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collaboration Duytter + Jef Aérosol

mixed media on canvas, 80 x 130 cm

Exhibited from Sept 19th at Galerie Raison d'Art (Lille, France) for the "Lille-NYC 2008" group show.

 

see : www.raisondart.com/

 

sold / vendu

 

Dimanche 23 aoĂ»t 2015. 21h17 (15h17 heure amĂ©ricaine). Airbus A346 de la Lufthansa Ă  destination de Philadelphie (6 339,2 km en 8h35) Atterrissage Ă  Philadelphie oĂč il fait 28°.

 

Philadelphie (en anglais Philadelphia, prononcĂ© [ˌfÉȘləˈdɛlfiə], du grec philĂšin, aimer, adelphos, frĂšre et adelphĂš, sƓur, ΊÎčÎ»Î±ÎŽÎ”Î»Ï†ÎŻÎ± peut ĂȘtre traduit par « amour fraternel et sororal », « amitiĂ© pour un frĂšre ou une sƓur »), surnommĂ©e Philly, est une ville du Commonwealth de Pennsylvanie, situĂ©e dans le Nord-Est des États-Unis, entre New York et Washington DC. CinquiĂšme ville du pays selon le recensement fĂ©dĂ©ral de 2010, Philadelphie compte 1 526 006 habitants dans la municipalitĂ© (Philadelphia City) et 5 965 343 habitants dans son aire mĂ©tropolitaine (PMSA de Philadelphie–Camden–Wilmington). C'est la cinquiĂšme municipalitĂ© la plus peuplĂ©e des États-Unis (aprĂšs New York, Los Angeles, Chicago et Houston) et la sixiĂšme agglomĂ©ration du pays.

 

Centre historique, culturel et artistique majeur aux États-Unis, Philadelphie est Ă©galement un grand port industriel sur le fleuve Delaware qui se jette dans l’ocĂ©an Atlantique. FondĂ©e en 1682, elle fut au XVIIIe siĂšcle la ville la plus peuplĂ©e des treize colonies avant de devenir pour un temps la capitale des États-Unis et d'alimenter pendant quelques dĂ©cennies la rivalitĂ© financiĂšre et politique entre New York et Philadelphie, avant d'ĂȘtre Ă©clipsĂ©e par sa rivale puis de perdre son statut de capitale au profit de Washington.

 

À prĂ©sent, Philadelphie est la principale mĂ©tropole de l'État de Pennsylvanie, dont la capitale est Harrisburg, mais aussi le siĂšge du comtĂ© de Philadelphie. Enfin, le nom de la ville, choisi par William Penn, signifie « amitiĂ© fraternelle », car elle devait ĂȘtre un Ăźlot de tolĂ©rance religieuse.

Avant l'arrivée des Européens, environ 20 000 Amérindiens Lenapes, appartenant à la nation algonquine habitaient dans la vallée du Delaware et le village de Shackamaxon était situé à l'emplacement actuel du quartier de Kensington, au nord du centre-ville.

 

L’exploration de la vallĂ©e du Delaware commença au dĂ©but du XVIIe siĂšcle. Les premiers colons suĂ©dois, nĂ©erlandais et anglais revendiquĂšrent tour Ă  tour les rives du fleuve : la Nouvelle-SuĂšde, fondĂ©e en 1638, fut annexĂ©e Ă  la Nouvelle-Hollande en 1655. Puis la rĂ©gion passa dĂ©finitivement dans le giron britannique en 1674.

 

En 1681, le roi d’Angleterre Charles II octroya une charte Ă  William Penn en Ă©change de l’annulation d’une dette que le gouvernement devait Ă  son pĂšre. Par ce document, la colonie de Pennsylvanie Ă©tait officiellement fondĂ©e. William Penn (1644–1718) Ă©tait un quaker anglais : il appartenait Ă  ce groupe religieux dissident, persĂ©cutĂ© en Angleterre, qui rejetait la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique et prĂŽnait l’égalitĂ©, la tolĂ©rance, la non-violence. La Pennsylvanie devint rapidement un refuge pour tous ceux qui Ă©taient opprimĂ©s pour leur foi. William Penn partit ainsi en AmĂ©rique en 1682 et fonda la ville de Philadelphie. Il souhaitait que cette citĂ© servĂźt de port et de centre politique. MĂȘme si Charles II lui en avait donnĂ© la propriĂ©tĂ©, William Penn acheta la terre aux AmĂ©rindiens afin d’établir avec eux des relations pacifiques. Il aurait signĂ© un traitĂ© d’amitiĂ© avec le chef lenape Tamanend Ă  Shackamaxon en 1682.

Philadelphie fut amĂ©nagĂ©e selon un plan en damier, le plus ancien des États-Unis, avec des rues larges et cinq parcs. Mais surtout, William Penn voulait rendre cette ville et la Pennsylvanie plus humaines, en supprimant la peine de mort pour les vols et en garantissant la libertĂ© de culte. Le nom de la ville, empruntĂ© au grec ΊÎčλαΎέλφÎčα (« amour fraternel »), reflĂ©tait cette ambition. Lorsque William Penn revint d’Angleterre en 1699 aprĂšs une absence de quinze ans, il trouva une ville agrandie et qui se plaçait juste derriĂšre Boston par sa population. De nombreux immigrants europĂ©ens, anglais, nĂ©erlandais, huguenots, Ă©taient en effet arrivĂ©s, attirĂ©s par la prospĂ©ritĂ© de la ville et sa tolĂ©rance religieuse. Un premier groupe d’Allemands s’installa en 1683 dans le quartier actuel de Germantown. William Penn donna une charte Ă  la citĂ© le 25 octobre 1701 afin de crĂ©er des institutions municipales : un maire, des conseillers et une assemblĂ©e.

 

Dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle, Philadelphie Ă©tait devenue la citĂ© la plus peuplĂ©e des Treize colonies (45 000 habitants en 1780), dĂ©passant Boston. Elle disputait mĂȘme Ă  Dublin la place de deuxiĂšme ville de l’empire britannique, en dehors de l'Angleterre.

À la fin du XVIIIe siĂšcle, Philadelphie Ă©tait le « vĂ©ritable centre des LumiĂšres rĂ©volutionnaires », notamment sous l’impulsion de Benjamin Franklin (1706-1790). Ce savant, nĂ© Ă  Boston, vĂ©cut Ă  Philadelphie Ă  partir de 1723 et fut l’un des fondateurs de la Library Company of Philadelphia (1731), de l’UniversitĂ© de Pennsylvanie (1740) et de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de philosophie (1743). En 1752, il inventa le paratonnerre. En 1728, John Bartram crĂ©a un jardin botanique, le premier de ce genre en AmĂ©rique du Nord. C’est Ă©galement au XVIIIe siĂšcle que Philadelphie devint le principal centre d’édition des Treize colonies : le premier journal, The American Weekly Mercury, parut en 1719. La Pennsylvania Gazette (1723) joua un grand rĂŽle pendant la RĂ©volution amĂ©ricaine. En 1739 fut publiĂ© le premier traitĂ© contre l’esclavage et la ville devint, avec Boston, l’un des centres anti-esclavagistes du pays.

 

Le savoir et la culture connurent un dĂ©veloppement important au XVIIIe siĂšcle, ce qui vaut Ă  la ville d'ĂȘtre parfois appelĂ©e « l'AthĂšnes de l'AmĂ©rique ». Dans les annĂ©es 1760 s’ouvrirent une Ă©cole d’anatomie, une Ă©cole de mĂ©decine en 1765 et, l'annĂ©e suivante, un théùtre permanent. C’est en 1790 que fut inaugurĂ©e la Law School of the University of Pennsylvania, la plus ancienne Ă©cole de droit des États-Unis. Plusieurs artistes de la ville fondĂšrent en 1794 le Columbianum, qui constituait alors la premiĂšre sociĂ©tĂ© pour la promotion des beaux-arts.

 

Enfin, Philadelphie se dota d’équipements, de bĂątiments publics et d’infrastructures urbaines avant les autres citĂ©s amĂ©ricaines et sous l'impulsion de Benjamin Franklin : un hĂŽpital et une compagnie de pompiers dĂšs les annĂ©es 1730 ; plusieurs banques furent fondĂ©es dans les annĂ©es 1780. La Pennsylvania State House (actuel Independence Hall), oĂč siĂ©geait l’assemblĂ©e coloniale, fut achevĂ©e en 1753. Les rues furent progressivement pavĂ©es et Ă©clairĂ©es au gaz.

Dans les années 1770, Philadelphie devint l'un des principaux foyers de la Révolution américaine. Les Fils de la Liberté, une organisation de patriotes américains, étaient trÚs actifs dans la ville : ils résistaient aux mesures fiscales imposées par la métropole et incitaient les colons à boycotter les marchandises anglaises.

 

Philadelphie fut choisie Ă  cause de sa position centrale au sein des Treize colonies pour accueillir le Premier CongrĂšs continental qui se rĂ©unit du 5 septembre au 26 octobre 1774 au Carpenters' Hall. Le Second CongrĂšs continental se tint entre 1775 et 1781, date de la ratification des Articles de la ConfĂ©dĂ©ration. Pendant la guerre d’indĂ©pendance, cette assemblĂ©e organisa l'armĂ©e continentale, Ă©met du papier monnaie et s'occupe des relations internationales du pays. Les dĂ©lĂ©guĂ©s signĂšrent la DĂ©claration d'indĂ©pendance le 4 juillet 1776. Cependant, Ă  la suite de la dĂ©faite amĂ©ricaine de Brandywine en 1777, le CongrĂšs dut quitter la ville, ainsi que les 2/3 de la population. Les habitants durent cacher la « cloche de la libertĂ© ».

 

Plusieurs batailles opposĂšrent les AmĂ©ricains commandĂ©s par George Washington aux troupes britanniques en Pennsylvanie. AprĂšs avoir investi Philadelphie en septembre 1777, les Britanniques concentrĂšrent 9 000 hommes Ă  Germantown, que Washington ne rĂ©ussit pas Ă  vaincre. En juin 1778, les Anglais abandonnĂšrent Philadelphie pour protĂ©ger New York, exposĂ©e Ă  la menace française. DĂšs juillet, le CongrĂšs revenait Ă  Philadelphie. Une Convention constitutionnelle se rĂ©unit Ă  Philadelphie en 1781 afin de rĂ©diger une constitution. Ce texte organisant les institutions du nouveau pays, fut signĂ©e Ă  l’Independence Hall en septembre 1787. C’est dans le Congress Hall que fut Ă©laborĂ©e la DĂ©claration des droits en 1790, les dix premiers amendements Ă  la Constitution amĂ©ricaine.

Le CongrĂšs continental s'installa Ă  New York en 1785 mais, sous la pression de Thomas Jefferson, il dĂ©mĂ©nagea Ă  Philadelphie en 1790, qui fit office pendant dix ans de capitale provisoire des États-Unis, pendant que Washington D.C. Ă©tait en chantier.

 

En 1793, une terrible épidémie de fiÚvre jaune ravagea la ville. On compta plus de 5 000 victimes, soit prÚs de 10 % de la population.

 

En 1799, Washington devint capitale fĂ©dĂ©rale. Philadelphie perdit aussi, la mĂȘme annĂ©e, son statut de capitale d’État, au profit de Lancaster.

 

La ville fut aussi la capitale de la finance amĂ©ricaine. Pendant quatre dĂ©cennies, la Bourse de Philadelphie, ouverte sur Chestnut Street en 1790, fut en effet le premier centre boursier de la fĂ©dĂ©ration. C'est l'annĂ©e de l'Ă©mission d'un grand emprunt obligataire public de 8 millions de dollars pour restructurer la dette des nouveaux États-Unis28. En 1791, la First Bank of the United States, au capital de 10 millions de dollars dont 20 % dĂ©tenus par l'État, est la premiĂšre action cotĂ©e. Le premier banquier de la ville, le Français Stephen Girard, la rachĂšte en 1811 pour financer la guerre de 1812.

Le commerce maritime de Philadelphie fut perturbĂ© par l’Embargo Act de 1807 puis par la guerre de 1812 contre l'Angleterre. AprĂšs cette date, New York dĂ©passa la citĂ© et le port de Pennsylvanie29.

 

Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, Philadelphie connut un important essor Ă©conomique grĂące aux richesses agricoles et miniĂšres (charbon) prĂ©sentes dans son arriĂšre-pays ; la construction de routes, de canaux et de voies ferrĂ©es permit Ă  la ville de maintenir son rang dans la RĂ©volution industrielle. Le textile, la confection, la mĂ©tallurgie, la fabrication du papier et du matĂ©riel ferroviaire, la construction navale, l’agro-alimentaire Ă©taient les principales industries du XIXe siĂšcle. Philadelphie Ă©tait Ă©galement un centre financier de premiĂšre importance. Pendant la guerre de SĂ©cession (1861-1865), les usines de la ville fournirent les armĂ©es de l’Union en matĂ©riel militaire et en ressources diverses. Les hĂŽpitaux jouĂšrent Ă©galement un rĂŽle en accueillant de nombreux blessĂ©s lors du conflit.

En raison de la mĂ©canisation de l’agriculture dans le sud des États-Unis, des milliers d’Afro-AmĂ©ricains commencĂšrent Ă  migrer vers le nord et Philadelphie devint l’une des destinations privilĂ©giĂ©es de cet afflux. Comme dans d’autres citĂ©s amĂ©ricaines, les annĂ©es qui prĂ©cĂ©dĂšrent la guerre de SĂ©cession furent marquĂ©es par des violences contre les nouveaux migrants, comme lors des Ă©meutes anti-catholiques de mai-juin 1844. Avec l’Acte de Consolidation (Act of Consolidation) de 1854, la municipalitĂ© de Philadelphie annexa plusieurs districts, townships et quartiers pĂ©riphĂ©riques. Cette dĂ©cision permit de faire correspondre les limites de la ville avec celle du comtĂ© et d’amĂ©liorer la gestion des problĂšmes urbains. Cependant, la municipalitĂ© rĂ©publicaine continuait Ă  ĂȘtre corrompue et les fraudes et les intimidations lors des Ă©lections Ă©taient frĂ©quentes.

En 1876, Philadelphie accueillit la premiÚre exposition universelle organisée sur le sol américain (la Centennial International Exhibition en anglais). Elle commémorait le centenaire de la Déclaration d'indépendance et se tint dans le Fairmount Park, prÚs de la Schuylkill River. Elle attira quelque 9 789 392 visiteurs. La plupart des bùtiments de l'exposition furent conservés par la Smithsonian Institution à Washington DC. Parmi les innovations qui furent montrées au public, on peut citer le téléphone d'Alexander Graham Bell, la machine à écrire de Remington, le ketchup Heinz, la Root beer, ou encore l'automate à fabriquer des vis d'horlogerie et la chaßne de montage horlogÚre (Waltham Watch Company).

Des milliers d’immigrants venus d’Allemagne, d’Italie, d’Irlande et d’Europe de l'Est vinrent travailler dans les industries de la ville au tournant du XXe siĂšcle et se regroupĂšrent dans des quartiers distincts. Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, l’arrivĂ©e des Afro-AmĂ©ricains fuyant la sĂ©grĂ©gation raciale du Sud modifia la structure de la population. Avec le dĂ©veloppement du transport ferroviaire puis du mĂ©tro en 1907, et de l’automobile, les classes moyennes commencĂšrent Ă  quitter le centre-ville pour rĂ©sider en banlieue. Les premiers gratte-ciels firent leur apparition et le pont Benjamin Franklin fut construit. AprĂšs la Grande DĂ©pression, Philadelphie Ă©tait connue pour la vigueur de son syndicalisme et pour ses multiples grĂšves. Le chĂŽmage augmenta fortement et se maintint Ă  un haut niveau dans les annĂ©es 1930, malgrĂ© les emplois créés par la Work Projects Administration. Il fallut attendre la Seconde Guerre mondiale pour que la ville sortĂźt de la crise, grĂące aux industries de l'armement.

 

En 1950, Philadelphie atteignit son apogĂ©e dĂ©mographique, avec un peu plus de deux millions d’habitants ; les logements Ă©taient alors souvent insuffisants et insalubres. Dans les annĂ©es 1960, des Ă©meutes raciales Ă©clatĂšrent, au moment du mouvement pour les droits civiques (Civil Rights Movement en anglais). Les problĂšmes sociaux s’aggravĂšrent avec la montĂ©e du chĂŽmage, la drogue et la violence des gangs. Les classes moyennes blanches fuirent le centre vers les comtĂ©s environnants : ainsi la ville perdit plus de 13 % de sa population dans les annĂ©es 1970.

 

La municipalité adopta une nouvelle charte en 1951 donnant plus de pouvoirs au maire. Le maire Joseph S. Clark, Jr. inaugura une politique de renouvellement urbain : amélioration des routes et du systÚme des transports (SEPTA, 1965), réhabilitation urbaine, création de centres commerciaux et de parcs. Mais la ville était alors à la limite de la banqueroute au début des années 1990, à l'instar d'autres grandes villes de la cÎte est comme New York, qui connut une crise et une situation de faillite similaire. Depuis, la situation du logement et de l'emploi s'est améliorée dans plusieurs quartiers, mais la violence reste toujours à un niveau élevé.

Philadelphie se trouve dans le Nord-Est des États-Unis, dans la rĂ©gion industrielle de la Manufacturing Belt, Ă  la mĂȘme latitude que les BalĂ©ares ou que la Calabre, en Italie du Sud. Elle appartient Ă  un espace urbanisĂ© en continu, le BosWash, qui va de Boston au nord Ă  Washington, D.C. au sud. La ville se targue de se trouver Ă  moins de 100 miles de New York, 99 exactement (environ 160 km). La ville se trouve entre les montagnes Appalaches au nord et l'ouest, et l'ocĂ©an Atlantique au sud et Ă  l'est.

 

Philadelphie est construite dans le Sud-Est de la Pennsylvanie et la banlieue s'est développée en partie sur le New Jersey vers l'est, grùce aux ponts Benjamin Franklin et Walt Whitman. Le centre-ville s'étend principalement sur la rive droite du fleuve Delaware, dont elle commande l'estuaire situé au sud. La riviÚre Schuylkill se jette dans le Delaware au sud de la ville : c'est sur ce site de confluence que se sont développés les chantiers navals. D'autres cours d'eau moins importants traversent la ville : Cobbs Creek, Wissahickon Creek et Pennypack Creek.

 

Selon le Bureau du recensement des États-Unis, la ville a une superficie totale de 369,4 km2, dont 349,9 km2 de terre et 19,6 km2 de plans d'eau, soit 5,29 % du total. Le territoire de la municipalitĂ© (Philadelphia City) est 3,5 fois plus Ă©tendu que celui de Paris. L'agglomĂ©ration occupe un site de plaine fluviale plat et peu Ă©levĂ©. L'altitude moyenne est de 13 mĂštres au-dessus du niveau de la mer. La zone mĂ©tropolitaine de Philadelphie, qui occupe la vallĂ©e du Delaware, compte prĂšs de six millions d'habitants.

L'urbanisme de Philadelphie est caractéristique d'une grande ville américaine, à ceci prÚs qu'elle possÚde un quartier historique comme Boston ou La Nouvelle-Orléans.

Le centre-ville (Center City) suit un plan orthogonal depuis sa fondation ; il forme un quadrilatĂšre dĂ©limitĂ© Ă  l'est par le Delaware au nord par Vine Street, Ă  l'ouest par la Schuylkill et au sud par South Street. Le centre de ce quadrilatĂšre est occupĂ© par l'HĂŽtel de ville. Ce bĂątiment se trouve dans l'axe de deux rues, Broad Street et Market Street, qui se coupent Ă  angle droit Ă  la maniĂšre d'un cardo et d'un decumanus romains. Les rues orientĂ©es est-ouest, portent des noms d'arbres. La Benjamin Franklin Parkway, sorte de Champs-ÉlysĂ©es de Philadelphie, est une avenue radiale qui relie l'HĂŽtel de ville au Fairmount Park et au Philadelphia Museum of Art. Le centre historique se trouve Ă  l'est, le centre des affaires Ă  l'ouest. Le quartier de Center City compte de nombreuses institutions culturelles, des galeries et des centres commerciaux.

Le plan d'urbanisme de la fin du XVIIe siĂšcle a disposĂ© quatre places aux coins du Center City : Washington Square West, Rittenhouse Square, Logan Square et Franklin Square. La Fairmount Park Commission regroupe un ensemble de jardins publics dispersĂ©s dans l'agglomĂ©ration, pour une superficie totale de 3 723 hectares – soit 37,23 kmÂČ. Le principal, Fairmount Park, se trouve le long de la Schuylkill River et du Wissahickon Creek, au nord-ouest de Center City, et s'Ă©tend sur 17 km2, soit cinq fois la superficie du Central Park de New York et deux fois le Bois de Boulogne Ă  Paris.

 

Autour du centre-ville se trouvent des ghettos (West Philadelphia, Camden) ainsi que le quartier universitaire (University City, à l'ouest de la Schuylkill). Cette premiÚre auréole est également constituée de quartiers intermédiaires et mixtes, qui ont chacun leur identité. La plupart correspondent aux anciens villages ou villes du comté de Philadelphie avant leur annexion par la ville. Les quartiers de classes moyennes et aisées s'étendent assez loin du centre-ville et sont reliées à lui par un systÚme de voies rapides et de trains de banlieue.

Photo André Knoerr, GenÚve. Reproduction autorisée avec mention de la source.

Utilisation commerciale soumise à autorisation spéciale préalable.

 

Depuis juillet 2017 l'exploitation ferroviaire de la ligne transN Le Locle - Les Brenets est suspendue "jusqu'à nouvel avis" en raison de défauts aux essieux du vétuste matériel voyageurs BDe 4/4 3 et 5 et Bt 12 de 1950.

L'autobus d'occasion Citaro K 061 assure la substitution du service ferroviaire sur la "ligne 224".

 

17580

Pour des raisons évidentes de sécurité, il est fortement déconseillé d'explorer ce lieu par vos propres moyens.

 

De nombreux cas d’accidents graves et mortels sont Ă  dĂ©plorer dans les lieux abandonnĂ©s, 


En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

Utilisant une des raisons autorisĂ©es pendant le confinement (exercice physique d’1h max dans un rayon d’1 km de votre domicile) : j’ai dĂ©cidĂ© de prendre un appareil photo avec et de capturer tout ce qui m’attirait l’Ɠil pendant ce temps.

 

Je me suis donné les contraintes suivantes :

 

- Toujours le mĂȘme boitier : Fujifilm X-PRO2.

- Toujours le mĂȘme objectif et Ă  focale fixe : 56mm F/1.2.

- Format d’image : JPG uniquement.

- Noir & Blanc.

 

Using one of the authorised reasons, we have, to go out during the lockdown (1h max physical exercise within 1 km from your apartment/house): I decided to take my camera with me and capture whatever catches my eye during this time.

 

I set myself the following constraints:

 

- Always the same camera: Fujifilm X-PRO2.

- Always the same lens and a prime one: 56mm F/1.2.

- Image output: JPG only.

- Black & White.

Voila la raison pour laquelle les frelons asiatiques sont nuisibles. Celui-ci dévore la patte d'une abeille qu'il vient de tuer.

En raison du temps incertain, j'ai fini la journée dans une salle de sport.

La raison des plus grands n'est pas toujours la meilleure"

par Albert Cullum

ed "Encore un Livre d'Harlin Quist"

1976

ill. Christine Bassery

texte:

"Ma soeur joue au cow-boy, et moi à la poupée. Y-a-t'il vraiment de quoi s'en inquiéter ?..."

En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

Disons que la symbolique des moutons me va assez bien , sûrement pour de mauvaises raisons


Let's say that the symbolism of sheep suits me fairly well, surely for the wrong reasons ....

 

Cette sĂ©rie de photos de la vie de JĂ©sus, datĂ©e d’environ 1905, est l’occasion de dĂ©couvrir un sculpteur injustement mĂ©connu de nos jours.

 

Il a Ă©normĂ©ment travaillĂ© dans ce qu’il est convenu d’appeler la sculpture Ă©phĂ©mĂšre.

En effet, ses Ɠuvres ne sont plus visibles que sur les sĂ©ries de photos qui en ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, ainsi que sur les sĂ©ries de cartes postales publiĂ©es par Armand Noyer, Ă©diteur

Parisien de renom. D. Mastroianni détruisait ses sculptures aprÚs photographies et réutilisait la terre à modeler pour les suivantes.

 

La mĂ©thode de Domenico Mastroianni peut paraĂźtre simple de premier abord. En rĂ©alitĂ©, l’artiste se trouve face Ă  plusieurs difficultĂ©s. La matiĂšre Ă©tant de la simple terre glaise, la couleur de celle-ci n’est pas simple Ă  photographier. Les scĂšnes misent en Ɠuvres ne seront vues que de face, point dĂ©licat par rapport Ă  une sculpture traditionnelle en trois dimensions.

 

D. Mastroianni scuplta Ă©galement des sĂ©ries consacrĂ©es Ă  l'Ă©popĂ©e napolĂ©onienne, Ă  l'Ancien Testament, etc. On estime Ă  600 le nombre de ses Ɠuvres ... toutes disparues.

 

Domenico Mastroianni est né à Arpino, Italie en 1876, il est décÚdé en 1962.

 

www.collection-appareils.fr/collection_photos/html/propos...

 

This series of photos from the life of Jesus, dated around 1905, is an opportunity to discover a sculptor who is unfairly unknown today.

 

He has worked extensively in what has become known as ephemeral sculpture.

Indeed, his works are only visible on the series of photos that have been made, as well as on the series of postcards published by Armand Noyer, publisher

Renowned Parisian. D. Mastroianni destroyed his sculptures after photographs and reused the modeling clay for the following ones.

 

Domenico Mastroianni's method may seem simple at first. In reality the artist is faced with several difficulties. The material being simple clay, its color is not easy to photograph. The scenes used in works will only be seen from the front, a delicate point compared to a traditional three-dimensional sculpture.

 

D. Mastroianni also scuplta series devoted to the Napoleonic epic, the Old Testament etc. It is estimated that 600 of his works ... all disappeared.

 

Domenico Mastroianni was born in Arpino, Italy in 1876, he died in 1962.

 

www.collection-appareils.fr/collection_photos/html/propos...

Voici la raison pour laquelle je voulais que Lewis ait une "soeur". Bon, pas spécifiquement pour creuser des trous, mais pour avoir une complice. Depuis toujours Lewis a vécu avec des chiens beaucoup plus ùgés que lui avec lesquels il s'entendait bien, mais sans avoir beaucoup de complicité. Par contre pour (pauvre de) moi ils sont doublement fatiguants ces deux-là ensemble.

 

This is why I wanted Lewis to have a "sister". Well, not specifically to dig holes, but to have an accomplice. Lewis has always lived with dogs much older than him, with whom he got on well, but without much complicity. By cons for (poor) me they are doubly tiresome these two together.

twitter.com/notifications les Osiedle de Pologne [Tout savoir tt connaitre ici les textes] La POLOGNE durement bombardĂ© pdt la guerre .. Elle a Ă©tĂ© un pays marquĂ© par la reconstruction.. Via ses citĂ©s modernes dites de prĂ©fabriquĂ©s des annees 60 et 70 la bas ont les appellent Osiedle (domaine, lotissement) Osiedle est un terme utilisĂ© en Pologne pour dĂ©signer une subdivision dĂ©signĂ©e d'une ville ou d'un village, ou d'un dzielnica, avec son propre conseil et exĂ©cutif. Comme le dzielnica et le soƂectwo, un osiedle est une unitĂ© auxiliaire d'une gmina www.twitter.com/Memoire2cite En RĂ©publique tchĂšque, l’antique ville de Most est dĂ©truite pour des raisons Ă©conomiques pour ĂȘtre reconstruite Ă  2km grĂące au panneau de bĂ©ton. Au travers d’archives et de tĂ©moignages des habitants, son histoire dailymotion.com/video/x413amo visible ici des la 23e minute , c est de la folie...PanelĂĄk est un terme familier en tchĂšque et en slovaque pour un immeuble construit en bĂ©ton prĂ©fabriquĂ© prĂ©contraint, comme ceux qui existent dans l’ex-TchĂ©coslovaquie et ailleurs dans le monde.La POLOGNE durement bombardĂ© pdt la guerre .. Elle a Ă©tĂ© un pays marquĂ© par la reconstruction.. Via ses citĂ©s modernes dites de prĂ©fabriquĂ©s des annees 60 et 70 la bas ont les appellent Osiedle (domaine, lotissement) Cette unitĂ© urbanistique rĂ©alisĂ©e grĂące Ă  des technologies modernes, l’ülot urbanistique (blokurbanisztyczny), est au fondement de la formation des quartiers (dzielnica) qui, tous ensemble,

composent finalement la ville « Bien conçu et selon les résultats des analyses passées, le logement, adapté aux besoins et aux possibilités économiques de ses habitants et du pays tout entier, est la cellule fondamentale, la mesure

de l’organisme urbain contemporain. Construite selon une programmation Ă©conomique rĂ©aliste, cette cellule devrait bĂ©nĂ©ficier des moyens techniques les plus avancĂ©s dans les domaines de la construction, de la santĂ©, des communications, de l’esthĂ©tique architecturale et des jardins. Et elle devrait se dresser de toute sa masse, en conformitĂ© avec les besoins de la population des villes,

comme matiĂšre fondamentale et aboutie de la forme urbanistique et architecturale. D’une ou de plusieurs de ces cellules urbanistiques, c’est-Ă -dire des logements, naĂźt un immeuble ; de quelquesuns Ă  quelques dizaines d’immeubles, un Ăźlot urbanistique, d’un groupe d’ülots Ă©merge un quartier. Et

de quelques quartiers d’habitation ou plus, en association avec des quartiers d’ateliers de travail naĂźt la totalitĂ© organique urbaine, c’est-Ă -dire la ville. » Ainsi, Ă  la veille de la deuxiĂšme guerre mondiale, on trouve en Pologne des structures politiques, associatives, professionnelles impliquĂ©es dans la promotion d’un habitat social

rĂ©alisĂ© selon de nouvelles technologies, et permettant de loger quelques milliers d’habitants autour de services de base. CensĂ© apporter des solutions Ă  une situation du logement catastrophique, hĂ©ritĂ©e du XIXĂšme siĂšcle et de la premiĂšre guerre mondiale, ce nouveau type d’habitat est construit et gĂ©rĂ© sous forme coopĂ©rative (Coudroy de Lille 2004). Ces groupements de logements sont au dĂ©part nommĂ©s kolonia. La littĂ©rature urbanistique

thĂ©orique des annĂ©es 1930, reprĂ©sentĂ©e par les auteurs majeurs que sont Barbara Brukalska et Tadeusz ToƂwiƄski construit deux systĂšmes lexicaux diffĂ©rents pour nommer l’unitĂ© spatiale supĂ©rieure Ă  la kolonia, celle qui rassemble quelques milliers de logements : osiedle pour la

premiĂšre, blok pour le second. C’est finalement osiedle qui s’imposera sur le long terme. Mais dans cette pĂ©riode de l’entre-deux-guerres, le terme osiedle avait une autre signification dans la langue courante, de portĂ©e plus gĂ©nĂ©rale.

I.2.Osiedle : un terme issu du vocabulaire courant

Le Dictionnaire de la langue polonaise (1927) le dĂ©finit comme « tout groupement d’habitations humaines constituant une unitĂ©, sĂ©parĂ©e des autres10». Le texte indique qu’un

osiedle peut ĂȘtre temporaire ou permanent, compter de une Ă  des centaines de milliers d’habitations, et que les activitĂ©s dominantes des habitants permettent de distinguer deux

types : rural ou urbain11. Selon le Dictionnaire étymolotique de la langue polonaise (2005), le mot apparaßt à partir du XVÚme siÚcle, dans plusieurs langues slaves sous des formes

voisines, dĂ©rivĂ©es d’une mĂȘme racine osedle (qui donne par exemple en vieux tchĂšque oĆĄedlĂ©). Il dĂ©signait alors l’établissement fixe, le foyer, le patrimoine.

La dĂ©finition de 1927, contemporaine de Barbara Brukalska et Tadeusz ToƂwiƄski correspond Ă  un « Ă©tablissement humain », et est trĂšs proche du Siedlung allemand Ce dictionnaire ne comporte d’ailleurs pas d’entrĂ©e « ville » (miasto). Cette notion est introduite dans le corps de la dĂ©finition d’osiedle. allemand cependant, le mot Siedlung prend le sens dans le sens dans les annĂ©es 1920 de citĂ© d’habitat moderne (Topalov et al. 2010 : 1109). Les urbanistes polonais qui formalisent les unitĂ©s d’habitations d’un type nouveau dans l’entre-deux-guerres ont Ă©tendu le sens traditionnel du terme osiedle en lui donnant un sens proche du Siedlung. De fait, la langue polonaise a souvent empruntĂ© Ă  l’allemand pour nommer les formes et les fonctions urbaines, et cette influence germanique fut renouvelĂ©e et renforcĂ©e au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, grĂące au rayonnement de l’école viennoise dans l’architecture d’Europe centrale, puis par le prestige du mouvement Bauhaus (Blau and Platzer 2000). AprĂšs la premiĂšre guerre mondiale, les urbanistes et architectes polonais entretenaient par ailleurs d’intenses contacts

avec l’Autriche, l’Allemagne, oĂč certains furent formĂ©s (c’est le cas de Szymon Syrkus), et oĂč ils exposaient leurs travaux.

