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Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.
La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.
A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...
Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.
La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...
Plage surveillée avec poste de secours l'été
Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette
Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine.
Ses habitants, les Malouins et les Malouines, étaient 45 201 en 20111.
Saint-Malo - au passé multiséculaire et souvent haut en couleur - n'en est pas moins solidement ancrée au XXIe siècle ainsi qu'en témoigne le dynamisme de son économie. Traditionnellement, sa principale activité est axée sur la mer. Saint-Malo est ainsi le premier port de la côte nord de Bretagne, mêlant plaisance, pêche, commerce et voyageurs internationaux.
Le tourisme, bien que venant en seconde position en termes de revenus, n'en est pas moins très développé : la Cité historique (l'intra-muros) est une des plus visitées de Bretagne. En 2010, un sondage publié par le site TripAdvisor la classait en première position des destinations préférées des Européens en France.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Macloviensem en 11628, puis Saent Mallou en 1282, Saint Malou en 1287, Saint Malou en 1294, Saint Malo en 13049.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Saint-, dont le second élément -Malo se réfère à un saint connu autrement sous le nom de Maclovius10,8.
Durant la Révolution, la commune est rebaptisée Port-Malo, puis Commune-de-la-Victoire, puis Mont-Mamet11.
En gallo la commune se nomme Saent-Malo et en breton Sant-Maloù.
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.
La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.
A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...
Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.
La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...
Plage surveillée avec poste de secours l'été
Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette
Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine.
Ses habitants, les Malouins et les Malouines, étaient 45 201 en 20111.
Saint-Malo - au passé multiséculaire et souvent haut en couleur - n'en est pas moins solidement ancrée au XXIe siècle ainsi qu'en témoigne le dynamisme de son économie. Traditionnellement, sa principale activité est axée sur la mer. Saint-Malo est ainsi le premier port de la côte nord de Bretagne, mêlant plaisance, pêche, commerce et voyageurs internationaux.
Le tourisme, bien que venant en seconde position en termes de revenus, n'en est pas moins très développé : la Cité historique (l'intra-muros) est une des plus visitées de Bretagne. En 2010, un sondage publié par le site TripAdvisor la classait en première position des destinations préférées des Européens en France.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Macloviensem en 11628, puis Saent Mallou en 1282, Saint Malou en 1287, Saint Malou en 1294, Saint Malo en 13049.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Saint-, dont le second élément -Malo se réfère à un saint connu autrement sous le nom de Maclovius10,8.
Durant la Révolution, la commune est rebaptisée Port-Malo, puis Commune-de-la-Victoire, puis Mont-Mamet11.
En gallo la commune se nomme Saent-Malo et en breton Sant-Maloù.
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
Mercredi 6 août 2014. Quelques pas dans Compiègne (Oise). Hôtel de Ville. Louis XII au centre, saint Louis et Jeanne d'Arc.
La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.
Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.
Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.
Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.
Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.
Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.
Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.
Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.
C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.
Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.
Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.
Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.
Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.
Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.
Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.
La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.
Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.
1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.
1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.
1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).
1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.
1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.
18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.
27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.
15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.
9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.
1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.
Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.
5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.
25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.
11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand
Joyau de l'art gothique finissant, l'Hôtel de Ville fut construit de 1498 à 1530 et restauré à la fin du XIXè siècle. La statue équestre de Louis XII orne sa façade. Au sommet du beffroi qui renferme la "Bancloque", l'une des plus anciennes cloches communales de France, les 3 Picantins (Langlois, Lansquenet et Flandrin) rythment les heures de leurs maillets.
Une vue à partir de la rue Pol Neveux. Surnommée cathédrale des Anges ou cathédrale des sacres, elle est un monument remarquable par son unité et par la conception de sa façade, qui forme comme un trait d’union entre la Terre et le Ciel. Notre-Dame de Reims est plus haute et plus grande que Notre-Dame de Paris. Cela s’explique par le fait que la cathédrale de Reims a été construite un demi-siècle plus tard, et aussi par l’émulation qui existait entre les évêques et entre les bâtisseurs. Le palais de Tau, ancienne résidence des archevêques de Reims, aujourd’hui transformée en musée, renferme le trésor de la cathédrale Notre-Dame de Reims à laquelle il est accolé. Le palais du Tau tire son nom de la forme en T (tau en grec) qu’avait autrefois la salle du Festin, là où se déroulait le banquet d’après-sacre. La cathédrale et le palais de Tau sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO (WHL-601) depuis 1991.
Reims fut créée vers 80 av. J.-C. par les Rèmes,, lors de la construction de l'oppidum de Durocortorum, sur le site qui deviendra Reims. Les Rèmes étaient un peuple gaulois qui occupait la région de Champagne-Ardenne. La ville est souvent surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois » car c'est sur le futur emplacement de la cathédrale Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois carolingiens puis capétiens pendant plus de dix siècles de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Le champagne, inventé au 17e siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise.
Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte pas moins de quatre sites et monuments inscrits sur la Liste du patrimoine mondial par l’Unesco ! A la cathédrale de Reims, à l’ancienne abbaye Saint-Remi et au palais du Tau sont venues s’ajouter les caves de champagne, sorte de cathédrale souterraine, abritées dans les crayères de la colline Saint Nicaise et constituant un ensemble inscrit en 2015 sous le titre "Coteaux, maisons et caves de champagne". Parmi les caves on compte entre autres les caves Taittinger, Pommery, Ruinart, Veuve-Clicquot.
Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
Amphitria est une usine de traitement des eaux usées située en contrebas du Cap Sicié qui traite les effluents de Toulon et ses communes, dans le Var.
Amphitria tire son nom d'Amphitrite, déesse mythologique de la mer. En accord avec la loi littoral, cette station d'épuration traite les eaux usées de Toulon, Évenos, Ollioules, le Revest, Saint-Mandrier-sur-Mer, La Seyne-sur-Mer et Six-Fours-les-Plages. Elle diffère des stations dépuration classiques de par son architecture et son implantation discrète au pied de la falaise de 300 mètres du Cap-Sicié, site classé.
Construction
Fin 1940 est créé le Syndicat Intercommunal de la Région Toulonnaise pour l'Évacuation en Mer des Eaux Usées.
Le site du Cap Sicié est alors retenu pour l'évacuation en mer des effluents collectés par le sept communes avoisinantes. Jusqu'à 80.000 m3 d'eaux sont ainsi rejetés dans la Méditerranée par l'intermédiaire d'un émissaire de 12 km de long.
L'extrémité du Cap fait face à un courant puissant qui entraîne les effluents vers le large et protège ainsi les plages avoisinantes. Comme il était admis à l'époque que la mer possédait un pouvoir épurateur inépuisable, décision fut prise de rejeter les effluents bruts, sans traitement. Il faudra attendre 1991 pour que le Syndicat Intercommunal prenne la décision de construire Amphitria, dans un souci de préservation du cadre environnemental. Elle respecte la Loi Littoral par des mesures compensatoires supplémentaires telles que la suppression des lignes électriques extérieures ou encore l'intégration discrète des ouvrages annexes à l'usine ; par exemple, l'accès à l'usine se fait par un tunnel creusé dans la roche de 1 200 mètres de long. Pour se protéger des éventuelles chutes de pierres, Amphitria est recouverte de 30.000 pneus de camions usagés (ainsi recyclés) posés horizontalement sur toute sa surface. C'est le procédé « Pneusol ». Il est agréé par le Laboratoire central des ponts et chaussées et lui permet ainsi de résister à la chute d'un bloc de 7 tonnes. Des écrans anti-éboulis faits de solides maillages sont en outre chargés de retenir les plus petits blocs. La topographie complexe du terrain a nécessité l'usage du procédé Jet-Grounting qui consiste à injecter dans le sol un coulis de ciment permettant de constituer 450 pieux ancrés dans le sol. L'usine est en outre protégée des houles du grand large par une digue artificielle de 200 mètres de large par 8 mètres de haut. Après 7 ans de travaux et 117,7 millions d'euros, l'usine de dépollution est fonctionnelle.
Fonctionnement
Informations générales
Amphitria traite l'eau, les boues et les fumées. L'usine a récemment été équipée d'un traitement biologique permettant d'épurer les eaux à 98 %. C'est, à ce jour, la seule usine du bassin méditerranéen à être conforme à la réglementation européenne. Elle est conçue pour le traitement des eaux usées de 550.000 habitants.
Traitement des eaux, des boues et des fumées
Traitement des eaux usées
Amphitria traite les eaux usées selon les six procédés suivants :
- Prétraitement
Il permet d'éliminer grossièrement les plus gros déchets : la pollution macroscopique. Les effluents arrivés par l'émissaire sont tout d'abord réceptionnés dans une chambre de sécurité destinée à détecter des gaz dangereux. Si tel est le cas, l'usine passe alors en état d'isolement complet. Les effluents subissent ensuite un dégrillage, un relevage par pompage, un tamisage (dégrillage fin) et enfin un dessablage-déshuilage.
- Traitement physico-chimique
La coagulation, la floculation, puis la décantation lamellaire traitent les eaux de manière plus fine.
- Traitement biologique
Dernière phase du traitement des eaux, elle débarrasse les eaux usées du reste de la pollution.
- Traitement de l'air
Il est traité avec de l'acide sulfurique, de la soude et de l'eau de Javel.
