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Ici un extrait de la couverture du livre "Le Vieux Strasbourg"
36 reproductions en Mezzotinto
Raymond Baumann et Arthur Blum, Editeurs, 1919
La vénération de Notre Dame en tant que protectrice de Strasbourg commence dans la première moitié du IXème siècle.
En 831, les fils de l'empereur Louis le Pieux, ont dirigé leurs troupes contre leur père lorsque celui-ci a voulu refaire le partage des terres. La noblesse et la population habitant le long du Rhin n'ont pas soutenu les fils insurgés.
C'est alors qu'une bataille entre les troupes strasbourgeoises ayant soutenu l'empereur et ses fils a eu lieu. Le rapport de force était en défaveur des strasbourgeois; Ils ont commencé à prier avec ferveur la Notre Dame. La Mère de Dieu, les mains levées au ciel, est apparue aux strasbourgeois lors de la bataille qui les a opposés aux héritiers de Charlemagne: après quoi les strasbourgeois l'ont emporté. Après cette miraculeuse victoire, l'évêque de Strasbourg a demandé à l'empereur Louis le Pieux de confirmer l'abolition de toutes les taxes accordées par Charlemagne à la Cathédrale de Strasbourg. Le 8 juin 831, les privilèges ont été confirmés par une lettre qui signifiait la remise de la ville de Strasbourg à la protection de la Notre Dame. Il a été ordonné également que cette protection s'exprime sur les bannières, sur les tampons, sur les pièces de monnaie avec l'inscription "Urbem Virgo Tuam serva" – «Très Sainte Vierge, protège ta ville».
La bannière de Strasbourg avec l'image de la Vierge Marie assise sur un trône en or et tenant dans sa main droite un sceptre en or et sur sa main gauche l'Enfant Jésus est connue depuis 1028. La taille de la bannière était de 4,5 mètres de haut, et de 3,9 mètres de long. Sur différentes anciennes images (pièces de monnaie, tampons) l'Enfant Jésus tient une fleur de lis. A partir de 1508, lorsque l'empereur Maximilien a accordé à la ville le droit de battre la monnaie en or, dans la main du Christ apparaît un globe (signe de puissance) à la place de la fleur de lis, manifestant les nouveaux privilèges de la ville. De chaque côté figurent les armoiries de Strasbourg.
La grande bannière de Strasbourg fabriquée en 1208 a été détruite en 1789 lors de la révolution française, et l'ancien étendard militaire a péri dans l'incendie de la bibliothèque (ancien convent des Dominicains) lors du siège de 1870.
A noter aussi que la cathédrale de Strasbourg fut frappée deux fois, par la guerre, dans son histoire, en 1870 et en 1944. Le bombardement de 1870 causa de nombreux dégâts et détruisit totalement le toit avec sa charpente. En 1944, c'est la tour Klotz, construite après 1870, qui fut gravement endommagée et des voûtes furent crevées. Mais à chaque fois, la cathédrale de Strasbourg fut restaurée ou reconstruite.
Mercredi 6 août 2014. Compiègne. Visite du palais impérial. Salon de musique ou Salon de thé de l'impératrice Eugénie : initialement réaménagé au Premier Empire comme appartement de l'impératrice Marie-Louise, ce salon était destiné au divertissement dont la musique ; cette fonction a changé sous le Second Empire où l'impératrice Eugénie transforma la pièce en salon de Thé. A 17 heures lors des Séries de Compiègne, l'impératrice conviait des invités ; discussions ; divertissements et diverses petites choses et expériences s'y déroulèrent. Cette pièce a été restaurée en 2012 sous son état Second Empire. Le mobilier, provenant des appartements de Marie-Antoinette à Saint-Cloud, illustre la passion de l'impératrice Eugénie pour la vie de la reine de France ; on trouve également un goût prononcé pour l'exotisme et l'Orient avec les tapisseries représentant des scènes du Sultan et de la Sultane ainsi que quatre armoires laquées illustrant des paysages d'Asie.
La ville de Compiègne est située en aval du confluent des rivières Oise et Aisne, dans le département de l'Oise.
Au sud-est s'étend la forêt domaniale de Compiègne.
Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons). Un gué se trouvait au lieu-dit le Clos des Roses entre Compiègne et Venette. Dans le quartier du Clos des Roses ont été retrouvés les vestiges d'un bâtiment romain, peut-être un poste de garde militaire du gué. Au centre-ville actuel, les fouilles menées n'ont pas découvert de vestiges gallo-romains. Dans les environs, quelques vestiges de villae furent mises au jour.
Le faubourg de Saint-Germain paraît être le premier établissement de Compiègne. La ville, sur son emplacement actuel, est de formation relativement récente ; elle s'est créée autour du château des rois de France. Compiègne fut associée à la couronne de France dès l'avènement des Mérovingiens. L'acte le plus ancien qui en faisait mention est un diplôme de Childebert Ier en 547. Clotaire Ier y mourut en 561 et les rois des deux premières races y séjournèrent souvent et y tinrent de nombreux plaids et conciles. Ragenfred, maire du Palais sous Dagobert III, bat en 715 les Austrasiens dans la forêt de Cuise, près de Compiègne14. Pépin le Bref en 757, reçoit à Compiègne l'empereur Constantin V Copronyme, qui lui fait présent pour son oratoire des premières orgues connues en France. Il y reçoit aussi le serment de vassalité du duc Tassilon III de Bavière.
Charles II le Chauve (823-877) roi de Francie et empereur d'Occident en fit son séjour habituel. Par le traité de Compiègne, le 1er août16 ou le 25 août 867, il concède le Cotentin, l'Avranchin ainsi que les îles Anglo-Normandes à Salomon, roi de Bretagne.
Le 2 janvier 876, Charles le Chauve ordonne l'édification de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, sur le modèle de celle d'Aix-la-Chapelle. Le 5 mai 877 il fait la consacrer par le pape Jean VIII. L'importante abbaye Saint-Corneille riche de reliques insignes (Saint-Suaire, reliques de la Passion, Voile de la Vierge) devient alors le noyau autour duquel commence à se développer la ville et le roi y bâtit un nouveau palais.
Son fils Louis le Bègue fut sacré à Compiègne le 8 décembre 877 dans l'abbaye Saint-Corneille par l'archevêque Hincmar de Reims et il y mourut en 879. En 884 à Compiègne, les grands du royaume au nom de son frère Carloman signent une trêve avec les Vikings. Enfin, Louis V le dernier Carolingien, qui fut sacré à Compiègne le 8 juin 979 et qui mourut le 21 mai 987 fut inhumé dans l'abbaye Saint-Corneille.
