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En 1744, Alexandre de La Rochefoucauld, duc et pair de France, est compromis dans une cabale contre Madame de Châteauroux, la favorite du roi Louis XV. Ce dernier l'exile en conséquence sur ses terres de La Roche-Guyon avec ordre d’y rester. C’est à cette disgrâce que le château doit sa métamorphose spectaculaire en résidence princière, les travaux profitant aussi au village. En effet, le duc crée un vaste potager derrière la digue qui borde la Seine, rénove le chemin du bac et la route de Gasny, modernise le réseau d’adduction d’eau et fait creuser un grand réservoir souterrain pour alimenter sa demeure, le lavoir et la fontaine du village, sans oublier son potager-verger. Mais il n'est pas seul, puisque sa fille aînée Marie-Louise Nicole Elisabeth de La Rochefoucauld (1716 -1797) qui s'était mariée le 28 février 1732 avec son cousin Jean-Baptiste de La Rochefoucauld de Roye, issue de la branche cadette (le nouvel époux est fait duc d'Enville et sa femme duchesse d’Enville). Elle et son père deviennent ainsi tous deux les personnages phares du château de La Roche-Guyon à son apogée. Mais elle y était installée à demeure depuis 1744 à la mort de son mari et n'entra en possession du duché qu'à la mort de son père en 1762 (un "duché femelle", disaient certains). Elle transmet alors la charge de duc et pair à son fils, conformément aux espoirs de son père relatifs à la lignée de la Maison tout en gérant les domaines attachés au duché-pairie.

 

Aussi vécurent ils, elle et son père, près de vingt ans ensemble. Amis des "lumières", faisant partie de la noblesse "éclairée", ils s'entourent d'hommes politiques : les Choiseul (nombreuses visites à Chanteloup à partir de 1770, la duchesse étant une amie intime de la duchesse de Choiseul), les Rohan, Maurepas, puis Turgot (séjour de 7 mois en 1776, après sa disgrâce, Mme d'Enville étant à ses côtés lorsqu'il mourut en 1781) et les physiocrates, notamment l'agronome anglais A Young (en 1787 et 1790 : "Mme d’Enville et le duc de La Rochefoucauld - son fils - me reçurent d’une façon qui m’aurait rendu agréable cet endroit, même s’il avait été situé au milieu d’un marais", "La Roche-Guyon est un des endroits le plus singulier où j’aie été"), T Jefferson (venu à Paris en 1784), de scientifiques : B Franklin (mais aussi l’un des pères de la révolution américaine et familier du château de la Roche-Guyon, mais où il n’est jamais venu, rencontrant notamment en 1776 les La Rochefoucauld à Paris, rue de Seine), de gens de lettres : madame du Deffand (qui fréquentait souvent l'hôtel parisien des La Rochefoucauld), Condillas, l'abbé Delille en 1777, Julie de Lespinasse, Malesherbes, d'Alembert et plus tard Condorcet (en 1785 et 1791), et d'artistes, notamment H Robert qui séjourna au château en 1770 et y eut quelque temps son atelier. Mais leur oeuvre la plus originale, la plus spectaculaire peut-être pour l'époque, fut l'aménagement d'une bibliothèque considérable de 12 000 (15 000 ?) volumes.

 

Après Waterloo, l'effet politique du retour des émigrés est tellement négatif qu'on en est venu à ignorer un impact culturel dont l'importance n'est pas niable, l'ouverture sur l'étranger, les langues étrangères, les littératures et les institutions d'autres pays. Les anciens émigrés qui ont soif de racines, d'histoire, de sociabilité, retrouvent, à défaut de fortune mobilière, le château de leurs ancêtres, des convictions acquises dans le malheur qu'ils voudraient nourrir et faire partager. Ce mouvement de curiosité notamment religieuse trouvera son lieu de prédilection au château de La Roche-Guyon, sous l'impulsion du plus pieux des Rohan-Chabot, à qui ce domaine revient à la fin des troubles.

 

On y fait des retraites spirituelles très fréquentées, notamment Lamartine qui y a passé la semaine sainte de 1819, écrit l'une de ses Méditations sur ce dernier sujet et puisé l'inspiration religieuse d'une partie de son œuvre. Mais d'autres ont aussi fréquenté occasionnellement ce lieu de rencontre spirituelle : Lacordaire (septembre 1826), Montalembert (en 1827), Dupanloup, l'avocat Berryer, et même Victor Hugo (en 1821 et 1835) :

"Je suis à La Roche-Guyon et j’y pense à toi. Il y a quatorze ans, presque jour pour jour, j’étais ici et à qui pensais-je ? A toi mon Adèle. Oh ! rien n’est changé dans mon coeur. Je t’aime toujours plus que tout au monde, va, tu peux bien me croire. Tu es ma propre vie. Rien n’est changé non plus dans ce triste et sévère paysage. Toujours ce beau croissant de la Seine, toujours ce sombre rebord de collines, toujours cette vaste nappe d’arbres. Rien n’est changé non plus dans le château, excepté le maître qui est mort, et moi, le passant, qui suis vieilli. D’ailleurs, c’est toujours le même ameublement seigneurial ; j’ai revu le fauteuil où s’est assis Louis XIV, le lit où a couché Henri IV. Quant au lit où j’avais couché, c’était le vaste lit du cardinal de La Rochefoucauld" (lettre à Adèle de 1835, Juliette ayant été rencontrée en 1833).

 

Si le cardinal-duc de Rohan, personnage à part, inspire Stendhal qui trouve en lui le modèle de l’évêque que rencontre Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir, Victor Hugo fait également référence à lui dans Les Misérables avec son prédicateur du couvent de Picpus (cf. larocheguyon.fr, G Gadoffre, encyclopédia universalis).

The octagon belonged to a large "Maison Dieu" ensemble, that was founded as a hospital in the 11th century by Robert II of France (aka "Robert the Pious"), the son of Hugo Capet. This hospital, run by monks, provided food and shelter for the pilgrims and the sick. Though the hospital, that as well was a convent, got severely damaged over the centuries, it always got rebuilt. Today the buildings are renovated and house the local retirement home.

 

The octagon was erected within the 12th century and ws used as chapel and ossuary. Medieval octagons follow certain traditions, that may start at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem. They can be found all over Europe, often connected to the Knights Hospitaller.

 

The western facade has this highly interesting sculptures, visible from two and four sides! The sculpted group was probably reused here. To the left is a Luxuria.

Construction d'un ensemble immobilier composé de 18 maisons individuelles et d'un bâtiment de 6 logements collectifs.

 

Pays : France 🇫🇷

Région : Grand Est (Lorraine)

Département : Meurthe-et-Moselle (54)

Ville : Tomblaine (54510)

Quartier : Paix Marenchêne

Adresse : 24, rue de Hasbergen / rue Camilles Desmoulins

Fonction : Logements

 

Construction : 2020 → 2021

Architecte : Reichen & Robert & Associés

Gros œuvre : Costantini

PC n° 54 526 19 N 0010 délivré le 3 juillet 2019

 

Niveaux : R+2

Hauteur maximale : 11.60 m

Surface de plancher totale : 2 445 m²

Superficie du terrain : 5 991 m²

Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault). Abbaye de Gellone (fondée en 804 par un aristocrate, Guilhem de Gellone). Entrée de l'église abbatiale. Le porche de l'église date du XIIe siècle et le clocher du XVe siècle.

 

Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.

Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.

La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.

Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.

Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?

Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.

 

Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.

 

En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.

 

La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?

 

En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).

 

Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.

 

C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).

 

L’Abbaye de Gellone

 

Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.

  

Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.

Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.

 

L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.

Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.

 

A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.

 

Le cloître de l’abbaye de Gellone

  

Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.

 

Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.

 

Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.

A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.

 

A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.

 

La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.

Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.

 

Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.

 

En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».

 

Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.

 

Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.

Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.

 

C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.

La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.

 

Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.

 

Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.

Since the times of Hugh Capet, the first King of the Franks of the House of Capet, Étampes was an important place. It was a crown domain between Paris and Orleans. Hugh´s son Robert II (aka "Robert the Pious") built a stronghold here (see previous upload) and founded a collegiate here in the 11th century.

 

The former collegiate church Notre-Dame-du-Fort was erected within the 12th century in (traditional) Romanesque and (modern) Gothic style. Only the crypt dates back to the earlier 10th century-church. Here the relics of the martyrs Cantius, Cantianus, and Cantianilla were kept. The popular saints were orphaned siblings beheaded during Diocletian's persecution. "Robert the Pious" had transferred the relics to Étampes from Milano.

 

Since the 19th century Notre-Dame-du-Fort serves the parish. In 1562, during the first War of Religions, the Calvinist troops raided, ransacked and vandalized the church. Whatever was spared outside the church, it got smashed during the French Revolution.

 

Compared to the (vandalized) delicate carvings of the southern portal the Romanesque capitals inside the church are pretty rough.

 

Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l'établissement d'un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l'Ubaye.

Dans les Hautes-Alpes :

Embrun, rive droite de la Durance ; l'étendue de la retenue située dans la commune d'Embrun a été ceinturée et transformée en un plan d'eau aménagé dont le niveau est maintenu constant ; un port flottant et une plage sur le lac proprement dit ont été aménagés du côté du Club nautique alpin. Le port ne permet un mouillage qu'en été, lorsque le niveau du lac est suffisamment élevé ;

Crots, rive gauche de la Durance, sur 6 kilomètres ; deux zones de loisirs en bordure du lac de part et d'autre du torrent de Boscodon (plages de Chanterenne, plage des Eaux-Douces) ;

Puy-Sanières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, pas d'accès aménagé au lac depuis les villages, mais l'accès se fait par Embrun en direction du Chadenas ;

Savines-le-Lac, seule commune dont le territoire est situé sur les deux rives du lac, sur environ 5 kilomètres sur chaque rive ; plusieurs zones de loisirs aménagées sur la rive gauche, promenades sur le lac en saison ;

Prunières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, plusieurs accès au lac depuis la RN 94, zone de loisirs aménagée dans la baie Saint-Michel ;

Chorges, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres non compris la baie des Moulettes ; plage sur la baie Saint-Michel, site aménagé à Chanteloube ;

Rousset, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres, petits accès aménagés sur la baie des Lionnets ;

le Sauze-du-Lac, entre Durance et Ubaye, sur 6 kilomètres, site aménagé à Port-Saint-Pierre (unique accès au lac) ; depuis la mise en eau de la retenue, la commune n'a plus de contact terrestre avec les autres communes de son département.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence :

Pontis, rive gauche de la Durance, sur 3 kilomètres, accès au lac difficile ;

le Lauzet-Ubaye, rive droite de l'Ubaye, sur 6 kilomètres ; pas d'accès aménagé ;

la Bréole, rive gauche de l'Ubaye, sur 6 kilomètres, un seul accès au lac, spécialisé dans les loisirs nautiques ;

Saint-Vincent-les-Forts, rive gauche de l'Ubaye, sur 5 kilomètres ; zone de loisirs.

Aux environs de l'an 1020, l'abbaye Notre-Dame de Boscodon possédait un prieuré qui dominait la vallée de la Durance sur sa rive droite, entre Chorges et Prunières2. La chapelle, construite au XIIe siècle sur une petite éminence, associée à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse2, fut détruite en 1692 par les troupes du duc de Savoie. Reconstruite au XVIIe siècle, elle devint un lieu de pèlerinage pour les paroissiens de Chorges et de Prunières, qui s'y rendaient en foule le 29 septembre, fête de la saint-Michel.

Lors de la construction du barrage, en 1961, la destruction de la chapelle était programmée, mais, comme elle était à une altitude légèrement supérieure à la cote maximale théorique du futur lac, elle fut finalement sauvegardée. Désormais la chapelle trône seule sur un îlot de quelques dizaines de mètres carrés au-dessus du niveau du lac. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. On peut encore en approcher lors des basses eaux, mais pas y pénétrer. Des offices religieux sont parfois célébrés sur des embarcations à proximité de la chapelle.

L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes

Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage en travers de la cluse de Serre-Ponçon, verrou glaciaire large d’environ 150 m au niveau du lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes, avait été envisagée. Dès 1896 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées né à Moscou, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. Ce projet avait alors paru dangereux et a été abandonné en raison de la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et en raison de l’épaisseur des alluvions estimée à une quarantaine de mètres. Toutefois, il n’a pas été oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude ont été forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60° et l’étude a été interrompue. Une nouvelle campagne de sondages, entreprise en 1927, a conduit à estimer la présence du rocher à une profondeur de plus de 90 m, sous des alluvions graveleuses aquifères, ce qui interdisait la construction du barrage avec les techniques et moyens dont on disposait à l’époque.

Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages-digues « en terre » longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années –, avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.

Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique et de l’irrigation agricole de la vallée de la Durance en aval, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.

Le barrage n’a finalement jamais été inauguré du fait des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a jamais pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait alors le « plus grand barrage d'Europe en capacité ».

Deux galeries au rocher de 900 m de long et 10,5 m de diamètre avaient préalablement été forées en rive gauche pour assurer la dérivation provisoire de la rivière ; dès le début des travaux, elles ont étalé la crue du 14 juin 1957 – 1 700 m3/s – particulièrement catastrophique en amont dans la vallée du Guil ; elles renforcent maintenant au besoin l’évacuateur de crues capable de débiter 3 500 m3/s.

La centrale électrique – architecte Jean de Mailly aidé de Jean Prouvé - est installée dans deux grandes chambres au rocher sur la rive gauche.

Le bassin de compensation a été aménagé dans la fouille d’extraction de grave d’Espinasses, barrée à l’aval par le pont-barrage de la RD 900 fondé sur un rideau de pieux sécants, ancêtre des parois moulées ; c’est un barrage en béton au fil de l’eau équipé de quatre vannes permettant le passage des grandes crues et assurant la prise du canal de la chute de Curbans, premier bief de l’aménagement hydroélectrique de la Durance.

L’aménagement de la retenue du barrage principal, en grande partie dans les terres Noires marneuses, a imposé la destruction de deux villages et le déplacement d’environ 1 500 personnes - Ubaye non reconstruit et Savines reconstruit plus haut sur la rive gauche, la restructuration des réseaux ferroviaire (~15 km) et routier (~50 km), avec en particulier pour traversée de la retenue par la RN 100 devant le nouveau Savines, la construction d’un pont-poutre de 924 m de long, comportant 24 fines demi-travées précontraintes en encorbellement de 38,5 m, portées par 12 piles fondées dans la marne, ouvrage exceptionnel à l’époque, toujours remarquable aujourd’hui.