- Traitement des boues
Les boues issues du prétraitement sont centrifugées puis brûlées.
- Traitement des fumées
Les fumées issues du traitement des boues sont filtrées puis traitées. Les résidus sont filtrés dissous dans un bac de dissolution.
Source : Wikipédia.
The octagon belonged to a large "Maison Dieu" ensemble, that was founded as a hospital in the 11th century by Robert II of France (aka "Robert the Pious"), the son of Hugo Capet. This hospital, run by monks, provided food and shelter for the pilgrims and the sick. Though the hospital, that as well was a convent, got severely damaged over the centuries, it always got rebuilt. Today the buildings are renovated and house the local retirement home.
The octagon was erected within the 12th century and ws used as chapel and ossuary. Medieval octagons follow certain traditions, that may start at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem. They can be found all over Europe, often connected to the Knights Hospitaller.
The original roof of the octagon (a stone spire?) got lost, the roof seen today dateds back to the 17th century, the lantern was added in 1997. But all the corbels around the roof are still original. Here is one, that reminds me on a child and a stuffed toy. Obvioulsy a teddy (ears!) with very long arms.
Un calvaire et les représentations des douze apôtres se
dressent aujourd'hui au sommet du rocher.
Cette transformation de la pierre remonte à 1787,
accomplissement du vœu pieux d'un riche marchand de la
région.
Comme certains menhirs bretons, le Breitenstein devint alors
un signal chrétien et pris le nom de "Pierre des douze Apôtres".
Peu après, les figures entourant la croix furent décapitées.
Peut-être à la mi-novembre 1793, quand le général Hoche
établit son camp à proximité immédiate ?
Confirmation de l’intérêt stratégique du lieu : un poste assez
important de l'Armée du Rhin y fut cantonné quelques temps.
En fait, le Breitenstein est établi à un carrefour de routes
importantes : l'antique Via Bassoniaca, voie de crête
Sud-Ouest/Nord-Est, et une artère commerciale Nord-Sud
qui permettait de rejoindre la Lombardie depuis les Flandres
en passant par Strasbourg, Ingwiller et Sarrebruck.
Borne frontière au moins depuis l'époque mérovingienne, on
peut supposer qu'elle le fut aussi à l'époque romaine entre
Cité médiomatrique et Cité triboque.
Il est tenté de voir dans le Breitenstein un menhir érigé
plusieurs siècles avant la civilisation gallo-romaine.
Le contexte local le suggère : non loin de là se dresse
une autre pierre levée, le Spitzstein.
www.lieux-insolites.fr/basrhin/spitzstein/spitzstein.htm
Entre les deux, le Drei-peterstein, ensemble remarquable
de rochers et Markstein, aujourd'hui disparu
vosges-du-nord.fr/site/le-dreipeterstein-a-la-croisee-de-...
enlorraine.unblog.fr/2012/05/19/la-pierre-des-douze-apotr...
www.lieux-insolites.fr/moselle/breitenstein/breitenstein.htm
Actually looking through around 250 german regiment historry books, I was able to identify some postcards (mostly in Mike's collection). I am reposting this one with the story behind the raid from both sides.
German soldiers from Infanterie-Regiment 370 (two with trench daggers) with prisoners of the 142ème Régiment d'Infanterie Territoriale (14 July 1917 - Bastille Day, at Rémenauville).
From the JMO of the 142ème RIT:
"July 14, 1917 At 3 a.m. (from 3 a.m. to 4:45 a.m.) the Germans made a raid on the Auvergnon trench towards shelter A67. of the P.A. of Haraucourt. Eleven men missing."
3 killed listed from the regiment that day:
CROUZILLAC Clodomir Dominique, adjudant-chef né le 1 mars 1874 à Bordeaux en Gironde
JOUBERT Louis Albert, soldat né le 5 mai 1877 à Les Pieux dans la Manche
LABAN Pierre, soldat né le 13 mai 1874 à Bordeaux en Gironde
According to the JMO due to shrapnel from shell but according to the germans it was due to grenade during the assault.
There is also the missing list:
"III State of the missing all from the second company.
Missing on July 14 at 3:15 a.m. in Rémenauville following an enemy raid (are presumed captured by the enemy)"
Darjo Etienne caporal (décédé le 15/07 à Jaulny)
Harambourc Jean
Lassaraille Antoine
Bonnet François (né à Vieux Habitants en Guadeloupe)
Castelnau François
Sembe Edouard
Larçabal ??? Pierre
Laboune Eugène
Bassès Charles
Masse Joseph (du 106ème R.I.T.)
Only 10 names but 11 were missing so one name is lost...
The part of the story from the german side:
"... Three guards threw hand grenades from the middle of the strongpoint, but when they raised their rifles, one was shot, the other was wounded and the third was taken prisoner. Two more Frenchmen were killed with hand grenades. During the operation, the shock troops received machine gun and rifle grenade fire from the left...
...
Eleven prisoners and a machine gun were brought in; Of the prisoners, two died as a result of being wounded and two others were wounded. A second enemy group was blown up by the engineers (demolition troop), so that the enemy suffered significant losses. ... "
Only 7 soldiers in the photo, 2 wounded probably in hospital and 2 dead (including Darjo Etienne the next day in Jaulny)
I think the last captured but dead is probably Jean Baptiste LITHIX, he is in the wounded list but listed killed that day. My hypothesis is that he was captured and so much wounded that they let him behind. When then counted 11 missing then founding him and listed as wounded but he died soon after. Either way a soldier would have been erased from the whole story from both side, I hope it is not the case.
The german is the middle is probably the leader of the patrol, the black soldier is probably Bonnet François from Guadeloupe even if impossible to be sure but it is very strange to have someone from Guadeloupe in a regiment that are mostly constructed by location and it is pretty unusual to see a black soldier in a regular regiment (outside of the colonies). Not 100% sure but that is a strong possibility.
REF: 15-45-8
Samedi 8 mars 2014. Cathédrale Notre-Dame. Façade Nord. "Portail des Saints" (v. 1220-1230). Le Pape St Calixte I est entouré à droite de St Remi, Clovis et un ange et à gauche de St Nicaise portant sa tête, sa sœur Ste Eutropie et un ange.
Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.
En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.
L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.
Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.
Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.
Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.
En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.
La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.
Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.
La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.
Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.
Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.
La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).
La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.
La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.
Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.
L'abbaye Saint-Pierre de Moissac est une ancienne abbaye des VIIe – XVe siècles qui se trouve dans la commune de Moissac, dans le département de Tarn-et-Garonne en région Occitanie.
Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 18401. D'autres arrêtés de protection suivent en 1923, 1930, 1942, 1946, 1960 et 1998. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.
L'abbaye, fondée au VIIIe siècle, fut rattachée en 1047 à la puissante abbaye de Cluny et devint, au XIIe siècle, le plus éminent centre monastique du sud-ouest de la France. Si l'abbaye et le cloître offrent un exemple remarquable d'association des styles roman et gothique, c'est le tympan du portail sud qui constitue le premier chef-d'œuvre de Moissac. Exécuté dans la première moitié du XIIe siècle, il illustre la vision de saint Jean dans le livre de l'Apocalypse de la seconde parousie du Christ.
Le cloître est le second monument remarquable de l'ensemble abbatial du fait de ses 76 chapiteaux de 1100, dont 46 sont historiés, et de l'harmonie du mélange des chapiteaux et colonnettes datés avec certitude de 1100 avec une architecture gothique de la fin du XIIIe siècle.
Histoire
Selon les bénédictins de Moissac, soucieux du prestige de leur abbaye, celle-ci aurait été fondée par Clovis en personne au lendemain d'une victoire remportée ici sur les Wisigoths, en 506. Le roi franc, ayant fait le vœu d'ériger un monastère s'il triomphait, lança du haut de la colline son javelot (selon les variantes c'est parfois une flèche) pour marquer l'endroit précis où s'élèverait « l'abbaye aux mille moines », en mémoire de mille de ses guerriers morts au combat. Or le javelot vint se planter au milieu d'un marais, ce qui nécessita des constructions sur pilotis. Une autre tradition populaire veut que Clovis ait agi sous l'impulsion d'une vision lors d'un rêve d'inspiration divine2 dans lequel Saint Pierre vint à sa rencontre — d'où le nom de l'abbaye.
En réalité, à Moissac on a pu trouver des traces d'occupation romaine, colonnes classiques, pièces de monnaie3, tessons et fragments de maçonnerie4, mais le couvent peut être considéré comme l'un des nombreux monastères établis dans l'Aquitaine du VIIe siècle avec l'appui de souverains mérovingiens, tel Dagobert, et sous l'impulsion sans doute de l'évêque de Cahors, saint Didier (630-655) appelé aussi Desiderius (ancienne forme de Didier), connu pour ses goûts de l'art et de la vie austère5.
L'abbaye remonterait au milieu du VIIe siècle6 et les possessions de l'abbaye se seraient accrues amplement en l'an 680 par la donation d'un noble, Nizezius, de ses terres, serfs et églises7,8. Comme la charte de donation de Nizezius est un faux du XIIe siècle il est désormais admis que l'abbaye date plus vraisemblablement de la fin du VIIIe siècle. Le privilège de la protection royale fut renouvelé au début du IXe siècle par Louis le Pieux, alors roi d'Aquitaine, protection remplacée bientôt par celle des comtes de Toulouse.