L’utilisation du mot osiedle pour dĂ©signer une modalitĂ© de la conception des espaces rĂ©sidentiels contribue donc Ă  enrichir la signification de ce mot, pour un usage Ă  la fois savant

et technique. L’osiedle est une forme urbaine, un idĂ©al social, mais aussi, pourrait-on dire, un

point de ralliement pour le mouvement moderne en Europe centrale. En effet, ce terme acquis une importance considérable dans les pratiques et surtout les représentations

urbanistiques de la Pologne d’aprùs-guerre : tout d’abord comme contre-modùle, car il fut pendant un certain temps aprùs 1945 mis au ban, puis au contraire, comme objet de nostalgie. II. La marginalisation de l’osiedle dans la pratique et le lexique urbanistiques L’ouvrage de Barbara Brukalska qui en 1948 exposait les motivations et les attendus

d’un urbanisme social autour de la notion cardinale d’osiedle fut retirĂ© de la vente dĂšs sa parution. En effet, 1948-49 marque un tournant politique et idĂ©ologique majeur en Europe de l’est, celui de l’alignement sur le stalinisme, avec comme consĂ©quence dans le domaine de la

crĂ©ation en gĂ©nĂ©ral, et de l’architecture en particulier, l’imposition du rĂ©alisme socialiste (Kopp 1985; WƂodarczyk 1991; Aman 1992 [1987]). Comme cela avait Ă©tĂ© fait dans les annĂ©es 1930 en Union SoviĂ©tique, les expressions

de l’ « avant-garde » sont rejetĂ©es et l’architecture moderne est accusĂ©e de propager une idĂ©ologie rĂ©actionnaire de «dĂ©surbanisation » (Kopp 1985). Ainsi, alors qu’on avait restaurĂ© et poursuivi les constructions d’osiedle dans les annĂ©es 1945 Ă  1948, le revirement est ensuite

brutal. De 1949 Ă  1956, les canons du rĂ©alisme socialiste inspirent des rĂ©alisations monumentales, de style nĂ©o-classique, s’appuyant sur un souci de symĂ©trie et de grandeur ; l’usage des matĂ©riaux traditionnels, les valeurs de densitĂ©, de verticalitĂ©, sont rĂ©habilitĂ©s dans les formes urbaines. La construction et la gestion des logements urbains est recentralisĂ©e, Ă©tatisĂ©e, au dĂ©triment de la nĂ©buleuse coopĂ©ratiste, jugĂ©e trop Ă©litiste : les programmes

ambitieux de cette nouvelle période sont destinés à rendre le centre-ville à la classe ouvriÚre. La construction du Palais de la Culture à Varsovie est la manifestation la plus célÚbre et la

plus spectaculaire du rĂ©alisme socialiste ; il faut y ajouter des quartiers d’habitation (MarszaƂkowska Dzielnica Mieszkaniowa, Praga II Ă  Varsovie), voire des villes nouvelles

(Nowe Tychy dans la conurbation silĂ©sienne, Nowa Huta aux portes de Cracovie, au dĂ©but des annĂ©es 1950). La condamnation de l’urbanisme fonctionnaliste suit de peu, sous les slogans de «cosmopolitisme bourgeois», ou de «formalisme sans Ăąme» comme le dĂ©nonçait A cela rien d’étonnant : l’espace correspondant au territoire polonais actuel fut urbanisĂ© assez largement grĂące au mouvement d’Ostsiedlung, de colonisation vers l’est. Celui-ci poussa vers l’est des colons allemands qui, Ă  l’invitation de la Couronne polonaise, et de seigneurs laĂŻques ou religieux fondĂšrent de nombreuses villes selon des modĂšles juridiques et architecturaux germaniques en SilĂ©sie, en PomĂ©ranie, essentiellement aux XII° et XIII°s. Les mots polonais de handel (en allemand Handel, commerce), rynek (Ring, l’anneau, le boulevard circulaire) meldunek (Meldung enregistrement), gmina (Gemeinde, commune) tĂ©moignent de cette imprĂ©gnation germanique.

PozostaƂoƛci burÜuazyjnego kosmpolityzmu, bezduszny formalizm (Bierut, 1951 : 329). le prĂ©sident de la RĂ©publique ayant opĂ©rĂ© ce virage, BolesƂaw Bierut (1892-1956). Tout en

occupant cette fonction politique, il signa en effet un album intitulé le Plan de six ans de reconstruction de Varsovie (Bierut 1951), qui présente grùce à des planches de dessins et de

cartes commentées les traits de la capitale polonaise idéale, reconstruite selon les principes du réalisme socialiste. Dans cet ouvrage fondamental, dont le programme fut partiellement

rĂ©alisĂ© et compose une partie majeure du centre-ville de Varsovie, Bierut entretient l’ambiguĂŻtĂ© sur le vocabulaire des formes rĂ©sidentielles : d’un cĂŽtĂ©, le mot osiedle est trĂšs

souvent employĂ©, notamment dans les lĂ©gendes des figures et des photographies. Mais dans la plupart des cas, les formes ainsi dĂ©signĂ©es ne correspondent nullement Ă  celles de l’osiedle social des annĂ©es 1930. Ainsi l’osiedle KoƂo, commencĂ© avant la guerre, est prĂ©sentĂ© dans sa

silhouette de 1955, c’est-Ă -dire sous la forme d’immeubles dĂ©limitant clairement les Ăźlots, annonçant un retour Ă  une composition urbaine plus classique et monumentale, dans laquelle la rue structure de nouveau la ville. A cela s’ajoute l’idĂ©e de construction en masse, pour la classe ouvriĂšre, ce que ne prĂ©voyaient ni la kolonia ni l’osiedle, conçus commes des unitĂ©s de peuplement de taille rĂ©duite. Ainsi, le concept d’osiedle, thĂ©orisĂ© par Barbara Brukalska en 1948, semble ĂȘtre trop Ă©litiste et « formaliste » aux yeux de cette nouvelle doctrine. DĂšs lors, l’ülot (blok) est souvent convoquĂ© dans la littĂ©rature du rĂ©alisme socialiste pour remplacer le mot osiedle. Dans la langue urbanistique polonaise, le terme de blok dĂ©signe aprĂšs la guerre comme Ă  l’époque de

ToƂwiƄski un Ăźlot, c’est-Ă -dire « un ensemble compact de maisons (ou d’immeubles) entre quatre rues » (1960)14. Cette substitution est explicitĂ©e et entĂ©rinĂ©e par la Grande

EncyclopĂ©die Universelle de 1963 (c’est-Ă -dire la premiĂšre rĂ©digĂ©e sous le rĂ©gime de la RĂ©publique Populaire) : « En 1950-55 le terme de citĂ© rĂ©sidentielle [osiedle] a Ă©tĂ© remplacĂ©

par la notion de « Ăźlot [blok] rĂ©sidentiel » (1963)15. Cette prĂ©fĂ©rence sĂ©mantique recouvre la rĂ©alitĂ© de l’évolution urbaine. ParallĂšlement, la rĂ©forme administrative menĂ©e en 1954 instaura un niveau territorial appelĂ© lui aussi osiedle, correspondant Ă  une unitĂ© intermĂ©diaire entre la ville et le village ; c’est une concentration de peuplement liĂ©e Ă  la prĂ©sence d’activitĂ©s (la pĂȘche, le tourisme, selon les exemples de l’EncyclopĂ©die de 1963) ne conduisant pas

nĂ©cessairement Ă  la constitution d’une vĂ©ritable ville16. Le glissement du terme osiedle de l’urbanisme vers un usage administratif n’est pas anodin, et peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme un signe de marginalisation de l’urbanisme moderne dans la pĂ©riode la plus « dure » de la RĂ©publique Populaire de Pologne. .Le rĂ©alisme socialiste Ă  Varsovie : la Place de la Constitution (arch. : JĂłzef Sigalin, 1950-53). ClichĂ© Coudroy 2009. Cependant, on observe avec le recul que si le rĂ©alisme socialiste a durĂ© assez longtemps pour marquer de maniĂšre spectaculaire les paysages urbains de Cracovie (Nowa

Huta), de Nowe Tychy, et surtout de Varsovie, il n’est pas parvenu Ă  imprĂ©gner avec la mĂȘme force la langue, qui a conservĂ© pendant cette pĂ©riode le terme d’osiedle Ă  cĂŽtĂ© de celui de blok. Avec la dĂ©stalinisation entamĂ©e en 1956, le glas du rĂ©alisme socialiste est sonnĂ©, et les urbanistes qui concevaient des osiedle sur le modĂšle coopĂ©ratif fonctionnaliste reprennent certains chantiers, jusque vers la fin des annĂ©es 1950. ZespóƂ [...] domĂłw zwarty między czteroma ulicami (SƂownik Języka Polskiego, 1960, article blok). 15 W 1950-55 koncepcję osiedla mieszkaniowego zastąpiono pojęciem „bloku mieszkaniowego” (Wielka

Encyklopedia Powszechna, 1963, article osiedle).

16 « Osiedle : unité de la division territoriale du pays incluse dans le district. Il constitue une forme intermédiaire

de peuplement entre la ville et le village » (Osiedle : jednostka podziaƂu terytorialnego kraju, wchodząca z skƂad

powiatu (
). Stanowią one poƛrednią formą osadnictwa między miastem a wsią (Wielka Encyklopedia

Powszechna, PWN, 1963). L’EncyclopĂ©die Universelle (1975, 1976), donne les exemples d’osiedle ouvriers, de

pĂȘche, ou de villĂ©giature (O. robotnicze, rybackie, uzdrowiskowe) Il en existait seulement 54, avant que cet

échelon ne disparaisse de la structure territoriale en 1972.

III. Les consĂ©quences de la construction de masse sur la terminologie : appauvrissement de la langue savante et invention vernaculaire La gĂ©nĂ©ralisation d’une construction de masse tendue vers des objectifs quantitatifs, mais indiffĂ©rente Ă  la qualitĂ© du bĂąti, au nom ce qu’on appela la « politique de l’économie » marque, Ă  partir des annĂ©es 1960 une « seconde mort » de l’osiedle, non plus comme notion, mais comme forme urbaine. En effet, la dĂ©cennie 1960 et plus encore la suivante voient se gĂ©nĂ©raliser des ensembles de plus en plus gigantesques et de plus en plus indigents qualitativement. Le prĂ©fabriquĂ© se gĂ©nĂ©ralise, et avec lui l’uniformisation paysagĂšre ; la taille des unitĂ©s rĂ©sidentielles augmente considĂ©rablement (de 5000 logements en moyenne selon le

« modĂšle type » d’origine, on passe Ă  20 000 et plus), les Ă©quipements, mĂȘme minimes, font dĂ©faut ; ces lacunes vident l’osiedle de toute identification possible avec l’unitĂ© de voisinage. Toute une littĂ©rature – critique - en rend compte Ă  partir de la fin des annĂ©es 1970, notamment en sociologie urbaine, en utilisant comme rĂ©fĂ©rences Ă  la fois les auteurs des annĂ©es 1930, « inventeurs » de la notion, et quelques citĂ©s jugĂ©es exemplaires Ă  l’aune de ce modĂšle (Wallis

1978; SiemiƄski 1979 ; Kaltenberg-Kwiatkowska, Kryczka et al. 1983). Le sociologue Bohdan JaƂowiecki, dans un article sur les « pathologies urbaines » de la fin des annĂ©es 1970

expliquait la raison d’ĂȘtre de ce qu’on nomma en Pologne la « sociologie de l’osiedle »c’est-Ă -dire les Ă©tudes empiriques mesurant les effets sociaux de la massification de l’habitat.

Il se livrait au passage Ă  une analyse critique du vocabulaire :

« On parle en l’occurence d’osiedle rĂ©sidentiel (osiedle mieszkaniowe) alors qu’en rĂ©alitĂ© on est face Ă  des ensembles urbanistiques (zespoƂy urbanistyczne) de plusieurs milliers de logements qui n’ont rien Ă  voir avec la conception d’osiedle rĂ©sidentiel, dont la forme spatiale et architecturale,

ainsi que le contenu social avaient Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©ment dĂ©finis par les milieux de gauche des urbanistes polonais dans l’entre-deux-guerres » (JaƂowiecki 1984) Cet extrait rĂ©sume le dĂ©senchantement qu’a procurĂ© progressivement le dĂ©calage entre les valeurs humanistes de la notion d’osiedle, et une production rĂ©sidentielle de plus en plus bureaucratique et normative Ă  partir de la fin des annĂ©es 1960 (Coudroy de Lille L. 2004). Est-ce pour en rendre compte ? Toujours est-il que dans les annĂ©es 1980, quelques auteurs – notamment le francophone Bohdan JaƂowiecki - proposent le terme de wielki zespóƂ mieszkaniowy, traduction littĂ©rale de l’expression française « grand ensemble d’habitation »

(JaƂowiecki & Kaltenberg-Kwiatkowska 1988; Misiak 1988). Le sociologue WƂadysƂaw Misiak le dĂ©finit comme

« une aire urbaine conçue de maniĂšre complexe sur un espace dĂ©limitĂ©, dans laquelle les fonctions rĂ©sidentielles l’emportent sur les autres, et oĂč la construction en blocs est le plus souvent rĂ©alisĂ©e grĂące Ă  des technologies industrielles

». Cet emprunt au français a connu son heure de gloire dans les années 1980 avec quelques variantes (qui consistent à qualifier de « grands » ou non ces ensembles

d’habitations) dans la langue spĂ©cialisĂ©e, mais ne s’est pas enracinĂ©. Ainsi, wielki zespóƂ mieszkaniowy devient zespóƂ mieszkaniowy, que nous traduisons dans les titres des

rĂ©fĂ©rences citĂ©es par « ensemble d’habitations ».

De maniĂšre paradoxale, le creusement de l’écart entre la notion d’osiedle et la rĂ©alitĂ© morphologique et fonctionnelle des rĂ©alisations rĂ©sidentielles est allĂ© de pair avec la

gĂ©nĂ©ralisation du mot lui-mĂȘme, en dehors de la langue savante. Il a investi la langue technique et administrative des coopĂ©ratives de logement, qui Ă©taient tout Ă  la fois les

promoteurs, les maĂźtres d’Ɠuvre et les gestionnaires de ces grands ensembles. Revenues en grĂące dans les annĂ©es soixante, elles ont vite Ă©tĂ© propulsĂ©es comme acteur de premier plan dans la question du logement urbain en Pologne (Coudroy de Lille L. 2004). Dans la mesure oĂč elles sont en contact permanent avec la population, de la phase d’attente d’un logement Ă  son occupation effective, les choix sĂ©mantiques des coopĂ©ratives ont immanquablement

investi la langue courante. D’une part, la toponymie des quartiers d’habitat collectif Ă  partir des annĂ©es 1960 utilise presque systĂ©matiquement le mot d’osiedle, suivi d’un qualificatif ou le plus souvent d’un toponyme antĂ©rieur (ex : Osiedle « des jeunes », Osiedle Ostrobramska,

Osiedle Stegny, etc
). D’autre part, ces ensembles coopĂ©ratifs Ă©taient administrĂ©s sur le

terrain par le conseil d’osiedle (rada osiedla), le comitĂ© d’osiedle (komitet osiedlowy),etc
La rĂ©pĂ©tition de cette terminologie dans les textes rĂ©glementaires diffusĂ©s aux habitants, sur les panneaux d’affichage dans les halls d’immeubles, a contribuĂ© Ă  diffuser l’usage du mot dans

la langue courante oĂč il a fini par dĂ©signer le quartier d’habitation de maniĂšre gĂ©nĂ©rale,l’espace du quotidien. Ainsi, la trajectoire selon laquelle le mot osiedle est passĂ© du

vocabulaire des urbanistes vers le registre courant, a empruntĂ© le vecteur de la langue administrative, celle des coopĂ©ratives. Mais le langage commun ne s’est pas contentĂ© d’intĂ©rioriser ce terme diffusĂ© Ă  l’origine par des urbanistes : il a aussi inventĂ© des mots imagĂ©s pour dĂ©crire l’habitat dans lequel vivait plus de la moitiĂ© des citadins. Difficiles par nature Ă  dater, probablement apparus dans les annĂ©es 1970-80, ces termes - qu’on rencontre Ă  l’oral dans les conversations, dans la presse, avec ou sans guillemets - sont parfois bĂątis avec le mĂȘme suffixe en isko qui en polonais est assez rare, mais apparaĂźt dans plusieurs mots relevant de l’écologie. Ce suffixe

Ă©voque l’étendue, le lieu oĂč se rencontre une matiĂšre ou bien oĂč se concentrent des ĂȘtres vivants en quantitĂ© (ce qui transparaĂźt dans le mot mĂȘme de concentration, skupisko) : on peut citer ƛrodowisko (environnement), torfowisko (tourbiĂšre), trzęsawisko (marĂ©cage), mrowisko (fourmiliĂšre), tokowisko (aire d’accouplement des oiseaux). On peut supposer que c’est selon cette analogie qu’ont Ă©tĂ© forgĂ©s les termes de mrowiskowiec ou mrogowisko (barbarismes issus du mot « fourmiliĂšre »), ainsi que blokowisko qui serait alors traduisible mot Ă  mot par « Ă©tendue de blocs », le mot blok ayant aussi le sens gĂ©omĂ©trique de volume compact, comme en français. Ce nĂ©ologisme, qui dĂ©crit bien la spatialitĂ© du grand ensemble, est l’un des mots inventĂ©s par la langue populaire, qui a créé aussi, selon des variantes locales : deska (la

planche, pour une barre trÚs longue), superjednostka (super-unité), megasypialna (mégachambre à coucher), etc...Seul blokowisko et son corollaire blok se sont imposés, et ont

franchi les limites de la langue familiĂšre pour investir la langue savante et entrer dans les dictionnaires Ces deux termes apparaissent en 1995 dans deux dictionnaires diffĂ©rents. Blok n’est pas un nĂ©ologisme, mais son sens a dĂ©viĂ©. Son premier sens est, dans la langue courante, « une grande masse de pierre rĂ©guliĂšre »23 sens qui avait sans doute inspirĂ© les fondateurs du mouvement d’art moderne Le mot blokowisko dĂ©signe Ă©galement en gĂ©ologie un type de roche dĂ©tritique, un conglomĂ©rat non consolidĂ© ; mais on peut douter que la langue populaire se soit inspirĂ©e d’un terme rĂ©servĂ© Ă  un domaine aussi Ă©troit. Cette signification est absente des dictionnaires courants. On peut noter que parallĂšlement, le mot blokowisko a Ă©tĂ© largement appropriĂ© par ce qu’on appelle parfois la« culture urbaine » : un groupe de hip-hop, des forums de discussion sur le web l’ont adoptĂ© comme nom de ralliement. DuÜa, foremna bryƂa kamienia selon le Dictionnaire de la Langue Polonaise de l’AcadĂ©mie des Sciences,sjp.pwn.plk, consultĂ© le 29 sept 2010.

Blok dans l’entre-deux-guerres. On a vu plus haut que pour les urbanistes, dĂšs l’entre-deux-guerres, il dĂ©signait aussi un Ăźlot. A cela s’ajoutent des significations supplĂ©mentaires Ă  partir des annĂ©es 1960, liĂ©es Ă  l’évolution des techniques de construction : il prend le sens d’élĂ©ment prĂ©fabriquĂ©. Enfin quelques dĂ©cennies plus tard, le terme dĂ©signe les immeubles ainsi construits, comme dans le Dictionnaire de la langue polonaise (1995) : « un grand bĂątiment

d’habitation, de plusieurs Ă©tages, faits de segments qui se rĂ©pĂštent ». On rencontre ces deux significations dans la littĂ©rature sociologique et urbanistique des les annĂ©es 1980 :

« construction en blok » « blok rĂ©sidentiels »27 (Grzybowski 1984; KaltenbergKwiatkowska 1985; SiemiƄski & Zalewska 1989). Le dictionnaire de 1995 possĂšde une entrĂ©e pour blokowisko : « citĂ© composĂ©e de grands blok d’habitation : blokowisko gris, Ă©crasant. Quartier de blokowisko29

». La Grande EncyclopĂ©die de 2001 introduit le mot blok en lui restituant son registre vernaculaire d’origine. « Blok : familier : grand bĂątiment de plusieurs Ă©tages fait de plusieurs cages d’escaliers » (2001). A peu prĂšs Ă  la mĂȘme Ă©poque, le Dictionnaire du polonais contemporain renforce la dimension dĂ©prĂ©ciative de la notion : «[se dit] avec dĂ©couragement Ă  propos d’une citĂ© d’habitation Ă  l’architecture faiblement diffĂ©renciĂ©e, faite de blok d’habitations identiques : monotonie du blokowisko ; blokowisko inhumains30 » (2000). Cette connotation nĂ©gative, on le voit repose sur la misĂšre technique et paysagĂšre de ces quartiers et non sur une

quelconque stigmatisation Ă  caractĂšre « social ». En effet, en Pologne comme dans les autres pays socialistes, l’habitat collectif de masse abritait la majoritĂ© de la population urbaine, de maniĂšre assez indiffĂ©renciĂ©e : il ne s’agit d’un habitat ni aisĂ©, ni « social »31 (Dufaux & Fourcaut 2004 : 90-95).

Fig. 3 : Un paysage de blokowisko : Retkinia, ƁódÜ (clichĂ© Coudroy 2007) L’encyclopĂ©die en ligne WikipĂ©dia, trĂšs dĂ©veloppĂ©e en langue polonaise32, rĂ©sume

parfaitement ce balancement entre langues spĂ©cialisĂ©e et populaire. En effet, l’entrĂ©e blokowisko (registre familier) redirige l’internaute vers l’article intitulĂ© « grand ensemble

d’habitations » (registre savant) : « Bloc de mur : grand Ă©lĂ©ment de construction prĂ©fabriquĂ© destinĂ© Ă  une Ă©lĂ©vation verticale, utilisĂ© comme matĂ©riau de construction » (Blok ƛcienny : DuÜy prefabrykowany element budowlany przeznaczony doustawiania pionowego stosowany jako materiaƂ konstrukcyjny, (Wielka Encyklopedia Powszechna, PWN, 1963 (article Blok scienny). DuÜy, wielkopiętrowy budynek mieszkalny o powtarzalnych segmentach (SƂownik języka polskiego PWN, 1995

(article Blok). Zabudowa blokowa Bloki mieszkaniowe

Il est difficile de traduire blok dans cette dĂ©finition. Au moment oĂč elle est rĂ©digĂ©e, on peut opter pour« bloc », mais c’est incongru en français ; ou bien par « immeuble », mais dĂ©fini come prĂ©cĂ©demment, doncsous-entendu « de facture prĂ©fabriquĂ©e, comprenant un nombre Ă©levĂ© d’étages ». Or un tel mot n’existe pas en français. D’autre part, il existe un autre mot plus neutre pour immeuble en polonais qui n’est pas utilisĂ© dans cette dĂ©finition du dictionnaire. Osiedle skƂadające się z wielkich blokĂłw mieszkalnych : szare, przytƂające blokowisko. Dzielnica blokowisk.

SƂownik języka polskiego PWN, 1995 (article Blokowisko). Cette dĂ©finition est toujours prĂ©sente depuis les

annĂ©es 2000 dans les Ă©ditions en ligne de ce dictionnaire : usjp.pwn.pl). Blokowisko : z zniechęcenia o osiedlu mieszkaniowym sƂabo zróƜnicowanym architektonicznie, skƂadającymsię z podobnych do siebie blokĂłw mieszkalnych. Monotonia blokowiska. Nieludzkie blokowiska. DerriĂšre l’universalitĂ© morphologique du grand ensemble d’habitation en Europe de l’est se cachent en outre

des statuts de propriĂ©tĂ© eux aussi contrastĂ©s. A cĂŽtĂ© du cas polonais oĂč dominent les coopĂ©ratives comme on l’a

vu, on trouve des cas oĂč les logements de ces grands immeubles sont majoritairement Ă©tatiques (ex : Hongrie,

URSS), ou au contraire privés (ex : Bulgarie, Roumanie).

32 Le polonais est la quatriĂšme langue productrice d’articles de l’encyclopĂ©die en ligne, au coude-Ă -coude avec

l’italien (730 600 articles en septembre 2010), aprùs l’anglais (plus de 3 millions), l’allemand (1 100 000), le

français (1 million) selon les sources de Wikipedia de septembre 2010. « Grand ensemble d’habitation [wielki zespóƂ mieszkaniowy], (abr. wzm, grand ensemble

d’habitations, du français grand ensemble, familiùrement blokowisko) – forme urbaine dans

laquelle, sur un espace restreint, se trouve une concentration de blok d’habitation sans autres bĂątiments rĂ©sidentiels, et dont le nombre d’habitants va de quelques milliers Ă  quelques dizaines de milliers » Osiedle est un terme utilisĂ© en Pologne pour dĂ©signer une subdivision dĂ©signĂ©e d'une ville ou d'un village, ou d'un dzielnica, avec son propre conseil et exĂ©cutif. Comme le dzielnica et le soƂectwo, un osiedle est une unitĂ© auxiliaire d'une gmina www.twitter.com/Memoire2cite En RĂ©publique tchĂšque, l’antique ville de Most est dĂ©truite pour des raisons Ă©conomiques pour ĂȘtre reconstruite Ă  2km grĂące au panneau de bĂ©ton. Au travers d’archives et de tĂ©moignages des habitants, son histoire dailymotion.com/video/x413amo visible ici des la 23e minute , c est de la folie...PanelĂĄk est un terme familier en tchĂšque et en slovaque pour un immeuble construit en bĂ©ton prĂ©fabriquĂ© prĂ©contraint, comme ceux qui existent dans l’ex-TchĂ©coslovaquie et ailleurs dans le monde. La presse utilise depuis les annĂ©es 1990 couramment blokowisko dans les articles

consacrĂ©s aux quartiers d’habitat collectif construits pendant le socialisme.

Dans la mĂȘme pĂ©riode, le mot a Ă©tĂ© appropriĂ© par les scientifiques dans plusieurs

publications, dont les titres au dĂ©part explicitent le mot, puis s’en passent. Ainsi dans les

années 1990 on peut lire Pourquoi nous devons nous préparer à la rénovation des cités

rĂ©sidentielles appelĂ©es blokowisko (SiemiƄski & Zalewska 1989 ; collectif 1994), ou

L’humanisation des ensembles d’habitations – les blokowisko. Puis en 2000, l’ouvrage

d’Iwona Borowik est titrĂ© tout simplement Les blokowisko : un habitat urbain dans le regard

sociologique (Borowik 2003). Cet auteur introduit ce terme en le définissant dans

l’introduction comme le produit de la « construction en masse d’habitat collectif, s’exprimant

sous la forme moderne des grands ensembles d’habitation appelĂ©s familiĂšrement

blokowisko34 » (p. 5). Le terme est désormais banalisé dans la langue des sociologues, et plus

largement des sciences sociales, mĂȘme s’il n’a pas remplacĂ© osiedle. La nuance entre les deux

semble faire de blokowisko un terme franchement associé à la construction de masse des

annĂ©es 1960-70 : « On Ă©vite [aujourd’hui] le compartimentage rigide typique des

appartements des blokowisko de la pĂ©riode socialiste35 » (MichaƂowski 2004).

Le terme osiedle s’utilise encore largement dans la langue spĂ©cialisĂ©e, mais recouvre Ă 

la fois le modÚle historique des années 1930 et ses avatars déformés plus tardifs :

« On peut rĂ©duire l’image du milieu d’habitation de la grande majoritĂ© des villes polonaises au

modĂšle de l’osiedle qui, depuis son apparition dans les annĂ©es 1930, n’a pas beaucoup changĂ© »36

(Chmielewski & Mirecka 2001).

Le manuel d’urbanisme de Jan Maciej Chmielewski (2000), dans son glossaire, ignore blok,

kolonia, blokowisko et wielki zespóƂ mieszkaniowy, pour ne conserver que le mot osiedle

assorti du qualificatif « résidentiel ». Il y est défini comme

« une unitĂ© rĂ©sidentielle structurelle comprenant un regroupement de bĂątiments d’habitation ainsi

que des services connexes et des espaces verts, créant une totalité du point de vue territorial et de la

composition spatiale Wielki zespóƂ mieszkaniowy (w skrócie wzm, wielki zespóƂ mieszkaniowy halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00582437/document

LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils Ă©chappent Ă  une dĂ©finition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines Ă  plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des annĂ©es 1950 et le milieu des annĂ©es 1970, marquĂ©s par un urba-nisme de barres et de tours inspirĂ© des prĂ©ceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont Ă©tĂ© construits en France, ont permis un large accĂšs au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, Ă©quipements sanitaires, ascenseur
) pour les ouvriers des banlieues ouvriĂšres, les habitants des habitats insalubres, les rapatriĂ©s d’AlgĂ©rie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent frĂ©quemment en crise sociale profonde Ă  partir des annĂ©es 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville. DĂ©finition

Il n’y a pas de consensus pour dĂ©finir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

‱ Selon le service de l’Inventaire du ministĂšre de la Culture français, un grand ensemble est un «amĂ©nagement urbain comportant plusieurs bĂątiments isolĂ©s pouvant ĂȘtre sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unitĂ© de conception. Il peut ĂȘtre Ă  l’usage d’activitĂ© et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nĂ©cessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisĂ© par lots ce qui le diffĂ©rencie du lotissement concerté».

‱ Selon le «gĂ©opolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisĂ©e en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la consĂ©quence d’un plan masse; elle repose sur la prĂ©sence d’équipement collectifs (Ă©coles, commerces, centre social, etc.) [
]. Le grand ensemble apparaĂźt donc comme une unitĂ© d’habitat relativement autonome formĂ©e de bĂątiments collectifs, Ă©difiĂ©e en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le gĂ©ographe HervĂ© Vieillard-Baron apporte des prĂ©cisions : c’est, selon lui, un amĂ©nagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de maniĂšre globale et introduisant des Ă©quipements rĂšglementaires, comportant un financement de l’État et/ou des Ă©tablissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixĂ©e pour les Zone Ă  urbaniser en prioritĂ© (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nĂ©cessairement situĂ© en pĂ©riphĂ©rie d’une ag-glomĂ©ration.

Comme on le voit ci-dessus, la dĂ©termination d’un seuil de logements peut ĂȘtre dĂ©battue. Les formes du grand ensemble sont assez rĂ©currentes, inspirĂ©es (ou lĂ©gitimĂ©es) par des prĂ©ceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’AthĂšnes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bĂątiment et, notamment en France, des procĂ©dĂ©s de prĂ©fabrication en bĂ©ton.

Histoire

La CitĂ© de la Muette Ă  Drancy, construite par EugĂšne Beaudouin, Marcel Lods et Jean ProuvĂ© entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considĂ©rĂ©e comme le premier grand en-semble en France. Elle est mĂȘme Ă  l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la dĂ©signe pour la premiĂšre fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette citĂ©, initialement conçue comme une citĂ©-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inĂ©dit en France, avec ses 5 tours de 15 Ă©tages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immĂ©diat.

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, le temps est Ă  la reconstruction et la prioritĂ© n’est pas donnĂ©e Ă  l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bĂątiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantitĂ© et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux mĂ©thodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considĂ©rables : sur 14,5 millions de logements, la moitiĂ© n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dĂ©nombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plĂ©s et un dĂ©ficit constatĂ© de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, trĂšs partiellement attĂ©nuĂ© par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privĂ©s.

L’État tente de changer la situation en impulsant Ă  l’industrialisation des entreprises du bĂątiment : en 1950, EugĂšne Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la CitĂ© Rotterdam Ă  Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert Ă  un architecte associĂ© Ă  une entreprise de BTP, prend en compte des critĂšres de coĂ»t et de rapiditĂ© d’exĂ©cution. Le projet est gagnĂ© par EugĂšne Beau-douin qui rĂ©alise un des premiers grands ensembles d’aprĂšs guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une sĂ©rie d’interventions (appelĂ©e «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes Ă  la construction, prĂȘts Ă  taux rĂ©duit, etc.) : la prioritĂ© est donnĂ©e clairement par le ministĂšre aux logements collectifs et Ă  la solution des grands ensembles.

La mĂȘme annĂ©e, la crĂ©ation de la contribution obligatoire des entreprises Ă  l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariĂ©s) introduit des ressources supplĂ©mentaires pour la rĂ©alisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont rĂ©unis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), Ă  l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le vĂ©ritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’AbbĂ© Pierre engage le gouvernement Ă  lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements Ă©conomiques de premiĂšre nĂ©cessité» (LEPN) est lancĂ© en juillet 1955 : il s’agit de petites citĂ©s d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En rĂ©alitĂ©, ces rĂ©alisations prĂ©caires s’avĂšrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dĂšs l’annĂ©e suivante. La prioritĂ© est donnĂ©e alors rĂ©solument Ă  l’habitat collectif de grande taille et Ă  la prĂ©fabrication en bĂ©ton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procĂ©dure type de construction d’un grand ensemble pendant cette pĂ©riode. En effet, de trĂšs nombreuses procĂ©dures techniques ou financiĂšres sont utilisĂ©es. Elles servent souvent d’ailleurs Ă  dĂ©signer les bĂątiments ou quartiers construits Ă  l’époque : Secteur industrialisĂ©, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements Ă©conomiques normalisĂ©s), l’opĂ©ration Million, l’opĂ©ration «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procĂ©dures est de construire vite et en trĂšs grande quantitĂ©. Le cadre de la Zone Ă  urbaniser en prioritĂ© intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent rĂ©ellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La RouviĂšre (9Ăšme arrondissement) Ă  Marseille construit par Xavier ArsĂšne-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

‱ de nouveaux quartiers pĂ©riphĂ©riques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallĂ©es dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus frĂ©quents).

‱ des villes nouvelles liĂ©es Ă  l’implantation d’industries nouvelles ou Ă  la politique d’amĂ©nagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-CĂšze ou Pierrelatte (liĂ©es Ă  l’industrie nuclĂ©aire). On voit aussi des cas hybrides avec la premiĂšre situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette derniĂšre : c’est le cas de la politique des «3M» dans le dĂ©partement de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liĂ©s Ă  des zones in-dustrielles Ă  Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

‱ des opĂ©rations de rĂ©novation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de BĂąle Ă  Mulhouse, l’ülot BiĂšvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est Ă  noter qu’un grand ensemble n’est pas forcĂ©ment un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la RouviĂšre Ă  Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du LiĂšvre (3000 logements, construits Ă  partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crĂȘte surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient rĂ©alisĂ©es sur le chantier :

‱ la prĂ©fabrication : de nombreux procĂ©dĂ©s de prĂ©fabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. ExpĂ©rimentĂ©s au cours des chantiers de la Reconstruction aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, ces procĂ©dĂ©s permettent la construction en sĂ©rie de panneaux de bĂ©tons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’élĂ©ments de salles de bains Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme du logements. Ces procĂ©dĂ©s ont pour nom : Camus (expĂ©rimentĂ© au Havre et exportĂ© jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-LiĂšvre Ă  Nancy) ou Tracoba (Ă  la Pierre Collinet Ă  Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilĂ©giĂ©es le long du chemin de grue (grue posĂ©e sur des rails) avec des usines Ă  bĂ©ton installĂ©es Ă  proximitĂ© du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

‱ une Ă©conomie de main d’oeuvre : la prĂ©fabrication permet de faire appel Ă  une main d’oeuvre peu qualifiĂ©e, souvent d’origine immigrĂ©e. De grands groupes de BTP bĂ©nĂ©ficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisĂ©s par l’État.

