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Eglise romane Sant-Climent ; commune de Taüll, comarque de l'Alta Ribagorça, province de Lleida (Lérida), Catalogne, Espagne

 

Elle fut consacrée le 10 décembre 1123 et correspond au type basilical parfait, avec ses trois nefs à toiture de bois, séparées par des colonnes et terminées par trois absides. Les nefs convergent légèrement vers le chevet, divisées par des colonnes qui soutiennent les quatre arcades semi-circulaires. La structure rustique des murs en blocs non polis, l'absence absolue de fenêtres dans ceux-ci, le fait qu'il n'y ait pas d'autres ouvertures que la porte méridionale en arc en douelles, en plus d'une autre porte, postérieure, sur le mur occidental, et de celle qui communique avec le clocher, tout cela - la simplicité même - est aussi inexpressif qu'un hangar de montagne au toit d'ardoise à deux versants. Quelques-unes des colonnes cylindriques jaillissent directement du sol. Les autres reposent sur une base lisse. Toutes sont formées non de blocs monolithes mais de petites pierres, et s'ornent dans leur partie supérieure d'un petit collier en dents d'engrenage, élément décoratif propre aux frises et aux archivoltes. Ces colonnes n'ont pas de chapiteaux et sont sur­montées de simples tailloirs aux angles infé­rieurs arrondis qui leur permettent de s'emboî­ter dans la colonne et de donner naissance aux arcs. Sur ces derniers s'élève le mur, d'une hauteur suffisante pour recevoir les deux ver­sants de la couverture. La méthode employée pour la construction de cette couverture est des plus primitives et des plus rustiques : les poutres superposées, tendues d'un mur à l'autre, forment l'armature centrale dans laquelle sont distribuées les poutres de soutien de la toiture, selon l'inclinaison des versants.

Le chevet triabsidal est d'une structure différente et plus soignée que celle des nefs. Il forme contraste avec celles-ci par ses voûtes, et bien qu'à première vue les murs paraissent identiques par la coupe et la taille des pierres, dans les éléments constituant les arcatures et les fenêtres du chevet prédomine un travail plus fignolé. A l'intérieur les absidioles lisses se développent derrière l'arc qui perfore le mur. L'abside centrale, par contre, est précé­dée d'un court espace, sorte de prolongation de la nef, plus basse que celle-ci et possédant sa toiture propre à deux versants. Les absidioles sont décorées à l'extérieur par des groupes de trois arcatures séparés par des demi-colonnes rustiques, alors que sur l'abside les groupes sont de quatre arcatures. Au-dessus s'étend une frise en dents d'engrenage comme les petits colliers des colonnes et des frises qui soulignent chaque étage du clocher. C'est le type lombard caractéristique. Certes il lui manque la spontanéité de ses meilleures œuvres et l'émouvant assemblage des pierres qui caractérise les époques antérieures, mais par contre un grand soin est apporte à la taille des arcs monolithes, de section en double saillie, qui apparaissent aussi dans les rares fenêtres à double ébrasement, situées les unes au fond de chaque abside, les autres au-dessus des absidioles, en plus des œils-de-boeuf cir­culaires placés dans l'abside centrale et au-dessus de celle-ci. Ce sont les uniques ouver­tures destinées à l'éclairage, toutes concentrées au chevet afin que par elles la lumière soit projetée du sanctuaire vers l'intérieur du temple.

La tour carrée du clocher se dresse isolée, près de l'angle du mur du Midi et toute proche des absides. Elle est haute et svelte avec ses cinq étages, le socle de sa base et sa couverture en pyramide. Les quatre étages supé­rieurs émergent au-dessus du niveau de l'église. Sur toutes les faces se répète la structure de chaque étage dont le mur est encadré à chaque angle par un pilier et se termine à la partie supérieure par cinq arcatures qui, dans les trois derniers étages, sont délimitées par des frises en dents d'engrenage. La grada­tion d'ouvertures en arcs jumelés est brisée au troisième étage par des arcs triples, et, sur le socle, par une simple fenêtre. Les fines colonnettes sont surmontées d'un tailloir qui réunit les arcs. Par sa forme et par son expres­sion ce clocher s'éloigne des tours lombardes caractéristiques du XIe siècle, plus massives et plus sévères, et se rapproche de ses contem­poraines italiennes dont elle essaie d'imiter les incrustations de céramique et le coloris des cercles de pierre dans la frise supérieure, ainsi que l'application, sur les arcatures et les dents de scie, de la couleur ocre rouge qui s'harmonise avec la teinte de la terre.

 

Du revêtement polychrome qui décora tout l'intérieur de l'église - abside, murs, colonnes -il ne reste plus que les peintures de l'abside centrale et de l'une des absidioles, conservées au Musée d'Art de Barcelone. La décoration de l'abside est peut-être le sommet de l'art pictural roman tant s'y perçoit le souffle du meilleur artiste passant alors par la Catalogne; ce peintre sut se servir du formulaire byzantin tout en lui conférant une vigueur nouvelle, où éclate sa personnalité marquante. En outre, son instinct réaliste lui a permis de donner vie à ses figures tout en respectant le hiératisme grandiose de l'abstrait. L'hémisphère de l'abside, de 4 m. de diamètre, contient la vision du Pantocrator entouré du tétramorphe. Les parties figuratives se détachent sur un fond divisé en trois bandes allant du bleu clair au gris de plomb en passant par l'ocre. A l'intérieur de l'ellipse irisée entourée de perles, apparaît le Créateur, assis sur une bande transversale déco­rée de feuillage. Ses pieds nus reposent sur une demi-sphère. La figure majestueuse est dressée sur un fond bleuté entre l'Alpha et l'Oméga, suspendus par trois fils, en guise de lampes; elle bénit de la main droite, d'un geste solennel, tandis que, de la gauche, elle soutient sur son genou le livre ouvert où l'on peut lire ego svm lvx mvndi. Les plis réalistes de la tunique grise et du manteau bleuté dans lesquels s'enveloppe le Créateur, trahissent la vitalité de la figure qui se manifeste avec une vigueur extraordinaire dans les détails des pieds et des mains délicatement moulés, et surtout dans l'impressionnante stylisation de la tête, réalisée avec une arabesque aux lignes précises, rehaussée par des glacis qui s'estompent sur le blanc de l'auréole crucifère. Quatre anges présentent les symboles des évangélistes ; deux se trouvent repré­sentés entièrement dans la partie supérieure, l'un faisant allusion à Sanctvs Mathevs, et l'autre portant dans ses mains voilées l'aigle de Sanctvs lohanes ; tous deux ont un mouvement merveilleux : on dirait qu'ils refrènent leur vol impétueux autour de l'apparition. Les deux autres ne sont représentés qu'à mi-corps, dans la zone inférieure, à l'intérieur de cercles. A leurs côtés dans des cercles identiques sont placés le lion de Sanctvs Marchvs Ev et le taureau de Sanctvs Lvchas Ev ; ces cercles évoquent sans doute le tourbillon des roues qui inaugure l'apparition. Deux anges Séraphim complètent cette scène, un à chaque extrémité. Leurs corps sont enveloppés de six ailes recouvertes d'yeux et leurs bras ont une attitude acclamative. La vivacité des figures dans l'enceinte sublime où elles se produisent, contraste avec la zone inférieure où domine le rouge chaud sur un fond bleu. Un portique fantasque de sept arcades surbaissées tracées à vue sur des chapiteaux de feuillage, encadre les figures de la Vierge et de cinq Apôtres, conservées seulement dans leur moitié supé­rieure, de chaque côté de la fenêtre centrale. La forme rigide des silhouettes asservit davan­tage le modelé, et les exagérations de certains détails éloignent les figures de l'intensité si bien réussie dans la zone supérieure. La Sainte Vierge S, Maria avec une toque blanche sur un manteau bleu a une attitude de prière et soulève sur sa main gauche, voilée, le plat d'où jaillissent des flammes lumineuses. Les apôtres ...ornas, S. Bartolomee, S. lachobe, S. Fil..., portent le livre sur la poitrine, avec les mains voilées, et seul S. loanes le soulève de sa main droite en un geste d'ac­clamation.

Sur la clé de l'arc triomphal est représenté l'Agneau à tête nimbée de l'auréole crucifère et pourvue de sept yeux selon la vision apoca­lyptique. Dans la clé de l'autre arc, la main divine bénissante, d'une majestueuse grandeur, émerge du cercle qui l'entoure. Du reste de la décoration de ces arcs, sous une zone compor­tant des indices de figures d'anges, ne sont con­servées que la figure assise du patriarche Jacob et celle de Lazare, étendu devant la porte du mauvais riche et accompagné d'un chien qui lèche ses plaies.

La vigoureuse impétuosité atteinte par le maître de cette œuvre - à qui l'on attribue également la décoration conservée dans une abside de l'ancienne église de Rodes, siège de l'évêque Raymond qui consacra Taüll - trahit le génie d'un artiste très bien formé qui, employant des couleurs pures et dominant profondément son art, sut vitaliser les for­mules iconographiques en usage, sans sortir toutefois des traits conventionnels, mais en leur imprimant un souffle incomparable qui le mène à fuir la symétrie et à préciser ainsi avec plus de force le contenu humain des figurations. L'effet est obtenu par le chromatisme et l'expression intense, capable d'accor­der la vision d'un monde transcendant avec une traduction humanisée et sensible.

Ce peintre est très différent de celui qui continua son œuvre dans le reste de l'église et que l'on ne peut juger d'ailleurs que d'après la partie précédant l'une des absidioles. Le sujet, constitué par six anges sur un fond divisé en zones de différentes couleurs, est bien infé­rieur de par sa qualité artistique et de par son coloris. Les caractéristiques du style de cet artiste apparaissent plus nettement dans la décoration de l'église Santa Maria où se mani­feste la hardiesse de son caractère. Des pein­tures qui revêtirent les murs intérieurs il ne reste que le remarquable fragment provenant de l'une des colonnes où est inscrite la date de la consécration de l'église à la manière lapidaire.

 

(extrait de : Catalogne romane" ; Mgr. Edouard Junyent ; Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des temps, pp.175-185)

Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

Commune de Plaine-et-Vallées

  

Abbaye Saint-Jouin.

 

La façade.

  

Voir :

www.abbatiale-saintjouin-de-marnes.fr/la-facade/

  

Fondée au IVe siècle, elle fut reconstruite entre 1095 et 1130, puis fortifiée au XIVe siècle. Ce fut une abbaye opulente durant le Moyen Âge. L'église abbatiale est l'un des signes de cette prospérité, elle fut construite sous l'impulsion du moine Raoul qui devint abbé aux environs de 1100. Chef-d’œuvre de l’art roman poitevin aux dimensions exceptionnelles, elle appartenait à un ensemble grandiose dont il subsiste notamment la galerie sud du cloître gothique et le bâtiment conventuel du XVIIe siècle.

  

L'abbaye romane était à l'origine un ermitage où vécut Jovinus (saint Jouin). Jovinus serait originaire de Mouterre Silly* dans la Vienne. Le bourg gallo-romain de Silly (Sigiliacum ou Siliacum) serait le lieu de naissance de Maximin de Trèves (mort le 12 septembre 346) qui était un des frères de Jovinus et qui deviendra évèque de Trèves (Land de Rhénanie)**.

Jovinus, le plus jeune des trois frères (il avait 3 frères et une soeur), se retira pour vivre en ermite dans un lieu appelé Ension, près de Loudun, au milieu des marais de la Dive***. L'endroit était plutôt hostile, mais traversé par une voie romaine allant de Poitiers à Angers et Nantes, connue sous le nom de chemin de Saint-Hilaire (qui en est une partie). Rejoint par des disciples, Jovinus y fonda un monastère vers 342.

 

En 507, Clovis****, le premier roi chrétien, à la bataille de Vouillé, près de Poitiers, soumet les Wisigoths qui sévissaient dans la région (le roi des Wisigoths Alaric II y est tué), et pu réunir l'Aquitaine aux possessions franques.

 

Au cours du VIIe siècle, Martin de Vertou est nommé archidiacre par l'archevêque de Nantes, Félix. Il est chargé d'évangéliser la région nantaise et le Poitou. Sa mission l'amène à Ension où la vie communautaire est déjà bien réglée - les religieux y suivent la règle des ascètes de l'Orient - , et y impose la règle de Saint-Benoît comme modèle de vie communautaire. Il est possible que saint Martin de Vertou fut lui-même abbé d'Ension.

 

Durant les guerres du roi franc Pépin contre le duc d'Aquitaine (Waïfre?), au VIIIe siècle, l'abbaye eut beaucoup à souffrir et la discipline se relâcha. Décadence monastique que l'on retrouve à Saint-Martin-de-Tours et à saint-Hilaire-de-Poitiers. Les moines finissent par abandonner leur règle pour suivre celle des chanoines. "Tout en usant du cloître et du réfectoire commun, chacun avait obtenu le droit de propriété, son patrimoine et la jouissance des bénéfices ecclésiastiques. La règle des chanoines réguliers ne les obligeait pas à la résidence perpétuelle, ni à l'abstinence des viandes, ni à des jeûnes aussi fréquents, ni enfin à la pauvreté volontaire" ( L'Abbaye d'Ension ou de Saint-Join-De-Marne / Abbé A. Lerosay - 1915). Cette transformation de la vie monastique d'Ension dut subsister près d'un siècle.

 

Dans le deuxième quart du IX ème les Vikings débarquent sur nos côtes, obligeant maints monastères à fuir devant eux. Le monastère de Saint-Jouin-de-Marnes fut épargné car il se trouvait éloignée des rivières navigables et devint ainsi un refuge pour les moines chassés de leur monastère par les Normands. Les moines de Saint-Martin-de-Vertou abandonnent ainsi leur monastère en juin 843, en emportant avec eux le corps de leur illustre fondateur, pour se réfugier à Ension. Les chanoines d'Ension étaient alors gouvernés par un prévôt nommé Fulrade. Lorsqu'ils virent arriver les moines de Vertou, conduits par leur abbé Rainaldus, réclamant l'hospitalité, les chanoines de Saint-Jouin, craignant que les moines de Saint-Martin ne leur imposent le retour à l'ancienne règle de Saint-Benoît, refusèrent de les recevoir. Les moines de Vertou implorèrent le recours du roi d'Aquitaine Pépin II qui accepta la requête. Il ordonna que le monastère d'Ension soit remis entre les mains des moines de Saint-Martin de Vertou et que les chanoines qui l'occupaient reprennent la vie monastique régulière, et que ceux qui refuseraient seraient chassés. Il envoya au comte de Poitou un mandement de mettre cet ordre à exécution. Après avoir installé les moines de vertou à Ension, Rainaldus entama la réforme religieuse de l'abbaye, en y réaffirmant la règle de saint Benoît qui était tombée en désuétude, et entreprit la restauration des constructions.

 

L'église primitive, dédiée à saint Jean l'évangéliste, est élevée sur l'emplacement actuel en 878. Beaucoup de réfugiés apportèrent à Ension de précieuses reliques, ce qui fit de Saint-Jouin une destination prisée par de nombreux pèlerins, les pélerins faisant la prospérité de l'abbaye qui devint l'une des plus puissantes du Poitou.

 

L'ancienne église carolingienne ne pouvant accueillir le flux grandissant des pélerins, un nouvel édifice fut construit à la fin du XIe siècle et pendant les premières décennies du XIIe. A la fin du XIIe siècle, les moines de Saint-Jouin placèrent à leur tête, un moine qui jouissait alors d'une très grande réputation de sainteté, Raoul de la Fustaye (né à la Futaie, en mayenne). Celui-ci posa la première pierre de l'église abbatiale actuelle en 1095. La construction sera achevée 35 ans plus tard*****.

 

En 1337, alors que l'abbaye de Saint-Jouin est sous l'administration de l'abbé Guillaume Chabot, commence la Guerre de cent ans qui devait durer jusque 1453.

 

En 1356 la région tombe aux mains des Anglais******. Pendant la période de 1369 à 1374, les garnisons anglaises et françaises couraient et pillaient la région. Durant cette période, les moines de Saint-Jouin résolurent de fortifier leur abbaye pour se mettre à l'abri des surprises des gens de guerre.

 

Le territoire est repris par Bertran Duguesclin, le « Dogue noir de Brocéliande », après la victoire de Chizé (Deux-Sèvres), le 21 mars 1373. La victoire des Français et des Bretons sur les Anglais met fin à la domination anglaise sur le Poitou.

 

En 1447, l'abbaye de Saint-Jouin est restaurée.

 

Dans la seconde moitié du XVe siècle, les victoires de Charles VII ayant ramené la paix et la sécurité, l'abbé de Saint-Jouin, Bernard de Féletz, ne songea pas seulement à l'abbaye, mais voulut aussi rendre au bourg la prospérité, que les malheurs du début du règne de Charles VII avaient mis à mal. Il obtint du roi, le 12 novembre 1450, la création d 'un marche tous les samedis, et de deux foires, une le 1er juin à la fête de saint Jouin, et une autre le 24 octobre, à fête de saint Martin de Vertou. Le même abbé obtint encore du roi, le 22 mars 1458, deux nouvelles foires, le 22 août, octave de Notre-Dame (les huit jours après la fête religieuse) , et le 24 février, fête de saint Mathias.

 

En 1476, Pierre III d'Amboise, futur évêque de Poitiers, fait reconstruire le monastère et le cloître du XIIe siècle (dont il ne reste aujourd'hui que la galerie sud). Pierre III d'Amboise, envoyé très jeune à l'abbaye Saint-Jouin de Marnes, en devient l'abbé en 1467 (il a 17 ans)*******. Il sera nommé évêque de Poitiers par Louis XI en 1481, puis deviendra conseiller de Charles VIII. Pierre III d'Amboise dont le mot était "Toute diversité patience" (comme en témoignent les carreaux du pavement de son château épiscopal de Dissay), disposant des revenus de son riche diocèse, des abbayes de Saint-Jouin-de-Marnes, de Saint-Laon de Thouars, de Lyre (dans l'Eure), de Ferrières, et des prieurés de Rouvres et Parthenay-le-Vieux, fut extrèmement riche, ce qui lui permis d'être un grand mécène. On lui attribue la cinquième chapelle construite sur le collatéral nord de l’église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers.

 

Les guerres de religion (1562-1598) ramènent les désordres et les pillages. Le 28 février 1568, une troupe protestante d'une centaine de cavaliers, en route pour la bataille de Moncontour, fait irruption à Saint-Jouin-de-Marnes. Elle pilla l'église, le palais abbatial, la "segretainérie" (ou secretainerie : sacristie), les autels, les ornements, les statues. L'abbé A. Lerosay signale dans les Mémoires de D. Fonteneau le compte rendu d'une enquête faite le 29 décembre 1594 sur ces brigandages :

« Miaître Jean Butaut, chirurgien, demeurant au bourg de Saint-Jouin-de-Marnes, âgé de soixante ans environ, témoin y produit, reçu fait serment de dire et déposer vérité. Avant vingt ans environ, un peu auparavant la bataille de Moncontour feust brûlée par les huguenots qui lors estoient au dit bourg de Saint-Jouin, et que non seulement l'églize feust brûlée, mais la maison abbatiale et maison de la segretainerie du dit lieu furent entièrement ruynées tant par le feu que par les dits huguenots, tant tous les papiers et enseignements de ladite abbaye furent partie consommes par le feu et partie à l'abandon, à qui en voulait prendre, voire traîner par les rhues, qui estoit chose pitoyable à voir "le désordre qui y estoit en ce moment et en la maison du dit segretain, ce que le déposant scait l'avoir vu et estait la multitude des dits huguenots telle que les pauvres habitants quand ils eussent voulu conserver aucuns des dits papiers, ou aul'tre chose die ladite abbaye, ils ne J'eussent osé faire, et 'bien savoir qu'e le dit Ozeron à cause de son dit office de segretain ».

« Semelle Mesnard, marchand demeurant au bourg de Saint-Jouin-de-Marnes, âgé de soixante ans environ, dit qu'il a souvenance que, un an auparavant la bataille de Moncontour... qu'il fust fait ruine à l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes, par les huguenots qui estaient au dit lieu, et que au dit temps il fut fait un grand désordre par les dits huguenots, soit aux vêtements de l'église et des religieux qui furent transportés et la plupart consommés, soit les livres et enseignements de la dite église que l'on bruslait et dit bien savoir que la maison du dit segretain fut bruslée... » .

 

Le régime de la commende conduisait les monastères à la désorganisation, au laxisme et à la ruine. Un mémoire, présenté au SaintSiège sur l'initiative royale, constatait la décadence générale des anciens ordres religieux. Le 17 mai 1621, le pape Grégoire XV promulgua la bulle d’érection d'une nouvelle congrégation bénédictine placée sous le patronage de saint Maur, premier disciple de saint Benoît et, selon la tradition, introducteur de sa règle en Gaule. Cette nouvelle congrégation prétendait revenir à un régime monastique strict et à l’accomplissement fidèle de la vie bénédictine. Le 8 avril 1622, le pape Grégoire XV demande au cardinal François de La Rochefoucauld de superviser la réforme des Ordres religieux en France. La plupart des monastères bénédictins de France, à l’exception de ceux qui appartenaient à Cluny, rejoignirent peu à peu la nouvelle congrégation, qui atteindra son apogée dans les années 1690-1700 avec 190 monastères. Le 28 septembre 1655, le monastère de Saint-Jouin adopte la réforme de Saint-Maur, réforme apportée par l'évêque de Bayeux, François Servien, nommé abbé en 1646. François Servien fera réparer ou reconstruire les bâtiments. A sa mort en 1659, son neveu Augustin Servien, lui succédera.

 

Une période florissante s’ouvre pour l’abbaye, jusqu’au début du XVIIIeme siècle, où s’amorce un déclin de la vie monastique.

 

En 1755, l'ancien bâtiment du couvent a été détruit et un nouveau a été construit. Le nombre des religieux s'étant notablement abaissé, un couvent aux proportions plus restreintes s'imposait.

 

Le 16 juin 1765, un grand scandale affligeait les fidèles : Tous les religieux de Saint-Germain-des-Prés à Paris (31), sauf trois, osaient présenter à Louis XV une requête dans laquelle ils demandaient des modifications dans leur habit, la suppression de l'Office de nuit et de l'abstinence de viande, et d'autres arrangements pour l'élection des supérieurs et la stabilité des religieux. On demandait à tous les moines de la Congrégation de Saint-Maur de donner leur adhésion. Les religieux de Saint-Jouin reçurent, comme leurs collègues de la Congrégation de Saint-Maur, la requête, elle leur avait été adressée le 28 juin, dans le but de faire modifier les règles de l'Institution. Cette réforme n'avait pas l'approbation des supérieurs, ceuxci, au contraire, donnèrent l'ordre, dans toutes leurs maisons, de protester contre la requête. Les vingt-huit protestataires, blâmés par l'archevêque de Paris, remirent entre ses mains une formule de rétractation, mais un vent de liberté soufflait 24 ans avant la prise de la Bastille. Les partisans de la requête du 15 juillet obtinrent quand même le rétablissement d'un Bureau de littérature ayant pour but de faire refleurir les études dans l'ordre.

 

En 1768, Saint-Jouin-de-Marnes ne compte plus que neuf religieux. En 1770, la mense abbatiale******** fut unie au chapitre de Saint-Florentin d'Amboise, et Saint-Jouin, avec ses dépendances, fut adjugé aux chanoines d'Amboise. Le 9 novembre de la même année, l'abbé de Saint-Jouin-Marnes, M. de Chauvelin, démissionne, c'est le dernier abbé de Saint-Jouin.

 

La Révolution française de 1789 met fin à la vie monastique. L'abbaye est vendue par ordre de l'État, l'église est rendue au culte en 1795. Durant la Révolution française de 1789, l'abbaye est officiellement fermée et le bâtiment d'abbaye vendu comme bien national, en partie pour la démolition. Heureusement, l'église, elle, est épargnée...

  

* Mouterre-Silly serait composé de deux hameaux gallo-romains distant de 700 mètres.

 

** Le prédécesseur de Maximin, Agrice de Trèves (Agricius ou Agrippinus 327-335), était également poitevin et sans doute connu des parents de Maximin. Trèves était devenue l'une des capitale de la Tétrarchie au IIIe siècle. En 297, Lyon (Lugdunum) perd son rang de capitale des Gaules au profit de Trèves, il n'est donc pas étonnant que la certainement très patricienne famille de Maximin recommanda ce dernier à Agrice.

 

*** D'où le nom de Saint-Jouin-de-Marnes. Du nom du fondateur et de la proximité des marais.

 

**** Après avoir soumis les Alamans en 506, Les Wisigoths en 507, Clovis est porté en triomphe à Tours en 508 lors d'une visite au tombeau de saint Martin, il transfère alors la capitale du royaume des Francs à Paris. Il prend sa résidence au palais des Thermes sur l’Île-de-la-Cité et y meurt quelques années plus tard en 511. Le royaume des Francs s'étend alors du Rhin aux Pyrénées.

 

***** Raoul de la Futaie en 1095 était un simple moine, il deviendra abbé de Saint-Jouin vers 1113. En 1095, l'abbaye était probablement dirigée par Brixius (Brice), cet abbé assista, le 7 décembre 1099, à la dédicace solennelle de Saint-Nicolas de la Chaise-le-Vicomte fondée par les vicomtes de Thouars.

Aimery IV, vicomte de Thouars avait accompagné le duc de Normandie Guillaume (futur Guillaume le Conquérant) à la conquête de l'Angleterre, en 1066. Le deuxième corps de l'armée expéditionnaire, qui décida de la victoire, composé de Poitevins, de Bretons et d'Angevins, avait été placé sous le commandement d'Aimery de Thouars. Ce vicomte, en sa qualité de chef de corps, avait une part de butin considérable. Il est fort probable que l'entreprise de construction de la vaste basilique, initiée par le moine Raoul, n'aurait pu être menée à terme sans la participation des vicomtes de Thouars, générosité rendue possible par la défaite anglaise.

 

****** Le 19 septembre 1356, c'est la bataille de Poitiers. Elle oppose l'armée anglo-gasconne d'Édouard III, prince de Galles dit le Prince Noir à cause de la couleur de son armure, héritier de la couronne d'Angleterre et l'armée française du roi Jean II le Bon. C'est une victoire décisive du Prince Noir contre une armée française trois fois plus nombreuse. Le roi Jean et son fils Philippe sont capturés. Les conséquence pour le royaume de France sont désastreuses. La noblesse français, après Crécy (1346), est décimée pour la deuxième fois en une décennie.

  

******* Le pape Sixte IV, conféra la commende de Saint-Jouin à Pierre III d'Amboise lors de son élection comme évêque de Poitiers en 1481. Régime qu'il inaugura dans cette abbaye. Il conservait ainsi le bénéfice de l'abbaye, bien que n'y étant plus abbé. Il mourut à Blois le 1er septembre 1505 et fut enseveli au château de Dissay, résidence des évêques de Poitiers.

  

******** Mense abbatiale, revenu qui était la part de l'abbé, par opposition à la mense conventuelle, qui était la part des religieux.

  

fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Saint-Jouin_de_Marnes

nominis.cef.fr/contenus/saint/10925/Saint-Jouin.html

www.abbatiale-saintjouin-de-marnes.fr/lhistoire/

gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k668167

base-armma.edel.univ-poitiers.fr/monument/saint-jouin-de-...

donum.uliege.be/handle/2268.1/8132

  

La règle de Saint Benoît :

saint-hilaire-aude.fr/abbaye/la-regle-de-saint-benoit#:~:....

   

La fondation de Sainte-Croix

La première église fut édifiée vers 330 dans l’angle nord-est de la ville fortifiée alors appelée Aurelianum. Elle doit son vocable à saint Euverte, son fondateur. En effet, c’est à cette époque que la Croix du Christ fut découverte à Jérusalem par sainte Hélène, mère de l’empereur romain Constantin Ier. Un morceau de cette « Vraie Croix » fut conservé comme relique dans la cathédrale. Saint Aignan, évêque successeur de saint Euverte, termine l’édifice et c’est l'architecte Mélius qui en surélève l’abside et le chœur vers 450.

 

La fin de l'église Sainte-Croix

Les Normands pillèrent l'église en 865, mais ne purent la brûler. Les rois carolingiens Carloman et Arnulph la reconstruisirent en 883.

 

En 989, un grand incendie détruisit une partie de la ville, y compris Sainte Croix.

 

Sainte-Croix, cathédrale romane

Au xie siècle, l'église cathédrale Saint-Étienne devient trop exiguë pour rester la principale église du diocèse d'Orléans. L'église Sainte-Croix est alors élevée au rang de cathédrale. Les bâtiments du chapitre sont regroupés au sud et à l'est de la cathédrale actuelle.

L’hérésie d'Orléans décrite par plusieurs textes et chroniques médiévales est une hérésie savante qui touche en 1022 une douzaine des plus érudits parmi les chanoines de la cathédrale Sainte-Croix, liés notamment à l'entourage de la reine Constance d'Arles. Ces derniers sont brûlés comme hérétiques sur ordre du roi capétien Robert le Pieux. Il s'agit du premier bûcher de la chrétienté médiévale.

 

L'évêque Arnoul II entreprend la reconstruction de l'église afin de doter Orléans d'une cathédrale digne de son rang. Cet édifice roman, achevé au xiie siècle, fut une vaste cathédrale avec un déambulatoire agrémenté d'alvéoles, et une belle façade appuyée par deux tours. Mais, construite sans doute trop rapidement, elle menaça ruine au bout de 200 ans et s'effondra en partie en 1227.

Le renouveau gothique

En 1278, l'évêque Robert de Courtenay, arrière-petit-fils du roi de France Louis le Gros, décida, au lieu de restaurer l'édifice en ruine, d'édifier une autre église dans le style nouveau qui fleurissait alors en France. Mais contraint de suivre le roi Saint Louis en Terre Sainte, il lègue le soin de poursuivre et d'achever les travaux à son ami l'évêque Gilles Pasté, son successeur. Celui-ci pose la première pierre du nouvel édifice gothique le 11 septembre 1288. Comme le veut l'usage, c'est par le chœur que les travaux commenceront, pour finir par la nef. Les anciennes tours romanes de la façade occidentale, ainsi que les travées de la nef non ruinées, seront conservées.

 

À son achèvement, la nouvelle cathédrale comportait un chœur gothique soutenu par de magnifiques arcs-boutants. Ce chœur fut complété par des chapelles absidiales à la fin du xiiie siècle et par des chapelles latérales au cours du xive siècle.

La cathédrale passe sans heurts la Guerre de Cent Ans, y compris le siège d'Orléans levé grâce à Jeanne d'Arc le 8 mai 1429.

En 1512, une grosse boule dorée surmontée d'une croix est hissée sur le clocher qui vient d'être élevé au-dessus de la croisée des transepts. Dans les années qui suivent, le raccord avec les transepts romans est terminé ; quatre travées neuves permettent à la nef d'atteindre le portail qui s'encastre entre ses deux vieilles tours.

The destruction by the Huguenots

In 1567 began the second war of religion and Orleans, more than half gained to their cause, passed into the hands of the Protestants who are bent on churches soon. Deploring these excesses, the Prince de Condé, head of the Protestants, made wall openings of the cathedral to prevent further looting. However, a small group of fanatics Huguenots disappointed Condé ready to deal with Catholics, enters the Cathedral on the night of March 23 to 24, 1568 and blew up the four pillars of the transept crossing. The pillars collapsed, causing the steeple, copper surmounting the sphere, the vaults of the chancel and nave. Only the apse remain intact radiating chapels around the choir, and the first two bays of the nave. Work interim clearing and development will be carried out quickly.

 

On July 2, 1598, King Henry IV returned to Britain after he signed the Edict of Nantes that will put an end to religious wars. In Orleans, it promises to launch, at the expense of the state, the reconstruction of the cathedral. It seals the foundation stone on April 18, 1601. A plate is then placed on one of the remaining pillars.

 

Reconstruction: the Cathedral of the Bourbons

The April 18, 1601, the King and Queen Marie de Medici laid the first stone of the new building. The choir was completed in 1623.

 

In 1627, we laid the foundations of the transept which will be completed in 1636.

 

The north transept was completed in 1643 and the south transept in 1690. The brand of the Sun King appears by introducing classicism share in the Gothic style building. His portrait and motto Nec pluribus impar also listed, with the completion date of 1679, in the center of the rosette located above the south transept portal. Currency can be translated: It would suffice to [govern] many [kingdoms].

 

The architect Étienne Martellange labored there in the seventeenth century, succeeded in the eighteenth century by Jacques V Gabriel, who created the stalls and choir screen and Louis-François Trouard.

 

In 1739 starts the construction of the western gate topped the two towers, extension of the nave. The old Romanesque façade, which has survived all the destruction was demolished. The façade until the base of the towers, was completed in 1773. The first two floors of the towers are built over the next ten years, while the need to strengthen the portal that threatens to collapse.

 

The Revolution suspended the proceedings, it lacks the Gothic building than its two towers.

 

It contains the work in 1817. The king Charles X inaugurated completion May 8, 1829, for the 400th anniversary of lifting the English siege by Joan of Arc and her army: a monumental flight of steps takes square outside the cathedral, along with the breakthrough of the new St. Joan of Arc and the creation of the great cathedral square.

 

The ravages of time and war

Since its completion in 1829, the cathedral has experienced the ravages of time and war.

 

The bell tower, which bowed ominously, was destroyed in 1854 and rebuilt and inaugurated in 1858.

 

The windows of the choir (work Lobin) are installed in 1859 at the Mgr Dupanloup initiative.

 

In 1940, during the German advance, part of the historic center of Orleans is ravaged by bombs and German shells. The cathedral is also affected, but the damage remains minor, like in 1944. Since the end of the Second World War, the restoration works succeed to restore the building to its former glory. However, the horrors of war are not all repaired for example, access to the two towers is closed to the public because not repaired since 1940; following the bombing of May 1944, the drone, bell worst (and therefore bigger) found himself finally cracked (in 1971). Become so unusable, it has been recast and reinstalled in 2012.

 

Archaeological research

The discovery of the seventeenth century

François Lemaire, judge ecclesiastical court of Orleans, recounts in History of the Church and diocese of Orleans in 1628 allegedly found during the digging of foundations for the north transept, the remains of a castle Roman who has, thereafter, never been confirmed.

 

Excavations 1890

The first discoveries date back to the insured work undertaken in 1889/1890 to install a stove in the cathedral. They helped to recognize the North Arm and the crossing, the alignment of the southern pillars of the nave of the Romanesque cathedral. Their publication is accompanied by a plan providing a hypothetical restitution, strongly inspired by Saint-Sernin in Toulouse plan (double nave aisle, very short choir and ambulatory with five chapels). Other reconstructions, equally distant from the historical reality was even suggested by Paul Frankl or Frédéric Lesueur.

 

Excavations 1937-1942

In 1937 opened under the direction of Georges Chenesseau, became honorary canon between time, the first real excavations conducted in order to recognize the Romanesque choir. Its results are spectacular: all the Romanesque choir, the fruit of two building campaigns, the ambulatory and the entrance to the shaft chapels are now known. The results are stored in an archaeological basement incorrectly called crypt, this space has no religious function.

 

Besides graves and substructures of Romanesque and Carolingian times, are revealed building remains attributed to the Gallo-romaine9 time. Georges Chenesseau identifies immediately with the basilica built by the holy bishop Euverte, causing violent controversy that quickly exceeded the local single frame.

 

In 1940 a survey in the north aisle of the nave shows the north wall of the nave, thus demonstrating that the Romanesque cathedral had only one aisle.

 

It remained to resolve the many chapels. Excavations in 1941 before the sacristy provide the answer: the cathedral of Orleans had three chapels.

 

Jeanne D'Arc

There is an indirect link between the present cathedral and Joan of Arc. The national historic heroine came following the Vespers Mass May 2, 1429 during the siege of Orleans (we must remember that the building as it is today did not exist in 1429, with the exception of the chapels apse, which surround the choir at the rear). It may be mentioned also that the rue Jeanne d'Arc opened the nineteenth century arrived before the main facade (at the time we wanted to release the foremost shrine small streets and medieval buildings that the hemmed, the name did not come after).

Each year, on the evening of May 7, during Johanniques holidays, takes place on the square, the ceremony of Delivery of Etendard (which evokes that of Joan of Arc). The municipality is the guardian and send it to Catholic religious authorities for the duration of the festivities. The facade of the cathedral is then used to support a sound and light. wp

TOKYO, JAPAN - JUNE 10: Bugra "mojj" Kiraz of FUT Esports at VALORANT Masters Tokyo Rehearsal Day at Tipstar Dome Chiba on June 10, 2023 in Tokyo, Japan. (Photo by Colin Young-Wolff/Riot Games)

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Châssis n°434306

 

Arroseuse-balayeuse

Renault fut, dès 1911, parmi les premiers constructeurs à produire des véhicules adaptés aux besoins des services municipaux.

 

Caractéristiques techniques :

-Moteur essence monobloc 4 cylindres 100 x 160 (5.027 L de cylindrée)

-Embrayage à cône

-Boîte de vitesses : 4 AV + 1 AR

-Direction à vis et secteur, à la droite du châssis

-Freins : le frein au pied agit par mâchoires sur tambour solidaire de l'arbre de transmission en sortie de boîte de vitesses et le frein à main sur les roues

-Roues en acier coulé garnies de bandages, simples à l'AV et jumelées à l'AR

-Mécanisme : la prise de mouvement pour le balai se fait sur l'axe AR de façon à ce que sa vitesse soit toujours proportionnelle à celle du véhicule. Le balai est suspendu au châssis de façon qu'il soit possible de l'abaisser ou de le relever et sa commande actionne en même temps sa mise en marche et son débrayage.

 

Ce modèle est équipé d'une "tonne" de 5.000 litres et d'une pompe centrifuge.

Cathédrale de l'Incarnation (Grenade)

 

source WIKIPEDIA

 

La cathédrale de l'Incarnation de Grenade est un édifice de la Renaissance, bâti à partir du xvie siècle dans la ville espagnole de Grenade, en Andalousie. Cette cathédrale, considérée comme la toute première église construite en style Renaissance en Espagne1, fut envisagée dès le règne des Rois catholiques, et sa construction fut commencée sous Charles Ier, pour s’achever en 1704, sous le règne de Philippe V.

 

Dédiée au mystère de l'Incarnation, elle est le siège de la province ecclésiastique de Grenade, dont l'archevêque étend son autorité sur les diocèses d'Almería, Carthagène, Guadix, Jaén et Malaga. La cathédrale est classée Monument national depuis 1929.

 

Suite à la reconquête de la ville en 1492, les Rois Catholiques envisagent la construction d'une cathédrale sur le site de l'ancienne grande mosquée nasride de Grenade. Dès le 21 mai 1492 est fondée l'église cathédrale de Grenade, siège du nouveau diocèse. En 1505, la construction est projetée, et sa conception est confiée à Juan Gil de Hontañón et à Enrique Egas, qui travaillent déjà sur la Chapelle royale de la ville. Les travaux commencent en 1518. Les deux architectes prévoient la construction d'un édifice gothique, sur le modèle de la Cathédrale de Tolède, comme cela est encore le cas en de nombreux endroits d'Espagne (Ségovie, Salamanque...). Leur projet est néanmoins abandonné en 1523, peu après le début du chantier.

 

On adopte alors les plans de l'architecte Diego de Siloé, qui travaille déjà sur le monastère de San Jerónimo à Grenade4. Diego de Siloé prévoit de reprendre les bases du dessein antérieur, et d'élever à parptir de celui-ci un édifice pleinement renaissance. Il va mener les travaux de 1528 jusqu'à sa mort, en 1563. Divers architectes se succèdent pour diriger le chantier, selon les plans maniéristes élaborés par leur prédécesseur : Juan de Maeda, Alonso Cano et Teodoro Ardemans.

 

En 1590, une première modification importante du plan initial intervient. En raison des fondations trop fragiles, le projet d'élever deux hautes tours de 80 mètres pour encadrer la façade, est abandonné en 1590 sur ordre de Philippe II. Seule une tour a été bâtie ; elle est arasée, sa hauteur se limitant à 51 mètres. En 1665, Alonso Cano parvient à convaincre le chapitre de modifier le projet initial. La construction prend alors une allure plus baroque. Suite au décès de Cano en 1667, la direction du chantier est confiée à Melchior de Aguirre, qui achève l’œuvre en juillet 1703.

 

La cathédrale de Grenade prend place au cœur du centre historique de la ville, entre la Gran vía Colón et la Calle Reyes Católicos. Entourée par des édifices d'importance comme la Chapelle royale (Capilla Real), la bourse de commerce (Lonja) ou l'ancien marché de la soie (Alcaicería), elle trône sur la place de las Pasiegas, qui offre bien peu de recul pour contempler la grandiose façade de l'édifice. Diego de Siloé a conçu un vaste édifice de 115 mètres sur 67, qui constitue : « "(…)un ensemble alliant pureté, élégance des formes, et blancheur immaculée de la pierre." »

 

Le monument représente un des sommets de l'architecture de la Renaissance en Espagne, tout en intégrant des éléments décoratifs puisés dans l'art gothique (plan et voûtes) et l'art baroque (façade), témoignant de la longueur du chantier, qui s'est étalé sur près de deux-cents ans. Son influence fut très importante dans les constructions de ce type postérieures en Andalousie.

 

ENGLISH

 

Granada Cathedral

 

From Wikipedia, the free encyclopedia

 

The cathedral of Granada.

Granada Cathedral, or the Cathedral of the Incarnation (Spanish: Catedral de Granada, Catedral de la Anunciación) is the cathedral in the city of Granada, capital of the province of the same name in the Autonomous Region of Andalusia, Spain. The cathedral is the seat of the Archdiocese of Granada.

 

Unlike most cathedrals in Spain, construction of this cathedral had to await the acquisition of the Nasrid kingdom of Granada from its Muslim rulers in 1492; while its very early plans had Gothic designs, such as are evident in the Royal Chapel of Granada by Enrique Egas, the construction of the church in the main occurred at a time when Spanish Renaissance designs were supplanting the Gothic regnant in Spanish architecture of prior centuries. Foundations for the church were laid by the architect Egas starting from 1518 to 1523 atop the site of the city's main mosque; by 1529, Egas was replaced by Diego de Siloé who labored for nearly four decades on the structure from ground to cornice, planning the triforium and five naves instead of the usual three. Most unusually, he created a circular capilla mayor rather than a semicircular apse, perhaps inspired by Italian ideas for circular 'perfect buildings' (e.g. in Alberti's works). Within its structure the cathedral combines other orders of architecture. It took 181 years for the cathedral to be built.

 

Subsequent architects included Juan de Maena (1563-1571), followed by Juan de Orea (1571-1590), and Ambrosio de Vico (1590-?). In 1667 Alonso Cano, working with Gaspar de la Peña, altered the initial plan for the main façade, introducing Baroque elements. The magnificence of the building would be even greater, if the two large 81 meter towers foreseen in the plans had been built; however the project remained incomplete for various reasons, among them, financial.

 

The Cathedral had been intended to become the royal mausoleum by Charles I of Spain of Spain, but Philip II of Spain moved the site for his father and subsequent kings to El Escorial outside of Madrid.

 

The main chapel contains two kneeling effigies of the Catholic King and Queen, Isabel and Ferdinand by Pedro de Mena y Medrano. The busts of Adam and Eve were made by Alonso Cano. The Chapel of the Trinity has a marvelous retablo with paintings by El Greco, Jusepe de Ribera and Alonso Cano.

 

ESPANOL

 

La Santa Iglesia Catedral Metropolitana de la Anunciación de Granada es un templo católico de la ciudad española de Granada, comunidad autónoma de Andalucía, sede de la archidiócesis de la ciudad. El templo es una de las obras cumbres del Renacimiento español.

 

Nave central, capilla mayor y bóvedas de la catedral de Granada.

Durante el renacimiento, el Reino de Granada, al igual que Galicia, conformó un centro artístico independiente del estilo predominante en el resto de la península, el herrerianismo.

 

Con el reinado de Carlos I de España se llevarán a cabo numerosas construcciones en la ciudad de Granada, dada la intención del monarca en convertir a la urbe en el modelo de ciudad del siglo XVI. Así la construcción de la catedral de Granada será coetánea a las de el palacio cristiano de la Alhambra, la Universidad y la chancillería (actual sede del Tribunal Superior de Justicia de Andalucía - TSJA).

 

Columnas y bóvedas de la catedral de Granada.

El primer proyecto fue encomendado en 1506 a Enrique Egas que concibió un templo de estilo gótico, tomando como modelo la Catedral de Toledo. Las obras comenzaron, bajo la dirección del propio Egas, con la colocación solemne de la primera piedra el 25 de marzo de 1523. Sin embargo, fue Diego de Siloé quien, en 1529, se encargó de las obras, que se concluirán en 1563, presentando un nuevo proyecto mucho más ambicioso. El autor trazó las líneas renacentistas de todo el edificio sobre los cimientos góticos, con girola y cinco naves en lugar de las tres habituales, combinando en su estructura elementos de otros órdenes arquitectónicos.

 

Con la llegada de la política centralista de Felipe II y, especialmente, con la expulsión de los moriscos de 1609, la región perdió gran parte de su fuerza económica y quedó relegada frente a otros centros locales. Sin embargo, sí se continuó desarrollando proyectos artísticos de importancia. Es el caso de la reforma de la fachada principal emprendida por Alonso Cano (1601 – 1667) en 1664 en la que se introdujeron elementos barrocos.

 

La magnificencia del proyecto hubiese sido aún mayor si se hubieran erigido las dos grandes torres de ochenta y un metros de altura previstas en los planos. El proyecto no fue terminado por diversos problemas, entre ellos la muerte de Alonso Cano en 1667, y otros económicos, por lo que finalmente, en 1684, la Catedral quedó con una torre, formada solo por tres cuerpos en lugar de los seis previstos y con un total de cincuenta y siete metros de altura.

 

Interior de la catedral de Granada antes de que se suprimiera el coro. Fotografía de J. Laurent, ca. 1881.

En 1706 Francisco de Hurtado Izquierdo y posteriormente su colaborador José Bada construyeron el actual sagrario de la catedral. En él, el autor rompió su tendencia rococó, respetando la sobriedad de líneas y la estructura clásica del resto del conjunto.

 

La catedral de Granada es de planta rectangular debido a que sus cinco naves cubren por completo el crucero, que no llega a destacar sobre la planta. Las cinco naves están escalonadas en alturas, siendo mayor la central. En los pies de la catedral, se sitúan las dos torres, siendo la del lado izquierdo, llamada torre de san Miguel, un contrafuerte que sustituyó a la torre prevista en ese lado.

 

La capilla mayor está compuesta por una serie de columnas corintias sobre cuyo capitel se encuentra el entablamento y sobre éste, la bóveda, que alberga, al igual que los espacios inferiores sobre las columnas, una serie de ventanales con delicadas vidrieras.

 

La fachada está constituida por una estructura encuadrada en forma de arco del triunfo con portadas y lienzos de empotrados. Está formada por tres ejes coronados por arcos de medio punto sostenidos sobre pilastras, de forma similar a San Andrés de Mantua de Leon Battista Alberti. Las pilastras no tienen capiteles sino resaltes esculpidos en la pared, así como medallones de mármol adosados. Encima de la puerta principal se ubica un tondo en mármol de José Risueño sobre la Anunciación. Destaca también la presencia en la parte superior de un jarrón con azucenas, aludiendo al carácter virginal y puro de la madre de Dios.

 

El sagrario, elevado entre 1706 y 1759, sigue las proporciones clásicas del conjunto, manteniendo las columnas múltiples del crucero las formas del orden compuesto de Siloé.

