ne prête qu’aux riches, on soupçonne systématiquement Sarkozy d’être intervenu. Mais, le plus souvent, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas la peine. Il n’a même pas besoin. Quand Paris Match avait publié un reportage sur les amours new-yorkaises de Cécilia et de son chevalier servant, il avait, effectivement, proclamé à la cantonade qu’il aurait la peau du directeur de la rédaction, Alain Genestar. Mais il en resta là. Mieux : il obligea Arnaud Lagardère à attendre plusieurs mois avant de le virer. Au Journal du dimanche, mieux encore :parce qu’il avait appris qu’on s’apprêtait à virer le directeur de la rédaction du journal, soi-disant pour lui complaire, il n’intervint cette fois, après avoir reçu et sans doute retourné le confrère, que pour exiger qu’il reste en place. Il a même tenu à donner son avis sur la journaliste politique que devrait embaucher une radio et sur le directeur que ne devrait pas engager Libération ! Ne prend-il pas un malin plaisir à lancer aux journalistes qui lui font cortège : « Je connais très bien votre patron. Je sais ce qui se passe dans votre rédaction. » On s’interroge donc : outre ses très fortes accointances avec les grands patrons des groupes de médias, est ce la crainte qu’il suscite, la peur des représailles s’il est élu, qui expliquent cette relative impunité dont bénéficie Sarkozy quand il tient des propos ou prend des initiatives qui, venant de Le Pen ou de Ségolène Royal, provoqueraient une irruption réprobatrice dans le landernau ? Pourquoi toutes ces angoisses affichées en privé, peut-être excessives, mais qui ne s’expriment jamais en public : cette star de la télévision évoque, en cas de victoire du candidat UMP, « un risque de contrôle quasi totalitaire des médias » ; cette consoeur de LCI se dit « terrorisée à l’idée d’une présidence sarkozyste » ; cette journaliste du Figaro, qui connaît bien le candidat, et livre une description effectivement assez dantesque de son caractère.
Mais pas question de se dévoiler. Il fait peur. « Ma rupture avec lui, confie Jean-François Probst, ex-secrétaire général adjoint du RPR des Hauts-de-Seine et collaborateur de Charles Pasqua, c’est le gaullisme. Je voulais, j’espérais qu’il serait l’homme de rassemblement. Or, il ne cesse de semer la division. Et j’ai passé l’âge de me laisser impressionner par un Hortefeux hystérique. » Mais les autres ?
Les confrères étrangers osent,eux !
Les confrères étrangers, eux, n’ont évidemment pas ces pudeurs. Le correspondant à Paris d’une radio suédoise interroge tout de go: « Sarkozy ne représente-t-il pas un risque de dictature ? » Un journaliste de la télévision croate qui a suivi le candidat dans ses pérégrinations en dresse un portrait, d’ailleurs exagéré, à faire dresser les cheveux sur la tête. Le Süddeutsche Zeitung de Munich dépeint « un macho sans scrupule et brutal qui joue avec la peur des gens ». Le Frankfurter Allgemeine Zeitung lui décerne le prix de « l’homme politique le plus ambitieux et plus impitoyable d’Europe qui n’a pas de vraie conviction, mais s’aligne sur l’humeur du peuple». Le quotidien espagnol El Pais voit en lui un héritier populiste des « régénérationnistes de la droite espagnole de la fin du XIXe siècle ». Le Tageszeitung de Berlin (de gauche, il est vrai) décrit un George Bush tricolore qui veut imposer en France l’idéologie de la droite néoconservatrice américaine. La presse italienne insiste sur sa proximité avec la droite post fasciste de la péninsule (qui s’est, avec Gianfranco Fini, ouverte à la modernité). Si la presse conservatrice britannique identifie volontiers, avec admiration, Sarkozy à Mme Thatcher, la plupart des journaux européens, en particulier scandinaves, l’assimilent plutôt à un aventurier néobonapartiste qui représenterait une grave menace pour la démocratie.
La peur de la trappe
En France, en revanche, tout se passe comme si ce type d’analyse était indicible. On n’ose pas. On a peur. De quoi ? Des représailles si Petit César l’emporte ? De la trappe qui s’ouvrira aussitôt ? Celle qui s’est ouverte, par exemple, sous les pieds de la députée UMP Nadine Morano. Elue de Lorraine, fervente sarkozyste, talentueuse femme de tempérament, n’ayant pas froid aux yeux, elle faisait partie de la task force du candidat. Et, soudain, à la trappe ! Officiellement, parce qu’un reportage diffusé sur France 3 lui a attribué un rôle un peu ridicule. Mais il se trouve qu’étant l’une des rares à oser s’adresser avec franchise à son héros elle lui avait fait remarquer que, entouré d’une nuée de courtisans qui passaient leur temps à chanter ses louanges et sa gloire, il était devenu allergique à la moindre remarque critique. Elle s’était en outre inquiétée de sa tendance à s’immerger compulsivement dans les sondages qui lui renvoyaient constamment sa propre image. Résultat : out ! « Cramée », disent les « bonnes camarades » de la pécheresse. Il fait peur. Eh bien, il est temps de soulever cette chape de plomb. De braver cette conspiration du silence.
Catherine Nay entre les lignes
Il y a quelques mois, Guillaume Durand consacrait deux heures de son émission « Esprits libres », au livre plutôt hagiographique de Catherine Nay consacré à Nicolas Sarkozy. Les livres hostiles au candidat UMP, assez nombreux, n’ont jamais eu cette chance. Or la lecture de cet ouvrage, honnête malgré tout, laisse une impression étrange. Certes il est censé vanter les qualités du « grand homme » ; mais, en même temps, et au second degré, il en dresse un portrait psychologique extraordinairement préoccupant : celui d’un homme dont l’unique véritable sujet de préoccupation est lui-même, sa propre saga et sa quête obsessionnelle du pouvoir. L’histoire qui le fascine, c’est la sienne ; de l’humanité, il ne retient que sa part ; son ascension, à quoi se réduit son seul idéal, débouche sur l’arrivée au sommet qui constitue son seul rêve. Il ne lit qu’un livre, celui dont son ambition constitue la trame. N’écoute qu’une seule musique, celle qui lui permet sans répit de chanter son épopée. Aucune ouverture sur une autre perspective que celle dont sa personne dessine l’horizon, sur un autre monde que celui dont il occupe le centre. Analyse-t-il les changements qui se produisent autour de lui, dans la société ? Non... Mais, sans cesse, il revient sur le seul changement qui l’obsède et rythme ses discours :son propre changement, dont il fait comme un ressort. « C’est vrai, explique-t-il à Catherine Nay, j’étais égoïste, dépourvu de toute humanité, inattentif aux autres, dur, brutal… Mais j’ai changé ! » Sans cesse ensuite, au grand désarroi de ceux qui l’idolâtraient quand il était, à l’en croire, si mauvais, il fera l’aveu de tout ce que lui reprochent ses adversaires pour mieux magnifier l’ampleur des métamorphoses par quoi il se transcende. Quitte à se révéler, à l’usage, plus égotique et plus brutal encore. Au philosophe Michel Onfray il déclare, dans Philosophie Magazine : « Je vais peut-être vous consterner, mais je suis en train de comprendre la gravité des choix que j’ai faits. Jusqu’à présent, je n’avais pas mesuré. »
Il n’a pas le droit de le dire
Finalement, le livre de Catherine Nay, bien que non suspect de malveillance, ne révèle-t-il pas une certaine folie et des pulsions autocratiques chez cet homme qu’elle qualifie elle-même de «bonapartiste» ? L’hypothèse formulée suscite, aussitôt, une levée de boucliers indignée sur le plateau de l’émission. On n’a pas le droit de dire ça ! Verboten ! Le directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert, siffle le hors-jeu. Lequel Giesbert, pourtant, ne se gêne nullement pour déclarer Dominique deVillepin passible de l’asile d’aliénés. Un talentueux éditorialiste de droite convient,
en coulisse, qu’il y a « un vrai problème ! ». Halte là ! On n’a pas le droit de dire ça ! C’est tabou ! Pourtant, sur toutes les ondes. Eric Besson, l’ex-responsable socialiste, a pu expliquer que Ségolène Royal, Bécassine dangereusement allumée, déjà comparée par Brice Hortefeux à Pol Pot, au fasciste Doriot et à Staline, représente un mixte du maréchal Pétain et du général Franco. Concernant Chirac, Villepin, Le Pen ou José Bové, on peut également tout oser. Ce n’est qu’à propos de Nicolas Sarkozy qu’on n’aurait « pas le droit de dire ça ! ». Mais qu’en revanche il serait loisible, comme Paris Match la semaine dernière, de lui consacrer, sur des pages et des pages, des dithyrambes grotesques dignes de Ceausescu, certains journalistes de ce magazine dussent-ils nous avouer qu’ils en auraient « pleuré de honte », mais qu’on ne peut rien contre un ordre d’en haut! (L’Express a même fait, sur deux pages, ce titre ubuesque : « Sarkozy : il gardera son calme. »)
Et, pourtant, en privé, ils le disent
Tous les journalistes politiques savent, même s’ils s’interdisent (ou si on leur interdit) d’en faire état, qu’au sein même du camp dont Sarkozy se réclame on ne cesse de murmurer, de décliner, de conjuguer. Quoi ? Ça ! Lui confier le pouvoir, c’est, déclara Jacques Chirac à ses proches, « comme organiser une barbecue partie en plein été dans l’Estérel ». Claude Chirac a, elle, lâché cette phrase : « J’aurais préféré Juppé. Lui, au moins, c’est un homme d’Etat. » Le ministre libéral François Goulard ne le dissimule pas : « Son égotisme, son obsession du moi lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l’achat ou la mort de l’adversaire. » Sa principale faiblesse ? Son manque total d’humanisme. «Chirac, lui, a le souci des autres, de l’homme. Sarkozy écrase tout sur son passage. Si les Français
savaient vraiment qui il est, il n’y en a pas 5 % qui voteraient pour lui. » Un des plus importants hiérarques de l’UMP, officiellement soutien fervent du candidat (comment faire autrement ?), renchérit : « Sarkozy, c’est le contraire de l’apaisement. Chirac, vous verrez, on le regrettera. Lui, il n’a jamais eu de mots violents. » « Attention, met en garde le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, on va très vite à la révolte aujourd’hui. » « La France, c’est du cristal », dit, inquiet, Jean-Pierre Raffarin. Dominique deVillepin a mis sa langue dans sa poche. Il n’en pense pas moins… que Sarko « a loupé sa cristallisation » ; que « sa violence intérieure, son déséquilibre personnel, l’empêchent d’atteindre à la hauteur de la présidence ». Les chiraquiens du premier cercle, Henri Cuq (ministre délégué aux Relations avec le Parlement), ou Jérôme Monod, le conseiller, ne veulent pas déroger à la consigne du silence. Mais, en petit comité, les mêmes mots reviennent : « Ce garçon n’est pas mûr. Il n’est pas fini. Il a un compte à régler avec la vie qui le pousse à créer de l’affrontement partout, et non à rassembler. » D’autres brodent : « C’est un enfant qui n’atteindra jamais l’âge adulte. » A quoi Roselyne Bachelot réplique : « Mais tous les hommes sont immatures ! » On ne parle plus, on n’ose plus parler, comme hier – du moins tout fort –, de «malfrat » ou de « petit voyou » (pourtant, ce qu’on l’a entendu !). Mais, dans les coulisses de l’Elysée, on laisse simplement tomber : « On fait confiance au peuple français ! » Et, justement, il y a encore trois semaines, on se communiquait, en jubilant, les sondages qui indiquaient une montée en puissance de François Bayrou. Non point qu’on l’aime, celui-là, ce « démocrate-chrétien jésuitique» mais, enfin, on ne va pas « laisser la France tomber entre les mains de Catilina », dangereux aventurier populiste romain dénoncé par Cicéron.
