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Parámetros :: Parameters :: Paramètres: Canon EOS 7D; ISO 100; 0 ev; f 5; 1/20 s; 18 mm Sigma 18-250mm f/3.5-6.3 DC OS HSM HSM.

 

Título :: Title :: Titre ::: Fecha (Date): Al fondo llueve :: Rains at back :: Au fond il pleut ::: 2015/04/26 19:31

 

(Es). Historia: Antimio de arriba. León. España. Cuando un fotógrafo está en plena inspiración, absorto del entorno que no está en su encuadre, sordo a las conversaciones aledañas incluyendo aquella que es directa a Él… entonces tenemos un buen modelo de fotografía al que no hace falta que le demos instrucciones continuamente. Colócate así, agáchate, pon esta mano un poco más adelante, levanta el codo… No hace falta, todo lo que haga y todas las posturas que tome serán verdaderas. No estará actuando, estará siendo tal cual es. Este foto+modelo de la foto es MALLA, el que huía de la ola dejando el trípode y la cámara bien asegurados en la arena. Y esa cámara es aquella que soportó estoicamente aquel oleaje. Sobrevivieron los tres: Él, la cámara y el trípode.

 

Toma: MALLA está centrado en la puesta de sol que se está produciendo a la derecha de la escena. Mientras estoy buscando encuadres diferentes le veo aparecen por la izquierda del visor concentrado en su tarea. Está poco agachado para capturar una buena porción del campo de colza en su escena. Yo estoy completamente regido, ligeramente por encima de su cabeza. Veo las cortinas de lluvia al fondo, las nubes apretadas y el campo de colza amarilla que me evoca líneas imaginarias que huyen hacia el fondo dentro de todo ese aparente desorden de flores; líneas que transportan la vista hacia el fondo de la escena. Pero ahí esta MALLA, como elemento que recoge la mirada del espectador y parece querer lanzarla hacia la derecha.

 

Tratamiento: Con Aperture. Original en RAW. Encuadre panorámico. Recupero las luces altas para hacer aflorar las nubes en las partes más luminosas del cielo, justo encima de la posición de la cámara de MALLA. La saturación y la luminaria de los tonos azules las disminuyo, mientras que las de los tonos amarillos las aumento; esto provoca un cielo más oscuro y azulado mientras que el campo de colza gana en tonalidades, produciendo contraste entre ambas zonas. Las luces medias las aclaro un poco para ganar detalle en las sombras del rostro de MALLA, que ha quedado en zona demasiado oscura. Finalmente doy más luminosidad a toda la escena y aplico una muy sutil viñeta, apenas perceptible.

 

¡Eso es todo amigos!

 

(En). The History: Antimio de arriba. León. Spain. When a photographer is in full inspiration, absorbed from the environment that is not in his setting, deaf to the bordering conversations including that one that is direct to Him … at the time we have a good model of photography to the one that does not need that him demos instructions constant. Place this way, crouch, put this hand a bit hereinafter, raise the elbow … No need, everything what it does and all the positions that it takes will be real. It will not be acting, will be as is it is. This photo+ model is MALLA, which was fleeing of the wave making the tripod and the camera assured well in the sand. And this camera is that one who supported stoically that surge. They survived the three: He, the camera and the tripod.

 

Taking up: MALLA is centered on the putting Sun that is taking place to the right of the scene. While I am looking for different settings see him they appear for the left side of the visor concentrated in his task. It is little bent to capture a good portion of the field of rape in his scene. I am completely governed, lightly over his head. I see the curtains of rain to the back, the tight clouds and the field of yellow rape that me evokes imaginary lines that flee towards the bottom inside all this apparent disorder of flowers; lines that transport the sight towards the bottom of the scene. But there this MALLA, as element that gathers the look of the spectator and seems to want to throw it towards the right.

 

Treatment: With Aperture. Original RAW. Panoramic setting. I recover the high lights to make to show the clouds in the most luminous parts of the sky, just person on the position of the camera of MALLA. The saturation and the light of the blue tones I diminish them, whereas those of the yellow tones are increased by me; this provokes a darker and bluish sky whereas the field of rape wins in tonalities, producing contrast between both zones. I clarify the average lights a bit to gain detail in the shades of the face of MALLA, which has stayed in too dark zone. Finally I give more luminosity to the whole scene and apply a very subtle vignette, barely perceptibly.

 

That's all folks !!

