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Mustang rouge, 1966.
_Chauffeur, au gouffre ! Non, j'ai changé d'avis, chauffeur, nous rentrons à l'autel.
Du sans 9 sur la portière avant.
Cela sent l'écurie sur la plage arrière.
Jean-Louis a dans les dédales des veines du sang de bœuf arlésien - comme Winston se pensait l'intouchable Thoreau de l'arène d'Oceania -, se sait Minotaure d'une lecture tête haute du parcours humain, mains sur le volant mince, épingle à droite, en direction de la crête du labyrinthe des vagues, au large du Havre, qui se rapproche.
Ce chiffre est tombé par terre c'est la faute à Goldstein et sa machine célibataire.
Ou d'O'Brien et de ses penchants ébrieux.
Mr Duroc is sick and tired of the Angsoc of 2022.
Anne finalement épousa le consul américain.
Raboliot des souvenirs mentalement à l'eau, dans la caldera du volcan d'une mémoire qui, à petits flots, bout.
Un chien noir sprinte sur l'estran, bleu ou vert comme l'éther.
Madame Gauthier, Petite Anne de Kurys, trois ans avant en
1963, cherche, du point sur l'amour, les repères.
_Ce n'est pas discriminant, comme dirait l'actuel Trintignant.
Avant le stade de la portière, quel chiffre indélébile s'inscrivait à l'encre sur les avant-bras ?
Pêche aux regards de femmes sur les hommes, sur le pont du chalutier que le soleil du matin crame.
Drôle de non trame, "Tu as de beaux ongles dans les yeux, tu sais."
_Agraphe-toi à moi avec, mec, fais!
Les gardians à casquettes, manade à Sara, cavalcade mise au nom de ses soeurs, élurent la monte des cavaliers afghans.
Aussi secs, les vins de quatre heures du matin, blonds comme les fosses à blé d'Ukraine, commandés au restau du Normandy, n'y vient aujourd'hui plus que le tout-venant.
Plaisir de dire : "Garçon, vous reste-t-il des chambres ?"
La ronde des avions normands qu'on prend pour Paris, gouvernés par Santos-Dumont, meilleur pilote qu'Agostinelli, fait jaser les directrices de casting et les script-boys.
Pourquoi tant de boucles à nourrir pour fuir ou gagner de la compagnie ?
L'atterrissage à Trouville est un after de choix.
Des draps blancs, beaux visages aux portes des os, cousus dans la soie des nuages d'hôtels qui s'arrimèrent par packs là, au plafond, dans l'anche de leur ambre flottante, à nu, désincrustée.
La fille du consul du Vietnam respire fort dans la suite d'à côté.
Son restaurant qui lui donne Les Vapeurs est redevenu chinois.
L'alcool conserve ses droits au silence, bride abattue sur les verres de bière qui moussent jusqu'au licol emporté.
Ouïr l'alcool jouir de la vie, oui, l'écouter verser ses anecdotes sur la table, non.
Lifar en échardes, manteau et chapeau noirs, plantes nues sur la promenade, silhouette de Noureev à l'envol sur les hanches des Bains pompéiens, la danse des dents d'Anouk dans les morsures de l'amour au lit, son mari, doublure de Nijinsky, ne se rappelle plus des paroles de la chanson de Finnegans.
"T'underin' Jaysus, I'm not dead in Trieste!"
Les enfants débordent d'humour, si on ne les contient pas.
10 heures, Anne vaque à désabler le marché aux fleurs de Deauville, lui, flâne sur le ponton rongé par le corail mourant, ils ne se connaissent pas et sont déjà épris l'un de l'autre.
3 heures, l'éternel retour de l'après, messe au midi des esprits avant l'attraction déjà dite.
Carbus à double, puis quadruple corps.
Les charmants enfin croissent et se multiplient.
Corral au quai, banque de galops des essieux du ciel sur l'enclos de la page d'un mariage circonstanciel par beau tang of the sea, come rain or shine.
Un appel de phares aux bougies et lampes Marchal, ça fuse bien, ne se refuse pas, projeté sur le mur de la mer comme un sang de vieille dame assassinée dans sa cave.
Monsieur Iacocca Lee approuve ce fléchage dans les amours de contre-batterie.
A Shelby dream come true, another doctor Kafka's pony car look-alike.
Anouk était sur Barouh au moment du tournage.
Des étoiles de marque Subaru plein les yeux, l'être de Pierre était dans Anouk, qui en resterait pétrifiée.
Banquette, faisait pour l'instant opportunément Jean-Louis, qui cravache medusé vers elle, pourtant, pour beaucoup plus qu'une dette d'honneur ou de jeu envers ce misérable petit tas de temps humain.
Dévolu comme une chose, un caillou qui reprend son souffle posé sur une tombe.
Sa chandelle brillerait bientôt, il le savait, une question de tempo, de beat terrible, factuel, une vraie scène de Crimée en Baie de Seine, une peinture café crème de voiture giclée au pistolet par Watteau sur la chaîne de Flins, bientôt en pleine poitrine.
Des éclats dans les cheveux de Samson aux gallows.
Trinitro de glycerine dans tes pleurs de jour, mon amie.
Pourquoi jouer les joyeux lorsqu'on peut être malheureux, merveilleusement, au coeur de la fuite ?
Yes.
This is like that.
Les peurs de ton mari, tu les confies aux prunelles de Dieu qui voit et entend tout des révolutions du moteur de l'une des âmes de l'Homme de vitesse qui déboule, pellicule argentique en bataille, coiffé d'une visière comme Vitruve.
Rare ambered bird d'Albert Finnay, un chic type, grand acteur, très tracteur des vibrantes répliques sorties par les cylindres et pot du moulin V6 3,7L, l'Une des sept magnifiques voix du théâtre routier anglais.
Propulsion de carrière, Cannes, Oscars, Hollywood pompette sur la Corniche, Marguerite fauche les ammonites et les microlythes par la racine, "même fossile, ou, plus banalement à l'état de glace, je veillerai à ce qu'il y ait toujours de l'eau dans le réservoir d'Hennequeville."
Some curtained mist of heavy duty over the Manor of Ango.
Le loup dans la magnanerie.
Memento bombyx mori.
La soie était dans le sourire de verre cillé de Madame Aimée.
Le vous, dans la tutoierie des louvoiements de sa gangue, rampe comme un ver luisant au-dessus de son petit poêle de confort.
Double tuteur des amants de la langue, dont les moins savoureux se polyglottent sur les bancs publics des blogs rendus sourds à force de porter leurs fardeaux, dos lourds des sacs postaux de leur Commenterie.
Bientôt les adeptes du vous ne feront plus qu'un sous le même toit.
Lazare prête son épaule au Javelin dans la résurrection des labours de l'amour, le Saint a garé sa Mustang, tank sans essence, devant le hall des arrivées, kiosque évidé comme une noix sans cerneaux, course la crête des marches, il n'a plus pied, ne sent plus son cœur battre dans l'escalier qui vacille mais ne déraille pas, esprit à fond de coque, broie le blanc ou noir transperceneige d'une rencontre de hasard, perçoit par moments des touches de couleur.
Tire-et-m'oublie.
Ceux qui aiment le train me pendront haut et court de le voir partir ainsi sans vous.
InTouch Weekly's Icons & Idols Red Carpet following the 2013 MTV Video Music Awards.
(Photo by Evan K. Schmidt/BSD Media)
Kim Kardashian visited American Laser Centers to receive VelaShape treatments and laser hair removal.
American Laser Centers
1-877.252.8803
The year 1982 we broke temperature records .Its 26 below zero and the wind chill is 85 below but us photographer's will do anything to get the shot.Long time friend clarke kept us intouch all day how deep it was getting .We walked two signal block s [almost 2 mile] and waited for this east bound Milwaukee Genoa ILL plow through 5 feet of snow.
Some people might have already seen her on flickr before, this is the same girl from when I (AJRIxezma) deleted my account. this account with be used for Willows pictures. ;) keep intouch with this beautiful girl!
Tout le monde connaît la vieille maxime, remise au goût du jour après le carton en salles du film Intouchables : “Pas de bras, pas de chocolat !” Eh bien, il ne sera pas dit à la face de quiconque : “Pas de bras, pas de selfie !”
Phénomène planétaire que du temps barbare on appelait encore "autoportrait", le selfie est devenu un acte banal dès lors que l’on possède un smartphone doté d’un bon capteur photo. Mais si la manœuvre est aisée en cadrant sur son propre visage, elle devient nettement plus ardue quand il s’agit de se prendre en photo soi-même avec une ou plusieurs autres personnes. À moins, bien sûr, de posséder les bras tentaculaires d'un joueur de basket-ball ou de Gollum. Fort de ce constat, une société à inventé une perche télescopique avec déclenchement photo par Bluetooth. Dépliez ce bras de presque 1 m de longueur (ce qui ne l’empêche pas d’être très léger), connectez votre iPhone à la télécommande Bluetooth XSmart et, un clic-clac plus tard, vous voilà avec un selfie de qualité, englobant tous les sujets ainsi qu’une belle portion de paysage. Reste le prix, un poil à rallonge, de 80€ que vous devrez débourser pour l'acquérir. Après tout, quand on s’aime on ne compte pas !
Theo nguồn tin của Intouch, Kendall Jenner không được các người mẫu nội y đón chào khi tham gia show của Victoria's Secret.
daynghetocgiare.com/kendall-jenner-bi-xa-lanh-vi-xau-tinh...
Coucou à tout le monde ,je suis la soeur de Ti Boule ,moi aussi j'étais sous le toit ce fameux été de canicule ,et j'ai une grande nouvelle à vous annoncer.
Depuis qutre ans ,même si je vis toujours dans la maison ,je suis restée sauvage et intouchable.Et bien depuis une semaine ,c'est de l'histoire ancienne ,j'ai enfin laissé maman me carresser.En fait j'en rêvais depuis longtemps mais j'avais trop peur.J'ai essayé et j'adore ça ...Maman dit que c'est la plus belle chose qui lui soit arrivé de toute cette horrible année 2007
John 8:12 "Then spake Jesus again unto them, saying, I am the light of the world: he that followeth me shall not walk in darkness, but shall have the light of life. "
STUDY THIS: This photo has notes. Click on small pic, then move your cursor /mouse over the photo to see them.
The celebration of Jesus birth approaches and it is a time to ponder why He came. He said, "You must be born again." "No man cometh unto the Father but by Me" The Bible also says, " There is none righteous, no not one." " All your righteousnesses are as filthy rags." "All have sinned and come short of the glory of God." "The wages of sin is death", eternal death and separation from God forever.
"By faith you are saved and not of works lest any man should boast." "Whosoever shall call upon the Name of the Lord shall be saved." Have you trusted Jesus as your Lord and Savior? Or do do you only know about Him but do not know Him personally? You must be born again by the Holy Spirit by believing the gospel and repenting of sin and asking Jesus into your heart and life. This is why He came, to seek and save the lost sheep.
