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J'avais déjà mis ce spécimen sur Flickr en mai 2006.

Avec la disparition de certains spécimens sans raison apparente tel que celui-ci par exemple, j'ai décidé de retirer toutes les photos que j'avais déjà chargé mais qui étaient accompagné de trop de détails pour les localiser. Ce qui m'inquiète c'est un phénomène semblable à Los Angeles où tout d'un coup, tous les spécimens ont disparus ou ont été détériorés. Je vais donc à nouveau les remettre au fur et à mesure avec uniquement l'indication d'arrondissement. Parfois évidemment une plaque de rue apparaît... Mais que l'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas pour garder les informations pour moi !... En plus ça permettra à ceux qui aiment chercher de ne pas avoir trop de précisions.

 

I had already put this specimen on Flickr in May 2006.

With the disappearance of certain specimens without apparent reason such as this one for example, I decided to withdraw all the photographs that I had already uploaded but which were accompanied by too many details to locate them. What worries to me is a phenomenon similar in Los Angeles where suddenly, all the specimens disappeared or were deteriorated. I go to put them again progressively with just the indication of district. Sometimes obviously a plate of street appears… But let there be no misunderstanding, it is not to keep information for me! … In more, that will allow those which like to seek not to have too many precise details.

 

L'Alhambra (en arabe : الْحَمْرَاء, Al-Ḥamrā' , « la rouge », en raison de la couleur que prennent les murailles au coucher du soleil) de Grenade est un ensemble palatial, et un des monuments majeurs de l'architecture islamique et l'acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen.

 

C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle. Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique, s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors des derniers assauts de la Reconquista.

 

La Alhambra es una ciudad palatina andalusí situada en Granada, España. Se trata de un rico complejo palaciego y fortaleza (alcázar o al-qasr القصر) que alojaba al monarca y a la corte del Reino nazarí de Granada. Su verdadero atractivo, como en otras obras musulmanas de la época, no sólo radica en los interiores, cuya decoración está entre las cumbres del arte andalusí, sino también en su localización y adaptación, generando un paisaje nuevo pero totalmente integrado con la naturaleza preexistente. En 2011 se convirtió en el monumento más visitado de España, recibiendo la cifra histórica de 2.310.764 visitantes

twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cité #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

 

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants.""Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar... frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde)."Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

 

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

 

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDPL'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015 www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

 

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM... l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi. www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

www.twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cité #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

 

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants.""Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar... frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde)."Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

 

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

 

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDPL'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015 www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

 

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM... l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi. www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

Grilled aubergine, goat cheese, basil, tomato and crusty baguette.

Jesus (Josh Becker) has been crucified as the Centureon (Clint Owens) pierces his side.

www.twitter.com/Memoire2cite LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

Vers des logements sociaux en grande série

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

Des chantiers d'expérience

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.

Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains : petits immeubles de rapport de la Belle Époque, pavillons des lotissements défectueux de l’entre-deux-guerres, barres et tours de logement social et villes nouvelles des Trente Glorieuses. Trois moments de la constitution des banlieues populaires se superposent, encore visibles dans les paysages-palimpsestes : l’âge des faubourgs industriels, devenus peu à peu friches avec la désindustrialisation qui débute dans les années 50 ; le temps des banlieues rouges et du socialisme municipal ; la construction des grands ensembles et l’entrée en crise du modèle à partir de 1970. Des faubourgs industriels à la désindustrialisation

La banlieue contemporaine naît de l’entreprise de modernisation de la capitale et des grandes métropoles sous le Second Empire. Le modèle haussmannien, bien connu, régularise la ville ancienne par l’imposition de percées dans le tissu urbain existant, l’équipement en réseaux divers, la construction d’immeubles neufs le long des nouvelles percées et l’exode partiel des anciens habitants du centre vers les arrondissements annexés ou vers les faubourgs. L’agrandissement de Paris complète les ambitions d’Haussmann et de Napoléon III : au premier janvier 1860, en application de la loi du 3 novembre 1859, 5100 hectares sont ajoutés aux 3402 hectares de la capitale, qui trouve ainsi sa taille définitive et passe de 12 à 20 arrondissements. L’annexion des communes suburbaines s’accompagne d’une vision, en creux, de la nouvelle banlieue au-delà des murailles. Le projet est d’homogénéiser la nouvelle ville-capitale en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer l’industrie au-delà des Fortifications. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. La banlieue est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique. Ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville transformée rejette : cimetières, hôpitaux, champs d’épandage, logements sociaux 1. Les décrets sur les établissements classés, datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l’origine des zones d’industries polluantes en proche banlieue, notamment autour de la chimie organique. Aubervilliers est célèbre par la concentration d’industries chimiques (Saint-Gobain…). Les derniers de ces établissements classés ont cessé leur activité il y a peu de temps, sous l’impact des revendications des associations écologistes : à Saint-Denis, la Saria, entreprise d’incinération de carcasses animales, a dû fermer. L’industrialisation, comme l’avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie. Après la crise économique de la fin du XIXe siècle, l’implantation de nouvelles technologies – automobile, aviation, constructions électriques – transforme des communes (Boulogne-Billancourt, Puteaux, Suresnes, Vénissieux) en technopoles de pointe. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. Sans unité administrative, la banlieue constitue un domaine fragmenté en espaces socialement très différenciés : villégiature et résidence bourgeoise souvent à l’Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes, friches dues à la déprise agricole et maraîchère, que lotissent de petits spéculateurs. La Première Guerre mondiale renforce l’industrialisation des métropoles situées loin du front, Paris, Lyon ou Toulouse. Puis une volonté de décentralisation transfère les usines en grande banlieue : Simca glisse de Nanterre à Poissy au milieu des années 50 ; une usine Citroën de 6500 salariés, dont 4300 OS, s’ouvre à Aulnay-sous-bois en 1973. Cependant, en région parisienne, cette politique précoce et continue de désindustrialisation conduit à une diminution des emplois industriels dès les années 60, avec la politique de délocalisation menée à partir de 1955, amplifiée par la Datar. En Plaine Saint-Denis, en 1960, le secteur industriel représente 46 % des emplois contre 44 % au tertiaire ; en 1990, le secteur industriel représente 21 % des emplois et le tertiaire 72 %. Des secteurs entiers disparaissent – métallurgie, machine-outil, chimie – dont la présence structurait les sociétés ouvrières. La crise économique qui commence à partir de 1973, la division planétaire du travail et un demi-siècle de volonté décentralisatrice entraînent la disparition des banlieues industrielles, malgré des combats défensifs : l’usine Chaix de Saint-Ouen ferme après cinq ans d’occupation et de luttes à contre-courant. L’invention politique socialisme municipal et banlieue rouge Dans l’entre-deux-guerres, les banlieues populaires se couvrent d’une marée pavillonnaire de lotissements médiocres 2. La crise du logement en région parisienne conduit 450 000 nouveaux banlieusards, Parisiens et provinciaux, à s’installer dans 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires. Ces petits accédants à la propriété – les « mal-lotis » des années 20 – payent à crédit leur parcelle et s’installent sur des terrains dépourvus de tout équipement. Le scandale de ces petits propriétaires méritants qui campent dans la boue des banlieues, sans routes ni lumière, devient public au milieu des années 20. La loi Sarraut votée en 1928 met l’État à contribution avec les intéressés, ce qui permet de financer les aménagements indispensables, en premier lieu le réseau de voirie. Les lotissements, ces quartiers de pavillons, improvisés à partir des années 20 sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété. Le mal-loti devient la figure emblématique de l’exclusion banlieusarde : trompé par les lotisseurs, il se retrouve privé des éléments élémentaires de l’urbanité, aux portes de la capitale illuminée où « les rupins font la noce ». Le jeune PC (Section française de l’Internationale communiste) prend en charge les revendications de ces parias, fournit une analyse de leurs difficultés en termes de classe et s’implante dans les communes ainsi bouleversées à partir des élections municipales de 1925. Il s’appuie aussi sur le nouveau prolétariat des grandes usines. Dans le contexte du Front populaire, 193

evry-daily-photo.blogspot.com/

 

3eme Journee des rendez vous de l'Ethique 2011 a Evry. Theme du debat : Peut-on concilier liberte de ka oresse et raison d'etat ? .

Avec Jérémie Zimmermann (de la Quadrature du net) , Edwy Plenel (Directeur du journal en ligne Mediapart), Fabrice Almeida (Professeur a l’universite Pantheon-Assas), Fabienne Boulin Burgeat (Fille de Robert Boulin, Ancien ministre du Travail sous la presidence de Valery Giscard d’Estaing) et David Abiker

www.twitter.com/Memoire2cite LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

Vers des logements sociaux en grande série

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

Des chantiers d'expérience

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.

Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains : petits immeubles de rapport de la Belle Époque, pavillons des lotissements défectueux de l’entre-deux-guerres, barres et tours de logement social et villes nouvelles des Trente Glorieuses. Trois moments de la constitution des banlieues populaires se superposent, encore visibles dans les paysages-palimpsestes : l’âge des faubourgs industriels, devenus peu à peu friches avec la désindustrialisation qui débute dans les années 50 ; le temps des banlieues rouges et du socialisme municipal ; la construction des grands ensembles et l’entrée en crise du modèle à partir de 1970. Des faubourgs industriels à la désindustrialisation

La banlieue contemporaine naît de l’entreprise de modernisation de la capitale et des grandes métropoles sous le Second Empire. Le modèle haussmannien, bien connu, régularise la ville ancienne par l’imposition de percées dans le tissu urbain existant, l’équipement en réseaux divers, la construction d’immeubles neufs le long des nouvelles percées et l’exode partiel des anciens habitants du centre vers les arrondissements annexés ou vers les faubourgs. L’agrandissement de Paris complète les ambitions d’Haussmann et de Napoléon III : au premier janvier 1860, en application de la loi du 3 novembre 1859, 5100 hectares sont ajoutés aux 3402 hectares de la capitale, qui trouve ainsi sa taille définitive et passe de 12 à 20 arrondissements. L’annexion des communes suburbaines s’accompagne d’une vision, en creux, de la nouvelle banlieue au-delà des murailles. Le projet est d’homogénéiser la nouvelle ville-capitale en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer l’industrie au-delà des Fortifications. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. La banlieue est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique. Ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville transformée rejette : cimetières, hôpitaux, champs d’épandage, logements sociaux 1. Les décrets sur les établissements classés, datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l’origine des zones d’industries polluantes en proche banlieue, notamment autour de la chimie organique. Aubervilliers est célèbre par la concentration d’industries chimiques (Saint-Gobain…). Les derniers de ces établissements classés ont cessé leur activité il y a peu de temps, sous l’impact des revendications des associations écologistes : à Saint-Denis, la Saria, entreprise d’incinération de carcasses animales, a dû fermer. L’industrialisation, comme l’avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie. Après la crise économique de la fin du XIXe siècle, l’implantation de nouvelles technologies – automobile, aviation, constructions électriques – transforme des communes (Boulogne-Billancourt, Puteaux, Suresnes, Vénissieux) en technopoles de pointe. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. Sans unité administrative, la banlieue constitue un domaine fragmenté en espaces socialement très différenciés : villégiature et résidence bourgeoise souvent à l’Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes, friches dues à la déprise agricole et maraîchère, que lotissent de petits spéculateurs. La Première Guerre mondiale renforce l’industrialisation des métropoles situées loin du front, Paris, Lyon ou Toulouse. Puis une volonté de décentralisation transfère les usines en grande banlieue : Simca glisse de Nanterre à Poissy au milieu des années 50 ; une usine Citroën de 6500 salariés, dont 4300 OS, s’ouvre à Aulnay-sous-bois en 1973. Cependant, en région parisienne, cette politique précoce et continue de désindustrialisation conduit à une diminution des emplois industriels dès les années 60, avec la politique de délocalisation menée à partir de 1955, amplifiée par la Datar. En Plaine Saint-Denis, en 1960, le secteur industriel représente 46 % des emplois contre 44 % au tertiaire ; en 1990, le secteur industriel représente 21 % des emplois et le tertiaire 72 %. Des secteurs entiers disparaissent – métallurgie, machine-outil, chimie – dont la présence structurait les sociétés ouvrières. La crise économique qui commence à partir de 1973, la division planétaire du travail et un demi-siècle de volonté décentralisatrice entraînent la disparition des banlieues industrielles, malgré des combats défensifs : l’usine Chaix de Saint-Ouen ferme après cinq ans d’occupation et de luttes à contre-courant. L’invention politique socialisme municipal et banlieue rouge Dans l’entre-deux-guerres, les banlieues populaires se couvrent d’une marée pavillonnaire de lotissements médiocres 2. La crise du logement en région parisienne conduit 450 000 nouveaux banlieusards, Parisiens et provinciaux, à s’installer dans 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires. Ces petits accédants à la propriété – les « mal-lotis » des années 20 – payent à crédit leur parcelle et s’installent sur des terrains dépourvus de tout équipement. Le scandale de ces petits propriétaires méritants qui campent dans la boue des banlieues, sans routes ni lumière, devient public au milieu des années 20. La loi Sarraut votée en 1928 met l’État à contribution avec les intéressés, ce qui permet de financer les aménagements indispensables, en premier lieu le réseau de voirie. Les lotissements, ces quartiers de pavillons, improvisés à partir des années 20 sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété. Le mal-loti devient la figure emblématique de l’exclusion banlieusarde : trompé par les lotisseurs, il se retrouve privé des éléments élémentaires de l’urbanité, aux portes de la capitale illuminée où « les rupins font la noce ». Le jeune PC (Section française de l’Internationale communiste) prend en charge les revendications de ces parias, fournit une analyse de leurs difficultés en termes de classe et s’implante dans les communes ainsi bouleversées à partir des élections municipales de 1925. Il s’appuie aussi sur le nouveau prolétariat des grandes usines. Dans le contexte du Front populaire, 193

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Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

 

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants.""Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar... frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde)."Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

 

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

 

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDPL'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015 www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

 

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM... l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi. www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

L'Alhambra (en arabe : الْحَمْرَاء, Al-Ḥamrā' , « la rouge », en raison de la couleur que prennent les murailles au coucher du soleil) de Grenade est un ensemble palatial, et un des monuments majeurs de l'architecture islamique et l'acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen.