Hugues Capet ayant été élu roi des Francs en 987, Compiègne restera un des séjours préférés des premiers Capétiens : c'est à Saint-Corneille que la reine Constance d'Arles, épouse de Robert le Pieux, fit associer au trône son fils aîné Hugues qui sera inhumé dans cette basilique en 1025, avant d'avoir pu régner seul.
C'est Louis VI, avant 1125, qui octroya à la ville sa première charte communale. L'abbaye, par suite des scandales causés par les chanoines, devient une abbaye bénédictine à partir de 1150. Les bourgeois de Compiègne qui ont aidé à l'installation des moines et à l'expulsion des chanoines, obtiennent que leur ville soit instituée en commune par le roi Louis VII en 1153. Une charte communale sera aussi donnée aux habitants de Royallieu par la reine Adélaïde. Philippe Auguste confirme les droits communaux de Compiègne en 1207 et durant tout le XIIIe siècle la ville va accroître ses biens et son autorité avec le soutien du roi, qui sert d'arbitre entre les religieux de l'abbaye et les bourgeois de la commune.
Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis construit le Grand Pont, réparé sous Charles VIII et qui durera jusqu'en 1735. Saint Louis enlève aux moines la juridiction du prieuré et de l'hôpital Saint-Nicolas-au-Pont et va en faire un Hôtel-Dieu. Le roi, aidé par son gendre, roi de Navarre, y porta le premier malade sur un drap de soie en 1259.
Durant le XIVe siècle, la commune de Compiègne en proie à des difficultés financières insurmontables, va devoir renoncer à sa charte communale et le roi va nommer un prévôt pour administrer la ville et rendre la justice, avec le concours d'un maire aussi nommé par le roi et des représentants des bourgeois. La communauté élit tous les quatre ans, plusieurs "gouverneurs-attournés" chargés de la gestion communale. En cas de guerre le roi nomme un capitaine, proposé par la communauté qui se charge de la défense.
Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d'oïl pour rétablir l'autorité royale face aux menées d'Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d'un nouveau château sur l'emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes.
Compiègne a vu naître Pierre d'Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l'Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, auteur de plusieurs ouvrages d'érudition. L'un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l'Amérique.
Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi d'Angleterre. Mais à partir du sacre de Charles VII, elle redevient fidèle au roi de France. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des Bourguignons, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires (fortifications, logement des gens de guerre), des impôts plus lourds et des emprunts forcés, et il faudra attendre le règne de Charles VIII pour entreprendre la reconstruction, relancer l'activité et retrouver la population d'avant la guerre.
Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.
La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel-de-ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.
Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi, les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants. Pendant les guerres de religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.
1756 et 1764 : premier et deuxième traités conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France.
1770 : Louis XV et le dauphin y accueillirent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.
1790 : création de département de l'Oise et démantèlement de la province d'Île-de-France (voir l'histoire de l'Île-de-France).
1794 : la Révolution française juge et guillotine les seize sœurs carmélites de Compiègne, dont Georges Bernanos s'inspire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.
1804 : le château de Compiègne intègre le domaine impérial.
18 juin au 18 septembre 1808 : le roi Charles IV d'Espagne venant d'abdiquer est logé par Napoléon au château de Compiègne.
27 mars 1810 : Napoléon rencontre Marie-Louise d'Autriche au château pour la première fois.
15 mars 1814 : les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.
9 août 1832 : mariage au château de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) au Roi des Belges, Léopold Ier.
1856 à 1869 : Napoléon III séjourne fréquemment au château lors de ses visites en forêt.
Compiègne organise les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.
5 avril 1917 au 25 mars 1918 : le général Pétain installe au château son quartier général où se tiennent plusieurs conférences interalliées.
25 mars 1918 : durant l'offensive du printemps une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les britanniques.
11 novembre 1918 : en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, signature entre la France et l'Allemagne de l'Armistice de 1918 en présence du maréchal Foch et du général Weygand
Château de Compiègne:
Quatre palais se sont succédé à Compiègne. Le plus ancien remonte au début de la dynastie mérovingienne et datait vraisemblablement du règne de Clovis. Il était probablement construit en bois et son emplacement est malaisé à déterminer.
De nombreux actes officiels sont datés de Compiègne, ce qui semble indiquer que les Mérovingiens y passaient du temps. C'est dans ce « palais royal » de Compiègne que meurt Clotaire Ier en 561, au retour d'une chasse à Saint-Jean-aux-Bois.
C'est à Compiègne que Clotaire II fait la paix avec son neveu Thibert II (ou Théodebert) en 604. Dagobert Ier y réunit en 633 le parlement qui décide de la fondation de la basilique de Saint-Denis et c'est au palais qu'était conservé son trésor, partagé en 639 entre ses successeurs.
Sous les Carolingiens, Compiègne est fréquemment le lieu de réunion des « assemblées générales » d'évêques et de seigneurs et, à partir du règne de Pépin le Bref, devient un lieu important sur le plan diplomatique : c'est là qu'en 757, Pépin accueille, au milieu d'une grande assemblée, une ambassade de l'empereur de Constantinople Constantin V Copronyme et qu'il reçoit l'hommage du duc de Bavière, Tassilon III. C'est là aussi que Louis le Pieux réunit plusieurs assemblées dont deux, en 830 et 833, tentent de le pousser à l'abdication.
Charles le Chauve établit progressivement à Compiègne le siège de son autorité royale puis impériale. En 875, il y reçoit une ambassade de l'émir de Cordoue, Muhammad Ier, qui apporte de riches présents convoyés à dos de chameau. Sacré empereur à Rome à la Noël 875, Charles fonde en 877 l'abbaye Notre-Dame de Compiègne4 qu'il établit à l'emplacement de l'ancien palais mérovingien, tandis que lui-même se fait construire un nouveau palais situé vers l'Oise, auquel l'abbaye sert de chapelle impériale, sur le modèle du palais que son grand-père Charlemagne avait créé à Aix-la-Chapelle.
Le fils de Charles le Chauve, Louis II le Bègue, est intronisé et sacré à Compiègne en 877, dans la chapelle palatine, où il est enterré deux ans plus tard, en 879. C'est là qu'est sacré Eudes, duc de France, fils de Robert le Fort, proclamé roi en 888 par l'assemblée des grands de préférence à Charles le Simple, trop jeune. Devenu roi à son tour, ce dernier séjourne fréquemment à Compiègne qui reste la principale résidence des souverains de la deuxième dynastie. C'est là que meurt le dernier des Carolingiens, Louis V, en 987.