‱ les maĂźtres d’ouvrages sont eux aussi trĂšs concentrĂ©s et favorise les grandes opĂ©rations. La Caisse des dĂ©pĂŽts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (SociĂ©tĂ© Civile immobiliĂšre de la Caisse des dĂ©pĂŽts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel Ă  des architectes majeurs des annĂ©es 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est Ă  l’ori-gine de nombreux grands ensembles situĂ©s en rĂ©gion parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), CrĂ©teil, Massy-Antony.

Les dĂ©signations de ces grands ensembles sont Ă  cette Ă©poque trĂšs diverses : unitĂ© de voisinage, unitĂ© d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore citĂ©s nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime Ă  300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au dĂ©but des annĂ©es 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque annĂ©e. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidĂ©es par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancĂ©, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones Ă  urbaniser en prioritĂ© sont abandonnĂ©es au profit des zones d’amĂ©nagement concertĂ©, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministĂ©rielle signĂ©e par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant Ă  prĂ©venir la rĂ©alisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et Ă  lutter contre la sĂ©grĂ©gation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unitĂ©s. La construction des grands ensembles est dĂ©finitivement abandonnĂ©e. La loi Barre de 1977 fait passer la prioritĂ© de l’aide gouvernementale de la construction collective Ă  l’aide aux mĂ©nages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

Les guerres jouent un rĂŽle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commĂ©morations orchestrĂ©es par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraĂźt intĂ©ressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a reprĂ©sentĂ© pour les architectes, au-delĂ  des destructions et du traumatisme. Ce premier Ă©pisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisĂ©s par Ernst JĂŒnger en 1930 -, a notamment entraĂźnĂ© une industrialisation accĂ©lĂ©rĂ© des processus de production, qui a marquĂ© les esprits. Certains architectes comme FĂ©lix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagĂ©s dans la dĂ©finition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations Ă  bon marchĂ© du dĂ©partement de la Seine, ils ont largement contribuĂ© Ă  l'invention du « grand ensemble ».

La reconstruction de l'aprĂšs PremiĂšre Guerre mondiale a souvent Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme une occasion manquĂ©e. Cette antienne a mĂȘme servi de repoussoir aprĂšs la Seconde. C'est pourtant un bilan Ă  tempĂ©rer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu Ă  reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans Ă  peu prĂšs le mĂȘme laps de temps. Plus gĂ©nĂ©ralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte Ă©conomique et politique, au problĂšme du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutĂŽt qu'Ă  une dĂ©faillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette pĂ©riode ouverte cohabitent, au contraire, des procĂ©dĂ©s constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'Ă©laboration des programmes modernes - logement social, Ă©quipements sportifs, sociaux et Ă©ducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un Ă©ventail de recherches d'une grande pluralitĂ©. On aura rarement inventĂ© autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen Ă©crit de la Seconde Guerre (1), on peut suggĂ©rer que la PremiĂšre ne reprĂ©sente pas seulement quatre annĂ©es de « page blanche », ni mĂȘme une rĂ©pĂ©tition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthĂ©tique ». Si la Seconde Guerre coĂŻncide avec la « victoire » et la « suprĂ©matie » de la modernitĂ© architecturale, la PremiĂšren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la prĂ©fabrication des bĂątiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

Certes, le XIXe siÚcle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maßtre d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

Dans une perspective de gĂ©nĂ©alogie du logement de masse français, il y a grand intĂ©rĂȘt Ă  suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernĂ©s, seuls deux Ă©taient trop ĂągĂ©s pour participer au conflit : RaphaĂ«l Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dĂšs avant l'armistice au projet de la « citĂ©-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 Ă  1940. Il y livrera prĂšs de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisĂ© et participe Ă  la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'Ă  son dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ© Ă  une autre grande citĂ©-jardins, celle du Plessis-Robinson. NĂ©s entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'Ăąge appelĂ©es au front.

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

Deux d'entre eux (4) ont laissĂ© des archives significatives sur ces annĂ©es : FĂ©lix Dumail (1883-1955), un des plus fidĂšles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entrĂ© dans un second temps Ă  l'OPHBMS avec son associĂ© EugĂšne Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplĂŽmĂ© de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisĂ©, il figure dĂ©jĂ  parmi les pionniers du logement social. Lods, quant Ă  lui, est admis dans le mĂȘme atelier en 1911, mais, conscrit l'annĂ©e suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminĂ©e. Il obtient son diplĂŽme en 1923, tout en collaborant dĂšs 1921 sur d'importantes opĂ©rations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la SociĂ©tĂ© des logements Ă©conomiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cĂ©dera son agence en 1929, ainsi qu'Ă  son neveu EugĂšne.

Vers des logements sociaux en grande série

Il faut rappeler qu'Ă  l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe Ă  un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmĂ© son caractĂšre public. Elle autorise alors les collectivitĂ©s locales Ă  constituer des offices d'habitations Ă  bon marchĂ©, domaine jusque-lĂ  rĂ©servĂ© des sociĂ©tĂ©s anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilitĂ© de produire elle-mĂȘme des logements sociaux. Si les rĂ©sultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrĂ©gulier ayant inspirĂ© des propositions peu gĂ©nĂ©ralisables, quelques architectes se sont d'ores et dĂ©jĂ  essayĂ©s Ă  dĂ©cliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, laurĂ©at sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean HĂ©brard et Antonin TrĂ©velas. Au concours de 1913, ce trio peut dĂ©velopper ses principes Ă  l'Ă©chelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve laurĂ©at de 600 logements rue Marcadet, avec un projet dĂ©signĂ© dix ans plus tard comme un des plus avancĂ©s des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxiĂšme concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande sĂ©rie sur la base de plans-modĂšles, suscite l'engouement, puisque prĂšs de 700 chĂąssis ont Ă©tĂ© adressĂ©s et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une gĂ©nĂ©ration d'architectes s'intĂ©ressant Ă  la question des habitations Ă  bon marchĂ©, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la premiĂšre Ă©quipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les laurĂ©ats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de RuttĂ© ; HĂ©brard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

L'entrĂ©e en guerre, dans un premier temps, coupe net l'Ă©lan de cette gĂ©nĂ©ration, avant de la dĂ©cimer. Ainsi, TrĂ©velas aura son nom gravĂ© sur le monument aux morts de la cour du mĂ»rier, au cƓur de l'École des beaux-arts. MobilisĂ© dans l'infanterie, Dumail dĂ©crit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocitĂ©s : blessures par obus, barricades Ă©levĂ©es avec des couches de cadavres, etc. Si l'Ă©pisode napolĂ©onien avait dĂ©jĂ  provoquĂ© des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mĂ©canisation et l'annihilation du territoire reprĂ©senteront une source inextinguible de rĂ©flexions pour les architectes, faisant Ă©cho Ă  une sensibilitĂ© rĂ©cente : les thĂ©ories premiĂšres de Prosper MĂ©rimĂ©e ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la rĂ©volution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 dĂ©cembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. AprĂšs guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagĂ©s - la cathĂ©drale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisĂ©es par un Auguste Perret. SimultanĂ©ment les avant-gardes mettront en avant l'idĂ©e de la table rase. Le spectacle des manƓuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi Ă  Dumail un sentiment ambigu de fascination-rĂ©pulsion, Ă©voquant la sidĂ©ration exprimĂ©e par un Apollinaire.

Dumail manifeste des capacitĂ©s d'observation hors du commun, qui lui vaudront la lĂ©gion d'honneur. Sous les bombardements, il exĂ©cute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. NommĂ© sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des dĂ©marches pour ĂȘtre affectĂ© Ă  l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mĂ©caniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succĂšs en 1912 au concours Chenavard consacrĂ© Ă  une Ă©cole d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aĂ©roport reprĂ©sentait surtout un emblĂšme. À l'instar, du reste, de l'aĂ©roport de la citĂ©-jardins du Grand Paris imaginĂ©e par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (ChĂątenay-Malabry), ou encore, Ă  partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier Ă  une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aĂ©ronautique Ă©ponyme. Bien que Dumail juge plus aisĂ© de piloter un avion qu'une auto et malgrĂ© le soutien de ses officiers, ses dĂ©marches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au GĂ©nie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprĂšs du sous-secrĂ©tariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelĂ©s, Dumail attendra sa dĂ©mobilisation quasiment jusqu'au traitĂ© de Versailles, en 1919. Durant ces annĂ©es incertaines, alors que ne se concrĂ©tisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination dĂ©finitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec HĂ©brard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les rĂ©gions dĂ©vastĂ©es. Dumail et HĂ©brard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment oĂč les Ă©tudes de la rue Marcadet reprennent et celles de la citĂ©-jardins de Gennevilliers deviennent opĂ©rationnelles.

Cette concentration de commandes explique que leur activitĂ© de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientĂŽt dĂ©passer l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve HĂ©brard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expĂ©rience Ă  l'universitĂ© Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frĂšres, eux aussi architectes, sont Ă  l'Ă©tranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant Ă  ErnestHĂ©brard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi Ă©tĂ© fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - nĂ©ologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la SociĂ©tĂ© française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premiĂšres figures de l'architecture internationale, voire « mondialisĂ©e ». Il avait entraĂźnĂ©, peu avant la guerre, son frĂšre et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, prĂ©curseur de la SociĂ©tĂ© des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une Ă©cole mondiale de la paix »... arrivĂ©e trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques rĂ©alisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean HĂ©brard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des thĂ©oriciens du City Planning dans les universitĂ©s de Pennsylvanie puis du Michigan.

Des chantiers d'expérience

Dumail consacrera dĂšs lors l'essentiel de sa carriĂšre Ă  l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des citĂ©s-jardins de Gennevilliers, du PrĂ©-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achĂšvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires Ă  Saint-MandĂ©, immĂ©diatement reconnus pour la qualitĂ© de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la citĂ© de la rue Marcadet, il y conçoit « des bĂątiments isolĂ©s, absolument entourĂ©s d'air et de lumiĂšre » (7). Ces « chantiers d'expĂ©riences », suivant une expression des annĂ©es 1920 qui deviendra emblĂ©matique Ă  la LibĂ©ration, sont souvent mis en Ɠuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premiĂšres armes avec les troupes amĂ©ricaines pour des constructions de baraquements prĂ©fabriquĂ©s. Ils permettront Ă  Dumail de figurer parmi les rares architectes français Ă  avoir Ă©difiĂ© plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il Ă©trennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goĂ»t pour la mĂ©canique, et ceux d'autres acteurs de la modernitĂ© architecturale. Quelques annĂ©es avant lui, en 1904, son associĂ© HĂ©brard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille Ă  Paris ses premiers exposants aĂ©ronautiques et c'est justement un architecte de la mĂȘme gĂ©nĂ©ration, AndrĂ©Granet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'annĂ©e suivante Ă  lancer au Grand Palais la premiĂšre exposition internationale de la locomotion aĂ©rienne, ancĂȘtre du salon du Bourget. Plus prĂ©cisĂ©ment, le passage de l'observation militaire Ă  l'aviation renvoie Ă  WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore AndrĂ© Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repĂ©rages de ligne de front Ă  pied, avant d'ĂȘtre affectĂ© Ă  l'aviation et d'y connaĂźtre une rĂ©vĂ©lation, dĂ©terminante pour sa carriĂšre (😎. Cette passion de la photographie aĂ©rienne sera partagĂ©e par son alter ego français dans l'expĂ©rimentation de la prĂ©fabrication, Marcel Lods, en pleine rĂ©sonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et Ă  sa documentation - une des constantes des Ă©quipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tĂŽt affectĂ© comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui Ă©chappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirĂ©s, son arme reprĂ©sente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivĂ©e des troupes amĂ©ricaines et de leurs engins et se passionne pour le dĂ©veloppement spectaculaire des industries automobile et aĂ©ronautique aux États-Unis. Pays oĂč Ă©tait nĂ©e, dĂšs 1908, la fameuse Ford T, premier vĂ©hicule de sĂ©rie. Du dĂ©but des annĂ©es 1920 jusqu'Ă  la fin de sa carriĂšre, aux cĂŽtĂ©s de grands ingĂ©nieurs, Lods tente d'exporter ce modĂšle Ă  celui du bĂątiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la CitĂ© du Champ des Oiseaux, Ă  Bagneux (1927-1933), et de La Muette, Ă  Drancy (1931-1934). Puis, aprĂšs guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites rĂ©alisations prototypiques, Ă  commencer par l'aĂ©roclub de Buc abordĂ© au moment oĂč Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rĂȘvĂ©s en gants blanc, ne sont pas dĂ©nuĂ©s d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au dĂ©but du XXe siĂšcle, selon lequel l'homme s'apprĂȘte Ă  faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a gĂ©nialement montrĂ© dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaĂźt comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une gĂ©nĂ©ration a Ă©tĂ© confrontĂ©e aux corps mutilĂ©s en masse, soumis aux Ă©lĂ©ments et Ă  la putrĂ©faction en plein champ, mais aussi possiblement transcendĂ©s par la mĂ©canisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dĂšs 1902 avec Le SurmĂąle : roman moderne dans lequel il dressait le rĂ©cit de la course - en forme d'hĂ©catombe - d'un train Ă  vapeur et de cyclistes dopĂ©s Ă  la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du thĂ©oricien eugĂ©niste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unitĂ© d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. IntĂ©grĂ© Ă  la fondation Carrel entre 1943 Ă  1945 (9), Dumail n'Ă©chappera pas Ă  ce programme « d'hygiĂšne sociale et de prophylaxie » Ă©noncĂ© par Sellier lui-mĂȘme au moins dĂšs 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs rĂ©alisations de l'OPHBMS donnĂ©es en 1935 comme modĂšles du programme du grand ensemble du futur, dans cette pĂ©riode accidentĂ©e oĂč s'Ă©laborait une culture politique de gestion de la croissance des pĂ©riphĂ©ries urbaines. À la LibĂ©ration, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siĂšcle dans un livret du comitĂ© Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanĂ©ment dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail Ă  Saint-Germain-en-Laye, aux cĂŽtĂ©s de Jean Dubuisson, et Lods Ă  Fontainebleau. Les logements qu'ils bĂątissent, chacun Ă  sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier gĂ©nĂ©ral des forces alliĂ©es en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction Ă  venir : les grands ensembles français ne sont dĂ©cidĂ©ment pas tombĂ©s du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacrĂ© de nombreux articles Ă  la gĂ©nĂ©alogie et Ă  l'histoire matĂ©rielle et culturelle des premiers grands ensembles français et Ă  la construction de masse. À paraĂźtre, FĂ©lix Dumail, architecte de la « citĂ©-jardins », aux Ă©ditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux Ă©ditions Picard, ouvrage codirigĂ© avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la citĂ© », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservĂ©es au centre d'archives d'architecture du XXe siĂšcle. La famille Dumail conserve de son cĂŽtĂ© ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problĂšme, premiĂšres solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs Ă  bon marchĂ© », L'Architecture, 28 fĂ©v. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations Ă  bon marchĂ© », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aĂ©rostation, prĂ©lude Ă  l'aviation ? Notes sur la dĂ©couverte architecturale du paysage aĂ©rien », MatiĂšres, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et FĂ©lix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. GrĂŒnebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, prĂ©face de LĂ©on Blum, Éditions de la LibertĂ©, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #MĂ©moire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses Ă©tats..#Histoire & #MĂ©moire de l'#Habitat / DĂ©partement territoire terroir region ville souvenirs du temps passĂ© d une Ă©poque revolue #Archives ANRU / #RĂ©tro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rĂ©novation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes Ă  savoir, Ă  apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées

Lundi 31 août 2015. "Ride the Duck" depuis Arch St,, Fairmount park qui couvre 10% de la superficie de la ville. Il abrite le zoo, le plus ancien du pays. la tour de l'HÎtel de Ville (167 m, 10 étages) coiffée statue de William Penn, fondateur de Philadelphie au 17e siÚcle. Jusqu'en 1984 le bùtiment, par un accord tacite devait et était le monument le plus élevé de la ville. L'HÎtel de Ville, ou City Hall, a été construit de 1871 à 1901 en marbre et granit et est le plus grand des USA. Arch Street United Methodist Church (1862). Nous traversons North Broad Street.

 

Philadelphie (en anglais Philadelphia, prononcĂ© [ˌfÉȘləˈdɛlfiə], du grec philĂšin, aimer, adelphos, frĂšre et adelphĂš, sƓur, ΊÎčÎ»Î±ÎŽÎ”Î»Ï†ÎŻÎ± peut ĂȘtre traduit par « amour fraternel et sororal », « amitiĂ© pour un frĂšre ou une sƓur »), surnommĂ©e Philly, est une ville du Commonwealth de Pennsylvanie, situĂ©e dans le Nord-Est des États-Unis, entre New York et Washington DC. CinquiĂšme ville du pays selon le recensement fĂ©dĂ©ral de 2010, Philadelphie compte 1 526 006 habitants dans la municipalitĂ© (Philadelphia City) et 5 965 343 habitants dans son aire mĂ©tropolitaine (PMSA de Philadelphie–Camden–Wilmington). C'est la cinquiĂšme municipalitĂ© la plus peuplĂ©e des États-Unis (aprĂšs New York, Los Angeles, Chicago et Houston) et la sixiĂšme agglomĂ©ration du pays.

 

Centre historique, culturel et artistique majeur aux États-Unis, Philadelphie est Ă©galement un grand port industriel sur le fleuve Delaware qui se jette dans l’ocĂ©an Atlantique. FondĂ©e en 1682, elle fut au XVIIIe siĂšcle la ville la plus peuplĂ©e des treize colonies avant de devenir pour un temps la capitale des États-Unis et d'alimenter pendant quelques dĂ©cennies la rivalitĂ© financiĂšre et politique entre New York et Philadelphie, avant d'ĂȘtre Ă©clipsĂ©e par sa rivale puis de perdre son statut de capitale au profit de Washington.

 

À prĂ©sent, Philadelphie est la principale mĂ©tropole de l'État de Pennsylvanie, dont la capitale est Harrisburg, mais aussi le siĂšge du comtĂ© de Philadelphie. Enfin, le nom de la ville, choisi par William Penn, signifie « amitiĂ© fraternelle », car elle devait ĂȘtre un Ăźlot de tolĂ©rance religieuse.

Avant l'arrivée des Européens, environ 20 000 Amérindiens Lenapes, appartenant à la nation algonquine habitaient dans la vallée du Delaware et le village de Shackamaxon était situé à l'emplacement actuel du quartier de Kensington, au nord du centre-ville.

 

L’exploration de la vallĂ©e du Delaware commença au dĂ©but du XVIIe siĂšcle. Les premiers colons suĂ©dois, nĂ©erlandais et anglais revendiquĂšrent tour Ă  tour les rives du fleuve : la Nouvelle-SuĂšde, fondĂ©e en 1638, fut annexĂ©e Ă  la Nouvelle-Hollande en 1655. Puis la rĂ©gion passa dĂ©finitivement dans le giron britannique en 1674.

 

En 1681, le roi d’Angleterre Charles II octroya une charte Ă  William Penn en Ă©change de l’annulation d’une dette que le gouvernement devait Ă  son pĂšre. Par ce document, la colonie de Pennsylvanie Ă©tait officiellement fondĂ©e. William Penn (1644–1718) Ă©tait un quaker anglais : il appartenait Ă  ce groupe religieux dissident, persĂ©cutĂ© en Angleterre, qui rejetait la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique et prĂŽnait l’égalitĂ©, la tolĂ©rance, la non-violence. La Pennsylvanie devint rapidement un refuge pour tous ceux qui Ă©taient opprimĂ©s pour leur foi. William Penn partit ainsi en AmĂ©rique en 1682 et fonda la ville de Philadelphie. Il souhaitait que cette citĂ© servĂźt de port et de centre politique. MĂȘme si Charles II lui en avait donnĂ© la propriĂ©tĂ©, William Penn acheta la terre aux AmĂ©rindiens afin d’établir avec eux des relations pacifiques. Il aurait signĂ© un traitĂ© d’amitiĂ© avec le chef lenape Tamanend Ă  Shackamaxon en 1682.

Philadelphie fut amĂ©nagĂ©e selon un plan en damier, le plus ancien des États-Unis, avec des rues larges et cinq parcs. Mais surtout, William Penn voulait rendre cette ville et la Pennsylvanie plus humaines, en supprimant la peine de mort pour les vols et en garantissant la libertĂ© de culte. Le nom de la ville, empruntĂ© au grec ΊÎčλαΎέλφÎčα (« amour fraternel »), reflĂ©tait cette ambition. Lorsque William Penn revint d’Angleterre en 1699 aprĂšs une absence de quinze ans, il trouva une ville agrandie et qui se plaçait juste derriĂšre Boston par sa population. De nombreux immigrants europĂ©ens, anglais, nĂ©erlandais, huguenots, Ă©taient en effet arrivĂ©s, attirĂ©s par la prospĂ©ritĂ© de la ville et sa tolĂ©rance religieuse. Un premier groupe d’Allemands s’installa en 1683 dans le quartier actuel de Germantown. William Penn donna une charte Ă  la citĂ© le 25 octobre 1701 afin de crĂ©er des institutions municipales : un maire, des conseillers et une assemblĂ©e.

 

Dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle, Philadelphie Ă©tait devenue la citĂ© la plus peuplĂ©e des Treize colonies (45 000 habitants en 1780), dĂ©passant Boston. Elle disputait mĂȘme Ă  Dublin la place de deuxiĂšme ville de l’empire britannique, en dehors de l'Angleterre.

À la fin du XVIIIe siĂšcle, Philadelphie Ă©tait le « vĂ©ritable centre des LumiĂšres rĂ©volutionnaires », notamment sous l’impulsion de Benjamin Franklin (1706-1790). Ce savant, nĂ© Ă  Boston, vĂ©cut Ă  Philadelphie Ă  partir de 1723 et fut l’un des fondateurs de la Library Company of Philadelphia (1731), de l’UniversitĂ© de Pennsylvanie (1740) et de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de philosophie (1743). En 1752, il inventa le paratonnerre. En 1728, John Bartram crĂ©a un jardin botanique, le premier de ce genre en AmĂ©rique du Nord. C’est Ă©galement au XVIIIe siĂšcle que Philadelphie devint le principal centre d’édition des Treize colonies : le premier journal, The American Weekly Mercury, parut en 1719. La Pennsylvania Gazette (1723) joua un grand rĂŽle pendant la RĂ©volution amĂ©ricaine. En 1739 fut publiĂ© le premier traitĂ© contre l’esclavage et la ville devint, avec Boston, l’un des centres anti-esclavagistes du pays.

 

Le savoir et la culture connurent un dĂ©veloppement important au XVIIIe siĂšcle, ce qui vaut Ă  la ville d'ĂȘtre parfois appelĂ©e « l'AthĂšnes de l'AmĂ©rique ». Dans les annĂ©es 1760 s’ouvrirent une Ă©cole d’anatomie, une Ă©cole de mĂ©decine en 1765 et, l'annĂ©e suivante, un théùtre permanent. C’est en 1790 que fut inaugurĂ©e la Law School of the University of Pennsylvania, la plus ancienne Ă©cole de droit des États-Unis. Plusieurs artistes de la ville fondĂšrent en 1794 le Columbianum, qui constituait alors la premiĂšre sociĂ©tĂ© pour la promotion des beaux-arts.

 

Enfin, Philadelphie se dota d’équipements, de bĂątiments publics et d’infrastructures urbaines avant les autres citĂ©s amĂ©ricaines et sous l'impulsion de Benjamin Franklin : un hĂŽpital et une compagnie de pompiers dĂšs les annĂ©es 1730 ; plusieurs banques furent fondĂ©es dans les annĂ©es 1780. La Pennsylvania State House (actuel Independence Hall), oĂč siĂ©geait l’assemblĂ©e coloniale, fut achevĂ©e en 1753. Les rues furent progressivement pavĂ©es et Ă©clairĂ©es au gaz.

Dans les années 1770, Philadelphie devint l'un des principaux foyers de la Révolution américaine. Les Fils de la Liberté, une organisation de patriotes américains, étaient trÚs actifs dans la ville : ils résistaient aux mesures fiscales imposées par la métropole et incitaient les colons à boycotter les marchandises anglaises.

 

Philadelphie fut choisie Ă  cause de sa position centrale au sein des Treize colonies pour accueillir le Premier CongrĂšs continental qui se rĂ©unit du 5 septembre au 26 octobre 1774 au Carpenters' Hall. Le Second CongrĂšs continental se tint entre 1775 et 1781, date de la ratification des Articles de la ConfĂ©dĂ©ration. Pendant la guerre d’indĂ©pendance, cette assemblĂ©e organisa l'armĂ©e continentale, Ă©met du papier monnaie et s'occupe des relations internationales du pays. Les dĂ©lĂ©guĂ©s signĂšrent la DĂ©claration d'indĂ©pendance le 4 juillet 1776. Cependant, Ă  la suite de la dĂ©faite amĂ©ricaine de Brandywine en 1777, le CongrĂšs dut quitter la ville, ainsi que les 2/3 de la population. Les habitants durent cacher la « cloche de la libertĂ© ».

 

Plusieurs batailles opposĂšrent les AmĂ©ricains commandĂ©s par George Washington aux troupes britanniques en Pennsylvanie. AprĂšs avoir investi Philadelphie en septembre 1777, les Britanniques concentrĂšrent 9 000 hommes Ă  Germantown, que Washington ne rĂ©ussit pas Ă  vaincre. En juin 1778, les Anglais abandonnĂšrent Philadelphie pour protĂ©ger New York, exposĂ©e Ă  la menace française. DĂšs juillet, le CongrĂšs revenait Ă  Philadelphie. Une Convention constitutionnelle se rĂ©unit Ă  Philadelphie en 1781 afin de rĂ©diger une constitution. Ce texte organisant les institutions du nouveau pays, fut signĂ©e Ă  l’Independence Hall en septembre 1787. C’est dans le Congress Hall que fut Ă©laborĂ©e la DĂ©claration des droits en 1790, les dix premiers amendements Ă  la Constitution amĂ©ricaine.

Le CongrĂšs continental s'installa Ă  New York en 1785 mais, sous la pression de Thomas Jefferson, il dĂ©mĂ©nagea Ă  Philadelphie en 1790, qui fit office pendant dix ans de capitale provisoire des États-Unis, pendant que Washington D.C. Ă©tait en chantier.

 

En 1793, une terrible épidémie de fiÚvre jaune ravagea la ville. On compta plus de 5 000 victimes, soit prÚs de 10 % de la population.

 

En 1799, Washington devint capitale fĂ©dĂ©rale. Philadelphie perdit aussi, la mĂȘme annĂ©e, son statut de capitale d’État, au profit de Lancaster.

 

La ville fut aussi la capitale de la finance amĂ©ricaine. Pendant quatre dĂ©cennies, la Bourse de Philadelphie, ouverte sur Chestnut Street en 1790, fut en effet le premier centre boursier de la fĂ©dĂ©ration. C'est l'annĂ©e de l'Ă©mission d'un grand emprunt obligataire public de 8 millions de dollars pour restructurer la dette des nouveaux États-Unis28. En 1791, la First Bank of the United States, au capital de 10 millions de dollars dont 20 % dĂ©tenus par l'État, est la premiĂšre action cotĂ©e. Le premier banquier de la ville, le Français Stephen Girard, la rachĂšte en 1811 pour financer la guerre de 1812.

Le commerce maritime de Philadelphie fut perturbĂ© par l’Embargo Act de 1807 puis par la guerre de 1812 contre l'Angleterre. AprĂšs cette date, New York dĂ©passa la citĂ© et le port de Pennsylvanie29.

 

Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, Philadelphie connut un important essor Ă©conomique grĂące aux richesses agricoles et miniĂšres (charbon) prĂ©sentes dans son arriĂšre-pays ; la construction de routes, de canaux et de voies ferrĂ©es permit Ă  la ville de maintenir son rang dans la RĂ©volution industrielle. Le textile, la confection, la mĂ©tallurgie, la fabrication du papier et du matĂ©riel ferroviaire, la construction navale, l’agro-alimentaire Ă©taient les principales industries du XIXe siĂšcle. Philadelphie Ă©tait Ă©galement un centre financier de premiĂšre importance. Pendant la guerre de SĂ©cession (1861-1865), les usines de la ville fournirent les armĂ©es de l’Union en matĂ©riel militaire et en ressources diverses. Les hĂŽpitaux jouĂšrent Ă©galement un rĂŽle en accueillant de nombreux blessĂ©s lors du conflit.

En raison de la mĂ©canisation de l’agriculture dans le sud des États-Unis, des milliers d’Afro-AmĂ©ricains commencĂšrent Ă  migrer vers le nord et Philadelphie devint l’une des destinations privilĂ©giĂ©es de cet afflux. Comme dans d’autres citĂ©s amĂ©ricaines, les annĂ©es qui prĂ©cĂ©dĂšrent la guerre de SĂ©cession furent marquĂ©es par des violences contre les nouveaux migrants, comme lors des Ă©meutes anti-catholiques de mai-juin 1844. Avec l’Acte de Consolidation (Act of Consolidation) de 1854, la municipalitĂ© de Philadelphie annexa plusieurs districts, townships et quartiers pĂ©riphĂ©riques. Cette dĂ©cision permit de faire correspondre les limites de la ville avec celle du comtĂ© et d’amĂ©liorer la gestion des problĂšmes urbains. Cependant, la municipalitĂ© rĂ©publicaine continuait Ă  ĂȘtre corrompue et les fraudes et les intimidations lors des Ă©lections Ă©taient frĂ©quentes.

En 1876, Philadelphie accueillit la premiÚre exposition universelle organisée sur le sol américain (la Centennial International Exhibition en anglais). Elle commémorait le centenaire de la Déclaration d'indépendance et se tint dans le Fairmount Park, prÚs de la Schuylkill River. Elle attira quelque 9 789 392 visiteurs. La plupart des bùtiments de l'exposition furent conservés par la Smithsonian Institution à Washington DC. Parmi les innovations qui furent montrées au public, on peut citer le téléphone d'Alexander Graham Bell, la machine à écrire de Remington, le ketchup Heinz, la Root beer, ou encore l'automate à fabriquer des vis d'horlogerie et la chaßne de montage horlogÚre (Waltham Watch Company).

Des milliers d’immigrants venus d’Allemagne, d’Italie, d’Irlande et d’Europe de l'Est vinrent travailler dans les industries de la ville au tournant du XXe siĂšcle et se regroupĂšrent dans des quartiers distincts. Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, l’arrivĂ©e des Afro-AmĂ©ricains fuyant la sĂ©grĂ©gation raciale du Sud modifia la structure de la population. Avec le dĂ©veloppement du transport ferroviaire puis du mĂ©tro en 1907, et de l’automobile, les classes moyennes commencĂšrent Ă  quitter le centre-ville pour rĂ©sider en banlieue. Les premiers gratte-ciels firent leur apparition et le pont Benjamin Franklin fut construit. AprĂšs la Grande DĂ©pression, Philadelphie Ă©tait connue pour la vigueur de son syndicalisme et pour ses multiples grĂšves. Le chĂŽmage augmenta fortement et se maintint Ă  un haut niveau dans les annĂ©es 1930, malgrĂ© les emplois créés par la Work Projects Administration. Il fallut attendre la Seconde Guerre mondiale pour que la ville sortĂźt de la crise, grĂące aux industries de l'armement.

 

En 1950, Philadelphie atteignit son apogĂ©e dĂ©mographique, avec un peu plus de deux millions d’habitants ; les logements Ă©taient alors souvent insuffisants et insalubres. Dans les annĂ©es 1960, des Ă©meutes raciales Ă©clatĂšrent, au moment du mouvement pour les droits civiques (Civil Rights Movement en anglais). Les problĂšmes sociaux s’aggravĂšrent avec la montĂ©e du chĂŽmage, la drogue et la violence des gangs. Les classes moyennes blanches fuirent le centre vers les comtĂ©s environnants : ainsi la ville perdit plus de 13 % de sa population dans les annĂ©es 1970.

 

La municipalité adopta une nouvelle charte en 1951 donnant plus de pouvoirs au maire. Le maire Joseph S. Clark, Jr. inaugura une politique de renouvellement urbain : amélioration des routes et du systÚme des transports (SEPTA, 1965), réhabilitation urbaine, création de centres commerciaux et de parcs. Mais la ville était alors à la limite de la banqueroute au début des années 1990, à l'instar d'autres grandes villes de la cÎte est comme New York, qui connut une crise et une situation de faillite similaire. Depuis, la situation du logement et de l'emploi s'est améliorée dans plusieurs quartiers, mais la violence reste toujours à un niveau élevé.

Philadelphie se trouve dans le Nord-Est des États-Unis, dans la rĂ©gion industrielle de la Manufacturing Belt, Ă  la mĂȘme latitude que les BalĂ©ares ou que la Calabre, en Italie du Sud. Elle appartient Ă  un espace urbanisĂ© en continu, le BosWash, qui va de Boston au nord Ă  Washington, D.C. au sud. La ville se targue de se trouver Ă  moins de 100 miles de New York, 99 exactement (environ 160 km). La ville se trouve entre les montagnes Appalaches au nord et l'ouest, et l'ocĂ©an Atlantique au sud et Ă  l'est.

 

Philadelphie est construite dans le Sud-Est de la Pennsylvanie et la banlieue s'est développée en partie sur le New Jersey vers l'est, grùce aux ponts Benjamin Franklin et Walt Whitman. Le centre-ville s'étend principalement sur la rive droite du fleuve Delaware, dont elle commande l'estuaire situé au sud. La riviÚre Schuylkill se jette dans le Delaware au sud de la ville : c'est sur ce site de confluence que se sont développés les chantiers navals. D'autres cours d'eau moins importants traversent la ville : Cobbs Creek, Wissahickon Creek et Pennypack Creek.

 

Selon le Bureau du recensement des États-Unis, la ville a une superficie totale de 369,4 km2, dont 349,9 km2 de terre et 19,6 km2 de plans d'eau, soit 5,29 % du total. Le territoire de la municipalitĂ© (Philadelphia City) est 3,5 fois plus Ă©tendu que celui de Paris. L'agglomĂ©ration occupe un site de plaine fluviale plat et peu Ă©levĂ©. L'altitude moyenne est de 13 mĂštres au-dessus du niveau de la mer. La zone mĂ©tropolitaine de Philadelphie, qui occupe la vallĂ©e du Delaware, compte prĂšs de six millions d'habitants.