Comme une bande des «cités»
Un député UMP spécialiste des problèmes juridiques, eut le malheur de s’opposer au ministre de l’Intérieur à propos des « peines plancher ». Il est, et reste, sarkozyste. Pourtant, il fait part de son effarement. Cette simple prise de distance lui valut d’être désigné du doigt, menacé de représailles, ostracisé par le clan avec une violence « digne d’une bande des cités ». C’est d’ailleurs un ex-haut responsable du RPR qui raconte : « En septembre 1994, aux journées parlementaires de Colmar,
alors que Balladur était donné gagnant par tous les sondages, on eut affaire à la garde rapprochée de Sarkozy. Elle respirait l’arrogance, elle y allait de toutes les menaces. On disait aux députés restés fidèles à Chirac qu’il allait “leur en cuire”. » L’ancien vice-président du RPR des Hauts-de-Seine
Jean-François Probst confirme : « Sarkozy croit toujours, comme en 1995, qu’il peut intimider les gens. Quand je l’ai rencontré, dans les années 80, il avait déjà ses qualités – énergie, ténacité –, et ses défauts, dont j’imaginais qu’il les corrigerait. Je pensais, notamment, qu’il comblerait son inculture. Bernique ! Il n’a fait que courir d’une lumière l’autre. Il est fasciné par ce qui brille, les nouveaux riches, le show off, les copains à gourmettes même s’ils trichotent avec les règles communes, Tom Cruise qu’il reçoit à Bercy, ébloui, et fait raccompagner en vaporetto. » Bien sûr, si les chiraquiens maintenus, les derniers villepinistes, les ultimes vrais gaullistes, quelques libéraux ou ex-centristes ralliés à l’UMP confient, à qui veut les entendre (mais les journalistes qui les entendent n’en rapportent rien), que l’hypothèse d’une présidence Sarkozy les terrifie ; qu’il y a «de la graine de dictateur chez cet homme-là » ; que, constamment, « il pète les plombs», de très nombreux élus UMP, les plus nombreux, sont devenus des groupies enthousiastes de l’homme qui seul peut les faire gagner et dont personne ne nie les formidables qualités de battant. Et le courage. Mais même eux n’étouffent pas totalement leur inquiétude et soulignent volontiers sa violence. «Oui, c’est vrai, reconnaît l’un deux, il antagonise, il clive,il joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté. » « Il n’est vraiment totalement humain, confie un autre, que quand il s’agit de lui-même. » « Il a un problème de nerfs, de paranoïa, admettent-ils tous, mais il s’arrange, il mûrit, il se densifie. » Voire…
Un lourd secret
Donc, il y aurait, s’agissant du caractère de Sarkozy et de son rapport à la démocratie, comme un lourd secret qui, au mieux, préoccupe ses amis, au pis, angoisse ou affole ceux qui savent, un terrible non-dit dont bruissent les milieux politico-journalistiques, mais que les médias s’interdisent, ou se voient interdire, de dévoiler. Il fait peur ! La gauche elle-même participe de cette occultation. Sans doute s’attaque-t-elle à Sarkozy, parfois même avec outrance et mauvaise foi. Mais que lui reproche-t-elle ? D’être de droite, ou même, stigmatisation suprême, une sorte de « néoconservateur américain à passeport français », comme le clamait Eric Besson avant de retourner sa veste. Est-ce un crime ? La diabolisation de la différence est aussi contestable venant d’un bord que de l’autre. Le débat démocratique implique qu’il y ait une gauche, un centre, une droite, cette dernière n’étant pas moins légitime que ses concurrents. De même qu’une partie de l’opinion reproche au PS d’avoir trahi l’idéal socialiste ; de même une autre partie, importante, estime que Jacques Chirac a blousé son électorat en menant une vague politique de « centre gauche » et exige un fort coup de barre à droite. C’est cette aspiration « à droite toute » que Sarkozy incarne avec énergie et talent. Le combattre n’exige nullement qu’on criminalise a priori cette incarnation.
Il est de droite, et après ?
Oui, Sarkozy, en son tréfonds – et même si on l’a convaincu de ne plus rien en laisser paraître –, est « atlantiste » et entend rompre avec la politique gaulliste d’«orgueilleuse» prise de distance à l’égard des Etats-Unis. Oui, il se réclama de George Bush à l’époque où celui-ci triomphait ; oui, il est le candidat quasi unanimement soutenu par le CAC 40, le pouvoir financier et la très haute bourgeoisie ; oui, ses convictions en matière économique et sociale en font plus le disciple de
Mme Thatcher que de Philippe Séguin ; oui, il se sent beaucoup plus proche du modèle néolibéral anglo-saxon que du modèle français mixte tel que l’ont façonné les gaullistes, les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens. Le publicitaire Thierry Saussez, qui lui est tout acquis, explique que « sa manière de faire de la politique renvoie à ce que les patrons et les salariés vivent dans leurs entreprises ». Tout est business. Mais, finalement, en tout cela, il ne se distingue guère des droites européennes qui, comme lui, veulent démanteler l’Etat providence et approuvèrent la guerre de George Bush en Irak. Au demeurant, son pragmatisme, son cynisme même, son «populisme » de tonalité bonapartiste, son intelligence instinctive, ne permettent nullement de le décrire en ultralibéral ou en idéologue illuminé. Enfin, même si sa proximité avec la droite néofranquiste espagnole ou berlusconienne italienne n’en fait effectivement pas un « modéré », loin de là, et même si la rhétorique agressivement extrémiste qu’il déroule, depuis quelques semaines,
le déporte loin du centre, le qualifier de « facho » ou de « raciste », comme s’y risque l’extrême gauche, est une stupidité. Pourquoi faudrait-il (à condition de ne pas abuser des camouflages logomachiques comme le fait le champion UMP quand il cite Jean Jaurès ou multiplie les envolées « ouvriéristes ») que se situer à droite constitue, en soi, un délit ? On accuse également Sarkozy, ici de soutenir « l’Eglise de Scientologie », et là d’avoir promis à Chirac une amnistie contre son soutien. Mais il n’existe aucune preuve. Donc, on ne retient pas.