www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS Le préfabriqué @ Invention capitaliste française de l’après guerre, devenue symbole du socialisme triomphant dans les années 60, le panneau en béton lie le destin des peules. Un film historique sur une réalité partagée racontée par des habitants et par des archives inédites. www.dailymotion.com/video/x413amo Dans l’Est de l’Europe, un élément répétitif marque les villes et standardise le paysage. C’est un panneau en béton préfabriqué qui s’expose inlassablement sur des kilomètres de barres d’habitation. Des millions de personnes vivent dans des logements identiques de Paris à Moscou. www.dailymotion.com/video/x413amo Apres la guerre les Français n ont plu de toit...le gouvernement lançe alors 1 vaste progr de constr de lgts.. les Cités Modernes @ Il faut batir à échelle industrielle, il faut penser à l echelle des Villes L'invention du préfabriqué desormais le permet. dailymotion.com/video/x413amo Le bonheur est dans le béton ... Le logement préfabriqué, victime de son succès en France, fut exporté en Europe de l'Est. Qui se souvient de tout ça .. Il y avait l idee de construire massivement au plus vite ds un temps record et le moins cher possible @ Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal. L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville. Définition Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.Histoire La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.Les contextes de constructions Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille. Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains : petits immeubles de rapport de la Belle Époque, pavillons des lotissements défectueux de l’entre-deux-guerres, barres et tours de logement social et villes nouvelles des Trente Glorieuses. Trois moments de la constitution des banlieues populaires se superposent, encore visibles dans les paysages-palimpsestes : l’âge des faubourgs industriels, devenus peu à peu friches avec la désindustrialisation qui débute dans les années 50 ; le temps des banlieues rouges et du socialisme municipal ; la construction des grands ensembles et l’entrée en crise du modèle à partir de 1970. Des faubourgs industriels à la désindustrialisation La banlieue contemporaine naît de l’entreprise de modernisation de la capitale et des grandes métropoles sous le Second Empire. Le modèle haussmannien, bien connu, régularise la ville ancienne par l’imposition de percées dans le tissu urbain existant, l’équipement en réseaux divers, la construction d’immeubles neufs le long des nouvelles percées et l’exode partiel des anciens habitants du centre vers les arrondissements annexés ou vers les faubourgs. L’agrandissement de Paris complète les ambitions d’Haussmann et de Napoléon III : au premier janvier 1860, en application de la loi du 3 novembre 1859, 5100 hectares sont ajoutés aux 3402 hectares de la capitale, qui trouve ainsi sa taille définitive et passe de 12 à 20 arrondissements. L’annexion des communes suburbaines s’accompagne d’une vision, en creux, de la nouvelle banlieue au-delà des murailles. Le projet est d’homogénéiser la nouvelle ville-capitale en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer l’industrie au-delà des Fortifications. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. La banlieue est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique. Ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville transformée rejette : cimetières, hôpitaux, champs d’épandage, logements sociaux 1. Les décrets sur les établissements classés, datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l’origine des zones d’industries polluantes en proche banlieue, notamment autour de la chimie organique. Aubervilliers est célèbre par la concentration d’industries chimiques (Saint-Gobain…). Les derniers de ces établissements classés ont cessé leur activité il y a peu de temps, sous l’impact des revendications des associations écologistes : à Saint-Denis, la Saria, entreprise d’incinération de carcasses animales, a dû fermer. L’industrialisation, comme l’avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie. Après la crise économique de la fin du XIXe siècle, l’implantation de nouvelles technologies – automobile, aviation, constructions électriques – transforme des communes (Boulogne-Billancourt, Puteaux, Suresnes, Vénissieux) en technopoles de pointe. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. Sans unité administrative, la banlieue constitue un domaine fragmenté en espaces socialement très différenciés : villégiature et résidence bourgeoise souvent à l’Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes, friches dues à la déprise agricole et maraîchère, que lotissent de petits spéculateurs. La Première Guerre mondiale renforce l’industrialisation des métropoles situées loin du front, Paris, Lyon ou Toulouse. Puis une volonté de décentralisation transfère les usines en grande banlieue : Simca glisse de Nanterre à Poissy au milieu des années 50 ; une usine Citroën de 6500 salariés, dont 4300 OS, s’ouvre à Aulnay-sous-bois en 1973. Cependant, en région parisienne, cette politique précoce et continue de désindustrialisation conduit à une diminution des emplois industriels dès les années 60, avec la politique de délocalisation menée à partir de 1955, amplifiée par la Datar. En Plaine Saint-Denis, en 1960, le secteur industriel représente 46 % des emplois contre 44 % au tertiaire ; en 1990, le secteur industriel représente 21 % des emplois et le tertiaire 72 %. Des secteurs entiers disparaissent – métallurgie, machine-outil, chimie – dont la présence structurait les sociétés ouvrières. La crise économique qui commence à partir de 1973, la division planétaire du travail et un demi-siècle de volonté décentralisatrice entraînent la disparition des banlieues industrielles, malgré des combats défensifs : l’usine Chaix de Saint-Ouen ferme après cinq ans d’occupation et de luttes à contre-courant. L’invention politique socialisme municipal et banlieue rouge Dans l’entre-deux-guerres, les banlieues populaires se couvrent d’une marée pavillonnaire de lotissements médiocres 2. La crise du logement en région parisienne conduit 450 000 nouveaux banlieusards, Parisiens et provinciaux, à s’installer dans 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires. Ces petits accédants à la propriété – les « mal-lotis » des années 20 – payent à crédit leur parcelle et s’installent sur des terrains dépourvus de tout équipement. Le scandale de ces petits propriétaires méritants qui campent dans la boue des banlieues, sans routes ni lumière, devient public au milieu des années 20. La loi Sarraut votée en 1928 met l’État à contribution avec les intéressés, ce qui permet de financer les aménagements indispensables, en premier lieu le réseau de voirie. Les lotissements, ces quartiers de pavillons, improvisés à partir des années 20 sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété. Le mal-loti devient la figure emblématique de l’exclusion banlieusarde : trompé par les lotisseurs, il se retrouve privé des éléments élémentaires de l’urbanité, aux portes de la capitale illuminée où « les rupins font la noce ». Le jeune PC (Section française de l’Internationale communiste) prend en charge les revendications de ces parias, fournit une analyse de leurs difficultés en termes de classe et s’implante dans les communes ainsi bouleversées à partir des élections municipales de 1925. Il s’appuie aussi sur le nouveau prolétariat des grandes usines. Dans le contexte du Front populaire, 1935 marque un tournant dans l’histoire de la banlieue parisienne. Les 5 et 12 mai, les Français sont appelés à élire leurs conseillers municipaux et cantonaux. Dans les 80 communes suburbaines du département de la Seine, au lendemain du second tour, 26 municipalités sont dirigées par un maire communiste. Elles n’étaient que onze au sortir du scrutin municipal de 1929. Sept autres municipalités comptent aussi en leur sein une minorité communiste. Aux législatives du printemps 1936, l’essai se confirme lors de l’élection de 27 députés communistes en banlieue parisienne sur les 72 que compte le groupe parlementaire. Le pacte germano-soviétique, la guerre, la guerre froide puis le gaullisme n’affaiblissent que temporairement la ceinture rouge, construction socio-politique qui perdure jusqu’aux années 80. Bastions rouges et cités socialistes offrent un cadre durable à l’expression des cultures populaires urbaines. La densité d’un réseau d’organisations militantes, la fréquence des fêtes locales, la politisation de l’espace quotidien grâce à la toponymie, ont créé, autour des maires, un patriotisme local à base de classe, culture du pauvre capable de retourner la stigmatisation attachée aux banlieues ouvrières. Modèle d’encadrement plus paternaliste, le socialisme municipal construit des cités-jardins, dont Suresnes, Châtenay-Malabry et Villeurbanne sont les fleurons ; elles sont pensées par des maires visionnaires, Henri Sellier ou André Morizet, comme des prototypes permettant, si elles étaient généralisées, de résoudre la question du logement populaire et en même temps la question sociale. Bastions rouges et cités socialistes offrent un cadre durable à l’expression des cultures populaires urbaines. Les grands ensembles de l’Abbé Pierre à la circulaire Guichard Dans le contexte du baby-boom, du début de la croissance économique et de la reprise de l’immigration provinciale et étrangère, la population urbaine augmente. Cet afflux aggrave le déficit séculaire de logements populaires et la fin de la Reconstruction n’y met pas fin. La crise du logement devient intolérable. Rares, surpeuplés, les logements anciens sont sous-équipés, comme le montre le recensement de 1954 : ni sanitaires, ni w-c intérieurs dans la plupart des cas, et l’eau courante dans à peine la moitié des logements. La crise du logement devient une affaire d’État. Sa médiatisation par l’Abbé Pierre aidant, l’idée du droit à un logement décent pour tous émerge de la misère urbaine des années 50. Avec la construction des grands ensembles, les anciens objectifs des réformateurs sociaux deviennent une politique publique nationale : sortir les classes populaires des taudis, faire bénéficier l’ensemble des salariés des bienfaits de l’hygiène et de la modernité, contrôler l’usage prévisionnel du sol urbain, donner à tous les enfants air, lumière et soleil. Après les tâtonnements du Plan Courant (1953), la maîtrise technique et financière de la production de masse est acquise au début de la Cinquième République (décret du 31 décembre 1958 sur les Zup). De 1946 à 1975, le parc immobilier français passe de 12,7 millions de logements à 21 millions. Pour ces 8,3 millions de logements neufs – dont 8 millions entre 1953 et 1975 –, l’engagement de l’État a été important puisque près de 80 % des logements construits durant cette période le sont grâce à une aide publique. Le nombre de logements sociaux passe de moins de 500000 à près de 3 millions, dont un tiers sous forme de grands ensembles : environ 350 sur l’ensemble du territoire, dont 43 % en région parisienne, où la demande est la plus forte. Sans débat public sur la forme urbaine, le consensus pour une production massive de logements s’établit autour de quelques représentations partagées : la ville ancienne et dense n’est plus réformable – les îlots insalubres, délimités à la fin du XIXe siècle ne sont toujours pas éradiqués ; l’hygiénisme exige de séparer l’habitat des usines ; la hantise du taudis fait accepter l’édification de logements seuls, sans équipements, où les classes populaires accèdent pour la première fois à du neuf. Les banlieues françaises se couvrent de cités nouvelles, édifiées rapidement, d’au moins 1000 logements, voire de plus de 10000 aux Minguettes (Vénissieux) ou à Sarcelles. L’industrialisation du bâtiment, l’avance de l’industrie française du béton armé, l’imposition de normes et de plans types pour les appartements conduisent à privilégier des formes simples, des barres et des tours sur des grandes parcelles de terrain. Cités dortoirs, elles sont en général construites sur des terrains agricoles ou maraîchers, en périphérie, faute de réserves foncières ; la rapidité de leur édification et la complexité des modes de financement expliquent l’absence d’équipements collectifs, à l’exception des écoles primaires ; ceux-ci suivent tardivement, ainsi que les moyens de transports en commun, ce dont se plaignent les banlieusards. Les populations logées varient évidemment suivant les cités : ce sont des familles françaises chargées d’enfants du baby-boom, souvent migrants provinciaux ; les populations de rapatriés de la décolonisation de l’Empire français les rejoignent ; pas de personnes âgées, ni d’adolescents au début du peuplement. Ces familles de salariés sont sélectionnées par les gestionnaires des cités de logement social, et non par le libre jeu du marché immobilier : autour d’une majorité d’employés et d’ouvriers, on trouve des cadres moyens et supérieurs en nombre variable suivant la politique du gestionnaire. Le logement des étrangers est conçu alors sur le mode de la différenciation : soit ils se logent par eux-mêmes dans le parc ancien, soit la puissance publique contribue à leur fournir des logements à part, aux normes de confort inférieures. Mais les plus pauvres, les familles très nombreuses, les populations étrangères et immigrées sont logés ailleurs : taudis des villes anciennes, bidonvilles, foyers pour célibataires immigrés, hôtels meublés, cités de transit ou d’urgence. Ces logements spécifiques, avec parfois un fort encadrement de travailleuses sociales, sont explicitement destinés aux « inadaptés sociaux », qu’il faut éduquer avant de les loger dans les cités nouvelles construites pour les salariés français, suivant des méthodes expérimentées dans l’entre-deux-guerres dans les cités-jardins. Le logement des étrangers est conçu alors sur le mode de la différenciation : soit ils se logent par eux-mêmes dans le parc ancien, soit la puissance publique contribue à leur fournir des logements à part, aux normes de confort inférieures. Mutations et crises, de Giscard à Mitterrand Dans la décennie 1970-1980, une série de décisions conjoncturelles et sectorielles ouvre, à terme, une ère de crise pour les banlieues populaires. La critique des grands ensembles, chronique depuis les années 60 avec l’émergence du thème de la « sarcellite » ou maladie des grands ensembles, qui générerait ennui, suicide, délinquance et toucherait en particulier les femmes et les jeunes, s’amplifie après mai 1968. Les responsables politiques s’interrogent sur le type de société urbaine qui s’édifie dans les périphéries : comment donner une âme à ces nouveaux ensembles et recréer une communauté entre des habitants venus de partout ? La dégradation de bâtiments conçus comme provisoires s’ajoute aux critiques. Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, arrête la construction des grands ensembles par la circulaire du 21 mars 1973, qui interdit les opérations les plus massives et tente de mieux insérer les nouvelles constructions dans les villes existantes. À partir de 1965-1970, les investissements publics privilégiaient d’ailleurs les villes nouvelles, imaginées par Paul Delouvrier comme l’antithèse des grands ensembles. L’État réoriente sa politique et ses crédits vers l’aide aux ménages qui veulent accéder à la propriété individuelle de leur pavillon : les banques rentrent sur le marché immobilier et la promotion publique s’effondre à partir de 1976. La loi Barre (1977) privilégie l’aide sélective aux ménages au détriment de l’aide à la pierre, afin de rendre le marché plus fluide et de résoudre la crise naissante des grands ensembles, dont témoigne l’invention des procédures Habitat et Vie Sociale (1973-1977) qui financent les premières réhabilitations. La conséquence est que les classes moyennes quittent les logements sociaux pour les pavillons en accession à la propriété des communes alentour, comme les Minguettes à Vénissieux, abandonnées pour les pavillons de Corbas, Solaize ou Saint-Laurent-de-Mure. Sous l’effet des chocs pétroliers et de l’entrée dans la crise économique, le gouvernement met en œuvre une nouvelle politique d’immigration : fermeture des frontières, aide au retour pour les étrangers jugés responsables de la crise, maintien en l’état du nombre d’étrangers et autorisation du regroupement familial. Cette politique, lancée par Lionel Stoleru, aboutit au décret du 29 avril 1976 relatif aux conditions d’entrée et de séjour des membres des familles des étrangers autorisés à résider en France. L’intégration des familles passe par des conditions de logement semblables à celles des travailleurs français. Les mouvements de mobilité résidentielle, comme les règles d’attribution des logements HLM, qui jusqu’alors ignoraient les travailleurs étrangers, allaient faciliter leur installation 3. Il en résulte d’importantes modifications du paysage des banlieues populaires : les 255 bidonvilles de métropole, dont 120 en région parisienne, qui logeaient 50000 immigrés, sont résorbés et leur population relogée dans des grands ensembles sociaux ; le logement social s’ouvre de façon très volontariste aux familles étrangères, qu’on espère ainsi conduire aux normes de vie urbaine de la société française. Les employeurs payent, à partir de 1975, une taxe sur les salaires de leurs travailleurs étrangers pour construire de nouveaux logements, mais les fonds seront surtout utilisés pour rentabiliser ou construire de nouveaux foyers et très peu pour accroître l’offre locative sociale. C’est par le jeu des départs que se fera l’entrée des familles d’ouvriers issues de l’immigration dans le parc social. Les organismes qui gèrent les cités d’habitat social accueillent ces nouveaux locataires, d’autant que la loi Barre rend solvables les familles les plus modestes. L’idée est de répartir les familles immigrées au milieu des ménages français, suivant des quotas d’environ 15 %. Mais le souci d’intégrer les immigrés dans le logement social conduit à des logiques territoriales de regroupement communautaire qui n’ont été ni pensées, ni anticipées : les familles maghrébines deviennent majoritaires aux Minguettes au cours des années 1970. En Seine-Saint-Denis, la population scolaire étrangère passe de 17 % à 30 % entre 1975 et 1983. En 1992, 74 % des ménages maghrébins sont locataires d’une HLM. Les premières violences imputables aux jeunes sont minimisées et incomprises. Après les élections municipales de 1977, le communisme municipal se délite et la banlieue rouge disparaît, sur fond de crise généralisée des encadrements partisans. En Seine-Saint-Denis en 2001, on compte encore quinze municipalités rouges sur quarante, dont douze ont un maire communiste depuis 1945 4. Le déclin du magistère communiste s’explique certes par l’effondrement du bloc socialiste, mais aussi par l’incompréhension des phénomènes qui s’accélèrent à partir des années de crise. Les municipalités ouvrières refusent la désindustrialisation et la mixité sociale, évitent de construire de l’accession à la propriété et s’opposent aux premières procédures de la politique de la ville. Ces conceptions strictement défensives, fondées sur une vision des territoires communaux comme bastions, n’évoluent qu’à partir des années 90. Les premières violences imputables aux jeunes sont minimisées et incomprises. À La Courneuve, en 1971, un jeune est tué au café Le Nerval ; dans la même cité, en juillet 1983, un enfant algérien de dix ans est tué d’un coup de fusil par un habitant, et le quartier s’embrase ; en banlieue lyonnaise, premiers incidents en 1971, à Vaulx-en-Velin, dans une cité construite pour accueillir des harkis ; 1975, premières mises à sac de locaux scolaires ; en 1978, premiers « rodéos », généralisés aux Minguettes en 1981, où la presse nationale rend compte du phénomène pour la première fois, avec des reportages télévisés qui montrent les voitures qui brûlent au pied des tours, laissant « hébétés » habitants et élus. La gauche, arrivée au pouvoir en 1981, institutionnalise la politique de la ville, en gestation dans la décennie précédente. Décentralisation, interministérialité, zonage des quartiers en difficulté sont les principes, alors nouveaux, de cette politique, que l’alternance maintient. En 2000, en Seine-Saint-Denis, 24 communes sont classées en politique de la ville dans le cadre du contrat de Plan État région. En 1996-1997, l’Union européenne choisit Aulnay-sous-Bois et Clichy-sous-Bois comme éligibles aux fonds structurels européens. Dans les quartiers, les professionnels de la politique de la ville remplacent les militants politiques, et l’État décentralisé se substitue à l’encadrement partisan ; en Seine-Saint-Denis, les effectifs des services de l’État restent stables, passant de 45000 en 1982 à 44836 en 1999. Ainsi, replacée en moyenne durée, la crise des banlieues populaires s’explique par la désindustrialisation et la disparition des sociétés ouvrières à base partisane – ce qui ne signifie pas que les ouvriers aient disparu des banlieues –, la mutation non maîtrisée des fonctions du logement social et la crise du communisme municipal, sur fond de chômage structurel. L’amnésie qui affecte cette histoire récente, comme les décisions de politiques publiques prises alors, ne peut qu’ajouter au déficit de sens et favoriser les analyses incomplètes. le temps des barres et des tours..Certes, ces quartiers de grands ensembles, de barres et de tours, emblématiques de l'urbanisation fonctionnaliste des décennies 1950, 1960 et 1970, de FRANCE ...Le tourisme a toujours fonctionné par extension : les lisières d’hier sont aujourd’hui des hauts lieux touristiques, que l’on pense par exemple au bord de la mer, longtemps déprécié. Sur le terrain contemporain de la ville, ce sont les quartiers populaires péricentraux qui sont à présent saisis par un engouement et une économie touristiques ; plus inédite encore, la découverte par les touristes des quartiers populaires nettement périphériques. C’est le cas à Marseille, dont les quartiers nord, espaces emblématiques de la « crise des banlieues », sont désormais l’objet d’un « front » touristique et patrimonial, animé par une coopérative d’habitants particulièrement active. Cette problématique de l’émergence d’un nouveau lieu d’intérêt touristique se fait particulièrement saillante en ce qui concerne des quartiers d’habitat social en hauteur, nombreux dans ces quartiers nord. Les grands ensembles, en effet, symboles de l’urbanisme moderne honnis des décennies 1950, 1960 et 1970, mobilisent eux aussi de nouvelles pratiques. Tantôt touristiques, tantôt artistiques, elles se combinent parfois : l’article présente ces pratiques « récréa(r)tistes » d’un nouveau genre. Plus largement, il s’agit de rendre compte et d’analyser le statut, la fonction et les enjeux de pratiques réputées à l’ombre du tourisme urbain institué. Les mutations touristiques contemporaines font valoir une mobilisation de nouveaux espaces (les quartiers populaires) et de nouvelles pratiques (participatives). À cet égard, le quartier de Belleville à Paris est un laboratoire exemplaire (Chapuis, 2009). Ces nouvelles modalités touristiques traduisent une évolution culturelle conjointe à certaines dynamiques propres de l’offre touristique. Si ces espaces d’habitat populaire ont longtemps fait partie du négatif urbain mis en tourisme (qu’aller faire dans ces quartiers ?), ils sont aujourd’hui l’objet de « fronts » touristiques, qui en manifestent l’annexion spatiale et sociale aux offres urbaines traditionnelles, voire patrimonialement labellisées. Cette ligne de front se déplace, à présent, des quartiers populaires péricentraux aux quartiers nettement périphériques de banlieue. Certes, ces quartiers de grands ensembles, de barres et de tours, emblématiques de l’urbanisation fonctionnaliste des décennies 1950, 1960 et 1970, souffrent depuis longtemps d’une situation critique (pauvreté économique et sociale, relégation territoriale) et de représentations elles-mêmes péjorées et péjoratives. Or, dans certains de ces mêmes espaces se développent aujourd’hui des pratiques de découverte, de visite et de valorisation s’inscrivant dans un processus de connaissance et donc de reconnaissance de leurs identités architecturale, sociale et culturelle (Vayssière, 2002 ; Pouvreau, 2011 ; Veschambre, 2013).Cette trajectoire fait émerger et mobilise de nouvelles pratiques, tantôt touristiques, tantôt artistiques, qui se combinent parfois : nous présenterons ici ces pratiques « récréa(r)tistes » d’un nouveau genre. Toutefois, mise en scène et parcours ont de quoi surprendre, tant le décalage est effectivement grand entre un imaginaire touristique dominant – sites plaisants et accueillants (Amirou, 1995) – et ces espaces, objets d’une imagerie urbano-pathogène (Avenel, 2004). Dans l’imaginaire collectif, ces quartiers sont, au mieux, sans intérêt, au pire, synonymes de menaces. Tout concourt à associer ces territoires à une banlieue hors des sentiers de l’intéressant. Nous explorons ici les acteurs concernés (visiteurs, « guides », hébergeurs, artistes) et les mises en œuvre dans les quartiers nord de Marseille, qui élaborent et proposent ces offres d’un nouveau genre pour rendre compte et analyser le statut, la fonction et les enjeux de ces pratiques. Ces dernières, en procédant à des mélanges de genres (lieux touristiques estampillés par opposition à marges de découvertes, hébergement en cité opposé à bastides provençales, tourisme ou projet politique) ne manquent évidemment pas d’interroger les catégories d’approche et d’analyse longtemps usuelles de l’objet « tourisme ».La carte touristique de la ville de Marseillemontre combien l’offre touristique marseillaise des acteurs territoriaux promeut essentiellement les lieux, les sites et les déambulations dans les centres de la cité. Le pluriel ici s’impose dans la mesure où à la ville et ses hauts lieux traditionnels (Roncayolo, 1990) (Vieux-Port, Notre-Dame de la Garde, cité radieuse de Le Corbusier, palais Longchamp) se sont récemment ajoutés les quartiers réhabilités et gentrifiés (le Panier, les docks de La Joliette). Ce faisant, la carte de la ville distribuée par l’Office de tourisme ignore un pan entier de son territoire et des ressources qu’il abrite. Sauf un encart pour l’Estaque (non reproduit ici), les quartiers nord de Marseille n’ont pas droit à la représentation officielle et promotionnelle, soit une exclusion de près de 8000 hectares et d’environ 250 000 habitants. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le secteur du bâtiment connait un bouleversement sans précédent. Les besoins en termes de reconstruction sont tellement immenses qu’il faut penser une nouvelle façon de construire. C’est là qu’entre en scène Raymond Camus qui invente un système de préfabrication à échelle industrielle. Avec ses panneaux en béton préfabriqué,Le logement préfabriqué, victime de son succès en France, fut exporté en Europe de l’Est. Qui se souvient aujourd’hui que ces logements symboles de progrès devinrent, en pleine guerre froide, la marque de fabrique du collectivisme ? Jacqueline a 50 ans et vit à la cité des Courtillières à Pantin. Elle se souvient lorsque, enfant, elle quitta avec ses parents le « une pièce parisien » sans commodités pour un appartement spacieux et moderne dans cette cité. La cité des Courtillières est alors une cité pilote, censée réaliser le rêve d’une vie nouvelle dans une France qui manquait à la Libération cruellement de logements.Comme tant d’autres Jacqueline enfant ignorait qu’elle devait à Raymond Camus architecte génial, créateur du panneau en béton préfabriqué, cette invention qui promettait un futur radieux pour tous. Sydney, voisin de Jacqueline, se remémore lui, les bus remplis d’architectes venus d’Union soviétique pour visiter sa cité…La marque de fabrique du collectivisme Le logement préfabriqué victime de son succès en France est exporté en Europe de l’Est. Qui se souvient aujourd’hui que ces logements symboles de progrès devinrent en pleine guerre froide, la marque de fabrique du collectivisme ? Pour Julie, à Prague, ou Susanna à Berlin Est, l’arrivée du préfabriqué dans leur vie revêt une toute autre signification. Utopies sociales, idéologies politiques et avant-garde architecturale commencent à se mélanger. Le rêve du bonheur tourne vite au cauchemar…En République tchèque, l’antique ville de Most est détruite pour des raisons économiques pour être reconstruite grâce au panneau de béton. Au travers d’archives inédites et de témoignages des habitants, l’histoire incroyable de panneau en béton se raconte pour la première fois de Paris à Moscou, de 1950 à nos jours.@ Les films du MRU -Industrialiser la construction, par le biais de la préfabrication.Cette industrialisation a abouti, dans les années 1950, à un choix politique de l'Etat, la construction massive de G.E. pour résoudre la très forte crise du logement dont souffrait la France C’est là qu’entre en scène Raymond Camus qui invente un système de préfabrication à échelle industrielle. Avec ses panneaux en béton préfabriqué, il va inonder la France entière, permettant ainsi de créer des villes nouvelles et notamment, les innombrables cités dortoirs qui pullulent en périphérie des grandes villes. Un succès grandissant qui rencontrera une renommée à l’internationale, puisque le procédé sera repris en Europe de l’Est. Les villes socialistes qui se ressemblent toutes les unes aux autres, de la France en passant par la République Tchèque jusqu’en Allemagne. Lorenz Findeisen nous invite à un voyage architectural à travers ces trois pays où grâce aux images d’archives et aux témoignages des habitants, on redécouvre ce qu’était l’utopie du collectivisme et l’émergence du béton préfabriqué. Révolutionnaire pour l’époque, plébiscités par certains, décriés par d’autres, aujourd’hui ces cités s’apparentent plus à des verrues qu’autre chose. Ces grands ensembles d’immeubles souvent mal pensé, sont très souvent excentrés des centres-villes et donc des commerces. Ce documentaire retrace la vie d’une cité pilote, La Cité des Courtillières à Pantin. Cette cité était censée réaliser le rêve d’une vie nouvelle dans une France qui manquait, à la Libération cruellement de logements. Comme tant d’autres Jacqueline enfant ignorait qu’elle devait à Raymond Camus architecte génial, créateur du panneau en béton préfabriqué, cette invention qui promettait un futur radieux pour tous.France 3 Paris Île-de-France avait mis en place, à l’occasion des 60 ans de la création des « grands ensembles » et des villes nouvelles, une programmation exceptionnelle de documentaires inédits de 52 minutes autour de la thématique «Octobre des Cités, le mois des grands ensembles » Composition et production de la musique originale du film de Lorenz Findeisen « Concrete Stories » (52/120 mn). Documentaire primé « étoiles de la SCAM », diffusion France Television et festivals internationaux. (Co production franco-germano-tchèque) Béton et musique synthétique Au cours de l’été 2015 le réalisateur Lorenz Findeisen commande à Etienne de la Sayette une musique originale pour son film Le bonheur est dans le béton (diffusé sur France 3 et dans divers festivals de film documentaire internationaux). Le réalisateur, qui connaissait bien le travail d’Etienne de la Sayette, principalement basé sur des instruments acoustiques, le prend à contrepied en lui demandant une musique synthétique minimaliste “à la Kraftwerk”, pour accompagner les vues de paysage bétonnés des années 70, s’étendant à l’infini depuis les abords des villes. Le jour même où Etienne de la Sayette accepte la proposition, il tombe par hasard sur un Roland SH 2000 poussiéreux dans un marché aux puces de Seoul. Il y voit un signe du destin et effectue des razzia dans les vides greniers et magasins d’occasions de Seoul afin de se procurer en quelques jours un tas de vieux synthés analogiques, boites à rythme et pédales d’effets… Pas de séquenceur, pas de programmation, rien de numérique, tout l’intérêt est de se salir les mains et de jouer ces machines comme de n’importe quel autre instrument acoustique. Au final, pas moins de 30mn de musique ont été produites sur mesure, une musique qui joue le rôle de narrateur dans un film dépourvu de voix off.

Production les Films du Tambour de Soie www.dailymotion.com/video/x413amo

www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije Noisy-le-Sec le laboratoire de la reconstruction, 1948 L'album cinématographique de la reconstruction maison préfabriquée production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, 1948 L'album cinématographique içi www.dailymotion.com/video/xwytke

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...

museedelacartepostale.fr/blog/ -'être agent de gestion locative pour une office H.L.M. en 1958' , les Cités du soleil 1958 de Jean-Claude Sée- les films du MRU içi www.dailymotion.com/video/xgj74q présente les réalisations des HLM en France et la lutte contre l'habitat indigne insalubre museedelacartepostale.fr/exposition-permanente/ - www.queenslandplaces.com.au/category/headwords/brisbane-c... - collection-jfm.fr/t/cartes-postales-anciennes/france#.XGe... - www.cparama.com/forum/la-collection-de-cpa-f1.html - www.dauphinomaniac.org/Cartespostales/Francaises/Cartes_F... - furtho.tumblr.com/archive Le Logement Collectif* 50,60,70's, dans tous ses états..Histoire & Mémoire d'H.L.M. de Copropriété Renouvellement Urbain-Réha-NPNRU., twitter.com/Memoire2cite tout içi sig.ville.gouv.fr/atlas/ZUS/ - media/InaEdu01827/la-creatio" rel="noreferrer nofollow">fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01827/la-creatio Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije la préfabrication en usine www.dailymotion.com/video/xx6ob5?playlist=x34ije , le coffrage glissant www.dailymotion.com/video/x19lwab?playlist=x34ije ... De nouvelles perspectives sont nées dans l'industrie du bâtiment avec les principes de bases de l'industrialisation du bâtiment www.dailymotion.com/video/x1a98iz?playlist=x34ije ,

www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije

Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

Lieux géographiques : la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije Demain Paris 1959 dessin animé présentant l'aménagement de la capitale dans les années 60, Animation, dessin animé à vocation pédagogique visant à promouvoir la politique d’aménagement suivie dans les années 60 à Paris. Un raccourci historique sur l’extension de Paris du Moyen Âge au XIXe siècle (Lutèce, œuvres de Turgot, Napoléon, Haussmann), ce dessin animé retrace la naissance de la banlieue et de ses avatars au XXe siècle. Il annonce les grands principes d’aménagement des villes nouvelles et la restructuration du centre de Paris (référence implicite à la charte d’Athènes). Le texte est travaillé en rimes et vers. Une chanson du vieux Paris conclut poétiquement cette vision du futur. Thèmes principaux : Aménagement urbain / planification-aménagement régional Mots-clés : Banlieue, extension spatiale, histoire, quartier, ville, ville nouvelle Lieu géographique : Paris 75 Architectes ou personnalités : Eugène Haussmann, Napoléon, Turgot Réalisateurs : André Martin, Michel Boschet Production : les films Roger Leenhardt www.dailymotion.com/video/xw6lak?playlist=x34ije - Rue neuve 1956 la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, villes, villages, grands ensembles réalisation : Jack Pinoteau , Panorama de la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc. ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque. Le documentaire explique par exemple la manière dont a été réalisée la reconstruction de Saint-Malo à l'intérieur des rempart de la vieille ville : "c'est la fidélité à l'histoire et la force du souvenir qui a guidé l'architecte". Dans le même esprit à Gien, au trois quart détruite en 1940, seul le château construit en 1494 pour Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, fut épargné par les bombardements. La ville fut reconstruite dans le style des rares immeubles restant. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé « Joyau de la Reconstruction française ». Dans un deuxième temps est abordé le chapitre de la construction des cités et des grands ensembles, de l’architecture du renouveau qualifiée de "grandiose incontestablement". S’il est précisé "on peut aimer ou de ne pas aimer ce style", l’emporte au f

Samedi 23 août 2014. Hôtel des Invalides. Le Dôme des Invalides (église du Dôme). Construite entre 1677/1706. Napoléon Ier, transféré 15/12/1840, déposé dans 6 cercueils 2/4/1861 dans tombeau de quartzite rouge. 12" Victoires " symbolisent batailles.

La dépouille de Napoléon Ier décédé en 1821 à l'Île Sainte-Hélène, fut placée provisoirement — le tombeau commandé à Louis Visconti par Louis-Philippe n'étant alors pas achevé — dans la chapelle Saint-Jérôme le 15 décembre 1840, sous la Monarchie de Juillet dont les dirigeants cherchaient à rassembler les partisans de l'empereur défunt (dans le même temps, était en effet achevé l'arc de triomphe de l'Étoile).

Son corps (dans plusieurs cercueils successifs) ne fut placé que le 2 avril 1861 en présence de la famille impériale et de quelques dignitaires, dans un monumental sarcophage ni dans la « très belle pierre proche du marbre » bretonne trouvée et proposée au gouvernement par le minéralogiste M. de La Fruglaye — qui finalement, y fit tailler son propre tombeau dans la chapelle de son château de Keranroux - ni dans du porphyre de Russie, comme il est souvent dit, mais dans du quartzite rouge de Finlande ou « grès métamorphique » extrait d'une carrière de Carélie appartenant au tsar Nicolas Ier de Russie, reposant sur un socle en granit vert des Vosges - ou en marbre noir provenant de Sainte-Luce ? — l'ensemble étant placé dans une crypte ouverte de forme circulaire pratiquée au centre de la chapelle Saint-Louis, sous le dôme.

  

Le roi Louis XIV souhaitait comme ses prédécesseurs Henri II, Henri III, Henri IV, assurer aide et assistance aux soldats invalides de ses armées ; pour que « ceux qui ont exposé leur vie et prodigué leur sang pour la défense de la monarchie (…) passent le reste de leurs jours dans la tranquillité », dit l'édit royal du 12 mars 1670. Néanmoins, au-delà du geste humanitaire, Louis XIV a aussi des desseins parfaitement politiques. Ces invalides, issus pour la plupart de la guerre de Trente Ans, font mauvaises figures, traînant sur le pont Neuf, souvent mêlés aux rixes de rues, et la population se plaint de ce comportement. Le Roi reloge les invalides dans certaines abbayes en les imposant comme oblats, contribuant ainsi à renforcer les rangs du clergé, mais militaires comme religieux fuient cette solution, les premiers refusant une vie aussi stricte que celle de la vie monacale et devenant mendiants, valets, voleurs, commensaux de maladreries ou de couvents. De plus, Louis XIV ne cachant plus ses projets de conquête, il doit redorer l'image de son armée auprès de la population, mais aussi sa propre image aux yeux de ses soldats.

En 1659, après le traité des Pyrénées, Louis XIV reprend l'idée de Richelieu qui avait fait transformer en 1634 le château de Bicêtre en un établissement pour l'entretien des soldats invalides (la « commanderie Saint-Louis »). Le projet ne se concrétise que onze ans plus tard lorsque le roi crée par ordonnance royale du 24 mai 1670 l'hôtel des Invalides destiné aux militaires âgés, blessés ou inaptes à la guerre. L'établissement qui répond aux fonctions d'hôpital, d'hospice, de caserne et de couvent est exempté d'impôts et administré par un gouverneur. Les soldats sont entretenus par des fonds prélevés sur les revenus des prieurés et des abbayes5.

Situés dans la plaine de Grenelle dans le quartier du Gros Caillou, alors faubourg de Paris, les travaux des bâtiments principaux (logements, infirmerie, réfectoire) sont confiés à l'architecte du roi Libéral Bruant par le Secrétaire d'État français de la Guerre Louvois et seront pour le logement et l'entretien des invalides ou des vieillards sans fortune qui ont servi dans ses armées. Pour que ceux qui ont exposé leur vie et prodigué leur sang pour la défense de la monarchie… passent le reste de leur jours dans la tranquillité... précise l'édit royal.

Libéral Bruant a déjà réalisé l'hospice de la Salpêtrière. Son projet étant sélectionné par Louis XIV parmi les huit proposés, il conçoit à l'âge de 36 ans une organisation en cinq cours, centrée sur la plus grande : la cour royale entourée de quatre corps de logis. Il reprend ainsi le plan de L'Escorial, le palais monastère de Philippe II d'Espagne, près de Madrid mais s'inspire aussi des hôpitaux de l'époque (la Salpêtrière, l'hospice des Incurables). Les travaux sont menés entre mars 1671 (la première pierre est posée le 30 novembre 1671) et février 1674, ce qui peut être qualifié de rapide grâce à l'aide que lui apportent Louvois et ses intendants, les trois frères Camus. Les premiers pensionnaires sont hébergés lors de l'inauguration de l'hôtel en octobre 1674 par Louis XIV en personne. Néanmoins, à cette date, la construction de l'église n'est pas encore commencée). La face arrière de la grande cour est cependant détruite moins d'un an après son achèvement, pour laisser place aux fondations du grand dôme. Les matériaux de construction, notamment la pierre de craie, sont débarqués au niveau d'un port aménagé sur la Seine au niveau du futur pont Alexandre-III.

L'église royale, initialement prévue par Bruant, butte sur la construction. Louvois, qui y voit l'occasion de mettre à l'écart l'un des protégés de son rival, Colbert, détourne Bruant vers d'autres travaux de ponts et chaussées et confie l'ouvrage à partir de mars 1676 à Jules Hardouin-Mansart qui travaille également aux pavillons d'entrée et aux infirmeries. La construction de l'édifice religieux dure près de trente ans et n'est achevée que le 28 août 1706, date de la remise des clés par l'architecte au Roi Soleil. Une longue construction qui prend un tournant à la mort de Colbert, dont les restrictions étouffaient la construction. Louvois le remplace au ministère et ainsi, quadruple la mise de cent mille livres allouée à la construction du dôme par Colbert. Néanmoins, celui-ci se fait très présent sur le chantier et n'hésite pas à harceler les fournisseurs en pierre retardataires tel que Carel. Louvois fut particulièrement attaché aux Invalides, dans lequel il souhaitait d'ailleurs reposer à sa mort. Le 19 juillet 1691, il fut inhumé dans l'église, mais il n'aura malheureusement jamais vu la fin des travaux sur le dôme. Tragique histoire d'amour, car malgré tout, en 1699, son mausolée n'est toujours pas fini, le roi n'ayant pas libéré les crédits à cet effet. On soupçonne Madame de Maintenon, épouse morganatique du roi et vieille adversaire de Louvois, de retarder la construction. Ainsi, le 29 janvier 1699, le corps de Louvois quitte son Hôtel des Invalides et est inhumé dans l'église du couvent des Capucines qu'il avait fait construire au débouché de la place Vendôme. Néanmoins celui-ci reste présent par un joli jeu de mots : parmi les décorations d'armes sur une lucarne, l'une nous présente étrangement un animal sortant des hautes herbes fixant la cour. En effet, d'ici le « loup voit ».

Le lieu devint alors une véritable promenade pour les Parisiens, se mêlant à la population militaire. Les cérémonies qui s'y dérouleront attireront là encore de nombreux spectateurs. Les Invalides resteront pour la monarchie l'objet de Louis XIV. Louis XV ne s'y rendra pas, et Louis XVI qu'à de rares occasions durant lesquelles il salua toujours la performance de cette institution. Autre invité illustre de l'époque monarchique, le tsar Pierre Ier de Russie s'y rendra en avril 1717.

À l'origine, seulement un certain nombre de casernes étaient prévues, mais le roi Louis XIV choisit le projet de l'architecte Libéral Bruant qui consistait en un grand bâtiment impressionnant avec une cour royale et l'église.

Le bâtiment est, en fait, double, même s'il existe une continuité architecturale : la nef constitue l’église des soldats, le chœur, sous la coupole, étant qualifié d’église du dôme. Cette distinction est concrétisée par la mise en place, en 1873, d'une grande verrière, séparant les deux parties.

L'hôtel des Invalides comprend alors, outre l'église, une manufacture (confection d'uniformes et imprimerie), un hospice (« maison de retraite ») et un hôpital militaire. Les ateliers initiaux sont rapidement abandonnés pour faire des chambrées supplémentaires.

Lundi 13 juillet 1789, à la nuit tombée, les barricades se lèvent dans Paris. Le baron Pierre-Victor de Besenval, lieutenant général des armées du roi et colonel du régiment des gardes suisses, est chargé de la protection de la ville, mais celui-ci, face à la menace, s'est retranché avec ses troupes dans son camp installé Champ de Mars. La foule s'arme de bâtons et petit à petit pille le couvent Saint-Lazare. Le gouverneur Charles François de Virot de Sombreuil, chargé des Invalides, sait que ce climat s'est propagé dans les propres rangs de son institution. Les réformes impopulaires du comte de Saint-Germain, ministre de la Guerre de Louis XVI ont mis à dos le gouverneur royaliste et son état major. Parmi les invalides eux-mêmes, la proximité avec les loges maçonniques et la cohabitation avec les soldats français rescapés du corps expéditionnaire de La Fayette durant la Révolution américaine, entraînent un élan de sympathie pour le mouvement révolutionnaire.

Le lendemain, 14 juillet, à sept heures du matin, le Comité permanent des électeurs, siégeant à l'hôtel de ville, envoie Ethis de Corny, procureur du Roi, pour réclamer les armes stockées aux Invalides. Celui-ci arrive à neuf heures, avec son escorte armée. Le gouverneur, ne disposant que de sa garde et d'une compagnie d'artilleurs, refuse de livrer les armes sans ordres formels du Roi. Déjà la veille au soir, Sombreuil avait reçu la demande de fournir les armes au peuple. Il avait alors compris l'intérêt de ce stock pour la foule et avait employé 20 invalides pour retirer les chiens des fusils et ainsi les rendre inutilisables. Mais ceux-ci prirent du retard, sûrement pour soutenir l'action révolutionnaire, et l'idée fut abandonnée. Sombreuil explique alors à Ethis de Corny qu'un courrier est parti pour Versailles, et lui demande d'attendre la réponse. Néanmoins la foule qui se masse autour des Invalides refuse la demande et se lance à l'assaut du bâtiment. L'ordre est donné aux artilleurs de faire feu sur la foule. Néanmoins pas un tir ne se fera entendre. Les invalides eux-mêmes ouvrent les grilles. La prise des Invalides permettra à la foule de récupérer 32 000 fusils et 27 canons.

Le 15 juillet 1789, Sombreuil ne peut calmer ses hommes. Il donne alors sa démission, qui sera refusée par le Roi demandant à celui-ci d'attendre que l'Assemblée prenne une décision quant au sort de l'institution. Le dossier sera examiné bien plus tard en 1791 par la Constituante, chargeant Edmond Louis Alexis Dubois-Crancé du dossier, celui-ci étant déjà chargé du dossier de la réorganisation de l'armée. Celui-ci souhaite la fermeture de l'hôtel pour faire des économies et augmenter la solde des 30 000 soldats invalides répartis dans tout le pays. Les malades seraient alors répartis dans les 83 « hospices de la Patrie » que la Constituante cherche à créer. Le bâtiment serait revendu à la Mairie de Paris qui pourrait alors le réutiliser comme prison. Le projet est débattu, les invalides eux-mêmes sont divisés, l'abbé Jean-Sifrein Maury est l'un des plus grands détracteurs de l'idée d'une fermeture d'un établissement qu'il juge être « un exemple pour toute l'Europe ».

Le 30 avril, la Constituante tranche le maintien de l'édifice et de son statut, mais sous le nouveau titre d'« hôtel national des Militaires Invalides » qui sera à la charge d'un comité électif du département de Paris. Ce nouveau statut sera contesté par une partie du personnel (entre autres le héros de la prise de la Bastille, Cordier, et la responsable de l'infirmerie, la veuve Piat), et sera finalement supprimé le 15 mai 1794 puis remplacé par une Agence révolutionnaire, composée de Jacobins. Ceux-ci feront arrêter Sombreuil, qui sera guillotiné à tort avec son fils Stanislas, le 17 juin 1794. Depuis, l'Hôtel avait déjà été maintes fois pillé, les emblèmes royaux et symboles religieux martelés, les cours rebaptisées (la cour Royale devient celle de la République, celle de l'Infirmerie en celle de l'Humanité, celle du Gouverneur en celle des sans-culottes…). Les quatre vertus qui ornaient le lanternon du dôme seront d'ailleurs saisies, fondues, pour devenir des balles. Le symbole de Louis XIV subit ainsi les foudres de la Révolution. Néanmoins, avec la déclaration de guerre contre l'Autriche du 20 avril 1792, le gouvernement révolutionnaire n'hésita plus à se tourner vers ses anciens soldats, les emblèmes ennemis sont présentés aux Invalides, des hommes à poigne sont enfin nommés à la tête de l'institution pour la redresser, tel que Louis-Adrien Brice de Montigny épaulé de l'adjudant-général Dumesnil et du général de division Jean-François Berruyer. Avec le temps, l'institution retrouve ses marques. Mais c'est un nom qui viendra unir les pensionnaires. Les blessés de la campagne d'Italie ne parlent déjà que de lui : le jeune général Napoléon Bonaparte.

Le jeune général n'a jamais cessé d'entretenir avec les Invalides un rapport étroit. C'était pour lui, à ses débuts, une manière de se légitimer, de gagner le cœur des soldats. C'est ainsi que le 23 septembre 1800, l'anniversaire de la fondation de la République, menée par le Premier Consul, se tiendra aux Invalides, durant lequel, le discours prononcé par son frère, Lucien Bonaparte, fera vibrer la corde nationale des vieux soldats. À l'annonce de l'explosion de la bombe le 24 décembre 1800 lors de la visite de Bonaparte à l'Opéra, complot mené par Cadoudal, les Invalides adressent immédiatement leur soutien et leurs vœux d'avenir. Avec l'annonce du senatus-consulte du 18 mai 1804, proclamant l'Empire, les vieux révolutionnaires s'inquiètent.

Alors, Napoléon ruse, il décale l'anniversaire de la prise de la Bastille au lendemain, un dimanche, jour de repos. La ruse tient au fait qu'en même temps, il prépare une cérémonie nouvelle qui, elle aussi, prendra place aux Invalides. Ainsi, le 15 juillet 1804 eut lieu en la chapelle des Invalides une fastueuse cérémonie officielle : la toute première remise de médailles de la Légion d'honneur par Napoléon aux officiers méritants.

La cérémonie est réglée au millimètre. Joséphine, ses belles-sœurs et ses dames d'honneur devancent Bonaparte qui quitte les Tuileries à midi sur un cheval richement harnaché. Il est escorté de ses maréchaux, aides de camp, colonels, généraux de sa garde et grands officiers, ainsi qu'une interminable haie de soldats, l'accompagnant jusqu'à l'entrée du dôme. Le nouveau gouverneur des Invalides, le général-sénateur Sérurier, ainsi que le cardinal De Belloy viennent à sa rencontre, Napoléon s'installe sur le trône installé dans le chœur. Depuis l'inauguration de Louis XIV en 1706, on n'avait connu pareille gloire pour le monument. Hauts militaires, Clergé et grands savants se disputent les meilleures places, alors que les élèves de Polytechnique et les invalides, installés sur des gradins, assistent à tout ce beau spectacle.

Après les discours vient le moment des décorations. Napoléon lui-même reçoit la Légion d'honneur des mains de son petit-fils et neveu, le prince Louis, mais celui-ci le détache de son habit et préfère alors décorer le cardinal Giovanni Battista Caprara. Le noble geste attire la sympathie de la foule. Napoléon, qui a à ses pieds deux bassins, l'un contenant les légions en or pour les grands officiers, commandants et officiers, l'autre d'argent pour les chevaliers, commence la distribution en épinglant les croix à la poitrine de chacun. On y retrouve de brillants militaires, Kellermann, Oudinot, Suchet, Marmont… mais aussi les cardinaux comme Belloy ou Fesch, des scientifiques comme Monge, fondateur de Polytechnique, le chimiste Berthollet, les astronomes Lalande, Cassini ou Méchain, le chirurgien Pelletan, le savant apothicaire Parmentier, ancien employé des Invalides, et bien d'autres peintres, musiciens, botanistes, cuisiniers… À chacun d'eux il touche un mot, sur leurs blessures, leurs travaux, leurs souvenirs communs… Après la cérémonie, le Te Deum de Pierre Desvignes retentit dans le chœur de la chapelle impériale alors que Napoléon repart avec le grand-maître des cérémonies, M. De Ségur, et le grand chambellan Talleyrand.

Si son frère, Lucien Bonaparte, rêve d'une grande nécropole militaire, Napoléon lui, écarte les projets, n'étant pas suffisamment grandiose pour rivaliser avec l'œuvre de Louis XIV. Il préfère s'occuper du fonctionnement de l'Institution, ainsi que de sa réputation. Il efface tous les mauvais traitements qu'avait infligé la révolution française, avec la dégradation des statues, et ainsi il demande à Pierre Cartellier la reconstitution de la statue équestre de Louis XIV, sur le haut relief de la porte d'honneur, sculptée par Nicolas Coustou.

L'Empereur y place le 17 mai 1807 en grande pompe l'épée du roi de Prusse Frédéric II de Prusse, acquise à la suite de sa victoire le 25 octobre 1806 à la bataille de Potsdam.

Napoléon se rendra à plusieurs reprises écouter les récriminations de ses anciens compagnons d'armes. Le 25 mars 1811, il concède à l'Hôtel un budget de 6 millions de francs de l'époque. C'est pour les Invalides un véritable âge d'or que ce Premier Empire.

L'Empereur exilé, l'Empire vaincu, la nouvelle monarchie de Louis XVIII revenu d'exil, s'impose à Paris, et renomme les Invalides en « Hôtel Royal des Invalides ». Mais dans le cœur des militaires, Napoléon reste leur héros. Les Invalides deviennent le lieu emblématique des bonapartistes. Avec la chute de Charles X et l'instauration de Louis-Philippe Ier, les Trois Glorieuses vont apporter avec elles un vent de liberté. Les bonapartistes s'affichent, et la question du retour des cendres s'imposent. Victor Hugo, Alexandre Dumas réclament la tombe. Finalement, c'est Adolphe Thiers qui, à l'Assemblée, parvient à faire basculer le débat. Le retour des cendres lui semble un beau symbole du retour d'une France puissante. Si Louis-Philippe Ier reste réticent, son fils le duc d'Orléans est enthousiaste. Le 1er mai 1840, jour de la saint Louis-Philippe, celui-ci accepte la requête d'Adolphe Thiers. Charles de Rémusat, ministre de l'Intérieur, demande alors à l'Assemblée, un crédit d'un million de francs pour financer le retour des restes et la construction d'un tombeau dont l'emplacement est déjà désigné : les Invalides, déjà choisies par Napoléon lui-même. Lorsque le deuxième million réclamé à l'Assemblée est refusé, la presse se déchaîne : les royalistes y voient un affront, les républicains une somme colossale, les bonapartistes une dépense naturelle. Le prince de Joinville se charge du transfert à bord de La Belle Poule et de La Favorite le 7 juillet de Toulon, revenant le 30 novembre à Cherbourg. Mais coup de théâtre entre deux, le gouvernement Adolphe Thiers vient de chuter et celui-ci est remplacé par le maréchal Soult qui charge François Guizot des Affaires étrangères, et ainsi donc du rapatriement. Or celui-ci est un fervent adversaire de Thiers ainsi qu'un anti-bonapartiste. Joinville se retrouve alors bloqué à Cherbourg, attendant des ordres qui n'arrivent pas. Si le chantier avance à grands pas sous la houlette des maîtres d'œuvre Henri Labrouste et Louis Visconti, la cérémonie, elle, n'est pas prête. Néanmoins, la Dorade peut enfin remonter la Seine pour accoster à Courbevoie au cri de « Vive l'Empereur ! ».

L'hôtel se dote très tôt d'une fonction muséographique : musée d'artillerie en 1872 et musée historique des armées en 1896, réunis en musée de l'armée en 1905.

La statue en pied de Napoléon dans la cour d'honneur a connu des vicissitudes :

Elle fut commandée par Louis-Philippe au sculpteur Charles Émile Seurre pour être installée au sommet de la colonne Vendôme en 1833. Napoléon III la remplaça par une statue jugée plus digne : celle de Napoléon dans la toge de César. C'est cette statue qui sera abattue par la Commune de Paris. En attendant, la statue première avait été installée au rond-point de Courbevoie, situé dans l'axe historique de l'ouest parisien. À la chute du Second-Empire, elle fut déboulonnée par les Parisiens, qui croyaient notamment en la rumeur que les Prussiens allaient l'attacher par le cou et la traîner le long des rues de la capitale. Devant être transférée aux Invalides pour échapper aux Prussiens en 1870 et à la Commune en 1871, elle fut placée sur une barge de la Seine, mais la statue de 4 tonnes tomba à l'eau (accident ? Jetée intentionnellement ?). Une rumeur prétendit que la tête en bronze se sépara du corps lors de la chute et que la tête actuelle ne serait pas l'originale. Elle fut repêchée en 1876 et placée dans les réserves des Invalides. Restaurée, sous l'initiative de la société des amis du musée de l'Armée, elle trouva le 11 mars 1911 sa place actuelle aux Invalides.

L'hôtel des Invalides accueille encore aujourd'hui une centaine de grands invalides de guerre des armées françaises. L'administration chargée de cette mission est l'Institution nationale des invalides.

   

Chantilly 2016 - Concours d'élégance

 

British Salmson 20/90hp 2.6-Litre roadster 1938

Châssis n° 110

Moteur n° 104

 

•Une des huit survivantes sur les 12 construites

•Modèle du Salon de Londres 1938

•Histoire connue depuis l'origine

•Restaurée par son propriétaire actuel

 

Cette rare Salmson six cylindres britannique est l'une des 12 construites entre 1935 et 1939. Son châssis prenait pour modèle celui de la quatre cylindres S4D qui était dotée d'une excellente suspension indépendante à l'avant et d'une direction à crémaillère. Ce châssis resta en production en France jusqu'en 1952, aussi les pièces détachées (pour le châssis) sont-elles disponibles. La première voiture arborait une carrosserie « trial » typiquement anglaise, des freins à câble Bendix et des roues Salmson de série qui furent par la suite échangées contre des roues Jordan à moyeu central et freins hydrauliques. Tous les châssis suivants adoptaient cette configuration. Les carrosseries étaient confiées au carrossier londonien Whittingham & Mitchell. Huit de ces Salmson six cylindres britanniques survivent, un pourcentage exceptionnel pour un modèle d'avant-guerre.

 

La voiture de la vente, châssis numéro 110, a été exposée au Salon de Londres 1938. Comparée aux autres voitures, les ailes avant sont plus enveloppantes et elle dispose d'intéressants déflecteurs sous les portes. Ces voitures affichées à 650 £ étaient très chères, comparées à une SS 100 aux environs de 350 £.

 

Le châssis numéro 110 fut conservé par l'usine jusqu'en 1947 lorsqu'il fut vendu. Le premier propriétaire, E. A. Yates, la revendit en 1958 à Guy Broad, le spécialiste des pièces moteur pour la préparation des Jaguar XK bien connu. Il échangea la voiture contre une Austin-Healey avec Performance Cars (on peut encore voir leur macaron sur le tableau de bord). Elle fut alors achetée par Bob Chelley qui démonta le moteur et stocka les pièces dans des conditions peu f

Abbatiale romane Notre-Dame ; commune de Payerne, canton de Vaud, Suisse

 

L'abbatiale protestante Notre-Dame est un édifice religieux de la ville de Payerne. Elle est considérée comme la plus grande église romane de Suisse. Elle était, avant la Réforme, l'église de l'abbaye bénédictine de Payerne. Une partie adjacente à l'édifice - le musée - fut grandement endommagé par un incendie en 1987. L'architecture de l'abbatiale est considérée comme romane, et construite selon un schéma clunisien (XIe siècle). De nombreux éléments proviennent toutefois d'une inspiration gothique plus tardive (XVe siècle). De nombreux chapiteaux peints sont encore visibles. De nombreuses fresques des XIe et XIIe siècles habillent les murs du narthex : Christ en Croix soutenu par Dieu le père, Vierge de miséricorde, Christ du jugement dernier devant les vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse.

 

(extrait de : fr.wikipedia.org/wiki/Abbatiale_de_Payerne)

 

LES EXTÉRIEURS :

Les masses imposantes de l'édifice roman sont surmontées par une tour de croisée sommée d'une flèche effilée. Le massif occidental accuse deux étages, un nar-thex à l'étage bas, une chapelle dédiée à Saint-Michel en haut. Autrefois cette façade devait se terminer par deux tours comme il en a existé à Romainmôtier et comme il en subsiste à Paray-le-Monial, à Tournus et en bien d'autres édifices bourguignons. Probablement incen­diées au xve siècle, ces tours ont été rem­placées par le couronnement en molasse et le grand toit actuel. Le jeu de la lumière sur le petit appareil de calcaire jaune est remarquable sur la façade nord, surtout en fin d'après-midi. Cette façade est divisée par des lésènes supportant de petites arcatures, éléments qui appartiennent encore au « premier art roman ». Avec le massif occi­dental cette façade est la partie la plus ancienne de l'édifice actuel. Ce mur nord a subi diverses transformations, déjà au cours de la construc­tion de l'église. Poursuivant votre promenade, vous abordez le transept puis le chevet; placez-vous au nord-est, assez loin de l'édifice et de là admirez le subtil agencement des masses du transept et des cinq absides. Il y a encore quelques hési­tations et des maladresses dans les toitures des chapelles extérieures mais quelle habileté dans l'échelonnement des volumes, tant en plan qu'en élévation. La grande abside centrale est rythmée à l'étage inférieur par des contreforts à deux ressauts se transformant en colonnette appuyée à un dosseret à l'étage haut. Ces colonnes aux chapiteaux primitifs, dont certains n'ont pas été achevés, supportent de petites arcatures soutenant elles-mêmes une corniche moulurée.

Au passage, remarquez, sous la corniche de la façade sud de la chapelle méridionale un fragment de corniche romaine remployé comme console. La majeure partie des matériaux ayant servi à élever l'église sont en effet d'origine romaine. ...

 

Passant sous la voûte, à l'angle sud-ouest de la place ..., on tra­verse le bâtiment qui abritait la salle capitulaire et le dortoir, et l'on parvient dans la cour du cloître. Là, trois cloîtres successifs ont tour à tour disparu. Ils ont laissé de nombreuses traces dans le mur sud de l'église et dans le mur du bâtiment oriental du couvent. Les deux autres côtés de la cour sont occupés par des bâtiments plus récents : ... La façade ouest du croisillon sud du transept est percée d'une grande porte qui donnait autrefois accès à l'église depuis le cloître; dans le haut de cette façade, la corniche est portée par des modilIons sculptés intéressants qui sont probable­ment des remplois. Les toitures actuelles des bas-côtés, trop inclinées, masquent partiellement les fenêtres hautes de la nef. De plus, la forte saillie de l'avant-toit assombrit les fenêtres des bas-côtés. ... Dans son état actuel, la toiture de la nef doit dater du XVIe ou XVIIe siècle. Contre la face occidentale de la tour de croisée, un renvoi d'eau haut placé semble indiquer une toiture très élevée sur la nef, toiture peut-être prévue mais qui n'a pro­bablement jamais existé. Les toitures du chœur et du transept sont à peu près conformes aux dispositions originales. Quant aux toits des chapelles et des absidioles, ils ont été rétablis selon leurs dispositions primitives mais malheu­reusement couverts de tuiles trop régulières et trop foncées. La tour de croisée prévue au XIe siècle devait être soit une tour carrée terminée par un toit à quatre pans, soit une tour octogo­nale semblable aux tours de Saint-Pierre de Clages ou du transept de Cluny III. Non exé­cutée ou détruite, elle fut remplacée au XVe siècle par la tour gothique actuelle dont la flèche, détruite par un ouragan, fut recons­truite au début du xvne siècle. Cette flèche était couverte d'écaillés de fer blanc qui, en rouillant, prennent une belle teinte brun-rouge foncé. Lors de la récente restauration, le même effet a été obtenu avec des écailles de cuivre, matériel beaucoup plus durable. Les arcatures gothiques qui décorent la flèche ont été entièrement restaurées. ...

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L'INTÉRIEUR :

... Après avoir traversé le narthex décoré de peintures murales intéressantes remontant à la fin du XIIe ou au début de XIIIe siècle, on monte quelques marches pour passer la grande porte autrefois ornée de pentures en fer et de deux belles têtes de lion en bronze. ... La porte franchie, on s'arrêtera pour jouir de la splendeur de la nef, splendeur qui n'est due qu'à la qualité des proportions et à l'admi­rable jeu de matériaux. Dès l'abord, on sent que le chevet est plus récent que la nef, plus richement orné, plus clair, mais le monument n'en perd pas pour autant son admirable unité. Le raccord entre les deux étapes principales de la construction se situe entre la sixième et septième travée de la nef. ... Dix piles d'un type assez particulier (constitué d'un massif rectangulaire formant pilastres pour les doubleaux de la nef et des bas-côtés et contre lequel viennent s'accoler deux demi-colonnes correspondant aux grandes arcades) soutien­nent les voûtes. Ce type de pilier se retrouve à Lomello (près de Pavie), dans la vaste église Santa Maria que Porter date de 1025 environ. La nef centrale est remarquablement élevée comparativement à sa largeur : 13 m 40 de haut pour 5 m. de largeur dans la première travée occidentale. On est bien là dans la tra­dition bourguignonne qui allait élever, peu après Payerne, la formidable Abbatiale de Cluny III. L'alternance des matériaux respectée stricte­ment pour les deux premières piles occiden­tales (une assise de calcaire jaune succédant à une assise de grès coquille gris) devient plus libre aux piles suivantes, mais on sent là une volonté décorative. Pas de bases ; les piles sont fichées à même le dallage. Chapiteaux rudimentaires, si tant est que l'on puisse considérer comme des chapi­teaux les raccords prismatiques entre les demi-colonnes et les arcs. On distingue pourtant ici et là des ébauches de décor : palmettes, animaux à deux corps. Ces chapiteaux rudimen­taires rappellent les triangles qui jouent le même rôle à Lómelo, Romainmôtier et Chapaize, mais où les piles sont en petit appareil tandis qu'à Payerne elles sont exécutées en pierre de taille. Arcades et doubleaux sont à arêtes vives, à un seul rouleau. La nef est cou­verte d'un berceau sur doubleaux, les bas-côtés le sont par des voûtes d'arête. Les fenêtres des bas-côtés sont très haut placées; les trois premières du bas-côté nord ne sont ébrasées qu'à l'intérieur, les autres sont à double ébrasement. Les fenêtres hautes de la nef sont placées près des clefs des arcades, mais malgré cela les fenêtres viennent partiellement entailler la voûte en formant des lunettes d'un heureux effet. Dans le mur occidental de la nef un pilastre, maintenant sans utilité, atteste un premier projet de reconstruction de la nef, vite aban­donné. Dans sa partie haute, le mur présente une saillie amortie en console à arêtes vives. C'est là le revers de l'abside de la chapelle Saint-Michel. Les piles recevant à l'est les arcades de la sixième travée étaient, dans le projet du pre­mier maître d'œuvre, destinées à amorcer la croisée et probablement à porter une tour.

 

... Les travaux en étaient là lorsque, vers 1050, un nouveau maître d'œuvre entreprit le chevet en modifiant le plan primitif. Il ajoute aux six travées élevées par son prédécesseur une sep­tième travée, puis développe un large transept et un chevet d'un style plus savant et plus hardi que celui de la nef. Il englobe dans les maçon­neries du mur sud de sa septième travée le pilier déjà préparé pour amorcer le transept par son prédécesseur (pilier laissé apparent à l'extérieur lors de la restauration) et implante quatre nouveaux piliers plus écartés que les piles de la nef, pour supporter la tour de croisée. Dans toute la partie orientale de l'édifice, les piles sont accusées par des ressauts, et les colonnes qui apparaissent aux arcades mettant en communication le chœur avec les deux cha­pelles qui le flanquent ... Les arcs d'entrée des chapelles du transept sont fortement brisés, type dont l'emploi deviendra systématique dans la grande Abba­tiale de saint Hugues à Cluny; les arcs de la croisée et du chœur ne le sont par contre que très faiblement.

La couverture des croisillons et de la travée droite du chœur est réalisée par de vastes voûtes d'arête de près de 60 m2 chacune. La voûte de la croisée, refaite sans doute posté­rieurement, est montée sur croisée d'ogives. Si la nef est pratiquement dépourvue de décorations, il n'en est pas de même du chevet. On distingue deux séries de chapiteaux très différentes l'une de l'autre : la première est formée de neufs chapiteaux assez archaïques, incorporés aux angles des croisillons et à l'entrée de la septième travée. A ce même groupe appartient en outre une base de colonne torse, engagée maintenant entre les deux fenêtres hautes de la façade sud du croisillon méridional. La seconde série comporte les douze beaux chapiteaux portés par les colonnes hautes de l'abside principale.

