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Photo André Knoerr, Genève. Reproduction autorisée avec mention de la source.
Utilisation commerciale soumise à autorisation spéciale préalable.
Depuis le changement d'horaire du 11 décembre 2022 les RE Disentis/Mustér - Scuol-Tarasp sont limités à Chur. Un autre changement de train est nécessaire à Landquart. La basse Engadine est désormais desservie par des rames Capricorn. En raison de leur attelage automatique les trains mixtes ne sont plus possibles et un train de marchandises circule nouvellement.
L'emploi des voitures unifiées EW I se réduit et les effectifs fondent comme neige au soleil.
La B 2365 a été démolie le 8 décembre 2021.
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Avis:
En raison des attaques terroristes de la Russie sur l'Ukraine mais aussi
des menaces de l'Ambassade Russe en Suisse contre le journal zürichois NZZ et
les dégâts infligés au tram Mirage 339 de Vinnytsia portant les couleurs de la Suisse
toutes les photos de cette galerie prises sur le territoire de la Fédération de Russie sont rendues inaccessibles au public jusqu'à nouvel avis.
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Djama-Kébir (Grande Mosquée)
-------Cette mosquée, la plus grande d'Alger, est affectée au rite maléki, le seul qui fût observé à Alger, avant l'arrivée des Turcs. Djama-Kébir fit partie de la ville berbère; elle fut édifiée sur les ruines d'une basilique chrétienne (une partie des substructions repose sur une portion de l'ancien rempart romain) dont l'abside, rapporte l'historien arabe El Bekri, était, en raison de son orientation vers le Levant, utilisée comme lieu de prière. On la décorait de tapis et d'images saintes, les jours de grande fête.
-------Une inscription du mimbar dit : "Au nom de Dieu, clément et miséricordieux, ce mirhab a été élevé le premier jour de Redjeb de l'an 409 (1018)". La construction de la mosquée date donc, au moins, du XIè siècle (Le professeur Marçais donna de ce mimbar une intéressante étude qui, en décembre 1920, fut lue à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres. Ce mimbar daterait, non de 1018, mais de 1097. Il comporte entre autres ornements, 45 panneaux de cèdre sculptés (carrés, triangles ou trapèzes). Dans son décor floral. L'œillet fait défaut. Bien qu'en ressemblance avec celle de Kairouan, cette chaire accuse l'influence de l'Espagne si nette à Tlemcen et à Fez.).
--------Une inscription placée près du minaret, célèbre le roi de Tlemcen, Abou Tachefin de qui dépendait Alger autrefois, et qui, en 1324, avait élevé cette partie du temple. En voici la traduction:
--------«Au nom de Dieu clément et miséricordieux, lorsque le prince des musulmans, Abou Tachefin (que Dieu le fortifie et l'assiste), eut achevé le minaret d'Alger, dans une période dont le commencement est le dimanche, 17è jour de doul kada de l'année 722 (22 novembre 1322), le minaret susdit sembla, par son aspect actuel, s'écrier : " Quel est le minaret dont la beauté est comparable à la mienne?" Le prince des Musulmans a érigé des boules (les trois pommes de cuivre peintes en vert, fixées à la flèche de la tour), des boules dont il m'a fait une parure brillante, et il a complété ma construction. La lune du firmament s'est présentée à moi dans tout son éclat et m'a dit :" Sur toi, mon salut, ô toi, la seconde lune!" Aucune vue, en effet, ne captive les cœurs comme la mienne! Allons, venez donc contempler ma beauté et l'aspect que de mes couronnes."
--------"Puisse Dieu accroître l'élévation de celui qui m'a achevé comme celui-ci l'a fait â mon égard et comme il a exhaussé mes murailles."
"Que l'assistance de Dieu ne cesse d'être autour de son étendard, le suivant comme un compagnon et lui servant de seconde armée." (Devoulx).
--------La grande mosquée occupe une superficie de 2 000 mètres. Ses dimensions sont à peu près de 48 mètres sur 40.
--------À la mosquée étaient annexées jadis : 1°/ el djenina (le petit jardin); 2°/ el mocella (oratoire pour les services funèbres); 3°/ une grande cour où était installée une batterie de quatre canons, élevée après le bombardement de Lord Exmouth, en 1816.
--------Le monument s'appuie sur soixante-douze piliers et est recouvert de onze toits. Il comprend onze travées. Son ordonnance est en réduction, un peu celle de la mosquée de Cordoue.
--------La cour aux ablutions comprenait autrefois "un jet d'eau, un noyer et un oranger sauvage".
--------La partie voisine du mirhab fut endommagée en 1683 par les boulets de Duquesne. Les esclaves chrétiens furent employés à sa restauration comme l'avaient été les captifs de 1529, pour les dégradations éprouvées par le temple, lors de la défense du Penon qu'assiégeait Kheïr-ed-Din. Un texte ancien nous apprend que lors du bombardement de Duquesne, les livres saints de la mosquée furent mis en sûreté au Fort l'Empereur. Le mirhab, conformément à la tradition malékite, doit demeurer nu, sans ornements.
--------L'inscription romaine, placée sous le portique de la rue de la Marine provient d'un monument décorant jadis Icosium. La suite de cette inscription a été retrouvée plus tard, rue Bruce. En voici la traduction : "Lucius Coecilius Rufus, fils d'Agilis, flamine perpétuel, ayant épuisé la série des honneurs municipaux de sa patrie, de ses deniers a fait ce don et l'a consacré."
--------Le minaret, haut de quinze mètres, est orné en son sommet, de vingt-quatre merlons. En 1856, le Génie civil para cette tour de faïence bleue, d'un assez joli effet.
--------Le dessous de la grande mosquée est constitué par de hautes voûtes qu'occupa le Génie militaire en 1830 et qui furent dans la suite, louées à des particuliers. M. Picon, premier constructeur du boulevard du Centaure (aujourd'hui: boulevard Gambetta), en fut le locataire, de 1836 à 1838.
--------En cette mosquée, se tenaient autrefois les séances du Tribunal Supérieur appelé le Midjelès. Là, siégeait le muphti hanéfi, lequel, en sa qualité de Turc, avait le pas sur son collègue maléki.
--------Le muphti hanéfi fut, en 1847, destitué pour malversations. Il fut envoyé aux îles Sainte-Marguerite, puis de là, en Egypte. A son départ, plusieurs registres de cette mosquée, qui présentaient un réel intérêt, disparurent (Devoulx).
--------Le 13 juin 1873, le préfet Comte d'Ideville installa solennellement le muphti Hadj ben Haffaf, qui avait été le premier secrétaire d'Abd-el-Kader, et mourut âgé de 90 ans, en octobre 1889. Son successeur fut El Hadj Kadour Chérif, ancien lieutenant de l'Emir.
--------Le ler mars 1904, le préfet Rostaing vint remettre la Légion d'Honneur au muphti Ben Zakour (Aïeul de l'actuel muphti de Djama-Djedid.) dont les services dataient de 1844. Le 24 mars 1919, à l'issue de la cérémonie à la mémoire des Indigènes tombés sur le Front, le secrétaire général Borde remit, en présence des autorités réunies, la Légion d'Honneur au muphti Ben-Nacer.
--------Le personnel de la grande mosquée se composait de : deux imams, un porte-crosse du muphti, un huissier, dix-neuf professeurs, dix-huit mouedden, huit lecteurs du Coran, huit oukils ou administrateurs.
--------Il y avait, en outre: huit balayeurs et trois allumeurs.
--------En décembre 1836, le prince de Nemours posa la première pierre de la galerie de marbre de la rue de la Marine, qui fut élevée par les " Condamnés " du colonel Marengo, avec 22 fûts de la mosquée Es-Sida.
--------Une urne contenant le procès-verbal de la cérémonie, rédigé en français et en arabe, et des pièces d'or, d'argent et de bronze, à l'effigie de Louis-Philippe et au millésime de 1836, a été placée sous l'une des colonnes.
-------- En avril 1903, le temple devant lequel devait passer le président Loubet, fut, du côté du boulevard, bordé d'une grille de dessin oriental.
--------Le 9 mai 1865, l'Empereur visita Djama-Kébir. La mosquée fut classée en avril 1887.
source
Alger, quelques-unes de ses mosquées
d'après "Comité du Vieil Alger, Feuillets d'El-Djezaïr, Fondateur Henri Klein (1910)" Éditions du Tell, 3 rue des frères Torki à 09000 Blida
Pendant ce temps, au royaume des ombres, la vie s’était réorganisée au château des monts chauves.
Ulf, bien qu’inquiet pour celui qu’il appelait Roméo, avait fini par admettre qu’il fallait sans doute au roi vampire, une forme de lune de miel sombre. Et que la voleuse d’âmes avait eu raison de capturer son jeune ami par le truchement de la statue Ariane. A ceux de ses camarades qui lui reprochaient sa désinvolture, il disait :
- Roméo apprendra ce qu’il doit savoir de ce monde. Et il sera moins partagé en lui même. Ce sera l’occasion pour lui de n’être plus étranger du royaume. L’anneau, sous le contrôle de la voleuse d’âmes, deviendra progressivement maléfique et nous pourrons enfin lancer la grande attaque promise par Oswald pour anéantir la féerie. Tout ce dont nous rêvions...Alors, ce soudain revirement dans les bras de la voleuse d’âmes, est peut-être signe d’un futur plus riant pour nous tous.
Mais il se trompait.
Parce que le jeune roi vampire était toujours attaché à la lumière, à ses origines elfiques et féeriques. Malgré la séduction et l’intimité partagée avec Tania, Jakob restait connecté puissamment à Marie et à ce qu’il portait de lumineux en lui. Si bien qu’il impressionnait de jour en jour sa compagne, si peu soucieuse auparavant de la lumière autrement que pour voler et anéantir ses porteurs. La voleuse d’âmes voyait donc son influence se réduire de plus en plus. Avec à présent, la conscience du mal qu’elle avait fait et faisait, dès lors qu’elle tentait d’agir de façon maléfique.
Et ce qu’ignorait Ulf également, c’est que Bartoloméo veillait sur Jakob à distance, autant qu’un père sur son fils unique. Si l’anneau que le jeune roi des ombres portait n’était que factice, la magie du « fantôme » comme l’appelait Ulf, continuait secrètement d’agir et de protéger Jakob, de l’aider à avancer sur son parcours initiatique.
L’ange de l’anneau l’aidait à équilibrer en lui les forces noires et lumineuses, l’apaisait, lui faisait se poser les bonnes questions. Que voulait Jakob sérieusement ? Le mal devait-il être éradiqué ou bien fallait-il trouver une troisième voie ?
Durant ses promenades nocturnes et ses chasses, Bartoloméo continuait d’entretenir son élève :
- Regarde la nature...que se passe-t-il durant le jour ?
- Il y a de l’ombre et de la lumière sur toute chose, tout être, perpétuellement…
- Et la nuit ?
- Certains se reposent, d’autres vivent...éclairent, voient dans l’obscurité...chassent, comme moi actuellement…
- S’il n’y avait plus d’ombre durant le jour que se passerait-il ?
- Il n’y aurait plus d’eau, plus de forêt, que du désert aride, les gens mourraient de soif et de chaleur, plus rien ne pousserait, la vie serait bannie…
- Et s’il n’y avait plus de possibilité de lumière dans la nuit, qu’arriverait-il ?
- Beaucoup mourraient sans pouvoir se nourrir, ni certaines plantes se développer, tout le monde vivrait à l’aveugle et de façon brutale puisque non éclairée.
En fait, ces deux mondes ont chacun leur utilité. L’ombre comme la lumière. C’est une question de dosage...d’équilibre et d’union, n’est-ce pas, Bart ?
L’ombre en soi n’est pas mauvaise, sauf si elle devient dominante et maléfique. Et la lumière c’est la même chose. En devenant dominante et écrasante, elle deviendrait elle aussi maléfique, donc aussi dangereuse pour la survie de tous. Je l’ai vu quand j’ai vaincu Oswald et que j’ai réduit en cendres la quasi totalité du public présent. Il faudrait alors... pouvoir dépasser cette opposition binaire de l’ombre et la lumière pour trouver une forme d’unité tous ensemble, une unité qui profiterait à tous. Permettrait un apaisement, une certaine justice aussi, à visée universelle autant que bienfaitrice, parce que sans jugement.
- Je suis d’accord. C’est ta mission de parvenir à établir à cet équilibre. Si Marie travaille de son côté en alchimie, tu dois travailler cet aspect essentiel. D’abord en toi puis pour l’établir ensuite autour de toi. N’as-tu pas remarqué une chose ? Marie t’a devancé dans cette tâche...
- Vraiment ?
- Oui, elle est sortie de la dualité avec Tania. Elle lui a rendu son âme, donc Tania a de nouveau la conscience de faire du mal quand elle en fait. Son pouvoir de destruction a été confondu. Elle ne peut donc plus être un obstacle entre toi et Marie, ni te faire perdre ton âme, ni en capturer d’autres. Le fait d’avoir récupéré la sienne lui ôte l’envie de dévoration. La voie de la bonté a succédé à la voie de l’affrontement et de la domination. A sa façon, Marie t’a montré le chemin, même si cette étape a été particulièrement douloureuse pour elle...
- Mais comment a-t-elle réussi ? Tania est si maléfique et tordue...
- Marie a essayé de réveiller sa conscience. Je l’ai un peu aidée j’avoue, en lui demandant de réclamer quelque chose à Tania qu’elle ne pouvait pas lui refuser...Mais cela en valait la peine. Non seulement Tania a retrouvé une conscience mais elle ne peut plus entraver votre union. Je te l’ai déjà dit : Marie travaille tout comme toi, Jakob, à avancer vers l’union. N’est-ce pas cela aussi que tu cherches à réaliser ?
- Oui...mais...comment sortir du labyrinthe, comment sortir de l’ombre épaisse de ce royaume infernal ?
- Suis ce que tu penses être juste. De quoi disposes-tu pour avancer ?
- Du pouvoir de l’ombre, mais aussi du ruban rose qui me lie à celle que j’aime.
Et de tout l’amour que nous partageons, qui émane de nous deux, même séparés.
- Alors tu as tout pour réussir. L’ombre doit te servir de protection en attendant de t’unir à Marie. Mais votre lien d’amour t’aidera à sortir du labyrinthe, puis progressivement à revenir dans la lumière ; pas celle factice des ors maléfiques, mais celle qui te constitue au plan de l’être profond. C’est ainsi que tout sera réconcilié. Et que tu seras vraiment l’artisan de paix et de justice au côté de Marie pour l’ensemble des créatures.
Mais pourquoi ce trouble gêné sur ton visage ? Tu devrais être soulagé.
- J’ai honte, Bart ! Honte d’avoir trahi la féerie...de trahir aussi d’une certaine façon le royaume des ombres qui m’a sacré roi...et j’ai peur que Marie, ma famille m’en veuillent de ce comportement, finissent par me rejeter quand enfin je les retrouverai.
Un rire ému ainsi qu’une accolade dans son dos répondirent aux inquiétudes du jeune homme.
- Cette peur est normale. Elle est saine aussi. Car elle montre ta droiture. Te rappelles-tu qu’Ulf était dans le même ressenti vis à vis de ses amantes, celles qu’il n’est jamais parvenu à oublier ? Cette peur a bien failli l’engloutir. Alors ne fais pas comme lui ! Sois pour toi-même aussi compatissant et lumineux que tu l’avais été pour libérer Ulf par le passé. N’oublie pas cette leçon : car cet apprentissage ne valait pas que pour le capitaine vampire...mais pour toi aussi.
L’amour et la musique qui te lient à ta famille et à Marie permettront de tout aplanir. C’est ta force, Jakob. Une force pure et noble. Tous savent par quoi il faut passer d’épreuves et de chemins difficiles pour s’appartenir vraiment, pour faire sens profond dans une vie...donc ne crains pas d’être rejeté. Si tu crois en cet amour puissant et en ta propre magie musicale, il n’y aura pas de rejet. Ni de Marie ni des tiens.
Jakob avait hoché la tête, encore dubitatif, mais confusément, il sentait que son mentor avait raison. Instinctivement, il toucha la bague factice qui figurait l’anneau de feu à son annulaire...et pria pour que le véritable anneau, produise ce miracle. Car le jeune homme voulait être prêt. Il voulait vivre cette union qui dépassait la dimension charnelle qu’il vivait avec Tania. Au travers de l’amour partagé avec Marie, il voulait créer une paix, un pont entre deux mondes dans le respect, l’amour, la justice, la dimension fraternelle, le partage. Il ne voulait pas de haine, de mensonges, de manipulations. Pas de meurtres, de vampirisme, pas de violence ni d’abus ni de recherche de domination. Car tout ça l’éloignait trop de tout ce que son âme réclamait depuis toujours : un universalisme pacifique et amoureux. Là était son centre, là était sa voie personnelle d’accomplissement. Il le comprenait plus clairement à présent qu’il vivait au royaume maléfique. Et pour s’aider, soutenir sa foi, il avait repris la pratique de la magie musicale qu’il avait négligée. Et chaque nuit, lorsqu’il invoquait la nécessité de satisfaire des besoins de sang frais, au lieu de chasser, il sortait dans le bois jouxtant la demeure de Tania, puis s’isolait dans un cercle magique et faisait remonter la musique de son coeur.
Cette musique soignait ses blessures, ses tourments, le libérait progressivement des sortilèges que Tania avait jeté sur sa guitare. La musique se rappelait à lui de façon indirecte et passait par d’autres instruments que celui ensorcelé par la voleuse d’âmes. La musique se déployait, comme un retour de flamme pure et enfin chaleureuse sans être dévorante ni destructrice. Jakob apprivoisait ce feu intérieur, le projetait autrement. Ajoutait de l’eau pour voir grandir ses mélodies sans pour autant éteindre la passion qui l’habitait. Tout progressivement s’éclairait sur sa route. Il devenait conscient de chaque pas, de chaque note. Et à mesure que sa conscience musicale et spirituelle augmentait, sa musique adoucissait aussi le monde qui l’entourait. A sa façon et sans vraiment savoir la portée de ce qu’il faisait, Jakob soignait le monde obscur, réparait les dégâts causés par les destructions d’Ariane comme de Tania ou de Lucifer. Il recréait des cercles féeriques...une sorte de soin qui faisait qu’après chaque séance musicale, la nature reprenait vie. De façon tout à fait inexplicable pour les êtres maléfiques, mystérieuse. Mais néanmoins réelle.
www.youtube.com/watch?v=GPNZxQ3x6pY
Et à cette magie musicale, s’ajoutait celle du véritable anneau de feu, désormais entre les mains et l’âme de Marie qui elle aussi de son côté, avançait sur son parcours, malgré les épreuves, malgré les larmes.
Sous le flot de cette énergie d’âmes et de coeurs aimants, la grenade reçue de chaque côté des deux royaumes par les deux amants, semait ses grains et fleurissait à leur insu, enguirlandant l’univers de fleurs invisibles et merveilleuses, préparant chacun à donner le meilleur de soi, mais aussi à partager cette union aux autres.
www.youtube.com/watch?v=trLGqH4-HS4
Tout cela avait considérablement changé la donne au royaume des ombres. Et cette association invisible faite de prise de conscience, de retour d’âme et de magie musicale, rendait donc impossible pour Ulf et ses compagnons, le pillage et les intrusions guerrières en féerie.
Si pendant longtemps, les soldats de l’ombre avaient pu terroriser, vampiriser et rapiner le monde de la lumière, ils ne pouvaient plus rien faire de mal là-bas, à présent. La féerie semblait protégée par une sorte de globe constituée de sortilèges puissants qui interdisaient toute approche maléfique. Une aura lumineuse isolait la féerie, repoussant toutes les tentatives maléfiques. Et les vampires devaient se contenter de rapiner les êtres les plus vils mais aussi les plus faibles du royaume des ombres, chercher d’autres moyens que le vol. Leur train de vie s’était donc considérablement amenuisé, au point que l’armée clinquante d’Ulf était devenue une armée de brigands, de pirates qui n’arrivaient à survivre qu’en attaquant leurs pairs. Un comble qui renversait l’ordre établi. Et qui mettait en rage Lucifer autant que la majeure partie des êtres obscurs.