Won't you trust Him for eternal life today? How well do you know God? Take a quick quiz and find out...
www.intouch.org/site/c.dhKHIXPKIuE/b.2713811/k.C95E/GodQu...
When Colin Angle, CEO of iRobot, rolled into the back of the SRI conference room, glowing from his embodiment in the new RP-VITA robot, Todd and I went over to give him/it at hug.
We ♡ Robots
update: Sten posted some great notes on all the speakers, and SRI posted a video of my panel.
Juchée sur un promontoire dont le décor se décline soit en jaune soja ou en vert d'une moisson en devenir, cette petite église est l'amante favorite de tous les photographes de la région...
Chacun croit la posséder, mais personne ne peut en prendre la substance, intouchable qu'elle est...
En voilà l'esquisse, de ce qu'elle m'a permis d'emprunter.
Fond noir clérical
this series was published for
if you would like to hire me out to do a photoshoot on your car using a location of your choice please get intouch .\
printing is available
website coming soon
InTouch Weekly's Icons & Idols Red Carpet following the 2013 MTV Video Music Awards.
(Photo by Evan K. Schmidt/BSD Media)
Cimetière de Durance (environs de Nérac), Lot-et-Garonne, tombe d'Etienne Menjoulet.
Crédit photo : Jean Menjoulet
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Concernant la vie de mon grand-père Etienne, j'ai écrit la petite biographie qui suit à partir de différents récits de mémoire familiale :
Etienne Menjoulet
Charpentier, né en 1899. Il grandit à Barbaste (sud-ouest de la France).
Son prénom d’Etat civil était Gustave, mais il n’aimait pas ce prénom et se fit toujours appeler Etienne.
Bon élève à l'école, il passa son certificat d'étude et le Brevet et commença à travailler, comme tous ses aïeux, en tant qu'apprenti charpentier (période de son premier séjour au Maroc en 1913-1914).
Charpentiers depuis la nuit des temps
Etienne Menjoulet fut le dernier charpentier d'une très très longue lignée de charpentiers. Mes recherches sur mes ancêtres Menjoulet et sur les charpentiers du sud-ouest de la France m’ont conduite à me pencher sur l’histoire des « cagots », dont je suis quasiment certaine que les Menjoulet de Barbaste/Nérac en étaient des descendants directs (même s’il n’y a pas de mémoire familiale de cette origine « cagote », oubli sans doute souhaité dès le 18e siècle). Jusqu’au 18ème siècle, tous les charpentiers du sud-ouest étaient des « cagots » de génération en génération. Dans chaque village du sud-ouest, la ou les maisons de charpentiers étaient tenues à l’écart, les cagots étaient considérés par les paysans de ces régions comme des « mauvais chrétiens » atteints d’une « lèpre intérieure », c’était une caste d’intouchables.
Le siècle suivant cette longue période, au 19ème siècle, le grand-père d’Etienne, Jean Menjoulet, maître charpentier, franc-maçon, épousa une jeune-fille de la région, Anne Boustens. et eu 3 fils qu’il nomma Edward, Edgard et Ancel. La consonance des 3 prénoms avait été choisie pour faire "chier" le curé. Les prénoms anglo-saxons s'inspiraient par ailleurs de la loge maçonnique londonienne de leur père, Jean Menjoulet. Ce dernier partit ensuite (pour des raisons sans doute de nécessité financière) exercer son métier au Mozambique (alors colonie portugaise), laissant sa femme et ses fils Edward, Ancel et Edgard à Barbaste en France. Jean Menjoulet, qui vivait en dernier lieu dans le district de Manica, au Mozambique, fut tué à 45 ans à Beira (ville portuaire du Mozambique) en 1891.
Son fils Edgard, né en 1872, futur père d’Etienne, devint charpentier, il épousa en 1898 Marie Menjoulet/Lescouzère, une jeune fille de la région, de famille paysanne. Etienne naquit l’année suivante, en 1899. Ses parents émigrèrent en Argentine vers 1907, avec leurs deux plus jeunes fils (André, dit Lou Peliou, né en 1905 et Claude, bébé) et leur fille, Paule, laissant leur fils aîné Etienne, 7 ans, seul en France chez une tante, « bouchonnière » de métier (fabrication de bouchons de liège).
Etienne connut une enfance très pauvre (on peut penser que sa petite taille était liée à une alimentation très frugale dans son enfance, et comme d'autres enfants de sa génération, son cadeau de noël chaque année de son enfance consistait en une orange).
Apprenti-charpentier au Maroc, Etienne Menjoulet avait 15 ans en août 1914. Le temps d’atteindre l’âge du service, il fut appelé sous les drapeaux alors que la guerre avait déjà bien commencé. Lors de la visite médicale vers 1917, le médecin dit en le voyant arriver "mais voilà un petit chasseur" (il était petit mais musclé), mais il fut affecté en fin de compte chez les sapeurs-mineurs (comme beaucoup d'artisans). Le temps qu'il finisse sa préparation militaire, l'armistice arriva vite, ce qui lui permit de réchapper à l'hécatombe et de ne guère mettre en pratique sa formation à la guerre, notamment l'entraînement de combat à la baïonnette qui lui avait paru extrêmement barbare (mais il n'aurait pas reculé si la guerre ne s'était pas terminée). Sans doute cet entraînement intensif aux combats à la baïonnette était prévu pour des combats dans les galeries de mines où étaient envoyés les sapeurs-mineurs. Son service militaire se prolongea bien après 1918.
La formation professionnelle d’Etienne Menjoulet se poursuivra après la Grande Guerre, dans une société de type compagnonnique en tant que « Renard Joyeux Libre et Indépendant sur le Tour de France ». Athée et Indifférent aux religions, comme ses aïeux, il ne prolongea pas la tradition familiale de franc-maçonnerie (dans une loge anglaise, dans laquelle un de ses aïeux avait d’ailleurs été un dirigeant). Il refusa l’initiation maçonnique pour ne pas promettre sans savoir de quoi il en était, puisqu'il n'était pas informé avant d'être introduit. Dans ce sens, son choix d'une association alternative aux « compagnons du devoir » et aux « compagnons du devoir de liberté », s'inscrivait sans doute dans le même esprit : refus des mythologies. Pas de rites religieux, pas de rites maçonniques et pas de rites compagnonniques. Les « Renards Joyeux Libres et Indépendants sur le Tour de France » s'étaient en effet créés par opposition aux compagnons Soubises (compagnons du Devoir) et Indiens (compagnons du Devoir de Liberté) dans un esprit qui rejetait les rites quels qu’ils soient.
La langue natale d’Etienne Menjoulet était le patois gascon et le Français. Il parlait couramment les deux langues, le gascon comme le français (il continuait à parler en patois avec sa seconde femme dans les années 1950). Son père Edgard et ses oncles Ancel et Edward avaient été battus par leur instituteur lorsqu'ils parlaient patois, y compris en récréation, mais la langue continuait d'être parlée, dans l'entre-soi, une génération après.
Plus tard, au Maroc Etienne chantait souvent des chansons en patois en conduisant, jusque dans les années 1950, pour ne pas s’endormir au volant, lors de longues heures sur les routes en camionnette. Quand il ne chantait pas en patois, Etienne demandait à l'ouvrier marocain qui l'accompagnait de lui raconter des histoires pour le tenir éveillé. Et l’ouvrier se défendait souvent en disant « mais qu’est-ce que tu veux que je te raconte ?! ».
Etienne fit donc son tour de France (autour de 1923) en tant que "Renard libre joyeux et indépendant" (rattaché à Lyon-Vaise, où siégeaient d’ailleurs également les compagnons du devoir) . Les "Renards" étaient en rivalité avec les sociétés compagnonniques. Au début des années 1920, cette rivalité ne donnait pas lieu à des bagarres, mais lorsqu'un Renard (comme Etienne Menjoulet) passait par des ateliers où avaient travaillé des compagnons de sociétés rivales, il commençait par nettoyer tous les instruments, établis, etc. et à tout bien tout essuyer pour ne pas avoir à toucher ce qui avait été manipulé par les membres des deux sociétés rivales.
Au cours de son tour de France, Etienne eut des liaisons avec des femmes, mais sa rencontre sérieuse fut avec Marie-Louise Bongard, une jeune fille de la Nièvre, fille d’agriculteurs (père lorrain), de religion catholique. Marie-Louise était fille unique, et comme beaucoup de filles d’agriculteurs de la « belle-époque », elle avait été « placée » à Paris comme bonne. Elle rencontra Etienne à Paris, sans doute au cours d’un bal, et ce placement ne dura donc pas. Marie-Louise épousa Etienne à la mairie. Pour l’église, Etienne resta à l'extérieur de l'église même pour son mariage, et il négocia avec sa femme l’accord suivant : leurs enfants seraient seulement baptisés, ils n'auraient aucune éducation religieuse.
Après quelques mois en Normandie (fin de tour de France du ccompagnon Etienne, sans doute), n'en pouvant plus de la pluie incessante de cette région (d'autant plus gênante avec son métier), il alla s'installer avec sa femme au Maroc, à Casablanca, en tant que charpentier.
Son ancien patron d'apprentissage, Estève, devint son associé. Il retrouva, à Casablanca, son oncle Ancel (ferronnier, qui habita pendant un temps à Casablanca avec sa femme) puis son frère André et son père Edgard (tous deux avaient d'abord émigré en Argentine, mais Edgard s'était séparé de sa femme. Marie Menjoulet/Lescouzere (mère d'Etienne, couturière) était restée en Argentine, avec leur fille Paule (et soeur d'Etienne) et leur fils Claude pendant que le père et l'autre fils, André, rejoignaient le Maroc. Etienne en voulait beaucoup à sa mère, considérant qu'elle l'avait abandonné dans son enfance. Mais sachant que le père d'Etienne, Edgard, avait le défaut d'être très "coureur" (il est mort de la Syphilis en 1945), on peut penser que la mère d'Etienne, Marie, avait des raisons de vouloir se séparer d'Edgard. Ma bisaïeule Marie Menjoulet/Lescouzère est morte en Argentine dans les années 1940. Edgard , quant à lui, vivait au Maroc en concubinage avec une femme de Casablanca (dont je n’ai pas le nom, je sais simplement qu’elle était juive).
Leur fille Paule, soeur d'Etienne, établie en Argentine, se maria avec un Argentin d'origine française, Pierre Sendon, et son frère (et frère d'Etienne), Claude, émigra de l’Argentine aux Etats-Unis. Paule rendit visite à ses frères au Maroc, Etienne et André, au moins une fois.
Au Maroc, Etienne et Marie-Louise eurent d’abord deux garçons (André né en 1925, et Georges, né en 1929).
Lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale, Etienne (bien établi à Casablanca), est à nouveau appelé sous les drapeaux, à 40 ans. Il passe une année militaire à Mazagan (El Jadida), grade de caporal. Son dernier fils, Jean, naît le 13 mai 1940.