 

C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle. Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique, s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors des derniers assauts de la Reconquista.

 

La Alhambra es una ciudad palatina andalusí situada en Granada, España. Se trata de un rico complejo palaciego y fortaleza (alcázar o al-qasr القصر) que alojaba al monarca y a la corte del Reino nazarí de Granada. Su verdadero atractivo, como en otras obras musulmanas de la época, no sólo radica en los interiores, cuya decoración está entre las cumbres del arte andalusí, sino también en su localización y adaptación, generando un paisaje nuevo pero totalmente integrado con la naturaleza preexistente. En 2011 se convirtió en el monumento más visitado de España, recibiendo la cifra histórica de 2.310.764 visitantes

www.twitter.com/Memoire2cite LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

Vers des logements sociaux en grande série

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

Des chantiers d'expérience

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.

Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains : petits immeubles de rapport de la Belle Époque, pavillons des lotissements défectueux de l’entre-deux-guerres, barres et tours de logement social et villes nouvelles des Trente Glorieuses. Trois moments de la constitution des banlieues populaires se superposent, encore visibles dans les paysages-palimpsestes : l’âge des faubourgs industriels, devenus peu à peu friches avec la désindustrialisation qui débute dans les années 50 ; le temps des banlieues rouges et du socialisme municipal ; la construction des grands ensembles et l’entrée en crise du modèle à partir de 1970. Des faubourgs industriels à la désindustrialisation

La banlieue contemporaine naît de l’entreprise de modernisation de la capitale et des grandes métropoles sous le Second Empire. Le modèle haussmannien, bien connu, régularise la ville ancienne par l’imposition de percées dans le tissu urbain existant, l’équipement en réseaux divers, la construction d’immeubles neufs le long des nouvelles percées et l’exode partiel des anciens habitants du centre vers les arrondissements annexés ou vers les faubourgs. L’agrandissement de Paris complète les ambitions d’Haussmann et de Napoléon III : au premier janvier 1860, en application de la loi du 3 novembre 1859, 5100 hectares sont ajoutés aux 3402 hectares de la capitale, qui trouve ainsi sa taille définitive et passe de 12 à 20 arrondissements. L’annexion des communes suburbaines s’accompagne d’une vision, en creux, de la nouvelle banlieue au-delà des murailles. Le projet est d’homogénéiser la nouvelle ville-capitale en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer l’industrie au-delà des Fortifications. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. La banlieue est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique. Ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville transformée rejette : cimetières, hôpitaux, champs d’épandage, logements sociaux 1. Les décrets sur les établissements classés, datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l’origine des zones d’industries polluantes en proche banlieue, notamment autour de la chimie organique. Aubervilliers est célèbre par la concentration d’industries chimiques (Saint-Gobain…). Les derniers de ces établissements classés ont cessé leur activité il y a peu de temps, sous l’impact des revendications des associations écologistes : à Saint-Denis, la Saria, entreprise d’incinération de carcasses animales, a dû fermer. L’industrialisation, comme l’avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie. Après la crise économique de la fin du XIXe siècle, l’implantation de nouvelles technologies – automobile, aviation, constructions électriques – transforme des communes (Boulogne-Billancourt, Puteaux, Suresnes, Vénissieux) en technopoles de pointe. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. Sans unité administrative, la banlieue constitue un domaine fragmenté en espaces socialement très différenciés : villégiature et résidence bourgeoise souvent à l’Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes, friches dues à la déprise agricole et maraîchère, que lotissent de petits spéculateurs. La Première Guerre mondiale renforce l’industrialisation des métropoles situées loin du front, Paris, Lyon ou Toulouse. Puis une volonté de décentralisation transfère les usines en grande banlieue : Simca glisse de Nanterre à Poissy au milieu des années 50 ; une usine Citroën de 6500 salariés, dont 4300 OS, s’ouvre à Aulnay-sous-bois en 1973. Cependant, en région parisienne, cette politique précoce et continue de désindustrialisation conduit à une diminution des emplois industriels dès les années 60, avec la politique de délocalisation menée à partir de 1955, amplifiée par la Datar. En Plaine Saint-Denis, en 1960, le secteur industriel représente 46 % des emplois contre 44 % au tertiaire ; en 1990, le secteur industriel représente 21 % des emplois et le tertiaire 72 %. Des secteurs entiers disparaissent – métallurgie, machine-outil, chimie – dont la présence structurait les sociétés ouvrières. La crise économique qui commence à partir de 1973, la division planétaire du travail et un demi-siècle de volonté décentralisatrice entraînent la disparition des banlieues industrielles, malgré des combats défensifs : l’usine Chaix de Saint-Ouen ferme après cinq ans d’occupation et de luttes à contre-courant. L’invention politique socialisme municipal et banlieue rouge Dans l’entre-deux-guerres, les banlieues populaires se couvrent d’une marée pavillonnaire de lotissements médiocres 2. La crise du logement en région parisienne conduit 450 000 nouveaux banlieusards, Parisiens et provinciaux, à s’installer dans 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires. Ces petits accédants à la propriété – les « mal-lotis » des années 20 – payent à crédit leur parcelle et s’installent sur des terrains dépourvus de tout équipement. Le scandale de ces petits propriétaires méritants qui campent dans la boue des banlieues, sans routes ni lumière, devient public au milieu des années 20. La loi Sarraut votée en 1928 met l’État à contribution avec les intéressés, ce qui permet de financer les aménagements indispensables, en premier lieu le réseau de voirie. Les lotissements, ces quartiers de pavillons, improvisés à partir des années 20 sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété. Le mal-loti devient la figure emblématique de l’exclusion banlieusarde : trompé par les lotisseurs, il se retrouve privé des éléments élémentaires de l’urbanité, aux portes de la capitale illuminée où « les rupins font la noce ». Le jeune PC (Section française de l’Internationale communiste) prend en charge les revendications de ces parias, fournit une analyse de leurs difficultés en termes de classe et s’implante dans les communes ainsi bouleversées à partir des élections municipales de 1925. Il s’appuie aussi sur le nouveau prolétariat des grandes usines. Dans le contexte du Front populaire, 193

Raison d'etre @ DOM, Moscow, 12.10.2012

L'Alhambra (en arabe : الْحَمْرَاء, Al-Ḥamrā' , « la rouge », en raison de la couleur que prennent les murailles au coucher du soleil) de Grenade est un ensemble palatial, et un des monuments majeurs de l'architecture islamique et l'acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen.

 

C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle. Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique, s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors des derniers assauts de la Reconquista.

 

La Alhambra es una ciudad palatina andalusí situada en Granada, España. Se trata de un rico complejo palaciego y fortaleza (alcázar o al-qasr القصر) que alojaba al monarca y a la corte del Reino nazarí de Granada. Su verdadero atractivo, como en otras obras musulmanas de la época, no sólo radica en los interiores, cuya decoración está entre las cumbres del arte andalusí, sino también en su localización y adaptación, generando un paisaje nuevo pero totalmente integrado con la naturaleza preexistente. En 2011 se convirtió en el monumento más visitado de España, recibiendo la cifra histórica de 2.310.764 visitantes

L'Alhambra (en arabe : الْحَمْرَاء, Al-Ḥamrā' , « la rouge », en raison de la couleur que prennent les murailles au coucher du soleil) de Grenade est un ensemble palatial, et un des monuments majeurs de l'architecture islamique et l'acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen.

 

C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle. Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique, s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors des derniers assauts de la Reconquista.

 

La Alhambra es una ciudad palatina andalusí situada en Granada, España. Se trata de un rico complejo palaciego y fortaleza (alcázar o al-qasr القصر) que alojaba al monarca y a la corte del Reino nazarí de Granada. Su verdadero atractivo, como en otras obras musulmanas de la época, no sólo radica en los interiores, cuya decoración está entre las cumbres del arte andalusí, sino también en su localización y adaptación, generando un paisaje nuevo pero totalmente integrado con la naturaleza preexistente. En 2011 se convirtió en el monumento más visitado de España, recibiendo la cifra histórica de 2.310.764 visitantes

L'Alhambra (en arabe : الْحَمْرَاء, Al-Ḥamrā' , « la rouge », en raison de la couleur que prennent les murailles au coucher du soleil) de Grenade est un ensemble palatial, et un des monuments majeurs de l'architecture islamique et l'acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen.

 

C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle. Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique, s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors des derniers assauts de la Reconquista.

 

La Alhambra es una ciudad palatina andalusí situada en Granada, España. Se trata de un rico complejo palaciego y fortaleza (alcázar o al-qasr القصر) que alojaba al monarca y a la corte del Reino nazarí de Granada. Su verdadero atractivo, como en otras obras musulmanas de la época, no sólo radica en los interiores, cuya decoración está entre las cumbres del arte andalusí, sino también en su localización y adaptación, generando un paisaje nuevo pero totalmente integrado con la naturaleza preexistente. En 2011 se convirtió en el monumento más visitado de España, recibiendo la cifra histórica de 2.310.764 visitantes

5 bonnes raisons de préférer le nouveau #Nissan #Qashqai 2014 - ow.ly/sSdqN ift.tt/1iqQlO1

twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cités #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs, du Picasso au Patachoux... Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.

Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.

Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."

Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.

A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants."

"Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.

Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar...

Hors frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde).

"Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...

India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs

Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?

Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs

"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com

Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015

www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM...

l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... …

  

www.twitter.com/Memoire2cite LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

Vers des logements sociaux en grande série

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

Des chantiers d'expérience

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.

Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains : petits immeubles de rapport de la Belle Époque, pavillons des lotissements défectueux de l’entre-deux-guerres, barres et tours de logement social et villes nouvelles des Trente Glorieuses. Trois moments de la constitution des banlieues populaires se superposent, encore visibles dans les paysages-palimpsestes : l’âge des faubourgs industriels, devenus peu à peu friches avec la désindustrialisation qui débute dans les années 50 ; le temps des banlieues rouges et du socialisme municipal ; la construction des grands ensembles et l’entrée en crise du modèle à partir de 1970. Des faubourgs industriels à la désindustrialisation

La banlieue contemporaine naît de l’entreprise de modernisation de la capitale et des grandes métropoles sous le Second Empire. Le modèle haussmannien, bien connu, régularise la ville ancienne par l’imposition de percées dans le tissu urbain existant, l’équipement en réseaux divers, la construction d’immeubles neufs le long des nouvelles percées et l’exode partiel des anciens habitants du centre vers les arrondissements annexés ou vers les faubourgs. L’agrandissement de Paris complète les ambitions d’Haussmann et de Napoléon III : au premier janvier 1860, en application de la loi du 3 novembre 1859, 5100 hectares sont ajoutés aux 3402 hectares de la capitale, qui trouve ainsi sa taille définitive et passe de 12 à 20 arrondissements. L’annexion des communes suburbaines s’accompagne d’une vision, en creux, de la nouvelle banlieue au-delà des murailles. Le projet est d’homogénéiser la nouvelle ville-capitale en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer l’industrie au-delà des Fortifications. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. La banlieue est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique. Ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville transformée rejette : cimetières, hôpitaux, champs d’épandage, logements sociaux 1. Les décrets sur les établissements classés, datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l’origine des zones d’industries polluantes en proche banlieue, notamment autour de la chimie organique. Aubervilliers est célèbre par la concentration d’industries chimiques (Saint-Gobain…). Les derniers de ces établissements classés ont cessé leur activité il y a peu de temps, sous l’impact des revendications des associations écologistes : à Saint-Denis, la Saria, entreprise d’incinération de carcasses animales, a dû fermer. L’industrialisation, comme l’avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie. Après la crise économique de la fin du XIXe siècle, l’implantation de nouvelles technologies – automobile, aviation, constructions électriques – transforme des communes (Boulogne-Billancourt, Puteaux, Suresnes, Vénissieux) en technopoles de pointe. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. Sans unité administrative, la banlieue constitue un domaine fragmenté en espaces socialement très différenciés : villégiature et résidence bourgeoise souvent à l’Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes, friches dues à la déprise agricole et maraîchère, que lotissent de petits spéculateurs. La Première Guerre mondiale renforce l’industrialisation des métropoles situées loin du front, Paris, Lyon ou Toulouse. Puis une volonté de décentralisation transfère les usines en grande banlieue : Simca glisse de Nanterre à Poissy au milieu des années 50 ; une usine Citroën de 6500 salariés, dont 4300 OS, s’ouvre à Aulnay-sous-bois en 1973. Cependant, en région parisienne, cette politique précoce et continue de désindustrialisation conduit à une diminution des emplois industriels dès les années 60, avec la politique de délocalisation menée à partir de 1955, amplifiée par la Datar. En Plaine Saint-Denis, en 1960, le secteur industriel représente 46 % des emplois contre 44 % au tertiaire ; en 1990, le secteur industriel représente 21 % des emplois et le tertiaire 72 %. Des secteurs entiers disparaissent – métallurgie, machine-outil, chimie – dont la présence structurait les sociétés ouvrières. La crise économique qui commence à partir de 1973, la division planétaire du travail et un demi-siècle de volonté décentralisatrice entraînent la disparition des banlieues industrielles, malgré des combats défensifs : l’usine Chaix de Saint-Ouen ferme après cinq ans d’occupation et de luttes à contre-courant. L’invention politique socialisme municipal et banlieue rouge Dans l’entre-deux-guerres, les banlieues populaires se couvrent d’une marée pavillonnaire de lotissements médiocres 2. La crise du logement en région parisienne conduit 450 000 nouveaux banlieusards, Parisiens et provinciaux, à s’installer dans 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires. Ces petits accédants à la propriété – les « mal-lotis » des années 20 – payent à crédit leur parcelle et s’installent sur des terrains dépourvus de tout équipement. Le scandale de ces petits propriétaires méritants qui campent dans la boue des banlieues, sans routes ni lumière, devient public au milieu des années 20. La loi Sarraut votée en 1928 met l’État à contribution avec les intéressés, ce qui permet de financer les aménagements indispensables, en premier lieu le réseau de voirie. Les lotissements, ces quartiers de pavillons, improvisés à partir des années 20 sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété. Le mal-loti devient la figure emblématique de l’exclusion banlieusarde : trompé par les lotisseurs, il se retrouve privé des éléments élémentaires de l’urbanité, aux portes de la capitale illuminée où « les rupins font la noce ». Le jeune PC (Section française de l’Internationale communiste) prend en charge les revendications de ces parias, fournit une analyse de leurs difficultés en termes de classe et s’implante dans les communes ainsi bouleversées à partir des élections municipales de 1925. Il s’appuie aussi sur le nouveau prolétariat des grandes usines. Dans le contexte du Front populaire, 193

twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cité #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.

Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.

Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."

Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.

A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants."

"Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.

Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar...

Hors frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde).

"Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...

India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs

Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?

Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs

"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com

Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015

www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM...

l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi.

www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cité #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

 

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants.""Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar... frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde)."Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

 

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

 

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDPL'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015 www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

 

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM... l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi. www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

Jesus (Josh Becker) carries his cross.

 

A une raison

 

Un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous les sons et commence la nouvelle harmonie.

Un pas de toi, c'est la levée des nouveaux hommes et leur en-marche.

Ta tête se détourne: le nouvel amour ! Ta tête se retourne, - le nouvel amour !

"Change nos lots, crible les fléaux, à commencer par le temps", te chantent ces enfants. "élève n'importe où la substance de nos fortunes et de nos voeux " on t'en prie.

Arrivée de toujours, qui t'en iras partout. A.R.

 

Pasado por traslator de google

 

Una razón

 

Un toque de su dedo sobre el tambor descarga todos los sonidos y comienza la nueva armonía.

A un paso de ti, esto es el levantamiento de los hombres nuevos y en su caminar.

Tu cabeza se aparta: el nuevo amor! Su cabeza gira, - el nuevo amor!

"Cambia nuestros lotes, confundir a las plagas, a partir de ese momento," cantar a estos niños. "Estudiantes en cualquier lugar de la sustancia de nuestras fortunas y nuestros deseos" que mendigar.

Siempre llega, que irá a ninguna parte.

Raison d'etre @ DOM, Moscow, 12.10.2012

 

JEF AEROSOL :

des hauts et des bas ... (ups and downs...)

exposition personnelle / solo show

 

recent works / travaux récents

 

12 mars - 18 avril 2009

march 12th - april 18th, 2009

 

Galerie Raison d'Art

153 bis Bd Liberté

Lille - France

 

Tel : 00 33 (0)3 20 31 55 70

Ouvert du jeudi au samedi de 14 à 19h

Open thursday/saturday, 2 - 7 pm

 

www.raisondart.com

 

www.twitter.com/Memoire2cite LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

Vers des logements sociaux en grande série

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

Des chantiers d'expérience

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.

Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains : petits immeubles de rapport de la Belle Époque, pavillons des lotissements défectueux de l’entre-deux-guerres, barres et tours de logement social et villes nouvelles des Trente Glorieuses. Trois moments de la constitution des banlieues populaires se superposent, encore visibles dans les paysages-palimpsestes : l’âge des faubourgs industriels, devenus peu à peu friches avec la désindustrialisation qui débute dans les années 50 ; le temps des banlieues rouges et du socialisme municipal ; la construction des grands ensembles et l’entrée en crise du modèle à partir de 1970. Des faubourgs industriels à la désindustrialisation

La banlieue contemporaine naît de l’entreprise de modernisation de la capitale et des grandes métropoles sous le Second Empire. Le modèle haussmannien, bien connu, régularise la ville ancienne par l’imposition de percées dans le tissu urbain existant, l’équipement en réseaux divers, la construction d’immeubles neufs le long des nouvelles percées et l’exode partiel des anciens habitants du centre vers les arrondissements annexés ou vers les faubourgs. L’agrandissement de Paris complète les ambitions d’Haussmann et de Napoléon III : au premier janvier 1860, en application de la loi du 3 novembre 1859, 5100 hectares sont ajoutés aux 3402 hectares de la capitale, qui trouve ainsi sa taille définitive et passe de 12 à 20 arrondissements. L’annexion des communes suburbaines s’accompagne d’une vision, en creux, de la nouvelle banlieue au-delà des murailles. Le projet est d’homogénéiser la nouvelle ville-capitale en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer l’industrie au-delà des Fortifications. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. La banlieue est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique. Ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville transformée rejette : cimetières, hôpitaux, champs d’épandage, logements sociaux 1. Les décrets sur les établissements classés, datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l’origine des zones d’industries polluantes en proche banlieue, notamment autour de la chimie organique. Aubervilliers est célèbre par la concentration d’industries chimiques (Saint-Gobain…). Les derniers de ces établissements classés ont cessé leur activité il y a peu de temps, sous l’impact des revendications des associations écologistes : à Saint-Denis, la Saria, entreprise d’incinération de carcasses animales, a dû fermer. L’industrialisation, comme l’avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie. Après la crise économique de la fin du XIXe siècle, l’implantation de nouvelles technologies – automobile, aviation, constructions électriques – transforme des communes (Boulogne-Billancourt, Puteaux, Suresnes, Vénissieux) en technopoles de pointe. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. Sans unité administrative, la banlieue constitue un domaine fragmenté en espaces socialement très différenciés : villégiature et résidence bourgeoise souvent à l’Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes, friches dues à la déprise agricole et maraîchère, que lotissent de petits spéculateurs. La Première Guerre mondiale renforce l’industrialisation des métropoles situées loin du front, Paris, Lyon ou Toulouse. Puis une volonté de décentralisation transfère les usines en grande banlieue : Simca glisse de Nanterre à Poissy au milieu des années 50 ; une usine Citroën de 6500 salariés, dont 4300 OS, s’ouvre à Aulnay-sous-bois en 1973. Cependant, en région parisienne, cette politique précoce et continue de désindustrialisation conduit à une diminution des emplois industriels dès les années 60, avec la politique de délocalisation menée à partir de 1955, amplifiée par la Datar. En Plaine Saint-Denis, en 1960, le secteur industriel représente 46 % des emplois contre 44 % au tertiaire ; en 1990, le secteur industriel représente 21 % des emplois et le tertiaire 72 %. Des secteurs entiers disparaissent – métallurgie, machine-outil, chimie – dont la présence structurait les sociétés ouvrières. La crise économique qui commence à partir de 1973, la division planétaire du travail et un demi-siècle de volonté décentralisatrice entraînent la disparition des banlieues industrielles, malgré des combats défensifs : l’usine Chaix de Saint-Ouen ferme après cinq ans d’occupation et de luttes à contre-courant. L’invention politique socialisme municipal et banlieue rouge Dans l’entre-deux-guerres, les banlieues populaires se couvrent d’une marée pavillonnaire de lotissements médiocres 2. La crise du logement en région parisienne conduit 450 000 nouveaux banlieusards, Parisiens et provinciaux, à s’installer dans 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires. Ces petits accédants à la propriété – les « mal-lotis » des années 20 – payent à crédit leur parcelle et s’installent sur des terrains dépourvus de tout équipement. Le scandale de ces petits propriétaires méritants qui campent dans la boue des banlieues, sans routes ni lumière, devient public au milieu des années 20. La loi Sarraut votée en 1928 met l’État à contribution avec les intéressés, ce qui permet de financer les aménagements indispensables, en premier lieu le réseau de voirie. Les lotissements, ces quartiers de pavillons, improvisés à partir des années 20 sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété. Le mal-loti devient la figure emblématique de l’exclusion banlieusarde : trompé par les lotisseurs, il se retrouve privé des éléments élémentaires de l’urbanité, aux portes de la capitale illuminée où « les rupins font la noce ». Le jeune PC (Section française de l’Internationale communiste) prend en charge les revendications de ces parias, fournit une analyse de leurs difficultés en termes de classe et s’implante dans les communes ainsi bouleversées à partir des élections municipales de 1925. Il s’appuie aussi sur le nouveau prolétariat des grandes usines. Dans le contexte du Front populaire, 193

MARIE

9 septembre 2011

 

Je suis MARIE, Reine des Cieux et de la Terre. Enfants bien-aimés, que la Paix et l'Amour soient en vous. Aujourd'hui, je viens pour deux raisons : la première est pour continuer à vous donner des éléments qui peuvent peut-être vous aider, en fonction de ce que vous traversez, en cette période, chacun d'entre vous, sur Terre. Et la deuxième est pour ouvrir, avec vous, un espace de questionnement concernant, justement, ce que vous vivez, en vous. Nombre de mes sœurs se sont exprimées parmi vous : nous les avons nommées, avec vous, les Étoiles. L'Ange METATRON, aussi, vous a parlé de l'Étoile qui annonçait l'Étoile. Le mot Étoile, dans notre bouche, n'a pas la même signification que ce qu'entendent ceux que vous appelez les scientifiques. Une Étoile n'est pas seulement un soleil, c'est aussi une Conscience. Une Conscience qui peut se manifester, en vous, par des Vibrations, par des perceptions. L'Étoile est aussi ce qui se voit dans la nuit. L'Étoile est ce qui brille au firmament. À l'heure où l'Étoile qui annonce l'Étoile s'approche de vous, venant accomplir les Ecritures, certains d'entre vous vivent des états qui sont particuliers et qui peuvent parfois être totalement à l'opposé de ce que vivent d'autres, parmi vous.

 

Sachez reconnaître que beaucoup de choses sont en train de changer, en vous, aussi bien dans vos Vibrations que dans vos perceptions propres de votre Conscience. Beaucoup d'éléments se mettent en place, dans vos Cieux et aussi en vous, permettant à la Lumière, non seulement de se déployer, mais d'éclairer, en vous, votre Cœur. L'Étoile qui annonce l'Étoile vient aussi vous annoncer le Cœur, l'ouverture du Cœur à la nouvelle Dimension, à la nouvelle Vie. Alors, bien sûr, chacun d'entre vous va accueillir, de façon fort différente, l'arrivée de l'Étoile. Cela vous le constatez, quelles que soient les manifestations que vous vivez. Elles sont parfois déroutantes, parfois très intenses et parfois à l'opposé, bien sûr, de ce que vous pourriez appeler la Joie ou la Lumière. Tout ceci est, en quelque sorte, directement relié aux changements en cours, en vous, et qui viennent apporter des transformations. Et, bien sûr, chacun d'entre vous accepte, avec plus ou moins de grâce, ces transformations. De là découle l'influence de la première Étoile, celle qui vient annoncer l'Étoile dans votre Conscience.

 

L'ouverture de la Porte du Cœur, au niveau du dos (ndr : point KI-RIS-TI) permet, selon ce que vous avez à vivre, de vous préparer au changement. Ce changement est, avant tout et par-dessus tout, un changement de la Conscience. La Conscience qui va recouvrer son Éternité et sa Multidimensionnalité, vous donnant à vivre la Liberté, vous donnant à vivre ce qu'est la véritable Vie. Alors, bien sûr, ce qui est ancien peut (selon ce qu'il existe encore, en chacun, de vous, de liens, d'entraves) devenir plus pesant, ou, au contraire, plus léger, selon votre faculté, le plus souvent inconsciente, à vivre cette période. C'est cette période que le bien-aimé Jean avait appelé le choc de l'Humanité et ce que certaines de mes Sœurs Étoiles ont appelé la nuit noire de l'âme. Alors, bien sûr, chacun d'entre vous est à sa propre étape de la nuit noire de l'âme, à sa propre étape de vécu de la Lumière. Cela se traduit, pour chacun, par des manifestations qui peuvent être diamétralement opposées, mais qui, soyez-en sûrs, pour chacun, concourt à vous établir dans la Conscience de la Liberté. C'est donc une phase préparatoire qui s'est ouverte.