 

... Les chapiteaux de l'abside, d'un travail accompli, témoignent d'une connaissance approfondie du jeu des ombres et des lumières. La plupart d'entre eux sont simplement décoratifs. Mais le sculpteur y introduit volontiers, tout un monde. Les bêtes sont dressées à dessein pour souligner par leur verticalité l'angle du tailloir; une figure humaine comme pendue sous la volute, contraste, en son extrême douceur — presque XIIe siècle — avec la rudesse des autres figures, en particulier celle de l'homme moustachu qui transperce une chèvre, elle aussi dressée sous l'angle opposé. Au centre, deux doubles chapiteaux représentent d'une part saint Michel terrassant le dragon, qui ressemble curieusement à un poisson pris à l'hameçon, de l'autre le Christ et saint Pierre, tous deux inscrits dans une mandorle. Cette dis­position, assez rare sur des chapiteaux, fait immédiatement penser aux grandes sculptures du chœur de Cluny. Le style même, quoique plus rude, est bien de la même veine que celui des figures de l'abbatiale de saint Hugues. Les chapiteaux du transept sont vraiment d'un autre esprit. A vrai dire, on y retrouve des éléments semblables (en particulier l'arc tendu qui s'épanouit en volute, et jusqu'à un trait gravé en dents de scie), ainsi que la même affection pour un décor polymorphe extrê­mement touffu. Mais ici, le dessin est roi, et il multiplie les lignes parallèles comme simple­ment gravées : plis des vêtements, lignes sinu­soïdales, arceaux entrelacés. Aussi n'y a-t-il rien d'étonnant que l'on ait souvent attribu. ces chapiteaux au Xe siècle. Ils correspondent bien à ce que nous savons par ailleurs de la sculpture à cette époque. Le traitement des visages, au surplus, dont la taille est d'une finesse incomparable, use d'un canon — gros yeux ronds accrochés en binocle sur un nez triangulaire — qui n'est pas sans rappeler le chapiteau archaïque remployé (lui aussi !) au transept de Saint-Benoît-sur-Loire, ou cer­taines sculptures de Tournus. ... Il n'est pas beaucoup plus facile d'en déchiffrer l'iconographie. Nous nous sentons perdus comme des illettrés devant ce livre grouillant d'images. Un cerf nous évoque bien celui du psaume 42, altéré d'eaux vives. Mais que signi­fient ces oiseaux, ce lièvre ? Le plus énigmatique. peut-être, est celui [qui montre une] femme tenant un enfant entre ses bras [une piéta ?] [et une] figure humaine encore à moitié engloutie par un poisson ? [un Jonas ?]. Le parallélisme des obliques tracées par les corps de ce Jonas et de ce Christ (englouti dans la mort et promis à la résurrection comme Jonas) aurait en ce cas une valeur de rapprochement que l'on pourra supposer volontaire. Ce thème du Nouveau Testament venant accomplir l'Ancien se retrouve en tous cas d'une façon tout à fait claire dans le plus fameux de ces chapiteaux. Les quatre figures juchées sur quatre autres têtes — ce qui permet un jeu savant des huit mains — représentent les quatre évangélistes portés par les quatre prophètes, ... Quant à la règle de saint Benoît, elle se trouve glorifiée, en ce prieuré clunisien, sur un chapiteau du croisillon sud. Au centre, un abbé, avec la crosse, ce qui n'a rien d'extraordinaire, mais marqué au front d'une croix, ce qui l'est davantage. Est-ce une allu­sion à la définition donnée par la Règle : « L'Abbé tient lieu du Christ dans le monas­tère » ? Ainsi l'entendent du moins les quatre moines qui l'entourent et suivent son ensei­gnement, tenant, comme lui, un livre — la Règle — sur leur poitrine. Ainsi prémunis, ils foulent aux pieds (littéralement) deux espèces de bassets débonnaires qui pourraient bien être l'illustration de ce verset du psaume 90 : « Tu marcheras sur l'aspic et le basilic, et tu écraseras le lion et le dragon », toutes bêtes démoniaques. Que signifie alors la tête perchée au-dessus de l'abbé, qui évoque un ange, la ligne ondulée, figure classique de l'eau vive, et ces grappes (que l'on retrouve aussi sur le cha­piteau mystérieux ? Ce n'est pas telle­ment différent de ce que l'on retrouvera de part et d'autre du Christ, en haut du tympan de Vézelay : symbole des fleuves vivifiants de la doctrine (prêchée par l'abbé), et des fruits qu'ils produisent. Tout cela, il est vrai, reste bien conjectural. Ce qui ne l'est point, c'est la plénitude plastique de ces visages, surtout dans le chapiteau des évangélistes. On peut bien leur opposer la truculence et la grossièreté voulue de la triple figure qui orne la base réemployée dans ce même croisillon sud. Il semble vraiment bien difficile d'y voir une trinité ! Prodigieuse variété d'un art, d'apparence, démuni de moyens.

 

La peinture murale reste représentée à Payerne, à côté d'œuvres mineures par deux ensembles, l'un de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle, dans le narthex, l'autre de la seconde moitié du XVe, dans la deuxième chapelle du croisillon sud.

 

LES PEINTURES DU NARTHEX :

Autrefois les murs et les voûtes étaient sans doute entièrement couverts de peintures. Au début du XIXe siècle, l'aménagement d'une prison dans cette partie de l'édifice a fait dis­paraître les enduits de la partie inférieure des murs; au même moment la voûte de la travée centrale fut détruite, pour laisser place à un escalier ; enfin des fenêtres sont venues éventrer les voûtes des travées extrêmes. Les peintures qui nous sont parvenues sont donc seulement des restes mutilés, heureusement encore impor­tants, mais qui ont, au surplus, subi une restau­ration excessive. Sur le mur nord, le Christ de majesté trône entre deux séraphins. On distingue encore à l'angle inférieur droit quelques fragments de la Jérusalem céleste. Sur le berceau de la travée nord du narthex, les vingt-quatre vieillards, assis deux par deux sur des trônes, louent le Seigneur. Le registre inférieur présentait un jugement dernier, il en subsiste un saint Michel pesant les âmes, quelques diables maltraitant des damnés et, sur le mur opposé, les trois patriaches Abraham, Isaac et Jacob, trônant sous des arbres, Abraham tenant les élus sur son sein suivant une représentation fréquente au Moyen-Age. Dans la travée sud, le Christ de majesté est encadré par la Vierge et Jean-Baptiste. Les douze Apôtres occupent la partie inférieure de la voûte; quelques visages sont encore bien conservés.

 

(extrait de : Suisse romane ; André Burmeister et al., Ed. du Zodiaque (1958), Coll. La Nuit des Temps, pp. 57-67)

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Industrialiser la construction, par le biais de la préfabrication.Cette industrialisation a abouti, dans les années 1950, à un choix politique de l'Etat, la construction massive de G.E. pour résoudre la très forte crise du logement dont souffrait la France www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije Noisy-le-Sec le laboratoire de la reconstruction, 1948 L'album cinématographique de la reconstruction maison préfabriquée production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, 1948 L'album cinématographique içi www.dailymotion.com/video/xwytke archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ... museedelacartepostale.fr/blog/ -'être agent de gestion locative pour une office H.L.M. en 1958' , les Cités du soleil 1958 de Jean-Claude Sée- les films du MRU içi www.dailymotion.com/video/xgj74q présente les réalisations des HLM en France et la lutte contre l'habitat indigne insalubre museedelacartepostale.fr/exposition-permanente/ - www.queenslandplaces.com.au/category/headwords/brisbane-c... - collection-jfm.fr/t/cartes-postales-anciennes/france#.XGe... - www.cparama.com/forum/la-collection-de-cpa-f1.html - www.dauphinomaniac.org/Cartespostales/Francaises/Cartes_F... - furtho.tumblr.com/archive tout içi sig.ville.gouv.fr/atlas/ZUS/ - media/InaEdu01827/la-creatio" rel="noreferrer nofollow">fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01827/la-creatio Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije la préfabrication en usine www.dailymotion.com/video/xx6ob5?playlist=x34ije , le coffrage glissant www.dailymotion.com/video/x19lwab?playlist=x34ije ... De nouvelles perspectives sont nées dans l'industrie du bâtiment avec les principes de bases de l'industrialisation du bâtiment www.dailymotion.com/video/x1a98iz?playlist=x34ije ,

 

www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije

 

Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

 

Lieux géographiques : la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije

 

: Dominique Bauguil www.youtube.com/watch?v=Sqfb27hXMDo … … - www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije l'industrie dla Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye 1975 Réalisateur : Sydney Jézéquel, Karenty la construction des Autoroutes en France - Les liaisons moins dangereuses 1972 www.dailymotion.com/video/x1re3h5 via @Dailymotion - AMIENS les HLM C'était le 29 juillet 2010, à 11h02. En quelques secondes, cette tour d'habitation s'est effondrée, détruite par implosion. Construite en 1961, la tour avait été vidée de ses habitants quelques années auparavant. www.youtube.com/watch?v=ajz2xk5KBNo … … - Les habitants de Montreynaud parlent de leur quartier et de cette destruction entre nostalgie et soulagement içi en video www.dailymotion.com/video/xmiwfk - Les bâtiments de la région parisienne - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/CAF96034508/les-batiments-de-la-region-p... … via @Inafr_officiel - Daprinski - George Michael (Plaisir de France remix) www.youtube.com/watch?v=sJeH-nzlj3I

 

Ministère de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire - Dotation par la France d'autoroutes modernes "nécessité vitale" pour palier à l'inadaptation du réseau routier de l'époque voué à la paralysie : le reportage nous montre des images d'embouteillages. Le ministre de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire dans les deux gouvernements de Pierre Messmer, de 1972 à 1974, Olivier Guichard explique les ambitions du programme de construction qui doit atteindre 800 km par ans en 1978. L'ouverture de section nouvelles va bon train : Nancy / Metz par exemple. Le reportage nous montre l'intérieur des bureaux d'études qui conçoivent ces autoroute dont la conception est assistée par ordinateurs dont le projet d'ensemble en 3D est visualisé sur un écran. La voix off nous informe sur le financement de ces équipements. Puis on peut voir des images de la construction du pont sur la Seine à Saint Cloud reliant l'autoroute de Normandie au périphérique, de l'échangeur de Palaiseau sur 4 niveau : record d'Europe précise le commentaire. Le reportage nous informe que des sociétés d'économies mixtes ont étés crées pour les tronçons : Paris / Lille, Paris / Marseille, Paris / Normandie. Pour accélérer la construction l’État a eu recours à des concessions privées par exemple pour le tronçon Paris / Chartres. "Les autoroutes changent le visage de la France : artères économiques favorisant le développement industriel elles permettent de revitaliser des régions en perte de vitesse et de l'intégrer dans le mouvement général de l'expansion" Sur le plan européen elles vont combler le retard de la France et réaliser son insertion. Images de l'inauguration de l'autoroute entre Paris et Bruxelles par le président Georges Pompidou. Le reportage rappel que l'autre fonction capitale des autoroute est de favoriser la sécurité. La question de la limitation de vitesse est posée au ministre de l’Équipement, qui n'y est favorable que sur certains tronçons. Un des facteur de sécurité selon le commentaire est l'humanisation des autoroutes : aires de repos, restaurants, signalisation touristiques... "Rien n'est impossible aux techniques modernes" nous apprend la voix off qui prend comme exemple le déplacement sur rail de 65 mètres d'un château classé afin de faire passer l'autoroute Lille / Dunkerque.Durée : 4 minutes 30 secondes Sur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije Lyon, Tournon, Caen - Le Bosquel, un village renait 1947 l'album cinématographique de la reconstruction, réalisation Paul de Roubaix production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, village prototype, architecte Paul Dufournet, www.dailymotion.com/video/xx5tx8?playlist=x34ije - Demain Paris 1959 dessin animé présentant l'aménagement de la capitale dans les années 60, Animation, dessin animé à vocation pédagogique visant à promouvoir la politique d’aménagement suivie dans les années 60 à Paris. Un raccourci historique sur l’extension de Paris du Moyen Âge au XIXe siècle (Lutèce, œuvres de Turgot, Napoléon, Haussmann), ce dessin animé retrace la naissance de la banlieue et de ses avatars au XXe siècle. Il annonce les grands principes d’aménagement des villes nouvelles et la restructuration du centre de Paris (référence implicite à la charte d’Athènes). Le texte est travaillé en rimes et vers. Une chanson du vieux Paris conclut poétiquement cette vision du futur. Thèmes principaux : Aménagement urbain / planification-aménagement régional Mots-clés : Banlieue, extension spatiale, histoire, quartier, ville, ville nouvelle Lieu géographique : Paris 75 Architectes ou personnalités : Eugène Haussmann, Napoléon, Turgot Réalisateurs : André Martin, Michel Boschet Production : les films Roger Leenhardt

 

www.dailymotion.com/video/xw6lak?playlist=x34ije - Rue neuve 1956 la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, villes, villages, grands ensembles réalisation : Jack Pinoteau , Panorama de la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc. ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque. Le documentaire explique par exemple la manière dont a été réalisée la reconstruction de Saint-Malo à l'intérieur des rempart de la vieille ville : "c'est la fidélité à l'histoire et la force du souvenir qui a guidé l'architecte". Dans le même esprit à Gien, au trois quart détruite en 1940, seul le château construit en 1494 pour Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, fut épargné par les bombardements. La ville fut reconstruite dans le style des rares immeubles restant. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé « Joyau de la Reconstruction française ». Dans un deuxième temps est abordé le chapitre de la construction des cités et des grands ensembles, de l’architecture du renouveau qualifiée de "grandiose incontestablement". S’il est précisé "on peut aimer ou de ne pas aimer ce style", l’emporte au final l’argument suivant : les grands ensembles, c'est la campagne à la ville, un urbanisme plus aéré, plus vert." les films caravelles 1956, Réalisateur : Jack Pinoteau (connu pour être le metteur en scène du film Le Triporteur 1957 qui fit découvrir Darry Cowl) www.dailymotion.com/video/xuz3o8?playlist=x34ije - www.dailymotion.com/video/xk1g5j?playlist=x34ije Brigitte Gros - Urbanisme - Filmer les grands ensembles 2016 - par Camille Canteux chercheuse au CHS -Centre d'Histoire Sociale - Jeanne Menjoulet - Ce film du CHS daté de 2014 www.youtube.com/watch?v=VDUBwVPNh0s … L'UNION SOCIALE POUR L'HABITAT le Musée des H.L.M. musee-hlm.fr/ union-habitat.org/ - EXPOSITION :LES 50 ANS DE LA RESIDENCe SALMSON POINT-Du JOUR www.salmsonlepointdujour.fr/pdf/Exposition_50_ans.pdf - Sotteville Construction de l’Anjou, le premier immeuble de la Zone Verte

 

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc 1956 en FRANCE - "Un jour on te demanda de servir de guide, à un architecte en voyage d etudes, ensemble vous parcourez la Françe visitant cité jardins, gratte ciel & pavillons d'HLM..." @ les archives filmées du MRU www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Villages de la Françe cité du Soleil

 

Le Goullon (LAHRA), auteur du livre "la genèse des grands ensembles",& Danièle Voldman (CHS, Centre d'Histoire Sociale), expliquent le processus qui a conduit l'Etat, et le ministère de l'urbanisme &de la reconstruction à mener des chantiers exp www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... mémoire2cité & l'A.U.A. - Jacques Simon (1929 - 26 septembre 2015) est un architecte paysagiste formé à l'École des beaux-arts de Montréal et à l'École nationale supérieure du paysage de Versailles. Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre", Jacques SIMON, paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, réalise avec eux des installations paysagères éphémères principalement dans des champs et visibles du ciel. Avec sa palette d'artiste, Jacques SIMON réinvente des paysages comme les agriculteurs eux-aussi à leur façon les créent et les entretiennent. Le CAUE du Rhône vous invite à venir découvrir ses travaux au travers d'un kaléidoscope de photographies empreintes de spontanéité, de fraîcheur et d'humour. Cette exposition nous interpelle sur le caractère essentiel d'une nature changeante, fragile, sur l'importance d'une activité agricole diversifiée et sur la nécessaire évolution du métier de paysan. Elle nous amène aussi à voir et à interpréter ce que l'on voit, elle éveille en nous le sens de la beauté du paysage en conjuguant les différentes échelles de perception et de lecture; à pied et à vol d'oiseau, à la fois l'échelle humaine, terrestre, géologique, forestière, hydrologique, biologique mais aussi esthétique et symbolique. Jacques Simon, paysagiste cosmopolite est l'un des principaux acteurs du renouveau de la pensée paysagère en France dans les années 60 et 70 conjuguant avec cohérence sa pratique de paysagiste, de voyageur, d'éditeur, d'enseignant avec son approche plus artistique du paysage, subtile, sensible et humaine de la nature avec la réalisation de "performances". Ses projets paysagers comme ses interventions paysagères éphémères sont marqués par la mobilité, la fragilité, une empathie avec le lieu, par la dualité même du voyage : découverte / évanouissement, création / disparition. Jacques Simon dessine, écrit sur le paysage, "une surface", un peu à la manière du land'art avec les techniques et les outils du jardinier, du cultivateur. Il ne s'agit plus de représenter la nature mais de l'utiliser en créant avec et dans le paysage. L'intention de Jacques Simon n'est pas d'apposer sa marque sur le paysage mais de travailler instinctivement avec lui afin que ses travaux-installations manifestent même brièvement un contact en harmonie avec le monde naturel. "On dit qu'il a bouleversé l'esprit du paysage, il a remis les choses essentielles à leur place. Il rit de l'importance qu'on veut bien lui donner, fils de l'air, il ne veut rien de plus que passer dans les cerveaux pour les ventiler, les rafraîchir et non pour les modeler; son "importance", il l'a ailleurs et autrement; il est historique parce que dans son temps, dans celui qui s'écoule et non dans celui qui passe". Extrait de "Jacques Simon, tous azimuts", Jeanne-Marie Sens et Hubert Tonka, Pandora Editions, 1991. Il a introduit une nouvelle conception de l'art du paysage proche du Land art, Jacques Simon est l'auteur d'une série d'ouvrages sur différents aspects du paysage et abordés d'un point de vue technique. Il a travaillé de 1964 à 1966 en collaboration avec Michel Corajoud. Il a conçu le Parc de la Deûle (qui lui a valu le Grand Prix national du Paysage en 2006, après l'avoir reçu une première fois en 19901).

 

Il est mort le 29 septembre 20151 et a été incinéré à Auxerre Le paysagiste Jacques Simon s'est éteint le 26 septembre dernier à l'âge de 86 ans. Diplômé de Versailles en 1959, il fut sans doute l'une des figures les plus emblématiques, les plus géniales et les plus originales du paysagisme contemporain. Premier grand prix du paysage et prix du Conseil de l'Europe pour le parc de la Deule, on lui doit des principes de compositions très forts, autour du nivellement, du traitement du végétal ou de la place laissée au vide. Ses intuitions comme ses travaux ont inspiré tous les paysagistes avec lesquels il a travaillé, à commencer par Michel Corajoud ou Gilles Vexlard. On lui doit un profond renouvellement dans la composition des grands ensembles, ses réalisations -comme le parc Saint-John Perse à Reims- restant des modèles pour tous les professionnels. Jacques Simon développa également une production d'œuvres plus éphémères, attentif aux mouvements et aux transformations. Pédagogue talentueux et généreux, il le fut autant par les documents techniques et la revue qu'il publia, que par ses interventions en atelier devant plusieurs générations d'étudiants de l'école. Les paysagistes perdent un de leurs plus féconds inspirateurs. L'ENSP s'associe au deuil de sa famille et de ses proches. Témoignages à la mémoire de Jacques Simon

 

Dans les années 1990 à l'école du Paysage de Versailles, lorsque nous entrions en première année, la première satisfaction était d'acquérir du nouveau matériel d'expression plastique. Encre, feutres, supports en grand format et sur papier calque...mais aussi découvrir des livres de notre professeur Jacques Simon : des carnets de dessins et de croquis, des photomontages découpés aux ciseaux.

 

En amphithéâtre lors de conférences et séances de projections de diapositives, Jacques Simon évoquait surtout sa capacité à piloter un hélicoptère. Je viens de retrouver un extrait d'un article à ce sujet..« (...) Car depuis une dizaine d'années, le Bourguignon a trouvé une solution à son imagination en bourgeonnement permanent. Jacques Simon crée ‘pour lui tout seul'. Ni commande ni concours. Mais des messages géants écrits dans les champs et seulement visibles d'avion ou d'hélicoptère. Un art éphémère et privé dont il s'amuse, les veilles de moissons, tout autour de sa ferme de Turny, dans l'Yonne.Et là, plus rien ne l'arrête. Les agriculteurs du coin ont pris l'habitude de le voir faucher des allées entières de luzerne. De l'apercevoir écraser d'interminables chemins de phacelia, un graminé californien qui existe en trois couleurs (blanc, bleu, rouge). De l'observer dans son hélicoptère photographiant le résultat. Ses messages sont des hommages ou des avertissements. L'un prévient : ‘Hé, si tu n'as plus de forêt t'es foutu.' Un autre : 'Sans les paysans, je m'emmerde. Signé : la Terre.' Même l'hiver, Jacques Simon s'adonne à cette calligraphie paysagère. (...) ».

 

Extrait paru dans La Croix l'événement du dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, par Frédéric Potet, rubrique Culture.

 

file:///C:/Users/user/Downloads/B_Blanchon_AUA.pdf Interview to Jacques Simon incleded on the dvd that accompanies book "Metropoles en Europe", from the exhibition "Lille - Metropoles en Europe". The French landscape architect Jacques Simon's love for nature first developed on his father's tree farm and then deepened when he traveled as a young man to Sweden and then Canada, where he attended art school in Montreal while working as a lumberjack. Between 1957 and 1959, Simon studied at the École Nationale de Horticulture. He has since become an important link in the renewal of French landscape architecture, combining the Anglo-Saxon and Scandinavian garden cultures he absorbed in his travels with classic Latin structures. He works as often as possible in situ, and does not shy away from driving the tractor himself.

 

www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U turny.chez.com/A0archives/jSIMMON.htm Jacques Simon, Il crée la revue Espaces verts en 1968, l’anime jusqu’en 1982, publie des cahiers spéciaux dédiés à « l’Aménagement des espaces libres ». Même l'hiver, il s'adonne à cette calligraphie paysagère».La Croix dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon écrit ses premiers articles dès la fin des années 1950 pour des revues comme Maison et Jardin et Urbanisme. En 1965, il signe l’un de ses premiers livres, L’Art de connaître les arbres. strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … jacques simon & Le parc des Coudrays - Élancourt-Maurepas, 1970 strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon - Espaces verts n° 27, avril-mai-juin 1971, p. 44-45 Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre" paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U …ici es EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg , A partir des années 1950, le trafic de la banlieue parisienne suit l’urbanisation galopante et les dessertes ferroviaires doivent s’adapter et se moderniser.Quelques amateurs ont su immortaliser un monde ferroviaire qui était alors en voie de disparition. Dans ce film, nous retrouvons les dessertes 750 volts par troisième rail en rames « Standard » sur les lignes de Versailles-RD, sur la ligne d’Auteuil et entre Puteaux et Issy-Plaine mais aussi les derniers trains à vapeur à St Lazare, à La Bastille et sur le Nord et quelques ultimes voyages sur les lignes de Ceinture.

Le jardin Jeanne-d'Arc est un espace aménagé autour d'une statue équestre représentant Jeanne d'Arc à Québec. Il est situé sur les plaines d'Abraham dans le Parc des Champs-de-Bataille.

Le jardin a été aménagé par Louis Perron, premier québécois diplômé d'une école d'architecture du paysage en 19381. Légèrement en contrebas, le jardin de forme rectangulaire est bordé d'ormes. Au centre, la statue de Jeanne d'arc, épée à la main, fut un don d'un couple américain (la sculptrice new-yorkaise Anna Hyatt Huntington et son mari) voulant rendre hommage aux héros de 1759-1760.

A very nice unknown artist’s concept depicting a space shuttle launch. Circa. 1972/73?

 

I previously identified a subsequent depiction of this scene to have been of Beech Aircraft Corporation origin. I may have to reconsider that..and this. I wouldn’t have expected a contractor to produce variants of artwork based on evolving spacecraft designs, ESPECIALLY when the outward visual changes have no impact on the appearance of the contractor’s contribution. Basically, leaving Rockwell International as the only shuttle contractor, and its artist(s) as doing this, primarily in the form of Manuel E. Alvarez.

 

The above blathering aside, maybe this is by a NASA artist? However, could it possibly be by Mr. Alvarez? Bert Winthrop maybe? IDK anymore. Any ideas? Anyone care? Never mind. ¯\_(ツ)_/¯

TOKYO, JAPAN - JUNE 08: Bugra "mojj" Kiraz of FUT Esports at VALORANT Masters Tokyo Features Day on June 8, 2023 in Tokyo, Japan. (Photo by Lee Aiksoon/Riot Games)

Joseph Nicéphore Niépce, né à Chalon-sur-Saône le 7 mars 1765 et mort à Saint-Loup-de-Varennes le 5 juillet 1833, fut un pionnier de la photographie et l'auteur du tout premier cliché.

Joseph Nicéphore Niépce voit le jour sous le règne de Louis XV, le 7 mars 1765 à Chalon-sur-Saône en Bourgogne, dans ce qu'il est convenu d'appeler une « bonne famille ». Son père est avocat et gérant de biens, conseiller du Roi ; sa mère est la fille d'un célèbre avocat. Très aisée, la famille possède des propriétés dispersées autour de Chalon-sur-Saône lui procurant des revenus élevés.

De 1780 à 1788, ses études aux collèges des Oratoriens à Chalon-sur-Saône, Angers et Troyes font entrevoir pour Joseph une carrière ecclésiastique ; mais il semble que la vocation du jeune homme se soit émoussée. Il renonce à la prêtrise et s'engage dans l'armée révolutionnaire en 1792. Il s'installe à Nice et s'y marie avec Agnés Roméro qui met au monde Isidore en 1796.

Dix ans plus tard, il est de retour en Bourgogne. À trente-six ans, Niépce retrouve donc sa terre natale, sa mère, sa sœur et ses deux frères, Claude, l'aîné, et Bernard. Les années suivantes sont consacrées à la mise en valeur de ses propriétés et à ses inventions : le « pyréolophore » (sorte de moteur marin à explosion) qui, bien que jamais commercialisé apporte une notoriété nationale à ses talents d'inventeur, partagée avec Claude. Il y a également un projet de machine hydraulique de Marly, la culture du pastel dont le développement est favorisé par le blocus continental.

Tous ces travaux, l'état de guerre permanent (nous sommes maintenant sous le premier Empire), le renchérissement de toutes choses amènent leur cortège de difficultés financières et Niépce contracte le premier d'une longue série d'emprunts.

1816 est l'année des premières recherches « héliographiques », menées conjointement à celles du pyréolophore. Fin 1817, Claude part en Angleterre tenter de vendre leur moteur et continuer ses propres travaux sur le « mouvement perpétuel ». La correspondance des deux frères durant les onze années suivantes sera un véritable almanach de l'avancement des recherches et des premiers succès photographiques. En 1824, enfin, Nicéphore peut écrire à son frère : « La réussite est complète ».

Hélas la situation de la famille est catastrophique : les dettes s'élèvent à 1 800 000 francs (équivalent 1987) et on songe sérieusement à vendre des propriétés pour rembourser des créanciers devenus impatients.

Mercredi 6 août 2014. Compiègne. Visite du palais impérial. Bibliothèque : aménagée sous le Premier Empire, la bibliothèque conserve notamment un bureau mécanique ; appelé ainsi car un tiroir secret permet de glisser notamment des plans et des cartes. Le plafond est orné d'une peinture de Girodet : Minerve entre Apollon et Mercure. Les ouvrages présents ne datent pas de l'époque impériale ; les 2 000 livres ici présents sont un don du tsar Nicolas II lors de sa visite officielle en France en 1901. Une porte dissimulée par de faux livres donne accès aux appartements de l'Impératrice

  

La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.

Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.

Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.

Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.

Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.

Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.

Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.

Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.

C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.

Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.

Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.

Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.

Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.

Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.

Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.

La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.

Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.

1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.

1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).

1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.

1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.

18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.

27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.

15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.

9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.

1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.

Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.

5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.

25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.

11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand

 

Château de Compiègne:

 

Quatre palais se sont succédé à Compiègne. Le plus ancien remonte au début de la dynastie mérovingienne et datait vraisemblablement du règne de Clovis. Il était probablement construit en bois et son emplacement est malaisé à déterminer.

De nombreux actes officiels sont datés de Compiègne, ce qui semble indiquer que les Mérovingiens y passaient du temps. C'est dans ce « palais royal » de Compiègne que meurt Clotaire Ier en 561, au retour d'une chasse à Saint-Jean-aux-Bois.

C'est à Compiègne que Clotaire II fait la paix avec son neveu Thibert II (ou Théodebert) en 604. Dagobert Ier y réunit en 633 le parlement qui décide de la fondation de la basilique de Saint-Denis et c'est au palais qu'était conservé son trésor, partagé en 639 entre ses successeurs.

Sous les Carolingiens, Compiègne est fréquemment le lieu de réunion des « assemblées générales » d'évêques et de seigneurs et, à partir du règne de Pépin le Bref, devient un lieu important sur le plan diplomatique : c'est là qu'en 757, Pépin accueille, au milieu d'une grande assemblée, une ambassade de l'empereur de Constantinople Constantin V Copronyme et qu'il reçoit l'hommage du duc de Bavière, Tassilon III. C'est là aussi que Louis le Pieux réunit plusieurs assemblées dont deux, en 830 et 833, tentent de le pousser à l'abdication.

Charles le Chauve établit progressivement à Compiègne le siège de son autorité royale puis impériale. En 875, il y reçoit une ambassade de l'émir de Cordoue, Muhammad Ier, qui apporte de riches présents convoyés à dos de chameau. Sacré empereur à Rome à la Noël 875, Charles fonde en 877 l'abbaye Notre-Dame de Compiègne4 qu'il établit à l'emplacement de l'ancien palais mérovingien, tandis que lui-même se fait construire un nouveau palais situé vers l'Oise, auquel l'abbaye sert de chapelle impériale, sur le modèle du palais que son grand-père Charlemagne avait créé à Aix-la-Chapelle.

Le fils de Charles le Chauve, Louis II le Bègue, est intronisé et sacré à Compiègne en 877, dans la chapelle palatine, où il est enterré deux ans plus tard, en 879. C'est là qu'est sacré Eudes, duc de France, fils de Robert le Fort, proclamé roi en 888 par l'assemblée des grands de préférence à Charles le Simple, trop jeune. Devenu roi à son tour, ce dernier séjourne fréquemment à Compiègne qui reste la principale résidence des souverains de la deuxième dynastie. C'est là que meurt le dernier des Carolingiens, Louis V, en 987.

Les Capétiens continuent à fréquenter Compiègne, mais le palais perd progressivement son rôle politique. Le développement de la ville de Compiègne les conduit à aliéner peu à peu l'ancien domaine royal au profit de la population. Philippe Auguste renforce les murailles de la ville et fortifie le vieux palais carolingien en érigeant un donjon pour mieux contrôler l'Oise.

Le processus d'aliénation du domaine royal s'achève sous Saint Louis; seules la grande salle et la tour de l'ancien palais sont conservées comme siège et symbole de l'administration militaire et féodale, mais les grandes assemblées doivent désormais se tenir à l'abbaye Saint-Corneille. Le roi ne conserve à Compiègne qu'une modeste résidence en lisière de la forêt, au lieu-dit Royallieu.

Charles V édifie vers 1374 un château à l'origine du palais actuel. En 1358, alors qu'il n'est encore que régent du royaume, il a réuni à Compiègne, dans l'ancien palais carolingien, les états généraux et éprouvé le manque de sécurité du logis de Royallieu, en lisière de forêt.

 

Il décide alors de bâtir un nouveau château sur un terrain qu'il rachète en 1374 aux religieux de Saint-Corneille, à qui Charles le Chauve l'avait vendu. Il faut faire abattre les maisons qui s'y trouvent et les travaux ne sont pas terminés lorsque Charles V meurt en 1380.

 

C'est ce château qui, agrandi au fil des siècles, va donner naissance au palais actuel; n'en subsistent que quelques vestiges noyés dans la maçonnerie du bâtiment.

 

C'est dans ce château que Charles VI réunit les états généraux de 1382. Les rois séjournent fréquemment à Compiègne avec une interruption au XVe siècle, la ville tombant aux mains des Bourguignons entre 1414 et 1429. Charles VII, qui vient de se faire sacrer à Reims, y fait son entrée solennelle le 18 août 1429 et y séjourne pendant douze jours, inaugurant la tradition du séjour du roi à Compiègne au retour du sacre, qui sera observée par presque tous les monarques jusqu'à Charles X inclus.

 

Il ne revient à Compiègne, accompagné du dauphin, le futur Louis XI, qu'en 1441, pour trouver un château très endommagé au cours de différents sièges, qu'il fait remettre en état et agrandir en 1451, à l'occasion d'un séjour prolongé.

Charles VIII et Louis XII font plusieurs séjours à Compiègne. François Ier, qui y vient fréquemment, fait améliorer les bâtiments et se préoccupe de l'aménagement de la forêt.

Son fils, Henri II, qui y séjourne pour des durées généralement plus longues, fait décorer la Porte-Chapelle, percée dans le rempart de la ville pour donner accès à la cour de la chapelle du château.

Charles IX est à l'origine de la création d'un « jardin du Roi » d'environ six hectares, qui constitue l'amorce du futur parc. Les troubles des guerres de Religion sont peu propices à de longs séjours royaux à Compiègne. Henri III doit renoncer à tenir à Compiègne les états généraux de 1576, mais c'est en l'église de l'abbaye Saint-Corneille que son corps est transporté pour y être inhumé après son assassinat en 1589, Compiègne étant alors la seule ville royale à être encore « au roi ».

Le château de Compiègne, inoccupé et mal entretenu durant les guerres de Religion, est devenu inhabitable. Lorsque Henri IV vient à Compiègne, il préfère loger en ville, tandis que l'atelier des monnaies est installé dans le château en 1594. Toutefois, à partir de 1598, les travaux de réparation commencent.

Quand Louis XIII vient pour la première fois à Compiègne, en 1619, il trouve le séjour si agréable qu'il y revient trois fois dans l'année. En 1624, il s'y installe d'avril à juillet et reçoit au château une ambassade du roi d'Angleterre Jacques Ier ainsi que les délégués des Provinces-Unies. Lors de son dernier séjour, en 1635, Louis XIII ordonne la réfection totale des appartements du Roi et de la Reine, réalisée sous la régence d'Anne d'Autriche.

Sous Louis XIV l'exiguïté du château amène à construire en ville des bâtiments pour les grandes et petite chancelleries, les écuries du Roi et de Monsieur, des hôtels pour les ministres et leurs bureaux, car Compiègne est, avec Versailles et Fontainebleau la seule demeure royale où le Roi réunisse le Conseil. Pour autant, le roi considère avant tout Compiègne comme un séjour de repos et de détente; il aime à y chasser et fait tracer le Grand Octogone, 54 routes nouvelles et construire des ponts de pierre sur les ruisseaux.

En 1666 a lieu le premier "camp de Compiègne", premier d'une série de seize grandes manœuvres militaires, dont le dernier se tiendra en 1847, destinées à la formation des troupes et de leurs chefs, à l'éducation des princes et au divertissement de la Cour et du peuple. Le plus important de ces camps est celui de 1698 où, selon Saint-Simon, « l'orgueil du Roi voulut étonner l'Europe par la montre de sa puissance [...] et l'étonna en effet ».

 

Après 1698 Louis XIV ne revient plus à Compiègne et le château reste inoccupé pendant dix ans.

 

D'octobre 1708 à mars 1715, il accueille l'Électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, mis au ban de l'Empire et à qui son allié Louis XIV offre asile et protection à Compiègne.

Louis XV arrive pour la première fois à Compiègne le 4 juin 1728. Le jeune roi a choisi de s'établir au château pendant qu'est réuni à Soissons le congrès qui discute de la paix avec l'Espagne. Prenant un grand plaisir à chasser dans la forêt, il va chaque été y passer un à deux mois.

 

L'incommodité du château, ensemble de bâtiments sans unité, sans plan d'ensemble, mal reliés entre eux et trop petits devient manifeste. Après une campagne d'aménagements intérieurs (1733), des travaux d'agrandissement sont réalisés sous la direction de Jacques V Gabriel de 1736 à 1740.

 

Le château devint rapidement la résidence préférée de Louis XV, qui envisagea un temps d'y déplacer sa résidence permanente.

 

Entre 1740 et 1751, plusieurs projets de reconstruction totale sont présentés. Tous sont éclipsés par celui qu'Ange-Jacques Gabriel présente en 1751 : immédiatement agréé, il est aussitôt mis à exécution. Malgré les travaux, Louis XV continue de venir souvent à Compiègne, où il aime à chasser. C'est là qu'il choisit d'organiser, le 14 mai 1770, une réception en l'honneur de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, venue épouser le dauphin, futur Louis XVI, et accueillie en forêt de Compiègne quelques heures auparavant.

 

Sa mort n'interrompt pas les travaux, qui sont poursuivis à partir de 1776 sous la direction de Louis Le Dreux de La Châtre, élève d'Ange-Jacques Gabriel avant de devenir son collaborateur; il achève la reconstruction du château en respectant scrupuleusement les plans de son maître. L'ensemble – gros œuvre et décors – est achevé en 1788.

 

Louis XVI vient très peu à Compiègne; il y séjourne une première fois en 1774, peu après son accession au trône, et, conformément à la tradition, s'y arrête en 1775 trois jours en allant à Reims et trois jours en en revenant. Par la suite, il n'y fait que quelques brefs séjours de chasse. L'accélération des travaux, à la suite de décisions prises par le Roi et la Reine en 1782, rendait au demeurant le château difficilement habitable. le couple royal ne vit pas ses appartements terminés.

 

L'assemblée des notables de 1787 juge les dépenses effectuées à Compiègne excessives. Sous la Révolution, le mobilier est vendu, comme celui des autres résidences royales (mai-septembre 1795).

 

En 1799, une première section du Prytanée militaire est installée au château, avec d'autres éléments, elle forme l'École des Arts et Métiers, qui occupe le bâtiment jusqu'en 1806.

Le 12 avril 1807, par un décret daté de Finckenstein, Napoléon Ier ordonne la remise en état du château. L'architecte Louis-Martin Berthault est chargé de la direction des travaux. Ceux-ci consistent en la mise hors d'eau du bâtiment et en de considérables travaux de réaménagement intérieur et de décoration. Une grande galerie (galerie de Bal) est notamment créée dans une aile de la cour des Cuisines à partir de 1809.

 

Le jardin est entièrement replanté et une continuité est créée avec la forêt, le mur d'enceinte étant remplacé par une grille.

 

Dans l'ancienne aile de la Reine, Berthault commence par aménager sommairement un appartement destiné au logement d'un roi étranger, qui ne tarde pas à recevoir Charles IV d'Espagne, qui arrive à Compiègne le 18 juin 1808, après avoir été contraint d'abdiquer. Il y reste jusqu'en septembre avant d'être transféré à Marseille.

 

Napoléon accueille à Compiègne l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche, future impératrice, le 27 mars 1810 pour leur première rencontre. La Cour revient à Compiègne après le mariage, célébré à Paris. Elle y retourne l'été suivant, le couple impérial étant accompagné, cette fois-ci, du roi de Rome. En 1813, le château abrite provisoirement le roi de Westphalie Jérôme Bonaparte et la reine Catherine.

 

Le 1er avril 1814, le château est vaillamment défendu par le major Otenin.

Peu après, Louis XVIII, sur le chemin de Paris, choisit de s'y arrêter quelques jours pour analyser la situation avant de faire son entrée dans la capitale (29 avril - 2 mai 1814).

 

Dans les années suivantes les princes et les princesses de la famille royale viennent fréquemment à Compiègne, mais toujours pour de brefs séjours d'un à deux jours, parfois même une nuit ou quelques heures, à l'occasion d'une chasse, avec une très petite suite.

 

Charles X fait son premier séjour à Compiègne comme roi de France du 8 au 10 novembre 1824, accompagné d'une suite nombreuse. Du 24 au 27 mai 1825, il s'y arrête sur le chemin de Reims et, au retour, séjourne au château, selon l'usage, du 1er au 13 juin. Il y vient ensuite fréquemment pour de brefs séjours de chasse, en dernier lieu du 24 au 29 mai 1830. Le château est sous le majorat de Mathieu de Montmorency et Arnouph Deshayes de Cambronne.

Louis-Philippe vient pour la première fois à Compiègne en 1832 pour préparer le mariage de sa fille aînée Louise avec le roi des Belges Léopold Ier, qui est célébré au château le 9 août 1832.

 

Après la Révolution de 1848, Compiègne devient domaine national. Le Prince-Président, Louis-Napoléon Bonaparte, s'y rend en février 1849 à l'occasion de l'inauguration de la ligne de chemin de fer Compiègne-Noyon.

Devenu empereur, il revient y passer une dizaine de jours du 18 au 28 décembre 1852, avec une suite d'une centaine de personnes. Au cours de l'automne 1852, il y fait une cour assidue à Eugénie de Montijo. S'étant émerveillée lors d'une promenade dans le parc de l'effet produit par les gouttes de rosée sur un trèfle, elle se voit offrir dès le lendemain par l'Empereur une broche d'émeraudes et de diamants en forme de « trèfle de Compiègne ». La Cour revient à Compiègne en 1853 et 1855, mais ce n'est qu'en 1856 que commence la série des « Compiègne », c'est-à-dire un séjour d'un mois à un mois et demi chaque automne, pour les chasses en forêt, avec organisation des invités en « séries » d'une centaine d'invités chacune. Il y avait généralement quatre séries. L'étiquette est réduite à son minimum, les invités jouissant d'une large indépendance.

En 1870 et 1871, le château est occupé par les Prussiens.

 

Il accueille en 1901 le tsar Nicolas II de Russie, dernier souverain à résider à Compiègne. Pendant la Première Guerre mondiale, les Anglais s'y installent, puis l'état-major allemand en 1914. Le château est transformé en hôpital en 1915 avant d'abriter le Grand Quartier général de mars 1917 à avril 1918.

 

Après la Guerre, le service des Régions libérés s'installe au château et occasionne des dégâts importants : en 1919, un incendie dévaste la Chambre de l'Empereur et le Cabinet du Conseil. En 1939, avec la Seconde Guerre mondiale, le château est vidé de son mobilier, qui retrouvera sa place en 1945.

 

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Reconstruction à l’urbanisation intensive, puis raisonnée. La région parisienne connaît alors un développement

exceptionnel façonnant le paysage de l’Îlede-France actuelle.

Réalisée à l’initiative de la DRAC Île-deFrance, une exposition regroupant une quarantaine de photographies d’ensembles de logements édifiés en Île-de-France entre 1945 et 1975 et sélectionnés pour la qualité de leur forme urbaine, leur valeur d’usage ou leurs spécificités techniques, a été présentée, du 5 juillet au 15 septembre 2011, à La Maison de l’architecture en Île-de-France. Cette exposition a fait l’objet d’une publication dans la revue Beaux Arts Editions. @ Où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ".où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ. De Femmes à l'usine (1981), Bobigny, banlieue rouge (1986), à La banlieue en morceaux (2000), en passant par les publications collectives qu'elle a coordonnées et les travaux qu'elle a encadrés, la trajectoire de cette historienne a conduit l'histoire sociale et politique – telle qu'on la pratiquait dans les années 1970 – vers une histoire urbaine renouvelée. Le livre revient sur cette évolution et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ". Les auteurs, historiennes et historiens, sociologues, politistes, géographes, architectes, urbanistes et décideurs politiques proposent une histoire urbaine à la fois interdisciplinaire et ancrée dans la fabrique de la ville et ses représentations, portant la marque de sa dédicataire. Les quatre sections de l'ouvrage dessinent les chantiers qu'Annie Fourcaut a investis : " Du social à l'urbain " met en avant la conviction qu'étudier l'histoire des villes, c'est toujours faire de l'histoire sociale ; " Qu'elle était belle la banlieue " est centré sur les banlieues, son territoire d'étude de prédilection ; " Les habits neufs des politiques de la ville " interroge les politiques urbaines successives et leur transformation ; enfin, " Banc d'essai des modernités " propose une analyse historique de l'urbanisme, comme discipline et comme pratique.Le thème du logement. « Il s’agit du premier label Patrimoine XXe siècle attribué en Île-de-France. La DRAC, qui l’a mise en œuvre, a choisi de s’intéresser en tout premier lieu à cette production de

logements de masse d’une ampleur inégalée construits dans notre région après la guerre. Ce sont des créations emblématiques d’une architecture contemporaine dépréciée ; à ce titre, elles sont au premier chef concernées par les recommandations du Conseil de l’Europe. De plus, par l’ampleur des programmes, les étendues qu’ils recouvrent, ces ensembles sont sont plus éloignés du champ

traditionnel des monuments historiques. L’outil label a semblé approprié. Le choix de labelliser les ensembles de logements est donc audacieux : nous espérons que le regard porté sur ces immeubles Change. » Valérie Gaudard, Conservation régionale des monuments historiques, DRAC-Île-de-France.

(extrait d’un entretien publié dans Beaux Arts éditions « 1945-1975, Une histoire de l’habitat – 40 ensembles « patrimoine du XXe siècle »). Créé en 1999 par le ministère de la Culture et de la Communication, le label Patrimoine du XXe siècle

vise à signaler au public, aux décideurs et aux aménageurs, "les édifices et ensembles urbains qui sont autant de témoins matériels de l’évolution technique économique, sociale, politique et culturelle de notre société". Liens Le label patrimoine XXe - www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/DRAC-Ile-de-Fran... La Maison de l'architecture - www.maisonarchitecture-idf.org/spip.php

www.twitter.com/Memoire2cite www.beauxarts.com/produit/une-histoire-de-lhabitat/ @ LES GRANDS ENSEMBLES @ L EXEMPLE DE DIJON «LE BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE»Sylvain TABOURY, sociologue, enseignant à l’école d’architecture de Versailles. Co-auteur avec Karine Gougerot, photographe, de Billardon, histoire d’un grand ensemble, paru aux éditions Créaphis en 2004. Texte communiqué à partir de la rencontre-débat du 20 mai 2005 Organisée par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne en partenariat avec Maison de Banlieue et de l’Architecture, le CAUE 91 et CINEAM dans le cadre de l’exposition «Des ensembles assez grands: mémoire et projets en Essonne». Cet ouvrage retrace l’histoire de la cité Jean-Billardon, barre de 14 étages et de 250 logements, à Dijon, premier grand ensemble de la ville, construit entre 1953 et 1955, démoli en 2003. Sélectionné parmi les immeubles significatifs de l’architecture du XXe siècle par la direction de l’Architecture et du Patrimoine (DAPA) du ministère de la Culture, Billardon était un symbole incontournable de l’histoire du quartier des Grésilles et de l’agglomération dijonnaise, ainsi qu’un formidable témoin de l’architecture novatrice de l’après-guerre. Sollicités par le service Inventaire de la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne (Drac) et par l’Office public d’aménagement et de construction de Dijon (Opac), dans le cadre de l’opération de renouvellement urbain (ORU) du quartier des Grésilles, nous avons collecté et rassemblé, de janvier à juillet 2003, les traces de cette histoire, les archives, mais aussi les témoignages, recomposant des trajectoires familiales, professionnelles, des documents iconographiques et sonores. La restitution auprès des habitants et des partenaires du projet en octobre 2004, accompagnée d’une table ronde avec différents intervenants et acteurs du quartier, a été un moment fort, inscrit dans le processus de transformation engagé sur le quartier des Grésilles. Une exposition, intitulée «Mémoires de Billardon, fragments de vies», a également été présentée dans les locaux prestigieux du musée de la Vie bourguignonne de Dijon, du 14 octobre 2004 au 31 janvier 2005.Garder une trac De fait, la démolition de la Cité Billardon, le 4 juillet 2003, restera sans aucun doute un événement sensible dans la mémoire de nombre d’habitants de l’agglomération dijonnaise. Cette barre fut la première construction d’un tout nouveau quartier – le quartier des Grésilles –, à Dijon, où près de 4000 logements ont été construits Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne entre 1953 et 1966 – 14970 habitants en 1968, 8263 en 2003 – sur un terrain agricole demeuré nu, à l’est du territoire communal. Les 14 étages et 250 logements de l’immeuble, élevés au milieu des champs et des jardins familiaux, où un écriteau «Chasse interdite» était encore visible quelques années auparavant, faisaient alors l’admiration des très nombreux badauds venus visiter cette toute nouvelle Cité radieuse, construite tel un

Meccano de béton et d’acier. « Immeuble révolutionnaire», «Meccano géant à l’échelle du monde moderne», les titres de la presse de l’époque donnent un aperçu de l’impact national et international de l’événement. «Des visiteurs étaient venus de toute la France et même de l’étranger, jeter un coup d’œil au chantier», rappelait un article de la presse locale le jour de la démolition. Cette « barre » de 14 étages et de 250 logements, desservis par des coursives placées tous les trois niveaux, était une déclinaison appauvrie du modèle de la Cité radieuse du Corbusier, inaugurée le 14 octobre 1952. Les appartements étaient de deux types: les uns de deux et trois pièces, situés dans les ailes, de disposition traditionnelle, orientés au sud et pourvus de loggias; les autres, de cinq pièces, situés au centre du bâtiment, du type « duplex ». Huit espaces commerciaux avaient été aménagés en rez-dechaussée. Cependant, en dépit des ressemblances et de la qualité architecturale de l’édifice, l’immeuble n’était pas une unité d’habitation au sens où Le Corbusier l’entendait. L’originalité de la Cité Billardon tient en réalité au procédé constructif qui fut utilisé lors de son édification. Elle fut la toute première à expérimenter en France le procédé de préfabrication Estiot, réutilisé par la suite pour la construction de plusieurs grands ensembles, comme le Noyer-Renard à AthisMons, la Cité des 4000 à la Courneuve, la Grâce-de-Dieu à Caen, la Croixdes-Oiseaux et Champ-Fleury à Avignon, le Gros Buisson à Épinay, SainteBarbe à Metz, le Haut-du-Lièvre à Nancy, les tours du Lancy à Genève ou encore des bâtiments d’habitation à Alger. Le mode constructif, repris sur celui des gratte-ciel américains, associait l’acier en ossature et le béton en pré-enrobage avec une majeure partie réalisée en atelier. Le procédé donnait des résultats évidents: précision remarquable, rapidité d’exécution, peu ou pas d’installations de chantier – suppression des coffrages, des étayages, des échafaudages – et surtout économie considérable de main-d’œuvre. Il s’agissait des prémices d’industrialisation dite lourde du bâtiment. Forte de cette première expérience, la commune avait ensuite réalisé deux autres cités de même type, Épirey, puis Lochères. Mais le modèle de Billardon fut perverti: dans une logique de réduction des coûts de production et de rapidité d’exécution, tous les espaces peu productifs comme les logements en duplex, les cellules commerciales, ou les très grands halls, ont été supprimés. Les deux cités comprennent 348 logements, relativement mal desservis et sans attrait, des petits logements sur un seul niveau La démolition de Billardon n’a donc évidemment pas la même signification, Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne « BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne ni les mêmes conséquences que celles d’Épirey ou des Lochères, déjà démolies en 1992 et 2000. Cet immeuble possédait une fonction symbolique incontestable, une place à part dans la vie des résidents qui s’y sont succédé, comme dans la mémoire des habitants du quartier. Les récits que nous avons pu recueillir auprès d’une trentaine d’anciens résidents de l’immeuble nous offrent différentes représentations de l’histoire de

Billardon, et des personnes qui y ont vécu ou travaillé d’avril 1955 à décembre 2002. Les témoignages des plus anciens, arrivés parmi les premiers, en 1955, répondent aux histoires des plus jeunes, derniers occupants du rafiot, aujourd’hui démoli. Ils sont venus d’horizons divers, de Côte-d’Or, de Bretagne, d’Alsace, de la région parisienne, du Maroc, d’Algérie, du Portugal, du Cambodge ou d’ailleurs et leurs paroles traduisent l’enracinement profond de leurs souvenirs de Billardon, que certains n’auraient jamais voulu quitter. Bien sûr, la mémoire n’est pas «objective». Le discours s’élabore toujours à partir d’un présent et la disparition engendre certainement une nostalgie conduisant à magnifier les bons moments et à tempérer les plus pénibles. Mais en faisant imploser Billardon, c’est bien tout un pan de leur vie que l’on a réduit en poussière. Chaque témoin traduit avec ses mots ces petits faits de la vie quotidienne, souvent jugés sans importance, petits riens ou traumatismes, anecdotes ou événements tragiques, qui ont marqué leur sensibilité.« Une verrue dans le quartier»C’est pour ces différentes raisons esthétiques, historico-culturelles – témoignage de l’histoire des villes – et socio-symboliques – mémoire des hommes – que la Direction de l’Architecture et du Patrimoine (DAPA) du ministère de la

Culture avait décidé de répertorier la Cité Billardon parmi les immeubles représentatifs de l’architecture du XXe siècle. L’immeuble avait reçu le label «Patrimoine du XXe siècle» à la fin des années 1990. Or, ce processus de «patrimonialisation» était inconcevable pour de nombreuses personnalités locales, voire de nombreux habitants du quartier. Stigmatisé comme une «verrue» dans le quartier, l’immeuble était devenu un véritable cauchemar: dégradations, violence, difficultés et «mal-vivre» constituaient le quotidien de locataires excédés, souvent «assignés à résidence». Bagarres, agressions, cambriolages, drogue, vitres brisées, ascenseurs en panne, alimentaient manchettes de journaux et témoignages, décrivant le naufrage d’un immeuble à la dérive, devenu symbole de tous les maux. La démolition paraissait donc inéluctable, comme une délivrance, la promesse d’un avenir meilleur. Les partenaires institutionnels se devaient de mettre en scène leur capacité à changer la vie des habitants du quartier, réparer les erreurs d’une période de l’urbanisation contemporaine, dont Billardon était l’un des symboles les plus représentatifs. L’idée d’une enquête ethnographique sur l’édifice et ses locataires avait donc « BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne du mal à passer dans la réflexion de certains décideurs. La mise en œuvre du projet, initié par le service Inventaire de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bourgogne, sur les budgets de l’opération de renouvellement urbain du quartier, fut bloquée administrativement pendant plusieurs mois. Entre-temps, tous les locataires de l’immeuble avaient été relogés… (la dernière famille quitte son logement le 23 décembre 2002).

Une histoire des grands ensembles? Le travail de recherche historique sur les grands ensembles est rendu aujourd’hui d’autant plus difficile à faire comprendre que la ville issue des Trente Glorieuses est souvent considérée, avec la politique publique qui l’a programmée, comme une vaste erreur collective (A. Fourcaut). L’architecture des «tours» et des «barres», du «chem« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne. Photographie, histoire et sociologie, de monographies locales – Saint-Étienne, Villeurbanne, etc. – publiés ces dernières années sur ce thème en témoigne clairement.Cependant, on est encore loin du compte. Si plusieurs urbanistes, historiens, géographes ou sociologues1 ont récemment contribué à une meilleure connaissance du sujet au niveau national et international, l’histoire de ces quartiers d’habitat collectif reste un terrain largement méconnu, à peine exploré par les historiens locaux. En Essonne, à quelques exceptions près – Draveil, Viry-Châtillon, les Ulis, Athis-Mons ou Grigny –, rares sont les monographies ou les études locales à accorder une place de choix à l’analyse et à la présentation de ces bouleversements. Les mauvaises volontés, auxquelles nous avons parfois été confrontés dans le cadre de nos recherches dans le département témoignent des réticences que continue de susciter toute démarche d’enquête et d’analyse sur la mémoire et le devenir des grands ensembles.

La transformation en cours ou à venir d’une vingtaine de sites en Essonne dans le cadre du Programme national de rénovation urbaine, institué par la loi Borloo du 1er août 2003, et la priorité donnée à la démolition-reconstruction,

sur fond de crise du logement social, devraient pourtant poser avec plus d’acuité la question de l’appréciation de ce patrimoine départemental. De nombreuses communes mobilisées dans des programmes d’intervention n’ont qu’une vision très partielle de l’histoire de ces quartiers, de leurs évolutions, dont les conséquences ne sont envisagées le plus souvent qu’à travers le prisme d’une crise sociale impossible à juguler. Or, n’est-il pas singulier, voire dangereux, d’entreprendre des opérations de transformation urbaine aussi radicales, sans même commencer par chercher à comprendre comment, par qui et pour quelles raisons ces espaces ont été construits ou transformés, sans évaluer dans certains cas l’impact des politiques précédemment engagées?Richesse patrimoniale ou héritage encombrant, définir une nouvelle vision de la ville exige un travail d’enquête, d’expertise, une capitalisation des expériences, rarement mis en œuvre.Et c’est sans doute là le talon d’Achille d’une politique de transformation

urbaine menée dans l’urgence, qui ne peut se nourrir de capitalisation critique, et occulte le rôle crucial de l’accompagnement qualitatif et de la sensibilisation et/ou de la formation des élus, des services de l’État et des collectivités, des opérateurs et des aménageurs, des bailleurs.Ces images devenues presque ordinaires de parpaings, pans de bétons fracassés, vitres brisées laissent songeur: quel regard les résidents – et notamment

les plus jeunes – pourront-ils bien porter à l’avenir sur un environnement si violemment rejeté? Pourquoi respecter ce qui n’est bon qu’à être démoli?

Pour n’en citer que quelques-uns : FORTIN J-P., Grands ensembles. L’espace et ses raisons, Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA), 1997 ; PEILLON P., Utopie et désordre urbains. Essai sur les grands ensembles d’habitation, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube, 2001 ; DUFAUX F., FOURCAUT A., SKOUTELSKY R., Faire l’histoire des grands ensembles. Bibliographie 1950-1980, ENS éditions, 2003 ; TOMAS F., BLANC J-N., BONILLA M., Les grands ensembles, une histoire qui continue…, Publications de l’université de Saint-Etienne, 2003 ; DUFAUX F., FOURCAUT A. (dir.), Le monde des grands

ensembles, Créaphis, 2004.« Pour une histoire des grands ensembles en Essonne », Les Cahiers de la Maison de Banlieue et de l’Architecture, n° 11, mai 2005« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »

Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne

Les enjeux du projet

À Dijon, le projet a mis de long mois à se concrétiser. L’enjeu de ce travail était double:

■ Un enjeu de connaissance et d’analyse de l’histoire et des différentes étapes de l’évolution urbaine et sociale de l’immeuble et du quartier, des vécus, trajectoires résidentielles et familiales des habitants de la cité. Il a été réalisé à travers:

– une recherche historique dans les archives du bailleur, de la commune, des journaux locaux, de l’agence d’urbanisme, etc., replaçant l’étude dans le contexte général de l’histoire de la France de la Reconstruction et des quarante dernières années;– une écoute, dévoilant les différentes représentations de ce quartier, non plus

à partir de critères ou de théories de spécialistes, mais en suivant pas à pas(mot à mot) les trajets, les images qu’y déposent les habitants et les acteursdu quartier. Le travail artistique – photographies, textes – ayant alors pour fonction de réintroduire ces regards croisés dans la circulation de la ville,d’en faire des éléments de partage, de réflexio« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »Centre de Ressources Politique de la Ville en EssonneCes recherches ont permis de retracer les différentes étapes de construction et de transformation de cet immeuble dans son territoire, ainsi que l’évolution d sa composition socio-démographique. Une iconographie importante a pu être collectée et répertoriée sur CD-Rom. Une présence longue – deux à trois jours par semaine pendant cinq mois – a été assurée sur le terrain, favorisant notre immersion et l’observation du quotidien des habitants du quartier, le recueil d’une parole informelle, permettant d’expliciter notre démarche, ses objectifs, son intérêt, l’instauration d’une quotidienneté, de relations de confiance. Pour cela, une présence régulière aux différentes manifestations, aux réunions et aux événements publics liés au quartier et une fréquentation de lieux de rencontre et d’échanges préalablement identifiés ont été nécessaires.Des rencontres collectives et individuelles ont été organisées avec les partenaires – associations, structures et personnes-relais sur le quartier – nous permettant d’être rapidement identifiés et de baliser précisément notre rôle – le rôle de chacun – dans le projet, de recueillir leur connaissance du terrain, leurs représentations et leurs réflexions sur le projet. Les ateliers avec les techniciens, les élus et les associations concernées devaient définir précisément: ● les objectifs à court, moyen et, le cas échéant, long terme;

● les actions à court, moyen et long terme;

● les modalités de leur déroulement.