L'urbanisme de Philadelphie est caractéristique d'une grande ville américaine, à ceci prÚs qu'elle possÚde un quartier historique comme Boston ou La Nouvelle-Orléans.

Le centre-ville (Center City) suit un plan orthogonal depuis sa fondation ; il forme un quadrilatĂšre dĂ©limitĂ© Ă  l'est par le Delaware au nord par Vine Street, Ă  l'ouest par la Schuylkill et au sud par South Street. Le centre de ce quadrilatĂšre est occupĂ© par l'HĂŽtel de ville. Ce bĂątiment se trouve dans l'axe de deux rues, Broad Street et Market Street, qui se coupent Ă  angle droit Ă  la maniĂšre d'un cardo et d'un decumanus romains. Les rues orientĂ©es est-ouest, portent des noms d'arbres. La Benjamin Franklin Parkway, sorte de Champs-ÉlysĂ©es de Philadelphie, est une avenue radiale qui relie l'HĂŽtel de ville au Fairmount Park et au Philadelphia Museum of Art. Le centre historique se trouve Ă  l'est, le centre des affaires Ă  l'ouest. Le quartier de Center City compte de nombreuses institutions culturelles, des galeries et des centres commerciaux.

Le plan d'urbanisme de la fin du XVIIe siĂšcle a disposĂ© quatre places aux coins du Center City : Washington Square West, Rittenhouse Square, Logan Square et Franklin Square. La Fairmount Park Commission regroupe un ensemble de jardins publics dispersĂ©s dans l'agglomĂ©ration, pour une superficie totale de 3 723 hectares – soit 37,23 kmÂČ. Le principal, Fairmount Park, se trouve le long de la Schuylkill River et du Wissahickon Creek, au nord-ouest de Center City, et s'Ă©tend sur 17 km2, soit cinq fois la superficie du Central Park de New York et deux fois le Bois de Boulogne Ă  Paris.

 

Autour du centre-ville se trouvent des ghettos (West Philadelphia, Camden) ainsi que le quartier universitaire (University City, à l'ouest de la Schuylkill). Cette premiÚre auréole est également constituée de quartiers intermédiaires et mixtes, qui ont chacun leur identité. La plupart correspondent aux anciens villages ou villes du comté de Philadelphie avant leur annexion par la ville. Les quartiers de classes moyennes et aisées s'étendent assez loin du centre-ville et sont reliées à lui par un systÚme de voies rapides et de trains de banlieue.

Vesuvius

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Mount Vesuvius is an Italian volcano to a height of 1281 meters, bordering the Bay of Naples, east of the city. It is the only volcano in continental Europe to be erupted during the past hundred years, even if it is currently dormant, its last eruption in 1944.

 

He is responsible for the destruction of Pompeii, Herculaneum and Stabia Oplontis, buried 24 August 1979 under a rain of ash and mud, thus, has survived to this day their ancient state. It has erupted many other times during recent millennia and is considered one of the most dangerous volcanoes in the world because of its explosive trend and especially the large population living along it.

 

Vesuvius rises to 1281 meters altitude in the Italian region of Campania, above the Bay of Naples (Tyrrhenian Sea), about nine miles east of the heart of the second largest urban area countries with four million inhabitants. It is located south of the main chain of the Apennines.

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Le Vésuve

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Le mont VĂ©suve (monte Vesuvio en italien, Vesuvius mons en latin) est un volcan italien d'une hauteur de 1 281 mĂštres, bordant la baie de Naples, Ă  l'est de la ville. Il s'agit du seul volcan d'Europe continentale Ă  ĂȘtre entrĂ© en Ă©ruption durant les cent derniĂšres annĂ©es, mĂȘme s'il est actuellement en sommeil ; sa derniĂšre Ă©ruption date de 1944.

Il est à l'origine de la destruction des villes de Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies, ensevelies le 24 août 79 sous une pluie de cendres et de boue qui, ainsi, les a conservées jusqu'à nos jours dans leur état antique. Il est entré en éruption de nombreuses autres fois au cours des derniers millénaires et est considéré comme un des volcans les plus dangereux du monde en raison de sa tendance explosive et surtout de la population importante qui vit à ses abords.

 

Le VĂ©suve s'Ă©lĂšve Ă  1 281 mĂštres d'altitude dans la rĂ©gion italienne de Campanie, au-dessus de la baie de Naples (en mer TyrrhĂ©nienne), Ă  environ neuf kilomĂštres Ă  l'est du cƓur de la deuxiĂšme plus grande agglomĂ©ration du pays avec quatre millions d'habitants. Il se situe au sud de la chaĂźne principale des Apennins.

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Naples et le Vésuve

En raison de leur position stratĂ©gique en MĂ©diterranĂ©e, les Ăźles maltaises possĂšdent, depuis l'AntiquitĂ©, un patrimoine culturel cosmopolite, mais les Maltais donnent aujourd'hui l'impression de n’attacher de l’importance qu’à la derniĂšre pĂ©riode d’influence, c'est Ă  dire Ă  celle de l'occupation anglaise.

 

A partir de 1090, en chassant les Arabes, les Normands apportent à Malte les éléments fondateurs de la culture latine et de la foi chrétienne.

 

L'influence française commence elle en 1530 quand le Grand MaĂźtre français Philippe Villiers de l’Isle Adam y implante l’Ordre des Chevaliers de St Jean de JĂ©rusalem. Durant la pĂ©riode de domination des Chevaliers – jusqu’en 1798 −, douze Grands MaĂźtres sont français sur un total de vingt-huit. Ils fondent des villes et construisent de nombreux bĂątiments publics. Ils lĂšguent aussi aux Maltais une tradition administrative, un fort penchant pour le commerce, et le rĂȘve de bĂątir une Nation.

 

De 1798 à 1800, la brÚve période républicaine française leur apporte notamment le premier journal de Malte et un projet d'instruction publique élémentaire.

 

Mais aprĂšs Bonaparte, Malte devient une colonie britannique. Les Anglais lui laissent un patrimoine social, politique, Ă©conomique plus Ă©tendu et durable mais ils tentent de freiner la poussĂ©e vers l’indĂ©pendance qui n'aboutit qu'en 1964.

 

La déambulation dans La Valette, que vous propose l'audioguide "La Valette, un carrefour des cultures d'Europe et de Méditerranée", réalisé par l'auteur sur la plateforme izi Travel

 

izi.travel/fr/b2ad-la-valette-un-carrefour-des-cultures-d...

 

attire l'attention sur 18 éléments parmi les plus significatifs de son patrimoine culturel et architectural. Il souligne le cosmopolitisme ambiant et rappelle les apports de la France qui sont souvent passés sous silence dans les guides touristiques.

 

La Valette a été classée en 1980 par l'Unesco sur la liste du patrimoine mondial.

 

L'auteur du parcours dans La Valette remercie les universitaires maltais : Carmen Depasquale, Schembri-Bonaci, Richard Spiteri, Charles Xuereb qui lui ont fait dĂ©couvrir la richesse de La Valette et de la culture maltaise Ă  l'occasion du colloque franco-maltais "Texte et Image 3" organisĂ© par l'universitĂ© de Malte (dĂ©partement de littĂ©rature française), l'universitĂ© de Savoie-Mont Blanc (dĂ©partement Communication HypermĂ©dia) et l'universitĂ© Paris 8 (IDÉFI CrĂ©aTIC et chaire ITEN).

 

Les photographies et la vidéo sont de l'auteur, elles sont sur Flickr sous licence CC Attribution

www.flickr.com/photos/dalbera/albums/72157664457362409

L'Enfant aux cerises

A la mort d'Édouard Manet, ce tableau, trĂšs cĂ©lĂšbre Ă  l'Ă©poque, est revenu Ă  son frĂšre EugĂšne Manet, le frĂšre de l'artiste et Ă©poux de Berthe Morisot, cette derniĂšre n'a pas voulu le garder dans la famille en raison de l'histoire dramatique du jeune garçon aya,t servi de modĂšle. En effet, celui-ci, nĂ© dans une famille trĂšs pauvre, travaillait dans l'atelier de Manet ce qu'il apprĂ©ciait beaucoup, il servait parfois de modĂšle Ă  l'artiste et Ă©tait chargĂ© du nettoyage des brosses et du raclage de la palette. À la suite d'une rĂ©primande et de la menace d'ĂȘtre renvoyĂ© dans le taudis de ses parents, l'enfant, mentalement trĂšs fragile, se pendit dans l'atelier de Manet. Il avait 15 ans. Cet Ă©pisode dramatique conduisit Manet Ă  dĂ©mĂ©nager. Baudelaire a Ă©crit un petit poĂšme en prose racontant cette histoire.

fr.wikisource.org/wiki/La_Corde

 

Oeuvre d'Edouard Manet (1832 - 1883)

en 1858,

Huile sur toile

Lisbonne, Musée Calouste Gulbenkian

gulbenkian.pt/museu/works_museu/o-rapaz-das-cerejas/

 

Oeuvre présentée dans l'Exposition "Julie Manet. La Mémoire Impressionniste", au Musée Marmottan Monet

www.marmottan.fr/expositions/julie-manet-une-education-im...

 

Le musĂ©e Marmottan Monet organise la premiĂšre exposition jamais consacrĂ©e Ă  Julie Manet, fille unique de Berthe Morisot et niĂšce d’Edouard Manet. LĂ©gataire de Julie Manet par l’intermĂ©diaire de ses enfants, dĂ©positaire du premier fonds mondial de l’Ɠuvre de Berthe Morisot mais aussi des collections de la famille, le musĂ©e Marmottan Monet souhaite apporter un Ă©clairage sur le rĂŽle de Julie Manet dans la vie des arts.... Extrait du site de l'exposition

 

Commissaire de l’exposition : Marianne Mathieu, Historienne de l’art, Directeur scientifique du musĂ©e Marmottan Monet

 

New Orleans Cathedral in French Quarter.

 

Some geography of New Orleans. The location and geography of New Orleans is unique in America. Most of the city is well below sea level, except for the French Quarter which was built on a natural levee of the river in the 1700s. As the city has expanded special levees, pumps and flood gates have been erected around the city. When Hurricane Katrina struck in 2005 the storm itself did damage to New Orleans but the major devastation came from the levees failing and water flooding at least 80% of the city area. It is useful to remember that 50% of New Orleans city is water and not land! Its location on the banks of the mighty Mississippi River, near the delta bayous and swamps was the raison d’ĂȘtre for the city. It was to control all navigation and commercial activity on the river and to provide a safe harbour as close as possible to the Gulf of Mexico. Because of its strategic location it has always been the prize for invaders during wars. The city has a tropical climate and the regions north of the city along the banks of the Mississippi were and are major sugar plantation areas, not cotton plantation areas. You have to travel upstate in Louisiana to find the cotton growing areas. This tropical climate along one of the world’s major water courses meant until recently that the area was plagued with Yellow Fever, malaria and other deadly illnesses. To the north and east of the city is Lake Pontchartrain, a huge body of water; in fact the city is bordered by water on three sides. By road the mouth of the Mississippi is over 100 miles away but this is because the river follows a circuitous route to the mouth of its delta. The city metropolitan area has a population of 1.1 million, exactly the same as the population of Adelaide. Although the population fell after Hurricane Katrina the population is now 90% of what is was before the hurricane. There is little evidence of flood damage in the areas that we will see as tourists. The French Quarter was not flooded because the founding French settlers sensibly chose a high site for their city.

 

Some early history of New Orleans. The city was founded in 1718 by the French Mississippi Company, a major trader in furs bought from the Indians up river. They got the local Indians, the Chitimacha to cede land to them. The Company named the city after the Duke of Orleans who was the Regent of France at that time. After the French Wars between the Indians, British, French and Spanish in America from 1756-63 the French ceded New Orleans to the Spanish. The Spanish held New Orleans from 1763 to 1801 when Napoleon defeated the Spanish and New Orleans and its territories to the west were returned to France. As Napoleon needed more funds to continue his Napoleonic Wars with Britain and others he soon (in 1803) sold New Orleans and all territories west of the Mississippi to President Jefferson for the small sum of $15 million. West Florida, New Orleans and the west comprised over 800,000 square miles! The Louisiana Purchase covered - Arkansas, Colorado, Iowa, Kansas, Minnesota, Missouri, Montana, Nebraska, New Mexico, Nth & Sth Dakota, Oklahoma & parts of Texas and Wyoming.

 

When the French settled New Orleans they built a trading port city of wooden buildings on the high ground along the banks of the Mississippi. The streets were named after the royal houses of France and Catholic saints, hence Bourbon Street after the Dukes of Bourbon, not the whisky. Local pine was the timber used for building the houses, often on brick pylons to raise the houses above any possible flood threat. The compact town was destroyed by two major fires during the Spanish ownership of Louisiana in 1788 and again in 1794. The city was rebuilt in brick, with wrought iron balconies in the Spanish style usually with central courtyards. So most of what we see today in the French Quarter or Vieux Carré is actually of Spanish design and from the era of Spanish building in the late 1790s. So the French Quarter is really the Spanish Quarter and the Spanish buildings include the three major public buildings of this era- the Cathedral of St. Louis, and the adjoining Cabildo and Presbytere. The first St. Louis Cathedral was built in 1781; the second in 1725; and the third in 1789. That third structure in Spanish style was almost totally rebuilt in 1850 in the style of the previous cathedral.

 

The Strategic Importance of New Orleans. Not long after the Americans bought New Orleans a major war broke out between England and her former American colonies. War raged from 1812-14 when the British, amongst other achievements, sailed up the Potomac River in Washington and burnt down the White House and attacked the national capital. As the port that controlled the Mississippi and the river system that went up to the British colonies in Canada the British wanted to retake New Orleans. A young American officer, Andrew Jackson (later President Andrew Jackson) led the American forces in a battle with the British. The battle of New Orleans (remember the hit song about it in 1959?) took place in January 1815. It was the final battle of the War of 1812 and despite bad odds Andrew Jackson and the Americans prevailed and won the battle. Hence the main square in New Orleans is Jackson Square with a fine statue of the later President on horseback is in the centre of the square. And again during the Civil War both the Confederates and Unionists wanted to control New Orleans. During the Antebellum period New Orleans had been a major port for the slave trade and the major slave auction centre of the American South. Louisiana declared their secession from the Union in January 1861 and the Confederates bolstered their occupation of the area. It was the link to the South’s cotton plantations up the Mississippi River Valley and its link across the Mississippi to the wealthy states of Texas, Arkansas and some secessionist counties of Missouri. The first shots were fired at Fort Sumter in April 1861. New Orleans was blockaded by the North in May 1861 showing what an important prize the city was to the Union. After two short battles in April 1862 the Union forces occupied New Orleans and split the Confederacy into two parts as it then controlled the Mississippi River too.

 

The Creole Culture of New Orleans. Creole culture in Louisiana is still strong. Creoles are primarily the people descended from the early French and Spanish settlers mixed with later German immigrants and African slaves. Creoles were originally white Europeans but the term later included mixed race people. When the Haitian Revolution led by slaves erupted in 1804 many French residents fled from Haiti to New Orleans with their African slaves. They reinforced the French culture of New Orleans and established their three tiered society of white Creoles, mixed race Creoles and black slaves. The mixed race Creoles were mainly fee black people and added to the free black population of New Orleans. French speakers dominated in New Orleans until 1830. But as late as 1900, 25% of residents spoke French and 75% could understand it. (250,000 Louisianans still speak French at home today.) Half the schools in New Orleans taught in French until the Civil War. In 1862 the Union occupier of the city General Butler abolished French instruction and enforced English teaching. The War made New Orleans an American city. But the Creoles did not disappear. They continued to dominate society for some time. The Creole planters along the Mississippi lived on their plantations during the hot malaria filled summers but moved to their French Quarter town houses for the cool winters. (It was the reverse in Charleston where the planters lived in Charleston in the hot summers and spent winters on their plantations.) The New Orleans winter was the time for balls and parties and the celebrations around Lent and the Mardi Gras activities, which still persist as a reminder of the French heritage of the city. The white French Creoles also often took black slave women as mistresses but unlike the white Americans they tended to give freedom to the children born from these unions. Thus New Orleans ended up with the largest number of free blacks of any Southern city in the Antebellum days. Mixed race Creoles had their own society balls and functions. Many had property and were quite wealthy in their own rights because of grants from their white Creole fathers. But their access to political and legal rights disappeared during the Jim Crow era as white Americans applied their white-black caste system on all parts of America including Louisiana. Free persons of colour were discriminated against by the Jim Crow regulations and segregation in New Orleans too. Change came with of the Civil Rights era.

 

En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #CopropriĂ©tĂ© #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #BĂ©ton #immeuble #CitĂ© #Moderne #Europe #World #MĂ©moire2CitĂ© #MĂ©moire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichĂ©s d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des citĂ©s de banlieue construites ds les annĂ©es 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses Ă©tats..Histoire & MĂ©moire de l'Habitat / RĂ©tro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelĂ©es les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. EntrĂ©e Libre revient sur le phĂ©nomĂšne de destruction de ces bĂątiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rĂ©novation urbaine, des "Ensembles Tout BĂ©ton" qui reflĂštent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation Ă  marche forcĂ©e des annĂ©es 60 est devenue synonyme de bĂ©tonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 aoĂ»t 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative Ă  la libertĂ© de la crĂ©ation, Ă  l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spĂ©cifique permettant de veiller sur cet hĂ©ritage architectural rĂ©cent, que le ComitĂ© du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumiĂšre", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculĂ©e des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lĂšpre qui, peu Ă  peu, prolifĂšre sur l'Ă©piderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive mĂ©diocritĂ© des bĂątiments publics, des Ă©coles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prĂ©tention et passĂ©isme dĂ©bile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix derniĂšres annĂ©es est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant Ă  la lumiĂšre de l'Ă©tĂ©, que mĂȘme l'O.r.t.f. s'en est Ă©mu. AprĂšs Vivre aujourd'hui, l'Ă©mission de Jacques FrĂ©montier (dimanche, consacrĂ©e Ă  "la rue"), La France dĂ©figurĂ©e, de Michel PĂ©ricart et Louis BĂ©riot, a donnĂ© l'alerte : par milliers, des tĂ©moignages ont affluĂ©. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivĂ© lĂ  ?" SpĂ©culation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualitĂ© architecturale", comme le dĂ©finit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministĂšre des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivitĂ© de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaĂźt un malaise architectural. AprĂšs avoir, des siĂšcles durant, bĂąti pour le seigneur, le prince, le mĂ©cĂšne, l'architecture ne sait pas encore bĂątir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tĂątonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalitĂ© la piĂštre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissĂ©e pousser comme les mauvaises graines, Ă  tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dĂ©passĂ©s (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrĂŽle et, le plus souvent, paralyse la totalitĂ© de ce qui se bĂątit en France. Qui est lui-mĂȘme le premier client des architectes, le premier maĂźtre d'ouvrage des nouveaux Ă©difices (hĂŽpitaux, Ă©coles, logements sociaux). Qui, Ă  ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.

Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministÚre des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.

Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux mĂ©thodes : une stratĂ©gie de choc qui favorise la qualitĂ© architecturale ; une stratĂ©gie dĂ©fensive qui prĂ©vient la dĂ©tĂ©rioration du patrimoine ancien. La premiĂšre n'a jamais Ă©tĂ© dĂ©finie. Comment s'Ă©tonner des rĂ©sultats ? On ne s'est mĂȘme jamais souciĂ© d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme consĂ©quente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractĂ©rise par une propension Ă  accorder les permis de construire, quand ils sont demandĂ©s, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment prĂ©cis, souples et contraignants en mĂȘme temps."

ApprĂ©ciation Contre ce systĂšme du n'importe quoi, n'importe oĂč, n'importe comment, M. AndrĂ© Malraux avait voulu rĂ©agir. Il avait demandĂ© Ă  l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'Ă©tudier l'amĂ©nagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spĂ©cialement des abords du bassin, appelĂ© Ă  devenir le pĂŽle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'Ă©tude a Ă©tĂ© menĂ©e Ă  terme, mais ses conclusions sont restĂ©es lettre morte. De telles Ă©tudes, faites systĂ©matiquement, auraient pu freiner bien des dĂ©sastres, non seulement Ă  Paris, mais sur la CĂŽte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation dĂ©sordonnĂ©e. Et servir de tremplin Ă  une architecture raisonnĂ©e, sinon rĂ©ussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. AndrĂ© Malraux qui, par la loi du 4 aoĂ»t 1962, dite des secteurs sauvegardĂ©s, tenta de consolider la stratĂ©gie dĂ©fensive. De fait, Ă  l'intĂ©rieur des quartiers prĂ©servĂ©s, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni dĂ©truire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre oĂč se reflĂšte la cathĂ©drale d'Amiens ? Soit : le mĂ©lange des siĂšcles n'est pas prohibĂ©, au contraire, c'est la vie mĂȘme des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intĂ©grĂ©es l'une Ă  l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, dĂ©jĂ  si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dĂ©rogations laissĂ©es Ă  l'apprĂ©ciation des administrations. A cause d'une de ces dĂ©rogations, va s'Ă©lever, rue de l'UniversitĂ©, l'immeuble de bureaux rĂ©servĂ© aux membres de l'AssemblĂ©e nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derriĂšre les deux Ă©tages de l'hĂŽtel de Lassay, rĂ©sidence du prĂ©sident de l'AssemblĂ©e. DĂ©rogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut prĂ©sentĂ©e devant la Commission des sites, un ministre et cinq prĂ©fets Ă©taient prĂ©sents pour l'appuyer de leur autoritĂ© politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant Ă  la tour de la Halle aux vins, autre pont aux Ăąnes architectural, c'est l'enfant bĂątard d'un grand projet : une flĂšche hĂ©licoĂŻdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaĂŻque par Georges Braque. HĂ©las ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans gĂ©nie d'Henri Coulomb. BĂ©nĂ©diction A Strasbourg, c'est le maire lui-mĂȘme, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstinĂ© Ă  permettre la construction, Ă  deux pas de la cathĂ©drale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission dĂ©partementale des sites, les Monuments historiques, la direction dĂ©partementale de l'Equipement ont Ă©mis un avis dĂ©favorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera Ă©cran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagnĂ©. Les P.t.t. devront dĂ©placer le relais de leurs ondes hertziennes, situĂ© Ă  Saverne, et la flĂšche rose de la cathĂ©drale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fĂącheusement disputer le ciel. La CĂŽte d'Azur regorge, hĂ©las ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagnĂ© sur la mer, vient d'ĂȘtre construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept Ă©tages, et d'une mĂ©diocritĂ© affligeante, qui dĂ©pare un des plus beaux panoramas de la CĂŽte, entre le massif de l'Esterel et les Ăźles de LĂ©rins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bĂ©nĂ©dictions officielles. Quinze organismes diffĂ©rents ont Ă©tĂ© consultĂ©s par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est Ă©levĂ©. L'affaire est remontĂ©e Ă  Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-mĂȘme a signĂ© le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la dĂ©fense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier Ă  des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empĂȘcher dĂ©sormais." Et Mme Louise Moreau, Ă©lue maire de La Napoule aux derniĂšres Ă©lections, est formelle : "Si, alors, j'avais Ă©tĂ© maire, je n'aurais jamais permis cela."

RĂ©pĂ©tition D'une part, l'Etat protĂšge peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualitĂ©, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le systĂšme des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, oĂč la pression de la rentabilitĂ© est Ă©norme, on construit au maximum, mĂȘme si c'est dĂ©pourvu de toute plausibilitĂ©, mĂȘme si, du point de vue architectural. c'est une hĂ©rĂ©sie. "Il faudrait, dit M. Denieul, crĂ©er des zones de discontinuitĂ© : des Cos de 3 Ă  un endroit, et, Ă  d'autres, des Cos de 0 Ă  5, ce qui donnerait au faciĂšs urbain un modelĂ©, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier oĂč se multiplient les surĂ©lĂ©vations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rĂ©torque : "Il faut bĂątir au maximum, sinon, oĂč logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problĂšme. Parce que les besoins Ă©taient immenses et impĂ©rieux, on a construit beaucoup. TrĂšs vite. Sans se prĂ©occuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux Ă©tait un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sĂ©crĂšte l'ennui, la morositĂ©, le dĂ©sespoir. Était-il impossible, au mĂȘme prix, de construire bien ? Les rĂ©ussites d'Emile Aillaud, par exemple, Ă  Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat Ă  Sainte-GeneviĂšve-des-Bois prouvent le contraire. MĂȘme avec les crĂ©dits limitĂ©s des H.l.m., mĂȘme en respectant les normes Ă©touffantes de l'urbanisme rĂ©glementaire, on peut crĂ©er des habitations Ă  l'Ă©chelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables Ă  la dĂ©tente et au bien-ĂȘtre. Ce n'est pas une question de crĂ©dits, ni de servitudes ni de prĂ©fabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette Ă©poque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas oĂč l'obstination d'un crĂ©ateur a rĂ©ussi Ă  vaincre les rĂ©sistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contentĂ© d'additionner, de juxtaposer les machines Ă  vivre, les citĂ©s dortoirs, de confondre industrialisation et rĂ©pĂ©tition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promĂšne autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte amĂ©ricain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bĂątissent n'ont jamais Ă©tĂ© Ă  l'Ă©cole maternelle. Ils ne savent pas oĂč le soleil se lĂšve, ni oĂč il se couche. Ils ont oubliĂ© que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministĂšre de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boĂźtes gĂ©antes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spĂ©cialement Ă©tudiĂ©s par des architectes (certains sont renommĂ©s) qui en garantissent la qualitĂ© de la fabrication et le prix. Au ministĂšre de l'Education nationale qui, Ă  lui seul, dĂ©pense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prĂŽne la prĂ©fabrication (sauf dans les Ă©tablissements de l'enseignement supĂ©rieur). Chaque annĂ©e, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagĂ©es Ă  ne pas dĂ©passer le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expĂ©rimente en petite sĂ©rie l'annĂ©e suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le systĂšme pourrait ĂȘtre bon. S'il n'aboutissait pas Ă  la multiplication de bĂątiments dĂ©primants. MĂȘme Ă  Cajarc (Lot), cher Ă  M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, Ă  qui incombe, entre autres tĂąches, le soin de former l'oeil et le goĂ»t des enfants, ne s'en Ă©meut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignitĂ© de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministĂšre de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modĂšles. Mais les prix plafonds des bĂątiments agricoles ont Ă©tĂ© calculĂ©s si bas (en partant de la tĂŽle ondulĂ©e et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bĂ©nĂ©fice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu Ă  peu de bergeries et d'Ă©tables qu'on dirait Ă©chappĂ©es de bidonvilles. Aucun site n'est Ă©pargnĂ©. Ni la Bretagne ni la LozĂšre. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'Ă©tait pas intervenu Ă  temps, un hangar de tĂŽle ondulĂ©e serait venu boucher la perspective historique qui s'Ă©tend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamitĂ©s est due Ă  l'incompĂ©tence des maĂźtres d'ouvrage - fonctionnaires et Ă©lus - desquels dĂ©pend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa rĂ©cente Ă©tude sur l'Etat et les architectes, l'a notĂ© : "L'intĂ©rĂȘt pour la qualitĂ© architecturale appartient sinon Ă  l'ordre du rĂȘve, du moins de ce qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un hasard heureux." Les promoteurs privĂ©s ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appĂąter avec du clinquant - baies vitrĂ©es, travertin dans le hall, cĂ©ramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisĂ©s, mal compris, Ă©triquĂ©s, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, mĂȘme s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remÚdes à l'échec des grands ensembles.

Au ministĂšre des Affaires culturelles, dans la mĂȘme foulĂ©e rĂ©formatrice on prĂ©pare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancĂ© Ă  l'automne en Franche-ComtĂ©, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une Ă©tude a Ă©tĂ© menĂ©e pour voir de quelle façon on pourrait, dĂšs l'Ă©cole maternelle, sensibiliser les enfants aux problĂšmes de volumes et d'espaces. Il reste Ă  convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau Ă  ses programmes.

A la direction de l'Architecture, malgrĂ© les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualitĂ© de la construction, en dĂ©veloppant les services de la crĂ©ation architecturale. Dans les trente prochaines annĂ©es, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degrĂ© de civilisation d'un peuple se juge Ă  la qualitĂ© des Ă©difices qu'il laisse Ă  la postĂ©ritĂ©. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue oĂč nous nous plaçons qui dĂ©cide. Celui qui se promĂšne Ă  New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aĂ©roport, on dĂ©couvre les gratte-ciel illuminĂ©s qui Ă©mergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, prĂ©sentent des aspects intĂ©ressants."

"RemĂ©dier Ă  la laideur est une tĂąche extrĂȘmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthĂ©tiques. Le gouvernement actuel est favorable Ă  l'esthĂ©tique, mais peut-on imposer la beautĂ© comme on a imposĂ© la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phĂ©nomĂšne est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent Ă  Sydney ou Ă  Tokyo." Le droit Ă  la beautĂ©, par Pierre Schneider Le mot "esthĂ©tique" a mauvaise presse. Mais l'esthĂ©tique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En rĂ©alitĂ©, jamais l'architecture n'a Ă©tĂ© plus prĂ©occupĂ©e de beautĂ©. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense prĂ©sence d'un Ă©difice ; lĂ , dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. TantĂŽt harmonieuse, tantĂŽt agressive. L'Ă©lĂ©gance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des Ă©coliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idĂ©es reçues, d'exprimer son temps - fĂ»t-ce en s'efforçant de le rĂ©orienter. "Lorsqu'une oeuvre est Ă  son maximum d'intensitĂ©, de proportions, de qualitĂ© d'exĂ©cution, de perfection, il se produit un phĂ©nomĂšne d'espace indicible, les lieux se mettent Ă  rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette dĂ©finition du beau est due au pĂšre du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volontĂ© crĂ©atrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie dĂ©moralise. Le jour n'est pas loin oĂč le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit Ă  la beautĂ© dans ses frais gĂ©nĂ©raux. A quelques exceptions prĂšs, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siĂšcle, surtout - ne s'est pas Ă©crite en France. Pourquoi ? La raison la plus Ă©vidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, Ă  l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutĂŽt la dĂ©formation qu'elle dispensait Ă  ses Ă©lĂšves, Ă©tait, depuis cent cinquante ans, rĂ©solument passĂ©iste : on se rĂ©fĂ©rait Ă  Versailles ou au ParthĂ©non, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient Ă©tĂ©, en leur temps, des bĂątiments modernes. Le premier travail des Ă©lĂšves utilisant l'acier, le verre, fut prĂ©sentĂ© Ă  l'Ecole en 1950.

Vers 1956, un groupe d'Ă©lĂšves qui proposaient Ă  Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent rĂ©pondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur dĂ©finit assez brutalement le produit de cet enseignement figĂ© : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la rĂ©volution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opĂšre entre architecte et ingĂ©nieur. Le premier n'a que mĂ©pris pour le second. Lorsque, au dĂ©but du siĂšcle, Fulgence BienvenĂŒe, ingĂ©nieur en chef du mĂ©tropolitain, veut enseigner aux Ă©lĂšves de l'Ecole la technique du bĂ©ton armĂ©, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" BibliothĂšque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siĂšcle sont si peu considĂ©rĂ©s comme de l'architecture, que le premier d'entre eux Ă  avoir Ă©tĂ© classĂ© monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques gĂ©nĂ©rations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nĂ©cessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rĂȘve restait de bĂątir pour un prince. Aucune place n'Ă©tait faite, dans l'enseignement, Ă  l'Ă©conomie, Ă  la sociologie - en un mot Ă  la donnĂ©e humaine qui est Ă  la fois le grand problĂšme de l'Ă©poque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pĂšsent ces rĂȘveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des rĂ©alitĂ©s - ceux-lĂ  mĂȘmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respectĂ© ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-Ă -dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, Ă  l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude AlphandĂ©ry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considĂšrent pas encore l'architecture comme le bon signe extĂ©rieur de la rĂ©ussite." CrĂ©er, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne Ă  pĂ©rir de faim. Dans le secteur public, l'accueil Ă  l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privĂ©. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier dĂ©solĂ©, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se dĂ©brouiller est plus important que savoir crĂ©er. "Le secteur public est dĂ©membrĂ© en parties qui doivent nĂ©gocier entre elles", explique M. AlphandĂ©ry. D'excellentes rĂ©alisations, toutes dues Ă  la volontĂ© d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indiffĂ©rence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates Ă  "la dimension poĂ©tique". Les ministres se prĂ©occupent de pouvoir proclamer Ă  la fin de l'annĂ©e qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient Ă  l'idĂ©e de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de dĂ©poser des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espĂ©rer. La principale est l'apparition d'une gĂ©nĂ©ration d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacĂ©e - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisĂ©, peut libĂ©rer l'architecture de ses servitudes. Ici et lĂ , surgissent des bĂątiments, des ensembles dont la rĂ©ussite dĂ©montre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgĂ©taires ne sont plus que l'alibi facile des mĂ©diocres. L'imagination est humainement nĂ©cessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... MĂ©tamorphoses des villes : d'hier Ă  aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classĂ©e au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier Ă  aujourd'hui Lille d'hier Ă  aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept rĂ©alisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situĂ©es en France, sont dĂ©sormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptĂ©e par consensus et sans changement par le comitĂ© en charge du classement. La troisiĂšme aura Ă©tĂ© la bonne. AprĂšs deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a Ă©tĂ© inscrite au Patrimoine mondial, a annoncĂ© dimanche l'Unesco. La dĂ©cision a Ă©tĂ© prise lors de la 40e session du ComitĂ© du patrimoine mondial de l'Unesco Ă  Istanbul. Cette rĂ©union a Ă©tĂ© suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept rĂ©alisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situĂ©es en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces rĂ©alisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret Ă  Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier Ă  Poissy, l'Immeuble locatif Ă  la Porte Molitor Ă  Boulogne-Billancourt, la Manufacture Ă  Saint-DiĂ©-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette Ă  Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitĂ© www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar...

Hors frontiÚres françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à GenÚve, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde).