Cette vérité interdite
Le problème Sarkozy, vérité interdite, est ailleurs. Ce que même la gauche étouffe, pour rester sagement confinée dans la confortable bipolarité d’un débat hémiplégique, c’est ce constat indicible : cet homme, quelque part, est fou ! Et aussi fragile. Et la nature même de sa folie est de celle qui servit de carburant, dans le passé, à bien des apprentis dictateurs. Oh, évidemment, cela se murmure, au point même de faire déjà, au sein de la couche supérieure de la France qui sait, et au
fond des souterrains de la France qui s’en doute, un boucan d’enfer. Les médiateurs savent, les décideurs le pressentent. Mais les uns et les autres ont comme signé un engagement : on ne doit pas, on ne doit sous aucun prétexte, le dire. Etrange atmosphère que celle qui fait que, dans cette campagne électorale, ce qui se dit obsède peu, mais ce qui obsède énormément ne se dit pas ; que ce dont on parle au sein des médias et chez les politiques, les médias, précisément, et les politiques n’en parlent pas ! « Fou », entendons-nous : cela ne rature ni l’intelligence, ni l’intuition, ni l’énergie, ni les talents du personnage. « Fou » au sens, où, peut-être, de considérables personnages historiques le furent ou le sont, pour le meilleur mais, le plus souvent, pour le pire. Ecoutons ce que nous confie ce député UMP, issu de l’UDF, officiellement intégré à la meute « de Sarkozy » : « On dit qu’il est narcissique, égotiste. Les mots sont faibles. Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage tout, absolument tout, ce qui ne renvoie pas à lui même.Sarko est une sorte d’aveugle au monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné vers son monde intérieur. Il se voit, il se voit même constamment, mais il ne voit plus que ça. »
Plus fort que lui…
Au fond, où est le mystère ? Sarkozy, c’est peut-être une qualité, est transparent. Aux autres et à lui-même. Moins il regarde, plus il se montre, s’affiche, se livre. D’autant, comme le reconnaît un publicitaire qui a travaillé pour lui, qu’il ne sait pas se réfréner, se contraindre. « Il est tellement fort, ajoute-t-il drôlement, qu’il est plus fort que lui. » La raison ne parvient jamais à censurer son tempérament. Prompt à interdire, il ne sait pas s’interdire. Quelque chose en lui, d’irrépressible, toujours, l’entraîne au-delà. « Sur un vélo, rapporte Michel Drucker qui a souvent pédalé à ses côtés, même quand il s’agit d’une promenade, il se défonce comme s’il devait constamment
battre un record. » Tous ses proches emploient spontanément la même expression : « Il ne peut pas s’empêcher. » Par exemple, de dire du mal de Chirac, même quand la prudence exigerait qu’il s’en abstienne. Ainsi, en 1994, cettesalve :« L’électroencéphalogramme de la Chiraquie est plat. Ce n’est plus l’Hôtel de Ville, c’est l’antichambre de la morgue. Chirac est mort, il ne manque plus que les
trois dernières pelletées de terre. » Il ne peut pas s’empêcher, non plus, de se livrer à un jubilatoire jeu de massacre en direction de ceux, de son propre camp, qui ne sont pas de sa bande ou de sa tribu. « Jamais, peut être, un leader politique n’avait aussi systématiquement pris son pied – dixit une de ses victimes au sein de l’UMP – à assassiner, les unes après les autres, les personnalités de son propre camp pour, après le carnage, rester seul entouré de ses chaouches. » Après la défaite de 1995, ne s’est-il pas livré, dans le journal les Echos, sous pseudonyme, à une descente en flammes de ses propres comparses : François Fillon ? « Un nul qui n’a aucune idée. » Michel Barnier ? « Le vide fait homme. » Philippe Douste-Blazy ? « La lâcheté faite politicien. » Alain Juppé ? « Un dogmatique rigide. Fabius en pire. » Quant à Villepin, il s’est plu, si l’on en croit Franz-Olivier Giesbert, à lui promettre de finir « pendu au croc d’un boucher ». Vis-à-vis des autres, fussent-ils des amis politiques, aucune tendresse ! Jamais !
Il suffit de l’écouter
Sarkozy, il suffit, au demeurant, de le lire ou de l’écouter. De quoi parle-t-il ? De lui. Toujours. Compulsivement. Psychanalytiquement. Que raconte-t-il ? Lui ! Qui prend-il comme témoin ? Lui ! Qui donne-t-il en exemple ? Lui ! Il est, jusqu’au délire parfois, sa propre préférence. Jamais hors «je ». Ce « je » qui, à l’entendre, est forcément « le seul qui », « le premier à », « l’unique capable de », « le meilleur pour ». Comme si l’univers tout entier était devenu un miroir qui ne lui renvoie plus que son reflet, quitte à entretenir constamment chez lui l’angoisse que le miroir lui dise un jour, comme à la marâtre de Blanche-Neige, qu’il n’est « plus la plus belle ». C’est pourquoi, d’ailleurs – et même ses proches s’en effarent –, il vit constamment immergé dans les enquêtes d’opinion, qui, plusieurs fois par jour, ont pour objet de le rassurer sur l’évolution de son image. Un argument ne passe pas ? On y renonce. Un mot fait tilt ? On le répète à satiété. Une peur s’exprime ? On la caresse dans le sens du poil. Le public veut des expressions de gauche ? On lui en servira. Une musique d’extrême droite ? On la lui jouera. Il a même été jusqu’à faire l’éloge de la violence sociale… des marins pêcheurs. Il commande tellement de sondages qu’il est devenu le meilleur client de certains instituts, qui, du coup, ont quelques scrupules à ne pas satisfaire son contentement de soi. Il a même réussi à inspirer à l’Ifop des sondages, publiés dans le Figaro, dont les questions quasiment rédigées par son entourage (sur l’affaire de Cachan ou lapolémique avec les juges) ne permettaient pas d’autres réponses que celles qui le plébiscitaient.
Il est « le seul qui… »
Etrangement, si, constamment confronté à son reflet, il ne cesse d’intervenir pour en
corriger les ombres, sa capacité d’écoute (ou de lecture) est extrêmement faible. Invite-t-il des intellectuels médiatiques à déjeuner au ministère de l’Intérieur que l’un d’eux, Pascal Bruckner (qui pourtant le soutient), explique que, loin de s’imprégner de leurs analyses, il a pratiquement parlé tout seul. Reçue par lui, la démographe Michèle Tribalat lui écrit : « J’ai pu apprécier votre conception du débat. Vous n’imaginez pas qu’un autre point de vue (que le vôtre) présente un quelconque intérêt. » D’ailleurs, il refuse les débats. Lors de ses prestations télévisées, on s’arrange pour qu’il n’ait jamais de vrais contradicteurs pouvant exercer un droit de suite. Le plus souvent, il choisit, d’ailleurs, lui-même les autres intervenants. Cette abyssale hypertrophie du moi, à l’évidence, entretient chez Sarkozy cette hargne de conquête, de contrôle, cette boulimie de pouvoir exclusif, le conduit à éradiquer toutes les concurrences potentielles et à neutraliser, à étouffer contestations et critiques. Il suffit, d’ailleurs, de l’écouter, mais aussi de le regarder « être » et «faire». Jamais il ne se résout à n’être qu’un membre, fût-ce le premier,d’un collectif. Forcément l’unique, le soleil autour duquel tournent des affidés. D’où sa prédilection pour un entourage de groupies de grandes qualités et de grands talents, à la vie à la mort, « une garde rapprochée » comme on dit, mais aussi de porte-serviettes et de porte-flingues, de personnages troubles encombrés de casseroles et de transfuges. Avec eux, peu de risques !
Double discours
Il y a, chez Sarkozy, une incroyable dichotomie du discours (ou plutôt du double discours). Seul peut l’expliquer le fait que le rapport à lui-même est, chez lui, à ce point central que cette centralité de l’ego épuise en elle-même, et donc en lui-même, toute contradiction. Ainsi, au lendemain de ses brutales tentatives de criminalisation de ses concurrents, Bayrou l’ayant épinglé sur l’affaire du déterminisme génétique, il déclare benoîtement : « Un candidat devrait s’abstenir de toute attaque contre ses adversaires ! » Le jour même où il décide de jouer à fond, contre les candidats qui lui sont opposés – et avec quelle violence ! –, la stratégie guerrière de l’affrontement manichéen, il présente un opuscule dans lequel il explique (sous la rubrique « J’ai changé ») qu’il eut, certes, sa phase brutale, mais qu’il est désormais totalement zen et apaisé. Azouz Begag, dans son récit, rapporte que, lorsqu’il osa critiquer l’emploi du mot « racaille », le ministre de l’Intérieur hurla qu’ils’agissait d’un scandaleux manque de solidarité gouvernementale, qu’il était inconcevable qu’un ministre critique un collègue. Or, depuis des mois, il avait lui-même déclenché un tir nourri contre Chirac et Villepin, son président de la République et son Premier ministre. D’une façon générale, il en appelle volontiers à une solidarité sans faille des siens, tout son camp devant se mettre à sa disposition, mais, pendant la crise du CPE, alors qu’il avait lui-même, le premier, préconisé ce type de contrat de travail, non seulement il en pointa soudain l’inanité et exigea son retrait, mais, en outre, il incita l’un des leaders de la révolte estudiantine à « tenir bon ». Il s’agissait, évidemment, d’achever Villepin.
Comme on assassine tous les concurrents…
A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris après que, dans l’espoir d’un étouffement, l’industriel Poullain, le patron d’une société de revêtement, eut emmené le dossier à son lieutenant, Brice Hortefeux. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l’affaire de l’appartement d’Hervé Gaymard, en qui il voyait un adversaire. C’est lui encore qui fit distiller, dans la presse, de quoi faire continuellement rebondir le feuilleton du scandale Clearstream transformé en machine à broyer et achever Dominique de Villepin. Quand, dans un grand meeting parisien, il lança que la victoire du oui au référendum européen permettrait de sortir, enfin, du modèle social français, n’était-il pas conscient qu’il favorisait de la sorte le camp du non et, par voie de conséquence, plombait le pauvre Jean-Pierre Raffarin ? Autrement dit, soyez avec moi, moi qui ai profité de toutes les occasions pour être contre vous. En fait Sarkozy vit ses contradictions comme une cohérente unicité de parcours dès lors que c’est lui, l’unique, le point central, qui porte et justifie
cette cohérence. Ainsi, lorsqu’il accuse ses concurrents, de gauche ou centristes, d’être les candidats de la fraude, de la voyoucratie et de la dégénérescence morale, c’est le jour où Tapie, l’un des rares affairistes qui lui manquait encore, se rallie à lui.
Faillite morale, dit-il
Quelle capacité d’auto-amnistie cela révèle ! Car, enfin, se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? Permettre, après qu’on fut devenu ministre, à son ancien cabinet d’avocats, en partie spécialisé dans les expulsions de locataires après vente à la découpe, de continuer à porter son nom – société Arnault Claude-Nicolas Sarkozy –, ce qui s’avère d’autant
plus intéressant qu’on continue à détenir un gros paquet d’actions et à toucher des dividendes –, est-ce le modèle même du comportement impitoyablement moral ? Publier un livre consacré à l’ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupé collé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, est ce la quintessence du moralisme intégral? Est-ce une moralité sans faille qui permit àThierry Gaubert d’organiser son vaste système de gestion arnaqueuse du 1 % logement dans les Hauts-de-Seine à l’ombre des réseaux sarkozystes dont il fut, un temps, l’un des principaux rouages? Est-ce sous le drapeau de la moralité qu’on envoya de gros clients très évasifs au banquier suisse Jacques Heyer qui, d’ailleurs, consuma leur fortune (celle de Didier Schuller en particulier)? Les rapports d’affaires (ou de tentatives d’affaires)
avec l’intermédiaire saoudien Takieddine étaient-ils placés sous le signe de l’intégrisme moral? Le soutien constant apporté aux intérêts du groupe Barrière dans les casinos et les machines à sous ne fut-il dicté que par des considérations moralistes ? Pourquoi, enfin, avoir promis de rendre public son patrimoine et être le seul à s’en être abstenu ?