Les Capétiens continuent à fréquenter Compiègne, mais le palais perd progressivement son rôle politique. Le développement de la ville de Compiègne les conduit à aliéner peu à peu l'ancien domaine royal au profit de la population. Philippe Auguste renforce les murailles de la ville et fortifie le vieux palais carolingien en érigeant un donjon pour mieux contrôler l'Oise.
Le processus d'aliénation du domaine royal s'achève sous Saint Louis; seules la grande salle et la tour de l'ancien palais sont conservées comme siège et symbole de l'administration militaire et féodale, mais les grandes assemblées doivent désormais se tenir à l'abbaye Saint-Corneille. Le roi ne conserve à Compiègne qu'une modeste résidence en lisière de la forêt, au lieu-dit Royallieu.
Charles V édifie vers 1374 un château à l'origine du palais actuel. En 1358, alors qu'il n'est encore que régent du royaume, il a réuni à Compiègne, dans l'ancien palais carolingien, les états généraux et éprouvé le manque de sécurité du logis de Royallieu, en lisière de forêt.
Il décide alors de bâtir un nouveau château sur un terrain qu'il rachète en 1374 aux religieux de Saint-Corneille, à qui Charles le Chauve l'avait vendu. Il faut faire abattre les maisons qui s'y trouvent et les travaux ne sont pas terminés lorsque Charles V meurt en 1380.
C'est ce château qui, agrandi au fil des siècles, va donner naissance au palais actuel; n'en subsistent que quelques vestiges noyés dans la maçonnerie du bâtiment.
C'est dans ce château que Charles VI réunit les états généraux de 1382. Les rois séjournent fréquemment à Compiègne avec une interruption au XVe siècle, la ville tombant aux mains des Bourguignons entre 1414 et 1429. Charles VII, qui vient de se faire sacrer à Reims, y fait son entrée solennelle le 18 août 1429 et y séjourne pendant douze jours, inaugurant la tradition du séjour du roi à Compiègne au retour du sacre, qui sera observée par presque tous les monarques jusqu'à Charles X inclus.
Il ne revient à Compiègne, accompagné du dauphin, le futur Louis XI, qu'en 1441, pour trouver un château très endommagé au cours de différents sièges, qu'il fait remettre en état et agrandir en 1451, à l'occasion d'un séjour prolongé.
Charles VIII et Louis XII font plusieurs séjours à Compiègne. François Ier, qui y vient fréquemment, fait améliorer les bâtiments et se préoccupe de l'aménagement de la forêt.
Son fils, Henri II, qui y séjourne pour des durées généralement plus longues, fait décorer la Porte-Chapelle, percée dans le rempart de la ville pour donner accès à la cour de la chapelle du château.
Charles IX est à l'origine de la création d'un « jardin du Roi » d'environ six hectares, qui constitue l'amorce du futur parc. Les troubles des guerres de Religion sont peu propices à de longs séjours royaux à Compiègne. Henri III doit renoncer à tenir à Compiègne les états généraux de 1576, mais c'est en l'église de l'abbaye Saint-Corneille que son corps est transporté pour y être inhumé après son assassinat en 1589, Compiègne étant alors la seule ville royale à être encore « au roi ».
Le château de Compiègne, inoccupé et mal entretenu durant les guerres de Religion, est devenu inhabitable. Lorsque Henri IV vient à Compiègne, il préfère loger en ville, tandis que l'atelier des monnaies est installé dans le château en 1594. Toutefois, à partir de 1598, les travaux de réparation commencent.
Quand Louis XIII vient pour la première fois à Compiègne, en 1619, il trouve le séjour si agréable qu'il y revient trois fois dans l'année. En 1624, il s'y installe d'avril à juillet et reçoit au château une ambassade du roi d'Angleterre Jacques Ier ainsi que les délégués des Provinces-Unies. Lors de son dernier séjour, en 1635, Louis XIII ordonne la réfection totale des appartements du Roi et de la Reine, réalisée sous la régence d'Anne d'Autriche.
Sous Louis XIV l'exiguïté du château amène à construire en ville des bâtiments pour les grandes et petite chancelleries, les écuries du Roi et de Monsieur, des hôtels pour les ministres et leurs bureaux, car Compiègne est, avec Versailles et Fontainebleau la seule demeure royale où le Roi réunisse le Conseil. Pour autant, le roi considère avant tout Compiègne comme un séjour de repos et de détente; il aime à y chasser et fait tracer le Grand Octogone, 54 routes nouvelles et construire des ponts de pierre sur les ruisseaux.
En 1666 a lieu le premier "camp de Compiègne", premier d'une série de seize grandes manœuvres militaires, dont le dernier se tiendra en 1847, destinées à la formation des troupes et de leurs chefs, à l'éducation des princes et au divertissement de la Cour et du peuple. Le plus important de ces camps est celui de 1698 où, selon Saint-Simon, « l'orgueil du Roi voulut étonner l'Europe par la montre de sa puissance [...] et l'étonna en effet ».
Après 1698 Louis XIV ne revient plus à Compiègne et le château reste inoccupé pendant dix ans.
D'octobre 1708 à mars 1715, il accueille l'Électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, mis au ban de l'Empire et à qui son allié Louis XIV offre asile et protection à Compiègne.
Louis XV arrive pour la première fois à Compiègne le 4 juin 1728. Le jeune roi a choisi de s'établir au château pendant qu'est réuni à Soissons le congrès qui discute de la paix avec l'Espagne. Prenant un grand plaisir à chasser dans la forêt, il va chaque été y passer un à deux mois.
L'incommodité du château, ensemble de bâtiments sans unité, sans plan d'ensemble, mal reliés entre eux et trop petits devient manifeste. Après une campagne d'aménagements intérieurs (1733), des travaux d'agrandissement sont réalisés sous la direction de Jacques V Gabriel de 1736 à 1740.
Le château devint rapidement la résidence préférée de Louis XV, qui envisagea un temps d'y déplacer sa résidence permanente.
Entre 1740 et 1751, plusieurs projets de reconstruction totale sont présentés. Tous sont éclipsés par celui qu'Ange-Jacques Gabriel présente en 1751 : immédiatement agréé, il est aussitôt mis à exécution. Malgré les travaux, Louis XV continue de venir souvent à Compiègne, où il aime à chasser. C'est là qu'il choisit d'organiser, le 14 mai 1770, une réception en l'honneur de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, venue épouser le dauphin, futur Louis XVI, et accueillie en forêt de Compiègne quelques heures auparavant.