Son fils aîné, André, sera très grièvement blessé en 1944 lors d'un accident à la fin de sa formation d'aviateur, quelques jours avant qu'il passe d'aspirant à pilote de guerre. André avait 19 ans, il sera hospitalisé durant deux ans et demi à l'hôpital militaire de Rabat où il subit plus de 20 opérations.
Etienne Menjoulet aimait son métier de charpentier, il passait beaucoup de temps dans son bureau au Maroc, à sa table de dessin. Et n'hésitait pas à montrer aux architectes, calculs à l'appui, les erreurs qu'ils commettaient et qui compromettaient la stabilité des constructions si les plans n'étaient pas modifiés.
Etienne avait appris à parler très bien l'arabe. Leurs amis marocains du bled (avec qui ils faisaient notamment beaucoup de parties de chasse, lui et son frère André) ne parlaient pas français. Par ailleurs, dans son travail, avec sa dizaine d'ouvriers, il était nécessaire de savoir parler la langue du pays. Ses fils nés au Maroc parlaient couramment arabe (André et Georges, les deux aînés), ou avaient un niveau plus moyen pour le plus jeune (Jean).
Etienne avait par ailleurs refusé, au lendemain de la guerre, suite à l'arrivée des Américains au Maroc de signer des contrats avec eux, jugeant que ces constructions auraient dénaturé son métier : les américains apportaient des techniques de construction industrielles, clef en main, où la compétence du métier ne comptait plus. Etienne fit donc un choix, il renonça à la fortune que lui auraient apportée ces contrats en or avec les Américains, en disant aux américains d'aller voir ailleurs. Mais il garda ce qui était sa valeur réelle, le métier en lui-même.
Etienne pouvait aussi être teigneux ou coléreux, que ce soit, anecdotiquement, vis à vis de rats qui pouvaient s'introduire dans son bureau (qu'il tuait alors à coups de pieds) ou de gens, s'il y avait conflit.
Au niveau de son métier de charpentier, l'œuvre d'Etienne Menjoulet est très diversifiée : clochers d'Eglise, charpentes de maisons, charpente d’usines, charpentes de grands entrepôts.... (liste à faire). Il procédait aussi à des rénovations d’ailleurs.
Au niveau loisirs, les photos de cette collection attestent qu'Etienne aimait beaucoup la chasse, jusqu'à la fin de sa vie. Et que ce goût était partagé par son frère André qui était aussi un grand chasseur. Ces chasses se faisaient au cours de longues marches au Maroc, dans le bled, par une chaleur écrasante. Le gibier, lièvres, perdreaux, cailles, pigeons ramiers (palombes) était ensuite partagé. La compagne d’Edgard, le père d’Etienne et André, fut une fois amenée à partager la chasse ramenée par André à leur père. Elle garda pour eux les meilleurs morceaux et transmis à André les moins bons morceaux pour Etienne, en lui disant « c’est pour Etienne, il aime les têtes ! ». Ce qui ne la rendit pas du tout sympathique à Etienne, qui par ailleurs, anticlérical, n’avait pas d’atomes crochus avec les croyances juives de la compagne de son père.
En France, dans les années 1910, puis dans les années 1960, Etienne pratiquait aussi la chasse au filet (ortolans) répandue dans le sud-ouest.
Etienne aimait par ailleurs les chiens. Il y en avait toujours plusieurs à la maison, et qui n’étaient pas que des chiens de chasse, mais aussi de compagnie. Au Maroc, Etienne et son frère André pouvaient être un peu durs avec leurs chiens, ils leur tiraient par exemple du petits plombs dans l’arrière train (sans trop les blesser apparemment), si les chiens n’obéissaient pas durant la chasse. Mais Etienne portait aussi secours à ses chiens si nécessaire. Son fils Jean se rappelle de l’un d’eux , un petit épagneul breton nommé Kiss, qui se fit un jour éventrer de bas en haut du corps par un molosse du voisinage (en un coup de croc). Alors que les boyaux du chien lui sortaient du ventre, Etienne demanda du gros fil et une grosse aiguille. Il remit à pleine main les boyaux dans le ventre de Kiss sous le regard horrifié de son fils Jean, et recousit le ventre du malheureux épagneul. Et le chien guérit et vécut normalement ensuite.
Au Maroc, les parties de chasse d’André et Etienne étaient pratiquées avec des amis français ou marocains. Les noms de ces amis qui sont restés en mémoire sont ceux de deux frères (des marocains de Casablanca), les Djilali (dont l’un, le plus proche d’eux, est mort brutalement en 1941 d'une crise cardiaque).
Peu de temps avant le déclenchement de la guerre en 1940, ces parties de chasse donnèrent lieu à un grave accident dont fut victime le frère d'Etienne, André, lors d'une partie de chasse commune. André s'était sans doute avancé brusquement dans la zone de tir d'Etienne sans être vu par ce dernier qui le blessa à la tête dans un tir le rendant presque aveugle pendant de nombreuses années. Les deux frères restèrent proches en dépit de cet accident. André ne se fit opérer que lorsqu’il fut vieux, l’opération risquant de le rendre complètement aveugle, alors qu’il voyait encore des ombres. L’opération réussit.
Etienne déménagea en 1946 avec sa famille, ils quittèrent le centre (européen) de Casablanca pour rejoindre un quartier de la périphérie/banlieue de Casablanca (à un kilomètre de la gare), quartier mixte, un peu industriel mais aussi résidentiel, avec certaines maisons élégantes. Cela permit à Etienne d'avoir un hangar de bonne taille pour son travail.
Etienne Menjoulet avait de nombreuses relations amicales françaises et marocaines. Son fils Jean, qui dormait dans le salon, se rappelle qu'il y avait très souvent du monde le soir chez eux, dans les années 1950, mais que cela ne l'empêchait pas de dormir, dans la même pièce.
Marie-Louise, la première femme d'Etienne Menjoulet, mourut en 1949 des suites d'une longue maladie qui dura des années et la paralysa progressivement jusqu'à l'étouffement. Le mal s'était déclenché à la suite d'une blessure avec un objet métallique, une pédale de vélo. Son fils Jean se souvient encore, près de 70 ans après, des longs moments qu’il passait dans la chambre de sa mère alitée, alors qu’il avait 7 ou 8 ans. Pour distraire sa mère immobilisée, il lui passait, en 78 tours, les disques qu’elle aimait, les valses viennoises, Berthe Sylva (les roses blanches…), Tino Rossi, et bien d’autres. A sa mort, bien qu'anticlérical, Etienne fit venir dans leur maison un curé pour l'extrême-onction de sa femme qui était catholique (il était bien-sûr hors de question pour Etienne d'aller à une messe). Lorsque le curé demanda de "l'eau bénite", Etienne lui dit de prendre l'eau du robinet. Marie-Louise fut enterrée à Casablanca. Son petit garçon, Jean, demanda à son père Etienne ce qu’il était advenu de sa mère qui avait disparu, Etienne lui répondit « Ta mère, elle pourrit sous terre ! » (réponse qui a de quoi traumatiser un enfant, mais des paroles sans doute plus dues à la tristesse qu’à la méchanceté).
Après le départ de la famille Menjoulet en 1962, la tombe de Marie-Louise fut préservée (son fils Jean avait donné de l’argent à un Marocain pour qu’il garde un œil dessus...). La tombe était encore en place dans les années 1980.
A propos de l'eau, pour la vie quotidienne, dans les années 1940-1950, l'eau courante était froide, la baignoire était chauffée au bois, cette charge de chauffer la baignoire pour des bains une fois par semaine était assignée au plus jeune fils, Jean. Ce bois que se procurait facilement Etienne, par son travail, était aussi utilisé en hiver pour l'unique cheminée qui se situait dans le salon/salle à manger).
Les Menjoulet étaient aussi équipés d’un téléphone, dès les années 1940. Téléphone nécessaire au travail d’Etienne, téléphone dont son fils Jean se rappelle encore le numéro, 70 ans après.
Suite au - long - décès de Marie-Louise, le petit Jean, âgé de 9 ans, alla vivre un an chez ses oncle/tante André et Julienne Menjoulet, à Casablanca (qui avaient deux enfants, Andrée 15 ans, et Jean-Louis 5 ans).
C’est au cours de cette période que Jean se rappelle d’une visite du boxeur Marcel Cerdan chez son oncle André (qui était président du club de football de Casablanca, un club de foot mixte, composé de Marocains et d’Européens). Jean ne se rappelle plus des détails du repas, simplement que sa cousine l’a appelé alors qu’il jouait dehors, en lui disant que Marcel Cerdan était chez eux. Cette visite de Marcel Cerdan aux Menjoulet eu d’ailleurs lieu peu de temps avant la mort du boxeur dans son accident d’avion.
Etienne Menjoulet quant à lui se remaria au Maroc avec Jeanne Sansot, une femme originaire de la même région du Lot-et-Garonne que lui, qu'il connaissait depuis l'enfance (même école à Barbaste) et qui avait déjà vécu en Algérie. Elle était veuve après que son mari et son fils se soient suicidés (pour une même femme). Elle laissa alors à sa fille Linette le café-restaurant dont elle était la patronne, en France dans la région de Nérac pour venir vivre au Maroc. Elle embarqua avec elle sa « marraine » (une grand-mère de sa famille, qui vécut donc ensuite plus de 10 ans chez Etienne et Jeanne). Sa fille Linette (avec son mari Gérard) hébergeât quant à elle son autre grand-mère, pendant plus de 10 ans également. Au Maroc, Jeanne s'occupa aussi, et très bien, comme si elle était sa mère, du dernier fils d'Etienne, Jean, qui la considérait comme sa (seconde) mère et l’appelait « Tante Jeanne ».
En France, le café de Jeanne fut donc repris par sa fille, Linette, qui avait vécu quant à elle auparavant en Tunisie. Linette abandonna l’activité de restauration pour se consacrer avec ce café à l’organisation de bals qui connurent un grand succès qui dura. Les gens de toute la région y venaient, et des chanteurs de variétés y furent invités pour des concerts alors qu’ils étaient inconnus et à leurs débuts (Francis Cabrel par exemple).
Au Maroc, les affaires professionnelles d'Etienne Menjoulet, à Casablanca, furent impactées par la situation du pays. Les années précédant la fin du protectorat s'étant traduites, au niveau contrats de construction par une chute des commandes. En revanche, pour la vie quotidienne, les marocains de son entourage (ses ouvriers…) lui avaient assuré qu'il ne courait aucun risque, qu'il pouvait garer sa camionnette dans la médina, que l'on reconnaîtrait sa plaque d'immatriculation et que l'on ne ferait pas sauter son véhicule.
Les deux fils aînés d’Etienne s’étaient mariés : André, se maria deux fois, d’abord avec Claudette, puis avec Lore, une Autrichienne de Salzbourg qui travaillait dans le tourisme, il se sépara d’ailleurs ensuite à nouveau, mais beaucoup plus tard. Georges quant à lui se maria avec Lydia, ce qui le brouilla avec son frère André, Lydia étant précédemment en couple avec André. Les deux frères ne se reparlèrent plus.