Ces rencontres avaient également pour objectif de faire fonctionner le«bouche-à-oreille», qui demeure bien souvent le principal vecteur d’information pour ce type de démarche. Elles nous permettaient également de nouer des premiers contacts avec les habitants et les personnes-relais impliqués dans la vie du quartier. Ont été mis en œuvre:

● un moment de rencontre-discussion avec les habitants sous la forme d’une soirée projection-débat: présentation du travail de recueil de mémoire, personnes et structures porteuses, méthodes, finalités; définition en commundes modalités de leur participation au projet.

● sollicitation et information de la presse locale (journaux, radio, télévision), des bulletins associatifs, de la communication institutionnelle (ville, communauté

d’agglomération, bailleur, etc.) pour relayer et présenter le plus précisément possible la démarche entreprise et les personnes en charge de ce travail;

● des entretiens compréhensifs, individuels, en couple ou en petits groupes sous la forme d’entretiens semi-directifs de type «récits de vie(s)», recueillisauprès d’habitants ou d’anciens habitants du quartier, de professionnels travaillant ou ayant exercé leur activité dans le quartier, d’élus ou de responsables associatifs.

« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »

Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne

Les entretiens ont été enregistrés et traités sur support numérique – mini-disc –, et les documents et les objets soigneusement inventoriés et/ou scannés.Ces entretiens avaient pour objectifs d’enregistrer non pas l’histoire de ce quartier, mais la manière qu’avaient nos interlocuteurs de dire leur propre histoire, cequi faisait mémoire pour ces personnes en contact étroit avec le quartier, natifs ou de passage, enracinés ou nouveaux venus. Il s’agissait de souvenirs, d’impressions d’enfance, de petits faits de la vie quotidienne parfois jugés sans importance, d’événements heureux ou tragiques, qui ont marqué leur sensibilité. Cela supposait donc que l’on prenne le temps, précisément de parler et d’écouter. Les entretiens se sont déroulés de préférence au domicile des personnes, pas dans la rue ou une salle impersonnelle, mais dans la sphère privée plus à même de laisser subvenir ces épopées de l’intime. L’objectif n’était pas de faire une archéologie du quartier, ni même d’enfermer nos interlocuteurs dans la norme de la personne-type qui habite un grand ensemble, mais bien de montrer que cet immeuble était composé de fragmentsde vies, de destins d’hommes et de femmes singuliers. Il s’agissait de montrer

comment, à un moment donné, ces personnes, venues parfois d’horizons lointains, se sont arrêtées là et ont enrichi ce lieu de leurs histoires et de leurs trajectoires particulières.

Nous avons donc insisté sur les trajectoires familiales et professionnelles de chacun: origines, parcours résidentiels, étapes et ruptures de vies – mariage, naissances, emplois successifs, divorces, décès, etc. –, points de repères autour desquels chacun construit «son temps», étapes qui organisent la durée, le vécu familial, domestique, les faits d’une vie et les événements de l’histoire. Le souvenir trouve également un support concret dans l’espace et les multiplesbouleversements du bâti et du cadre de vie. Démolitions, reconstructions,aménagements, suscitent une perte de repères, et invitent d’autant plus à faireun travail de mémoire. Dans cette perspective, ont été évoqués les souvenirs attachés plus précisément au quartier des Grésilles et à l’immeuble Billardon.Les personnes interrogées ont été invitées à s’appuyer le plus largement possible sur des descriptions détaillées (déménagement, logements successifs, accessibilité au travail ou aux équipements et services, nombre et identité des commerces, relations de voisinage, espaces collectifs), leurs pratiques (loisirs, vie scolaire, pratiques commerciales, etc.), les événements (fêtes, accidents, etc.) ou personnes marquantes; leurs perceptions du quartier et de son évolution – qu’ils y habitent toujours ou pas –, leurs projections éventuelles dans l’avenir (liste de thèmes non exhaustive).De février à juin 2003, une quinzaine d’entretiens ont pu être réalisés auprès d’une trentaine d’anciens locataires de l’immeuble, des premiers résidents de

Billardon dans les années 1950 aux derniers occupants, récemment relogés. « BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne Des outils pour l’action: la restitution Tout au long de l’étude, nous avons rencontré et consulté régulièrement l’ensemble des institutions et des partenaires concernés par la démarche, afin de leur soumettre les premiers éléments de notre travail, recueillir leurs commentaires, leurs suggestions et critiques. Ces rencontres ont été l’occasion de partager une réflexion, d’élaborer des propositions de restitution aux différents publics.Malgré nos craintes initiales, une restitution de qualité a pu être proposée aux habitants, grâce à l’implication très forte de l’Opac de Dijon, véritable porteur du projet, et dans une moindre mesure du service Inventaire de la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne. Leur implication a permis de trouver différents partenaires financiers, comme la Caisse des Dépôts et Consignations ou la communauté d’agglomération.

De notre côté, sur la base du rapport et du reportage photographique que nous avions remis à nos commanditaires, nous avons pu convaincre les éditions

Créaphis, reconnues pour la qualité de leurs publications de documents d’histoire, de sciences sociales et de photographie, de formuler une proposition éditoriale de qualité. Sur la base de nos recommandations, deux pistes de restitution ont été privilégiées:

● une exposition, événement fort et fédérateur, pouvant susciter des échanges,des moments de rencontre entre habitants du quartier et résidents extérieurs,

dans une optique d’ouverture du quartier au reste de la ville, les productions de certains groupes d’habitants pouvant être également valorisées, ainsi que les objets ou films recueillis dans le cadre du projet;

● une publication, associant textes et documents d’archives sur l’histoire du quartier, une sélection de témoignages et de photographies professionnelles

et amateurs, et accompagnant cette exposition, pour une diffusion plus large des résultats de l’opération, et une appropriation durable du projet par les habitants du quartier et les autres résidents de l’agglomération.Cette restitution avait également pour objectif de mettre en lumière les différentes préoccupations des habitants, permettant aux acteurs de terrain de disposer d’une base de connaissances pour définir et programmer leurs interventions, à court, moyen et long terme. Un tel travail fait émerger des représentations collectives, des divergences, des tensions qu’il faut savoir analyser et traiter pour améliorer les rapports sociaux et les conditions de vie des habitants.Encore faut-il que ces paroles soient prises en compte pour permettre aux institutions de redéfinir leurs modes d’intervention sur la ville: vaste chantier… Sylvain TABOURY,sociologue, enseignant à l’école d’architecture de Versailles Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. Jérôme (Mémoire2Ville) #chercheur #archiviste #maquettiste dans l #histoire des #logementssociaux #logement #HLM #logementsocial #Patrimoine @ Les films du MRU -Industrialiser la construction, par le biais de la préfabrication.Cette industrialisation a abouti, dans les années 1950, à un choix politique de l'Etat, la construction massive de G.E. pour résoudre la très forte crise du logement dont souffrait la France www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije Noisy-le-Sec le laboratoire de la reconstruction, 1948 L'album cinématographique de la reconstruction maison préfabriquée production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, 1948 L'album cinématographique içi www.dailymotion.com/video/xwytke archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... - - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document Gwenaëlle Le Goullon (LAHRA), auteur du livre "la genèse des grands ensembles",& Danièle Voldman (CHS, Centre d'Histoire Sociale), expliquent le processus qui a conduit l'Etat, et le ministère de l'urbanisme &de la reconstruction à mener des chantiers exp www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... mémoire2cité & l'A.U.A. - Jacques Simon (1929 - 26 septembre 2015) est un architecte paysagiste formé à l'École des beaux-arts de Montréal et à l'École nationale supérieure du paysage de Versailles. Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre", Jacques SIMON, paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, réalise avec eux des installations paysagères éphémères principalement dans des champs et visibles du ciel. Avec sa palette d'artiste, Jacques SIMON réinvente des paysages comme les agriculteurs eux-aussi à leur façon les créent et les entretiennent. Le CAUE du Rhône vous invite à venir découvrir ses travaux au travers d'un kaléidoscope de photographies empreintes de spontanéité, de fraîcheur et d'humour. Cette exposition nous interpelle sur le caractère essentiel d'une nature changeante, fragile, sur l'importance d'une activité agricole diversifiée et sur la nécessaire évolution du métier de paysan. Elle nous amène aussi à voir et à interpréter ce que l'on voit, elle éveille en nous le sens de la beauté du paysage en conjuguant les différentes échelles de perception et de lecture; à pied et à vol d'oiseau, à la fois l'échelle humaine, terrestre, géologique, forestière, hydrologique, biologique mais aussi esthétique et symbolique. Jacques Simon, paysagiste cosmopolite est l'un des principaux acteurs du renouveau de la pensée paysagère en France dans les années 60 et 70 conjuguant avec cohérence sa pratique de paysagiste, de voyageur, d'éditeur, d'enseignant avec son approche plus artistique du paysage, subtile, sensible et humaine de la nature avec la réalisation de "performances". Ses projets paysagers comme ses interventions paysagères éphémères sont marqués par la mobilité, la fragilité, une empathie avec le lieu, par la dualité même du voyage : découverte / évanouissement, création / disparition. Jacques Simon dessine, écrit sur le paysage, "une surface", un peu à la manière du land'art avec les techniques et les outils du jardinier, du cultivateur. Il ne s'agit plus de représenter la nature mais de l'utiliser en créant avec et dans le paysage. L'intention de Jacques Simon n'est pas d'apposer sa marque sur le paysage mais de travailler instinctivement avec lui afin que ses travaux-installations manifestent même brièvement un contact en harmonie avec le monde naturel. "On dit qu'il a bouleversé l'esprit du paysage, il a remis les choses essentielles à leur place. Il rit de l'importance qu'on veut bien lui donner, fils de l'air, il ne veut rien de plus que passer dans les cerveaux pour les ventiler, les rafraîchir et non pour les modeler; son "importance", il l'a ailleurs et autrement; il est historique parce que dans son temps, dans celui qui s'écoule et non dans celui qui passe". Extrait de "Jacques Simon, tous azimuts", Jeanne-Marie Sens et Hubert Tonka, Pandora Editions, 1991. Il a introduit une nouvelle conception de l'art du paysage proche du Land art, Jacques Simon est l'auteur d'une série d'ouvrages sur différents aspects du paysage et abordés d'un point de vue technique. Il a travaillé de 1964 à 1966 en collaboration avec Michel Corajoud. Il a conçu le Parc de la Deûle (qui lui a valu le Grand Prix national du Paysage en 2006, après l'avoir reçu une première fois en 19901).

Il est mort le 29 septembre 20151 et a été incinéré à Auxerre Le paysagiste Jacques Simon s'est éteint le 26 septembre dernier à l'âge de 86 ans. Diplômé de Versailles en 1959, il fut sans doute l'une des figures les plus emblématiques, les plus géniales et les plus originales du paysagisme contemporain. Premier grand prix du paysage et prix du Conseil de l'Europe pour le parc de la Deule, on lui doit des principes de compositions très forts, autour du nivellement, du traitement du végétal ou de la place laissée au vide. Ses intuitions comme ses travaux ont inspiré tous les paysagistes avec lesquels il a travaillé, à commencer par Michel Corajoud ou Gilles Vexlard. On lui doit un profond renouvellement dans la composition des grands ensembles, ses réalisations -comme le parc Saint-John Perse à Reims- restant des modèles pour tous les professionnels. Jacques Simon développa également une production d'œuvres plus éphémères, attentif aux mouvements et aux transformations. Pédagogue talentueux et généreux, il le fut autant par les documents techniques et la revue qu'il publia, que par ses interventions en atelier devant plusieurs générations d'étudiants de l'école. Les paysagistes perdent un de leurs plus féconds inspirateurs. L'ENSP s'associe au deuil de sa famille et de ses proches. Témoignages à la mémoire de Jacques Simon

Dans les années 1990 à l'école du Paysage de Versailles, lorsque nous entrions en première année, la première satisfaction était d'acquérir du nouveau matériel d'expression plastique. Encre, feutres, supports en grand format et sur papier calque...mais aussi découvrir des livres de notre professeur Jacques Simon : des carnets de dessins et de croquis, des photomontages découpés aux ciseaux.

En amphithéâtre lors de conférences et séances de projections de diapositives, Jacques Simon évoquait surtout sa capacité à piloter un hélicoptère. Je viens de retrouver un extrait d'un article à ce sujet..« (...) Car depuis une dizaine d'années, le Bourguignon a trouvé une solution à son imagination en bourgeonnement permanent. Jacques Simon crée ‘pour lui tout seul'. Ni commande ni concours. Mais des messages géants écrits dans les champs et seulement visibles d'avion ou d'hélicoptère. Un art éphémère et privé dont il s'amuse, les veilles de moissons, tout autour de sa ferme de Turny, dans l'Yonne.Et là, plus rien ne l'arrête. Les agriculteurs du coin ont pris l'habitude de le voir faucher des allées entières de luzerne. De l'apercevoir écraser d'interminables chemins de phacelia, un graminé californien qui existe en trois couleurs (blanc, bleu, rouge). De l'observer dans son hélicoptère photographiant le résultat. Ses messages sont des hommages ou des avertissements. L'un prévient : ‘Hé, si tu n'as plus de forêt t'es foutu.' Un autre : 'Sans les paysans, je m'emmerde. Signé : la Terre.' Même l'hiver, Jacques Simon s'adonne à cette calligraphie paysagère. (...) ».Extrait paru dans La Croix l'événement du dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, par Frédéric Potet, rubrique Culture. son site simonpaysage.free.fr/

file:///C:/Users/user/Downloads/B_Blanchon_AUA.pdf Interview to Jacques Simon incleded on the dvd that accompanies book "Metropoles en Europe", from the exhibition "Lille - Metropoles en Europe". The French landscape architect Jacques Simon's love for nature first developed on his father's tree farm and then deepened when he traveled as a young man to Sweden and then Canada, where he attended art school in Montreal while working as a lumberjack. Between 1957 and 1959, Simon studied at the École Nationale de Horticulture. He has since become an important link in the renewal of French landscape architecture, combining the Anglo-Saxon and Scandinavian garden cultures he absorbed in his travels with classic Latin structures. He works as often as possible in situ, and does not shy away from driving the tractor himself.

www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U turny.chez.com/A0archives/jSIMMON.htm Jacques Simon, Il crée la revue Espaces verts en 1968, l’anime jusqu’en 1982, publie des cahiers spéciaux dédiés à « l’Aménagement des espaces libres ». Même l'hiver, il s'adonne à cette calligraphie paysagère».La Croix dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon écrit ses premiers articles dès la fin des années 1950 pour des revues comme Maison et Jardin et Urbanisme. En 1965, il signe l’un de ses premiers livres, L’Art de connaître les arbres. strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … jacques simon & Le parc des Coudrays - Élancourt-Maurepas, 1970 strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon - Espaces verts n° 27, avril-mai-juin 1971, p. 44-45 Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre" paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U …ici es EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg ,

A partir des années 1950, le trafic de la banlieue parisienne suit l’urbanisation galopante et les dessertes ferroviaires doivent s’adapter et se moderniser.Quelques amateurs ont su immortaliser un monde ferroviaire qui était alors en voie de disparition. Dans ce film, nous retrouvons les dessertes 750 volts par troisième rail en rames « Standard » sur les lignes de Versailles-RD, sur la ligne d’Auteuil et entre Puteaux et Issy-Plaine mais aussi les derniers trains à vapeur à St Lazare, à La Bastille et sur le Nord et quelques ultimes voyages sur les lignes de Ceinture --------------De la révolution industrielle à aujourd’hui, un décryptage minutieux de la course au développement qui a marqué le point de départ de l’ère de l'anthropocène (ou l'ère de l'Homme) et de la déterioration continue de la planète. www.arte.tv/fr/videos/073938-000-A/l-homme-a-mange-la-terre/ Quelque 1 400 milliards de tonnes de CO2 sont aujourd’hui prisonnières de la basse atmosphère. Réchauffement climatique, déforestation, inondations, épuisement des ressources, pollutions, déchets radioactifs... : en deux siècles, la course au progrès et à la croissance a durablement altéré la planète, la crise environnementale se doublant d’une rupture géologique, avec l’avènement de l’ère anthropocène. Portée par l’exploitation des énergies fossiles – du charbon de la révolution industrielle en Angleterre au tout-pétrole de la domination économique des États-Unis –, l’industrialisation et ses corollaires, taylorisme et colonialisme, entraînent une exponentielle production de masse. Un processus qu’accélère la Première Guerre mondiale, les firmes chimiques mobilisées pour tuer l’ennemi se reconvertissant dans la destruction du vivant avec les herbicides, insecticides et fertilisants de l’agriculture intensive. Alors que l’urbanisation s’étend, la voiture, qui sonne le glas du tramway, se généralise, et l’Amérique s’inspire du modèle autoroutier nazi. La Seconde Guerre mondiale engendre une nouvelle organisation du travail, laquelle devient la norme, et annonce l’ère nucléaire de la guerre froide. Dans sa démesure, l’homme rêve déjà d’usages civils de l’atome (y compris pour l’abattement de montagnes et la dissolution des calottes glaciaires !). Le plastique et le béton deviennent les piliers de la consommation de masse, dévoreuse de matières premières et antidote à la contestation sociale, jusqu’à la révolution numérique. Liaisons dangereuses

En balayant, avec de formidables archives issues du monde entier, deux siècles de progrès jusqu’à l’ère du big data, le film remonte aux sources de la crise écologique, en interrogeant avec précision les enjeux scientifiques, économiques et politiques qui y ont conduit. Fourmillant d’informations, il éclaire l’histoire de cette marche folle, et les liaisons dangereuses entre industries militaire et civile. Entre capitalisme et mondialisation imposés par les grandes puissances, un décryptage passionnant du basculement dans l’anthropocène, funeste asservissement de la nature par l’homme. le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme URBANISME S’imaginer Paris et le Grand Paris @ Les 50ans d'Apur (link: 50ans.apur.org/#intro) 50ans.apur.org/#intro @ Où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ". Où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ. De Femmes à l'usine (1981), Bobigny, banlieue rouge (1986), à La banlieue en morceaux (2000), en passant par les publications collectives qu'elle a coordonnées et les travaux qu'elle a encadrés, la trajectoire de cette historienne a conduit l'histoire sociale et politique – telle qu'on la pratiquait dans les années 1970 – vers une histoire urbaine renouvelée. Le livre revient sur cette évolution et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ". Les auteurs, historiennes et historiens, sociologues, politistes, géographes, architectes, urbanistes et décideurs politiques proposent une histoire urbaine à la fois interdisciplinaire et ancrée dans la fabrique de la ville et ses représentations, portant la marque de sa dédicataire.Les quatre sections de l'ouvrage dessinent les chantiers qu'Annie Fourcaut a investis : " Du social à l'urbain " met en avant la conviction qu'étudier l'histoire des villes, c'est toujours faire de l'histoire sociale ; " Qu'elle était belle la banlieue " est centré sur les banlieues, son territoire d'étude de prédilection ; " Les habits neufs des politiques de la ville " interroge les politiques urbaines successives et leur transformation ; enfin, " Banc d'essai des modernités " propose une analyse historique de l'urbanisme, comme discipline et comme pratique. www.benjamingibeaux.fr/portfolio/petite-histoire-de-lhabi... Le Label « Patrimoine du XXe siècle » créé en 1999 par le ministère de la Culture et de la Communication a pour but de faire connaître l’architecture de cette période. La comparaison des labellisations réalisées par les DRAC d’Île-de-France et d’Occitanie (ex Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées) montre la variété des méthodes employées pour rendre compte soit de l’importance numérique des édifices remarquables soit de la difficulté à établir ce corpus et de la nécessité de s’appuyer sur les inventaires ou études thématiques ou monographiques. Si l’attribution du label, désormais appelé "Architecture contemporaine remarquable" s’est faite depuis vingt ans de façon très diverse selon les régions, elle est toujours l’occasion de mettre en lumière et de porter à la connaissance du public des œuvres architecturales remarquables, notamment via une augmentation impressionnante des publications de qualité sur l'architecture du XXe siècle. En 1999, le ministère de la Culture et de la Communication propose la mise en place d’un nouvel outil pour permettre la reconnaissance et la sauvegarde des constructions élevées au cours du siècle qui s’achève. Le label « Patrimoine du XXe siècle » est une déclinaison nationale de la recommandation du conseil de l’Europe sur la prise en compte de l’architecture du XXe siècle. Ce dernier évoque, pour la conservation de ce patrimoine « moins reconnu », une absence d’intérêt « en raison de sa proximité dans l’Histoire, de l’abondance de ses témoignages et de son caractère hétérogène » et sa crainte de « pertes irréparables »2 . Le label mis en place par la France vise à appeler « l’attention des décideurs, des aménageurs, mais aussi et surtout de ses usagers et du public sur les productions remarquables de ce siècle » Chargées de mettre en place le label, les directions régionales des affaires culturelles (Drac), services déconcentrés du ministère de la Culture, ont à cette date déjà construit, chacune à sa manière, leur approche de la préservation du patrimoine du XXe siècle. Elles s’emparent alors diversement du label, appliquant de facto des labellisations aux immeubles de ce siècle déjà protégés au titre des monuments historiques4 ou mettant en place de véritables stratégies pour répondre pleinement aux attendus de la directive nationale. À partir de nos expériences, il nous a paru intéressant de montrer la diversité de la mise en place du label dans trois Drac parmi d’autres, l’Île-de-France ainsi que Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées qui composent aujourd’hui la région Occitanie5. Pour chacune de ces Drac, il s’agit de montrer comment la connaissance de ce patrimoine, mais aussi ses particularités territoriales ont joué un rôle important dans le choix des méthodologies de sélection des œuvres à labelliser ainsi que la détermination de critères, et de présenter les résultats et les actions de valorisation menées pour faire connaître et apprécier ces créations architecturales récentes. Le label « Patrimoine du XXe siècle » en Île-de-France : gérer l’abondance La Drac Île-de-France s’est emparée tardivement du label « Patrimoine du XXe siècle », pour plusieurs raisons. Parmi les freins à l’action, il faut citer la question du pilotage de la mise en place du label entre différents services de la Drac, les interrogations liées à l’opportunité de ce nouveau dispositif et un relatif scepticisme quant à son efficacité, l’ampleur de la tâche au vu du corpus concerné, le plus important de France en quantité et sans doute en qualité, mais surtout l’engagement pris de longue date par cette Drac et les membres de sa commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) en faveur du patrimoine du XXe siècle. En effet, c’est sans doute dans cette région que l’on protège le plus grand nombre d’édifices contemporains au titre des monuments historiques : dans la première décennie du XXIe siècle, selon les années, 50 à 70 % des protections concernent des édifices construits au siècle précédent. Ainsi, ce nouveau dispositif, dépourvu de dispositions contraignantes, étranger à la culture de la conservation régionale des monuments historiques (CRMH) dont l’action est liée à la protection, peinait à démontrer son intérêt au regard de ce qu’offre la législation sur les monuments historiques. Cependant, au vu de l’enjeu que constitue la préservation de l’architecture contemporaine en Île-de-France, lié à la fois à l’ampleur de la production et aux évolutions urbaines et réglementaires constantes engageant sa conservation, la question de la mise en place du label était régulièrement posée à la Drac. Pilotée par la CRMH, la première expérience de labellisation y fut menée en 2004. Elle s’inscrivait dans la suite de l’étude menée par le groupe d’experts dirigé par Bernard Toulier, conservateur du Patrimoine au département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique du ministère de la Culture, qui avait produit une liste d’édifices du XXe siècle repérés en bibliographie, inventaire devant servir de base à la constitution de propositions de labellisations. Selon la méthode suivie par ce groupe d’experts, on fit le choix de présenter tous les immeubles concernés regroupés par larges typologies. Les membres de la CRPS, devant lesquels fut présentée cette liste d’édifices, rejetèrent en bloc la sélection où voisinaient l’aérogare 1 de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle et la modeste mairie du 17e arrondissement de Paris présentée à la demande de son maire, arguant de l’impossibilité à valider le choix d’édifices que rien ne rapprochait. De plus, nombre des immeubles retenus étaient candidats à la protection au titre des monuments historiques, brouillant de fait l’identité du label et réfutant du même coup la conception un temps énoncée du label comme « antichambre » de la protection. En effet, si la grande qualité de la plupart des édifices sélectionnés montrait toute la richesse des créations contemporaines franciliennes, la seule présentation des plus remarquables d’entre eux résultait d’une absence de sélection argumentée, selon l’esprit du label. La présentation de cette première liste en CRPS tourna donc court. - La question des critères de sélection a été débattue à la lumière de l’expérience de la labellisa (...) En 2008, toujours sous l’impulsion du service des monuments historiques, une nouvelle orientation fut prise. Un pilotage, un groupe de travail, un objectif furent mis en place. Trois orientations furent définies : selon les recommandations de la CRMH de la région PACA, procéder par thématiques typologiques, méthode propice à l’élaboration de critères de sélection ; cibler un patrimoine déprécié ou en danger, pour répondre parfaitement aux attendus de la directive européenne ; pour cette première campagne de labellisation, choisir un champ vierge de reconnaissance patrimoniale, éloigné de la protection au titre des monuments historiques afin d’éviter toute confusion entre les édifices labellisés et les édifices protégés. Le thème des ensembles de logements, nombreux dans cette région, s’est naturellement dégagé. À géométrie variable, le groupe de travail dirigé par la cellule protection était formé d’un premier cercle pérenne, garant de la cohérence de la démarche de labellisation et des choix des thématiques, et d’un second, composé de spécialistes de chaque thématique retenue. Le premier cercle était constitué d’agents de la Drac (conservation des monuments historiques, service architecture, un architecte des bâtiments de France, chargé de faire le lien avec l’ensemble des services départementaux de l’architecture et du patrimoine de la région), de représentants du monde universitaire et de la recherche dans le domaine de l’architecture du XXe siècle.

Pour les ensembles de logements, le second cercle du groupe de travail a permis d’associer des acteurs de terrain, des représentants des bailleurs sociaux, des experts. Le sujet fut restreint chronologiquement (1945-1975), son acception précisée (habitat collectif et individuel) et le corpus, basé sur les inventaires existants et la bibliographie, fut établi à partir des critères élaborés par le groupe de travail : histoire, forme urbaine, valeur d’usage, technique, style - Composée d’environ un tiers de ses membres, la délégation permanente est une émanation de la CRPS (...) De façon exceptionnelle, la liste des ensembles de logements fut en premier lieu présentée devant les membres de la délégation permanente de la CRPS7 pour en valider les orientations et s’assurer de l’adhésion des membres, à la fois pour ne pas risquer de réitérer l’expérience malheureuse de 2004 mais surtout pour interroger la commission sur le bien-fondé à distinguer ces ensembles de logements d'après-guerre, constructions parmi les plus décriées du XXe siècle.

La méthodologie proposée a conduit à la labellisation d’une première série d’immeubles, quarante ensembles de logements en 2010 (fig. 2, 3), puis d’une seconde série de soixante-quinze lieux de culte en 2011 (fig. 4, 5). Les critères peuvent être adaptés ou précisés selon le thème retenu : pour les édifices religieux, la qualité et l’originalité du décor furent ajoutés et la valeur d’usage exclue.La méthode choisie a été vertueuse : elle a permis de labelliser un grand nombre d’édifices, d’associer largement les services patrimoniaux de l’État et des collectivités, de créer des synergies avec l’université et les chercheurs, de valoriser l’action de l’État par des présentations en CRPS, des publications, des journées d’études, des expositions, actions relayées par la presse généraliste et spécialisée8 (fig. 6 et 7). Un partenariat pérenne s’est développé avec l’éditeur Beaux-Arts pour la publication de chaque campagne de labellisation, avec diffusion en kiosque au plus près du public concerné pour un prix inférieur à 15 €. Elle a également permis d’impliquer les acteurs de terrain, répondant ainsi à l’objectif visé de sensibilisation du public à cette architecture mal aimée Depuis 2016, la Drac Île-de-France a conduit trois nouvelles campagnes, toutes thématiques, fondées sur des partis méthodologiques diversifiés, adaptés aux sujets d’étude.

- Note méthodologique « Étude du patrimoine du XXe siècle de la métropole du Grand Paris », La manu (...) - La loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine (LCAP) promulguée (...) Une campagne vise à identifier les édifices et ensembles contribuant à structurer le territoire de la récente métropole du Grand Paris. L’établissement d’une critériologie et la sélection ont été confiés à un bureau d’études, la Manufacture du patrimoine, associé à un groupe de travail conduit par la Drac. Des critères dits généraux, divisés en critères primaires et complémentaires, ont été retenus. Pour la thématique étudiée, se sont ajoutés sept critères spécifiques répondant aux enjeux de « l’émergence et du rayonnement de la métropole »10. Les grands travaux présidentiels ont été concernés dans un premier temps, aboutissant à la labellisation de dix édifices en novembre 2016, avant une présentation plus large d’édifices emblématiques, retenus pour l’obtention d’un label « Architecture contemporaine remarquable »11 en juin 2018.

- Introduite par la loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine (LC (...) De façon innovante, la Drac a conclu un partenariat avec l’école nationale supérieure d’architecture (ENSA) Paris-Belleville avec laquelle elle s’est associée dès l’élaboration du premier label (colloque, exposition, travaux avec l’IPRAUS). Le thème choisi, inscrit dans la droite ligne du précédent, s’attache à l’étude des villes nouvelles. Par son caractère récent et spécifique dans l’histoire de la planification urbaine, cet objet d’étude implique une nouvelle approche, menée dans le cadre d’une convention triennale de chaire partenariale avec l’ENSA Paris-Belleville. La méthodologie s’appuie sur la grille d’analyse habituellement employée par la Drac, enrichie pour inclure davantage l’espace public. Des édifices de la ville d’Évry (Essonne), qui manifesta en 2016 son souhait de voir son patrimoine labellisé, ont été présentés en novembre 2018 aux membres de la commission régionale de l’architecture et du patrimoine (CRPA)12 en vue d’une labellisation.- Valérie Gaudard remercie vivement Mmes Agnès Chauvin, cheffe du bureau de la protection, et Maria (...)Enfin, le champ de l’architecture scolaire est abordé dès 2010. Au vu de l’immensité du corpus, la Drac a choisi en 2016 de s’attacher dans un premier temps aux lycées, en lien avec le service de l’Inventaire de la région Île-de-France13.

Le label en Languedoc-Roussillon : une succession d’opportunités V- La Poste Art Nouveau de Tuchan, l’hôtel du Belvédère à Cerbère. - Certains construits vers 1900 relèvent davantage d’une esthétique encore XIXe comme la villa Las (...) - Le 3 octobre 2001, une CRPS dédiée a examiné onze propositions de protection, dont deux seulement (...)

14Dans ce territoire riche en monuments anciens, l’attention pour l’architecture du XXe siècle s’observe dès les années 1980 avec la décentralisation. La commission régionale du patrimoine historique archéologique et ethnologique (Corephae) du 15 décembre 1986 a examiné les premiers dossiers14. Parmi des édifices de la première moitié du siècle, bénéficiant du recul et bien documentés, plus faciles à appréhender15, on peut citer les cliniques Saint-Charles à Montpellier, exemple d’architecture des années 1930, ornées des sculptures monumentales de Joachim Costa et des verrières d’Émile Brière, sauvées in extremis de la démolition. En l’an 2000, une campagne de protection thématique est lancée16, distinguant des bâtiments majeurs de l’entre-deux-guerres, comme le théâtre municipal de Carcassonne, le Palais des Arts et du Travail de Narbonne, le lycée technique Dhuoda à Nîmes, l’église Sainte-Thérèse à Montpellier mais également le centre d’apprentissage pour garçons, actuel lycée Mermoz à Béziers, œuvre de Pierre Jeanneret, à laquelle ont collaborés Jean Prouvé et Charlotte Perriand.

- Monument inscrit MH en 2009 Toujours à Odeillo, un petit collectif de maisons solaires, initiativ (...) Plus récemment ont été inscrits au titre des monuments historiques, le centre de vol à voile de la Montagne Noire, à Labécède-Lauragais, haut lieu de formation des pilotes entre 1932 et 1980 ou des installations solaires en Cerdagne, liées à la personnalité de Félix Trombe dont les recherches aboutissent à la construction entre 1962 et 1968 par le CNRS du four solaire d’Odeillo à Font-Romeu-Odeillo-Via Pourtant, cette architecture du XXe siècle, représentant un nombre de réalisations jamais atteint, restait mal appréciée, mal aimé.

 

www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS Le préfabriqué @ Invention capitaliste française de l’après guerre, devenue symbole du socialisme triomphant dans les années 60, le panneau en béton lie le destin des peules. Un film historique sur une réalité partagée racontée par des habitants et par des archives inédites. www.dailymotion.com/video/x413amo Dans l’Est de l’Europe, un élément répétitif marque les villes et standardise le paysage. C’est un panneau en béton préfabriqué qui s’expose inlassablement sur des kilomètres de barres d’habitation. Des millions de personnes vivent dans des logements identiques de Paris à Moscou. www.dailymotion.com/video/x413amo Apres la guerre les Français n ont plu de toit...le gouvernement lançe alors 1 vaste progr de constr de lgts.. les Cités Modernes @ Il faut batir à échelle industrielle, il faut penser à l echelle des Villes L'invention du préfabriqué desormais le permet. dailymotion.com/video/x413amo Le bonheur est dans le béton ... Le logement préfabriqué, victime de son succès en France, fut exporté en Europe de l'Est. Qui se souvient de tout ça .. Il y avait l idee de construire massivement au plus vite ds un temps record et le moins cher possible @ Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal. L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville. Définition Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.Histoire La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.Les contextes de constructions Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille. Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains : petits immeubles de rapport de la Belle Époque, pavillons des lotissements défectueux de l’entre-deux-guerres, barres et tours de logement social et villes nouvelles des Trente Glorieuses. Trois moments de la constitution des banlieues populaires se superposent, encore visibles dans les paysages-palimpsestes : l’âge des faubourgs industriels, devenus peu à peu friches avec la désindustrialisation qui débute dans les années 50 ; le temps des banlieues rouges et du socialisme municipal ; la construction des grands ensembles et l’entrée en crise du modèle à partir de 1970. Des faubourgs industriels à la désindustrialisation La banlieue contemporaine naît de l’entreprise de modernisation de la capitale et des grandes métropoles sous le Second Empire. Le modèle haussmannien, bien connu, régularise la ville ancienne par l’imposition de percées dans le tissu urbain existant, l’équipement en réseaux divers, la construction d’immeubles neufs le long des nouvelles percées et l’exode partiel des anciens habitants du centre vers les arrondissements annexés ou vers les faubourgs. L’agrandissement de Paris complète les ambitions d’Haussmann et de Napoléon III : au premier janvier 1860, en application de la loi du 3 novembre 1859, 5100 hectares sont ajoutés aux 3402 hectares de la capitale, qui trouve ainsi sa taille définitive et passe de 12 à 20 arrondissements. L’annexion des communes suburbaines s’accompagne d’une vision, en creux, de la nouvelle banlieue au-delà des murailles. Le projet est d’homogénéiser la nouvelle ville-capitale en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer l’industrie au-delà des Fortifications. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. La banlieue est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique. Ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville transformée rejette : cimetières, hôpitaux, champs d’épandage, logements sociaux 1. Les décrets sur les établissements classés, datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l’origine des zones d’industries polluantes en proche banlieue, notamment autour de la chimie organique. Aubervilliers est célèbre par la concentration d’industries chimiques (Saint-Gobain…). Les derniers de ces établissements classés ont cessé leur activité il y a peu de temps, sous l’impact des revendications des associations écologistes : à Saint-Denis, la Saria, entreprise d’incinération de carcasses animales, a dû fermer. L’industrialisation, comme l’avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie. Après la crise économique de la fin du XIXe siècle, l’implantation de nouvelles technologies – automobile, aviation, constructions électriques – transforme des communes (Boulogne-Billancourt, Puteaux, Suresnes, Vénissieux) en technopoles de pointe. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. Sans unité administrative, la banlieue constitue un domaine fragmenté en espaces socialement très différenciés : villégiature et résidence bourgeoise souvent à l’Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes, friches dues à la déprise agricole et maraîchère, que lotissent de petits spéculateurs. La Première Guerre mondiale renforce l’industrialisation des métropoles situées loin du front, Paris, Lyon ou Toulouse. Puis une volonté de décentralisation transfère les usines en grande banlieue : Simca glisse de Nanterre à Poissy au milieu des années 50 ; une usine Citroën de 6500 salariés, dont 4300 OS, s’ouvre à Aulnay-sous-bois en 1973. Cependant, en région parisienne, cette politique précoce et continue de désindustrialisation conduit à une diminution des emplois industriels dès les années 60, avec la politique de délocalisation menée à partir de 1955, amplifiée par la Datar. En Plaine Saint-Denis, en 1960, le secteur industriel représente 46 % des emplois contre 44 % au tertiaire ; en 1990, le secteur industriel représente 21 % des emplois et le tertiaire 72 %. Des secteurs entiers disparaissent – métallurgie, machine-outil, chimie – dont la présence structurait les sociétés ouvrières. La crise économique qui commence à partir de 1973, la division planétaire du travail et un demi-siècle de volonté décentralisatrice entraînent la disparition des banlieues industrielles, malgré des combats défensifs : l’usine Chaix de Saint-Ouen ferme après cinq ans d’occupation et de luttes à contre-courant. L’invention politique socialisme municipal et banlieue rouge Dans l’entre-deux-guerres, les banlieues populaires se couvrent d’une marée pavillonnaire de lotissements médiocres 2. La crise du logement en région parisienne conduit 450 000 nouveaux banlieusards, Parisiens et provinciaux, à s’installer dans 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires. Ces petits accédants à la propriété – les « mal-lotis » des années 20 – payent à crédit leur parcelle et s’installent sur des terrains dépourvus de tout équipement. Le scandale de ces petits propriétaires méritants qui campent dans la boue des banlieues, sans routes ni lumière, devient public au milieu des années 20. La loi Sarraut votée en 1928 met l’État à contribution avec les intéressés, ce qui permet de financer les aménagements indispensables, en premier lieu le réseau de voirie. Les lotissements, ces quartiers de pavillons, improvisés à partir des années 20 sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété. Le mal-loti devient la figure emblématique de l’exclusion banlieusarde : trompé par les lotisseurs, il se retrouve privé des éléments élémentaires de l’urbanité, aux portes de la capitale illuminée où « les rupins font la noce ». Le jeune PC (Section française de l’Internationale communiste) prend en charge les revendications de ces parias, fournit une analyse de leurs difficultés en termes de classe et s’implante dans les communes ainsi bouleversées à partir des élections municipales de 1925. Il s’appuie aussi sur le nouveau prolétariat des grandes usines. Dans le contexte du Front populaire, 1935 marque un tournant dans l’histoire de la banlieue parisienne. Les 5 et 12 mai, les Français sont appelés à élire leurs conseillers municipaux et cantonaux. Dans les 80 communes suburbaines du département de la Seine, au lendemain du second tour, 26 municipalités sont dirigées par un maire communiste. Elles n’étaient que onze au sortir du scrutin municipal de 1929. Sept autres municipalités comptent aussi en leur sein une minorité communiste. Aux législatives du printemps 1936, l’essai se confirme lors de l’élection de 27 députés communistes en banlieue parisienne sur les 72 que compte le groupe parlementaire. Le pacte germano-soviétique, la guerre, la guerre froide puis le gaullisme n’affaiblissent que temporairement la ceinture rouge, construction socio-politique qui perdure jusqu’aux années 80. Bastions rouges et cités socialistes offrent un cadre durable à l’expression des cultures populaires urbaines. La densité d’un réseau d’organisations militantes, la fréquence des fêtes locales, la politisation de l’espace quotidien grâce à la toponymie, ont créé, autour des maires, un patriotisme local à base de classe, culture du pauvre capable de retourner la stigmatisation attachée aux banlieues ouvrières. Modèle d’encadrement plus paternaliste, le socialisme municipal construit des cités-jardins, dont Suresnes, Châtenay-Malabry et Villeurbanne sont les fleurons ; elles sont pensées par des maires visionnaires, Henri Sellier ou André Morizet, comme des prototypes permettant, si elles étaient généralisées, de résoudre la question du logement populaire et en même temps la question sociale. Bastions rouges et cités socialistes offrent un cadre durable à l’expression des cultures populaires urbaines. Les grands ensembles de l’Abbé Pierre à la circulaire Guichard Dans le contexte du baby-boom, du début de la croissance économique et de la reprise de l’immigration provinciale et étrangère, la population urbaine augmente. Cet afflux aggrave le déficit séculaire de logements populaires et la fin de la Reconstruction n’y met pas fin. La crise du logement devient intolérable. Rares, surpeuplés, les logements anciens sont sous-équipés, comme le montre le recensement de 1954 : ni sanitaires, ni w-c intérieurs dans la plupart des cas, et l’eau courante dans à peine la moitié des logements. La crise du logement devient une affaire d’État. Sa médiatisation par l’Abbé Pierre aidant, l’idée du droit à un logement décent pour tous émerge de la misère urbaine des années 50. Avec la construction des grands ensembles, les anciens objectifs des réformateurs sociaux deviennent une politique publique nationale : sortir les classes populaires des taudis, faire bénéficier l’ensemble des salariés des bienfaits de l’hygiène et de la modernité, contrôler l’usage prévisionnel du sol urbain, donner à tous les enfants air, lumière et soleil. Après les tâtonnements du Plan Courant (1953), la maîtrise technique et financière de la production de masse est acquise au début de la Cinquième République (décret du 31 décembre 1958 sur les Zup). De 1946 à 1975, le parc immobilier français passe de 12,7 millions de logements à 21 millions. Pour ces 8,3 millions de logements neufs – dont 8 millions entre 1953 et 1975 –, l’engagement de l’État a été important puisque près de 80 % des logements construits durant cette période le sont grâce à une aide publique. Le nombre de logements sociaux passe de moins de 500000 à près de 3 millions, dont un tiers sous forme de grands ensembles : environ 350 sur l’ensemble du territoire, dont 43 % en région parisienne, où la demande est la plus forte. Sans débat public sur la forme urbaine, le consensus pour une production massive de logements s’établit autour de quelques représentations partagées : la ville ancienne et dense n’est plus réformable – les îlots insalubres, délimités à la fin du XIXe siècle ne sont toujours pas éradiqués ; l’hygiénisme exige de séparer l’habitat des usines ; la hantise du taudis fait accepter l’édification de logements seuls, sans équipements, où les classes populaires accèdent pour la première fois à du neuf. Les banlieues françaises se couvrent de cités nouvelles, édifiées rapidement, d’au moins 1000 logements, voire de plus de 10000 aux Minguettes (Vénissieux) ou à Sarcelles. L’industrialisation du bâtiment, l’avance de l’industrie française du béton armé, l’imposition de normes et de plans types pour les appartements conduisent à privilégier des formes simples, des barres et des tours sur des grandes parcelles de terrain. Cités dortoirs, elles sont en général construites sur des terrains agricoles ou maraîchers, en périphérie, faute de réserves foncières ; la rapidité de leur édification et la complexité des modes de financement expliquent l’absence d’équipements collectifs, à l’exception des écoles primaires ; ceux-ci suivent tardivement, ainsi que les moyens de transports en commun, ce dont se plaignent les banlieusards. Les populations logées varient évidemment suivant les cités : ce sont des familles françaises chargées d’enfants du baby-boom, souvent migrants provinciaux ; les populations de rapatriés de la décolonisation de l’Empire français les rejoignent ; pas de personnes âgées, ni d’adolescents au début du peuplement. Ces familles de salariés sont sélectionnées par les gestionnaires des cités de logement social, et non par le libre jeu du marché immobilier : autour d’une majorité d’employés et d’ouvriers, on trouve des cadres moyens et supérieurs en nombre variable suivant la politique du gestionnaire. Le logement des étrangers est conçu alors sur le mode de la différenciation : soit ils se logent par eux-mêmes dans le parc ancien, soit la puissance publique contribue à leur fournir des logements à part, aux normes de confort inférieures. Mais les plus pauvres, les familles très nombreuses, les populations étrangères et immigrées sont logés ailleurs : taudis des villes anciennes, bidonvilles, foyers pour célibataires immigrés, hôtels meublés, cités de transit ou d’urgence. Ces logements spécifiques, avec parfois un fort encadrement de travailleuses sociales, sont explicitement destinés aux « inadaptés sociaux », qu’il faut éduquer avant de les loger dans les cités nouvelles construites pour les salariés français, suivant des méthodes expérimentées dans l’entre-deux-guerres dans les cités-jardins. Le logement des étrangers est conçu alors sur le mode de la différenciation : soit ils se logent par eux-mêmes dans le parc ancien, soit la puissance publique contribue à leur fournir des logements à part, aux normes de confort inférieures. Mutations et crises, de Giscard à Mitterrand Dans la décennie 1970-1980, une série de décisions conjoncturelles et sectorielles ouvre, à terme, une ère de crise pour les banlieues populaires. La critique des grands ensembles, chronique depuis les années 60 avec l’émergence du thème de la « sarcellite » ou maladie des grands ensembles, qui générerait ennui, suicide, délinquance et toucherait en particulier les femmes et les jeunes, s’amplifie après mai 1968. Les responsables politiques s’interrogent sur le type de société urbaine qui s’édifie dans les périphéries : comment donner une âme à ces nouveaux ensembles et recréer une communauté entre des habitants venus de partout ? La dégradation de bâtiments conçus comme provisoires s’ajoute aux critiques. Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, arrête la construction des grands ensembles par la circulaire du 21 mars 1973, qui interdit les opérations les plus massives et tente de mieux insérer les nouvelles constructions dans les villes existantes. À partir de 1965-1970, les investissements publics privilégiaient d’ailleurs les villes nouvelles, imaginées par Paul Delouvrier comme l’antithèse des grands ensembles. L’État réoriente sa politique et ses crédits vers l’aide aux ménages qui veulent accéder à la propriété individuelle de leur pavillon : les banques rentrent sur le marché immobilier et la promotion publique s’effondre à partir de 1976. La loi Barre (1977) privilégie l’aide sélective aux ménages au détriment de l’aide à la pierre, afin de rendre le marché plus fluide et de résoudre la crise naissante des grands ensembles, dont témoigne l’invention des procédures Habitat et Vie Sociale (1973-1977) qui financent les premières réhabilitations. La conséquence est que les classes moyennes quittent les logements sociaux pour les pavillons en accession à la propriété des communes alentour, comme les Minguettes à Vénissieux, abandonnées pour les pavillons de Corbas, Solaize ou Saint-Laurent-de-Mure. Sous l’effet des chocs pétroliers et de l’entrée dans la crise économique, le gouvernement met en œuvre une nouvelle politique d’immigration : fermeture des frontières, aide au retour pour les étrangers jugés responsables de la crise, maintien en l’état du nombre d’étrangers et autorisation du regroupement familial. Cette politique, lancée par Lionel Stoleru, aboutit au décret du 29 avril 1976 relatif aux conditions d’entrée et de séjour des membres des familles des étrangers autorisés à résider en France. L’intégration des familles passe par des conditions de logement semblables à celles des travailleurs français. Les mouvements de mobilité résidentielle, comme les règles d’attribution des logements HLM, qui jusqu’alors ignoraient les travailleurs étrangers, allaient faciliter leur installation 3. Il en résulte d’importantes modifications du paysage des banlieues populaires : les 255 bidonvilles de métropole, dont 120 en région parisienne, qui logeaient 50000 immigrés, sont résorbés et leur population relogée dans des grands ensembles sociaux ; le logement social s’ouvre de façon très volontariste aux familles étrangères, qu’on espère ainsi conduire aux normes de vie urbaine de la société française. Les employeurs payent, à partir de 1975, une taxe sur les salaires de leurs travailleurs étrangers pour construire de nouveaux logements, mais les fonds seront surtout utilisés pour rentabiliser ou construire de nouveaux foyers et très peu pour accroître l’offre locative sociale. C’est par le jeu des départs que se fera l’entrée des familles d’ouvriers issues de l’immigration dans le parc social. Les organismes qui gèrent les cités d’habitat social accueillent ces nouveaux locataires, d’autant que la loi Barre rend solvables les familles les plus modestes. L’idée est de répartir les familles immigrées au milieu des ménages français, suivant des quotas d’environ 15 %. Mais le souci d’intégrer les immigrés dans le logement social conduit à des logiques territoriales de regroupement communautaire qui n’ont été ni pensées, ni anticipées : les familles maghrébines deviennent majoritaires aux Minguettes au cours des années 1970. En Seine-Saint-Denis, la population scolaire étrangère passe de 17 % à 30 % entre 1975 et 1983. En 1992, 74 % des ménages maghrébins sont locataires d’une HLM. Les premières violences imputables aux jeunes sont minimisées et incomprises. Après les élections municipales de 1977, le communisme municipal se délite et la banlieue rouge disparaît, sur fond de crise généralisée des encadrements partisans. En Seine-Saint-Denis en 2001, on compte encore quinze municipalités rouges sur quarante, dont douze ont un maire communiste depuis 1945 4. Le déclin du magistère communiste s’explique certes par l’effondrement du bloc socialiste, mais aussi par l’incompréhension des phénomènes qui s’accélèrent à partir des années de crise. Les municipalités ouvrières refusent la désindustrialisation et la mixité sociale, évitent de construire de l’accession à la propriété et s’opposent aux premières procédures de la politique de la ville. Ces conceptions strictement défensives, fondées sur une vision des territoires communaux comme bastions, n’évoluent qu’à partir des années 90. Les premières violences imputables aux jeunes sont minimisées et incomprises. À La Courneuve, en 1971, un jeune est tué au café Le Nerval ; dans la même cité, en juillet 1983, un enfant algérien de dix ans est tué d’un coup de fusil par un habitant, et le quartier s’embrase ; en banlieue lyonnaise, premiers incidents en 1971, à Vaulx-en-Velin, dans une cité construite pour accueillir des harkis ; 1975, premières mises à sac de locaux scolaires ; en 1978, premiers « rodéos », généralisés aux Minguettes en 1981, où la presse nationale rend compte du phénomène pour la première fois, avec des reportages télévisés qui montrent les voitures qui brûlent au pied des tours, laissant « hébétés » habitants et élus. La gauche, arrivée au pouvoir en 1981, institutionnalise la politique de la ville, en gestation dans la décennie précédente. Décentralisation, interministérialité, zonage des quartiers en difficulté sont les principes, alors nouveaux, de cette politique, que l’alternance maintient. En 2000, en Seine-Saint-Denis, 24 communes sont classées en politique de la ville dans le cadre du contrat de Plan État région. En 1996-1997, l’Union européenne choisit Aulnay-sous-Bois et Clichy-sous-Bois comme éligibles aux fonds structurels européens. Dans les quartiers, les professionnels de la politique de la ville remplacent les militants politiques, et l’État décentralisé se substitue à l’encadrement partisan ; en Seine-Saint-Denis, les effectifs des services de l’État restent stables, passant de 45000 en 1982 à 44836 en 1999. Ainsi, replacée en moyenne durée, la crise des banlieues populaires s’explique par la désindustrialisation et la disparition des sociétés ouvrières à base partisane – ce qui ne signifie pas que les ouvriers aient disparu des banlieues –, la mutation non maîtrisée des fonctions du logement social et la crise du communisme municipal, sur fond de chômage structurel. L’amnésie qui affecte cette histoire récente, comme les décisions de politiques publiques prises alors, ne peut qu’ajouter au déficit de sens et favoriser les analyses incomplètes. le temps des barres et des tours..Certes, ces quartiers de grands ensembles, de barres et de tours, emblématiques de l'urbanisation fonctionnaliste des décennies 1950, 1960 et 1970, de FRANCE ...Le tourisme a toujours fonctionné par extension : les lisières d’hier sont aujourd’hui des hauts lieux touristiques, que l’on pense par exemple au bord de la mer, longtemps déprécié. Sur le terrain contemporain de la ville, ce sont les quartiers populaires péricentraux qui sont à présent saisis par un engouement et une économie touristiques ; plus inédite encore, la découverte par les touristes des quartiers populaires nettement périphériques. C’est le cas à Marseille, dont les quartiers nord, espaces emblématiques de la « crise des banlieues », sont désormais l’objet d’un « front » touristique et patrimonial, animé par une coopérative d’habitants particulièrement active. Cette problématique de l’émergence d’un nouveau lieu d’intérêt touristique se fait particulièrement saillante en ce qui concerne des quartiers d’habitat social en hauteur, nombreux dans ces quartiers nord. Les grands ensembles, en effet, symboles de l’urbanisme moderne honnis des décennies 1950, 1960 et 1970, mobilisent eux aussi de nouvelles pratiques. Tantôt touristiques, tantôt artistiques, elles se combinent parfois : l’article présente ces pratiques « récréa(r)tistes » d’un nouveau genre. Plus largement, il s’agit de rendre compte et d’analyser le statut, la fonction et les enjeux de pratiques réputées à l’ombre du tourisme urbain institué. Les mutations touristiques contemporaines font valoir une mobilisation de nouveaux espaces (les quartiers populaires) et de nouvelles pratiques (participatives). À cet égard, le quartier de Belleville à Paris est un laboratoire exemplaire (Chapuis, 2009). Ces nouvelles modalités touristiques traduisent une évolution culturelle conjointe à certaines dynamiques propres de l’offre touristique. Si ces espaces d’habitat populaire ont longtemps fait partie du négatif urbain mis en tourisme (qu’aller faire dans ces quartiers ?), ils sont aujourd’hui l’objet de « fronts » touristiques, qui en manifestent l’annexion spatiale et sociale aux offres urbaines traditionnelles, voire patrimonialement labellisées. Cette ligne de front se déplace, à présent, des quartiers populaires péricentraux aux quartiers nettement périphériques de banlieue. Certes, ces quartiers de grands ensembles, de barres et de tours, emblématiques de l’urbanisation fonctionnaliste des décennies 1950, 1960 et 1970, souffrent depuis longtemps d’une situation critique (pauvreté économique et sociale, relégation territoriale) et de représentations elles-mêmes péjorées et péjoratives. Or, dans certains de ces mêmes espaces se développent aujourd’hui des pratiques de découverte, de visite et de valorisation s’inscrivant dans un processus de connaissance et donc de reconnaissance de leurs identités architecturale, sociale et culturelle (Vayssière, 2002 ; Pouvreau, 2011 ; Veschambre, 2013).Cette trajectoire fait émerger et mobilise de nouvelles pratiques, tantôt touristiques, tantôt artistiques, qui se combinent parfois : nous présenterons ici ces pratiques « récréa(r)tistes » d’un nouveau genre. Toutefois, mise en scène et parcours ont de quoi surprendre, tant le décalage est effectivement grand entre un imaginaire touristique dominant – sites plaisants et accueillants (Amirou, 1995) – et ces espaces, objets d’une imagerie urbano-pathogène (Avenel, 2004). Dans l’imaginaire collectif, ces quartiers sont, au mieux, sans intérêt, au pire, synonymes de menaces. Tout concourt à associer ces territoires à une banlieue hors des sentiers de l’intéressant. Nous explorons ici les acteurs concernés (visiteurs, « guides », hébergeurs, artistes) et les mises en œuvre dans les quartiers nord de Marseille, qui élaborent et proposent ces offres d’un nouveau genre pour rendre compte et analyser le statut, la fonction et les enjeux de ces pratiques. Ces dernières, en procédant à des mélanges de genres (lieux touristiques estampillés par opposition à marges de découvertes, hébergement en cité opposé à bastides provençales, tourisme ou projet politique) ne manquent évidemment pas d’interroger les catégories d’approche et d’analyse longtemps usuelles de l’objet « tourisme ».La carte touristique de la ville de Marseillemontre combien l’offre touristique marseillaise des acteurs territoriaux promeut essentiellement les lieux, les sites et les déambulations dans les centres de la cité. Le pluriel ici s’impose dans la mesure où à la ville et ses hauts lieux traditionnels (Roncayolo, 1990) (Vieux-Port, Notre-Dame de la Garde, cité radieuse de Le Corbusier, palais Longchamp) se sont récemment ajoutés les quartiers réhabilités et gentrifiés (le Panier, les docks de La Joliette). Ce faisant, la carte de la ville distribuée par l’Office de tourisme ignore un pan entier de son territoire et des ressources qu’il abrite. Sauf un encart pour l’Estaque (non reproduit ici), les quartiers nord de Marseille n’ont pas droit à la représentation officielle et promotionnelle, soit une exclusion de près de 8000 hectares et d’environ 250 000 habitants. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le secteur du bâtiment connait un bouleversement sans précédent. Les besoins en termes de reconstruction sont tellement immenses qu’il faut penser une nouvelle façon de construire. C’est là qu’entre en scène Raymond Camus qui invente un système de préfabrication à échelle industrielle. Avec ses panneaux en béton préfabriqué,Le logement préfabriqué, victime de son succès en France, fut exporté en Europe de l’Est. Qui se souvient aujourd’hui que ces logements symboles de progrès devinrent, en pleine guerre froide, la marque de fabrique du collectivisme ? Jacqueline a 50 ans et vit à la cité des Courtillières à Pantin. Elle se souvient lorsque, enfant, elle quitta avec ses parents le « une pièce parisien » sans commodités pour un appartement spacieux et moderne dans cette cité. La cité des Courtillières est alors une cité pilote, censée réaliser le rêve d’une vie nouvelle dans une France qui manquait à la Libération cruellement de logements.Comme tant d’autres Jacqueline enfant ignorait qu’elle devait à Raymond Camus architecte génial, créateur du panneau en béton préfabriqué, cette invention qui promettait un futur radieux pour tous. Sydney, voisin de Jacqueline, se remémore lui, les bus remplis d’architectes venus d’Union soviétique pour visiter sa cité…La marque de fabrique du collectivisme Le logement préfabriqué victime de son succès en France est exporté en Europe de l’Est. Qui se souvient aujourd’hui que ces logements symboles de progrès devinrent en pleine guerre froide, la marque de fabrique du collectivisme ? Pour Julie, à Prague, ou Susanna à Berlin Est, l’arrivée du préfabriqué dans leur vie revêt une toute autre signification. Utopies sociales, idéologies politiques et avant-garde architecturale commencent à se mélanger. Le rêve du bonheur tourne vite au cauchemar…En République tchèque, l’antique ville de Most est détruite pour des raisons économiques pour être reconstruite grâce au panneau de béton. Au travers d’archives inédites et de témoignages des habitants, l’histoire incroyable de panneau en béton se raconte pour la première fois de Paris à Moscou, de 1950 à nos jours.@ Les films du MRU -Industrialiser la construction, par le biais de la préfabrication.Cette industrialisation a abouti, dans les années 1950, à un choix politique de l'Etat, la construction massive de G.E. pour résoudre la très forte crise du logement dont souffrait la France C’est là qu’entre en scène Raymond Camus qui invente un système de préfabrication à échelle industrielle. Avec ses panneaux en béton préfabriqué, il va inonder la France entière, permettant ainsi de créer des villes nouvelles et notamment, les innombrables cités dortoirs qui pullulent en périphérie des grandes villes. Un succès grandissant qui rencontrera une renommée à l’internationale, puisque le procédé sera repris en Europe de l’Est. Les villes socialistes qui se ressemblent toutes les unes aux autres, de la France en passant par la République Tchèque jusqu’en Allemagne. Lorenz Findeisen nous invite à un voyage architectural à travers ces trois pays où grâce aux images d’archives et aux témoignages des habitants, on redécouvre ce qu’était l’utopie du collectivisme et l’émergence du béton préfabriqué. Révolutionnaire pour l’époque, plébiscités par certains, décriés par d’autres, aujourd’hui ces cités s’apparentent plus à des verrues qu’autre chose. Ces grands ensembles d’immeubles souvent mal pensé, sont très souvent excentrés des centres-villes et donc des commerces. Ce documentaire retrace la vie d’une cité pilote, La Cité des Courtillières à Pantin. Cette cité était censée réaliser le rêve d’une vie nouvelle dans une France qui manquait, à la Libération cruellement de logements. Comme tant d’autres Jacqueline enfant ignorait qu’elle devait à Raymond Camus architecte génial, créateur du panneau en béton préfabriqué, cette invention qui promettait un futur radieux pour tous.France 3 Paris Île-de-France avait mis en place, à l’occasion des 60 ans de la création des « grands ensembles » et des villes nouvelles, une programmation exceptionnelle de documentaires inédits de 52 minutes autour de la thématique «Octobre des Cités, le mois des grands ensembles » Composition et production de la musique originale du film de Lorenz Findeisen « Concrete Stories » (52/120 mn). Documentaire primé « étoiles de la SCAM », diffusion France Television et festivals internationaux. (Co production franco-germano-tchèque) Béton et musique synthétique Au cours de l’été 2015 le réalisateur Lorenz Findeisen commande à Etienne de la Sayette une musique originale pour son film Le bonheur est dans le béton (diffusé sur France 3 et dans divers festivals de film documentaire internationaux). Le réalisateur, qui connaissait bien le travail d’Etienne de la Sayette, principalement basé sur des instruments acoustiques, le prend à contrepied en lui demandant une musique synthétique minimaliste “à la Kraftwerk”, pour accompagner les vues de paysage bétonnés des années 70, s’étendant à l’infini depuis les abords des villes. Le jour même où Etienne de la Sayette accepte la proposition, il tombe par hasard sur un Roland SH 2000 poussiéreux dans un marché aux puces de Seoul. Il y voit un signe du destin et effectue des razzia dans les vides greniers et magasins d’occasions de Seoul afin de se procurer en quelques jours un tas de vieux synthés analogiques, boites à rythme et pédales d’effets… Pas de séquenceur, pas de programmation, rien de numérique, tout l’intérêt est de se salir les mains et de jouer ces machines comme de n’importe quel autre instrument acoustique. Au final, pas moins de 30mn de musique ont été produites sur mesure, une musique qui joue le rôle de narrateur dans un film dépourvu de voix off.