Sa mort n'interrompt pas les travaux, qui sont poursuivis à partir de 1776 sous la direction de Louis Le Dreux de La Châtre, élève d'Ange-Jacques Gabriel avant de devenir son collaborateur; il achève la reconstruction du château en respectant scrupuleusement les plans de son maître. L'ensemble – gros œuvre et décors – est achevé en 1788.
Louis XVI vient très peu à Compiègne; il y séjourne une première fois en 1774, peu après son accession au trône, et, conformément à la tradition, s'y arrête en 1775 trois jours en allant à Reims et trois jours en en revenant. Par la suite, il n'y fait que quelques brefs séjours de chasse. L'accélération des travaux, à la suite de décisions prises par le Roi et la Reine en 1782, rendait au demeurant le château difficilement habitable. le couple royal ne vit pas ses appartements terminés.
L'assemblée des notables de 1787 juge les dépenses effectuées à Compiègne excessives. Sous la Révolution, le mobilier est vendu, comme celui des autres résidences royales (mai-septembre 1795).
En 1799, une première section du Prytanée militaire est installée au château, avec d'autres éléments, elle forme l'École des Arts et Métiers, qui occupe le bâtiment jusqu'en 1806.
Le 12 avril 1807, par un décret daté de Finckenstein, Napoléon Ier ordonne la remise en état du château. L'architecte Louis-Martin Berthault est chargé de la direction des travaux. Ceux-ci consistent en la mise hors d'eau du bâtiment et en de considérables travaux de réaménagement intérieur et de décoration. Une grande galerie (galerie de Bal) est notamment créée dans une aile de la cour des Cuisines à partir de 1809.
Le jardin est entièrement replanté et une continuité est créée avec la forêt, le mur d'enceinte étant remplacé par une grille.
Dans l'ancienne aile de la Reine, Berthault commence par aménager sommairement un appartement destiné au logement d'un roi étranger, qui ne tarde pas à recevoir Charles IV d'Espagne, qui arrive à Compiègne le 18 juin 1808, après avoir été contraint d'abdiquer. Il y reste jusqu'en septembre avant d'être transféré à Marseille.
Napoléon accueille à Compiègne l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche, future impératrice, le 27 mars 1810 pour leur première rencontre. La Cour revient à Compiègne après le mariage, célébré à Paris. Elle y retourne l'été suivant, le couple impérial étant accompagné, cette fois-ci, du roi de Rome. En 1813, le château abrite provisoirement le roi de Westphalie Jérôme Bonaparte et la reine Catherine.
Le 1er avril 1814, le château est vaillamment défendu par le major Otenin.
Peu après, Louis XVIII, sur le chemin de Paris, choisit de s'y arrêter quelques jours pour analyser la situation avant de faire son entrée dans la capitale (29 avril - 2 mai 1814).
Dans les années suivantes les princes et les princesses de la famille royale viennent fréquemment à Compiègne, mais toujours pour de brefs séjours d'un à deux jours, parfois même une nuit ou quelques heures, à l'occasion d'une chasse, avec une très petite suite.
Charles X fait son premier séjour à Compiègne comme roi de France du 8 au 10 novembre 1824, accompagné d'une suite nombreuse. Du 24 au 27 mai 1825, il s'y arrête sur le chemin de Reims et, au retour, séjourne au château, selon l'usage, du 1er au 13 juin. Il y vient ensuite fréquemment pour de brefs séjours de chasse, en dernier lieu du 24 au 29 mai 1830. Le château est sous le majorat de Mathieu de Montmorency et Arnouph Deshayes de Cambronne.
Louis-Philippe vient pour la première fois à Compiègne en 1832 pour préparer le mariage de sa fille aînée Louise avec le roi des Belges Léopold Ier, qui est célébré au château le 9 août 1832.
Après la Révolution de 1848, Compiègne devient domaine national. Le Prince-Président, Louis-Napoléon Bonaparte, s'y rend en février 1849 à l'occasion de l'inauguration de la ligne de chemin de fer Compiègne-Noyon.
Devenu empereur, il revient y passer une dizaine de jours du 18 au 28 décembre 1852, avec une suite d'une centaine de personnes. Au cours de l'automne 1852, il y fait une cour assidue à Eugénie de Montijo. S'étant émerveillée lors d'une promenade dans le parc de l'effet produit par les gouttes de rosée sur un trèfle, elle se voit offrir dès le lendemain par l'Empereur une broche d'émeraudes et de diamants en forme de « trèfle de Compiègne ». La Cour revient à Compiègne en 1853 et 1855, mais ce n'est qu'en 1856 que commence la série des « Compiègne », c'est-à-dire un séjour d'un mois à un mois et demi chaque automne, pour les chasses en forêt, avec organisation des invités en « séries » d'une centaine d'invités chacune. Il y avait généralement quatre séries. L'étiquette est réduite à son minimum, les invités jouissant d'une large indépendance.
En 1870 et 1871, le château est occupé par les Prussiens.
Il accueille en 1901 le tsar Nicolas II de Russie, dernier souverain à résider à Compiègne. Pendant la Première Guerre mondiale, les Anglais s'y installent, puis l'état-major allemand en 1914. Le château est transformé en hôpital en 1915 avant d'abriter le Grand Quartier général de mars 1917 à avril 1918.
Après la Guerre, le service des Régions libérés s'installe au château et occasionne des dégâts importants : en 1919, un incendie dévaste la Chambre de l'Empereur et le Cabinet du Conseil. En 1939, avec la Seconde Guerre mondiale, le château est vidé de son mobilier, qui retrouvera sa place en 1945.
Belvès est une ancienne commune française située dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine. De 1790 à 2015, la commune a été le chef-lieu d'un canton.
Elle fait partie de l'association Les Plus Beaux Villages de France.
Au 1er janvier 2016, elle fusionne avec Saint-Amand-de-Belvès pour former la commune nouvelle de Pays de Belvès.
Les historiens supposent que c'est vers 250 av. J.-C. que la tribu celte des Bellovaques arrive dans la région. Elle construit sur l'éperon rocheux qui domine la vallée de la Nauze un lieu de refuge et de marché qui est devenue la Civitas Bellovacencis sous l'occupation romaine.
Le site de Belvès se situe sur le territoire de la civitas gauloise des Pétrocores. Les traces d'occupations gauloises sont ténues, essentiellement toponymiques et numismatiques, et suggèrent l'existence d'un oppidum proche, mais il n'y a aucune traces à Belvès même d'une agglomération gauloise. Un type de drachme gauloise en argent, la monnaie répertoriée et attribuée aux Pétrocores, est désignée sous le nom de "drachme du type de Belvès".
