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www.twitter.com/Memoire2cite #recherche #archives #Banlieue #socialhousing #logement #Collectif #Copropriété #Habitation #Habitat #HLM #Quartier #Béton #immeuble #Cité #Moderne #Europe #World #Mémoire2Cité #Mémoire2Ville @ Les 30 Glorieuses . com l' #Urbanisme d'Antan, Le décret n°96-1156 du 26 décembre 1996 fixe la liste de 750 Zones urbaines sensibles (Zus). Le décret n°2000- 796 du 24 août 2000 ajoute le quartier «Nouveau Mons» de Mons-en-Baroeul à la liste des Zus et le décret n°2001-707 du 31 juillet 2001 modifie le périmètre de la Zus de Grigny (91).

Les décrets n° 96-1157 et n° 96-1158 du 26 décembre 1996 fixent la liste des 416 Zones de redynamisation urbaine (ZRU) parmi les 751 Zones urbaines sensibles (396 en France métropolitaine, 20 dans les départements d’outre-mer).

la liste des Zus : ZUS_FR_SGCIV_20100701.xls

DépartementCommuneQuartierZRUCarteRue_par_rueCartographie dynamique

Ain (01)Bourg-en-BresseLe Pont des Chèvres, Reyssouze.CarteRue par rueCartographie dynamique

Ain (01)OyonnaxLa Plaine, La Forge.CarteRue par rueCartographie dynamique

Aisne (02)LaonChampagne, Moulin Roux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aisne (02)LaonIle de France.CarteRue par rueCartographie dynamique

Aisne (02)LaonMontreuil.CarteRue par rueCartographie dynamique

Aisne (02)Saint-QuentinEurope.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aisne (02)Saint-QuentinFaubourg d'Isle.CarteRue par rueCartographie dynamique

Aisne (02)Saint-QuentinLe Vermandois : Vermand, Fayet, Artois, Champagne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aisne (02)Saint-QuentinNeuville.CarteRue par rueCartographie dynamique

Aisne (02)SoissonsPresles Chevreux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Allier (03)CussetPresle, Les Darcins.CarteRue par rueCartographie dynamique

Allier (03)Domérat/MontluçonBien Assis*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Allier (03)MontluçonDunlop, Pré Gené.CarteRue par rueCartographie dynamique

Allier (03)MontluçonFontbouillant.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Allier (03)MoulinsLes Chartreux.CarteRue par rueCartographie dynamique

Allier (03)MoulinsMoulins Sud : Champins, Champmilan, Nomazy.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Allier (03)VichyLes Ailes, Port Charmeil.CarteRue par rueCartographie dynamique

Allier (03)YzeureLe Plessis.CarteRue par rueCartographie dynamique

Alpes de Haute Provence (04)Digne-les-BainsLe Pigeonnier, Barbejas.CarteRue par rueCartographie dynamique

Alpes Maritimes (06)NiceSaint Augustin.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Alpes Maritimes (06)NiceSaint Charles, Bon Voyage, Pasteur, Mont Gros.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Alpes Maritimes (06)NiceTrachel.CarteRue par rueCartographie dynamique

Alpes Maritimes (06)Nice/Saint-AndréL'Ariane*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Alpes Maritimes (06)VallaurisLa Zaïne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ardèche (07)AnnonayLe Zodiaque.CarteRue par rueCartographie dynamique

Ardèche (07)AubenasLes Oliviers.CarteRue par rueCartographie dynamique

Ardennes (08)Charleville-MézièresHouillère.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ardennes (08)Charleville-MézièresManchester.CarteRue par rueCartographie dynamique

Ardennes (08)Charleville-MézièresRonde Couture.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ardennes (08)FumayLe Charnois.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ardennes (08)RethelLes Régions.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ardennes (08)RevinOrzy.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ardennes (08)SedanLe Lac.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ardennes (08)SedanTorcy Cité.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aube (10)Bar-sur-AubeLes Varennes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aube (10)La Chapelle-Saint-Luc/Les Noës-Près-Troyes/TroyesChantereigne Montvilliers *.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aube (10)Pont-Sainte-MarieLes 20 Arpents.CarteRue par rueCartographie dynamique

Aube (10)Romilly-sur-SeineNouveau Romilly.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aube (10)Saint-André-les-VergersMaugout.CarteRue par rueCartographie dynamique

Aube (10)TroyesLes Chartreux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aube (10)TroyesPoint du Jour.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aube (10)TroyesVouldy, Jules Guesde, Trévois, Les Sénardes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aude (11)CarcassonneLa Conte.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aude (11)CarcassonneLe Viguier : Saint Jacques.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aude (11)NarbonneSaint Jean, Saint Pierre.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Aveyron (12)Villefranche-de-RouergueLe Tricot.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Aix-en-ProvenceBeisson.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Aix-en-ProvenceCorsy.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Aix-en-ProvenceJas de Bouffan.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)ArlesBarriol.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)ArlesGriffeuille.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)ArlesTrébon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)La CiotatAbeille, La Maurelle, Matagots.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)La CiotatCentre.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)La CiotatFardeloup.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 1er, 2e, 3e et 6eCentre Nord.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 3e et 15eSaint Mauront, Bellevue, Cabucelle.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 9eLes Hauts de Mazargues.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 10e et 11eVallée de l'Huveaune : Rouguière, Saint Marcel.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 11e et 12eAir Bel.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 12e et 13eLa Rose, Frais Vallon, Le Petit Séminaire.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 13eMalpassé, Saint Jérôme.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 14e et 15eSaint Barthélémy, Le Canet, Delorme Paternelle.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 15eSaint Antoine Est : La Savine, Notre Dame Limite.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 15e et 16eNord Littoral : Plan d'Aou, La Bricarde, La Castellanne, Le Vallon, Mourepiane.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 15e et 16eQuinzième Sud : Consolat, Viste, Aygalades.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Marseille 16eL'Estaque, Saumaty.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)MiramasQuartier Nord.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Port-de-BoucLa Lèque, Les Aigues Douces.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Port-de-BoucLes Amarantes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Port-de-BoucLes Comtes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Port-Saint-Louis-du-RhôneVauban.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Salon-de-ProvenceLa Monaque.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)Salon-de-ProvenceLes Canourgues.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bouches du Rhône (13)TarasconCentre, Les Ferrages.CarteRue par rueCartographie dynamique

Calvados (14)CaenLa Grâce de Dieu.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Calvados (14)CaenLa Guérinière.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Calvados (14)CaenPierre Heuzé.CarteRue par rueCartographie dynamique

Calvados (14)Hérouville-Saint-ClairHérouville Est : Le Val, Les Belles Portes, Le Grand Parc.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Charente (16)AngoulêmeBasseau, Grande Garenne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Charente (16)AngoulêmeBel Air, Grand Font.CarteRue par rueCartographie dynamique

Charente (16)AngoulêmeMa Campagne.CarteRue par rueCartographie dynamique

Charente (16)CognacCrouin.CarteRue par rueCartographie dynamique

Charente (16)SoyauxChamp de Manoeuvre.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Charente Maritime (17)AytréRésidence Pierre Loti (Résidence Karine).CarteRue par rueCartographie dynamique

Charente Maritime (17)La RochelleMireuil, Laleu, La Pallice, La Rossignolette.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Charente Maritime (17)La RochelleVilleneuve les Salines.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Charente Maritime (17)RochefortPetit Marseille.CarteRue par rueCartographie dynamique

Charente Maritime (17)SaintesBellevue.CarteRue par rueCartographie dynamique

Cher (18)BourgesAéroport.CarteRue par rueCartographie dynamique

Cher (18)BourgesBourges Nord : Chancellerie, Gibjoncs, Turly, Barbottes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Cher (18)VierzonClos du Roy.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Cher (18)VierzonHenri Sellier.CarteRue par rueCartographie dynamique

Corse Du Sud (2A)AjaccioCannes, Les Salines.CarteRue par rueCartographie dynamique

Corse Du Sud (2A)AjaccioJardins Empereur.CarteRue par rueCartographie dynamique

Corse Du Sud (2A)AjaccioPietralba.CarteRue par rueCartographie dynamique

Corse Du Sud (2A)AjaccioSaint Jean.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Corse (2B)BastiaQuartiers Sud.CarteRue par rueCartographie dynamique

Côte d'Or (21)ChenôveLe Mail.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Côte d'Or (21)DijonLes Grésilles.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Côte d'Or (21)LongvicLe Bief du Moulin.CarteRue par rueCartographie dynamique

Côte d'Or (21)QuétignyCentre Ville.CarteRue par rueCartographie dynamique

Côte d'Or (21)TalantLe Belvédère.CarteRue par rueCartographie dynamique

Côtes d'Armor (22)Saint-BrieucCroix Saint Lambert, Ville Oger.CarteRue par rueCartographie dynamique

Côtes d'Armor (22)Saint-BrieucLe Plateau, Balzac, Ginglin.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Côtes d'Armor (22)Saint-BrieucPoint du Jour, Waron, Saint Jouan, Tour d'Auvergne.CarteRue par rueCartographie dynamique

Dordogne (24)BoulazacLe Vignaud.CarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)AudincourtCourbet, Pergaud.CarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)AudincourtLes Champs Montants.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)BavansChamperriet.CarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)BesançonCité Brûlard.CarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)BesançonClairs Soleils.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)BesançonPalente, Orchamps.CarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)BesançonPlanoise.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)BethoncourtChampvallon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)EtupesLa Montagne.CarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)Grand-CharmontLes Fougères.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)MontbéliardLa Chiffogne.CarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)MontbéliardPetite Hollande.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Doubs (25)ValentigneyLes Buis.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Drôme (26)DonzèreL'Enclos.CarteRue par rueCartographie dynamique

Drôme (26)MontélimarQuartiers Ouest : Pracomtal, Grange Neuve, Bagatelle, Le Plan, Jean Moulin.CarteRue par rueCartographie dynamique

Drôme (26)PierrelatteLe Roc.CarteRue par rueCartographie dynamique

Drôme (26)Romans-sur-IsèreLa Monnaie.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Drôme (26)ValenceLe Polygone.CarteRue par rueCartographie dynamique

Drôme (26)ValenceValence le Haut : Fontbarlette, Le Plan.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Eure (27)EvreuxClos au Duc.CarteRue par rueCartographie dynamique