 

(Fr). Histoire: Antimio de arriba. León. L'Espagne. Quand un photographe est dans une pleine inspiration, absorbé de l'environnement qui n'est pas dans son cadre, un sourd aux conversations voisines en incluant celle qui est directe à Lui … de l'époque nous avons un bon modèle de la photographie qui ne pas besoin de vous donner des instructions en continu. Place-toi ainsi, baisse-toi, mets cette main un peu plus loin, lève le coude … il n'est pas nécessaire, tout celui qu'il fait et toutes les postures que j'ai prises seront vraies. Il n'agira pas, sera tel qui est. Ce photo + modèle est MALLA celui qui fuyait de la vague en laissant le trépied et la caméra bien assurée pour le sable. Et ce une caméra est celle qui a stoïquement supporté cette houle. Les trois ont survécu : Il, elle une caméra et le trépied.

 

Prendre: MALLA est pointée sur la mise de soleil qui se produit à droite de la scène. En attendant je cherche différents cadres le vois ils apparaissent par la gauche du viseur concentré dans sa tâche. Il est peu baissé pour capturer une bonne portion du champ de colza dans sa scène. Je suis complètement régi, légèrement au-dessus de sa tête. Je vois les rideaux de pluie au fond, les nuages serrés et le champ de colza jaune qui m'évoque les lignes imaginaires qu'ils fuient vers le fond à l'intérieur de tout cet apparent désordre de fleurs; les lignes qui transportent la vue vers le fond de la scène. Mais il est MALLA, comme l'élément qui reprend le regard du spectateur et semble vouloir la lancer vers la droite.

 

Traitement: Avec Aperture. Origine RAW. Un cadre panoramique. Je récupère les hautes lumières pour faire vanner les nuages dans les parties les plus lumineuses du ciel, joute au-dessus de la position de la chambre de MALLA. La saturation et la lumière des tons bleus les a diminuées, alors que des tons jaunes je les augmente; cela provoque un ciel plus obscur et bleuté alors que le champ de colza gagne dans des tonalités, en produisant un contraste entre les deux zones. Je rince les lumières moyennes un peu pour gagner un détail dans les ombres du visage de MALLA, qui est restée dans une zone trop obscure. Finalement je donne plus une luminosité à toute la scène et applique une vignette très subtile, tu peines perceptible.

 

Voilà, c'est tout!

  

... sourde comme un pot

Ces 2 hommes, sourds et muets, sont des fosforeros : ils remplissent de gaz les briquets vides que leur apportent leurs clients.

La Havane, quartier de la vieille-ville, octobre 2014.

"sourd de Nouvelle-Calédonie"

Photo prise lors de mon voyage en Guyane dans la canopée à 40m de hauteur. Nous avons passé 2 jours dans le seul carbet installé dans la canopée.

 

Il fait partie des géants de sa famille, les mâles pouvant atteindre plus de 50 cm de longueur pour un poids de 405

grammes.

La femelle est beaucoup plus petite et fine pour une taille de 37 cm et 215 grammes.

 

Le cassique vert est une espèce principalement cantonnée au bassin amazonien et à ses affluents,

depuis le sud du Venezuela et la Guyane jusqu’à l’est du Pérou, le nord de la Bolivie

et dans l’essentiel de l’Amazonie au Brésil. Son habitat de prédilection est la forêt humide, primaire de

préférence, parfois jusqu’au pied des montagnes à une altitude de 1100 mètres au maximum. C’est une espèce qui a du mal à tolérer les forêts secondaires ou dégradées. Elle se tient exclusivement dans la canopée (étage supérieur de la forêt) et ne migre pas même si le nombre d’oiseaux peut fluctuer au cours de l’année, sans doute en raison de l’abondance des fruits. Ces oiseaux aiment vraiment les arbres qu’ils ne quittent guère que pour voler vers

d’autres arbres. Ils vont dormir chaque soir en dortoirs rassemblant plusieurs dizaines ou centaines d’individus,

souvent de plusieurs espèces. L’espèce se nourrit principalement d’insectes(coléoptères, araignées...)

qu’elle recherche en groupe dans la canopée. Dans la nature, les cassiques se nourrissent également de

fruits et de nectar mais la variété de leur régime alimentaire n’a pas été étudiée.

  

Contrairement aux espèces du genre Cacicus qui sont grégaires, les Psarocolius vivent en harem avec un seul mâle dominant pour une colonie de femelles. Quand deux mâles de Psarocolius sont en présence, l’un chasse l’autre simplement en l’approchant, sans le toucher, et en l’impressionnant par son vol bruyant. Il peut effectuer la parade habituellement destinée aux femelles. Il n’y a pas vraiment de bagarre entre mâles mais uniquement des fanfaronnades. Les femelles sont grégaires et sociales, mais même si elles ne sont pas agressives, de sérieuses prises de becs peuvent avoir lieu notamment lors de l’élaboration des nids, une femelle détissant parfois le nid de sa voisine....