Il a été trouvé peu d'éléments archéologiques de l'époque gallo-romaine. L'église Saint-Victor de Sagelat est construite sur le site d'une villa gallo-romaine.
Les Wisigoths arrivent dans la région à partir de 416. Ils semblent avoir laissé leur nom au site de Pégaudou, Podium Gothorum.
Après la bataille de Vouillé, en 507, les Francs de Clovis s'installent dans la région.
C'est l'ermite saint Avit, vivant dans la forêt de la Bessède près de Saint-Avit-Sénieur, qui va diffuser le christianisme dans la région, entre 530 et 570, et installer les premières paroisses.
En 629, le Périgord avec l'Aquitaine devient le royaume de Caribert II, demi-frère de Dagobert, mais il meurt en 632.
À partir de 660 vont apparaître les premiers ducs d'Aquitaine marquant le souhait d'autonomie de la province.
En 731, Charles Martel va entreprendre de lutter contre le duc d'Aquitaine, Eudes, en l'accusant l'avoir rompu le traité signé en 720. Dans sa recherche d'un appui, il s'est allié au gouverneur Munuza en lutte contre le wali d'Espagne Abd al-Rahmân. Ce dernier, après avoir tué Manuza, attaque le duc Eudes et envahit l'Aquitaine. Abd-er-Rahman prend Bordeaux et bat le duc à un passage de la Dordogne ou de la Garonne. Ce dernier demande refuge auprès de Charles Martel. En 732, les deux armées, franques et arabes, se font face près de Poitiers. Charles Martel remporte la bataille de Poitiers, en 732. Le duc doit reconnaître la suzeraineté de Charles Martel.
Un drame va se dérouler au pied de Belvès. En 768, le duc d'Aquitaine Waïfre, ou Gaiffier, pourchassé par Pépin le Bref, s'arrête près d'une fontaine qui va prendre son nom en souvenir, Font-Gauffier, avant d'être assassiné par Waratton, le 2 juin 768. L'Aquitaine passe sous le contrôle du roi Pépin le Bref.
De retour de son expédition en Espagne, en 778, et après Roncevaux, Charlemagne s'est arrêté à l'abbaye de Sarlat. Il nomme, en 779, Widbald, premier comte du Périgord. Charlemagne fait de son fils, Louis le Pieux, le roi d'Aquitaine en 781.
C'est en 830 qu'apparaît Belvès dans les textes. Un monastère a été créé à Montcuq, quelques années plus tôt, le monasterium Belvacense. Ce monastère va être détruit en 848 par les Vikings ou Normands. Reconstruit en 853, il est à nouveau détruit et les habitants doivent se réfugier dans la forêt de la Bessède où vont être bâtis des donjons sur motte dont la mémoire est conservée dans la topographie.
En 993 apparaît un mal terrible en Aquitaine, faisant plus de 40 000 morts, le feu sacré ou mal des ardents. On expose le corps de saint Martial à Limoges et le mal s'apaise. Il réapparaît encore plus grave en Périgord et en Limousin en 1070. Nouveau pèlerinage à Saint-Martial de Limoges et on transfère les reliques de saint Pardoux d'Arnac de Pompadour à Limoges. Le mal cesse, mais une nouvelle poussée de la maladie se produit à partir de 1092. Les reliques de saint Pardoux sont transportées dans la région en procession. La maladie s'arrête. Beaucoup d'églises de la région vont alors être placées sous le patronage de saint Pardoux.
Collégiale Notre-Dame. Eglise romane du XIIe siècle, au profil caractéristique avec deux clochers octogonaux.
Une première église commencée par Robert le Pieux en 1016 et dédicacée à la fin du XIe siècle (il ne subsiste que la tour-porche). Collégiale actuelle entreprise au début et achevée vers le milieu du XIIe siècle. Chapelle d'axe ajoutée ou reconstruite sur le déambulatoire au cours du XIVe siècle. Eglise incendiée pendant la guerre de 100 ans. D'importants travaux au début du XVIe siècle : Chapelles latérales ajoutées au Nord et contre la partie septentrionale de la façade dans le prolongement du clocher-porche. Clocher repris sur sa face occidentale. Deux chapelles latérales et un grand porche construits au Sud. Trois premières travées de la nef revoûtées. Arcs-boutants lancés sur tout le pourtour. Chapelle orientée à l'extrémité du bas-côté Nord également refaite. Fortement restaurée au XIXe siècle : Piles du côté Nord, sauf les 2 dernières, reprises en sous-oeuvre. Remaniement des fenêtres hautes au Sud, avec percement d'un occulus dans le fond du triforium. Chevet à peu près intégralement reconstruit 2 fois. Eglise intéressante seulement par son plan sans transept et à déambulatoire et par son élévation à 3 niveaux + deux tours octogonales et une série de chapiteaux sculptés.
La tribune de la tour-porche ouvre sur le vaisseau central par deux baies en plein cintre. Dans la nef elle-même, seules les dernières travées sont du XIIe siècle et les mieux conservées sont les quatrième et cinquième du côté Nord. L'élévation est à trois niveaux, comme à Saint-Étienne de Beauvais. Les grandes arcades sont en plein cintre, à deux rouleaux moulurés de baguettes au XIXe siècle. Les piles quadrangulaires sont cantonnées de colonnes engagées au nombre de trois sur chaque face. Du côté du grand vaisseau, la colonne médiane fait saillie sur un dosseret. Les chapiteaux des colonnes latérales sont disposés de biais pour les ogives. Les corbeilles sont sculptés de feuillages d'acanthe, dressés sur un seul rang et soigneusement nervures. A la dernière travée, avant celle du clocher, figurent des griffons et des monstres affrontés, ainsi que les entrelacs d'aspect plus roman.
Au-dessus des arcades, subsistent les baies du triforium, géminées et en plein cintre, sous un arc de décharge. Leur aspect est tout à fait comparable au triforium sous comble de Saint-Étienne de Beauvais, mais peut-être existait-il déjà un mur de fond au XIIe siècle et donc une sorte de triforium-couloir. Les fenêtres hautes sont modernes ; elles reprennent la forme d'origine en plein cintre. La nef a été voûtée d'ogives dès le début et les arcs ont l'épais profil des voûtes précoces, doubleaux en plein cintre et ogives moulurées d'un méplat entre deux gorges et deux baguettes. Les bas-côtés étaient cependant encore couverts de voûtes d'arêtes, qui ont été restituées par Viollet-le-Duc.