Eure (27)EvreuxLa Madeleine.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Eure (27)EvreuxNétreville.CarteRue par rueCartographie dynamique

Eure (27)LouviersZ.A.C. de la Justice.CarteRue par rueCartographie dynamique

Eure (27)VernonValmeux, Blanchères, Boutardes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)ChartresBeaulieu, Hauts de Chartres, Saint Chéron.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)ChâteaudunBeauvoir.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)DreuxBergeronettes, Prod'homme, Aubépines.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)DreuxLes Bâtes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)Dreux/Sainte-Gemme-MoronvalPlateau Est* : Chamards, Croix Tiénac, Lièvre d'Or, Le Moulec, Haricot, Feilleuses.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)LucéBruxelles.CarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)LucéParadis, Vieux Puits, Maunoury.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)MainvilliersTallemont.CarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)VernouilletCité de la Tabellionne.CarteRue par rueCartographie dynamique

Eure et Loir (28)VernouilletLes Vauvettes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Finistère (29)BrestKerédern.CarteRue par rueCartographie dynamique

Finistère (29)BrestKerourien.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Finistère (29)BrestPontanezen.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Finistère (29)QuimperKermoysan.CarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)AlèsLes Cévennes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)AlèsPrés Saint Jean.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)Bagnols-sur-CèzeLes Escanaux, Coronelle, Citadelle.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)BeaucaireCentre.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)BeaucaireLa Moulinelle.CarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)La Grand-CombeTrescol.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)NîmesChemin Bas d'Avignon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)NîmesMas de Mingue.CarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)NîmesZ.U.P. Pissevin, Valdegour.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gard (30)Saint-GillesSabatot.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Garonne (31)CugnauxLe Vivier, Le Maçon.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Garonne (31)ToulouseEmpalot.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Garonne (31)ToulouseFaourette, Bordelongue, Bagatelle.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Garonne (31)ToulouseLa Reynerie, Bellefontaine.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Garonne (31)ToulouseLes Izards.CarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)BèglesPaty, Monmousseau.CarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)BèglesThorez, Goëlands.CarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)Bègles/BordeauxYves Farges*, Belcier*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)BordeauxBacalan, Claveau.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)BordeauxLes Aubiers.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)BordeauxSaint Michel.CarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)Bordeaux/Cenon/FloiracCité Benauge (Bastide)*, Bas Cenon*, Cité Libération*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)Bordeaux/Cenon/Floirac/LormontHauts de Garonne*, Bastide* : Quais Queyries, Brazza.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)MérignacBeaudésert.CarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)PessacAlouette, Haut Livrac.CarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)PessacSaige, Châtaigneraie, Cité Ladonne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)Talence/Villenave-d'OrnonThouars*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Gironde (33)Villenave-d'OrnonSarcignan.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)BéziersLe Faubourg, Centre.CarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)BéziersLes Arènes, La Devèze.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)BéziersPintat, Les Oiseaux.CarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)FrontignanLa Peyrade.CarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)FrontignanQuartier Nord.CarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)LodèveLes Gobelins, Cité Montifort, Saint Martin.CarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)LunelCité la Roquette, L'Abrivado, La Brèche.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)MontpellierGély, Figuerolles .CarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)MontpellierLa Paillade.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)MontpellierLes Cévennes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)MontpellierPas du Loup, Val de Croze, Paul Valéry.CarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)MontpellierLe Petit Bard, Pergola.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Herault (34)SètePresqu'île de Thau.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ille et Vilaine (35)FougèresCotterêts.CarteRue par rueCartographie dynamique

Ille et Vilaine (35)RennesCleunay.CarteRue par rueCartographie dynamique

Ille et Vilaine (35)RennesLe Blosne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ille et Vilaine (35)RennesLes Champs Manceaux, Les Cloteaux.CarteRue par rueCartographie dynamique

Ille et Vilaine (35)RennesMaurepas.CarteRue par rueCartographie dynamique

Ille et Vilaine (35)RennesVillejean.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Ille et Vilaine (35)Saint-MaloLa Découverte.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Indre (36)ChâteaurouxBeaulieu.CarteRue par rueCartographie dynamique

Indre (36)ChâteaurouxSaint Jean.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Indre (36)ChâteaurouxVaugirard.CarteRue par rueCartographie dynamique

Indre et Loire (37)AmboiseLa Verrerie.CarteRue par rueCartographie dynamique

Indre et Loire (37)Joué-lès-ToursLa Rabière.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Indre et Loire (37)La RicheNiqueux Bruère .CarteRue par rueCartographie dynamique

Indre et Loire (37)Saint-Pierre-des-CorpsLa Rabâterie.CarteRue par rueCartographie dynamique

Indre et Loire (37)ToursLe Sanitas.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)ChavanozMoulin Villette .CarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)EchirollesLa Villeneuve : Les Essarts, Surieux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)FontaineFloralies.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)GrenobleMistral.CarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)GrenobleTeisseire, L'Abbaye, Jouhaux, Châtelet.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)GrenobleVillage Olympique, La Villeneuve : Arlequins, Baladins.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)Pont-EvêqueLe Plan des Aures.CarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)Saint-Martin-d'HèresRenaudie.CarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)Saint-Martin-le-VinouxPique Pierre, Buisserate.CarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)VienneGrand Estressin, Portes de Lyon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)VienneMalissol.CarteRue par rueCartographie dynamique

Isère (38)VillefontaineServenoble, Saint Bonnet, Les Roches.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Jura (39)DoleLes Mesnils Pasteurs.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Jura (39)Lons-le-SaunierLa Marjorie, Les Mouillères.CarteRue par rueCartographie dynamique

Jura (39)Saint-ClaudeLes Avignonnets.CarteRue par rueCartographie dynamique

Landes (40)Mont-de-MarsanLe Peyrouat.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Landes (40)Saint-Pierre-du-MontLa Moustey.CarteRue par rueCartographie dynamique

Loir et Cher (41)BloisBégon, Croix Chevalier.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loir et Cher (41)Romorantin-LanthenaySaint Marc.CarteRue par rueCartographie dynamique

Loir et Cher (41)VendômeLes Rottes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Loire (42)La RicamarieLe Montcel.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire (42)Le Chambon-FeugerollesLa Romière, Le Bouchet.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire (42)Rive-de-GierLe Grand Pont.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire (42)RoanneHalage, Mayollet.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire (42)RoanneParc des Sports, Oudan.CarteRue par rueCartographie dynamique

Loire (42)Saint-EtienneMontchovet.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire (42)Saint-EtienneMontreynaud.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire (42)Saint-EtienneTarentaise, Beaubrun, Séverine.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Loire (43)Le Puy-en-VelayQuartier Guitard.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)NantesLes Dervallières.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)NantesMalakoff.CarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)NantesQuartier Est.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)NantesQuartiers Nord.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)Nantes/Saint-HerblainBellevue*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)RezéChâteau Mahaudières.CarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)Saint-NazaireMéan, Penhoët.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)Saint-NazaireQuartier Nord (Petit Caporal).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)Saint-NazaireQuartiers Ouest : Avalix, La Boulletterie, Tréballe, La Chesnaie.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loire Atlantique (44)TrignacCerté.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loiret (45)OrléansArgonne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loiret (45)OrléansLa Source.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loiret (45)PithiviersQuartier Nord.CarteRue par rueCartographie dynamique

Loiret (45)PithiviersSaint Aignan.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Loiret (45)Saint-Jean-de-la-RuelleSalmonerie, Prairie, Pincevent.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Lot et Garonne (47)AgenMontanou.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Lot et Garonne (47)AgenZone Sud Est : Cité Rodrigue, Cité Tapie, Cité Barleté.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)AngersBelle Beille.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)AngersMonplaisir.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)AngersVerneau, Capucins.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)CholetBonnevay.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)CholetBretagne, Bostangis.CarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)CholetFavreau.CarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)CholetGirardière, Turbaudières.CarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)SaumurLa Croix Verte.CarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)SaumurLe Chemin Vert.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Maine et Loire (49)TrélazéLes Plaines.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Manche (50)CherbourgQuartier Est, Le Maupas.CarteRue par rueCartographie dynamique

Manche (50)Cherbourg/OctevilleLes Provinces*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Manche (50)Saint-LôVal Saint Jean.CarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)Châlons-en-ChampagneRive Gauche : Mont Saint Michel, La Bidée, Frison Gare.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)Châlons-en-ChampagneSchmit.CarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)Châlons-en-ChampagneVallée Saint Pierre .CarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)Châlons-en-ChampagneVerbeau, Alsace.CarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)EpernayBernon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)EpernayVignes Blanches, Beau Soleil.CarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)ReimsCroix Rouge.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)ReimsEpinettes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)ReimsLes Châtillons.CarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)ReimsOrgeval.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)ReimsWilson.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)Vitry-le-FrançoisLe Hamois.CarteRue par rueCartographie dynamique

Marne (51)Vitry-le-FrançoisRome, Saint Charles, Le Désert.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Marne (52)Saint-DizierGrand Lachat.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Marne (52)Saint-DizierVert Bois.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Mayenne (53)LavalLes Fourches.CarteRue par rueCartographie dynamique

Mayenne (53)LavalLes Pommeraies.CarteRue par rueCartographie dynamique

Mayenne (53)LavalZ.U.P. Saint Nicolas .ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Meurthe et Moselle (54)Jarville-la-MalgrangeLa Californie.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Meurthe et Moselle (54)LaxouLes Provinces.CarteRue par rueCartographie dynamique

Meurthe et Moselle (54)Laxou/Maxéville/NancyChamp le Boeuf*, Les Aulnes*, Le Haut du Lièvre*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Meurthe et Moselle (54)LunévilleNiederbronn, Zola.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Meurthe et Moselle (54)Malzéville/Saint-MaxJéricho, Saint Michel*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Meurthe et Moselle (54)Mont-Saint-MartinVal Saint Martin.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Meurthe et Moselle (54)TomblaineJartom.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Meurthe et Moselle (54)ToulCroix de Metz.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Meurthe et Moselle (54)Vandoeuvre-lès-NancyLes Nations.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Meuse (55)VerdunCité Verte.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Meuse (55)VerdunLes Planchettes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Morbihan (56)LanesterChantiers République.CarteRue par rueCartographie dynamique