En 1958, l'évacuation des habitants et la mise en eau de la retenue inspirèrent le film L'Eau vive de François Villiers, sur un scénario de Jean Giono. La chanson L'Eau vive, chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.

Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l'établissement d'un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l'Ubaye.

Dans les Hautes-Alpes :

Embrun, rive droite de la Durance ; l'étendue de la retenue située dans la commune d'Embrun a été ceinturée et transformée en un plan d'eau aménagé dont le niveau est maintenu constant ; un port flottant et une plage sur le lac proprement dit ont été aménagés du côté du Club nautique alpin. Le port ne permet un mouillage qu'en été, lorsque le niveau du lac est suffisamment élevé ;

Crots, rive gauche de la Durance, sur 6 kilomètres ; deux zones de loisirs en bordure du lac de part et d'autre du torrent de Boscodon (plages de Chanterenne, plage des Eaux-Douces) ;

Puy-Sanières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, pas d'accès aménagé au lac depuis les villages, mais l'accès se fait par Embrun en direction du Chadenas ;

Savines-le-Lac, seule commune dont le territoire est situé sur les deux rives du lac, sur environ 5 kilomètres sur chaque rive ; plusieurs zones de loisirs aménagées sur la rive gauche, promenades sur le lac en saison ;

Prunières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, plusieurs accès au lac depuis la RN 94, zone de loisirs aménagée dans la baie Saint-Michel ;

Chorges, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres non compris la baie des Moulettes ; plage sur la baie Saint-Michel, site aménagé à Chanteloube ;

Rousset, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres, petits accès aménagés sur la baie des Lionnets ;

le Sauze-du-Lac, entre Durance et Ubaye, sur 6 kilomètres, site aménagé à Port-Saint-Pierre (unique accès au lac) ; depuis la mise en eau de la retenue, la commune n'a plus de contact terrestre avec les autres communes de son département.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence :

Pontis, rive gauche de la Durance, sur 3 kilomètres, accès au lac difficile ;

le Lauzet-Ubaye, rive droite de l'Ubaye, sur 6 kilomètres ; pas d'accès aménagé ;

la Bréole, rive gauche de l'Ubaye, sur 6 kilomètres, un seul accès au lac, spécialisé dans les loisirs nautiques ;

Saint-Vincent-les-Forts, rive gauche de l'Ubaye, sur 5 kilomètres ; zone de loisirs.

Aux environs de l'an 1020, l'abbaye Notre-Dame de Boscodon possédait un prieuré qui dominait la vallée de la Durance sur sa rive droite, entre Chorges et Prunières2. La chapelle, construite au XIIe siècle sur une petite éminence, associée à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse2, fut détruite en 1692 par les troupes du duc de Savoie. Reconstruite au XVIIe siècle, elle devint un lieu de pèlerinage pour les paroissiens de Chorges et de Prunières, qui s'y rendaient en foule le 29 septembre, fête de la saint-Michel.

Lors de la construction du barrage, en 1961, la destruction de la chapelle était programmée, mais, comme elle était à une altitude légèrement supérieure à la cote maximale théorique du futur lac, elle fut finalement sauvegardée. Désormais la chapelle trône seule sur un îlot de quelques dizaines de mètres carrés au-dessus du niveau du lac. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. On peut encore en approcher lors des basses eaux, mais pas y pénétrer. Des offices religieux sont parfois célébrés sur des embarcations à proximité de la chapelle.

L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes

Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage en travers de la cluse de Serre-Ponçon, verrou glaciaire large d’environ 150 m au niveau du lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes, avait été envisagée. Dès 1896 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées né à Moscou, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. Ce projet avait alors paru dangereux et a été abandonné en raison de la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et en raison de l’épaisseur des alluvions estimée à une quarantaine de mètres. Toutefois, il n’a pas été oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude ont été forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60° et l’étude a été interrompue. Une nouvelle campagne de sondages, entreprise en 1927, a conduit à estimer la présence du rocher à une profondeur de plus de 90 m, sous des alluvions graveleuses aquifères, ce qui interdisait la construction du barrage avec les techniques et moyens dont on disposait à l’époque.

Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages-digues « en terre » longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années –, avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.

Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique et de l’irrigation agricole de la vallée de la Durance en aval, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.

Le barrage n’a finalement jamais été inauguré du fait des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a jamais pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait alors le « plus grand barrage d'Europe en capacité ».

Deux galeries au rocher de 900 m de long et 10,5 m de diamètre avaient préalablement été forées en rive gauche pour assurer la dérivation provisoire de la rivière ; dès le début des travaux, elles ont étalé la crue du 14 juin 1957 – 1 700 m3/s – particulièrement catastrophique en amont dans la vallée du Guil ; elles renforcent maintenant au besoin l’évacuateur de crues capable de débiter 3 500 m3/s.

La centrale électrique – architecte Jean de Mailly aidé de Jean Prouvé - est installée dans deux grandes chambres au rocher sur la rive gauche.

Le bassin de compensation a été aménagé dans la fouille d’extraction de grave d’Espinasses, barrée à l’aval par le pont-barrage de la RD 900 fondé sur un rideau de pieux sécants, ancêtre des parois moulées ; c’est un barrage en béton au fil de l’eau équipé de quatre vannes permettant le passage des grandes crues et assurant la prise du canal de la chute de Curbans, premier bief de l’aménagement hydroélectrique de la Durance.

L’aménagement de la retenue du barrage principal, en grande partie dans les terres Noires marneuses, a imposé la destruction de deux villages et le déplacement d’environ 1 500 personnes - Ubaye non reconstruit et Savines reconstruit plus haut sur la rive gauche, la restructuration des réseaux ferroviaire (~15 km) et routier (~50 km), avec en particulier pour traversée de la retenue par la RN 100 devant le nouveau Savines, la construction d’un pont-poutre de 924 m de long, comportant 24 fines demi-travées précontraintes en encorbellement de 38,5 m, portées par 12 piles fondées dans la marne, ouvrage exceptionnel à l’époque, toujours remarquable aujourd’hui.

En 1958, l'évacuation des habitants et la mise en eau de la retenue inspirèrent le film L'Eau vive de François Villiers, sur un scénario de Jean Giono. La chanson L'Eau vive, chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.

Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l'établissement d'un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l'Ubaye.

Dans les Hautes-Alpes :

Embrun, rive droite de la Durance ; l'étendue de la retenue située dans la commune d'Embrun a été ceinturée et transformée en un plan d'eau aménagé dont le niveau est maintenu constant ; un port flottant et une plage sur le lac proprement dit ont été aménagés du côté du Club nautique alpin. Le port ne permet un mouillage qu'en été, lorsque le niveau du lac est suffisamment élevé ;

Crots, rive gauche de la Durance, sur 6 kilomètres ; deux zones de loisirs en bordure du lac de part et d'autre du torrent de Boscodon (plages de Chanterenne, plage des Eaux-Douces) ;

Puy-Sanières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, pas d'accès aménagé au lac depuis les villages, mais l'accès se fait par Embrun en direction du Chadenas ;

Savines-le-Lac, seule commune dont le territoire est situé sur les deux rives du lac, sur environ 5 kilomètres sur chaque rive ; plusieurs zones de loisirs aménagées sur la rive gauche, promenades sur le lac en saison ;

Prunières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, plusieurs accès au lac depuis la RN 94, zone de loisirs aménagée dans la baie Saint-Michel ;

Chorges, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres non compris la baie des Moulettes ; plage sur la baie Saint-Michel, site aménagé à Chanteloube ;

Rousset, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres, petits accès aménagés sur la baie des Lionnets ;

le Sauze-du-Lac, entre Durance et Ubaye, sur 6 kilomètres, site aménagé à Port-Saint-Pierre (unique accès au lac) ; depuis la mise en eau de la retenue, la commune n'a plus de contact terrestre avec les autres communes de son département.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence :

Pontis, rive gauche de la Durance, sur 3 kilomètres, accès au lac difficile ;

le Lauzet-Ubaye, rive droite de l'Ubaye, sur 6 kilomètres ; pas d'accès aménagé ;

la Bréole, rive gauche de l'Ubaye, sur 6 kilomètres, un seul accès au lac, spécialisé dans les loisirs nautiques ;

Saint-Vincent-les-Forts, rive gauche de l'Ubaye, sur 5 kilomètres ; zone de loisirs.

Aux environs de l'an 1020, l'abbaye Notre-Dame de Boscodon possédait un prieuré qui dominait la vallée de la Durance sur sa rive droite, entre Chorges et Prunières2. La chapelle, construite au XIIe siècle sur une petite éminence, associée à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse2, fut détruite en 1692 par les troupes du duc de Savoie. Reconstruite au XVIIe siècle, elle devint un lieu de pèlerinage pour les paroissiens de Chorges et de Prunières, qui s'y rendaient en foule le 29 septembre, fête de la saint-Michel.

Lors de la construction du barrage, en 1961, la destruction de la chapelle était programmée, mais, comme elle était à une altitude légèrement supérieure à la cote maximale théorique du futur lac, elle fut finalement sauvegardée. Désormais la chapelle trône seule sur un îlot de quelques dizaines de mètres carrés au-dessus du niveau du lac. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. On peut encore en approcher lors des basses eaux, mais pas y pénétrer. Des offices religieux sont parfois célébrés sur des embarcations à proximité de la chapelle.

L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes

Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage en travers de la cluse de Serre-Ponçon, verrou glaciaire large d’environ 150 m au niveau du lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes, avait été envisagée. Dès 1896 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées né à Moscou, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. Ce projet avait alors paru dangereux et a été abandonné en raison de la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et en raison de l’épaisseur des alluvions estimée à une quarantaine de mètres. Toutefois, il n’a pas été oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude ont été forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60° et l’étude a été interrompue. Une nouvelle campagne de sondages, entreprise en 1927, a conduit à estimer la présence du rocher à une profondeur de plus de 90 m, sous des alluvions graveleuses aquifères, ce qui interdisait la construction du barrage avec les techniques et moyens dont on disposait à l’époque.

Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages-digues « en terre » longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années –, avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.

Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique et de l’irrigation agricole de la vallée de la Durance en aval, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.

Le barrage n’a finalement jamais été inauguré du fait des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a jamais pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait alors le « plus grand barrage d'Europe en capacité ».

Deux galeries au rocher de 900 m de long et 10,5 m de diamètre avaient préalablement été forées en rive gauche pour assurer la dérivation provisoire de la rivière ; dès le début des travaux, elles ont étalé la crue du 14 juin 1957 – 1 700 m3/s – particulièrement catastrophique en amont dans la vallée du Guil ; elles renforcent maintenant au besoin l’évacuateur de crues capable de débiter 3 500 m3/s.

La centrale électrique – architecte Jean de Mailly aidé de Jean Prouvé - est installée dans deux grandes chambres au rocher sur la rive gauche.

Le bassin de compensation a été aménagé dans la fouille d’extraction de grave d’Espinasses, barrée à l’aval par le pont-barrage de la RD 900 fondé sur un rideau de pieux sécants, ancêtre des parois moulées ; c’est un barrage en béton au fil de l’eau équipé de quatre vannes permettant le passage des grandes crues et assurant la prise du canal de la chute de Curbans, premier bief de l’aménagement hydroélectrique de la Durance.

L’aménagement de la retenue du barrage principal, en grande partie dans les terres Noires marneuses, a imposé la destruction de deux villages et le déplacement d’environ 1 500 personnes - Ubaye non reconstruit et Savines reconstruit plus haut sur la rive gauche, la restructuration des réseaux ferroviaire (~15 km) et routier (~50 km), avec en particulier pour traversée de la retenue par la RN 100 devant le nouveau Savines, la construction d’un pont-poutre de 924 m de long, comportant 24 fines demi-travées précontraintes en encorbellement de 38,5 m, portées par 12 piles fondées dans la marne, ouvrage exceptionnel à l’époque, toujours remarquable aujourd’hui.

En 1958, l'évacuation des habitants et la mise en eau de la retenue inspirèrent le film L'Eau vive de François Villiers, sur un scénario de Jean Giono. La chanson L'Eau vive, chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

L'église Saint-Sulpice est une grande église du quartier de l'Odéon dans le 6e arrondissement de Paris. Elle est située place Saint-Sulpice. Elle a pour adresse postale le 2, rue Palatine. Elle est dédiée à Sulpice le Pieux, archevêque de Bourges au viie siècle.

 

L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 20 mai 19151. Le site est desservi par les stations de métro Saint-Sulpice, Saint-Germain-des-Prés, Odéon et Mabillon.La date de la construction de la première église à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Sulpice n'est pas établie avec certitude. À l'origine, la paroisse de Saint-Sulpice était confondue avec le domaine de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. En 1159, le pape Adrien IV a donné aux abbés de Saint-Germain-des-Prés la pleine juridiction spirituelle et temporelle des églises situées sur le domaine de l'abbaye, à l'époque les chapelles Saint-Pierre et Saint-Martin-des-Orges et l'oratoire Saint-Jean-Baptiste. C'est à partir de cette date que les abbés vont organiser la paroisse de Saint-Sulpice. Ils ont nommé les curés hors de la tutelle de l'évêque. Vers 1180, le centre le paroisse a été transféré de la chapelle Saint-Pierre située rue des Saint-Pères, à l'église Saint-Sulpice qui a dû être construite à l'emplacement de l'oratoire Saint-Jean-Baptiste qui est déjà cité en 807. L'église était dédiée à saint Sulpice le Pieux, archevêque de Bourges. En 1724, les fouilles de l'église permirent de mettre au jour une pierre tombale du xe siècle, prouvant qu'une chapelle (dont dépendait un cimetière) existait à cet endroit depuis plusieurs siècles. La paroisse Saint-Sulpice est citée dans une bulle pontificale du 28 juin 12102. La construction de l'enceinte de Philippe Auguste, en 1211, sépara le territoire de la paroisse entre celui situé à l'intérieur des remparts de celui se trouvant à l'extérieur. Cela a été une source de conflits entre l'évêque de Paris et les abbés de Saint-Germain, l'évêque revendiquant le territoire de la paroisse intra-muros et l'abbé s'y opposant.