 

Les vocalises....un art inimitable

 

Les cassiques du genre Psarocolius sont connus pour le cri très élaboré et distinctif que poussent les

mâles lors de la parade amoureuse. Même les meilleurs imitateurs de chants d’oiseaux ne se risquent pas à imiter des vocalises aussi complexes! Le mâle Psarocolius viridis à un chant très variable et élaboré et plus musical que ses autres congénères. Il débute par un sifflement ou un sourd cliquetis à peine audible et émet crescendo une vocalise ressemblant à un glougloutement », avec des harmonies complexes et une tonalité faisant penser à un instrument à percussion en bois.» et des miaulements sonores. Chaque individu possèderait sa propre signature vocale, et la longueur des notes est proportionnelle à la taille du mâle, plus il est grand et plus les notes.

 

La saison de reproduction dure six mois mais commence à des périodes différentes en fonction des

lieux de nidification (février au Venezuela, Juillet au Brésil). La parade nuptiale est très élaborée avec des courbettes. Les mâles perchés sur une branche, se penchent brusquement vers l’avant, quasiment à la verticale,

avec le bec pointé vers le sol, les ailes relevées et vibrant de façon parfaitement audible. La queue est dressée vers l’avant.

 

Les femelles travaillent seules à la construction du nid, à la couvaison et au nourrissage des jeunes. Les nids, très visibles, suspendus en grappe à l’extrémité des branches et se balançant au gré du vent à 20 –25 mètres de haut,

Sont savamment tissés et tressés avec des matériaux variés tels que fibres de palmiers, écorces de bois, racines... Les nids forment des longs tubes «chaussettes» pouvant atteindre un mètre de longueur et d’une grande solidité. Une ouverture est aménagée en haut du nid tandis que les œufs sont déposés dans le bas sur un nid de feuilles vertes. Cette espèce niche en petites colonies (pas plus de dix nids dans un même arbre, mais toujours suffisamment espacés), parfois dans le voisinage d’autres espèces comme le Cassique huppé (Psarocolius decumanus) ou le Cassique cul -rouge (Cacicus haemorrhous).

  

At first I thought there were two differents adds but now I believe they wrote "Sourds !" (Deafs !) on top.

 

The pharmacy still exists rue Nationale in Lille as a hearing aid specialist (hence my supposition)

Montbrison, Loire (France)

 

- Jakob...Jakob...mais pourquoi tu ne m’entends pas ? Où es-tu ? Je n’arrive pas à savoir si tu es arrivé à la tour ou si tu es ailleurs ? Pourquoi ne me réponds-tu pas ? Se lamentait l’âme de Marie penchée sur son amoureux qui dormait, sa tête et ses bras reposant lourdement sur la table de chêne de la cuisine d’Oswald.

 

Mais seul le silence profond de la nuit lui répondit. Et elle ne pouvait même pas toucher l’homme qu’elle aimait. Il y avait comme une distance, un mur invisible entre eux. Dont elle ne comprenait ni la teneur ni la raison. Avec l’impression sourde de se sentir trahie et rejetée.

Voyant cela, et ne voulant pas désespérer plus longtemps la jeune fille, la petite lumière d’or qui l’accompagnait toujours dans ses rendez-vous amoureux nocturnes, se fit voir et se posa sur l’épaule de Marie :

 

- Jakob ne peut pas te répondre ni t’entendre, dit la voix flûtée d’Urgande.

Il doit affronter différentes forces de l’ombre ailleurs. Tu ne pourras pas t’entretenir avec lui cette nuit, je suis désolée.

 

- Mais quand reviendra-t-il ?

 

- Quand il aura accompli sa première mission. Jakob a des choses à comprendre, à apprendre et à faire que tu ne peux pas réaliser à sa place. Ce n’est pas ton rôle. Votre union ne sera possible que si chacun de vous avance en unité.

 

- En unité ?

 

- Oui. Vous devez individuellement faire face à la vie telle qu’elle se présente pour chacun avec ses défis, ses douleurs, ses joies. Et cela chaque jour. Faire face à la solitude et aux épreuves avec courage et détermination. Vous n’avez pas les mêmes dons, ni les mêmes contextes ni les mêmes missions.