Car le chaos, au lieu d’être mis en féerie était le lot quotidien du royaume des ombres. Le déséquilibre était si grand, en même temps que l’effondrement de tout ce qu’ils pensaient jusque là éternel et sûr, dominateur, désaxait les êtres maléfiques, les rendant plus agressifs, plus dangereux aussi.
Ceux qui n’avaient pas été réduits en cendres au moment où Jakob avait vaincu Oswald, étaient devenus de drôles d’errants. Ne survivant que grâce aux cercles magiques de Jakob et à quelques entreprises de brigandage facile, loin du faste et de la prospérité qui étaient leur quotidien jusque là. Si bien qu’un beau jour, ces êtres auparavant dominateurs, mais devenus progressivement faméliques vinrent frapper à la porte du domaine de la voleuse d’âmes pour se plaindre et d’elle et du roi.
Celle-ci leur ouvrit. Mais au lieu de la mine resplendissante qu’ils lui connaissaient et du sourire moqueur et séducteur qu’elle affichait habituellement face à ses interlocuteurs, ils furent frappés par sa mine sombre, son teint pâle et son attitude désespérée.
Agacée par leurs regards tout à la fois chagrins et colériques, elle fit entrer un représentant de chaque famille sombre puis les introduisit dans le salon. Et quand ils lui firent part de leur inquiétude, leur misère pour survivre et du délabrement de leur quotidien, elle soupira :
- Je sais ce qui vous arrive. Mais je ne pourrai pas vous aider. J’ai tout tenté pour capturer l’âme du jeune roi et le ligoter ainsi que sa magie à notre monde. Je pensais mon emprise sûre et habile. Mon influence définitive. Je croyais mon pouvoir de charme si redoutable qu’il finirait par provoquer le ralliement de Roméo à la magie noire et à tout ce qui est maléfique. Mais je me suis lourdement trompée. Si je tiens encore partiellement en otage sa magie musicale, je vois que Roméo creuse des brèches chaque jour pour s’extraire du sortilège que j’ai posé sur cette magie féerique.
Roméo est bien comme je le pensais, la résurgence contemporaine de Bartoloméo. Mais il semble fait d’une autre nature, bien plus puissante et rebelle, sous un aspect plus doux et innocent. Son anneau, j’ai fini par le comprendre, n’est qu’un leurre habile et demeure sans pouvoir ou presque. Il n’en a pas besoin pour se libérer. Il dispose d’autres secrets pour cela...Pire, j’ai compris que le véritable anneau de feu doit être en féerie. Et que celle qui dispose du pouvoir de cet anneau en réalité, c’ est Marie de Kalamine, son épouse.
- La petite comtesse qu’Oswald voulait épouser ?
- Celle-là même. J’ai voulu la confondre et réduire son lien d’âmes avec Roméo, mais elle m’a vaincue. Ce qui m’a rappelé, dans un style beaucoup moins violent toutefois, une autre bataille perdue il y a quelques vies contre une certaine Diana, sorcière tisseuse et sans doute liée à la lignée de Marie. A l’époque, j’étais brune et Diana était blonde. Elle et moi étions de même lignée. Mais elle voulait rester du côté féerique, être dans l’amour quand moi, je voulais dominer par tous les moyens y compris maléfiques. Diana s’est servie de la bonne magie pour ligoter mes pouvoirs...et m’a renvoyée à affronter ma propre conscience.
C’est d’ailleurs depuis cet échec retentissant que j’ai décidé d’adopter un physique à la blondeur irréprochable, au moins pour faire illusion. Néanmoins, cela ne semble pas suffire.
Et vendre mon âme à Lucifer pour disposer d’un plus grand pouvoir ne m’a pas permis de séduire complètement mes proies et adversaires, non plus qu’à vaincre mes ennemis. Spécialement du même sexe que moi. Est-ce que cet échec d’autrefois face à Diana y est pour quelque chose ? Est-ce l’amour d’Anne et Bartoloméo qui continue d’oeuvrer à me vaincre ?Je n’en sais rien...mais j’ai perdu à nouveau ce que je pensais gagner. A mon grand regret, conclut Tania en balayant ses invités d’un regard froid et coupant comme de la glace.
- Vous avez changé, madame, déclara un médium farfadet en la détaillant de façon à la lire intégralement.
- J’ai retrouvé mon âme...car l’épouse du roi m’a libérée de l’emprise de Lucifer.
- Mais comment ?
- En me réclamant la coupe qui la contenait. Comment savait-elle laquelle était mienne ? Je l’ignore. Mais elle a su me la désigner sans même hésiter une seconde. Je ne pouvais donc que la lui donner.
Or, sans cette coupe qu’elle a purifiée, je n’ai plus les moyens de contrainte et d’emprise d’autrefois. Je ne peux plus voler d’âmes puisque j’ai retrouvé la mienne. Il me reste quelques enchantements mineurs, mais dont la magie ne sera que temporaire. Je peux tout juste enchanter mon environnement, nous offrant un répit existentiel de luxe dans un royaume dont je vois chaque jour se désagréger la puissance. Ce que je puis vous révéler cependant, c’est qu’une union alchimique se prépare...entre le roi des ombres et son épouse lumineuse...voulue par l’anneau de feu et entraînée par des forces qui dépassent mes compétences maléfiques.
- Attendez, souligna Gustave qui représentait les vampires cette fois-ci, cela veut dire...que la féerie va gagner ?
- Oui, mon cher. Et si j’en crois mes ressentis, il se prépare une union qui terminera notre monde tel que nous l’avons toujours souhaité et connu. Evènement que je n’ai pas le pouvoir d’empêcher. Et croyez que je suis au regret de vous l’apprendre. Le monde obscur, celui de la domination, du pouvoir absolu, de la guerre, de la rapine, de la violence est en train de mourir. Et en croyant le préserver, chacun participe à précipiter sa fin. La seule chose qui pourrait encore nous sauver, c’est la destruction du ruban rose qui lie Marie à Roméo. Tant que le roi garde cet objet, il continuera d’alimenter cet amour et sera gouverné par la féerie. Car ce ruban protège sa dulcinée de tout ce qui pourrait lui être fatal. Y compris la protège de lui-même. Or, pour nous délivrer, il faudrait que Roméo détruise ce ruban et retrouve sa belle physiquement. Face à elle, il ne pourrait plus lutter contre son désir et sa fureur vampirique. Et là peut-être...pourrions nous espérer triompher ?
- Mais comment ?
- Je ne sais pas...nous pourrions peut-être...créer une potion pour obliger Roméo à suivre ses instincts vampiriques. Afin qu’il puisse soumettre Marie.
Au moment où ils se retrouveraient à l’endroit que leurs âmes ont choisi de toute éternité, il faudrait qu’il embrasse à nouveau la jeune fille. Si lors de leur premier baiser aux arènes, il s’est transformé en monstre, cette fois, il se pourrait bien qu’il meure. Ce qui mettrait fin à tous nos tourments.
C’est la vision que j’ai depuis quelques semaines et qui m’obsède actuellement. Comme si ce baiser de la mort, clairement échangé entre eux, pouvait cette fois-ci nous libérer tous autant que nous sommes...Je vois dans cette stratégie une renaissance possible, le rétablissement d’une existence vouée jusque là à la destruction.
Ce baiser restaurerait une sorte d’équilibre, comme l’explique la prophétie de l’anneau de feu. C’est tout ce que je peux vous dire sur notre avenir. Aussi, je pense nécessaire de fabriquer une potion suffisamment puissante pour provoquer notre souverain et l’amener à une dernière bataille. Face à celle qu’il aime le plus au monde. C’est la seule solution que je vois pour conjurer l’effritement actuel de notre monde maléfique, sans savoir encore si cela nous donnera la victoire sur la féerie.
Marie a trop de pouvoirs alchimiques lumineux à présent. Je n’ai plus les moyens de lui faire peur, de l’éloigner de son mari. C’est elle qui d’une certaine façon, est devenue un guide pour moi, pour son époux et pour l’ensemble des mondes féeriques et maléfiques. L’anneau de feu et l’amour pur, chaste vécu entre eux, associés aux forces de l’ange et de la fée Urgande, de Bartoloméo et Anne, la protègent de toute attaque désormais. Je me sens même soumise…Quant à Roméo, s’il est dans mon lit, sa présence ici n’est qu’artificielle, superficielle. Sa nature profonde semble de plus en plus fusionner avec celle de Marie. Je le vois chaque jour un peu plus éloigné de moi et un peu plus proche d’elle. Et je sais que je ne fais que préparer l’étreinte alchimique du couple, ne pouvant malheureusement plus oeuvrer autrement qu’en la retardant. Quoi qu’il en sorte, la prophétie s’accomplira. Je le sais et je le sens.
Un soupir et un grand silence général s’en suivirent. Un accablement aussi. Plus aucun représentant maléfique ne pouvait parler, saisis qu’ils étaient tous par la tragédie du discours de Tania.
Ils tremblaient aussi. Avec la peur d’être dissous autant que l’avaient été Oswald et tant d’autres êtres brillants et maléfiques après la victoire de Roméo.
Enfin, Gustave prit la parole.
- Nous sommes en sursis alors...Je dois avertir notre capitaine…
Tania inclina la tête. Mais tout aussitôt, elle crut bon d’ajouter :
- Gustave...Ulf n’a jamais été vraiment des vôtres. Dans un monde parallèle, il m’a vaincue ainsi que mon époux et ses frères, avec l’aide de Roméo et d’un hobbit nommé Gontrand. Un drôle d’être féerique, hanté par la disparition d’une jolie blonde, Angelina. Nostalgie que j’ai utilisée à mon profit que pour tenter de le séduire en me faisant passer pour elle, dans le but de voler son âme. Hélas, alors que je le pensais corruptible,Gontrand m’a échappé. Parce qu’il était lié d’une façon tout à fait surprenante à Roméo.
Mais ce n’est pas la seule mauvaise surprise qui m’a été donnée de comprendre. J’ai aussi découvert qu’Ulf est double. Si je n’ai pu obtenir son âme du fait de son état vampirique, j’ai pu la lire dans l’étreinte que nous avons partagée...et je sais qu’il appartient à deux sœurs puissantes, vivant dans les marais...des sorcières qui protègent la féerie et l’anneau de feu...Il n’est donc votre capitaine que pour servir la prophétie. Oswald comme Osmond le savaient quand ils l’ont capturé puis transformé en vampire. Ulf était une clé d’accès à l’anneau de feu, mais...pas celui qui pouvait l’activer. Si encore Oswald avait pu soumettre entièrement Roméo...mais c’est Roméo qui l’a détruit au moment où le roi magicien pensait le convertir de façon maléfique. Et Oswald, s’il a tenté de le vampiriser, de posséder Marie, n’a pu réaliser ses projets. Souvenez-vous de cela...Ulf prendra le parti de son ami Roméo, en croyant oeuvrer pour la lignée des vampires.
- Dois-je alors, si Ulf est réellement un traître parmi nous, prendre le contrôle du groupe ?
- Non...surtout pas ! Continuez d’obéir à votre chef, même en sachant la vérité. Laissez la prophétie s’accomplir. Ulf préparera un breuvage qui avivera la faim du roi et conduira Roméo là où il doit retrouver Marie. Et vous serez tous avec le roi...La dernière lutte contre la féerie se fera à la frontière des Monts Chauves et du Manoir de Bartoloméo, entre la lignée des vampires et celle des fées et des anges. Ensuite s’établira la paix et germera une véritable renaissance. C’est tout ce que je puis vous dire pour le moment.
A présent, rentrez au château ! Informez votre capitaine de ma défaite. La suite hélas...ne nous appartient plus.
Le groupe, penaud, prit congé, ne sachant plus quoi faire, mais comprenant que la partie était perdue. Un à un, chaque représentant retrouva son clan et progressivement s’éloigna des terres de Tania. Celle-ci les regarda disparaître derrière la colline, comme si c’était la dernière fois et soupira :
- Ahhhhhh... dire que je me pensais si puissante et éternelle ! Alors que je n’étais que l’hiver en ses derniers soubresauts...et l’hiver est passé. Il passe toujours. C’est ce que m’avait dit un jour une enfant, venant me réclamer l’âme de son ami que je m’apprêtais à dévorer...Je ne l’avais pas crue à l’époque, j’avais ri de sa prétention autant que de son innocence. Parce qu’alors j’étais au fait de ma puissance. Mais aujourd’hui, je sais que l’hirondelle est revenue et que nous avons changé de saison. Mon pouvoir est passé comme passe l’hiver. Et la fiancée rejoint le fiancé sur le pont enjambant la rivière des vœux…
En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.
En raison de travaux effectués par Infrabel, la plupart des trains étaient encore remplacés par des bus entre Namur et Huy (ou Statte) ce dernier week-end.
C'est donc un train L 4983 "Liège-Guillemins - Statte" qui prend ici le départ d'Ampsin.
(dimanche 22 novembre 2020 - 12h41)
... en raison de ses incroyables nuances de bleu, de vert et de turquoise. Longue de 42 km sur seulement 2 de large, elle est constituée de 7 cenotes ayant jadis fusionné.
Elle est l’une des très rares étendues d’eau capable de se maintenir à la surface de la Péninsule du Yucatan, le sol calcaire poreux avalant immédiatement l’eau de pluie.
... en raison des troubles politiques en France à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Les changements politiques de l'époque en firent modifier à plusieurs reprises la destination et les plans.
ENGLISH :
The church of the Madeleine is located on the Place de la Madeleine in the 8th district of Paris. It is a perfect example of neoclassical architectural style with its portico octostyle. Its construction took place over 85 years because of political turmoil in France in the late eighteenth and early nineteenth century. The political changes of the time made amend several times the destination and the plans.
Marie était tellement abasourdie par ce qu’elle éprouvait et tout ce qu’elle comprenait de l’aventure qui avait fait de Jakob, l’amant de Tania, qu’elle restait silencieuse. Un peu comme si Jakob lui avait raconté l’aventure avec un détachement presque indifférent qui la blessait plus sûrement que les méchancetés de sa maîtresse.
www.youtube.com/watch?v=oOCZOKznhXM
- Alors tu l’aimes toujours ? Redit Tania, déroutée par le silence de la jeune fille. Tu devrais pourtant comprendre que tu n’as plus de raison de travailler comme tu le fais, ni de chercher l’union avec Roméo puisque désormais, lui et moi sommes ensemble.
Et je dois dire que nous nous convenons parfaitement. Et comme je n’ai pas avalé le poison qui t’empêche tout lien charnel, je profite un maximum de tout ce que tu n’auras jamais.
Non, ne t’inquiète pas, Roméo ne se réveillera pas durant cet entretien. A moins que tu ne désires que ton mari te voie dans un état aussi pitoyable.
Marie serra les poings tandis qu’un flot de larmes jaillissait de ses yeux.
- Vous ne voyez donc que l’aspect charnel ? Vous pensez que cela seul définit le lien amoureux que je partage avec mon époux ? Répondit-elle. Alors vous n’avez décidément pas du tout saisi ce que nous vivons lui et moi. Pour vous, c’est le charnel qui compte et cela seul. Mais c’est dans ce que vous ne voyez pas qu’est toute la saveur de notre union. A laquelle vous ne pouvez prétendre.
Tania haussa les épaules.
- Tu te raccroches à cette dimension énergétique et spirituelle puisque tu n’as rien d’autre avec lui...mais franchement, qui crois-tu tromper, Marie ? Toi et uniquement toi.
- Et si c’était vous qui vous trompiez ? Y avez-vous seulement songé ?
L’union véritable ne peut se résumer à des étreintes charnelles. Il faut bien plus pour en faire une relation durable et profonde. Il faut un amour qui dépasse la dimension érotique. Qui s’ancre dans le coeur et l’âme, dans l’attention aux mille et uns détails de ce qu’éprouve et endure chacun individuellement, dans un respect et une compréhension qui n’ont pas l’air de vous préoccuper le moins du monde.
- A quoi une telle entreprise me servirait donc ? Je me contente de ce qui est concret entre Roméo et moi. N’as-tu pas compris que ce que tu ne touches pas n’est qu’un leurre, Marie ? Or, je ferai toujours en sorte que jamais tu ne puisses toucher Roméo . Retourne donc à tes petites occupations jardinières pour te consoler. Je crois qu’il est temps que tu acceptes la réalité.
- Si je suis ici, ce n’est pas de mon plein gré, savez-vous. Mais certainement pour que nous parlions toutes deux franchement. Ce n’est pas moi qui ai sollicité cette rencontre. C’est vous qui l’avez demandée dans le but certainement de m’humilier devant l’homme que j’aime. Si véritablement vous prétendez aimer mon mari, alors je ne comprends pas pourquoi vous êtes toujours dans la confrontation et dans un système de domination. Puisque nous l’aimons toutes deux de façon totalement différente, comment pouvez-vous agir de la sorte puisqu’il n’existe pas de comparaison possible entre nos deux façons d’aimer ? J’avoue qu’un tel procédé a de quoi surprendre.
- Pas si tu remontes le temps…
- Le temps ??? Que voulez-vous dire ?
La voleuse d’âmes soupira.
- Tu es vraiment ignorante, ma pauvre enfant. Et tu prétends à l’union totale avec Roméo ?
Alors tu ferais mieux de travailler sur la raison qui fait que nous sommes face à face, toi et moi. Anne bien sûr, ne t’a rien révélé.
- Anne ? Mais qui est Anne ?
- Une intrigante de ta lignée, une disciple d’Urgande, qui m’a volé mon amant.
- Et vous voulez vous venger d’elle en me volant mon mari ?
- Vu l’état où Lucifer l’a réduite ainsi que son amant qui était aussi le mien, je suis déjà vengée depuis longtemps. Cependant...ce dernier a réussi avec son aide, à infuser cet amour puissant aux héritières de l’anneau de feu. Il est donc juste que je prenne ma revanche en empêchant l’union entre toi et Roméo. S’il réussissait malgré mes soins, ce serait pour mieux te corrompre au mal.
En tant que vampire, il ne ferait ainsi que respecter sa nature profonde.
- Que savez-vous de sa nature véritable? Et s’il était plus faune que vampire ?
- Faune ? Une sorte de minotaure humain finalement ? Allons...ne sois pas ridicule, Marie, ce serait pire pour toi ! La luxure, ma chère...tout ce qui t’a fait peur avec Oswald et qui t’a conduite à boire ce poison qui a métamorphosé l’amour de ta vie en vampire...Non, si Roméo avait été faune, je l’aurais su d’emblée et il se serait soumis à mes désirs immédiatement. Mais comme tout vampire partagé...il fallait d’abord qu’il accepte sa nature maléfique avant de m’appartenir. Il est mien à présent. Et nulle autre femme ne peut me le contester. Ni toi ni aucune autre.
- Il est peut-être vôtre au plan charnel. Mais il reste mon mari au plan spirituel et amoureux.
Tania éclata de rire.
- Tu crois vraiment que cela compte encore pour lui ? Si cela était le cas, il ne serait pas dans mon lit...Accepte ta défaite, Marie. Accepte ma victoire. C’est pour cela que je t’ai fait venir ici.
- Je ne vous conteste pas la possession charnelle de mon mari. S’il est heureux ainsi, je le serai pour lui également. Mais en échange, donnez moi la coupe.
- Quelle coupe ?
- Celle où je dois puiser des perles. Le perroquet m’a dit que c’est vous qui l’aviez.
- Un perroquet ? Je croyais qu’Urgande préférait jouer les grives musiciennes…
- Je n’ai pas parlé d’Urgande. Et je doute qu’elle aurait pris cette apparence pour me demander vos services.