 

Du xiie au xive siècle, une nouvelle église fut bâtie à la place de l'ancienne chapelle parallèlement, à la rue du Vieux-Colombier. Après l'achat d'un terrain appartenant à Jeanne de Montrouge en 1530, elle fut agrandie d'un chevet pentagonal sous François Ier. Entre 1615 et 1631, Christophe Gamard a dirigé les travaux d'élargissement de la nef par l'ajout de chapelles latérales. Avec l'agrandissement des bourgs de Saint-Germain et Saint-Germain-des-Prés, la nécessité de construire une église plus grande et plus digne de la population qui la fréquente s'impose : le bâtiment d'alors ne peut contenir que le douzième des paroissiens. La population est estimée à 15 000 personnes sur une surface de 209 hectares. En 1689, on a dénombré sur le territoire de la paroisse 2 278 immeubles. En outre, l'ancienne église menace de tomber en ruine.

 

En juin 1642, le curé de Saint-Sulpice, Julien de Fiesque, échange avec Jean-Jacques Olier (1608-1657) sa cure contre le prieuré de Clisson. Olier réforma le clergé et lui donna une formation. Il a fondé la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice qu'il a placée sous le patronage de saint Charles Borromée.

 

Dès 1636, le conseil de fabrique a jugé que l'église était trop petite et qu'il fallait en construire une nouvelle. Jean-Jacques Olier souhaitait construire une église pouvant rivaliser avec la cathédrale Notre-Dame et permettant de recevoir près de 10 000 personnes. Les plans de la nouvelle église sont demandés à Christophe Gamard. La proposition est choisie au cours d'une assemblée tenue le 16 mars 1643 sous la présidence du prince de Condé. Un conflit entre d'une part Jean-Jacques Olier et d'autre part le prince de Condé et l'abbé de Saint-Germain qui jugeaient les dépenses de construction du séminaire Saint-Sulpice excessives a gelé le projet jusqu'au début de l'année 1645. Un arrêt du parlement de Paris en faveur du maintien d'Olier à Saint-Sulpice a débloqué la situation. Olier signa les plans de la nouvelle église le 15 août 1645.

 

D'après Agnès Bos, conservateur du patrimoine, le portail de l'ancienne église aurait été acheté par les Récolettes lors de la démolition du bâtiment pour leur couvent qui était situé à l'intersection des rues de Varenne et du Bac à Paris. Il serait ainsi celui remonté en 1914 comme portail latéral de l'église Saint-Saturnin de Nogent-sur-Marne où il est visible aujourd'hui.

Sous la Révolution, l'église devient le temple de la Raison, puis le temple des Victoires avec les théophilanthropes où on célèbre la fête de l'anniversaire de la punition du dernier roi16 et sous le Directoire magasin de fourrage et salle de banquet.

 

À cette époque, le physicien Claude Chappe y installe, sur chacune des tours, un télégraphe optique. La tour sud, était le point de départ de la ligne sud qui allait à Lyon dès 1798 puis jusqu'à Turin à partir de 1805 et dont le premier relais se situait à Villejuif, tandis que la tour nord, communiquant avec Fontenay-aux-Roses[réf. nécessaire], était l'extrémité de la ligne est, allant vers Strasbourg en 1798 puis à Mayence en 1813.

 

Au cours des différentes révolutions survenues au xixe siècle, de nombreux objets ont été pillés : c'est le cas d'une grande vierge en argent massif constituée à partir des dons des paroissiens

Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault).

 

Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.

Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.

La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.

Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.

Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?

Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.

 

Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.

 

En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.

 

La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?

 

En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).

 

Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.

 

C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).

 

L’Abbaye de Gellone

 

Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.

  

Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.

Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.

 

L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.

Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.

 

A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.

 

Le cloître de l’abbaye de Gellone

  

Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.

 

Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.

 

Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.

A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.

 

A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.

 

La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.

Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.

 

Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.

 

En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».

 

Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.

 

Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.

Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.

 

C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.

La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.

 

Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.

 

Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.

Since the times of Hugh Capet, the first King of the Franks of the House of Capet, Étampes was an important place. It was a crown domain between Paris and Orleans. Hugh´s son Robert II (aka "Robert the Pious") built a stronghold here and founded a collegiate here in the 11th century.

 

The former collegiate church Notre-Dame-du-Fort was erected within the 12th century in (traditional) Romanesque and (modern) Gothic style. Only the crypt dates back to the earlier 10th century-church. Here the relics of the martyrs Cantius, Cantianus, and Cantianilla were kept. The popular saints were orphaned siblings beheaded during Diocletian's persecution. "Robert the Pious" had transferred the relics to Étampes from Milano.

 

Since the 19th century Notre-Dame-du-Fort serves the parish. In 1562, during the first War of Religions, the Calvinist troops raided, ransacked and vandalized the church. Whatever was spared outside the church, it got smashed during the French Revolution.

 

Today there are six headless jamb statues at the the southern portal. Once there were eight. These two statues were moved inside. They look complete, but during the Revolution they suffered from vandalism as well.

 

The heads, seen here, are modern reconstructions.

 

These jamb from statues are sometimes compared with their famous colleagues from Chartres (50kms east). Anne Prache ("Ile de France Romane") considers, that one workshop may have worked on both places.

  

Jeudi 8 novembre 2018 - 20h30

 

Blues

   

A tout juste 21 ans, Jamiah a déjà enregistré trois albums, dont le premier à 7 ans ! Invité récemment par Buddy Guy lui-même, Jamiah Rogers est un de ces jeunes talents encore inconnus dont le nom devrait s’imposer sur la scène blues dans les prochaines années ! Elevée dans un milieu très pieux, Annika Chambers s’est formée au chant au sein des chorales gospel de sa communauté. Sortie en 2014, son premier album « Making my Mark », a immédiatement propulsé Annika sur le devant de la scène avec une nomination aux BMA de Memphis dans la catégorie « meilleurs débuts ».

 

Jamiah Rogers (guitare et voix)

 

Tony Rogers (basse et voix)

 

Di'onte Skinner (batterie)

 

Michael Hensley (clavier)

 

Annika CHambers (voix)

   

Normal : 16€ - Prévente : 14€ - Adhérent : 12€ - Réduit : 10€

 

Les prix indiqués sont hors frais de réservation

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La collégiale Notre-Dame de Poissy est une église catholique paroissiale, située à Poissy, dans les Yvelines, en France. Elle a été fondée par le roi Robert le Pieux autour de 1016, mais de l'église du xie siècle, seul le clocher-porche occidental subsiste. En effet, la collégiale a été reconstruite à partir du début du xiie siècle, et notamment entre 1130 et 1160, dans le style roman tardif, puis ultérieurement dans le style gothique primitif, qui se manifeste dans les parties orientales. Le futur Louis IX (Saint Louis) y fut baptisé, quelques jours après sa naissance à Poissy, le 25 avril 1214. Cet événement fait la célébrité de l'église, et les fonts baptismaux de cette époque y sont toujours conservés. Sous tout l'Ancien Régime, un chapitre de chanoines a son siège dans l'église, et assure longtemps le service paroissial. Il est dissous à la Révolution, et l'église est fermée au culte, pour n'ouvrir de nouveau qu'en 1802. L'appellation de collégiale n'est désormais plus qu'une référence au passé. Au début du xixe siècle, l'église tombe en ruine, et sa restauration par les architectes municipaux n'est pas un succès. Bien que manquant singulièrement d'homogénéité en raison de remaniements de différents styles qui ne sont souvent que très ponctuels, elle est classée monument historique par liste de 18401, puis sa restauration est confiée à Eugène Viollet-le-Duc. Celui-ci se voit obligé de presque tout refaire à neuf, notamment les parties remontant au xiie siècle. Dans un premier temps, il se montre respectueux de l'authenticité du monument, reconstitue scrupuleusement son architecture d'origine et réemploie les chapiteaux et bases. Puis à partir de 1861, il s'éloigne du parti initial et invente librement, et sacrifie notamment tous les éléments postérieurs au xiie siècle dans les parties anciennes de l'église. Ainsi la collégiale Notre-Dame devient peu à peu un édifice néogothique, et à l'extérieur, seul les deux clochers et les deux portails flamboyants au sud sont authentiques. De ce fait, l'église n'est guère appréciée par les archéologues, mais elle reste néanmoins intéressante pour son plan, son élévation à trois niveaux, ses beaux chapiteaux et bases romans, et de nombreuses œuvres d'art remarquables.

N'ayant pas de transept, l'église n'a pas la forme d'une croix mais celle d'un chemin bordé des 12 piliers de la nef qui symbolisent les 12 Apôtres et les 12 tribus d'Israël. Dans le chœur, des oculi remplacent au XIXe siècle les fenêtres ogivales du XIVe siècle. Le chœur n'est pas dans l'axe de la nef, mais orienté vers le soleil levant du 15 août, jour de la dédicace de l'église.

 

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

 

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

 

Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.

 

Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.

 

Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.

 

La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.

L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.

 

Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.

Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.

 

En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.

 

Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.

Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.

 

À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.

 

En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.

 

Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.

 

En 1119, la ville reçoit un concile.

 

En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.

Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.

 

Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».

 

En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».

 

La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.

Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.

Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.

 

Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.

 

En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.

C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.

 

C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.

L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.

Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.

Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.

La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.

Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :

Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.

Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.

 

La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.

La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.

 

À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.

En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.

 

Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.

 

Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.

Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.

 

Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.

Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).

 

En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.

 

Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.

   

Mont Sainte-Odile. Monastère. La tapisserie de Sainte Attale. La deuxième partie de la tapisserie raconte, en deux tableaux, la découverte des restes de la famille d’Attale et se termine par une représentation en pied de Saint Etienne, saint patron du monastère de sainte Attale.

 

Sainte-Odile"s Mount . Monastery. The tapestry of Saint Attal. The second part of the tapestry tells, in two paintings, the discovery of the remains of the family of Attalus and ends with a representation at the foot of St. Stephen, patron saint of the monastery of St. Attal.

  

Qui était Attale ?

Retracer les généalogies de personnes vivant au VIIème ou au VIIIème siècle est un travail hasardeux. Le plus simple est de s’en tenir aux sources anciennes. Voici celle publiée par Schilter concernant le duc Adalric et ses successeurs directs.

Schilter nous donne là un aperçu bien succinct ! Adalric et Bereschwinde ont eu plus de deux enfants. Outre le jeune Hugues, tué par son père selon la Légende d’Odile, Roswinde fut religieuse à Hohenburg, et deux autres frères Batachon et Etichon sont cités par Grandidier. Adelbert, fils d’Adalric, succède à son père vers l’an 690. Il devient duc d’Alsace et est décrit comme un homme très pieux. Attale est l’une de ses filles, donc nièce d’Odile.

Adelbert fonde à Strasbourg le couvent de Saint Etienne (Sankt Steffan) et le monastère de Honau sur une île du Rhin. Ses filles sont éduquées à Hohenburg sous la direction d’Odile. Attale devient abbesse de Saint-Etienne, ses sœurs Eugénie et Gundelinde, respectivement abbesses de Hohenburg et de Niedermunster, les deux couvents du Mont-Sainte-Odile.

Attale meurt en 741 dans son couvent de Saint-Etienne. Elle est alors une abbesse aimée et respectée. Les chroniques nous disent peu de choses sur sa vie, par contre le devenir de sa sépulture semble pour le moins mouvementé. La narration la plus ancienne nous vient, une nouvelle fois, de Koenigshoven, qui dans ses chroniques en langue latine, retrace les évènements. Le plus simple est de vous proposer ce texte dans son ensemble. Puis d’en éclairer, par quelques notes, le contenu étonnant.

Lisons donc Jakob Twinger von Koenigshoven :

 

"Cet Athic avait une fille du nom d’Odile et un fils nommé Adelbert. Cet Adelbert a épousé la fameuse Gerlinde et ils eurent une fille Attale et d’autres enfants, dont Eugénie et Gundelinde.

Cet Adelbert, père d’Attale, inspiré par la grâce divine, a décidé d’édifier un couvent dans un lieu qui était sien. Et il a choisi Argentorum, où, dans un endroit délaissé, sur les ruines de l’ancienne muraille, au bord de la Bruche, il a construit un couvent pour trente nonnes et quatre chanoines, pour servir Dieu et honorer Saint Etienne. Et c’est là qu’il a établi Attale, qui fut désignée abbesse par l’ensemble de la communauté. Elle vécut là de manière fort louable et y termina sa vie, dédiée aux bonnes œuvres. Après sa mort, il y eut de nombreux miracles, comme la raconte sa Légende, parmi eux, je n’en citerai brièvement que quelques-uns.

L’abbesse de Hohenburg Werentrudis a engagé un voleur, nommé Werner, pour qu’il lui rapporte une relique de Sainte Attale. Alors, Werner lui coupa la main, mais il fut pris sur le fait, pourtant on le relâcha.

L’évêque de Strasbourg Widerolfus voulait, en ce temps, enterrer très profondément les reliques d’Attale, qu’elles pourrissent et que leur souvenir se perde. Mais un certain Trutmann, diacre, désigné par révélation divine, a dissimulé le corps sous la terre, dans un endroit caché que nul ne connaissait. Plus tard, l’évêque fut dévoré par les souris. Et Trutmann, parti en Terre Sainte, est mort à Jérusalem. C’est ainsi que le corps est resté caché à tous et ce, jusqu’à l’an 1172 !

C’est à cette date qu’Attale est apparue à un vieux chevalier, Alberon, et lui a indiqué comment elle pouvait réapparaître. Le chevalier s’est alors rendu auprès d’Hedewig, l’abbesse de ce temps, et lui suggéré de faire creuser pour rechercher le corps, ainsi que Sainte Attale le lui avait ordonné. Mais l’abbesse refuse de se donner cette peine et surtout d’en subir les énormes dépenses. Après sa mort, Berthe fut élue à sa place. Avec ses sœurs, Berthe se rendit auprès de l’évêque Rodolphe et le pria de bien vouloir l’aider, afin que l’on retrouve ces reliques. Celui-ci leur accorda son aide avec confiance et géra la dépense.

Mais avant que l’on trouve le corps de Sainte Attale on déterra tout d’abord le cadavre de la vierge Savine, sa sœur bien aimée, ensuite celui de Gerlinde, mère d’Attale, celui de Bachildis, la deuxième épouse du duc Adelbert, épousée après la mort de Gerlinde et du vivant d’Attale. Ensuite, ce fut le corps d’Adelbert, avec celui de sa petite fille Albine, ensuite le corps de Childéric, ancêtre d’Attale. Et enfin, grâce à la persévérance d’une religieuse du nom de Hemma, on trouva l’endroit où Attale et ses reliques étaient dissimulées, dans un reliquaire, car ils étaient enterrés ainsi, et ainsi ils les trouvèrent. Ils étaient recouverts de terre depuis plus de 250 ans.