La travée du chœur sous le clocher paraît contemporaine de la nef. Aux quatre colonnes de l'abside, ont été remployés des chapiteaux anciens, ornés de palmettes, de tiges à la fois souples et fermes, de feuilles côtelées disposées sur deux rangs. Le chevet primitif avait peut-être été construit avant la nef.
(extrait de : Anne Prache ; Ile-de-France romane, Ed. Zodiaque, Coll. Nuit des Temps, pp. 253-255).
Le site internet TripAdvisor® a classé les plus belles plages du monde et de France. La plus grande plage de Saint-Malo est la seule plage bretonne dans le top 10 français.
La plage du Sillon, à Saint-Malo, a été élue la 3e plus belle plage de France par le site de planification et de réservation de voyage TripAdvisor®, derrière la plage de Palombaggia, à Porto-Vecchio, en Corse, et la Côte des Basques, à Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Seule plage bretonne
La plage du Sillon est la seule plage bretonne du top 10. « Profitez de cette belle plage de sable blond et de la vue magnifique. Vous ne serez pas déçus. Les couleurs sont splendides même lorsque le temps est pluvieux », partage un utilisateur du site participatif.
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
On l'aperçoit d'un peu partout... Elle se situe en face de la Place Saint-Marc, et au débouché du Grand Canal.
Construite entre 1631 et 1687 après une terrible épidémie de peste, sa restauration est financée par l'Association française pour la sauvegarde de Venise. Les problèmes de fondations furent résolus d'une façon stupéfiante. Selon les chiffres connus, plus de 1.100.000 pieux de 4 mètres de long, recouverts de moellons et de mortier supportent le gigantesque édifice (imaginez la forêt que cela représente !).
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This church is situated in front of the Piazza San Marco, and in the outlet of the Canal Grande.
It was built between 1631 and 1687 after a terrible epidemic of plague. The problems of its foundations were resolved in a stunning way. According to the known figures, more than 1.100.000 pickets 4 meters long, covered with rubble stones and with mortar support the gigantic building (imagine the forest which it represents!).
Collégiale Notre-Dame. Eglise romane du XIIe siècle, au profil caractéristique avec deux clochers octogonaux.
Une première église commencée par Robert le Pieux en 1016 et dédicacée à la fin du XIe siècle (il ne subsiste que la tour-porche). Collégiale actuelle entreprise au début et achevée vers le milieu du XIIe siècle. Chapelle d'axe ajoutée ou reconstruite sur le déambulatoire au cours du XIVe siècle. Eglise incendiée pendant la guerre de 100 ans. D'importants travaux au début du XVIe siècle : Chapelles latérales ajoutées au Nord et contre la partie septentrionale de la façade dans le prolongement du clocher-porche. Clocher repris sur sa face occidentale. Deux chapelles latérales et un grand porche construits au Sud. Trois premières travées de la nef revoûtées. Arcs-boutants lancés sur tout le pourtour. Chapelle orientée à l'extrémité du bas-côté Nord également refaite. Fortement restaurée au XIXe siècle : Piles du côté Nord, sauf les 2 dernières, reprises en sous-oeuvre. Remaniement des fenêtres hautes au Sud, avec percement d'un occulus dans le fond du triforium. Chevet à peu près intégralement reconstruit 2 fois. Eglise intéressante seulement par son plan sans transept et à déambulatoire et par son élévation à 3 niveaux + deux tours octogonales et une série de chapiteaux sculptés.
La tribune de la tour-porche ouvre sur le vaisseau central par deux baies en plein cintre. Dans la nef elle-même, seules les dernières travées sont du XIIe siècle et les mieux conservées sont les quatrième et cinquième du côté Nord. L'élévation est à trois niveaux, comme à Saint-Étienne de Beauvais. Les grandes arcades sont en plein cintre, à deux rouleaux moulurés de baguettes au XIXe siècle. Les piles quadrangulaires sont cantonnées de colonnes engagées au nombre de trois sur chaque face. Du côté du grand vaisseau, la colonne médiane fait saillie sur un dosseret. Les chapiteaux des colonnes latérales sont disposés de biais pour les ogives. Les corbeilles sont sculptés de feuillages d'acanthe, dressés sur un seul rang et soigneusement nervures. A la dernière travée, avant celle du clocher, figurent des griffons et des monstres affrontés, ainsi que les entrelacs d'aspect plus roman.
Au-dessus des arcades, subsistent les baies du triforium, géminées et en plein cintre, sous un arc de décharge. Leur aspect est tout à fait comparable au triforium sous comble de Saint-Étienne de Beauvais, mais peut-être existait-il déjà un mur de fond au XIIe siècle et donc une sorte de triforium-couloir. Les fenêtres hautes sont modernes ; elles reprennent la forme d'origine en plein cintre. La nef a été voûtée d'ogives dès le début et les arcs ont l'épais profil des voûtes précoces, doubleaux en plein cintre et ogives moulurées d'un méplat entre deux gorges et deux baguettes. Les bas-côtés étaient cependant encore couverts de voûtes d'arêtes, qui ont été restituées par Viollet-le-Duc.
La travée du chœur sous le clocher paraît contemporaine de la nef. Aux quatre colonnes de l'abside, ont été remployés des chapiteaux anciens, ornés de palmettes, de tiges à la fois souples et fermes, de feuilles côtelées disposées sur deux rangs. Le chevet primitif avait peut-être été construit avant la nef.
(extrait de : Anne Prache ; Ile-de-France romane, Ed. Zodiaque, Coll. Nuit des Temps, pp. 253-255).
Fondée au XIe siècle par Robert le Pieux comme succursale de Notre-Dame, cette église primitive n’a laissé aucun vestige. Des reconstructions du XIIe siècle, il subsiste la façade, le transept et le clocher central (fig.2). Le beau portail en plein cintre de la façade a été maheureusement beaucoup trop restauré: ses six colonnettes avec leurs chapiteaux sont modernes, ainsi que les anges en terre cuite de la première voussure. Le tympan en forme de croissant, sur lequel est représentée la pesée des âmes, surmonte deux rangs de chevrons continus. Ce portail, où l’on retrouve une influence bourguignonne, était semblable à celui de la façade romane de la cathédrale d’Orléans, qui fut détruite au XVIIIe siècle. La nef est du XVe siècle, ainsi que [p.107] les bas-côtés, puis, celui du sud fut agrandi au XVIe siècle par des chapelles latérales, dont la décoration extérieure, pilastres et chapiteaux corinthiens, accusent le style Renaissance.