Morbihan (56)LorientBois du Château.CarteRue par rueCartographie dynamique

Morbihan (56)LorientKervénanec.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Morbihan (56)LorientPolygône, Frébault.CarteRue par rueCartographie dynamique

Morbihan (56)VannesKercado.CarteRue par rueCartographie dynamique

Morbihan (56)VannesMénimur.CarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)Behren-lès-ForbachLa Cité.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)CreutzwaldBreckelberg, Fatima, Garang.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)CreutzwaldCité Maroc.CarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)FameckRémelange.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)Farébersviller/ThédingLa Cité*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)Folschviller/ValmontCité du Furst*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)ForbachBellevue.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)ForbachLe Kobenberg.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)ForbachLe Wiesberg, L'Hommel.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)Freyming-Merlebach/Hombourg-HautLa Cité de la Chapelle*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)Hombourg-HautLa Cité des Chênes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)MetzBellecroix.CarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)MetzBorny (Les Hauts de Blémont).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)MetzChemin de la Moselle.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)MetzHannaux, Frécot, Barral.CarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)Metz/WoippyPré Génie*, Saint Eloy.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)Moyeuvre-GrandeFroidcul.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)Saint-AvoldLa Carrière, Le Wenheck.CarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)SarregueminesBeau Soleil.CarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)ThionvilleLa Côte des Roses.CarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)UckangeQuartier Ouest.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Moselle (57)YutzHexagone.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nièvre (58)Cosne-Cours-sur-LoireSaint Laurent.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nièvre (58)NeversLa Grande Pâture.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nièvre (58)NeversLe Banlay.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nièvre (58)NeversLes Bords de Loire.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)AnicheChamps de la Nation.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)AnzinBleuse Borne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)AnzinCarpeaux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Anzin/ValenciennesSecteur intercommunal* : Dutemple, Saint Waast*, Chasse Royale, Coron des Cent Vingt*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Auby/Douai/Flers-en-Escrebieux/Roost-WarendinLes Asturies*, Dorignies*, Pont de la Deûle *, Belleforière*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Aulnoy-lez-ValenciennesZ.A.C. de l'Aérodrome.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)BeuvragesCité Fénelon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Bruay-sur-l'Escaut/EscautpontCité Thiers*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Condé-sur-l'EscautMacou.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Croix/Roubaix/TourcoingBas Saint Pierre*, Roubaix Nord* : Epeule*, Trichon, Alouette, Fresnoy, Mackellerie, Alma Gare, Fosse aux Chênes, Entrepont, Hutin, Oran Cartigny, Cul de Four, Hommelet, Centre Ville, Epidème*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)DenainFaubourg du Château.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Douai/Sin-le-Noble/WaziersLa Clochette*, Le Bivouac*, Notre Dame* .ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Douchy-les-MinesLa Liberté.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)DunkerqueQuartier Sud : Basse Ville, L'Ile Jeanty, Jeu de Mail, Carré de la Vieille, Banc Vert.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)FeigniesCité Cordonniers et Explorateurs.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Grande-SyntheEurope, Albeck, Anciens Jardiniers.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)HaubourdinQuartier du Parc.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)HautmontLes Cités.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)HemBeaumont.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Hem/RoubaixLongchamps, Trois Baudets, Trois Fermes, Lionderie, Nouveau Roubaix, Hauts Champs*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)JeumontLambreçon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)JeumontRoquelles.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)LilleBois Blancs.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)LilleFives.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)LilleVieux Moulins.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)LilleWazemmes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Lille/LoosFaubourg de Béthune, Moulins, Lille Sud*, L'Epi de Soil*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)LoosLes Oliveaux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Marly/ValenciennesLa Briquette*, Faubourg de Cambrai.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)MaubeugeEpinette.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)MaubeugeProvinces françaises.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)MaubeugeSous le Bois, Montplaisir.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Mons-en-BaroeulNouveau MonsCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Montigny-en-Ostrevent/PecquencourtRésidence Lambrecht, Cité du Moucheron, Cité Montigny, Cité des Agneaux, Cités Minières : Cité Barrois, Cité des Pâtures*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)OstricourtCités Minières.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)PecquencourtCités Minières : Cité Lemay, Cité Sainte Marie, Cité Nouvelle (Camus).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)QuiévrechainBlanc Misseron.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)RaismesCité Sabatier.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)RoubaixRoubaix Est : Moulin, Potennerie, Sainte Elisabeth, Pile, Sartel Carihem, Trois Ponts.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Saint-Amand-les-EauxMoulin des Loups, Couture du Limon.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Saint-Pol-sur-MerQuartiers Ouest, Cité Liberté.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)SeclinLa Mouchonnière.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Sin-le-NobleLes Epis.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)SomainCité de Sessevalle.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)TéteghemDegroote.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)TourcoingLa Bourgogne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)TourcoingLe Pont Rompu.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)Vieux-CondéLa Solitude.CarteRue par rueCartographie dynamique

Nord (59)WattrelosBeaulieu.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Oise (60)BeauvaisArgentine.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Oise (60)BeauvaisSaint Jean.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Oise (60)CompiègneQuartier de la Victoire, Z.U.P. 922, Clos des Roses.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Oise (60)Creil/MontatairePlateau Rouher*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Oise (60)MéruLa Nacre.CarteRue par rueCartographie dynamique

Oise (60)MontataireLes Martinets.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Oise (60)Nogent-sur-OiseLes Obiers, La Commanderie.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Oise (60)NoyonMont Saint Siméon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Orne (61)AlençonCourteille.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Orne (61)AlençonPerseigne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Orne (61)ArgentanSaint Michel.CarteRue par rueCartographie dynamique

Orne (61)FlersSaint Michel.CarteRue par rueCartographie dynamique

Orne (61)FlersSaint Sauveur, Pont Féron.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)ArrasRésidence Saint Pol, Blancs Monts, Beaudimont.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)AuchelCité Vandervelde.CarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)Auchel/Marles-les-MinesCité de Marles*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)AvionQuartier de la République, Quartier du 4.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)BéthuneMont Liébaut.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)Boulogne-sur-MerChemin Vert.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)Bruay-la-Bussière/Haillicourt/HoudainSalengro (Stade Parc)*, Cité 32 bis*, Cité 32 *.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)Bully-les-Mines/MazingarbeCité des Brebis*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)CalaisLe Beau Marais.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)CalaisQuartier du Fort Nieulay.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)CarvinPlantigeons, Fosse 4, Eglissières.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)CourrièresQuartier du Rotois.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)HarnesCité d'Orient, Bellevue.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)Hénin-BeaumontQuartier Sud Ouest (Jean Macé).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)Hénin-Beaumont/Montigny-en-GohelleZ.A.C. des 2 Villes*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)Le PortelZ.A.C. Henriville, Cité de la Reconstruction.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)LensGrande Résidence.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)LensRésidence Sellier, Cité du 4.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)LiévinCalonne, Marichelles, Europe.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)LiévinCité Riaumont, Résidence Blum, Salengro.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)LiévinRésidence Lebas, Vent de Bise, Rollencourt.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)RouvroyCité de Nouméa.CarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)Saint-Laurent-Blangy/Saint-NicolasZ.A.C.*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pas de Calais (62)SallauminesQuartier des Blanches Laines.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Puy de Dôme (63)AulnatLe Breuil, Les Chapelles.CarteRue par rueCartographie dynamique

Puy de Dôme (63)Clermont-FerrandCroix de Neyrat, Quartiers Nord : Champratel, Les Vergnes, La Gauthière, La Plaine.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Puy de Dôme (63)Clermont-FerrandFontaine du Bac.CarteRue par rueCartographie dynamique

Puy de Dôme (63)Clermont-FerrandHerbet.CarteRue par rueCartographie dynamique

Puy de Dôme (63)Clermont-FerrandSaint Jacques.CarteRue par rueCartographie dynamique

Puy de Dôme (63)Cournon-d'AuvergneQuartier Sud.CarteRue par rueCartographie dynamique

Puy de Dôme (63)GerzatLe Patural, Les Pègues.CarteRue par rueCartographie dynamique

Puy de Dôme (63)ThiersLes Jaiffours, Ville Haute.CarteRue par rueCartographie dynamique

Pyrénées Atlantiques (64)BayonnePlateau Saint Etienne.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pyrénées Atlantiques (64)HendayeLes Joncaux.CarteRue par rueCartographie dynamique

Pyrénées Atlantiques (64)MourenxQuartier Neuf (Coueyto).CarteRue par rueCartographie dynamique

Pyrénées Atlantiques (64)PauBerlioz.CarteRue par rueCartographie dynamique

Pyrénées Atlantiques (64)PauDufau Tourasse.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pyrénées Atlantiques (64)PauOusse des Bois, Le Hameau.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Hautes Pyrénées (65)TarbesQuartier Nord : Laubadère.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Hautes Pyrénées (65)TarbesSolazur.CarteRue par rueCartographie dynamique