Un système clanique
Sarkozy n’est pas du tout un malhonnête homme. Simplement il est, fût-ce à son corps défendant, le pur produit d’un système, celui du RPR des Hauts-de-Seine, dont Florence d’Harcourt, l’ex-députée gaulliste de Neuilly, a crûment décrit l’irrépressible mafiosisation, renforcée par le déferlement des flux financiers immobiliers générés par le développement du quartier de la Défense, dont Sarkozy tint d’ailleurs à présider l’établissement public. Son suppléant, en tant que parlementaire, fut d’ailleurs le maire de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, puis sa fille qui, bien qu’adjointe à la mairie de Puteaux, bénéficia en même temps d’un emploi fictif à la mairie de Neuilly. Quand Sarkozy voulu récupérer son siège de député, hop !, on la nomma au Conseil économique et social. Devenu, à tort ou à raison, le symbole d’une certaine «ripouïsation» d’un demi-monde de politiciens locaux, Ceccaldi-Raynaud, petit dirigeant socialiste en Algérie française, dûre gagner précipitamment la métropole à la suite des graves accusations dont il était l’objet, y compris d’avoir toléré des mauvais traitements dans un camp de prisonniers dont il était responsable. En France, élu de la gauche SFIO à Puteaux, il passa à droite et, lors de l’une de ses premières campagnes électorales, ses gros bras tuèrent un militant socialiste et en blessèrent d’autres. Ensuite, il traîna derrière lui tellement de casseroles (dernière affaire : il est mis en examen dans une affaire de marché truqué de chauffage urbain) qu’il devint une sorte de mythe. Sarkozy, ce qui plaide peut-être en faveur de son sens de la fidélité, ne l’a jamais lâché, même quand, ministre des Finances, il aurait pu ou dû. Quand la fille Ceccaldi-Raynaud, députée-maire à son tour, mécontente des critiques d’un journaliste blogueur, laisse publier sur le site de la mairie une lettre laissant supposer une inclinaison infamante, Sarkozy ne moufte toujours pas. Il resta pareillement fidèle à son grand ami le député-maire de Levallois Patrick Balkany. Quand ce dernier, archétype lui aussi du roi de la magouille affairisto-municipale, employeur à son seul profit du personnel de la mairie, accablé par la justice et accusé, en prime, de se livrer à des fellations sur menace de revolver, écarté du RPR, est défié par un gaulliste clean, Olivier de Chazeaux, qui soutint Sarkozy ? Patrick Balkany. C’est-à-dire le délinquant. Notons que les Levalloisiens, par suite d’une gestion que soutient Sarkozy, supportent une dette de 4000 à 6000 € par habitant. C’est, d’ailleurs, le cabinet d’avocats Sarkozy qui défend, en autres, la mairie de Levallois, laquelle accumule les contentieux.
Qui sont ses soutiens ?
Faut-il rappeler que ses principaux et premiers supporteurs dans le monde politique ne furent et ne sont pas spécialement vêtus de probité candide : Alain Carignon, Gérard Longuet, Thierry Mariani, Manuel Aeschlimann (150 procédures, 600 000 € de frais d’avocats par an) et même Christian Estrosi n’ont pas précisément défrayé la chronique à cause de la blancheur immaculée de leur curriculum vitae. Il paraît même que Pierre Bédier en pince désormais pour lui. Quant à son fan-club, qui prétendra qu’il n’est constitué que de parangons de vertu : Doc Gyneco, chargé comme un sherpa, Johnny Hallyday qui répudie la France pour ne plus payer d’impôts, comme Jean-Michel Goudard, l’un de ses principaux conseillers en communication, Antoine Zacharias, le Napoléon des stock-options ? Certes, à l’image de Simone Veil ou de l’écrivainYasmina Reza, de très nombreuses personnalités de grande qualité, représentant tous les milieux et toutes les professions, soutiennent également Sarkozy, y compris certaines en provenance d’une haute intelligentsia réputée de gauche, mais droitisée par leur soutien à la guerre d’Irak. Reste que le profil de ses partisans les plus enthousiastes et les plus engagés, y compris les plus faisandés des ex-petits marquis mitterrandolâtres, ne font pas nécessairement de Sarkozy (dont il n’est pas question de mettre en doute l’intégrité ou l’allergie à la déviance) le mieux placé pour dépeindre l’ensemble
de ses adversaires en défenseurs de la fraude, de la délinquance et de la décadence morale.
« L’identité nationale », parlons-en…
Est-il, en revanche, fondé à se proclamer seul défenseur de « l’identité nationale »? Mais qui se déclarait « fier d’être surnommé Sarkozy l’Américain »? Qui affirma, aux Etats-Unis, qu’il se sentait souvent « un étranger dans son propre pays »? Qui regretta que la France ait brandi son droit de veto pour s’opposer à la guerre d’Irak? Qui stigmatisa, depuis l’Amérique, « l’arrogance » dont aurait fait preuve Dominique de Villepin lors de son fameux discours devant le Conseil de sécurité de l’ONU? Qui, avant de confier au chiracoséguiniste Henri Guaino le soin de rédiger ses interventions, opposa sans cesse le ringardisme du « modèle français » à la modernité du modèle anglo-saxon? Nicolas Sarkozy pourrait d’ailleurs largement figurer dans la rubrique « Ils ont osé le dire », tant ses propos, depuis quinze ans, illustrent éloquemment tout ce qui précède, c’est-à-dire une dichotomie rhétorique qui se cristallise dans l’unicité de son exaltation du moi ! Citons, presque au hasard : « Ilyena combien qui peuvent se permettre d’aller à La Courneuve ? Je suis le seul [toujours le seul !] à être toléré dans ces quartiers. Je suis le seul ! » « J’irai systématiquement, toutes les semaines, dans les quartiers les plus difficiles et j’y resterai le temps nécessaire » (2005). « Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l’UMP] en novembre. » «Racaille, le vocable était sans doute un peu faible.» « Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens » (avril 2004). « Maintenant, dans les réunions publiques, c’est moi qui fais les questions et les réponses et, à la sortie, les gens ont l’impression qu’on s’est vraiment parlé » (le Figaro, mai 2005). « Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres. » « Si je ne faisais pas attention, tous les jours je serais à la télévision jusqu’à ce que les téléspectateurs en aient la nausée» (1995). « Le rôle du politique est de tout faire pour ne pas exacerber les tensions. Plus la société est fragile, moins le discours doit être brutal. La meilleure façon de faire avancer la société, c’est de la rassurer, non de l’inquiéter. La réforme doit être comprise comme un ciment, non comme une rupture » (juillet 2006 dans Témoignages). « Je n’aime pas étaler ce qui, finalement, appartient à ma vie privée. » « La France souffre de l’égalitarisme et d’un état de nivellement. » « Dans un monde où la déloyauté est la règle, vous me permettrez d’afficher, de manière peut-être provocante, ma loyauté envers Jacques Chirac » (juin 1992). « Je refuse tout ce qui est artifice pour façonner à tout prix une image, les photos avec femme et enfants, la success-story, vouloir se faire aimer, poser en tenue décontractée. » On nous dira, ensuite : il faut lui faire
confiance, il faut le croire. Mais où est le filet de sécurité ?
Le vrai danger
On évoque obsessionnellementle danger Le Pen. Il existe un risque, en effet. Un terrible risque que, comme en 2002, le leader de l’extrême droite déjoue tout les pronostics et porte ainsi un nouveau coup à notre système démocratique. Mais tout le monde sait que Le Pen, lui, ne sera pas élu président de la République. Heureusement, il ne dispose, lui, contrairement à son adversaire – concurrent de droite (à l’égard duquel il fait preuve d’une certaine indulgence), ni du pouvoir médiatique, ni du pouvoir économique, ni du pouvoir financier. Pouvoirs qui, en revanche, si Sarkozy était élu – et il peut l’être –, ainsi que le pouvoir policier et militaire, seraient concentrés, en même temps que les pouvoirs exécutif et législatif, entre les mêmes mains, lesquelles disposeront, en outre, d’une majorité au Conseil constitutionnel, au CSA et au sein de la plupart des institutions du pays. Hier, le journal la Tribune trappait un sondage parce qu’il n’était pas favorable à Sarkozy ; une publicité pour Télérama était interdite dans le métro parce qu’elle était ironique à l’égard de Sarkozy ; un livre était envoyé au rebut, le patron d’un grand magazine également, parce qu’ils avaient importuné Sarkozy ; Yannick Noah était censuré, parce que ses propos déplaisaient à Sarkozy. Aucun journal, fût-il officiellement de gauche, n’a échappé aux efficaces pressions de Sarkozy. Voter Sarkozy n’est pas un crime. C’est même un droit. Nous ne dirons pas, nous, que ce candidat représente la fraude, la délinquance, l’anti-France et la faillite morale. Nous voudrions simplement qu’on se souvienne plus tard – quitte, ensuite, à nous en demander compte – que nous avons écrit qu’il représente pour la conception que nous nous faisons de la démocratie et de la République un formidable danger. S’il est élu, nous savons que nous pourrions en payer le prix. Nous l’acceptons !.