Alors jaillit une source où de nombreux malades se sont plongés ou se sont lavés, et ils ont retrouvé la santé …" Selon d’autres chroniques, le voleur Werner n’est pas surpris lors de son délit, mais il s’égare dans la nuit en rejoignant le Mont-Sainte-Odile. Et Werner se présente, au petit jour, par erreur, à Saint-Étienne ! Consternation des nonnes ! Mais comment Werner aurait-il pu confondre un couvent situé en ville avec notre Hohenburg perché sur la montagne ?

 

La tapisserie d’Attale

Chaque épisode de cette légende est transcrit fidèlement dans les deux moitiés de tapisseries présentées ci-dessus. Comme pour Sainte Odile, ces deux chefs d’œuvre dédiés à Attale ont été tissées pour l’abbaye Saint-Étienne. Au départ, elles étaient d’une pièce et ornaient le chœur de l’église abbatiale lors des cérémonies. On y retrouve les blasons de Rathsamhausen zum Stein et de Hewen, vraisemblablement les donateurs. Elles datent de la moitié du quinzième siècle.

Fond rouge presque uni, cortège de fleurs, phylactères en lettres gothiques portés par des anges, la tapisserie d’Attale est un véritable chef d’œuvre. Indépendamment du thème traité, nous sommes en présence d’une réussite artistique remarquable. Unité de ton, mise en relief des détails, les artistes ont su donner à la tapisserie d’Attale une dimension rarement égalée.

 

La création du monastère Sankt-Steffan

 

Attale reçoit des mains de son père, le duc Adelbert les clefs du couvent. Derrière le duc, peu mérovingien mais habillé et coiffé plutôt à la mode Renaissance, on croit reconnaître Gerlinde, son épouse. Au fond, le couvent Saint-Étienne ressemble à un château fortifié plus qu’à un monastère. ‘Wie herzog Obrecht sante Athal siner dochter disen stift befalch und gewalt dar über gab’ nous explique l’inscription. ‘C’est ainsi que le Duc Adelbert offrit à sa fille Attale cette fondation et lui en donna la direction’.

 

Le vol de la main par le ‘bandit’ Werner.

 

Le corps d’Attale repose sur son lit de parade. Tout autour, les nonnes, absorbées par leurs prières, lisent leur bréviaire. Werner se penche sur le corps et tranche la main. En bas de l’image, le blason des Rathsamhausen zum Stein. Le phylactère explicite le dessin : ‘Wie Athala starb unf auf der borf lag und ir die hant abgesnit wart’. Ce qui signifie : ‘Attale mourut et, couchée sur son lit de mort, on lui coupa la main.’

Note pour les lecteurs attentifs : la main coupée sur la tapisserie est la main gauche, la main du reliquaire est une main droite. Simple licence poétique ou facilité des auteurs de la tapisserie ?

 

La découverte du reliquaire

 

Devant quatre sœurs émerveillées, les deux ouvriers armés de pelles découvrent le reliquaire précieux contenant la main d’Attale. Une cinquième religieuse se penche sur la relique. Il s’agit sans doute d’Hemma, citée par Koenigshoven. Le texte en gothique nous dit : ‘ wie sant Athalen hant funden wart in einem schrine’. Pour nos amis d’Outre-Vosges, ‘Ainsi on retrouva la main de sainte Attale dans un écrin’.

 

Saint Etienne

 

La deuxième partie de la tapisserie raconte en deux tableaux la découverte des restes de la famille d’Attale et se termine par une représentation en pied de Saint Etienne, saint patron du monastère d’Attale. Etienne porte un vêtement richement brodé. Il tient dans la main droite la palme du martyre et dans la gauche des pierres. Saint Etienne est mort lapidé devant Jérusalem en l’an 33.

Mercredi 6 août 2014. Quelques pas dans Compiègne (Oise). Hôtel de Ville.

 

La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.

Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.

Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.

Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.

Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.

Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.

Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.

Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.

C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.

Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.

Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.

Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.

Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.

Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.

Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.

La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.

Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.

1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.

1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).

1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.

1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.

18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.

27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.

15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.

9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.

1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.

Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.

5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.

25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.

11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand

 

Joyau de l'art gothique finissant, l'Hôtel de Ville fut construit de 1498 à 1530 et restauré à la fin du XIXè siècle. La statue équestre de Louis XII orne sa façade. Au sommet du beffroi qui renferme la "Bancloque", l'une des plus anciennes cloches communales de France, les 3 Picantins (Langlois, Lansquenet et Flandrin) rythment les heures de leurs maillets.

 

Les Pieux (Manche)

 

Le cap granitique de Flamanville vu depuis la plage de Sciotot.

 

Sur la Rivièra del Brenta

La halle servait à la vente des légumes , et des poissons arrivants de la lagune de Venise (15km). Un moulin à farine se trouvant juste à côté ,le plan incliné servait aussi pour décharger les sacs de blé et à recharger la farine sur les bateaux pour l'emmener jusqu'à la cité des Doges .

Les pieux servaient à amarrer les bateaux des agriculteurs ,des pêcheurs ,mais aussi des habitants fortunés de Venise qui avaient des villas sur les bords de la rivière !

 

Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.

La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.

A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...

Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.

Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.

La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...

Plage surveillée avec poste de secours l'été

Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette

 

Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine.

Ses habitants, les Malouins et les Malouines, étaient 45 201 en 20111.

Saint-Malo - au passé multiséculaire et souvent haut en couleur - n'en est pas moins solidement ancrée au XXIe siècle ainsi qu'en témoigne le dynamisme de son économie. Traditionnellement, sa principale activité est axée sur la mer. Saint-Malo est ainsi le premier port de la côte nord de Bretagne, mêlant plaisance, pêche, commerce et voyageurs internationaux.

Le tourisme, bien que venant en seconde position en termes de revenus, n'en est pas moins très développé : la Cité historique (l'intra-muros) est une des plus visitées de Bretagne. En 2010, un sondage publié par le site TripAdvisor la classait en première position des destinations préférées des Européens en France.

Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Macloviensem en 11628, puis Saent Mallou en 1282, Saint Malou en 1287, Saint Malou en 1294, Saint Malo en 13049.

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Saint-, dont le second élément -Malo se réfère à un saint connu autrement sous le nom de Maclovius10,8.

Durant la Révolution, la commune est rebaptisée Port-Malo, puis Commune-de-la-Victoire, puis Mont-Mamet11.

En gallo la commune se nomme Saent-Malo et en breton Sant-Maloù.

 

La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.

C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.

Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.

Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.

Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »

Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »

Des troncs solidement enfoncés

C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.

Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.

Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.

À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.

Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.

Samedi 8 mars 2014. Cathédrale Notre-Dame. Façade Nord."Portail du Jugement Dernier" (v. 1225 - 1230)Au centre le Christ bénissant, surnommé le Beau Dieu entouré de Sts Jean, Jacques le Majeur et Paul (à droite), Pierre, André et Barthélemy (à gauche).

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

 

Mercredi 6 août 2014. Compiègne. Visite du palais impérial.

Salon des dames d'honneur : ce salon tout comme la chambre avait été voulu à l'origine par l'impératrice Joséphine ; dans ce salon tout un ensemble de sièges et de fauteuils dédiés a une catégorie très précise de personnes. Un respect de la hiérarchie, c'est-à-dire de l'étiquette, est exigé. Le canapé est exclusivement réservé à L'empereur et L'impératrice ; les sièges avec accoudoirs aux proches et ainsi de suite jusqu'au bas de la hiérarchie où les derniers demeurent debout. Les tissus des sièges et du canapé montrent des cornes d'abondances en forme de J, anagramme de Joséphine. Les dessus de portes représentent plusieurs déesses de la mythologie grecque et romaine

  

La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.

Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.

Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.

Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.

Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.

Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.

Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.

Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.

C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.

Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.

Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.

Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.

Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.

Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.

Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.

La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.

Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.

1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.

1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).

1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.

1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.

18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.

27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.

15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.

9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.

1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.

Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.

5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.

25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.

11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand

 

Château de Compiègne:

 

Quatre palais se sont succédé à Compiègne. Le plus ancien remonte au début de la dynastie mérovingienne et datait vraisemblablement du règne de Clovis. Il était probablement construit en bois et son emplacement est malaisé à déterminer.

De nombreux actes officiels sont datés de Compiègne, ce qui semble indiquer que les Mérovingiens y passaient du temps. C'est dans ce « palais royal » de Compiègne que meurt Clotaire Ier en 561, au retour d'une chasse à Saint-Jean-aux-Bois.

C'est à Compiègne que Clotaire II fait la paix avec son neveu Thibert II (ou Théodebert) en 604. Dagobert Ier y réunit en 633 le parlement qui décide de la fondation de la basilique de Saint-Denis et c'est au palais qu'était conservé son trésor, partagé en 639 entre ses successeurs.

Sous les Carolingiens, Compiègne est fréquemment le lieu de réunion des « assemblées générales » d'évêques et de seigneurs et, à partir du règne de Pépin le Bref, devient un lieu important sur le plan diplomatique : c'est là qu'en 757, Pépin accueille, au milieu d'une grande assemblée, une ambassade de l'empereur de Constantinople Constantin V Copronyme et qu'il reçoit l'hommage du duc de Bavière, Tassilon III. C'est là aussi que Louis le Pieux réunit plusieurs assemblées dont deux, en 830 et 833, tentent de le pousser à l'abdication.

Charles le Chauve établit progressivement à Compiègne le siège de son autorité royale puis impériale. En 875, il y reçoit une ambassade de l'émir de Cordoue, Muhammad Ier, qui apporte de riches présents convoyés à dos de chameau. Sacré empereur à Rome à la Noël 875, Charles fonde en 877 l'abbaye Notre-Dame de Compiègne4 qu'il établit à l'emplacement de l'ancien palais mérovingien, tandis que lui-même se fait construire un nouveau palais situé vers l'Oise, auquel l'abbaye sert de chapelle impériale, sur le modèle du palais que son grand-père Charlemagne avait créé à Aix-la-Chapelle.

Le fils de Charles le Chauve, Louis II le Bègue, est intronisé et sacré à Compiègne en 877, dans la chapelle palatine, où il est enterré deux ans plus tard, en 879. C'est là qu'est sacré Eudes, duc de France, fils de Robert le Fort, proclamé roi en 888 par l'assemblée des grands de préférence à Charles le Simple, trop jeune. Devenu roi à son tour, ce dernier séjourne fréquemment à Compiègne qui reste la principale résidence des souverains de la deuxième dynastie. C'est là que meurt le dernier des Carolingiens, Louis V, en 987.

Les Capétiens continuent à fréquenter Compiègne, mais le palais perd progressivement son rôle politique. Le développement de la ville de Compiègne les conduit à aliéner peu à peu l'ancien domaine royal au profit de la population. Philippe Auguste renforce les murailles de la ville et fortifie le vieux palais carolingien en érigeant un donjon pour mieux contrôler l'Oise.

Le processus d'aliénation du domaine royal s'achève sous Saint Louis; seules la grande salle et la tour de l'ancien palais sont conservées comme siège et symbole de l'administration militaire et féodale, mais les grandes assemblées doivent désormais se tenir à l'abbaye Saint-Corneille. Le roi ne conserve à Compiègne qu'une modeste résidence en lisière de la forêt, au lieu-dit Royallieu.

Charles V édifie vers 1374 un château à l'origine du palais actuel. En 1358, alors qu'il n'est encore que régent du royaume, il a réuni à Compiègne, dans l'ancien palais carolingien, les états généraux et éprouvé le manque de sécurité du logis de Royallieu, en lisière de forêt.

 

Il décide alors de bâtir un nouveau château sur un terrain qu'il rachète en 1374 aux religieux de Saint-Corneille, à qui Charles le Chauve l'avait vendu. Il faut faire abattre les maisons qui s'y trouvent et les travaux ne sont pas terminés lorsque Charles V meurt en 1380.

 

C'est ce château qui, agrandi au fil des siècles, va donner naissance au palais actuel; n'en subsistent que quelques vestiges noyés dans la maçonnerie du bâtiment.

 

C'est dans ce château que Charles VI réunit les états généraux de 1382. Les rois séjournent fréquemment à Compiègne avec une interruption au XVe siècle, la ville tombant aux mains des Bourguignons entre 1414 et 1429. Charles VII, qui vient de se faire sacrer à Reims, y fait son entrée solennelle le 18 août 1429 et y séjourne pendant douze jours, inaugurant la tradition du séjour du roi à Compiègne au retour du sacre, qui sera observée par presque tous les monarques jusqu'à Charles X inclus.

 

Il ne revient à Compiègne, accompagné du dauphin, le futur Louis XI, qu'en 1441, pour trouver un château très endommagé au cours de différents sièges, qu'il fait remettre en état et agrandir en 1451, à l'occasion d'un séjour prolongé.

Charles VIII et Louis XII font plusieurs séjours à Compiègne. François Ier, qui y vient fréquemment, fait améliorer les bâtiments et se préoccupe de l'aménagement de la forêt.

Son fils, Henri II, qui y séjourne pour des durées généralement plus longues, fait décorer la Porte-Chapelle, percée dans le rempart de la ville pour donner accès à la cour de la chapelle du château.

Charles IX est à l'origine de la création d'un « jardin du Roi » d'environ six hectares, qui constitue l'amorce du futur parc. Les troubles des guerres de Religion sont peu propices à de longs séjours royaux à Compiègne. Henri III doit renoncer à tenir à Compiègne les états généraux de 1576, mais c'est en l'église de l'abbaye Saint-Corneille que son corps est transporté pour y être inhumé après son assassinat en 1589, Compiègne étant alors la seule ville royale à être encore « au roi ».

Le château de Compiègne, inoccupé et mal entretenu durant les guerres de Religion, est devenu inhabitable. Lorsque Henri IV vient à Compiègne, il préfère loger en ville, tandis que l'atelier des monnaies est installé dans le château en 1594. Toutefois, à partir de 1598, les travaux de réparation commencent.