 

Toi tu es prisonnière d’Oswald et tu dois transcender cette situation, trouver en toi les moyens de t’extraire de cet enfermement. Ce n’est pas à Jakob de te libérer, c’est à toi de le faire. Et tu commences à agir pour cela avec la création de ce jardin dans la clairière. Tu dois continuer de t’affirmer en tant que femme face au magicien. Ne pas te laisser enfermer dans un cadre ni rabaisser comme si tu étais une proie, un objet de consommation. Tu es révoltée qu’il te voie soit comme une espèce de vierge intouchable ou de potentielle et vulgaire soumise? Alors travaille à sortir de cet enfermement. Toi seule peux le faire. Cela fait partie de ce que tu dois accomplir, Marie. Oswald ne peut pas évoluer. Son environnement maléfique, sa passion du pouvoir ne lui permettent pas de comprendre qu’une femme est autre chose que ses préjugés. Derrière la façon dont il se comporte avec toi, agressive, abusive, violente et irrespectueuse, il y a toute son histoire personnelle et un environnement, un lien familial toxique. Tu es différente de ce qu’il pense et croit et projette...Tu échappes à toutes les représentations qu’il peut se faire de toi et de la femme en général. Alors profites-en !

 

L’âme de Marie était toute émue et bouleversée à ce discours.

 

- Vous voulez dire que tant que je ne serai pas pleinement femme, je ne pourrai pas être l’épouse de Jakob et nous ne pourrons pas être vraiment unis ?

 

Urgande sourit. Et pour mieux se faire proche de la jeune fille, elle métamorphosa son apparence pour être de même taille qu’elle et invita Marie à la rejoindre sur un banc. Maternellement, elle entoura de son bras la vicomtesse et dit :

 

- Oui, d’une certaine façon, si tu ne t’affirmes pas dans ta féminité seule, si tu ne prends pas position de façon active et non juste en observatrice victime, tu ne pourras pas vivre un amour conjugal sacré dans la plénitude et la joie avec Jakob. Car vous n’êtes pas un couple ordinaire lui et toi. Vous êtes ceux que l’anneau de feu a choisi. Vous êtes un couple sacré et pour remplir votre mission sacrée à deux, il faut d’abord que chacun de vous s’affirme dans son identité, sans en avoir peur.

J’ai dû apprendre cette leçon moi aussi par le passé. Pour me libérer du baiser de la mort, mais aussi pour me donner l’autorisation d’être aimée par Hans à tous les niveaux, m’accorder cette dignité sans crainte de souffrir ou d’être trahie.

 

Ce fut difficile d’admettre que je mérite d’être aimée totalement, crois-moi. Je voyais l’amour comme un don et pas comme quelque chose à accueillir en moi . Et j’ai beaucoup bataillé avec moi-même pour admettre que j’étais digne d’être aimée de cet humain, dans ma globalité. J’étais terrifiée de m’abandonner à l’amour que j’éprouvais pour lui et qu’il éprouvait pour moi. J’avais peur de me montrer à Hans en tant que fée. Je me disais qu’il ne pourrait pas accepter ma nature, que c’était sans espoir et que nous étions trop différents pour qu’un amour durable soit possible entre nous. Il fallait donc que je m’estime suffisamment pour répondre à l’amour de Hans sans craindre de le décevoir, de le perdre ou de ne pas être à la hauteur. Et lorsque j’ai compris cela, j’y ai travaillé pour trouver le courage de me montrer à lui telle que je suis.

 

Hans et moi étions si différents physiquement, énergétiquement et pourtant nous étions si immédiatement proches...nous nous ressentions l’un l’autre d’âme à âme, nous comprenions intimement par delà nos natures respectives. Mais il fallait tout de même un ajustement. On peut ressentir un amour mutuel immédiat mais...pour pouvoir le vivre vraiment, l’incarner durablement, il faut bien plus que de l’attirance et de la compréhension mutuelle. Il faut accepter sa nature, poser ses limites, affirmer ses valeurs, sa dignité, sa raison d’être et oser recevoir sans se déprécier. C’est tout un apprentissage...que j’ai dû faire seule et que tu dois faire seule aussi.

 

Tu es humaine et Jakob est un elfe-fée. Vous êtes dans la même configuration qu’Hans et moi,, même si elle est inversée.