 

Le déploiement de la Lumière, depuis maintenant presque un mois, permet, justement, de vous réajuster, avec plus ou moins de facilité, plus ou moins de bonheur, plus ou moins de difficulté, aussi. Gardez présent à l'esprit que c'est la finalité qui est importante, que ce n'est pas ce que vous traversez, en ce moment (fût-il le plus joyeux ou le plus austère), mais que c'est bien l'Étoile qui vient annoncer l'Étoile, qui vient vous ouvrir à la Multidimensionnalité. Vous avez tous, à des degrés divers, ce vécu, cette préparation, plus ou moins longue, plus ou moins joyeuse, plus ou moins difficile, selon ce qui a affecté vos propres cadres de vie habituels. Retenez que le chemin parcouru, au sein de cette Dimension, ne vous apparaît pas encore dans toute sa majesté, parce que certains d'entre vous sont encore pris dans les pièges de la personnalité, dans les pièges de certains attachements, de certaines souffrances.

 

Rappelez-vous la finalité. La finalité, c'est la Liberté. La finalité, c'est la Conscience Unifiée, c'est la Joie, c'est l'Amour, même si, aujourd'hui, vous n'êtes pas en Joie, même si, aujourd'hui, vous ne percevez pas l'Amour. La finalité ne peut être nulle autre que celle-là. Rappelez-vous, alors, à ce moment-là, vos moments d'ouverture, de Joie, de Paix. Alignez-vous, en vous-mêmes, avec la Merkabah. Alignez-vous, en vous-mêmes, avec le Christ et vous pourrez retrouver, très rapidement, cette Joie intérieure. On peut même dire que l'Amour n'a jamais été aussi proche d'être révélé, en totalité, à votre Conscience. Quelle que soit l'allure que cela prenne pour vous, n'oubliez jamais cela. Les signes du Ciel et de la Terre deviennent de plus en plus intenses et maintenant, chaque jour, chaque heure, portera son message de l'arrivée de la Lumière. Alors, en quelque sorte, essayez de vous oublier vous-mêmes. Si votre Conscience vous dit que c'est dur, si votre Conscience résiste, si votre Conscience n'éprouve pas la Joie tant espérée, rassurez-vous : en finalité, elle sera là, dans toute sa Gloire, dans toute sa Beauté.

 

L'heure est à la Résurrection. Ceci n'est pas un vain mot. Ceci n'est pas une promesse pour un avenir lointain, mais c'est la promesse même de l'instant présent, dès l'instant où votre regard se tourne au-delà des apparences de ce monde et au-delà des apparences de votre propre vie. Alors, à ce moment-là, vous contemplerez la Lumière Intérieure, celle de la Source, celle du Fils et celle qui correspond à ma Présence à vos côtés. Ma Présence qui se renforce, pour chacun de vous. Peut-être que, parmi vous, certains perçoivent déjà comme une caresse, comme un frémissement apparaissant du côté gauche de votre corps. Non, vous ne rêvez pas, c'est bien ma Présence qui arrive à vous, progressivement, afin de réaliser, le moment venu, mon Annonce. L'ouverture de la Porte postérieure a permis de créer un couloir de communication entre vous tous et moi. Nous vous avons dit déjà que nous nous tenions à l'orée de votre Dimension. Là non plus, ce n'est pas un vain mot, mais cela est la stricte Vérité et, bien sûr, comme toute rencontre (qu'elle soit amoureuse, au sein de cette Dimension, ou spirituelle, bien sûr), il y a toujours, dans les prémices de cette rencontre, un petit choc au Cœur, une appréhension, une nostalgie parce que la Conscience sait qu'elle va changer irrémédiablement. Alors, bien sûr, selon votre faculté à accepter ces changements et cette nouveauté, cela peut être plus ou moins facile. Mais retenez que je suis à vos côtés, à côté de chacun d'entre vous.

 

Alors bien sûr, pour la raison, cela peut paraître impensable, ou insensé. Dans votre Dimension, cela est insensé, mais rien n'est insensé pour le Plan de la Lumière. Dans l'état multidimensionnel où je suis, je vous connais tous, personnellement, et je vous assure que, vous aussi, quand vous serez dans cet état de Conscience, vous vous reconnaîtrez et vous vous connaîtrez les uns les autres, ici comme ailleurs. Il n'y a, là, rien d'extraordinaire : cela s'appelle l'Unité. Alors, bien sûr, quel que soit ce que vit votre Conscience, quels qu'en soient les soubresauts ou la Joie, quelle qu'en soit la colère ou la tristesse, quelle qu'en soit la capacité à vous établir dans la Joie ou pas, ma Présence est à vos côtés et cela va vous devenir de plus en plus perceptible et de plus en plus net. Il faudra vous dire, à ce moment-là, qu'effectivement, vous ne rêvez pas. Ne vous attendez pas à me voir apparaître dans votre Ciel, mais préparez-vous à me voir apparaître à vos côtés, en chacun de vous. Et ce que peut-être beaucoup commencent à percevoir n'est rien d'autre que mon arrivée et mon Annonce.

 

Alors, réjouissez-vous, vous n'avez rien à redouter, vous avez juste à vivre l'instant présent. Vous n'avez rien à projeter, non plus, dans un futur, puisque cela se passe maintenant. Et rappelez-vous aussi que j'interviendrai avant le changement entre les deux Étoiles. À ce moment-là, vous tous, où que vous soyez, quel que soit votre état de résistance ou de Joie totale, d'opposition ou d'accord total, vous me percevrez Vibratoirement. Certains me verront. En tout cas, tous, vous m'entendrez et me percevrez. Alors, n'ayez crainte, car ce qui vient est pure Lumière, n'ayez crainte car ce qui vient est pure Liberté. Seule la personnalité peut manifester, exprimer une peur, une angoisse, ou quoi que ce soit d'autre. Il n'y a rien à appréhender, dans ma Présence. Il n'y a rien à redouter. En tant que Mère de cette Dimension, vous devez bien saisir et accepter que ma Présence n'est qu'Amour, afin de vous faire découvrir votre propre Amour, au-delà de l'illusion de ce corps, de cette Conscience et de l'état dans lequel vous pouvez vous trouver.

 

Alors, préparez-vous à m'accueillir. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire simplement être totalement conscients et lucides de chaque minute de votre vie, être totalement conscients et lucides de toutes les Vibrations qui vous entourent et que vous percevez et d'être aussi totalement lucides et conscients que, quoi que vous vivez comme humeur, cela n'est que temporaire et ne fait que, en définitive, annoncer ma Présence et le retour de Christ. Tout cela est à vos portes. Tout cela vous le vivez en vous, même sans pouvoir en formuler des mots. L'intensification des Vibrations, l'intensification de ce qui se passe sur Terre et dans le Ciel, correspond, en totalité, à la venue de l'Étoile. Une Étoile, c'est ce qui brille. Une Étoile, c'est ce qui émet de la Lumière, de l'Intérieur. Une Étoile, c'est ce qui réchauffe et qui apporte l'Amour. Une Étoile, c'est la Vie, la vraie. Alors qu'y aurait-il à redouter ? Absolument rien. Seule la personnalité peut encore jouer à se faire peur, pour soi-même ou pour les autres. Bien sûr, beaucoup d'entre vous vont vivre une forme de détachement, avec plus ou moins de facilité, une incapacité à faire et à mener à bien certaines tâches.

 

Rappelez-vous ce qui vous a été dit et soyez conscients de la Lumière qui vous appelle. Soyez conscients de l'Appel de la Lumière. Quel que soit l'instant ou le moment où cela se produit, vous avez à y répondre, par votre Lucidité, par votre Amour et par le fait d'écouter la Lumière. Tout le reste va s'éloigner de vous. Tout ce qui n'est pas la Lumière ne peut interférer avec vous, sauf si vous-mêmes y donnez du poids, sauf si vous-mêmes y donnez de la conscience. Alors bien sûr, pour certains de mes enfants, le combat est rude, en ce moment, mais rappelez-vous la finalité, qui est Joie et Lumière. Tout cela est, maintenant, à votre Porte Dimensionnelle. Soyez conscients de chaque instant.

 

Essayez de ne pas vous projeter dans demain, ni dans hier, mais restez totalement lucides sur votre propre Présence. Il n'y a pas d'autre façon de vivre la Joie. Il n'y a pas d'autre façon de vivre la Paix et vous êtes des Êtres de Joie, des Êtres de Paix. Contentez-vous de vivre chaque instant, avec ce que la vie vous apporte, avec ce que la Lumière vous apporte, même si vous ne saisissez pas les tenants, les aboutissants ? d'une situation ou d'un événement. Ayez confiance. Ayez la certitude que la finalité est la Lumière. Il ne peut en être autrement. Cela, nous vous l'avons toujours dit. L'Étoile vient réveiller l'Étoile. Elle annonce l'Étoile. Elle annonce la Lumière, elle annonce aussi le retour de l'Unité. C'est cela qui est en train de prendre place sur cette Dimension. Comme vous le savez, vous êtes partie prenante de la Terre et vous l'attendez. Vous attendez qu'elle aussi se décide à vivre ce processus, en totalité. Le vacarme du monde doit s'éloigner de vous, de plus en plus, fût-il de plus en plus tonitruant chaque jour.

 

La Joie est dans votre Cœur. La Paix est dans votre Cœur. Même si votre personnalité dit l'inverse et vous fait vivre l'inverse, cela est faux. Il n'y a, au travers de cela, pour ceux qui le vivent, que des résistances et des oppositions à dépasser, à transmuter. Et cela ne peut se faire que par la Joie de votre Cœur, dans l'instant présent. Ne cherchez pas, non plus, la Joie. Cherchez simplement à être présents et, à ce moment-là, vous serez libérés de tout ce qui est lourd, de tout ce qui est dense et de tout ce qui vous encombre, autour de vous et en vous. Cela va même devenir de plus en plus facile, à condition que vous portiez votre Conscience sur cet instant éternel présent. Et ceux qui commencent à percevoir ma Présence, aussi, écoutez-moi, portez votre Conscience vers moi, à vos côtés et en vous, et alors vous commencerez à percevoir et à vivre ma Présence, en votre Présence. La porte KI-RIS-TI s'ouvrira, de plus en plus. Les Étoiles s'activeront dans votre tête et les Portes s'ouvriront sur votre corps. Il vous deviendra, alors, de plus en plus aisé de comprendre ce que vous vivez et de dépasser les apparences et de dépasser toutes les zones d'opposition et de souffrance. Là est la seule Vérité et l'Étoile vient vous annoncer cela. Elle vient vous réveiller, en totalité. Et c'est comme le matin, il est des réveils plus ou moins faciles, il est des réveils plus ou moins difficiles, mais le réveil a lieu, de toute façon, que cela prenne une minute. Que cela prenne plusieurs heures, que cela soit léger, que cela soit lourd, le réveil a lieu chaque matin et le matin qui vient est le matin d'un Nouveau Monde.

 

Alors, qu'y aurait-il à redouter ? Ce qui redoute, c'est la personnalité. Ce qui redoute, c'est l'aspect limité de vous et certainement pas la part lumineuse qui grandit en vous. Voilà le face à face. Voilà le choc de l'Humanité, qui vient avec l'Étoile. Retenez que la Terre, elle aussi, vit ce que vous vivez. Elle vit sa délivrance. La dernière enveloppe se déchire dans le Ciel, laissant passer la Lumière du Cosmos, la Lumière de l'Étoile et la totalité de la Lumière du Soleil et des autres Étoiles. C'est à cela que vous êtes appelés. C'est à cela que vous êtes appelés à vivre, à percevoir et cela se fait aussi par le canal de communication que j'ai ouvert, en chacun de vous, et que vous avez ouvert, en chacun de vous, envers moi. Soyez lucides. Voilà ce que j'avais à vous dire, aujourd'hui. Mes mots sont brefs, mais ils accompagnent, réellement, les prémices, pour beaucoup d'entre vous, de ma Présence, à vos côtés et en vous, non pas seulement comme une impression, mais comme une réalité de la Conscience. À vous de vous tourner vers moi, comme je me tourne vers vous. À nous d'établir, ensemble, notre Communion, préparant ainsi ce qui a été appelé la fusion de la Tri Unité, ou la Nouvelle Eucharistie, permettant alors, à ce moment-là, de vivre cette Communion, cette Union, dans l'Unité de la Liberté. Voilà ce qui se passe, de façon très précise, quoi que dise votre personnalité, quoi que disent encore les quelques zones d'ombre pouvant exister en vous, quoi que disent les jeux sociaux, affectifs ou personnels, pouvant exister, pour beaucoup d'entre vous, encore. Là n'est pas l'essentiel. Si ce canal de communication fonctionne, vous assumerez tout cela avec la même Joie, avec le même Bonheur, quel que soit ce que vous envoie la vie, à vivre, soyez certains que ce qu'elle vous envoie n'est là que pour vous alléger et vous préparer à la venue de l'Étoile. Mes enfants bien-aimés, s'il existe en vous des questionnements, j'ouvre, aujourd'hui, un espace de discussion qui sera profitable à tous ceux qui liront, parce qu'ils s'y reconnaîtront. Alors, je vous écoute.

 

Question : quelle serait la succession des événements dans les semaines qui vont arriver ?