Jean, le plus jeune fils d’Etienne se rappelle d’une réception donnée par l’entreprise pour laquelle travaillait sa belle-sœur […laquelle ?]. Il s’agissait d’une entreprise (française) qui soutenait l’indépendance. Le futur roi du Maroc (Hassan II alors prince héritier), était invité à cette réception. Jean fut frappé par l’élégance (élégance vestimentaire et verbale) de Moulay Hassan qu’il vit à quelques mètres de lui.
Etienne Menjoulet n'était pas engagé politiquement, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir des jugements critiques, que ce soit vis à vis "des gros" (comme on disait à l'époque pour décrire les gros capitalistes), ou inversement vis à vis des partis de gauche ou des syndicalistes (surtout du fait que, à ses yeux, ces derniers n'avaient pas de légitimité, ils ne travaillaient pas).
Etienne Menjoulet a quitté le Maroc en 1962 pour s'installer dans le sud-ouest de la France (Barbaste/Durance/Nerac), avec sa seconde femme, Jeanne qui est morte 4 ans plus tard, en 1966, d'un cancer foudroyant.
Entre 1958 et 1962, les 3 fils d'Etienne ont aussi quitté le Maroc.
Le plus jeune, Jean, sera d'abord hébergé chez son frère aîné Georges, et sa femme Lydia, à Lyon où ils s'étaient installés dans un petit appartement, Georges et sa femme décidèrent ensuite d'émigrer en Australie, un pays de cocagne à cette époque. Leur installation et vie se passa très bien là-bas, mais malheureusement ils moururent assez jeunes, quand ils eurent la cinquantaine, au début des années 1980, suite à des accidents cardio-vasculaires.
André (l’aîné des 3 fils d'Etienne et Marie-Louis) ira quant à lui d'abord travailler à Lyon en France comme cadre dans une brasserie avant de tout plaquer pour se consacrer à sa passion, la voile (avec peu d'argent de côté, mais il touchait aussi une petite pension militaire parce que grièvement blessé en 1944). André fera le tour du monde en solitaire à 58 ans, il vivra le reste du temps dans le sud de la France avec ses compagnes successives, et mourra en 1996 en regrettant de ne pas atteindre l’an 2000.
Le frère d'Etienne, André et sa femme Julienne, sont également allés vivre en France, ainsi que leur fils Jean-Louis, à Nîmes. Seule leur fille Andrée (et Tony son mari espagnol, un franc-maçon communiste) est restée vivre au Maroc où elle a pu négocier, en tant qu'institutrice, de travailler pour l'éducation marocaine (et d'être payée par eux) et non plus l'éducation nationale française. Elle devint ensuite inspectrice d'écoles et resta au Maroc au moins jusqu’à la retraite.
Hostile à l'influence toujours envahissante des croyances catholiques dans la société, Etienne Menjoulet fit bon accueil (ainsi que son épouse Jeanne) à Nellie Granade, future épouse de son fils Jean lorsqu'elle vint passer des vacances chez eux. De culture protestante, Nellie partageait avec Etienne certains points de vue sur le catholicisme (d'autant que Nellie n'a jamais été étouffée par les croyances religieuses, Protestantisme signifiant pour elle surtout liberté de penser, appartenance à une minorité et Résistance). Alors qu'Etienne refusait d'assister à toute cérémonie religieuse dans une église catholique, il assista au mariage religieux protestant de son fils Jean qui fut célébré au Temple du change, à Lyon le 31 octobre 1963.
La maison d'Etienne à Barbaste en France était assez sobre. Les toilettes étaient dans le jardin, et il n'y avait par exemple pas de douche, ce qui occasionnait une sortie aux bains-douches de Barbaste une fois par semaine.
Etienne s'est suicidé en 1971, en se tirant une balle de pistolet dans la bouche. Il supportait mal de vivre seul, après avoir enterré ses deux femmes. Après la mort de Jeanne en 1966, Il avait essayé de vivre avec une autre femme avec qui cela n'avait pas fonctionné. Il n'avait par ailleurs pas pu rentrer en contact avec une femme marocaine (une ancienne « Fatma » de leur maison de Casablanca) avec qui il avait eu une liaison, cette dernière avait émigré en France. La femme d'Etienne (Jeanne) avait pu intercepter son adresse et avait fait jurer, sur son lit de mort, à son fils Jean, qu'il ne donnerait pas à son père l'adresse en France de cette femme marocaine. Un an après la mort de Jeanne, Nellie, la femme de Jean, qui était enceinte de leur premier enfant, proposa à Jean d’appeler leur bébé Jeanne, si c’était une fille, en mémoire de cette (seconde) mère, dont la mort avait causé beaucoup de peine à Jean.
Redevenu veuf, Etienne n’était pas vraiment seul à Barbaste, outre les visites épisodiques de son fils Jean, il voyait du monde (notamment le jeune Guy, le petit neveux de sa femme Jeanne défunte, qu’il emmenait chasser).
Par ailleurs (et peut-être surtout) Etienne endurait des problèmes de santé (la goutte) qui lui donnaient envie d'en finir avec "cette chienne de vie" (comme il qualifiait la vie dans ses lettres) surtout après une opération de la hanche qui s'était très mal passée. Peut-être que le fait d'avoir dû quitter le pays où il avait vécu pendant 40 ans, le Maroc, a aussi joué sur cette volonté d'en finir, à cela s’ajoutait le point de vue financier, puisqu'il avait très peu d'argent, alors qu'il avait travaillé toute sa vie.
Pour son suicide, Etienne n’eut pas de chance, la balle de pistolet, passa, par un hasard incroyable, juste entre les deux lobes du cerveau. Et Etienne vécu encore 6 mois, principalement à l’hôpital de Nérac, avant que son cerveau ne « s’effondre » brutalement, suite à son tir de pistolet.
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Cette saison, le MAP présente plusieurs expositions dans les rues de Montréal. Le « clou », c’est probablement les Intouchables d’Erik Ravelo : des affiches grand format à même les murs du viaduc Berri, qui resteront pendant six mois offertes au regard des automobilistes. . Vous les avez peut-être déjà vues : des enfants dont le visage est pixelisé, cloués à une croix qui est leur bourreau (GI, prêtre pédophile, touriste sexuel, etc.).
A slight discolouration should not be seen from the roadside and the repaired bottom lip is not seen easily from the saloon. In all what I hope to be a good repair. If however anyone has a replacement please do get intouch.
Taken close to the bridge at " Pan Men"
in Suzhou.
Dedicated to my friend who told me about this place.
Cette saison, le MAP présente plusieurs expositions dans les rues de Montréal. Le « clou », c’est probablement les Intouchables d’Erik Ravelo : des affiches grand format à même les murs du viaduc Berri, qui resteront pendant six mois offertes au regard des automobilistes. . Vous les avez peut-être déjà vues : des enfants dont le visage est pixelisé, cloués à une croix qui est leur bourreau (GI, prêtre pédophile, touriste sexuel, etc.).
Etienne Menjoulet, en décembre 1915, au jour de ses 16 ans. Portrait envoyé à son oncle Ancel au Maroc.
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Concernant la vie de mon grand-père Etienne, j'ai écrit la petite biographie qui suit à partir de différents récits de mémoire familiale :
Etienne Menjoulet
Charpentier, né en 1899. Il grandit à Barbaste (sud-ouest de la France).
Son prénom d’Etat civil était Gustave, mais il n’aimait pas ce prénom et se fit toujours appeler Etienne.
Bon élève à l'école, il passa son certificat d'étude et le Brevet et commença à travailler, comme tous ses aïeux, en tant qu'apprenti charpentier (période de son premier séjour au Maroc en 1913-1914).
Charpentiers depuis la nuit des temps
Etienne Menjoulet fut le dernier charpentier d'une très très longue lignée de charpentiers. Mes recherches sur mes ancêtres Menjoulet et sur les charpentiers du sud-ouest de la France m’ont conduite à me pencher sur l’histoire des « cagots », dont je suis quasiment certaine que les Menjoulet de Barbaste/Nérac en étaient des descendants directs (même s’il n’y a pas de mémoire familiale de cette origine « cagote », oubli sans doute souhaité dès le 18e siècle). Jusqu’au 18ème siècle, tous les charpentiers du sud-ouest étaient des « cagots » de génération en génération. Dans chaque village du sud-ouest, la ou les maisons de charpentiers étaient tenues à l’écart, les cagots étaient considérés par les paysans de ces régions comme des « mauvais chrétiens » atteints d’une « lèpre intérieure », c’était une caste d’intouchables.
Le siècle suivant cette longue période, au 19ème siècle, le grand-père d’Etienne, Jean Menjoulet, maître charpentier, franc-maçon, épousa une jeune-fille de la région, Anne Boustens. et eu 3 fils qu’il nomma Edward, Edgard et Ancel. La consonance des 3 prénoms avait été choisie pour faire "chier" le curé. Les prénoms anglo-saxons s'inspiraient par ailleurs de la loge maçonnique londonienne de leur père, Jean Menjoulet. Ce dernier partit ensuite (pour des raisons sans doute de nécessité financière) exercer son métier au Mozambique (alors colonie portugaise), laissant sa femme et ses fils Edward, Ancel et Edgard à Barbaste en France. Jean Menjoulet, qui vivait en dernier lieu dans le district de Manica, au Mozambique, fut tué à 45 ans à Beira (ville portuaire du Mozambique) en 1891.
Son fils Edgard, né en 1872, futur père d’Etienne, devint charpentier, il épousa en 1898 Marie Menjoulet/Lescouzère, une jeune fille de la région, de famille paysanne. Etienne naquit l’année suivante, en 1899. Ses parents émigrèrent en Argentine vers 1907, avec leurs deux plus jeunes fils (André, dit Lou Peliou, né en 1905 et Claude, bébé) et leur fille, Paule, laissant leur fils aîné Etienne, 7 ans, seul en France chez une tante, « bouchonnière » de métier (fabrication de bouchons de liège).
Etienne connut une enfance très pauvre (on peut penser que sa petite taille était liée à une alimentation très frugale dans son enfance, et comme d'autres enfants de sa génération, son cadeau de noël chaque année de son enfance consistait en une orange).
Apprenti-charpentier au Maroc, Etienne Menjoulet avait 15 ans en août 1914. Le temps d’atteindre l’âge du service, il fut appelé sous les drapeaux alors que la guerre avait déjà bien commencé. Lors de la visite médicale vers 1917, le médecin dit en le voyant arriver "mais voilà un petit chasseur" (il était petit mais musclé), mais il fut affecté en fin de compte chez les sapeurs-mineurs (comme beaucoup d'artisans). Le temps qu'il finisse sa préparation militaire, l'armistice arriva vite, ce qui lui permit de réchapper à l'hécatombe et de ne guère mettre en pratique sa formation à la guerre, notamment l'entraînement de combat à la baïonnette qui lui avait paru extrêmement barbare (mais il n'aurait pas reculé si la guerre ne s'était pas terminée). Sans doute cet entraînement intensif aux combats à la baïonnette était prévu pour des combats dans les galeries de mines où étaient envoyés les sapeurs-mineurs. Son service militaire se prolongea bien après 1918.