Production les Films du Tambour de Soie www.dailymotion.com/video/x413amo

www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije Noisy-le-Sec le laboratoire de la reconstruction, 1948 L'album cinématographique de la reconstruction maison préfabriquée production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, 1948 L'album cinématographique içi www.dailymotion.com/video/xwytke

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...

museedelacartepostale.fr/blog/ -'être agent de gestion locative pour une office H.L.M. en 1958' , les Cités du soleil 1958 de Jean-Claude Sée- les films du MRU içi www.dailymotion.com/video/xgj74q présente les réalisations des HLM en France et la lutte contre l'habitat indigne insalubre museedelacartepostale.fr/exposition-permanente/ - www.queenslandplaces.com.au/category/headwords/brisbane-c... - collection-jfm.fr/t/cartes-postales-anciennes/france#.XGe... - www.cparama.com/forum/la-collection-de-cpa-f1.html - www.dauphinomaniac.org/Cartespostales/Francaises/Cartes_F... - furtho.tumblr.com/archive Le Logement Collectif* 50,60,70's, dans tous ses états..Histoire & Mémoire d'H.L.M. de Copropriété Renouvellement Urbain-Réha-NPNRU., twitter.com/Memoire2cite tout içi sig.ville.gouv.fr/atlas/ZUS/ - media/InaEdu01827/la-creatio" rel="noreferrer nofollow">fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01827/la-creatio Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije la préfabrication en usine www.dailymotion.com/video/xx6ob5?playlist=x34ije , le coffrage glissant www.dailymotion.com/video/x19lwab?playlist=x34ije ... De nouvelles perspectives sont nées dans l'industrie du bâtiment avec les principes de bases de l'industrialisation du bâtiment www.dailymotion.com/video/x1a98iz?playlist=x34ije ,

www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije

Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

Lieux géographiques : la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije Demain Paris 1959 dessin animé présentant l'aménagement de la capitale dans les années 60, Animation, dessin animé à vocation pédagogique visant à promouvoir la politique d’aménagement suivie dans les années 60 à Paris. Un raccourci historique sur l’extension de Paris du Moyen Âge au XIXe siècle (Lutèce, œuvres de Turgot, Napoléon, Haussmann), ce dessin animé retrace la naissance de la banlieue et de ses avatars au XXe siècle. Il annonce les grands principes d’aménagement des villes nouvelles et la restructuration du centre de Paris (référence implicite à la charte d’Athènes). Le texte est travaillé en rimes et vers. Une chanson du vieux Paris conclut poétiquement cette vision du futur. Thèmes principaux : Aménagement urbain / planification-aménagement régional Mots-clés : Banlieue, extension spatiale, histoire, quartier, ville, ville nouvelle Lieu géographique : Paris 75 Architectes ou personnalités : Eugène Haussmann, Napoléon, Turgot Réalisateurs : André Martin, Michel Boschet Production : les films Roger Leenhardt www.dailymotion.com/video/xw6lak?playlist=x34ije - Rue neuve 1956 la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, villes, villages, grands ensembles réalisation : Jack Pinoteau , Panorama de la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc. ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque. Le documentaire explique par exemple la manière dont a été réalisée la reconstruction de Saint-Malo à l'intérieur des rempart de la vieille ville : "c'est la fidélité à l'histoire et la force du souvenir qui a guidé l'architecte". Dans le même esprit à Gien, au trois quart détruite en 1940, seul le château construit en 1494 pour Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, fut épargné par les bombardements. La ville fut reconstruite dans le style des rares immeubles restant. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé « Joyau de la Reconstruction française ». Dans un deuxième temps est abordé le chapitre de la construction des cités et des grands ensembles, de l’architecture du renouveau qualifiée de "grandiose incontestablement". S’il est précisé "on peut aimer ou de ne pas aimer ce style", l’emporte au f

Hihihi. I don't think this license plate would be possible in German speaking countries. Fut means pussy or cunt.

TOKYO, JAPAN - JUNE 11: Dogukan "qRaxs" Balaban (L) and Bugra "mojj" Kiraz of FUT Esports arrive at VALORANT Masters Tokyo Group Stage at Tipstar Dome Chiba on June 11, 2023 in Tokyo, Japan. (Photo by Colin Young-Wolff/Riot Games)

Le château fut construit au XVIè.

Le château et le domaine seront vendus comme biens nationaux après la révolution et rachetés par celui que l'on appelait " le diable boiteux ". Du château il subsiste 2 tours, des travaux sont entrepris en 1808. L'essentiel des bâtiments actuels a été reconstruit en 1830. Après la restauration, le domaine est habité par madame de Talleyrand jusqu'en 1826, date à laquelle elle divorça.

Nommé ambassadeur de France à Londres, Talleyrand revenait régulièrement passer ses vacances dans son domaine, où il rédigea, dit-on, ses mémoires.

Source : terascia.com

Eglise romane Sant-Climent ; commune de Taüll, comarque de l'Alta Ribagorça, province de Lleida (Lérida), Catalogne, Espagne

 

Elle fut consacrée le 10 décembre 1123 et correspond au type basilical parfait, avec ses trois nefs à toiture de bois, séparées par des colonnes et terminées par trois absides. Les nefs convergent légèrement vers le chevet, divisées par des colonnes qui soutiennent les quatre arcades semi-circulaires. La structure rustique des murs en blocs non polis, l'absence absolue de fenêtres dans ceux-ci, le fait qu'il n'y ait pas d'autres ouvertures que la porte méridionale en arc en douelles, en plus d'une autre porte, postérieure, sur le mur occidental, et de celle qui communique avec le clocher, tout cela - la simplicité même - est aussi inexpressif qu'un hangar de montagne au toit d'ardoise à deux versants. Quelques-unes des colonnes cylindriques jaillissent directement du sol. Les autres reposent sur une base lisse. Toutes sont formées non de blocs monolithes mais de petites pierres, et s'ornent dans leur partie supérieure d'un petit collier en dents d'engrenage, élément décoratif propre aux frises et aux archivoltes. Ces colonnes n'ont pas de chapiteaux et sont sur­montées de simples tailloirs aux angles infé­rieurs arrondis qui leur permettent de s'emboî­ter dans la colonne et de donner naissance aux arcs. Sur ces derniers s'élève le mur, d'une hauteur suffisante pour recevoir les deux ver­sants de la couverture. La méthode employée pour la construction de cette couverture est des plus primitives et des plus rustiques : les poutres superposées, tendues d'un mur à l'autre, forment l'armature centrale dans laquelle sont distribuées les poutres de soutien de la toiture, selon l'inclinaison des versants.

Le chevet triabsidal est d'une structure différente et plus soignée que celle des nefs. Il forme contraste avec celles-ci par ses voûtes, et bien qu'à première vue les murs paraissent identiques par la coupe et la taille des pierres, dans les éléments constituant les arcatures et les fenêtres du chevet prédomine un travail plus fignolé. A l'intérieur les absidioles lisses se développent derrière l'arc qui perfore le mur. L'abside centrale, par contre, est précé­dée d'un court espace, sorte de prolongation de la nef, plus basse que celle-ci et possédant sa toiture propre à deux versants. Les absidioles sont décorées à l'extérieur par des groupes de trois arcatures séparés par des demi-colonnes rustiques, alors que sur l'abside les groupes sont de quatre arcatures. Au-dessus s'étend une frise en dents d'engrenage comme les petits colliers des colonnes et des frises qui soulignent chaque étage du clocher. C'est le type lombard caractéristique. Certes il lui manque la spontanéité de ses meilleures œuvres et l'émouvant assemblage des pierres qui caractérise les époques antérieures, mais par contre un grand soin est apporte à la taille des arcs monolithes, de section en double saillie, qui apparaissent aussi dans les rares fenêtres à double ébrasement, situées les unes au fond de chaque abside, les autres au-dessus des absidioles, en plus des œils-de-boeuf cir­culaires placés dans l'abside centrale et au-dessus de celle-ci. Ce sont les uniques ouver­tures destinées à l'éclairage, toutes concentrées au chevet afin que par elles la lumière soit projetée du sanctuaire vers l'intérieur du temple.

La tour carrée du clocher se dresse isolée, près de l'angle du mur du Midi et toute proche des absides. Elle est haute et svelte avec ses cinq étages, le socle de sa base et sa couverture en pyramide. Les quatre étages supé­rieurs émergent au-dessus du niveau de l'église. Sur toutes les faces se répète la structure de chaque étage dont le mur est encadré à chaque angle par un pilier et se termine à la partie supérieure par cinq arcatures qui, dans les trois derniers étages, sont délimitées par des frises en dents d'engrenage. La grada­tion d'ouvertures en arcs jumelés est brisée au troisième étage par des arcs triples, et, sur le socle, par une simple fenêtre. Les fines colonnettes sont surmontées d'un tailloir qui réunit les arcs. Par sa forme et par son expres­sion ce clocher s'éloigne des tours lombardes caractéristiques du XIe siècle, plus massives et plus sévères, et se rapproche de ses contem­poraines italiennes dont elle essaie d'imiter les incrustations de céramique et le coloris des cercles de pierre dans la frise supérieure, ainsi que l'application, sur les arcatures et les dents de scie, de la couleur ocre rouge qui s'harmonise avec la teinte de la terre.

 

Du revêtement polychrome qui décora tout l'intérieur de l'église - abside, murs, colonnes -il ne reste plus que les peintures de l'abside centrale et de l'une des absidioles, conservées au Musée d'Art de Barcelone. La décoration de l'abside est peut-être le sommet de l'art pictural roman tant s'y perçoit le souffle du meilleur artiste passant alors par la Catalogne; ce peintre sut se servir du formulaire byzantin tout en lui conférant une vigueur nouvelle, où éclate sa personnalité marquante. En outre, son instinct réaliste lui a permis de donner vie à ses figures tout en respectant le hiératisme grandiose de l'abstrait. L'hémisphère de l'abside, de 4 m. de diamètre, contient la vision du Pantocrator entouré du tétramorphe. Les parties figuratives se détachent sur un fond divisé en trois bandes allant du bleu clair au gris de plomb en passant par l'ocre. A l'intérieur de l'ellipse irisée entourée de perles, apparaît le Créateur, assis sur une bande transversale déco­rée de feuillage. Ses pieds nus reposent sur une demi-sphère. La figure majestueuse est dressée sur un fond bleuté entre l'Alpha et l'Oméga, suspendus par trois fils, en guise de lampes; elle bénit de la main droite, d'un geste solennel, tandis que, de la gauche, elle soutient sur son genou le livre ouvert où l'on peut lire ego svm lvx mvndi. Les plis réalistes de la tunique grise et du manteau bleuté dans lesquels s'enveloppe le Créateur, trahissent la vitalité de la figure qui se manifeste avec une vigueur extraordinaire dans les détails des pieds et des mains délicatement moulés, et surtout dans l'impressionnante stylisation de la tête, réalisée avec une arabesque aux lignes précises, rehaussée par des glacis qui s'estompent sur le blanc de l'auréole crucifère. Quatre anges présentent les symboles des évangélistes ; deux se trouvent repré­sentés entièrement dans la partie supérieure, l'un faisant allusion à Sanctvs Mathevs, et l'autre portant dans ses mains voilées l'aigle de Sanctvs lohanes ; tous deux ont un mouvement merveilleux : on dirait qu'ils refrènent leur vol impétueux autour de l'apparition. Les deux autres ne sont représentés qu'à mi-corps, dans la zone inférieure, à l'intérieur de cercles. A leurs côtés dans des cercles identiques sont placés le lion de Sanctvs Marchvs Ev et le taureau de Sanctvs Lvchas Ev ; ces cercles évoquent sans doute le tourbillon des roues qui inaugure l'apparition. Deux anges Séraphim complètent cette scène, un à chaque extrémité. Leurs corps sont enveloppés de six ailes recouvertes d'yeux et leurs bras ont une attitude acclamative. La vivacité des figures dans l'enceinte sublime où elles se produisent, contraste avec la zone inférieure où domine le rouge chaud sur un fond bleu. Un portique fantasque de sept arcades surbaissées tracées à vue sur des chapiteaux de feuillage, encadre les figures de la Vierge et de cinq Apôtres, conservées seulement dans leur moitié supé­rieure, de chaque côté de la fenêtre centrale. La forme rigide des silhouettes asservit davan­tage le modelé, et les exagérations de certains détails éloignent les figures de l'intensité si bien réussie dans la zone supérieure. La Sainte Vierge S, Maria avec une toque blanche sur un manteau bleu a une attitude de prière et soulève sur sa main gauche, voilée, le plat d'où jaillissent des flammes lumineuses. Les apôtres ...ornas, S. Bartolomee, S. lachobe, S. Fil..., portent le livre sur la poitrine, avec les mains voilées, et seul S. loanes le soulève de sa main droite en un geste d'ac­clamation.

Sur la clé de l'arc triomphal est représenté l'Agneau à tête nimbée de l'auréole crucifère et pourvue de sept yeux selon la vision apoca­lyptique. Dans la clé de l'autre arc, la main divine bénissante, d'une majestueuse grandeur, émerge du cercle qui l'entoure. Du reste de la décoration de ces arcs, sous une zone compor­tant des indices de figures d'anges, ne sont con­servées que la figure assise du patriarche Jacob et celle de Lazare, étendu devant la porte du mauvais riche et accompagné d'un chien qui lèche ses plaies.

La vigoureuse impétuosité atteinte par le maître de cette œuvre - à qui l'on attribue également la décoration conservée dans une abside de l'ancienne église de Rodes, siège de l'évêque Raymond qui consacra Taüll - trahit le génie d'un artiste très bien formé qui, employant des couleurs pures et dominant profondément son art, sut vitaliser les for­mules iconographiques en usage, sans sortir toutefois des traits conventionnels, mais en leur imprimant un souffle incomparable qui le mène à fuir la symétrie et à préciser ainsi avec plus de force le contenu humain des figurations. L'effet est obtenu par le chromatisme et l'expression intense, capable d'accor­der la vision d'un monde transcendant avec une traduction humanisée et sensible.

Ce peintre est très différent de celui qui continua son œuvre dans le reste de l'église et que l'on ne peut juger d'ailleurs que d'après la partie précédant l'une des absidioles. Le sujet, constitué par six anges sur un fond divisé en zones de différentes couleurs, est bien infé­rieur de par sa qualité artistique et de par son coloris. Les caractéristiques du style de cet artiste apparaissent plus nettement dans la décoration de l'église Santa Maria où se mani­feste la hardiesse de son caractère. Des pein­tures qui revêtirent les murs intérieurs il ne reste que le remarquable fragment provenant de l'une des colonnes où est inscrite la date de la consécration de l'église à la manière lapidaire.

 

(extrait de : Catalogne romane" ; Mgr. Edouard Junyent ; Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des temps, pp.175-185)

TOKYO, JAPAN - JUNE 08: Dogukan "qRaxs" Balaban of FUT Esports at VALORANT Masters Tokyo Features Day on June 8, 2023 in Tokyo, Japan. (Photo by Lee Aiksoon/Riot Games)

Ce fut le premier navire de sa classe, et le premier porte-avions à être mis en service après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Commandé en 1942, mis sur cale en 1943, il fut lancé en 1945 et mis en service le 10 septembre 1945. Rattaché d'abord à la Flotte de l'Atlantique (1946-1947), puis à la 6e flotte, en Méditerranée (1947-1954), il rejoint la 7e flotte et opère dans le Pacifique (1954-1965). Il reçoit une modernisation importante et coûteuse (1966-1970), il participe à la guerre du Viêt Nam (1970-1972) et opère dans le Pacifique, en ayant comme port d'attache la base navale de Yokosuka au Japon à partir de 1973. Il participe à la guerre du Golfe (1990-1991).

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Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

Lieux géographiques : la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye

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Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye 1975 Réalisateur : Sydney Jézéquel, Karenty

la construction des Autoroutes en France - Les liaisons moins dangereuses 1972 www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije - Ministère de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire - Dotation par la France d'autoroutes modernes "nécessité vitale" pour palier à l'inadaptation du réseau routier de l'époque voué à la paralysie : le reportage nous montre des images d'embouteillages. Le ministre de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire dans les deux gouvernements de Pierre Messmer, de 1972 à 1974, Olivier Guichard explique les ambitions du programme de construction qui doit atteindre 800 km par ans en 1978. L'ouverture de section nouvelles va bon train : Nancy / Metz par exemple. Le reportage nous montre l'intérieur des bureaux d'études qui conçoivent ces autoroute dont la conception est assistée par ordinateurs dont le projet d'ensemble en 3D est visualisé sur un écran. La voix off nous informe sur le financement de ces équipements. Puis on peut voir des images de la construction du pont sur la Seine à Saint Cloud reliant l'autoroute de Normandie au périphérique, de l'échangeur de Palaiseau sur 4 niveau : record d'Europe précise le commentaire. Le reportage nous informe que des sociétés d'économies mixtes ont étés crées pour les tronçons : Paris / Lille, Paris / Marseille, Paris / Normandie. Pour accélérer la construction l’État a eu recours à des concessions privées par exemple pour le tronçon Paris / Chartres. "Les autoroutes changent le visage de la France : artères économiques favorisant le développement industriel elles permettent de revitaliser des régions en perte de vitesse et de l'intégrer dans le mouvement général de l'expansion" Sur le plan européen elles vont combler le retard de la France et réaliser son insertion. Images de l'inauguration de l'autoroute entre Paris et Bruxelles par le président Georges Pompidou. Le reportage rappel que l'autre fonction capitale des autoroute est de favoriser la sécurité. La question de la limitation de vitesse est posée au ministre de l’Équipement, qui n'y est favorable que sur certains tronçons. Un des facteur de sécurité selon le commentaire est l'humanisation des autoroutes : aires de repos, restaurants, signalisation touristiques... "Rien n'est impossible aux techniques modernes" nous apprend la voix off qui prend comme exemple le déplacement sur rail de 65 mètres d'un château classé afin de faire passer l'autoroute Lille / Dunkerque.Durée : 4 minutes 30 secondes

Sur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , Quelques mois après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un triste constat s'impose : 5 944 passages sont coupés, soit plus de 110 km de brèches ; de nombreuses villes se trouvent isolées.Les chantiers s'activent dans toute la France pour "gagner la bataille des communications routières". Mais outre la pénurie de main d’œuvre, il faut faire face au manque de matériaux (béton, métal) et donc déployer des trésors d'imagination pour reconstruire les ponts détruits. Si le savoir faire des tailleurs de pierre est exploité, le plus spectaculaire est le relevage des ponts, comme le pont de Galliéni à Lyon, où 7 à 800 tonnes d'acier sont sorti de l'eau avec des moyens de l'époque. En avril 1945, il reste 5 700 ponts à reconstruire soit 200 000 tonnes d'acier, 600 000 tonnes de ciment, 250 000 m3 de bois, 10 millions de journées d'ouvrier, prix de l'effort de reconstruction.1945

Auteurs / réalisateurs : images : G.Delaunay, A.Pol, son : C.Gauguier Production : Direction Technique des Services des Ponts et Chaussées / Ministère des Travaux Publics et des Transports Support original : 16 mm noir et blanc Durée : 14 min Thèmes principaux : infrastructures-ouvrages d'art Mot clés : chantier, pont, Reconstruction, restauration, béton précontraint, ministère des travaux publics et des transportsLieux : Lyon, Tournon, Caen - Le Bosquel, un village renait 1947 l'album cinématographique de la reconstruction, réalisation Paul de Roubaix production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, village prototype, architecte Paul Dufournet, www.dailymotion.com/video/xx5tx8?playlist=x34ije - Demain Paris 1959 dessin animé présentant l'aménagement de la capitale dans les années 60, Animation, dessin animé à vocation pédagogique visant à promouvoir la politique d’aménagement suivie dans les années 60 à Paris. Un raccourci historique sur l’extension de Paris du Moyen Âge au XIXe siècle (Lutèce, œuvres de Turgot, Napoléon, Haussmann), ce dessin animé retrace la naissance de la banlieue et de ses avatars au XXe siècle. Il annonce les grands principes d’aménagement des villes nouvelles et la restructuration du centre de Paris (référence implicite à la charte d’Athènes). Le texte est travaillé en rimes et vers. Une chanson du vieux Paris conclut poétiquement cette vision du futur. Thèmes principaux : Aménagement urbain / planification-aménagement régional Mots-clés : Banlieue, extension spatiale, histoire, quartier, ville, ville nouvelle Lieu géographique : Paris 75 Architectes ou personnalités : Eugène Haussmann, Napoléon, Turgot Réalisateurs : André Martin, Michel Boschet Production : les films Roger Leenhardt

www.dailymotion.com/video/xw6lak?playlist=x34ije - Rue neuve 1956 la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, villes, villages, grands ensembles réalisation : Jack Pinoteau , Panorama de la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc. ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque. Le documentaire explique par exemple la manière dont a été réalisée la reconstruction de Saint-Malo à l'intérieur des rempart de la vieille ville : "c'est la fidélité à l'histoire et la force du souvenir qui a guidé l'architecte". Dans le même esprit à Gien, au trois quart détruite en 1940, seul le château construit en 1494 pour Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, fut épargné par les bombardements. La ville fut reconstruite dans le style des rares immeubles restant. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé « Joyau de la Reconstruction française ». Dans un deuxième temps est abordé le chapitre de la construction des cités et des grands ensembles, de l’architecture du renouveau qualifiée de "grandiose incontestablement". S’il est précisé "on peut aimer ou de ne pas aimer ce style", l’emporte au final l’argument suivant : les grands ensembles, c'est la campagne à la ville, un urbanisme plus aéré, plus vert." les films caravelles 1956, Réalisateur : Jack Pinoteau (connu pour être le metteur en scène du film Le Triporteur 1957 qui fit découvrir Darry Cowl) www.dailymotion.com/video/xuz3o8?playlist=x34ije , Film d'archive actualités de 1952 Reconstruction de la France sept ans après la fin de la seconde guerre mondiale état des lieux de la crise du logement , Actualités de 1952. Sept ans après la fin de la seconde guerre Mondiale état des lieux de la reconstruction de la France et de la crise du logement à l’œuvre, pénurie de logement, logements insalubres. Les actualités montrent des images d'archives de la destruction de la France, les Chars de la division Leclerc qui défilent sur les Champs Elysees. Le commentaire dénonce la lenteur de la reconstruction et notamment des manifestations qui ont eu lieue à Royan afin d''accélérer la reconstruction de la ville détruite.Le film montre à Strasbourg, Mulhouse, des réalisation moderne de grands ensembles et des images d'archive de la reconstruction du Havre de Saint Nazaire.Le film se termine à Marseille sur les réalisation nouvelles autour du vieux port puis on assiste à l'inauguration de la Cité Radieuse par le ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme Eugène Claudius-Petit en présence de son architecte Le Corbusier à qui le ministre remet la cravate de commandeur de la légion d'honneur. www.dailymotion.com/video/xk1g5j?playlist=x34ije Brigitte Gros - Urbanisme - Filmer les grands ensembles 2016 - par Camille Canteux chercheuse au CHS -Centre d'Histoire Sociale - Jeanne Menjoulet - Ce film du CHS daté de 2014 www.youtube.com/watch?v=VDUBwVPNh0s … L'UNION SOCIALE POUR L'HABITAT le Musée des H.L.M. musee-hlm.fr/ union-habitat.org/ - EXPOSITION :LES 50 ANS DE LA RESIDENCe SALMSON POINT-Du JOUR www.salmsonlepointdujour.fr/pdf/Exposition_50_ans.pdf - Sotteville Construction de l’Anjou, le premier immeuble de la Zone Verte sottevilleaufildutemps.fr/2017/05/04/construction-de-limm... - www.20minutes.fr/paris/diaporama-7346-photo-854066-100-an... - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Mercredi 6 août 2014. Compiègne. Visite du palais impérial. Salon de musique ou Salon de thé de l'impératrice Eugénie : initialement réaménagé au Premier Empire comme appartement de l'impératrice Marie-Louise, ce salon était destiné au divertissement dont la musique ; cette fonction a changé sous le Second Empire où l'impératrice Eugénie transforma la pièce en salon de Thé. A 17 heures lors des Séries de Compiègne, l'impératrice conviait des invités ; discussions ; divertissements et diverses petites choses et expériences s'y déroulèrent. Cette pièce a été restaurée en 2012 sous son état Second Empire. Le mobilier, provenant des appartements de Marie-Antoinette à Saint-Cloud, illustre la passion de l'impératrice Eugénie pour la vie de la reine de France ; on trouve également un goût prononcé pour l'exotisme et l'Orient avec les tapisseries représentant des scènes du Sultan et de la Sultane ainsi que quatre armoires laquées illustrant des paysages d'Asie.

 

La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.

Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.

Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.

Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.

Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.

Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.

Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.

Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.

C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.

Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.

Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.

Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.

Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.

Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.

Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.

La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.

Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.

1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.

1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).

1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.

1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.

18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.

27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.

15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.

9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.

1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.

Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.

5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.

25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.

11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand

 

Château de Compiègne:

 

Quatre palais se sont succédé à Compiègne. Le plus ancien remonte au début de la dynastie mérovingienne et datait vraisemblablement du règne de Clovis. Il était probablement construit en bois et son emplacement est malaisé à déterminer.

De nombreux actes officiels sont datés de Compiègne, ce qui semble indiquer que les Mérovingiens y passaient du temps. C'est dans ce « palais royal » de Compiègne que meurt Clotaire Ier en 561, au retour d'une chasse à Saint-Jean-aux-Bois.

C'est à Compiègne que Clotaire II fait la paix avec son neveu Thibert II (ou Théodebert) en 604. Dagobert Ier y réunit en 633 le parlement qui décide de la fondation de la basilique de Saint-Denis et c'est au palais qu'était conservé son trésor, partagé en 639 entre ses successeurs.

Sous les Carolingiens, Compiègne est fréquemment le lieu de réunion des « assemblées générales » d'évêques et de seigneurs et, à partir du règne de Pépin le Bref, devient un lieu important sur le plan diplomatique : c'est là qu'en 757, Pépin accueille, au milieu d'une grande assemblée, une ambassade de l'empereur de Constantinople Constantin V Copronyme et qu'il reçoit l'hommage du duc de Bavière, Tassilon III. C'est là aussi que Louis le Pieux réunit plusieurs assemblées dont deux, en 830 et 833, tentent de le pousser à l'abdication.

Charles le Chauve établit progressivement à Compiègne le siège de son autorité royale puis impériale. En 875, il y reçoit une ambassade de l'émir de Cordoue, Muhammad Ier, qui apporte de riches présents convoyés à dos de chameau. Sacré empereur à Rome à la Noël 875, Charles fonde en 877 l'abbaye Notre-Dame de Compiègne4 qu'il établit à l'emplacement de l'ancien palais mérovingien, tandis que lui-même se fait construire un nouveau palais situé vers l'Oise, auquel l'abbaye sert de chapelle impériale, sur le modèle du palais que son grand-père Charlemagne avait créé à Aix-la-Chapelle.

Le fils de Charles le Chauve, Louis II le Bègue, est intronisé et sacré à Compiègne en 877, dans la chapelle palatine, où il est enterré deux ans plus tard, en 879. C'est là qu'est sacré Eudes, duc de France, fils de Robert le Fort, proclamé roi en 888 par l'assemblée des grands de préférence à Charles le Simple, trop jeune. Devenu roi à son tour, ce dernier séjourne fréquemment à Compiègne qui reste la principale résidence des souverains de la deuxième dynastie. C'est là que meurt le dernier des Carolingiens, Louis V, en 987.

Les Capétiens continuent à fréquenter Compiègne, mais le palais perd progressivement son rôle politique. Le développement de la ville de Compiègne les conduit à aliéner peu à peu l'ancien domaine royal au profit de la population. Philippe Auguste renforce les murailles de la ville et fortifie le vieux palais carolingien en érigeant un donjon pour mieux contrôler l'Oise.

Le processus d'aliénation du domaine royal s'achève sous Saint Louis; seules la grande salle et la tour de l'ancien palais sont conservées comme siège et symbole de l'administration militaire et féodale, mais les grandes assemblées doivent désormais se tenir à l'abbaye Saint-Corneille. Le roi ne conserve à Compiègne qu'une modeste résidence en lisière de la forêt, au lieu-dit Royallieu.

Charles V édifie vers 1374 un château à l'origine du palais actuel. En 1358, alors qu'il n'est encore que régent du royaume, il a réuni à Compiègne, dans l'ancien palais carolingien, les états généraux et éprouvé le manque de sécurité du logis de Royallieu, en lisière de forêt.

 

Il décide alors de bâtir un nouveau château sur un terrain qu'il rachète en 1374 aux religieux de Saint-Corneille, à qui Charles le Chauve l'avait vendu. Il faut faire abattre les maisons qui s'y trouvent et les travaux ne sont pas terminés lorsque Charles V meurt en 1380.

 

C'est ce château qui, agrandi au fil des siècles, va donner naissance au palais actuel; n'en subsistent que quelques vestiges noyés dans la maçonnerie du bâtiment.

 

C'est dans ce château que Charles VI réunit les états généraux de 1382. Les rois séjournent fréquemment à Compiègne avec une interruption au XVe siècle, la ville tombant aux mains des Bourguignons entre 1414 et 1429. Charles VII, qui vient de se faire sacrer à Reims, y fait son entrée solennelle le 18 août 1429 et y séjourne pendant douze jours, inaugurant la tradition du séjour du roi à Compiègne au retour du sacre, qui sera observée par presque tous les monarques jusqu'à Charles X inclus.

 

Il ne revient à Compiègne, accompagné du dauphin, le futur Louis XI, qu'en 1441, pour trouver un château très endommagé au cours de différents sièges, qu'il fait remettre en état et agrandir en 1451, à l'occasion d'un séjour prolongé.

Charles VIII et Louis XII font plusieurs séjours à Compiègne. François Ier, qui y vient fréquemment, fait améliorer les bâtiments et se préoccupe de l'aménagement de la forêt.

Son fils, Henri II, qui y séjourne pour des durées généralement plus longues, fait décorer la Porte-Chapelle, percée dans le rempart de la ville pour donner accès à la cour de la chapelle du château.

Charles IX est à l'origine de la création d'un « jardin du Roi » d'environ six hectares, qui constitue l'amorce du futur parc. Les troubles des guerres de Religion sont peu propices à de longs séjours royaux à Compiègne. Henri III doit renoncer à tenir à Compiègne les états généraux de 1576, mais c'est en l'église de l'abbaye Saint-Corneille que son corps est transporté pour y être inhumé après son assassinat en 1589, Compiègne étant alors la seule ville royale à être encore « au roi ».

Le château de Compiègne, inoccupé et mal entretenu durant les guerres de Religion, est devenu inhabitable. Lorsque Henri IV vient à Compiègne, il préfère loger en ville, tandis que l'atelier des monnaies est installé dans le château en 1594. Toutefois, à partir de 1598, les travaux de réparation commencent.

Quand Louis XIII vient pour la première fois à Compiègne, en 1619, il trouve le séjour si agréable qu'il y revient trois fois dans l'année. En 1624, il s'y installe d'avril à juillet et reçoit au château une ambassade du roi d'Angleterre Jacques Ier ainsi que les délégués des Provinces-Unies. Lors de son dernier séjour, en 1635, Louis XIII ordonne la réfection totale des appartements du Roi et de la Reine, réalisée sous la régence d'Anne d'Autriche.

Sous Louis XIV l'exiguïté du château amène à construire en ville des bâtiments pour les grandes et petite chancelleries, les écuries du Roi et de Monsieur, des hôtels pour les ministres et leurs bureaux, car Compiègne est, avec Versailles et Fontainebleau la seule demeure royale où le Roi réunisse le Conseil. Pour autant, le roi considère avant tout Compiègne comme un séjour de repos et de détente; il aime à y chasser et fait tracer le Grand Octogone, 54 routes nouvelles et construire des ponts de pierre sur les ruisseaux.

En 1666 a lieu le premier "camp de Compiègne", premier d'une série de seize grandes manœuvres militaires, dont le dernier se tiendra en 1847, destinées à la formation des troupes et de leurs chefs, à l'éducation des princes et au divertissement de la Cour et du peuple. Le plus important de ces camps est celui de 1698 où, selon Saint-Simon, « l'orgueil du Roi voulut étonner l'Europe par la montre de sa puissance [...] et l'étonna en effet ».

 

Après 1698 Louis XIV ne revient plus à Compiègne et le château reste inoccupé pendant dix ans.

 

D'octobre 1708 à mars 1715, il accueille l'Électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, mis au ban de l'Empire et à qui son allié Louis XIV offre asile et protection à Compiègne.

Louis XV arrive pour la première fois à Compiègne le 4 juin 1728. Le jeune roi a choisi de s'établir au château pendant qu'est réuni à Soissons le congrès qui discute de la paix avec l'Espagne. Prenant un grand plaisir à chasser dans la forêt, il va chaque été y passer un à deux mois.

 

L'incommodité du château, ensemble de bâtiments sans unité, sans plan d'ensemble, mal reliés entre eux et trop petits devient manifeste. Après une campagne d'aménagements intérieurs (1733), des travaux d'agrandissement sont réalisés sous la direction de Jacques V Gabriel de 1736 à 1740.

 

Le château devint rapidement la résidence préférée de Louis XV, qui envisagea un temps d'y déplacer sa résidence permanente.

 

Entre 1740 et 1751, plusieurs projets de reconstruction totale sont présentés. Tous sont éclipsés par celui qu'Ange-Jacques Gabriel présente en 1751 : immédiatement agréé, il est aussitôt mis à exécution. Malgré les travaux, Louis XV continue de venir souvent à Compiègne, où il aime à chasser. C'est là qu'il choisit d'organiser, le 14 mai 1770, une réception en l'honneur de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, venue épouser le dauphin, futur Louis XVI, et accueillie en forêt de Compiègne quelques heures auparavant.

 

Sa mort n'interrompt pas les travaux, qui sont poursuivis à partir de 1776 sous la direction de Louis Le Dreux de La Châtre, élève d'Ange-Jacques Gabriel avant de devenir son collaborateur; il achève la reconstruction du château en respectant scrupuleusement les plans de son maître. L'ensemble – gros œuvre et décors – est achevé en 1788.

 

Louis XVI vient très peu à Compiègne; il y séjourne une première fois en 1774, peu après son accession au trône, et, conformément à la tradition, s'y arrête en 1775 trois jours en allant à Reims et trois jours en en revenant. Par la suite, il n'y fait que quelques brefs séjours de chasse. L'accélération des travaux, à la suite de décisions prises par le Roi et la Reine en 1782, rendait au demeurant le château difficilement habitable. le couple royal ne vit pas ses appartements terminés.

 

L'assemblée des notables de 1787 juge les dépenses effectuées à Compiègne excessives. Sous la Révolution, le mobilier est vendu, comme celui des autres résidences royales (mai-septembre 1795).

 

En 1799, une première section du Prytanée militaire est installée au château, avec d'autres éléments, elle forme l'École des Arts et Métiers, qui occupe le bâtiment jusqu'en 1806.

Le 12 avril 1807, par un décret daté de Finckenstein, Napoléon Ier ordonne la remise en état du château. L'architecte Louis-Martin Berthault est chargé de la direction des travaux. Ceux-ci consistent en la mise hors d'eau du bâtiment et en de considérables travaux de réaménagement intérieur et de décoration. Une grande galerie (galerie de Bal) est notamment créée dans une aile de la cour des Cuisines à partir de 1809.

 

Le jardin est entièrement replanté et une continuité est créée avec la forêt, le mur d'enceinte étant remplacé par une grille.

 

Dans l'ancienne aile de la Reine, Berthault commence par aménager sommairement un appartement destiné au logement d'un roi étranger, qui ne tarde pas à recevoir Charles IV d'Espagne, qui arrive à Compiègne le 18 juin 1808, après avoir été contraint d'abdiquer. Il y reste jusqu'en septembre avant d'être transféré à Marseille.

 

Napoléon accueille à Compiègne l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche, future impératrice, le 27 mars 1810 pour leur première rencontre. La Cour revient à Compiègne après le mariage, célébré à Paris. Elle y retourne l'été suivant, le couple impérial étant accompagné, cette fois-ci, du roi de Rome. En 1813, le château abrite provisoirement le roi de Westphalie Jérôme Bonaparte et la reine Catherine.

 

Le 1er avril 1814, le château est vaillamment défendu par le major Otenin.

Peu après, Louis XVIII, sur le chemin de Paris, choisit de s'y arrêter quelques jours pour analyser la situation avant de faire son entrée dans la capitale (29 avril - 2 mai 1814).

 

Dans les années suivantes les princes et les princesses de la famille royale viennent fréquemment à Compiègne, mais toujours pour de brefs séjours d'un à deux jours, parfois même une nuit ou quelques heures, à l'occasion d'une chasse, avec une très petite suite.

 

Charles X fait son premier séjour à Compiègne comme roi de France du 8 au 10 novembre 1824, accompagné d'une suite nombreuse. Du 24 au 27 mai 1825, il s'y arrête sur le chemin de Reims et, au retour, séjourne au château, selon l'usage, du 1er au 13 juin. Il y vient ensuite fréquemment pour de brefs séjours de chasse, en dernier lieu du 24 au 29 mai 1830. Le château est sous le majorat de Mathieu de Montmorency et Arnouph Deshayes de Cambronne.

Louis-Philippe vient pour la première fois à Compiègne en 1832 pour préparer le mariage de sa fille aînée Louise avec le roi des Belges Léopold Ier, qui est célébré au château le 9 août 1832.

 

Après la Révolution de 1848, Compiègne devient domaine national. Le Prince-Président, Louis-Napoléon Bonaparte, s'y rend en février 1849 à l'occasion de l'inauguration de la ligne de chemin de fer Compiègne-Noyon.

Devenu empereur, il revient y passer une dizaine de jours du 18 au 28 décembre 1852, avec une suite d'une centaine de personnes. Au cours de l'automne 1852, il y fait une cour assidue à Eugénie de Montijo. S'étant émerveillée lors d'une promenade dans le parc de l'effet produit par les gouttes de rosée sur un trèfle, elle se voit offrir dès le lendemain par l'Empereur une broche d'émeraudes et de diamants en forme de « trèfle de Compiègne ». La Cour revient à Compiègne en 1853 et 1855, mais ce n'est qu'en 1856 que commence la série des « Compiègne », c'est-à-dire un séjour d'un mois à un mois et demi chaque automne, pour les chasses en forêt, avec organisation des invités en « séries » d'une centaine d'invités chacune. Il y avait généralement quatre séries. L'étiquette est réduite à son minimum, les invités jouissant d'une large indépendance.

En 1870 et 1871, le château est occupé par les Prussiens.

 

Il accueille en 1901 le tsar Nicolas II de Russie, dernier souverain à résider à Compiègne. Pendant la Première Guerre mondiale, les Anglais s'y installent, puis l'état-major allemand en 1914. Le château est transformé en hôpital en 1915 avant d'abriter le Grand Quartier général de mars 1917 à avril 1918.

 

Après la Guerre, le service des Régions libérés s'installe au château et occasionne des dégâts importants : en 1919, un incendie dévaste la Chambre de l'Empereur et le Cabinet du Conseil. En 1939, avec la Seconde Guerre mondiale, le château est vidé de son mobilier, qui retrouvera sa place en 1945.

 

Chapelle romane St Martin de Jussan 11eme siecle.

Tombeau des comtes de Vogué a partir de 1835.

Elle fut un lieu de pelerinage pour la guerison de la teigne infantile.

Sur le chemin de pelerinage a St Jacques de Compostelle.

Mercredi 6 août 2014. Quelques pas dans Compiègne (Oise). Eglise Saint-Jacques.

 

La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.

Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.

Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.

Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.

Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.

Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.

Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.

Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.

C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.

Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.

Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.

Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.

Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.

Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.

Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.

La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.

Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.

1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.

1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).

1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.

1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.

18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.

27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.

15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.

9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.

1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.

Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.

5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.

25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.

11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand

  

Église Saint-Jacques de Compiègne

 

Jusqu'en 1199, Compiègne appartient intégralement à l'abbaye Saint-Corneille, et n'est doté que d'une seule paroisse, Saint-Germain, dont l'église se situe en plus en-dehors de l'enceinte fortifiée. Avec la progression démographique que connaît la ville au XIIe siècle, la fondation de deux nouvelles paroisses est décidée en 1199, Saint-Jacques et Saint-Antoine, mais la construction de leurs églises ne commence pas aussitôt. Le vocable sous lequel est placé l'église Saint-Jacques fait le rapprochement avec la variante du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle sur laquelle est située Compiègne, l'itinéraire qui va de Bruxelles à Paris emprunté par de nombreux pèlerins. Toutes les archives de la ville antérieures à 1418 ont péri dans un incendie, et ce n'est que l'analyse stylistique et la comparaison avec d'autres édifices qui permet de situer la construction du chœur et du transept entre 1235 et 1240. Les deux bras du transept sont prolongés pendant les années 1240, et la nef avec ses bas-côtés est édifiée d'est en ouest, pendant deux campagnes entre 1240 et 1270. La première mention écrite de l'église ne remonte qu'à 1426. Elle n'est pas encore terminée, car la partie haute de la nef et ses voûtes manquent toujours, remplacés provisoirement par un toit de chaume. Selon la tradition, c'est le roi Louis XI qui donne l'impulsion pour l'achèvement de l'église, en 1476 ou 1477. Ces travaux se superposent en partie à ceux pour l'édification du nouveau clocher, la tour Saint-Jacques à gauche de la façade occidentale, entre 1476 / 1477 et la fin du XVe siècle. Le clocher-tour placé hors œuvre affiche le style gothique flamboyant, et d'autres remaniement sont effectués à la même période : les murs gouttereaux de la nef sont garnis de balustrades et dotés d'arc-boutants, et la façade occidentale reçoit une vaste baie au-dessus du portail. La construction d'une nouvelle façade occidentale était initialement prévu, comme le montrent des traces sur le clocher. Mais pendant le second quart du XVIe siècle, la priorité est accordée à la construction de chapelles le long des bas-côtés et d'un déambulatoire autour de l'abside. Ces extensions sont toujours de style flamboyant. La coiffe du clocher ajoutée à la même époque est par contre d'inspiration Renaissance.

L'église Saint-Jacques peut être considérée comme terminée au milieu du XVIe siècle, même si elle était déjà complète après le voûtement de la nef pendant les années 1480. Une flèche en pierre du XIIIe siècle se dressait initialement au-dessus de la croisée du transept, abattue en 1760. Une transformation de l'église selon le goût du style classique commence en 1750. À l'intérieur, le jubé est supprimé ; entre 1772 et 1774, la toiture est refaite ; en 1773, les grandes arcades autour du chœur reçoivent un revêtement en marbre ; et en 1777, les piliers de la nef sont revêtus de boiseries. Au siècle suivant, des réparations deviennent nécessaires. Les toitures sont refaites encore une fois en 1824, et entre 1850 et 1865, la partie supérieure du clocher est remise en état, et les parties supérieures des murs des extrémités des bras du transept sont entièrement reconstruits sous l'architecte Delaplace. La charpente du chœur est refaite par Desmaret en 1867. Peu de temps après, en 1875, l'édifice est classé au titre des monuments historiques pour une première fois, mais subit ensuite un déclassement en raison de travaux de restauration non conformes.Sous la Seconde Guerre mondiale, l'église est dévastée par des bombardements. Avant même la fin de la guerre, l'architecte A. Collin s'occupe de la réfection des voûtes et toitures de la nef, des arc-boutants et des vitraux au nord de la nef, des baies du transept et du chœur, et des voûtes et couvertures du bas-côté nord. Suite à des mouvements dans la maçonnerie du chœur, Jean-Pierre Paquet poursuit les travaux de restauration dans l'après-guerre.

D'orientation irrégulière nord-est - sud-ouest, l'église Saint-Jacques est conçue selon un plan cruciforme, ayant connu des ajouts à partir de la fin du XIVe siècle. Long de 51 m et large de 16,70 m, l'édifice se compose d'une nef de six travées barlongues ; de deux bas-côtés de même longueur, dont chaque travée se prolonge par une courte chapelle insérée entre les contreforts extérieurs ; d'un transept saillant ; d'un chœur de deux travées avec une abside à cinq pans ; et d'un déambulatoire de plan très irrégulier. Un clocher-tour précède le bas-côté nord et y est relié par un passage. Les travées des bas-côtés sont carrées et représentent la moitié de la largeur de la nef. La croisée du transept est également carré ; de même largeur que la nef, elle correspond à deux travées de la nef ou quatre travées de bas-côté. Les bras du transept comportent deux travées chacun, la première dans la ligne des bas-côtés, et la seconde faisant saillie devant les façades latérales. Cette saillie est toutefois compensée en grande partie par les chapelles des bas-côtés et le déambulatoire. Le chœur comporte une partie droite équivalente à une travée de la nef ; or, cette partie droite se trouve partagée entre une première travée très étroite et une partie voûtée ensemble avec l'abside polygonal. En comptant les cinq pans de l'abside et les deux pans droits de chaque côté, l'on devrait arriver à un déambulatoire de neuf travées. Or, les deux travées droites du nord sont recouvertes ensemble d'une voûte sexpartite, et entre le premier et le second, ainsi qu'entre le quatrième et le cinquième pan de l'abside, s'insèrent des travées de déambulatoire supplémentaires, de plan triangulaire. La dernière travée du déambulatoire au sud est subdivisée en une petite travée carrée et un réduit jouxtant une tourelle d'escalier interne au sud du chœur.

L'abside et le transept ont vraisemblablement été construits pendant la période 1230 / 1235 et sont les parties les plus anciennes de l'église. Ils se situent stylistiquement à la charnière entre le style gothique primitif et le style gothique rayonnant, et sont considérés comme faisant partie de l'architecture pré-rayonnante, notamment en raison de la présence d'un triforium à claire-voie. L'élévation porte sur trois niveaux : l'étage des grandes arcades, l'étage du triforium et celui des fenêtres hautes. L'abside est initialement dépourvue de déambulatoire, et le triforium repose ainsi sur de larges arcades se terminant par des murs, éclairés par des fenêtres. La physionomie initiale des grandes arcades s'est transformée avec l'ajout du déambulatoire pendant le second quart du XVIe siècle, puis avec le réaménagement du chœur en 1773. Il reçoit alors un revêtement en marbre, avec des pilastress devant les piliers des grandes arcades, et une balustrade devant les arcades du triforium. Au nombre de deux par travée, elles sont moulurées de deux tores encadrant un onglet, et retombent sur les chapiteaux de trois colonnettes en délit. Le mur derrière ce triforium est percée de fenêtres qui reprennent la disposition des arcades. Dans son ensemble, ce triforium ajouré ressemble le plus à celui de l'église Saint-Médard de Vaudoy-en-Brie. Ses galeries sont surmontées des fenêtres hautes, en tiers-point et à lancette simple, mais occupant tout l'espace disponible sous les voûtes et les retombées des formerets. Ces derniers comportent des chapiteaux au niveau des impostes des fenêtres et leur servent ainsi de décor, alors que les ogives retombent très bas et représentent des chapiteaux un peu au-dessus de ceux du triforium. Des faisceaux de trois colonnettes délimitent ainsi chaque travée de triforium. L'abside est recouverte d'une voûte à huit voutains, rayonnant autour d'une clé de voûte centrale, et la première travée droite d'une voûte sur croisée d'ogives ordinaire. Les tailloirs des chapiteaux à l'intersection observent un plan en étoile, étant communs à l'ensemble des nervures qui s'y rejoignent.

Le déambulatoire se termine à l'est par un mur en biais, et il n'est donc pas symétrique par rapport à l'axe de l'église. Au sud, les travées deviennent successivement plus larges, et les trois travées regardant le sud sont même prolongées par des chapelles, à l'instar des bas-côtés. À l'est et au sud, les voûtes sont de style gothique flamboyant à liernes et tiercerons. La voûte de la travée jouxtant la travée de l'axe au sud comporte même huit liernes au lieu de quatre, qui n'atteignent pas tout à fait les doubleaux voisins, mais y sont reliées par deux tiercerons chacun. Ainsi, se forme une étoile à huit branches alternativement grandes et petites. Avec ce dessin raffiné, contraste la voûte de la travée du côté opposé au nord, dont le dessin est carrément anarchique.

Pour revenir au transept, les premières travées de chacun des croisillons ont été bâties en premier lieu, alors que les travées d'extrémité ont été ajoutées pendant les années 1240 et présentent de légères différences sur le plan de la sculpture des chapiteaux. Les premières travées possédaient des fenêtres basses regardant vers l'est, bouchées lors de la construction du déambulatoire. Seules les travées d'extrémité communiquent avec le déambulatoire, alors que les travées jouxtant la croisée communiquent bien entendu avec les bas-côtés. Le premier étage consiste en un triforium de la même facture que celui du chœur, mais avec trois au lieu de deux arcades par travée. De même, le second étage était initialement percé de fenêtres hautes sur les murs gouttereaux, mais la plupart sont aujourd'hui bouchées. Les murs d'extrémité sont ajourés chacun d'une série de quatre lancettes, surmontées d'une vaste baie au réseau flamboyant, aménagée en 1865 seulement sans le moindre indice sur la forme des baies ayant pu exister antérieurement aux mêmes emplacements. Chacun des croisillons est recouvert d'une seule voûte sexpartite, et il paraît que l'église Saint-Jacques représente la dernière application de ce type de voûtement dans la région.

La nef est issue de trois campagnes de travaux : une première pour les trois travées orientales entre 1240 et 1250 environ ; une seconde pour les trois travées occidentales entre 1250 et 1270 environ ; et enfin une dernière campagne pour les fenêtres hautes, les voûtes et le toit jusqu'en 1476 ou 1477. En effet, l'élévation s'arrêtait jusque là avec le triforium, et la nef était recouverte d'un toit de chaume provisoire. Les grandes arcades en tiers-point reposent sur les chapiteaux de colonnes engagées dans les grands piliers, et les doubleaux séparant les travées des bas-côtés sont largement identiques à ces arcades. Ici, les tailloirs sont de plan rectangulaire, alors qu'ils sont en demi-étoile en hauteur et le long des murs gouttereaux des bas-côtés, comme entre la première travée droite du chœur et l'abside. Il est à noter que les faisceaux d'une colonne et trois colonnettes correspondant aux hautes voûtes de la nef sont dépourvus de chapiteaux au niveau des grandes arcades. La colonne reçoit à la fois la retombée d'un doubleau et de deux ogives, alors que les formerets disposent chacun de leur propre colonnette. Depuis 1777, les piliers et leurs colonnes adossées sont recouverts de boiseries jusqu'en dessous des chapiteaux. — Sur les murs de la nef, deux bandeaux moulurés marquent le seuil des ouvertures du triforium et le seuil des fenêtres hautes. Le triforium de la nef est d'une rare simplicité : les deux baies à lancette simple par travée sont séparées par un large trumeau, et décorés seulement d'un biseau (vers l'est) ou d'une gorge à peine perceptible (à l'ouest). Quant aux fenêtres hautes, elles sont également très simples car dépourvues de remplage, mais elles sont grandes et remplissent tout l'espace disponible. Une succession de gorges plus ou moins larges entoure ces fenêtres et assure un minimum d'élégance. Les voûtes sont des croisées d'ogives ordinaires. Des exceptions n'existent que dans les chapelles des bas-côtés, dont la dernière travée au sud possède une voûte à liernes et tiercerons, et la première et dernière au nord une voûte de huit liernes rayonnant autour d'un cercle, et se rejoignant deux par deux dans les quatre angles. Certaines voûtes sont ornementées de feuillages, de petits personnages, d'animaux ou d'écus.

L'église Saint-Jacques renferme trente-cinq éléments de mobilier ou ensembles d'objets classés monument historique au titre objet, ou au titre immeuble en même temps que l'église.

Une paire de deux statues colossales représentant saint Pierre et saint Paul, réalisées pendant le premier quart du XVIIIe siècle par François Dumont ;

L'ensemble de deux statues d'une poutre de gloire, la Vierge et saint Jean, datant de la première moitié du XVIe siècle ;

Le buste d'un évêque, œuvre mutilée du XIVe siècle découverte dans les combles de l'église en 1912;

Les fonts baptismaux sous la forme d'une cuve baptismale à infusion, datant de 1733 ;

La dalle funéraire de François Courtois et Antoinette Denault, datant du dernier quart du XVIe siècle ;

La dalle funéraire de Thomas Neret et Jeanne du Puys, datant de 1516 / 15251;

Le bénitier en pierre taillée de plan octogonal, datant du XIIe siècle.