Mon enfant, l'événement le plus important est celui qui se passe, en vous, par ma Présence à vos côtés et par l'arrivée du Christ, KI-RIS-TI, par la Porte postérieure et le passage de la Porte étroite. Tout le reste, tous ces événements extérieurs, ne sont strictement rien par rapport à ce que vous avez à vivre, en vous. Et d'ailleurs, de la façon dont vous vivez vos événements Intérieurs, découlera la facilité des événements extérieurs. Maintenant, cette chronologie, en vous comme à l'extérieur de vous, correspond totalement à ce qui a été appelé la Libération de la Terre, la Libération du Soleil : l'activation des éléments de la Terre, des éléments présents dans l'éther et aussi dans le Soleil, et leurs jeux et interactions, venant apporter ma Présence et l'Appel de l'Étoile. Cela va se traduire, bien sûr, par des séismes et des bouleversements, à l'Intérieur de vous comme sur Terre. La Terre se libère de ses dernières résistances, de la même façon que chacun de vous se libère de ses dernières résistances, avec une apparente facilité, ou une apparente tristesse, mais le résultat est le même, la finalité est strictement la même : c'est la Joie de la Liberté retrouvée. Alors, vouloir dire que tel jour, il va se passer ceci ou cela, ne veut plus rien dire. Je vous demande simplement de retenir que je suis à vos côtés et que cela va vous devenir de plus en plus flagrant. À partir de ce moment-là, plus rien ne pourra vous éloigner de la Paix Intérieure.

Il ne vous reste plus qu'à vivre ce que vous avez à faire, ici, sur cette Terre, en étant conscients et lucides de notre Présence. Alors, dans ce calendrier-là, tout est inscrit dans un laps de temps très court. Cela vous a été annoncé par les Archanges, par un grand Être, appelé SERETI et aussi par des Anciens ou des Étoiles. Rappelez-vous simplement que, plus vous rentrez en vous, plus vous prenez conscience de ce que vous êtes, et de ma Présence à vos côtés, plus vous irez facilement dans ce qui se déroule, maintenant, sur Terre. L'ensemble des éléments va concourir, effectivement, à changer les mécanismes de vie sur Terre. Cela se produit, bien sûr, de différentes façons et avec différentes intensités, selon les continents, selon les peuples. Et aussi selon votre propre Conscience, quel que soit le continent ou le peuple auquel vous adhérez, ou là où vous êtes. Vous allez vous apercevoir que, si ma Présence vous devient de plus en plus perceptible, le reste n'aura plus aucune espèce d'importance, car cela ne représente rien du tout. Alors, dans le déroulement, quoi vous dire de plus que ce que vous a dit le vénérable Commandeur des Anciens (ndr : O.M. AÏVANHOV), quoi vous dire de plus que ce que vous a dit, depuis de nombreuses années, SERETI ? Vous avez tous les éléments.

Mais rappelez-vous que, maintenant que la Porte KI-RIS-TI est ouverte, et que ma Présence se rapproche de vous, il n'y a plus aucun obstacle à la Libération, totale et finale, de la Terre et de votre Conscience. Alors dites-vous que c'est aujourd'hui. Et, effectivement, c'est aujourd'hui. Alors, bien sûr, ceux de mes Enfants qui ne vivent rien (ni Vibrations, ni Conscience) et qui veulent rester dans une logique linéaire appartenant à cette Dimension, eh bien, là aussi, laissez-les libres. Il leur sera fait exactement selon leur vibration, mais néanmoins, même parmi les plus fermés de mes Enfants, beaucoup vont commencer à s'ouvrir et à réaliser ma Présence. Rappelez-vous aussi que c'est durant ces quelques jours, vous menant à quelques jours avant la fin de septembre, que doit se réaliser la dernière vague de libération de ceux de mes Enfants qui ne peuvent, ou ne veulent encore, reconnaître la Vérité. Maintenant, allez votre chemin en Paix, car chacun, encore une fois, ne peut aller que là où le conduit sa Conscience et sa Vibration. Ceux qui verront, dans ce qui vient, destruction, ceux qui verront, dans ce qui vient, noirceur, que voulez-vous y faire ? Chacun se trouve, très précisément, à faire face à ce qu'il a créé lui-même, sans aucune exception, que cela soit dans votre corps, que cela soit dans votre situation affective, que cela soit dans votre situation matérielle, que cela soit le pays où vous êtes. Quel que soit l'élément auquel vous êtes confronté, c'est très exactement ce que vous avez à vivre. Alors, à partir de là, vouloir vous donner une date (qui, de toute façon, vous sera donnée à chacun, intimement) ne revêt une importance que toute relative. Dites-vous simplement que c'est maintenant car c'est maintenant.

 

Question : vous avez parlé de l'Étoile qui annonce l'Étoile. Pourriez-vous développer ?

Cela signifie, simplement, que dans votre Ciel, vous allez voir une Étoile. Que cette Étoile va modifier votre Conscience et vous ouvrir, en totalité (ou vous fermer, complètement), à la seconde Étoile. Une Étoile, ainsi que je l'ai dit, est quelque chose qui brille, est quelque chose qui se voit dans la nuit, est quelque chose qui éclaire (à l'Intérieur de vous, comme dans le Ciel). Ne voyez pas une Étoile comme un soleil, je l'ai précisé. Une Étoile est une Lumière qui vient dans la nuit.

 

Question : quelle est la deuxième Étoile que vient annoncer la première ?

Elle est celle qui viendra accomplir la Fin des Temps. Par la transformation de ce monde dans la Lumière blanche de l'Unité, dans la rencontre entre le Soleil et la Terre, dans la rencontre entre ce corps que vous êtes encore et votre corps d'Eternité, la Résurrection.

 

Question : vous faites donc référence à deux événements planétaires ?

Je fais référence à deux Étoiles. Qu'est-ce qu'une Étoile ? C'est ce qui est visible dans votre Ciel. Quelque chose qui n'est pas à sa place habituelle, comme les Étoiles que vous contemplez le soir dans le ciel. L'effet le plus important est ce qui se passe sur la Conscience. Cela est extrêmement précis. Mes mots sont précis. Je ne vois pas quoi vous dire de plus par rapport à cette Étoile qui annonce l'Étoile. Je fais bien références à deux Étoiles, visibles, successivement, dans un temps rapproché, que tous les yeux verront, mais dont l'effet sur la Conscience sera différent pour chacun de mes Enfants.

 

Question : est-ce que la comète qui arrive est l'une de ces Étoiles ?

Mon enfant, il existe plusieurs comètes, qui sont en route vers la Terre. Il existerait même, je dirais, un essaim de comètes et de météorites qui sont en route vers vous. L'une d'entre elles est, effectivement, l'Étoile qui annonce l'Étoile. Maintenant, rappelez-vous que si vous n'aviez pas vos moyens scientifiques d'observation de l'espace, qu'est-ce qu'il resterait ? Il reste simplement une Étoile visible dans le Ciel. Une Étoile particulière, quant à sa couleur. Mais cela n'est rien, elle est surtout caractéristique par ses effets sur la Conscience et sur la Terre. C'est cela, le plus important. Pourquoi voulez-vous y mettre le nom d'une Étoile qui a explosé, d'une comète ou d'autre chose ? Ce n'est pas ça qui est important. Par contre, une Étoile est une Étoile. Une Étoile est une Conscience, de la même façon qu'il existe 12 Étoiles autour de votre tête. C'est un diadème qui ceint votre tête. Ces Étoiles, vous les sentez, vous les vivez, pour la plupart d'entre vous. C'est exactement le même processus qui arrive, vers vous, visible dans vos Cieux. Maintenant, il est très important de comprendre que, que vous nommiez cela d'une façon ou d'une autre, ne changera rien à la définition que j'en ai donnée : une Lumière qui brille dans la nuit, qui est inhabituelle et qui transforme la Conscience.

 

Question : l'intervention de cette Étoile aura les effets attribués à l'énergie Mikaélique, liée aux comètes, c'est-à-dire celle de trancher, au niveau des transformations de la Conscience ?

Oui, mon Enfant. Revois ce que disait le bien-aimé Jean : la dernière Trompette va retentir, très bientôt. À ce moment-là, le Ciel pourra s'ouvrir et la Lumière brillera. J'ai bien dit qu'une Étoile est une Conscience. Le principe Solaire, sur ce monde, est appelé le Soleil, ou le Logos solaire. Il est la Conscience de CHRIST / MIKAËL. Il est aussi votre Conscience, à tous les humains encore enfermés sur cette Terre. Ce Soleil, que vous voyez dans le Ciel, est aussi dans votre Cœur, c'est le même. Il n'y a aucune différence entre le Soleil du Ciel et le Cœur. C'est la même entité. Il n'y a aucune différence, comme vous l'ont dit les Archanges, entre eux et vous, parce qu'ils sont en vous. Et, comme ils vous l'ont dit, ce n'est pas une vision symbolique, ce n'est pas quelque chose de joli, mais c'est la stricte Vérité. De la même façon, quand je parle de l'Étoile, bien évidemment que vous verrez dans le Ciel, c'est aussi l'Étoile qui est dans votre Cœur. C'est la réunification de CHRIST, MIKAËL et de MARIE, c'est-à-dire de moi-même. C'est pour cela que ma Présence, et le canal de communication, s'est maintenant ouvert. C'est pour cela que la Porte postérieure du Cœur est ouverte. C'est pour cela que la dernière fusion peut se réaliser.

 

Question : qu'appelez-vous la dernière fusion ?

C'est la fusion de la Tri-Unité au sein du Cœur.

 

Question : comment faciliter au mieux cette fusion ?

En étant, simplement, dans l'instant présent et en portant votre Conscience, si vous avez la chance de le vivre par avance, sur ma Présence, à vos côtés. Tout y est. De respecter aussi les moments d'Appel de la Lumière, qui vous sont spécifiques, bien au-delà de vos espaces d'Alignement. Vous allez ressentir (et cela a été dit), de plus en plus facilement, l'Appel de la Lumière. À vous d'y répondre ou pas. Il n'y a pas de meilleure façon de faire.

 

Nous n'avons plus de questionnement, nous vous remercions.

Mes enfants bien-aimés, je vous remercie de votre accueil et de votre écoute. Je vous propose de vivre un moment de Communion et de facilitation de la communication, au niveau du canal dont j'ai parlé. Je suis à vos côtés, dorénavant. Je reviendrai, encore une fois, avant la date de notre rendez-vous formel. Je vous aime et je vous dis à tout de suite, en vous, et à vos côtés.

En raison de travaux en gare de Floreffe, la circulation des trains était réduite sur la ligne 130 cette dernière semaine.

 

Un seul train L (S61) sur deux a ainsi circulé entre Jemeppe-sur-Sambre et Jambes entre le 2 et le 5 avril.

 

Voici l'un de ces trains "Charleroi-Central - Jambes", (re)numéroté 13674, qui arrive à destination sous le régime de la contre-voie.

 

(vendredi 5 avril 2024 - 12h55)

 

by Arch. Raison John Bassig

(Jan 31, 2009)

twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cité #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.

Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.

Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."

Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.

A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants."

"Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.

Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar...

Hors frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde).

"Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...

India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs

Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?

Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs

"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com

Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015

www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM...

l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi.

www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

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twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cité #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

 

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants.""Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar... frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde)."Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

 

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

 

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDPL'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015 www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

 

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM... l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi. www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

www.twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cité #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

 

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants.""Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar... frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde)."Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

 

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

 

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDPL'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015 www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

 

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM... l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi. www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

Merlin

Isolde

Miranda Raison

Lyrics - Warrior - Havana Brown

L'Alhambra (en arabe : الْحَمْرَاء, Al-Ḥamrā' , « la rouge », en raison de la couleur que prennent les murailles au coucher du soleil) de Grenade est un ensemble palatial, et un des monuments majeurs de l'architecture islamique et l'acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen.

 

C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle. Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique, s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors des derniers assauts de la Reconquista.

 

La Alhambra es una ciudad palatina andalusí situada en Granada, España. Se trata de un rico complejo palaciego y fortaleza (alcázar o al-qasr القصر) que alojaba al monarca y a la corte del Reino nazarí de Granada. Su verdadero atractivo, como en otras obras musulmanas de la época, no sólo radica en los interiores, cuya decoración está entre las cumbres del arte andalusí, sino también en su localización y adaptación, generando un paisaje nuevo pero totalmente integrado con la naturaleza preexistente. En 2011 se convirtió en el monumento más visitado de España, recibiendo la cifra histórica de 2.310.764 visitantes

twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cités #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.

Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.

Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."

Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.

A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants."

"Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.

Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar...

Hors frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde).

"Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...

India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs

Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?

Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs

"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com

Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015

www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM...

l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi.

www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

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3eme Journee des rendez vous de l'Ethique 2011 a Evry. Theme du debat : Peut-on concilier liberte de ka oresse et raison d'etat ? .