Mais la situation de la ville sur la grande voie de passage, routière et fluviale, reliant Bordeaux et Toulouse, la rendait particulièrement vulnérable aux invasions. Ainsi, l'abbaye fut-elle saccagée lors de la campagne omeyyade de 719-721 marquée par la victoire des Francs à Toulouse en 721, puis lors de la campagne marquée par la défaite des Omeyyades à Poitiers en 732. Un siècle plus tard, de nouveaux pillages furent le fait des Vikings qui remontaient la Garonne puis, au Xe siècle, des Hongrois.
Reconstruite, elle fut de nouveau endommagée en 1030 par un écroulement du toit, en 1042 par l'incendie qui frappa toute la ville, mais aussi par l'attitude laxiste des moines qui l'occupaient : un repaire de voleurs9.
Le rattachement à Cluny, par saint Odilon
En 1047, Odilon de Mercœur, de passage, nomme à la tête de l'abbaye Durand de Bredon ; tout est à refaire, car théorie et pratique sont devenues très éloignées l'une de l'autre. Les moines bénédictins, en principe astreints aux travaux manuels et agricoles, se déchargent en fait de leurs corvées sur les frères convers et les serfs. Sous la direction de l'abbé Étienne, la discipline s'est considérablement relâchée. Ce personnage ne doit son siège abbatial qu'à la bienveillance de Gaubert, un seigneur local qui avait acheté l'abbaye fort cher. L'abbé Durand fait construire une nouvelle église, consacrée en 106310 et travaille aussi pour l'ensemble des biens de l'abbaye.
Le choix de Moissac comme étape majeure sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle entraîne une brillante renaissance spirituelle et artistique. Avec le grand abbé d'origine auvergnate dom Durand de Bredon (1048-1072), en même temps évêque de Toulouse, débute l'âge d'or du monastère, qui étend ses possessions dans tout le Midi languedocien et jusqu'en Espagne. L'abbaye est gouvernée par de grands abbés :
•dom Hunaud (1072-1085), qui fut vicomte de Brulhois, qui acquit de nombreuses terres mais se trouva en butte à d'incessantes controverses ecclésiastiques et conflits avec les seigneurs voisins11.
•dom Ansquitil (1085-1108) est nommé abbé après que dom Hunaud de Gavarret (parfois appelé de Béarn) se soit retiré au prieuré de Layrac. Il est contesté par un moine nommé Hunaud qui prend et incendie la ville. Le pape Urbain II intervient vers 1093 et exige de l'évêque de Cahors et du comte de Toulouse qu'ils rétablissent Ansquitil dans sa dignité d'abbé. Le pape s'est rendu à l'abbaye de Moissac en 1097 où il consacre le maître-autel de l'église. Par une bulle donné le 7 mai 1097, le pape exige la restitution d'une quarantaine d'églises à l'abbaye de Moissac et lui confirme la possession d'un très grand nombre d'abbayes12. Il fait ériger le cloître, achevé en 110013.
•Le bienheureux Roger (1115-1131) fait construire une nouvelle église à coupole14 dans le style de Cahors et Souillac, et c'est surement à lui que l'on doit la tour-porche et le portail avec son célèbre tympan (1135).
Le XIIe siècle est le plus prospère pour l'abbaye, qui possède alors des terres et des prieurés jusque dans le Périgord, le Roussillon, la Catalogne15. Dans la hiérarchie de Cluny, l'abbé de Moissac vient en second, juste après l'abbé de Cluny16. Les moines de Moissac sont connus aux XIe – XIIe siècles pour leur scriptorium et leur grande bibliothèque de 160 livres, l'une des plus grandes d'Europe à l'époque. Les manuscrits ont été vendus en 1678 à Colbert, puis au XVIIIe siècle entrent dans la bibliothèque du roi en 1732 avec son acquisition de celle de Colbert. La dite bibliothèque est aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale de France qui conserve encore aujourd'hui 125 manuscrits de Moissac dont certains ont été numérisés dans le cadre du programme France-Angleterre 700-1200 de Gallica17.
En 1188, la ville est ravagée par un incendie, puis peu après assiégée par les Anglais, qui finissent par la prendre18. Lors de la Croisade des Albigeois (1208-1229) Moissac se retrouve assiégée par Simon de Montfort en 1212. La ville souffrira cependant peu car les moissagais préféreront se rendre et livrer à Simon de Montfort les soldats du comte de Toulouse présents dans la ville19.
À la fin du XIIIe siècle, les grands abbés bâtisseurs Raymond de Montpezat, puis Bertrand de Montaigu (1260-1293) peuvent relever les ruines, ce qui explique des arcs en briques qui sont typiques de l'époque, mais leur œuvre est anéantie par la guerre de Cent Ans. Les exactions des Grandes Compagnies s'ajoutent à une épidémie de peste dans cette ville frontière, aux portes de l'Aquitaine anglaise, âprement disputée par les deux camps. À la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe, la tourmente passée, Aimery de Roquemaurel (1431-1449)20 puis Pierre de Carmaing (1449-1483)20 doivent reconstruire presque entièrement leur abbatiale ruinée ; ils réalisent de grands travaux, en particulier la partie gothique de l'abbatiale, le haut de nombreux murs, les voûtes21.
En 1625, l'abbaye est sécularisée, ce qui marque en grande partie son abandon.
Sous la Révolution en 1790, elle est supprimée, vendue à un citoyen patriote, qui l'offre à la ville. En octobre 1793, le cloître et l'église avec son mobilier de l'église, ses vitraux, ses ornements et les pièces d'orfèvrerie du Trésor sont saccagés et livrés au pillage au cours d'une émeute.
Une garnison y stationne sous le Premier Empire, ce qui ruine les pavements et les sculptures ; elle sert aussi de fabrique de salpêtre.
Ce à quoi ni les exactions des soldats ni celles des émeutiers n'aboutirent, les ingénieurs du chemin de fer faillirent bien en porter la terrible responsabilité. Le cloître, qui se situait sur le tracé prévu de la ligne Bordeaux-Sète, devait être entièrement démoli. De multiples protestations permirent de le sauver in extremis, d'où la courbe dessinée ici par le rail, pour l'éviter. Cependant, le grand réfectoire et les cuisines des moines, au nord, furent sacrifiés. L'événement eut le mérite d'alerter la toute jeune administration des Monuments historiques qui, sous la direction de l'architecte Viollet-le-Duc, entreprit les premiers travaux de sauvegarde22.
Architecture
L'abbaye
Des fouilles ont révélé sous l'abbatiale Saint-Pierre le couloir annulaire d'une église préromane avec un graffiti du IVe siècle, et les piliers ronds de la nef primitive. La partie la plus ancienne qui subsiste est le clocher-porche de 1120, fortifié vingt ans après et abritant un portail roman. La partie basse de la nef, en pierre, est également romane, mais la partie haute en briques est du gothique méridional ; les deux travées du chœur, l'abside à cinq pans et les chapelles sont du XVe siècle. On y voit une Pietà du XVe siècle et une crucifixion du XVIIe siècle.
Les chapiteaux romans du cloître étaient achevés en 1100 sous l'abbé Ansquitil, mais l'ensemble a été repris au XIIIe siècle avec d'autres colonnettes et d'autres arcades en ogive. Salles des moines, palais des abbés et tour s'échelonnent du XIIIe au XVe siècle.
Le tympan de l'abbatiale
Saint-Pierre de Moissac mesure 6,5 m sur 4,5 m. Réalisé entre 1110 et 1130, il s’inspire de l'Apocalypse de Jean et présente en son centre un Christ en majesté, les pieds reposant sur des nuages ou une mer de cristal (une légende populaire nommait cette dernière Reclovis en hommage à la création supposée par le roi Clovis)23. Cette figure, couramment utilisée pour le décor des tympans romans, est assise sur un trône en mandorle au champ semé d'étoiles aux rais perçants, évoquant l'arc en ciel de la vision. Représentée en empereur romain, elle porte un costume à la tunique galonnée d'orfroi, au pallium pourpre impérial romain et une couronne quadrangulaire byzantine sertie de gemmes. Le Christ est identifié par sa tête auréolée d'un nimbe crucifère, sa bénidiction de la main droite et sa main gauche qui tient un livre scellé. Elle est entourée des symboles des quatre évangélistes, le tétramorphe. Les quatre animaux du tétramorphe (le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l'homme pour Matthieu et l'aigle pour Jean) s'adjoignent aux vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse et aux deux séraphins dans un même mouvement contemplatif. Les vingt-quatre vieillards du récit de l'Apocalypse selon Saint Jean s'insèrent en bandeau sur trois registres24. Ils jouent de différents instruments à cordes frottées : vièles à 5 cordes, gigues à 1 corde parois interprétées comme des rebecs, descendants du rabâb arabe, ce qui témoigne de l'influence arabe dans l'art roman25.
Le hiératisme des personnages, le caractère irréaliste de certaines postures et du traitement des drapés, le manque de liberté des figures par rapport au cadre sont des traits caractéristiques de la sculpture romane. La délicatesse des reliefs et la dimension pittoresque de certains détails accentuent le charme et la dimension spirituelle de ce chef-d'œuvre de l'art roman.