Une copie d'une statue de la Vierge dite « au pied d'argent » sculptée au XIIIe siècle à la demande de Saint-Louis par les ateliers royaux et offerte à l'abbaye Saint-Corneille est exposée dans l'église. Cet objet n'est pas classé ou inscrit au titre des monuments historiques.

Une statue de Jeanne d'Arc sculptée par Marie d'Orléans fille de Louis-Philippe. Cet objet n'est pas non plus classé ou inscrit au titre des monuments historiques.

Un tableau d'autel : Saint Pierre et saint Paul, œuvre de Nicolas Guy Brenet datée de 1774 ;

Le tableau d'autel, représentant l'Assomption, œuvre de Nicolas Guy Brenet datée de 1774;

Un tableau et son cadre, représentant Louis XVI vénérant les reliques de saint Marcoul, attribuée à l'école française de la fin du XVIIIe siècle ;

Un cadre en bois taillé et doré;

Un autre cadre en bois taillé et doré, datant de la première moitié du XVIIe siècle;

Un tableau peint à l'huile sur toile, représentant saint Ouen plaçant dans une châsse les reliques de saint Éloi, œuvre de Michel-Honoré Bounieu d'autour de 1800;

Un tableau peint à l'huile sur toile, représentant saint Louis rendant la justice à Vincennes, œuvre de Nicolas Guy Brenet datée de 1785 ;

Un tableau peint à l'huile sur toile, représentant sainte Marguerite, œuvre du peintre P. Nicolet datée de 1775 ;

Un tableau peint à l'huile sur toile, représentant le Sacré-Cœur, œuvre de Marie Leszczyńska épouse de Louis XV datant du troisième quart du XVIIIe siècle;

Un tableau peint à l'huile sur toile, représentant la Mise au tombeau, copie d'un tableau de Raphaël ou Titien réalisée par Philippe de Champaigne dans la seconde moitié du XVIIe siècle ;

Un tableau peint à l'huile sur toile, représentant le Couronnement d'épines, œuvre de la première moitié du XVIIe siècle attribuée à attribuée à Quentin Varin ;

Un tableau peint à l'huile sur toile, représentant Marie de Magdala chez Simon, œuvre flamande datant du XVIIe siècle ;

Un tableau peint à l'huile sur bois, représentant la Descente de Croix datant du XVIe siècle ;

Un tableau peint à l'huile sur bois, représentant Abraham et Melchisédech et datant du XVIe siècle.

L'ensemble de deux vantaux du portail occidental de style Renaissance, datant de 1530 environ ;

Le buffet et la tribune d'orgue sont classés monument historique au titre objet depuis le 13 avril 1907, et la partie instrumentale de l'orgue de tribune l'est depuis le 20 décembre 1960. Le grand orgue du XVIIIe siècle comporte 2 000 tuyaux ;

La chaire à prêcher de 1777, avec son abat-voix de 1852 ;

Le banc d'oeuvre de 1537 (en fait quatre stalles).

Le banc d'oeuvre de 1758 ;

Le lambris de hauteur de la nef commandé en 1767, ainsi que les six autels et retables des chapelles latérales datant de la période de 1750 à 1780 ;

La clôture de lit, actuellement clôture de chœur, ancienne balustrade qui entourait le lit de Louis XVI au château de Compiègne, donnée à l'église Saint-Jacques par Louis XVIII en 1817 ;

L'ensemble de deux séries de crédences dans le chœur, la première datant du troisième quart du XVIIIe siècle et comportant six exemplaires ; la seconde comportant quatre exemplaires et datant de 1773 / 1777 ;

Le fauteuil de célébrant et deux tabourets de chantres, datant du dernier quart du XVIIIe siècle

 

Elle est membre de l'Organisation des villes du patrimoine mondial depuis l'an 2000. Elle fut également la capitale européenne de la culture en 2002, en même temps que la ville espagnole de Salamanque.

Elle est appelée « Venise du Nord » car elle possède de nombreux canaux qui encerclent ou traversent la ville et sur les bords du centre ville desquels se trouvent encore des restes de forteresse ainsi que des moulins.

Bruges a encore un port important et héberge le Collège d'Europe.

 

Bruges apparaît au Moyen Âge en tant que place fortifiée située le long d'un bras de mer, le Zwin. Baudouin, vassal du roi carolingien Charles le Chauve, y habitait avec Judith, la fille de celui-ci qu'il avait enlevée. Pour prévenir de nouvelles querelles, le roi avait envoyé son vassal Baudouin en pays flamand où une population peu nombreuse craignait les invasions normandes qui ravageaient le littoral (Thérouanne, Dixmude, Saint-Omer, Gand, ...).

Baudouin fonde le comté de Flandre et étend son domaine de la région côtière jusqu'à l'Escaut et l'Artois. Il fait construire la place forte de Bruges en utilisant notamment les pierres de la cité d'Oudenburg. Nous trouvons le nom de Bruges pour la première fois vers 875 sur une pièce de monnaie.

Bruges n'est donc au ixe siècle qu'un rempart avec château et chapelle sur la place où s'élève à présent le Burg (la Place du Bourg). Au Burg s'ajoutent un marché, une cour de justice et quelques routes qui mènent à la côte ou à l'intérieur du pays. Des navires viennent y accoster. Ils pénètrent dans l'embouchure du Zwin entre les bancs de sable et la côte flamande. Ainsi Bruges se développe également comme centre commercial.

En 928, Bruges obtient le statut de ville, mais elle n'apparaît alors sur aucune carte.

La ville est mentionnée sur un document racontant le transfert d'un crucifix en or vers Bruges, peut-être par peur des incursions vikings et laissant donc penser que Bruges était une ville plus sûre, ce qui laisse supposer des fortifications et une garnison.

Dans les années 1000, le Burg devient un port. Les attaques des Vikings cessent, l'artisanat et le commerce se développent, les murs de la ville et des canaux sont construits.

Le raz-de-marée du 4 octobre 1134 ouvre un chenal jusqu’à la baie du Zwin, de sorte que la ville a désormais un accès direct à la mer du Nord. Les habitants construisent une digue transversale (appelée damme) à l'extrémité de ce chenal pour participer ainsi au commerce international qui relie l'Angleterre, productrice de laine, la Suède, exportatrice de hareng en caque, la Gascogne, productrice de vin, et les producteurs de textiles de Flandre. Le bras de mer passe près de la ville de Damme qui va devenir un avant-poste commercial de Bruges.

En 1200, la ville obtient le droit d'organiser un marché annuel et le « privilège du droit de ville » (assorti d'avantages fiscaux) par le comte de Flandre, Philippe. Les marchands du Rhin viennent rapidement jusqu’à Bruges, puis c'est au tour des marchands hanséatiques, venus de Lübeck et Hambourg. En 1253, la Hanse y obtient des privilèges et Bruges devient l'un des trois comptoirs hanséatiques en mer du Nord, avec Londres et Bergen.

Dès la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle, des marchands de Gênes, de Venise, de Florence, de Castille, du Portugal ou d'Écosse comptent parmi les visiteurs réguliers de la ville. L'arrivée du premier marchand génois en 1277 permet non seulement le début du commerce des épices avec le Levant, mais également un perfectionnement des techniques bancaires et financières dans la ville. L'hôtel de la famille Van der Buerse est le premier centre financier européen de l'histoire boursière.

Le 18 mai 1302, lors des Matines Brugeoises, la population de la ville se révolte contre l'occupation française en assassinant les partisans du Roi de France Philippe le Bel ainsi que la garnison française, puis se rallie au comte de Flandre Gui de Dampierre et son fils aîné Robert emprisonnés depuis 1300 par le Roi de France. Deux mois plus tard, la ville prend part à la victoire flamande de la bataille des éperons d'or, contre le Roi de France.

 

Le Spiegelrei.

En 14092, une bourse est créée et la ville devient le marché financier le plus sophistiqué des Pays-Bas durant le XIVe siècle. Les marchands vénitiens arrivent dans la ville en 1314. Aux XIVe et XVe siècles des marchands de Lucques comme Dino Rapondi ou Les Époux Arnolfini s'y installent. La population de la ville passe de 35 000 habitants en 1340 à près de 100 000 en 1500.

L'âge d'or de la ville entre les XIIe et XVe siècles est donc dû à un commerce florissant axé principalement sur la draperie. À cette époque, Bruges est une véritable plaque tournante du commerce européen. Le commerce s'établit avec Londres, le nord de l'Europe et les grands ports d'Italie, Gênes et Venise.

Au xve siècle, la ville est sous la tutelle des ducs de Bourgogne. En 1436, les milices brugeoises et gantoises, de retour des sièges qu'elles ont mené en Picardie, revendiquent entre autres le retour de la souveraineté de Bruges sur le port maritime de L'Écluse. Le 21 mai 1437, les bourgeois se soulèvent contre Philippe III de Bourgogne (qui échappe de peu à la mort), et lynchent son représentant, le maréchal Jean de Villiers de L'Isle-Adam (épisode dit des « vêpres brugeoises »). Le bourgmestre Gilles III Lauwereyns, nommé en octobre 1437, doit aller demander pardon au duc de Bourgogne en janvier 1438 à Arras. La Déclaration des Droits, approuvée par Philippe III, amène la ville à un haut degré de développement économique, architectural et culturel. À la fin du Moyen Âge, Bruges est la ville la plus riche d'Europe du Nord.

 

Des soldats allemands font ostensiblement traverser la Grand-Place de Bruges à des prisonniers de guerre anglais, mi-juillet 1917 (soldats capturés lors de l'attaque de la division d'infanterie de marine sur l’Yser, le 11 juillet 1917)

 

À la fin du XVe siècle, la baie du Zwin s'ensable progressivement et la liaison directe entre la ville et la mer est rompue. La Cour de Bourgogne quitte Bruges et l'empereur Maximilien Ier restreint les droits de la ville. Anvers devient la ville dominante des Flandres. La ville de Bruges s'appauvrit et passe sous domination espagnole.

La sécession des Pays-Bas espagnols, en 1584, mène au déclin final de la ville. En 1600, Bruges n'est plus qu'une ville de province. Durant le xviie siècle, diverses initiatives sont prises pour renouer avec le passé, les installations portuaires sont modernisées, mais sans beaucoup de succès.

Pendant la Première Guerre mondiale la ville était occupée par l'armée allemande.

Aujourd'hui Bruges possède de nombreux musées, des lieux touristiques, comme le beffroi, un nouveau port moderne et important (Zeebruges), mais encore deux clubs de football dans la première division du football belge : Le FC Bruges et le Cercle Bruges KSV, évoluant tous deux dans le stade Jan Breydel.

 

Bruges s'est installée pour des différentes raisons comme : se protéger avec des fleuves , beffroi etc..

 

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www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS Le préfabriqué @ Invention capitaliste française de l’après guerre, devenue symbole du socialisme triomphant dans les années 60, le panneau en béton lie le destin des peules. Un film historique sur une réalité partagée racontée par des habitants et par des archives inédites. www.dailymotion.com/video/x413amo Dans l’Est de l’Europe, un élément répétitif marque les villes et standardise le paysage. C’est un panneau en béton préfabriqué qui s’expose inlassablement sur des kilomètres de barres d’habitation. Des millions de personnes vivent dans des logements identiques de Paris à Moscou. www.dailymotion.com/video/x413amo Apres la guerre les Français n ont plu de toit...le gouvernement lançe alors 1 vaste progr de constr de lgts.. les Cités Modernes @ Il faut batir à échelle industrielle, il faut penser à l echelle des Villes L'invention du préfabriqué desormais le permet. dailymotion.com/video/x413amo Le bonheur est dans le béton ... Le logement préfabriqué, victime de son succès en France, fut exporté en Europe de l'Est. Qui se souvient de tout ça .. Il y avait l idee de construire massivement au plus vite ds un temps record et le moins cher possible @ Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal. L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville. Définition Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.Histoire La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.Les contextes de constructions Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille. Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains : petits immeubles de rapport de la Belle Époque, pavillons des lotissements défectueux de l’entre-deux-guerres, barres et tours de logement social et villes nouvelles des Trente Glorieuses. Trois moments de la constitution des banlieues populaires se superposent, encore visibles dans les paysages-palimpsestes : l’âge des faubourgs industriels, devenus peu à peu friches avec la désindustrialisation qui débute dans les années 50 ; le temps des banlieues rouges et du socialisme municipal ; la construction des grands ensembles et l’entrée en crise du modèle à partir de 1970. Des faubourgs industriels à la désindustrialisation La banlieue contemporaine naît de l’entreprise de modernisation de la capitale et des grandes métropoles sous le Second Empire. Le modèle haussmannien, bien connu, régularise la ville ancienne par l’imposition de percées dans le tissu urbain existant, l’équipement en réseaux divers, la construction d’immeubles neufs le long des nouvelles percées et l’exode partiel des anciens habitants du centre vers les arrondissements annexés ou vers les faubourgs. L’agrandissement de Paris complète les ambitions d’Haussmann et de Napoléon III : au premier janvier 1860, en application de la loi du 3 novembre 1859, 5100 hectares sont ajoutés aux 3402 hectares de la capitale, qui trouve ainsi sa taille définitive et passe de 12 à 20 arrondissements. L’annexion des communes suburbaines s’accompagne d’une vision, en creux, de la nouvelle banlieue au-delà des murailles. Le projet est d’homogénéiser la nouvelle ville-capitale en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer l’industrie au-delà des Fortifications. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. La banlieue est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique. Ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville transformée rejette : cimetières, hôpitaux, champs d’épandage, logements sociaux 1. Les décrets sur les établissements classés, datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l’origine des zones d’industries polluantes en proche banlieue, notamment autour de la chimie organique. Aubervilliers est célèbre par la concentration d’industries chimiques (Saint-Gobain…). Les derniers de ces établissements classés ont cessé leur activité il y a peu de temps, sous l’impact des revendications des associations écologistes : à Saint-Denis, la Saria, entreprise d’incinération de carcasses animales, a dû fermer. L’industrialisation, comme l’avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie. Après la crise économique de la fin du XIXe siècle, l’implantation de nouvelles technologies – automobile, aviation, constructions électriques – transforme des communes (Boulogne-Billancourt, Puteaux, Suresnes, Vénissieux) en technopoles de pointe. Dans ces « cayennes », les salaires sont plus bas qu’à Paris, la discipline plus rude, la taylorisation plus précoce que dans les ateliers parisiens ou lyonnais. Sans unité administrative, la banlieue constitue un domaine fragmenté en espaces socialement très différenciés : villégiature et résidence bourgeoise souvent à l’Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes, friches dues à la déprise agricole et maraîchère, que lotissent de petits spéculateurs. La Première Guerre mondiale renforce l’industrialisation des métropoles situées loin du front, Paris, Lyon ou Toulouse. Puis une volonté de décentralisation transfère les usines en grande banlieue : Simca glisse de Nanterre à Poissy au milieu des années 50 ; une usine Citroën de 6500 salariés, dont 4300 OS, s’ouvre à Aulnay-sous-bois en 1973. Cependant, en région parisienne, cette politique précoce et continue de désindustrialisation conduit à une diminution des emplois industriels dès les années 60, avec la politique de délocalisation menée à partir de 1955, amplifiée par la Datar. En Plaine Saint-Denis, en 1960, le secteur industriel représente 46 % des emplois contre 44 % au tertiaire ; en 1990, le secteur industriel représente 21 % des emplois et le tertiaire 72 %. Des secteurs entiers disparaissent – métallurgie, machine-outil, chimie – dont la présence structurait les sociétés ouvrières. La crise économique qui commence à partir de 1973, la division planétaire du travail et un demi-siècle de volonté décentralisatrice entraînent la disparition des banlieues industrielles, malgré des combats défensifs : l’usine Chaix de Saint-Ouen ferme après cinq ans d’occupation et de luttes à contre-courant. L’invention politique socialisme municipal et banlieue rouge Dans l’entre-deux-guerres, les banlieues populaires se couvrent d’une marée pavillonnaire de lotissements médiocres 2. La crise du logement en région parisienne conduit 450 000 nouveaux banlieusards, Parisiens et provinciaux, à s’installer dans 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires. Ces petits accédants à la propriété – les « mal-lotis » des années 20 – payent à crédit leur parcelle et s’installent sur des terrains dépourvus de tout équipement. Le scandale de ces petits propriétaires méritants qui campent dans la boue des banlieues, sans routes ni lumière, devient public au milieu des années 20. La loi Sarraut votée en 1928 met l’État à contribution avec les intéressés, ce qui permet de financer les aménagements indispensables, en premier lieu le réseau de voirie. Les lotissements, ces quartiers de pavillons, improvisés à partir des années 20 sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété. Le mal-loti devient la figure emblématique de l’exclusion banlieusarde : trompé par les lotisseurs, il se retrouve privé des éléments élémentaires de l’urbanité, aux portes de la capitale illuminée où « les rupins font la noce ». Le jeune PC (Section française de l’Internationale communiste) prend en charge les revendications de ces parias, fournit une analyse de leurs difficultés en termes de classe et s’implante dans les communes ainsi bouleversées à partir des élections municipales de 1925. Il s’appuie aussi sur le nouveau prolétariat des grandes usines. Dans le contexte du Front populaire, 1935 marque un tournant dans l’histoire de la banlieue parisienne. Les 5 et 12 mai, les Français sont appelés à élire leurs conseillers municipaux et cantonaux. Dans les 80 communes suburbaines du département de la Seine, au lendemain du second tour, 26 municipalités sont dirigées par un maire communiste. Elles n’étaient que onze au sortir du scrutin municipal de 1929. Sept autres municipalités comptent aussi en leur sein une minorité communiste. Aux législatives du printemps 1936, l’essai se confirme lors de l’élection de 27 députés communistes en banlieue parisienne sur les 72 que compte le groupe parlementaire. Le pacte germano-soviétique, la guerre, la guerre froide puis le gaullisme n’affaiblissent que temporairement la ceinture rouge, construction socio-politique qui perdure jusqu’aux années 80. Bastions rouges et cités socialistes offrent un cadre durable à l’expression des cultures populaires urbaines. La densité d’un réseau d’organisations militantes, la fréquence des fêtes locales, la politisation de l’espace quotidien grâce à la toponymie, ont créé, autour des maires, un patriotisme local à base de classe, culture du pauvre capable de retourner la stigmatisation attachée aux banlieues ouvrières. Modèle d’encadrement plus paternaliste, le socialisme municipal construit des cités-jardins, dont Suresnes, Châtenay-Malabry et Villeurbanne sont les fleurons ; elles sont pensées par des maires visionnaires, Henri Sellier ou André Morizet, comme des prototypes permettant, si elles étaient généralisées, de résoudre la question du logement populaire et en même temps la question sociale. Bastions rouges et cités socialistes offrent un cadre durable à l’expression des cultures populaires urbaines. Les grands ensembles de l’Abbé Pierre à la circulaire Guichard Dans le contexte du baby-boom, du début de la croissance économique et de la reprise de l’immigration provinciale et étrangère, la population urbaine augmente. Cet afflux aggrave le déficit séculaire de logements populaires et la fin de la Reconstruction n’y met pas fin. La crise du logement devient intolérable. Rares, surpeuplés, les logements anciens sont sous-équipés, comme le montre le recensement de 1954 : ni sanitaires, ni w-c intérieurs dans la plupart des cas, et l’eau courante dans à peine la moitié des logements. La crise du logement devient une affaire d’État. Sa médiatisation par l’Abbé Pierre aidant, l’idée du droit à un logement décent pour tous émerge de la misère urbaine des années 50. Avec la construction des grands ensembles, les anciens objectifs des réformateurs sociaux deviennent une politique publique nationale : sortir les classes populaires des taudis, faire bénéficier l’ensemble des salariés des bienfaits de l’hygiène et de la modernité, contrôler l’usage prévisionnel du sol urbain, donner à tous les enfants air, lumière et soleil. Après les tâtonnements du Plan Courant (1953), la maîtrise technique et financière de la production de masse est acquise au début de la Cinquième République (décret du 31 décembre 1958 sur les Zup). De 1946 à 1975, le parc immobilier français passe de 12,7 millions de logements à 21 millions. Pour ces 8,3 millions de logements neufs – dont 8 millions entre 1953 et 1975 –, l’engagement de l’État a été important puisque près de 80 % des logements construits durant cette période le sont grâce à une aide publique. Le nombre de logements sociaux passe de moins de 500000 à près de 3 millions, dont un tiers sous forme de grands ensembles : environ 350 sur l’ensemble du territoire, dont 43 % en région parisienne, où la demande est la plus forte. Sans débat public sur la forme urbaine, le consensus pour une production massive de logements s’établit autour de quelques représentations partagées : la ville ancienne et dense n’est plus réformable – les îlots insalubres, délimités à la fin du XIXe siècle ne sont toujours pas éradiqués ; l’hygiénisme exige de séparer l’habitat des usines ; la hantise du taudis fait accepter l’édification de logements seuls, sans équipements, où les classes populaires accèdent pour la première fois à du neuf. Les banlieues françaises se couvrent de cités nouvelles, édifiées rapidement, d’au moins 1000 logements, voire de plus de 10000 aux Minguettes (Vénissieux) ou à Sarcelles. L’industrialisation du bâtiment, l’avance de l’industrie française du béton armé, l’imposition de normes et de plans types pour les appartements conduisent à privilégier des formes simples, des barres et des tours sur des grandes parcelles de terrain. Cités dortoirs, elles sont en général construites sur des terrains agricoles ou maraîchers, en périphérie, faute de réserves foncières ; la rapidité de leur édification et la complexité des modes de financement expliquent l’absence d’équipements collectifs, à l’exception des écoles primaires ; ceux-ci suivent tardivement, ainsi que les moyens de transports en commun, ce dont se plaignent les banlieusards. Les populations logées varient évidemment suivant les cités : ce sont des familles françaises chargées d’enfants du baby-boom, souvent migrants provinciaux ; les populations de rapatriés de la décolonisation de l’Empire français les rejoignent ; pas de personnes âgées, ni d’adolescents au début du peuplement. Ces familles de salariés sont sélectionnées par les gestionnaires des cités de logement social, et non par le libre jeu du marché immobilier : autour d’une majorité d’employés et d’ouvriers, on trouve des cadres moyens et supérieurs en nombre variable suivant la politique du gestionnaire. Le logement des étrangers est conçu alors sur le mode de la différenciation : soit ils se logent par eux-mêmes dans le parc ancien, soit la puissance publique contribue à leur fournir des logements à part, aux normes de confort inférieures. Mais les plus pauvres, les familles très nombreuses, les populations étrangères et immigrées sont logés ailleurs : taudis des villes anciennes, bidonvilles, foyers pour célibataires immigrés, hôtels meublés, cités de transit ou d’urgence. Ces logements spécifiques, avec parfois un fort encadrement de travailleuses sociales, sont explicitement destinés aux « inadaptés sociaux », qu’il faut éduquer avant de les loger dans les cités nouvelles construites pour les salariés français, suivant des méthodes expérimentées dans l’entre-deux-guerres dans les cités-jardins. Le logement des étrangers est conçu alors sur le mode de la différenciation : soit ils se logent par eux-mêmes dans le parc ancien, soit la puissance publique contribue à leur fournir des logements à part, aux normes de confort inférieures. Mutations et crises, de Giscard à Mitterrand Dans la décennie 1970-1980, une série de décisions conjoncturelles et sectorielles ouvre, à terme, une ère de crise pour les banlieues populaires. La critique des grands ensembles, chronique depuis les années 60 avec l’émergence du thème de la « sarcellite » ou maladie des grands ensembles, qui générerait ennui, suicide, délinquance et toucherait en particulier les femmes et les jeunes, s’amplifie après mai 1968. Les responsables politiques s’interrogent sur le type de société urbaine qui s’édifie dans les périphéries : comment donner une âme à ces nouveaux ensembles et recréer une communauté entre des habitants venus de partout ? La dégradation de bâtiments conçus comme provisoires s’ajoute aux critiques. Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, arrête la construction des grands ensembles par la circulaire du 21 mars 1973, qui interdit les opérations les plus massives et tente de mieux insérer les nouvelles constructions dans les villes existantes. À partir de 1965-1970, les investissements publics privilégiaient d’ailleurs les villes nouvelles, imaginées par Paul Delouvrier comme l’antithèse des grands ensembles. L’État réoriente sa politique et ses crédits vers l’aide aux ménages qui veulent accéder à la propriété individuelle de leur pavillon : les banques rentrent sur le marché immobilier et la promotion publique s’effondre à partir de 1976. La loi Barre (1977) privilégie l’aide sélective aux ménages au détriment de l’aide à la pierre, afin de rendre le marché plus fluide et de résoudre la crise naissante des grands ensembles, dont témoigne l’invention des procédures Habitat et Vie Sociale (1973-1977) qui financent les premières réhabilitations. La conséquence est que les classes moyennes quittent les logements sociaux pour les pavillons en accession à la propriété des communes alentour, comme les Minguettes à Vénissieux, abandonnées pour les pavillons de Corbas, Solaize ou Saint-Laurent-de-Mure. Sous l’effet des chocs pétroliers et de l’entrée dans la crise économique, le gouvernement met en œuvre une nouvelle politique d’immigration : fermeture des frontières, aide au retour pour les étrangers jugés responsables de la crise, maintien en l’état du nombre d’étrangers et autorisation du regroupement familial. Cette politique, lancée par Lionel Stoleru, aboutit au décret du 29 avril 1976 relatif aux conditions d’entrée et de séjour des membres des familles des étrangers autorisés à résider en France. L’intégration des familles passe par des conditions de logement semblables à celles des travailleurs français. Les mouvements de mobilité résidentielle, comme les règles d’attribution des logements HLM, qui jusqu’alors ignoraient les travailleurs étrangers, allaient faciliter leur installation 3. Il en résulte d’importantes modifications du paysage des banlieues populaires : les 255 bidonvilles de métropole, dont 120 en région parisienne, qui logeaient 50000 immigrés, sont résorbés et leur population relogée dans des grands ensembles sociaux ; le logement social s’ouvre de façon très volontariste aux familles étrangères, qu’on espère ainsi conduire aux normes de vie urbaine de la société française. Les employeurs payent, à partir de 1975, une taxe sur les salaires de leurs travailleurs étrangers pour construire de nouveaux logements, mais les fonds seront surtout utilisés pour rentabiliser ou construire de nouveaux foyers et très peu pour accroître l’offre locative sociale. C’est par le jeu des départs que se fera l’entrée des familles d’ouvriers issues de l’immigration dans le parc social. Les organismes qui gèrent les cités d’habitat social accueillent ces nouveaux locataires, d’autant que la loi Barre rend solvables les familles les plus modestes. L’idée est de répartir les familles immigrées au milieu des ménages français, suivant des quotas d’environ 15 %. Mais le souci d’intégrer les immigrés dans le logement social conduit à des logiques territoriales de regroupement communautaire qui n’ont été ni pensées, ni anticipées : les familles maghrébines deviennent majoritaires aux Minguettes au cours des années 1970. En Seine-Saint-Denis, la population scolaire étrangère passe de 17 % à 30 % entre 1975 et 1983. En 1992, 74 % des ménages maghrébins sont locataires d’une HLM. Les premières violences imputables aux jeunes sont minimisées et incomprises. Après les élections municipales de 1977, le communisme municipal se délite et la banlieue rouge disparaît, sur fond de crise généralisée des encadrements partisans. En Seine-Saint-Denis en 2001, on compte encore quinze municipalités rouges sur quarante, dont douze ont un maire communiste depuis 1945 4. Le déclin du magistère communiste s’explique certes par l’effondrement du bloc socialiste, mais aussi par l’incompréhension des phénomènes qui s’accélèrent à partir des années de crise. Les municipalités ouvrières refusent la désindustrialisation et la mixité sociale, évitent de construire de l’accession à la propriété et s’opposent aux premières procédures de la politique de la ville. Ces conceptions strictement défensives, fondées sur une vision des territoires communaux comme bastions, n’évoluent qu’à partir des années 90. Les premières violences imputables aux jeunes sont minimisées et incomprises. À La Courneuve, en 1971, un jeune est tué au café Le Nerval ; dans la même cité, en juillet 1983, un enfant algérien de dix ans est tué d’un coup de fusil par un habitant, et le quartier s’embrase ; en banlieue lyonnaise, premiers incidents en 1971, à Vaulx-en-Velin, dans une cité construite pour accueillir des harkis ; 1975, premières mises à sac de locaux scolaires ; en 1978, premiers « rodéos », généralisés aux Minguettes en 1981, où la presse nationale rend compte du phénomène pour la première fois, avec des reportages télévisés qui montrent les voitures qui brûlent au pied des tours, laissant « hébétés » habitants et élus. La gauche, arrivée au pouvoir en 1981, institutionnalise la politique de la ville, en gestation dans la décennie précédente. Décentralisation, interministérialité, zonage des quartiers en difficulté sont les principes, alors nouveaux, de cette politique, que l’alternance maintient. En 2000, en Seine-Saint-Denis, 24 communes sont classées en politique de la ville dans le cadre du contrat de Plan État région. En 1996-1997, l’Union européenne choisit Aulnay-sous-Bois et Clichy-sous-Bois comme éligibles aux fonds structurels européens. Dans les quartiers, les professionnels de la politique de la ville remplacent les militants politiques, et l’État décentralisé se substitue à l’encadrement partisan ; en Seine-Saint-Denis, les effectifs des services de l’État restent stables, passant de 45000 en 1982 à 44836 en 1999. Ainsi, replacée en moyenne durée, la crise des banlieues populaires s’explique par la désindustrialisation et la disparition des sociétés ouvrières à base partisane – ce qui ne signifie pas que les ouvriers aient disparu des banlieues –, la mutation non maîtrisée des fonctions du logement social et la crise du communisme municipal, sur fond de chômage structurel. L’amnésie qui affecte cette histoire récente, comme les décisions de politiques publiques prises alors, ne peut qu’ajouter au déficit de sens et favoriser les analyses incomplètes. le temps des barres et des tours..Certes, ces quartiers de grands ensembles, de barres et de tours, emblématiques de l'urbanisation fonctionnaliste des décennies 1950, 1960 et 1970, de FRANCE ...Le tourisme a toujours fonctionné par extension : les lisières d’hier sont aujourd’hui des hauts lieux touristiques, que l’on pense par exemple au bord de la mer, longtemps déprécié. Sur le terrain contemporain de la ville, ce sont les quartiers populaires péricentraux qui sont à présent saisis par un engouement et une économie touristiques ; plus inédite encore, la découverte par les touristes des quartiers populaires nettement périphériques. C’est le cas à Marseille, dont les quartiers nord, espaces emblématiques de la « crise des banlieues », sont désormais l’objet d’un « front » touristique et patrimonial, animé par une coopérative d’habitants particulièrement active. Cette problématique de l’émergence d’un nouveau lieu d’intérêt touristique se fait particulièrement saillante en ce qui concerne des quartiers d’habitat social en hauteur, nombreux dans ces quartiers nord. Les grands ensembles, en effet, symboles de l’urbanisme moderne honnis des décennies 1950, 1960 et 1970, mobilisent eux aussi de nouvelles pratiques. Tantôt touristiques, tantôt artistiques, elles se combinent parfois : l’article présente ces pratiques « récréa(r)tistes » d’un nouveau genre. Plus largement, il s’agit de rendre compte et d’analyser le statut, la fonction et les enjeux de pratiques réputées à l’ombre du tourisme urbain institué. Les mutations touristiques contemporaines font valoir une mobilisation de nouveaux espaces (les quartiers populaires) et de nouvelles pratiques (participatives). À cet égard, le quartier de Belleville à Paris est un laboratoire exemplaire (Chapuis, 2009). Ces nouvelles modalités touristiques traduisent une évolution culturelle conjointe à certaines dynamiques propres de l’offre touristique. Si ces espaces d’habitat populaire ont longtemps fait partie du négatif urbain mis en tourisme (qu’aller faire dans ces quartiers ?), ils sont aujourd’hui l’objet de « fronts » touristiques, qui en manifestent l’annexion spatiale et sociale aux offres urbaines traditionnelles, voire patrimonialement labellisées. Cette ligne de front se déplace, à présent, des quartiers populaires péricentraux aux quartiers nettement périphériques de banlieue. Certes, ces quartiers de grands ensembles, de barres et de tours, emblématiques de l’urbanisation fonctionnaliste des décennies 1950, 1960 et 1970, souffrent depuis longtemps d’une situation critique (pauvreté économique et sociale, relégation territoriale) et de représentations elles-mêmes péjorées et péjoratives. Or, dans certains de ces mêmes espaces se développent aujourd’hui des pratiques de découverte, de visite et de valorisation s’inscrivant dans un processus de connaissance et donc de reconnaissance de leurs identités architecturale, sociale et culturelle (Vayssière, 2002 ; Pouvreau, 2011 ; Veschambre, 2013).Cette trajectoire fait émerger et mobilise de nouvelles pratiques, tantôt touristiques, tantôt artistiques, qui se combinent parfois : nous présenterons ici ces pratiques « récréa(r)tistes » d’un nouveau genre. Toutefois, mise en scène et parcours ont de quoi surprendre, tant le décalage est effectivement grand entre un imaginaire touristique dominant – sites plaisants et accueillants (Amirou, 1995) – et ces espaces, objets d’une imagerie urbano-pathogène (Avenel, 2004). Dans l’imaginaire collectif, ces quartiers sont, au mieux, sans intérêt, au pire, synonymes de menaces. Tout concourt à associer ces territoires à une banlieue hors des sentiers de l’intéressant. Nous explorons ici les acteurs concernés (visiteurs, « guides », hébergeurs, artistes) et les mises en œuvre dans les quartiers nord de Marseille, qui élaborent et proposent ces offres d’un nouveau genre pour rendre compte et analyser le statut, la fonction et les enjeux de ces pratiques. Ces dernières, en procédant à des mélanges de genres (lieux touristiques estampillés par opposition à marges de découvertes, hébergement en cité opposé à bastides provençales, tourisme ou projet politique) ne manquent évidemment pas d’interroger les catégories d’approche et d’analyse longtemps usuelles de l’objet « tourisme ».La carte touristique de la ville de Marseillemontre combien l’offre touristique marseillaise des acteurs territoriaux promeut essentiellement les lieux, les sites et les déambulations dans les centres de la cité. Le pluriel ici s’impose dans la mesure où à la ville et ses hauts lieux traditionnels (Roncayolo, 1990) (Vieux-Port, Notre-Dame de la Garde, cité radieuse de Le Corbusier, palais Longchamp) se sont récemment ajoutés les quartiers réhabilités et gentrifiés (le Panier, les docks de La Joliette). Ce faisant, la carte de la ville distribuée par l’Office de tourisme ignore un pan entier de son territoire et des ressources qu’il abrite. Sauf un encart pour l’Estaque (non reproduit ici), les quartiers nord de Marseille n’ont pas droit à la représentation officielle et promotionnelle, soit une exclusion de près de 8000 hectares et d’environ 250 000 habitants. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le secteur du bâtiment connait un bouleversement sans précédent. Les besoins en termes de reconstruction sont tellement immenses qu’il faut penser une nouvelle façon de construire. C’est là qu’entre en scène Raymond Camus qui invente un système de préfabrication à échelle industrielle. Avec ses panneaux en béton préfabriqué,Le logement préfabriqué, victime de son succès en France, fut exporté en Europe de l’Est. Qui se souvient aujourd’hui que ces logements symboles de progrès devinrent, en pleine guerre froide, la marque de fabrique du collectivisme ? Jacqueline a 50 ans et vit à la cité des Courtillières à Pantin. Elle se souvient lorsque, enfant, elle quitta avec ses parents le « une pièce parisien » sans commodités pour un appartement spacieux et moderne dans cette cité. La cité des Courtillières est alors une cité pilote, censée réaliser le rêve d’une vie nouvelle dans une France qui manquait à la Libération cruellement de logements.Comme tant d’autres Jacqueline enfant ignorait qu’elle devait à Raymond Camus architecte génial, créateur du panneau en béton préfabriqué, cette invention qui promettait un futur radieux pour tous. Sydney, voisin de Jacqueline, se remémore lui, les bus remplis d’architectes venus d’Union soviétique pour visiter sa cité…La marque de fabrique du collectivisme Le logement préfabriqué victime de son succès en France est exporté en Europe de l’Est. Qui se souvient aujourd’hui que ces logements symboles de progrès devinrent en pleine guerre froide, la marque de fabrique du collectivisme ? Pour Julie, à Prague, ou Susanna à Berlin Est, l’arrivée du préfabriqué dans leur vie revêt une toute autre signification. Utopies sociales, idéologies politiques et avant-garde architecturale commencent à se mélanger. Le rêve du bonheur tourne vite au cauchemar…En République tchèque, l’antique ville de Most est détruite pour des raisons économiques pour être reconstruite grâce au panneau de béton. Au travers d’archives inédites et de témoignages des habitants, l’histoire incroyable de panneau en béton se raconte pour la première fois de Paris à Moscou, de 1950 à nos jours.@ Les films du MRU -Industrialiser la construction, par le biais de la préfabrication.Cette industrialisation a abouti, dans les années 1950, à un choix politique de l'Etat, la construction massive de G.E. pour résoudre la très forte crise du logement dont souffrait la France C’est là qu’entre en scène Raymond Camus qui invente un système de préfabrication à échelle industrielle. Avec ses panneaux en béton préfabriqué, il va inonder la France entière, permettant ainsi de créer des villes nouvelles et notamment, les innombrables cités dortoirs qui pullulent en périphérie des grandes villes. Un succès grandissant qui rencontrera une renommée à l’internationale, puisque le procédé sera repris en Europe de l’Est. Les villes socialistes qui se ressemblent toutes les unes aux autres, de la France en passant par la République Tchèque jusqu’en Allemagne. Lorenz Findeisen nous invite à un voyage architectural à travers ces trois pays où grâce aux images d’archives et aux témoignages des habitants, on redécouvre ce qu’était l’utopie du collectivisme et l’émergence du béton préfabriqué. Révolutionnaire pour l’époque, plébiscités par certains, décriés par d’autres, aujourd’hui ces cités s’apparentent plus à des verrues qu’autre chose. Ces grands ensembles d’immeubles souvent mal pensé, sont très souvent excentrés des centres-villes et donc des commerces. Ce documentaire retrace la vie d’une cité pilote, La Cité des Courtillières à Pantin. Cette cité était censée réaliser le rêve d’une vie nouvelle dans une France qui manquait, à la Libération cruellement de logements. Comme tant d’autres Jacqueline enfant ignorait qu’elle devait à Raymond Camus architecte génial, créateur du panneau en béton préfabriqué, cette invention qui promettait un futur radieux pour tous.France 3 Paris Île-de-France avait mis en place, à l’occasion des 60 ans de la création des « grands ensembles » et des villes nouvelles, une programmation exceptionnelle de documentaires inédits de 52 minutes autour de la thématique «Octobre des Cités, le mois des grands ensembles » Composition et production de la musique originale du film de Lorenz Findeisen « Concrete Stories » (52/120 mn). Documentaire primé « étoiles de la SCAM », diffusion France Television et festivals internationaux. (Co production franco-germano-tchèque) Béton et musique synthétique Au cours de l’été 2015 le réalisateur Lorenz Findeisen commande à Etienne de la Sayette une musique originale pour son film Le bonheur est dans le béton (diffusé sur France 3 et dans divers festivals de film documentaire internationaux). Le réalisateur, qui connaissait bien le travail d’Etienne de la Sayette, principalement basé sur des instruments acoustiques, le prend à contrepied en lui demandant une musique synthétique minimaliste “à la Kraftwerk”, pour accompagner les vues de paysage bétonnés des années 70, s’étendant à l’infini depuis les abords des villes. Le jour même où Etienne de la Sayette accepte la proposition, il tombe par hasard sur un Roland SH 2000 poussiéreux dans un marché aux puces de Seoul. Il y voit un signe du destin et effectue des razzia dans les vides greniers et magasins d’occasions de Seoul afin de se procurer en quelques jours un tas de vieux synthés analogiques, boites à rythme et pédales d’effets… Pas de séquenceur, pas de programmation, rien de numérique, tout l’intérêt est de se salir les mains et de jouer ces machines comme de n’importe quel autre instrument acoustique. Au final, pas moins de 30mn de musique ont été produites sur mesure, une musique qui joue le rôle de narrateur dans un film dépourvu de voix off.

Production les Films du Tambour de Soie www.dailymotion.com/video/x413amo

www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije Noisy-le-Sec le laboratoire de la reconstruction, 1948 L'album cinématographique de la reconstruction maison préfabriquée production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, 1948 L'album cinématographique içi www.dailymotion.com/video/xwytke

archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... -Créteil.un couple à la niaiserie béate exalte les multiples bonheurs de la vie dans les new G.E. www.youtube.com/watch?v=FT1_abIteFE … La Ville bidon était un téléfilm d'1 heure intitulé La Décharge.Mais la censure de ces temps de présidence Pompidou en a interdit la diffusion télévisuelle - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - Hansjörg Schneider BAUNETZWOCHE 87 über Papiermoderne www.baunetz.de/meldungen/Meldungen_BAUNETZWOCHE_87_ueber_... … - ARCHITECTURE le blog de Claude LOTHIER içi leblogdeclaudelothier.blogspot.com/2006/ - - Le balnéaire en cartes postales autour de la collection de David Liaudet, et ses excellents commentaires.. www.dailymotion.com/video/x57d3b8 -Restaurants Jacques BOREL, Autoroute A 6, 1972 Canton d'AUXERRE youtu.be/LRNhNzgkUcY munchies.vice.com/fr/article/43a4kp/jacques-borel-lhomme-... … Celui qu'on appellera le « Napoléon du prêt-à-manger » se détourne d'ailleurs peu à peu des Wimpy, s'engueule avec la maison mère et fait péricliter la franchise ...

museedelacartepostale.fr/blog/ -'être agent de gestion locative pour une office H.L.M. en 1958' , les Cités du soleil 1958 de Jean-Claude Sée- les films du MRU içi www.dailymotion.com/video/xgj74q présente les réalisations des HLM en France et la lutte contre l'habitat indigne insalubre museedelacartepostale.fr/exposition-permanente/ - www.queenslandplaces.com.au/category/headwords/brisbane-c... - collection-jfm.fr/t/cartes-postales-anciennes/france#.XGe... - www.cparama.com/forum/la-collection-de-cpa-f1.html - www.dauphinomaniac.org/Cartespostales/Francaises/Cartes_F... - furtho.tumblr.com/archive Le Logement Collectif* 50,60,70's, dans tous ses états..Histoire & Mémoire d'H.L.M. de Copropriété Renouvellement Urbain-Réha-NPNRU., twitter.com/Memoire2cite tout içi sig.ville.gouv.fr/atlas/ZUS/ - media/InaEdu01827/la-creatio" rel="noreferrer nofollow">fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01827/la-creatio Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije la préfabrication en usine www.dailymotion.com/video/xx6ob5?playlist=x34ije , le coffrage glissant www.dailymotion.com/video/x19lwab?playlist=x34ije ... De nouvelles perspectives sont nées dans l'industrie du bâtiment avec les principes de bases de l'industrialisation du bâtiment www.dailymotion.com/video/x1a98iz?playlist=x34ije ,

www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije

Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

Lieux géographiques : la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije Demain Paris 1959 dessin animé présentant l'aménagement de la capitale dans les années 60, Animation, dessin animé à vocation pédagogique visant à promouvoir la politique d’aménagement suivie dans les années 60 à Paris. Un raccourci historique sur l’extension de Paris du Moyen Âge au XIXe siècle (Lutèce, œuvres de Turgot, Napoléon, Haussmann), ce dessin animé retrace la naissance de la banlieue et de ses avatars au XXe siècle. Il annonce les grands principes d’aménagement des villes nouvelles et la restructuration du centre de Paris (référence implicite à la charte d’Athènes). Le texte est travaillé en rimes et vers. Une chanson du vieux Paris conclut poétiquement cette vision du futur. Thèmes principaux : Aménagement urbain / planification-aménagement régional Mots-clés : Banlieue, extension spatiale, histoire, quartier, ville, ville nouvelle Lieu géographique : Paris 75 Architectes ou personnalités : Eugène Haussmann, Napoléon, Turgot Réalisateurs : André Martin, Michel Boschet Production : les films Roger Leenhardt www.dailymotion.com/video/xw6lak?playlist=x34ije - Rue neuve 1956 la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, villes, villages, grands ensembles réalisation : Jack Pinoteau , Panorama de la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc. ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque. Le documentaire explique par exemple la manière dont a été réalisée la reconstruction de Saint-Malo à l'intérieur des rempart de la vieille ville : "c'est la fidélité à l'histoire et la force du souvenir qui a guidé l'architecte". Dans le même esprit à Gien, au trois quart détruite en 1940, seul le château construit en 1494 pour Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, fut épargné par les bombardements. La ville fut reconstruite dans le style des rares immeubles restant. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé « Joyau de la Reconstruction française ». Dans un deuxième temps est abordé le chapitre de la construction des cités et des grands ensembles, de l’architecture du renouveau qualifiée de "grandiose incontestablement". S’il est précisé "on peut aimer ou de ne pas aimer ce style", l’emporte au f

An Enviro 200 seen at the Xelabus depot. Is it on loan or a recent purchase ?

TOKYO, JAPAN - JUNE 11: Furkan "MrFaliN" Yegen of FUT Esports at VALORANT Masters Tokyo Group Stage at Tipstar Dome Chiba on June 11, 2023 in Tokyo, Japan. (Photo by Colin Young-Wolff/Riot Games)

www.twitter.com/Memoire2cite 92 PUTEAUX COURBEVOIE Le Centre des nouvelles industries et technologies CNIT est le premier bâtiment construit à La Défense, dans l'Ouest parisien Robert Camelot , Jean de Mailly , Bernard Zehrfruss La Défense avant la Défense De Pitard, Gilbert @ Excellent LIVRE sur la Défense des Ponts de Neuilly en passant par Puteaux et Courbevoie et Nanterre 130 PAGES avec des photos d'un passé chargé d'histoire avec les chantiers moderne autour du CNIT @ Le point de départ du quartier de “La Défense” se situe au niveau de l’ancien rond point de Courbevoie, au centre duquel trônait une statue en l’honneur des soldats qui assurèrent la défense de Paris en 1870. Située sur une colline naturelle, cette place fermait la “Voie Royale” dessinée par Lenôtre, en ligne droite depuis le Louvre. La zone abritait des usines, quelques fermes et d’affreux bidonvilles. Tout commença en 1958 avec l’inauguration du CNIT, comme nouveau Palais des Expositions. La même année, l’EPAD fut créee, afin de gérer l’aménagement de ce nouveau quartier d’affaire. Depuis lors, la Défense connut trois phases d’aménagement successifs. En 1966, fut construite la Tour Nobel, suivie de près par la Tour Esso. Le début des années 70 vit croître la demande. Une nouvelle génération de tours fut mise en chantier. La Tour Fiat fera son apparition à cette période. Toutefois, la crise économique de 1973 mit un frein brutal à l’expansion du quartier. Les quatre années qui suivirent furent catastrophiques. Les bureaux ne trouvant pas preneur, on s’interrogeait sur l’avenir du secteur jusqu’en 1978, année ou fut décidée la continuation des chantiers.

L’impulsion de Francois Mitterrand permit une troisième vague d’expansion. Le centre commercial des Quatre Temps fut inauguré en 1981, la Tour ELF(actuelle Total) en 1985, l’Arche de la Défense en 1987. Les tours Pascal, Voltaire, ainsi que le quartier Michelet firent leur apparition. Le CNIT fut remodelé en 1989 et la ligne 1 du métro prolongée en 1992. De nouveaux projets d’aménagement sont prévus pour 2015. Rien ne subsiste de l’ancien quartier à l’exception de cette statue perdue au milieu des tours, seul vestige de ce que fut autrefois le rond point de la colline de Courbevoie.

Au début des travaux, celle ci fut déplacée dans un coin de chantier avant d’être entreposée dans le cimetière de Neuilly. En 1983, un siècle après sa création, elle fut replacée un peu plus à l’Est que son emplacement d’origine. @ la construction du CNIT. La particularité était que les toupies devaient déverser leur béton sans s’arrêter 24h/24 et 7 jours/7 afin qu’il n’y ait pas de fissures. Les grèves étaient interdites. Quant à la tour ESSO que l’on voyait depuis la sortie du tunnel de l’autoroute de l’ouest, le mot ESSO apparaissait grâce à certains stores qui étaient abaissés pour laisser l’éclairage sur les autres fenêtres. On lisait le mot sur toute la façade 1958 : le plus grand chantier du monde est à Paris | Archive INA www.youtube.com/watch?v=ZOSmgKwsGxw Le plus important chantier du monde se trouve à Paris, au rond-point de La Défense. Interview du président Emmanuel POUVREAU, son créateur, qui présente le chantier. La France avait besoin de structures pour présenter sa production industrielle et ses techniques. Musée permanent de l'industrie française, le CNIT (Centre des Nouvelles Industries et Technologies) a été conçu par MM Robert CAMELOT, Bernard ZEHRFUSS et Jean de MAILLY. Interview de Bernard ZEHRFUSS (architecte du Palais de l'UNESCO) qui donne quelques chiffres sur le Palais de La Défense et explique les caractéristiques de sa couverture. Interview de Jean de MAILLY qui présente le plan du bâtiment et son implantation dans les lieux ainsi que celle du futur parvis et de la future tour qui doit accompagner le Palais. Le président POUVREAU présente l'ingénieur en chef Gilbert LACOMBE qui a mené a bien l'étude technique des bâtiments et J MILBERT, ingénieur chargé de l'exécution du chantier. Monsieur BALENCY a été le coordinateur de l'ensemble.

@ Cette publication a été réalisée en septembre 1988 pour les fêtes du trentenaire de La Défense sous le nom de "30 ans 30 événements". Elle a été éditée à 100.000 exemplaires par l'établissement public d'aménagement de la région de La Défense (EPAD). Rapidement épuisée la plaquette a été actualisée et rééditée en septembre 1991 sous le nom de "Histoire et histoires" en 150.000 exemplaires supplémentaires en plusieurs langues. Menacée de disparition, je publie aujourd'hui cette plaquette sur Internet afin qu'elle puisse être retrouvée et à nouveau consultée. J'y raconte à grands traits l'Histoire de ce quartier en trente étapes importantes. Cette histoire (grand H) est complétée par des petites histoires, des anecdotes que j'ai recueillies auprès de ceux qui ont créé La Défense.

Le format a une explication. Ouvert, ce document fait 30 x 30 cm, en relation avec le titre 30 ans 30 évènements. De plus, ce format carré a été voulu en correspondance avec la Grande Arche cubique qui était en construction en 1988 (voir ici).

Donner des racines au lieu et une identité au projet

Gérard de Senneville a été nommé Directeur général à l'EPAD en décembre 1987. Il avait été nommé pour mettre fin à la mission de l'EPAD qui avait été créé pour 30 ans. A contrario, il a fait repartir cet organisme sur de nouveaux projets, en particulier poursuivre le grand axe derrière l'Arche vers la Seine. Ayant travaillé ensemble auparavant, Gérard de Senneville m'a demandé d'être son chargé de communication. Cette brochure avait un but inscrit dans une stratégie générale: donner des racines et une identité historique à ce lieu. Les 22.000 habitants de l'époque ont tous reçu ce document. La brochure a ensuite été distribuée au Point Info installé sur le Parvis en 1988. Il fallait aussi donner une identité forte à l'EPAD, cet organisme trop discret et souvent critiqué. C'est pourquoi la première action a été de créer un logo pour être reconnu et tout signer. Cette première plaquette (suivie par d'autres), ainsi que le Point Info et le Musée de La Défense que j'ai créé avec le service des archives, ont contribué à redonner une place entière à l'EPAD dans son rôle premier de réalisateur de ce nouveau quartier de Paris. Patrick DEMEYER

(Février 2021) histoire-paris-ladefense.blogspot.com/

LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

Vers des logements sociaux en grande série

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

Des chantiers d'expérience

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

Définition

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

On peut toutefois en distinguer deux :

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

Histoire

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

Une multitude de procédures administratives

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

Les contextes de constructions

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

Les modes de constructions

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.

Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement. Les banlieues populaires apparaissent dans les médias à travers le prisme de la délinquance et des émeutes. Pourtant, leur histoire doit s’analyser dans la moyenne durée des deux siècles d’urbanisation et d’industrialisation, puis de disparition de la société industrielle. Les banlieues françaises, à la différence des suburbs anglo-saxonnes qui logent les classes moyennes blanches, ont été créées dès la fin du XIX e siècle pour loger les classes populaires. Les besoins de logement expliquent les strates des paysages urbains

Un premier pont, en bois fut inauguré en 1834. Puis en 1905, un nouveau « Pont de Terrebonne », (en métal) fut construit et nommé "Pont Préfontaine-Prévost". Il a été longtemps aussi surnommé "le vieux pont de Terrebonne". Il fut détruit a la fin de l'été de 2008 et le nouveau (qui fut ouvert a la fin du mois de novembre 2007) a été construit a un mètre en aval du vieux pont.

 

A l"été 2009, En vue de commémorer le Vieux pont, la Ville de Terrebonne lanca une invitation à tous les artistes professionnels des arts visuels et des métiers d'art de la région de Lanaudière dans le cadre d'un concours visant à créer une oeuvre sculpturale réalisée avec les vestiges de l'ancien pont du Vieux-Terrebonne. Cette œuvre d'art est exposée au parc Sophie-Masson, adjacent au nouveau pont.

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Au loin on apperçoit l'église de la paroisse de "Saint Louis-de-France de Terrebonne".

 

Note sur l'église:

Fondée en 1723 par Louis Lepage de Sainte-Claire, prêtre du diocèse de Québec, curé de la paroisse de l’île Jésus et seigneur de Terrebonne, elle est l’une des trente-cinq premières paroisses érigées sur le territoire de la Nouvelle France. L’église paroissiale actuelle est la troisième depuis la fondation et a été construite autour de 1878 grâce à la générosité de Dame Geneviève-Sophie Raymond-Masson, seigneuresse de Terrebonne, qui a donné le terrain et la pierre nécessaire. En 1880, le « bon monsieur Piché », curé, a fait exhumer les corps inhumés dans le sous-sol de la vieille église pour les placer dans la crypte de la nouvelle. Dans ladite crypte sont inhumés les corps de Dame Geneviève-Sophie et de son époux, ainsi que de plusieurs notables et bâtisseurs. Avec ses 280 ans, la paroisse de Saint-Louis-de-France poursuit fièrement sa mission. Bien qu’ayant perdu une vaste étendue de son territoire initial par la création de plusieurs paroisse-filles, couvrant maintenant en presque totalité le centre-ville de Terrebonne, elle ne compte pas moins de 20,000 paroissiens et paroissiennes.

 

Source: Ville de Terrebonne.

  

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Ce château a été édifié par Jacques de Roquigny. Une inscription au-dessus de linteau de la porte mentionne la date de 1602 … A cette même période fut construite la place des Vosges … Nous ne connaissons pas le maître d’œuvre de Crasville dont toutes les archives ont disparu. Comme les pavillons d’entrée, le logis, abrité par une haute toiture d’ardoise, est édifié, sur un soubassement de grès, en brique sur laquelle tranche les grés clair en appareil harpé des chaînages d’angle et des piédroits des ouvertures. La disposition est semblable sur les deux façades : un avant-corps central (qui correspond à l’escalier) en légère saillie, couronné par un fronton (curviligne avec oculus sur le jardin, de tracé triangulaire coupé par une grande lucarne sur la cour) ; de part Et d’autre, une travée de grandes fenêtres surmontée, du côté de la cour, d’une importante lucarne a grand tympan triangulaire et petite ouverture en plein cintre. Les fenêtres intercalées entres ces travées et l’avant-corps central sont de facture beaucoup plus simple et doivent résulter de modifications ultérieures comme paraissent l’indiquer des remaniements dans l’appareil de brique. Les deux façades diffèrent cependant à leurs extrémités. Sur la cour d’honneur, le corps de logis es flanqué de chaque côté en avancée d’un pavillon de plan carré à toiture en hache, qui reproduit l’ordonnance des travées décrites ci-dessus. Par contre , sur le jardin, ce sont d’élégantes tourelles latérales cylindrique coiffées en poivrière très élancée, elles reposent en encorbellement sur un haut soubassement de plan carré ou l’on retrouve aux angles l’appareil de grand harpé. La brique est habilement utilisée à l’ornementation des façades. Les deux tourelles portent à leur base un bandeau en dents d’engrenage ; puis, au dessus de leur fenêtre, un bandeau plus large fait de damiers et de dents d’engrenage ; enfin, juste au-dessous de la corniche, se développe un troisième bandeau fort original qui s’inscrit au même emplacement tout au long des différentes façades du château : quatre rangées de briques de profil semi-elliptique, placées en opposition deux à deux, y dessinent deux chaînes superposées. Ce décor de briques de nos gentilhommières normandes mériterait à lui seul une étude approfondie qui à notre connaissance n’a pas encore été faite. Il faut pouvoir admirer ce décor par un bel après midi ensoleillé, comme le firent les congressistes. Signalons aussi que des trous de tir sont percés au niveau du premier étage, principalement sur la façade vers le jardin, ce qui nous rappelle que ce château fut construit en une période troublée. De nos jours site paisible, Crasville-la-Roque occupe cependant une position stratégique : un maelon qui commande la source du Dun à la limite du Talou et du Grand Caux, sur la route de Rouen à Veules-les-roses. D’après la toponymie, Roquefort est littéralement « Roque Forte », au sens de maison forte et Crasville dérive de « cras » qui signifie « grand, important » Le château de Crasville possède une motte féodale qui a joué certainement un rôle défensif pour la vallée du Dun. L’ouvrage se compose au centre d’une motte presque parfaitement circulaire (diamètre Nord-Sud : 32 mètres : diamètre Est-Ouest : 34 mètres) ; elle s’élève à 2,80 m au-dessus du fossé qui l’entoure. Au-delà de ce fossé, une enceinte à peu près concentrique est encore très visible ; sa largeur passe de 28 mètres d’Est en Ouest à 36 mètres du Nord au Sud. L’enssemble de l’ouvrage, protégé par de magnifiques hêtres roux, atteint environ 90 mètres de diamètre. Les études archéologiques menées par J. Le Maho à la motte de Mirville permettent d’imaginer cette motte féodale surmontée d’une tour de bois et entourée de palissades et de pieux. La partie la plus large de l’enceinte pourrait constituer la basse cour, habitat des soldats et refuge des paysans. Telle qu’elle est conservée, la motte de Crasville constitue une intéressante réserve archéologique. Il y a eu continuité entre cette motte et le château. Les anciens cadastres l’attestent et le vieux jardinier du château a relevé maintes fois des blocs de grès quand i voulait parfaire kes pelouses. S’agissait-il d’une maison forte ? Nous empruntons aux notes de M. de Montfort l’histoire brèves des familles qui se sont succédé au château de Crasville. En 1200 la terre de Crasville appartenait à un certain Guérin de Clapion qui après avoir joui de la faveur du roi d’Angleterre Jean sans Terre abandonna son parti pour celui de Philipe Auguste. Jean sans Terre confisqua alors le fief au profit d’un de ses fidèles. Le comte Guillaume de Varenne. Les descendants de ce dernier. Robert et Laurent de Sainte-Beuve, furent tout deux tués à Azincourt (1445), sous la bannière du roi de France Charles VI. La terre fut alors à nouveau confisquée par le vainqueur, le roi d’Angleterre, qui la remit à un chevalier anglais, Roger Penys, vicomte d’Arques. Après l’expulsion des Anglais, la terre fut rendu en 1464 aux descendants des Sainte-Beuve. Dès les premières années du XVIe siècle, la terre de Crasville passa entre les mains de la famille de Rocquigny qui la conserva jusqu’en 1876. Cette famille de Rocquigny a essaimé, dans la vallée du Dun, dans le Pays de Caux et au-delà. Plusieurs branches sont encore florissantes aujourd’hui. La terre de Crasville fut achetée aux héritiers de la famille de Rocquigny en 1876 par le vicomte de Montfort, grand-père de M. Alain de Montfort.