C’est pourquoi je suis là pour t’aider à lâcher-prise. A oser ce qui te paraît impossible, à ne pas être dans l’attente éplorée de Jakob mais à travailler à votre union en toi-même. Oswald ne pourra pas vaincre le sortilège, même s’il essaie de t’en convaincre et de te faire peur avec cela. C’est toi seule qui pourras dénouer ce poison. Quand tu seras parvenue à accepter pleinement qui tu es, hors de toutes les projections, les fantasmes et les préjugés masculins de ton geôlier, alors le baiser de la mort deviendra un baiser d’amour et de vie. Et tu pourras le partager avec Jakob comme tu en as rêvé et qu’il en rêve aussi. Dans une sexualité sacrée, elle aussi. Et égalitaire.

 

Je sais que tout ce que j’explique te paraît pour le moment nébuleux... lorsque tu en auras besoin, tu comprendras ce que je te dis maintenant.

 

- Mais je n’ai pas vos pouvoirs ni ceux de Jakob. Je ne sais pas faire de magie.

 

La fée se mit à rire doucement.

 

- Chacun possède une magie particulière, un don précieux. Trouve le tien. Et quand tu l’auras trouvé, active-le. Et ne t’inquiète pas quand et comment tu découvriras tes dons. L’univers se charge de tout ça.

 

- Mais la féminité, celle que je dois accepter pour être pleinement l’épouse de Jakob, c’est quoi ?

 

- Ah ça...c’est tellement complexe l’identité féminine. Tellement multiple aussi...D’abord peut-être, comprendre que tu n’es pas la prisonnière d’un homme. Qu’il soit magicien, elfe-fée, humain, père ou mari.

Tu es sujet de ta vie et personne n’a de droits sur toi. C’est peut-être le premier palier de conscience de notre féminité, par delà nos différences.

Tu n’as pas connu ta mère mais...Héloïse incarnait pleinement le féminin sacré. Non pas une image virginale, ni un objet sexuel, mais une femme accomplie qui était consciente qu’elle était à la fois fille, femme et mère. Elle n’était pas seulement ta mère, elle était pleinement l’épouse de ton père et fille aussi. C’est tout cela qui fait une identité féminine. Toujours entourée d’amour. On ne se construit pas tout seul dans la vie. Nous sommes faits de tant d’influences et de rencontres et d’apprentissages venant de l’extérieur. Même si nous devons agir pour nous émanciper et nous accomplir seuls.

 

Tu as compris quelque chose d’essentiel à ta nature de femme. Que ça n’est pas logé dans l’apparence et l’artifice. C’est beaucoup. Je me souviens il y a quelques années, quand j’ai visité une femme du futur, attachée à une image et au désir de plaire aux autres, ce fut un choc pour elle, ce que je lui ai dit à ce sujet.

Tiens, je vais te montrer ce qui s’est passé…

 

Urgande sortit sa baguette et décrivit dans la nuit un petit rectangle lumineux. Devant les yeux ébahis de Marie, une image prit corps, vie et mouvement instantanément. La jeune fille assista donc à ce moment d’intimité d’un nouveau genre, une confidence de femme à femme, presque de mère à fille finalement. Une sorte de doublon de ce qu’elle était en train de vivre avec Urgande :

 

www.youtube.com/watch?v=-ZUfr_QWkww

 

- Et que s’est-il passé ensuite ?

- Eh bien, cette dame a compris un peu plus où était l’essentiel. Et a recentré son identité féminine sur le naturel, la tendresse, une certaine affirmation aussi bien dans son travail que dans ses relations aux autres. Elle a grandi en autorité, en joie, en confiance en elle, et tous ses proches également.

C’est un jeu de vases communicants, vois-tu ! Ce que tu épanouis en toi va non seulement t’apporter du bien-être mais va en générer pour celles et ceux que tu aimes.

Il ne s’agit pas d’être dans le don perpétuel, le sacrifice, l’abnégation, le renoncement, le suivisme pour espérer de l’amour et de la considération en retour, ne serait-ce que des miettes. Ca, c’est ce que beaucoup de femmes et de filles croient à tort et qui leur fait du mal. Qui va les empêcher de réaliser pleinement qui elles sont. Malheureusement, ce comportement d’autocensure leur a été inculqué dès l’enfance, de façon consciente comme inconsciente. Et elles ont toutes les peines du monde à s’en détacher. Souvent par peur de déplaire à leur entourage, à l’homme qu’elles aiment. Car si elles suivaient leur coeur et non la satisfaction des désirs et fantasmes de leur entourage, elles feraient en sorte de se respecter, de poser un cadre qui à la fois leur fait du bien et fait du bien aux autres. Ce qui suppose dialogue avec le conjoint, les parents, les enfants, acceptation de sa part de liberté personnelle et création d’un partage véritablement équitable des responsabilités.

 

- Mais c’est très difficile à atteindre !