En 987, Foulques Nerra devient Comte d’Anjou et hérite de nombreuses terres enclavées en Touraine, province qui ne lui appartient pas. Il saisit l’importance stratégique du village de Mont Reveau, surplombant le Cher, adossé à la forêt et situé au carrefour de l’ancienne voie romaine allant de Tours à Bourges et de l’ancienne route d’Espagne vers Saint Jacques de Compostelle. Entre 1005 et 1010, il rase le village de Mont Reveau et celui voisin de Nanteuil, pour édifier une grosse tour en bois protégée par une enceinte de pieux, sur la motte castrale en arrière du donjon actuel, qu’il appelle Montrichard (on ignore la signification de ce nom). A mi-côte, il fera construire une chapelle où il déposera un morceau de la Sainte Croix, ramené des croisades. Avant sa mort, Foulques donne Montrichard à Lisois de Bazougers, son fidèle chef militaire, filleul d’Hugues Capet, associant ainsi notre ville à la grandeur de la Maison d’Amboise.
En 1109, son petit-fils, Hugues 1er, seigneur d’Amboise et de Chaumont, fait construire le donjon de pierres, comportant un logis seigneurial pourvu de baies et d’une cheminée. Il renforce les défenses du donjon. A cette époque, le comté d’Anjou dont la Touraine appartient à la Famille Plantagenet.
En 1154, Henri II Plantagenet, comte d’Anjou, du Maine et du Poitou, duc de Normandie et indirectement duc d’Aquitaine par sa femme, parvient au trône d’Angleterre. Montrichard devient Anglais.
En juillet 1188, le roi Philippe Auguste débute le siège de Montrichard, qui durera deux mois. La ville est défendue par 42 chevaliers et 300 combattants dont 50 sont affectés à la défense du donjon. Les « taupes du roi » sapent les tours de la forteresse et les font écrouler en mettant le feu aux étais de leurs souterrains. La forteresse subit ses premiers outrages mais Montrichard est à nouveau Français.
En 1356, dans les débuts de la guerre de Cent Ans, la place forte de Montrichard est mise en état de défense. Les troupes royales passent en grand nombre dans la ville pour aller en Poitou où elles furent battues par celles d’Edouard Plantagenêt, plus connu sous le nom de Prince Noir, à Poitiers le 19 septembre 1356 et le roi de France Jean II fait prisonnier. C’est d’ailleurs pour payer la rançon que fut créé le franc en 1360.
Le 9 juillet 1418, le Dauphin, futur Charles VII, est à Montrichard avec son armée pour aller combattre les Bourguignons. Le 23 avril 1422, Montrichard reçoit le dauphin Charles venant de Bourges. Il y reviendra à plusieurs reprises en tant que roi, jusqu’à sa mort en 1461. Au château, le roi loge au rez-de-chaussée car il a répugnance à loger en étage depuis que l’effondrement d’un plancher l’a mis en péril. Vers 1436, pendant la rébellion du dauphin, le futur Louis XI, contre son père, le roi Charles VII ordonne aux gouverneurs de Blois et d’Amboise de s’emparer du château de Montrichard, ce qui est fait pendant que les maçons réparent les murs…
En 1877, le château de Montrichard est classé au titre des Monuments Historiques.
Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.
La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.
A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...
Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.
La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...
Plage surveillée avec poste de secours l'été
Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette.
Nos plages malouines sont de vastes étendues de sable fin, avec une côte découpée et parsemée de petites criques, dunes et falaises ...
La Grande Plage s'étend sur 3 km entre l'intra muros et la pointe de Rochebonne à Paramé. Cette pointe est un des meilleurs point de vue sur la cité malouine. Celle ci change de nom en fonction des secteurs : le Sillon, La Hoguette et Rochebonne.
Les plages du Minihic et du Pont offre un paysage sur la baie magnifique.
Les plage de Rothéneuf, le Val et le Havre se complètent admirablement. Le Val s'ouvre sur la mer et le Havre borde une anse presque fermée entourée de dunes, de falaises et de pins autrefois surnommée "Le Lac Suisse".
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Moutier-d'Ahun (Creuse).
Borne leugaire de Gordien III à Moutier-d'Ahun.
Érigée sous le règne de Gordien III (Marcus Antonius Gordianus) en 243 ap. J.-C. La dernière ligne de l'inscription révèle, sous la forme abrégée CL, le nom de la civitas Lemouicum (la cité des Lémoviques), dénomination tardive de l'actuelle Limoges.
On trouve comme inscripption :
[IMP(ERATORI) CAES(ARI)] M(ARCO) ANT(ONIO) GORDIANO PIO FELICI AVG(VSTO) P(ONTIFICI) M(AXIMO) TR(IBVNICIA) P(OTESTATE) VI CO(N)S(VLI) II P(ATRI) P(ATRIAE) PROCO(N)[S(VLI)] C(IVITAS) L(EMOVICVM) L(EVGAS) XXXIIII
"À l'empereur César Marcus Antonius Gordianus, pieux, heureux, Auguste, grand pontife, revêtu du pouvoir tribunicien à 6 reprises, 2 fois consul, père de la patrie, proconsul. La cité des Lémoviques, 34 lieues."
Gordien III était empereur romain de 238 à 244, pendant la période dite de l'« Anarchie militaire ».
On distingue deux grands types de bornes routières, selon l'unité de distance utilisée : la borne milliaire et la borne leugaire :
- La borne milliaire utilisait le mille (milia passum, souvent abrégé en MP). Un mille passuum équivalait à 1,482 kilomètres.
- La borne leugaire utilisait la lieue (euga / leucae / leugae). On ne retrouve cette unité de distance que sur des bornes découvertes en Gaule. Une lieue gauloise équivalait à 2,45 kilomètres.
PLACE DU BOUFFAY
RÉSOLUTION
DES FORCES EN PRÉSENCE
VINCENT MAUGER
Vincent Mauger explore les notions d’espace et de paysage à travers différents médiums : le dessin, la vidéo, la sculpture surtout. À partir de systèmes et de matériaux de construction simples, il propose des objets jouant sur le décalage des rapports d’échelle. Les principes d’assemblage restent visibles et permettent au spectateur de s’emparer de l’objet, d’imaginer en poursuivre la construction ou en modifier la configuration. L’artiste matérialise ainsi ce que serait notre espace mental, notre façon de penser notre présence physique dans un espace donné, et par extension notre présence au monde.
L’étrange objet qu’il présente sur la place du Bouffay convoque l’idée même de nature par le matériau utilisé : le bois. De longs pieux fixés à une matrice centrale créent un effet cinétique à mesure qu’on en fait le tour. L’imaginaire oblige à en chercher un usage et révèle l’ambiguïté de l’objet : son ampleur en fait un élément majestueux tout autant qu’effrayant, à l’instar des machines de guerre médiévales ou antiques.