Quand Louis XIII vient pour la première fois à Compiègne, en 1619, il trouve le séjour si agréable qu'il y revient trois fois dans l'année. En 1624, il s'y installe d'avril à juillet et reçoit au château une ambassade du roi d'Angleterre Jacques Ier ainsi que les délégués des Provinces-Unies. Lors de son dernier séjour, en 1635, Louis XIII ordonne la réfection totale des appartements du Roi et de la Reine, réalisée sous la régence d'Anne d'Autriche.

Sous Louis XIV l'exiguïté du château amène à construire en ville des bâtiments pour les grandes et petite chancelleries, les écuries du Roi et de Monsieur, des hôtels pour les ministres et leurs bureaux, car Compiègne est, avec Versailles et Fontainebleau la seule demeure royale où le Roi réunisse le Conseil. Pour autant, le roi considère avant tout Compiègne comme un séjour de repos et de détente; il aime à y chasser et fait tracer le Grand Octogone, 54 routes nouvelles et construire des ponts de pierre sur les ruisseaux.

En 1666 a lieu le premier "camp de Compiègne", premier d'une série de seize grandes manœuvres militaires, dont le dernier se tiendra en 1847, destinées à la formation des troupes et de leurs chefs, à l'éducation des princes et au divertissement de la Cour et du peuple. Le plus important de ces camps est celui de 1698 où, selon Saint-Simon, « l'orgueil du Roi voulut étonner l'Europe par la montre de sa puissance [...] et l'étonna en effet ».

 

Après 1698 Louis XIV ne revient plus à Compiègne et le château reste inoccupé pendant dix ans.

 

D'octobre 1708 à mars 1715, il accueille l'Électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, mis au ban de l'Empire et à qui son allié Louis XIV offre asile et protection à Compiègne.

Louis XV arrive pour la première fois à Compiègne le 4 juin 1728. Le jeune roi a choisi de s'établir au château pendant qu'est réuni à Soissons le congrès qui discute de la paix avec l'Espagne. Prenant un grand plaisir à chasser dans la forêt, il va chaque été y passer un à deux mois.

 

L'incommodité du château, ensemble de bâtiments sans unité, sans plan d'ensemble, mal reliés entre eux et trop petits devient manifeste. Après une campagne d'aménagements intérieurs (1733), des travaux d'agrandissement sont réalisés sous la direction de Jacques V Gabriel de 1736 à 1740.

 

Le château devint rapidement la résidence préférée de Louis XV, qui envisagea un temps d'y déplacer sa résidence permanente.

 

Entre 1740 et 1751, plusieurs projets de reconstruction totale sont présentés. Tous sont éclipsés par celui qu'Ange-Jacques Gabriel présente en 1751 : immédiatement agréé, il est aussitôt mis à exécution. Malgré les travaux, Louis XV continue de venir souvent à Compiègne, où il aime à chasser. C'est là qu'il choisit d'organiser, le 14 mai 1770, une réception en l'honneur de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, venue épouser le dauphin, futur Louis XVI, et accueillie en forêt de Compiègne quelques heures auparavant.

 

Sa mort n'interrompt pas les travaux, qui sont poursuivis à partir de 1776 sous la direction de Louis Le Dreux de La Châtre, élève d'Ange-Jacques Gabriel avant de devenir son collaborateur; il achève la reconstruction du château en respectant scrupuleusement les plans de son maître. L'ensemble – gros œuvre et décors – est achevé en 1788.

 

Louis XVI vient très peu à Compiègne; il y séjourne une première fois en 1774, peu après son accession au trône, et, conformément à la tradition, s'y arrête en 1775 trois jours en allant à Reims et trois jours en en revenant. Par la suite, il n'y fait que quelques brefs séjours de chasse. L'accélération des travaux, à la suite de décisions prises par le Roi et la Reine en 1782, rendait au demeurant le château difficilement habitable. le couple royal ne vit pas ses appartements terminés.

 

L'assemblée des notables de 1787 juge les dépenses effectuées à Compiègne excessives. Sous la Révolution, le mobilier est vendu, comme celui des autres résidences royales (mai-septembre 1795).

 

En 1799, une première section du Prytanée militaire est installée au château, avec d'autres éléments, elle forme l'École des Arts et Métiers, qui occupe le bâtiment jusqu'en 1806.

Le 12 avril 1807, par un décret daté de Finckenstein, Napoléon Ier ordonne la remise en état du château. L'architecte Louis-Martin Berthault est chargé de la direction des travaux. Ceux-ci consistent en la mise hors d'eau du bâtiment et en de considérables travaux de réaménagement intérieur et de décoration. Une grande galerie (galerie de Bal) est notamment créée dans une aile de la cour des Cuisines à partir de 1809.

 

Le jardin est entièrement replanté et une continuité est créée avec la forêt, le mur d'enceinte étant remplacé par une grille.

 

Dans l'ancienne aile de la Reine, Berthault commence par aménager sommairement un appartement destiné au logement d'un roi étranger, qui ne tarde pas à recevoir Charles IV d'Espagne, qui arrive à Compiègne le 18 juin 1808, après avoir été contraint d'abdiquer. Il y reste jusqu'en septembre avant d'être transféré à Marseille.

 

Napoléon accueille à Compiègne l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche, future impératrice, le 27 mars 1810 pour leur première rencontre. La Cour revient à Compiègne après le mariage, célébré à Paris. Elle y retourne l'été suivant, le couple impérial étant accompagné, cette fois-ci, du roi de Rome. En 1813, le château abrite provisoirement le roi de Westphalie Jérôme Bonaparte et la reine Catherine.

 

Le 1er avril 1814, le château est vaillamment défendu par le major Otenin.

Peu après, Louis XVIII, sur le chemin de Paris, choisit de s'y arrêter quelques jours pour analyser la situation avant de faire son entrée dans la capitale (29 avril - 2 mai 1814).

 

Dans les années suivantes les princes et les princesses de la famille royale viennent fréquemment à Compiègne, mais toujours pour de brefs séjours d'un à deux jours, parfois même une nuit ou quelques heures, à l'occasion d'une chasse, avec une très petite suite.

 

Charles X fait son premier séjour à Compiègne comme roi de France du 8 au 10 novembre 1824, accompagné d'une suite nombreuse. Du 24 au 27 mai 1825, il s'y arrête sur le chemin de Reims et, au retour, séjourne au château, selon l'usage, du 1er au 13 juin. Il y vient ensuite fréquemment pour de brefs séjours de chasse, en dernier lieu du 24 au 29 mai 1830. Le château est sous le majorat de Mathieu de Montmorency et Arnouph Deshayes de Cambronne.

Louis-Philippe vient pour la première fois à Compiègne en 1832 pour préparer le mariage de sa fille aînée Louise avec le roi des Belges Léopold Ier, qui est célébré au château le 9 août 1832.

 

Après la Révolution de 1848, Compiègne devient domaine national. Le Prince-Président, Louis-Napoléon Bonaparte, s'y rend en février 1849 à l'occasion de l'inauguration de la ligne de chemin de fer Compiègne-Noyon.

Devenu empereur, il revient y passer une dizaine de jours du 18 au 28 décembre 1852, avec une suite d'une centaine de personnes. Au cours de l'automne 1852, il y fait une cour assidue à Eugénie de Montijo. S'étant émerveillée lors d'une promenade dans le parc de l'effet produit par les gouttes de rosée sur un trèfle, elle se voit offrir dès le lendemain par l'Empereur une broche d'émeraudes et de diamants en forme de « trèfle de Compiègne ». La Cour revient à Compiègne en 1853 et 1855, mais ce n'est qu'en 1856 que commence la série des « Compiègne », c'est-à-dire un séjour d'un mois à un mois et demi chaque automne, pour les chasses en forêt, avec organisation des invités en « séries » d'une centaine d'invités chacune. Il y avait généralement quatre séries. L'étiquette est réduite à son minimum, les invités jouissant d'une large indépendance.

En 1870 et 1871, le château est occupé par les Prussiens.

 

Il accueille en 1901 le tsar Nicolas II de Russie, dernier souverain à résider à Compiègne. Pendant la Première Guerre mondiale, les Anglais s'y installent, puis l'état-major allemand en 1914. Le château est transformé en hôpital en 1915 avant d'abriter le Grand Quartier général de mars 1917 à avril 1918.

 

Après la Guerre, le service des Régions libérés s'installe au château et occasionne des dégâts importants : en 1919, un incendie dévaste la Chambre de l'Empereur et le Cabinet du Conseil. En 1939, avec la Seconde Guerre mondiale, le château est vidé de son mobilier, qui retrouvera sa place en 1945.

 

A convent under the patronage of St. Peter was founded in Blesle within the 9th century by Ermengarde d’Auvergne, the mother of Guillaume le Pieux, who founded Cluny on 910. The construction of St. Piere (now a parish church) started end of 11th century. Within a hunderd years, most of the church was built, only the south portal, the tower and parts of the apse were done in the 14th century. "L'église Saint-Pierre" is remarkable for it´s interesting layout and the richness of romanesque

carvings inside and outside.

 

One of the capitals shows this - strange - person. This could be - a "Master of the Beasts" eg. "Daniel in the Lions Den" - or a "Luxuria", breastfeeding two lions (instead of the ordinary snakes).

 

I would be grateful, if you can give me a hint.

 

Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l'établissement d'un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l'Ubaye.

Dans les Hautes-Alpes :

Embrun, rive droite de la Durance ; l'étendue de la retenue située dans la commune d'Embrun a été ceinturée et transformée en un plan d'eau aménagé dont le niveau est maintenu constant ; un port flottant et une plage sur le lac proprement dit ont été aménagés du côté du Club nautique alpin. Le port ne permet un mouillage qu'en été, lorsque le niveau du lac est suffisamment élevé ;

Crots, rive gauche de la Durance, sur 6 kilomètres ; deux zones de loisirs en bordure du lac de part et d'autre du torrent de Boscodon (plages de Chanterenne, plage des Eaux-Douces) ;

Puy-Sanières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, pas d'accès aménagé au lac depuis les villages, mais l'accès se fait par Embrun en direction du Chadenas ;

Savines-le-Lac, seule commune dont le territoire est situé sur les deux rives du lac, sur environ 5 kilomètres sur chaque rive ; plusieurs zones de loisirs aménagées sur la rive gauche, promenades sur le lac en saison ;

Prunières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, plusieurs accès au lac depuis la RN 94, zone de loisirs aménagée dans la baie Saint-Michel ;

Chorges, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres non compris la baie des Moulettes ; plage sur la baie Saint-Michel, site aménagé à Chanteloube ;

Rousset, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres, petits accès aménagés sur la baie des Lionnets ;

le Sauze-du-Lac, entre Durance et Ubaye, sur 6 kilomètres, site aménagé à Port-Saint-Pierre (unique accès au lac) ; depuis la mise en eau de la retenue, la commune n'a plus de contact terrestre avec les autres communes de son département.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence :

Pontis, rive gauche de la Durance, sur 3 kilomètres, accès au lac difficile ;

le Lauzet-Ubaye, rive droite de l'Ubaye, sur 6 kilomètres ; pas d'accès aménagé ;

la Bréole, rive gauche de l'Ubaye, sur 6 kilomètres, un seul accès au lac, spécialisé dans les loisirs nautiques ;

Saint-Vincent-les-Forts, rive gauche de l'Ubaye, sur 5 kilomètres ; zone de loisirs.

Aux environs de l'an 1020, l'abbaye Notre-Dame de Boscodon possédait un prieuré qui dominait la vallée de la Durance sur sa rive droite, entre Chorges et Prunières2. La chapelle, construite au XIIe siècle sur une petite éminence, associée à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse2, fut détruite en 1692 par les troupes du duc de Savoie. Reconstruite au XVIIe siècle, elle devint un lieu de pèlerinage pour les paroissiens de Chorges et de Prunières, qui s'y rendaient en foule le 29 septembre, fête de la saint-Michel.

Lors de la construction du barrage, en 1961, la destruction de la chapelle était programmée, mais, comme elle était à une altitude légèrement supérieure à la cote maximale théorique du futur lac, elle fut finalement sauvegardée. Désormais la chapelle trône seule sur un îlot de quelques dizaines de mètres carrés au-dessus du niveau du lac. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. On peut encore en approcher lors des basses eaux, mais pas y pénétrer. Des offices religieux sont parfois célébrés sur des embarcations à proximité de la chapelle.

L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes

Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage en travers de la cluse de Serre-Ponçon, verrou glaciaire large d’environ 150 m au niveau du lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes, avait été envisagée. Dès 1896 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées né à Moscou, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. Ce projet avait alors paru dangereux et a été abandonné en raison de la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et en raison de l’épaisseur des alluvions estimée à une quarantaine de mètres. Toutefois, il n’a pas été oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude ont été forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60° et l’étude a été interrompue. Une nouvelle campagne de sondages, entreprise en 1927, a conduit à estimer la présence du rocher à une profondeur de plus de 90 m, sous des alluvions graveleuses aquifères, ce qui interdisait la construction du barrage avec les techniques et moyens dont on disposait à l’époque.

Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages-digues « en terre » longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années –, avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.

Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique et de l’irrigation agricole de la vallée de la Durance en aval, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.

Le barrage n’a finalement jamais été inauguré du fait des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a jamais pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait alors le « plus grand barrage d'Europe en capacité ».

Deux galeries au rocher de 900 m de long et 10,5 m de diamètre avaient préalablement été forées en rive gauche pour assurer la dérivation provisoire de la rivière ; dès le début des travaux, elles ont étalé la crue du 14 juin 1957 – 1 700 m3/s – particulièrement catastrophique en amont dans la vallée du Guil ; elles renforcent maintenant au besoin l’évacuateur de crues capable de débiter 3 500 m3/s.

La centrale électrique – architecte Jean de Mailly aidé de Jean Prouvé - est installée dans deux grandes chambres au rocher sur la rive gauche.

Le bassin de compensation a été aménagé dans la fouille d’extraction de grave d’Espinasses, barrée à l’aval par le pont-barrage de la RD 900 fondé sur un rideau de pieux sécants, ancêtre des parois moulées ; c’est un barrage en béton au fil de l’eau équipé de quatre vannes permettant le passage des grandes crues et assurant la prise du canal de la chute de Curbans, premier bief de l’aménagement hydroélectrique de la Durance.