"Cette bonne nouvelle survient aprĂšs plus de dix ans de travail, de concertation et deux Ă©checs", s'est fĂ©licitĂ© dans un communiquĂ© BenoĂźt Cornu, premier adjoint Ă  Ronchamp (Haute-SaĂŽne), qui prĂ©side depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernitĂ© InterrogĂ© par Le Monde, le mĂȘme interlocuteur considĂšre que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passĂ© jugĂ© la sĂ©rie proposĂ© "trop plĂ©thorique et Ă©clectique, et surtout, dĂ©plorĂ© l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui rĂ©vĂ©lait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intĂ©grant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son Ă©glise -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tirĂ© parti des expĂ©riences passĂ©es. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est rĂ©jouie de la dĂ©cision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la prĂ©servation et de la valorisation du patrimoine rĂ©cent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la CitĂ© radieuse Ă  Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti Ă  la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ĂŻto qui s'en sont inspirĂ©s... DĂ©couverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvĂ© son corps noyĂ© sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 aoĂ»t 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouchĂ© de la CitĂ© radieuse et un "visionnaire persuadĂ© de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq dĂ©cennies aprĂšs sa disparition, son aura continue de briller et son hĂ©ritage est intact, de la villa Savoye, Ă  Poissy (Yvelines), Ă  l'unitĂ© d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- ComtĂ© ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La CitĂ© radieuse Ă  Marseille.La CitĂ© radieuse Ă  Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excĂšs et sa mĂ©galomanie, ses dĂ©tracteurs lui reprochent Ă©galement, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'ĂȘtre Ă  l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystĂšre autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - nĂ© en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui Ă©tait vraiment cet autodidacte insatiable et obstinĂ© dont l'oeuvre attend toujours son classement Ă  l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplĂŽme (il a quittĂ© l'Ă©cole Ă  13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensĂ©") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siÚcle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines piÚces réalisées dÚs 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siÚcle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dÚs 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bùtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mÚtre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaßt sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprÚs des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans aprÚs Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...

India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaßtre l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grùce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la piĂšce ou le bĂątiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret Ă  poignĂ©es, en chĂȘne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'aprĂšs une caisse Ă  whiskys. On peut Ă©videmment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour sĂ©parer une piĂšce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui rĂ©sume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitĂ©SDP Ora-ĂŻto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimÚtre prÚs et à bonne hauteur grùce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la piÚce ou le bùtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette premiÚre maison de week-end est spectaculaire : une "boßte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs

Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?

Pierre Charpin : Ce n'est pas un maĂźtre Ă  penser, mais un grand architecte et aussi un Ă©tonnant plasticien douĂ© d'une sensibilitĂ© aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bĂątiment standardisĂ©. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspirĂ© vos crĂ©ations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencĂ©, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intĂ©ressĂ©. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquĂ©e que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprĂ©cie sa façon d'apprĂ©hender le bĂ©ton, notamment Ă  la CitĂ© radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir sĂ©journĂ©, je suis frappĂ© par la sophistication et la simplicitĂ© de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est Ă  la fois un thĂ©oricien et un ĂȘtre trĂšs sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la piĂšce ou le bĂątiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mĂštres sur 3,66, est un modĂšle d'intelligence : il a optimisĂ© chaque centimĂštre carrĂ©. Cette rĂ©alisation dĂ©montre Ă  quel point il Ă©tait libre. Eux aussi l'apprĂ©cient... JĂ©rome Dreyfuss, crĂ©ateur de sacs

"Mes grands-parents Ă©tant les voisins de Jean ProuvĂ©, Ă  Nancy ; j'ai Ă©tĂ© sensible, trĂšs jeune, Ă  l'architecture et Ă  Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problĂšme il trouvait une solution. Il avait cette capacitĂ© d'inventer des concepts et des principes de construction. Il Ă©tait Ă  la fois rationnel et crĂ©atif. Quand j'ai amĂ©nagĂ© mon cabanon Ă  Fontainebleau, j'ai optimisĂ© chaque mĂštre carrĂ©. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'ĂȘtre." www.jerome-dreyfuss.com

Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient trÚs lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-PÚres, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc 


Ginger CEBTP DĂ©molition, filiale dĂ©construction du Groupe Ginger, a rĂ©alisĂ© la maĂźtrise d'oeuvre de l'opĂ©ration et produit les Ă©tudes d'exĂ©cution. L'emblĂ©matique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 Ă©tages) de Saint-Louis (Missouri) USA. dĂ©moli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE 
 "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - citĂ© Balzac, Ă  Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 Ă©tages et 168 lgts, s’effondrait comme un chĂąteau de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientĂŽt enveloppĂ©s dans un nuage de poussiĂšre. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY 
 - "La Chapelle" RĂ©habilitation thermique de 667 logements Ă  AndrĂ©zieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po 


DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, Ă  LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le cĂŽtĂ© dans un nuage de fumĂ©e blanche ; Ă  13H15, nous assistons Ă  l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne MĂ©tropole & Montchovet - la cĂ©lĂšbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui Ă©tait Ă  l'Ă©poque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. AprĂšs des phases de rĂ©novation, cet immeuble a Ă©tĂ© dynamitĂ© en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc 
 - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... 
 ) Ce film de la municipalitĂ© de Gennevilliers explique la dĂ©marche et les objectifs de l’exposition communale consacrĂ©e Ă  la presqu’üle, exposition qui se tint en dĂ©c 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... 
 - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de citĂ© poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - VidĂ©o Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 
 via - La construction de la Grande Borne Ă  Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... 
 l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quĂȘte de rendement thĂ©rapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... 
 
 & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document 
 explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 Ă  11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs 
 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... AprĂšs presque 45 minutes de retard, les trois derniĂšres tours Chanteclair sont tombĂ©es. Le tir prĂ©vu etait Ă  11h14 La vidĂ©o içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... 
 
 www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... 
Besançon (25) - la Nouvelle citĂ© d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk 
 
 
 archive INA 
 BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM 
 71 les PrĂ©s Saint-Jean a Chalon-sur-SaĂŽne - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 dĂ©cembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E 
 
 
 & lĂ  www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE 
 21 DIJON CitĂ© des GrĂ©silles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM 
 
 & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw 
 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... 
 21 ChenĂŽve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A 
 
Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitĂ©e de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. DĂ©molition Pierre Collinet Batiment GenĂȘt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les PrĂ©s Saint Jean le 05 dĂ©cembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! CamĂ©ra mise Ă  mĂȘme le sol , Ă  une vingtaine de mĂštres de la premiĂšre tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs 
 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les derniĂšres minutes de la Tour MoliĂšre aux Mureaux (Yvelines) et sa dĂ©molition par semi-foudroyage, filmĂ©s du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw 
71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des PerriĂšres par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA 
 
 une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble rĂ©sidentiel, le Norfolk Court, construit dans les annĂ©es 1970, a Ă©tĂ© dĂ©moli Ă  Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la dĂ©molition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... 
 69 LYON Quand La DuchĂšre disait adieu Ă  sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015

www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NA 
 www.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUk 
 www.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM 
Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM 
[VIDEOS] Trois tours de la citĂ© des Indes de Sartrouville ont Ă©tĂ© dĂ©molies dans le cadre du plan de rĂ©novation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux dĂ©tonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 Ă  11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 
 , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 Ă  1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM...

l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le MusĂ©e HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... 
 içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... 
 De grandes barres d’immeubles, appelĂ©es les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. EntrĂ©e Libre revient sur le phĂ©nomĂšne de destruction de ces bĂątiments qui reflĂštent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans aprĂšs l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rĂ©novation ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s et le chĂŽmage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un Ă©chec. A Mantes la Jolie, 6 mois aprĂšs la destruction des 4 tours du Val FourrĂ©, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM 
 Banlieue 89, Bacalan Ă  Bordeaux 1986 - Un exemple de rĂ©novation urbaine et rĂ©habilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La CitĂ© Claveau Ă  BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o 
 L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ 
 SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi.

www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg 
 Içi la DATAR en 1000 clichĂ©s missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, RĂ©alisation : AndrĂ© Fontaine, Henri Gruel Les archives filmĂ©es de la cinĂ©mathĂšque du ministĂšre de 1945 Ă  nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 rĂ©alisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentĂ©e par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilĂ©gient la qualitĂ© artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de dĂ©couvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-ĂȘtre les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, RĂ©alisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije 
 
 
 
 -Les grands ensembles en images Les ministĂšres en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La CitĂ© des hommes, 1966, RĂ©alisation : FrĂ©deric Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le rĂ©seau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije 
 - A quoi servaient les films produits par le MRU ministĂšre de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la rĂ©ponse de Danielle Voldman historienne spĂ©cialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije 
 -les films du MRU - BĂątir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bĂątiment et ses innovations : la prĂ©fabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije 
 - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le bĂ©ton - 2015 Documentaire rĂ©alisĂ© par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije 


archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -CrĂ©teil.un couple Ă  la niaiserie bĂ©ate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE 
 La Ville bidon Ă©tait un tĂ©lĂ©film d'1 heure intitulĂ© La DĂ©charge.Mais la censure de ces temps de prĂ©sidence Pompidou en a interdit la diffusion tĂ©lĂ©visuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 ĂŒber Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... 
 - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnĂ©aire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... 
 Celui qu'on appellera le « NapolĂ©on du prĂȘt-Ă -manger » se dĂ©tourne d'ailleurs peu Ă  peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mĂšre et fait pĂ©ricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rĂŽle de Google Maps, rĂ©volution cartographique sans prĂ©cĂ©dent et sans Ă©gale, qui aura rĂ©alisĂ© nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idĂ©e d’un point d’oĂč le monde serait visible en totalitĂ© — parachevĂ© Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collĂšge, qui nous avait dĂ©montrĂ© que nous Ă©tions Ă  3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain Ă©tait de plus en plus serrĂ© Ă  mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possĂ©dait une fonctionnalitĂ© inĂ©dite, le Flyover, technologie Ă  l’origine destinĂ©e aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bĂątiments survolĂ©s — ainsi que des arbres et des dĂ©clivitĂ©s du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aĂ©rienne pour des vues Ă  l’oblique des villes visitĂ©es : aprĂšs un siĂšcle d’écrasement — la photographie aĂ©rienne est Ă©troitement contemporaine du bombardement aĂ©rien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectuĂ© moi-mĂȘme une manƓuvre de redressement similaire le jour oĂč j’étais parti, Ă  pied depuis Paris, visiter Ă  Nanterre une exposition sur la photographie aĂ©rienne. J’étais Ă  la quĂȘte des premiĂšres vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À dĂ©faut de ces images, dĂ©finitivement manquantes, j’avais parcouru, aprĂšs la Grande Arche, les derniers kilomĂštres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implĂ©mentĂ©e dans une structure urbanistique.J’avais en rĂ©alitĂ© un peu dĂ©viĂ© de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais dĂ©jĂ  les autres chefs d’Ɠuvres d'architecture naĂŻve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était prĂ©cisĂ©ment l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti Ă  la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un Ă©claireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un Ă©claireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fascinĂ©. Les guerres territoriales entre Les TarterĂȘts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marquĂ© mon enfance. La notion de citĂ©, telle qu’elle avait Ă©tĂ© dĂ©finie, Ă  partir des annĂ©es 80, dans le second Ăąge des grands ensembles, l’ñge du dĂ©clin, avait conservĂ© un cachet mĂ©diĂ©val. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres Ă  la tĂȘte d’une Ă©curie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mĂątins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tĂąches rĂ©galiennes, ici la modernitĂ© laĂŻque Ă©tait entrĂ©e en crise. Mais ce que j’avais dĂ©couvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était Ă  quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne Ă©tait, strictement, d’obĂ©dience mĂ©diĂ©vale. On Ă©tait passĂ©, d’un seul mouvement et sans mĂȘme s’en rendre compte de ChĂąteau-Gaillard Ă  la CitĂ© 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du chĂąteau de Gisors aux choux fleurs de CrĂ©teil.J’ai mĂȘme retrouvĂ© la colonne dĂ©truite du dĂ©sert de Retz dans le babylonien chĂąteau d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny Ă  celle de Chanteloup, du plateau de Clichy Ă  la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livrĂ© des pastiches inconscients de la grande architecture militaire mĂ©diĂ©vales : les environs de Paris s’étaient retrouvĂ©s Ă  nouveau fortifiĂ©s, la vieille tour de MontlhĂ©ry n’était plus solitaire, et mĂȘme les immeubles de briques rouges qui avaient succĂ©dĂ© Ă  l’enceinte de Thiers Ă©voquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voĂ»tĂ©s et cannelĂ©s de Ricardo Boffil, Ă©taient peut-ĂȘtre ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clĂŽturaient avec le gĂ©nie le plus clair cet Ăąge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines mĂ©diĂ©vales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si dĂ©criĂ©es, dĂšs leur construction, pour leur kitch intolĂ©rable ces mĂ©gastructures me sont soudain apparues comme absolument nĂ©cessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existĂ©, et persisteront dans la mĂ©moire des hommes, elles le doivent Ă  ces rĂȘveries bizarres et grandioses, Ă  ces hybridations impossibles entre les citĂ©s idĂ©ales de Ledoux et les utopies corbusĂ©ennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas Ă  Marne-la-VallĂ©e, les Colonnes de Saint-Christophe Ă  Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles Ă©taient vĂ©tustes, dont 500.000 Ă  dĂ©molir; au total 10% des logements Ă©taient considĂ©rĂ©s comme insalubres et 40% rĂ©putĂ©s d’une qualitĂ© mĂ©diocre, et surpeuplĂ©s. C’est pour ces raisons que, Ă  partir de 1954, le Ministre Ă  la Reconstruction et au Logement Ă©value le besoin en logements Ă  2.000.660, devenant ainsi une prioritĂ© nationale. Quelques annĂ©es plus tard Ă  l’appel de l’AbbĂ© Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une sĂ©rie d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dĂ©nonçant le nombre rĂ©duit de logements et leur impitoyable Ă©tat. Robert Doisneau, Banlieue aprĂšs-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier dĂ©truit durant les bombardements essentiellement du printemps/Ă©tĂ© 1944, faire face Ă  l’essor dĂ©mographique et enfin rĂ©sorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les citĂ©s de transit. Une ambition qui paraĂźt, dĂšs le dĂ©but, trĂšs Ă©levĂ©e, associĂ©e Ă  l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidĂ©o de l’INA du 17 juillet 1957 intitulĂ©e La crise du logement, un problĂšme national. Cela dit, l’effort pour l’État français Ă©tait d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nĂ©cessitĂ© de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractĂ©ristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements amĂ©nagĂ©s et Ă©quipĂ©s et enfin une gestion destinĂ©e pour la plupart Ă  des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opĂ©rĂ©e majoritairement dans la pĂ©riphĂ©rie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitiĂ© a Ă©tĂ© construite dans le centre ville, le plus souvent Ă  la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher Ă  Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones Ă  Urbaniser en PrioritĂ© (ZUP)

En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

Malheureusement, la cavalerie Ă©tait arrivĂ©e trop tard. Le combat Ă©tait terminĂ©, nulle trace des duellistes et comme Fripon le prĂ©sageait, l’affreux sorcier avait eu raison de son adversaire.

GrĂące Ă  ses potions d’invisibilitĂ© et quelques tours dont il avait le secret, Oswald rĂ©ussit Ă  capturer PhilĂ©as, comme il le souhaitait, et l’enferma dans une cage magique, presque sous les yeux d’Agnella, qui, sous le coup de l’émotion, s’évanouit.

 

Le roi des elfes, profondĂ©ment bouleversĂ©, eut bien du mal Ă  retenir ses larmes. A nouveau, il allait ĂȘtre loin de sa chĂšre Ă©pouse et de sa famille, ne pouvant ni les protĂ©ger, ni les prĂ©venir. Car bien sĂ»r, Oswald ne s’arrĂȘterait pas en si bon chemin. Et chercherait Ă  s’emparer de leur petit royaume pour anĂ©antir la bonne magie. Peut-ĂȘtre mĂȘme irait-il jusqu’à Kalamine pour terminer le travail ? En ce cas, le danger circonscrit jusque lĂ  Ă  une portion relativement modeste de territoire, allait-il se gĂ©nĂ©raliser au monde humain et magique ? VoilĂ  qui Ă©tait plus qu’inquiĂ©tant. PhilĂ©as savait qu’Oswald ne reculerait devant rien pour tenter de soumettre tant les dirigeants des quelques royaumes qui rĂ©sistaient encore, que leurs populations. La situation Ă©tait grave, trĂšs grave. Et impossible de s’échapper de la cage oĂč l’avait enfermĂ© le sorcier.

Si d’apparence extĂ©rieure, elle ne diffĂ©rait en rien d’une cage d’oiseau traditionnelle, sa structure Ă©tait en rĂ©alitĂ© Ă©lectrifiĂ©e ce qui constituait un danger mortel dĂšs que le roi des elfes s’en approchait.

Le seul avantage qu’elle prĂ©sentait, c’est qu’ainsi enfermĂ©, Oswald ne pouvait en rien lui retirer ses pouvoirs, puisque lui aussi pouvait craindre une dĂ©charge sinon fatale, du moins suffisamment forte pour le blesser gravement. Aussi, bourreau comme victime se tenaient Ă  distance l’un de l’autre, tout en surveillant sans en avoir l’air, ce que faisait chacun.

 

Lorsqu’Oswald avait installĂ© la cage Ă  l’aide d’une longue canne en bambou sur l’étagĂšre des livres de magie noire, le corbeau sentinelle avait frĂ©mi :

 

- Maütre, je ne sais si...imaginez que notre ennemi puisse parvenir à


 

- A quoi, vieil imbécile ? A lire les formules de magie noire ? Et alors ?

 

- Si jamais il s’en servait contre nous


 

- Avec la prison oĂč je l’ai enfermĂ©, j’en doute fortement. Tu as vu l’intensitĂ© de la charge Ă©lectrique ? S’il s’aventurait Ă  utiliser ses pouvoirs contre nous, ils lui seraient renvoyĂ©s Ă  triple galop. Autant dire qu’elles le tueraient aussi rapidement qu’une allumette prend feu.

 

- Vraiment ? S’il en est ainsi, alors je suis rassurĂ©. Quel est le programme du jour ?

 

- Eh bien...je vais d’abord faire un peu jeĂ»ner notre prise, je continuerai mes potions pour anĂ©antir les derniĂšres provinces rebelles...et puis dĂšs que la nuit sera tombĂ©e...je demanderai un rapport Ă  mon cercle de soldats vampires, pour savoir ce qu’il en est des royaumes que nous avons conquis.

  

Ces vampires, des jeunes hommes prisonniers de malĂ©fices, Oswald en avait fait une armĂ©e qui semait la terreur et le dĂ©sespoir dans les royaumes que le sorcier avait conquis. Par petits groupes, ils rançonnaient les habitants et les grands seigneurs pour leur compte et celui d’Oswald, volaient du bĂ©tail, festoyaient et rĂ©guliĂšrement s’en prenaient physiquement Ă  des humains qui disparaissaient sans laisser de trace. Devenaient-ils vampires aprĂšs avoir Ă©tĂ© mordus ? Ou servaient-ils de divertissement jusqu’à ce que mort s’ensuive Ă  ces monstres assoiffĂ©s de sang ? Nul ne le savait...mais il se murmurait des choses horribles dans les chaumiĂšres et les diffĂ©rents royaumes voisins, de telle sorte que les habitants prĂ©fĂ©raient se terrer chez eux dĂšs la nuit tombĂ©e. Car bien sĂ»r, comme tous les vampires, ceux-lĂ  n’oeuvraient que la nuit. Et gare Ă  celles et ceux qu’ils croisaient.

 

Chaque semaine environ, Ulf, le chef de ces hordes sauvages se prĂ©sentait devant Oswald pour y dĂ©poser la part de pillage et de rançon qui revenait au sorcier, c’est Ă  dire les deux tiers de leurs rapines. Il rapportait aussi des nouvelles, des objets rares qu’Oswald collectionnait.

Car si le sorcier Ă©tait pervers, cruel et mĂ©chant, il aimait beaucoup les jolies choses. Ces objets le fascinaient, lui procuraient une Ă©motion presque enfantine, qu’il n’éprouvait pas dans ses relations avec les autres. Il Ă©tait ainsi fou de pendules qu’il ne remontait pas car il se moquait du temps...mais qu’il collectionnait pour leur mĂ©canisme complexe et la prĂ©ciositĂ© des matiĂšres utilisĂ©es pour les fabriquer. De la mĂȘme façon, il avait en cage, un certain nombre de crĂ©atures féériques, soit qu’il avait attrapĂ©es lui-mĂȘme, soit que ses vampires avaient capturĂ©es.

S’il Ă©tait totalement dĂ©pourvu de compassion, il s’efforçait de garder en vie celles et ceux qu’il considĂ©rait comme des raretĂ©s, des trophĂ©es. Beaucoup de ses prises, dĂ©pĂ©rissaient Ă  vue d’oeil, faute de libertĂ© et d’espace. D’autres, que l’enfermement avait rendu fous, avaient choisi d’en finir avec la vie, ce qui avait le don de mettre en fureur, Oswald. Comme si la crĂ©ature le privait d’un jouet.

PhilĂ©as faisait maintenant partie des raretĂ©s d’Oswald, sans doute une des plus prĂ©cieuses, car c’était un elfe royal. Il savait qu’il ne mourrait pas mais qu’il lui faudrait une aide extĂ©rieure pour pouvoir s’affranchir de sa prison. Et ce ne serait pas un des vampires du sorcier qui pourrait l’aider, non plus que d’autres fĂ©es, gnomes, trolls ou elfes, pareillement prisonniers.

 

Il repensait Ă  Jakob, transformĂ© en humain Ă  Kalamine. Et plus que jamais, parce qu’il savait dĂ©sormais que sa famille Ă©tait espionnĂ©e et risquait le mĂȘme sort que lui, il se disait que son fils aĂźnĂ© Ă©tait leur dernier espoir. Mais pourrait-il seulement apprendre son internement ? La grive musicienne continuerait-elle Ă  lui faire passer quelques messages ?

 

Lorsqu’Ulf, le vampire, dĂ©boula dans le laboratoire d’Oswald Ă  la nuit tombĂ©e, chargĂ© de pendules et d’un rossignol automate, et qu’il vint trĂšs prĂšs de sa cage pour l’examiner de plus prĂšs, PhilĂ©as, crut un moment que le sorcier le livrerait Ă  son armĂ©e. Mais il se trompait.

 

- Eh bien, quelles nouvelles ?

 

- MaĂźtre, nous avons atteint les frontiĂšres qui bordent le royaume de Kalamine. Tout est dĂ©sormais sous notre contrĂŽle. Nous attendons vos ordres pour attaquer ce dernier royaume qui vous rĂ©siste. Et nous avons fait bonne chasse, comme vous le voyez. Regardez cette pendule, toute couverte de pierreries et volĂ©e au duc du royaume d’Apremont...je suis persuadĂ© qu’elle va vous enchanter. Et celle-ci, vous devriez la remonter, tant son chant est doux. Walter a dĂ©nichĂ© ce curieux volatile qui, si vous tournez la clĂ©, vous dit une vĂ©ritĂ©. Personnellement, j’aurais voulu garder l’objet mais j’ai pensĂ© qu’il vous plairait de l’avoir.

 

- Tu me flattes, Ulf. Que voudrais-tu en échange ?

 

- Oh, pas grand-chose, votre seigneurie. Mais depuis que nous soumettons les peuples et les royaumes, nous n’avons pas de territoire Ă  nous. Or, par delĂ  les montagnes de Kalamine, nous avons trouvĂ© un espace rocheux dĂ©sertique tout Ă  fait tranquille, et qui nous permettrait de surveiller vos provinces. La roche est trĂšs facile Ă  creuser et nous pouvons y bĂątir un chĂąteau troglodyte pour y passer nos moments de repos.

 

- En somme, tu me donnes ces objets en Ă©change d’une demeure ?

 

- Qu’il nous faudra construire, tout de mĂȘme...mais, c’est Ă  peu prĂšs cela.

 

Oswald considĂ©ra son interlocuteur avec un peu d’agacement. Mais c’est trĂšs sĂ©rieusement qu’il rĂ©pondit :

 

- Cela demanderait rĂ©flexion, mais...comme je suis dans un bon jour, je vais t’accorder ce coin de terre.

Cependant, j’attends de toi que tu me renseignes dĂ©sormais sur la personne d’Alexandre Smiroff et sa fille. De ton nouveau perchoir, avec la longue-vue que voici, tu pourras me dire oĂč en sont ces deux illustres dirigeants. Et quand tu en sauras assez, reviens ici.

 

Le vampire sourit.

 

- Sont-ce vos prochaines victimes ?

 

Le sorcier lui rendit son sourire.

 

- On peut dire cela...Mon grand-pĂšre a signĂ© un pacte avec Smiroff il y a longtemps. Je veux savoir si l’accord qui prĂ©vaut jusqu’ici n’a pas Ă©tĂ© oubliĂ©. S’il l’était, je dĂ©clarerais la guerre Ă  Smiroff et je te laisserais carte blanche, Ă  toi et Ă  tes camarades pour ce qui est du pillage comme des massacres.

Il y a longtemps que je souhaite vaincre ce royaume. Et mon grand-pĂšre m’en a toujours empĂȘchĂ©.

Parce qu’il y avait cet engagement.

 

- Je comprends, mais...si le pacte tient, que ferez-vous ?

 

- Je n’y ai pas encore rĂ©flĂ©chi...Osmond souhaitait que je me marie avec la fille de Smiroff. Mais que ferais-je d’une femme ? A moins qu’elle soit aussi jolie que ces pendules, je ne vois pas trĂšs bien ce que j’en ferais ici.

 

- Vous ne voulez pas d’enfant ?

 

- Un braillard ici? Ciel, non ! Rien que l’idĂ©e me dĂ©plaĂźt souverainement. Je tiens Ă  ma tranquillitĂ©.

La seule chose qui me pousserait Ă  enlever la jeune fille en plus de sa beautĂ©, ce serait pour voir le dĂ©sespoir dans les yeux de Smiroff. Et que pour la rĂ©cupĂ©rer, il m’offre les clĂ©s de son royaume. Cela seulement me dĂ©ciderait au mariage


 

- En somme, vous voulez une revanche sur le comte ?

 

- Je veux ce que mon grand-pĂšre n’a pas osĂ© prendre. Il pouvait tuer Smiroff, mais il ne l’a pas fait. Il a prĂ©fĂ©rĂ© lui faire signer ce stupide pacte de mariage. Je veux donc le tuer de chagrin. Et le pousser dans ses derniers retranchements. Smiroff a toujours cru qu’en s’alliant avec la féérie, il serait protĂ©gĂ© de tout. Je veux lui prouver le contraire
que mon pouvoir est plus puissant et redoutable que la magie dont il s’entoure.

 

En entendant ces paroles, PhilĂ©as qui assistait Ă  l’entretien se mit Ă  trembler. Si Oswald mettait son projet Ă  exĂ©cution, Jakob lui aussi, serait en danger.

LA BB-12125. Surnommées «fers à repasser», en raison de leur design particulier, ces locomotives ont ouvert la voie en 1961 à la traction électrique moderne dans le nord de la France : le courant alternatif industriel de type 25 kV 50 Hz, Moteurs de traction à courant Continue 4 moteurs SW 435 d'une Puissance continue 2 470 kW, soit 3 356Ch, Vitesse : 120 km/h.

Construites à 148 exemplaires pour la SNCF par la société MTE à partir de 1954, ces locomotives monocabines doivent leur surnom de « fers à repasser » à leur profil caractéristique. Certains cheminots les appelaient les « coupe-jambon » à cause de leur manipulateur de traction en forme de disque de coupe jambon.

 

En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

Photo André Knoerr, GenÚve. Reproduction autorisée avec mention de la source.

Utilisation commerciale soumise à autorisation spéciale préalable.

 

L'HGe 4/4" 106 tracte un court train de marchandises en direction de Visp.

 

Echec et Zermatt!

AprÚs avoir été déjà annulées en 2022 à cause du manque de neige, pas moins de quatre courses de Coupe du Monde de ski alpin n'ont pas pu avoir lieu en raison des conditions météorologiques en novembre 2023.

Le grave problÚme consiste en des travaux destructeurs et illégaux sur un glacier avec des pelleteuses qui ont été exécutés ont nom du profit à outrance pour préparer une piste sur un terrain inapproprié.

On ne peut ainsi que se réjouir de l'annulation des courses.

Avec d'autres sinistres personnages l'ancien skieur (!) Max Julen persiste et signe et envisage de remettre le couvert l'année suivante.

Ce fait divers abondamment relaté dans les médias cause, en plus de l'arrogance éhontée de la société d'hélicoptÚres Air Zermatt pour une autre affaire, un tort immense à la station de Zermatt, au canton du Valais et à l'image de la Suisse à l'étranger!

Suite au vote du corps électoral valaisan sur le thÚme des grands prédateurs, il serait bon que la justice se penche sérieusement sur les activités de grands prédateurs à deux pattes.

 

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En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

Voici une photo de moi dans mon salon. La raison pourquoi je vous montre cette photo c'est pour vous voyez mes bottes prĂ©fĂ©rĂ©es. Elles ont des talons aiguille en mĂ©tal de 11cm et je me sens trĂšs femme quand je les porte. Ce sont ces bottes qui ont provoquĂ© la rupture de mon couple. Un soir, quand mon ex-mari est entrĂ© Ă  la maison, il a vu que je les portais et j'ai refusĂ© de les enlever parce que je venais de les acheter et je voulais les former Ă  mes pieds. Il est devenu enragĂ© et m'a serrĂ© le bras pour me forcer Ă  les enlever. Il m'a fait mal et j'ai rĂ©pliquĂ© en lui balançant ma botte pointue entre les jambes. Il est tombĂ© parterre en gĂ©missant. Puis il s'est relevĂ©, embarrassĂ©, et s'est sauvĂ© en courant en me criant qu'il voulait le divorce. Je lui avais donnĂ© la trouille et il ne voulait plus rien savoir de moi. C'est pourquoi Ă  chacune de nos rencontre de mĂ©diation pour le divorce je portais mes bottes pointues pour qu'il continue d'avoir peur de me contrarier et qu'il accepte toutes mes conditions. Il a dit oui sans rouspĂ©ter et me voilĂ  une femme riche. Si vous vous compte cet Ă©pisode de ma vie, c'est pour que vous compreniez que je ne suis pas une femme soumise. Je suis capable de me dĂ©fendre et aucun homme ne me fais peur. Mais ne vous inquiĂ©tez pas, si vous ĂȘtes gentil avec moi, jamais je ne vous ferai de mal. Je suis affectueuse et fidĂšle en amour. Je suis la femme de vos rĂȘves.

FIAT TIPO S-76 - 1911

 

Une des raisons des choix de Fiat pour des « gros » moteurs Ă©tait l’absence de courses sur routes en Europe. L’équipe de compĂ©tition s’est donc concentrĂ©e sur les courses de cotes et les tentatives de records avant de revenir Ă  la construction de voiture de Grands Prix vers la fin de 1909. Le premier de ces modĂšles Ă  Ă©tĂ© le Tipo S-61 qui a Ă©tĂ© construit en 1909 et engagĂ© en compĂ©tition lors de la saison 1910.

 

Le moteur Ă  quatre cylindres qui Ă©quipe le Tipo S-61 a Ă©tĂ© conçu par deux anciens ingĂ©nieurs venant d’Isotta Fraschini : Gaetano Stefanini et Giuseppe Coda. Avec un alĂ©sage surprenant de 130 mm et une course non moins surprenante de 190 mm sa cylindrĂ©e est un peu supĂ©rieure Ă  10 litres. Mais l’originalitĂ© de ces moteurs ne tient pas qu’à leur taille, ils disposent d’un arbre Ă  cames unique qui actionne quatre soupapes par cylindre et sont Ă©quipĂ©s d’un double allumage.

 

Ces moteurs massifs sont implantĂ©s dans un chĂąssis constituĂ© d’une armature mĂ©tallique en acier. Les deux essieux avant et arriĂšre sont des essieux rigides avec ressorts Ă  lames semi-elliptiques. HabillĂ©e d’une carrosserie assez rudimentaire, les premiers exemplaires de la Tipo S-61 sont envoyĂ©s aux Etats-Unis car il n’existe pas encore en Europe en 1910 de compĂ©titions susceptibles d’engager de tels vĂ©hicules. Trois voitures sont engagĂ©es en 1910 au Grand Prix de Savannah et Felice Navarro est crĂ©ditĂ© du tour le plus rapide. Pourtant les Fiat devront toutes abandonner soit sur pannes mĂ©caniques soit Ă  la suite d’un accident. Alors qu’un nouveau modĂšle est dĂ©jĂ  en cours de dĂ©veloppement, Victor HĂ©mery remporte le Grand Prix de France 1911 au Mans avec un modĂšle Tipo S-61

 

Les nouveaux modĂšles dĂ©veloppĂ©s durant l’hiver 1910/1911 sont une voiture de Grand Prix la S-74 et une autre dite de « records » la S-76 propulsĂ©es respectivement par des versions de 14,3 litres ou 28,3 litres de cylindrĂ©e du moteur 4 cylindres Ă  16 soupapes. Pour obtenir la cylindrĂ©e gigantesque du modĂšle S-76 l’alĂ©sage a Ă©tĂ© portĂ© Ă  190 mm et la course Ă  250 mm ce qui oblige le pilote de la voiture Ă  regarder la piste de part et d’autre de l’énorme moteur. La premiĂšre S-76 pilotĂ©e par le Prince russe Boris Soukhanov bat le record de vitesse Ă  Ostende en Belgique vers la fin de 1911 : 213 km/heure !..Avec une voiture qui, sur la bascule, accuse un poids de prĂšs de 1 700 kg.. Le gigantesque moteur dispose d’une cylindrĂ©e de 28 353 cc et dĂ©livre une puissance maxi de 290 cv Ă  1 900 t/mn.

 

La rÚglementation des compétitions automobiles évolue aprÚs le Grand Prix de France de 1912 : la limitation des cylindrées autorisées rend obsolÚtes les grosses Fiat en Europe. Elles continueront à concourir sur les circuits américains avec des succÚs considérables.

 

www.montesquieuvolvestre.com/2015/12/voitures-de-legende-...