Pyrénées Orientales (66)PerpignanLe Vernet.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Pyrénées Orientales (66)PerpignanSaint Jacques, Saint Mathieu, La Réal.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)Bischheim/Hoenheim/Schiltigheim/ StrasbourgGrand Ried : At Home*, Ried*, Cité d'Ill*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)Bischheim/SchiltigheimQuartier des Ecrivains* (Cité Erstein).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)LingolsheimTiergaertel (Les Hirondelles).CarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)StrasbourgCronenbourg (Cité Nucléaire).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)StrasbourgElsau, Montagne Verte.CarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)StrasbourgHautepierre.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)StrasbourgKoenigshoffen (Secteur Ouest).CarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)StrasbourgMeinau (Canardière Est).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)StrasbourgNeuhof (Cités).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Bas Rhin (67)StrasbourgPort du Rhin.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haut Rhin (68)ColmarEurope.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haut Rhin (68)IllzachChêne Hêtre.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haut Rhin (68)MulhouseBriand Franklin.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haut Rhin (68)MulhouseBrossolette (Bourtzwiller).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haut Rhin (68)MulhouseDrouot.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haut Rhin (68)MulhouseLes Coteaux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haut Rhin (68)MulhousePorte du Miroir.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haut Rhin (68)MulhouseWolf, Wagner, Vauban, Neppert.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haut Rhin (68)Wittelsheim et WittenheimLa Thur* et Markstein* (Bassin Potassique).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)BrignaisLes Pérouses.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)BronParilly.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)BronTerraillon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Décines-CharpieuLe Prainet.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Fontaines-sur-SaôneLes Marronniers.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)GivorsLes Vernes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Gleizé/Limas/Villefranche-sur-SaôneBelleroche*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)GrignyVallon Jayon.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Lyon 1erPentes Croix Rousse.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Lyon 3e et 7eLa Guillotière.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Lyon 8eEtats Unis.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Lyon 8eMermoz.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Lyon 9eLa Duchère.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)MeyzieuLes Plantées.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)OullinsLa Saulaie.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)OullinsLe Golf.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Pierre-BéniteHautes Roches.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Rillieux-la-PapeVille nouvelle.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Saint-FonsL'Arsenal.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Saint-FonsLes Clochettes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Saint-PriestAlpes Bellevue.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Saint-PriestBel Air.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Vaulx-en-VelinCité Tase, Cité de la Balme.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Vaulx-en-VelinEx Z.U.P., Grappinière, Petit Pont.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)VénissieuxLes Minguettes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)VénissieuxMax Barrel.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)Villefranche-sur-SaôneBéligny.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)VilleurbanneBel Air, Les Brosses.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)VilleurbanneLes Buers.CarteRue par rueCartographie dynamique

Rhône (69)VilleurbanneSaint Jean.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Saône (70)GrayLes Capucins.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Saône (70)HéricourtLes Chenevières.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Saône (70)LureLe Mortard.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Saône (70)VesoulMontmarin.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Saône et Loire (71)Chalon-sur-SaôneFontaine au Loup, Le Stade.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Saône et Loire (71)Chalon-sur-SaônePrés Saint Jean.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Saône et Loire (71)Le CreusotHarfleur.CarteRue par rueCartographie dynamique

Saône et Loire (71)MâconChanaye, Résidence.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Saône et Loire (71)MâconLes Saugeraies, Gautriats.CarteRue par rueCartographie dynamique

Saône et Loire (71)TorcyRésidence du Lac.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Sarthe (72)AllonnesChaoué, Perrières.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Sarthe (72)Coulaines/Le MansBellevue*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Sarthe (72)Le MansL'Epine.CarteRue par rueCartographie dynamique

Sarthe (72)Le MansLes Sablons.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Sarthe (72)Le MansRonceray, Glonnières.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Savoie (73)ChambéryChambéry le Haut, Chantemerle, Le Piochet, La Cassine.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Savoie (73)ChambéryLe Biollay, Bellevue.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Savoie (74)AnnemasseLe Perrier.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Savoie (74)ClusesLes Ewües.CarteRue par rueCartographie dynamique

Paris (75)Paris 10ePorte Saint Denis, Porte Saint MartinCarteRue par rueCartographie dynamique

Paris (75)Paris 11eFontaine au RoiCarteRue par rueCartographie dynamique

Paris (75)Paris 17ePorte de Saint Ouen, Porte de ClichyCarteRue par rueCartographie dynamique

Paris (75)Paris 18eH.B.M. Aubervilliers.CarteRue par rueCartographie dynamique

Paris (75)Paris 18eLa Goutte d'Or.CarteRue par rueCartographie dynamique

Paris (75)Paris 18ePorte de MontmartreCarteRue par rueCartographie dynamique

Paris (75)Paris 19eCurial, Cambrai, Alphonse KarrCarteRue par rueCartographie dynamique

Paris (75)Paris 20eH.B.M. Ménilmontant.CarteRue par rueCartographie dynamique

Paris (75)Paris 20eBellevilleCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)CanteleuCité Rose.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)CanteleuCité Verte.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)DieppeLes Bruyères.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)DieppeNeuville Neuf.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)DieppeVal Druel.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)ElbeufLe Puchot, Mesliers, Mont Duve.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)FécampParc du Ramponneau.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Gonfreville-l'OrcherQuartiers Est.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Le HavreCaucriauville.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Le HavreEure, Brindeau.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Le HavreLes Neiges.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Le HavreMont Gaillard, La Forêt (Bois de Bléville), Mare Rouge.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Le Petit-QuevillySaint Julien, Quartier des Bruyères.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Le Petit-QuevillyZ.A.C. Nobel Bozel.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)RouenLa Sablière.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)RouenLe Plateau : Les Sapins, Châtelet, La Lombardie, La Grand'Mare.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Saint-Etienne-du-RouvrayCité du Château Blanc.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Saint-Etienne-du-RouvrayCité Hartmann, La Houssière.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Sotteville-lès-RouenQuartier Fernand Buisson.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine Maritime (76)Sotteville-lès-RouenQuartier Gadeau de Kerville.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine et Marne (77)ChellesLa Grande Prairie.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine et Marne (77)Dammarie-les-LysLa Plaine du Lys, L'Abbaye du Lys.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine et Marne (77)EmerainvilleLe Clos Emery.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine et Marne (77)Le Mée-sur-SeineZ.A.C. des Courtilleraies.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine et Marne (77)MeauxBeauval, La Pierre Collinet.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine et Marne (77)MelunQuartiers Nord.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine et Marne (77)Montereau-Fault-YonneZ.U.P. de Surville.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine et Marne (77)NemoursZ.U.P. du Mont Saint Martin.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine et Marne (77)ProvinsChampbenoist.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)AchèresLe Champ de Villars, La Barricade, Les Plantes d'Hennemont.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)AubergenvilleCité d'Acosta.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)Carrières-sous-PoissyLes Grésillons.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)Chanteloup-les-VignesLa Cité : La Noë, Les Feucherets.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)EcquevillyCité du Parc.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)La VerrièreLe Bois de l'Etang.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)La VerrièreQuartier Orly Parc.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)Les MureauxCinq Quartiers : Bécheville, Les Bougimonts, L'Ile de France, La Vigne Blanche, Les Musiciens.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)Magny-les-HameauxLe Buisson.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)Mantes-la-JolieLe Val Fourré.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)Mantes-la-VilleMerisiers, Plaisance.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)Montigny-le-BretonneuxLes Prés.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)PoissyBeauregard.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)PoissyLa Coudraie.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)SartrouvilleLe Plateau, Cité des Indes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yvelines (78)TrappesLes Merisiers.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Deux Sèvres (79)NiortTour Chabot, Gavacherie, Clou Bouchet.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Somme (80)AbbevilleSoleil Levant, Les Bouleaux.CarteRue par rueCartographie dynamique

Somme (80)AbbevilleZ.A.C., L'Espérance (les 200 logements).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Somme (80)AmiensEtouvie.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Somme (80)AmiensQuartier Nord.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Somme (80)AmiensQuartier Sud Est.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Tarn (81)AlbiCantepau.CarteRue par rueCartographie dynamique

Tarn (81)AlbiLapanouse, Saint Martin.CarteRue par rueCartographie dynamique

Tarn (81)AussillonLa Falgalarié.CarteRue par rueCartographie dynamique

Tarn (81)CarmauxQuartiers Nord : Cambous, Cérou, Europe.CarteRue par rueCartographie dynamique

Tarn (81)CastresAillot, Bisséous.CarteRue par rueCartographie dynamique

Tarn (81)CastresLaden, Petit Train.CarteRue par rueCartographie dynamique

Var (83)FréjusLa Gabelle.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Var (83)La Seyne-sur-MerQuartiers Est : Les Mouissèques, La Rouve.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Var (83)La Seyne-sur-MerZ.U.P. de Berthe.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Var (83)ToulonCentre Ancien.CarteRue par rueCartographie dynamique

Var (83)ToulonLa Beaucaire.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Var (83)ToulonLe Jonquet, La Baume, Le Guynemer.CarteRue par rueCartographie dynamique

Var (83)ToulonSainte Musse.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Vaucluse (84)AvignonCroix des Oiseaux, Saint Chamand.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Vaucluse (84)AvignonMonclar.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Vaucluse (84)AvignonQuartiers Est : Saint Jean, Reine Jeanne, Grange d'Orel.CarteRue par rueCartographie dynamique

Vaucluse (84)CarpentrasEléphant, Amandiers.CarteRue par rueCartographie dynamique

Vaucluse (84)CarpentrasPous du Plan.CarteRue par rueCartographie dynamique

Vaucluse (84)OrangeQuartiers Nord : Fourchesvieilles, Portail Lançon, Aygues.CarteRue par rueCartographie dynamique

Vendée (85)La Roche-sur-YonLes Pyramides, Les Forges.CarteRue par rueCartographie dynamique

Vienne (86)ChâtelleraultOzon, Les Renardières.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Vienne (86)PoitiersBel Air, Poitiers Ouest.CarteRue par rueCartographie dynamique

Vienne (86)PoitiersBellejouanne, Poitiers Sud.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Vienne (87)LimogesBeaubreuil.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Vienne (87)LimogesLa Bastide.CarteRue par rueCartographie dynamique

Haute Vienne (87)LimogesVal de l'Aurence.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Vosges (88)EpinalBitola.CarteRue par rueCartographie dynamique

Vosges (88)EpinalLa Vierge.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Vosges (88)EpinalPlateau Justice, Z.A.C., Saut le Cerf.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Vosges (88)Saint-Dié-des-VosgesKellermann.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Vosges (88)Saint-Dié-des-VosgesL'Orme, Saint Roch.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yonne (89)AuxerreLes Brichères.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yonne (89)AuxerreQuartiers Est.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yonne (89)AuxerreRosoirs.CarteRue par rueCartographie dynamique