L’aménagement de la retenue du barrage principal, en grande partie dans les terres Noires marneuses, a imposé la destruction de deux villages et le déplacement d’environ 1 500 personnes - Ubaye non reconstruit et Savines reconstruit plus haut sur la rive gauche, la restructuration des réseaux ferroviaire (~15 km) et routier (~50 km), avec en particulier pour traversée de la retenue par la RN 100 devant le nouveau Savines, la construction d’un pont-poutre de 924 m de long, comportant 24 fines demi-travées précontraintes en encorbellement de 38,5 m, portées par 12 piles fondées dans la marne, ouvrage exceptionnel à l’époque, toujours remarquable aujourd’hui.

En 1958, l'évacuation des habitants et la mise en eau de la retenue inspirèrent le film L'Eau vive de François Villiers, sur un scénario de Jean Giono. La chanson L'Eau vive, chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.

Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l'établissement d'un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l'Ubaye.

Dans les Hautes-Alpes :

Embrun, rive droite de la Durance ; l'étendue de la retenue située dans la commune d'Embrun a été ceinturée et transformée en un plan d'eau aménagé dont le niveau est maintenu constant ; un port flottant et une plage sur le lac proprement dit ont été aménagés du côté du Club nautique alpin. Le port ne permet un mouillage qu'en été, lorsque le niveau du lac est suffisamment élevé ;

Crots, rive gauche de la Durance, sur 6 kilomètres ; deux zones de loisirs en bordure du lac de part et d'autre du torrent de Boscodon (plages de Chanterenne, plage des Eaux-Douces) ;

Puy-Sanières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, pas d'accès aménagé au lac depuis les villages, mais l'accès se fait par Embrun en direction du Chadenas ;

Savines-le-Lac, seule commune dont le territoire est situé sur les deux rives du lac, sur environ 5 kilomètres sur chaque rive ; plusieurs zones de loisirs aménagées sur la rive gauche, promenades sur le lac en saison ;

Prunières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, plusieurs accès au lac depuis la RN 94, zone de loisirs aménagée dans la baie Saint-Michel ;

Chorges, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres non compris la baie des Moulettes ; plage sur la baie Saint-Michel, site aménagé à Chanteloube ;

Rousset, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres, petits accès aménagés sur la baie des Lionnets ;

le Sauze-du-Lac, entre Durance et Ubaye, sur 6 kilomètres, site aménagé à Port-Saint-Pierre (unique accès au lac) ; depuis la mise en eau de la retenue, la commune n'a plus de contact terrestre avec les autres communes de son département.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence :

Pontis, rive gauche de la Durance, sur 3 kilomètres, accès au lac difficile ;

le Lauzet-Ubaye, rive droite de l'Ubaye, sur 6 kilomètres ; pas d'accès aménagé ;

la Bréole, rive gauche de l'Ubaye, sur 6 kilomètres, un seul accès au lac, spécialisé dans les loisirs nautiques ;

Saint-Vincent-les-Forts, rive gauche de l'Ubaye, sur 5 kilomètres ; zone de loisirs.

Aux environs de l'an 1020, l'abbaye Notre-Dame de Boscodon possédait un prieuré qui dominait la vallée de la Durance sur sa rive droite, entre Chorges et Prunières2. La chapelle, construite au XIIe siècle sur une petite éminence, associée à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse2, fut détruite en 1692 par les troupes du duc de Savoie. Reconstruite au XVIIe siècle, elle devint un lieu de pèlerinage pour les paroissiens de Chorges et de Prunières, qui s'y rendaient en foule le 29 septembre, fête de la saint-Michel.

Lors de la construction du barrage, en 1961, la destruction de la chapelle était programmée, mais, comme elle était à une altitude légèrement supérieure à la cote maximale théorique du futur lac, elle fut finalement sauvegardée. Désormais la chapelle trône seule sur un îlot de quelques dizaines de mètres carrés au-dessus du niveau du lac. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. On peut encore en approcher lors des basses eaux, mais pas y pénétrer. Des offices religieux sont parfois célébrés sur des embarcations à proximité de la chapelle.

L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes

Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage en travers de la cluse de Serre-Ponçon, verrou glaciaire large d’environ 150 m au niveau du lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes, avait été envisagée. Dès 1896 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées né à Moscou, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. Ce projet avait alors paru dangereux et a été abandonné en raison de la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et en raison de l’épaisseur des alluvions estimée à une quarantaine de mètres. Toutefois, il n’a pas été oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude ont été forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60° et l’étude a été interrompue. Une nouvelle campagne de sondages, entreprise en 1927, a conduit à estimer la présence du rocher à une profondeur de plus de 90 m, sous des alluvions graveleuses aquifères, ce qui interdisait la construction du barrage avec les techniques et moyens dont on disposait à l’époque.

Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages-digues « en terre » longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années –, avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.

Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique et de l’irrigation agricole de la vallée de la Durance en aval, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.

Le barrage n’a finalement jamais été inauguré du fait des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a jamais pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait alors le « plus grand barrage d'Europe en capacité ».

Deux galeries au rocher de 900 m de long et 10,5 m de diamètre avaient préalablement été forées en rive gauche pour assurer la dérivation provisoire de la rivière ; dès le début des travaux, elles ont étalé la crue du 14 juin 1957 – 1 700 m3/s – particulièrement catastrophique en amont dans la vallée du Guil ; elles renforcent maintenant au besoin l’évacuateur de crues capable de débiter 3 500 m3/s.

La centrale électrique – architecte Jean de Mailly aidé de Jean Prouvé - est installée dans deux grandes chambres au rocher sur la rive gauche.

Le bassin de compensation a été aménagé dans la fouille d’extraction de grave d’Espinasses, barrée à l’aval par le pont-barrage de la RD 900 fondé sur un rideau de pieux sécants, ancêtre des parois moulées ; c’est un barrage en béton au fil de l’eau équipé de quatre vannes permettant le passage des grandes crues et assurant la prise du canal de la chute de Curbans, premier bief de l’aménagement hydroélectrique de la Durance.

L’aménagement de la retenue du barrage principal, en grande partie dans les terres Noires marneuses, a imposé la destruction de deux villages et le déplacement d’environ 1 500 personnes - Ubaye non reconstruit et Savines reconstruit plus haut sur la rive gauche, la restructuration des réseaux ferroviaire (~15 km) et routier (~50 km), avec en particulier pour traversée de la retenue par la RN 100 devant le nouveau Savines, la construction d’un pont-poutre de 924 m de long, comportant 24 fines demi-travées précontraintes en encorbellement de 38,5 m, portées par 12 piles fondées dans la marne, ouvrage exceptionnel à l’époque, toujours remarquable aujourd’hui.

En 1958, l'évacuation des habitants et la mise en eau de la retenue inspirèrent le film L'Eau vive de François Villiers, sur un scénario de Jean Giono. La chanson L'Eau vive, chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.

Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.

 

Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.

 

Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.

 

La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.

L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.

 

Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.

Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.

 

En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.

 

Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.

Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.

 

À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.

 

En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.

 

Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.

 

En 1119, la ville reçoit un concile.

 

En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.

Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.

 

Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».

 

En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».

 

La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.

Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.

Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.

 

Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.

 

En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.

C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.

 

C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.

L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.

Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.

Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.

La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.

Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :

Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.

Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.

 

La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.

La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.

 

À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.

En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.

 

Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.

 

Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.

Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.

 

Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.

Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).

 

En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.

 

Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.

   

On fête ce jour, 11 février, la première apparition de :

NOTRE DAME DE LOURDES,

à la petite Bernadette Soubirous.

 

Nous ne sommes pas à Lourdes, mais dans une église de l'Allier.

En la visitant, j'ai été saisie dès l'entrée de découvrir sur ma droite, cette immense reproduction, de la Grotte, faite sans doute par quelque paroissien très pieux et respectueux du message !!!

Cela fait un réel choc, je vous l'assure.

Lourdes n'est pas n'importe quoi, même pour le non-croyant.

Beaucoup d'athées s'y rendent, et en reviennent changés, convertis, voir guéris, j'ai lu des témoignages.

C'est le premier pèlerinage Français, le deuxième d'Europe.

Extrêmement fort, pas seulement pour les guérisons . On s'y rend poussé par quelque chose de profond, pour la protection des familles, la conversion, l'espérance et la charité.

 

Lorsque Marie apparut à Bernadette, fillette de 14 ans, toute humble illettrée et pauvre Elle ne lui dit rien.

Mais Bernadette comprit qu'il fallait prier et revenir.

Puis Marie parla et dit qu'il fallait prier, convertir les pêcheurs et faire la charité :

"Pénitence, pénitence, pénitence, vous prierez Dieu pour les pécheurs"

La clé était donnée :

Prière pénitence et charité,

c'est le message principal de Lourdes.

La Vierge est apparue en ce lieu 18 fois de février à juillet (1858).

Elle fit jaillir une source que Bernadette dut goutter. Au départ , ce ne fut que de la boue.

Dès le commencement, une femme fut guérie de son bras décroché en le mettant simplement sous le filet.

Une basilique fut construite dessus et dessous le rocher en souterrain.

On connait désormais l'immense pouvoir d'attraction de Lourdes toujours aussi vénéré.

Une soixantaine de miracles de plusieurs niveaux sont attestés et par la Médecine et par l'Eglise, après de longs et rigoureux procès.

Beaucoup ont lieu, sans être racontés.

J'en connais un dans ma propre famille.

Lourdes agit toujours quelque part chez tout visiteur. On ne peut le contester, en restant dans l'esprit de ce que fit Marie. Point.

Le scandale commercial domine il est vrai, comme en beaucoup de lieux marials, mais si l'on y va d'un coeur sincère et croyant, en fidèle et en enfant de Marie, il se passera forcément quelque chose, que Seule la Vierge aura décidé....

 

Il est bon de s'arrêter un peu, dans nos activités pour méditer le message de Lourdes qui demande surtout de prier , s'humilier , pratiquer la charité, ce que Bernadette faisait si bien.

On n'a pas fini de découvrir l'infini profondeur de cet épisode connu du monde entier.

C'est aussi cela le miracle : la durée et le retentissement bien au-dessus de la gloire clinquante et terrestre de ceux qui "réussissent" dans la vie par leur talent.

je ne les nommerai pas.

 

Prier est vital encore plus dans notre monde en chute . Marie s'en trouve fort réjouie lorsqu'elle voit son peuple le faire.

Pour certains c'est une vocation.

Pour d'autres une charité.

C'est pourtant facile.

Il faut avoir appris le "Je vous salue Marie" par coeur et le dire au moins une fois par jour. Le "Notre Père" aussi et le Crédo, bases de tout priant.

On peut réciter les jours de Marie (il y en a plusieurs sur le calendrier liturgique) les invocations suivantes :

"O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous".

 

Pour ce jour spécial dire :

Notre-Dame de LOURDES, priez pour nous"

Et

"Sainte Bernadette", priez pour nous !".

   

Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l'établissement d'un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l'Ubaye.

Dans les Hautes-Alpes :

Embrun, rive droite de la Durance ; l'étendue de la retenue située dans la commune d'Embrun a été ceinturée et transformée en un plan d'eau aménagé dont le niveau est maintenu constant ; un port flottant et une plage sur le lac proprement dit ont été aménagés du côté du Club nautique alpin. Le port ne permet un mouillage qu'en été, lorsque le niveau du lac est suffisamment élevé ;

Crots, rive gauche de la Durance, sur 6 kilomètres ; deux zones de loisirs en bordure du lac de part et d'autre du torrent de Boscodon (plages de Chanterenne, plage des Eaux-Douces) ;

Puy-Sanières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, pas d'accès aménagé au lac depuis les villages, mais l'accès se fait par Embrun en direction du Chadenas ;

Savines-le-Lac, seule commune dont le territoire est situé sur les deux rives du lac, sur environ 5 kilomètres sur chaque rive ; plusieurs zones de loisirs aménagées sur la rive gauche, promenades sur le lac en saison ;

Prunières, rive droite de la Durance, sur 4 kilomètres, plusieurs accès au lac depuis la RN 94, zone de loisirs aménagée dans la baie Saint-Michel ;

Chorges, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres non compris la baie des Moulettes ; plage sur la baie Saint-Michel, site aménagé à Chanteloube ;

Rousset, rive droite de la Durance, sur 5 kilomètres, petits accès aménagés sur la baie des Lionnets ;

le Sauze-du-Lac, entre Durance et Ubaye, sur 6 kilomètres, site aménagé à Port-Saint-Pierre (unique accès au lac) ; depuis la mise en eau de la retenue, la commune n'a plus de contact terrestre avec les autres communes de son département.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence :

Pontis, rive gauche de la Durance, sur 3 kilomètres, accès au lac difficile ;

le Lauzet-Ubaye, rive droite de l'Ubaye, sur 6 kilomètres ; pas d'accès aménagé ;

la Bréole, rive gauche de l'Ubaye, sur 6 kilomètres, un seul accès au lac, spécialisé dans les loisirs nautiques ;

Saint-Vincent-les-Forts, rive gauche de l'Ubaye, sur 5 kilomètres ; zone de loisirs.

Aux environs de l'an 1020, l'abbaye Notre-Dame de Boscodon possédait un prieuré qui dominait la vallée de la Durance sur sa rive droite, entre Chorges et Prunières2. La chapelle, construite au XIIe siècle sur une petite éminence, associée à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse2, fut détruite en 1692 par les troupes du duc de Savoie. Reconstruite au XVIIe siècle, elle devint un lieu de pèlerinage pour les paroissiens de Chorges et de Prunières, qui s'y rendaient en foule le 29 septembre, fête de la saint-Michel.

Lors de la construction du barrage, en 1961, la destruction de la chapelle était programmée, mais, comme elle était à une altitude légèrement supérieure à la cote maximale théorique du futur lac, elle fut finalement sauvegardée. Désormais la chapelle trône seule sur un îlot de quelques dizaines de mètres carrés au-dessus du niveau du lac. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. On peut encore en approcher lors des basses eaux, mais pas y pénétrer. Des offices religieux sont parfois célébrés sur des embarcations à proximité de la chapelle.

L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes

Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage en travers de la cluse de Serre-Ponçon, verrou glaciaire large d’environ 150 m au niveau du lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes, avait été envisagée. Dès 1896 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées né à Moscou, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. Ce projet avait alors paru dangereux et a été abandonné en raison de la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et en raison de l’épaisseur des alluvions estimée à une quarantaine de mètres. Toutefois, il n’a pas été oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude ont été forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60° et l’étude a été interrompue. Une nouvelle campagne de sondages, entreprise en 1927, a conduit à estimer la présence du rocher à une profondeur de plus de 90 m, sous des alluvions graveleuses aquifères, ce qui interdisait la construction du barrage avec les techniques et moyens dont on disposait à l’époque.

Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages-digues « en terre » longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années –, avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.

Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique et de l’irrigation agricole de la vallée de la Durance en aval, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.

Le barrage n’a finalement jamais été inauguré du fait des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a jamais pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait alors le « plus grand barrage d'Europe en capacité ».

Deux galeries au rocher de 900 m de long et 10,5 m de diamètre avaient préalablement été forées en rive gauche pour assurer la dérivation provisoire de la rivière ; dès le début des travaux, elles ont étalé la crue du 14 juin 1957 – 1 700 m3/s – particulièrement catastrophique en amont dans la vallée du Guil ; elles renforcent maintenant au besoin l’évacuateur de crues capable de débiter 3 500 m3/s.

La centrale électrique – architecte Jean de Mailly aidé de Jean Prouvé - est installée dans deux grandes chambres au rocher sur la rive gauche.

Le bassin de compensation a été aménagé dans la fouille d’extraction de grave d’Espinasses, barrée à l’aval par le pont-barrage de la RD 900 fondé sur un rideau de pieux sécants, ancêtre des parois moulées ; c’est un barrage en béton au fil de l’eau équipé de quatre vannes permettant le passage des grandes crues et assurant la prise du canal de la chute de Curbans, premier bief de l’aménagement hydroélectrique de la Durance.

L’aménagement de la retenue du barrage principal, en grande partie dans les terres Noires marneuses, a imposé la destruction de deux villages et le déplacement d’environ 1 500 personnes - Ubaye non reconstruit et Savines reconstruit plus haut sur la rive gauche, la restructuration des réseaux ferroviaire (~15 km) et routier (~50 km), avec en particulier pour traversée de la retenue par la RN 100 devant le nouveau Savines, la construction d’un pont-poutre de 924 m de long, comportant 24 fines demi-travées précontraintes en encorbellement de 38,5 m, portées par 12 piles fondées dans la marne, ouvrage exceptionnel à l’époque, toujours remarquable aujourd’hui.

En 1958, l'évacuation des habitants et la mise en eau de la retenue inspirèrent le film L'Eau vive de François Villiers, sur un scénario de Jean Giono. La chanson L'Eau vive, chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.

Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault).

 

Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.

Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.

La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.

Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.

Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?

Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.

 

Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.

 

En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.

 

La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?

 

En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).

 

Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.

 

C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).

 

L’Abbaye de Gellone

 

Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.

  

Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.

Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.

 

L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.

Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.

 

A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.

 

Le cloître de l’abbaye de Gellone

  

Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.

 

Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.

 

Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.

A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.

 

A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.

 

La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.

Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.

 

Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.

 

En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».

 

Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.

 

Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.

Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.

 

C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.

La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.

 

Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.

 

Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.

Reims public Library "Carnegie" built after WWI thanks to a donation of the American millionaire, Carnegie.

  

La bibliothèque Carnegie de Reims doit son nom au philanthrope américain Andrew Carnegie. Sa construction fut en effet rendue possible, au lendemain de la Première Guerre mondiale, par une aide exceptionnelle de la Dotation Carnegie pour la Paix internationale.

Le noyau initial des collections de livres de la ville de Reims fut en grande partie constitué par la confiscation, en 1764, des collections du collège jésuite de la ville à la suite de la suppression de la Compagnie de Jésus. Quelques décennies plus tard, ce premier noyau fut enrichi par les confiscations révolutionnaires : la bibliothèque accueille ainsi les collections des abbayes Saint-Rémi et Saint-Nicaise, et surtout de celle du chapitre cathédral de la ville. On estimait alors à 65 000 imprimés et 1000 manuscrits les collections entreposées dans les dépôts littéraires de la ville. Au XIXe siècle, la bibliothèque s'enrichit de divers dons, en particulier celui du sénateur Victor Diancourt. En 1818, une salle de lecture pour la consultation des collections de la bibliothèque fut ouverte au premier étage de l'hôtel de ville. Louis Paris, Eugène Courmeaux, Henri Jadart se sont succédé comme bibliothécaire-archiviste de la ville de Reims.

Le 3 mai 1917, un obus incendiaire détruisit l'hôtel de ville de Reims. Cependant, une partie des collections les plus précieuses avaient pu être mises à l'abri à Paris ou dans les caves de l'église Sainte-Clotilde. Par une résolution du 20 avril 1917 confirmée le 16 décembre 1918, la Dotation Carnegie pour la Paix internationale décida de consacrer 500 000 dollars à des opérations de reconstruction dans les régions dévastées de Belgique, de France, de Serbie et de Russie. Sur cette somme, 200 000 dollars furent attribués à la ville de Reims pour lui permettre de se doter d'une nouvelle bibliothèque.

  

Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.

 

Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.

 

La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.

L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.

 

Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.

Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.

 

En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.

 

Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.

Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.

 

À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.

 

En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.

 

Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.

 

En 1119, la ville reçoit un concile.

 

En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.

Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.

 

Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».

 

En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».

 

La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.

Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.

Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.

 

Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.

 

En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.

C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.

 

C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.

L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.

Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.

Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.

La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.

Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :

Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.

Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.

 

La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.

La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.

 

À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.

En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.

 

Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.

 

Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.

Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.

 

Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.

Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).

 

En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.

 

Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.

 

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Sud Vendée

FRANCE

Samedi 8 mars 2014. Cathédrale Notre-Dame. Façade Nord."Portail du Jugement Dernier" (v. 1225 - 1230)Au centre le Christ bénissant, surnommé le Beau Dieu entouré de Sts Jean, Jacques le Majeur et Paul (à droite), Pierre, André et Barthélemy (à gauche).

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

 

1 Verre Bouteilles Barrique_Labastide de Levis © JL. Pieux avec creation

Mercredi 6 août 2014. Quelques pas dans Compiègne (Oise). Hôtel de Ville. Jeanne d'Arc fut capturée à Compiègne.

 

La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.

Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.

Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.

Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.

Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.

Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.

Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.

Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.

C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.

Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.

Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.

Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.

Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.

Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.

Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.

La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.

Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.

1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.

1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).

1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.

1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.

18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.

27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.

15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.

9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.

1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.

Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.

5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.

25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.

11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand

 

Joyau de l'art gothique finissant, l'Hôtel de Ville fut construit de 1498 à 1530 et restauré à la fin du XIXè siècle. La statue équestre de Louis XII orne sa façade. Au sommet du beffroi qui renferme la "Bancloque", l'une des plus anciennes cloches communales de France, les 3 Picantins (Langlois, Lansquenet et Flandrin) rythment les heures de leurs maillets.

 

Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault). Une des nombreuses fontaines.

 

Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.

Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.

La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.

Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.

Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?

Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.

 

Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.

 

En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.

 

La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?

 

En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).

 

Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.

 

C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).

 

L’Abbaye de Gellone

 

Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.

  

Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.

Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.

 

L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.

Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.

 

A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.

 

Le cloître de l’abbaye de Gellone

  

Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.

 

Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.

 

Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.

A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.

 

A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.

 

La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.

Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.

 

Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.

 

En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».

 

Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.

 

Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.

Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.

 

C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.

La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.

 

Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.

 

Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.

Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault). Nous redescendons lentement sous une incroyable chaleur.

 

Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.

Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.

La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.

Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.

Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?

Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.

 

Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.

 

En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.

 

La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?

 

En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).

 

Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.

 

C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).

 

L’Abbaye de Gellone

 

Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.

  

Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.

Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.

 

L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.

Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.

 

A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.

 

Le cloître de l’abbaye de Gellone

  

Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.

 

Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.

 

Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.

A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.

 

A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.

 

La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.

Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.

 

Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.

 

En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».

 

Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.

 

Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.

Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.

 

C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.

La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.

 

Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.

 

Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.

Marché des Pieux

“Tristesses de la lune” - Charles Baudelaire

 

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;

Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,

Qui d’une main distraite et légère caresse

Avant de s’endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,

Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,

Et promène ses yeux sur les visions blanches

Qui montent dans l’azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,

Elle laisse filer une larme furtive,

Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,

Aux reflets irisés comme un fragment d’opale,

Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil

 

Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault). Abbaye de Gellone (fondée en 804 par un aristocrate, Guilhem de Gellone). Le cloître, l'église abbatiale et au-dessus, le château du Géant.

 

Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.

Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.

La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.

Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.

Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?

Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.

 

Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.

 

En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.

 

La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?

 

En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).

 

Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.

 

C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).

 

L’Abbaye de Gellone

 

Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.

  

Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.

Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.

 

L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.

Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.

 

A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.

 

Le cloître de l’abbaye de Gellone

  

Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.

 

Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.

 

Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.

A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.

 

A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.

 

La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.

Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.

 

Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.

 

En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».

 

Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.

 

Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.

Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.

 

C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.

La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.

 

Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.

 

Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.

Vendredi 7 mars 2014. Les Halles. Édifiées en 1927, puis désaffectées en 1988. La voûte de béton faiblement armé qui surplombe les étals à 19,85 mètres de hauteur est épaisse de 7 cm seulement. Remises en service en septembre 2012.

 

Reims (orthographe ancienne : Rheims) est une commune française située dans le département de la Marne en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.

 

Avec 182 592 habitants (appelés Rémois ou Rémoises) en 2013, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en revanche, que la 29e aire urbaine française avec 317 611 habitants. Il s'agit de la ville la plus peuplée de la région Champagne-Ardenne, mais n'est pourtant ni capitale de région, ni chef-lieu de département (Châlons-en-Champagne a pris cette place sous l'Ancien Régime par la volonté des révolutionnaires d'effacer l'importance historique de Reims, ville des sacres). Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la commune la plus peuplée de France à ne pas être préfecture de département.

 

La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur emplacement de Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois de France pendant plus de dix siècles à partir de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

Le champagne, inventé au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay, constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière du bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris-Gare de Lorraine TGV-Strasbourg (TGV et autoroute A4) et Mer du Nord-Méditerranée et de la proximité de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.

L'oppidum du « Vieux Reims », situé sur les actuelles communes de Variscourt et Condé-sur-Suippe, était le chef-lieu des Rèmes. Ils le déplacèrent cependant vers 80 av. J.-C. lors de la construction de l'oppidum de Durocorter, sur le site qui deviendra Reims. Le nom de Durocorter signifiait en celtique « la forteresse ronde ». Pour d'autres, il provient des mots gaulois dure (« tour » ou « eau ») et cort (« métairie »), se transcrivant par « métairie bâtie près d'une tour ou des eaux ». Son toponyme devint Durocortorum d'après les commentaires de Jules César et Duricortora (Δουρικορτόρα) pour Strabon.

 

Il n'existe que peu d'informations sur ce qu'était Durocorter avant l'arrivée des Romains puisque les Gaulois se transmettaient oralement le savoir. Elle était cependant considérée comme la « dernière cité civilisée » au nord.

Voyant l'avancée de l'armée de César en Gaule, les Belges s'unirent pour repousser cette invasion. Les Rèmes restèrent en dehors de la coalition et décidèrent de s'allier avec l'Empire romain. Ils envoyèrent deux députés négocier avec des offrandes à la rencontre des Romains. Ils tentèrent de convaincre leurs « frères » Suessions, avec qui ils partageaient les lois et le gouvernement, de les suivre mais en vain. En 57 av. J.-C., les Belges attaquèrent l'oppidum rème de Bibrax (« Vieux-Laon »). L'armée de Jules César obtint cependant la victoire. Après le retrait de César, des armées belges attaquent les Rèmes. Les troupes romaines font demi-tour et viennent en aide à leurs alliés. Les Suessions furent placés sous la domination des Rèmes. Le territoire des Rèmes s'étendait à l'époque de la Seine à la Marne et à la Meuse.

 

En 53 av. J.-C., César ordonna au concilium Galliae de se réunir à Durocortorum pour y juger la conjuration des Sénons et des Carnutes. Les Rèmes restèrent fidèles à Rome tout au long de la Guerre des Gaules. Durocortorum fut ainsi classée parmi les cités fédérées, considérées comme indépendantes. La ville, privilégiée du fait de son alliance avec Rome, conserve ses lois, sa religion et son gouvernement. Sous Auguste, leur territoire fut placé dans la province de Belgique dont Durocortorum devint la capitale.

 

Au Bas-Empire, une muraille est construite pour défendre la ville : la surface enclose réduit considérablement la superficie de la ville (35 ha). En 357 et en 366, des invasions germaniques sont repoussées dans la région avant qu'elles n'atteignent Reims. Mais en 406, les Vandales s'emparent de la ville et la pillent. Les Rémois sont réfugiés alors dans l'église chrétienne et l'évêque saint Nicaise est décapité sur le seuil de sa cathédrale. Et en 451, ce sont les Huns qui attaquent la ville.

Le christianisme apparaît au milieu du IIIe siècle grâce à l'évêque Sixte et une première cathédrale est élevée au IVe siècle mais ce n'est qu'au Ve siècle que l'emplacement actuel commence à être occupé par l'Église qui y installe d'abord un ensemble épiscopal puis plusieurs cathédrales qui se succèdent jusqu'à celle qui existe aujourd'hui.

 

À l'époque mérovingienne, Saint Remi contribue également à la diffusion du christianisme dans la région rémoise aux Ve et VIe siècles. En tant qu'évêque de Reims, il négocie la soumission de Reims à Clovis, à l'actuel emplacement de l'église Saint-Nicaise. Le jour de Noël entre 496 et 506, Clovis est baptisé dans la cathédrale rémoise par saint Remi, après avoir reçu une instruction chrétienne de sa part. La tradition veut que le baptême ait lieu le 25 décembre 496, mais selon des auteurs récents, les années 498 ou 499 sont davantage probables. D'après Grégoire de Tours, 3 000 de soldats francs sont baptisés le même jour. Selon la légende, Saint Remi oint Clovis avec la Sainte Ampoule, délivrée par un ange, sous les traits d'une colombe. C'est en raison de cette conversion du roi des Francs que de Louis VII à Charles X, excepté Henri IV, tous les rois de France seront sacrés à Reims, le plus souvent par l'archevêque de la ville.