En raison du mauvais état des pistes pour relier les dispensaires-maternités de brousse, une moto-ambulance a été développée dÚs les années 1980 pour évacuer les cas urgents vers les centres urbains. Ce véhicule est basé sur la Yamaha "Dame" V80 un modÚle réputé pour sa solidité et sa fiabilité. Une société dz nom de Tomodjéma spécialisée dans la modification de motos en utilitaires, basée à Fada N'gourma dans l'Est du Burkina Faso, se chargeait de faire la modification. On peut considérer cette société comme un "Durisotti" (France) à la burkinabÚ!!!

En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

One reason, I prefer to privatize my flickr.

My photos, my custos, my ideas are slyly stolen and used for profit.

I am disgusted and jaded by the attitude of people today.

 

www.ebay.fr/itm/Peunture-Poupee-Blythe-/251942682231?&...

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Une raison pour laquelle, je préfÚre privatiser mon flickr.

Mes photos, mes custos, mes idées sont sournoisement volées et utilisées dans un but lucratif.

Je suis Ă©cƓurĂ©e et blasĂ©e par l'attitude des gens actuellement.

 

www.ebay.fr/itm/Peunture-Poupee-Blythe-/251942682231?&...

La raison de ma visite à un petit parc animalier. J'adore ces capybaras. Je n'ai pas réussi de trÚs bonnes photos cette fois-ci, il faudra donc que j'y retourne.

Ils sont deux, l'un s'appelle Agustin, l'autre Jack-Jack. Mais j'avoue ne pas savoir qui est qui, apparemment Agustin est un peu plus grand, bof....

 

The reason for my visit to a small animal park. I love these capybaras. I didn't get any very good photos this time, so I'll have to go back.

There are two of them, one is called Agustin, the other Jack-Jack. But I admit I don't know who is who, apparently Agustin is a little bigger, well...

il a eu 6 ans, déjà !!

ici , il a 15 mois, c'est son premier bain, dans de l'eau qu'il découvre salée !

 

www.mamanpourlavie.com/enfant/6-a-8-ans/psycho/estime-et-...

Signs of craft, Hautvillers

 

« Je vous souhaite des rĂȘves Ă  n’en plus finir et l’envie furieuse d’en rĂ©aliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au rĂ©veil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les diffĂ©rences des autres, parce que le mĂ©rite et la valeur de chacun sont souvent Ă  dĂ©couvrir. Je vous souhaite de rĂ©sister Ă  l’enlisement, Ă  l’indiffĂ©rence et aux vertus nĂ©gatives de notre Ă©poque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer Ă  la recherche, Ă  l’aventure, Ă  la vie, Ă  l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’ĂȘtre vous, fier de l’ĂȘtre et heureux, car le bonheur est notre destin vĂ©ritable. »

 

Les vƓux de Jacques Brel, 1á”‰Êł janvier 1968.

Alors que mon grand champ sur les Dentelles du Cygne Ă©tait en route, j’ai pointĂ© avec mon autre Canon 350D Polaris, l’étoile polaire situĂ©e au bout de la queue de la constellation de la Petite Ourse. J’ai laissĂ© l’intervalomĂštre faire le travail Ă  raison d’une pose de 30 secondes toutes les 4 secondes. Le rĂ©sultat est bien sympa, d’autant qu’on peut y voir deux flashs de satellites provoquĂ©s par la rotation de leurs panneaux solaires.

J’espĂšre que pour ma prochaine circumpolaire je pourrais trouver un premier plan sympa
 mais ce n’est pas Ă©vident quand il faut laisser l’installation photo toute la nuit lĂ  oĂč je suis sĂ»re de ne pas croiser de voleur.

 

Photos prises le 5 septembre 2016 Ă  Ambeyrac (12) – Canon 350D sur trĂ©pieds photo, objectif 18-50mm, focale Ă  18 mm, F/3.6.

803 poses de 30s – pas de DOF – ISO 800 – CamĂ©ra RAW, Starmax, Vitualdub et Toshop.

 

La dĂ©matĂ©rialisation sur tablette tactile des contenus du pavillon de la Russie de la biennale d’architecture est une rĂ©ussite scĂ©nographique en raison de la qualitĂ© esthĂ©tique et de l’originalitĂ© des espaces qui ont Ă©tĂ© conçus pour donner accĂšs aux documents multimĂ©dias dĂ©crivant le grand projet d’amĂ©nagement de la future ville scientifique de Skolkovo. Disposant de deux Ă©tages d’exposition, les concepteurs du pavillon russe ont jouĂ© sur les contrastes.

 

Au niveau bas, une installation appelĂ©e « I-Land » a Ă©tĂ© imaginĂ©e pour Ă©voquer l’existence d’une soixantaine de villes scientifiques construites entre 1945 et 1989 sous le rĂ©gime soviĂ©tique et qui sont restĂ©es secrĂštes. Dans une salle obscure, on peut voir, Ă  travers de multiples Ɠilletons, des photographies d’époque de ces villes autrefois interdites.

 

Au niveau supĂ©rieur, les concepteurs ont voulu mettre en Ă©vidence le changement de mĂ©thode qui caractĂ©rise la politique russe actuelle en prĂ©sentant une installation trĂšs diffĂ©rente appelĂ©e « I-City ». Celle-ci porte sur la crĂ©ation, d’ici Ă  2017, de la ville nouvelle de Skolkovo, situĂ©e Ă  proximitĂ© de Moscou. Cette citĂ© de l’innovation associera des centres de recherche et de formation, publics et privĂ©s du monde entier, spĂ©cialisĂ©s sur les technologies de l’information et la communication, sur l’industrie nuclĂ©aire, sur la recherche biomĂ©dicale, sur les Ă©nergies et sur la recherche spatiale. Plusieurs projets de grands architectes ont d’ores et dĂ©jĂ  Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s pour cette ville qui comprendra Ă©galement des logements, une universitĂ©, des espaces collectifs de loisirs et de nombreux services.

 

L’usage de tablettes tactiles individuelles a Ă©tĂ© retenu pour donner accĂšs aux documents descriptifs. Dans un premier temps, le visiteur doit choisir un des nombreux flashcodes situĂ©s sur les murs des trois salles et le scanner au moyen de l’application embarquĂ©e. Selon les salles, il peut alors consulter sur son Ă©cran les dossiers complets de chaque projet architectural, d’amĂ©nagement (descriptifs, images, vidĂ©os, cartes, plan masse, voies de circulation, moyens de transport, etc.) ou encore des informations gĂ©nĂ©rales sur le programme d’ensemble (partenaires, stratĂ©gie, etc.). Un menu enregistre sur chaque tablette tous les dossiers consultĂ©s sur le total de ceux disponibles.

 

L’ensemble de ce pavillon national vise un double objectif stratĂ©gique :

 

‱montrer la rupture avec le passĂ©, en affichant l’ouverture de la Russie actuelle au monde extĂ©rieur, sa modernitĂ© et sa volontĂ© de partenariat international pour dĂ©velopper la recherche et l’innovation,

‱symboliser, Ă  travers l’installation de l’étage supĂ©rieur, la circulation des connaissances et les flux d’échanges entre le monde rĂ©el et le monde des rĂ©seaux, qui sont au cƓur mĂȘme du projet collaboratif de Skolkovo.

 

MĂȘme si ces deux installations font clairement la promotion de la politique du gouvernement russe, les technologies informatiques ont Ă©tĂ© utilisĂ©es avec habiletĂ© dans un cadre scĂ©nographique imaginatif. Loin d’ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme de simples outils de lecture Ă  la mode, les tablettes activĂ©es dans un tel environnement contribuent Ă  l’attractivitĂ© des messages Ă  transmettre et les renforcent. Elles s’inscrivent dans le cadre d’une stratĂ©gie de communication cohĂ©rente et comprĂ©hensible par tous les visiteurs, ce que beaucoup d’autres pavillons nationaux ne sont pas parvenus Ă  mettre en Ɠuvre.

 

Site de la biennale

www.labiennale.org/it/architettura/index.html

 

Lundi 31 aoĂ»t 2015. William Penn remonta le fleuve Delaware Ă  l'automne de 1682 Ă  bord du navire « Welcome », un navire bien nommĂ©, en raison de la vision progressiste de Penn pour sa colonie oĂč toutes les religions seraient les bienvenues et oĂč chacun pourrait prier Ă  sa guise. Penn est arrivĂ© Ă  Philadelphie par barge depuis la ville de Chester en aval, oĂč le « Welcome » Ă©tait amarrĂ©. Il est descendu prĂšs d'un bassin, appelĂ© le Dock, alimentĂ© par un ruisseau du mĂȘme nom. Au moment de l'arrivĂ©e de Penn, la rĂ©gion Ă©tait habitĂ©e, quoique faiblement, par quelques propriĂ©taires fonciers, ainsi que par des SuĂ©dois, NĂ©erlandais et Indiens. Beaucoup de ces gens se sont rĂ©unis pour accueillir Penn prĂšs de la taverne de l’Ancre Bleue, une auberge construite le long du ruisseau Dock. Ce fut l’origine de Penn’Landing.

Penn aurait voulu que cet endroit devint un lieu de promenade plantĂ© d’arbres. Les marchands en ont dĂ©cidĂ© autrement. Le commerce maritime est devenu rapidement l'Ă©pine dorsale de l'Ă©conomie de la ville naissante. Nombreux capitaines, grĂ©eurs, marins, constructeurs et propriĂ©taires de navires ont travaillĂ© et vĂ©cu sur et prĂšs de la riviĂšre.

Il a fallu environ trois cents ans, pour que le rĂȘve de Penn d'une promenade au bord de la riviĂšre bordĂ©e d'arbres se concrĂ©tise. À partir de 1967, la ville a commencĂ© Ă  rĂ©amĂ©nager les quais dĂ©labrĂ©s en un parc de loisirs le long de la riviĂšre. Des passerelles ont Ă©tĂ© mises en place, un amphithéùtre a Ă©tĂ© construit, un jardin de sculptures du monde
 et enfin, les arbres ont Ă©tĂ© plantĂ©s le long du fleuve.

 

Philadelphie (en anglais Philadelphia, prononcĂ© [ˌfÉȘləˈdɛlfiə], du grec philĂšin, aimer, adelphos, frĂšre et adelphĂš, sƓur, ΊÎčÎ»Î±ÎŽÎ”Î»Ï†ÎŻÎ± peut ĂȘtre traduit par « amour fraternel et sororal », « amitiĂ© pour un frĂšre ou une sƓur »), surnommĂ©e Philly, est une ville du Commonwealth de Pennsylvanie, situĂ©e dans le Nord-Est des États-Unis, entre New York et Washington DC. CinquiĂšme ville du pays selon le recensement fĂ©dĂ©ral de 2010, Philadelphie compte 1 526 006 habitants dans la municipalitĂ© (Philadelphia City) et 5 965 343 habitants dans son aire mĂ©tropolitaine (PMSA de Philadelphie–Camden–Wilmington). C'est la cinquiĂšme municipalitĂ© la plus peuplĂ©e des États-Unis (aprĂšs New York, Los Angeles, Chicago et Houston) et la sixiĂšme agglomĂ©ration du pays.

 

Centre historique, culturel et artistique majeur aux États-Unis, Philadelphie est Ă©galement un grand port industriel sur le fleuve Delaware qui se jette dans l’ocĂ©an Atlantique. FondĂ©e en 1682, elle fut au XVIIIe siĂšcle la ville la plus peuplĂ©e des treize colonies avant de devenir pour un temps la capitale des États-Unis et d'alimenter pendant quelques dĂ©cennies la rivalitĂ© financiĂšre et politique entre New York et Philadelphie, avant d'ĂȘtre Ă©clipsĂ©e par sa rivale puis de perdre son statut de capitale au profit de Washington.

 

À prĂ©sent, Philadelphie est la principale mĂ©tropole de l'État de Pennsylvanie, dont la capitale est Harrisburg, mais aussi le siĂšge du comtĂ© de Philadelphie. Enfin, le nom de la ville, choisi par William Penn, signifie « amitiĂ© fraternelle », car elle devait ĂȘtre un Ăźlot de tolĂ©rance religieuse.

Avant l'arrivée des Européens, environ 20 000 Amérindiens Lenapes, appartenant à la nation algonquine habitaient dans la vallée du Delaware et le village de Shackamaxon était situé à l'emplacement actuel du quartier de Kensington, au nord du centre-ville.

 

L’exploration de la vallĂ©e du Delaware commença au dĂ©but du XVIIe siĂšcle. Les premiers colons suĂ©dois, nĂ©erlandais et anglais revendiquĂšrent tour Ă  tour les rives du fleuve : la Nouvelle-SuĂšde, fondĂ©e en 1638, fut annexĂ©e Ă  la Nouvelle-Hollande en 1655. Puis la rĂ©gion passa dĂ©finitivement dans le giron britannique en 1674.

 

En 1681, le roi d’Angleterre Charles II octroya une charte Ă  William Penn en Ă©change de l’annulation d’une dette que le gouvernement devait Ă  son pĂšre. Par ce document, la colonie de Pennsylvanie Ă©tait officiellement fondĂ©e. William Penn (1644–1718) Ă©tait un quaker anglais : il appartenait Ă  ce groupe religieux dissident, persĂ©cutĂ© en Angleterre, qui rejetait la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique et prĂŽnait l’égalitĂ©, la tolĂ©rance, la non-violence. La Pennsylvanie devint rapidement un refuge pour tous ceux qui Ă©taient opprimĂ©s pour leur foi. William Penn partit ainsi en AmĂ©rique en 1682 et fonda la ville de Philadelphie. Il souhaitait que cette citĂ© servĂźt de port et de centre politique. MĂȘme si Charles II lui en avait donnĂ© la propriĂ©tĂ©, William Penn acheta la terre aux AmĂ©rindiens afin d’établir avec eux des relations pacifiques. Il aurait signĂ© un traitĂ© d’amitiĂ© avec le chef lenape Tamanend Ă  Shackamaxon en 1682.

Philadelphie fut amĂ©nagĂ©e selon un plan en damier, le plus ancien des États-Unis, avec des rues larges et cinq parcs. Mais surtout, William Penn voulait rendre cette ville et la Pennsylvanie plus humaines, en supprimant la peine de mort pour les vols et en garantissant la libertĂ© de culte. Le nom de la ville, empruntĂ© au grec ΊÎčλαΎέλφÎčα (« amour fraternel »), reflĂ©tait cette ambition. Lorsque William Penn revint d’Angleterre en 1699 aprĂšs une absence de quinze ans, il trouva une ville agrandie et qui se plaçait juste derriĂšre Boston par sa population. De nombreux immigrants europĂ©ens, anglais, nĂ©erlandais, huguenots, Ă©taient en effet arrivĂ©s, attirĂ©s par la prospĂ©ritĂ© de la ville et sa tolĂ©rance religieuse. Un premier groupe d’Allemands s’installa en 1683 dans le quartier actuel de Germantown. William Penn donna une charte Ă  la citĂ© le 25 octobre 1701 afin de crĂ©er des institutions municipales : un maire, des conseillers et une assemblĂ©e.

 

Dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle, Philadelphie Ă©tait devenue la citĂ© la plus peuplĂ©e des Treize colonies (45 000 habitants en 1780), dĂ©passant Boston. Elle disputait mĂȘme Ă  Dublin la place de deuxiĂšme ville de l’empire britannique, en dehors de l'Angleterre.

À la fin du XVIIIe siĂšcle, Philadelphie Ă©tait le « vĂ©ritable centre des LumiĂšres rĂ©volutionnaires », notamment sous l’impulsion de Benjamin Franklin (1706-1790). Ce savant, nĂ© Ă  Boston, vĂ©cut Ă  Philadelphie Ă  partir de 1723 et fut l’un des fondateurs de la Library Company of Philadelphia (1731), de l’UniversitĂ© de Pennsylvanie (1740) et de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de philosophie (1743). En 1752, il inventa le paratonnerre. En 1728, John Bartram crĂ©a un jardin botanique, le premier de ce genre en AmĂ©rique du Nord. C’est Ă©galement au XVIIIe siĂšcle que Philadelphie devint le principal centre d’édition des Treize colonies : le premier journal, The American Weekly Mercury, parut en 1719. La Pennsylvania Gazette (1723) joua un grand rĂŽle pendant la RĂ©volution amĂ©ricaine. En 1739 fut publiĂ© le premier traitĂ© contre l’esclavage et la ville devint, avec Boston, l’un des centres anti-esclavagistes du pays.

 

Le savoir et la culture connurent un dĂ©veloppement important au XVIIIe siĂšcle, ce qui vaut Ă  la ville d'ĂȘtre parfois appelĂ©e « l'AthĂšnes de l'AmĂ©rique ». Dans les annĂ©es 1760 s’ouvrirent une Ă©cole d’anatomie, une Ă©cole de mĂ©decine en 1765 et, l'annĂ©e suivante, un théùtre permanent. C’est en 1790 que fut inaugurĂ©e la Law School of the University of Pennsylvania, la plus ancienne Ă©cole de droit des États-Unis. Plusieurs artistes de la ville fondĂšrent en 1794 le Columbianum, qui constituait alors la premiĂšre sociĂ©tĂ© pour la promotion des beaux-arts.

 

Enfin, Philadelphie se dota d’équipements, de bĂątiments publics et d’infrastructures urbaines avant les autres citĂ©s amĂ©ricaines et sous l'impulsion de Benjamin Franklin : un hĂŽpital et une compagnie de pompiers dĂšs les annĂ©es 1730 ; plusieurs banques furent fondĂ©es dans les annĂ©es 1780. La Pennsylvania State House (actuel Independence Hall), oĂč siĂ©geait l’assemblĂ©e coloniale, fut achevĂ©e en 1753. Les rues furent progressivement pavĂ©es et Ă©clairĂ©es au gaz.

Dans les années 1770, Philadelphie devint l'un des principaux foyers de la Révolution américaine. Les Fils de la Liberté, une organisation de patriotes américains, étaient trÚs actifs dans la ville : ils résistaient aux mesures fiscales imposées par la métropole et incitaient les colons à boycotter les marchandises anglaises.

 

Philadelphie fut choisie Ă  cause de sa position centrale au sein des Treize colonies pour accueillir le Premier CongrĂšs continental qui se rĂ©unit du 5 septembre au 26 octobre 1774 au Carpenters' Hall. Le Second CongrĂšs continental se tint entre 1775 et 1781, date de la ratification des Articles de la ConfĂ©dĂ©ration. Pendant la guerre d’indĂ©pendance, cette assemblĂ©e organisa l'armĂ©e continentale, Ă©met du papier monnaie et s'occupe des relations internationales du pays. Les dĂ©lĂ©guĂ©s signĂšrent la DĂ©claration d'indĂ©pendance le 4 juillet 1776. Cependant, Ă  la suite de la dĂ©faite amĂ©ricaine de Brandywine en 1777, le CongrĂšs dut quitter la ville, ainsi que les 2/3 de la population. Les habitants durent cacher la « cloche de la libertĂ© ».

 

Plusieurs batailles opposĂšrent les AmĂ©ricains commandĂ©s par George Washington aux troupes britanniques en Pennsylvanie. AprĂšs avoir investi Philadelphie en septembre 1777, les Britanniques concentrĂšrent 9 000 hommes Ă  Germantown, que Washington ne rĂ©ussit pas Ă  vaincre. En juin 1778, les Anglais abandonnĂšrent Philadelphie pour protĂ©ger New York, exposĂ©e Ă  la menace française. DĂšs juillet, le CongrĂšs revenait Ă  Philadelphie. Une Convention constitutionnelle se rĂ©unit Ă  Philadelphie en 1781 afin de rĂ©diger une constitution. Ce texte organisant les institutions du nouveau pays, fut signĂ©e Ă  l’Independence Hall en septembre 1787. C’est dans le Congress Hall que fut Ă©laborĂ©e la DĂ©claration des droits en 1790, les dix premiers amendements Ă  la Constitution amĂ©ricaine.

Le CongrĂšs continental s'installa Ă  New York en 1785 mais, sous la pression de Thomas Jefferson, il dĂ©mĂ©nagea Ă  Philadelphie en 1790, qui fit office pendant dix ans de capitale provisoire des États-Unis, pendant que Washington D.C. Ă©tait en chantier.

 

En 1793, une terrible épidémie de fiÚvre jaune ravagea la ville. On compta plus de 5 000 victimes, soit prÚs de 10 % de la population.

 

En 1799, Washington devint capitale fĂ©dĂ©rale. Philadelphie perdit aussi, la mĂȘme annĂ©e, son statut de capitale d’État, au profit de Lancaster.

 

La ville fut aussi la capitale de la finance amĂ©ricaine. Pendant quatre dĂ©cennies, la Bourse de Philadelphie, ouverte sur Chestnut Street en 1790, fut en effet le premier centre boursier de la fĂ©dĂ©ration. C'est l'annĂ©e de l'Ă©mission d'un grand emprunt obligataire public de 8 millions de dollars pour restructurer la dette des nouveaux États-Unis28. En 1791, la First Bank of the United States, au capital de 10 millions de dollars dont 20 % dĂ©tenus par l'État, est la premiĂšre action cotĂ©e. Le premier banquier de la ville, le Français Stephen Girard, la rachĂšte en 1811 pour financer la guerre de 1812.

Le commerce maritime de Philadelphie fut perturbĂ© par l’Embargo Act de 1807 puis par la guerre de 1812 contre l'Angleterre. AprĂšs cette date, New York dĂ©passa la citĂ© et le port de Pennsylvanie29.

 

Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, Philadelphie connut un important essor Ă©conomique grĂące aux richesses agricoles et miniĂšres (charbon) prĂ©sentes dans son arriĂšre-pays ; la construction de routes, de canaux et de voies ferrĂ©es permit Ă  la ville de maintenir son rang dans la RĂ©volution industrielle. Le textile, la confection, la mĂ©tallurgie, la fabrication du papier et du matĂ©riel ferroviaire, la construction navale, l’agro-alimentaire Ă©taient les principales industries du XIXe siĂšcle. Philadelphie Ă©tait Ă©galement un centre financier de premiĂšre importance. Pendant la guerre de SĂ©cession (1861-1865), les usines de la ville fournirent les armĂ©es de l’Union en matĂ©riel militaire et en ressources diverses. Les hĂŽpitaux jouĂšrent Ă©galement un rĂŽle en accueillant de nombreux blessĂ©s lors du conflit.

En raison de la mĂ©canisation de l’agriculture dans le sud des États-Unis, des milliers d’Afro-AmĂ©ricains commencĂšrent Ă  migrer vers le nord et Philadelphie devint l’une des destinations privilĂ©giĂ©es de cet afflux. Comme dans d’autres citĂ©s amĂ©ricaines, les annĂ©es qui prĂ©cĂ©dĂšrent la guerre de SĂ©cession furent marquĂ©es par des violences contre les nouveaux migrants, comme lors des Ă©meutes anti-catholiques de mai-juin 1844. Avec l’Acte de Consolidation (Act of Consolidation) de 1854, la municipalitĂ© de Philadelphie annexa plusieurs districts, townships et quartiers pĂ©riphĂ©riques. Cette dĂ©cision permit de faire correspondre les limites de la ville avec celle du comtĂ© et d’amĂ©liorer la gestion des problĂšmes urbains. Cependant, la municipalitĂ© rĂ©publicaine continuait Ă  ĂȘtre corrompue et les fraudes et les intimidations lors des Ă©lections Ă©taient frĂ©quentes.

En 1876, Philadelphie accueillit la premiÚre exposition universelle organisée sur le sol américain (la Centennial International Exhibition en anglais). Elle commémorait le centenaire de la Déclaration d'indépendance et se tint dans le Fairmount Park, prÚs de la Schuylkill River. Elle attira quelque 9 789 392 visiteurs. La plupart des bùtiments de l'exposition furent conservés par la Smithsonian Institution à Washington DC. Parmi les innovations qui furent montrées au public, on peut citer le téléphone d'Alexander Graham Bell, la machine à écrire de Remington, le ketchup Heinz, la Root beer, ou encore l'automate à fabriquer des vis d'horlogerie et la chaßne de montage horlogÚre (Waltham Watch Company).

Des milliers d’immigrants venus d’Allemagne, d’Italie, d’Irlande et d’Europe de l'Est vinrent travailler dans les industries de la ville au tournant du XXe siĂšcle et se regroupĂšrent dans des quartiers distincts. Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, l’arrivĂ©e des Afro-AmĂ©ricains fuyant la sĂ©grĂ©gation raciale du Sud modifia la structure de la population. Avec le dĂ©veloppement du transport ferroviaire puis du mĂ©tro en 1907, et de l’automobile, les classes moyennes commencĂšrent Ă  quitter le centre-ville pour rĂ©sider en banlieue. Les premiers gratte-ciels firent leur apparition et le pont Benjamin Franklin fut construit. AprĂšs la Grande DĂ©pression, Philadelphie Ă©tait connue pour la vigueur de son syndicalisme et pour ses multiples grĂšves. Le chĂŽmage augmenta fortement et se maintint Ă  un haut niveau dans les annĂ©es 1930, malgrĂ© les emplois créés par la Work Projects Administration. Il fallut attendre la Seconde Guerre mondiale pour que la ville sortĂźt de la crise, grĂące aux industries de l'armement.

 

En 1950, Philadelphie atteignit son apogĂ©e dĂ©mographique, avec un peu plus de deux millions d’habitants ; les logements Ă©taient alors souvent insuffisants et insalubres. Dans les annĂ©es 1960, des Ă©meutes raciales Ă©clatĂšrent, au moment du mouvement pour les droits civiques (Civil Rights Movement en anglais). Les problĂšmes sociaux s’aggravĂšrent avec la montĂ©e du chĂŽmage, la drogue et la violence des gangs. Les classes moyennes blanches fuirent le centre vers les comtĂ©s environnants : ainsi la ville perdit plus de 13 % de sa population dans les annĂ©es 1970.

 

La municipalité adopta une nouvelle charte en 1951 donnant plus de pouvoirs au maire. Le maire Joseph S. Clark, Jr. inaugura une politique de renouvellement urbain : amélioration des routes et du systÚme des transports (SEPTA, 1965), réhabilitation urbaine, création de centres commerciaux et de parcs. Mais la ville était alors à la limite de la banqueroute au début des années 1990, à l'instar d'autres grandes villes de la cÎte est comme New York, qui connut une crise et une situation de faillite similaire. Depuis, la situation du logement et de l'emploi s'est améliorée dans plusieurs quartiers, mais la violence reste toujours à un niveau élevé.

Philadelphie se trouve dans le Nord-Est des États-Unis, dans la rĂ©gion industrielle de la Manufacturing Belt, Ă  la mĂȘme latitude que les BalĂ©ares ou que la Calabre, en Italie du Sud. Elle appartient Ă  un espace urbanisĂ© en continu, le BosWash, qui va de Boston au nord Ă  Washington, D.C. au sud. La ville se targue de se trouver Ă  moins de 100 miles de New York, 99 exactement (environ 160 km). La ville se trouve entre les montagnes Appalaches au nord et l'ouest, et l'ocĂ©an Atlantique au sud et Ă  l'est.

 

Philadelphie est construite dans le Sud-Est de la Pennsylvanie et la banlieue s'est développée en partie sur le New Jersey vers l'est, grùce aux ponts Benjamin Franklin et Walt Whitman. Le centre-ville s'étend principalement sur la rive droite du fleuve Delaware, dont elle commande l'estuaire situé au sud. La riviÚre Schuylkill se jette dans le Delaware au sud de la ville : c'est sur ce site de confluence que se sont développés les chantiers navals. D'autres cours d'eau moins importants traversent la ville : Cobbs Creek, Wissahickon Creek et Pennypack Creek.

 

Selon le Bureau du recensement des États-Unis, la ville a une superficie totale de 369,4 km2, dont 349,9 km2 de terre et 19,6 km2 de plans d'eau, soit 5,29 % du total. Le territoire de la municipalitĂ© (Philadelphia City) est 3,5 fois plus Ă©tendu que celui de Paris. L'agglomĂ©ration occupe un site de plaine fluviale plat et peu Ă©levĂ©. L'altitude moyenne est de 13 mĂštres au-dessus du niveau de la mer. La zone mĂ©tropolitaine de Philadelphie, qui occupe la vallĂ©e du Delaware, compte prĂšs de six millions d'habitants.

L'urbanisme de Philadelphie est caractéristique d'une grande ville américaine, à ceci prÚs qu'elle possÚde un quartier historique comme Boston ou La Nouvelle-Orléans.

Le centre-ville (Center City) suit un plan orthogonal depuis sa fondation ; il forme un quadrilatĂšre dĂ©limitĂ© Ă  l'est par le Delaware au nord par Vine Street, Ă  l'ouest par la Schuylkill et au sud par South Street. Le centre de ce quadrilatĂšre est occupĂ© par l'HĂŽtel de ville. Ce bĂątiment se trouve dans l'axe de deux rues, Broad Street et Market Street, qui se coupent Ă  angle droit Ă  la maniĂšre d'un cardo et d'un decumanus romains. Les rues orientĂ©es est-ouest, portent des noms d'arbres. La Benjamin Franklin Parkway, sorte de Champs-ÉlysĂ©es de Philadelphie, est une avenue radiale qui relie l'HĂŽtel de ville au Fairmount Park et au Philadelphia Museum of Art. Le centre historique se trouve Ă  l'est, le centre des affaires Ă  l'ouest. Le quartier de Center City compte de nombreuses institutions culturelles, des galeries et des centres commerciaux.

Le plan d'urbanisme de la fin du XVIIe siĂšcle a disposĂ© quatre places aux coins du Center City : Washington Square West, Rittenhouse Square, Logan Square et Franklin Square. La Fairmount Park Commission regroupe un ensemble de jardins publics dispersĂ©s dans l'agglomĂ©ration, pour une superficie totale de 3 723 hectares – soit 37,23 kmÂČ. Le principal, Fairmount Park, se trouve le long de la Schuylkill River et du Wissahickon Creek, au nord-ouest de Center City, et s'Ă©tend sur 17 km2, soit cinq fois la superficie du Central Park de New York et deux fois le Bois de Boulogne Ă  Paris.

 

Autour du centre-ville se trouvent des ghettos (West Philadelphia, Camden) ainsi que le quartier universitaire (University City, à l'ouest de la Schuylkill). Cette premiÚre auréole est également constituée de quartiers intermédiaires et mixtes, qui ont chacun leur identité. La plupart correspondent aux anciens villages ou villes du comté de Philadelphie avant leur annexion par la ville. Les quartiers de classes moyennes et aisées s'étendent assez loin du centre-ville et sont reliées à lui par un systÚme de voies rapides et de trains de banlieue.

 

En raison de travaux effectués par Infrabel, la plupart des trains étaient remplacés par des bus entre Namur et Huy (ou Statte) ce week-end des 14 et 15 novembre.

 

C'est donc un original IC 12808 "Huy - Herstal" qui prend ici le départ.

 

Un départ de la voie 1, ce qui est tout aussi exceptionnel pour un IC prenant la direction de LiÚge.

 

(dimanche 15 novembre 2020 - 11h41)

Tutti gli esseri umani nascono liberi ed eguali in dignitĂ  e diritti. Essi sono dotati di ragione e di coscienza e devono agire gli uni verso gli altri in spirito di fratellanza.

 

Tous les ĂȘtres humains naissent libres et Ă©gaux en dignitĂ© et en droits. Ils sont douĂ©s de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternitĂ©.

 

Todos los seres humanos nacen libres e iguales en dignidad y derechos. EstĂĄn dotados de razĂłn y conciencia y deben comportarse fraternalmente los unos con los otros.

 

All human beings are born free and equal in dignity and rights. They are endowed with reason and conscience and should act towards one another in a spirit of brotherhood.

 

Österreichisches Parlament. Alle Menschen sind frei und gleich an WĂŒrde und Rechten geboren. Sie sind mit Vernunft und Gewissen begabt und sollen einnander im Geiste der BrĂŒderlichkeit begegnen.

 

1933-1945

The outer castle gate was 1933/1934 converted into a war memorial. In the 30s it became common practice to use the space for mass events, the speakers most of the time speaking from the balcony of the New Castle to the crowd of people (1932 rally during the visit of Hermann Goring, 1934 rally of the Fatherland Front, 1938 Nazi rally for Adolf Hitler [whereby the Heroe's square internationally became the synonym for Annexation; the play "Heldenplatz" by Thomas Bernhard (premiere November 4, 1988 at the Burgtheater) in this context before and after the premiere caused heated discussions]). During the Second World War at Heldenplatz were held outdoor exhibitions (for example, "The victory in the West", 1940).

Second Republic

1945-1953 the Heldenplatz by the Soviet Element of the Allied Council (which had housed his "officers' house" and other facilities in the Hofburg) was used for events which one wanted to give a military context. From 31 October 1953 followed on Heldenplatz the ceremony for the handover of the command of the Vienna Inter Allied Command, taking place monthly; until its dissolution this practice was continued. Furthermore, the space has been used for large gatherings and events (for example, 1983 rally to mark the visit of Pope John Paul II, 1984 rally against the construction of the Danube power plant Hainburg, 1993 final rally of the campaign "SOS Fellow Human Being" ["Sea of ​​Light"]). - Military Celebration of the Armed Forces (compilation of Martin Senekowitsch [according to Guard Chronicle of Guard Battalion]): The Heldenplatz was in the Second Republic often the scene of military celebrations. From November 2, 1955 every year: Heroes ceremony for the fallen soldiers of both World Wars at the crypt of the Castle gate. March 13, 1963: commemoration of the "Anschluss" of Austria in 1938. 18 October 1963: 300th anniversary of Prince Eugene. February 12, 1964: commemoration of February 1934. April 27, 1965: commemoration of the victims of the Nazi regime. 16 May 1965, 14 May 1966, 15 May, 1967 to 1970: Big Tattoo. 8 July 1974 and 8 July 1980: Swearing-in of Federal President Dr Rudolf KirchschlĂ€ger. September 6, 1975: Big tattoo (20 years Garrison Wien). April 27, 1981: Republic Celebration. July 7, 1986: Big Tattoo (departure of President Rudolf KirchschlĂ€ger). July 8, 1986 respectively July 6, 1992: Big Tattoo (swearing-in respectively departure of Federal President Dr Kurt Waldheim). July 8, 1992: Swearing-in of Federal President Dr Thomas Klestil.