- Alors ce doit être Bartoloméo. Mais vois dans quel peau j’ai réduit sa personne, dit Tania en désignant le couffin du dogue noir tout aussi endormi que Roméo. Je doute qu’il soit en mesure d’exiger quoi que ce soit de toi comme de moi à présent.
Marie regarda le chien dont elle comprit immédiatement qu’il était un leurre pour tromper la voleuse d’âmes.
- Je ne sais pas qui est Bartoloméo. Tout ce que je sais, c’est que le perroquet a insisté pour que vous me donniez la coupe. Il ne l’aurait pas fait sans une bonne raison.
Avec impatience, Tania en chemise transparente repoussa les couvertures et enfilant des pantoufles en peau de crocodile en maugréant sur l’obstination des humains, elle se dirigea vers un immense placard qu’elle ouvrit tout grand. A l’intérieur, se trouvaient d’or et d’argent, de vermeil, d’albâtre, de bois et d’étain, plusieurs dizaines de hanaps.
- Donc tu es venue pour une coupe ? Ironisa-t-elle. Eh bien comme tu vois, j’en ai toute une collection. A chaque victoire sur mes victimes, à chaque emprise, j’en gagne une nouvelle. Alors tu vas devoir identifier celle que tu souhaites. Et si je suis de bonne humeur, je te la donnerai. Prends ton temps...si tu te trompes, tu devras me donner ton âme. Et c’est Roméo qui me l’apportera en te mangeant. Car en ce monde des ombres, je suis la seule patronne.
www.youtube.com/watch?v=jCotvQZLjSY
Marie frissonna à cette perspective atroce. La voleuse d’âmes était donc prête à tout pour garder non seulement Jakob mais obtenir aussi sa personne et son âme. Ce qui lui fit comprendre à quel point sage avait été le conseil de la colombe qui lui avait dit de refuser d’être reine des ombres.
Mais, ne voulant pas céder à la peur, la jeune fille posa ses mains sur son coeur et se mit à prier. Elle se disait qu’ainsi elle serait protégée et pourrait démêler le vrai du faux. Et elle avait raison. Aussitôt que sa pensée se fondit au céleste, elle put observer chaque coupe en détail et finit par identifier celle qu’elle devait réclamer. Elle était d’ivoire sculpté à pied d’argent. Et représentait Diane chasseresse entourée de différents animaux.
D’un geste, Marie la désigna à la voleuse d’âme qui parut horrifiée.
- Sais-tu bien ce que tu me demandes, jeune donzelle ?
- Je sais que c’est cette coupe que veut le perroquet. Ne me demandez pas comment ni pourquoi, je n’en ai aucune idée. Je ne sais pas non plus ce que cet objet représente pour vous, répondit Marie en fixant Tania dans les yeux avec une sincérité désarmante.
Si désarmante que la voleuse d’âmes en fut d’abord sidérée, puis de plus en plus émue.
Et ce fut presque la voix brouillée qu’elle révéla :
- C’est mon âme que tu viens de réclamer, ma toute belle, le rachat de mon âme à Lucifer.
Et personne n’a jamais pensé à la demander avant toi. Qui es-tu donc pour oser une telle démarche ?demanda-t-elle d’un ton grave à la petite comtesse, pâle et tremblante, encore plus effarée que son interlocutrice :
- Je...je ne suis que Marie de Kalamine, fille d’Alexandre et Héloïse.
- Non...tu es plus que cela, même si tu l’ignores encore, répondit Tania bouleversée. Tu es guidée très certainement par des forces supérieures qui m’échappent. Et pourtant, j’ai tant de magie que je pourrais te faire mourir, et avant, te faire subir les supplices les plus atroces devant Roméo sans ressentir aucune culpabilité. Mais...puisque tu acceptes que je garde celui que tu aimes, alors je veux bien t’offrir cette coupe qui est aussi mon âme. Bien que je doute que tu puisses y puiser quelque perle que ce soit, je te la confie. Si tu l’as demandée, c’est que tu dois avoir les moyens d’en extraire quelque chose de beau et de bien. Va...prends cette coupe et retourne à tes affaires. Je te promets que je ne chercherai plus ta perte, en regard de ce que tu viens de me réclamer aujourd’hui.
Stupéfaite, n’en croyant pas ses oreilles, et aussi émue que Tania, Marie lui répondit :
- Voleuse d’âmes, je n’ai jamais voulu votre perte. A aucun moment. Je voulais seulement m’unir plus complètement avec celui que j’aime, puisque lui et moi sommes mariés sous le sceau de l’anneau de feu. Rien de plus. Nous n’oeuvrons pas dans la même voie, vous et moi. Et je ne sais pas ce qui vous est arrivé pour être aussi méchante et agressive. Mais s’il vous faut mon époux pour tenir debout actuellement dans l’existence, je vous le laisse. Prenez en grand soin.
Cette fois, ce fut Tania qui n’en crut pas ses oreilles. Cette jeune fille éplorée était-elle en train de renoncer à l’union d’avec l’amour de sa vie ? Simplement pour sauver l’âme de sa rivale ? Voilà qui était invraisemblable. Et comme si les pensées de la voleuse d’âme étaient perceptibles, Marie continua :
- Je ne suis pas votre ennemie, Tania. Et je n’ai pas l’intention de le devenir si vraiment vous aimez qui j’aime. Je ne sais pourquoi le perroquet m’a demandé de lui rapporter votre âme pour y puiser des perles, mais...il devait avoir une bonne raison pour agir comme cela. Dans ce parcours alchimique,rien n’arrive par hasard et…
- Tu es en parcours alchimique ? Alors je comprends mieux pourquoi le vent a changé. Ce vent est musique...musique pure céleste...et il me demande de t’apprendre à en jouer. Comment fais-tu une telle chose et comment peux-tu dégager autant d’amour et de lumière ?
- J’aime, c’est tout !
- Non, tu dois avoir d’autres pouvoirs, ce n’est pas possible autrement. Approche, ordonna-t-elle pour tenter de lire en Marie à l’aide de ses pouvoirs maléfiques.
Mais tandis que celle-ci obéissait, la jeune fille se mit à dégager une lumière toujours plus vive en priant pour l’âme damnée de Tania, si bien qu’elle aveugla cette dernière.
- Tu as des pouvoirs cachés, s’écria la voleuse d’âmes, en reculant et en se cachant les yeux. Des pouvoirs d’eau, de feu, de terre et d’air...comme seules les plus hautes magiciennes en ont. D’où tiens-tu cela, petite fille ?
- De l’anneau peut-être ? Je ne vois que lui pour faire cela puisque je n’ai jamais fait de magie, répondit Marie.
- Ton innocence...est...presque...insupportable pour moi, tant elle met de lumière ici. Aaaaaaah...tu es bien de la même lignée qu’Anne, celle qui a mis en échec Lucifer puisqu’elle ne croyait pas au diable mais seulement en l’amour.
- Cette Anne a vaincu le démon ?
- Oui, d’une certaine façon, elle a rendu la malédiction dirigée contre elle et Bartoloméo inopérante.
- Et quel était le sortilège ?
- Lucifer les avait changés en statues de pierre. Mais leurs coeurs amoureux continuent de battre sous la pierre, dans la pierre. C’est leur magie et ni moi ni mon maître n’avons jamais pu en venir à bout.
Marie sourit. Cette nouvelle venait l’apaiser comme jamais n’aurait pu le faire autre chose. Le mal n’était donc pas sans remède. Et si l’amour pouvait surmonter les ombres et les pires maléfices, il le ferait encore.
- Si ce que vous dites est vrai, je ne serai donc jamais séparée tout à fait de mon époux. Même s’il reste physiquement avec vous au royaume des ombres, nos âmes resteront liées à l’amour profond que nous éprouvons l’un pour l’autre par delà les apparences.
Et avec cette affirmation, une lumière intense, plus irradiante encore, illumina la pièce et les moindres recoins du lit, faisant jaillir des orbes lumineuses en si grand nombre que cette magie réveilla le vampire, pourtant profondément endormi dans le lit de Tania. Saisi par l’intense lumière qui pourtant ne le brûlait pas, il l’était encore plus par l’énergie amoureuse de Marie qu’il ressentait dans tout son corps. Il se sentait comme infusé, bercé et transporté au-delà des limites de sa nature vampirique, vers sa nature elfique et féerique. Une sorte de trait d’union se faisait aussi sûrement en lui que le ruban rose les reliait Marie et lui. Ce tissage créa une forme de réunion aussi solide qu’un coupon de soie ; et qui le reconnecta brusquement à qui il était avant sa métamorphose. En un éclair, Jakob se revit chez ses parents, puis chez Erminie, puis au château de Kalamine au moment où il avait avoué ses sentiments à son épouse et puis la nuit où ils avaient souhaité se retrouver, celle où ils avaient été mariés à la fontaine. La lumière le guidait, levait en lui tous les élans, tous les possibles, faisant craquer les limites du personnage factice qu’il jouait en tant que vampire. Instinctivement, il murmura :
- Ce que j’étais, je suis aussi et pour toujours, celle que j’aime est en moi par-delà tout ce qui nous sépare. L’union était, est et sera. J’existe, j’existe, j’existe, j’aime, j’aime, j’aime.
Et cette prière était murmurée silencieusement aussi par sa dulcinée.
Puis, portée par sa foi au lien, et dépassant sa peur de Tania comme sa peur de perdre Jakob définitivement, Marie s’écria d’une voix forte:
- A présent, donnez-moi la coupe, madame. Puisque vous détenez Roméo, vous devez me donner en échange ce que vous m’avez promis.
Tania inclina la tête, prit la coupe dans l’armoire et la tendit à Marie.
Cette dernière la prit en tremblant un peu, car elle mesurait bien la noirceur et les tourments de la femme qui lui offrait son âme. Il lui faudrait non seulement prendre de la hauteur, mais purifier la coupe avant d’y puiser. Mais Marie savait aussi que c’était important, par delà l’union d’âmes qu’elle vivait avec Jakob et qu’elle ne perdrait jamais. Continuer l’affrontement contre Tania pour vivre avec Jakob, n’était pas une solution, mais renforçait les pouvoirs de l’ombre et du mal. Alors que la bonté et l’offrande céleste pouvaient dénouer bien mieux les maléfices et transformer le mal en bien. Sans qu’il y ait renoncement total à l’amour partagé.
Marie, coupe en main se mit à prier pour l’âme de Tania. Et c’était comme si elle levait toute forme d’ombre autour d’elle. Chaque mot de sa prière lavait la coupe et la débarrassait progressivement de tout ce qui la noircissait.
Sous les yeux de la voleuse d’âmes, s’opérait une magie puissante qui surpassait tout ce que Tania savait et pouvait. Et lui venait une honte subite à avoir gardé le roi vampire. Car elle réalisait seulement à ce moment-là, qu’il n’était là que par sa propre magie maléfique. Et que sa véritable place était près de Marie. Que la présence de Roméo ne la consolerait en rien de la perte de Bartoloméo. Que l’humiliation qu’elle avait fait subir à Marie se retournait contre elle-même. Qu’il lui fallait pour réparer, entrer en contrition et repentance.
Alors, saisie d’une inspiration subite, elle dit à la jeune fille :
- Je sais que tu es amour pur et inconditionnel. Et que tu es venue pour apaiser mes tourments par l’amour que tu partages avec l’homme qui est dans mon lit. Puisque tu as fait passer le salut de mon âme devant ta plus chère affection, alors je t’apprendrai à enchanter le vent pour qu’il te ramène celui que tu aimes. Lorsque tu seras rentrée chez toi, invoque la coupe et je viendrai t’aider, à nourrir le perroquet ou bien à jouer la musique du vent. Merci de tout ce que tu as fait pour moi, sans jugement, sans haine, sans désir de vengeance ou de possession...tu es vraiment la belle dame de la prophétie, celle qui nous délivrera tous, conclut la voleuse d’âmes en lui faisant une révérence. Puisses-tu parvenir à l’illumination et ton époux également.
Elle n’avait pas plutôt prononcé ces mots que Marie disparaissait, sa mission accomplie.
Aussitôt l’irradiation lumineuse quitta la chambre, laissant la voleuse d’âme plus décontenancée par la présence de Jakob qu’heureuse. Et pourtant...elle l’avait voulu si fort, ce roi vampire et avait mis tant d’acharnement à le faire prisonnier d’elle tant par la musique que par la séduction. Sans parler des maléfices dirigés contre Anne et la lignée de sa rivale, sa tentative de briser le lien d’âmes dont elle savait pourtant la force et l’indestructibilité. Des mémoires se levaient en elle, dont une, où Marie était sa servante et où elle l’avait constamment humiliée,volant également l’attention et l’amour de l’homme que sa jeune servante aimait. Tania n’avait donc fait que répéter jusque là un scénario abusif dont finalement, Marie venait de s’affranchir, par pur amour.
Les certitudes de Tania quant à la valeur supérieure du mal s’effondraient comme châteaux de sable.
Elle avait peut-être gagné la présence perpétuelle de Roméo à ses côtés, mais elle l’avait aussi perdu définitivement d’une certaine façon, comme le lui avait promis Bartoloméo, puisqu’elle mesurait désormais, l’étendue de sa faute et le côté factice du couple qu’elle formait avec lui. Le fait de confier son âme à Marie pour qu’elle la purifie, lui rendait une conscience. Et elle savait qu’un jour prochain, il lui faudrait rendre Roméo à sa véritable épouse.
www.youtube.com/watch?v=0YKcAGu-3UA
Tristement, elle retourna vers le lit où le vampire réveillé lui tendait les bras. Mais qui n’était plus pour elle qu’une épaule compatissante où pleurer sur elle-même et sur tout le mal qu’elle avait fait. Marie avait réussi à inverser le rapport de force...et Tania lui était soumise. La voleuse d’âmes ne pouvait plus contrer l’amour universel qui l’avait vaincue. Et elle n’avait plus besoin de voler et manger l’âme des autres pour retrouver la sienne. Cette dernière pesait à présent de tout son poids en son coeur, lui ouvrant des compréhensions qu’elle n’avait plus depuis que Lucifer l’avait à son service. Un sanglot la secoua tandis qu’elle nouait ses bras autour du cou de Jakob, tout en pensant que c’était lui qui l’étranglait. Un mur invisible les séparait à présent. Et rien de ce qu’elle tenterait pour le corrompre et le maintenir sous contrôle ne fonctionnerait plus.
Elle avait l’impression d’un feu d’artifices célébrant sa défaite, mais peut-être aussi la prochaine victoire des époux définitivement réunis.
Photo André Knoerr, Genève. Reproduction autorisée avec mention de la source.
Utilisation commerciale soumise à autorisation spéciale préalable.
Le convoi Be 4/4 484 + 483 + B4S 1492 passe devant le Strassburgerdenkmal sur la ligne 2.
En raison du refus de la ville de Basel de valider l'option pour 23 Flexity supplémentaires par les BVB en raison des prix fortement majorés par Alstom, qui a hérité des Flexity lors du rachat de Bombardier, ces anciens convois resteront vraisemblablement en service après 2025.
Les Be 4/4 477-502 forment des convois avec la vingtaine de remorques B4S 1449...1505.
Plusieurs véhicules, majoritairement des remorques, sont garés en attente de réparations ou révision.
Longtemps stationnée en plein air et victime de sprayeurs la B4S 1472 devrait être réactivée après plusieurs années.
En fonction de la disponibilité des Combino et des Flexity on les rencontre sur les lignes 2 et 6 (trois véhicules) ou 15, 16 et 21 (deux véhicules).
En 2024 des véhicules d'autres réseaux ont vu leurs effectifs décimés:
Basel BLT Be 4/6 ou Be 4/8 201...266 : démolition, vente à Gotha (202) ou remisage en attente de départ à Lviv.
Bern BERNMOBIL: Be 4/8 731-742: six des onze motrices prévues pour Lviv déjà parties.
La 735 devrait rester à Bern.
Bern RBS: Be 4/10 81-89: retrait complet du service et démolition.
Une unité cédée à la protection civile pour exercices et Be 4/8 89 reprise par un privé (EW Nostalgie).
Zürich VBZ: Retrait complet des Tram 2000 de la première série et mutation de la Be 4/6 2005 au parc des véhicules historiques.
Les Be 4/6 2301-2315 ont totalement disparu.
Les autres Be 4/6 sont, comme pour la deuxième série, démolies ou cédées à Vinnytsia.
Les Be 2/4 2401-2420 issues de la deuxièmes série sont déclassées et démolies progressivement.
La Be 4/6 2095 est transformée en tram restaurant.
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Utilisant une des raisons autorisées pendant le confinement (exercice physique d’1h max dans un rayon d’1 km de votre domicile) : j’ai décidé de prendre un appareil photo avec et de capturer tout ce qui m’attirait l’œil pendant ce temps.
Je me suis donné les contraintes suivantes :
- Toujours le même boitier : Fujifilm X-PRO2.
- Toujours le même objectif et à focale fixe : 56mm F/1.2.
- Format d’image : JPG uniquement.
- Noir & Blanc.
Using one of the authorised reasons, we have, to go out during the lockdown (1h max physical exercise within 1 km from your apartment/house): I decided to take my camera with me and capture whatever catches my eye during this time.
I set myself the following constraints:
- Always the same camera: Fujifilm X-PRO2.
- Always the same lens and a prime one: 56mm F/1.2.
- Image output: JPG only.
- Black & White.
En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.
en raison du confinement les ateliers sont vides ? Les jouets s'en emparent.
Due to confinement, shops are emptied ? Toys take charge.
Une nouvelle façon de faire pousser des muscles (à défaut de pousser la fonte ️). L’expérience Cardinal Muscle est arrivée avec le cargo Cygnus. Elle sert à étudier comment le tissu musculaire artificiel se forme dans l'espace, et à mieux comprendre pourquoi la masse musculaire diminue avec l’âge . Saviez-vous qu’on en pert environ 30% entre 20 et 80 ans ? Le corps des astronautes subit une perte similaire lors d’une séjour dans l’espace, mais beaucoup plus rapidement. C’est entre autres pour ralentir le processus qu’on fait 2h de sport par jour... Et c’est pour cette même raison que la Station spatiale internationale est un des laboratoires les plus indiqués pour développer de nouveaux médicaments contre ce phénomène 💪💪
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A new way to build muscle ️ or a very cool flex. The Cardinal Muscle experiment arrived with Cygnus to study how engineered muscle tissue forms in space and help us better understand age-related muscle loss known as sarcopenia. #DYK between ages 20-80 we all lose around 30% of our muscle mass? Astronauts experience a similar but accelerated process in space, which is why you see us hitting the gym for two hours a day up here. It's also why the International Space Station is a good place to test new drugs that could help slow down this process 💪💪
Credits: ESA/NASA–T. Pesquet
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The cathedral "Notre-Dame de Bayeux" is the seat of the Bishop of Bayeux. It was the original home of the Bayeux Tapestry, that by now can be seen in the "Musée de la Tapisserie de Bayeux".
As seen on the Bayeux Tapestry, it was here that William the Bastard forced Harold Godwinson to take the oath, the breaking of which led to the Norman conquest of England. So William got "the Conqueror".
The preceding carolingian cathedral burnt down in 1047 and soon after the construction of the church seen today started. The cathedral got consecrated in 1077 by power-hungry Odon de Bayeux, who was William´s half-brother, well known warrior and bishop here. Of course, William was present during the consecration, as then he was Duke of Normandy and King of England.
At that time the building was not completed, the construction site was seriously damaged twice by fire during the 12th century and, when the walls of the nave were built (1180) the style changed from Romanesque to Gothic.
The cathedral got pillaged by Huguenots during the Wars of Religions, during the French Cathedral this was a "Temple de la Raison".
Renovation and restauration of the cathedral started mid 19th century under the direction of Eugène Viollet-le-Duc.
The nave, facing east to the choir. In medieval times the Bayeux Tapestry, which is more than 68m long, was displayed here once per year. The structure of the nave is still Romanesque, so are many decorating carvings.