 

- Je te l’accorde. C’est un équilibre pas du tout évident à trouver et encore plus difficile au quotidien. Mais c’est la condition d’un socle de satisfaction, d’indépendance, de sérénité, de confiance, d’harmonie et d’amour. Un couple y gagne énormément. Et encore plus un couple sacré.

 

Marie était songeuse, perplexe. Car Urgande lui enseignait une voie d’épanouissement personnel et amoureux que jamais elle n’aurait pu entrevoir à Kalamine. Et elle n’avait pas besoin de Jakob pour cela. Juste de s’accorder du temps, satisfaire ses aspirations personnelles comme elle l’entendait, pour exalter l’authenticité qui lui tenait tant à coeur, et pour ensuite mieux la vivre et la partager avec Jakob. Les paroles d’Urgande étaient comme une révolution intérieure pour la jeune femme.

 

D’un coup, elle repensa à sa mère.

D’elle, elle n’avait qu’une image élégante, peinte sur la bague qu’elle portait et les récits de son père, d’Erminie, Ygresil et Amédée qui l’avaient bien connue et en parlaient avec chaleur et affection.

Mais savaient-ils réellement qui était la femme en elle ? Dans le plein sens du terme et de l’accomplissement ? Avait-elle pu exister à elle-même autant qu’Urgande le prétendait ?

 

Marie soupira. Elle aurait tant aimé discuter ainsi avec sa mère, partager des réflexions, des souvenirs, des idées, de l’intimité aussi. Grandir sans elle, devoir se fier uniquement à son père et aux domestiques l’avait rendue souvent triste et amère. Et avivé son besoin de solitude, sans doute pour créer l’espace nécessaire pour recréer artificiellement dans ses activités paysannes, la part féminine qui lui avait tant manqué.

Erminie avait été présente, affectueuse et attentive, mais ce n’était pas pareil.

La sorcière gouvernante en était bien consciente et le lui avait dit maintes fois.

 

- Ma chère enfant, j’ai bien conscience que tout ce que je fais ne comble pas votre coeur comme l’aurait fait notre souveraine. Mais croyez en ma bonne foi et en ma constante affection pour vous. Elles sont vraies et vous sont acquises à jamais.

 

Cette réflexion dénouait toujours les conflits et les incompréhensions. Le rappel d’Héloïse ramenait la paix et l’harmonie dans le coeur de Marie. Cette nuit-là également. Alors pour prolonger le plaisir, elle demanda :

 

- Urgande, racontez moi ma mère, s’il vous plaît. Si je la vois près de moi, peut-être aurai-je moins peur d’incarner celle que je suis ?

 

La fée sourit.

 

- Je vais t’offrir mieux qu’un récit, Marie. Je vais invoquer ta bague et solliciter ici la présence de ta chère maman. Si elle veut bien se manifester, je suis sûre qu’elle sera très heureuse de t’entretenir elle-même, d’âme à âme. Mais attention : ce charme est de courte durée. Il se dissipera bien avant l’aube…

 

Marie, pleine d’espoir, fixa Urgande avec gourmandise.

La fée toucha de sa baguette le portrait peint sur le camée monté en bague que la jeune fille portait et dit :

 

- Héloïse Smiroff, par la voix du sang, de l’amour et de l’anneau de feu, je prie ton âme de venir nous retrouver en ces lieux.

 

Aussitôt, une lumière verte s’échappa de la peinture et se mit à grandir, grandir, jusqu’à devenir une silhouette féminine qui, sans ressembler à Marie, dégageait le même charme frais et le même sourire que la jeune fille.

 

Lorsque Marie vit sa mère à quelques mètres et face à elle, elle eut bien de la peine à retenir ses larmes, tant elle était émue. Héloïse tendit les bras et Marie courut immédiatement s’y blottir.

 

- Maman, maman, est-ce bien vous ?

 

- C’est moi, mon ange. Je suis heureuse, si heureuse de pouvoir te serrer à nouveau dans mes bras. Et tu es devenue si grande et si belle ! Ah, que je suis fière de toi et de tout ce que ton père a fait pour te protéger et pour t’amener jusqu’ici.

 

- Mais j’ai fait une bêtise, vous savez.

 

- Une bêtise ? Allons donc...mais laquelle ?

 

- J’ai bu le baiser de la mort, au moment où j’aurais pu devenir l’épouse de l’homme que j’aime.

 

- Tu as bu ce poison ? Mais ce n’est pas du tout une bêtise. Tu l’as fait par amour et pour te protéger d’Oswald. Tu as donc fait ce qu’il fallait faire. Tu as suivi ton intuition qui te disait d’agir ainsi. Et tu as eu raison.