Yonne (89)AuxerreSaint Siméon, Sainte Geneviève.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yonne (89)AvallonLa Morlande.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yonne (89)Saint-FlorentinLa Trecey.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Yonne (89)SensQuartiers Est : Les Champs d'Aloup, Les Champs Plaisants, Les Arènes, Les Chaillots.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Territoire de Belfort (90)BelfortLes Glacis.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Territoire de Belfort (90)BelfortLes Résidences.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Territoire de Belfort (90)OffemontArsot.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Athis-MonsLe Noyer Renard.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Boussy-Saint-AntoineLes Buissons, Les Marelles.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)BrunoyLes Hautes Mardelles.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Corbeil-EssonnesLa Nacelle.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Corbeil-EssonnesLes Tarterêts.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Corbeil-EssonnesMontconseil.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)CourcouronnesLe Canal.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)DraveilL'Orme des Mazières, Danton.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Draveil/Vigneux-sur-SeineLes Bergeries*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Epinay-sous-SénartCinéastes, La Plaine.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)EtampesLe Plateau de Guinette.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)EvryLes Pyramides.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)EvryParc aux Lièvres.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Fleury-MérogisLes Aunettes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)GrignyGrigny 2.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Grigny/Viry-ChâtillonLa Grande Borne*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Les UlisQuartier Ouest.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)MassyVillaine.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Massy/Antony (92)Le Grand Ensemble*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Montgeron/Vigneux-sur-SeineLa Prairie de l'Oly*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Quincy-sous-SénartVieillet.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Ris-OrangisGrand Ensemble du Plateau.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Saint-Michel-sur-OrgeBois des Roches.CarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Sainte-Geneviève-des-BoisLes Aunettes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Vigneux-sur-SeineLa Croix Blanche.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Essonne (91)Viry-ChâtillonCilof.CarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)Asnières-sur-SeineQuartiers Nord.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)Bagneux/Bourg-La-Reine/Fontenay-aux-Roses/SceauxLes Blagis*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)Boulogne-BillancourtPont de Sèvres.CarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)Châtenay-MalabryLa Butte Rouge.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)ClichyEntrée de Ville : Victor Hugo.CarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)ColombesEurope, Ile Marante.CarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)ColombesFossé Jean, Gare du Stade.CarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)ColombesPetit Colombes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)GennevilliersLe Luth.CarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)GennevilliersLes Grésillons.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)NanterreChemin de l'Ile .CarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)NanterreLe Parc.CarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)NanterrePetit Nanterre.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)NanterreProvinces Françaises, Marcellin Berthelot, Anatole France.CarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)Villeneuve-la-GarenneLa Caravelle.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Hauts de Seine (92)Villeneuve-la-GarenneSeine Sablière.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Aubervilliers/PantinVillette, Quatre Chemins*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Aubervilliers/Saint-DenisLandy*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Aulnay-sous-BoisLa Rose des Vents, Cité Emmaüs, Le Merisier, Les Etangs.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)BagnoletLes Coutures.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)BagnoletMalassis.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)BobignyKarl Marx, Paul EluardCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Bobigny/DrancyL'Abreuvoir*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Bobigny/PantinEtoile, Grémillon, Pont de Pierre*, Les Courtillières*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)BondyQuartier Blanqui.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)BondyQuartier Nord.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Clichy-sous-Bois/MontfermeilGrand Ensemble* (Haut et Bas).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)DrancyCité Marcel Cachin, Jules Auffrey, La Muette.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)DugnyQuartier Sud.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Dugny/Le Blanc-MesnilPont Yblon*, Quartiers Nord : Cité 212*, Grand Ensemble des Tilleuls, Cité Floréal Aviation.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Epinay-sur-SeineLa Source, Les Presles, Le Centre.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Epinay-sur-SeineOrgemont.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)La CourneuveLes 4000.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)MontreuilGrands Pêchers, Bel Air.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)MontreuilLa Noue.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)MontreuilMontreau, Ruffins.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Neuilly-sur-MarneLes Fauvettes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Noisy-le-GrandChampy.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Noisy-le-GrandLe Pavé Neuf.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Noisy-le-SecLa Boissière.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Noisy-le-SecLe Londeau.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Pierrefitte-sur-SeineLes Poètes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Saint-DenisCité Allende.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Saint-DenisFloréal, Saussaie.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)Saint-DenisLes Francs Moisins, Bel Air.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)SevranLes Beaudottes.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)SevranPont Blanc.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)SevranRougemont.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)StainsClos Saint Lazare, Allende.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)StainsMoulin Neuf.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)VilletaneuseAllende.CarteRue par rueCartographie dynamique

Seine St Denis (93)VilletaneuseGrandcoing.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)AlfortvilleQuartiers Sud (Grand Ensemble).ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Bonneuil-sur-MarneLe Grand Ensemble, Cité Fabien.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Champigny-sur-MarneCité Jardins, Les Boullereaux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Champigny-sur-MarneLes Mordacs.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Champigny-sur-Marne/Chennevières-sur-MarneLe Bois l'Abbé*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Choisy-le-RoiLes Dalles.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Choisy-le-Roi/OrlyLe Grand Ensemble* : Les Navigateurs.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)CréteilHabette, Square Martinez, Côte d'Or.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)CréteilHauts du Mont Mesly.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)CréteilLes Planètes, Bleuets, Bordières.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)CréteilPalais, Sablières.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Ivry-sur-SeineCité Gagarine.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Ivry-sur-SeinePierre et Marie Curie.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Limeil-BrévannesIle de France.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Limeil-BrévannesRésidence du Parc (Saint Martin).CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)ValentonLa Lutèce.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)ValentonLes Polognes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Villeneuve-le-RoiHaut Pays et Gruisie.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Villeneuve-le-RoiQuartier du Bord de l'Eau (Cité Paul Bert).CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Villeneuve-Saint-GeorgesLe Bois Matar, Le Plateau.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Villeneuve-Saint-GeorgesQuartier Nord.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Villiers-sur-MarneLes Hautes Noues.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val de Marne (94)Vitry-sur-SeineGrand Ensemble Ouest et Est : Balzac, Les Maronniers, Les Montagnards.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)ArgenteuilCité Joliot Curie.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)ArgenteuilVal d'Argent Nord.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)ArgenteuilVal d'Argent Sud.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)Argenteuil/BezonsVal Notre Dame*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)BezonsQuartier de l'Agriculture.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)BezonsTête de Pont.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)CergySaint Christophe.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)Deuil-la-Barre/MontmagnyQuartier de la Galathée*, Quartier des Carrières et du Château*.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)FranconvilleLa Fontaine Bertin.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)Garges-lès-GonesseDame Blanche Nord et Ouest, La Muette.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)Garges-lès-GonesseLes Doucettes, Les Basses Bauves.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)GonesseLa Fauconnière.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)GoussainvilleGrandes Bornes, Buttes aux Oies, Ampère.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)Montigny-lès-CormeillesLes Frances.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)PersanLe Village.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)Saint-GratienLes Raguenets.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)Saint-Ouen-l'AumôneChennevières.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)SarcellesChantepie, Les Rosiers.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)SarcellesChardonnerettes.CarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)SarcellesLochères.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)Villiers-le-BelLes Carreaux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Val d'Oise (95)Villiers-le-BelPuits la Marlière, Derrière les Murs de Monseigneur.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Guadeloupe (971)Basse TerreLe Carmel.CarteRue par rueCartographie dynamique

Guadeloupe (971)Basse TerreRivière des Pères.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Guadeloupe (971)Les AbymesGrand Camp.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Guadeloupe (971)Les AbymesLe Raizet.CarteRue par rueCartographie dynamique

Guadeloupe (971)Les Abymes/Pointe-à-PitreBoissard*, Mortenol, Les Lauriers*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Guadeloupe (971)Les Abymes/Pointe-à-PitreSortie Sud Est : Carénage*, Cour Zamia, Chemin neuf*.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Guadeloupe (971)Pointe-à-PitreLauricisque.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Guadeloupe (971)Saint-MartinOrléans.CarteRue par rueCartographie dynamique

Martinique (972)Fort-de-FranceDillon.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Martinique (972)Fort-de-FranceGodissart.CarteRue par rueCartographie dynamique

Martinique (972)Fort-de-FranceTerres Sainville.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Martinique (972)Fort-de-FranceTrénelle Citron.CarteRue par rueCartographie dynamique

Martinique (972)Fort-de-FranceVolga.CarteRue par rueCartographie dynamique

Martinique (972)Le LamentinQuartiers Ouest : Vieux Pont, Bas Mission, Four à Chaux.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Guyane (973)CayenneVillage Chinois, Quartiers Sud.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Guyane (973)KourouQuartier Europe, Bourg.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Guyane (973)KourouQuartier Nord : Village Indien, Cité des 205.CarteRue par rueCartographie dynamique

Guyane (973)Saint-Laurent-du-MaroniBourg, Charbonnière.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Réunion (974)La PossessionZ.A.C. Saint Laurent.ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Réunion (974)Le PortZ.A.C. 1 et 2 .ZRUCarteRue par rueCartographie dynamique

Réunion (974)Saint-AndréLa Cressonnière.CarteRue par rueCartographie dynamique

Réunion (974)Saint-BenoîtQuartier Rive droite, Bras Fusil.CarteRue par rueCartographie dynamique

Réunion (974)Saint-DenisCamélias, Vauban.CarteRue par rueCartographie dynamique

Réunion (974)Saint-DenisCommune Prima, Domenjod.ZRUCarteRue

 

Création pour l'escalier monumental de la gare saint-Charles à Marseille

Stars On Stairs/5 duos pour une EMBROUILLE CHORÉGRAPHIQUE

Jany Jérémie (Migrateurs/Transatlantique), Guy Carrara (Archaos), Lidia Martinez, Aline Nari (Ubidanza), Ali Salmi (Osmosis)

Création 2012

du jeudi 26 au samedi 28 septembre à 20h30 et 22h

escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille

 

Cinq auteurs d'horizons artistiques et géographiques différents, Guy Carrara, Jany Jérémie, Lidia Martinez, Aline Nari et Ali Salmi, ont créé chacun un duo dédié à l'escalier urbain.

À partir des partitions des cinq créations, Jany Jérémie a réalisé un sampling chorégraphique, une mise en perspective, une sorte d'embrouille...

 

avec : Oto Camara / Katell Boisneau

Dominique Delorme / Barbara Sarreau

Paulo Henrique / Lidia Martinez

Giselda Ranieri / Guendalina Di Marco

Hélène Lebeau / Laureline Richard

Stars on Stairs

Un projet autour de 5 créations

L'escalier est une scène

 

Les reines chutent

chorégraphie Lidia Martinez (Portugal)

interprétation Paulo Henrique et Lidia Martinez

Née à Lisbonne, elle travaille et vit à Paris depuis 1972. Auteure, chorégraphe, interprète et plasticienne, elle crée entre autres, une vingtaine de pièces sur la Reine Morte, un personnage mythique de la culture portugaise. Traductrice et poète, elle édite au Portugal deux livres de poésie en bilingue, dont Lettres d'amour de Pedro et Inez, d'où sont tirés les textes du duo Les Reines chutent.