La formation professionnelle d’Etienne Menjoulet se poursuivra après la Grande Guerre, dans une société de type compagnonnique en tant que « Renard Joyeux Libre et Indépendant sur le Tour de France ». Athée et Indifférent aux religions, comme ses aïeux, il ne prolongea pas la tradition familiale de franc-maçonnerie (dans une loge anglaise, dans laquelle un de ses aïeux avait d’ailleurs été un dirigeant). Il refusa l’initiation maçonnique pour ne pas promettre sans savoir de quoi il en était, puisqu'il n'était pas informé avant d'être introduit. Dans ce sens, son choix d'une association alternative aux « compagnons du devoir » et aux « compagnons du devoir de liberté », s'inscrivait sans doute dans le même esprit : refus des mythologies. Pas de rites religieux, pas de rites maçonniques et pas de rites compagnonniques. Les « Renards Joyeux Libres et Indépendants sur le Tour de France » s'étaient en effet créés par opposition aux compagnons Soubises (compagnons du Devoir) et Indiens (compagnons du Devoir de Liberté) dans un esprit qui rejetait les rites quels qu’ils soient.
La langue natale d’Etienne Menjoulet était le patois gascon et le Français. Il parlait couramment les deux langues, le gascon comme le français (il continuait à parler en patois avec sa seconde femme dans les années 1950). Son père Edgard et ses oncles Ancel et Edward avaient été battus par leur instituteur lorsqu'ils parlaient patois, y compris en récréation, mais la langue continuait d'être parlée, dans l'entre-soi, une génération après.
Plus tard, au Maroc Etienne chantait souvent des chansons en patois en conduisant, jusque dans les années 1950, pour ne pas s’endormir au volant, lors de longues heures sur les routes en camionnette. Quand il ne chantait pas en patois, Etienne demandait à l'ouvrier marocain qui l'accompagnait de lui raconter des histoires pour le tenir éveillé. Et l’ouvrier se défendait souvent en disant « mais qu’est-ce que tu veux que je te raconte ?! ».
Etienne fit donc son tour de France (autour de 1923) en tant que "Renard libre joyeux et indépendant" (rattaché à Lyon-Vaise, où siégeaient d’ailleurs également les compagnons du devoir) . Les "Renards" étaient en rivalité avec les sociétés compagnonniques. Au début des années 1920, cette rivalité ne donnait pas lieu à des bagarres, mais lorsqu'un Renard (comme Etienne Menjoulet) passait par des ateliers où avaient travaillé des compagnons de sociétés rivales, il commençait par nettoyer tous les instruments, établis, etc. et à tout bien tout essuyer pour ne pas avoir à toucher ce qui avait été manipulé par les membres des deux sociétés rivales.
Au cours de son tour de France, Etienne eut des liaisons avec des femmes, mais sa rencontre sérieuse fut avec Marie-Louise Bongard, une jeune fille de la Nièvre, fille d’agriculteurs (père lorrain), de religion catholique. Marie-Louise était fille unique, et comme beaucoup de filles d’agriculteurs de la « belle-époque », elle avait été « placée » à Paris comme bonne. Elle rencontra Etienne à Paris, sans doute au cours d’un bal, et ce placement ne dura donc pas. Marie-Louise épousa Etienne à la mairie. Pour l’église, Etienne resta à l'extérieur de l'église même pour son mariage, et il négocia avec sa femme l’accord suivant : leurs enfants seraient seulement baptisés, ils n'auraient aucune éducation religieuse.
Après quelques mois en Normandie (fin de tour de France du ccompagnon Etienne, sans doute), n'en pouvant plus de la pluie incessante de cette région (d'autant plus gênante avec son métier), il alla s'installer avec sa femme au Maroc, à Casablanca, en tant que charpentier.
Son ancien patron d'apprentissage, Estève, devint son associé. Il retrouva, à Casablanca, son oncle Ancel (ferronnier, qui habita pendant un temps à Casablanca avec sa femme) puis son frère André et son père Edgard (tous deux avaient d'abord émigré en Argentine, mais Edgard s'était séparé de sa femme. Marie Menjoulet/Lescouzere (mère d'Etienne, couturière) était restée en Argentine, avec leur fille Paule (et soeur d'Etienne) et leur fils Claude pendant que le père et l'autre fils, André, rejoignaient le Maroc. Etienne en voulait beaucoup à sa mère, considérant qu'elle l'avait abandonné dans son enfance. Mais sachant que le père d'Etienne, Edgard, avait le défaut d'être très "coureur" (il est mort de la Syphilis en 1945), on peut penser que la mère d'Etienne, Marie, avait des raisons de vouloir se séparer d'Edgard. Ma bisaïeule Marie Menjoulet/Lescouzère est morte en Argentine dans les années 1940. Edgard , quant à lui, vivait au Maroc en concubinage avec une femme de Casablanca (dont je n’ai pas le nom, je sais simplement qu’elle était juive).
Leur fille Paule, soeur d'Etienne, établie en Argentine, se maria avec un Argentin d'origine française, Pierre Sendon, et son frère (et frère d'Etienne), Claude, émigra de l’Argentine aux Etats-Unis. Paule rendit visite à ses frères au Maroc, Etienne et André, au moins une fois.
Au Maroc, Etienne et Marie-Louise eurent d’abord deux garçons (André né en 1925, et Georges, né en 1929).
Lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale, Etienne (bien établi à Casablanca), est à nouveau appelé sous les drapeaux, à 40 ans. Il passe une année militaire à Mazagan (El Jadida), grade de caporal. Son dernier fils, Jean, naît le 13 mai 1940.
Son fils aîné, André, sera très grièvement blessé en 1944 lors d'un accident à la fin de sa formation d'aviateur, quelques jours avant qu'il passe d'aspirant à pilote de guerre. André avait 19 ans, il sera hospitalisé durant deux ans et demi à l'hôpital militaire de Rabat où il subit plus de 20 opérations.
Etienne Menjoulet aimait son métier de charpentier, il passait beaucoup de temps dans son bureau au Maroc, à sa table de dessin. Et n'hésitait pas à montrer aux architectes, calculs à l'appui, les erreurs qu'ils commettaient et qui compromettaient la stabilité des constructions si les plans n'étaient pas modifiés.
Etienne avait appris à parler très bien l'arabe. Leurs amis marocains du bled (avec qui ils faisaient notamment beaucoup de parties de chasse, lui et son frère André) ne parlaient pas français. Par ailleurs, dans son travail, avec sa dizaine d'ouvriers, il était nécessaire de savoir parler la langue du pays. Ses fils nés au Maroc parlaient couramment arabe (André et Georges, les deux aînés), ou avaient un niveau plus moyen pour le plus jeune (Jean).
Etienne avait par ailleurs refusé, au lendemain de la guerre, suite à l'arrivée des Américains au Maroc de signer des contrats avec eux, jugeant que ces constructions auraient dénaturé son métier : les américains apportaient des techniques de construction industrielles, clef en main, où la compétence du métier ne comptait plus. Etienne fit donc un choix, il renonça à la fortune que lui auraient apportée ces contrats en or avec les Américains, en disant aux américains d'aller voir ailleurs. Mais il garda ce qui était sa valeur réelle, le métier en lui-même.
Etienne pouvait aussi être teigneux ou coléreux, que ce soit, anecdotiquement, vis à vis de rats qui pouvaient s'introduire dans son bureau (qu'il tuait alors à coups de pieds) ou de gens, s'il y avait conflit.
Au niveau de son métier de charpentier, l'œuvre d'Etienne Menjoulet est très diversifiée : clochers d'Eglise, charpentes de maisons, charpente d’usines, charpentes de grands entrepôts.... (liste à faire). Il procédait aussi à des rénovations d’ailleurs.
Au niveau loisirs, les photos de cette collection attestent qu'Etienne aimait beaucoup la chasse, jusqu'à la fin de sa vie. Et que ce goût était partagé par son frère André qui était aussi un grand chasseur. Ces chasses se faisaient au cours de longues marches au Maroc, dans le bled, par une chaleur écrasante. Le gibier, lièvres, perdreaux, cailles, pigeons ramiers (palombes) était ensuite partagé. La compagne d’Edgard, le père d’Etienne et André, fut une fois amenée à partager la chasse ramenée par André à leur père. Elle garda pour eux les meilleurs morceaux et transmis à André les moins bons morceaux pour Etienne, en lui disant « c’est pour Etienne, il aime les têtes ! ». Ce qui ne la rendit pas du tout sympathique à Etienne, qui par ailleurs, anticlérical, n’avait pas d’atomes crochus avec les croyances juives de la compagne de son père.
En France, dans les années 1910, puis dans les années 1960, Etienne pratiquait aussi la chasse au filet (ortolans) répandue dans le sud-ouest.
Etienne aimait par ailleurs les chiens. Il y en avait toujours plusieurs à la maison, et qui n’étaient pas que des chiens de chasse, mais aussi de compagnie. Au Maroc, Etienne et son frère André pouvaient être un peu durs avec leurs chiens, ils leur tiraient par exemple du petits plombs dans l’arrière train (sans trop les blesser apparemment), si les chiens n’obéissaient pas durant la chasse. Mais Etienne portait aussi secours à ses chiens si nécessaire. Son fils Jean se rappelle de l’un d’eux , un petit épagneul breton nommé Kiss, qui se fit un jour éventrer de bas en haut du corps par un molosse du voisinage (en un coup de croc). Alors que les boyaux du chien lui sortaient du ventre, Etienne demanda du gros fil et une grosse aiguille. Il remit à pleine main les boyaux dans le ventre de Kiss sous le regard horrifié de son fils Jean, et recousit le ventre du malheureux épagneul. Et le chien guérit et vécut normalement ensuite.
Au Maroc, les parties de chasse d’André et Etienne étaient pratiquées avec des amis français ou marocains. Les noms de ces amis qui sont restés en mémoire sont ceux de deux frères (des marocains de Casablanca), les Djilali (dont l’un, le plus proche d’eux, est mort brutalement en 1941 d'une crise cardiaque).
Peu de temps avant le déclenchement de la guerre en 1940, ces parties de chasse donnèrent lieu à un grave accident dont fut victime le frère d'Etienne, André, lors d'une partie de chasse commune. André s'était sans doute avancé brusquement dans la zone de tir d'Etienne sans être vu par ce dernier qui le blessa à la tête dans un tir le rendant presque aveugle pendant de nombreuses années. Les deux frères restèrent proches en dépit de cet accident. André ne se fit opérer que lorsqu’il fut vieux, l’opération risquant de le rendre complètement aveugle, alors qu’il voyait encore des ombres. L’opération réussit.