Here are details about the Bayeux Tapestry:
En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.
ORIGAMI-SHOP : "Raison d'être 2014" now available as physical book.Limited quantity
Available at tinyurl.com/kjz3e5b and USA Store tinyurl.com/otwejme
www.twitter.com/Memoire2cite le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme URBANISME S’imaginer Paris et le Grand Paris @ URBANISME S’imaginer Paris et le Grand Paris @ Les 50ans d'Apur 50ans.apur.org/#intro @ Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … @ Où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ".où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ. De Femmes à l'usine (1981), Bobigny, banlieue rouge (1986), à La banlieue en morceaux (2000), en passant par les publications collectives qu'elle a coordonnées et les travaux qu'elle a encadrés, la trajectoire de cette historienne a conduit l'histoire sociale et politique – telle qu'on la pratiquait dans les années 1970 – vers une histoire urbaine renouvelée. Le livre revient sur cette évolution et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ". Les auteurs, historiennes et historiens, sociologues, politistes, géographes, architectes, urbanistes et décideurs politiques proposent une histoire urbaine à la fois interdisciplinaire et ancrée dans la fabrique de la ville et ses représentations, portant la marque de sa dédicataire. Les quatre sections de l'ouvrage dessinent les chantiers qu'Annie Fourcaut a investis : " Du social à l'urbain " met en avant la conviction qu'étudier l'histoire des villes, c'est toujours faire de l'histoire sociale ; " Qu'elle était belle la banlieue " est centré sur les banlieues, son territoire d'étude de prédilection ; " Les habits neufs des politiques de la ville " interroge les politiques urbaines successives et leur transformation ; enfin, " Banc d'essai des modernités " propose une analyse historique de l'urbanisme, comme discipline et comme pratique.
www.twitter.com/Memoire2cite LES GRANDS ENSEMBLES @ L EXEMPLE DE DIJON «LE BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE»Sylvain TABOURY, sociologue, enseignant à l’école d’architecture de Versailles.
Co-auteur avec Karine Gougerot, photographe, de Billardon, histoire d’un grand ensemble, paru aux éditions Créaphis en 2004. Texte communiqué à partir de la rencontre-débat du 20 mai 2005 Organisée par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne en partenariat avec Maison de Banlieue et de l’Architecture, le CAUE 91 et CINEAM
dans le cadre de l’exposition «Des ensembles assez grands: mémoire et projets en Essonne».
Cet ouvrage retrace l’histoire de la cité Jean-Billardon, barre de 14 étages et de 250 logements, à Dijon, premier grand ensemble de la ville, construit entre 1953 et 1955, démoli en 2003. Sélectionné parmi les immeubles significatifs de l’architecture du XXe siècle par la direction de l’Architecture et du Patrimoine (DAPA) du ministère de la Culture, Billardon était un symbole incontournable de l’histoire du quartier des Grésilles et de l’agglomération dijonnaise, ainsi qu’un formidable témoin de l’architecture novatrice de l’après-guerre. Sollicités par le service Inventaire de la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne (Drac) et par l’Office public d’aménagement et de construction de Dijon (Opac), dans le cadre de l’opération de renouvellement urbain (ORU) du quartier des Grésilles, nous avons collecté et rassemblé, de janvier à juillet 2003, les traces de cette histoire, les archives, mais aussi les témoignages, recomposant des trajectoires familiales, professionnelles, des documents iconographiques et sonores. La restitution auprès des habitants et des partenaires du projet en octobre 2004, accompagnée d’une table ronde avec différents intervenants et acteurs du quartier, a été un moment fort, inscrit dans le processus de transformation engagé sur le quartier des Grésilles. Une exposition, intitulée «Mémoires de Billardon, fragments de vies», a également été présentée dans les locaux prestigieux du musée de la Vie bourguignonne de Dijon, du 14 octobre 2004 au 31 janvier 2005.Garder une trac De fait, la démolition de la Cité Billardon, le 4 juillet 2003, restera sans aucun doute un événement sensible dans la mémoire de nombre d’habitants de l’agglomération dijonnaise. Cette barre fut la première construction d’un tout nouveau quartier – le quartier des Grésilles –, à Dijon, où près de 4000 logements ont été construits Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne entre 1953 et 1966 – 14970 habitants en 1968, 8263 en 2003 – sur un terrain agricole demeuré nu, à l’est du territoire communal. Les 14 étages et 250 logements de l’immeuble, élevés au milieu des champs et des jardins familiaux, où un écriteau «Chasse interdite» était encore visible quelques années auparavant, faisaient alors l’admiration des très nombreux badauds venus visiter cette toute nouvelle Cité radieuse, construite tel un
Meccano de béton et d’acier.
« Immeuble révolutionnaire», «Meccano géant à l’échelle du monde moderne», les titres de la presse de l’époque donnent un aperçu de l’impact national et international de l’événement. «Des visiteurs étaient venus de toute la France et même de l’étranger, jeter un coup d’œil au chantier», rappelait un article de la presse locale le jour de la démolition.
Cette « barre » de 14 étages et de 250 logements, desservis par des coursives placées tous les trois niveaux, était une déclinaison appauvrie du modèle de la Cité radieuse du Corbusier, inaugurée le 14 octobre 1952. Les appartements étaient de deux types: les uns de deux et trois pièces,
situés dans les ailes, de disposition traditionnelle, orientés au sud et pourvus de loggias; les autres, de cinq pièces, situés au centre du bâtiment, du type
« duplex ». Huit espaces commerciaux avaient été aménagés en rez-dechaussée. Cependant, en dépit des ressemblances et de la qualité architecturale de l’édifice, l’immeuble n’était pas une unité d’habitation au sens où Le Corbusier l’entendait. L’originalité de la Cité Billardon tient en réalité au procédé constructif qui fut utilisé lors de son édification. Elle fut la toute première à expérimenter en France le procédé de préfabrication Estiot, réutilisé par la suite pour la construction de plusieurs grands ensembles, comme le Noyer-Renard à AthisMons, la Cité des 4000 à la Courneuve, la Grâce-de-Dieu à Caen, la Croixdes-Oiseaux et Champ-Fleury à Avignon, le Gros Buisson à Épinay, SainteBarbe à Metz, le Haut-du-Lièvre à Nancy, les tours du Lancy à Genève ou encore des bâtiments d’habitation à Alger. Le mode constructif, repris sur celui des gratte-ciel américains, associait l’acier en ossature et le béton en pré-enrobage avec une majeure partie réalisée en atelier. Le procédé donnait des résultats évidents: précision remarquable, rapidité d’exécution, peu ou pas d’installations de chantier – suppression des coffrages, des étayages, des échafaudages – et surtout économie considérable de main-d’œuvre. Il s’agissait des prémices d’industrialisation dite lourde du bâtiment. Forte de cette première expérience, la commune avait ensuite réalisé deux autres cités de même type, Épirey, puis Lochères. Mais le modèle de Billardon fut perverti: dans une logique de réduction des coûts de production et de rapidité d’exécution, tous les espaces peu productifs comme les logements en duplex, les cellules commerciales, ou les très grands halls, ont été supprimés. Les deux cités comprennent 348 logements, relativement mal desservis et sans attrait, des petits logements sur un seul niveau La démolition de Billardon n’a donc évidemment pas la même signification, Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne « BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne ni les mêmes conséquences que celles d’Épirey ou des Lochères, déjà démolies en 1992 et 2000. Cet immeuble possédait une fonction symbolique incontestable, une place à part dans la vie des résidents qui s’y sont succédé, comme dans la mémoire des habitants du quartier. Les récits que nous avons pu recueillir auprès d’une trentaine d’anciens résidents de l’immeuble nous offrent différentes représentations de l’histoire de
Billardon, et des personnes qui y ont vécu ou travaillé d’avril 1955 à décembre 2002.
Les témoignages des plus anciens, arrivés parmi les premiers, en 1955, répondent aux histoires des plus jeunes, derniers occupants du rafiot, aujourd’hui démoli. Ils sont venus d’horizons divers, de Côte-d’Or, de Bretagne, d’Alsace, de la région parisienne, du Maroc, d’Algérie, du Portugal, du Cambodge ou d’ailleurs et leurs paroles traduisent l’enracinement profond de leurs souvenirs de Billardon, que certains n’auraient jamais voulu quitter. Bien sûr, la mémoire n’est pas «objective». Le discours s’élabore toujours à partir d’un présent et la disparition engendre certainement une nostalgie conduisant à magnifier les bons moments et à tempérer les plus pénibles. Mais en faisant imploser Billardon, c’est bien tout un pan de leur vie que l’on a réduit en poussière. Chaque témoin traduit avec ses mots ces petits faits de la vie quotidienne, souvent jugés sans importance, petits riens ou traumatismes, anecdotes ou événements tragiques, qui ont marqué leur sensibilité.« Une verrue dans le quartier»C’est pour ces différentes raisons esthétiques, historico-culturelles – témoignage de l’histoire des villes – et socio-symboliques – mémoire des hommes – que la Direction de l’Architecture et du Patrimoine (DAPA) du ministère de la
Culture avait décidé de répertorier la Cité Billardon parmi les immeubles représentatifs de l’architecture du XXe siècle. L’immeuble avait reçu le label
«Patrimoine du XXe siècle» à la fin des années 1990.
Or, ce processus de «patrimonialisation» était inconcevable pour de nombreuses personnalités locales, voire de nombreux habitants du quartier.
Stigmatisé comme une «verrue» dans le quartier, l’immeuble était devenu un véritable cauchemar: dégradations, violence, difficultés et «mal-vivre» constituaient le quotidien de locataires excédés, souvent «assignés à résidence».
Bagarres, agressions, cambriolages, drogue, vitres brisées, ascenseurs en panne, alimentaient manchettes de journaux et témoignages, décrivant le naufrage d’un immeuble à la dérive, devenu symbole de tous les maux. La démolition paraissait donc inéluctable, comme une délivrance, la promesse d’un avenir meilleur. Les partenaires institutionnels se devaient de mettre en scène leur capacité à changer la vie des habitants du quartier, réparer les erreurs d’une période de l’urbanisation contemporaine, dont Billardon était l’un des symboles les plus représentatifs.
L’idée d’une enquête ethnographique sur l’édifice et ses locataires avait donc « BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne du mal à passer dans la réflexion de certains décideurs. La mise en œuvre du projet, initié par le service Inventaire de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bourgogne, sur les budgets de l’opération de renouvellement urbain du quartier, fut bloquée administrativement pendant plusieurs mois. Entre-temps, tous les locataires de l’immeuble avaient été relogés… (la dernière famille quitte son logement le 23 décembre 2002).
Une histoire des grands ensembles?
Le travail de recherche historique sur les grands ensembles est rendu aujourd’hui d’autant plus difficile à faire comprendre que la ville issue des Trente Glorieuses est souvent considérée, avec la politique publique qui l’a programmée, comme une vaste erreur collective (A. Fourcaut). L’architecture des «tours» et des «barres», du «chem« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »
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phie, histoire et sociologie, de monographies locales – Saint-Étienne, Villeurbanne, etc. – publiés ces dernières années sur ce thème en témoigne clairement.Cependant, on est encore loin du compte. Si plusieurs urbanistes, historiens,
géographes ou sociologues1 ont récemment contribué à une meilleure connaissance du sujet au niveau national et international, l’histoire de ces quartiers d’habitat collectif reste un terrain largement méconnu, à peine exploré par les historiens locaux. En Essonne, à quelques exceptions près – Draveil, Viry-Châtillon, les Ulis, Athis-Mons ou Grigny –, rares sont les monographies ou les études locales à accorder une place de choix à l’analyse et à la présentation de ces bouleversements. Les mauvaises volontés, auxquelles nous avons parfois été confrontés dans le cadre de nos recherches dans le département témoignent des réticences que continue de susciter toute démarche d’enquête et d’analyse sur la mémoire et le devenir des grands ensembles.
La transformation en cours ou à venir d’une vingtaine de sites en Essonne dans le cadre du Programme national de rénovation urbaine, institué par la loi Borloo du 1er août 2003, et la priorité donnée à la démolition-reconstruction,
sur fond de crise du logement social, devraient pourtant poser avec plus d’acuité la question de l’appréciation de ce patrimoine départemental. De nombreuses communes mobilisées dans des programmes d’intervention n’ont qu’une vision très partielle de l’histoire de ces quartiers, de leurs évolutions, dont les conséquences ne sont envisagées le plus souvent qu’à travers le prisme d’une crise sociale impossible à juguler. Or, n’est-il pas singulier, voire dangereux, d’entreprendre des opérations de transformation urbaine aussi radicales, sans même commencer par chercher à comprendre comment, par qui et pour quelles raisons ces espaces ont été construits ou transformés, sans évaluer dans certains cas l’impact des politiques précédemment engagées?Richesse patrimoniale ou héritage encombrant, définir une nouvelle vision de la ville exige un travail d’enquête, d’expertise, une capitalisation des expériences, rarement mis en œuvre.Et c’est sans doute là le talon d’Achille d’une politique de transformation
urbaine menée dans l’urgence, qui ne peut se nourrir de capitalisation critique, et occulte le rôle crucial de l’accompagnement qualitatif et de la sensibilisation et/ou de la formation des élus, des services de l’État et des collectivités, des opérateurs et des aménageurs, des bailleurs.Ces images devenues presque ordinaires de parpaings, pans de bétons fracassés, vitres brisées laissent songeur: quel regard les résidents – et notamment
les plus jeunes – pourront-ils bien porter à l’avenir sur un environnement si violemment rejeté? Pourquoi respecter ce qui n’est bon qu’à être démoli?
Pour n’en citer que quelques-uns : FORTIN J-P., Grands ensembles. L’espace et ses raisons, Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA), 1997 ; PEILLON P., Utopie et désordre urbains. Essai sur les grands ensembles d’habitation, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube, 2001 ; DUFAUX F., FOURCAUT A., SKOUTELSKY R., Faire l’histoire des grands ensembles. Bibliographie 1950-1980, ENS éditions, 2003 ; TOMAS F., BLANC J-N., BONILLA M., Les grands ensembles, une histoire qui continue…, Publications de l’université de Saint-Etienne, 2003 ; DUFAUX F., FOURCAUT A. (dir.), Le monde des grands
ensembles, Créaphis, 2004.« Pour une histoire des grands ensembles en Essonne », Les Cahiers de la Maison de Banlieue et de l’Architecture, n° 11, mai 2005« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »
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Les enjeux du projet
À Dijon, le projet a mis de long mois à se concrétiser. L’enjeu de ce travail était double:
■ Un enjeu de connaissance et d’analyse de l’histoire et des différentes étapes de l’évolution urbaine et sociale de l’immeuble et du quartier, des vécus, trajectoires résidentielles et familiales des habitants de la cité. Il a été réalisé à travers:
– une recherche historique dans les archives du bailleur, de la commune, des journaux locaux, de l’agence d’urbanisme, etc., replaçant l’étude dans le contexte général de l’histoire de la France de la Reconstruction et des quarante dernières années;– une écoute, dévoilant les différentes représentations de ce quartier, non plus
à partir de critères ou de théories de spécialistes, mais en suivant pas à pas(mot à mot) les trajets, les images qu’y déposent les habitants et les acteursdu quartier. Le travail artistique – photographies, textes – ayant alors pour fonction de réintroduire ces regards croisés dans la circulation de la ville,d’en faire des éléments de partage, de réflexio« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »Centre de Ressources Politique de la Ville en EssonneCes recherches ont permis de retracer les différentes étapes de construction et de transformation de cet immeuble dans son territoire, ainsi que l’évolution d sa composition socio-démographique. Une iconographie importante a pu être collectée et répertoriée sur CD-Rom. Une présence longue – deux à trois jours par semaine pendant cinq mois – a été assurée sur le terrain, favorisant notre immersion et l’observation du quotidien des habitants du quartier, le recueil d’une parole informelle, permettant d’expliciter notre démarche, ses objectifs, son intérêt, l’instauration d’une quotidienneté, de relations de confiance. Pour cela, une présence régulière aux différentes manifestations, aux réunions et aux événements publics liés au quartier et une fréquentation de lieux de rencontre et d’échanges préalablement identifiés ont été nécessaires.Des rencontres collectives et individuelles ont été organisées avec les partenaires – associations, structures et personnes-relais sur le quartier – nous permettant d’être rapidement identifiés et de baliser précisément notre rôle – le rôle de chacun – dans le projet, de recueillir leur connaissance du terrain, leurs représentations et leurs réflexions sur le projet. Les ateliers avec les techniciens, les élus et les associations concernées devaient définir précisément: ● les objectifs à court, moyen et, le cas échéant, long terme;
● les actions à court, moyen et long terme;
● les modalités de leur déroulement.
Ces rencontres avaient également pour objectif de faire fonctionner le«bouche-à-oreille», qui demeure bien souvent le principal vecteur d’information pour ce type de démarche. Elles nous permettaient également de nouer des premiers contacts avec les habitants et les personnes-relais impliqués dans la vie du quartier. Ont été mis en œuvre:
● un moment de rencontre-discussion avec les habitants sous la forme d’une soirée projection-débat: présentation du travail de recueil de mémoire, personnes et structures porteuses, méthodes, finalités; définition en commundes modalités de leur participation au projet.
● sollicitation et information de la presse locale (journaux, radio, télévision), des bulletins associatifs, de la communication institutionnelle (ville, communauté
d’agglomération, bailleur, etc.) pour relayer et présenter le plus précisément possible la démarche entreprise et les personnes en charge de ce travail;
● des entretiens compréhensifs, individuels, en couple ou en petits groupes sous la forme d’entretiens semi-directifs de type «récits de vie(s)», recueillisauprès d’habitants ou d’anciens habitants du quartier, de professionnels travaillant ou ayant exercé leur activité dans le quartier, d’élus ou de responsables associatifs.
« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »
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Les entretiens ont été enregistrés et traités sur support numérique – mini-disc –, et les documents et les objets soigneusement inventoriés et/ou scannés.Ces entretiens avaient pour objectifs d’enregistrer non pas l’histoire de ce quartier, mais la manière qu’avaient nos interlocuteurs de dire leur propre histoire, cequi faisait mémoire pour ces personnes en contact étroit avec le quartier, natifs ou de passage, enracinés ou nouveaux venus. Il s’agissait de souvenirs, d’impressions d’enfance, de petits faits de la vie quotidienne parfois jugés sans importance, d’événements heureux ou tragiques, qui ont marqué leur sensibilité. Cela supposait donc que l’on prenne le temps, précisément de parler et d’écouter. Les entretiens se sont déroulés de préférence au domicile des personnes, pas dans la rue ou une salle impersonnelle, mais dans la sphère privée plus à même de laisser subvenir ces épopées de l’intime. L’objectif n’était pas de faire une archéologie du quartier, ni même d’enfermer nos interlocuteurs dans la norme de la personne-type qui habite un grand ensemble, mais bien de montrer que cet immeuble était composé de fragmentsde vies, de destins d’hommes et de femmes singuliers. Il s’agissait de montrer
comment, à un moment donné, ces personnes, venues parfois d’horizons lointains, se sont arrêtées là et ont enrichi ce lieu de leurs histoires et de leurs trajectoires particulières.