Le linteau et les voussures sont ornés de motifs végétaux. Le linteau pose problème, il est analogue à la « pierre constantine » du musée de Cahors, il doit être un vestige romain réemployé.
Le trumeau monolithe est orné d'animaux entrelacés : trois couples de lions et lionnes entrecroisés, placés sur un fond végétal, se superposent sur la face apparente du trumeau et évoquent l'ascension divine26; les faces latérales représentent saint Paul et le prophète Jérémie. Quant aux deux personnages des piédroits polylobés d’influence mauresque, ils figurent saint Pierre et le prophète Isaïe. Les deux apôtres sont probablement une allusion au rattachement de Moissac à l'abbaye de Cluny, placée sous la protection de saint Pierre et saint Paul.
Les côtés du porche, aussi sculptés, présentent la symbolique médiévale traditionnelle du dualisme latéral (opposition dextre/senestre), le droit et le gauche symbolisant l'antithèse du bien et du mal27. Les reliefs de droite montrent, sur trois registres : l'Annonciation et la Visitation, l'Adoration des mages et la Présentation au Temple, la Fuite en Égypte et la Chute des idoles. Le côté gauche illustre la parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche, voué aux supplices infernaux réservés aux luxurieux , aux orgueilleux et aux avares, figurant à la partie inférieure (Péchés capitaux: Luxure, orgueil et avarice).
L'humidité qui règne dans le sous-sol de l'abbatiale Saint-Pierre est d'ailleurs en partie responsable des graves altérations qui affectent aujourd’hui les bas-reliefs du portail roman.
Le clocher-porche
Il ne subsiste de l'édifice roman du XIIe siècle avec le cloître que le clocher-porche situé au sud de la nef abritant l'entrée principale et son tympan. Il se compose au rez-de-chaussée du narthex surmonté d'une salle haute; il est fortifié ou consolidé vers 1180 avec une construction doublant le mur initial, elle comporte un chemin de ronde, un parapet crénelé, des archères et une galerie à mâchicoulis. Au-dessus l'élévation en brique est d'époque gothique.
Le narthex
Le décor des volumineux chapiteaux du narthex, chefs-d'œuvre de composition, fait appel à des motifs végétaux ou animaux, tels ces loups et ces louves dont les têtes viennent se confondre, à l'angle, pour enlever un mouton, un oiseau ou un louveteau dans leur gueule. Ces animaux aux corps tendus, disposés en X sur la face principale, annoncent ceux du trumeau; ces images végétales et animales peuvent évoquer le jardin d'Éden28.
La salle haute
Au dessus du narthex ou pour certains du parvis au regard de sa fonction et de son décor végétal et paradisiaque se situe une pièce carrée, voutée, aux douze ouvertures dont la fonction reste indéterminée. Son architecture et peut-être sa signification sont une évocation de la Jérusalem céleste29,28.
La nef de l’église
On pénètre dans le narthex dont la voûte repose sur huit puissantes colonnes engagées à grands chapiteaux très stylisés des XIe et XIIe siècles, soutenant la retombée de quatre nervures en croisée d'ogives.
La nef a conservé une partie de son mobilier, dont une Vierge de Pitié de 1476, une charmante Fuite en Égypte de la fin du XVe siècle, ainsi qu'un admirable Christ roman du XIIe siècle, et enfin une Mise au tombeau de 1485. Le chœur est entouré d'une clôture en pierre sculptée, du XVIe siècle, derrière laquelle on a dégagé une abside carolingienne. Stalles du XVIIe siècle. Dans une niche placée sous l'orgue, un sarcophage mérovingien en marbre blanc des Pyrénées.
Elle possède, près du chœur un « document » d'intérêt historique : une plaque de consécration, datée de 1063. Son texte, traduit du latin dit :
« La consécration de cette église le cinq novembre s'honore d'avoir rassemblé ces évêques : pour Auch : Ostinde, pour Lectoure : Raymond, pour le Comminges : Guillaume, pour Agen : Guillaume, pour la Bigorre : le bon Héraclius, pour Oloron : Étienne, pour Aire : Pierre, Toulouse : Toi Durand, son protecteur et le nôtre. Foulques, fils de Simon qui fait la loi à Cahors ne fut pas souhaité. C'était 1063 ans après que Dieu eut donné au monde le vénérable enfantement virginal. Pour vous, Ô Christ Dieu, le roi Clovis fonda cette maison. Après lui, Louis le Débonnaire la combla de ses largesses. »
De l'extérieur, les deux périodes de construction de la nef sont nettement visibles, avec une partie romane (en pierre) et une autre gothique (en brique). La partie romane est constituée du soubassement des murs de la nef et des fenêtres en plein cintre des parties basses. Le reste fut exécuté au XVe siècle, dans le style gothique méridional.
Le cloître roman
Une inscription permet de dater le cloître très précisément de l'année 1100. Celui-ci est constitué de quatre galeries charpentées dont les arcades retombent sur une série de 116 colonnettes de marbre, rythmées par une alternance de fûts simples et doubles.
Ses dimensions sont de 31 m sur 27 m.
Ses 46 chapiteaux historiés, sculptés sur quatre faces, chefs-d'œuvre de la sculpture romane, sont particulièrement renommés pour la richesse des thèmes qu'ils illustrent, Genèse, Enfance du Christ, Miracles de saint Benoît, accompagnés de thèmes floraux ou stylisés, parfois d'inspiration orientale. Les trente autres sont décorés de végétaux ou d'animaux.
Les arcades sont interrompues dans les angles et au centre par des piliers carrés en brique revêtus de plaques de marbre sculptées. Huit d'entre eux, dans les piliers d'angle, représentent des apôtres. Huit des douze apôtres, identifiés par des inscriptions, sont rapprochés deux à deux à chacun des quatre angles : Pierre et Paul au sud-est, Jacques et Jean au nord-est, Philippe et André au nord-ouest, Barthélemy et Matthieu au sud-ouest. Un neuvième apôtre, Simon, est représenté sur le pilier central de la galerie occidentale, côté ouest. Peut-être à l'origine se trouvait-il, avec les trois autres apôtres aujourd’hui manquants, sur les piliers d'un portique qui encadra jusqu'au XVIIIe siècle une belle fontaine à l'angle nord-ouest du préau. Un autre figure Durand de Bredons, premier abbé clunisien de Moissac (1048-1072).
À l'angle Sud-ouest, un escalier conduit à la salle haute, puis au toit d'où l'on découvre une jolie vue, aussi bien sur la ville et, au-delà sur la vallée du Tarn et les coteaux du Moissagais, que sur le cloître lui-même.
Chapelle Notre-Dame de Lemboulari
À l'est du cloître ont été découverts en 2013 les restes bien conservés d'une chapelle du XIIe siècle, identifiée par la conservatrice du patrimoine de Moissac comme associée à une statue polychrome connue sous le nom de « Notre-Dame de Lemboulari »30. Cette découverte viendrait confirmer l'ancrage clunisien du groupe monastique de Moissac30.
L'orgue
L'Abbatiale de Moissac a la chance de posséder un instrument du célèbre facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll, qui nous est parvenu intact.
L'abbé Jules Mazarin, alors commendataire du monastère de l’abbatiale, avait des dettes envers l’abbatiale et en 1663, le mandataire du chapitre obtient de Mazarin la somme de 3000 livres. Cette somme permit de financer la construction d’un orgue. En 1665, le syndic du chapitre confie la confection du buffet à Jean Dussault, sculpteur montalbanais, sur les plans de Jean Haou, facteur d‘orgue réalisant la partie instrumentale.
Tout ce qui nous reste de cet orgue construit au milieu du XVIIe siècle est le grand corps du somptueux buffet que nous pouvons admirer aujourd’hui. Le positif dorsal, vide depuis le XIXe siècle, fut construit au cours du XVIIIe siècle.
En 1863, Aristide Cavaillé-Coll obtient le marché pour la reconstruction de l'orgue. Il ne conserve de l'instrument du XVIIe siècle que son somptueux buffet. Tout le reste est refait à neuf. L’instrument possède alors 24 jeux répartis sur 2 claviers de 54 notes et un pédalier de 27 notes.
Classé monument historique en 1977, il est restauré par la Manufacture languedocienne de Grandes Orgues de Lodève en 1989.
Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
Samedi 8 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
Über diese Lok ist bekannt: Gebaut bei Schoema in Diepholz für Orenstein & Koppel, Dortmund. Geliefert an Pieux-Franki, Antwerpen. Später Glaswerke Houdeng.
About this loc is known: Built by Schoema in Diepholz for Orenstein & Koppel, Dortmund. Delivered to Pieux-Franki, Antwerp. Later glassworks Houdeng.
On connait cet endroit: Construit par Schoema à Diepholz pour Orenstein & Koppel, Dortmund. Livré à Pieux-Franki, Anvers. Verrerie tardive de Houdeng.
Eglise abbatiale romane Saint Etienne de Marmoutier du XIIème siècle.
Cette abbaye, située sur la route Romane d'Alsace, entre Saverne et Wasselonne, fut fondée vers 589 par des moines Irlandais conduits par saint Léobard, un disciple de saint Colomban. Cette fondation ne fut possible sans le concours financier du roi d'Austrasie, Childebert II qui dota l'abbaye d'un grand domaine.