Etienne déménagea en 1946 avec sa famille, ils quittèrent le centre (européen) de Casablanca pour rejoindre un quartier de la périphérie/banlieue de Casablanca (à un kilomètre de la gare), quartier mixte, un peu industriel mais aussi résidentiel, avec certaines maisons élégantes. Cela permit à Etienne d'avoir un hangar de bonne taille pour son travail.
Etienne Menjoulet avait de nombreuses relations amicales françaises et marocaines. Son fils Jean, qui dormait dans le salon, se rappelle qu'il y avait très souvent du monde le soir chez eux, dans les années 1950, mais que cela ne l'empêchait pas de dormir, dans la même pièce.
Marie-Louise, la première femme d'Etienne Menjoulet, mourut en 1949 des suites d'une longue maladie qui dura des années et la paralysa progressivement jusqu'à l'étouffement. Le mal s'était déclenché à la suite d'une blessure avec un objet métallique, une pédale de vélo. Son fils Jean se souvient encore, près de 70 ans après, des longs moments qu’il passait dans la chambre de sa mère alitée, alors qu’il avait 7 ou 8 ans. Pour distraire sa mère immobilisée, il lui passait, en 78 tours, les disques qu’elle aimait, les valses viennoises, Berthe Sylva (les roses blanches…), Tino Rossi, et bien d’autres. A sa mort, bien qu'anticlérical, Etienne fit venir dans leur maison un curé pour l'extrême-onction de sa femme qui était catholique (il était bien-sûr hors de question pour Etienne d'aller à une messe). Lorsque le curé demanda de "l'eau bénite", Etienne lui dit de prendre l'eau du robinet. Marie-Louise fut enterrée à Casablanca. Son petit garçon, Jean, demanda à son père Etienne ce qu’il était advenu de sa mère qui avait disparu, Etienne lui répondit « Ta mère, elle pourrit sous terre ! » (réponse qui a de quoi traumatiser un enfant, mais des paroles sans doute plus dues à la tristesse qu’à la méchanceté).
Après le départ de la famille Menjoulet en 1962, la tombe de Marie-Louise fut préservée (son fils Jean avait donné de l’argent à un Marocain pour qu’il garde un œil dessus...). La tombe était encore en place dans les années 1980.
A propos de l'eau, pour la vie quotidienne, dans les années 1940-1950, l'eau courante était froide, la baignoire était chauffée au bois, cette charge de chauffer la baignoire pour des bains une fois par semaine était assignée au plus jeune fils, Jean. Ce bois que se procurait facilement Etienne, par son travail, était aussi utilisé en hiver pour l'unique cheminée qui se situait dans le salon/salle à manger).
Les Menjoulet étaient aussi équipés d’un téléphone, dès les années 1940. Téléphone nécessaire au travail d’Etienne, téléphone dont son fils Jean se rappelle encore le numéro, 70 ans après.
Suite au - long - décès de Marie-Louise, le petit Jean, âgé de 9 ans, alla vivre un an chez ses oncle/tante André et Julienne Menjoulet, à Casablanca (qui avaient deux enfants, Andrée 15 ans, et Jean-Louis 5 ans).
C’est au cours de cette période que Jean se rappelle d’une visite du boxeur Marcel Cerdan chez son oncle André (qui était président du club de football de Casablanca, un club de foot mixte, composé de Marocains et d’Européens). Jean ne se rappelle plus des détails du repas, simplement que sa cousine l’a appelé alors qu’il jouait dehors, en lui disant que Marcel Cerdan était chez eux. Cette visite de Marcel Cerdan aux Menjoulet eu d’ailleurs lieu peu de temps avant la mort du boxeur dans son accident d’avion.
Etienne Menjoulet quant à lui se remaria au Maroc avec Jeanne Sansot, une femme originaire de la même région du Lot-et-Garonne que lui, qu'il connaissait depuis l'enfance (même école à Barbaste) et qui avait déjà vécu en Algérie. Elle était veuve après que son mari et son fils se soient suicidés (pour une même femme). Elle laissa alors à sa fille Linette le café-restaurant dont elle était la patronne, en France dans la région de Nérac pour venir vivre au Maroc. Elle embarqua avec elle sa « marraine » (une grand-mère de sa famille, qui vécut donc ensuite plus de 10 ans chez Etienne et Jeanne). Sa fille Linette (avec son mari Gérard) hébergeât quant à elle son autre grand-mère, pendant plus de 10 ans également. Au Maroc, Jeanne s'occupa aussi, et très bien, comme si elle était sa mère, du dernier fils d'Etienne, Jean, qui la considérait comme sa (seconde) mère et l’appelait « Tante Jeanne ».
En France, le café de Jeanne fut donc repris par sa fille, Linette, qui avait vécu quant à elle auparavant en Tunisie. Linette abandonna l’activité de restauration pour se consacrer avec ce café à l’organisation de bals qui connurent un grand succès qui dura. Les gens de toute la région y venaient, et des chanteurs de variétés y furent invités pour des concerts alors qu’ils étaient inconnus et à leurs débuts (Francis Cabrel par exemple).
Au Maroc, les affaires professionnelles d'Etienne Menjoulet, à Casablanca, furent impactées par la situation du pays. Les années précédant la fin du protectorat s'étant traduites, au niveau contrats de construction par une chute des commandes. En revanche, pour la vie quotidienne, les marocains de son entourage (ses ouvriers…) lui avaient assuré qu'il ne courait aucun risque, qu'il pouvait garer sa camionnette dans la médina, que l'on reconnaîtrait sa plaque d'immatriculation et que l'on ne ferait pas sauter son véhicule.
Les deux fils aînés d’Etienne s’étaient mariés : André, se maria deux fois, d’abord avec Claudette, puis avec Lore, une Autrichienne de Salzbourg qui travaillait dans le tourisme, il se sépara d’ailleurs ensuite à nouveau, mais beaucoup plus tard. Georges quant à lui se maria avec Lydia, ce qui le brouilla avec son frère André, Lydia étant précédemment en couple avec André. Les deux frères ne se reparlèrent plus.
Jean, le plus jeune fils d’Etienne se rappelle d’une réception donnée par l’entreprise pour laquelle travaillait sa belle-sœur […laquelle ?]. Il s’agissait d’une entreprise (française) qui soutenait l’indépendance. Le futur roi du Maroc (Hassan II alors prince héritier), était invité à cette réception. Jean fut frappé par l’élégance (élégance vestimentaire et verbale) de Moulay Hassan qu’il vit à quelques mètres de lui.
Etienne Menjoulet n'était pas engagé politiquement, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir des jugements critiques, que ce soit vis à vis "des gros" (comme on disait à l'époque pour décrire les gros capitalistes), ou inversement vis à vis des partis de gauche ou des syndicalistes (surtout du fait que, à ses yeux, ces derniers n'avaient pas de légitimité, ils ne travaillaient pas).
Etienne Menjoulet a quitté le Maroc en 1962 pour s'installer dans le sud-ouest de la France (Barbaste/Durance/Nerac), avec sa seconde femme, Jeanne qui est morte 4 ans plus tard, en 1966, d'un cancer foudroyant.
Entre 1958 et 1962, les 3 fils d'Etienne ont aussi quitté le Maroc.
Le plus jeune, Jean, sera d'abord hébergé chez son frère aîné Georges, et sa femme Lydia, à Lyon où ils s'étaient installés dans un petit appartement, Georges et sa femme décidèrent ensuite d'émigrer en Australie, un pays de cocagne à cette époque. Leur installation et vie se passa très bien là-bas, mais malheureusement ils moururent assez jeunes, quand ils eurent la cinquantaine, au début des années 1980, suite à des accidents cardio-vasculaires.
André (l’aîné des 3 fils d'Etienne et Marie-Louis) ira quant à lui d'abord travailler à Lyon en France comme cadre dans une brasserie avant de tout plaquer pour se consacrer à sa passion, la voile (avec peu d'argent de côté, mais il touchait aussi une petite pension militaire parce que grièvement blessé en 1944). André fera le tour du monde en solitaire à 58 ans, il vivra le reste du temps dans le sud de la France avec ses compagnes successives, et mourra en 1996 en regrettant de ne pas atteindre l’an 2000.
Le frère d'Etienne, André et sa femme Julienne, sont également allés vivre en France, ainsi que leur fils Jean-Louis, à Nîmes. Seule leur fille Andrée (et Tony son mari espagnol, un franc-maçon communiste) est restée vivre au Maroc où elle a pu négocier, en tant qu'institutrice, de travailler pour l'éducation marocaine (et d'être payée par eux) et non plus l'éducation nationale française. Elle devint ensuite inspectrice d'écoles et resta au Maroc au moins jusqu’à la retraite.
Hostile à l'influence toujours envahissante des croyances catholiques dans la société, Etienne Menjoulet fit bon accueil (ainsi que son épouse Jeanne) à Nellie Granade, future épouse de son fils Jean lorsqu'elle vint passer des vacances chez eux. De culture protestante, Nellie partageait avec Etienne certains points de vue sur le catholicisme (d'autant que Nellie n'a jamais été étouffée par les croyances religieuses, Protestantisme signifiant pour elle surtout liberté de penser, appartenance à une minorité et Résistance). Alors qu'Etienne refusait d'assister à toute cérémonie religieuse dans une église catholique, il assista au mariage religieux protestant de son fils Jean qui fut célébré au Temple du change, à Lyon le 31 octobre 1963.
La maison d'Etienne à Barbaste en France était assez sobre. Les toilettes étaient dans le jardin, et il n'y avait par exemple pas de douche, ce qui occasionnait une sortie aux bains-douches de Barbaste une fois par semaine.
Etienne s'est suicidé en 1971, en se tirant une balle de pistolet dans la bouche. Il supportait mal de vivre seul, après avoir enterré ses deux femmes. Après la mort de Jeanne en 1966, Il avait essayé de vivre avec une autre femme avec qui cela n'avait pas fonctionné. Il n'avait par ailleurs pas pu rentrer en contact avec une femme marocaine (une ancienne « Fatma » de leur maison de Casablanca) avec qui il avait eu une liaison, cette dernière avait émigré en France. La femme d'Etienne (Jeanne) avait pu intercepter son adresse et avait fait jurer, sur son lit de mort, à son fils Jean, qu'il ne donnerait pas à son père l'adresse en France de cette femme marocaine. Un an après la mort de Jeanne, Nellie, la femme de Jean, qui était enceinte de leur premier enfant, proposa à Jean d’appeler leur bébé Jeanne, si c’était une fille, en mémoire de cette (seconde) mère, dont la mort avait causé beaucoup de peine à Jean.
Redevenu veuf, Etienne n’était pas vraiment seul à Barbaste, outre les visites épisodiques de son fils Jean, il voyait du monde (notamment le jeune Guy, le petit neveux de sa femme Jeanne défunte, qu’il emmenait chasser).