Nous avons donc insisté sur les trajectoires familiales et professionnelles de chacun: origines, parcours résidentiels, étapes et ruptures de vies – mariage, naissances, emplois successifs, divorces, décès, etc. –, points de repères autour desquels chacun construit «son temps», étapes qui organisent la durée, le vécu familial, domestique, les faits d’une vie et les événements de l’histoire. Le souvenir trouve également un support concret dans l’espace et les multiplesbouleversements du bâti et du cadre de vie. Démolitions, reconstructions,aménagements, suscitent une perte de repères, et invitent d’autant plus à faireun travail de mémoire. Dans cette perspective, ont été évoqués les souvenirs attachés plus précisément au quartier des Grésilles et à l’immeuble Billardon.Les personnes interrogées ont été invitées à s’appuyer le plus largement possible sur des descriptions détaillées (déménagement, logements successifs, accessibilité au travail ou aux équipements et services, nombre et identité des commerces, relations de voisinage, espaces collectifs), leurs pratiques (loisirs, vie scolaire, pratiques commerciales, etc.), les événements (fêtes, accidents, etc.) ou personnes marquantes; leurs perceptions du quartier et de son évolution – qu’ils y habitent toujours ou pas –, leurs projections éventuelles dans l’avenir (liste de thèmes non exhaustive).De février à juin 2003, une quinzaine d’entretiens ont pu être réalisés auprès d’une trentaine d’anciens locataires de l’immeuble, des premiers résidents de
Billardon dans les années 1950 aux derniers occupants, récemment relogés. « BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne Des outils pour l’action: la restitution Tout au long de l’étude, nous avons rencontré et consulté régulièrement l’ensemble des institutions et des partenaires concernés par la démarche, afin de leur soumettre les premiers éléments de notre travail, recueillir leurs commentaires, leurs suggestions et critiques. Ces rencontres ont été l’occasion de partager une réflexion, d’élaborer des propositions de restitution aux différents publics.Malgré nos craintes initiales, une restitution de qualité a pu être proposée aux habitants, grâce à l’implication très forte de l’Opac de Dijon, véritable porteur du projet, et dans une moindre mesure du service Inventaire de la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne. Leur implication a permis de trouver différents partenaires financiers, comme la Caisse des Dépôts et Consignations ou la communauté d’agglomération.
De notre côté, sur la base du rapport et du reportage photographique que nous avions remis à nos commanditaires, nous avons pu convaincre les éditions
Créaphis, reconnues pour la qualité de leurs publications de documents d’histoire, de sciences sociales et de photographie, de formuler une proposition éditoriale de qualité. Sur la base de nos recommandations, deux pistes de restitution ont été privilégiées:
● une exposition, événement fort et fédérateur, pouvant susciter des échanges,des moments de rencontre entre habitants du quartier et résidents extérieurs,
dans une optique d’ouverture du quartier au reste de la ville, les productions de certains groupes d’habitants pouvant être également valorisées, ainsi que les objets ou films recueillis dans le cadre du projet;
● une publication, associant textes et documents d’archives sur l’histoire du quartier, une sélection de témoignages et de photographies professionnelles
et amateurs, et accompagnant cette exposition, pour une diffusion plus large des résultats de l’opération, et une appropriation durable du projet par les habitants du quartier et les autres résidents de l’agglomération.Cette restitution avait également pour objectif de mettre en lumière les différentes préoccupations des habitants, permettant aux acteurs de terrain de disposer d’une base de connaissances pour définir et programmer leurs interventions, à court, moyen et long terme. Un tel travail fait émerger des représentations collectives, des divergences, des tensions qu’il faut savoir analyser et traiter pour améliorer les rapports sociaux et les conditions de vie des habitants.Encore faut-il que ces paroles soient prises en compte pour permettre aux institutions de redéfinir leurs modes d’intervention sur la ville: vaste chantier… Sylvain TABOURY,sociologue, enseignant à l’école d’architecture de Versailles Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. Jérôme (Mémoire2Ville) #chercheur #archiviste #maquettiste dans l #histoire des #logementssociaux #logement #HLM #logementsocial #Patrimoine @ Les films du MRU -Industrialiser la construction, par le biais de la préfabrication.Cette industrialisation a abouti, dans les années 1950, à un choix politique de l'Etat, la construction massive de G.E. pour résoudre la très forte crise du logement dont souffrait la France www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije Noisy-le-Sec le laboratoire de la reconstruction, 1948 L'album cinématographique de la reconstruction maison préfabriquée production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, 1948 L'album cinématographique içi www.dailymotion.com/video/xwytke archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... - - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..
passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document Gwenaëlle Le Goullon (LAHRA), auteur du livre "la genèse des grands ensembles",& Danièle Voldman (CHS, Centre d'Histoire Sociale), expliquent le processus qui a conduit l'Etat, et le ministère de l'urbanisme &de la reconstruction à mener des chantiers exp www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... mémoire2cité & l'A.U.A. - Jacques Simon (1929 - 26 septembre 2015) est un architecte paysagiste formé à l'École des beaux-arts de Montréal et à l'École nationale supérieure du paysage de Versailles. Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre", Jacques SIMON, paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, réalise avec eux des installations paysagères éphémères principalement dans des champs et visibles du ciel. Avec sa palette d'artiste, Jacques SIMON réinvente des paysages comme les agriculteurs eux-aussi à leur façon les créent et les entretiennent. Le CAUE du Rhône vous invite à venir découvrir ses travaux au travers d'un kaléidoscope de photographies empreintes de spontanéité, de fraîcheur et d'humour. Cette exposition nous interpelle sur le caractère essentiel d'une nature changeante, fragile, sur l'importance d'une activité agricole diversifiée et sur la nécessaire évolution du métier de paysan. Elle nous amène aussi à voir et à interpréter ce que l'on voit, elle éveille en nous le sens de la beauté du paysage en conjuguant les différentes échelles de perception et de lecture; à pied et à vol d'oiseau, à la fois l'échelle humaine, terrestre, géologique, forestière, hydrologique, biologique mais aussi esthétique et symbolique. Jacques Simon, paysagiste cosmopolite est l'un des principaux acteurs du renouveau de la pensée paysagère en France dans les années 60 et 70 conjuguant avec cohérence sa pratique de paysagiste, de voyageur, d'éditeur, d'enseignant avec son approche plus artistique du paysage, subtile, sensible et humaine de la nature avec la réalisation de "performances". Ses projets paysagers comme ses interventions paysagères éphémères sont marqués par la mobilité, la fragilité, une empathie avec le lieu, par la dualité même du voyage : découverte / évanouissement, création / disparition. Jacques Simon dessine, écrit sur le paysage, "une surface", un peu à la manière du land'art avec les techniques et les outils du jardinier, du cultivateur. Il ne s'agit plus de représenter la nature mais de l'utiliser en créant avec et dans le paysage. L'intention de Jacques Simon n'est pas d'apposer sa marque sur le paysage mais de travailler instinctivement avec lui afin que ses travaux-installations manifestent même brièvement un contact en harmonie avec le monde naturel. "On dit qu'il a bouleversé l'esprit du paysage, il a remis les choses essentielles à leur place. Il rit de l'importance qu'on veut bien lui donner, fils de l'air, il ne veut rien de plus que passer dans les cerveaux pour les ventiler, les rafraîchir et non pour les modeler; son "importance", il l'a ailleurs et autrement; il est historique parce que dans son temps, dans celui qui s'écoule et non dans celui qui passe". Extrait de "Jacques Simon, tous azimuts", Jeanne-Marie Sens et Hubert Tonka, Pandora Editions, 1991. Il a introduit une nouvelle conception de l'art du paysage proche du Land art, Jacques Simon est l'auteur d'une série d'ouvrages sur différents aspects du paysage et abordés d'un point de vue technique. Il a travaillé de 1964 à 1966 en collaboration avec Michel Corajoud. Il a conçu le Parc de la Deûle (qui lui a valu le Grand Prix national du Paysage en 2006, après l'avoir reçu une première fois en 19901).
Il est mort le 29 septembre 20151 et a été incinéré à Auxerre Le paysagiste Jacques Simon s'est éteint le 26 septembre dernier à l'âge de 86 ans. Diplômé de Versailles en 1959, il fut sans doute l'une des figures les plus emblématiques, les plus géniales et les plus originales du paysagisme contemporain. Premier grand prix du paysage et prix du Conseil de l'Europe pour le parc de la Deule, on lui doit des principes de compositions très forts, autour du nivellement, du traitement du végétal ou de la place laissée au vide. Ses intuitions comme ses travaux ont inspiré tous les paysagistes avec lesquels il a travaillé, à commencer par Michel Corajoud ou Gilles Vexlard. On lui doit un profond renouvellement dans la composition des grands ensembles, ses réalisations -comme le parc Saint-John Perse à Reims- restant des modèles pour tous les professionnels. Jacques Simon développa également une production d'œuvres plus éphémères, attentif aux mouvements et aux transformations. Pédagogue talentueux et généreux, il le fut autant par les documents techniques et la revue qu'il publia, que par ses interventions en atelier devant plusieurs générations d'étudiants de l'école. Les paysagistes perdent un de leurs plus féconds inspirateurs. L'ENSP s'associe au deuil de sa famille et de ses proches. Témoignages à la mémoire de Jacques Simon
Dans les années 1990 à l'école du Paysage de Versailles, lorsque nous entrions en première année, la première satisfaction était d'acquérir du nouveau matériel d'expression plastique. Encre, feutres, supports en grand format et sur papier calque...mais aussi découvrir des livres de notre professeur Jacques Simon : des carnets de dessins et de croquis, des photomontages découpés aux ciseaux.
En amphithéâtre lors de conférences et séances de projections de diapositives, Jacques Simon évoquait surtout sa capacité à piloter un hélicoptère. Je viens de retrouver un extrait d'un article à ce sujet..« (...) Car depuis une dizaine d'années, le Bourguignon a trouvé une solution à son imagination en bourgeonnement permanent. Jacques Simon crée ‘pour lui tout seul'. Ni commande ni concours. Mais des messages géants écrits dans les champs et seulement visibles d'avion ou d'hélicoptère. Un art éphémère et privé dont il s'amuse, les veilles de moissons, tout autour de sa ferme de Turny, dans l'Yonne.Et là, plus rien ne l'arrête. Les agriculteurs du coin ont pris l'habitude de le voir faucher des allées entières de luzerne. De l'apercevoir écraser d'interminables chemins de phacelia, un graminé californien qui existe en trois couleurs (blanc, bleu, rouge). De l'observer dans son hélicoptère photographiant le résultat. Ses messages sont des hommages ou des avertissements. L'un prévient : ‘Hé, si tu n'as plus de forêt t'es foutu.' Un autre : 'Sans les paysans, je m'emmerde. Signé : la Terre.' Même l'hiver, Jacques Simon s'adonne à cette calligraphie paysagère. (...) ».Extrait paru dans La Croix l'événement du dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, par Frédéric Potet, rubrique Culture. son site simonpaysage.free.fr/
file:///C:/Users/user/Downloads/B_Blanchon_AUA.pdf Interview to Jacques Simon incleded on the dvd that accompanies book "Metropoles en Europe", from the exhibition "Lille - Metropoles en Europe". The French landscape architect Jacques Simon's love for nature first developed on his father's tree farm and then deepened when he traveled as a young man to Sweden and then Canada, where he attended art school in Montreal while working as a lumberjack. Between 1957 and 1959, Simon studied at the École Nationale de Horticulture. He has since become an important link in the renewal of French landscape architecture, combining the Anglo-Saxon and Scandinavian garden cultures he absorbed in his travels with classic Latin structures. He works as often as possible in situ, and does not shy away from driving the tractor himself.
www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U turny.chez.com/A0archives/jSIMMON.htm Jacques Simon, Il crée la revue Espaces verts en 1968, l’anime jusqu’en 1982, publie des cahiers spéciaux dédiés à « l’Aménagement des espaces libres ». Même l'hiver, il s'adonne à cette calligraphie paysagère».La Croix dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon écrit ses premiers articles dès la fin des années 1950 pour des revues comme Maison et Jardin et Urbanisme. En 1965, il signe l’un de ses premiers livres, L’Art de connaître les arbres. strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … jacques simon & Le parc des Coudrays - Élancourt-Maurepas, 1970 strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon - Espaces verts n° 27, avril-mai-juin 1971, p. 44-45 Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre" paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U …ici es EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg ,
A partir des années 1950, le trafic de la banlieue parisienne suit l’urbanisation galopante et les dessertes ferroviaires doivent s’adapter et se moderniser.Quelques amateurs ont su immortaliser un monde ferroviaire qui était alors en voie de disparition. Dans ce film, nous retrouvons les dessertes 750 volts par troisième rail en rames « Standard » sur les lignes de Versailles-RD, sur la ligne d’Auteuil et entre Puteaux et Issy-Plaine mais aussi les derniers trains à vapeur à St Lazare, à La Bastille et sur le Nord et quelques ultimes voyages sur les lignes de Ceinture --------------De la révolution industrielle à aujourd’hui, un décryptage minutieux de la course au développement qui a marqué le point de départ de l’ère de l'anthropocène (ou l'ère de l'Homme) et de la déterioration continue de la planète. www.arte.tv/fr/videos/073938-000-A/l-homme-a-mange-la-terre/ Quelque 1 400 milliards de tonnes de CO2 sont aujourd’hui prisonnières de la basse atmosphère. Réchauffement climatique, déforestation, inondations, épuisement des ressources, pollutions, déchets radioactifs... : en deux siècles, la course au progrès et à la croissance a durablement altéré la planète, la crise environnementale se doublant d’une rupture géologique, avec l’avènement de l’ère anthropocène. Portée par l’exploitation des énergies fossiles – du charbon de la révolution industrielle en Angleterre au tout-pétrole de la domination économique des États-Unis –, l’industrialisation et ses corollaires, taylorisme et colonialisme, entraînent une exponentielle production de masse. Un processus qu’accélère la Première Guerre mondiale, les firmes chimiques mobilisées pour tuer l’ennemi se reconvertissant dans la destruction du vivant avec les herbicides, insecticides et fertilisants de l’agriculture intensive. Alors que l’urbanisation s’étend, la voiture, qui sonne le glas du tramway, se généralise, et l’Amérique s’inspire du modèle autoroutier nazi. La Seconde Guerre mondiale engendre une nouvelle organisation du travail, laquelle devient la norme, et annonce l’ère nucléaire de la guerre froide. Dans sa démesure, l’homme rêve déjà d’usages civils de l’atome (y compris pour l’abattement de montagnes et la dissolution des calottes glaciaires !). Le plastique et le béton deviennent les piliers de la consommation de masse, dévoreuse de matières premières et antidote à la contestation sociale, jusqu’à la révolution numérique. Liaisons dangereuses
En balayant, avec de formidables archives issues du monde entier, deux siècles de progrès jusqu’à l’ère du big data, le film remonte aux sources de la crise écologique, en interrogeant avec précision les enjeux scientifiques, économiques et politiques qui y ont conduit. Fourmillant d’informations, il éclaire l’histoire de cette marche folle, et les liaisons dangereuses entre industries militaire et civile. Entre capitalisme et mondialisation imposés par les grandes puissances, un décryptage passionnant du basculement dans l’anthropocène, funeste asservissement de la nature par l’homme. le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme URBANISME S’imaginer Paris et le Grand Paris @ Les 50ans d'Apur (link: 50ans.apur.org/#intro) 50ans.apur.org/#intro @ Où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ". Où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ. De Femmes à l'usine (1981), Bobigny, banlieue rouge (1986), à La banlieue en morceaux (2000), en passant par les publications collectives qu'elle a coordonnées et les travaux qu'elle a encadrés, la trajectoire de cette historienne a conduit l'histoire sociale et politique – telle qu'on la pratiquait dans les années 1970 – vers une histoire urbaine renouvelée. Le livre revient sur cette évolution et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ". Les auteurs, historiennes et historiens, sociologues, politistes, géographes, architectes, urbanistes et décideurs politiques proposent une histoire urbaine à la fois interdisciplinaire et ancrée dans la fabrique de la ville et ses représentations, portant la marque de sa dédicataire.Les quatre sections de l'ouvrage dessinent les chantiers qu'Annie Fourcaut a investis : " Du social à l'urbain " met en avant la conviction qu'étudier l'histoire des villes, c'est toujours faire de l'histoire sociale ; " Qu'elle était belle la banlieue " est centré sur les banlieues, son territoire d'étude de prédilection ; " Les habits neufs des politiques de la ville " interroge les politiques urbaines successives et leur transformation ; enfin, " Banc d'essai des modernités " propose une analyse historique de l'urbanisme, comme discipline et comme pratique.
En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.
...versée sur le saccage programmé des Serres d'Auteuil !
Est-il raisonnable que la FFT envisage de saccager le jardin et les Serres d’Auteuil (déjà amputés du tiers lors de la construction du périphérique en 1968), alors qu’il existe d’autres solutions d’agrandissement ? Par exemple au nouveau stade Jean-Bouin voisin (l’ancien ayant été rasé cet été, y compris les tribunes Années 30 et 65 arbres), futur « monstre » de 20 000 personnes s’élevant jusqu’à 31 mètres de hauteur ?
D’autant qu’il doit être entièrement financé, pour quelque 200 millions d’euros, par le contribuable parisien, afin de permettre au Stade Français, société privée, de jouer une dizaine de matches par an qui pourraient se dérouler à dix mètres de là, au Parc des Princes, autre monstre de béton.
Est-il même raisonnable d’envisager, à l’ère du Grand Paris, un agrandissement du stade Roland-Garros, alors qu’avec ses 8,5 hectares, on ne trouvera jamais sur place l’espace lui permettant de rivaliser avec les trois autres sites du Grand Chelem, qui s’étendent sur 16 à 20 hectares ?
Est-il admissible que ce quartier d’Auteuil et des Princes soit asphyxié, livré de toutes parts au « sport business » au détriment du sport amateur et scolaire, des espaces de verdure et des sites du patrimoine à la fois au Parc des Princes (bientôt agrandi), au stade Jean-Bouin, à la piscine Molitor (inscrite mais bientôt détruite), à l’hippodrome de Longchamp (pelouse bientôt tronquée), aux Serres d’Auteuil ?
N’est-il pas scandaleux, alors que dans le monde entier les stades sont construits à l’écart des habitations, que tous ces sites voisins ne fassent pas l’objet d’un plan d’ensemble respectueux du patrimoine et des espaces verts protégés, telles les admirables, les uniques Serres d’Auteuil ?
www.petitions24.net/serresdauteuil
Merci à Marie pour avoir organisé cette Balade Parisienne. Et à tous les amis que j'ai rencontrés, Jane, Muriel, Nathalie, Julien et Blue celt..
Ce sont les instincts les plus élevés, les plus forts, quand ils se manifestent avec emportement, qui poussent l'individu en dehors et bien au-dessus de la moyenne et des bas-fonds de la conscience du troupeau, — qui font périr la notion d'autonomie dans la communauté et détruisent chez celle-ci la foi en elle-même, ce que l'on peut appeler son épine dorsale : voilà pourquoi ce seront ces instincts que l'on flétrira et que l'on calomniera le plus. L'intellectualité supérieure et indépendante, la volonté de solitude, la grande raison apparaissent déjà comme des dangers ; tout ce qui élève l'individu au-dessus du troupeau, tout ce qui fait peur au prochain s'appelle dès lors mal. L'esprit tolérant, modeste, soumis, égalitaire, qui possède des désirs mesurés et médiocres, se fait un renom et parvient aux honneurs moraux. Enfin, dans les conditions très pacifiques, l'occasion et la nécessité d'imposer au sentiment la sévérité et la dureté se font de plus en plus rares ; et, dès lors, la moindre sévérité, même en justice, commence à troubler la conscience. Une noblesse hautaine et sévère, le sentiment de la responsabilité de soi, viennent presque à blesser et provoquent la méfiance. L'«agneau», mieux encore le «mouton», gagnent en considération.
- Par delà le bien et le mal, F. Nietzsche
Je me crois bien mise mais je suis floue et pas au point,
Point de vue imprenable du haut d'un grand toit clair
Toi sur ma tête, le soleil couchant darde ses pics de verre
Vers mes yeux : le canal lacrymal s'écoule et je ne vois rien !
*
Je voudrais découvrir dans ce trou de lumière l'essence :
Les sens de tes rêves et l'onde de tes secrets ;
Se créent des liens au fil de tous ces signes muets
Mués en débris épars troublant ma paix intense...