Symbolic meaning

The Heroes Square already by the Habsburgs was laid out as a place of political representation. In the First Republic it served the Nazis before being banned as a symbolic parade ground. This was opposed by the Dolfuss-Schuschnigg regime holding the pan-German Catholics Day 1933 and other celebrations. However, a particular importance gained the Heldenplatz on March 15, 1938 after the Nazi takeover. On this day, Adolf Hitler as part of a mass event announced "the entry of my homeland into the German Reich". Due to this symbolic charging, the Heldenplatz also in the Second Republic in the collective memory remained connected with the "Annexation", although there was no lack of attempts of a new symbolic connotation. Artistic expression this found in the play by Thomas Bernhard entitled "Heldenplatz" and premiered in 1988 and in a poem by Ernst Jandl. From the 1990s, however, events as the Sea of Light of the action "Fellow Human Being" on January 23, 1993 as well as the demonstration against the new government of ÖVP (Austrian People's Party) and FPÖ (Freedom Party of Austria) on February 19, 2000 increased who saw themselves as counterpoints to March 15, 1938.

 

1933-1945

Das Äußere Burgtor wurde 1933/1934 zu einem Heldendenkmal umgestaltet. In den 30er Jahren begann es sich einzubĂŒrgern, den Platz fĂŒr Massenveranstaltungen zu benutzen, wobei die Redner meist vom Balkon der Neuen Burg zur Menge sprachen (1932 Kundgebung beim Hermann-Göring-Besuch, 1934 Kundgebung der VaterlĂ€ndischen Front, 1938 nationalsozialistische Kundgebung fĂŒr Adolf Hitler [wodurch der Heldenplatz international zu einem Synonym fĂŒr den "Anschluss" wurde; das StĂŒck "Heldenplatz" von Thomas Bernhard (UrauffĂŒhrung 4. November 1988 im Burgtheater) sorgte in diesem Zusammenhang vor und nach der Premiere fĂŒr erregte Diskussionen]). WĂ€hrend des Zweiten Weltkriegs wurden auf dem Heldenplatz Freiluftausstellungen veranstaltet (beispielsweise "Der Sieg im Westen", 1940).

Zweite Republik

1945-1953 wurde der Heldenplatz vom sowjetrussischen Element des Alliierten Rats (das in der Hofburg sein "Offiziershaus" und andere Einrichtungen untergebracht hatte) fĂŒr Veranstaltungen genutzt, denen man einen militĂ€rischen Rahmen geben wollte. Ab 31. Oktober 1953 erfolgte auf dem Heldenplatz die monatlich stattfindende Zeremonie der KommandoĂŒbergabe der Wiener Interalliierten Kommandantur; bis zu deren Auflösung wurde an dieser Praxis festgehalten. Weiterhin wurde der Platz fĂŒr große Versammlungen und Veranstaltungen genutzt (beispielsweise 1983 Kundgebung anlĂ€sslich des Besuchs Papst Johannes Pauls II., 1984 Kundgebung gegen den Bau des Donaukraftwerks Hainburg, 1993 Abschlusskundgebung der Aktion "SOS Mitmensch" ["Lichtermeer"]). - MilitĂ€rische Feiern des Bundesheeres (Zusammenstellung von Martin Senekowitsch [laut Gardechronik des Gardebataillons]): Der Heldenplatz war in der Zweiten Republik oftmals Schauplatz militĂ€rischer Feierlichkeiten. Ab 2. November 1955 jedes Jahr: Heldenehrung fĂŒr die Gefallenen beider Weltkriege bei der Krypta des Äußeren Burgtors. 13. MĂ€rz 1963: Gedenkfeier anlĂ€sslich des "Anschlusses" Österreichs 1938. 18. Oktober 1963: 300. Geburtstag des Prinzen Eugen. 12. Februar 1964: Gedenken an den Februar 1934. 27. April 1965: Gedenken an die Opfer des NS-Regimes. 16. Mai 1965, 14. Mai 1966, 15. Mai 1967-1970: Großer Zapfenstreich. 8. Juli 1974 und 8. Juli 1980: Angelobung von BundesprĂ€sident Dr. Rudolf KirchschlĂ€ger. 6. September 1975: Großer Zapfenstreich (20 Jahre Garnison Wien). 27. April 1981: Republikfeier. 7. Juli 1986: Großer Zapfenstreich (Verabschiedung von BundesprĂ€sident Rudolf KirchschlĂ€ger). 8. Juli 1986 beziehungsweise 6. Juli 1992: Großer Zapfenstreich (Angelobung beziehungsweise Verabschiedung von BundesprĂ€sident Dr. Kurt Waldheim). 8. Juli 1992: Angelobung von BundesprĂ€sident Dr. Thomas Klestil.

Symbolische Bedeutung

Der Heldenplatz wurde schon von den Habsburgern als Ort der politischen ReprĂ€sentation angelegt. In der Ersten Republik diente er vor deren Verbot den Nationalsozialisten als symbolischer Aufmarschplatz. Dem setzte das Dolfuss-Schuschnigg-Regime die Abhaltung des gesamtdeutschen Katholikentages 1933 und andere Feiern dagegen. Eine besondere Bedeutung erhielt der Heldenplatz jedoch am 15.3.1938 nach der NS-MachtĂŒbernahme. An diesem Tag verkĂŒndete Adolf Hitler im Rahmen einer Massenveranstaltung "den Eintritt meiner Heimat in das Deutsche Reich". Auf Grund dieser symbolischen Aufladung blieb der Heldenplatz auch in der Zweiten Republik im kollektiven GedĂ€chtnis mit dem "Anschluss" verbunden, obwohl es nicht an Versuchen einer symbolischen Neubestzung des Ortes fehlte. KĂŒnstlerischen Ausdruck fand dies auch im 1988 uraufgefĂŒhrten TheaterstĂŒck Thomas Bernhards mit dem Titel "Heldenplatz" und in einem Gedicht von Ernst Jandl. Ab den 1990er Jahren mehrten sich allerdings Veranstaltungen wie das Lichtermeer der Aktion Mitmensch" am 23.1.1993 sowie die Demonstration gegen die Regierungsbildung von ÖVP und FPÖ am 19.2.2000 die sich als Kontrapunkte zum 15.3.1938 verstanden haben.

www.wien.gv.at/wiki/index.php?title=Heldenplatz

Le carrosse est attelĂ© Ă  huit chevaux ; les deux de tĂȘte sont conduits par le postillon montĂ© sur le cheval de gauche et les six autres tenus en guides par le cocher et en bride par six garçons d'attelage Ă  pied. Car il va au pas, en raison de son poids, du nombre de personnes qu'il transporte (en plus des occupants, quatre valets de pied sur la plate-forme arriĂšre), et surtout de sa fonction : montrer le souverain.

Mourir en beaute, c'est beau.

Jean Genet

 

Foin de lamentations, de chagrins de Cassandre! Apocalypse veut dire revelation. L'eschaton sera une liesse, et apres nous, peut-etre les mouches, ou rien, pourvu qu'on s'amuse!

 

Chassez le culturel, il revient au galop.

Commencez par la fin et mettez-y tous les moyens.

 

Une autre fin du monde est possible? Oui! Une fin festive, concertee, hilarante et choisie !

 

10 bonnes raisons de detester la nature: www.manifestement.be/2017/100raisons.htm

 

La fin du monde, c'est beau! : www.manifestement.be/2017/esthetique.htm

 

Les generations futures? Elles n'ont rien demande, les generations futures. Et les absents ont toujours tort. Moins on les considere, plus on les libere de nos phantasmes a l'endroit que l'on voudrait qu'elles soient! Demain,

Huile sur toile, 192 x 194 cm, avril 1936, Guggenheim museum, New-York.

 

Bien que Kandinsky ait Ă©tĂ© contraint de quitter l'Allemagne en 1933 en raison de pressions politiques, il n'a pas permis Ă  l'atmosphĂšre de dĂ©solation qui imprĂšgne l'Europe dĂ©chirĂ©e par la guerre d'entrer dans les peintures et les aquarelles qu'il a produites en France, oĂč il est restĂ© jusqu'Ă  sa mort en 1944. Ses Ɠuvres sont alors marquĂ©es par un Ă©claircissement gĂ©nĂ©ral de la palette et l'introduction d'images organiques. Rompant avec la rigiditĂ© de la gĂ©omĂ©trie du Bauhaus, il s'est tournĂ© vers les formes plus douces et plus mallĂ©ables utilisĂ©es par les artistes parisiens associĂ©s au surrĂ©alisme, tels que Jean Arp et Joan MirĂł. Les peintures tardives, souvent fantaisistes, de Kandinsky ont Ă©galement Ă©tĂ© influencĂ©es par les compositions ludiques et minutieusement dĂ©taillĂ©es de son ami de longue date et collĂšgue du Bauhaus, Paul Klee.

 

Durant ses premiĂšres annĂ©es en France, Kandinsky expĂ©rimente les pigments mĂ©langĂ©s au sable, une innovation technique pratiquĂ©e dans les annĂ©es 1930 par de nombreux artistes parisiens, dont AndrĂ© Masson et Georges Braque. Bien que Kandinsky n'ait utilisĂ© cette mĂ©thode que jusqu'en 1936, il a créé plusieurs peintures avec des surfaces riches et texturĂ©es telles que Accompagnement contrastĂ©, dans lesquelles les plans colorĂ©s interconnectĂ©s et les petits motifs flottants dĂ©passent lĂ©gĂšrement de la toile. Toujours attentif et sensible aux innovations stylistiques contemporaines, Kandinsky fait inĂ©vitablement intervenir ses propres intĂ©rĂȘts sur les aspects qu'il emprunte. Comme l'a soulignĂ© l'historienne de l'art Vivian Barnett, son utilisation de formes biomorphiques, motif privilĂ©giĂ© par les peintres surrĂ©alistes ainsi que par Klee, tĂ©moigne davantage de sa fascination pour les sciences organiques elles-mĂȘmes, en particulier l'embryologie, la zoologie et la botanique. Au cours de ses annĂ©es au Bauhaus, Kandinsky avait dĂ©coupĂ© et montĂ© des illustrations d'organismes microscopiques, d'insectes et d'embryons provenant de revues scientifiques Ă  des fins pĂ©dagogiques et d'Ă©tude. Il possĂ©dait Ă©galement plusieurs livres sources et encyclopĂ©dies importants Ă  partir desquels des reprĂ©sentations de crĂ©atures minuscules trouvaient des Ă©quivalences abstraites dans ses peintures tardives. Un embryon rose schĂ©matisĂ©, par exemple, flotte dans le coin supĂ©rieur droit de Courbe dominante, tandis que les figures contenues dans le rectangle vert dans le coin supĂ©rieur gauche ressemblent Ă  des animaux marins microscopiques. Diverses actions sont imprĂ©gnĂ©es de figures organiques similaires planant au-dessus d'un champ bleu cĂ©leste. Ces images dynamiques et biomorphiques, souvent prĂ©sentĂ©es dans des tons pastel, peuvent ĂȘtre lues comme des signes de la vision optimiste de Kandinsky d'un avenir pacifique et de l'espoir d'une renaissance et d'une rĂ©gĂ©nĂ©ration d'aprĂšs-guerre (cf. Nancy Spector, Guggenheim museum).

En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

En raison du contexte sanitaire, la Fédération Française de Gymnastique organise cette année le championnat de TOP 12 GAF (pour Gymnastique artistique féminine) sur une journée. Cette compétition regroupant les 12 meilleures équipes nationales se déroule à Haguenau le samedi 27 mars 2021.

twitter.com/notifications les Osiedle de Pologne [Tout savoir tt connaitre ici les textes] La POLOGNE durement bombardĂ© pdt la guerre .. Elle a Ă©tĂ© un pays marquĂ© par la reconstruction.. Via ses citĂ©s modernes dites de prĂ©fabriquĂ©s des annees 60 et 70 la bas ont les appellent Osiedle (domaine, lotissement) Osiedle est un terme utilisĂ© en Pologne pour dĂ©signer une subdivision dĂ©signĂ©e d'une ville ou d'un village, ou d'un dzielnica, avec son propre conseil et exĂ©cutif. Comme le dzielnica et le soƂectwo, un osiedle est une unitĂ© auxiliaire d'une gmina www.twitter.com/Memoire2cite En RĂ©publique tchĂšque, l’antique ville de Most est dĂ©truite pour des raisons Ă©conomiques pour ĂȘtre reconstruite Ă  2km grĂące au panneau de bĂ©ton. Au travers d’archives et de tĂ©moignages des habitants, son histoire dailymotion.com/video/x413amo visible ici des la 23e minute , c est de la folie...PanelĂĄk est un terme familier en tchĂšque et en slovaque pour un immeuble construit en bĂ©ton prĂ©fabriquĂ© prĂ©contraint, comme ceux qui existent dans l’ex-TchĂ©coslovaquie et ailleurs dans le monde.La POLOGNE durement bombardĂ© pdt la guerre .. Elle a Ă©tĂ© un pays marquĂ© par la reconstruction.. Via ses citĂ©s modernes dites de prĂ©fabriquĂ©s des annees 60 et 70 la bas ont les appellent Osiedle (domaine, lotissement) Cette unitĂ© urbanistique rĂ©alisĂ©e grĂące Ă  des technologies modernes, l’ülot urbanistique (blokurbanisztyczny), est au fondement de la formation des quartiers (dzielnica) qui, tous ensemble,

composent finalement la ville « Bien conçu et selon les résultats des analyses passées, le logement, adapté aux besoins et aux possibilités économiques de ses habitants et du pays tout entier, est la cellule fondamentale, la mesure

de l’organisme urbain contemporain. Construite selon une programmation Ă©conomique rĂ©aliste, cette cellule devrait bĂ©nĂ©ficier des moyens techniques les plus avancĂ©s dans les domaines de la construction, de la santĂ©, des communications, de l’esthĂ©tique architecturale et des jardins. Et elle devrait se dresser de toute sa masse, en conformitĂ© avec les besoins de la population des villes,

comme matiĂšre fondamentale et aboutie de la forme urbanistique et architecturale. D’une ou de plusieurs de ces cellules urbanistiques, c’est-Ă -dire des logements, naĂźt un immeuble ; de quelquesuns Ă  quelques dizaines d’immeubles, un Ăźlot urbanistique, d’un groupe d’ülots Ă©merge un quartier. Et

de quelques quartiers d’habitation ou plus, en association avec des quartiers d’ateliers de travail naĂźt la totalitĂ© organique urbaine, c’est-Ă -dire la ville. » Ainsi, Ă  la veille de la deuxiĂšme guerre mondiale, on trouve en Pologne des structures politiques, associatives, professionnelles impliquĂ©es dans la promotion d’un habitat social

rĂ©alisĂ© selon de nouvelles technologies, et permettant de loger quelques milliers d’habitants autour de services de base. CensĂ© apporter des solutions Ă  une situation du logement catastrophique, hĂ©ritĂ©e du XIXĂšme siĂšcle et de la premiĂšre guerre mondiale, ce nouveau type d’habitat est construit et gĂ©rĂ© sous forme coopĂ©rative (Coudroy de Lille 2004). Ces groupements de logements sont au dĂ©part nommĂ©s kolonia. La littĂ©rature urbanistique

thĂ©orique des annĂ©es 1930, reprĂ©sentĂ©e par les auteurs majeurs que sont Barbara Brukalska et Tadeusz ToƂwiƄski construit deux systĂšmes lexicaux diffĂ©rents pour nommer l’unitĂ© spatiale supĂ©rieure Ă  la kolonia, celle qui rassemble quelques milliers de logements : osiedle pour la

premiĂšre, blok pour le second. C’est finalement osiedle qui s’imposera sur le long terme. Mais dans cette pĂ©riode de l’entre-deux-guerres, le terme osiedle avait une autre signification dans la langue courante, de portĂ©e plus gĂ©nĂ©rale.

I.2.Osiedle : un terme issu du vocabulaire courant

Le Dictionnaire de la langue polonaise (1927) le dĂ©finit comme « tout groupement d’habitations humaines constituant une unitĂ©, sĂ©parĂ©e des autres10». Le texte indique qu’un

osiedle peut ĂȘtre temporaire ou permanent, compter de une Ă  des centaines de milliers d’habitations, et que les activitĂ©s dominantes des habitants permettent de distinguer deux

types : rural ou urbain11. Selon le Dictionnaire étymolotique de la langue polonaise (2005), le mot apparaßt à partir du XVÚme siÚcle, dans plusieurs langues slaves sous des formes

voisines, dĂ©rivĂ©es d’une mĂȘme racine osedle (qui donne par exemple en vieux tchĂšque oĆĄedlĂ©). Il dĂ©signait alors l’établissement fixe, le foyer, le patrimoine.

La dĂ©finition de 1927, contemporaine de Barbara Brukalska et Tadeusz ToƂwiƄski correspond Ă  un « Ă©tablissement humain », et est trĂšs proche du Siedlung allemand Ce dictionnaire ne comporte d’ailleurs pas d’entrĂ©e « ville » (miasto). Cette notion est introduite dans le corps de la dĂ©finition d’osiedle. allemand cependant, le mot Siedlung prend le sens dans le sens dans les annĂ©es 1920 de citĂ© d’habitat moderne (Topalov et al. 2010 : 1109). Les urbanistes polonais qui formalisent les unitĂ©s d’habitations d’un type nouveau dans l’entre-deux-guerres ont Ă©tendu le sens traditionnel du terme osiedle en lui donnant un sens proche du Siedlung. De fait, la langue polonaise a souvent empruntĂ© Ă  l’allemand pour nommer les formes et les fonctions urbaines, et cette influence germanique fut renouvelĂ©e et renforcĂ©e au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, grĂące au rayonnement de l’école viennoise dans l’architecture d’Europe centrale, puis par le prestige du mouvement Bauhaus (Blau and Platzer 2000). AprĂšs la premiĂšre guerre mondiale, les urbanistes et architectes polonais entretenaient par ailleurs d’intenses contacts

avec l’Autriche, l’Allemagne, oĂč certains furent formĂ©s (c’est le cas de Szymon Syrkus), et oĂč ils exposaient leurs travaux.

L’utilisation du mot osiedle pour dĂ©signer une modalitĂ© de la conception des espaces rĂ©sidentiels contribue donc Ă  enrichir la signification de ce mot, pour un usage Ă  la fois savant

et technique. L’osiedle est une forme urbaine, un idĂ©al social, mais aussi, pourrait-on dire, un

point de ralliement pour le mouvement moderne en Europe centrale. En effet, ce terme acquis une importance considérable dans les pratiques et surtout les représentations

urbanistiques de la Pologne d’aprùs-guerre : tout d’abord comme contre-modùle, car il fut pendant un certain temps aprùs 1945 mis au ban, puis au contraire, comme objet de nostalgie. II. La marginalisation de l’osiedle dans la pratique et le lexique urbanistiques L’ouvrage de Barbara Brukalska qui en 1948 exposait les motivations et les attendus

d’un urbanisme social autour de la notion cardinale d’osiedle fut retirĂ© de la vente dĂšs sa parution. En effet, 1948-49 marque un tournant politique et idĂ©ologique majeur en Europe de l’est, celui de l’alignement sur le stalinisme, avec comme consĂ©quence dans le domaine de la

crĂ©ation en gĂ©nĂ©ral, et de l’architecture en particulier, l’imposition du rĂ©alisme socialiste (Kopp 1985; WƂodarczyk 1991; Aman 1992 [1987]). Comme cela avait Ă©tĂ© fait dans les annĂ©es 1930 en Union SoviĂ©tique, les expressions

de l’ « avant-garde » sont rejetĂ©es et l’architecture moderne est accusĂ©e de propager une idĂ©ologie rĂ©actionnaire de «dĂ©surbanisation » (Kopp 1985). Ainsi, alors qu’on avait restaurĂ© et poursuivi les constructions d’osiedle dans les annĂ©es 1945 Ă  1948, le revirement est ensuite

brutal. De 1949 Ă  1956, les canons du rĂ©alisme socialiste inspirent des rĂ©alisations monumentales, de style nĂ©o-classique, s’appuyant sur un souci de symĂ©trie et de grandeur ; l’usage des matĂ©riaux traditionnels, les valeurs de densitĂ©, de verticalitĂ©, sont rĂ©habilitĂ©s dans les formes urbaines. La construction et la gestion des logements urbains est recentralisĂ©e, Ă©tatisĂ©e, au dĂ©triment de la nĂ©buleuse coopĂ©ratiste, jugĂ©e trop Ă©litiste : les programmes

ambitieux de cette nouvelle période sont destinés à rendre le centre-ville à la classe ouvriÚre. La construction du Palais de la Culture à Varsovie est la manifestation la plus célÚbre et la

plus spectaculaire du rĂ©alisme socialiste ; il faut y ajouter des quartiers d’habitation (MarszaƂkowska Dzielnica Mieszkaniowa, Praga II Ă  Varsovie), voire des villes nouvelles

(Nowe Tychy dans la conurbation silĂ©sienne, Nowa Huta aux portes de Cracovie, au dĂ©but des annĂ©es 1950). La condamnation de l’urbanisme fonctionnaliste suit de peu, sous les slogans de «cosmopolitisme bourgeois», ou de «formalisme sans Ăąme» comme le dĂ©nonçait A cela rien d’étonnant : l’espace correspondant au territoire polonais actuel fut urbanisĂ© assez largement grĂące au mouvement d’Ostsiedlung, de colonisation vers l’est. Celui-ci poussa vers l’est des colons allemands qui, Ă  l’invitation de la Couronne polonaise, et de seigneurs laĂŻques ou religieux fondĂšrent de nombreuses villes selon des modĂšles juridiques et architecturaux germaniques en SilĂ©sie, en PomĂ©ranie, essentiellement aux XII° et XIII°s. Les mots polonais de handel (en allemand Handel, commerce), rynek (Ring, l’anneau, le boulevard circulaire) meldunek (Meldung enregistrement), gmina (Gemeinde, commune) tĂ©moignent de cette imprĂ©gnation germanique.

PozostaƂoƛci burÜuazyjnego kosmpolityzmu, bezduszny formalizm (Bierut, 1951 : 329). le prĂ©sident de la RĂ©publique ayant opĂ©rĂ© ce virage, BolesƂaw Bierut (1892-1956). Tout en

occupant cette fonction politique, il signa en effet un album intitulé le Plan de six ans de reconstruction de Varsovie (Bierut 1951), qui présente grùce à des planches de dessins et de

cartes commentées les traits de la capitale polonaise idéale, reconstruite selon les principes du réalisme socialiste. Dans cet ouvrage fondamental, dont le programme fut partiellement

rĂ©alisĂ© et compose une partie majeure du centre-ville de Varsovie, Bierut entretient l’ambiguĂŻtĂ© sur le vocabulaire des formes rĂ©sidentielles : d’un cĂŽtĂ©, le mot osiedle est trĂšs

souvent employĂ©, notamment dans les lĂ©gendes des figures et des photographies. Mais dans la plupart des cas, les formes ainsi dĂ©signĂ©es ne correspondent nullement Ă  celles de l’osiedle social des annĂ©es 1930. Ainsi l’osiedle KoƂo, commencĂ© avant la guerre, est prĂ©sentĂ© dans sa

silhouette de 1955, c’est-Ă -dire sous la forme d’immeubles dĂ©limitant clairement les Ăźlots, annonçant un retour Ă  une composition urbaine plus classique et monumentale, dans laquelle la rue structure de nouveau la ville. A cela s’ajoute l’idĂ©e de construction en masse, pour la classe ouvriĂšre, ce que ne prĂ©voyaient ni la kolonia ni l’osiedle, conçus commes des unitĂ©s de peuplement de taille rĂ©duite. Ainsi, le concept d’osiedle, thĂ©orisĂ© par Barbara Brukalska en 1948, semble ĂȘtre trop Ă©litiste et « formaliste » aux yeux de cette nouvelle doctrine. DĂšs lors, l’ülot (blok) est souvent convoquĂ© dans la littĂ©rature du rĂ©alisme socialiste pour remplacer le mot osiedle. Dans la langue urbanistique polonaise, le terme de blok dĂ©signe aprĂšs la guerre comme Ă  l’époque de

ToƂwiƄski un Ăźlot, c’est-Ă -dire « un ensemble compact de maisons (ou d’immeubles) entre quatre rues » (1960)14. Cette substitution est explicitĂ©e et entĂ©rinĂ©e par la Grande

EncyclopĂ©die Universelle de 1963 (c’est-Ă -dire la premiĂšre rĂ©digĂ©e sous le rĂ©gime de la RĂ©publique Populaire) : « En 1950-55 le terme de citĂ© rĂ©sidentielle [osiedle] a Ă©tĂ© remplacĂ©

par la notion de « Ăźlot [blok] rĂ©sidentiel » (1963)15. Cette prĂ©fĂ©rence sĂ©mantique recouvre la rĂ©alitĂ© de l’évolution urbaine. ParallĂšlement, la rĂ©forme administrative menĂ©e en 1954 instaura un niveau territorial appelĂ© lui aussi osiedle, correspondant Ă  une unitĂ© intermĂ©diaire entre la ville et le village ; c’est une concentration de peuplement liĂ©e Ă  la prĂ©sence d’activitĂ©s (la pĂȘche, le tourisme, selon les exemples de l’EncyclopĂ©die de 1963) ne conduisant pas

nĂ©cessairement Ă  la constitution d’une vĂ©ritable ville16. Le glissement du terme osiedle de l’urbanisme vers un usage administratif n’est pas anodin, et peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme un signe de marginalisation de l’urbanisme moderne dans la pĂ©riode la plus « dure » de la RĂ©publique Populaire de Pologne. .Le rĂ©alisme socialiste Ă  Varsovie : la Place de la Constitution (arch. : JĂłzef Sigalin, 1950-53). ClichĂ© Coudroy 2009. Cependant, on observe avec le recul que si le rĂ©alisme socialiste a durĂ© assez longtemps pour marquer de maniĂšre spectaculaire les paysages urbains de Cracovie (Nowa

Huta), de Nowe Tychy, et surtout de Varsovie, il n’est pas parvenu Ă  imprĂ©gner avec la mĂȘme force la langue, qui a conservĂ© pendant cette pĂ©riode le terme d’osiedle Ă  cĂŽtĂ© de celui de blok. Avec la dĂ©stalinisation entamĂ©e en 1956, le glas du rĂ©alisme socialiste est sonnĂ©, et les urbanistes qui concevaient des osiedle sur le modĂšle coopĂ©ratif fonctionnaliste reprennent certains chantiers, jusque vers la fin des annĂ©es 1950. ZespóƂ [...] domĂłw zwarty między czteroma ulicami (SƂownik Języka Polskiego, 1960, article blok). 15 W 1950-55 koncepcję osiedla mieszkaniowego zastąpiono pojęciem „bloku mieszkaniowego” (Wielka

Encyklopedia Powszechna, 1963, article osiedle).

16 « Osiedle : unité de la division territoriale du pays incluse dans le district. Il constitue une forme intermédiaire

de peuplement entre la ville et le village » (Osiedle : jednostka podziaƂu terytorialnego kraju, wchodząca z skƂad

powiatu (
). Stanowią one poƛrednią formą osadnictwa między miastem a wsią (Wielka Encyklopedia

Powszechna, PWN, 1963). L’EncyclopĂ©die Universelle (1975, 1976), donne les exemples d’osiedle ouvriers, de

pĂȘche, ou de villĂ©giature (O. robotnicze, rybackie, uzdrowiskowe) Il en existait seulement 54, avant que cet

échelon ne disparaisse de la structure territoriale en 1972.

III. Les consĂ©quences de la construction de masse sur la terminologie : appauvrissement de la langue savante et invention vernaculaire La gĂ©nĂ©ralisation d’une construction de masse tendue vers des objectifs quantitatifs, mais indiffĂ©rente Ă  la qualitĂ© du bĂąti, au nom ce qu’on appela la « politique de l’économie » marque, Ă  partir des annĂ©es 1960 une « seconde mort » de l’osiedle, non plus comme notion, mais comme forme urbaine. En effet, la dĂ©cennie 1960 et plus encore la suivante voient se gĂ©nĂ©raliser des ensembles de plus en plus gigantesques et de plus en plus indigents qualitativement. Le prĂ©fabriquĂ© se gĂ©nĂ©ralise, et avec lui l’uniformisation paysagĂšre ; la taille des unitĂ©s rĂ©sidentielles augmente considĂ©rablement (de 5000 logements en moyenne selon le

« modĂšle type » d’origine, on passe Ă  20 000 et plus), les Ă©quipements, mĂȘme minimes, font dĂ©faut ; ces lacunes vident l’osiedle de toute identification possible avec l’unitĂ© de voisinage. Toute une littĂ©rature – critique - en rend compte Ă  partir de la fin des annĂ©es 1970, notamment en sociologie urbaine, en utilisant comme rĂ©fĂ©rences Ă  la fois les auteurs des annĂ©es 1930, « inventeurs » de la notion, et quelques citĂ©s jugĂ©es exemplaires Ă  l’aune de ce modĂšle (Wallis

1978; SiemiƄski 1979 ; Kaltenberg-Kwiatkowska, Kryczka et al. 1983). Le sociologue Bohdan JaƂowiecki, dans un article sur les « pathologies urbaines » de la fin des annĂ©es 1970

expliquait la raison d’ĂȘtre de ce qu’on nomma en Pologne la « sociologie de l’osiedle »c’est-Ă -dire les Ă©tudes empiriques mesurant les effets sociaux de la massification de l’habitat.

Il se livrait au passage Ă  une analyse critique du vocabulaire :

« On parle en l’occurence d’osiedle rĂ©sidentiel (osiedle mieszkaniowe) alors qu’en rĂ©alitĂ© on est face Ă  des ensembles urbanistiques (zespoƂy urbanistyczne) de plusieurs milliers de logements qui n’ont rien Ă  voir avec la conception d’osiedle rĂ©sidentiel, dont la forme spatiale et architecturale,

ainsi que le contenu social avaient Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©ment dĂ©finis par les milieux de gauche des urbanistes polonais dans l’entre-deux-guerres » (JaƂowiecki 1984) Cet extrait rĂ©sume le dĂ©senchantement qu’a procurĂ© progressivement le dĂ©calage entre les valeurs humanistes de la notion d’osiedle, et une production rĂ©sidentielle de plus en plus bureaucratique et normative Ă  partir de la fin des annĂ©es 1960 (Coudroy de Lille L. 2004). Est-ce pour en rendre compte ? Toujours est-il que dans les annĂ©es 1980, quelques auteurs – notamment le francophone Bohdan JaƂowiecki - proposent le terme de wielki zespóƂ mieszkaniowy, traduction littĂ©rale de l’expression française « grand ensemble d’habitation »

(JaƂowiecki & Kaltenberg-Kwiatkowska 1988; Misiak 1988). Le sociologue WƂadysƂaw Misiak le dĂ©finit comme

« une aire urbaine conçue de maniĂšre complexe sur un espace dĂ©limitĂ©, dans laquelle les fonctions rĂ©sidentielles l’emportent sur les autres, et oĂč la construction en blocs est le plus souvent rĂ©alisĂ©e grĂące Ă  des technologies industrielles

». Cet emprunt au français a connu son heure de gloire dans les années 1980 avec quelques variantes (qui consistent à qualifier de « grands » ou non ces ensembles

d’habitations) dans la langue spĂ©cialisĂ©e, mais ne s’est pas enracinĂ©. Ainsi, wielki zespóƂ mieszkaniowy devient zespóƂ mieszkaniowy, que nous traduisons dans les titres des

rĂ©fĂ©rences citĂ©es par « ensemble d’habitations ».

De maniĂšre paradoxale, le creusement de l’écart entre la notion d’osiedle et la rĂ©alitĂ© morphologique et fonctionnelle des rĂ©alisations rĂ©sidentielles est allĂ© de pair avec la

gĂ©nĂ©ralisation du mot lui-mĂȘme, en dehors de la langue savante. Il a investi la langue technique et administrative des coopĂ©ratives de logement, qui Ă©taient tout Ă  la fois les

promoteurs, les maĂźtres d’Ɠuvre et les gestionnaires de ces grands ensembles. Revenues en grĂące dans les annĂ©es soixante, elles ont vite Ă©tĂ© propulsĂ©es comme acteur de premier plan dans la question du logement urbain en Pologne (Coudroy de Lille L. 2004). Dans la mesure oĂč elles sont en contact permanent avec la population, de la phase d’attente d’un logement Ă  son occupation effective, les choix sĂ©mantiques des coopĂ©ratives ont immanquablement

investi la langue courante. D’une part, la toponymie des quartiers d’habitat collectif Ă  partir des annĂ©es 1960 utilise presque systĂ©matiquement le mot d’osiedle, suivi d’un qualificatif ou le plus souvent d’un toponyme antĂ©rieur (ex : Osiedle « des jeunes », Osiedle Ostrobramska,

Osiedle Stegny, etc
). D’autre part, ces ensembles coopĂ©ratifs Ă©taient administrĂ©s sur le

terrain par le conseil d’osiedle (rada osiedla), le comitĂ© d’osiedle (komitet osiedlowy),etc
La rĂ©pĂ©tition de cette terminologie dans les textes rĂ©glementaires diffusĂ©s aux habitants, sur les panneaux d’affichage dans les halls d’immeubles, a contribuĂ© Ă  diffuser l’usage du mot dans

la langue courante oĂč il a fini par dĂ©signer le quartier d’habitation de maniĂšre gĂ©nĂ©rale,l’espace du quotidien. Ainsi, la trajectoire selon laquelle le mot osiedle est passĂ© du

vocabulaire des urbanistes vers le registre courant, a empruntĂ© le vecteur de la langue administrative, celle des coopĂ©ratives. Mais le langage commun ne s’est pas contentĂ© d’intĂ©rioriser ce terme diffusĂ© Ă  l’origine par des urbanistes : il a aussi inventĂ© des mots imagĂ©s pour dĂ©crire l’habitat dans lequel vivait plus de la moitiĂ© des citadins. Difficiles par nature Ă  dater, probablement apparus dans les annĂ©es 1970-80, ces termes - qu’on rencontre Ă  l’oral dans les conversations, dans la presse, avec ou sans guillemets - sont parfois bĂątis avec le mĂȘme suffixe en isko qui en polonais est assez rare, mais apparaĂźt dans plusieurs mots relevant de l’écologie. Ce suffixe

Ă©voque l’étendue, le lieu oĂč se rencontre une matiĂšre ou bien oĂč se concentrent des ĂȘtres vivants en quantitĂ© (ce qui transparaĂźt dans le mot mĂȘme de concentration, skupisko) : on peut citer ƛrodowisko (environnement), torfowisko (tourbiĂšre), trzęsawisko (marĂ©cage), mrowisko (fourmiliĂšre), tokowisko (aire d’accouplement des oiseaux). On peut supposer que c’est selon cette analogie qu’ont Ă©tĂ© forgĂ©s les termes de mrowiskowiec ou mrogowisko (barbarismes issus du mot « fourmiliĂšre »), ainsi que blokowisko qui serait alors traduisible mot Ă  mot par « Ă©tendue de blocs », le mot blok ayant aussi le sens gĂ©omĂ©trique de volume compact, comme en français. Ce nĂ©ologisme, qui dĂ©crit bien la spatialitĂ© du grand ensemble, est l’un des mots inventĂ©s par la langue populaire, qui a créé aussi, selon des variantes locales : deska (la

planche, pour une barre trÚs longue), superjednostka (super-unité), megasypialna (mégachambre à coucher), etc...Seul blokowisko et son corollaire blok se sont imposés, et ont

franchi les limites de la langue familiĂšre pour investir la langue savante et entrer dans les dictionnaires Ces deux termes apparaissent en 1995 dans deux dictionnaires diffĂ©rents. Blok n’est pas un nĂ©ologisme, mais son sens a dĂ©viĂ©. Son premier sens est, dans la langue courante, « une grande masse de pierre rĂ©guliĂšre »23 sens qui avait sans doute inspirĂ© les fondateurs du mouvement d’art moderne Le mot blokowisko dĂ©signe Ă©galement en gĂ©ologie un type de roche dĂ©tritique, un conglomĂ©rat non consolidĂ© ; mais on peut douter que la langue populaire se soit inspirĂ©e d’un terme rĂ©servĂ© Ă  un domaine aussi Ă©troit. Cette signification est absente des dictionnaires courants. On peut noter que parallĂšlement, le mot blokowisko a Ă©tĂ© largement appropriĂ© par ce qu’on appelle parfois la« culture urbaine » : un groupe de hip-hop, des forums de discussion sur le web l’ont adoptĂ© comme nom de ralliement. DuÜa, foremna bryƂa kamienia selon le Dictionnaire de la Langue Polonaise de l’AcadĂ©mie des Sciences,sjp.pwn.plk, consultĂ© le 29 sept 2010.