Avec Jérémie Zimmermann (de la Quadrature du net) , Edwy Plenel (Directeur du journal en ligne Mediapart), Fabrice Almeida (Professeur a l’universite Pantheon-Assas), Fabienne Boulin Burgeat (Fille de Robert Boulin, Ancien ministre du Travail sous la presidence de Valery Giscard d’Estaing) et David Abiker

twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cités #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, et ses belles cartes postales @ mais aussi les clichés d'Archilaid, comme les "prix citron" de la France moche.. ou encore la laideur architecturale en Françe et Ailleurs. Dans le triste sillage des cités de banlieue construites ds les années 50, 60, 70... @ l'apres guerre.. dans l'urbanisation massive des territoires via l'industrialisation du logement @ le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme @ De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments banlieue89 ANRU1 ANRU2 bientot ANRU3 @ le Renouvellement urbain, la rénovation urbaine, des "Ensembles Tout Béton" qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM L'urbanisation à marche forcée des années 60 est devenue synonyme de bétonnage et d'enlaidissement. Dans L'Express du 23 août 1971 @ "La loi du 7 juillet dernier relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a ainsi créé un label spécifique permettant de veiller sur cet héritage architectural récent, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco vient lui aussi de mettre en lumière", ajoute la ministre de la Culture.

Pas un village, dans la plus reculée des provinces, qui ne soit atteint. C'est comme une lèpre qui, peu à peu, prolifère sur l'épiderme du paysage urbain français. Un des plus beaux du monde, disait-on. Agressive médiocrité des bâtiments publics, des écoles, des postes, des administrations, monotonie concentrationnaire des grands ensembles, prétention et passéisme débile des maisons individuelles : le bilan architectural des dix dernières années est, en France, catastrophique. Jamais on n'a autant construit. Jamais si mal, si pauvre, si triste. A de rares exceptions. Cela devient si flagrant à la lumière de l'été, que même l'O.r.t.f. s'en est ému. Après Vivre aujourd'hui, l'émission de Jacques Frémontier (dimanche, consacrée à "la rue"), La France défigurée, de Michel Péricart et Louis Bériot, a donné l'alerte : par milliers, des témoignages ont afflué. Les Français prennent conscience du mal et s'interrogent : "Comment, pourquoi, en est-on arrivé là ?" Spéculation Que "cet avachissement, cet avilissement de la qualité architecturale", comme le définit M. Michel Denieul, directeur de l'Architecture au ministère des Affaires culturelles, ne soit pas l'exclusivité de la France, personne ne le conteste. Le monde entier connaît un malaise architectural. Après avoir, des siècles durant, bâti pour le seigneur, le prince, le mécène, l'architecture ne sait pas encore bâtir pour la masse, le peuple, "l'innombrable", comme le dit l'architecte Emile Aillaud. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, aussi, elle tâtonne. Ce n'est pas une consolation. Ni une raison suffisante pour admettre comme une fatalité la piètre architecture française. Ni pour excuser ceux qui l'ont laissée pousser comme les mauvaises graines, à tous les vents. Le premier des responsables, avant les architectes dépassés (voir page suivante l'opinion de Pierre Schneider) et les promoteurs avides, c'est l'Etat. Qui, par le jeu des servitudes, des permis de construire, etc., contrôle et, le plus souvent, paralyse la totalité de ce qui se bâtit en France. Qui est lui-même le premier client des architectes, le premier maître d'ouvrage des nouveaux édifices (hôpitaux, écoles, logements sociaux). Qui, à ce titre, aurait pu, et ne l'a pas fait, promouvoir une politique de l'habitation qui soit une politique d'embellissement. "Construire beaucoup, c'est une occasion d'embellir", dit Bertrand de Jouvenel.

Au lieu de cela, que voit-on, en dépit de la réaction amorcée depuis quelques années par le ministère des Affaires culturelles ? La médiocrité primée, la création handicapée, la spéculation triomphante. Les grands ensembles sont une erreur, mais nous ne savons pas pourquoi. Colin Davidson, professeur à l'Ecole d'architecture de l'université de Montréal.

Dans un vieux pays comme la France, pour lutter contre la laideur, il y a deux méthodes : une stratégie de choc qui favorise la qualité architecturale ; une stratégie défensive qui prévient la détérioration du patrimoine ancien. La première n'a jamais été définie. Comment s'étonner des résultats ? On ne s'est même jamais soucié d'en jeter les bases en pratiquant une politique d'urbanisme conséquente. "Une ville comme Paris, dit M. Denieul, se caractérise par une propension à accorder les permis de construire, quand ils sont demandés, au coup par coup. Et cela, faute de documents d'urbanisme suffisamment précis, souples et contraignants en même temps."

Appréciation Contre ce système du n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, M. André Malraux avait voulu réagir. Il avait demandé à l'architecte urbaniste Gaston Leclaire d'étudier l'aménagement du quartier de la rotonde de La Villette, et spécialement des abords du bassin, appelé à devenir le pôle d'attraction d'un site urbain peu connu et insolite. L'étude a été menée à terme, mais ses conclusions sont restées lettre morte. De telles études, faites systématiquement, auraient pu freiner bien des désastres, non seulement à Paris, mais sur la Côte d'Azur, autre victime notoire d'une urbanisation désordonnée. Et servir de tremplin à une architecture raisonnée, sinon réussie, alors que celle dont nous souffrons n'est ni l'un ni l'autre. C'est aussi M. André Malraux qui, par la loi du 4 août 1962, dite des secteurs sauvegardés, tenta de consolider la stratégie défensive. De fait, à l'intérieur des quartiers préservés, au voisinage des monuments historiques on ne peut construire ni détruire n'importe quoi. Un immeuble tout en verre où se reflète la cathédrale d'Amiens ? Soit : le mélange des siècles n'est pas prohibé, au contraire, c'est la vie même des villes. A condition que les deux architectures soient, comme c'est le cas, bien intégrées l'une à l'autre. La R.a.t.p., en revanche, n'a pas reçu le droit de construire sur les quais de la Seine, déjà si meurtris, une tour de bureaux qui viendrait s'inscrire entre celles de Notre-Dame. Il y aurait donc sauvegarde sans le drame des dérogations laissées à l'appréciation des administrations. A cause d'une de ces dérogations, va s'élever, rue de l'Université, l'immeuble de bureaux réservé aux membres de l'Assemblée nationale. On le verra, de la place de la Concorde, se profiler derrière les deux étages de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée. Dérogation aussi pour la barre massive des immeubles de Maine-Montparnasse et la tour de 200 m qui les couronnera : quand la maquette fut présentée devant la Commission des sites, un ministre et cinq préfets étaient présents pour l'appuyer de leur autorité politique. Il n'y eut pour ainsi dire pas de discussion. Quant à la tour de la Halle aux vins, autre pont aux ânes architectural, c'est l'enfant bâtard d'un grand projet : une flèche hélicoïdale, construite par l'architecte Edouard Albert, et couverte de mosaïque par Georges Braque. Hélas ! Albert et Braque sont morts, et les Parisiens n'ont sous les yeux que la tour sans génie d'Henri Coulomb. Bénédiction A Strasbourg, c'est le maire lui-même, M. Pierre Pflimlin, qui s'est obstiné à permettre la construction, à deux pas de la cathédrale, d'un complexe immobilier de 60 m de haut et de plus de 60 millions de Francs. La Commission départementale des sites, les Monuments historiques, la direction départementale de l'Equipement ont émis un avis défavorable. Les P.t.t. aussi, car cette tour fera écran aux liaisons hertziennes entre Strasbourg et Paris. Rien n'y a fait. M. Pflimlin a gagné. Les P.t.t. devront déplacer le relais de leurs ondes hertziennes, situé à Saverne, et la flèche rose de la cathédrale, point de ralliement de toute l'Alsace, se verra fâcheusement disputer le ciel. La Côte d'Azur regorge, hélas ! d'exemples tout aussi significatifs. Le dernier en date n'est pas le moins accablant. A Mandelieu-La Napoule, sur un terre-plein de 10 ha gagné sur la mer, vient d'être construit un "complexe" d'une quinzaine d'immeubles, hauts de sept étages, et d'une médiocrité affligeante, qui dépare un des plus beaux panoramas de la Côte, entre le massif de l'Esterel et les îles de Lérins. Avant de voir le jour, ce projet a reçu toutes les bénédictions officielles. Quinze organismes différents ont été consultés par le Conseil municipal, et, parmi eux, la Commission des sites. Pas un souffle de protestation ne s'est élevé. L'affaire est remontée à Paris. Finalement, le ministre de l'Equipement lui-même a signé le permis de construire et la concession d'endigage du port. Aujourd'hui, l'Association pour la défense des sites de Cannes et des environs distribue la photo du chantier à des milliers d'exemplaires. "Ce que nous voulons empêcher désormais." Et Mme Louise Moreau, élue maire de La Napoule aux dernières élections, est formelle : "Si, alors, j'avais été maire, je n'aurais jamais permis cela."

Répétition D'une part, l'Etat protège peu ou mal, d'autre part, loin de promouvoir la recherche et la qualité, il impose les normes d'une architecture concentrationnaire. Ainsi par le système des Cos (Coefficients d'occupation des sols), dans Paris et dans les grandes villes, où la pression de la rentabilité est énorme, on construit au maximum, même si c'est dépourvu de toute plausibilité, même si, du point de vue architectural. c'est une hérésie. "Il faudrait, dit M. Denieul, créer des zones de discontinuité : des Cos de 3 à un endroit, et, à d'autres, des Cos de 0 à 5, ce qui donnerait au faciès urbain un modelé, un relief. Au lieu de cela, le mot d'ordre est de 'bourrer' partout. Et le XVIe arrondissement de Paris, entre autres victimes, devient un immense chantier où se multiplient les surélévations intempestives." A quoi M. Jean Chapon, directeur du cabinet de M. Albin Chalandon, rétorque : "Il faut bâtir au maximum, sinon, où logera-t-on les milliers de gens qui affluent dans les villes ?" On touche, ici, au coeur du problème. Parce que les besoins étaient immenses et impérieux, on a construit beaucoup. Très vite. Sans se préoccuper du plaisir de vivre des futurs habitants. Comme si un environnement harmonieux était un luxe, cet environnement que les arbres et les champs fournissaient naturellement aux gens d'autrefois. Comme si l'on ne savait pas que la laideur monotone sécrète l'ennui, la morosité, le désespoir. Était-il impossible, au même prix, de construire bien ? Les réussites d'Emile Aillaud, par exemple, à Grigny-la-Grande-Borne, ou de Michel Andrault et de Pierre Parat à Sainte-Geneviève-des-Bois prouvent le contraire. Même avec les crédits limités des H.l.m., même en respectant les normes étouffantes de l'urbanisme réglementaire, on peut créer des habitations à l'échelle de l'homme, du paysage, des architectures favorables à la détente et au bien-être. Ce n'est pas une question de crédits, ni de servitudes ni de préfabrication. C'est une question d'audace, d'invention. Malheureusement, les inventeurs, en cette époque de conformisme, sont rares, et on les encourage peu. Sauf dans les cas où l'obstination d'un créateur a réussi à vaincre les résistances pour modeler un univers vraiment neuf, on s'est contenté d'additionner, de juxtaposer les machines à vivre, les cités dortoirs, de confondre industrialisation et répétition, fonctionnalisme et monotonie. Multiplication "Quand je me promène autour de Paris, disait, peu de temps avant sa mort, le grand architecte américain Richard Neutra, j'ai l'impression que ceux qui bâtissent n'ont jamais été à l'école maternelle. Ils ne savent pas où le soleil se lève, ni où il se couche. Ils ont oublié que l'homme a besoin de chlorophylle comme les arbres et d'espace comme les oiseaux. Ils ne savent faire que des prisons." Le ministère de l'Equipement, pour sa part, est fier d'avoir mis au point un catalogue de grands ensembles --boîtes géantes et tours de tous calibres -- qui permet aux maires et aux offices d'H.l.m. de choisir sur photos et sur plans des immeubles types, spécialement étudiés par des architectes (certains sont renommés) qui en garantissent la qualité de la fabrication et le prix. Au ministère de l'Education nationale qui, à lui seul, dépense 3 milliards par an pour construire 4 millions de m2 (un C.e.s. par jour), on prône la préfabrication (sauf dans les établissements de l'enseignement supérieur). Chaque année, parmi les propositions des trente-cinq entreprises agréées, qui se sont engagées à ne pas dépasser le prix plafond de 520 Francs le m2, on choisit trois ou quatre types nouveaux de C.e.s. On les expérimente en petite série l'année suivante. Puis, on se lance dans la fabrication industrielle. En soi, le système pourrait être bon. S'il n'aboutissait pas à la multiplication de bâtiments déprimants. Même à Cajarc (Lot), cher à M. Georges Pompidou, le C.e.s. offense la vue. L'Education nationale, à qui incombe, entre autres tâches, le soin de former l'oeil et le goût des enfants, ne s'en émeut pas. "Elle n'accepte, dit un haut fonctionnaire, aucun conseil, et se drape dans sa dignité de gros consommateur d'architecture." Subvention Le ministère de l'Agriculture n'agit pas avec plus de discernement. Il n'impose pas de modèles. Mais les prix plafonds des bâtiments agricoles ont été calculés si bas (en partant de la tôle ondulée et du parpaing non enduit) que l'agriculteur qui souhaiterait construire convenablement ne peut le faire, sans risquer de perdre le bénéfice de la subvention. Ainsi, la campagne française s'est couverte peu à peu de bergeries et d'étables qu'on dirait échappées de bidonvilles. Aucun site n'est épargné. Ni la Bretagne ni la Lozère. Si le classement de Colombey-les-Deux-Eglises n'était pas intervenu à temps, un hangar de tôle ondulée serait venu boucher la perspective historique qui s'étend devant la Boisserie... Une grande part de ces diverses calamités est due à l'incompétence des maîtres d'ouvrage - fonctionnaires et élus - desquels dépend la commande publique. "Le sens de l'architecture est aussi rare chez eux que le bon sens", disait quelqu'un qui les pratique. Et Raymonde Moulin, dans sa récente étude sur l'Etat et les architectes, l'a noté : "L'intérêt pour la qualité architecturale appartient sinon à l'ordre du rêve, du moins de ce qui peut être considéré comme un hasard heureux." Les promoteurs privés ne sont pas plus royalistes que le roi. Pas plus que l'Etat, ils ne se soucient d'apporter aux Français le plaisir que procure un heureux agencement de l'espace. Pour la plupart, ils se contentent d'appâter avec du clinquant - baies vitrées, travertin dans le hall, céramique dans la salle de bains - et offrent des immeubles de (faux) prestige, mal insonorisés, mal compris, étriqués, qui n'ont que de lointains rapports avec l'architecture, même s'ils portent des signatures connues.