Par ailleurs (et peut-être surtout) Etienne endurait des problèmes de santé (la goutte) qui lui donnaient envie d'en finir avec "cette chienne de vie" (comme il qualifiait la vie dans ses lettres) surtout après une opération de la hanche qui s'était très mal passée. Peut-être que le fait d'avoir dû quitter le pays où il avait vécu pendant 40 ans, le Maroc, a aussi joué sur cette volonté d'en finir, à cela s’ajoutait le point de vue financier, puisqu'il avait très peu d'argent, alors qu'il avait travaillé toute sa vie.
Pour son suicide, Etienne n’eut pas de chance, la balle de pistolet, passa, par un hasard incroyable, juste entre les deux lobes du cerveau. Et Etienne vécu encore 6 mois, principalement à l’hôpital de Nérac, avant que son cerveau ne « s’effondre » brutalement, suite à son tir de pistolet.
Raconte-moi la mer,
Dis-moi si l'on touche un jour l'horizon ...
Dis-moi comment souffle le vent....
Dis-moi : d'où vient-il et où va-t-il ainsi sans se lasser ?
As-tu trouvé le lieu caché de sa réserve ?
Dis-moi comment la mer est pleine de sel d'un bout à l'autre ?
Parle-moi des marées et de son souffle
De ses vagues qui gonflent et de son rythme
Du chant des sirènes au large qui emporte prisonnier le coeur qui languit
Emmène-moi vers un autre horizon, une terre inconnue.
Resterait-il un lieu sauvage, intouché,
Qui me parlerait un langage connu
Celui de la paix et du respect de la terre ?
J'ai mal du monde qui pleure
Je pars sans regarder derrière
J'aurai trop peur de me transformer en statue de sel
De rester figer sans pouvoir bouger, agir
Raconte-moi la mer s'il te plait........
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Olivier Nakache et Éric Toledano présente ce film en 2011, avec François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny, Audrey Fleurot, Clotilde Mollet, Alba Gaïa Kraghede Bellugi, Cyril Mendy,...
InTouch Weekly's Icons & Idols Red Carpet following the 2013 MTV Video Music Awards.
(Photo by Evan K. Schmidt/BSD Media)
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During the second world war he and his family hid in their house behind a double wall they built a jewish family that escaped from the nazis He is still intouch with that family in kiryat ata north israel and we happend to stumble upon his story by chance.
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une scéne champêtre. Une intouchable !!!!
Patrimoine en danger - 01/08/2011
Le château de Bridoire (Dordogne) est sauvé : C'est la fin de 22 ans de lutte pour l'association locale de sauvegarde du monument
Le château de Bridoire (Dordogne) est sauvé, 22 ans au créneau
Sur la commune de Ribagnac, à douze kilomètres au sud de Bergerac, se situe un magnifique château médiéval dont la construction s'est échelonnée du 12e siècle au 19e siècle. Quatre tours rondes à mâchicoulis cantonnent leurs extrémités, et une cinquième, grosse tour ronde, épaule l'angle saillant des deux corps de logis. A l'extérieur le pigeonnier carré, à pans de bois, construit sur neuf piles rondes en pierre.
Durant la guerre de Cent ans, il était un repaire de pillards. Lors des guerres de Religion, la place tomba aux mains des Protestants, en 1560, et fut presque entièrement détruite par Monluc en 1568. Le château fut reconstruit sous Henri IV qui vint à Bridoire, mais à nouveau assiégé et démantelé sur les ordres du duc d'Epernon, en 1649. Il fut à nouveau restauré par la suite. Il devient, en 1806, par mariage propriété de la famille de Foucauld jusqu'en 1939. Le Père de Foucauld y résida par deux fois en 1911.
1978 Achat du château de Bridoire par une mystérieuse société sénégalaise
La société sénégalaise a pour actionnaire et gérant monsieur Boissier-Palun . Il a été président du Grand Conseil de l'AOF, ministre et ambassadeur du Sénégal, il est consultant à l'UNESCO, il fut l'avocat personnel de monsieur Houphouët-Boigny et de monsieur Jean Bedel Bokassa. Il est Grand Officier de la Légion d'Honneur.
Portes du château mal fermées, absence de gardien : le château devient rapidement la proie de visiteurs mal intentionnés. Au fil du temps les meubles, les tableaux, les tapisseries, un magnifique piano à queue... disparaissent en toute impunité. Le gérant ne semble pas préoccupé par son bien, il est devenu invisible. Le risque d'incendie est grand.
Le château de Bridoire (Dordogne) est sauvé1989 : le maire de Ribagnac créé "l'Association de sauvegarde du château de Bridoire " sur les conseils de la gendarmerie.
1992 : l'Association obtient le classement d'office, en Conseil d'Etat, du château, du puits, du pigeonnier pour être remis en état, une procédure rarissime.
1993 : Le doyen des juges français, représentant la France à la Cour Européenne des droits de l'Homme enquête. " Vous êtes en présence d'une affaire d'Etat, le propriétaire est très puissant, intouchable, protégé par tous les gouvernements. Quant à l'expropriation que vous souhaitez, vu le contexte elle est quasi impossible."
"Nous laisserons dépérir ce château pour punir la population !" déclaration du propriétaire au député-maire de Bergerac lors d'un entretien à Paris. L'administration temporise.
1997 : l'association finit par obtenir des travaux d'urgence sur le pigeonnier
1998 : une grande manifestation médiatique est programmée dans la cour du château pour montrer aux Français l'état déplorable de l'édifice qui va disparaître. 16 personnes dont les responsables de l'association et les élus présents seront poursuivis devant les tribunaux par le préfet pour être rentrés dans un domicile privé. Ils seront tous relaxés et même félicités !
2001 : Suite à une "maladresse administrative" sur le puits classé, l'Association est reçue au Ministère de la Culture par la conseillère du Ministre, l'expropriation est alors programmée.
2003 : L'expropriation du château seul, sans son parc, est effective suite à une procédure qui est une première depuis le vote des lois, en 1913, sur les édifices classés. Le Ministère de la Culture nomme un gardien.
2005 : Les premiers travaux sur les toitures du château débutent. Il nous aura fallu pratiquement 15 ans pour comprendre le pourquoi de cette histoire. Georges Bokassa, fils aîné de l' ex-empereur du Centre Afrique marié à une Bergeracoise explique que le château était bien destiné à sa famille. Mais les affaires de son père ayant mal tourné et ayant divorcé, le fils n'est jamais revenu en Bergeracois, le château est resté abandonné.
2007 : octobre, Monsieur Boissier Palun, gérant de la société sénégalaise décède à Bruxelles.
2009 : La cour de cassation met un terme à la procédure judiciaire engagée par l'ancien propriétaire, le château est définitivement exproprié au profit de l'Etat.
Juillet 2009 : Coup de théâtre ! Madame la ministre de la culture annonce que le château sera vendu à un privé au prix du marché immobilier. Pétition et manifestation font revenir le Ministère sur sa décision, la vente est différée...
Année 2010 : France Domaines met en vente le château en septembre. Mais l'ancien propriétaire exproprié et ses ayants droit sont prioritaires pour reprendre l'édifice pendant une période de 30 ans (droit de retour). Autant dire que Bridoire dans ces conditions, sans son parc ni l'entrée non expropriés, est invendable.
Année 2011 : La vente prévue fin janvier est stoppée. Le neveu de l'ancien propriétaire se manifeste auprès de l'administration. Il se met à la disposition de l'administration pour aider à solutionner le problème de l'entrée et du parc.
13 juillet : Bridoire a un nouveau propriétaire, Monsieur et Madame Guyot, propriétaire du château de la Ferté-Saint -Aubin dans le Loiret. Des professionnels de l'animation touristique et des amoureux du patrimoine. La commission a eu la sagesse d'écarter le risque de voir des constructions immobilières autour du château. La magie du lieu sera conservée.
Il aura fallu 22 ans de mobilisation d'une association soutenue par les médias. Une partie de bras de fer, relayée par les médias, entre trois acteurs : propriétaire, administration et association . Plus d'une vingtaine de procédures judiciaires. Finalement et c'est la conclusion, chaque fois qu'une association de citoyens et l'administration se sont mis à travailler ensemble dans la concertation, un miracle s'est produit, le Patrimoine en est sorti vainqueur. Une leçon à méditer pour tous.
Visitez le blog de l'association pour en savoir plus sur cette histoire hors du commun : chateaubridoire.blogspot.com/
Nouveau site Internet : www.chateaudebridoire.com
Association Historique de Ribagnac pour la Sauvegarde du château de Bridoire 24240 Ribagnac - Email: asso.chateaubridoire@gmail.com
la laverie central ou tous les hôtels donnent leurs linges et celui des clients à laver. Tout est fait à la main: lavage- essorage et repassage effectué pour la plupart par des gens de la caste des intouchables.
TV Personality, Recording Artist, and Celebrity Stylist Daniel DiCriscio celebrates his annual Birthday Bash at Greystone Manor Supperclub in Los Angeles on January 30.
"FRESH & FABULOUS", that's the theme for this years Birthday celebration for the incomparable Daniel DiCriscio.
DiCriscio explains how he came up with the title for this years bash, "This will be my Lucky 7 Birthday and since my initials are Double D's, it's only apropos to have Double F's; FRESH for Jeffrey Sanker and FABULOUS for Me!".
The annual event, now in it's 7th year, has attracted many famous faces, including; Lisa Vanderpump (who hosted his 2012 Birthday at SUR), Tila Tequila, Annabella Lwin, Jeana Keough, and John Barrymore among others.
Held at the hottest hotspots throughout Los Angeles, including; SUR Restaurant, Bardot Nightclub, Club Eleven, and Hotel Sixty Rooftop, this years soiree will be held at Greystone Manor Supperclub in West Hollywood on January 30. Presented for the 3rd time by legendary party promoter Jeffrey Sanker, with Paul Nicholls and DJ Steven Redant spinning.
DiCriscio became known overnight when he single-handedly transformed President Bill Clinton's accuser Paula Jones during the Clinton Sex Scandal in 1998 with "the most jaw-dropping public makeover ever" and was touted by the media as one of the "Winners" of Jones v. Clinton. His other notable Celebrity clients include; Pamela Anderson, Stevie Nicks, Marilyn Manson, Kato Kaelin, and the late Anna Nicole Smith.
DiCriscio is also known for his infamous interview with Sacha Baron Cohen as the character Bruno on "Da Ali G Show" on HBO. Other guest starring appearances include; "Todd TV" with Bret Michaels on F/X, "Home James" on VH1, the Emmy winning "Cristina's Court" on FOX, the "Gossip Queens" on Logo, and a myriad of others.
Last year, Radar Online named DiCriscio as one of their "Best Dressed" Celebrities. He is often spotted and interviewed by Paparazzi including; TMZ, X17, Splash News, PCN,
PopCandies TV, etc. DiCriscio was recently featured in InTouch Magazine for the Khloe Kardashian/Lionel Richie Paternity Scandal and was interviewed coming out of Craig's Restaurant in West Hollywood by PopTVDotCom.