Dans un article du Monde, Aglaé Sidonie, avait décrit Saint-Étienne comme la capitale des taudis, suite à un séjour de 2 jours dans la ville. Elle y décrit une ville à la grisaille poisseuse, parsemée d'immeubles délabrés dans des quartiers miséreux... En remontant ds l histoire c est vrai qu apres la guerre c etait la capitale des taudis c est pour cela qu ont aura construit bcp de cités modernes..

avec des barres des plus importantes telle que la fameuse Muraille de Chine en 1963... «Une ville restée très industrielle»

Entretien avec François Tomas, géographe, spécialiste de l'aménagement urbain, et enseignant à l'université et à l'école d'architecture de Saint-Etienne. Il est notamment l'auteur des Grands Ensembles, une histoire qui continue (Publications de l'université de Saint-Etienne, 2003). Cet intellectuel a également mis la main à la pâte. Entre 1977 et 1983, il fut adjoint à l'urbanisme du maire communiste de l'époque, Joseph Sanguedolce. Engagé au PC de 1974 à 1985, il a, depuis, rejoint le Parti socialiste «comme militant de base» Quelle est l'ampleur des destructions provoquées par la Seconde Guerre mondiale à Saint-Etienne?

La ville subit un important bombardement des Alliés le 26 mai 1944. Celui-ci vise les usines qu'utilisaient les Allemands dans la région pour leur effort de guerre et les noeuds de communication ferroviaire. Comme prévu, la gare de Châteaucreux, les usines de Marais et le tunnel de Tardy sont touchés. Mais les bombes, larguées trop rapidement, atteignent aussi les quartiers du Soleil et de Tardy - notamment les écoles - ainsi que l'église Saint-François, emplie de fidèles. Au total, le bilan est lourd: un millier de morts, 1 500 blessés, 22 000 sinistrés; 800 immeubles ont été plus ou moins détruits.

 

Que prévoit-on pour la reconstruction?

Pas grand-chose. A la différence de la refonte spectaculaire du Havre, par exemple, on se contente ici de bâtir de petits immeubles, plus modernes bien sûr, mais sans réelle innovation architecturale ou urbanistique.

 

Est-il vrai que Saint-Etienne, après guerre, traîne une réputation de «capitale des taudis»?

C'est exact, et celle-ci n'est pas usurpée. En 1946, 7% seulement des logements sont jugés «confortables», et 17%, «acceptables»; 56% sont médiocres, et 20% peuvent véritablement être qualifiés de taudis: 1 logement sur 5 n'a pas d'eau à l'évier, les deux tiers ne disposent pas de WC, et 95%, de salle d'eau. Mais le problème n'a pas été créé par la guerre. Depuis la fin du XIXe siècle, Saint-Etienne a beaucoup grandi, mais très peu construit. Résultat: la ville a vieilli sur elle-même et se trouve après guerre dans une situation désastreuse, que les bombardements ont simplement aggravée.

 

C'est alors qu'Alexandre de Fraissinette, maire élu en 1947, fixe le logement comme l'une de ses priorités.

Oui. Et ce ne sera pas un vain mot. Rendez-vous compte: on passe de 114 logements construits en 1948 à 531 en 1951, 1 085 en 1954, 1 694 en 1957 et même 2 932 en 1959! L'effort est gigantesque. Mais le changement est aussi qualitatif. A la fin des années 1940 et au début des années 1950, la France va connaître une rupture architecturale avec l'apparition des premiers grands ensembles. Saint-Etienne sera l'une des villes symboles de cette rupture.

  

Comment cette nouvelle architecture est-elle accueillie?

Très favorablement par les classes moyennes, beaucoup moins par les classes populaires.

 

Cela paraît paradoxal, pour du logement social!

Le paradoxe n'est qu'apparent. On l'a oublié aujourd'hui, mais les premiers grands ensembles sont réservés aux familles de moins de trois enfants ayant des revenus corrects, autrement dit aux classes moyennes. Alors que, depuis la guerre, celles-ci devaient se contenter d'une ou de deux pièces mal équipées, elles se voient soudain proposer des logements spacieux, avec de la verdure, de la lumière, une salle d'eau, des WC, le chauffage central. Cela leur paraît merveilleux! Les pauvres, eux, continuent de s'entasser dans de petits appartements sans confort, quand ce ne sont pas des taudis, en particulier à Tarentaize et à Beaubrun, ou des bidonvilles, du côté de Méons, près des puits de mine et des usines sidérurgiques. Ce n'est que plus tard, à partir des années 1970, que les grands ensembles seront prioritairement réservés aux pauvres et aux familles immigrées. Mais, dans les années 1950, les grands ensembles sont encore synonymes de progrès social. Et même au-delà. On est persuadé que ce nouvel habitat va entraîner le recul de la maladie, de la délinquance, voire de la mésentente entre les époux! Il existe ainsi une «commission du bonheur ou des grands ensembles»!

 

On croit rêver...

C'était l'ambiance de l'époque, avec ses utopies et ses excès. Pour les architectes, si l'un des repoussoirs est le taudis de centre-ville, l'autre est le petit pavillon de banlieue, symbole à leurs yeux de l'individualisme petit-bourgeois, avec ses gaspillages de terrain, son absence d'horizon et son coût pour la communauté...

 

Quels sont les quartiers typiques de cette période, à Saint-Etienne?

Le premier est constitué par le très bel ensemble de la place du Maréchal-Foch. Il s'agit d'une étape intermédiaire entre l'îlot traditionnel (des immeubles accolés, formant un pâté de maisons) et sa suppression totale. Du côté de la Grand-Rue, plusieurs immeubles constituent encore des semi-îlots. Mais, à l'ouest, deux immeubles sont déjà totalement indépendants: ils sont construits au milieu de la verdure. Et cela, c'est très nouveau. Jusqu'à présent, tous les immeubles érigés à Saint-Etienne, y compris les plus hauts, étaient accolés à d'autres édifices. Cela reste encore, cinquante ans plus tard, l'un des quartiers chics de Saint-Etienne.

 

L'autre grande opération de l'époque, c'est Beaulieu I.

Evidemment. On est, cette fois, face à un grand ensemble «pur». Le chantier commence en 1953 - il y a juste cinquante ans - et s'achève en 1955. Ce nouveau quartier de 1 264 logements est remarquablement conçu. Non seulement il respecte la topographie des lieux, mais aussi il joue avec elle: les bâtiments sont implantés soit parallèlement, soit perpendiculairement aux courbes de niveau, ce qui met en valeur la colline tout en préservant son sommet. Pour rompre l'anonymat, les entrées, les façades et les balcons sont individualisés. Les logements sont de qualité, et les espaces verts, confiés aux services de la ville, tout simplement magnifiques. Beaulieu produit d'ailleurs un effet prodigieux sur ses premiers habitants.

 

Son implantation n'est pas non plus le fait du hasard...

En effet. Compte tenu des préoccupations hygiénistes de l'époque, le conseil municipal a choisi ce site «loin des zones minières et industrielles, à l'abri des poussières et des fumées, au climat salubre». Il souligne qu'il ne sera «jamais exploité par les houillères, car son sous-sol est stérile» et qu'il est également «bien relié à Saint-Etienne par le cours Fauriel, la seule avenue large de la ville». C'est véritablement le contre-modèle du taudis. Il a d'ailleurs, lui également, remarquablement bien vieilli.

 

Etes-vous aussi enthousiaste pour les projets qui ont suivi Beaulieu I?

Hélas!... Beaulieu II-La Marandinière (1957-1959), Beaulieu III-Montchovet (1962-1964), avec la fameuse «muraille de Chine», Beaulieu IV-la Palle (1967-1970) et la Métare (1962-1974), représentant à eux tous quelque 6 000 logements, constituent - à l'exception de la Métare, qui ne comprend que des appartements en copropriété - des échecs complets. Et tragiques.

 

Pourquoi cette différence?

Beaulieu I a bénéficié d'une accumulation de partis pris judicieux qui n'ont pas été appliqués par la suite. Outre la qualité de son architecture et de ses espaces verts, on a évité le zonage bête et méchant, qui allait s'imposer plus tard: les zones commerciales, d'un côté; les tours et les barres d'habitation, d'un deuxième; les emplois, d'un troisième. Enfin, Beaulieu I, réservé presque exclusivement aux classes moyennes, n'a pas connu le processus de dégradation que l'on constatera ailleurs, et dont la destruction de la «muraille de Chine» constituera le symbole.

 

Qui ont été les grands aménageurs de cette époque?

Parmi les politiques: le maire, Alexandre de Fraissinette (modéré), et son premier adjoint, qui lui succédera à sa mort, le radical Michel Durafour. Parmi les architectes: Edouard Hur et Henri Gouyon, concepteurs de Beaulieu I. Et, bien sûr, l'Etat, qui reste très présent. C'est lui qui, de manière générale, garde la haute main sur l'urbanisme. Beaulieu constitue une opération nationale, décidée de Paris. Cependant, ce qui est remarquable, c'est que, pour Beaulieu I, l'Etat va accepter de composer.

 

Dans quels domaines?

Le ministère de la Reconstruction souhaitait, ici comme ailleurs, que l'opération fût entièrement industrialisée. Autrement dit, que l'on adaptât au bâtiment les méthodes de l'automobile. Les constructions devaient se faire en préfabriqué, et l'on devait se contenter de les monter sur place. Mais, à Saint-Etienne, les architectes, soutenus par le maire, s'opposent à cette directive. Parce qu'ils sont expérimentés, et reconnus, ils vont obtenir gain de cause. Et heureusement.

 

Y a-t-il eu des projets, conçus à cette époque, qui n'ont pas vu le jour?

A la fin des années 1950, l'Etat fait appel à de grands architectes pour remodeler les villes. A Saint-Etienne, c'est Dufau, distingué par le prix de Rome, qui est choisi. Il présente un projet radical: raser les 70 îlots qui se trouvent à l'est de la Grand-Rue, entre la place du Peuple et Bellevue, et les remplacer par autant de tours et de barres! Son projet, finalement, ne sera appliqué qu'en partie. Au sud, jusqu'à Bellevue, presque tout est démoli, beaucoup de tours et de barres sont construites. Au nord, les démolitions sont également presque systématiques, mais, cette fois, les nouveaux immeubles reproduisent la forme traditionnelle de l'îlot. On détruit également une partie du quartier derrière la grande poste, ainsi que l'ancienne caserne de Tréfilerie et la prison de Bizillon.

 

Le futur Centre-Deux...

C'est cela. Au départ, l'opération se nomme «prison-Tréfilerie», mais les promoteurs, qui ont le sens du commerce, préfèrent la rebaptiser. Ce quartier est conçu comme un centre d'affaires à l'américaine, type la Défense, à Paris, ou la Part-Dieu, à Lyon. On explique aux élus que, s'ils veulent que Saint-Etienne devienne une grande ville, ils doivent la doter d'un centre d'affaires, avec des immeubles atteignant 100 ou 150 mètres de hauteur, comme aux Etats-Unis! Le projet est lancé (en 1969), mais il sera peu à peu amendé, pour tenir compte de la réalité économique, de la montée des oppositions et de l'évolution des mentalités.

 

Comment l'économie stéphanoise se porte-t-elle alors?

La ville croit encore à l'avenir de la mine et des industries traditionnelles. Cela se comprend: le plan Monnet pour la relance de l'économie française s'appuie sur l'énergie, les transports, les industries lourdes... Bref, tous les points forts de Saint-Etienne, mais ce sera un cadeau empoisonné, car, bercée par cette illusion, la cité s'endort. Quand elle se décidera à moderniser ses structures industrielles, ce sera toujours avec quelques années de retard. Au fond, c'est dans les années 1950 que l'on commet les erreurs qui conduiront, plus tard, au démantèlement des industries locales.

 

Le secteur tertiaire a-t-il déjà commencé son essor?

Pas encore. Dans les années 1950, Saint-Etienne reste une ville très fortement industrielle. La tertiarisation, avec l'enseignement supérieur, la transformation de l'hôpital en centre hospitalier régional et universitaire et l'essor de Casino, avec les supermarchés et les hypermarchés, ne commencera véritablement que dans les années 1960.

 

Culturellement, la ville est aussi très active...

Elle est même, à ce moment-là, l'un des hauts lieux de la création culturelle en France, notamment dans les domaines théâtral et artistique. Maurice Allemand fait du musée de Saint-Etienne l'un des plus grands musées d'art moderne en France. Et Jean Dasté propose au public le théâtre moderne. Ce bouillonnement est dû, notamment, à Alexandre de Fraissinette. Comme, après lui, Michel Durafour, il est persuadé que l'avenir de la cité est dans la modernité. Il considère donc qu'elle doit être déclinée dans tous ses aspects: économique, urbanistique et culturel.

 

La population comprend-elle cette volonté?

Oui et non. Dans les années 1950, il existe un certain consensus, car tout le monde partage la vision d'un avenir meilleur. Mais, en réalité, Fraissinette, et surtout Durafour, sont très décalés. Dans leur obsession d'une ville «blanche», ils refusent en bloc le passé, dont on a heureusement découvert depuis lors les richesses. Ils rêvent d'une ville qui n'existe pas, peuplée d'habitants qui ne ressemblent pas aux Stéphanois réels... C'est d'ailleurs ce qui, plus tard, provoquera la chute de Michel Durafour. Les villes au passé industriel souffrent souvent d’une mauvaise image et d’une attractivité en berne. Saint-Etienne n’échappe pas à la règle : fondée sur l’industrie de l’armement, de la houille et de la métallurgie, la capitale ligérienne a subi de plein fouet la désindustrialisation au cours des années 70. La réhabilitation de la Condition des soies, l’un des fleurons du patrimoine architectural de la ville, montre qu’il est possible d’attirer de nouveaux habitants et des investisseurs grâce à des projets atypiques de grande qualité.

 

Surnommée « capitale des taudis » au sortir de la Seconde Guerre mondiale – son centre-ville est alors insalubre et surpeuplé – ou « ville noire » en référence à l’industrie minière et ses terrils, Saint-Etienne a longtemps fait figure de ville repoussoir dans l’imaginaire collectif.

 

Pour autant, à l’instar de nombreuses anciennes places fortes de l’industrie française, la ville recèle un patrimoine architectural de qualité, constitué de bâtiments construits durant l’âge d’or. La rénovation récente de la Condition des Soies offre un exemple réussi de valorisation du patrimoine industriel. Elle constitue la preuve qu’il est bel et bien possible de modifier l’image négative d’une ville en faisant de son passé une force.

 

Des balles de soies aux appartements de standing

 

La Condition des soies a été bâtie en 1909 par les architectes Léon et Marcel Lamaizière. Elle sert d’abord d’entrepôt pour les balles de soies produites dans le quartier Jacquard, où se concentrent les métiers à tisser des artisans.

 

Reconvertie pour accueillir l’école de commerce de la ville entre 1982 et 1997, elle est ensuite laissée à l’abandon pendant plus de 10 ans.

 

Le conseil général de la Loire la conserve dans son inventaire dans l’espoir qu’un investisseur se manifeste pour lui trouver une nouvelle utilisation. A la surprise générale, un promoteur se porte acquéreur du bâtiment en 2007 : le groupe Créquy rachète la Condition des soies pour 1,4 millions d’euros.

 

Montage financier innovant

 

Cette opération est rendue possible par un montage financier innovant qui permet au promoteur d’équilibrer son opération et de pouvoir sortir l’un des projets les plus ambitieux que le marché immobilier local ait connu depuis longtemps.

 

En effet, le groupe Créquy profite d’une législation peu connue et rarement appliquée jusque-là : l’agrément « Monument historique » délivré par le ministère des Finances. La Condition des Soies est le premier à le recevoir depuis 2009.

 

Cette législation est une aubaine pour tout investisseur : elle permet de défiscaliser à hauteur de 100% le montant (sans plafond) des travaux engagés par le promoteur. Aucun engagement de location, ni de plafond de loyers ou de ressources du locataire n’est exigé par l’Etat.

 

Premier monument historique basse consommation

Par ailleurs, le montage financier comprend également des dispositifs plus classiques, liés à la loi Malraux ou aux crédits d’impôt en faveur du développement durable.

 

La volonté de Créquy est d’en faire le premier monument historique classé BBC (bâtiment basse consommation) : le surcoût nécessaire (110 euros au m²) est pris en charge à hauteur d’un tiers par les subventions de la région Rhône-Alpes et de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH).

 

Au total, le coût de la réhabilitation s’élève à quelque 7 millions d’euros pour les 2 500 m² des quatre étages de la Condition des Soies.

 

Créquy

Vue sur la cour intérieure de la Conditions des soies.

La commercialisation s’avère un succès sans précédent malgré les prix de sortie des appartements, sans commune mesure avec l’état du marché local. Les appartements sont vendus plus de 4 000 euros le m² dans une ville où les prix moyens ne dépassent pas 1 000 euros !

 

Le succès est tel que le promoteur doit revoir la distribution entre habitat et bureaux. Sur les 26 logements et 400 mètres carrés de bureaux prévus à l’origine du projet, Créquy propose finalement 30 logements (18 T3 et 8 T4) et seulement 100 m² d’immobilier tertiaire.

 

Il ne faut que 18 mois pour boucler la commercialisation. Les premiers occupants emménagent en janvier 2015.

 

Concours de jeunes designers

 

Un tiers des acquéreurs sont des propriétaires occupants, les deux tiers restants étant des investisseurs. Ce succès, surprenant à première vue, serait le résultat, selon l’aveu même de l’un des membres du Groupe Créquy, de la taxation à 75% des hauts revenus : l’immobilier de haut standing est devenu un moyen sûr de défiscaliser.

 

La vente fulgurante de ces logements est aussi le fruit de finitions de très haute qualité. Le groupe Créquy avait par exemple organisé un concours réservé aux jeunes designers locaux pour la conception d’un lustre dans l’entrée principale #Mémoire2cité au coeur de la rénovation urbaine en département LOIRE 42 @ ST-ETIENNE MONTCHOVET PREFABRICATION MASSIVE Le temps des cites modernes et souvent d'HLM....Domy z panelu (1959) - 1er court métrage du cinéaste tchèque Jiří Menzel - Un documentaire sur la construction des logements préfabriqués Paneláky Prefabricated Houses. A student work by Jiří Menzel, filmed during his second year at the FAMU film school.

www.youtube.com/watch?v=X-2hXxJUn74 Domy z panelu (Jirí Menzel, 1959) Prefabricated Houses. A student work by Jiří Menzel, filmed during his second year at the FAMU film school. les grands chantiers 1955 1960s 42 SAINT-ETIENNE QUARTIERS SUD EST @ LES CITES MODERNES DE BEAULIEU 1953-1973 @ BEAULIEU3 MONTCHOVET @ Architectes M GOUYON M HUR M CLEMENT M MAUHAUDIER - La Muraille de Chine en construction içi en 1963 @ Il y avait l'idée de faire le plus grand nombre possible de logements confortables ; dans le délai le plus rapide possible ; au coût le plus bas possible. Il y avait quand même l’idée comme ça d’une prouesse dans le domaine du logement social.42 St-Etienne Montchovet la muraille Mais dans les années 80, le quartier change. Banlieue à problèmes, zone de non-droit, autant d’étiquettes qui collent à la muraille au gré des faits divers, des voitures brûlent, des policiers patrouillent, des jeunes traînent, et puis le bâtiment a vieilli. Les locataires le désertent. En 85, le quartier s’offre un lifting de 120 millions de francs, mais les problèmes persistent. Alors en 95…On a fait le constat qu’il n’y avait pas eu possibilité de réhabiliter dans de bonnes conditions. Qu’on avait connu l’échec de réhabilitation, d’une façon tout à fait naturelle. J’en ai conclu qu’il ne fallait pas obliger les gens à vivre dans ce type d’habitat. Qu’il ne fallait pas remplir de force une telle muraille. Et donc, la conclusion s’imposait d’elle-même, il fallait démolir. Cette démolition permet de mettre un terme aux 4 millions de francs de perte annuelle générés par les logements vides...Ça coûte un bâtiment inoccupé. Début 97, la moitié du bâtiment était vide. Donc, sur 500 logements, nous avions 250 logements vacants. Mais pour certains riverains, cette logique comptable n’efface pas une profonde nostalgie, la muraille est l’emblème du quartier...La muraille de Chine, ça fait des années qu’elle existe. Je veux dire, c’est elle qui fait, quand on parle du quartier on parle toujours tout de suite de la muraille de chine...C’est triste quand même de voir le bâtiment qui va tomber, voilà ! C’est comme si on enterrait une personne hein ! C’est une page du quartier qui se tourne, et c’est dommage...Il n'y aura plus de muraille mais dans notre coeur, il y aura toujours une muraille...Ce bâtiment, les stéphanois l’appellent la muraille de Chine. 540 logements, 2000 habitants, 48 mètres de haut pour 17 étages, 280 mètres de long. C’etait un véritable village vertical. C’etait aussi le symbole du quartier de Montchovet, mais c’est un symbole condamné, c’est en effet la plus grande barre de logement d’Europe qui doit être détruite en une seule fois. La muraille a été construite en pleine crise du logement. En 65, ce bâtiment offre tt le confort moderne : salle de bains, chauffage central, ascenseur. Il est pris d’assaut par les locataires, tout comme les 4000 autres logements neufs construits au sud-est de Saint-Etienne...https://m.ina.fr/.../demolition-de-la-muraille-de-chine... Alors, au niveau de la préparation de ce chantier, les principales phases furent le désamiantage des façades qui représentaient 32 000 m² de matériaux non friables. Ensuite, est venu le temps de la déconstruction des appartements où on a retiré les planchers bois, les portes, tout ce qui était impropre à la mise en décharge. La troisième phase fut la déconstruction mécanique et l’affaiblissement mécanique des structures. La quatrième phase fut la foration, on a foré environ 3600 mètres linéaires de trous pour mettre les explosifs. La dernière phase qui est en cours de réalisation est la mise en place des protections, c’est bien sûr les voiles intérieurs ainsi que sur les voiles extérieurs afin d’éviter les projections...La muraille, une fois détruite, laissera un vide de plus de 4 ha au cœur de Montchovet. L’avenir de ce quartier est déjà tracé dans les cartons des architectes, il est devenu médical... m.ina.fr/.../demolition-de-la-muraille-de-chine... Entre les années 50 et 60, et suite à la seconde guerre mondiale, la municipalité stéphanoise a vu sa population passée d’un peu moins de 180 000 habitants en 1950 à plus de 200 000 habitants dix ans plus tard en 1960. Cette forte augmentation de la population pouvait s’expliquer par le fort taux de natalité de cette époque (baby-boom), mais aussi par l’afflux de travailleurs de la classe ouvrière venus dans la grande cité stéphanoise pour trouver un travail. De ce fait, la construction d’un logement sain pour chaque ouvrier était devenue une priorité absolue pour les élus qui considéraient à raison que cela était une condition vitale dans le cadre de ce grand développement. Pour ce faire, la ville a lancé dans les années 50 une vaste opération de construction de barres d’habitation dans la zone de Beaulieu, destinée à fournir un logement à une population grandissante. www.cimaise-architectes.com/.../lespace-beaulieu/ Des tours et des barres, voici les formes les plus courantes des bâtiments qui constituent les grands ensembles. On doit cette communauté de forme à l’industrialisation des procédés de construction et à l’imposition de normes et de plans types pour les appartements afi n de réduire les coûts de production, objectif constant des années 1950-1960. Ceci a conduit à privilégier des formes simples et l’usage du béton, qui accède alors à une véritable hégémonie. L’utilisation généralisée du chemin de grue est également pointée comme explication de l’orthogonalité des plans et d’une extrême uniformisation. La forme des grands ensembles est également liée à l’influence du Mouvement moderne en architecture et à une conception urbaine nouvelle. Il y a dans les Trente Glorieuses une volonté d’inventer la ville et même la vie. La forme urbaine du grand ensemble est conçue en rupture avec l’environnement immédiat, avec une organisation propre et autonome du nouveau quartier. C’est d’ailleurs cette rupture qui rend si facilement identifi ables les grands ensembles sur les vues aériennes. L es architectes et urbanistes veulent libérer l’espace au sol pour mieux organiser la relation entre immeuble et espace vert. Le plan des grands ensembles est en général orthogonal avec des immeubles en périphérie laissant au centre un espace planté, le fameux espace vert des plans masses. Cette forme architecturale et urbaine a pu concentrer les critiques. On reproche le gigantisme, la monotonie, mais aussi l’absence de véritables espaces publics. Les grands ensembles ont globalement été édifiés sur des parcelles agricoles ou maraîchères, faute de réserves foncières suffi santes en ville. Ils sont aussi parfois construits dans les vides du tissu urbain laissés par les lotissements pavillonnaires. Dans de nombreux cas, ils sont situés aux franges des villes, parfois à cheval sur deux communes qui ne souhaitaient pas forcément travailler ensemble. Ceci a encore un impact aujourd’hui sur la réussite des projets de transformation qui peut dépendre du niveau de coopération des communes concernées. Par souci d’économie, certaines opérations ont été réalisées à proximité de zones où devaient être construites des infrastructures telles qu’une autoroute ou un échangeur, ce qui a accentué encore la fracture avec les quartiers plus anciens

de la commune, le centre-ville et ses services. De plus, les grands

ensembles sont souvent implantés à l’écart des transports en commun. En région parisienne, cela s’améliorera avec la création du District ( 1961 ) et des villes nouvelles ( 1965 ) qui permet le financement des réseaux de transport en commun et des autoroutes. Certaines municipalités se sont montrées très volontaires pour accueillir des grands ensembles, mais l’État en a aussi imposé à des petites communes qui n’en voulaient pas.

Pour celles-ci, les évolutions urbaines, démographiques et économiques consécutives ont parfois provoqué de véritables séismes. Suivant leur envergure, les nouveaux quartiers

ont pu submerger les anciens bourgs et faire basculer les territoires du rural à l’urbain à une vitesse fulgurante... Dans les années 1950, les logements sont rares, surpeuplés et souséquipés. En 1954, la plupart ne disposent ni de sanitaires, ni de wc intérieurs et à peine la moitié ont l’eau courante. Avec la construction des grands ensembles, en 1975 la quasi-totalité des logements ont l’eau courante, 75 % l’eau chaude et une installation

sanitaire complète avec wc intérieurs. Enfin, moins de 5 % des logements sont surpeuplés. On comprend alors que

les grands ensembles incarnent une modernité bienfaisante pour les mallogés qui y emménagent. Cependant, l’économie de moyens

dans la construction a été telle que les problèmes liés aux malfaçons arrivent vite. De plus, les bâtiments mal entretenus s’abîment avant même que tous les équipements soient

terminés. Aux défauts de construction et d’entretien s’ajoute la faiblesse des équipements collectifs. Les nouveaux résidents déchantent. Malgré tout, des sociabilités s’organisent, autour de la cage d’escalier, du chemin de l’école, de la vie associative et

de fêtes ou manifestations culturelles et sportives. la fête de grand

vaux à savignysur-orge. Jusqu’à la fi n des années 1970, des événements et fêtes organisés dans le quartier drainent des habitants de toute la commune, voire au-delà. Grand Vaux est alors presque un second centre-ville. @ 1975 13 le grand ensemble de sarcelles. Le terme «sarcellite » est inventé en 1962 pour désigner le mal des grands ensembles, une sorte de dépression dont seraient victimes les habitants. Cette soi-disant maladie de l’habitat moderne fait de Sarcelles le symbole des grands ensembles français. 1961 villagexpo à saint-michel sur-orge. Des concours visant à abaisser le coût du logement individuel ( Villagexpo en 1966, Chalandonnettes en 1969 ) sont lancés par le ministère de l’Équipement et du Logement. Le renouveau pavillonnaire encouragé par l’État témoigne du discrédit parallèle des grands ensembles. 1966 15 À peine les premiers habitants installés, journalistes, sociologues et autres experts viennent enquêter sur la vie dans les grands ensembles. Les uns sont séduits par leur modernité. Les autres, de plus en plus nombreux, dénoncent le mal des grands ensembles, leur taille et leur monotonie. La critique architecturale et sociale enfle et la circulaire Guichard met fin à leur construction le 21 mars 1973. L’ère du pavillonnaire prend le relais...MONTCHOVET MAI 2000 Au départ conçue pour loger les classes moyennes, la "Muraille de Chine" a accueilli, à partir des années 1970, de plus en plus de populations immigrées. Malgré plusieurs réhabilitations, elle était devenue, à l'instar d'autres quartiers défavorisés, le symbole de l'échec de la politique du logement, avec la ghettoïsation des populations pauvres et immigrées. Quatre mois de préparation avaient été nécessaires avant que, ce 27 mai 2000, les 600 kilos d’explosifs foudroient, en quelques secondes, la "Muraille de Chine". Il avait fallu ensuite plusieurs jours pour évacuer les 80.000 tonnes de gravats. Depuis 2005, l'Hôpital privé de la Loire (HPL) a été édifié à l'emplacement même du bâtiment. Éclairage

Au sud-est de la ville de Saint-Etienne, le quartier d'habitation de Beaulieu-Montchovet est construit entre 1953 et 1971. En 1964, la troisième tranche dénommée « Beaulieu III » donne lieu à la réalisation du plus grand bâtiment d'habitation en Europe. Surnommé « la muraille de chine » en raison de son gigantisme, il est détruit par dynamitage en 2000. Son histoire est profondément inscrite dans le contexte de la politique du logement en France.

Grâce à son bassin charbonnier, au développement de l'industrie textile et à sa manufacture d'armes, l'essor de la ville de Saint-Etienne bénéficie de la révolution industrielle du XIXe siècle. Forte de cet héritage, elle a conservé son dynamisme économique jusqu'au milieu du XXe siècle. Important centre militaro-industriel durant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Etienne est touchée par plusieurs bombardements. Ces destructions ont accentué la crise du logement dues aux profondes mutations de l'après-guerre qui concentrent la population dans les grands centres urbains et industriels. C'est dans ce contexte que la ville de Saint-Etienne décide de construire un quartier neuf afin de loger près de 30 000 habitants dans près de 4 600 logements. Le quartier Beaulieu-Montchovet est proche du centre ville. Il est situé sur une zone dont le sous-sol n'était pas fragilisé par la présence d'anciennes mines de charbons, ce qui autorisait la construction d'immeubles importants. La réalisation de la Muraille de Chine est très comparable à celles qui voient le jour dans le cadre de la politique des Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP) initiée en 1959. Des quartiers nouveaux ont vu le jour, en principe avec des commerces et des équipements, constituant ce qu'il est convenu d'appeler des « grands ensembles ». A Saint-Étienne, au cœur du quartier de Beaulieu-Montchovet, la « Muraille de Chine » s'ajoute à des ensembles déjà construits. D'une hauteur de 48 mètres, le bâtiment est parfaitement rectiligne afin de rationaliser la construction. Les grues peuvent se déplacer sur des rails tout le long de la « barre », terme qui désigne ces grands immeubles. Il est composé de 19 étages sur 270 mètres de long et abrite 450 logements. L'armature en béton armé et les éléments standardisés permettent une construction rapide et compétitive. Le confort moderne des appartements n'est pas le seul atout de cet immeuble, les infrastructures du quartier suivent l'évolution de la population : équipements sportifs, centre commercial et collège complètent le dispositif et, à l'origine, la demande des familles est forte pour ce bâtiment imposant, symbole de modernité.

Après les années 1970, Saint-Etienne connaît une crise économique, le charbon est concurrencé par le pétrole, les industries locales sont en déclin et la démographie fléchit. Les grandes opérations lancées dans les années 1950 et 1960 ont vieilli. La « Muraille de Chine » n'est habitée qu'à moitié et la ville peine à entretenir cet ensemble. Malgré plusieurs opérations de réhabilitation dont la dernière lancée dans le cadre du programme « Banlieues 89 » (Roland Castro), elle devient le symbole des difficultés économiques et sociales : fort taux de chômage, exclusion et délinquance. La concentration en un même lieu d'une population défavorisée et touchée par le chômage fait sentir ses effets. De nouvelles politiques de la ville voient le jour. Elles prônent une mixité sociale qui s'oppose à la ségrégation qui résultait de la politique de ZUP. Impuissante à renverser cette évolution générale, la ville décide la destruction de l'immeuble. Ces opérations de destruction apparaissent au début des années 1970 aux Etats-Unis ; elles sont imitées à Villeurbanne en 1978 pour la cité Olivier de Serres, même si en France, jusqu'au milieu des années 1990, l'État a le plus souvent privilégié une politique de réhabilitation. Le 27 mai 2000 les derniers habitants de la Muraille de Chine sont évacués, l'autoroute est barrée et le quartier bouclé par les forces de l'ordre : à 13 heures précises a lieu la plus grosse opération de démolition jamais réalisée en Europe @ Ce bâtiment, les stéphanois l’appellent la muraille de Chine. 500 logements, 2000 habitants, 48 mètres de haut pour 17 étages, 280 mètres de long. C’est un véritable village vertical. C’est aussi le symbole du quartier de Montchovet, mais c’est un symbole condamné, c’est en effet la plus grande barre de logement d’Europe qui doit être détruite en une seule fois. La muraille a été construite en pleine crise du logement. En 1965, ce bâtiment offre tout le confort moderne : salle de bains, chauffage central, ascenseur. Il est pris d’assaut par les locataires, tout comme les 4000 autres logements neufs construits au sud-est de Saint-Etienne. Il y avait l'idée de faire le plus grand nombre possible de logements confortables ; dans le délai le plus rapide possible ; au coût le plus bas possible. Il y avait quand même l’idée comme ça d’une prouesse dans le domaine du logement social. Mais dans les années 80, le quartier change. Banlieue à problèmes, zone de non-droit, autant d’étiquettes qui collent à la muraille au gré des faits divers, des voitures brûlent, des policiers patrouillent, des jeunes traînent, et puis le bâtiment a vieilli. Les locataires le désertent. En 85, le quartier s’offre un lifting de 120 millions de francs, mais les problèmes persistent. Alors en 95… On a fait le constat qu’il n’y avait pas eu possibilité de réhabiliter dans de bonnes conditions. Qu’on avait connu l’échec de réhabilitation, d’une façon tout à fait naturelle. J’en ai conclu qu’il ne fallait pas obliger les gens à vivre dans ce type d’habitat. Qu’il ne fallait pas remplir de force une telle muraille. Et donc, la conclusion s’imposait d’elle-même, il fallait démolir. Cette démolition permet de mettre un terme aux 4 millions de francs de perte annuelle générés par les logements vides. Ça coûte un bâtiment inoccupé. Début 97, la moitié du bâtiment était vide. Donc, sur 500 logements, nous avions 250 logements vacants. Mais pour certains riverains, cette logique comptable n’efface pas une profonde nostalgie, la muraille est l’emblème du quartier. La muraille de Chine, ça fait des années qu’elle existe. Je veux dire, c’est elle qui fait, quand on parle du quartier on parle toujours tout de suite de la muraille de chine. C’est triste quand même de voir le bâtiment qui va tomber, voilà ! C’est comme si on enterrait une personne hein ! C’est une page du quartier qui se tourne, et c’est dommage. Il n'y aura plus de muraille mais dans notre coeur, il y aura toujours une muraille. Depuis le 24 janvier, une cinquantaine d’ouvriers travaillent à la déconstruction de ce bâtiment. Aujourd’hui, tout est prêt pour l’explosion. Alors Monsieur Arnaud, quelles ont été les différentes phases de ce chantier ? Alors, au niveau de la préparation de ce chantier, les principales phases furent le désamiantage des façades qui représentaient 32 000 m² de matériaux non friables. Ensuite, est venu le temps de la déconstruction des appartements où on a retiré les planchers bois, les portes, tout ce qui était impropre à la mise en décharge. La troisième phase fut la déconstruction mécanique et l’affaiblissement mécanique des structures. La quatrième phase fut la foration, on a foré environ 3600 mètres linéaires de trous pour mettre les explosifs. La dernière phase qui est en cours de réalisation est la mise en place des protections, c’est bien sûr les voiles intérieurs ainsi que sur les voiles extérieurs afin d’éviter les projections. Un périmètre de sécurité de 150 m sera mis en place autour du chantier, l’autoroute sera fermée samedi entre 11 heures et 14 heures. Un millier de riverains seront évacués et 300 CRS et policiers assureront la sécurité du public pendant l’opération de foudroyage. La phase ultime sera le tir, et ensuite le traitement des matériaux au sol. Les 23 000 m3 de béton seront évacués en deux mois. La muraille, une fois détruite, laissera un vide de plus de 4 ha au cœur de Montchovet. L’avenir de ce quartier est déjà tracé dans les cartons des architectes, il sera médical. Notre projet c’est de construire une clinique de 251 lits qui est constituée du regroupement de 3 cliniques existantes à Saint-Etienne. Il y aura une maternité, il y aura également un service de médecine, et puis un service de chirurgie comme ça existe dans la plupart des cliniques privées. Avec 16 salles d’opération et 150 médecins, ce centre hospitalier sera le plus important pôle de santé privé de Rhône-Alpes. Les travaux commenceront en septembre pour s’achever en janvier 2002. Ils coûteront 250 millions de francs. On a choisi ce quartier parce que nous pensions que c’est un beau quartier qui est extrêmement bien situé ; duquel il y a une vue qui est très belle, quand on est monté dans la muraille de Chine, on le sait. Que d’autre part, pour un établissement de santé, c’est à proximité de l’autoroute ; donc avec des facilités d’accès pour les patients extrêmement importants, qui feront que cet établissement sera vu quand on passera devant, et qu’on pourra y accéder facilement. 40 ans après la construction de la muraille, l’ambition de la municipalité est d'effacer la difficile réputation du quartier de Montchovet, par un vaste réaménagement urbain ; avec à l’horizon 2003, une nouvelle ligne de tramway, deux maisons de convalescence, et un aménagement paysager. Le samedi 27 mai à 13 heures 01, la muraille de Chine s’effondrera sur elle-même en 15 secondes. Nous serons là pour vous montrer ce moment crucial dans la vie du quartier et qui changera définitivement le visage de Saint-Etienne. En France, la préfabrication va tout d'abord se développer dans le contexte de pénurie générale de la Libération. Dans un second temps, l'opération des « 4 000 logements de la région parisienne » en 1953 inaugure la généralisation de la préfabrication pour la construction des grands ensembles de logements en France. Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie Le logement préfabriqué, victime de son succès en France, fut exporté en Europe de l’Est. Qui se souvient aujourd’hui que ces logements symboles de progrès devinrent, en pleine guerre froide, la marque de fabrique du collectivisme ? Jacqueline a 50 ans et vit à la cité des Courtillières à Pantin. Elle se souvient lorsque, enfant, elle quitta avec ses parents le « une pièce parisien » sans commodités pour un appartement spacieux et moderne dans cette cité. La cité des Courtillières est alors une cité pilote, censée réaliser le rêve d’une vie nouvelle dans une France qui manquait à la Libération cruellement de logements.

Comme tant d’autres Jacqueline enfant ignorait qu’elle devait à Raymond Camus architecte génial, créateur du panneau en béton préfabriqué, cette invention qui promettait un futur radieux pour tous. Sydney, voisin de Jacqueline, se remémore lui, les bus remplis d’architectes venus d’Union soviétique pour visiter sa cité…

La marque de fabrique du collectivisme

Le logement préfabriqué victime de son succès en France est exporté en Europe de l’Est. Qui se souvient aujourd’hui que ces logements symboles de progrès devinrent en pleine guerre froide, la marque de fabrique du collectivisme ? Pour Julie, à Prague, ou Susanna à Berlin Est, l’arrivée du préfabriqué dans leur vie revêt une toute autre signification. Utopies sociales, idéologies politiques et avant-garde architecturale commencent à se mélanger. Le rêve du bonheur tourne vite au cauchemar…

En République tchèque, l’antique ville de Most est détruite pour des raisons économiques pour être reconstruite grâce au panneau de béton. Au travers d’archives inédites et de témoignages des habitants, l’histoire incroyable de panneau en béton se raconte pour la première fois de Paris à Moscou, de 1950 à nos jours.

Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen, produit par Les Films du Tambour de Soie www.dailymotion.com/video/x413amo @

Petite histoire de la préfabrication

Les violentes destructions de la Seconde Guerre mondiale ont contraint une bonne partie des pays européens à trouver des solutions inédites concernant la reconstruction.

« Les guerres sont par exemple d’importants accélérateurs de l’industrialisation du bâtiment pour deux raisons au moins. La première est que l’industrie d’armement se recycle logiquement dans la production civile après les conflits ; la deuxième est que les territoires dévastés par les destructions, comprenant des villes entières, sont à reconstruire. » Franz Graf

L’originalité de la première phase de ces reconstructions réside dans la dynamique expérimentale initiée par les gouvernements européens autour de la préfabrication, ainsi que l’explique Franz Graf [2] dans l’introduction référencée de l’ouvrage.

Elain Harwood met en lumière les programmes de logements publics préfabriqués en Angleterre et Nick Bullock présente un focus sur les maisons-témoins préfabriquées de Northolt aux apparences ordinaires. Ce sont ces dernières qui vont inspirer le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme français pour ces chantiers expérimentaux de maisons préfabriquées.

L’Italie, de son côté, se basera sur les maisons de Northolt et la cité expérimentale de Noisy-le-Sec pour concevoir le QT8 à Milan, laboratoire où sont construits des maisons-prototypes en relation avec la Triennale, ainsi que l’explique Francesca Albani. Les deux contributions consacrées à l’Allemagne de Steeve Sabatto et Silke Langenberg s’attachent plus spécifiquement à la dimension technique et aux systèmes constructifs inventés par Konrad Wachsmann en collaboration avec Walter Gropius et Helmut Spieker, semble-t-il sans lien avec les autres pays européens.

Suite aux expérimentations, chacun des pays prend des voies sensiblement différentes vers le logement de masse. Si les prefabs anglais demeurent un élément caractéristique du paysage national, la construction traditionnelle, tout aussi rentable économiquement sera préférée. Le recours à la préfabrication concernera, avec davantage de bonheur, les écoles anglaises. En France, à partir de 1954, l’État fixe aussi sa doctrine : la solution au manque de logement se trouve dans la préfabrication lourde, ouvrant la voie aux grands ensembles. Et l’Italie prendra finalement un tournant bien différent en opérant un retour décisif à des techniques artisanales, exécutées à pied d’œuvre, afin d’augmenter l’occupation ouvrière. Mais un défi, tant collectif que particulier, est aujourd’hui à relever : comment rénover le bâti préfabriqué existant ? Les solutions dépendront forcément « de la valeur que l’on attribue à un patrimoine, surtout s’il est considéré comme ordinaire et diffus » [3]. Ainsi que le démontrent les cas particuliers ici étudiés, il n’y a pas de réponse préfabriquée, mais des réflexions et des histoires captivantes autant que singulières.

Les héros de l’industrialisation face à la patrimonialisation

Si les histoires architecturales racontées sont principalement européennes, il aurait été impensable, à propos de préfabrication, de ne pas mentionner les États-Unis et notamment un de ses représentants les plus populaires : Buckminster Fuller. Le texte de James Ashby [4] retrace l’aventure de la restauration de la maison Dymaxion (contraction en anglais de dynamic-maximum-tension), aujourd’hui exposée au musée Ford à Détroit. Cette maison devait « révolutionner l’industrie du logement après la Seconde Guerre mondiale » en proposant aux familles des habitations qui ne devaient pas dépasser le prix d’une Cadillac. Mais l’entreprise de Fuller fit faillite et il ne resta qu’un prototype, récupéré et transformé par l’un des investisseurs afin d’en faire son logement. Des décennies après, la maison est abandonnée et le bâti se dégrade : les héritiers finissent par faire don de la maison au musée en 1991. Mais six années vont encore s’écouler avant que le musée ne s’engage dans la restauration de la maison Dymaxion. Une équipe pluridisciplinaire va être constituée dans une démarche scientifique, avec pour défi complexe d’être au plus proche de l’authenticité d’une expérience architecturale inachevée.

Portes du pavillon du centenaire de l’aluminium, page 107 du catalogue de vente Artcurial des 23 et 24 novembre 2010

Autre héros de la préfabrication, notre Jean Prouvé hexagonal. L’article de Richard Klein [5], « Le pavillon du centenaire de l’aluminium, un patrimoine en pièce », présente différents paradoxes patrimoniaux lié à cet édifice nomade, le caractère véhiculaire était bien souvent intrinsèque aux constructions de Prouvé. L’auteur part ici de la controverse apparue suite à la mise en vente d’un ensemble de portes et d’un panneau provenant du pavillon du centenaire de l’aluminium, construction protégée au titre des Monuments historiques. Outre les remarques concernant la place des collectionneurs de Prouvé, la question de l’intégrité de l’édifice est passionnante. En effet, le bâtiment, tel qu’il a été remonté à Villepinte, a été réduit par rapport à son implantation initiale. Dès lors, Richard Klein pose la question : « comment envisager la question de l’intégrité d’un édifice dont les dimensions peuvent être considérées comme variables ? »

Les problèmes patrimoniaux liés à ce pavillon semblent sans fin, reflétant la complexité de la situation. Un dernier exemple : l’édifice s’étant déplacé de Lille à Villepinte, son périmètre de protection s’est-il déplacé avec lui ? Parmi les autres cas d’études intelligemment présentés : la construction inachevée de Claude Prouvé, véritable ruine de science-fiction ou encore les péripéties patrimoniales de la CAF du XVe arrondissement à Paris, « l’unique bâtiment en France qui a fait l’objet d’un déclassement du statut de Monument historique ». Dénouement

Face à des bâtiments qui ne correspondent plus aux besoins contemporains ou qui se sont dégradés avec le temps, la dernière partie de l’ouvrage présente des projets de réhabilitation, transformation, rénovation, adaptation et sauvegarde. Le SHAPE Village de la Faisanderie à Fontainebleau, la transformation de la tour Bois-le-Prêtre à Paris, la cité d’habitation de Droixhe en Belgique, les bâtiments des frères Honegger à Genève, les immeubles de Triemli à Zurich : autant de témoignages d’une nouvelle réception de cette architecture préfabriquée qui eut longtemps mauvaise presse mais dont les qualités architecturales sont désormais reconnues par les architectes. Beaucoup militent pour les transformer en respectant les projets initiaux. Ces derniers textes, plus courts et moins réflexifs ont néanmoins leur place, présentant les directions actuelles et les problématiques quant aux projets de transformations. À la fin de ce copieux ouvrage bien documenté, si les auteurs n’ont pas épuisé la question de la sauvegarde de l’architecture préfabriquée, certaines énigmes de cette histoire architecturale qui parcourt le XXe siècle jusqu’à aujourd’hui piquent la curiosité. Des contributions passionnantes et une grande cohérence dans le contenu donnent à l’histoire de la préfabrication des allures d’épopée architecturale. GRAF, Franz et DELEMONTEY, Yvan (dir.), Architecture industrialisée et préfabriquée : connaissance et sauvegarde, Éditions des Presses polytechniques et universitaires romandes, Laboratoire des Techniques de la Sauvegarde de l’Architecture Moderne, textes en anglais et en français, 2012 le Logement Collectif* dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Archives ANRU / Rétro Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme / HLM twitter.com/Memoire2cite URSS un film fantastique et commic du BTP @ Au grAnd Ensemble Sovietic vs le recommande des clichés de folie youtube.com/watch?v=F68bbzOOOdY&feature=emb_err_woyt Après 1945, les collines agricoles du sud-est de la ville connaissent un programme d’urbanisation de grande ampleur pour répondre à la crise du logement. Près de 4600 logements sociaux vont ainsi être construits en quatre tranches successives de 1953 à 1970 : Beaulieu, la Marandinière, Montchovet, la Métare et la Palle formant aujourd’hui les quartiers sud-est. Touché par la crise économique et urbaine de dingue, le secteur sud-est apparaît à la fin des années 1990 comme un espace monofonctionnel dédié en totalité à l’habitat locatif social et porté par un seul bailleur l'OPAC devenu Métropole Habitat. Bien que bénéficiant de nombreux atouts (accessibilité et environnement agréable...), le quartier souffre du gigantisme de son urbanisation et du manque de résidentialisation des unités d’habitation. Par une action en profondeur et dans la durée, la Ville de Saint-Étienne, à travers son Programme de Rénovation Urbaine (PRU), a amorcé une transformation durable du quartier depuis 1989 avec la 1ere demolition du programme à la rue Pierre Loti le 31 janvier 1989 (BANLIEUE89), 30 ans de renouvellement urbain sur la ville.... une ville pilote en la matiere des 1990. Aujourd'hui et demain Les quartiers sud-est vont poursuivre leur mutation, avec l’appui continu de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine et ses partenaires l'ANRU2. Développer le secteur économique

 

L'objectif est de dynamiser l’économie dans ce territoire en portant de nouveaux projets et en restructurant l’offre commerciale de proximité. La Ville de Saint-Étienne a prévu la création de nouvelles zones d’activités permettant l’accueil d’entreprises. Ainsi une zone d’activités économiques, rue Pierre Loti, répondra aux besoins fonciers des entreprises et des artisans locaux. Ce projet de zone économique, en visibilité directe de la RN 88, permettra l’implantation d’une cinquantaine d’entreprises et la création de 300 emplois. Un nouveau centre commercial sur le secteur de la Marandinière, couplé à la démolition des centres commerciaux de la Palle et Sembat, permettra de restructurer et moderniser l’offre commerciale de proximité. Renouveller l'offre d'habitat Une qualité résidentielle s’affirme progressivement au sein des quartiers Sud-Est, grâce à une nouvelle offre d’habitat variée qui émerge depuis plusieurs années. Les nombreuses démolitions réalisées et à venir (Boulevard des Mineurs en 2018 et immeubles Loti en 2020), ainsi que les réhabilitations d’immeubles en cours, vont permettre de diversifier l’offre de logements. L’un des objectifs du projet urbain est donc de conforter la vocation résidentielle du quartier en stimulant l’offre et en accompagnant des projets comme la construction de logements passifs sur le secteur de Beaulieu, la transformation de l’ancienne école Baptiste-Marcet et la réhabilitation de logements à Monchovet. Améliorer le cadre de vie des habitants

 

Les quartiers sud-est bénéficient d’un environnement naturellement riche et varié, à l’interface entre les grands parcs de la ville (jardin des Plantes, parc de l’Europe, Bois d’Avaize) et le Pilat. Le projet urbain de la Ville de Saint-Étienne prévoit de relier ces espaces naturels entre-eux avec la création d’une continuité verte, qui permettra aux marcheurs et autres randonneurs de bénéficier d’un véritable réseau de chemins autour de la commune. Le boulevard Alexandre-de-Fraissinette, véritable colonne vertébrale du quartier, et la rue Pierre-Loti seront entièrement revus pour assurer un meilleur partage de l’espace entre tous les modes de déplacements (voiture, vélo et piéton) et assurer un maillage inter-quartiers plus efficace. fr.calameo.com/read/0005441131b4119eaa674

 

Depuis 2014, la rénovation urbaine dans les quartiers sud-est s’est traduite par de nombreux travaux: la construction du centre commercial de la Grande Marandinière, l’aménagement d’un lotissement de treize maisons individuelles passives, impasse Clémenceau, les rénovations des écoles de Montchovet et de Beaulieu, la réhabilitation de locaux rue Henri-Dunant (pour y installer la Maison des associations), et enfin les démolitions récentes du centre commercial du boulevard de la Palle et d’un garage, au 41 rue de Terrenoire.Démolitions mais aussi constructions sont au programme. Plusieurs acteurs entrent en jeu dans le financement de ces projets, notamment l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) mais aussi la Ville, le Département et la Région. Ainsi, le contrat avec l’ANRU, signé le 14 mars, dégage une somme de 23 millions d’euros, somme à laquelle il faut ajouter 3,3 millions d’euros de la Région. Pour les années à venir, les objectifs visent à la poursuite du développement économique, de la mutation de l’habitat par des constructions individuelles ou de petits immeubles, des démolitions ponctuelles, de la valorisation des espaces publics et du renforcement des espaces du quartier. Deux secteurs sont concernés : Loti et la Grande Marandinière. Le 11 AVRIL 1964, le développement de la ville de Saint Etienne, et ses travaux ..La ville de Saint Etienne se développe tout comme l'ensemble du territoire... Pour accompagner cet accroissement de population, de nouveaux quartiers se construisent aux abords de la ville chaque jours. Et pour faire face aux problèmes de circulation, un boulevard périphérique a été aménagé. Réalisé à l'occasion de la construction de la déviation sud de l'autoroute de Saint Etienne, ce reportage témoigne de la visite du sénateur maire de la ville, Mr. Michel DURAFOUR, sur le chantier du tunnel de la déviation. Accueilli par Mr. Rocher, président de la société forêzienne de travaux publics, Michel DURAFOUR découvre avec les membres du conseil municipal l'avancée des travaux. (voir aussi le chantier de l A 47 avec la video du tunnel du rond-point içi : www.ina.fr/video/LXC9610041788 . Ce quartier est né des programmes de grands ensembles mis en œuvre à partir des années 1950 afin de réduire la pénurie de logements. La mairie choisit donc de développer un quartier moderne 4 600 logements en HLM pour pouvoir loger plus de 30 000 habitants avec des loyers modérés dans des bâtiments modernes. Ce quartier avait comme emblème un des plus grands immeubles d’Europe surnommé la Muraille de Chine qui était visible depuis l’autoroute. Ce quartier s’est construit en quatre tranches : Beaulieu I (Beaulieu) de 1953 à 1955 ; Beaulieu II (La Marandinière) en 1959 ; Beaulieu III (Montchovet) en 1964 ; Beaulieu IV (La Palle) en 1971. Il est aujourd’hui en profonde mutation avec un programme de renouvellement urbain qui prévoit la démolition de plus 1000 logements et la reconstruction de 250. Bâtiments spécifiques : CHPL (Centre Hospitalier Privé de la Loire) qui remplace la Muraille de Chine ; Ecole Nationale d'ingénieurs de Saint-Etienne Un modèle de l'urbanisme des années 1950. Beaulieu-Montchovet: La ville choisit de construire un immense quartier neuf de plus de 4.600 logements, prévu pour loger 30.000 habitants, sur les basses pentes du Pilat, à la sortie sud-est de Saint-Etienne.Entre les forêts, qui seront classées parc naturel quelques années plus tard, et les quartiers chics du cours Fauriel, c'est un des endroits les mieux situés de la ville.C'est aussi le seul grand emplacement proche du centre où il n'y aie pas eu de mines, parce que les couches de charbon s'arrêtent juste avant : le terrain est assez solide pour supporter de gros immeubles. Içi le chantier de construction de MONTCHOVET soit Beaulieu 3, la continuitée des constructions HLM de nos quartiers sud-est (les chantiers de l'OPAC) , la vidéo içi :

 

www.ina.fr/video/LXF99004401 .

 

Retour sur son historique de 1962 à aujourd'hui e n 2018.