En 724, suite à un incendie, le monastère fut restauré par Saint Maur, son cinquème abbé, de qui découle son appellation actuelle: Mauri Monasterium, monastère de Maur ou Marmoutier
Abbaye royale, il est richement doté par les rois mérovingiens, il doit sa prospérité à de vastes domaines.[1] En 728 saint Pirmin réforma cette abbaye colombanienne et introduisit la règle de saint Benoît de Nursie.
Sous l'impulsion du roi Louis le Pieux, en 816, Benoît d'Aniane et quelques moines vinrent s'y établir. Un second incendie l'ayant détruite de nouveau en 824, elle fut reconstruite et confiée à Drogon, frère du roi Louis le Pieux et évêque de Metz. L'église abbatiale fut consacrée en 971 par Erchenbald, évêque de Strasbourg. C'est de cette dernière époque et du XIe siècle que date la magnifique façade de l'église.
Très prospère jusqu'au XIIe siècle, elle décline au cours des siècles suivants marqués par la guerre des paysans de 1524 et la guerre de Trente Ans de 1618. L'abbaye retrouve la prospérité jusqu'à la Révolution, mais ses bâtiments dédiés à la vie monastique sont détruits pendant cette période ; seule subsiste l'abbatiale dont on peut encore admirer aujourd'hui la magnifique façade.
Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l'établissement d'un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l'Ubaye.
Dans les Hautes-Alpes :
Embrun, rive droite de la Durance ; l'étendue de la retenue située dans la commune d'Embrun a été ceinturée et transformée en un plan d'eau aménagé dont le niveau est maintenu constant ; un port flottant et une plage sur le lac proprement dit ont été aménagés du côté du Club nautique alpin. Le port ne permet un mouillage qu'en été, lorsque le niveau du lac est suffisamment élevé ;
Crots, rive gauche de la Durance, sur 6 kilomètres ; deux zones de loisirs en bordure du lac de part et d'autre du torrent de Boscodon (plages de Chanterenne, plage des Eaux-Douces) ;
Puy-Sanières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, pas d'accès aménagé au lac depuis les villages, mais l'accès se fait par Embrun en direction du Chadenas ;
Savines-le-Lac, seule commune dont le territoire est situé sur les deux rives du lac, sur environ 5 kilomètres sur chaque rive ; plusieurs zones de loisirs aménagées sur la rive gauche, promenades sur le lac en saison ;
Prunières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, plusieurs accès au lac depuis la RN 94, zone de loisirs aménagée dans la baie Saint-Michel ;
Chorges, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres non compris la baie des Moulettes ; plage sur la baie Saint-Michel, site aménagé à Chanteloube ;
Rousset, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres, petits accès aménagés sur la baie des Lionnets ;
le Sauze-du-Lac, entre Durance et Ubaye, sur 6 kilomètres, site aménagé à Port-Saint-Pierre (unique accès au lac) ; depuis la mise en eau de la retenue, la commune n'a plus de contact terrestre avec les autres communes de son département.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence :
Pontis, rive gauche de la Durance, sur 3 kilomètres, accès au lac difficile ;
le Lauzet-Ubaye, rive droite de l'Ubaye, sur 6 kilomètres ; pas d'accès aménagé ;
la Bréole, rive gauche de l'Ubaye, sur 6 kilomètres, un seul accès au lac, spécialisé dans les loisirs nautiques ;
Saint-Vincent-les-Forts, rive gauche de l'Ubaye, sur 5 kilomètres ; zone de loisirs.
Aux environs de l'an 1020, l'abbaye Notre-Dame de Boscodon possédait un prieuré qui dominait la vallée de la Durance sur sa rive droite, entre Chorges et Prunières2. La chapelle, construite au XIIe siècle sur une petite éminence, associée à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse2, fut détruite en 1692 par les troupes du duc de Savoie. Reconstruite au XVIIe siècle, elle devint un lieu de pèlerinage pour les paroissiens de Chorges et de Prunières, qui s'y rendaient en foule le 29 septembre, fête de la saint-Michel.
Lors de la construction du barrage, en 1961, la destruction de la chapelle était programmée, mais, comme elle était à une altitude légèrement supérieure à la cote maximale théorique du futur lac, elle fut finalement sauvegardée. Désormais la chapelle trône seule sur un îlot de quelques dizaines de mètres carrés au-dessus du niveau du lac. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. On peut encore en approcher lors des basses eaux, mais pas y pénétrer. Des offices religieux sont parfois célébrés sur des embarcations à proximité de la chapelle.
L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes
Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage en travers de la cluse de Serre-Ponçon, verrou glaciaire large d’environ 150 m au niveau du lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes, avait été envisagée. Dès 1896 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées né à Moscou, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. Ce projet avait alors paru dangereux et a été abandonné en raison de la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et en raison de l’épaisseur des alluvions estimée à une quarantaine de mètres. Toutefois, il n’a pas été oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude ont été forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60° et l’étude a été interrompue. Une nouvelle campagne de sondages, entreprise en 1927, a conduit à estimer la présence du rocher à une profondeur de plus de 90 m, sous des alluvions graveleuses aquifères, ce qui interdisait la construction du barrage avec les techniques et moyens dont on disposait à l’époque.
Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages-digues « en terre » longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années –, avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.
Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique et de l’irrigation agricole de la vallée de la Durance en aval, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.
Le barrage n’a finalement jamais été inauguré du fait des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a jamais pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait alors le « plus grand barrage d'Europe en capacité ».
Deux galeries au rocher de 900 m de long et 10,5 m de diamètre avaient préalablement été forées en rive gauche pour assurer la dérivation provisoire de la rivière ; dès le début des travaux, elles ont étalé la crue du 14 juin 1957 – 1 700 m3/s – particulièrement catastrophique en amont dans la vallée du Guil ; elles renforcent maintenant au besoin l’évacuateur de crues capable de débiter 3 500 m3/s.
La centrale électrique – architecte Jean de Mailly aidé de Jean Prouvé - est installée dans deux grandes chambres au rocher sur la rive gauche.
Le bassin de compensation a été aménagé dans la fouille d’extraction de grave d’Espinasses, barrée à l’aval par le pont-barrage de la RD 900 fondé sur un rideau de pieux sécants, ancêtre des parois moulées ; c’est un barrage en béton au fil de l’eau équipé de quatre vannes permettant le passage des grandes crues et assurant la prise du canal de la chute de Curbans, premier bief de l’aménagement hydroélectrique de la Durance.
L’aménagement de la retenue du barrage principal, en grande partie dans les terres Noires marneuses, a imposé la destruction de deux villages et le déplacement d’environ 1 500 personnes - Ubaye non reconstruit et Savines reconstruit plus haut sur la rive gauche, la restructuration des réseaux ferroviaire (~15 km) et routier (~50 km), avec en particulier pour traversée de la retenue par la RN 100 devant le nouveau Savines, la construction d’un pont-poutre de 924 m de long, comportant 24 fines demi-travées précontraintes en encorbellement de 38,5 m, portées par 12 piles fondées dans la marne, ouvrage exceptionnel à l’époque, toujours remarquable aujourd’hui.
En 1958, l'évacuation des habitants et la mise en eau de la retenue inspirèrent le film L'Eau vive de François Villiers, sur un scénario de Jean Giono. La chanson L'Eau vive, chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.
Mercredi 6 août 2014. Quelques pas dans Compiègne (Oise). Hôtel de Ville.
La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.
Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.
Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.
Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.
Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.
Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.
Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.
Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.
C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.
Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.
Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.
Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.
Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.
Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.
Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.
La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.
Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.
1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.
1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.
1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).
1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.
1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.
18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.
27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.
15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.
9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.
1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.
Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.
5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.
25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.
11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand
Joyau de l'art gothique finissant, l'Hôtel de Ville fut construit de 1498 à 1530 et restauré à la fin du XIXè siècle. La statue équestre de Louis XII orne sa façade. Au sommet du beffroi qui renferme la "Bancloque", l'une des plus anciennes cloches communales de France, les 3 Picantins (Langlois, Lansquenet et Flandrin) rythment les heures de leurs maillets.
Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
Arrêt sur image, comme l'on dit. Une qui marque plus la mémoire.
Un moment très intense, très significatif, et privilégié pour les fidèles le désirant :
venir embrasser la statue, Marie en somme, qui peut tant, tout peut-être, et pourquoi pas l'impossible.
Il faut déposer un baiser du coeur, de ferveur et de très grande dévotion, tout brûlant du désir exprimé ( ).
Tout cela fut fait dans un grand respect, une infinie délicatesse et des gestes mesurés, pieux, convaincus jaillis des coeurs au bout des mains de nos deux officiants, un petit, un grand, hommes d'église.
REGARDEZ, les amis, cet enfant de choeur.
Vous seriez venus, vous aussi, je le gage, en le considérant .
Ce cérémonial d'une immense tendresse m'a plus profondément touchée en une fillette de trois ans environ qui est venue seule embrasser Notre Dame du Port ; le prêtre s'est abaissé vers elle avec amour et délicatesse : la petite a déposé un baiser léger et si innocent, qu'elle a dû en ressentir la tendresse en "retour de Marie"; elle est repartie avec le visage le plus candide que j'ai pu voir jusqu'ici. Je n'ai malheureusement pas pu déclencher à ce moment.
Mais je le garderai toujours à la mémoire.