*
Il y a un temps pour tout dit-on, à trouver nos élans
Poncifs de la raison quand le coeur dit autre chose
Chose espérée : que tu m'ouvres cette porte close,
Sous ce vent de poussière, Pantin qui tue mes tympans !
*
Pans teints de tags, murs, je me perds dans vos veines
Vaines réponses si j'écoute le cri de vos silences
Si lentes soient mes pensées, à rouiller elles s'enchainent
Sans chaine pour les retenir à ma voix qui s'élance...
Texte et pix chrixcel (c)
Photo André Knoerr, Genève. Reproduction autorisée avec mention de la source.
Utilisation commerciale soumise à autorisation spéciale préalable.
2022, l'année du jubilé des 175 ans des chemins de fer suisses fait partie du passé.
Pourtant, le retour des beaux jours en 2023 donne l'occasion à de nombreux véhicules historiques de prendre l'air ou se dégourdir les roues.
Il convient de rappeler que ni CFF Historic (SBBH) ni le Musée Suisse des Transports (VHS) ne constituent des garanties à long terme pour la sauvegarde de véhicules ferroviaires en raison de leur gestion orientée commerciale bien plus que patrimoniale.
La diversité des véhicules préservés n'est possible que grâce à des associations dont certaines ont le statut d'opérateur ferroviaire, des compagnies privées, des sections ou groupement régionaux et même des personnes privées.
Des journées portes ouvertes étaient proposées au Bahnpark Brugg les 27 et 28 mai 2023.
Cet ancien dépôt héberge et abrite de nombreux véhicules historiques gérés par diverses sociétés.
La voiture unifiée EW II A 18-33 605 (VMik 4) effectue des navettes entre la gare et le dépôt encadrée par les locomotives Tigerli E 3/3 8512 et SLM E 2/2 1.
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En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.
Stencil, spraypaint on canvas, 60 x 120 cm.
Exhibited from Sept 19th at Galerie Raison d'Art (Lille, France) for the "Lille-NYC 2008" group show.
see : www.raisondart.com/
Bien qu'il faille rester raisonnable, j'ai quand même craqué pour une nouvelle petite miss ! Il était pour moi impossible de résister à sa bouille et son petit nez rougit 😍
Cela faisait plusieurs semaines, peut-être même quelques mois que je louchais sur cette petiote, une baisse de prix et la sympathie de la vendeuse m'ont tout simplement fait craquer XD (c'est pas ma faute j'vous dis)
C'est donc comme ça qu'une petite Pukifée Flora a rejoint la troupe en début d'après-midi 💕
Elle gardera ses custo qui sont composées d'une wig Monique (aux reflets magnifiques *^*) et d'acryliques Leeke ^^
Je n'ai pas tellement d'idée pour son prénom... Elle est arrivée si vite que je n'ai pas eu le temps d'y penser ! :'3
J'espère trouver très vite >w< ♥
Ce préventorium (qui comportait plus de 150 lits) avait été conçu, dans les années 50, pour soigner des enfants prétuberculeux. Il remplit son rôle à merveille jusque dans les années septante. Les progrès de la médecine permirent d'éradiquer presque complètement la tuberculose et le domaine perdit sa raison d'être. La province essaya bien de le revendre, mais elle ne trouva jamais acquéreur. Certaines dispositions testamentaires fixées par ceux qui lui avaient légué l'institution stipulaient, en effet, que des activités en faveur des enfants devaient y être maintenues.
Une vente aux enchères, portant au total sur six lots (le préventorium lui-même, mais aussi deux maisons d'habitations, une villa, des pâtures...) s'est déroulée le 15 février 1991 dans l'arrière-salle d'un bistrot du centre de Dolhain-Limbourg. Cette vente avait essentiellement pris l'allure d'un match à trois entre un agent immobilier dolhaintois, un homme d'affaires allemand, Kurt Mayer, gérant de la société Pierreux sise à Thimister-Clermont, et Noureddine Ferjani, un Tunisien, habitant à Verviers, qui travaillait au siège de Cologne de la télévision allemande.
Finalement, Kurt Mayer avait emporté le morceau. Les six lots lui avaient été adjugés pour la somme de 10,6 millions de francs. D'aucuns prêtaient déjà l'intention à l'homme d'affaires allemand de revendre le domaine.
C’est chose faite aujourd’hui.
Ce bâtiment est actuellement remis en vente pour 1,5 millions d’euros avec le libellé suivant :
Les "Portes de Limbourg" se situe à 1 km du village de Dolhain Limbourg dans un parc arboré de +/- 3 ha orienté plein sud. - à 5 minutes de Verviers - à 5 minutes d'Eupen - à 10 minutes de l'autoroute Aix - Liège - à 25 minutes de Liège... Le bâtiment est actuellement libre de toute occupation et a été entièrement vidé... Cet énorme bâtiment offre de multiples possibilités de valorisation et il y a une volonté politique de la commune dans ce sens.
En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.
En raison de l'importance de la communauté russe installée à Nice au cours de la deuxième partie du XIXe siècle, il fut décidé la construction d'une église russe dans la ville.
Pour que le sphinx parvienne à la conscience de lui-même, pour qu’il sorte de son songe, il faut qu’il reconnaisse l’énigme de l’absolu, non dans la forme animale, que vénérait l’idolâtrie égyptienne, mais dans la forme humaine, qui est le temple de l’absolu et le sanctuaire de la pensée. C’est pourquoi l’énigme du sphinx porte sur la connaissance que l’homme a de lui-même. Tant que l’homme ne sait pas reconnaître dans le corps mourant et rampant qui est le sien la forme organique en laquelle l’esprit a établi sa résidence, et qui est le sanctuaire de l’infini, le sphinx demeurera dans le mutisme de l’énigme colossale qu’il était pour les Egyptiens. Mais quand les Grecs sauront résoudre l’énigme, et reconnaîtront en l’homme le vivant appelé à la dignité de la conscience de soi, de la connaissance de soi-même, alors l’énigme du sphinx sera résolue et dissoute dans la clarté de la réflexion, dans la lumière de la raison : « C’est dans ce sens que le Sphinx, dans le mythe grec, que nous pouvons expliquer symboliquement, apparaît comme le monstre qui pose des énigmes. Le Sphinx posait cette question énigmatique : Qui est-ce qui le matin marche sur quatre pieds, à midi sur deux, et le soir sur trois ? Œdipe trouva cette explication fort simple : c’est l’homme ; et il précipita le monstre du haut des rochers. L’explication du symbole se trouve dans la signification de l’absolu : dans l’esprit. C’est ainsi que la fameuse inscription grecque dit à l’homme : connais-toi toi-même. La lumière de la conscience est le flambeau qui laisse apercevoir clairement le contenu à travers sa forme sensible, et l’esprit se reconnaît lui-même dans sa manifestation extérieure » (468). Œdipe, qui incarne ici l’esprit grec, est ainsi celui qui apprend à l’homme à marcher, qui le libère de l’immobilité pétrifiée de la momie égyptienne. Par la connaissance de lui-même, par le mouvement réflexif de la conscience de soi, l’esprit acquiert l’autonomie et la liberté. Le colosse égyptien ne sent vivre en lui l’absolu que comme une énigme insoluble, un mystère qu’il ne fait que pressentir dans l’inconscience, et qu’il n’est donc pas en mesure d’intérioriser pleinement. C'est pourquoi l’esprit peut tout aussi bien lui apparaître comme une puissance extérieure à lui-même, à l’appel de laquelle il répond mécaniquement, sans que sa liberté n’ait à entrer en jeu, comme si le concept naissait dans l’esprit, non par l’esprit lui-même, mais par une puissance transcendante qui le gouverne et le commande. Ainsi le dormeur croit-il que son rêve lui est étranger et que sa source est en un autre. Tels sont, selon Hegel, les colosses de Memnon, deux statues géantes élevées par Amenotep III sur la rive occidentale de Thèbes, et dont une légende rapporte que, lorsque les premiers rayons du soleil frappaient les colosses, ceux-ci répondaient, comme pour saluer joyeusement le lever du dieu, par un son harmonieux (19) : « Ces Memnons, d’une grandeur colossale, sont très remarquables : immobiles, les bras et le corps enveloppés, les pieds comme scellés l’un contre l’autre, raides, fixes et sans vie, ils sont tournés vers le soleil, attendant le rayon qui doit les frapper, les animer et leur donner la voix » (465). Le Memnon est ainsi le paradigme de toute la statuaire égyptienne : son immobilité provient de ce que la figure humaine ne s’est pas encore approprié la vie de l’esprit, qu’elle reçoit servilement d’un Autre, et qu’elle est encore incapable de faire vivre en elle-même. C’est pourquoi il revient aux Grecs d’animer la statue égyptienne, de l’arracher à son immobilité somnambulique, de l’éveiller à la vie de l’esprit : « C’est à Dédale qu’est attribué l’art d’avoir, le premier, dégagé les bras et les pieds, et d’avoir donné le mouvement au corps » (467). On se souvient que dans l’Euthyphron (11 b-c), Socrate prétend descendre de Dédale : comme lui, il a libéré l’esprit de l’opinion qui le maintient dans une fixité somnambulique, pétrifiée par l’inconscience, et il a appris à l’esprit à mettre en marche l’argumentation, à enfanter le progrès dialectique. Mais ceci est une autre histoire, qui appartient à la Grèce et non plus à l’Egypte.
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Photo André Knoerr, Genève. Reproduction autorisée avec mention de la source.
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www.twitter.com/Memoire2cite LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.
Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.
Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.
Définition
Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.
On peut toutefois en distinguer deux :
• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».
• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».
Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.
Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.
Histoire
La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.
Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.
Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.
L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.
La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.
Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.
Une multitude de procédures administratives
Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.
Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.
Les contextes de constructions
Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.
On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :
• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).
• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.
• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.
Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.
Les modes de constructions
Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.
Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :
• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.
• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.
• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.
Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.
En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.
Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».
La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.
Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.
Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.
Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail
Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.
Vers des logements sociaux en grande série
Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.
L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.
Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.
Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.
Des chantiers d'expérience
Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.
Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...
www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.
Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS
Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.
L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.
@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.
Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.
Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.
Définition
Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.
On peut toutefois en distinguer deux :
• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».
• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».
Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.
Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.
Histoire
La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.
Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.
Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.
L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.
La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.
Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.
Une multitude de procédures administratives
Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.
Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.
Les contextes de constructions
Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.
On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :
• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).
• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.
• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.
Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.
Les modes de constructions
Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.
Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :
• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.
• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.
• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.
Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.
Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.
En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains : petits immeubles de rapport de la Belle Époque, pavillons des lotissements défectueux de l’entre-deux-guerres, barres et tours de logement social et villes nouvelles des Trente Glorieuses. Trois moments de la constitution des banlieues populaires se superposent, encore visibles dans les paysages-palimpsestes : l’âge des faubourgs industriels, devenus peu à peu friches avec la désindustrialisation qui débute dans les années 50 ; le temps des banlieues rouges et du socialisme municipal ; la construction des grands ensembles et l’entrée en crise du modèle à partir de 1970. Des faubourgs industriels à la désindustrialisation
La banlieue contemporaine naît de l’entreprise de modernisation de la capitale et des grandes métropoles sous le Second Empire. Le modèle haussmannien, bien connu, régularise la ville ancienne par l’imposition de percées dans le tissu urbain existant, l’équipement en réseaux divers, la construction d’immeubles neufs le long des nouvelles percées et l’exode partiel des anciens habitants du centre vers les arrondissements annexés ou vers les faubourgs. L’agrandissement de Paris complète les ambitions d’Haussmann et de Napoléon III : au premier janvier 1860, en application de la loi du 3 novembre 1859, 5100 hectares sont ajoutés aux 3402 hectares de la capitale, qui trouve ainsi sa taille définitive et passe de 12 à 20 arrondissements. L’annexion des communes suburbaines s’accompagne d’une vision, en creux, de la nouvelle banlieue au-delà des murailles. Le projet est d’homogénéiser la nouvelle ville-capitale en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer l’industrie au-delà des Fortifications. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. La banlieue est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique. Ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville transformée rejette : cimetières, hôpitaux, champs d’épandage, logements sociaux 1. Les décrets sur les établissements classés, datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l’origine des zones d’industries polluantes en proche banlieue, notamment autour de la chimie organique. Aubervilliers est célèbre par la concentration d’industries chimiques (Saint-Gobain…). Les derniers de ces établissements classés ont cessé leur activité il y a peu de temps, sous l’impact des revendications des associations écologistes : à Saint-Denis, la Saria, entreprise d’incinération de carcasses animales, a dû fermer. L’industrialisation, comme l’avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie. Après la crise économique de la fin du XIXe siècle, l’implantation de nouvelles technologies – automobile, aviation, constructions électriques – transforme des communes (Boulogne-Billancourt, Puteaux, Suresnes, Vénissieux) en technopoles de pointe. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. Sans unité administrative, la banlieue constitue un domaine fragmenté en espaces socialement très différenciés : villégiature et résidence bourgeoise souvent à l’Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes, friches dues à la déprise agricole et maraîchère, que lotissent de petits spéculateurs. La Première Guerre mondiale renforce l’industrialisation des métropoles situées loin du front, Paris, Lyon ou Toulouse. Puis une volonté de décentralisation transfère les usines en grande banlieue : Simca glisse de Nanterre à Poissy au milieu des années 50 ; une usine Citroën de 6500 salariés, dont 4300 OS, s’ouvre à Aulnay-sous-bois en 1973. Cependant, en région parisienne, cette politique précoce et continue de désindustrialisation conduit à une diminution des emplois industriels dès les années 60, avec la politique de délocalisation menée à partir de 1955, amplifiée par la Datar. En Plaine Saint-Denis, en 1960, le secteur industriel représente 46 % des emplois contre 44 % au tertiaire ; en 1990, le secteur industriel représente 21 % des emplois et le tertiaire 72 %. Des secteurs entiers disparaissent – métallurgie, machine-outil, chimie – dont la présence structurait les sociétés ouvrières. La crise économique qui commence à partir de 1973, la division planétaire du travail et un demi-siècle de volonté décentralisatrice entraînent la disparition des banlieues industrielles, malgré des combats défensifs : l’usine Chaix de Saint-Ouen ferme après cinq ans d’occupation et de luttes à contre-courant. L’invention politique socialisme municipal et banlieue rouge Dans l’entre-deux-guerres, les banlieues populaires se couvrent d’une marée pavillonnaire de lotissements médiocres 2. La crise du logement en région parisienne conduit 450 000 nouveaux banlieusards, Parisiens et provinciaux, à s’installer dans 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires. Ces petits accédants à la propriété – les « mal-lotis » des années 20 – payent à crédit leur parcelle et s’installent sur des terrains dépourvus de tout équipement. Le scandale de ces petits propriétaires méritants qui campent dans la boue des banlieues, sans routes ni lumière, devient public au milieu des années 20. La loi Sarraut votée en 1928 met l’État à contribution avec les intéressés, ce qui permet de financer les aménagements indispensables, en premier lieu le réseau de voirie. Les lotissements, ces quartiers de pavillons, improvisés à partir des années 20 sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété. Le mal-loti devient la figure emblématique de l’exclusion banlieusarde : trompé par les lotisseurs, il se retrouve privé des éléments élémentaires de l’urbanité, aux portes de la capitale illuminée où « les rupins font la noce ». Le jeune PC (Section française de l’Internationale communiste) prend en charge les revendications de ces parias, fournit une analyse de leurs difficultés en termes de classe et s’implante dans les communes ainsi bouleversées à partir des élections municipales de 1925. Il s’appuie aussi sur le nouveau prolétariat des grandes usines. Dans le contexte du Front populaire, 193
Pochoir / stencil & peinture aérosol / spraypaint
canvas / toile
100 x 100 cm
JEF AEROSOL :
des hauts et des bas ... (ups and downs...)
exposition personnelle / solo show
recent works / travaux récents
12 mars - 18 avril 2009
march 12th - april 18th, 2009
Galerie Raison d'Art
153 bis Bd Liberté
Lille - France
Tel : 00 33 (0)3 20 31 55 70
Ouvert du jeudi au samedi de 14 à 19h
Open thursday/saturday, 2 - 7 pm
twitter.com/notifications les Osiedle de Pologne [Tout savoir tt connaitre ici les textes] La POLOGNE durement bombardé pdt la guerre .. Elle a été un pays marqué par la reconstruction.. Via ses cités modernes dites de préfabriqués des annees 60 et 70 la bas ont les appellent Osiedle (domaine, lotissement) Osiedle est un terme utilisé en Pologne pour désigner une subdivision désignée d'une ville ou d'un village, ou d'un dzielnica, avec son propre conseil et exécutif. Comme le dzielnica et le sołectwo, un osiedle est une unité auxiliaire d'une gmina www.twitter.com/Memoire2cite En République tchèque, l’antique ville de Most est détruite pour des raisons économiques pour être reconstruite à 2km grâce au panneau de béton. Au travers d’archives et de témoignages des habitants, son histoire dailymotion.com/video/x413amo visible ici des la 23e minute , c est de la folie...Panelák est un terme familier en tchèque et en slovaque pour un immeuble construit en béton préfabriqué précontraint, comme ceux qui existent dans l’ex-Tchécoslovaquie et ailleurs dans le monde.La POLOGNE durement bombardé pdt la guerre .. Elle a été un pays marqué par la reconstruction.. Via ses cités modernes dites de préfabriqués des annees 60 et 70 la bas ont les appellent Osiedle (domaine, lotissement) Cette unité urbanistique réalisée grâce à des technologies modernes, l’îlot urbanistique (blokurbanisztyczny), est au fondement de la formation des quartiers (dzielnica) qui, tous ensemble,
composent finalement la ville « Bien conçu et selon les résultats des analyses passées, le logement, adapté aux besoins et aux possibilités économiques de ses habitants et du pays tout entier, est la cellule fondamentale, la mesure
de l’organisme urbain contemporain. Construite selon une programmation économique réaliste, cette cellule devrait bénéficier des moyens techniques les plus avancés dans les domaines de la construction, de la santé, des communications, de l’esthétique architecturale et des jardins. Et elle devrait se dresser de toute sa masse, en conformité avec les besoins de la population des villes,
comme matière fondamentale et aboutie de la forme urbanistique et architecturale. D’une ou de plusieurs de ces cellules urbanistiques, c’est-à-dire des logements, naît un immeuble ; de quelquesuns à quelques dizaines d’immeubles, un îlot urbanistique, d’un groupe d’îlots émerge un quartier. Et
de quelques quartiers d’habitation ou plus, en association avec des quartiers d’ateliers de travail naît la totalité organique urbaine, c’est-à-dire la ville. » Ainsi, à la veille de la deuxième guerre mondiale, on trouve en Pologne des structures politiques, associatives, professionnelles impliquées dans la promotion d’un habitat social
réalisé selon de nouvelles technologies, et permettant de loger quelques milliers d’habitants autour de services de base. Censé apporter des solutions à une situation du logement catastrophique, héritée du XIXème siècle et de la première guerre mondiale, ce nouveau type d’habitat est construit et géré sous forme coopérative (Coudroy de Lille 2004). Ces groupements de logements sont au départ nommés kolonia. La littérature urbanistique
théorique des années 1930, représentée par les auteurs majeurs que sont Barbara Brukalska et Tadeusz Tołwiński construit deux systèmes lexicaux différents pour nommer l’unité spatiale supérieure à la kolonia, celle qui rassemble quelques milliers de logements : osiedle pour la
première, blok pour le second. C’est finalement osiedle qui s’imposera sur le long terme. Mais dans cette période de l’entre-deux-guerres, le terme osiedle avait une autre signification dans la langue courante, de portée plus générale.
I.2.Osiedle : un terme issu du vocabulaire courant
Le Dictionnaire de la langue polonaise (1927) le définit comme « tout groupement d’habitations humaines constituant une unité, séparée des autres10». Le texte indique qu’un
osiedle peut être temporaire ou permanent, compter de une à des centaines de milliers d’habitations, et que les activités dominantes des habitants permettent de distinguer deux
types : rural ou urbain11. Selon le Dictionnaire étymolotique de la langue polonaise (2005), le mot apparaît à partir du XVème siècle, dans plusieurs langues slaves sous des formes
voisines, dérivées d’une même racine osedle (qui donne par exemple en vieux tchèque ošedlé). Il désignait alors l’établissement fixe, le foyer, le patrimoine.