 

Un grand-Ensemble qui rappelle combien la politique d'urbanisme des années 1960 et suivantes a été conduite en dépit du bon sens la video içi www.google.fr/search?q=montchovet+ina&oq=montchovet+i... et là www.ina.fr/video/CAC00029801 , mais aussi içi www.ina.fr/video/CAC00029801 - avec Claude BARTOLONE içi avec la Visite à Saint Etienne du ministre délégué à la ville le jour de la démolition de la muraille de Chine. Rencontre avec des associations pr discuter du futur du quartier Montchovet. www.ina.fr/video/LY00001263573 - fresques.ina.fr/rhone-alpes/fiche-media/Rhonal00046/demol... - et les differentes videos de la demolition la encore : La démolition de la "muraille de Chine" de Saint Etienne www.youtube.com/watch?v=aq1uOc6Gtd0, www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc terrible :( ^^ l interview de Michel Thiolliere Le Grisou.fr a interviewé Michel Thiollière, ancien maire de Saint-Etienne et sénateur de la Loire, membre du Parti radical et actuel vice-président de la Commission de régulation de l'énergie. Il livre son analyse sur les prochaines échéances politiques, notamment la campagne des municipales en cours à Saint-Etienne, les alliances de la droite et du centre, mais aussi le mandat de Maurice Vincent. Michel Thiollière s'attarde également sur les besoins de l'agglomération stéphanoise et évoque les enjeux énergétiques en France.(Interview : Maxime Petit -- Réalisation : Studios Bouquet) www.youtube.com/watch?v=AJAylpe8G48,"François Mitterrand, après la visite de deux quartiers -l'un à Saint Etienne et l'autre à Vénissieux, inscrits sur la liste de ceux à réhabiliter -, parle du plan de réhabilitation pour de meilleures conditions de logement.François Mitterrand / Georgina Dufoix / Gilbert Trigano / François Dubanchet / Marcel Houël Thèmes : Grands travaux et grands projets

 

Le Président > 1er septennat 1981-1988 > 1981-1986 Éclairage

 

Depuis la fin des années 1970, la région lyonnaise apparaît comme l'épicentre des violences urbaines qui se déroulent en France. Durant l'été 1981, des violences urbaines ont conduit le gouvernement à engager le plus tôt possible une nouvelle politique en faveur des quartiers dégradés. Malgré les premières opérations de réhabilitation engagées par la Commission nationale pour le développement social des quartiers, la situation demeure extrêmement tendue dans un certain nombres de quartiers populaires. L'assassinat d'un jeune de la Cité des 4 000 par un habitant en juillet 1983 a ravivé les débats autour du thème du "mal des grands ensembles" selon l'expression de l'époque. D'autre part, le contexte politique conduit également le pouvoir à s'intéresser encore davantage à la question de la dégradation urbaine dans la mesure où de très nombreux quartiers populaires n'ont pas cette fois-ci apporté leurs suffrages aux candidats de la gauche.La visite de François Mitterrand dans deux quartiers dégradés de la région lyonnaise constitue donc un signal fort à l'égard des populations qui y vivent. Ce déplacement fait également écho à celui réalisé quelques jours plus tôt au sein de la Cité des 4 000 à La Courneuve en Seine Saint Denis (voir Visite de François Mitterrand à La Courneuve). Le principe est d'ailleurs le même et il est exprimé par le président de la République : voir par lui-même l'état réel de ses quartiers. Le fait qu'il soit mentionné dans le reportage que "ces visites surprises" se soient faites dans la "plus grande discrétion" (notamment sans les élus locaux concernés) marque effectivement la volonté du président de la République d'établir une sorte de lien direct avec les habitants qui vivent dans ces quartiers. Il ne s'agit pas de faire l'annonce de nouvelles mesures mais "de voir les choses par moi-même" selon l'expression utilisée par François Mitterrand lors de son allocution à la Préfecture à Lyon. Au moment où la Commission nationale pour le développement social des quartiers établit la liste définitive des 22 quartiers qui bénéficieront d'un programme de réhabilitation, la visite du président de la République sur le terrain suggère une forme de "présidentialisation" du thème de la réhabilitation des grands ensembles.La création au même moment de Banlieue 89 suscitée par deux architectes proches de François Mitterrand, Roland Castro et Michel Cantal-Duparc, suggère également l'intérêt du président de la République pour les questions urbaines (voir Inauguration de l'exposition organisée par Banlieue 89)."http://fresques.ina.fr/mitterrand/fiche-media/Mitter00106/visite-de-francois-mitterrand-a-saint-etienne-et-aux-minguettes.html

Visites surprises qui se sont déroulées dans la plus grande discrétion, seule Madame Georgina Dufoix, Secrétaire d’Etat à la Famille et aux Immigrés, Monsieur Gilbert Trigano, le PDG du Club Méditerranée qui participe à la Commission Dubedout, et deux collaborateurs du Chef de l’État étaient présents. Ni à Saint-Étienne, ni à Vénissieux, les autorités locales n’y ont participés. Peu avant midi, le Président est arrivé à la Préfecture du Rhône à Lyon où s’est déroul

Mercredi 6 août 2014. Compiègne. Visite du palais impérial.

 

La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.

Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.

Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.

Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.

Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.

Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.

Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.

Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.

C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.

Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.

Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.

Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.

Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.

Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.

Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.

La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.

Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.

1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.

1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).

1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.

1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.

18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.

27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.

15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.

9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.

1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.

Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.

5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.

25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.

11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand

 

Château de Compiègne:

 

Quatre palais se sont succédé à Compiègne. Le plus ancien remonte au début de la dynastie mérovingienne et datait vraisemblablement du règne de Clovis. Il était probablement construit en bois et son emplacement est malaisé à déterminer.

De nombreux actes officiels sont datés de Compiègne, ce qui semble indiquer que les Mérovingiens y passaient du temps. C'est dans ce « palais royal » de Compiègne que meurt Clotaire Ier en 561, au retour d'une chasse à Saint-Jean-aux-Bois.

C'est à Compiègne que Clotaire II fait la paix avec son neveu Thibert II (ou Théodebert) en 604. Dagobert Ier y réunit en 633 le parlement qui décide de la fondation de la basilique de Saint-Denis et c'est au palais qu'était conservé son trésor, partagé en 639 entre ses successeurs.

Sous les Carolingiens, Compiègne est fréquemment le lieu de réunion des « assemblées générales » d'évêques et de seigneurs et, à partir du règne de Pépin le Bref, devient un lieu important sur le plan diplomatique : c'est là qu'en 757, Pépin accueille, au milieu d'une grande assemblée, une ambassade de l'empereur de Constantinople Constantin V Copronyme et qu'il reçoit l'hommage du duc de Bavière, Tassilon III. C'est là aussi que Louis le Pieux réunit plusieurs assemblées dont deux, en 830 et 833, tentent de le pousser à l'abdication.

Charles le Chauve établit progressivement à Compiègne le siège de son autorité royale puis impériale. En 875, il y reçoit une ambassade de l'émir de Cordoue, Muhammad Ier, qui apporte de riches présents convoyés à dos de chameau. Sacré empereur à Rome à la Noël 875, Charles fonde en 877 l'abbaye Notre-Dame de Compiègne4 qu'il établit à l'emplacement de l'ancien palais mérovingien, tandis que lui-même se fait construire un nouveau palais situé vers l'Oise, auquel l'abbaye sert de chapelle impériale, sur le modèle du palais que son grand-père Charlemagne avait créé à Aix-la-Chapelle.

Le fils de Charles le Chauve, Louis II le Bègue, est intronisé et sacré à Compiègne en 877, dans la chapelle palatine, où il est enterré deux ans plus tard, en 879. C'est là qu'est sacré Eudes, duc de France, fils de Robert le Fort, proclamé roi en 888 par l'assemblée des grands de préférence à Charles le Simple, trop jeune. Devenu roi à son tour, ce dernier séjourne fréquemment à Compiègne qui reste la principale résidence des souverains de la deuxième dynastie. C'est là que meurt le dernier des Carolingiens, Louis V, en 987.

Les Capétiens continuent à fréquenter Compiègne, mais le palais perd progressivement son rôle politique. Le développement de la ville de Compiègne les conduit à aliéner peu à peu l'ancien domaine royal au profit de la population. Philippe Auguste renforce les murailles de la ville et fortifie le vieux palais carolingien en érigeant un donjon pour mieux contrôler l'Oise.

Le processus d'aliénation du domaine royal s'achève sous Saint Louis; seules la grande salle et la tour de l'ancien palais sont conservées comme siège et symbole de l'administration militaire et féodale, mais les grandes assemblées doivent désormais se tenir à l'abbaye Saint-Corneille. Le roi ne conserve à Compiègne qu'une modeste résidence en lisière de la forêt, au lieu-dit Royallieu.

Charles V édifie vers 1374 un château à l'origine du palais actuel. En 1358, alors qu'il n'est encore que régent du royaume, il a réuni à Compiègne, dans l'ancien palais carolingien, les états généraux et éprouvé le manque de sécurité du logis de Royallieu, en lisière de forêt.

 

Il décide alors de bâtir un nouveau château sur un terrain qu'il rachète en 1374 aux religieux de Saint-Corneille, à qui Charles le Chauve l'avait vendu. Il faut faire abattre les maisons qui s'y trouvent et les travaux ne sont pas terminés lorsque Charles V meurt en 1380.

 

C'est ce château qui, agrandi au fil des siècles, va donner naissance au palais actuel; n'en subsistent que quelques vestiges noyés dans la maçonnerie du bâtiment.

 

C'est dans ce château que Charles VI réunit les états généraux de 1382. Les rois séjournent fréquemment à Compiègne avec une interruption au XVe siècle, la ville tombant aux mains des Bourguignons entre 1414 et 1429. Charles VII, qui vient de se faire sacrer à Reims, y fait son entrée solennelle le 18 août 1429 et y séjourne pendant douze jours, inaugurant la tradition du séjour du roi à Compiègne au retour du sacre, qui sera observée par presque tous les monarques jusqu'à Charles X inclus.

 

Il ne revient à Compiègne, accompagné du dauphin, le futur Louis XI, qu'en 1441, pour trouver un château très endommagé au cours de différents sièges, qu'il fait remettre en état et agrandir en 1451, à l'occasion d'un séjour prolongé.

Charles VIII et Louis XII font plusieurs séjours à Compiègne. François Ier, qui y vient fréquemment, fait améliorer les bâtiments et se préoccupe de l'aménagement de la forêt.

Son fils, Henri II, qui y séjourne pour des durées généralement plus longues, fait décorer la Porte-Chapelle, percée dans le rempart de la ville pour donner accès à la cour de la chapelle du château.

Charles IX est à l'origine de la création d'un « jardin du Roi » d'environ six hectares, qui constitue l'amorce du futur parc. Les troubles des guerres de Religion sont peu propices à de longs séjours royaux à Compiègne. Henri III doit renoncer à tenir à Compiègne les états généraux de 1576, mais c'est en l'église de l'abbaye Saint-Corneille que son corps est transporté pour y être inhumé après son assassinat en 1589, Compiègne étant alors la seule ville royale à être encore « au roi ».

Le château de Compiègne, inoccupé et mal entretenu durant les guerres de Religion, est devenu inhabitable. Lorsque Henri IV vient à Compiègne, il préfère loger en ville, tandis que l'atelier des monnaies est installé dans le château en 1594. Toutefois, à partir de 1598, les travaux de réparation commencent.

Quand Louis XIII vient pour la première fois à Compiègne, en 1619, il trouve le séjour si agréable qu'il y revient trois fois dans l'année. En 1624, il s'y installe d'avril à juillet et reçoit au château une ambassade du roi d'Angleterre Jacques Ier ainsi que les délégués des Provinces-Unies. Lors de son dernier séjour, en 1635, Louis XIII ordonne la réfection totale des appartements du Roi et de la Reine, réalisée sous la régence d'Anne d'Autriche.

Sous Louis XIV l'exiguïté du château amène à construire en ville des bâtiments pour les grandes et petite chancelleries, les écuries du Roi et de Monsieur, des hôtels pour les ministres et leurs bureaux, car Compiègne est, avec Versailles et Fontainebleau la seule demeure royale où le Roi réunisse le Conseil. Pour autant, le roi considère avant tout Compiègne comme un séjour de repos et de détente; il aime à y chasser et fait tracer le Grand Octogone, 54 routes nouvelles et construire des ponts de pierre sur les ruisseaux.

En 1666 a lieu le premier "camp de Compiègne", premier d'une série de seize grandes manœuvres militaires, dont le dernier se tiendra en 1847, destinées à la formation des troupes et de leurs chefs, à l'éducation des princes et au divertissement de la Cour et du peuple. Le plus important de ces camps est celui de 1698 où, selon Saint-Simon, « l'orgueil du Roi voulut étonner l'Europe par la montre de sa puissance [...] et l'étonna en effet ».

 

Après 1698 Louis XIV ne revient plus à Compiègne et le château reste inoccupé pendant dix ans.

 

D'octobre 1708 à mars 1715, il accueille l'Électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, mis au ban de l'Empire et à qui son allié Louis XIV offre asile et protection à Compiègne.

Louis XV arrive pour la première fois à Compiègne le 4 juin 1728. Le jeune roi a choisi de s'établir au château pendant qu'est réuni à Soissons le congrès qui discute de la paix avec l'Espagne. Prenant un grand plaisir à chasser dans la forêt, il va chaque été y passer un à deux mois.

 

L'incommodité du château, ensemble de bâtiments sans unité, sans plan d'ensemble, mal reliés entre eux et trop petits devient manifeste. Après une campagne d'aménagements intérieurs (1733), des travaux d'agrandissement sont réalisés sous la direction de Jacques V Gabriel de 1736 à 1740.

 

Le château devint rapidement la résidence préférée de Louis XV, qui envisagea un temps d'y déplacer sa résidence permanente.

 

Entre 1740 et 1751, plusieurs projets de reconstruction totale sont présentés. Tous sont éclipsés par celui qu'Ange-Jacques Gabriel présente en 1751 : immédiatement agréé, il est aussitôt mis à exécution. Malgré les travaux, Louis XV continue de venir souvent à Compiègne, où il aime à chasser. C'est là qu'il choisit d'organiser, le 14 mai 1770, une réception en l'honneur de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, venue épouser le dauphin, futur Louis XVI, et accueillie en forêt de Compiègne quelques heures auparavant.

 

Sa mort n'interrompt pas les travaux, qui sont poursuivis à partir de 1776 sous la direction de Louis Le Dreux de La Châtre, élève d'Ange-Jacques Gabriel avant de devenir son collaborateur; il achève la reconstruction du château en respectant scrupuleusement les plans de son maître. L'ensemble – gros œuvre et décors – est achevé en 1788.

 

Louis XVI vient très peu à Compiègne; il y séjourne une première fois en 1774, peu après son accession au trône, et, conformément à la tradition, s'y arrête en 1775 trois jours en allant à Reims et trois jours en en revenant. Par la suite, il n'y fait que quelques brefs séjours de chasse. L'accélération des travaux, à la suite de décisions prises par le Roi et la Reine en 1782, rendait au demeurant le château difficilement habitable. le couple royal ne vit pas ses appartements terminés.

 

L'assemblée des notables de 1787 juge les dépenses effectuées à Compiègne excessives. Sous la Révolution, le mobilier est vendu, comme celui des autres résidences royales (mai-septembre 1795).

 

En 1799, une première section du Prytanée militaire est installée au château, avec d'autres éléments, elle forme l'École des Arts et Métiers, qui occupe le bâtiment jusqu'en 1806.

Le 12 avril 1807, par un décret daté de Finckenstein, Napoléon Ier ordonne la remise en état du château. L'architecte Louis-Martin Berthault est chargé de la direction des travaux. Ceux-ci consistent en la mise hors d'eau du bâtiment et en de considérables travaux de réaménagement intérieur et de décoration. Une grande galerie (galerie de Bal) est notamment créée dans une aile de la cour des Cuisines à partir de 1809.

 

Le jardin est entièrement replanté et une continuité est créée avec la forêt, le mur d'enceinte étant remplacé par une grille.

 

Dans l'ancienne aile de la Reine, Berthault commence par aménager sommairement un appartement destiné au logement d'un roi étranger, qui ne tarde pas à recevoir Charles IV d'Espagne, qui arrive à Compiègne le 18 juin 1808, après avoir été contraint d'abdiquer. Il y reste jusqu'en septembre avant d'être transféré à Marseille.

 

Napoléon accueille à Compiègne l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche, future impératrice, le 27 mars 1810 pour leur première rencontre. La Cour revient à Compiègne après le mariage, célébré à Paris. Elle y retourne l'été suivant, le couple impérial étant accompagné, cette fois-ci, du roi de Rome. En 1813, le château abrite provisoirement le roi de Westphalie Jérôme Bonaparte et la reine Catherine.

 

Le 1er avril 1814, le château est vaillamment défendu par le major Otenin.

Peu après, Louis XVIII, sur le chemin de Paris, choisit de s'y arrêter quelques jours pour analyser la situation avant de faire son entrée dans la capitale (29 avril - 2 mai 1814).

 

Dans les années suivantes les princes et les princesses de la famille royale viennent fréquemment à Compiègne, mais toujours pour de brefs séjours d'un à deux jours, parfois même une nuit ou quelques heures, à l'occasion d'une chasse, avec une très petite suite.

 

Charles X fait son premier séjour à Compiègne comme roi de France du 8 au 10 novembre 1824, accompagné d'une suite nombreuse. Du 24 au 27 mai 1825, il s'y arrête sur le chemin de Reims et, au retour, séjourne au château, selon l'usage, du 1er au 13 juin. Il y vient ensuite fréquemment pour de brefs séjours de chasse, en dernier lieu du 24 au 29 mai 1830. Le château est sous le majorat de Mathieu de Montmorency et Arnouph Deshayes de Cambronne.

Louis-Philippe vient pour la première fois à Compiègne en 1832 pour préparer le mariage de sa fille aînée Louise avec le roi des Belges Léopold Ier, qui est célébré au château le 9 août 1832.

 

Après la Révolution de 1848, Compiègne devient domaine national. Le Prince-Président, Louis-Napoléon Bonaparte, s'y rend en février 1849 à l'occasion de l'inauguration de la ligne de chemin de fer Compiègne-Noyon.

Devenu empereur, il revient y passer une dizaine de jours du 18 au 28 décembre 1852, avec une suite d'une centaine de personnes. Au cours de l'automne 1852, il y fait une cour assidue à Eugénie de Montijo. S'étant émerveillée lors d'une promenade dans le parc de l'effet produit par les gouttes de rosée sur un trèfle, elle se voit offrir dès le lendemain par l'Empereur une broche d'émeraudes et de diamants en forme de « trèfle de Compiègne ». La Cour revient à Compiègne en 1853 et 1855, mais ce n'est qu'en 1856 que commence la série des « Compiègne », c'est-à-dire un séjour d'un mois à un mois et demi chaque automne, pour les chasses en forêt, avec organisation des invités en « séries » d'une centaine d'invités chacune. Il y avait généralement quatre séries. L'étiquette est réduite à son minimum, les invités jouissant d'une large indépendance.

En 1870 et 1871, le château est occupé par les Prussiens.

 

Il accueille en 1901 le tsar Nicolas II de Russie, dernier souverain à résider à Compiègne. Pendant la Première Guerre mondiale, les Anglais s'y installent, puis l'état-major allemand en 1914. Le château est transformé en hôpital en 1915 avant d'abriter le Grand Quartier général de mars 1917 à avril 1918.

 

Après la Guerre, le service des Régions libérés s'installe au château et occasionne des dégâts importants : en 1919, un incendie dévaste la Chambre de l'Empereur et le Cabinet du Conseil. En 1939, avec la Seconde Guerre mondiale, le château est vidé de son mobilier, qui retrouvera sa place en 1945.

 

Châtillon-sur-Loire (Loiret).

 

Le pont suspendu (Marques de crues sur la première pile rive gauche, dont celle de juin 1856)

 

Pont routier à travées multiples.

 

Un premier pont suspendu fut décidé par ordonnance royale du 3 juillet 1838*.

Marc Seguin et frères furent déclarés adjudicataires le 15 sept 1838, moyennant un concession de 47 ans. La construction fut achevée le 22 avril 1841 (date des épreuves). L'ouvrage de 330 à 335m de long, comportait 4 travées. Les travées rives droite et gauche faisant 90m, et les deux travées du milieu, 75m. Le pont fut ouvert à la circulation le 25 avril 1841.

 

L'ouvrage, emporté par la crue du 20 octobre 1846 fut reconstruit et rendu à la circulation le 29 décembre 1848. La crue avait provoqué des affouillements et l'écroulement des 2ème et 3ème piles à partir de la rive droite. Le concessionnaire se contenta de reconstruire les piles sans approfondir les fondations.

 

La crue de juin 1856 provoqua de nouvelles destructions suite à des affouillements, la première pile côté rive gauche se déversa, ce qui entraîna des travaux de consolidation en 1857.

 

La concession expira le 25 avril 1888, à la date prévue.

 

Le 4 mai 1927, le Conseil Général décide de la reconstruction du pont de Châtillon-sur-Loire sur les portées d'origine. L'entreprise B. Baudin* de Châteauneuf-sur-Loire remporta le concours en 1928 et les travaux commencèrent début 1930. Le pont fut réouvert à la circulation le 28 octobre 1931.

 

Ce nouvel ouvrage est détruit en juin 1940 par destruction des ancrages rive guche. L'entreprise Baudin de Châteauneuf commencera les travaux fin 1949, elle reprendra les fondations et l'architecture initiale en améliorant le portage. Le nouveau pont a été calculé pour la circulation de camions de 25 tonnes alors que le précédent avait été calculé pour des camions de 16 tonnes. Le pont actuel sera remis en service le 6 juillet 1951.

 

Le 16 janvier 1985 à 7h 40, par une température de -23°C, le pont semblable de Sully-sur-Loire s'affaisse, probablement par rupture fragile d'un étrier de câble. Des investigations menées en 1986 jugent que le pont de Châtillon-sur-Loire présente des risques modérés de rupture fragile, il n'est donc pas prévu de travaux particulier sur la suspension.

 

En 2012, une expertise menée par le CEREMA de Nancy, est plus pessimiste. On décide donc d'interdire la circulation PL en période hivernale.

 

En juillet 2014, suite à une expertise complète, le CEREMA de Bordeaux* livre des conclusions très alarmantes. Depuis 2014 des mesures d’exploitation plus sévères sont mises en oeuvre : Interdiction PL à +10 degrés, et interdiction aux VL à zéro degré. Mise sous surveillance des températures pour gérer en temps réel.

 

Le Conseil Départemental du Loiret souhaite rétablir la circulation pour la traversée de la Loire ( environ 4000 véhicules/jours) par tou temps et pour tous véhicules. Trois scénarios* sont possibles :

- Une réhabilitation du pont, coût 30 à 33M€.

- Reconstruction d'un pont en lieu et place en conservant ou pas les piles, coût 22 à 32 M€.

- Contruction d'un pont neuf, en double du pont actuel, puis démolition du pont ancien, coût 17 à 24 M€.

Dans les deux premier cas un pont provisoire rajouterait 5 à 8 M€.

 

Pont neuf ou rénové? La décision devrait être prise en juillet 2016*.

  

*Bulletin des Lois. N° 590.(P. 157 et suivantes)

N° 7486. — ORDONNNANCE DU Roi qui autorise l'établissement d'un Pont suspendu à double voie sur la Loire, vis-à-vis de la ville de Châtillon (Loiret ).

 

Au palais de Neuilly, le 3 Juillet 1838.

 

LOUIS-PHILIPPE, Roi des Français, à tous présents et à venir, SALUT.

 

Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'état au département des travaux publics, de l'agriculture et du commerce ;

Vu l'avant projet présenté, le 12 juillet 1837, par l'ingénieur en chef du canal latéral à la Loire, pour l'établissement d'un pont suspendu à double voie sur la Loire, devant la ville de Châtillon (Loiret ) ;

(...)

 

Notre Conseil d'état entendu,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

ART. 1er. II sera procédé, par voie de publicité et de concurrence, à l'adjudication de la construction d'un pont suspendu à double voie sur la Loire, vis-à-vis de la ville de Châtillon (Loiret ), conformément aux clauses et conditions du cahier des charges annexé à la présente ordonnance.

L'adjudication sera passée au rabais du temps de la jouissance d'un péage, dont la perception aura lieu suivant le tarif ci-après.

Le maximum de la durée de cette jouissance sera fixé par l'administration dans un billet cacheté, qui ne sera ouvert qu'après le dépôt des soumissions.

(...)

2. Le tarif du péage est fixé comme il suit, savoir :

Personne chargée ou non.............................................0f 05c

Idem conduisant une brouette ou voiture à bras, chargée ou vide ... 0 10

Cheval ou mulet et son cavalier, valise comprise....................0 25

Idem chargé ou non, conducteur non compris..........................0 15

Ane chargé ou non chargé, conducteur non compris....................0 10

(...)

Voiture à quatre roues, à un cheval ou mulet conducteur compris.....1f 00c

(...)

Chaque personne autre que le conducteur, se trouvant dans les chariots , voitures, etc., traînés par des chevaux, mulets ou ânes.............................0f 05c

 

Sont exempts du péage : le préfet du département, le sous-préfet de l'arrondissement en tournée, les ingénieurs et conducteurs des ponts et chaussées, les piqueurs et cantonniers des routes; les employés de la navigation, ceux des lignes télégraphiques, ceux des contributions directes et indirectes, et la gendarmerie, dans l'exercice de leurs fonctions ; Ies trains

d'artillerie, les corps militaires, les sous-officiers et soldats voyageant isolément, à charge par eux d'exhiber une feuille de route; les gardes nationaux en corps ou séparément, sur la présentation d'un ordre de service ; les malles faisant Ie service des postes de I'Etat, les courriers du Gouvernement, les facteurs ruraux et gardes champêtres, les enfants alſant aux

écoles publiques et en revenant; les entrepreneurs, commis et ouvriers employés aux travaux de la navigation de la Loire et du canal Iatéral; les voitures et les bêtes de somme employées au transport des matériaux destinés à ces travaux.

Sont également exempts de péage : Ies gardes, éclusiers et cantonniers du canal latéral à la Loire, les patrons et les hommes composant les équipages des bateaux, de quelque espèce que ce soit, qui navigueront sur le canaI, soit pour des transports ordinaires, soit pour des transports accélérés de voyageurs ou de marchandises; enfin, les hommes et animaux employés au

halage des bateaux et aux manoeuvres ayant pour objet la traversée du fleuve.

3. L'adjudication sera soumise à l'approbation de notre ministre des travaux publics, de l'agriculture et du commerce.

4. Notre ministre secrétaire d'état au département des travaux publics, de l'agriculture et du commerce, est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.

 

Signé LOUIS-PHILIPPE. -

Par le Roi : le Ministre Secrétaire d'état au département des travaux publics, de l'agriculture et du commerce,

Signé N. MARTIN (du Nord).

 

*http://www.baudinchateauneuf.com/le-groupe/historique

 

*http://www.cotita.fr/IMG/pdf/Chatillon.pdf

 

*http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/151118_-_Cadrage_prealable_-_Reconstruction_du_pont_de_Chatillon-sur-Loire_45_-_delibere_cle5bdb91.pdf

 

*http://www.larep.fr/loiret/actualite/pays/giennois/2016/01/27/pont-neuf-ou-renove-reponse-en-juillet_11756169.html

TOKYO, JAPAN - JUNE 11: Ata "ATA KAPTAN" Tan of FUT Esports at VALORANT Masters Tokyo Group Stage at Tipstar Dome Chiba on June 11, 2023 in Tokyo, Japan. (Photo by Colin Young-Wolff/Riot Games)

Elle est membre de l'Organisation des villes du patrimoine mondial depuis l'an 2000. Elle fut également la capitale européenne de la culture en 2002, en même temps que la ville espagnole de Salamanque.

Elle est appelée « Venise du Nord » car elle possède de nombreux canaux qui encerclent ou traversent la ville et sur les bords du centre ville desquels se trouvent encore des restes de forteresse ainsi que des moulins.

Bruges a encore un port important et héberge le Collège d'Europe.

 

Bruges apparaît au Moyen Âge en tant que place fortifiée située le long d'un bras de mer, le Zwin. Baudouin, vassal du roi carolingien Charles le Chauve, y habitait avec Judith, la fille de celui-ci qu'il avait enlevée. Pour prévenir de nouvelles querelles, le roi avait envoyé son vassal Baudouin en pays flamand où une population peu nombreuse craignait les invasions normandes qui ravageaient le littoral (Thérouanne, Dixmude, Saint-Omer, Gand, ...).

Baudouin fonde le comté de Flandre et étend son domaine de la région côtière jusqu'à l'Escaut et l'Artois. Il fait construire la place forte de Bruges en utilisant notamment les pierres de la cité d'Oudenburg. Nous trouvons le nom de Bruges pour la première fois vers 875 sur une pièce de monnaie.

Bruges n'est donc au ixe siècle qu'un rempart avec château et chapelle sur la place où s'élève à présent le Burg (la Place du Bourg). Au Burg s'ajoutent un marché, une cour de justice et quelques routes qui mènent à la côte ou à l'intérieur du pays. Des navires viennent y accoster. Ils pénètrent dans l'embouchure du Zwin entre les bancs de sable et la côte flamande. Ainsi Bruges se développe également comme centre commercial.

En 928, Bruges obtient le statut de ville, mais elle n'apparaît alors sur aucune carte.

La ville est mentionnée sur un document racontant le transfert d'un crucifix en or vers Bruges, peut-être par peur des incursions vikings et laissant donc penser que Bruges était une ville plus sûre, ce qui laisse supposer des fortifications et une garnison.

Dans les années 1000, le Burg devient un port. Les attaques des Vikings cessent, l'artisanat et le commerce se développent, les murs de la ville et des canaux sont construits.

Le raz-de-marée du 4 octobre 1134 ouvre un chenal jusqu’à la baie du Zwin, de sorte que la ville a désormais un accès direct à la mer du Nord. Les habitants construisent une digue transversale (appelée damme) à l'extrémité de ce chenal pour participer ainsi au commerce international qui relie l'Angleterre, productrice de laine, la Suède, exportatrice de hareng en caque, la Gascogne, productrice de vin, et les producteurs de textiles de Flandre. Le bras de mer passe près de la ville de Damme qui va devenir un avant-poste commercial de Bruges.

En 1200, la ville obtient le droit d'organiser un marché annuel et le « privilège du droit de ville » (assorti d'avantages fiscaux) par le comte de Flandre, Philippe. Les marchands du Rhin viennent rapidement jusqu’à Bruges, puis c'est au tour des marchands hanséatiques, venus de Lübeck et Hambourg. En 1253, la Hanse y obtient des privilèges et Bruges devient l'un des trois comptoirs hanséatiques en mer du Nord, avec Londres et Bergen.

Dès la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle, des marchands de Gênes, de Venise, de Florence, de Castille, du Portugal ou d'Écosse comptent parmi les visiteurs réguliers de la ville. L'arrivée du premier marchand génois en 1277 permet non seulement le début du commerce des épices avec le Levant, mais également un perfectionnement des techniques bancaires et financières dans la ville. L'hôtel de la famille Van der Buerse est le premier centre financier européen de l'histoire boursière.

Le 18 mai 1302, lors des Matines Brugeoises, la population de la ville se révolte contre l'occupation française en assassinant les partisans du Roi de France Philippe le Bel ainsi que la garnison française, puis se rallie au comte de Flandre Gui de Dampierre et son fils aîné Robert emprisonnés depuis 1300 par le Roi de France. Deux mois plus tard, la ville prend part à la victoire flamande de la bataille des éperons d'or, contre le Roi de France.

 

Le Spiegelrei.

En 14092, une bourse est créée et la ville devient le marché financier le plus sophistiqué des Pays-Bas durant le XIVe siècle. Les marchands vénitiens arrivent dans la ville en 1314. Aux XIVe et XVe siècles des marchands de Lucques comme Dino Rapondi ou Les Époux Arnolfini s'y installent. La population de la ville passe de 35 000 habitants en 1340 à près de 100 000 en 1500.

L'âge d'or de la ville entre les XIIe et XVe siècles est donc dû à un commerce florissant axé principalement sur la draperie. À cette époque, Bruges est une véritable plaque tournante du commerce européen. Le commerce s'établit avec Londres, le nord de l'Europe et les grands ports d'Italie, Gênes et Venise.

Au xve siècle, la ville est sous la tutelle des ducs de Bourgogne. En 1436, les milices brugeoises et gantoises, de retour des sièges qu'elles ont mené en Picardie, revendiquent entre autres le retour de la souveraineté de Bruges sur le port maritime de L'Écluse. Le 21 mai 1437, les bourgeois se soulèvent contre Philippe III de Bourgogne (qui échappe de peu à la mort), et lynchent son représentant, le maréchal Jean de Villiers de L'Isle-Adam (épisode dit des « vêpres brugeoises »). Le bourgmestre Gilles III Lauwereyns, nommé en octobre 1437, doit aller demander pardon au duc de Bourgogne en janvier 1438 à Arras. La Déclaration des Droits, approuvée par Philippe III, amène la ville à un haut degré de développement économique, architectural et culturel. À la fin du Moyen Âge, Bruges est la ville la plus riche d'Europe du Nord.

 

Des soldats allemands font ostensiblement traverser la Grand-Place de Bruges à des prisonniers de guerre anglais, mi-juillet 1917 (soldats capturés lors de l'attaque de la division d'infanterie de marine sur l’Yser, le 11 juillet 1917)

 

À la fin du XVe siècle, la baie du Zwin s'ensable progressivement et la liaison directe entre la ville et la mer est rompue. La Cour de Bourgogne quitte Bruges et l'empereur Maximilien Ier restreint les droits de la ville. Anvers devient la ville dominante des Flandres. La ville de Bruges s'appauvrit et passe sous domination espagnole.

La sécession des Pays-Bas espagnols, en 1584, mène au déclin final de la ville. En 1600, Bruges n'est plus qu'une ville de province. Durant le xviie siècle, diverses initiatives sont prises pour renouer avec le passé, les installations portuaires sont modernisées, mais sans beaucoup de succès.

Pendant la Première Guerre mondiale la ville était occupée par l'armée allemande.

Aujourd'hui Bruges possède de nombreux musées, des lieux touristiques, comme le beffroi, un nouveau port moderne et important (Zeebruges), mais encore deux clubs de football dans la première division du football belge : Le FC Bruges et le Cercle Bruges KSV, évoluant tous deux dans le stade Jan Breydel.

 

Bruges s'est installée pour des différentes raisons comme : se protéger avec des fleuves , beffroi etc..

 

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Saint-Chartier (Indre).

  

Château de Saint-Chartier.

  

Forteresse du XIIe siècle, transformée à la Renaissance, remaniée au XIXe siècle.

 

Le château fut la résidence préférée de Denise de Déols à la fin du XIIe siècle.

Denise de Déols, née en 1173 et morte en 1207 est la fille de Raoul VI, seigneur de Déols et baron de Châteauroux, mort à l'âge de 27 ans, à Ravenne, le 27 novembre 1176, au retour de Terre Sainte. Elle épouse, déjà veuve, vers 1189, André Le Preux des Preux de Chauvigny, un seigneur poitevin au service du roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion. Il s'est illustré au cours de la troisième croisade, ce qui lui valu le surnom de « Preux des Preux ». Après la mort de Richard Cœur de Lion, il rend hommage au roi de France.

 

Les seigneurs de Chauvigny, seigneurs de Châteauroux, reconstruisirent le château au XIVe siècle et le logis au XVe.

  

C'est ici que George Sand situa l'action de son roman "Les Maîtres Sonneurs".

 

"Il faut vous dire qu’en ce temps-là, il y avait, au vieux château dont vous ne voyez plus que la carcasse, une demoiselle vieille, qui était de belle humeur et donnait bal à tout le pays environnant. Bourgeois ou nobles, paysans ou artisans, y allait qui voulait ; les salles du château étant si grandes qu’elles ne pouvaient jamais être trop remplies. Et l’on y voyait aller messieurs et dames montés sur leurs chevaux ou bourriques en plein hiver, par des chemins abominables, en bas de soie, boucles d’argent et tignasses poudrées à blanc comme l’étaient souvent de neige les arbres du chemin. On s’y amusait tant, que rien n’arrêtait la compagnie riche et pauvre, qui s’y voyait bien régalée de midi à six heures du soir.

 

La demoiselle dame de Saint-Chartier, qui avait remarqué Brulette dans les danses sur la place, l’année d’auparavant, et qui était curieuse d’amener de jolies filles à ses bals de jour, la fit demander, et, par mon conseil, elle s’y rendit une fois."

 

Les maîtres sonneurs - George Sand - 1853

  

Le roman raconte la vie des « cornemuseux », ces musiciens qui allaient de ferme en ferme pour animer les fêtes paysannes du Berry et du Bourbonnais. Il a pour héros le pauvre Joseph, que les enfants appelaient Joset l’ébervigé*, et que les sonneurs de la forêt vont initier à leur art.

 

Le roman se divise en trente-deux veillées, où le narrateur Étienne Depardieu, dit Tiennet, "fit le récit des naïves aventures de sa jeunesse", auprès de sa cousine Brulette, de leur ami Joseph.

  

* l’étonné, celui qui écarquille les yeux.

  

De la Châtellenie de Saint Chartier. Gaspard de la Thaumassière.

Chapitre LIV

 

La Ville de S. Chartier est à quatorze lieuës de celle de Bourges, à sept lieuës d'Yssoudun , cinq de Château-roux , et à une lieuë de la Châtre. Elle est appellée dans le Martyrologe de S. Laurent de Bourges,"Vicus Lucaniacus", et dans les anciens Titres "Castellum Sancti Karterij ou Charterij" , comme presque toutes les anciennes Villes où il y avoit des Châteaux, lesquels à cause de cela étoient communement appellez Châteaux, comme "Castrum sacri Cæsaris, Castrum Radulphi , Castrum Exolduni , Castrum Magduni", et ainsi des autres. Elle a presque toujours eu ses Seigneurs particuliers , tel qu'étoit en l'an 1105. Adelard Guillebaud qui se qualifioit Prince de S. Chartier ; et en cette qualité consentit que le don fait par Eudes de Deols et autres Seigneurs à l'Abbaye de Deols , des droits sur les Aubains et hommes qui s'établissoient en leurs Terres, eût lieu.

Elle passa depuis en la Maison de Deols, et les Seigneurs en faisoient foy et hommage aux Doyen , Chanoines et Chapitre de l'Eglise de Bourges, comme il se voit par l'accord fait entre Henry Roy d'Angleterre et ce celebre Chapitre l'an 1178. par lequel il leur paya la somme de cent livres pour le droit de Rachat qu'il leur devoit pour l'acceptation qu'il avoit faite du Bail de Denise Heritiere de Deols Dame de S. Chartier , neanmoins depuis les Doyen, Chanoines et Chapitre de l'Eglise de Bourges cederent à Simon de Sully Archevêque tous les droits qu'ils avoient en la Châtellenie de S. Chartier, et nommement le Fief et la Mouvance, moyennant certaines Redevances, qu'il leur ceda par Acte du mois d'Avril 1222. et il faut que depuis les Seigneurs de Château- roux ayent acquis de l'Archevêque de Bourges la Mouvance de cette Terre, qui depuis long-tems releve de la Baronnie, et à present du Duché de Château-roux.

 

Saint Chartier entra en la Maison de Chauvigny par le mariage de la Princesse Denise avec André de Chauvigny I. et a été possedée par les Aînez d'icelle, jusqu'à ce que Guillaume de Chauvigny I. donna les Terres de Levroux , de Meillant et de Montresor par droit de frerage , au mois de May 1218. à André et Raoul de Chauvigny ses freres.

 

Jean de Chauvigny en étoit Seigneur l'an 1256. et accorda divers privileges, franchises et exemptions à ceux qui demeureroient ez fins et limites de la franchise de S. Chartier , comme de Tailles , Charrois , Faulchages , Fenages et autres Corvées, à la charge neanmoins qu'ils seroient tenus de le suivre en ses Armées et Chevauchées trois jours durant à leurs dépens , et sous la reserve d'autres droits contenus en sa Charte.

 

Elle entra en la Maison de Senlis par le mariage de Guy le Bouteiller de Senlis IV. du nom, avec Blanche de Chauvigny. Il étoit fils de Guillaume le Bouteiller de Senlis II . du nom, Seigneur d'Hermenonville, et de Marguerite de la Chappelle sa femme, Guillaume fils de Raoul le Bouteiller de Senlis II . du nom , Seigneur d'Hermenonville , et de Marguerite de l'Isle-Adam son Epouse , lequel étoit issu de Raoul le Bouteiller de Senlis , Seigneur de Luzarches et d'Hermenonville , et de Marguerite de Milly sa femme ; Raoul fils de Guy de Senlis III . du nom, Bouteiller de France, et d'Elisabeth de Trie sa femme, qui vivoient l'an 1188. Il étoit fils de Guy III . du nom, Bouteiller de France sous Louis le Jeune et Philippe Auguste , et prit le nom de Bouteiller à cause de son Office, comme autres celuy de Veneur et de Chambellan pour même raison , et de Marguerite de Clermont sa femme. Guy étoit fils de Guillaume de Senlis Bouteiller de France sous Louis le Gros, et d'Adeline sa femme ; Guillaume fils de Guy de Senlis et de Berthe sa femme ; Guy fils de Genselin de Senlis Bouteiller de France sous Hugues Capet.

 

De Guy le Bouteiller de Senlis IV. du nom , et de Blanche de Chauvigny sa femme , sortit Guillaume le Bouteiller de Senlis III . du nom , S. de S. Chartier, lequel de Jeanne de Meudon procrea Guillaume le Bouteiller de Senlis IV. du nom , Seigneur de S. Chartier , Senéchal et Gouverneur d'Angoulesme, decedé l'an 1420. qui de Marie de Sermoises sa femme laissa deux enfans ; Charles tué à la Bataille de Baugé l'an 1421. qui ne laissa aucune posterité de Jeanne de Moucy sa femme, et Guillaume le Bouteiller de Senlis V. du nom, qui donna son aveu et denombrement des Seigneuries de S. Chartier , Ville-dieu et Neuvy- Pailloux à Guy de Chauvigny III. du nom , Baron de Château-roux , auquel il vendit la Seigneurie de NeuvyPailloux six mil sept cens écus d'or vieils , et la Terre de S. Chartier à Marguerite de Chauvigny Epouse de Jean de Bretagne II . du nom, Comte de Penthievre, quinze mil écus d'or, desquels Guy et André de Chauvigny ses freres s'obligerent de payer huit mil écus le 15. de Janvier 1451. et se reserva l'usufruit sa vie durant , au lieu duquel Marguerite de Chauvigny s'obligea de luy payer cinq cens cinquante livres par an sur la Terre de Reculat, le 7. de May 1455. Elle en fit la foy et hommage à Guy de Chauvigny, le 15. de Janvier 1453. et en prit possession l'11. Mars 1454.

 

Depuis l'acquisition faite par la Comtesse de Penthievre, cette Terre demeura en la Maison de Chauvigny jusqu'au decez d'André dernier du nom, aprez lequel elle fut partagée comme le reste de ses biens entre Hardouin de la Tour et Dame Françoise de Maillé, et est encore à present possedée par Dame Renée Nicolay fille de Messire Aymar Nicolay Chevalier, Seigneur de Bernay, Radray, Chauvigny les Glorieres, S. Chartier et autres lieux , et de Dame Diane de Maillé de la Tour Landry, issuë des anciens Seigneurs de Chauvigny, Princes du bas Berry, laquelle fut mariée l'11 . Octobre 1655. à Messire Gilles Lucas , Chevalier , Procureur et Promoteur General des Ordres Militaires de Nôtre-Dame et de S. Lazare , Marquis de S. Marc, qui , à cause de sa femme se qualifie successeur en partie des Princes du bas Berry, en consequence du consentement que luy en a donné Messire Louis de Maillé , aliàs de la Tour Landry , Chef des Noms et Armes de Maillé de la Tour Landry , de Chauvigny et Deols , le 24. Août 1666. avec permission de porter les noms et Armes de Deols, de Chauvigny, de Maillé et de la Tour Landry, ou d'aucuns d'iceux , et la qualité d'heritier des Princes du bas Berry.

  

Histoire de Berry - De la Châtellenie de Saint Chartier. Gaspard de la Thaumassière (1631-1702), écuyer, seigneur du Puy-Ferrand, avocat au parlement -

   

Abbatiale romane Cluny III ; commune de Cluny, Saône-et-Loire 71, Bourgogne, France

 

Cluny III fut la troisième abbatiale de l'abbaye de Cluny, construite en 1085, sous l'abbatiat d'Hugues de Semur. C'est alors un bâtiment d'une grandeur exceptionnelle, avec ses 187 m de longueur pour une largeur de 90 m au niveau du transept. L'édifice est le plus grand de la chrétienté, après Saint-Pierre de Rome, construite 5 siècles plus tard.

 

L'édifice ne survit pas à la Révolution française. En 1798, le terrain est vendu en lots, les propriétaires pouvant ainsi bénéficier facilement de pierres taillées. De Cluny III ne subsistent que les bras sud du grand et du petit transept, ainsi que le clocher de l'Eau bénite, qui coiffe le croisillon sud du grand transept. On peut voir aussi les restes des tours des Barabans, qui encadraient le portail, et les parties basses de l'avant-nef. Tout cela représente moins de 10 % de la surface d'origine de Cluny III.

 

L'édifice d'art roman doit beaucoup aux architectes Gauzon et Hézelon de Liège. Le plan fait état d'un édifice impressionnant, de 190 mètres de long, un déambulatoire orné de cinq chapelles rayonnantes, un double transept de 59 et 73 mètres comportant des absidioles sur les façades orientales, achevés en 1100. La nef est aussi grande que le grand transept, avec onze travées, et succède à un narthex (ou avant-nef, ou encore galilée) de cinq travées, ce qui prendra 12 ans à construire (1107-1115) et 6 ans à voûter. Les deux tours carrées des Barabans, hautes de 50 mètres, en gardent l'entrée. Mais c'est la hauteur qui constitue l'élément le plus impressionnant. La nef est en effet élargie par des collatéraux doubles, mais sa voûte s'élève à 30 mètres sur trois niveaux. Sa voûte brisée est soutenue par des arcs doubleaux, et des contreforts évidés. La croisée du grand transept est surmontée d'une coupole de 40 mètres de haut, surmontée d'une tour carrée, accompagnée de deux tours sur les côtés, à couvrement octogonal. De même, la croisée du petit transept est ornée d'un clocher d'un couvrement identique. Toutes les dimensions de l'abbatiale sont des multiples d’un module de base de cent pieds supposés romains et sont toutes des multiples de sept.

 

(extrait de : fr.wikipedia.org/wiki/Cluny_III)

 

La porte monumentale

... Sensiblement contemporaine de la grande église, soit de l'apogée roman (v. 1100), elle est à double percée jumelle, selon le modèle des portes romaines. A travers elle se profile le clocher octogonal de l'Eau bénite, flanqué de sa tourelle d'escalier carrée, dite tour de l'Horloge. A gauche, les deux palais abbatiaux : le premier, édifié par les soins de l'abbé Jean de Bourbon (xve siècle), abrite le musée municipal ou musée Ochier. Le second, bâti par ses successeurs Jacques d'Amboise (1485-1510) et Geoffroy d'Amboise (1510-1518). sert d'hôtel de ville; un agréable jardin public l'entoure, donnant vue sur les monts du Maçonnais qui forment la toile de fond inséparable du paysage clunisien.

 

Façade du narthex et perspective de l'église

Par la rue Kenneth Conant, qui descend en pente assez forte le long de la terrasse du musée, l'on accède à l'ancienne façade du narthex. Il n'en subsiste plus que l'arrachement Nord du portail flamboyant, et les soubassements massifs des deux tours carrées, appelées les Barabans (aucune étymologie valable n'a été proposée de ce vocable bizarre). De là, le regard mesure à travers le vide les dimensions colos­sales de l'église disparue. Le croisillon Sud du grand transept, seul debout, marque à peu près les deux tiers de la longueur totale, et l'imagination reconstitue l'extrémité du chevet au niveau des hauts arbres qui, derrière, barrent l'horizon. A droite, et en contrebas, le mur méridional du narthex est entièrement déblayé jusqu'à sa rencontre avec la façade de l'église proprement dite, dont subsistent seules lesfondations; il est bâti de bel appareil régulier, scandé de pilastres auxquels sont adossées des demi-colonnes à la section légèrement outre­passée.

 

Le clocher de l'Eau bénite

Irrésistiblement, l'attention se fixe sur la silhouette, fameuse dans le monde entier, du grand clocher de l'Eau bénite, accosté de la tour de l'Horloge en une composition magni­fiquement agencée. Il s'enlève sur un socle puissant, épaulé à ses extrémités par deux contreforts à ressauts. C'est une tour de deux étages octogonaux richement ajourés et décorés : à l'étage inférieur, une baie encadrée de deux arcatures aveugles, toutes trois en plein cintre; les archivoltes sont découpées de motifs d'enroulements ou de copeaux, tels qu'il s'en voit au triforium de la nef mutilée de l'église de La Charité-sur-Loire. Au-dessus, deux fenê­tres jumelles par face sont pareillement enca­drées d'arcs aveugles, sous un motif de festons lombards très restaurés...

 

Le grand transept

La vision est stupéfiante. Le touriste le plus blasé, le visiteur le mieux prévenu, ne peuvent rester indifférents à ce moignon d'église que semble aspirer une vertigineuse tension. La mutilation même de l'édifice,brutalement coupé, au Nord, par un mur de mauvais appareil, ajoute encore à sa concentration et à son élan, captive le regard qui en saisit d'emblée la structure, la forme, les articulations essentielles. Deux travées, voûtées en berceau brisé, enca­drent la coupole octogonale sur trompes qui porte le clocher de l'Eau bénite, et dont la hauteur, inouïe à l'époque romane, atteint 32 mètres 20. La première, plus basse, constitue l'extrémité du croisillon, et assure un office de butée ou de tas de charge. Elle ne présente pas l'élévation traditionnelle du système clunisien, qui est à triple étage. Celle-ci ne se développe en effet qu'à la seconde travée, au-delà de la coupole. Là se superposent en une ascension magnifiquement rythmée les arcades qui, du transept, donnaient accès au bas-côté extrême, puis un reposant espace de mur nu, et les deux étages supérieurs enfin : placage d'une triple arcature en plein cintre que séparent des pilastres, et, selon une com­position rigoureusement identique, trois hautes baies, encadrées d'archivoltes elles-mêmes en plein cintre.

La décoration sculptée qui accompagne, souligne et ponctue ce schéma structural n'offre pas une moindre maîtrise : bandeaux chargés de petits disques; arcatures du faux triforium ornées, elles, de disques en creux auxquels on assigne parfois une influence musulmane; chapiteaux de feuillages aux mode­lés accomplis, ou de motifs animaux décoratifs... A l'Est s'ouvrent deux chapelles accolées. Celle de la première travée n'est que l'une des absidioles semi-circulaires du plan primitif, qui en avait prévu deux sur chacun des croisillons du grand transept. La seconde, pourvue à droite d'une petite tourelle d'escalier à vis, fut édifiée par l'abbé Pierre de Chastellux (1322-1344), sous le vocable de saint Martial; elle se compose de deux travées, avec un chevet à cinq pans et de délicates voûtes d'ogives. En face de l'absidiole romane, une petite porte donne accès à la tour de l'Horloge, qui n'est pas normalement ouverte au public. Au haut de l'escalier, une chapelle romane est dédiée à l'archange saint Michel...

 

Le transept oriental

Il subsiste moins encore du petit transept, qui s'étendait à l'Est du premier : un reste de mur, une absidiole semi-circulaire à colonnes-contreforts, et la chapelle flamboyante de Bourbon, magnifique ouvrage de gothique tardif, décoré sans excès, et primitivement rehaussé, à l'intérieur, de quinze grandes statues en ronde bosse, qui, toutes, ont disparu. Il n'en demeure que les socles, eux-mêmes sculp­tés de bustes proéminents de prophètes de l'Ancien Testament, d'une force et d'un relief saisissants.

 

Les grands chapiteaux du farinier

... [L]e bâtiment hors œuvre du grand « farinier » des moines, dissimulé par un bosquet de verdure, a recueilli les collections lapidaires de l'abbaye et de la ville : au rez-de-chaussée, belle salle voûtée d'ogives sur rangée de colonnes ... L'étage supérieur, dont la charpente en carène est un très remarquable ouvrage de menuiserie gothique (le farinier fut construit par les soins de l'abbé Yves Ier, 1257-1275), abrite les chapiteaux sculptés du chœur de la grande église... Les grands chapiteaux, sauvés du désastre où avait sombré le chef-d'œuvre de l'abbé Hugues, ont été transférés du musée municipal ... et bénéficient en ce lieu d'un cadre plus majestueux et de plus vaste déve­loppement. Ils ont été disposés sur un bahut semi-circulaire qui prétend suggérer, mais avec des dimensions bien moindres, le rond-point du sanctuaire qu'ils délimitaient jadis. Au centre de l'hémicycle ont été installées une table d'autel roman aux bords festonnés, et l'urne gravée de la croix, qui aurait, selon la tradition, contenu le cœur de saint Hugues...

 

(extrait de : Bourgogne romane ; Raymond Oursel, Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des Temps, 1974 (7.éd.) pp. 95-140)

 

La troisième église abbatiale de Cluny était ornée, à l’intérieur, de tout un univers géométrique végétal et historié, taillé dans la pierre ou peint de couleurs vives. Ce décor fit l’objet des mêmes soins (qualité des matériaux employés, maitrise technique incontestable, verve et fantaisie décoratives) que ceux portés à l’architecture. Mais à l’instar du mobilier qui fut pillé et dispersé, les décors sculptés et peints furent presque totalement anéantis par le travail des démolisseurs, à la fin du XVIIIème siècle. Quelques éléments majeurs ont par bonheur, et souvent au gré du hasard, survécu à ce naufrage. Au premier rang d’entre eux figure l’ensemble des huit chapiteaux qui ornaient le chœur de l’abbatiale et qui constituent par la qualité plastique et le souffle de leur inspiration l’un des grands chefs-d’œuvre de la sculpture romane.

 

Ces chapiteaux appartiennent aux collections du musée archéologique et sont, depuis quelques décennies, exposées au sein du farinier de l’abbaye. Ils y sont disposés selon un schéma de répartition échafaudé par K. J. Conant. Un seul d’entre eux est exclusivement végétal (de style corinthien). Sur tous les autres, les feuillages composent le cadre ou le fond de chacune des scènes figurant sur les quatre faces. Les deuxième et troisième d’entre eux sont ornés de petits personnages, assez mutilés, sur un fond de feuillages très denses. On y voit un apiculteur qui nettoie sa ruche, un baigneur caché dans les feuilles, un personnage avec un gant (peut-être un lutteur), un personnage dans la position du discobole et un autre tenant un livre. Les quatrième et cinquième chapiteaux présentent respectivement des personnages, vertus théologales et cardinales, dans des hexagones et des mandorles soulignées par des inscription hermétiques car le rapport entre ces dernières et les scènes qu’elles encadrent est en effet difficile à déterminer. Le quatrième chapiteau est orné de trois vertus théologales (la Charité ouvrant un coffret, la Foi s’agenouillant avec humilité pour recevoir l’hostie, l’Espérance tenant un sceptre ou un bâton fleuri) et d’une vertu cardinale (la Justice écartant les bras pour tenir les plateaux de la balance). D'autres érudits identifient ces figures comme quatre des sept arts libéraux. Le cinquième chapiteau porte, quant à lui, les figures de la Prudence revêtue d’une cotte de maille et tenant un étendard (certains, comme Emile Mâle, l'identaifient comme la Force ou la Rhétorique), d’une jeune femme semblant s’adresser à quelqu’un, d’une autre jeune femme tenant un livre sur sa poitrine et enfin d’une dernière penchée sur une gerbe. Le sixième chapiteau ne soulève aucun problème d’interprétation avec des représentations des quatre fleuves du Paradis : le Phison, le Gehon, le Tigre et l’Euphrate avec le pommier, le figuier, l’amandier et la vigne... Les deux derniers représentent, à travers des figures de musiciens ou de danseurs, les tons du plain-chant, c’est-à-dire de la musique liturgique vocale et monodique très en vogue à cette époque. Les quatre premiers tons de la musique sont figurés sur le septième chapiteau avec un jeune homme jouant du luth, un personnage dansant et tenant une cymbale, un joueur de cithare et enfin un joueur de clochette. Le dernier et huitième chapiteau représente les derniers tons avec une jeune femme qui saute, un joueur de monocorde (sorte de guitare), un joueur de trompette, et un musicien dont l’instrument a disparu. Il semble qu’il y ait des inexactitudes dans la manière dont les protagonistes tiennent ou utilisent leurs instruments.

 

Nous voyons apparaître ici un artiste génial qui maîtrise parfaitement l’acanthe et le nu, inspiré de l’Antiquité, et que d’aucuns ont baptisé le Maître de Cluny. Le mouvement des étoffes est une des caractéristiques majeures de son style, qui perdurera dans la sculpture romane bourguignonne. Pleines de vie, bouillonnantes, ces étoffes semblent animées par des courants d’air qui font retrousser les tuniques de manière très gracieuse à leur base, tandis qu’elles sont collées sur les corps dont elles laissent deviner les formes. Ces diverses figures ont en commun la souplesse des corps animés de gestes harmonieux (tels ceux des danseurs ou musiciens) et la variété des attitudes mouvementées (têtes inclinées, corps penchés, pas de danse…) qui, avec une grande hardiesse, nient le cadre architectonique rigide de la corbeille. Cette élégance des attitudes et cette audace de la composition furent parfois copiées avec maladresse, comme à Vezelay notamment. De même, les visages très typés (mâchoire saillantes, menton dessiné, bouche petite aux lèvres serrées, yeux marqués d’un trou de trépan) furent repris dans d’autres figures de Cluny III, mais avec une gaucherie qui indique d’autres mains.

 

(extrait de : www.narthex.fr/blogs/abbaye-de-cluny-910-2010/les-sculptu...

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