Com todo respeito ao grande palhaço mestre Giramundo, é assim que nós, brasileiros, nos sentimos diante da sucessão de acontecimentos indecentes que vêm se repetindo há décadas, envolvendo a cambada de políticos de qualquer partido e seus asseclas, corruptos e ladrões evidentes, sem nenhuma ética nem moral. Já escutamos centenas de desculpas infames para explicar o inexplicável e 99,9% dos que se fartaram de se encher do dinheiro público continuam na boa, sem problemas, enquanto a injustiça social e todos os seus terríveis sub-produtos como a violência em todos os níveis e a segunda pior distribuição de renda do mundo come solta neste país tão lindo e sem sentido.
E chega.
Salve os verdadeiros palhaços, artistas populares e artesões do riso. A eles todo o meu respeito e admiração. Não há meia dúzia de políticos no Brasil que mereçam um décimo desse respeito, sequer.
Dicen los mexicanos que "la mula no era arisca, sino que los palazos la hicieron así".
- /// -
Al Egoismo se llega a bordo de un tren que pasa, rigurosamente, por las estaciones Generosidad, Compasión, Desprendimiento y Fraternidad.
El pasajero que viaja por la vida con la ilusa pretensión de quedarse en alguna de las estaciones mencionadas, suele ser desvalijado hasta quedar en calzones, poco más o poco menos, en cada una de ellas y puesto de patitas nuevamente en el vagón para que siga su camino.
Durante el largo y metálico rodar que le ha de llevar a la estación siguiente, se procura trabajosamente unos pocos bienes que le serán arrebatados, oootra cochina vez, apenas ponga pie en el andén.
Familia, amigos, conocidos, compañeros de trabajo, novias/os, esposas/os, hijos, todos estiran préstamente la mano para arrancar algún fruto de ese hombre–árbol que, básicamente, por estúpido no ha levantado un cerco dosificador a su alrededor.
Poco importa si el fruto aún está inmaduro, si las aves lo han picoteado, si está ya podrido. No importa ¡NADA DE ESO IMPORTA! Lo único que buscan es quitar a quien ofrece, impulsados por la envidia o el infame derecho autoadjudicado de ser merecedores de bondades ajenas.
¡Viva el Egoísmo!
¡Vivan los Egoístas!
Auprès de mon arbre interprétées par Georges Brassens :
J'ai plaqué mon chêne
Comme un saligaud
Mon copain le chêne
Mon alter ego
On était du même bois
Un peu rustique un peu brut
Dont on fait n'importe quoi
Sauf naturell'ment les flûtes
J'ai maint'nant des frênes
Des arbres de Judée
Tous de bonne graine
De haute futaie
Mais toi, tu manques à l'appel
Ma vieille branche de campagne
Mon seul arbre de Noël
Mon mât de cocagne
(Refrain)
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner de mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux
Je suis un pauvre type
J'aurai plus de joie
J'ai jeté ma pipe
Ma vieille pipe en bois
Qu'avait fumé sans s'fâcher
Sans jamais m'brûler la lippe
L'tabac d'la vache enragée
Dans sa bonne vieille tête de pipe
J'ai des pipes d'écume
Ornées de fleurons
De ces pipes qu'on fume
En levant le front
Mais j'retrouv'rai plus ma foi
Dans mon coeur ni sur ma lippe
Le goût d'ma vieille pipe en bois
Sacré nom d'une pipe
(Au refrain)
Le surnom d'infâme
Me va comme un gant
D'avecques ma femme
J'ai foutu le camp
Parce que depuis tant d'années
C'était pas une sinécure
De lui voir tout l'temps le nez
Au milieu de la figure
Je bats la campagne
Pour dénicher la
Nouvelle compagne
Valant celle-là
Qui, bien sûr, laissait beaucoup
Trop de pierres dans les lentilles
Mais se pendait à mon cou
Quand j'perdais mes billes
(Au refrain)
J'avais une mansarde
Pour tout logement
Avec des lézardes
Sur le firmament
Je l'savais par coeur depuis
Et pour un baiser la course
J'emmenais mes belles de nuits
Faire un tour sur la Grande Ourse
J'habite plus d'mansarde
Il peut désormais
Tomber des hallebardes
Je m'en bats l'oeil mais
Mais si quelqu'un monte aux cieux
Moins que moi j'y paie des prunes
Y a cent sept ans - qui dit mieux ?
Qu'j'ai pas vu la lune
(Au refrain)
Paroles et Musique: Georges Brassens 1955 © Warner-Chapell Music France
Questo giglio candido che si staglia nel cielo blu' vuole rappresentare il candore delle bambine e delle ragazze che qualcuno ha sporcato irrimediabilmente per sempre.
L'idea di postare questa foto mi è venuta in macchina nel sentire la canzone di Masini che mi ha talmente commosso che mi uscivano le lacrime.
VEDETE QUESTO VIDEO STRAZIANTE DI MARCO MASINI - Principessa
PRINCIPESSA
Tu zitta fra le lacrime ha fatto tutto lui
ubriaco come al solito padrone più che mai
un padre senza l'anima che mangia un po' di sé
e ha crocifisso l'angelo che c'era dentro te
e ora asciughi i tuoi occhi alla sottana
dolce figlia di un figlio di puttana
Non devi dirlo al parroco e forse neanche a Dio
ma devi sotterrartelo nel cuore amore mio
perciò stanotte chiuditi a chiave dentro te
e domattina aspettami ti porto via con me
Lasceremo su questo mondo infame
le carezze al fratellino ed al tuo cane
Vieni principessa ti porto via con me
ci sarà in questo mondo di merda
una rosa rossa da cogliere per te
e domeniche e sogni sull'erba
ci sarà un lavoro e il caldo di una stanza
e ogni giorno almeno un piatto di sperata speranza
Vieni principessa ti porto via con qua
questo mondo di fame e violenza finirà
Avevo un serramanico ma l'ho buttato via
in fondo a una discarica venendo a casa tua
e lì c'è nato un albero cresciuto come noi
sotto i due grandi noccioli che sono gli occhi tuoi
e ora dentro non c'è odio né vendetta
ma una foglia che vuol essere difesa e protetta
Vieni principessa ti porto via con me
fra le stelle di un altro pianeta
dove non c'è il grasso e maledetto re
che ti ha dato e ti ha preso la vita che c'è in te
dove il male non ti guarda e non ti tocca
e il sorriso vola ancora al nido della tua bocca
Vieni principessa ti porto via con me
fra le stelle di un altro pianeta
c'è un rosa rossa da cogliere per te
e domeniche e sogni di vita
vieni principessa ti porto via con me...
via con me
ROMA
45 anni che ce vivi e ancora scopri punti de vista diversi......
e poi
a parte er sole era quasi tutto loro, 'sti infami
"Quell'esse, pe, cu, erre, inarberate
Sur portone de guasi oggni palazzo,
Quelle sò quattro lettere der cazzo,
Che nun vonno dì gnente, compitate.
M'aricordo però che da ragazzo,
Quanno leggevo a fforza de fustate,
Me le trovavo, sempre appiccicate
Drent'in dell'abbeccé ttutte in un mazzo.
Un giorno arfine me te venne l'estro
De dimannanne un po' la spiegazzione
A don Furgenzio ch'era er mi' maestro.
Ecco che m'arispose don Furgenzio:
"Ste lettre vonno dì, sor zomarone,
Soli Preti Qui Reggneno: e ssilenzio".
GG Belli - SPQR
UN GOCCIO DI WHISKY
Una New York senza età forse in bianco e nero forse a colori troppo sbiaditi. Un futuro un po’ passato.
Un Natale tutto sommato con il rosso scolorito e il giallo opaco.
42esima strada, un brutto palazzone fatto di grigi mattoni messi a cortina a ricoprire un pessimo esterno già precario in estetica.
Sui marciapiedi, alcuni bidoni per la spazzatura a non festeggiare. Cartacce in strada. Vecchie e grosse arruginite berline dai pneumatici sgonfi, giacciono quasi addormentate parcheggiate, o meglio buttate là. Vago ricordo di uno splendore d’auto del passato.
Poco distante, la rutilante insegna rossa di un bar: “ l’Odeon” .
Il ritrovo, vecchio locale anni ’50, luogo di alcol e di ubriaconi, ha usurpato il nome al vecchio teatro, tutto ori e stucchi, raso al suolo anni prima, per far posto all’acciaioso costruendo Manhattan Center. Mostro dai mille vetri e infiniti ferri imbullonati.
Fuori piove, una pioggia densa come olio, tutto è viscido e lucido come pelli di iguane bagnate. Sui marciapiedi ci si potrebbe pattinare. Dentro, tra una spessa coltre di fumo e intensi afrori di vecchi sudori, il solito bancone di legno rosso scuro, oramai troppo sdrucciolevole per le innumerevoli stille di acquavite cadutevi sopra . Otto sgabelli alti simili a tondi trespoli, su due dei quali, incurviti avventori, uno accanto all’altro, nascosti a vicenda da nuvole di fumo di paglia trinciata e vapori di whisky di cattiva marca, spalla contro spalla, fianco a fianco, non si degnano nemmeno di darsi uno sguardo, limitandosi a fumare e a bere.
L’annoiato barista dai capelli color carota, vista la serata magra senza avventori, vedendo solo quei due, uno in penombra quasi nascosto e l’altro con i capelli neri lucidi di brillantina sotto quella luce fioca, ha già versato loro tre bicchieri ricolmi di whisky pensando -così staranno buoni per un pezzo-
I sei bicchieri, vuoti, stanno ora lì, in fila, allineati come soldatini di vetro.
Sei testimoni di fallimenti. Tre disfatte a testa.
L’uomo dai capelli neri, aspira a lungo una sigaretta, quasi a volerla consumare, inghiottendone avidamente tutto il fumo.