A chaque fois que tu écoutes ta petite voix intérieure, tu agis pour le mieux te concernant et concernant celles, ceux que tu aimes. N’aie pas de remords ou de regrets. Assume cette part de toi car elle incarne la sagesse qui sommeille en tout humain digne de ce nom. C’est en écoutant ce qu’elle te dit que tu pourras ouvrir tes ailes et t’accomplir comme le bel oiseau que tu es.

 

www.youtube.com/watch?v=1fuKWfLEp38

  

- Oh maman, j’aimerais tant que vous restiez à jamais près de moi...Vous m’avez tant manqué.

 

- Je suis avec toi à chaque seconde depuis ton premier cri, ma chérie. Même si ma présence n’est pas physique, je t’ai suivie dans toutes les étapes de ta jeune existence. J’ai accompagné toutes tes découvertes, tes joies, tes peines, tes révoltes. Je suis dans la moindre étincelle d’énergie que tu déploies. Dans tout ce qui te porte et te transporte. Alors ne crains pas de me perdre. Je serai toujours là. Au-delà de cette bague que tu portes, au-delà de la vie et de la mort. Regarde au fond de ton coeur et je t’assure que chaque fois que tu en auras besoin, tu me verras et tu m’entendras, maintenant que tu sais où je réside.

 

Mère et fille s’étreignirent longuement. Marie écouta un moment Héloïse qui lui racontait sa vie, son enfance, sa jeunesse. La rencontre d’avec Alexandre et cet amour si beau, si accompli et si sacré qu’ils avaient partagé ensemble, qui avait présidé à la naissance de la jeune vicomtesse tout en préservant la paix et l’harmonie au sein des royaumes féeriques. La jeune fille, happée par le récit maternel, avait les yeux brillants et le rire en cascade.

Elle découvrait une femme enjouée, pleine d’humour et de tendresse, passionnée, qui évoquait sa personne et ses ancêtres avec justesse, amour et finesse.

 

- Et avec grand-mère, c’était comment vos relations ?

 

- Tu veux dire avec ma propre mère ? Eh bien...ce n’était pas facile. J’avais des frères qui me la volaient un peu trop souvent pour que nous puissions passer beaucoup de temps ensemble. Mais chaque moment d’intimité avec elle était formidable. Une pure grâce céleste. Que je n’ai jamais oubliée et que j’ai toujours souhaité vivre ainsi avec toi. Malheureusement, le Ciel en a décidé autrement...et j’ai dû céder ma place à Erminie qui a été une gouvernante fabuleuse, non ?

 

- Oui, elle a fait du mieux qu’elle pouvait. Mais vous m’avez beaucoup manqué.

 

- Je sais. Et j’ai parfois pleuré de ne pouvoir te rejoindre certains soirs de chagrin. Mais j’étais là et j’ai supplié l’univers, que tu reçoives le meilleur. Non pour te gâter, mais pour t’aider à devenir chaque jour plus heureuse de vivre. Si tu l’as en toi ce bonheur et que tu le cultives, tu sauras le partager. Et ce bonheur intérieur fera ensuite tache d’huile...Tu sais ce qui fait le plus mal ? De passer à côté de toi-même, de ton accomplissement, par peur de déplaire…Fais en sorte que jamais tu ne sacrifies ton identité au profit d’un tiers, car alors tu serais exposée aux plus grands drames ainsi que tous ceux et celles que tu aimes.Lorsque l’ange de l’anneau de feu a regagné le ciel pour y accomplir sa dernière oeuvre, maman est entrée dans un deuil sacrificiel où elle s’est totalement oubliée. Et mes frères malheureusement, n’ont pas aidé à ce qu’elle prenne du temps pour elle. Il a fallu que je les interpelle pour leur faire réaliser à quel point maman s’était en quelque sorte sacrifiée pour eux et qu’il était plus que temps que cela cesse. Un soir, excédée de la voir si malheureuse, j’ai écrit une longue lettre que j’ai recopiée pour chacun de mes frères et où je leur expliquais la vraie nature de maman. J’avais l’impression en faisant cela, de rendre sa dignité à ta grand-mère. Et c’était vrai, en un sens, puisque mon geste a provoqué une discussion familiale qui a fini par redonner goût de vivre et énergie à maman. Ce jour-là, j’ai réalisé que j’avais le don de l’espoir. Et que je pouvais dénouer des situations difficiles. C’est pourquoi j’ai toujours gardé la lettre originale que j’avais écrite à mes frères. Et je l’ai toujours sur moi. Tu veux la lire ?