Blok dans l’entre-deux-guerres. On a vu plus haut que pour les urbanistes, dĂšs l’entre-deux-guerres, il dĂ©signait aussi un Ăźlot. A cela s’ajoutent des significations supplĂ©mentaires Ă  partir des annĂ©es 1960, liĂ©es Ă  l’évolution des techniques de construction : il prend le sens d’élĂ©ment prĂ©fabriquĂ©. Enfin quelques dĂ©cennies plus tard, le terme dĂ©signe les immeubles ainsi construits, comme dans le Dictionnaire de la langue polonaise (1995) : « un grand bĂątiment

d’habitation, de plusieurs Ă©tages, faits de segments qui se rĂ©pĂštent ». On rencontre ces deux significations dans la littĂ©rature sociologique et urbanistique des les annĂ©es 1980 :

« construction en blok » « blok rĂ©sidentiels »27 (Grzybowski 1984; KaltenbergKwiatkowska 1985; SiemiƄski & Zalewska 1989). Le dictionnaire de 1995 possĂšde une entrĂ©e pour blokowisko : « citĂ© composĂ©e de grands blok d’habitation : blokowisko gris, Ă©crasant. Quartier de blokowisko29

». La Grande EncyclopĂ©die de 2001 introduit le mot blok en lui restituant son registre vernaculaire d’origine. « Blok : familier : grand bĂątiment de plusieurs Ă©tages fait de plusieurs cages d’escaliers » (2001). A peu prĂšs Ă  la mĂȘme Ă©poque, le Dictionnaire du polonais contemporain renforce la dimension dĂ©prĂ©ciative de la notion : «[se dit] avec dĂ©couragement Ă  propos d’une citĂ© d’habitation Ă  l’architecture faiblement diffĂ©renciĂ©e, faite de blok d’habitations identiques : monotonie du blokowisko ; blokowisko inhumains30 » (2000). Cette connotation nĂ©gative, on le voit repose sur la misĂšre technique et paysagĂšre de ces quartiers et non sur une

quelconque stigmatisation Ă  caractĂšre « social ». En effet, en Pologne comme dans les autres pays socialistes, l’habitat collectif de masse abritait la majoritĂ© de la population urbaine, de maniĂšre assez indiffĂ©renciĂ©e : il ne s’agit d’un habitat ni aisĂ©, ni « social »31 (Dufaux & Fourcaut 2004 : 90-95).

Fig. 3 : Un paysage de blokowisko : Retkinia, ƁódÜ (clichĂ© Coudroy 2007) L’encyclopĂ©die en ligne WikipĂ©dia, trĂšs dĂ©veloppĂ©e en langue polonaise32, rĂ©sume

parfaitement ce balancement entre langues spĂ©cialisĂ©e et populaire. En effet, l’entrĂ©e blokowisko (registre familier) redirige l’internaute vers l’article intitulĂ© « grand ensemble

d’habitations » (registre savant) : « Bloc de mur : grand Ă©lĂ©ment de construction prĂ©fabriquĂ© destinĂ© Ă  une Ă©lĂ©vation verticale, utilisĂ© comme matĂ©riau de construction » (Blok ƛcienny : DuÜy prefabrykowany element budowlany przeznaczony doustawiania pionowego stosowany jako materiaƂ konstrukcyjny, (Wielka Encyklopedia Powszechna, PWN, 1963 (article Blok scienny). DuÜy, wielkopiętrowy budynek mieszkalny o powtarzalnych segmentach (SƂownik języka polskiego PWN, 1995

(article Blok). Zabudowa blokowa Bloki mieszkaniowe

Il est difficile de traduire blok dans cette dĂ©finition. Au moment oĂč elle est rĂ©digĂ©e, on peut opter pour« bloc », mais c’est incongru en français ; ou bien par « immeuble », mais dĂ©fini come prĂ©cĂ©demment, doncsous-entendu « de facture prĂ©fabriquĂ©e, comprenant un nombre Ă©levĂ© d’étages ». Or un tel mot n’existe pas en français. D’autre part, il existe un autre mot plus neutre pour immeuble en polonais qui n’est pas utilisĂ© dans cette dĂ©finition du dictionnaire. Osiedle skƂadające się z wielkich blokĂłw mieszkalnych : szare, przytƂające blokowisko. Dzielnica blokowisk.

SƂownik języka polskiego PWN, 1995 (article Blokowisko). Cette dĂ©finition est toujours prĂ©sente depuis les

annĂ©es 2000 dans les Ă©ditions en ligne de ce dictionnaire : usjp.pwn.pl). Blokowisko : z zniechęcenia o osiedlu mieszkaniowym sƂabo zróƜnicowanym architektonicznie, skƂadającymsię z podobnych do siebie blokĂłw mieszkalnych. Monotonia blokowiska. Nieludzkie blokowiska. DerriĂšre l’universalitĂ© morphologique du grand ensemble d’habitation en Europe de l’est se cachent en outre

des statuts de propriĂ©tĂ© eux aussi contrastĂ©s. A cĂŽtĂ© du cas polonais oĂč dominent les coopĂ©ratives comme on l’a

vu, on trouve des cas oĂč les logements de ces grands immeubles sont majoritairement Ă©tatiques (ex : Hongrie,

URSS), ou au contraire privés (ex : Bulgarie, Roumanie).

32 Le polonais est la quatriĂšme langue productrice d’articles de l’encyclopĂ©die en ligne, au coude-Ă -coude avec

l’italien (730 600 articles en septembre 2010), aprùs l’anglais (plus de 3 millions), l’allemand (1 100 000), le

français (1 million) selon les sources de Wikipedia de septembre 2010. « Grand ensemble d’habitation [wielki zespóƂ mieszkaniowy], (abr. wzm, grand ensemble

d’habitations, du français grand ensemble, familiùrement blokowisko) – forme urbaine dans

laquelle, sur un espace restreint, se trouve une concentration de blok d’habitation sans autres bĂątiments rĂ©sidentiels, et dont le nombre d’habitants va de quelques milliers Ă  quelques dizaines de milliers » Osiedle est un terme utilisĂ© en Pologne pour dĂ©signer une subdivision dĂ©signĂ©e d'une ville ou d'un village, ou d'un dzielnica, avec son propre conseil et exĂ©cutif. Comme le dzielnica et le soƂectwo, un osiedle est une unitĂ© auxiliaire d'une gmina www.twitter.com/Memoire2cite En RĂ©publique tchĂšque, l’antique ville de Most est dĂ©truite pour des raisons Ă©conomiques pour ĂȘtre reconstruite Ă  2km grĂące au panneau de bĂ©ton. Au travers d’archives et de tĂ©moignages des habitants, son histoire dailymotion.com/video/x413amo visible ici des la 23e minute , c est de la folie...PanelĂĄk est un terme familier en tchĂšque et en slovaque pour un immeuble construit en bĂ©ton prĂ©fabriquĂ© prĂ©contraint, comme ceux qui existent dans l’ex-TchĂ©coslovaquie et ailleurs dans le monde. La presse utilise depuis les annĂ©es 1990 couramment blokowisko dans les articles

consacrĂ©s aux quartiers d’habitat collectif construits pendant le socialisme.

Dans la mĂȘme pĂ©riode, le mot a Ă©tĂ© appropriĂ© par les scientifiques dans plusieurs

publications, dont les titres au dĂ©part explicitent le mot, puis s’en passent. Ainsi dans les

années 1990 on peut lire Pourquoi nous devons nous préparer à la rénovation des cités

rĂ©sidentielles appelĂ©es blokowisko (SiemiƄski & Zalewska 1989 ; collectif 1994), ou

L’humanisation des ensembles d’habitations – les blokowisko. Puis en 2000, l’ouvrage

d’Iwona Borowik est titrĂ© tout simplement Les blokowisko : un habitat urbain dans le regard

sociologique (Borowik 2003). Cet auteur introduit ce terme en le définissant dans

l’introduction comme le produit de la « construction en masse d’habitat collectif, s’exprimant

sous la forme moderne des grands ensembles d’habitation appelĂ©s familiĂšrement

blokowisko34 » (p. 5). Le terme est désormais banalisé dans la langue des sociologues, et plus

largement des sciences sociales, mĂȘme s’il n’a pas remplacĂ© osiedle. La nuance entre les deux

semble faire de blokowisko un terme franchement associé à la construction de masse des

annĂ©es 1960-70 : « On Ă©vite [aujourd’hui] le compartimentage rigide typique des

appartements des blokowisko de la pĂ©riode socialiste35 » (MichaƂowski 2004).

Le terme osiedle s’utilise encore largement dans la langue spĂ©cialisĂ©e, mais recouvre Ă 

la fois le modÚle historique des années 1930 et ses avatars déformés plus tardifs :

« On peut rĂ©duire l’image du milieu d’habitation de la grande majoritĂ© des villes polonaises au

modĂšle de l’osiedle qui, depuis son apparition dans les annĂ©es 1930, n’a pas beaucoup changĂ© »36

(Chmielewski & Mirecka 2001).

Le manuel d’urbanisme de Jan Maciej Chmielewski (2000), dans son glossaire, ignore blok,

kolonia, blokowisko et wielki zespóƂ mieszkaniowy, pour ne conserver que le mot osiedle

assorti du qualificatif « résidentiel ». Il y est défini comme

« une unitĂ© rĂ©sidentielle structurelle comprenant un regroupement de bĂątiments d’habitation ainsi

que des services connexes et des espaces verts, créant une totalité du point de vue territorial et de la

composition spatiale Wielki zespóƂ mieszkaniowy (w skrócie wzm, wielki zespóƂ mieszkaniowy halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00582437/document

LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils Ă©chappent Ă  une dĂ©finition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines Ă  plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des annĂ©es 1950 et le milieu des annĂ©es 1970, marquĂ©s par un urba-nisme de barres et de tours inspirĂ© des prĂ©ceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont Ă©tĂ© construits en France, ont permis un large accĂšs au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, Ă©quipements sanitaires, ascenseur
) pour les ouvriers des banlieues ouvriĂšres, les habitants des habitats insalubres, les rapatriĂ©s d’AlgĂ©rie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent frĂ©quemment en crise sociale profonde Ă  partir des annĂ©es 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville. DĂ©finition

Il n’y a pas de consensus pour dĂ©finir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

‱ Selon le service de l’Inventaire du ministĂšre de la Culture français, un grand ensemble est un «amĂ©nagement urbain comportant plusieurs bĂątiments isolĂ©s pouvant ĂȘtre sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unitĂ© de conception. Il peut ĂȘtre Ă  l’usage d’activitĂ© et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nĂ©cessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisĂ© par lots ce qui le diffĂ©rencie du lotissement concerté».

‱ Selon le «gĂ©opolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisĂ©e en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la consĂ©quence d’un plan masse; elle repose sur la prĂ©sence d’équipement collectifs (Ă©coles, commerces, centre social, etc.) [
]. Le grand ensemble apparaĂźt donc comme une unitĂ© d’habitat relativement autonome formĂ©e de bĂątiments collectifs, Ă©difiĂ©e en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le gĂ©ographe HervĂ© Vieillard-Baron apporte des prĂ©cisions : c’est, selon lui, un amĂ©nagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de maniĂšre globale et introduisant des Ă©quipements rĂšglementaires, comportant un financement de l’État et/ou des Ă©tablissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixĂ©e pour les Zone Ă  urbaniser en prioritĂ© (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nĂ©cessairement situĂ© en pĂ©riphĂ©rie d’une ag-glomĂ©ration.

Comme on le voit ci-dessus, la dĂ©termination d’un seuil de logements peut ĂȘtre dĂ©battue. Les formes du grand ensemble sont assez rĂ©currentes, inspirĂ©es (ou lĂ©gitimĂ©es) par des prĂ©ceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’AthĂšnes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bĂątiment et, notamment en France, des procĂ©dĂ©s de prĂ©fabrication en bĂ©ton.

Histoire

La CitĂ© de la Muette Ă  Drancy, construite par EugĂšne Beaudouin, Marcel Lods et Jean ProuvĂ© entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considĂ©rĂ©e comme le premier grand en-semble en France. Elle est mĂȘme Ă  l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la dĂ©signe pour la premiĂšre fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette citĂ©, initialement conçue comme une citĂ©-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inĂ©dit en France, avec ses 5 tours de 15 Ă©tages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immĂ©diat.

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, le temps est Ă  la reconstruction et la prioritĂ© n’est pas donnĂ©e Ă  l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bĂątiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantitĂ© et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux mĂ©thodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considĂ©rables : sur 14,5 millions de logements, la moitiĂ© n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dĂ©nombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plĂ©s et un dĂ©ficit constatĂ© de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, trĂšs partiellement attĂ©nuĂ© par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privĂ©s.

L’État tente de changer la situation en impulsant Ă  l’industrialisation des entreprises du bĂątiment : en 1950, EugĂšne Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la CitĂ© Rotterdam Ă  Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert Ă  un architecte associĂ© Ă  une entreprise de BTP, prend en compte des critĂšres de coĂ»t et de rapiditĂ© d’exĂ©cution. Le projet est gagnĂ© par EugĂšne Beau-douin qui rĂ©alise un des premiers grands ensembles d’aprĂšs guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une sĂ©rie d’interventions (appelĂ©e «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes Ă  la construction, prĂȘts Ă  taux rĂ©duit, etc.) : la prioritĂ© est donnĂ©e clairement par le ministĂšre aux logements collectifs et Ă  la solution des grands ensembles.

La mĂȘme annĂ©e, la crĂ©ation de la contribution obligatoire des entreprises Ă  l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariĂ©s) introduit des ressources supplĂ©mentaires pour la rĂ©alisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont rĂ©unis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), Ă  l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le vĂ©ritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’AbbĂ© Pierre engage le gouvernement Ă  lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements Ă©conomiques de premiĂšre nĂ©cessité» (LEPN) est lancĂ© en juillet 1955 : il s’agit de petites citĂ©s d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En rĂ©alitĂ©, ces rĂ©alisations prĂ©caires s’avĂšrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dĂšs l’annĂ©e suivante. La prioritĂ© est donnĂ©e alors rĂ©solument Ă  l’habitat collectif de grande taille et Ă  la prĂ©fabrication en bĂ©ton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procĂ©dure type de construction d’un grand ensemble pendant cette pĂ©riode. En effet, de trĂšs nombreuses procĂ©dures techniques ou financiĂšres sont utilisĂ©es. Elles servent souvent d’ailleurs Ă  dĂ©signer les bĂątiments ou quartiers construits Ă  l’époque : Secteur industrialisĂ©, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements Ă©conomiques normalisĂ©s), l’opĂ©ration Million, l’opĂ©ration «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procĂ©dures est de construire vite et en trĂšs grande quantitĂ©. Le cadre de la Zone Ă  urbaniser en prioritĂ© intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent rĂ©ellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La RouviĂšre (9Ăšme arrondissement) Ă  Marseille construit par Xavier ArsĂšne-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

‱ de nouveaux quartiers pĂ©riphĂ©riques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallĂ©es dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus frĂ©quents).

‱ des villes nouvelles liĂ©es Ă  l’implantation d’industries nouvelles ou Ă  la politique d’amĂ©nagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-CĂšze ou Pierrelatte (liĂ©es Ă  l’industrie nuclĂ©aire). On voit aussi des cas hybrides avec la premiĂšre situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette derniĂšre : c’est le cas de la politique des «3M» dans le dĂ©partement de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liĂ©s Ă  des zones in-dustrielles Ă  Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

‱ des opĂ©rations de rĂ©novation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de BĂąle Ă  Mulhouse, l’ülot BiĂšvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est Ă  noter qu’un grand ensemble n’est pas forcĂ©ment un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la RouviĂšre Ă  Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du LiĂšvre (3000 logements, construits Ă  partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crĂȘte surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient rĂ©alisĂ©es sur le chantier :

‱ la prĂ©fabrication : de nombreux procĂ©dĂ©s de prĂ©fabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. ExpĂ©rimentĂ©s au cours des chantiers de la Reconstruction aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, ces procĂ©dĂ©s permettent la construction en sĂ©rie de panneaux de bĂ©tons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’élĂ©ments de salles de bains Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme du logements. Ces procĂ©dĂ©s ont pour nom : Camus (expĂ©rimentĂ© au Havre et exportĂ© jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-LiĂšvre Ă  Nancy) ou Tracoba (Ă  la Pierre Collinet Ă  Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilĂ©giĂ©es le long du chemin de grue (grue posĂ©e sur des rails) avec des usines Ă  bĂ©ton installĂ©es Ă  proximitĂ© du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

‱ une Ă©conomie de main d’oeuvre : la prĂ©fabrication permet de faire appel Ă  une main d’oeuvre peu qualifiĂ©e, souvent d’origine immigrĂ©e. De grands groupes de BTP bĂ©nĂ©ficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisĂ©s par l’État.

‱ les maĂźtres d’ouvrages sont eux aussi trĂšs concentrĂ©s et favorise les grandes opĂ©rations. La Caisse des dĂ©pĂŽts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (SociĂ©tĂ© Civile immobiliĂšre de la Caisse des dĂ©pĂŽts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel Ă  des architectes majeurs des annĂ©es 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est Ă  l’ori-gine de nombreux grands ensembles situĂ©s en rĂ©gion parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), CrĂ©teil, Massy-Antony.

Les dĂ©signations de ces grands ensembles sont Ă  cette Ă©poque trĂšs diverses : unitĂ© de voisinage, unitĂ© d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore citĂ©s nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime Ă  300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au dĂ©but des annĂ©es 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque annĂ©e. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidĂ©es par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancĂ©, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones Ă  urbaniser en prioritĂ© sont abandonnĂ©es au profit des zones d’amĂ©nagement concertĂ©, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministĂ©rielle signĂ©e par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant Ă  prĂ©venir la rĂ©alisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et Ă  lutter contre la sĂ©grĂ©gation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unitĂ©s. La construction des grands ensembles est dĂ©finitivement abandonnĂ©e. La loi Barre de 1977 fait passer la prioritĂ© de l’aide gouvernementale de la construction collective Ă  l’aide aux mĂ©nages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

Les guerres jouent un rĂŽle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commĂ©morations orchestrĂ©es par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraĂźt intĂ©ressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a reprĂ©sentĂ© pour les architectes, au-delĂ  des destructions et du traumatisme. Ce premier Ă©pisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisĂ©s par Ernst JĂŒnger en 1930 -, a notamment entraĂźnĂ© une industrialisation accĂ©lĂ©rĂ© des processus de production, qui a marquĂ© les esprits. Certains architectes comme FĂ©lix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagĂ©s dans la dĂ©finition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations Ă  bon marchĂ© du dĂ©partement de la Seine, ils ont largement contribuĂ© Ă  l'invention du « grand ensemble ».

La reconstruction de l'aprĂšs PremiĂšre Guerre mondiale a souvent Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme une occasion manquĂ©e. Cette antienne a mĂȘme servi de repoussoir aprĂšs la Seconde. C'est pourtant un bilan Ă  tempĂ©rer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu Ă  reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans Ă  peu prĂšs le mĂȘme laps de temps. Plus gĂ©nĂ©ralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte Ă©conomique et politique, au problĂšme du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutĂŽt qu'Ă  une dĂ©faillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette pĂ©riode ouverte cohabitent, au contraire, des procĂ©dĂ©s constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'Ă©laboration des programmes modernes - logement social, Ă©quipements sportifs, sociaux et Ă©ducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un Ă©ventail de recherches d'une grande pluralitĂ©. On aura rarement inventĂ© autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen Ă©crit de la Seconde Guerre (1), on peut suggĂ©rer que la PremiĂšre ne reprĂ©sente pas seulement quatre annĂ©es de « page blanche », ni mĂȘme une rĂ©pĂ©tition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthĂ©tique ». Si la Seconde Guerre coĂŻncide avec la « victoire » et la « suprĂ©matie » de la modernitĂ© architecturale, la PremiĂšren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la prĂ©fabrication des bĂątiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

Certes, le XIXe siÚcle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maßtre d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

Dans une perspective de gĂ©nĂ©alogie du logement de masse français, il y a grand intĂ©rĂȘt Ă  suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernĂ©s, seuls deux Ă©taient trop ĂągĂ©s pour participer au conflit : RaphaĂ«l Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dĂšs avant l'armistice au projet de la « citĂ©-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 Ă  1940. Il y livrera prĂšs de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisĂ© et participe Ă  la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'Ă  son dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ© Ă  une autre grande citĂ©-jardins, celle du Plessis-Robinson. NĂ©s entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'Ăąge appelĂ©es au front.

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

Deux d'entre eux (4) ont laissĂ© des archives significatives sur ces annĂ©es : FĂ©lix Dumail (1883-1955), un des plus fidĂšles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entrĂ© dans un second temps Ă  l'OPHBMS avec son associĂ© EugĂšne Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplĂŽmĂ© de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisĂ©, il figure dĂ©jĂ  parmi les pionniers du logement social. Lods, quant Ă  lui, est admis dans le mĂȘme atelier en 1911, mais, conscrit l'annĂ©e suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminĂ©e. Il obtient son diplĂŽme en 1923, tout en collaborant dĂšs 1921 sur d'importantes opĂ©rations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la SociĂ©tĂ© des logements Ă©conomiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cĂ©dera son agence en 1929, ainsi qu'Ă  son neveu EugĂšne.

Vers des logements sociaux en grande série

Il faut rappeler qu'Ă  l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe Ă  un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmĂ© son caractĂšre public. Elle autorise alors les collectivitĂ©s locales Ă  constituer des offices d'habitations Ă  bon marchĂ©, domaine jusque-lĂ  rĂ©servĂ© des sociĂ©tĂ©s anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilitĂ© de produire elle-mĂȘme des logements sociaux. Si les rĂ©sultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrĂ©gulier ayant inspirĂ© des propositions peu gĂ©nĂ©ralisables, quelques architectes se sont d'ores et dĂ©jĂ  essayĂ©s Ă  dĂ©cliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, laurĂ©at sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean HĂ©brard et Antonin TrĂ©velas. Au concours de 1913, ce trio peut dĂ©velopper ses principes Ă  l'Ă©chelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve laurĂ©at de 600 logements rue Marcadet, avec un projet dĂ©signĂ© dix ans plus tard comme un des plus avancĂ©s des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxiĂšme concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande sĂ©rie sur la base de plans-modĂšles, suscite l'engouement, puisque prĂšs de 700 chĂąssis ont Ă©tĂ© adressĂ©s et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une gĂ©nĂ©ration d'architectes s'intĂ©ressant Ă  la question des habitations Ă  bon marchĂ©, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la premiĂšre Ă©quipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les laurĂ©ats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de RuttĂ© ; HĂ©brard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

L'entrĂ©e en guerre, dans un premier temps, coupe net l'Ă©lan de cette gĂ©nĂ©ration, avant de la dĂ©cimer. Ainsi, TrĂ©velas aura son nom gravĂ© sur le monument aux morts de la cour du mĂ»rier, au cƓur de l'École des beaux-arts. MobilisĂ© dans l'infanterie, Dumail dĂ©crit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocitĂ©s : blessures par obus, barricades Ă©levĂ©es avec des couches de cadavres, etc. Si l'Ă©pisode napolĂ©onien avait dĂ©jĂ  provoquĂ© des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mĂ©canisation et l'annihilation du territoire reprĂ©senteront une source inextinguible de rĂ©flexions pour les architectes, faisant Ă©cho Ă  une sensibilitĂ© rĂ©cente : les thĂ©ories premiĂšres de Prosper MĂ©rimĂ©e ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la rĂ©volution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 dĂ©cembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. AprĂšs guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagĂ©s - la cathĂ©drale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisĂ©es par un Auguste Perret. SimultanĂ©ment les avant-gardes mettront en avant l'idĂ©e de la table rase. Le spectacle des manƓuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi Ă  Dumail un sentiment ambigu de fascination-rĂ©pulsion, Ă©voquant la sidĂ©ration exprimĂ©e par un Apollinaire.

Dumail manifeste des capacitĂ©s d'observation hors du commun, qui lui vaudront la lĂ©gion d'honneur. Sous les bombardements, il exĂ©cute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. NommĂ© sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des dĂ©marches pour ĂȘtre affectĂ© Ă  l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mĂ©caniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succĂšs en 1912 au concours Chenavard consacrĂ© Ă  une Ă©cole d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aĂ©roport reprĂ©sentait surtout un emblĂšme. À l'instar, du reste, de l'aĂ©roport de la citĂ©-jardins du Grand Paris imaginĂ©e par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (ChĂątenay-Malabry), ou encore, Ă  partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier Ă  une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aĂ©ronautique Ă©ponyme. Bien que Dumail juge plus aisĂ© de piloter un avion qu'une auto et malgrĂ© le soutien de ses officiers, ses dĂ©marches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au GĂ©nie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprĂšs du sous-secrĂ©tariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelĂ©s, Dumail attendra sa dĂ©mobilisation quasiment jusqu'au traitĂ© de Versailles, en 1919. Durant ces annĂ©es incertaines, alors que ne se concrĂ©tisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination dĂ©finitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec HĂ©brard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les rĂ©gions dĂ©vastĂ©es. Dumail et HĂ©brard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment oĂč les Ă©tudes de la rue Marcadet reprennent et celles de la citĂ©-jardins de Gennevilliers deviennent opĂ©rationnelles.

Cette concentration de commandes explique que leur activitĂ© de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientĂŽt dĂ©passer l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve HĂ©brard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expĂ©rience Ă  l'universitĂ© Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frĂšres, eux aussi architectes, sont Ă  l'Ă©tranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant Ă  ErnestHĂ©brard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi Ă©tĂ© fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - nĂ©ologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la SociĂ©tĂ© française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premiĂšres figures de l'architecture internationale, voire « mondialisĂ©e ». Il avait entraĂźnĂ©, peu avant la guerre, son frĂšre et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, prĂ©curseur de la SociĂ©tĂ© des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une Ă©cole mondiale de la paix »... arrivĂ©e trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques rĂ©alisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean HĂ©brard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des thĂ©oriciens du City Planning dans les universitĂ©s de Pennsylvanie puis du Michigan.

Des chantiers d'expérience

Dumail consacrera dĂšs lors l'essentiel de sa carriĂšre Ă  l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des citĂ©s-jardins de Gennevilliers, du PrĂ©-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achĂšvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires Ă  Saint-MandĂ©, immĂ©diatement reconnus pour la qualitĂ© de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la citĂ© de la rue Marcadet, il y conçoit « des bĂątiments isolĂ©s, absolument entourĂ©s d'air et de lumiĂšre » (7). Ces « chantiers d'expĂ©riences », suivant une expression des annĂ©es 1920 qui deviendra emblĂ©matique Ă  la LibĂ©ration, sont souvent mis en Ɠuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premiĂšres armes avec les troupes amĂ©ricaines pour des constructions de baraquements prĂ©fabriquĂ©s. Ils permettront Ă  Dumail de figurer parmi les rares architectes français Ă  avoir Ă©difiĂ© plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il Ă©trennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goĂ»t pour la mĂ©canique, et ceux d'autres acteurs de la modernitĂ© architecturale. Quelques annĂ©es avant lui, en 1904, son associĂ© HĂ©brard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille Ă  Paris ses premiers exposants aĂ©ronautiques et c'est justement un architecte de la mĂȘme gĂ©nĂ©ration, AndrĂ©Granet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'annĂ©e suivante Ă  lancer au Grand Palais la premiĂšre exposition internationale de la locomotion aĂ©rienne, ancĂȘtre du salon du Bourget. Plus prĂ©cisĂ©ment, le passage de l'observation militaire Ă  l'aviation renvoie Ă  WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore AndrĂ© Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repĂ©rages de ligne de front Ă  pied, avant d'ĂȘtre affectĂ© Ă  l'aviation et d'y connaĂźtre une rĂ©vĂ©lation, dĂ©terminante pour sa carriĂšre (😎. Cette passion de la photographie aĂ©rienne sera partagĂ©e par son alter ego français dans l'expĂ©rimentation de la prĂ©fabrication, Marcel Lods, en pleine rĂ©sonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et Ă  sa documentation - une des constantes des Ă©quipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tĂŽt affectĂ© comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui Ă©chappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirĂ©s, son arme reprĂ©sente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivĂ©e des troupes amĂ©ricaines et de leurs engins et se passionne pour le dĂ©veloppement spectaculaire des industries automobile et aĂ©ronautique aux États-Unis. Pays oĂč Ă©tait nĂ©e, dĂšs 1908, la fameuse Ford T, premier vĂ©hicule de sĂ©rie. Du dĂ©but des annĂ©es 1920 jusqu'Ă  la fin de sa carriĂšre, aux cĂŽtĂ©s de grands ingĂ©nieurs, Lods tente d'exporter ce modĂšle Ă  celui du bĂątiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la CitĂ© du Champ des Oiseaux, Ă  Bagneux (1927-1933), et de La Muette, Ă  Drancy (1931-1934). Puis, aprĂšs guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites rĂ©alisations prototypiques, Ă  commencer par l'aĂ©roclub de Buc abordĂ© au moment oĂč Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rĂȘvĂ©s en gants blanc, ne sont pas dĂ©nuĂ©s d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au dĂ©but du XXe siĂšcle, selon lequel l'homme s'apprĂȘte Ă  faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a gĂ©nialement montrĂ© dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaĂźt comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une gĂ©nĂ©ration a Ă©tĂ© confrontĂ©e aux corps mutilĂ©s en masse, soumis aux Ă©lĂ©ments et Ă  la putrĂ©faction en plein champ, mais aussi possiblement transcendĂ©s par la mĂ©canisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dĂšs 1902 avec Le SurmĂąle : roman moderne dans lequel il dressait le rĂ©cit de la course - en forme d'hĂ©catombe - d'un train Ă  vapeur et de cyclistes dopĂ©s Ă  la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du thĂ©oricien eugĂ©niste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unitĂ© d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. IntĂ©grĂ© Ă  la fondation Carrel entre 1943 Ă  1945 (9), Dumail n'Ă©chappera pas Ă  ce programme « d'hygiĂšne sociale et de prophylaxie » Ă©noncĂ© par Sellier lui-mĂȘme au moins dĂšs 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs rĂ©alisations de l'OPHBMS donnĂ©es en 1935 comme modĂšles du programme du grand ensemble du futur, dans cette pĂ©riode accidentĂ©e oĂč s'Ă©laborait une culture politique de gestion de la croissance des pĂ©riphĂ©ries urbaines. À la LibĂ©ration, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siĂšcle dans un livret du comitĂ© Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanĂ©ment dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail Ă  Saint-Germain-en-Laye, aux cĂŽtĂ©s de Jean Dubuisson, et Lods Ă  Fontainebleau. Les logements qu'ils bĂątissent, chacun Ă  sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier gĂ©nĂ©ral des forces alliĂ©es en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction Ă  venir : les grands ensembles français ne sont dĂ©cidĂ©ment pas tombĂ©s du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacrĂ© de nombreux articles Ă  la gĂ©nĂ©alogie et Ă  l'histoire matĂ©rielle et culturelle des premiers grands ensembles français et Ă  la construction de masse. À paraĂźtre, FĂ©lix Dumail, architecte de la « citĂ©-jardins », aux Ă©ditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux Ă©ditions Picard, ouvrage codirigĂ© avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la citĂ© », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservĂ©es au centre d'archives d'architecture du XXe siĂšcle. La famille Dumail conserve de son cĂŽtĂ© ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problĂšme, premiĂšres solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs Ă  bon marchĂ© », L'Architecture, 28 fĂ©v. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations Ă  bon marchĂ© », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aĂ©rostation, prĂ©lude Ă  l'aviation ? Notes sur la dĂ©couverte architecturale du paysage aĂ©rien », MatiĂšres, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et FĂ©lix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. GrĂŒnebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, prĂ©face de LĂ©on Blum, Éditions de la LibertĂ©, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #MĂ©moire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses Ă©tats..#Histoire & #MĂ©moire de l'#Habitat / DĂ©partement territoire terroir region ville souvenirs du temps passĂ© d une Ă©poque revolue #Archives ANRU / #RĂ©tro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rĂ©novation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes Ă  savoir, Ă  apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées

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