DiCriscio, who is also a renowned Recording Artist, has released a full length album "Sin" on IMAGE Records International. His hit single "Take Me To The Other Side" was remixed by PWL London (Kylie Minogue, Banarama, Dead or Alive). Live performances have included; Opening for Grace Jones at Paramount Studios Hollywood, live in
Anaheim, CA with "The Real Housewives of Orange County" as his back-up dancers, and Eleven Nightclub in West Hollywood. All his live performances and music videos can be seen on YouTube, and his music is available on iTunes and all online music stores.
Presently, DiCriscio is in a relationship with Celebrity Big Brother star Angelique "Frenchy" Morgan. The two have been dating since late September when Morgan asked DiCriscio to guest star in her new music video, "I Wanna Get Naked". Their relationship has been recently confirmed in the media by the Las Vegas Review Journal, Virtual Poland, Celebrity Blogs, and Paparazzi sites.
DiCriscio is currently starring in the upcoming film Documentary "HAIR", which is being released later this year.
Daniel DiCriscio's 7th Annual "FRESH & FABULOUS" Birthday will be held at Greystone Manor on January 30, 2015. Presented by Jeffrey Sanker and Paul Nicholls, with DJ Steven Redant. Greystone Manor Supperclub is located at; 643 North LaCienega Boulevard in West Hollywood, California.
(Photo of Daniel DiCriscio by Daniel MacSween)
Piqué, encore, dans Libération :
Rendez-vous au prochain attentat
ROBERTO SAVIANO (ÉCRIVAIN ET JOURNALISTE ITALIEN, AUTEUR DE «GOMORRA») 20 JANVIER 2015 À 17:11
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MODE ZEN
Roberto Saviano, en mars 2009 à Milan. (Photo Alessandro Garofalo. Reuters)
TRIBUNERendez-vous quand le sang sera encore versé et qu’on sera tous de nouveau solidaires. L’attention, la proximité, tout se tempérera, tout se dissoudra puis on se donnera rendez-vous à la prochaine tuerie. Il y aura des étreintes et il y aura la conviction que la liberté d’expression doit être défendue à tout prix, car c’est le fondement de tous les droits. Et avant, tous ceux-là, où étaient-ils ?
Du Parlement européen, des chefs d’Etat, de Matteo Renzi, Angela Merkel, François Hollande et David Cameron, j’attends qu’ils organisent, un mois après l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, un conseil européen consacré à ceux qui paient et ont payé le prix fort en défense de la liberté d’expression, ceux qui vivent sous protection policière, qui ont subi des menaces et des agressions, qui ont été victimes de chantages et de violences en tout genre. Que l’Europe se réunisse et écoute ceux qui, au nom de la culture, de l’art et de l’information, risquent leur vie. Qu’elle comprenne que c’est sur l’exercice de ces libertés qu’elle repose - que notre vie repose.
J’ai été frappé par cette phrase prophétique de Charb : «Je n’ai pas peur des représailles. Je n’ai pas de gosses, pas de femme, pas de voiture, pas de crédit. C’est peut-être un peu pompeux ce que je vais dire, mais je préfère mourir debout que vivre à genoux.» On dirait la profession de foi d’un moine soldat, d’un volontaire au combat, quelqu’un qui sait que chacun de ses choix peut coûter cher à ceux qui l’entourent. Charb était dessinateur, il dirigeait Charlie Hebdo, mais ses paroles sont celles d’un homme qui part au front, d’un médecin en mission en plein cœur de l’épidémie.
C’est avec le chantage et la peur qu’on détruit la liberté d’expression. Et on est bel et bien en train de la détruire, n’en doutons pas.
Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent qu’à présent, le message de Charlie est arrivé partout et qu’ils ont donc gagné. C’est une vision romantique, c’est trop facile. Non. Non : leur vie était plus précieuse que ça, réaffirmer des droits ne justifiait pas qu’ils la sacrifient. Et les risques avaient été sous-estimés. Charb ne bénéficiait pas d’une vraie protection policière, juste d’un chauffeur et d’un homme armé.
Il s’était passé la même chose pour Salman Rushdie, auquel on répétait ces mots, que je ne connais moi aussi que trop bien : «Dépose une gerbe de fleurs sur la tombe de l’ayatollah Khomeiny, car sans lui tu ne serais pas si célèbre que tu l’es devenu.» Face à une situation de menaces, il n’y a presque jamais de vraie solidarité, plutôt le soupçon que celui qui en est l’objet ait trouvé là un bon moyen de faire parler de lui.
La liberté d’expression n’est pas un droit acquis qui ne s’exercerait que dans la presse et devant les tribunaux : c’est un fait, un principe plus fort que tous les textes de loi. C’est la substance, la chair qui fait que le monde occidental est libre, malgré ses contradictions et ses contraintes. C’est l’horizon vers lequel des millions d’hommes sont en marche.
Ecrire peut être dangereux, c’est évident. Mais quand celui qui écrit en tire un profit économique, quand on apprend que ses textes font l’objet d’un commerce (livres, journaux, bandes dessinées, films), alors, inexplicablement, on estime qu’il mérite un peu moins d’être protégé, que sa sécurité n’est pas si importante et, qu’au fond, il ne fait tout cela que dans son seul intérêt. Et on conclut en disant : il l’a un peu cherché, non ? Wolinski et ses camarades aussi ont subi des accusations de ce genre.
En réalité, bien que la France ait beaucoup mieux répondu aux premières menaces et à une première agression contre Charlie que ne l’ont fait d’autres pays européens dans des situations comparables, et qu’elle ait affirmé que ceux qui s’estimaient victimes d’une offense pouvaient toujours s’adresser à la justice, c’est précisément sur elle que l’attaque s’est abattue, et pas sous forme de plainte ou de procédure légale, mais dans le seul tribunal que ces exaltés connaissent et fréquentent : celui de la violence armée.
Un peu partout, on entendait des critiques à mi-voix contre les caricatures publiées par Charlie, on disait que les dessinateurs poussaient le bouchon pour stimuler les ventes et rétablir la situation économique du journal : un humour massif et sans nuances, voire indélicat, a plus de prise, il saute tout de suite aux yeux. Mais il est vrai que le blasphème est un droit, quand certaines questions de principe se posent, et ce droit lui-même devient dès lors intouchable. Rappelons que bien des journaux qui ont critiqué les prétendus excès de Charlie Hebdo publient toutes sortes de ragots, et violent, sans aucune pudeur, le droit au respect de la vie privée, ce que Charlie n’a jamais fait. On ne devrait jamais se taire ou pratiquer l’autocensure par crainte d’être victime de chantage, menacé, haï, voire assassiné, c’est indiscutable.
L’Europe actuelle oublie de défendre la liberté d’expression. Cet oubli ne signifie pas qu’elle a renoncé à ce droit, mais qu’elle l’a négligé, qu’elle a fait preuve d’inertie, jusqu’au jour aux certains l’ont enterré sous une montagne de projectiles. Le problème ne se pose pas que dans le cas du terrorisme islamiste, mais aussi dans celui des affaires mafieuses : les gouvernements hésitent, les tribunaux considèrent les mécanismes de menace comme des délits périphériques, ne les condamnant que quand le sang a été versé.
Je m’interroge : sait-on combien de journalistes sont morts l’année dernière ? Soixante-six. Et cent soixante-dix-huit autres ont été arrêtés.
En Turquie, vingt-trois journalistes sont en prison uniquement parce qu’ils ont écrit dans un journal critique à l’égard du gouvernement.
Je m’interroge : comment peut-on oublier si facilement qu’au Mexique, on risque de se faire tuer pour un tweet, qu’en Arabie Saoudite, Raif Badawi a été condamné recevoir à mille coups de fouet (les cinquante premiers lui ont été infligés il y a quelques jours) parce qu’il avait ouvert un forum de débat en ligne sur l’islam et la démocratie ? Oublier qu’en Italie des dizaines de personnes sont contraintes de vivre sous protection policière, qu’au Danemark on a déjà tenté d’assassiner le dessinateur Kurt Westergaard, l’auteur des caricatures de Mahomet ? A-t-on déjà oublié le réalisateur Theo Van Gogh, tué aux Pays-Bas ? Et au Mexique, María del Rosario Fuentes Rubio, éliminée à cause de sa campagne sur Twitter, et les dizaines d’étudiants qui avaient participé à une manifestation ? Suffit-il que cela ne soit pas arrivé à Paris ou à Berlin pour qu’on l’oublie ?
Certes, «Nous sommes tous Charlie», au nom d’une solidarité émotionnelle instinctive, cette pulsion que Kant décrivait comme la capacité immédiate de percevoir avant la raison ce qui est juste, et ce qui ne l’est pas. Comme si cette capacité de discernement était inscrite en nous. Mais il s’agit toujours d’une forme d’adhésion qui vient une fois que le sang a coulé.
Charlie Hebdo ne s’adressait pas à des millions de lecteurs. Le journal était en difficulté, le risque de fermeture toujours imminent. Il ne s’agit pas d’une attaque contre TF1 ou un grand quotidien national. L’explication est peut-être d’ordre tactique : il est plus facile de prendre d’assaut une petite structure qu’une grosse, dotée d’un appareil de protection important. Mais, ce n’est pas la seule raison, et pas la principale : indépendamment de la taille, lorsqu’un message parvient à s’extraire de la masse des articles et des journaux, il frappe plus fort, il blesse, c’est comme un clou qu’on plante. Ce n’est pas le plus grand qui fait peur, c’est celui qui sait inventer une forme d’expression et la faire passer, mettre en lumière des contradictions et ne pas se contenter de jouer la partition habituelle. Du reste, toute stratégie militaire de défense identifie les lieux sensibles du territoire, et désormais, on l’a vu, ce ne sont plus les Parlements, les ministères et les casernes. S’en prendre à des soldats est un acte de guerre, qui relègue le conflit au domaine de la guerre. Frapper des politiques «dilue» la portée militaire du message : comme il n’y a plus aujourd’hui de personnalité politique européenne qui incarne l’Histoire et les valeurs de l’Union, cela risquerait de passer pour une attaque isolée.
Mais abattre des artistes, des intellectuels, des blogueurs, pour le terrorisme islamique comme pour celui des narco-trafiquants, c’est abattre la pensée. Cela permet d’intimider tout le monde, de susciter une identification immédiate entre l’opinion publique et la personne frappée, de montrer que la réflexion et la diffusion d’une idée peuvent être punies.
Ce n’est pas une attaque contre des personnages officiels ou contre les institutions, mais contre le seul territoire qui fait de l’Occident une terre encore à part : celui de la liberté d’expression. Si nous n’agissons pas, le silence se fera. Si la mobilisation des personnes et des consciences qui secoue aujourd’hui le monde occidental devait s’éteindre rapidement, après quelques jours d’indignation et une ou deux minutes de recueillement, alors oui, on pourra dire : «Rendez-vous au prochain attentat».
Roberto SAVIANO (écrivain et journaliste italien, auteur de «Gomorra»)