Je suis certaine que la Vierge Marie, émue a communiqué quelque chose à cette enfant qui le gardera au tréfonds de son âme. Un jour il rejaillira dans sa vie. J'ai quant à moi, vu l'empreinte immédiate sur ce visage enfantin de quelque chose de céleste, sûr.
Marie, sous quelque forme que ce soit sait "agir", y compris dans une statue.
On a vu des statues revenir de leur cachette où il fallait construire une chapelle par leur requête propre à l'endroit et à la mission demandée. Des images pieuses ont opéré des réussites de neuvaine, avec demande(s) accordée(s). Des chapelets ont arrêté un conflit. La peste a cessé par l'intervention de Marie....et tant d'autres choses, par exemple à la grotte de Lourdes, ainsi de suite.
Marie agit en permanence. Et nous ne devons jamais cesser de la prier.JAMAIS.
Cette statue, noire et toute puissante, déplace des foules, venues de tous pays.
Qu'on se le dise.
Je vous livrerai un peu plus tard, la priére de neuvaine qu'il faut dire, pour une visite simple à la crypte.
Mais vous pouvez, chers visiteurs et lecteurs de ce reportage, attentifs pour certains, la réciter devant l'écran.
Marie fera avec vous ce qu'elle aura décidé, en temps, lieu et comme elle voudra.
Samedi 8 mars 2014. Cathédrale Notre-Dame. Façade Nord. "Portail des Saints" (v. 1220-1230). Le Pape St Calixte I est entouré à droite de St Remi, Clovis et un ange et à gauche de St Nicaise portant sa tête, sa sœur Ste Eutropie et un ange.
Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.
En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.
L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.
Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.
Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.
Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.
En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.
La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.
Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.
La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.
Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.
Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.
La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).
La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.
La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.
Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.
Installés à Colmar entre 1191 et 1210 les religieux de l'ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem ou Johanites, édifièrent à la fin du XIIIe siècle les bâtiments de leur Commanderie. L'église fut consacrée en 1268 par Albert le Grand, théologien dominicain. L'ancienne commanderie de Saint-Jean fut rachetée en 1858 par les soeurs de la Divine Providence de Ribeauvillé, elle fut transformée en un établissement scolaire, toujours présent, qui a pris le nom d'Institut Saint-Jean en 1918. Située dans le centre ville historique de Colmar, la rue Saint-Jean part de la Place des 6 Montagnes Noires pour rejoindre la Rue du Conseil Souverain et la place du Marché aux Fruits.
Situé au coeur de l'Alsace, Colmar tire ses origines du IXe siècle sous Louis le Pieux, Columbarium (pigeonnier) est alors un domaine appartenant à des souverains carolingiens. Au XIIIe siècle Colmar s'entoure de remparts et devient une ville nommée par Frédéric II de Hohenstaufen, puis Rodolphe 1er de Habsbourg qui va confirmer l'autonomie de la cité impériale. En 1354 va naître la Décapole ralliant les 10 villes impériales d'Alsace: Wissembourg, Rosheim, Sélestat, Obernai, Munster, Mulhouse, Turckheim, Kaysersberg, Colmar et Haguenau. La ville de Colmar va connaître une grande période de prospérité du XIVe au XVIe siècles, avec la construction de nouvelles fortifications, de nombreuses demeures et un accroissement important de sa population. En 1635 la ville est placée sous la protection du roi de France (Guerre de 30 ans). En 1675 Louis XIV va envoyer ses troupes dans Colmar sous le commandement de Louvois puis de Turenne, les fortifications de la ville serons démantelées et les cités de la Décapole seront rattachées à la France. Ce rattachement va faire de Colmar un centre administratif ou va s'installer le Conseil souverain d'Alsace en 1698. A la Révolution la ville devient le chef-lieu du Haut-Rhin. Le XVIIIe siècle va voir s'étendre la ville grâce à l'extension des faubourgs et la venue de l'industrie du textile. Lors de l'annexion par l'Allemagne en 1870, la ville va commencer de nouveaux grand travaux et la population va doubler, l'urbanisme va se développer, des nouveaux quartiers vont naître et de nouvelles industries vont voir le jours. Malgré les dures combats de la "poche de Colmar" lors de la Seconde Guerre mondiale, le centre historique fut épargné. Aujourd'hui, la très belle ville de Colmar fait partie des sites les plus visités d'Alsace. Colmar est un condensé de l'Alsace dans ce qu'elle a de plus typique avec ses quartiers pittoresques, Musées, maisons à colombages, édifices religieux, vieille ville, Petite Venise, quartier des Tanneurs... classée ville fleurie "quatre fleurs" depuis 1984, Colmar est une ville accueillante et généreuse, haute en couleurs, qui possède un riche passé historique dont son patrimoine architectural en est un témoin fort.
www.photos-alsace-lorraine.com/album/2558/Ancienne+comman...
Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault). Le platane de la place de la Liberté, aussi appelé le "Roi Platane" planté en 21/01/1855. Arbres aux dimensions imposantes, plonge ses racines dans le cour souterrain du Verdus.
Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.
Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.
La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.
Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.
Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?
Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.
Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.
En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.
La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?
En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).
Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.
C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).
L’Abbaye de Gellone
Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.
Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.
Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.
L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.
Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.
A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.
Le cloître de l’abbaye de Gellone
Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.
Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.
Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.
A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.
A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.
La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.
Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.
Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.
En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».
Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.
Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.
Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.
C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.
La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.
Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.
Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.
Some Abbot Sentimir started to build an abbey here end of the 8th century. The abbey got looted and damaged by "heathens" (Marcel Durliat suspects Normans). From 981 on it was rebuilt by order of King Lothair of France, son of Louis IV of France (aka "Transmarinus"). The abbey slipped under the protection of the Counts of Roussillon and later of the Kings of Aragon. The church was enlarged and re-consecrated in 1153. Since 1088 the abbey was connected to Cluny in Burgundy.
The facade of the fromer abbey church has a white marble lintel over doors of the former abbey church depicting a theophany. For Doyen Marcel Durliat, author of "Roussilion roman", this relief marks the begin of Romanesque sculpturing within the Roussilion. Thanks to an inscription on that lintel (see previous uploads) it is known, that it was carved in 1019.
The Benedictian abbey existed upto the French Revolution, when the monks had to leave. The abbey church serves as a parish church "Saint Michel" since 1846.
Of course, the abbey had a cloister. It was built on the foundation of an older one - and was completed in 1271. This cloister was sold after the French Revolution to new owners, who had built there homes (and stables) into the structure.
Early 20th century sly business and art dealers men roamed Southern France looking for treasures. So - the polygonal fountain of the cloister was sold in 1913. Meanwhile the fountain can be admired in "The Cloisters" in New York. In 1924 some Paul Gouvert bought most of the cloister. Only one of the owners resisted. He had integrated the arcades into his living room. Mr. Gouvert must have had David Copperfield´s talents, as after a short while he gave two arcades (for free!) to the Louvre in Paris, sold one cloister to the Philadelphia Museum of Art and another one to the owner of a Renaissance chateau in Northern France.
In 1982 the owner of the chateau sold the cloister back. It got dismantled and brought back, where it joined the arcades from the Louvre two years later. The arcades in Philadelphia now got copied and in 1986 two side were completed. Only the owner of the southern corner still resisted to cooperate. Finally in 1994 the restauration was completed and since then it is open to the public. I learned that by now only the former chapter-house of the abbey is still a private living room.
Construction du programme immobilier Rose Wild sur le site de l'ancien Hôpital Villemin à Nancy.
Pays : France 🇫🇷
Région : Grand Est (Lorraine)
Département : Meurthe-et-Moselle (54)
Ville : Nancy (54000)
Quartier : Nancy Sud
Adresse : rue de Nabécor
Fonction : Logements
Construction : 2023 → 2025
► Architecte : Lucien Colin
► Gros œuvre : Dalla-Costa
PC n° 54 395 21 R0161 délivré le 25/05/2022
Niveaux : R+5
Hauteur : 18,30 m
Surface de plancher : 3 395 m²
Superficie du terrain : 2 633 m²
BONNE FËTE A TOUTE LES
MAMANS AVEC MARIE MERE DE JESUS.
Maman, ce que nous avons de plus aimant
Elle est unique, et nous l'aimons tant.
Son coeur est d'or, son corps plaisant
Ses yeux sont doux, son visage brillant
Amour est sa respiration, an après an
Si suave est son nom, Ô MAMAN
Nul ne l'oublie car rimant comme éternellement
Avec ses deux M, elle aime tout le temps
Vive les mamans, et d'un coeur vibrant
Dites à la vôtre ; je t'aime passionnément.
Plaçons toutes les mamans sous la maternelle tendresse de Marie, protectrice de toutes les mères, car elle est miséricordieuse et bienveillante, parfaite et puissante, aimante, priante, médiatrice et guide.
Tournons-nous vers son image, sans nous lasser. Gardons-là à notre coeur de maman, et qu'elle soit toujours dans le coeur de notre maman de chair, pour aimer mieux autant que pieux.
Cette Vierge est spéciale, amis d'ici, je vous la présente , c'est une statue rare, car enceinte, OUI.
Regardez-là, priez-la, confiez-lui vos soucis de mère de famille éventuellement, et demandez-lui surtout, de rester vous-même une parfaite maman, jusqu'à la fin, et après .
Notre-Dame de la Garde.
Pic de la Garde.