Poi, con voce rotta dall’emozione , come se venisse dal fondo dello stomaco, sbotta:
« Non me la merito proprio una come lei!
Questo pomeriggio, rientrando un po’ prima dal lavoro, l’ho trovata a casa, discinta, con la vestaglia aperta su due cosce arrossate , con una faccia da bugiarda, i capelli sfatti e l’alito pesante. Sola ? Macché! Ho fatto appena in tempo a vedere fuggire quella sagoma di infame da dietro la porta che guadagnava la sua libertà correndo giù per le scale veloce come un cane bastardo inseguito...”
Fa un pausa, beve un sorso veloce dal settimo bicchiere di whisky servito dal barman; poi, continuando a non voltarsi di fianco , dice al suo vicino : « ...sai amico: mi sono messo a guardare per le scale appena illuminate... volevo vedere in faccia quello stronzo che era stato con lei... ma quel profilo, quell’immagine mi hanno dato la sensazione solo di un vestito che camminava, come fosse fatto di.. di aria. Ho avuto persino l’impressione di vedere un cappello sospeso sopra il bavero della giacca...e i piedi ? Due scarpe marroni, indipendenti, correre veloci come quelle di un ballerino di tip-tap. Quel vigliacco scivolava giù per le scale con il fuoco al culo e lei lì, con una mano alzata appoggiata alla porta e un sorriso da puttana.
Non le ho dato nemmeno uno schiaffo, le ho solo fatto una carezza delicata su quelle guance ancora femminili, non più innocenti"
Reclinando la testa all’indietro ingurgita un altro sorso, tutto di un fiato.
“Non so cosa mi sia preso, forse sono un vigliacco, ma ho avuto una strana paura, mi ha preso voglia di fuggire. Le voglio ancora bene. Quella fottuta stronza è tutta la mia vita.. non potevo restar lì un secondo di più altrimenti..."
Un’altra boccata di fumo densa, uscì a mala pena dalla bocca. Poi sospirando e parlando quasi con un fil di voce roca :
"Sono scappato di casa per non mettere le mani intorno al collo a quella vacca ! E’ pur sempre la mia donna, quel corpo...quella bocca... mi manca ogni secondo sai !”
Lunga tirata di sigaretta, la cenere tenuta da niente, cade sul bancone decolorandolo con il suo smorto colore grigio.
Con due dita, nervose, spegne il rimasuglio, schiacchiando quel mozzicone nel portacenere. E quasi sussurando le parole :
« Sai amico se non fossi mezzo ubriaco, qui, questa sera, non avrei mai trovato il coraggio di dirti che quella sagoma fuggente, mi è sembrata... l’uomo invisibile »
E li’ accanto a lui , quel vestito senza testa non si mosse nemmeno per un po’.
Pandora llego aquí mucho antes de la existencia, su don era el mal en potencia, ella expandió su esencia y aguardo tranquila desde entonces, sabiendo donde flaquea el débil hombre, esparció por el mundo semillas de dolor e histeria, haciendo florecer ramas de horror y de miseria. Su alma es turbia, se alimenta con la furia y la penuria, la injuria, la envidia, la rabia. Ella sabe como proceder, tiene el poder otorgado por Lucifer, sabe vencer a tus temores, cuando nació Jesucristo le susurraba a Herodes, le dijo mata los niños, no te demores. Ella fue quien inyectó dosis de ira a Gengis Kan, hoy impone su ley entre George Bush y Sadam. Su plan es infinito, su rito es el delito y el asesinato, el tracto ingrato como único hábito. Desde su púlpito de maldad, nos sume en la soledad, esta en los guetos de sogüeto, la realidad de Islamabad, su malicia es única, ella inspiró las guerras púnicas, asoló guernica y activó la bomba atómica. Mírala, es Pandora, unos la temen y otros la adoran, imploran su poder, arrasa faunas y floras, expandiendose hora tras hora, el mundo ignora esa conciencia traidora que nos ahoga en nuestros miedos y celos. Nos hace querer ser primeros, no cesar y codiciar sin freno. Su espíritu anida en cada instinto suicída y homicída.
Pandora es como un veneno que liquída nuestras vidas.
Cuando el poder de la ambición nos poseé, hace que el mundo tiemble se tambaleé y ella esta ahí. Cuando el noble vende al pobre, le cambia oro por cobre, el hombre es quien mata al hombre y ella esta ahi. Cuando vertemos nuestra íra en otros seres, nos transformamos en verdugos crueles y ella esta ahí. Pandora, oscura dama que adora vernos sufrir, alma infame que controla nuestro devenir. Pandora es astuta y fría, le guía nuestros defectos, detesta la alegría y el afecto, porque el amor la hiere y muere, golpea donde más nos duele y nos aplasta como a insectos. Se esconde trás el espejo y realza tus complejos, provocando sentimientos de verguenza, lima tu autoconfianza y tu esperanza, colocando en tu cabeza deseo de vil venganza. Sus modos son viejos como la injustícia, sus reflejos nos atrofian y desquícian. Se disfraza de icterícia, de peste bubónica y tifus, de sida, hepatitis, de cancer y otros virus. Ella nunca duerme, adora que tu cuerpo enferme, que sus defensas mermen, su germen de autorechazo, es un flechazo que se nos clava y nos traga,
salen llagas de ambición, y el corazón se apaga. Ella puso a gentes corrientes en fila, ante la rabia de Atila, provocando un daño inmenso, su espíritu perverso, unió a guerrillas colocando de rodillas a inocentes e indefensos. Pactó con Adolf Hitler y le tuvo como aliado, derramó mares de sangre a las puertas de Estalingrado, nos tuvo dominados por señores feudales, papas corruptos, dictadores y jefes de estados. En el pasado fue Lepanto y Normandía, hoy son los sicarios de Colombia, las hambrunas de Etiopía, no es una utopía darle muerte, solo la paz y la concordia algun dia nos haran fuertes. Ella pervierte tu subconciente y te utiliza a través de una televisión que miente y que hipnotiza. Pandora te hace trizas, te droga y te alcoholíza, te oprime porque el amor la aterroríza. Parece que no haya nada que la frene, pero creedme, ella es muy frágil y nos teme. Pandora es el 11-S, el 11-M.
Cuando ella viene la muerte sonrie y se entretiene.
En Biodiversidad virtual y también en Instagram como @proyectoagua.
La vida sigue y el arcoíris de unas gotas de agua de cristal florece entre el agua turbia, como un talismán de esperanza, bajo el espejo verde del Lago de Sanabria. A cada gota de agua sucia una estrella de Asterionella se pinta de luz en su alma y ya son infinitas, y con cada gota de ese líquido veneno, en los fondos de tinieblas, un arcoíris de luz se despliega en la casa de Difflugia en la que cada granito de cuarzo es una joya distinta que la Tierra talló en luz, quizá para gritar como desde una botella de naúfrago ¡¡ Ehhh!! ¿alguien me ayuda?
Quizá un día, cuando la corrupción sea ya un lejano recuerdo infame, lleguen las aguas limpias donde ahora se destilan aguas de trampa de esas depuradoras que no limpian y que gota a gota envenenan el alma del Lago de Sanabria, y quizá entonces, como en Difflugia, los fondos de este lago hermoso sean arcoiris bajo las aguas de cristal que siempre fueron.
Bajo las duras paredes de cuarzo que arropan a la ameba Difflugia se abriga su cuerpo blando; bajo su sólida capa, su fluido cuerpo que corre en fría lava; bajo su sombría estancia, la luz que se hizo arcoíris; bajo su presencia minúscula, misterios casi infinitos, como el espacio de las gotas entre las que lentamente evoluciona caminando entre grumos. Hoy la ameba Difflugia esconde sus brazos espesos de ramas blandas, en su casa de piedra que es cueva errante.
Las amebas del género Difflugia representan el grupo de amebas con caparazón más antiguo y extenso que se conoce. Aunque sometido ahora a revisiones, fundamentalmente basadas en estudios de secuenciacón genómica que tratan de establecer cuántos taxones incluye, se estima que engloba un número próximo a las 300 especies, todas ellas caracterizados por la presencia de una testa construida sobre una fina membrana a partir de los pequeños fragmentos minerales que estas amebas encuentran y recogen de su entorno y con los que fabrican, como expertas arquitectas y alfareras que son, la casa que les da cobijo.
La forma de esta casa de piedra de bloques sin tallar ha servido para establecer una taxonomía muy elemental del grupo, y poco precisa, pues en muchas ocasiones es insuficiente para poder determinar con exactitud cada especie, dado que los granos de cuarzo que generalmente conforman este caparazón, son opacos y no permiten reconocer otros caracteres internos que pueden ser importantes a la hora de conocerla.
La testa de Difflugiaestá formada por una capa aglutinada y cementada de partículas minerales, fragmentos de cuarzo o frústulos de diatomeas que genéricamente reciben el nombre de xenosomas. Con frecuencia Difflugia selecciona y organiza estos xenosomas según su tamaño y forma para construir un caparazón de una morfología única para cada especie en particular, este caparazón siempre tiene una abertura terminal por la que Difflugia asoma sus anchas manos y pies, sus pseudópodos, que siempre es ovalada, redonda o lobulada, pero nunca en forma de hendidura o con un diafragma interno como en otros géneros próximos. El núcleo es generalmente ovalado, pero en especies más grandes puede ser vesicular. Algunas especies son multinucleadas y con frecuencia las más grandes de agua dulce pueden establecer simbiosis con algas verdes que terminarán viviendo en su interior.
El ánfora de Difflugia pyriformis es rústica como una cabaña de piedra, áspera por fuera pero acogedora y suave por dentro y arropa, como en un nido blando, el delicado cuerpo de esta ameba de los fondos poco profundos.