 

Principesse

chorégraphie Aline Nari (Italie)

interprétation Guendalina Di Marco, Giselda Ranieri

Chorégraphe et danseuse, Aline Nari travaille et vit à Gênes en Italie . Elle compose souvent pour le théâtre, l'opéra et créé avec Davide Frangioni de nombreuses pièces pour l'espace public.

 

Les déesses

chorégraphie Jany Jérémie (France)

interprétation Dominique Delorme, Barbara Sarreau

 

Création 2013

chorégraphie Ali Salmi (France)

Le travail chorégraphique d'Ali Salmi a besoin des espaces publics pour trouver leur plein impact. Ce n'est donc pas le lieu qui définit sa démarche, mais sa démarche qui implique le lieu. Son duo Les Bienveillantes évoque ces divinités infernales chargées d'exécuter sur les coupables la sentence des juges. Leur pouvoir s'exerce non seulement aux enfers, mais encore sur la terre et même dans le ciel... et ici même sur ces marches.

 

Run Down

chorégraphie Guy Carrara (France)

Guy Carrara dirige la compagnie Archaos, créée en 1986 avec Pierrot Bidon, compagnie qui a su renouveler la création dans le domaine des arts du cirque en France. Laboratoire permanent, Archaos est installé au CREAC depuis 2001, Pôle national des arts du cirque - Méditerranée.

 

Production Migrateurs/Transatlantique . Coproduction Lieux publics, centre national de création et Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture. Stars on stairs a bénéficié d'une aide à l'écriture du réseau IN SITU, dans le cadre du projet META – financé avec le soutien de la Commission européenne (DGEAC – programme Culture)

 

Informations pratiques

 

Accès personne à mobilité réduite depuis le bas des escaliers. Attention, visibilité réduite.

 

Migrateurs/Transatlantique

La chorégraphe Jany Jérémie accompagne la compagnie Migrateurs Transatlantique, installée à Marseille. Aventure artistique nourrie de figures créoles et de littérature (transposition en danse du poème Black Label de Léon-Gontran Damas, 2000-2003 suivi de Veillées noires et de Parade; J'voudrais être blanche, 2004 ; Kiosque nègre, 2006, Villes Mouvementées 2008-2012), Migrateurs Transatlantique associe la danse à l'espace public et interroge la ville et ses protagonistes.

migratransat.com/

 

CHATEAU FRANCOIS 1er VILLERS-COTTERETS

Château Renaissance édifié par François Ier entre 1532 et 1540. En août 1539 François Ier y signe l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui instaure l'usage du français dans les actes officiels et jette les bases de l'état civil. Magnifique témoin de l'art architectural de la Renaissance, cet ensemble imposant vous séduit surtout par la richesse de ses éléments de décoration intérieure tels que les deux escaliers droits et leurs voûtes à caissons sculptés, ainsi que la chapelle royale. De mai à octobre : visites guidées par l'Office de Tourisme à 11 h et à 15 h tous les jours sauf le lundi et le 1 er mai. De novembre à avril : visites guidées à 11 h et à 15 h tous les jours sauf le dimanche.

  

Avec son décor foisonnant, l’imposant château rivalise avec les plus belles réalisations de son époque.

Chef-d’œuvre de l’architecture de la Renaissance, la chapelle est la première en France à rompre avec la tradition gothique. Signe de la puissance monarchique, les emblèmes du roi (salamandre, fleur de lys et initiales couronnées) remplacent dans ce lieu de prière les symboles chrétiens.

Au fil du temps, les grands noms de l’architecture travailleront à Villers-Cotterêts, de Philibert Delorme (1514-1570), premier architecte du roi Henri II qui participera à la construction du Louvre, à André Le Nôtre (1613-1700), le célèbre jardinier de Versailles qui transformera le parc à la demande de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV.

Villers-Cotterêts, cœur battant du royaume de France

  

Château de Villers-Cotterêts, logis royal, plafond à caissons de l'escalier du roi restauré © Pierre-Olivier Deschamps – Agence Vu’ / Centre des monuments nationaux

 

Affectionné par les rois de France, en particulier Henri II qui y chasse le cerf pendant sept ou huit heures d’affilée, Villers-Cotterêts devient lors des séjours de la cour une sorte de capitale éphémère du royaume où la politique se décide.

En 1539, François Ier y signe une ordonnance historique pour, entre autres, imposer le français dans les actes administratifs et juridiques.

Henri II y prendra, lui aussi, d’importantes décisions politiques.

Ces séjours irriguent toute l’économie de la région. Marchands, paysans, aubergistes et artisans sont appelés pour nourrir et servir la cour et ses invités de prestige.

Lors d’un seul séjour de François II, on commande pas moins de « 219 poulletz et pigons », 10 cochons, « douze tourtezelles » et 94 chapons !

« S’amuser comme à Villers-Cotterêts » : les fêtes du château de « Mon Plaisir »

  

Bal à la cour des Valois, Anonyme français @ MBA, Rennes, Dist. RMN - Grand Palais / Jean-Manuel Salingue

 

Si le château est le siège de l’activité économique et politique du pays pendant les séjours des rois, il est aussi le théâtre de fêtes. « Mon Plaisir », le surnom que François Ier aurait donné au château, en est révélateur !

Ces réjouissances et les fêtes locales des siècles suivants suscitent le dicton qui serait né au XIXe siècle : « s'amuser comme à Villers-Cotterêts ».

  

Le Chasteau de Villers-Coste-rez @ Reproduction Benjamin Gavaudo / CMN

 

Les Orléans, qui reçoivent le château en apanage par Louis XIV en 1661, y mèneront une vie de jeux, de conversations et de réceptions.

Louis XIV y séjourne à plusieurs reprises, dont une fois à l’occasion d’un bal masqué en 1680.

Le Régent, Philippe II d’Orléans, y organise une fête pour le sacre de Louis XV où 1 000 invités engloutissent 80 000 bouteilles de vin de Bourgogne et de Champagne et applaudissent 140 acteurs de l’Opéra.

Des fastes royaux aux mendiants

  

Maison de retraite de Villers-Cotterêts, Cour d'honneur @ Reproduction Benjamin Gavaudo / CMN

 

Les turbulences de la Révolution sonnent le glas de la gloire du château, saisi comme bien national en 1790. L’histoire s’accélère alors, et les démolitions avec.

Une caserne de l’armée républicaine s’y installe brièvement en 1789, puis un dépôt de mendicité en 1808 pour les indigents du département de la Seine, qui recouvre à l’époque une petite partie de l’Île-de-France actuelle (Paris et les communes avoisinantes dans un rayon d’une dizaine de kilomètres).

Afin d'accueillir jusqu’à 1800 reclus, des travaux sont ordonnés et dégraderont une partie de l’architecture fastueuse d’antan.

Réfectoire, infirmerie et dortoirs sont aménagés, comme le dortoir des hommes dans l’ancien théâtre de Louis-Philippe, ou celui des femmes infirmes dans l’ancienne chapelle royale. Les murs sont abattus pour obtenir des salles vastes afin de faciliter la surveillance. De même, des barreaux et des grillages sont fixés aux fenêtres pour décourager les fuyards et éviter les accidents.

Le château deviendra ensuite une maison de retraite de 1889 à 2014.

 

Cour des Femmes @ Reproduction Benjamin Gavaudo / CMN

 

Un château miraculé de la Grande Guerre

 

Villers-Cotterêts est aux premières loges à la déclaration de la Première Guerre mondiale. Proche du front, la ville est investie par le service de santé des armées qui installe un hôpital militaire dans l’ancien château royal et dans son parc. Le 18 juillet 1918, l’artillerie tonne. Nous sommes au cœur de la seconde bataille de la Marne.

Tapis dans la forêt de Retz, les Alliés décident d’attaquer la contre-offensive allemande après leur défaite au Chemin des Dames, depuis Villers-Cotterêts avec la 10ème armée du général Mangin.

Dans cet affrontement féroce, le château sort quasiment indemne si ce n’est son aile occidentale en partie détruite et sa toiture endommagée par les impacts d’obus. Le document des dommages de guerre ne mentionne que quelques vitres cassées, une poignée d’ampoules manquantes, l’arrachement d’une lucarne au deuxième étage et la destruction du plafond du couloir devant la chapelle.

 

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

Le conseil municipal décide de « doter les places des Jacobins et de Lyon (place de la République) d'un monument ». Deux « seconds prix » sont attribués, dont l'un à Gaspard André pour son projet « Art ». L'étude définitive lui est confiée et son projet, présenté le 28 février 1878 est approuvé en mai. Le 17 juin 1878, un second concours attribue la conception des quatre statues principales à Degeorges : la statue d'Hippolyte Flandrin sera exécutée à Paris et les trois autres, Gérard Audran, Guillaume Coustou et de Philibert Delorme sont taillées à Lyon. Bien que le contrat prévoit un achèvement pour le 1er novembre 1878, les statues ne sont achevées qu'en 1885. La réception des travaux a lieu le 20 décembre 1881 et le monument que l'on voit encore aujourd'hui est inauguré le 14 juillet 1885. La fontaine est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 18/05/1992).

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

mémoire2cité - A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

 

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

 

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

 

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

 

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

 

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

 

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

 

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

 

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en

 

aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

 

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

 

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

 

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

 

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

 

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

 

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

 

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

 

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

 

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

 

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

 

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

 

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

 

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à

 

loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

 

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

 

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

 

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

 

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

 

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent

 

ingérables.

 

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville

 

Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une

 

vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération

 

lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des

 

Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait

 

ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les

 

années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la

 

commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du

 

chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se

 

met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la

 

délocalisation ou de la fermeture d’autres.

 

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières

 

touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque

 

d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

 

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

 

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

 

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

 

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

 

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

 

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

 

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

 

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

 

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

 

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

 

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

 

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

 

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

 

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

 

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

 

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

 

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

 

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

 

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

 

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

 

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

 

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

 

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

 

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

Philippe Delorme, étudiant au B.A.A. se fait raser la tête dans le cadre du Défi têtes rasées de Leucan.