La définition de 1927, contemporaine de Barbara Brukalska et Tadeusz Tołwiński correspond à un « établissement humain », et est très proche du Siedlung allemand Ce dictionnaire ne comporte d’ailleurs pas d’entrée « ville » (miasto). Cette notion est introduite dans le corps de la définition d’osiedle. allemand cependant, le mot Siedlung prend le sens dans le sens dans les années 1920 de cité d’habitat moderne (Topalov et al. 2010 : 1109). Les urbanistes polonais qui formalisent les unités d’habitations d’un type nouveau dans l’entre-deux-guerres ont étendu le sens traditionnel du terme osiedle en lui donnant un sens proche du Siedlung. De fait, la langue polonaise a souvent emprunté à l’allemand pour nommer les formes et les fonctions urbaines, et cette influence germanique fut renouvelée et renforcée au début du XXème siècle, grâce au rayonnement de l’école viennoise dans l’architecture d’Europe centrale, puis par le prestige du mouvement Bauhaus (Blau and Platzer 2000). Après la première guerre mondiale, les urbanistes et architectes polonais entretenaient par ailleurs d’intenses contacts
avec l’Autriche, l’Allemagne, où certains furent formés (c’est le cas de Szymon Syrkus), et où ils exposaient leurs travaux.
L’utilisation du mot osiedle pour désigner une modalité de la conception des espaces résidentiels contribue donc à enrichir la signification de ce mot, pour un usage à la fois savant
et technique. L’osiedle est une forme urbaine, un idéal social, mais aussi, pourrait-on dire, un
point de ralliement pour le mouvement moderne en Europe centrale. En effet, ce terme acquis une importance considérable dans les pratiques et surtout les représentations
urbanistiques de la Pologne d’après-guerre : tout d’abord comme contre-modèle, car il fut pendant un certain temps après 1945 mis au ban, puis au contraire, comme objet de nostalgie. II. La marginalisation de l’osiedle dans la pratique et le lexique urbanistiques L’ouvrage de Barbara Brukalska qui en 1948 exposait les motivations et les attendus
d’un urbanisme social autour de la notion cardinale d’osiedle fut retiré de la vente dès sa parution. En effet, 1948-49 marque un tournant politique et idéologique majeur en Europe de l’est, celui de l’alignement sur le stalinisme, avec comme conséquence dans le domaine de la
création en général, et de l’architecture en particulier, l’imposition du réalisme socialiste (Kopp 1985; Włodarczyk 1991; Aman 1992 [1987]). Comme cela avait été fait dans les années 1930 en Union Soviétique, les expressions
de l’ « avant-garde » sont rejetées et l’architecture moderne est accusée de propager une idéologie réactionnaire de «désurbanisation » (Kopp 1985). Ainsi, alors qu’on avait restauré et poursuivi les constructions d’osiedle dans les années 1945 à 1948, le revirement est ensuite
brutal. De 1949 à 1956, les canons du réalisme socialiste inspirent des réalisations monumentales, de style néo-classique, s’appuyant sur un souci de symétrie et de grandeur ; l’usage des matériaux traditionnels, les valeurs de densité, de verticalité, sont réhabilités dans les formes urbaines. La construction et la gestion des logements urbains est recentralisée, étatisée, au détriment de la nébuleuse coopératiste, jugée trop élitiste : les programmes
ambitieux de cette nouvelle période sont destinés à rendre le centre-ville à la classe ouvrière. La construction du Palais de la Culture à Varsovie est la manifestation la plus célèbre et la
plus spectaculaire du réalisme socialiste ; il faut y ajouter des quartiers d’habitation (Marszałkowska Dzielnica Mieszkaniowa, Praga II à Varsovie), voire des villes nouvelles
(Nowe Tychy dans la conurbation silésienne, Nowa Huta aux portes de Cracovie, au début des années 1950). La condamnation de l’urbanisme fonctionnaliste suit de peu, sous les slogans de «cosmopolitisme bourgeois», ou de «formalisme sans âme» comme le dénonçait A cela rien d’étonnant : l’espace correspondant au territoire polonais actuel fut urbanisé assez largement grâce au mouvement d’Ostsiedlung, de colonisation vers l’est. Celui-ci poussa vers l’est des colons allemands qui, à l’invitation de la Couronne polonaise, et de seigneurs laïques ou religieux fondèrent de nombreuses villes selon des modèles juridiques et architecturaux germaniques en Silésie, en Poméranie, essentiellement aux XII° et XIII°s. Les mots polonais de handel (en allemand Handel, commerce), rynek (Ring, l’anneau, le boulevard circulaire) meldunek (Meldung enregistrement), gmina (Gemeinde, commune) témoignent de cette imprégnation germanique.
Pozostałości burŜuazyjnego kosmpolityzmu, bezduszny formalizm (Bierut, 1951 : 329). le président de la République ayant opéré ce virage, Bolesław Bierut (1892-1956). Tout en
occupant cette fonction politique, il signa en effet un album intitulé le Plan de six ans de reconstruction de Varsovie (Bierut 1951), qui présente grâce à des planches de dessins et de
cartes commentées les traits de la capitale polonaise idéale, reconstruite selon les principes du réalisme socialiste. Dans cet ouvrage fondamental, dont le programme fut partiellement
réalisé et compose une partie majeure du centre-ville de Varsovie, Bierut entretient l’ambiguïté sur le vocabulaire des formes résidentielles : d’un côté, le mot osiedle est très
souvent employé, notamment dans les légendes des figures et des photographies. Mais dans la plupart des cas, les formes ainsi désignées ne correspondent nullement à celles de l’osiedle social des années 1930. Ainsi l’osiedle Koło, commencé avant la guerre, est présenté dans sa
silhouette de 1955, c’est-à-dire sous la forme d’immeubles délimitant clairement les îlots, annonçant un retour à une composition urbaine plus classique et monumentale, dans laquelle la rue structure de nouveau la ville. A cela s’ajoute l’idée de construction en masse, pour la classe ouvrière, ce que ne prévoyaient ni la kolonia ni l’osiedle, conçus commes des unités de peuplement de taille réduite. Ainsi, le concept d’osiedle, théorisé par Barbara Brukalska en 1948, semble être trop élitiste et « formaliste » aux yeux de cette nouvelle doctrine. Dès lors, l’îlot (blok) est souvent convoqué dans la littérature du réalisme socialiste pour remplacer le mot osiedle. Dans la langue urbanistique polonaise, le terme de blok désigne après la guerre comme à l’époque de
Tołwiński un îlot, c’est-à-dire « un ensemble compact de maisons (ou d’immeubles) entre quatre rues » (1960)14. Cette substitution est explicitée et entérinée par la Grande
Encyclopédie Universelle de 1963 (c’est-à-dire la première rédigée sous le régime de la République Populaire) : « En 1950-55 le terme de cité résidentielle [osiedle] a été remplacé
par la notion de « îlot [blok] résidentiel » (1963)15. Cette préférence sémantique recouvre la réalité de l’évolution urbaine. Parallèlement, la réforme administrative menée en 1954 instaura un niveau territorial appelé lui aussi osiedle, correspondant à une unité intermédiaire entre la ville et le village ; c’est une concentration de peuplement liée à la présence d’activités (la pêche, le tourisme, selon les exemples de l’Encyclopédie de 1963) ne conduisant pas
nécessairement à la constitution d’une véritable ville16. Le glissement du terme osiedle de l’urbanisme vers un usage administratif n’est pas anodin, et peut être interprété comme un signe de marginalisation de l’urbanisme moderne dans la période la plus « dure » de la République Populaire de Pologne. .Le réalisme socialiste à Varsovie : la Place de la Constitution (arch. : Józef Sigalin, 1950-53). Cliché Coudroy 2009. Cependant, on observe avec le recul que si le réalisme socialiste a duré assez longtemps pour marquer de manière spectaculaire les paysages urbains de Cracovie (Nowa
Huta), de Nowe Tychy, et surtout de Varsovie, il n’est pas parvenu à imprégner avec la même force la langue, qui a conservé pendant cette période le terme d’osiedle à côté de celui de blok. Avec la déstalinisation entamée en 1956, le glas du réalisme socialiste est sonné, et les urbanistes qui concevaient des osiedle sur le modèle coopératif fonctionnaliste reprennent certains chantiers, jusque vers la fin des années 1950. Zespół [...] domów zwarty między czteroma ulicami (Słownik Języka Polskiego, 1960, article blok). 15 W 1950-55 koncepcję osiedla mieszkaniowego zastąpiono pojęciem „bloku mieszkaniowego” (Wielka
Encyklopedia Powszechna, 1963, article osiedle).
16 « Osiedle : unité de la division territoriale du pays incluse dans le district. Il constitue une forme intermédiaire
de peuplement entre la ville et le village » (Osiedle : jednostka podziału terytorialnego kraju, wchodząca z skład
powiatu (…). Stanowią one pośrednią formą osadnictwa między miastem a wsią (Wielka Encyklopedia
Powszechna, PWN, 1963). L’Encyclopédie Universelle (1975, 1976), donne les exemples d’osiedle ouvriers, de
pêche, ou de villégiature (O. robotnicze, rybackie, uzdrowiskowe) Il en existait seulement 54, avant que cet
échelon ne disparaisse de la structure territoriale en 1972.
III. Les conséquences de la construction de masse sur la terminologie : appauvrissement de la langue savante et invention vernaculaire La généralisation d’une construction de masse tendue vers des objectifs quantitatifs, mais indifférente à la qualité du bâti, au nom ce qu’on appela la « politique de l’économie » marque, à partir des années 1960 une « seconde mort » de l’osiedle, non plus comme notion, mais comme forme urbaine. En effet, la décennie 1960 et plus encore la suivante voient se généraliser des ensembles de plus en plus gigantesques et de plus en plus indigents qualitativement. Le préfabriqué se généralise, et avec lui l’uniformisation paysagère ; la taille des unités résidentielles augmente considérablement (de 5000 logements en moyenne selon le
« modèle type » d’origine, on passe à 20 000 et plus), les équipements, même minimes, font défaut ; ces lacunes vident l’osiedle de toute identification possible avec l’unité de voisinage. Toute une littérature – critique - en rend compte à partir de la fin des années 1970, notamment en sociologie urbaine, en utilisant comme références à la fois les auteurs des années 1930, « inventeurs » de la notion, et quelques cités jugées exemplaires à l’aune de ce modèle (Wallis
1978; Siemiński 1979 ; Kaltenberg-Kwiatkowska, Kryczka et al. 1983). Le sociologue Bohdan Jałowiecki, dans un article sur les « pathologies urbaines » de la fin des années 1970
expliquait la raison d’être de ce qu’on nomma en Pologne la « sociologie de l’osiedle »c’est-à-dire les études empiriques mesurant les effets sociaux de la massification de l’habitat.
Il se livrait au passage à une analyse critique du vocabulaire :
« On parle en l’occurence d’osiedle résidentiel (osiedle mieszkaniowe) alors qu’en réalité on est face à des ensembles urbanistiques (zespoły urbanistyczne) de plusieurs milliers de logements qui n’ont rien à voir avec la conception d’osiedle résidentiel, dont la forme spatiale et architecturale,
ainsi que le contenu social avaient été précisément définis par les milieux de gauche des urbanistes polonais dans l’entre-deux-guerres » (Jałowiecki 1984) Cet extrait résume le désenchantement qu’a procuré progressivement le décalage entre les valeurs humanistes de la notion d’osiedle, et une production résidentielle de plus en plus bureaucratique et normative à partir de la fin des années 1960 (Coudroy de Lille L. 2004). Est-ce pour en rendre compte ? Toujours est-il que dans les années 1980, quelques auteurs – notamment le francophone Bohdan Jałowiecki - proposent le terme de wielki zespół mieszkaniowy, traduction littérale de l’expression française « grand ensemble d’habitation »
(Jałowiecki & Kaltenberg-Kwiatkowska 1988; Misiak 1988). Le sociologue Władysław Misiak le définit comme
« une aire urbaine conçue de manière complexe sur un espace délimité, dans laquelle les fonctions résidentielles l’emportent sur les autres, et où la construction en blocs est le plus souvent réalisée grâce à des technologies industrielles
». Cet emprunt au français a connu son heure de gloire dans les années 1980 avec quelques variantes (qui consistent à qualifier de « grands » ou non ces ensembles
d’habitations) dans la langue spécialisée, mais ne s’est pas enraciné. Ainsi, wielki zespół mieszkaniowy devient zespół mieszkaniowy, que nous traduisons dans les titres des
références citées par « ensemble d’habitations ».
De manière paradoxale, le creusement de l’écart entre la notion d’osiedle et la réalité morphologique et fonctionnelle des réalisations résidentielles est allé de pair avec la
généralisation du mot lui-même, en dehors de la langue savante. Il a investi la langue technique et administrative des coopératives de logement, qui étaient tout à la fois les
promoteurs, les maîtres d’œuvre et les gestionnaires de ces grands ensembles. Revenues en grâce dans les années soixante, elles ont vite été propulsées comme acteur de premier plan dans la question du logement urbain en Pologne (Coudroy de Lille L. 2004). Dans la mesure où elles sont en contact permanent avec la population, de la phase d’attente d’un logement à son occupation effective, les choix sémantiques des coopératives ont immanquablement
investi la langue courante. D’une part, la toponymie des quartiers d’habitat collectif à partir des années 1960 utilise presque systématiquement le mot d’osiedle, suivi d’un qualificatif ou le plus souvent d’un toponyme antérieur (ex : Osiedle « des jeunes », Osiedle Ostrobramska,
Osiedle Stegny, etc…). D’autre part, ces ensembles coopératifs étaient administrés sur le
terrain par le conseil d’osiedle (rada osiedla), le comité d’osiedle (komitet osiedlowy),etc…La répétition de cette terminologie dans les textes réglementaires diffusés aux habitants, sur les panneaux d’affichage dans les halls d’immeubles, a contribué à diffuser l’usage du mot dans
la langue courante où il a fini par désigner le quartier d’habitation de manière générale,l’espace du quotidien. Ainsi, la trajectoire selon laquelle le mot osiedle est passé du
vocabulaire des urbanistes vers le registre courant, a emprunté le vecteur de la langue administrative, celle des coopératives. Mais le langage commun ne s’est pas contenté d’intérioriser ce terme diffusé à l’origine par des urbanistes : il a aussi inventé des mots imagés pour décrire l’habitat dans lequel vivait plus de la moitié des citadins. Difficiles par nature à dater, probablement apparus dans les années 1970-80, ces termes - qu’on rencontre à l’oral dans les conversations, dans la presse, avec ou sans guillemets - sont parfois bâtis avec le même suffixe en isko qui en polonais est assez rare, mais apparaît dans plusieurs mots relevant de l’écologie. Ce suffixe
évoque l’étendue, le lieu où se rencontre une matière ou bien où se concentrent des êtres vivants en quantité (ce qui transparaît dans le mot même de concentration, skupisko) : on peut citer środowisko (environnement), torfowisko (tourbière), trzęsawisko (marécage), mrowisko (fourmilière), tokowisko (aire d’accouplement des oiseaux). On peut supposer que c’est selon cette analogie qu’ont été forgés les termes de mrowiskowiec ou mrogowisko (barbarismes issus du mot « fourmilière »), ainsi que blokowisko qui serait alors traduisible mot à mot par « étendue de blocs », le mot blok ayant aussi le sens géométrique de volume compact, comme en français. Ce néologisme, qui décrit bien la spatialité du grand ensemble, est l’un des mots inventés par la langue populaire, qui a créé aussi, selon des variantes locales : deska (la
planche, pour une barre très longue), superjednostka (super-unité), megasypialna (mégachambre à coucher), etc...Seul blokowisko et son corollaire blok se sont imposés, et ont
franchi les limites de la langue familière pour investir la langue savante et entrer dans les dictionnaires Ces deux termes apparaissent en 1995 dans deux dictionnaires différents. Blok n’est pas un néologisme, mais son sens a dévié. Son premier sens est, dans la langue courante, « une grande masse de pierre régulière »23 sens qui avait sans doute inspiré les fondateurs du mouvement d’art moderne Le mot blokowisko désigne également en géologie un type de roche détritique, un conglomérat non consolidé ; mais on peut douter que la langue populaire se soit inspirée d’un terme réservé à un domaine aussi étroit. Cette signification est absente des dictionnaires courants. On peut noter que parallèlement, le mot blokowisko a été largement approprié par ce qu’on appelle parfois la« culture urbaine » : un groupe de hip-hop, des forums de discussion sur le web l’ont adopté comme nom de ralliement. DuŜa, foremna bryła kamienia selon le Dictionnaire de la Langue Polonaise de l’Académie des Sciences,sjp.pwn.plk, consulté le 29 sept 2010.
Blok dans l’entre-deux-guerres. On a vu plus haut que pour les urbanistes, dès l’entre-deux-guerres, il désignait aussi un îlot. A cela s’ajoutent des significations supplémentaires à partir des années 1960, liées à l’évolution des techniques de construction : il prend le sens d’élément préfabriqué. Enfin quelques décennies plus tard, le terme désigne les immeubles ainsi construits, comme dans le Dictionnaire de la langue polonaise (1995) : « un grand bâtiment
d’habitation, de plusieurs étages, faits de segments qui se répètent ». On rencontre ces deux significations dans la littérature sociologique et urbanistique des les années 1980 :
« construction en blok » « blok résidentiels »27 (Grzybowski 1984; KaltenbergKwiatkowska 1985; Siemiński & Zalewska 1989). Le dictionnaire de 1995 possède une entrée pour blokowisko : « cité composée de grands blok d’habitation : blokowisko gris, écrasant. Quartier de blokowisko29
». La Grande Encyclopédie de 2001 introduit le mot blok en lui restituant son registre vernaculaire d’origine. « Blok : familier : grand bâtiment de plusieurs étages fait de plusieurs cages d’escaliers » (2001). A peu près à la même époque, le Dictionnaire du polonais contemporain renforce la dimension dépréciative de la notion : «[se dit] avec découragement à propos d’une cité d’habitation à l’architecture faiblement différenciée, faite de blok d’habitations identiques : monotonie du blokowisko ; blokowisko inhumains30 » (2000). Cette connotation négative, on le voit repose sur la misère technique et paysagère de ces quartiers et non sur une
quelconque stigmatisation à caractère « social ». En effet, en Pologne comme dans les autres pays socialistes, l’habitat collectif de masse abritait la majorité de la population urbaine, de manière assez indifférenciée : il ne s’agit d’un habitat ni aisé, ni « social »31 (Dufaux & Fourcaut 2004 : 90-95).
Fig. 3 : Un paysage de blokowisko : Retkinia, ŁódŜ (cliché Coudroy 2007) L’encyclopédie en ligne Wikipédia, très développée en langue polonaise32, résume
parfaitement ce balancement entre langues spécialisée et populaire. En effet, l’entrée blokowisko (registre familier) redirige l’internaute vers l’article intitulé « grand ensemble
d’habitations » (registre savant) : « Bloc de mur : grand élément de construction préfabriqué destiné à une élévation verticale, utilisé comme matériau de construction » (Blok ścienny : DuŜy prefabrykowany element budowlany przeznaczony doustawiania pionowego stosowany jako materiał konstrukcyjny, (Wielka Encyklopedia Powszechna, PWN, 1963 (article Blok scienny). DuŜy, wielkopiętrowy budynek mieszkalny o powtarzalnych segmentach (Słownik języka polskiego PWN, 1995
(article Blok). Zabudowa blokowa Bloki mieszkaniowe
Il est difficile de traduire blok dans cette définition. Au moment où elle est rédigée, on peut opter pour« bloc », mais c’est incongru en français ; ou bien par « immeuble », mais défini come précédemment, doncsous-entendu « de facture préfabriquée, comprenant un nombre élevé d’étages ». Or un tel mot n’existe pas en français. D’autre part, il existe un autre mot plus neutre pour immeuble en polonais qui n’est pas utilisé dans cette définition du dictionnaire. Osiedle składające się z wielkich bloków mieszkalnych : szare, przytłające blokowisko. Dzielnica blokowisk.