Commune de Saint-Jean-les-Ollières.
Since the times of Hugh Capet, the first King of the Franks of the House of Capet, Étampes was an important place. It was a crown domain between Paris and Orleans. Hugh´s son Robert II (aka "Robert the Pious") built a stronghold here (see previous upload) and founded a collegiate here in the 11th century.
The former collegiate church Notre-Dame-du-Fort was erected within the 12th century in (traditional) Romanesque and (modern) Gothic style. Only the crypt dates back to the earlier 10th century-church. Here the relics of the martyrs Cantius, Cantianus, and Cantianilla were kept. The popular saints were orphaned siblings beheaded during Diocletian's persecution. "Robert the Pious" had transferred the relics to Étampes from Milano.
Meanwhile Notre-Dame-du-Fort serves the parish. The western facade was erected within the 13th century. In 1562, during the first War of Religions, the Calvinist troops raided and ransacked the church and left it severely damaged.
It is unknown when this important abbey was founded here. Legends tell, that Charlemagne was involved as well as his son Louis the Pious and Benedict of Aniane.
The church was erected from about 1050 on. As in the crypt of the large church the relics of St. Savin and St. Cyprian were displayed, a large ambulatory with five radial chapels was added for the many pilgrims. The church burnt down during the Hundred Years' War, but got rebuilt and reconstructed in the 17th and 19th century.
As many medieval frescoes and murals have survived here since 1983 the "Abbey Church of Saint-Savin-sur-Gartempe" has been a UNESCO World Heritage Site. There are about 400m² of frescoes, indeed something like a "picture book". André Malraux hailed this as "the Sistine Chapel of the Romanesque period". It is well restored and breathtaking!
But there are not only frescoes. Facing east to the choir, some of the capitals can be seen.
Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.
La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.
A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...
Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.
La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...
Plage surveillée avec poste de secours l'été
Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette
Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine.
Ses habitants, les Malouins et les Malouines, étaient 45 201 en 20111.
Saint-Malo - au passé multiséculaire et souvent haut en couleur - n'en est pas moins solidement ancrée au XXIe siècle ainsi qu'en témoigne le dynamisme de son économie. Traditionnellement, sa principale activité est axée sur la mer. Saint-Malo est ainsi le premier port de la côte nord de Bretagne, mêlant plaisance, pêche, commerce et voyageurs internationaux.
Le tourisme, bien que venant en seconde position en termes de revenus, n'en est pas moins très développé : la Cité historique (l'intra-muros) est une des plus visitées de Bretagne. En 2010, un sondage publié par le site TripAdvisor la classait en première position des destinations préférées des Européens en France.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Macloviensem en 11628, puis Saent Mallou en 1282, Saint Malou en 1287, Saint Malou en 1294, Saint Malo en 13049.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Saint-, dont le second élément -Malo se réfère à un saint connu autrement sous le nom de Maclovius10,8.
Durant la Révolution, la commune est rebaptisée Port-Malo, puis Commune-de-la-Victoire, puis Mont-Mamet11.
En gallo la commune se nomme Saent-Malo et en breton Sant-Maloù.
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
Le pont Marie fait partie de l’ensemble des ponts destinés à desservir l’île Saint-Louis. Permettant de la relier à la rive droite, il constitue le pendant du pont de la Tournelle situé dans le même alignement, côté rive gauche. Le roi Louis XIII posera la première pierre de ce pont qui compte parmi les plus anciens de Paris en 1614. L’inscription d’époque gravée aux extrémités rappelle la durée des travaux "Pont Marie construit sous le règne de Louis XIII - 1614-1635".
L’ingénieur Christophe Marie donnera son nom à l’édifice, composé de cinq arcades d’environ quatre mètres de portée chacune et reposant sur des piles à charpente de bois. L’une de ces arcades enjambe la berge. D’une longueur de 92 mètres, le pont, conçu en dos d’âne, est d’une largeur de 22,60 mètres, exceptionnelle pour l’époque. Il supportait une double rangée de maisons qui seront détruites en 1786.
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Le Pont Marie
(photos ENPC)
Comme la plupart des ponts anciens en maçonnerie, son "dos d’âne" est progressivement atténué, notamment lors d’une restauration effectuée en 1850 et 1851, qui n’en change pas notablement l’aspect.Le pont est d’architecture classique avec une décoration de style Renaissance. Des niches vides encadrées ornent les tympans qui surmontent les piles massives. Elles ne recevront jamais les statues qui devaient y séjourner.
Concepteur, constructeur : Christophe MARIE
Date de construction :
Octobre 1614, pose de la première pierre - Achevé en 1635. Deux arches côté île Saint-Louis écroulées en mars 1658, réparées en 1670.
Longueur totale : 92 m environ entre culées.
Largeur utile : 22,60 m : chaussée 14,60 m ; deux trottoirs de 4 m.
Dispositif constructif :
Pont en maçonnerie comportant cinq arches, sensiblement de plein cintre, d’ouverture variant entre 14 et 18 m. Piles et culées en maçonnerie, fondées sur pieux en bois avant et arrière becs en dièdre.
Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.
La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.
A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...
Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.
La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...
Plage surveillée avec poste de secours l'été
Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette
Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine.
Ses habitants, les Malouins et les Malouines, étaient 45 201 en 20111.
Saint-Malo - au passé multiséculaire et souvent haut en couleur - n'en est pas moins solidement ancrée au XXIe siècle ainsi qu'en témoigne le dynamisme de son économie. Traditionnellement, sa principale activité est axée sur la mer. Saint-Malo est ainsi le premier port de la côte nord de Bretagne, mêlant plaisance, pêche, commerce et voyageurs internationaux.
Le tourisme, bien que venant en seconde position en termes de revenus, n'en est pas moins très développé : la Cité historique (l'intra-muros) est une des plus visitées de Bretagne. En 2010, un sondage publié par le site TripAdvisor la classait en première position des destinations préférées des Européens en France.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Macloviensem en 11628, puis Saent Mallou en 1282, Saint Malou en 1287, Saint Malou en 1294, Saint Malo en 13049.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Saint-, dont le second élément -Malo se réfère à un saint connu autrement sous le nom de Maclovius10,8.
Durant la Révolution, la commune est rebaptisée Port-Malo, puis Commune-de-la-Victoire, puis Mont-Mamet11.
En gallo la commune se nomme Saent-Malo et en breton Sant-Maloù.
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
Samedi 8 mars 2014. Cathédrale Notre-Dame. Façade Nord. "Portail des Saints" (v. 1220-1230). Le Pape St Calixte I est entouré à droite de St Remi, Clovis et un ange et à gauche de St Nicaise portant sa tête, sa sœur Ste Eutropie et un ange.
Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.
En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.
L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.
Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.
Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.
Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.
En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.
La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.
Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.
La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.
Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.
Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.
La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).
La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.
La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.
Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.
Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
Samedi 8 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
Samedi 8 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.
Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.
La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.
Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.
Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.
En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.
Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.
Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.
À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.
En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.
Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.
En 1119, la ville reçoit un concile.
En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.
Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.
Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».
En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».
La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.
Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.
Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.
Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.
En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.
C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.
C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.
L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.
Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.
Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.
La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.
Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :
Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.
Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.
La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.
La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.
À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.
En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.
Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.
Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.
Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.
Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.
Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).
En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.
Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.
JABBARNACK!
Mars 2012
Voeux pieux, bonnes intentions, bons sentiments, bonne conscience; florilège de la rectitude éthique. autant de placards où parquer des cadavres! Comme on en rit pour ne pas en pleurer, comme on fait semblant que c’est drôle, Jabbarnack! célèbre l’envers de l’indignation. Let’s go! Coup de Jarnac à ces petites lachetés quotidiennes déguisées en bonnes actions, fantasmes inassouvis, inassumés, lumière au néon sur les chimères! Câline de tabarouette de tabarnouche de jarnicoton de Jabbarnack! Et si...un peu de beauté, de justice, de bribes de vrai devaient fleurir sur la bouse. On n’éprouve pas le bonheur dans la santé tant que dans la convalescence. Foin des winners! Le doute est un champignon, une maladie atavique, lancinante, génétique. Sus aux placébos moralisateurs!
En une quinzaine de tableaux d’une exposition, sept corps - Belle Pitoune, Pédé, Jeune fille anorexique, Gros épais, Mal baisée, Beau Brummell et Carrosserie basse donnent à voir le cycle de leur guérison.
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SPECTACLE CRÉÉ en mars 2012 à Espace Libre
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PRODUCTION
OMNIBUS le corps du théâtre
MISE EN SCÈNE_Jean Asselin, Réal Bossé
INTERPRÉTATION_Sylvie Moreau, Marie Lefebvre, Audrey Bergeron, Anne Sabourin, Guillaume Chouinard, Bryan Morneau, Sacha Ouellette-Deguire
SCÉNOGRAPHIE / COSTUMES_Sophie Bourgeois assistée de Sarah Sloan
SON_Eric Forget
LUMIÈRE_Mathieu Marcil
MAQUILLAGE / COIFFURE_Valérie Quévillon
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PHOTOS(c)Catherine Asselin-Boulanger
Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l'établissement d'un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l'Ubaye.