Lisbonne 2017
Le pont Vasco da Gama est un viaduc continu qui franchit l'estuaire du Tage en sa partie large, au nord de Lisbonne sur une distance de 12,3 km. Sa longueur hors-tout de plus de 17 km en fait le deuxième plus grand d'Europe après le pont de Crimée et le 38e plus grand au monde. La construction (qui se justifie par le fait qu'il fallait dégorger le Pont du 25 avril) a commencé en 1995 et le pont a été ouvert au public le 29 mars 1998, juste avant l'exposition universelle Expo '98 qui célébrait le 500e anniversaire de la découverte de la route maritime vers l'Inde par Vasco de Gama. Ce pont était une nécessité mais plusieurs foyers d'habitation ont dû être relogés.
Conçu pour résister à un tremblement de terre 4,5 fois plus puissant que celui de 1755 et à des vents atteignant 250 km/h, il est bâti sur des pieux de 2,2 m et 1,7 m de diamètre et ses fondations s'enfoncent à 95 m en dessous du niveau de la mer. Du fait de la longueur du pont, la courbure de la Terre a dû être prise en compte dans le calcul de l'emplacement des piles : sans cela, une erreur d'un mètre serait apparue au bout du pont.
Son coût de construction est estimé à environ 900 millions d'euros.
Les piles du pont ont été réparées en 2017.
Source : Wikipédia.
Un ouvrage Vinci Construction.
Pont Vasco de Gama
Ouvrage du siècle pour le Portugal, premier prix de génie civil à la Biennale hispano-américaine de l’architecture et du génie civil à Madrid en 2000, plus long pont d’Europe à sa construction, le pont Vasco de Gama est une réalisation remarquable inaugurée à l’occasion de l’exposition universelle de Lisbonne en 1998. Franchissant en 17 kilomètres l’estuaire du Tage, le pont se compose de 5 ouvrages à l’architecture bien distincte. Tous sont conçus pour résister à un séisme équivalent à celui qui ravagea Lisbonne en 1755 (amplitude estimée à 8,7 sur l’échelle de Richter et à des vents cycloniques de 250 km/h). Cette structure lui permet de relier durablement la rive nord très développée de Lisbonne à sa rive sud plus rurale, et assure ainsi le développement de cette dernière tout en décongestionnant le trafic dans la capitale.
CONTEXTE
En 1991, le gouvernement portugais lance un appel d’offres international pour la conception, le financement, la construction et l’exploitation d’un pont franchissant le Tage en sa partie large, car le pont suspendu du 25 avril ne suffit plus. Le groupement concessionnaire Lusophone dont fait partie Campenon Bernard SGE est désigné lauréat de l’appel d’offres en 1994.
Le contrat exige l’inauguration du pont lors de l’exposition universelle de Lisbonne en mars 1998, ce qui implique des délais extrêmement réduits. La construction est prise en charge par le groupement Novaponte piloté par Campenon Bernard SGE. Les travaux démarrent alors en janvier 1995, 3 mois avant la signature de l’accord de concession. L’inauguration du pont se déroule à temps, 3 ans plus tard.
TECHNIQUE
Plusieurs éléments doivent être pris en compte pour mettre en relief la complexité de réalisation de ce pont. Tout d’abord, il est constitué de 5 parties distinctes les unes des autres : le viaduc Nord, le viaduc de l’exposition, le pont à haubans, le viaduc central et le viaduc Sud, sans compter les échangeurs. En raison du délai, un phasage singulier a été mis en place. La coordination par satellite a permis la cohérence de l’ensemble. Sans cette nouvelle technologie, la courbure de la terre et la longueur du pont auraient faussé le projet d’un mètre.
Le risque sismique a également été pris en compte lors de la phase de conception. Le Portugal est une zone d’activité sismique importante comme l’a prouvé le tremblement de terre de 1755, qui reste le plus important connu à ce jour. En conséquence, le pont Vasco de Gama peut résister à un tremblement de terre d’amplitude 4,5 fois supérieure à celui imposé par les normes de résistance des bâtiments de Lisbonne.
Chaque partie du pont reflète ce défi. Le viaduc Nord est équipé d’un système d’amortisseurs à son extrémité nord pour absorber les déplacements longitudinaux en cas de séisme. Le tablier du pont à haubans n’est pas fixé à ses pylônes, mais peut se déplacer transversalement et longitudinalement. Ses piles très souples ont été conçues afin de pouvoir obtenir de longues périodes de vibration. Enfin, des coupleurs hydrauliques sur les piles du viaduc central permettent à ce dernier de bouger en service, mais le bloquent en cas de séisme.
IMPACT
Le pont Vasco de Gama peut être qualifié de fierté nationale du fait de ses prouesses techniques. Par ailleurs, les promesses de développement urbain qui ont suscité sa construction se sont révélées justes. En reliant la Secunde Circulare à la nationale EN10 et à la future A12, ce pont désengorge le trafic croissant dans Lisbonne et facilite tout trajet vers l’Espagne et la province d’Algarve. En permettant à la rive sud du Tage d’être mieux desservie, il lui assure des perspectives de développement importantes.
Ce pont est aussi remarquable pour son respect des normes environnementales. La majeure partie des mesures appliquées par Lusoponte afin de préserver l’environnement étaient inédites à l’époque en Europe. Des murs anti-bruit ont été construits, des protections contre les affouillements à la base des piles du canal installées, et des bassins de traitement des eaux pluviales pour la rive Sud ont été créés.
Sur cette même rive, des mesures spéciales ont été prises pour la récupération des eaux des marais salants du Samouco, qui constituent une réserve naturelle et un lieu de refuge, de reproduction et de nourriture pour des centaines d’espèces d’oiseaux, de poissons, de crustacés et de mollusques. Cette nouvelle réserve s’étend sur 400 hectares. Ainsi, au printemps 1995, les travaux se sont interrompus pendant 3 semaines pour le passage d’oiseaux migratoires.
L’abbaye de Cluny a été fondée en 910 par Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine et comte de Mâcon. Désireux d’assurer le salut de son âme, il donna un domaine près de la Grosne à l’abbé Bernon qui avait déjà créé l’abbaye de Gigny vers 885 puis administré celle de Baume-les-Messieurs à partir de 888, toutes deux dans le Jura. Selon la tradition, Bernon partit avec douze moines, six de Gigny et six de Baume, en direction du domaine, Cluny, dont il fera une puissante abbaye, placée sous la protection du Saint-Siège pour éviter les convoitises des seigneurs environnants.