« On se sent plus léger! J’espère juste que ça va repousser maintenant! Je suis content d’avoir fait ça… C’est une cause qui me tient à cœur »

Vente aux Enchères Digard

Le Vendredi 25 Octobre 2013 à 15h

DROUOT RICHELIEU - 9, rue Drouot - 75009 PARIS

 

Le Jeudi 24 Octobre 2013 de 11h à 18h :

Plusieurs artistes interviennent au cours de performances live et réalisent in situ des œuvres qui seront exposées à Drouot puis vendues en mai 2014.

11h : MEAR ONE, Nick WALKER, Logan HICKS, KATRE

14h : Miss. Tic

16h : Cope2

Ces performances bénéficieront de la présence de la célèbre photographe américaine spécialiste du graffiti : Martha COOPER, qui arrivera de New York pour couvrir l’évènement.

 

Evènements Le Jeudi 24 Octobre 2013 :

* à 11h – salle 9 :

Comment partager une passion à travers son métier

Invités : Martha COOPER, photographe américaine ; Valériane MONDOT, historienne ; Claire CALOGIROU, ethnologue, et d’autres…

Conférence animée par Mary MCCARTHY, Lucas DELORME et Gilles FRASSI

*à 14h – salle 8 :

-Signature-dédicace par Julien SETH-MALLAND de l’ouvrage ExtraMuros, chronique d’un globe painter, Éditions Alternatives.

Julien Malland dit SETH est également présentateur, auteur et réalisateur de documentaires de la série Les nouveaux explorateurs, diffusée sur Canal +.

-Signature-dédicace par Claire CALOGIROU de l’ouvrage Une esthétique urbaine, Graffeurs d’Europe, Éditions L’œil d’Horus, 2012.

*à 15h30 – salle 9 :

Droit et Fiscalité de l’Art Urbain : la propriété d’une œuvre Street Art dans le paysage urbain

Intervention d’avocats spécialisés : Maître Nadia BENARFA, Cabinet BGML ; Maître Pierre LAUTIER, Cabinet PIERRE LAUTIER, et d’autres…

Conférence animée par Maître Marielle DIGARD.

*à 17h – salle 8 :

Signature-dédicace par Miss. Tic de l’ouvrage A la Vie A l’Amor, Critère Éditions.

 

Evènements Le Vendredi 25 Octobre 2013 à 11h :

Les collectionneurs « Street Art »

Invités : Nicolas LAUGERO LASSERE, Jacques FOULON et Thierry VATRON, Alain Dominique GALLIZIA, Emmanuel MOYNE.

Conférence animée par Nicolas LAUGERO LASSERE et Gilles FRASSI.

Plus d'informations :

www.drouot.com/?bpage=articles.Communiques&id=3409

digard.com/html/infos.jsp?id=17207&lng=fr

   

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

  

André Delorme (Sainte-Agathe-en-Donzy, 1829 - Sainte-Agathe-en-Donzy, 1905)

 

Mercure(1876 - 1880)

Marbre

  

CES PHOTOS NE SONT PAS À VENDRE ET NE PEUVENT PAS ÊTRE REPRODUITES, MODIFIÉES, REDIFFUSÉES, EXPLOITÉES COMMERCIALEMENT OU RÉUTILISÉES DE QUELQUE MANIÈRE QUE CE SOIT.

UNIQUEMENT POUR LE PLAISIR DES YEUX

 

Table de salon galbée toutes faces en placage de bois de rose dans des encadrements d'amarante à décor d'une marqueterie de fleurs, feuillages et grenades en bois clair et teinté. Elle ouvre en façade par deux tiroirs sans traverse, le premier formant écritoire et pose sur quatre pieds cambrés terminés par des petits sabots de bronze. Le plateau à lingotière basculant découvrant quatre casiers. Epoque Louis XV. Petits accidents et restaurations d'usage. Haut. : 69,5 cm - Larg. : 43,5 cm - Prof. : 34 cm.

Château de Fontainebleau (Seine et Marne) - Salle de Bal - Cheminée

 

La cheminée de la salle (dessinée par Philibert Delorme) repose sur deux atlantes en bronze moulé représentant des satyres, moulages d'antiques conservés au musée du Capitole, peints et dorés en 1556 par Guillaume Rondel. Fondus à la Révolution, ils ont été refaits à Rome en 1966. Entre temps, ils furent remplacés en 1805 par des colonnes en plâtre de Percier et Fontaine. La cheminée est également décorée du chiffre « H » de Henri II mêlé aux deux C entrecroisés de Catherine de Médicis, ainsi que des représentations d'arcs, de flèches, de carquois, de fleurs de lys et des emblèmes de l'ordre de Saint-Michel.

 

fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Fontainebleau#Aile_...

Le « Château des trois reines »

>Le Parisien > Seine-et-Marne| 26 juin 2014, 7h00 |0

C'est un chef-d'oeuvre de l'architecture de la renaissance dont il ne reste que des vestiges : le château royal de Montceaux-lès-Meaux. Il a été acheté au XVIe siècle par la reine Catherine de Medicis, qui en confia l'embellissement à Philibert Delorme, architecte qui contribua à la construction du Louvre. Catherine de Medicis s'installa à Montceaux à partir de 1556. A sa mort, en 1583, elle laisse une succession endettée, le château est saisi par les créanciers. Mais il sera adjugé in extremis à Gabrielle d'Estrées aux enchères, en 1596, offert par le roi Henri IV à sa belle maîtresse. Son occupante gagne à cette occasion le titre de marquise de Montceaux. A partir de cette date, et sous le règne des derniers rois Valois, le château est le témoin de nombreux événements historiques. Gabrielle d'Estrées, qui se voit future reine de France, poursuit les embellissements du château. Mais elle meurt subitement et Henri IV offre alors le château à son épouse, Marie de Medicis, en 1601, à la naissance de Louis XIII.

 

D'autres artistes, tels que Jacques Androuet du Cerceau, le Primatice ou Salomon de Brosse participèrent aux transformations de la propriété. Salomon de Brosse a conçu le château de Coulommiers -- dont les ruines sont visibles dans le parc des Capucins -- le palais du Luxembourg à Paris, la façade du Parlement de Bretagne, à Rennes. Les jardins du château sont créés par Armand-Claude Mollet, issu d'une grande dynastie de jardiniers qui travaillèrent pour les rois de France. Déserté à la Révolution française et confisqué comme bien national en 1793, Montceaux a été démoli en 1799. Il ne reste que quelques éléments de l'avant-cour et des ailes. La plupart des pierres ont été réutilisées pour nombre de constructions alentours, comme le tunnel d'Armentières sur la ligne SNCF Paris-Strasbourg. Il ne reste de ce joyau de la Renaissance que quelques ruines : le portail principal de la cour d'honneur, quelques pans de murs et colonnes et deux pavillons d'angle, intacts, dont l'un est habité par les nouveaux propriétaires.

Bas relief coté rue du portail d'entrée du Château d'Anet, architecte Philibert Delorme à partir de 1548.

Accompagnée de ses deux chiens, un lévrier et un barbet, Diane, déesse de la chasse, enlace un cerf majestueux. Le groupe surmontait une fontaine monumentale dans le parc du château d'Anet, construit par Philibert Delorme pour Diane de Poitiers, la maîtresse du roi Henri II. La longue silhouette nue et chaste de la déesse, dont la beauté fut toujours admirée, est devenue le symbole de la Renaissance française.

Diane et la Nymphe

Diane, à demi allongée, étreint un cerf au fier port de tête. Elle est accompagnée de ses chiens Phrocyon et Cyrius, clairement définis comme un lévrier et un barbet. Elle ne porte pas son attribut habituel, le croissant de lune. La figure évoque spontanément la Nymphe de Fontainebleau (musée du Louvre), haut-relief sculpté par Benvenuto Cellini pour François Ier. Philibert Delorme l'avait installée au-dessus du portail d'entrée du château d'Anet au milieu du XVIe siècle en la transformant en Diane, déesse de la chasse.

Sans être un portrait de la favorite, la figure évoque bien sûr la maîtresse du lieu, Diane de Poitiers. Le tableau de Diane chasseresse (musée du Louvre) de l'Ecole de Fontainebleau opère un rapprochement similaire entre les deux Diane et la déesse est également figurée nue. Dans le relief de la Nymphe, Cellini avait précisé que le cerf symbolisait le roi François Ier. Il est tentant de penser que le cerf symbolise ici Henri II, le royal amant de Diane.

L'auteur

Ce premier grand nu de la sculpture française pose l'énigme de son auteur. Sa beauté préjuge d'un grand maître, mais lequel ? L'attribution traditionnelle à Jean Goujon (qui n'est plus retenue aujourd'hui) remonte à la Révolution et vient d'Alexandre Lenoir, le créateur du Musée des monuments français, qui vouait une admiration enthousiaste au sculpteur. Depuis, l'oeuvre a été successivement attribuée à Benvenuto Cellini, Germain Pilon, Pierre Bontemps ou Ponce Jacquiot. Mais il est difficile de juger car la sculpture a subi une importante restauration au XVIIIe siècle puis en 1799-1800 par le sculpteur Pierre-Nicolas Beauvallet, l'auteur de Suzanne au bain (1813, musée du Louvre).

L'élégance bellifontaine

Quel que soit son auteur, Diane proclame l'élégance altière de l'art de Fontainebleau : l'élongation maniériste de la figure, la souplesse du corps, les seins menus et haut placés, la tête petite, la coiffure extrêmement raffinée, le dessin des yeux. Il naît une certaine sensualité du contraste entre la nudité du corps et la richesse de la coiffure, mais la beauté idéale de la figure, la pureté des lignes confèrent à la déesse une chaste distinction.

Le groupe est un chef-d'oeuvre d'harmonie. Pour équilibrer la pose de la déesse et la présence imposante du cerf à la haute ramure, qui entraînent le groupe vers la gauche, le sculpteur a relevé le bras de la déesse et l'a armé d'un arc. Les têtes de Diane et du cerf tournées dans la même direction assurent la cohésion de la scène.

Bibliographie

- MAYER M., "La fontaine de Diane du château d'Anet n'est pas de Benvenuto Cellini", in Revue de l'Art, n 68, 1935, p.125-134.