Dans les Hautes-Alpes :
Embrun, rive droite de la Durance ; l'étendue de la retenue située dans la commune d'Embrun a été ceinturée et transformée en un plan d'eau aménagé dont le niveau est maintenu constant ; un port flottant et une plage sur le lac proprement dit ont été aménagés du côté du Club nautique alpin. Le port ne permet un mouillage qu'en été, lorsque le niveau du lac est suffisamment élevé ;
Crots, rive gauche de la Durance, sur 6 kilomètres ; deux zones de loisirs en bordure du lac de part et d'autre du torrent de Boscodon (plages de Chanterenne, plage des Eaux-Douces) ;
Puy-Sanières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, pas d'accès aménagé au lac depuis les villages, mais l'accès se fait par Embrun en direction du Chadenas ;
Savines-le-Lac, seule commune dont le territoire est situé sur les deux rives du lac, sur environ 5 kilomètres sur chaque rive ; plusieurs zones de loisirs aménagées sur la rive gauche, promenades sur le lac en saison ;
Prunières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, plusieurs accès au lac depuis la RN 94, zone de loisirs aménagée dans la baie Saint-Michel ;
Chorges, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres non compris la baie des Moulettes ; plage sur la baie Saint-Michel, site aménagé à Chanteloube ;
Rousset, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres, petits accès aménagés sur la baie des Lionnets ;
le Sauze-du-Lac, entre Durance et Ubaye, sur 6 kilomètres, site aménagé à Port-Saint-Pierre (unique accès au lac) ; depuis la mise en eau de la retenue, la commune n'a plus de contact terrestre avec les autres communes de son département.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence :
Pontis, rive gauche de la Durance, sur 3 kilomètres, accès au lac difficile ;
le Lauzet-Ubaye, rive droite de l'Ubaye, sur 6 kilomètres ; pas d'accès aménagé ;
la Bréole, rive gauche de l'Ubaye, sur 6 kilomètres, un seul accès au lac, spécialisé dans les loisirs nautiques ;
Saint-Vincent-les-Forts, rive gauche de l'Ubaye, sur 5 kilomètres ; zone de loisirs.
Aux environs de l'an 1020, l'abbaye Notre-Dame de Boscodon possédait un prieuré qui dominait la vallée de la Durance sur sa rive droite, entre Chorges et Prunières2. La chapelle, construite au XIIe siècle sur une petite éminence, associée à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse2, fut détruite en 1692 par les troupes du duc de Savoie. Reconstruite au XVIIe siècle, elle devint un lieu de pèlerinage pour les paroissiens de Chorges et de Prunières, qui s'y rendaient en foule le 29 septembre, fête de la saint-Michel.
Lors de la construction du barrage, en 1961, la destruction de la chapelle était programmée, mais, comme elle était à une altitude légèrement supérieure à la cote maximale théorique du futur lac, elle fut finalement sauvegardée. Désormais la chapelle trône seule sur un îlot de quelques dizaines de mètres carrés au-dessus du niveau du lac. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. On peut encore en approcher lors des basses eaux, mais pas y pénétrer. Des offices religieux sont parfois célébrés sur des embarcations à proximité de la chapelle.
L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes
Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage en travers de la cluse de Serre-Ponçon, verrou glaciaire large d’environ 150 m au niveau du lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes, avait été envisagée. Dès 1896 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées né à Moscou, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. Ce projet avait alors paru dangereux et a été abandonné en raison de la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et en raison de l’épaisseur des alluvions estimée à une quarantaine de mètres. Toutefois, il n’a pas été oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude ont été forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60° et l’étude a été interrompue. Une nouvelle campagne de sondages, entreprise en 1927, a conduit à estimer la présence du rocher à une profondeur de plus de 90 m, sous des alluvions graveleuses aquifères, ce qui interdisait la construction du barrage avec les techniques et moyens dont on disposait à l’époque.
Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages-digues « en terre » longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années –, avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.
Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique et de l’irrigation agricole de la vallée de la Durance en aval, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.
Le barrage n’a finalement jamais été inauguré du fait des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a jamais pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait alors le « plus grand barrage d'Europe en capacité ».
Deux galeries au rocher de 900 m de long et 10,5 m de diamètre avaient préalablement été forées en rive gauche pour assurer la dérivation provisoire de la rivière ; dès le début des travaux, elles ont étalé la crue du 14 juin 1957 – 1 700 m3/s – particulièrement catastrophique en amont dans la vallée du Guil ; elles renforcent maintenant au besoin l’évacuateur de crues capable de débiter 3 500 m3/s.
La centrale électrique – architecte Jean de Mailly aidé de Jean Prouvé - est installée dans deux grandes chambres au rocher sur la rive gauche.
Le bassin de compensation a été aménagé dans la fouille d’extraction de grave d’Espinasses, barrée à l’aval par le pont-barrage de la RD 900 fondé sur un rideau de pieux sécants, ancêtre des parois moulées ; c’est un barrage en béton au fil de l’eau équipé de quatre vannes permettant le passage des grandes crues et assurant la prise du canal de la chute de Curbans, premier bief de l’aménagement hydroélectrique de la Durance.
L’aménagement de la retenue du barrage principal, en grande partie dans les terres Noires marneuses, a imposé la destruction de deux villages et le déplacement d’environ 1 500 personnes - Ubaye non reconstruit et Savines reconstruit plus haut sur la rive gauche, la restructuration des réseaux ferroviaire (~15 km) et routier (~50 km), avec en particulier pour traversée de la retenue par la RN 100 devant le nouveau Savines, la construction d’un pont-poutre de 924 m de long, comportant 24 fines demi-travées précontraintes en encorbellement de 38,5 m, portées par 12 piles fondées dans la marne, ouvrage exceptionnel à l’époque, toujours remarquable aujourd’hui.
En 1958, l'évacuation des habitants et la mise en eau de la retenue inspirèrent le film L'Eau vive de François Villiers, sur un scénario de Jean Giono. La chanson L'Eau vive, chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.
Il s'agit d'un collège construit par les cisterciens au XIIIe s. pour former les religieux de d'ordre. Il est bâti sur pilotis dans le lit d'inondation de la Bièvre. Le bâtiment longtemps délaissé et devenu une caserne de pompiers a été complètement rénové par l'insertion de 350 pieux d'acier sous les murs et les piliers. Une nouvelle toiture à armature métallique a été posée et la salle voutée romane en sous-sol dégagée. Le bâtiment a été inauguré le 12 septembre 2008 par le pape Benoît XVI.
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Mars 2012
Voeux pieux, bonnes intentions, bons sentiments, bonne conscience; florilège de la rectitude éthique. autant de placards où parquer des cadavres! Comme on en rit pour ne pas en pleurer, comme on fait semblant que c’est drôle, Jabbarnack! célèbre l’envers de l’indignation. Let’s go! Coup de Jarnac à ces petites lachetés quotidiennes déguisées en bonnes actions, fantasmes inassouvis, inassumés, lumière au néon sur les chimères! Câline de tabarouette de tabarnouche de jarnicoton de Jabbarnack! Et si...un peu de beauté, de justice, de bribes de vrai devaient fleurir sur la bouse. On n’éprouve pas le bonheur dans la santé tant que dans la convalescence. Foin des winners! Le doute est un champignon, une maladie atavique, lancinante, génétique. Sus aux placébos moralisateurs!
En une quinzaine de tableaux d’une exposition, sept corps - Belle Pitoune, Pédé, Jeune fille anorexique, Gros épais, Mal baisée, Beau Brummell et Carrosserie basse donnent à voir le cycle de leur guérison.
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SPECTACLE CRÉÉ en mars 2012 à Espace Libre
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MISE EN SCÈNE_Jean Asselin, Réal Bossé
INTERPRÉTATION_Sylvie Moreau, Marie Lefebvre, Audrey Bergeron, Anne Sabourin, Guillaume Chouinard, Bryan Morneau, Sacha Ouellette-Deguire
SCÉNOGRAPHIE / COSTUMES_Sophie Bourgeois assistée de Sarah Sloan
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MAQUILLAGE / COIFFURE_Valérie Quévillon
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PHOTOS(c)Catherine Asselin-Boulanger
Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.
La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.
A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...
Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.
La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...
Plage surveillée avec poste de secours l'été
Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette
Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine.
Ses habitants, les Malouins et les Malouines, étaient 45 201 en 20111.
Saint-Malo - au passé multiséculaire et souvent haut en couleur - n'en est pas moins solidement ancrée au XXIe siècle ainsi qu'en témoigne le dynamisme de son économie. Traditionnellement, sa principale activité est axée sur la mer. Saint-Malo est ainsi le premier port de la côte nord de Bretagne, mêlant plaisance, pêche, commerce et voyageurs internationaux.
Le tourisme, bien que venant en seconde position en termes de revenus, n'en est pas moins très développé : la Cité historique (l'intra-muros) est une des plus visitées de Bretagne. En 2010, un sondage publié par le site TripAdvisor la classait en première position des destinations préférées des Européens en France.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Macloviensem en 11628, puis Saent Mallou en 1282, Saint Malou en 1287, Saint Malou en 1294, Saint Malo en 13049.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Saint-, dont le second élément -Malo se réfère à un saint connu autrement sous le nom de Maclovius10,8.
Durant la Révolution, la commune est rebaptisée Port-Malo, puis Commune-de-la-Victoire, puis Mont-Mamet11.
En gallo la commune se nomme Saent-Malo et en breton Sant-Maloù.
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.