 

- Oh oui ! Avec plaisir. Ce sera, comme si nous partagions les mêmes souvenirs…

 

Héloïse sourit puis tira d’une poche de sa large jupe, quelques feuillets noircis et les tendit à sa fille…

 

www.youtube.com/watch?v=DfdGvdzMpYo

 

Oeil de sourd

Faites mon portait.

Il se modifiera pour remplir tous les vides.

Faites mon portrait sans bruit, seul le silence,

A moins que – s’il – sauf – excepté –

Je ne vous entends pas.

 

Paul Eluard

Orage d'été dans la vallée de Chamonix dans les Alpes.

Montbrison, Loire (France)

Merci à ma fille, Heidi, qui m'a réalisé de si mignons personnages avec les oeufs :-)

L'éloge des cent papiers

Marie-Rose Guarniéri

Librairie Les Abbesses

Association Verbes - Paris, 2011

Direction artistique, conception graphique © les Associés réunis

Gérard Monaco & Marie Sourd

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L'éloge des cent papiers

Marie-Rose Guarniéri

Librairie Les Abbesses

Association Verbes - Paris, 2011

Direction artistique, conception graphique © les Associés réunis

Gérard Monaco & Marie Sourd

#uncrisourd #ArtistAtOme (Paris, Montmartre, le 7 juin 2015)

L'église Saint Bruno, la première église baroque de Bordeaux, a été édifiée à la demande du cardinal François d'Escoubleau de Sourdis. Elle a servi d'église au couvent des Chartreux jusqu'à la Révolution, devenant église paroissiale en 1820.

à droite : l'une est en plein ,terrienne, toute habillée de patchwork en tons sourds...

à gauche : l'autre est en vide , ébauchée, aquatique , brumeuse...

  

right: one is full, earthy, all dressed in muted tones patchwork ...

left: the other is empty, sketched, water, misty ...

L'église Saint Bruno, la première église baroque de Bordeaux, a été édifiée à la demande du cardinal François d'Escoubleau de Sourdis. Elle a servi d'église au couvent des Chartreux jusqu'à la Révolution, devenant église paroissiale en 1820.

L'intérieur, à nef unique, présente un intéressant ensemble de fresques en trompe-l’œil, de boiseries et marbres.

Senking

 

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Book + CD :

 

Alphone Allais

Marche Funèbre

Composée Pour Les Funérailles

D'Un Grand Homme Sourd

1897

Al Dante

1997

 

Earliest known example of a completely silent musical composition. 'Funeral March For The Obsequies Of A Deaf Man' of 1897 consists of nine blank measures.

 

CD :

 

John Cage

Cheap Imitation

Sony Music

1977

 

Use Hearing Protection

 

1'33" ...

 

GMA

"Louis: Attends! Je vais t'expliquer. Attends!

Marion: Je t'attends.

Louis: Je vais plus te parler de ta beauté. Je peux même te dire que t'es moche, si tu veux. Je vais essayer de te décrire comme si tu étais une photo. Ou une peinture. Tais-toi. Ton visage... Ton visage est un paysage. Tu vois, je suis neutre et impartial. Il y a les deux yeux... Deux petits lacs marrons.

Marion: Marron-verts.

Louis: Deux petits lacs marron-verts. Ton front, c'est une plaine. Ton nez... Une petite montagne, petite. Ta bouche, un volcan. Ouvre un peu. J'aime voir tes dents. Non, non, pas trop. Voilà! Comme ça. Tu sais ce qui sort de ta bouche, quand tu es méchante? Des crapauds! Si, si, des crapauds. Et des colliers de perles, quand tu es gentille. Attends!

Marion: J'attends.

Louis: Parlons un peu de ton sourire, maintenant. Pas celui-là! Ça c'est celui que tu fais dans la rue aux commerçants. Non. Donne-moi l'autre, le vrai. Celui du bonheur. Voilà! Cest ça. Formidable! Non. C'est trop. Ça me fait mal aux yeux. Je ne peux plus te regarder. Attends!

Marion: Je t'attends.

Louis: J'ai les yeux fermés, pourtant je te vois. Je vérifie. Si j'étais aveugle, je passerais mon temps à caresser ton visage. Ton corps aussi. Et si j'étais sourd... J'apprendrais à lire sur tes lèvres avec mes doigts... Comme ça. Même si tout ça doit finir mal... Je suis enchanté de vous connaître, madame."

[François Truffaut - La Sirène du Mississipi]

 

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