Słownik języka polskiego PWN, 1995 (article Blokowisko). Cette définition est toujours présente depuis les
années 2000 dans les éditions en ligne de ce dictionnaire : usjp.pwn.pl). Blokowisko : z zniechęcenia o osiedlu mieszkaniowym słabo zróŜnicowanym architektonicznie, składającymsię z podobnych do siebie bloków mieszkalnych. Monotonia blokowiska. Nieludzkie blokowiska. Derrière l’universalité morphologique du grand ensemble d’habitation en Europe de l’est se cachent en outre
des statuts de propriété eux aussi contrastés. A côté du cas polonais où dominent les coopératives comme on l’a
vu, on trouve des cas où les logements de ces grands immeubles sont majoritairement étatiques (ex : Hongrie,
URSS), ou au contraire privés (ex : Bulgarie, Roumanie).
32 Le polonais est la quatrième langue productrice d’articles de l’encyclopédie en ligne, au coude-à-coude avec
l’italien (730 600 articles en septembre 2010), après l’anglais (plus de 3 millions), l’allemand (1 100 000), le
français (1 million) selon les sources de Wikipedia de septembre 2010. « Grand ensemble d’habitation [wielki zespół mieszkaniowy], (abr. wzm, grand ensemble
d’habitations, du français grand ensemble, familièrement blokowisko) – forme urbaine dans
laquelle, sur un espace restreint, se trouve une concentration de blok d’habitation sans autres bâtiments résidentiels, et dont le nombre d’habitants va de quelques milliers à quelques dizaines de milliers » Osiedle est un terme utilisé en Pologne pour désigner une subdivision désignée d'une ville ou d'un village, ou d'un dzielnica, avec son propre conseil et exécutif. Comme le dzielnica et le sołectwo, un osiedle est une unité auxiliaire d'une gmina www.twitter.com/Memoire2cite En République tchèque, l’antique ville de Most est détruite pour des raisons économiques pour être reconstruite à 2km grâce au panneau de béton. Au travers d’archives et de témoignages des habitants, son histoire dailymotion.com/video/x413amo visible ici des la 23e minute , c est de la folie...Panelák est un terme familier en tchèque et en slovaque pour un immeuble construit en béton préfabriqué précontraint, comme ceux qui existent dans l’ex-Tchécoslovaquie et ailleurs dans le monde. La presse utilise depuis les années 1990 couramment blokowisko dans les articles
consacrés aux quartiers d’habitat collectif construits pendant le socialisme.
Dans la même période, le mot a été approprié par les scientifiques dans plusieurs
publications, dont les titres au départ explicitent le mot, puis s’en passent. Ainsi dans les
années 1990 on peut lire Pourquoi nous devons nous préparer à la rénovation des cités
résidentielles appelées blokowisko (Siemiński & Zalewska 1989 ; collectif 1994), ou
L’humanisation des ensembles d’habitations – les blokowisko. Puis en 2000, l’ouvrage
d’Iwona Borowik est titré tout simplement Les blokowisko : un habitat urbain dans le regard
sociologique (Borowik 2003). Cet auteur introduit ce terme en le définissant dans
l’introduction comme le produit de la « construction en masse d’habitat collectif, s’exprimant
sous la forme moderne des grands ensembles d’habitation appelés familièrement
blokowisko34 » (p. 5). Le terme est désormais banalisé dans la langue des sociologues, et plus
largement des sciences sociales, même s’il n’a pas remplacé osiedle. La nuance entre les deux
semble faire de blokowisko un terme franchement associé à la construction de masse des
années 1960-70 : « On évite [aujourd’hui] le compartimentage rigide typique des
appartements des blokowisko de la période socialiste35 » (Michałowski 2004).
Le terme osiedle s’utilise encore largement dans la langue spécialisée, mais recouvre à
la fois le modèle historique des années 1930 et ses avatars déformés plus tardifs :
« On peut réduire l’image du milieu d’habitation de la grande majorité des villes polonaises au
modèle de l’osiedle qui, depuis son apparition dans les années 1930, n’a pas beaucoup changé »36
(Chmielewski & Mirecka 2001).
Le manuel d’urbanisme de Jan Maciej Chmielewski (2000), dans son glossaire, ignore blok,
kolonia, blokowisko et wielki zespół mieszkaniowy, pour ne conserver que le mot osiedle
assorti du qualificatif « résidentiel ». Il y est défini comme
« une unité résidentielle structurelle comprenant un regroupement de bâtiments d’habitation ainsi
que des services connexes et des espaces verts, créant une totalité du point de vue territorial et de la
composition spatiale Wielki zespół mieszkaniowy (w skrócie wzm, wielki zespół mieszkaniowy halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00582437/document
LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.
Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.
Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville. Définition
Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.
On peut toutefois en distinguer deux :
• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».
• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».
Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.
Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.
Histoire
La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.
Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.
Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.
L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.
La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.
Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.
Une multitude de procédures administratives
Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.
Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.
Les contextes de constructions
Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.
On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :
• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).
• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.
• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.
Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.
Les modes de constructions
Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.
Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :
• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.
• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.
• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.
Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.
En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.
Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».
La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.
Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.
Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.
Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail
Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.
Vers des logements sociaux en grande série
Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.
L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.
Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.
Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.
Des chantiers d'expérience
Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.
Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...
www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées
La Mort l’Amour la Vie
J’ai cru pouvoir briser la profondeur l’immensité
Par mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
Comme un mort raisonnable qui a su mourir
Un mort non couronné sinon de son néant
Je me suis étendu sur les vagues absurdes
Du poison absorbé par amour de la cendre
La solitude m’a semblé plus vive que le sang
Je voulais désunir la vie
Je voulais partager la mort avec la mort
Rendre mon cœur au vide et le vide à la vie
Tout effacer qu’il n’y ait rien ni vitre ni buée
Ni rien devant ni rien derrière rien entier
J’avais éliminé le glaçon des mains jointes
J’avais éliminé l’hivernale ossature
Du vœu de vivre qui s’annule.
Tu es venue le feu s’est alors ranimé
L’ombre a cédé le froid d’en bas s’est étoilé
Et la terre s’est recouverte
De ta chair claire et je me suis senti léger
Tu es venue la solitude était vaincue
J’avais un guide sur la terre je savais
Me diriger je me savais démesuré
J’avançais je gagnais de l’espace et du temps
J’allais vers toi j’allais sans fin vers la lumière
La vie avait un corps l’espoir tendait sa voile
Le sommeil ruisselait de rêves et la nuit
Promettait à l’aurore des regards confiants
Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard
Ta bouche était mouillée des premières rosées
Le repos ébloui remplaçait la fatigue
Et j’adorais l’amour comme à mes premiers jours.
Les champs sont labourés les usines rayonnent
Et le blé fait son nid dans une houle énorme
La moisson la vendange ont des témoins sans nombre
Rien n’est simple ni singulier
La mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit
La forêt donne aux arbres la sécurité
Et les murs des maisons ont une peau commune
Et les routes toujours se croisent.
Les hommes sont faits pour s’entendre
Pour se comprendre pour s’aimer
Ont des enfants qui deviendront pères des hommes
Ont des enfants sans feu ni lieu
Qui réinventeront les hommes
Et la nature et leur patrie
Celle de tous les hommes
Celle de tous les temps.
Paul Éluard
ADMIREZ !
Delphine Labails, maire de Périgueux, un authentique danger public... une insulte à la raison...
Admirez le saccage et la mise en danger des piétons qui ne savent plus quoi faire face aux voitures que cette inconsciente de maire balance tous les jours dans nos ruelles strictement piétonnes et historiques... oui cette dame est une véritable insulte à la raison... un jour ou l'autre, il y a aura un accident... mais elle, elle s'en fout royalement... totalement irresponsable la madame...
"ADMIRE!"
Delphine Labails, Mayor of Périgueux, a genuine public hazard... an insult to reason...
Admire the havoc and the endangerment of pedestrians who no longer know what to do in the face of the cars that this unconscious mayor throws into our strictly pedestrian and historical alleys every day... yes, this lady is a real insult to reason... one day or another, there will be an accident... but she, she couldn't care less... totally irresponsible, that woman...
Madame Delphine Labails (la saccageuse), maire de Périgueux, ou une vision des années soixante dix... Un échantillon parmi 8000 photos d'infractions prises par des riverains en quelques mois dans deux-trois ruelles exclusivement piétonnes, historiques à cinquante mètres d'une cathédrale classée au patrimoine de l'UNESCO) du grand saccage orchestré par cette dame à Périgueux. 8000 infractions d'automobiles, zéro verbalisation... un authentique record national... pour des ruelles piétonnes, à mettre au crédit de notre maire actuelle madame Delphine Labails... Cherchez donc l'erreur ! Merci madame Labails... Deux années que nous prévenons cette dame de son grand saccage... en vain ! Les riverains, les passants, les enfants, les touristes... Elle ? Dans dans sa grande léthargie... elle s'en contrefiche... alors oui une vision... des années soixante dix... Si nous sommes effrayés par une telle incompétence ? Oui. De grâce... sauvez nous de cette dame issue d'une autre époque...
Twitter : @LeSaccage
le.grand.saccage@gmail.com
The cathedral "Notre-Dame de Bayeux" is the seat of the Bishop of Bayeux. It was the original home of the Bayeux Tapestry, that by now can be seen the neighbouring "Musée de la Tapisserie de Bayeux".
As seen on the Bayeux Tapestry, it was here that William the Bastard forced Harold Godwinson to take the oath, the breaking of which led to the Norman conquest of England. So William got "the Conqueror".
The preceding carolingian cathedral burnt down in 1047 and soon after the construction of the church seen today started. The cathedral got consecrated in 1077 by power-hungry Odon de Bayeux, who was William´s half-brother, well known warrior and bishop here. Of course, William was present during the consecration, as then he was Duke of Normandy and King of England.
At that time the building was not completed, the construction site was seriously damaged twice by fire during the 12th century and, when the walls of the nave were built (1180) the style changed from Romanesque to Gothic.
The cathedral got pillaged by Huguenots during the Wars of Religions, during the French Cathedral this was a "Temple de la Raison".
Renovation and restauration of the cathedral started mid 19th century under the direction of Eugène Viollet-le-Duc.
Je me suis intéressé ces derniers temps au travail de Bernard Plossu que j'apprécie beaucoup. Deux images en s'essayant "A la manière de..."
Sur celle de droite, ce qui m'amuse c'est que ma fille feuilletait ce très beau livre qui s'intitule "Avant l'âge de raison" et qui est consacré à ses enfants.
Chantilly 2016 - Concours d'élégance
Rolls-Royce Silver Cloud III cabriolet 1965
Carrosserie H. J. Mulliner, Park Ward Ltd
Châssis n° LCSC85B
Moteur n° B42CS
•Rare modèle cabriolet de carrossier
•Livrée neuve aux États-Unis
•Précédent propriétaire au Royaume-Uni
•Entièrement restaurée récemment
Lancée en 1962, la Silver Cloud III et son équivalente la Bentley S3 utilisaient le V8 dévoilé sur les Cloud II/S2 – mais avec un plus gros carburateur, un nouveau distributeur et un taux de compression plus élevé – et recevait une transmission automatique à quatre rapports, dérivée d'une transmission GM, en série. Le changement le plus évident, parmi beaucoup d'autres, par rapport à leurs devancières était l'adoption d'un éclairage à quatre phares, l'absence de feux de position au sommet des ailes et une calandre légèrement plus basse. À l'intérieur, on trouvait des sièges séparés à l'avant et une habitabilité améliorée aux places arrière. Dernière des Rolls-Royce à châssis séparé, la Silver Cloud III resta en production jusqu'à son remplacement par la Silver Shadow à structure monocoque, à la fin de 1965.
À côté des modèles d'usine à carrosserie en acier de série, les remarquables créations de James Young et des deux maisons fusionnées H. J. Mulliner et Park Ward Ltd (désormais propriété de Rolls-Royce) restaient offertes sur châssis Silver Cloud III pour les passionnés suffisamment fortunés pour se les offrir. En fait, l'usine ne proposant pas de carrosserie cabriolet, une carrosserie à façon était le seul moyen de satisfaire sa passion du tourisme au grand air au volant d'une Rolls-Royce. Dévoilé en 1958, le cabriolet de H. J. Mulliner, construit jusqu'en 1963, fut celui qui rencontra le plus grand succès. La ligne « ponton », plus moderne, eut plus tard la préférence. Parmi ces dernières, les plus spectaculaires étaient celles carrossées dans un style inauguré par Park Ward. Ce dessin du Norvégien Vilhelm Koren avec sa ligne de caisse continue de l'avant à l'arrière apparut pour la première fois sur une Bentley Continental S2, en 1959, mais ne fut pas proposé sur d'autres modèles que la Continental (Bentley et Rolls-Royce) jusqu'à l'arrivée des Silver Cloud III et S3, en 1962. Ces modèles « chinese eye » (yeux bridés) - ainsi surnommés en raison de leur bloc optique incliné – constituent la majorité des versions carrossées, construites entre 1962 et 1966.
Cette Siver Cloud III « chinese eye » a été livrée neuve aux États-Unis par Rolls-Royce Incorporated de New York à son premier propriétaire, Mr J. Kluge de Metre Media Inc sur Park Avenue à New York. La fiche de construction fournie atteste qu'elle a été construite aux caractéristiques américaines et avec des particularités spécifiques telles qu'un châssis renforcé, des pneus à flanc blanc Firestone, une antenne électrique Radiomobile, une capote électrique, des sangles pour les bagages, des vitres sundym, un avertisseur Windtone, des vitres électriques et une plaque « made in England ». Les couleurs d'origine étaient vert velours avec intérieur en cuir fauve, sous lesquelles elle se présente encore aujourd'hui.
La Rolls-Royce a été immatriculée pour la première fois au Royaume-Uni en septembre 2003 (sous le numéro KYY 373C) et a appartenu les huit années suivantes à un propriétaire titré. Jusqu'à ce qu'elle trouve un nouveau propriétaire en décembre 2011, la voiture a été l'objet d'une rénovation complète aux mains de divers spécialistes européens dont les factures fournies avec la voitures totalisent plusieurs milliers d'euros (méritent une attention particulière).
1965 Rolls-Royce Silver Cloud III Drophead Coupé
Coachwork by H J Mulliner, Park Ward Ltd
Chassis no. LCSC85B
Engine no. B42CS
•Rare coachbuilt soft-top model
•Delivered new to the USA
•Previous titled ownership in the UK
•Recently extensively refurbished
'The size and grandeur of the car... deceive one about the performance which would do justice to many a car of more sporting pretensions. The finish, both in detail and the broader sense of equipment and trim, is superb.' - Motor magazine on the Rolls-Royce Silver Cloud III.
Launched in 1962, the Rolls-Royce Silver Cloud III and its Bentley S3 equivalent employed the 6.2-litre V8 engine introduced on the 'Cloud II/S2 - though with larger carburettors, new distributor and raised compression ratio - and came with a four-speed GM-derived automatic transmission as standard equipment. Most obvious among many changes from the preceding models was the adoption of four-headlamp lighting, the absence of sidelights from the wing tops, and a slightly lower radiator shell. Inside there was improved accommodation with separate front seats and increased room for rear passengers. Notable as the last mainstream Rolls-Royce to employ a separate chassis, the Silver Cloud III proved immensely successful both at home and abroad, remaining in production until the autumn of 1965.
As well as the factory-bodied cars, bespoke creations from James Young and the recently merged firm of H J Mulliner, Park Ward Ltd (by this time Rolls-Royce-owned) continued to be available on the 'Cloud III chassis for those discerning enthusiasts wealthy enough to afford them. Indeed, as the factory did not offer a convertible or drophead coupé, a coachbuilt car was the only option if one's preference was Rolls-Royce-style fresh air motoring. First introduced in 1958, H J Mulliner's was the most successful of its type, lasting into 1963; more modern 'straight-through wing' designs became the preferred style thereafter. Of the latter, by far the most striking were those bodied in a style originated by Park Ward. This design by Norwegian Vilhelm Koren, with its influential continuous front-to-rear wing line, first appeared, on the Bentley S2 Continental, in 1959 but did not become available on non-Continental models (both Bentley and Rolls-Royce) until after the arrival of the Silver Cloud III and S3 in 1962. These 'Chinese Eye' models - so called because of their slanting headlamp nacelles - constituted the majority of coachbuilt variants completed between 1962 and 1966.
This left-hand drive 'Chinese Eye' Silver Cloud III was delivered new in the USA via Rolls-Royce Incorporated of New York to its first owner, Mr J Kluge of Metre Media Inc, Park Avenue, New York City. Accompanying copy build sheets record the fact that it was built to USA specification and with special features that included a heavy gauge frame, Firestone whitewall tyres, Radiomobile electric aerial, power operated hood, luggage straps, plain Sundym glass, wind-tone horns, electric windows and 'Made in England' name plate. The original colour scheme was Velvet Green with tan leather interior trim, which it still is today.
The Rolls-Royce was first registered in the UK in September 2003 (as 'KYY 373C') and for the next eight years belonged to a titled owner. Since finding a new owner in December 2011, the car has benefited from extensive refurbishment at the hands of various European specialists, and comes with related invoices totalling many thousands of euros (inspection recommended).
Saleroom notices
Veuillez noter que la voiture sera présentée en vente sous le régime de l'importation temporaire. Si le véhicule reste dans l'UE, une taxe de 5,5% sera appliquée sur le prix d'adjudication. Please note that the car will go to the sale under temporary importation status. Should the vehicle remains in the EU, local import taxes of 5.5% will be applied to the Hammer Price.
Avec Jean, l’amoureux des arbres et
Sylviane, la tanguera des jardins,
qui avait besoin de plus de lumière
pour créer son
paradis des légumes, des fruits et des fleurs,
donner envie à d’autres de créer aussi leur petit paradis sur terre
et les accompagner dans leur projet.
Nouvelle série sur mon site : www.pierresuchet.com/?p=1335
Rolleiflex 2.8f - Ilford HP5
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collaboration Duytter + Jef Aérosol
mixed media on canvas, 80 x 130 cm
Exhibited from Sept 19th at Galerie Raison d'Art (Lille, France) for the "Lille-NYC 2008" group show.
see : www.raisondart.com/
sold / vendu
Pour des raisons évidentes de sécurité, il est fortement déconseillé d'explorer ce lieu par vos propres moyens.
De nombreux cas d’accidents graves et mortels sont à déplorer dans les lieux abandonnés, …
En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.
Designed by Jang yong ik
Fold it by me from diagram in the book "Raison d'être 2014"
Final fold!
I made a special paper and I think it finished well.
Utilisant une des raisons autorisées pendant le confinement (exercice physique d’1h max dans un rayon d’1 km de votre domicile) : j’ai décidé de prendre un appareil photo avec et de capturer tout ce qui m’attirait l’œil pendant ce temps.
Je me suis donné les contraintes suivantes :
- Toujours le même boitier : Fujifilm X-PRO2.
- Toujours le même objectif et à focale fixe : 56mm F/1.2.
- Format d’image : JPG uniquement.
- Noir & Blanc.
Using one of the authorised reasons, we have, to go out during the lockdown (1h max physical exercise within 1 km from your apartment/house): I decided to take my camera with me and capture whatever catches my eye during this time.
I set myself the following constraints:
- Always the same camera: Fujifilm X-PRO2.
- Always the same lens and a prime one: 56mm F/1.2.
- Image output: JPG only.
- Black & White.