Impulsion Peut-on enrayer l'épidémie de laideur ? Alertés par les avertissements de la Commission du VIe Plan, les Pouvoirs publics semblent vouloir secouer leur torpeur. Pas question de définir une politique. "On ne peut imposer une architecture officielle, comme en U.R.S.S., se défend M. Chapon. Nous sommes en pays de liberté." Mais on éprouve la nécessité d'agir. Premier essai de stratégie dynamique : le plan-construction, lancé, en mai, conjointement par MM. Chalandon, Jacques Duhamel et François-Xavier Ortoli. Son objectif avoué : rechercher un habitat qui réponde mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui. En fait, il s'agit de trouver des remèdes à l'échec des grands ensembles.

Au ministère des Affaires culturelles, dans la même foulée réformatrice on prépare deux projets de loi : l'un sur la profession d'architecte, l'autre sur les conditions de la commande publique. Toujours sous l'impulsion de M. Duhamel, la Fondation de France finance un concours d'architecture agricole qui sera lancé à l'automne en Franche-Comté, en Bourgogne et en Bretagne. Enfin, une étude a été menée pour voir de quelle façon on pourrait, dès l'école maternelle, sensibiliser les enfants aux problèmes de volumes et d'espaces. Il reste à convaincre l'Education nationale d'inscrire cet enseignement nouveau à ses programmes.

A la direction de l'Architecture, malgré les faibles moyens financiers dont il dispose, M. Denieul souhaite influer plus directement sur la qualité de la construction, en développant les services de la création architecturale. Dans les trente prochaines années, la France va construire autant de logements qu'il en existe actuellement. Il est temps de se souvenir que le degré de civilisation d'un peuple se juge à la qualité des édifices qu'il laisse à la postérité. "La France n'est ni belle ni laide", Vasarely "La France n'est ni belle ni laide. C'est le point de vue où nous nous plaçons qui décide. Celui qui se promène à New York ne voit qu'une ville chaotique et sale. Mais si, le soir, on arrive de l'aéroport, on découvre les gratte-ciel illuminés qui émergent au-dessus du fog. C'est un spectacle inoubliable. La Courneuve ou Sarcelles, vues d'avion, présentent des aspects intéressants."

"Remédier à la laideur est une tâche extrêmement complexe qui se place sur d'innombrables plans, sociologiques, psychologiques, esthétiques. Le gouvernement actuel est favorable à l'esthétique, mais peut-on imposer la beauté comme on a imposé la vaccination obligatoire ? Actuellement on construit partout des habitations du genre clapier. Ce phénomène est universel. Sarcelles et Saint-Denis ressemblent à Sydney ou à Tokyo." Le droit à la beauté, par Pierre Schneider Le mot "esthétique" a mauvaise presse. Mais l'esthétique, dans la bouche des architectes, c'est ce que font les autres... En réalité, jamais l'architecture n'a été plus préoccupée de beauté. Elle peut prendre les formes les plus diverses. Ici, elle est dans l'intense présence d'un édifice ; là, dans un agencement heureux de l'espace obtenu par des moyens insignifiants. Tantôt harmonieuse, tantôt agressive. L'élégance du chemin le plus court, mais aussi l'extravagance du chemin des écoliers : Ludwig Mies Van der Rohe ne nie pas Antonio Gaudi. L'essentiel est de ne pas se soumettre passivement aux idées reçues, d'exprimer son temps - fût-ce en s'efforçant de le réorienter. "Lorsqu'une oeuvre est à son maximum d'intensité, de proportions, de qualité d'exécution, de perfection, il se produit un phénomène d'espace indicible, les lieux se mettent à rayonner, physiquement. C'est du domaine de l'ineffable." Cette définition du beau est due au père du fonctionnalisme : Edouard Le Corbusier. L'absence de volonté créatrice se traduit par des formes inertes. Et l'inertie démoralise. Le jour n'est pas loin où le plus fanatique des technocrates sera contraint d'inclure le droit à la beauté dans ses frais généraux. A quelques exceptions près, l'histoire de l'architecture moderne - celle du dernier quart de siècle, surtout - ne s'est pas écrite en France. Pourquoi ? La raison la plus évidente est qu'elle n'a pas voulu ou su produire des architectes. La faute en incombe, en premier lieu, à l'Ecole des beaux-arts. La formation, ou plutôt la déformation qu'elle dispensait à ses élèves, était, depuis cent cinquante ans, résolument passéiste : on se référait à Versailles ou au Parthénon, oubliant que leur pouvoir de fascination venait de ce qu'ils avaient été, en leur temps, des bâtiments modernes. Le premier travail des élèves utilisant l'acier, le verre, fut présenté à l'Ecole en 1950.

Vers 1956, un groupe d'élèves qui proposaient à Nicolas Untersteller, directeur de l'Ecole, d'organiser une exposition Mies Van der Rohe, s'entendirent répondre : "Je ne connais pas cette demoiselle." Un promoteur définit assez brutalement le produit de cet enseignement figé : "Les architectes ? Ils se croient des artistes. Ils ignorent la vie." Effectivement, l'Ecole n'a pas su assimiler la révolution industrielle. Vers 1840, un divorce s'opère entre architecte et ingénieur. Le premier n'a que mépris pour le second. Lorsque, au début du siècle, Fulgence Bienvenüe, ingénieur en chef du métropolitain, veut enseigner aux élèves de l'Ecole la technique du béton armé, ceux-ci le chahutent au cri de : "Tu nous prends pour des entrepreneurs ?" Bibliothèque nationale, Halles de Baltard, viaduc de Garabit - les chefs-d'oeuvre de la construction industrielle du XIXe siècle sont si peu considérés comme de l'architecture, que le premier d'entre eux à avoir été classé monument historique fut la tour Eiffel. Depuis quelques générations, les architectes apprenaient les techniques modernes, mais comme un mal nécessaire. "Un tuyau, ça se cache", dit l'un d'eux. Ils acceptaient de construire une usine ou une H.l.m. - il faut bien vivre - mais leur rêve restait de bâtir pour un prince. Aucune place n'était faite, dans l'enseignement, à l'économie, à la sociologie - en un mot à la donnée humaine qui est à la fois le grand problème de l'époque et sa chance de renouvellement : les nombres. Que pèsent ces rêveurs anachroniques en face de gens qui ont le sens des réalités - ceux-là mêmes qui les font travailler : les promoteurs ? Rien. Dans les pays anglo-saxons, l'architecte est respecté ; chez nous, c'est le pauvre type qui oublie un escalier. Un promoteur explique : "Comment je choisis un architecte ? C'est simple : je prends celui qui fait ce que je veux." Et ce qu'il veut, c'est ce qui se vend, c'est-à-dire le "standing". Il n'y a pas de grand architecte sans grand client, note l'architecte Michel Bezançon. Or, à l'encontre des Etats-Unis ou de l'Italie, en France, l'architecture ne se vend pas comme image de marque." M. Claude Alphandéry, P.d.g. de la Banque de la construction et des travaux publics, confirme : "Les gens d'affaires français ne considèrent pas encore l'architecture comme le bon signe extérieur de la réussite." Créer, dans ces conditions, tient du miracle. L'architecture abdique ou se condamne à périr de faim. Dans le secteur public, l'accueil à l'architecture vivante n'est pas meilleur que dans le privé. L'architecte, pour faire aboutir un projet, doit avoir l'obstination des personnages de Kafka. Un disciple connu de Le Corbusier se voit refuser une commande parce que, selon les mots du financier désolé, "il n'a personne dans sa manche". Savoir se débrouiller est plus important que savoir créer. "Le secteur public est démembré en parties qui doivent négocier entre elles", explique M. Alphandéry. D'excellentes réalisations, toutes dues à la volonté d'individus, soulignent d'autant plus cruellement la formidable indifférence des hommes politiques (qu'ils soient de droite ou de gauche) et des technocrates à "la dimension poétique". Les ministres se préoccupent de pouvoir proclamer à la fin de l'année qu'on a construit tant de logis, mais II ne vient à l'idée de personne de supposer que ces logis devraient, en toute justice, tomber sous le coup de la loi qui interdit de déposer des ordures sur la voie publique. Pourtant, il est des raisons d'espérer. La principale est l'apparition d'une génération d'architectes pour qui l'industrie n'est plus l'ennemi - pas plus que la panacée - mais un instrument. Un instrument qui, bien utilisé, peut libérer l'architecture de ses servitudes. Ici et là, surgissent des bâtiments, des ensembles dont la réussite démontre qu'aujourd'hui les contraintes techniques et budgétaires ne sont plus que l'alibi facile des médiocres. L'imagination est humainement nécessaire. Elle est techniquement possible. A nous de savoir l'exiger. www.lexpress.fr/culture/1971-architecture-et-urbanisme-la... Métamorphoses des villes : d'hier à aujourd'hui L'oeuvre de Le Corbusier classée au patrimoine mondial de l'Unesco Marseille, d'hier à aujourd'hui Lille d'hier à aujourd'hui... www.lexpress.fr/culture/en-images-l-oeuvre-de-le-corbusie... Dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France, sont désormais inscrites au patrimoine mondial de l'organisation. Une proposition adoptée par consensus et sans changement par le comité en charge du classement. La troisième aura été la bonne. Après deux tentatives infructueuses, l'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco. La décision a été prise lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul. Cette réunion a été suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin. Le classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse dans sept pays. Dix d'entre elles sont situées en France. Parmi elles figure la Maison de la Culture de Firminy A ces réalisations s'ajoutent les Maisons La Roche et Jeanneret à Paris, la Villa Savoye et loge du jardinier à Poissy, l'Immeuble locatif à la Porte Molitor à Boulogne-Billancourt, la Manufacture à Saint-Dié-des-Vosges, le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Eveux. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernité www.cotemaison.fr/chaine-d/deco-design/le-corbusier-un-ar...

Hors frontières françaises, d'autres créations de Le Corbusier ont également été classées. L'immeuble Clarté à Genève, la petite villa au bord du lac Léman à Corseaux (Suisse), la maison Guiette à Anvers (Belgique), les maisons de la Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine), le musée national des beaux-Arts de l'Occident à Taito-Ku à Tokyo (Japon) et le complexe du capitole à Chandighar (Inde).

"Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, premier adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. Le Corbusier: hommage au virtuose de la modernité Interrogé par Le Monde, le même interlocuteur considère que Icomos, le Conseil international des monuments et des sites, avait par le passé jugé la série proposé "trop pléthorique et éclectique, et surtout, déploré l'absence du site de Chandigarh en Inde, qui révélait la dimension urbanistique de l'oeuvre". En intégrant ce site qui comprend un quartier, sa maison de la culture, son stade, sa piscine et son église -le plus grand conçu par l'architecte- les promoteurs du dossier de candidature ont tiré parti des expériences passées. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, s'est réjouie de la décision de l'Unesco, en relevant qu'elle soulignait "l'importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine récent, de moins de cent ans". l'architecture moderne au rang d'art majeur. L'occasion de revisiter son oeuvre architecturale avec notamment la Cité radieuse à Marseille, sans oublier son parcours de peintre et de designer. L'Express Styles est aussi parti à la rencontre d'artistes comme India Mahdavi ou Ora-ïto qui s'en sont inspirés... Découverte ! L'architecte de tous les possibles est aussi celui de tous les paradoxes. Mort en eaux troubles - on a retrouvé son corps noyé sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin le 27 août 1965 -, Le Corbusier est, aussi, l'homme solaire qui a accouché de la Cité radieuse et un "visionnaire persuadé de pouvoir apporter la joie de vivre", affirme Sylvie Andreu, directrice de collection du livre Cher Corbu... (1). Cinq décennies après sa disparition, son aura continue de briller et son héritage est intact, de la villa Savoye, à Poissy (Yvelines), à l'unité d'habitation de Firminy (Loire), en passant par la chapelle de Ronchamp en Franche- Comté ou la ville nouvelle de Chandigarh en Inde. Et pourtant, l'homme n'a pas que des admirateurs... La Cité radieuse à Marseille.La Cité radieuse à Marseille.SDP La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.La ville nouvelle de Chandigarh, en Inde, construite en 1947.Narinder Nanu/AFP

Critiquant ses excès et sa mégalomanie, ses détracteurs lui reprochent également, encore aujourd'hui, son approche fonctionnaliste trop radicale et d'être à l'origine de l'urbanisme des banlieues. Autant dire que le mystère autour de Charles-Edouard Jeanneret- Gris, dit Le Corbusier - né en Suisse en 1887 -, reste entier. Qui était vraiment cet autodidacte insatiable et obstiné dont l'oeuvre attend toujours son classement à l'Unesco, au titre de sa "contribution exceptionnelle au mouvement moderne"? Un virtuose de l'architecture bien qu'il n'ait pas le diplôme (il a quitté l'école à 13 ans) ? Un grand designer ? Un peintre compulsif ("Le dessin est fait avant que je ne l'aie pensé") ? Un sculpteur majeur ?