Difflugia pyriformis es un taxón relativamente común en estanques y lagunas repartidas por todas las aguas dulces del planeta que presenta una gran variabilidad. Sus contornos son ásperos y su silueta más o menos piriforme, con un caparazón compuesto de fragmentos de cuarzo angulares y de muy distinto tamaño unidos entre sí por un cemento orgánico.
Tanto el tamaño como las diferentes morfologías que puede presentar bajo estos rasgos comunes son tan variados, que con toda probabilidad se trate de un complejo de especies de aspecto relativamente parecido pero con un material genético diferenciado que ahora se está estudiando para poder establecer las posibles relaciones entre los diferentes grupos
Las imágenes, tomadas a 400 aumentos con las técnicas de contraste de interferencia y de campo oscuro y polarización, proceden de una muestra de fondo recogida por Andrea, Tomás y María en el Lago de Sanabria (Zamora), junto a la Playa de Viquiella. El muestreo fue realizado el día 7 de mayo de 2019 desde el catamarán Helios Sanabria el primer catamarán construido en el Planeta propulsado por energía eólica y solar.
LIBRO: Lago de Sanabria 2015, presente y futuro de un ecosistema en desequilibrio
Presentación ponencia congreso internacional de Limnología de la AIL
Informes de contaminación en el Lago de Sanabria
informe de evolución de la contaminación en el Lago de Sanabria
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También en Biodiversidad virtual
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La VIDA nos enseña a pesar de la lomce, con ella o sin ella... y se muestra así de hermosa.
Todos los ciudadanos de nuestro País, casi sin excepción, deseamos el mejor Sistema Educativo para todos y lo hacemos pensando en nuestro País y en nuestros jóvenes y su futuro, que deseamos mejor que el nuestro.
Desde hace muchos años una inmensa mayoría de ciudadanos venimos pidiendo y exigiendo que quienes dicen representarnos nos representen de verdad y trabajen por mejorar la sociedad en que vivimos y una buena manera de hacerlo es a través de un buen Sistema Educativo.
La LOMCE es un parche más en nuestro Sistema Educativo, un mal parche que nace de la defensa de los intereses de unos pocos y de un partido político, no de la sociedad en su conjunto...es continuar con un juego de niños, el juego de revanchas del " ...y tú más"
Todos los gobiernos y sus oposiciones han hecho oídos sordos a este deseo de acuerdo inteligente y generoso por la Educación, expresado de mil formas...¡ cuánto nos gustaría que se llegase a un buen pacto, a acordar una buena Ley de Educación de todos y para todos ! y una vez más se nos da la espalda y se pierde otra oportunidad...el interés de unas siglas y de unos pocos se antepone de nuevo al interés general.
La imagen de hoy es un mosaico de vida, fluye día a día, gota o gota ... a pesar de quienes decretan leyes infames. Hay valores y actitudes que están por encima de las malas leyes...es la VIDA. Sigamos, poco a poco trabajando por dar la mejor educación posible a nuestros jóvenes... incluso a pesar de la LOMCE y con más empeño e ilusión si cabe.
...y aunque nuestras propuestas de mejora para este proyecto de ley se encuentren entre las nosécuantasmil que tampoco han sido atendidas, no cesaremos en nuestro empeño, al menos de intentar trabajar por una mejor Escuela Pública.
Casi todas las imágenes de este mosaico, proceden de seres que habitan en el Lago de Sanabria (Zamora) y se han fotografiado a 400 aumentos con técnicas de contraste de interferencia y campo oscuro.
1. KELLICOTTIA LONGISPINA, 2. PALMODICTYON VIRIDE, 3. EUTREPTIA, COMETA DE AGUA, 4. LA INOFENSIVA PULGA BOSMINA, 5. GOMPHONEMA ACUMINATUM A TODOS LOS PROTAGONISTAS DE LA XVII REUNIÓN CIENTÍFICA "VILLAFRANCA 2013", 6. ASTEROIDE GYMNODINIUM, 7. NEBULOSA EN VERDE, STAURASTUM BRACHIATUM, 8. RUEDA SYNURA, SYNURA SPINOSA, 9. DINOBRYON, FLORES PARA SAN FRANCISCO, A LAURA MERINO, 10. TABELLARIA FENESTRATA, CONSTELACIÓN DE TRES ESTRELLAS, 11. Tabellaria floculosa, 12. LOS EXTRAÑOS VIAJEROS DE SPONDYLOSIUM: SITIPITOCOCCUS LAUTERBORNII, 13. ¡ FELIZ AÑO NUEVO ! // GLOEOTHECE, UN AÑO MÁS EN EL FONDO DEL LAGO, 14. THECAMOEBA, AMEBA NUBE, 15. UN CILIADO PATINADOR, CHILODONELLA, 16. FELICIDADES
S’io credesse che mia risposta fosse
A persona che mai tornasse al mondo,
Questa fiamma staria senza piu scosse.
Ma percioche giammai di questo fondo
Non torno vivo alcun, s’i’odo il vero,
Senza tema d’infamia ti rispondo.
Olá!
Estou aqui curtindo o friozinho com mô...letom ehuahauaha piadinha infame XD
Descasquei o lover todo na aula da professora substituta pelo amor muito chata euahauahau ai como nao curto ficar sem esmalte no meio da semana escolhi essa combo laranja+dourado que eu amo!
A foto mais fiél foi essa e desculpem os borradinhos so vi depois que passei pro pc!
Sobre a qualidade desse lindo :AMO A COLORAMA VOU CASAR COM ELA, FIM.Cobriu facil, secou rapido, facil de limpar gente <333
.È isso.
1x base.
1x garota verão.
2xmadri, lorena.
Beijosss
ils ont été chassés de la forêt profonde et s'étiolent au bord de la piste poussiéreuse.
les tronçonneuses hurlent et arrachent à vif une culture millénaire.
mais nous pourrons savourer nos barbecues sur des tables exotiques et respirer, tranquilles, portes et fenêtres (en bois exotique !) fermées au monde ...
TéLéRAMA :
La forêt du Congo à l'heure hache
L'APPEL DE LA FORÊT | Dans le bassin du Congo, l'une des dernières forêts primaires de la planète s'étend sur des millions d'hectares. Un sanctuaire pour la faune et la flore. Un monde intense avec sa ville, Pokola, ses bûcherons, ses Pygmées…
Le 06/08/2011 à 00h00
Nicolas Delesalle - Télérama n° 3212-3213
Coupe d'un arbre centenaire. Photo : Nicolas Delesalle.
Coupe d'un arbre centenaire. Photo : Nicolas Delesalle.
Appelons-le Sylvestre. Matricule n° 402. C'est un sapelli. Son bois rouge est très résistant. On ne le distingue pas encore. Il faut s'enfoncer sur une sente découpée à la machette dans un enchevêtrement de feuilles géantes et de branches grosses comme des troncs de chêne. On crapahute dans le nord du Congo, près de Pokola, dans l'une des concessions détenues par la Congolaise industrielle du bois (CIB) (concession forestière privée attribuée par l'Etat congolais, propriétaire du sol). Dans ces latitudes, l'été est gras, humide et perpétuel. Marcher sur cet humus, c'est fouler un sol surpeuplé. Ici, les insectes ont des muscles et pas de planning familial. Trois grandes forêts tropicales se partagent la planète. En Amazonie et en Indonésie, où elles sont croquées par pans entiers pour laisser place nette aux culs des vaches ou aux plantations de palmiers à huile. Et puis dans ce bassin du Congo, encore à peu près protégé. La moitié de ce qui existe sur cette Terre vit dans ces forêts essentielles aux équilibres climatiques. Ces puits de carbone emprisonnent 18 % de nos émissions de CO2. Une tonne de bois contient 500 kilos de carbone. Le bassin s'étend sur 162 millions d'hectares. Trois fois la France. Il traverse les frontières de six pays, qui tirent une partie de leurs richesses du commerce du bois.
Le mukulungu, viagra naturel
Une nuée de papillons multicolores s'agglutine sur la terre rouge en bord de piste. Un entomologiste tomberait à la renverse. « Quelqu'un a pissé », explique Jérôme Castagné, yeux clairs, casque jaune, solide gaillard à l'accent du Sud-Ouest, responsable commercial à la CIB. Martin, Congolais et chef de l'opération, porte un casque orange. Il chasse les milliers de moutmouts qui lui tournent autour : des abeilles aussi minuscules que des moucherons, qui ne piquent pas mais qui butinent la sueur et le sébum pour en faire du miel. Martin ouvre le chemin et explique que Sylvestre a été repéré voilà un an lors d'une mission de prospection. Un pour cent des arbres du coin ont été inventoriés. Sylvestre a été choisi parce qu'il est beau. Son tronc est droit. Son diamètre de 1,50 mètre et sa taille de 40 mètres en font un spécimen intéressant.
Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes
et les problèmes de rein.
Martin est capable de reconnaître les 250 essences d'arbres qui s'épanouissent dans cette forêt primaire, même si la CIB ne s'intéresse qu'à une vingtaine d'entre elles. Là où le béotien voit un arbre, Martin voit un iroko, un mukulungu, un wengué ou un ébénier. « En tisane, l'écorce de mukulungu est un Viagra naturel, lâche Jérôme. Un Espagnol qui a voulu essayer est resté sur la béquille pendant deux jours. » Le mukulungu soigne aussi les hémorroïdes et les problèmes de rein. Le mankala est un antibiotique, les femmes s'en servent pour leur toilette intime. Ici, un azobé : les Hollandais en font des écluses. Là, un padouk, qu'on transforme en parquets carminés. Sa sciure sert aussi à nourrir les bêtes. Elle fait rougir la viande. Ici, un moabi. Exploitation interdite. Les éléphants raffolent de ses fruits. Dans leur ventre, les graines accélèrent leur germination, et quand elles retombent dans les fèces, elles sont prêtes à l'éclosion. La faune est indispensable à la forêt car elle dissémine les graines qu'elle dévore et défèque. Une forêt vide est condamnée. Les forestiers suivent un chemin marqué à coups de peinture jaune. Si un arbre est marqué de blanc, pas touche, c'est un « arbre d'avenir », on le coupera plus tard. S'il est marqué d'une croix rose, c'est un arbre sacré pour les Pygmées.