 

En 511, Reims devient la capitale du royaume d'Austrasie, le « pays des Francs de l'est». Thierry Ier y fixe sa cour. L'histoire du royaume, notamment sa rivalité avec la Neustrie, est longuement dépeinte par l'historien des Francs Grégoire de Tours. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. En 719, Reims, l'ancienne capitale austrasienne, est démantelée par Charles Martel ; un grand nombre de monuments rappelant son ancienne puissance et sa prospérité de l'époque gallo-romaine disparaissent. Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil et disparaît en 751, avec le dernier roi mérovingien, pour être intégré dans l'empire carolingien, réuni par Pépin le Bref et Charlemagne. En 804, l'empereur Charlemagne, couronné à Rome quatre ans plus tôt, y reçoit le pape Léon III. En 816, son fils Louis le Pieux y est couronné empereur par le pape Étienne IV.

 

Vers l'An mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac, est élu pape sous le nom de Sylvestre II.

 

En 1119, la ville reçoit un concile.

 

En 1143, la ville obtient des franchises communales, qui lui sont retirées peu après.

Le conseil de ville rémois est né de la guerre franco-anglaise. Après la défaite de Crécy en 1346 et surtout après celle de Poitiers en 1356, à la nouvelle de la capture du roi Jean II le Bon, la consternation fut générale sur toute la France. Toutes les bonnes villes du royaume prises d’effroi, s’attelèrent à leur propre défense. Pour assurer leur protection, elles se dotèrent d’une institution. À Troyes, les habitants s’étaient munis en 1358 d’un gouvernement municipal unifié.

 

Reims suivit ce mouvement. Pour P. Varin, une nouvelle période de leur histoire s’est ouverte puisqu'un second corps, le conseil de ville, est apparu à côté de l’échevinage. Pour P. Desportes « … la crise de 1358 a seulement consolidé des éléments apparus antérieurement. […] L’innovation […] réside dans cette émergence progressive à partir de 1346 d’un organisme commun à toute la ville chargé de régler les problèmes de défense. En 1358, l’archevêque principal seigneur de Reims a perdu définitivement tout contrôle sur ce corps naissant ».

 

En juin 1358, les Rémois sont entrés dans l’illégalité en portant à leur tête six notables qui ont prétendu gouverner la ville. Le 9 septembre 1358, une lettre du régent du royaume confirme cet acte et reconnaît les administrateurs élus du peuple : « … lesdits habitans […] aient entre eulz, du commun consentement de tous les habitans […] esleu six bonnes et convenables personnes pour prendre garde des ouvrages et nécessitez, seurté et tuition de la ville… ». Il leur permettait de forcer tous les habitants de quelques conditions qu’ils fussent à payer des taxes imposées. Surtout, il les autorisait à changer un ou plusieurs de leurs membres s’il venait à ne plus pouvoir assumer sa fonction. Cet acte érigeait le conseil de ville en institution permanente et urbaine. Il est certain que le régent s’appuya sur les villes, en particulier Reims car la guerre ayant obligé les ruraux à se réfugier dans les villes, ces dernières possédaient « le commerce et toutes les richesses ».

 

La guerre a permis la pérennité du conseil de ville en le rendant indispensable, d’où sa présence encore à notre époque. Les prérogatives du conseil de ville concernaient à ses débuts uniquement la défense. À cette date le processus de formation du conseil est loin d’être arrivé à son terme et c’est durant la guerre de Cent Ans que les institutions urbaines connaissent un nouveau progrès : elles s’imposent.

Le grand chantier municipal, après la guerre de Cent Ans était la réfection de la muraille d'enceinte.

Les débuts de la Réforme protestante à Reims se virent à partir de 1559 en des châteaux amis mais des rixes arrivèrent lorsque les réunions étaient publiques; des sommités sont venues à Reims comme Théodore de Bèze. La réaction de la ligue est importante par l'intermédiaire de la Maison de Guise qui est fortement implantée en ces terres avec Charles de Lorraine. Ils encouragent un fort courant de dévotions dans la ligne du concile de Trente.

 

Après l'accord de Paul III en 1547, l'université de Reims est créée en 1548 par le cardinal de Lorraine qui vient d'obtenir l'accord du roi; le collège des Bons enfants commence par un enseignement d'arts, puis de théologie et ensuite de droit et de médecine; en 1567 les élèves du séminaire peuvent suivre les enseignements de la faculté. Les Jésuites ouvrent aussi un enseignement à Reims.

 

En 1562, le massacre de Wassy active une nouvelle phase armée entre les catholiques et les protestants. Même si les confrontations armées sont rares, les troupes ravagent la campagne et obligent les gens à se réfugier dans l'enceinte de la ville. La ligue renforce son emprise sur la ville par Louis de Lorraine et Antoine de Saint Pol alors que Châlons, gouverné par Joachim de Dinteville est fidèle au roi Henri III. Mais Reims finit par faire sa soumission à Henri IV, qui fut, faut-il le dire, sacré à Chartres, et le Château de la Porte de Mars fut détruit comme symbole de la Ligue. Troubles et accalmies se succèdent avec les princes de Sedan et les ducs de Lorraine, jusqu'au traité de Liverdun de 1632.

C'est en ce temps que la ville se dote à partir de 1757 d'un espace pour bâtir la place royale sous l'impulsion de Trudaine et Legendre, de 1627 d'un hôtel de ville, de fontaines comme celles données par Jean Godinot. Il y a des constructions prestigieuses comme le palais archiépiscopal à partir de 1498, le collège des Jésuites de Reims.

 

C'est une ville qui attire le commerce lointain par ses quatre foires, celle de Pâques place de la Couture étant la plus importante, qui travaille le cuir, la laine, le lin, le chanvre ses tissages feront la fortune de familles comme celle des Colbert.

L'université de Reims est un grand centre de formation qui voit passer des hommes qui feront leur chemin comme Brissot, Couthon, Danton, Pétion, Prieur de la Marne, ou Saint-Just, de nouveaux cours s'ouvrent en marge de celle-ci comme des mathématiques en 1745, de dessin en 1748 à l'hôtel de ville, des cours d'accouchement en 1774 et d'anatomie en 1779 par le docteur Robin et un cours de chimie par Pilâtre de Rozier en 1780.

Le bailliage envoie des députés de Reims qui ne se font pas entendre pour leur véhémence. Elle n'est pas une ville meneuse pendant la Révolution française, elle subit surtout les périodes de disette avec une émeute de la faim le 11 mars 1789, pendant l'hiver 1793/1794 il y eut des réquisitions et l'on s'en prit aux accapareurs, ou supposés tels, il y eut une autre famine l'hiver suivant qui mit près du tiers de la population au rang d'indigents. Les édifices des religieux furent mis en vente et la Cathédrale de Reims transformée en grange à fourrage par le représentant Bô. La Sainte Ampoule détruite et les reliques de saint Remi brûlées en place publique. Le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine aurait sauvé une part de ses reliques.

Les massacres de Septembre font neuf morts à Reims, tués le 3 septembre 1792 par des volontaires parisiens rejoignant l’armée en campagne contre les Prussiens qui venaient de faire tomber Verdun.

La guillotine a fonctionné quatre fois pendant la Révolution.

Le début du XXe siècle est marqué par de retentissants événements aériens qui font de Reims l'un des berceaux de l'aviation dans le monde. C’est dans la plaine située au nord de Reims, à l’emplacement de l’ancienne Base aérienne 112, que sont organisés certains de ces événements :

Le 21 septembre 1901, sur une esplanade longue de 1 350 mètres et large de 800, a lieu la cérémonie mettant fin aux grandes manœuvres militaires de l’Est et au cours de laquelle le tsar Nicolas II de Russie, en présence du président de la République Émile Loubet, passe les troupes en revue – un peu plus de cent mille hommes.

Le premier voyage aérien de l'histoire mondiale de l'aviation effectué par Henri Farman le 30 octobre 1908 entre Bouy et la Cité des Sacres (vingt-sept kilomètres), première Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée du 22 au 29 août 1909 (premier meeting international d'aviation), seconde Grande semaine d'aviation de la Champagne organisée en juillet 1910, concours d'aéroplanes militaires de Reims d'octobre et novembre 1911 (autre première mondiale) et coupe internationale d'aviation de vitesse Gordon-Benett des 27, 28 et 29 septembre 1913 remportée par le Rémois Prévost avec 203 kilomètres à l'heure.

 

La garnison de Reims, importante depuis la fin du XIXe siècle, est, au siècle dernier, le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisent plusieurs milliers de soldats logés dans de nombreuses casernes : caserne Colbert (boulevard de la Paix), caserne Jeanne-d'Arc (boulevard Pommery), casernes Neufchâtel et Maistre (rue de Neufchâtel). Seule la caserne Colbert a été préservée. Depuis 2012, elle fait l'objet d'important travaux destinés à la convertir en bureaux, logements et commerces.

La Première Guerre mondiale détruit une très grande partie de la ville. La cathédrale Notre-Dame est bombardée par des obus à partir du 4 septembre 1914. C'est ce jour que les Allemands entrent dans Reims et occupent la ville jusqu'au 13 septembre. Durant cette période des obus français touchent le monument. Cependant, après la Bataille de la Marne, les Français reprennent la cité. Le 7 avril 1917, la ville est bombardée, on comptabilise 20000 obus. C'est les 17, 18 et 19 septembre que les bombardements, cette fois-ci allemands, sont les plus violents. Un échafaudage, présent pour la restauration de la tour nord de la façade, ainsi que les combles de la grande nef et de l'abside s'enflamment. De nombreuses sculptures et vitraux sont réduits en cendres, de même pour le toit, la charpente et la reste de l'édifice. Elle est par la suite gravement endommagée par de constants bombardements allemands jusqu'en 1918. Ce sont au total 300 obus qui sont tombés sur la cathédrale. À la fin de la guerre, seul le gros œuvre avait résisté au pilonnage des obus.

 

À la fin de la guerre la ville est détruite à plus de 60 %, à l'instar de la cathédrale. Reims, « ville martyre » devient alors un symbole pour la France entière. Aujourd'hui encore, on peut lire les traces de la Grande Guerre à Reims avec les stigmates et les rustines. Si les premières sont les marques laissées par les obus sur le bâti urbain (notamment visibles sur une des parois de la cathédrale, sur la façade de la gare…), les deuxièmes sont ces incrustations destinées à reboucher les petits trous d'obus. On en trouve sur de nombreux bâtiments publics (lycée Jean-Jaurès) et privés.

En 1918, Reims est la "ville la plus meurtrie de France". Après la guerre, un grand débat s'amorce pour savoir s'il convient ou non de maintenir les traces du passé. Celui-ci prend une ampleur importante pour la cathédrale. En effet, certains voulaient la garder en état, pour conserver le souvenir des horreurs de la guerre ; d'autres désiraient la reconstruction du monument. Cette dernière option est privilégiée et la reconstruction est confiée à Henri Deneux, directeur des Monuments historiques. Après vingt années de restauration, la cathédrale est « reconsacrée » le 18 octobre 1937 par le cardinal et archevêque de Reims Emmanuel Suhard, devant Albert Lebrun, président de la République française. La reconstruction a été permise notamment grâce à des dons américains, dont les fondations Carnegie et Rockefeller.

 

Pendant les années 1920, Reims est le foyer d'un mouvement littéraire d'importance : Le Grand Jeu, animé principalement par René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Reims est aussi une grande ville où s'épanouit l'Art déco par la construction de nombreuses maisons.

 

Il est en la ville un certain nombre de distractions, avec 7 cinémas : l' Alambra rue Emile-Zola, l' Empire, l' Accin et l' Opéra place d'Erlon, l' Eden rue Jean-Jaurès, le Familial place des Six-Cadrans, le Moderne rue du Barbâtre, le Pommery boulevard Pommery et le Tivoli rue Fléchambault, le cabaret la Grande Taverne rue Carnot et le Chanteclair place d'Erlon ; et de réguliers concerts donnés dans le kiosque du parc de la Patte d'Oie. Le Grand théâtre accueille l'opérette et d'autres actions.

Le 11 juin 1940 les Allemands entrent à Reims avec des éléments de la 45e division d'infanterie et avec l'occupation arrivent les réquisitions, le rationnement, les personnes arrêtées, déportées, fusillées. Avec le contrôle de Reims par les nazis, de nouvelles interdictions frappent l'esprit local : par exemple, plus de piégeage par collet, pas d'arme, pas de TSF pour les Juifs, ne pas marcher par deux de front sur les trottoirs. 6 familles juives rémoises furent arrêtées et déportées entre 1942 et 1944.

 

Le 30 août 1944 les Alliés entrent à Reims ; le général Eisenhower y installe son quartier général après la libération de la ville. La reddition de l'armée allemande est signée à Reims dans une salle du collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) le 7 mai 1945, à 2 h 41, par le général allemand Alfred Jodl. Cette date correspond donc à la fin des combats en Europe. Le lendemain, le 8 mai 1945, à l'initiative de l'Union soviétique, une seconde signature a lieu à Berlin par le maréchal Wilhelm Keitel. Cette seconde date correspond à la capitulation sans conditions du régime allemand.

Au sortir de la guerre, comme une grande partie de la France, la ville de Reims connaît une forte urbanisation, notamment avec l'aménagement de quartiers populaires, surtout dans les années 1960-1970 (quartiers Wilson, Orgeval, Europe, Châtillons, Croix-Rouge, etc.).

 

En 1962, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer participent à une messe pour la réconciliation à la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cette réconciliation par le haut, est accompagnée d'une réconciliation par le bas, illustrée notamment par le jumelage entre Reims et Aix la Chapelle et les nombreux échanges scolaires qui en résultent.

 

Le 21 septembre 1996, le pape Jean-Paul II rend visite à la cathédrale de Reims pour célébrer le XVe centenaire du baptême de Clovis (dont la date est aujourd'hui mise en question). Sur la base aérienne 112, il célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles.

   

This church belonged to a large "Maison Dieu" ensemble, that was founded as a hospital in the 11th century by Robert II of France (aka "Robert the Pious"), the son of Hugo Capet. This hospital, run by monks, provided food and shelter for the pilgrims and the sick. Though the hospital, that as well was a convent, got severely damaged over the centuries, it always got rebuilt. Today the buildings are renovated and house the local retirement home.

 

This 12th century frieze is placed very high on Saint-Larent-and-Saint-Vincent´s tower, but the position did not save it. Some iconoclastic vandals must have taken lots of effort to climb up and vandalize the frieze. This may have happened during the Wars of Religion or just after the French Revolution.

 

Seen is the Nativity from the Annunciation to the flight to Egypt.

 

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