De toute évidence, un artiste surdoué et protéiforme "qui a profon dément marqué le XXe siècle et bouleversé notre façon d'habiter, explique Sylvie Andreu. Il sera guidé toute sa vie par l'esprit nouveau de son époque et n'au ra de cesse de combattre les conservatismes". A partir du 29 avril 2015, l'exposition du Centre Pompidou propose une relecture de ses créations - plus de 300 dessins, tableaux, sculptures, photos, meubles, dont certaines pièces réalisées dès 1923 avec Pierre Jeanneret... - qui seront présentées via le prisme de la mesure du corps humain. La villa Savoye (1928-1931), à PoissyLa villa Savoye (1928-1931), à PoissyArcaid/Corbis

Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)Empreinte du modulor dans le béton, visible a Rezé (Loire-Atlantique)SDP "L'homme a toujours été au centre de ses préoccupations, explique Jacques Sbriglio, architecte urbaniste et commissaire de l'exposition organisée à Marseille, en 2013, Le Corbusier et la question du brutalisme. Il a inventé un langage et fait basculer l'architecture dans le XXe siècle. Chacune de ses réalisations inter - rogeait le rapport de l'homme aux usages quotidiens. Quand il dessinait les plans d'une ville, il indiquait l'échelle, mais aussi le temps de déplacement d'un point à un autre." Et Olivier Cinqualbre, commissaire de l'exposition du Centre Pompidou, d'ajouter : "La cellule d'habitation pensée par Le Corbusier est petite mais pratique, à taille humaine. Pour épouser les mouvements du corps, le mobilier devient réglable (dès 1929), modulable ou encastrable." La chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampLa chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950-1955), à RonchampCalle Montes/Photononstop

Avant-gardiste, ce bâtisseur souhaite libérer l'individu des contraintes, du mal-logement, de l'inconfort. Car, ne l'oublions pas, au lendemain de la guerre, chaque mètre carré compte! Pour modifier la perception des volumes, il use en plus de couleurs franches. Là aussi, il connaît sa palette... Depuis qu'il s'est installé à Paris en 1917, il peint tous les jours et manie le nuancier avec finesse. Voilà qui explique sans doute qu'il ait autant d'influence auprès des créateurs tous azimuts : designers et stylistes de mode! La preuve, ci-contre, en cinq témoignages... . Le Corbusier. Mesures de l'homme, du 29 avril au 3 août 2015, Centre Pompidou, Paris (IVe), www.centre pompidou.fr

Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, du 11 novembre 2015 au 14 mars 2016 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris (XVIe). www.citechaillot.fr

"Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre."Cher Corbu" Recueil de témoignages de 12 architectes contemporains sur le grand homme, dans lequel chacun lui écrit une lettre.SDP

(1) Cher Corbu..., un ouvrage collectif qui recueille le témoignage de 12 architectes contemporains sur le grand homme : de Paul Chemetov à Odile Decq en passant par Elisabeth de Portzamparc ou Claude Parent, qui lui ont chacun écrit une lettre. Bernard Chauveau éd., 48 p., 22,50 ?

Ils se sont inspirés du Corbusier...

India Mahdavi, amoureuse d'innovation

India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.India Mahdavi, architecte d'intérieur et designer. Vient de terminer le restaurant I Love Paris pour Guy Martin.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous le Corbusier ?

India Mahdavi : C'est un révolutionnaire et un provocateur, qui a fait renaître l'architecture moderne en mettant l'homme au centre de la vie et de la ville. Il a eu l'intelligence de s'interroger sur les modes de vie des gens bien avant tout le monde. Son rapport aux proportions m'a imprégnée. Sur mes chantiers, j'utilise aussi le Modulor. Ses références sont devenues les miennes. Il a cassé les normes bourgeoises de l'habitat. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? India Mahdavi : J'aime beaucoup sa façon d'appliquer la couleur en aplats pour redessiner les volumes, rythmer les espaces, marquer les perspectives. C'était un formidable coloriste. L'ouvrage Le Corbusier. Polychromies architecturalesest d'ailleurs une de mes bibles. Il référence toutes les nuances et permet, grâce à une réglette, de les associer harmonieusement. C'est un outil dont je me sers sur tous mes chantiers.

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? India Mahdavi : Le tabouret à poignées, en chêne, qu'il a conçu pour son cabanon, d'après une caisse à whiskys. On peut évidemment s'asseoir dessus, mais on peut surtout l'empiler pour séparer une pièce, le transformer en chevet ou en table basse. Il n'y a pas de meuble qui résume mieux son oeuvre. Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP Ora-ïto et sa fascination pour la minutie

Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.Ora-ïto, architecte designer. Propriétaire du toit terrasse de la Cité radieuse à Marseille.SDP L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ? Ora-ïto : Il est l'inventeur de la modernité. Pour chacune de ses réalisations, il a établi un vrai scénario de vie. La Cité radieuse en est le plus bel exemple. Tout y est pensé au millimètre près et à bonne hauteur grâce au Modulor-une grille de mesures qu'il a inventée et représentée par la silhouette d'un homme debout, le bras levé. C'était aussi un obsessionnel. D'ailleurs, quand il érige cette unité d'habitation, on le surnomme le "Fada". Mais il reste un grand monsieur qui m'a beaucoup influencé.

L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ?

Ora-ïto : Je ne suis pas habité par Corbu, mais imprégné de ses concepts. Sa rigueur, sa façon d'organiser les espaces en lien avec les modes de vie et sa simplicité restent des valeurs essentielles. C'est le Steve Job de l'architecture !

L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Ora-ïto : La villa Savoye à Poissy. Art déco, cette première maison de week-end est spectaculaire : une "boîte en l'air" montée sur pilotis, qui a tout pour elle. Elle est lumineuse, élégante et intemporelle.

Le Corbusier : hommage au virtuose de la modernitéSDP

Pierre Charpin, sensibilité des couleurs

Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.Pierre Charpin, designer. Prépare une exposition pour la galerie Kréo à Londres.SDP

L'Express Styles : Que représente pour vous Le Corbusier ?

Pierre Charpin : Ce n'est pas un maître à penser, mais un grand architecte et aussi un étonnant plasticien doué d'une sensibilité aux formes hors pair. La chapelle de Ronchamp - tout en courbes et en harmonie avec le paysage - en est un des plus beaux exemples, le contraire d'un bâtiment standardisé. L'Express Styles : En quoi a-t-il inspiré vos créations ? Pierre Charpin : Je ne sais pas s'il m'a influencé, mais son travail sur les couleurs m'a beaucoup intéressé. Il utilise une gamme de coloris plus subtile et sophistiquée que celle des primaires. Comme lui, je n'aime pas les fausses couleurs et les demi-teintes, ni les objets trop lisses. J'apprécie sa façon d'appréhender le béton, notamment à la Cité radieuse. Il en a fait une surface vivante et pas si brutale que ça ! Pour y avoir séjourné, je suis frappé par la sophistication et la simplicité de ce grand vaisseau. Corbu fait partie, avec Sottsass, des gens qui comptent pour moi. C'est à la fois un théoricien et un être très sensible. L'Express Styles : Quelle est pour vous la pièce ou le bâtiment culte ? Pierre Charpin : Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, de 3,66 mètres sur 3,66, est un modèle d'intelligence : il a optimisé chaque centimètre carré. Cette réalisation démontre à quel point il était libre. Eux aussi l'apprécient... Jérome Dreyfuss, créateur de sacs

"Mes grands-parents étant les voisins de Jean Prouvé, à Nancy ; j'ai été sensible, très jeune, à l'architecture et à Corbu, qui a toujours eu une longueur d'avance. A chaque problème il trouvait une solution. Il avait cette capacité d'inventer des concepts et des principes de construction. Il était à la fois rationnel et créatif. Quand j'ai aménagé mon cabanon à Fontainebleau, j'ai optimisé chaque mètre carré. Chaque objet a sa fonction et sa raison d'être." www.jerome-dreyfuss.com

Frédérique Dessemond, créatrice de la marque de bijoux Ginette NY "Je vis aujourd'hui à New York mais j'ai grandi - juqu'à 28 ans - à la Cité radieuse, dont je garde un souvenir ému. On vivait en autarcie, entre copains, c'était mieux que le Club Med ! Les appartements étaient très lumineux, remarquablement bien étudiés. J'ai conçu ma future boutique [66, rue des Saints-Pères, Paris VIe] à partir du Modulor. Et mes bijoux sont simples, faciles à vivre et sans ostentation, comme l'étaient ses réalisations." www.ginette-ny.com - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document … explosion des tours Gauguin Destruction par implosion des Tours Gauguin (quartier de La Bastide) de Limoges le dimanche 28 novembre 2010 à 11 heures. Limoges 28/11/2010 youtu.be/cd0ln4Nqqbs … 42 Roanne - c'etait le 11 novembre 2013 - Souvenirs des HLM quartier du Parc... Après presque 45 minutes de retard, les trois dernières tours Chanteclair sont tombées. Le tir prévu etait à 11h14 La vidéo içi www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-les-3-dernieres-... … … www.leprogres.fr/loire/2013/11/01/roanne-une-vingtaine-de... …Besançon (25) - la Nouvelle cité d'HLM La Planoise en 1960 avec la video des premiers habitants de Planoise en juin 1968 www.youtube.com/watch?v=LVKAkJSsCGk … … … archive INA … BEGIN Japanology - les utopies de l'extreme et Kenzo Tange l'architecte japonnais - la video içi www.youtube.com/watch?v=ZlAOtYFE4GM … 71 les Prés Saint-Jean a Chalon-sur-Saône - L'Implosion des 3 tours HLM de 15 etages le 5 décembre 2009 par FERRARI DEMOLITION içi www.youtube.com/watch?v=oDsqOjQJS8E … … … & là www.youtube.com/watch?v=ARQYQLORBBE … 21 DIJON Cité des Grésilles - c'etait l'implosion de la residençe HLM Paul Bur le 19 02 2010 www.youtube.com/watch?v=fAEuaq5mivM … … & la www.youtube.com/watch?v=mTUm-mky-sw … 59 - la technique dite du basculement - Destruction de l'immeuble Rhone a Lille avec pleins de ralentit içi video-streaming.orange.fr/actu-politique/destruction-de-l... … 21 Chenôve (le GRAND DIJON) - Implosion de la barre François RUDE le 3 nov 2010 (top video !!) www.youtube.com/watch?v=ClmeXzo3r5A … …Quand l histoire çe repete et çe repetera autant de fois que nesçessaire quand on voie la quantitée de barres 60 70's...dans le collimateur de l'ANRU2.. 77 MEAUX 3 grandes tours..& puis s'en vont.. Démolition Pierre Collinet Batiment Genêt, Hortensia et Iris - Reportage Journal le 26 juin 2011 youtu.be/fpPcaC2wRIc 71 CHALON SUR SAONE C'etait les Prés Saint Jean le 05 décembre 2009 , pour une implosion hlm hors du commun !!! Caméra mise à même le sol , à une vingtaine de mètres de la première tour .... www.youtube.com/watch?v=kVlC9rYU-gs … 78 les MUREAUX le 3 octobre 2010 ,Les dernières minutes de la Tour Molière aux Mureaux (Yvelines) et sa démolition par semi-foudroyage, filmés du quartier de la Vigne Blanche. www.youtube.com/watch?v=u2FDMxrLHcw …71 MACON LES GRANDES PERRIERES C'etait un 30 juin 2013, avec l'implosion de la barre HLM des Perrières par GINGER www.youtube.com/watch?v=EzYwTcCGUGA … … une video exceptionnelle ! c'etait Le Norfolk Court un ensemble résidentiel, le Norfolk Court, construit dans les années 1970, a été démoli à Glasgow en Ecosse le 9 mai 2016 . Il rate la démolition d'un immeuble au tout dernier moment LES PASSAGERS DU BUS EN PROFITE A SA PLAçE lol www.20minutes.fr/tv/t-as-vu/237077-il-rate-la-demolition-... … 69 LYON Quand La Duchère disait adieu à sa barre 230 le jeudi 2 juillet 2015

www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM...

l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT fete ses 90 ans "TOUT savoir tout voir, tout connaitre, sur le LOGEMENT SOCIAL des HLM aux HBM avec le Musée HLM" en ligne sur le WEB içi musee-hlm.fr/ www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … içi www.banquedesterritoires.fr/lunion-sociale-pour-lhabitat-... … De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi.

www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris. www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs. Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55 C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP)

Artist: Virgile Ittah

Title: Echoué au seuil de la raison

Materials: Mixed wax, marble dust, pair of unique cast iron beds

 

Champagne Life

1st - 30th October 2016

 

Saatchi Gallery

London, England, UK

1 2 ••• 74 75 76 77 79