Ivres morts
On les a rencontrés dans un village de terre battue, pas d'eau, pas d'électricité, de la misère et des volées de gamins rieurs. Ils habitent à la périphérie d'un village bantou. Les Pygmées, rois de la forêt, les seuls à oser s'y frotter la nuit, qui en connaissent tous les secrets et qui survivent pieds nus là où une paire de boots tombe en lambeaux en un mois... Ils avaient les yeux rouges. Ils étaient habillés de frusques dégueulasses. Ils étaient ivres morts. Les Pygmées travaillent pour les Bantous et sont payés en gnôle infâme, le gnolo-gnolo, mélange fermenté de maïs et de manioc qui vire à l'éthanol. Un esclavage silencieux. Ils sont souvent battus, parfois à mort. « Le Moyen Age, une violence inimaginable », racontait Jean-Dominique Bescond, responsable de l'aménagement à la CIB.
Considéré comme une injure,
le mot pygmée (“grand d'une coudée”) est interdit.
On dit “semi-nomades autochtones”.
En 2009, un enfant se fait frapper par un chauffeur bantou de la CIB. Révolte. Les Pygmées bloquent la piste. Veulent châtier le chauffeur. Il sera licencié. Il a fallu de longues négociations pour calmer la situation. C'est pareil partout. A tel point qu'en février 2011 l'Etat congolais a fait voter une loi leur garantissant des droits. Considéré comme une injure, le mot pygmée (« grand d'une coudée ») est interdit. On dit « semi-nomades autochtones ». Dans l'ivresse, ces Pygmées-là nous ont emmenés découvrir leur arbre sacré au bout d'un sentier, un « arbre à chenilles », qui leur apporte une dose de protéines importante. Interdiction de s'approcher sans être « initié ». En partant, les représentants de la CIB leur ont laissé de quoi s'acheter du vin de palme. Corruption morale, disent les sociologues. Seule manière de fonctionner ici, répondent les hommes de terrain. « Ils deviennent peu à peu des citoyens congolais, a expliqué Roger Monbandzo, responsable du programme social de la CIB. Ils participent à la gestion des forêts, ils sont dans nos équipes de prospection. Ils s'émancipent, les Bantous s'inquiètent, et peut-être qu'un jour il y aura une révolution. »
On avance vers Sylvestre dans la moiteur de la jungle. Les ouvriers se désaltèrent en coupant des lianes à eau. Un coup de machette et le liquide s'écoule du robinet végétal. On passe devant un tali n° 215, 86 centimètres de diamètre, bois dur, terrasse de piscine, ébénisterie. Il ne verra pas la nuit. Ici, un arbre à fourmis, Barteria fistulosa. Il vit en symbiose avec l'insecte. Les femmes pygmées adultères sont attachées à son tronc jusqu'au soir. Il faut dix jours de traitement pour les soigner. Le mâle ne risque rien. Au Congo, ils peuvent avoir quatre épouses. Tiens, un ébénier. Et un autre. On le croyait rarissime. « Des fabricants de guitares Gibson nous ont demandé si on pouvait prélever des pieds. Le ministère a dit oui, dit Jérôme Castagné. Mais celui-là est trop jeune. »
« On faisait n'importe quoi »
La CIB n'est pas une exploitation comme les autres. De 1969 au début des années 2000, elle abattait les arbres à la chaîne, sans penser à préserver son capital, sans demander aux Pygmées la position de leurs arbres sacrés. « On faisait n'importe quoi », raconte Camille Ngouabi, responsable du débardage, pour qui tout a changé quand la société s'est mise à suivre un plan d'aménagement drastique pour répondre aux normes édictées par le gouvernement congolais. Et surtout, quand elle a décroché son label FSC (Forest Stewardship Council), le plus exigeant en matière de certification (protection de la biodiversité, investissements sociaux).
“Greenpeace pense à la nature
sans penser à l'homme.
L'économie de la région dépend du bois.”
Jean-Dominique Bescond, de la CIB
Frappée par la crise, la CIB prélève dorénavant sa matière première parcimonieusement. Refile des GPS simplifiés aux Pygmées pour marquer leurs arbres. Pense déjà à vendre des crédits carbone aux pollueurs occidentaux (tu me donnes de l'argent et je coupe moins d'arbres). Le million d'hectares de la concession est divisé en zones exploitées un an, puis laissées en « jachère » trente ans. Deux arbres seulement sont coupés par hectare. « Peu importe », dit pourtant Greenpeace, qui menace de faire suspendre toute certification dans le bassin du Congo en quittant, par exemple, le FSC dont il est membre. Pour l'ONG, l'exploitation de la forêt tropicale ne peut pas être durable, et les forêts du Congo finiront en plantations de palme. Une partie de la concession de la CIB, particulièrement dégradée, va d'ailleurs servir à faire pousser des cacaoyers. La CIB vit-elle dans la chimère ? « Greenpeace pense à la nature sans penser à l'homme, répond Jean-Dominique Bescond. L'économie de la région dépend du bois. Les écosystèmes ne sont pas si touchés que ça, et 14 % de la forêt est mise sous cloche dans des parcs. »
La congolaise industrielle du bois a reçu un é
La congolaise industrielle du bois a reçu un écolabel pour sa gestion durable de la forêt. Photo : Nicolas Delesalle.
Pokola, où la CIB s'est établie, est devenu une ville de 12 000 habitants. On y trouve une scierie, une banque, des maisons en brique, le meilleur hôpital du pays, une discothèque, une boulangerie qui cuit 10 000 baguettes par jour dans des fours de l'armée française, une radio, une chaîne de télé, une bibliothèque, une école, un collège et 80 églises. Tout ça construit par la CIB. Cela a un coût : le bois produit ici coûte 30 % plus cher que celui des Chinois, qui exploitent sauvagement les forêts du sud du pays.
Soudain un coup de tonnerre. Un arbre, au loin, vient de s'effondrer. Aucun autre son dans la forêt. Pas d'éléphant. Pas de gorille. La faune se terre. Pour nourrir les habitants de Pokola, la CIB importe des zébus du Soudan, mais ces steaks sont plus chers que la viande de brousse. Sur les étals du marché de Pokola, on verra les seuls animaux du voyage : des singes saisis par le feu dans des positions d'épouvante, des bébés crocodiles attendant le couic final, des antilopes, une tortue. Braconnage.
Geysers de sciure
Voilà Sylvestre. Il nous toise. Il est né sous Napoléon Bonaparte. Il va tomber sous Petit Piment, le surnom de Nicolas Sarkozy au Congo. Le commis à l'abattage s'approche. Ngaboué. Alfred Ngaboué. Le Mozart de la tronçonneuse. Le meilleur abatteur de la zone. Tout le monde sue. Pas lui. Il charrie à bout de bras une tronçonneuse de vingt kilos. Il repère la branche la plus forte. Elle déterminera l'axe de la chute. D'autres forestiers préparent à la machette une piste de fuite, au cas où. Alfred enfile ses gants. Tout se joue en dix minutes dans la pétarade aiguë de la tronçonneuse. D'abord deux coups précis pour dessiner une mâchoire dans le tronc qui saigne de la sève rouge. L'entaille de direction. Et puis, tout autour, par tronçons précis, dans des geysers de sciure, Alfred arrache Sylvestre à sa vie. Le géant va tomber dans un bruit de Mobylette. « MOSSIKA ! » crie un ouvrier. « Garez vos fesses ! » La tronçonneuse se tait. L'arbre est immobile. « Il part là », chuchote Martin. On se croirait dans un service de réanimation. Stupéfiant pour qui n'a jamais abattu que de l'herbe avec une tondeuse. Et si Sylvestre tombait du mauvais côté ? Ça y est. Sylvestre part. Il s'effondre. Au ralenti. Comme un paquebot qui glisse le long de ses cales au début de sa carrière. Sylvestre finit la sienne dans un craquement sinistre. Ses feuilles tombent comme des lucioles longtemps après sa chute. La souche est poinçonnée. C'est le 3 627 e arbre abattu cette année dans la zone.
“Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine :
il y aurait des débouchés formidables.”
Martin, chef des opérations pour la CIB
On marche sur le tronc de Sylvestre. Au bout, les branches sont éclatées. Elles pourriront ici. « Le houppier, on ne l'exploite pas, ça me fait mal, s'énerve Martin. Le bois, l'écorce, les feuilles pour la médecine : il y aurait des débouchés formidables. » L'abattage crée des clairières où poussent des tapis de feuilles qui empêcheront les graines ailées d'autres sapellis de tomber sur le sol. Il n'y aura pas d'autres Sylvestre ici avant longtemps. De toute façon, les plus gros ont déjà été coupés. Et dans trente ans, aucun sapelli de 1,50 mètre de diamètre ne se dressera ici. Il faudrait des siècles. L'Europe s'est débarrassée du loup, l'Amérique du bison, l'Afrique se construit sur les souches de ses sapellis géants.
Dans cinq jours, une équipe sciera les branches de Sylvestre pour le transformer en grume droite, présentable. Des bulldozers viendront créer un chemin pour l'extraire de la forêt. Une soixantaine de troncs sont sortis ainsi chaque jour. Un débardeur équipé de pneus grands comme un homme treuillera Sylvestre jusqu'à la piste. Il partira à Pokola. Sera séché, scié en planches, ou laissé à l'état de grume, puis transporté en dix jours jusqu'au port de Douala, au Cameroun. Il remontera l'océan Atlantique et, en Europe, il finira en fenêtre ou en porte.