 

- DU COULOMBIER P., Jean Goujon, Paris, 1949, p.130-133.

 

- BLUNT A., Art et architecture en France 1500-1700, Paris, 1983 (éd. anglaise 1953), p.108.

 

- BEAULIEU Michèle, Description raisonnée des sculptures du Musée du Louvre, tome 2, Renaissance française, Paris, 1978, p.96-99.

 

- ZERNER H., L'Art de la Renaissance en France. L'invention du classicisme, Paris, 1996, p.361-363.

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

mémoire2cité - A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

 

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

 

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

 

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

 

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

 

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

 

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

 

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

 

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en

 

aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

 

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

 

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

 

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

 

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

 

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

 

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

 

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

 

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

 

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

 

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

 

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

 

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

 

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à

 

loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

 

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

 

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

 

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

 

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

 

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent

 

ingérables.

 

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville

 

Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une

 

vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération

 

lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des

 

Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait

 

ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les

 

années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la

 

commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du

 

chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se

 

met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la

 

délocalisation ou de la fermeture d’autres.

 

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières

 

touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque

 

d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

 

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

 

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

 

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

 

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

 

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

 

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

 

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

 

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

 

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

 

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

 

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

 

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

 

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

 

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

 

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

 

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

 

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

 

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

 

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

 

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

 

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

 

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

 

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

 

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

Poire Belle Hélène (dessert): Vanilla ice cream, poached pear, hot chocolate sauce, chantilly cream,

chocolate macaron and grilled almonds.

 

Château de Chenonceau is located at Chenonceaux, in the département of Indre-et-Loire in France.

 

Blogged at Paris Pastry:

http://parispastry.blogspot.com/2010/05/lovely-loire-pastries.html

D'après N. de Golijcwski, 192 Jockey sur sulki et son cheva Uranille 1,19 par intermède et Pastourell F.A.L Née 192 Bronze, signé sur la terrass Cachet de fondeur : cire perdue Leblanc, Barbedienne à Pari Haut. : 35cm - Long. : 64 cm - Prof. : 25 c Poids : 17 kg 750 g.

Vendredi 16 mai 2014. Château de Sedan (Ardennes). Une des plus grandes forteresses d'origine médiévale d'Europe avec 35 000 m2 sur sept étages et des murs de plus de 7 m de large (le mur le plus épais avoisine les 27 m de large). Début construction 1424.

 

Une villa, domaine rural, est attestée à cet endroit en 997. En latin médiéval Villa Sedensi, d'un probable Sedenna basé peut-être sur le gaulois set-, long et le suffixe -enna.

La ville de Sedan se développe autour du château fort bâti par Évrard III de La Marck à partir de la fin des années 1420. Le château ne cessera d'être perfectionné et agrandi au cours des siècles suivants et en particulier par Jean Errard. Les seigneurs de La Marck sont reconnus seigneurs souverains de Sedan par le roi de France Henri II, en 1549, sous Henri-Robert de La Marck qui choisit la religion protestante. Pour prix de cette reconnaissance de souveraineté du prince sur ses terres, le prince devait au roi assistance en cas de guerre, ne pas prendre parti contre ses intérêts et lui ouvrir les places fortes s'il en faisait la demande. En échange le roi lui accordait sa protection et payait une partie des fortifications.

La devise de la ville de Sedan est UNDIQUE ROBUR, elle fut la devise des seigneurs de La Marck. Elle signifie « force de toute part ».

Pendant les guerres de Religion, de nombreux protestants sont accueillis dans la Principauté de Sedan, intellectuels, avocats, artisans, ils sont la source de la prospérité de la ville. L'académie de Sedan attire professeurs et élèves. Le Prince de Sedan bat sa monnaie, contrôle une manufacture d’armes. En 1611, Jean Jannon, graveur de caractères et imprimeur-éditeur, est actif à Sedan. Bernard Palissy invente le procédé de fabrication de ses émaux à Sedan. Les horlogers Forfaict participent à cette richesse. La dentelle point de Sedan est alors très recherchée. Henri de La Tour d'Auvergne devient duc de Bouillon en épousant, en 1591, la dernière héritière des La Marck, Charlotte de La Marck. Prince bâtisseur, il développe la ville et les fortifications urbaines.

 

La principauté est rattachée à la France le 29 septembre 1642, après la bataille de la Marfée puis la prise de la ville par le Roi le 1 août 1641, après quelques jours de siège. Puis vint le complot de Cinq-Mars contre Richelieu. En effet, le prince Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne-Bouillon a participé à ce complot. Il obtient la vie sauve en échange de la Principauté. Abraham de Fabert d'Esternay est gouverneur de Sedan de 1642 à 1662.

 

En 1641, les filles de la Charité s'installent à Sedan pour la création d'un hôpital. La ville connaît alors un important développement économique grâce à la création de manufactures royales de draps, comme la Manufacture royale de draps Le Dijonval en 1646. Le drap de Sedan est en laine, il sert à fabriquer des pardessus et des tentures. Depuis 1878, les tapis « Point de Sedan », fabriqués mécaniquement, font perdurer cette tradition du textile qui employa des milliers de personnes dans le passé (cette manufacture des « tapis point de Sedan » a fermé en 2008 et appartient désormais à la ville de Sedan).

Dès l'avènement de la Principauté, de nombreux juifs ont toujours pu trouver refuge dans cette ville. Il en est de même pour les protestants d'Alsace-Lorraine voulant rester français après 1870 et qui sont venus en nombre dans les Ardennes ; il y a aussi un temple à Charleville.

 

Le 1er septembre 1870, l'armée de Châlons, commandée par le maréchal de Mac Mahon, fut encerclée et vaincue à Sedan par les troupes prussiennes et des États allemands coalisées. La bataille eut lieu aux abords de la citadelle de Sedan, particulièrement à Bazeilles où d'intenses combats de rues eurent lieu. Les troupes d'infanterie de marine françaises se défendirent âprement. Ces combats sont symbolisés par l'épisode de la « Maison de la dernière cartouche », des combattants réfugiés dans une maison ne se sont rendus qu'après avoir épuisé leur munitions et les armes à la main. Cette maison est un musée que l'on peut visiter de nos jours. La reddition de la ville de Sedan - signée au château de Bellevue, sur les collines qui entourent la ville - provoqua la fin du Second Empire le 4 septembre 1870. C'est aussi au cours de cette bataille, sur le plateau du calvaire d'Illy, que la 1re division de la cavalerie de réserve sous le commandement du général Jean-Auguste Margueritte se sacrifia pour tenter de rompre l'encerclement de l'armée française. La défaite précipita le déclassement de la place forte et permit l'extension de la ville. Le château de Sedan et les casernes militaires sont conservés.

 

D'autres batailles eurent lieu ensuite lors de la Première Guerre mondiale en août 1914 et en novembre 1918.

 

Le Château de Sedan ou château-haut est situé à Sedan sur un promontoire en bordure de Meuse autrefois flanqué de deux ruisseaux, le Bièvre et le Vra. C'est l'une des plus grandes forteresses d'origine médiévale d'Europe avec 35 000 m2 sur sept étages et des murs de plus de 7 m de large (le mur le plus épais avoisine les 27 m de large).

À l'origine du site se trouve un prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye de Mouzon : le prieuré Saint-Martin dont on peut voir les assises dans la cour du château. Ce prieuré est mentionné en 1306. Évrard de La Marck prend possession du site en 1424 par l'intermédiaire de son beau-frère Louis de Braquemont, apportant à son beau-frère la dot que son père (Guillaume de Braquemont) n'a jamais fourni. Il décida de construire un château de plan sensiblement triangulaire sur le site autour de l'église devenue chapelle castrale. Les fouilles ont montré que cette église avait dû être fondée au XIe siècle.

 

Vers 1424, Évrard III de La Marck fait bâtir en six ans un manoir avec deux tours jumelles autour d'une église, un donjon résidentiel rectangulaire qui faisait déjà partie du prieuré et une tour ronde à l'ouest qui a été agrandie plus tard pour devenir la "Grosse tour". Les tours jumelles servant d'entrée au château étaient protégées par un châtelet constitué de deux petites tours rondes et d'une échauguette. Le plan de ce premier château peut paraître archaïque pour l'époque de sa construction et n'a pas encore vraiment pris en compte la défense contre l'artillerie.

 

Lorsque Evrard meurt en 1440, son fils Jean de la Marck entreprend le renforcement de la forteresse mais c'est Robert II de La Marck, le petit-fils de Jean, qui réalisera les travaux les plus importants. En 1530, les fortifications du manoir sont modernisées par la construction du boulevard circulaire. Le logis princier est construit sur 100 mètres le long du rempart côté ville à partir de 1530. Le pavillon Renaissance dans le style de Philibert Delorme a été construit pour Robert IV de La Marck et son épouse Françoise de Brézé. Le logis du Gouverneur est édifié en 1536.

 

Vers 1550 sont créées les terrasses à canons par remplissage en terre, entre les remparts et une nouvelle muraille prise sur la basse cour, augmentant l'épaisseur des courtines de 4,50 m à 26 m, jusqu'à un niveau égal à ceux dominant le site. 18 petits logis pour la troupe ont été créés dans ce remplissage.

 

À partir de 1553 commence l'édification de deux bastions triangulaires sur le front nord-est, celui du Gouverneur terminé en 1557, et le bastion Fourchu en 1559. En 1572 ont été livrés les deux autres bastions, celui des Dames et le bastion du Roy.

 

Des ouvrages à cornes ont été ajoutés à l'avant des bastions mais certains furent dynamités à la fin du XIXe siècle.

 

Les archives permettent de nommer les ingénieurs ayant participé à la dernière campagne de construction des défenses de Sedan : Marin Fourre, qui est le concepteur initial, puis, en 1577, le Ferrarais Marc-Aurèle Pazin ou Marco Aurelio de Pasino, probablement l'auteur des "boulverts" et des bastions de l'enceinte urbaine, et enfin, après 1585, Jean Errard, de Bar-le-Duc.

 

Le maréchal Turenne y nait en 1611. Il s'agit d'un des plus grands militaires, en compagnie de Napoléon Bonaparte, que l'histoire ait connu.

 

La principauté est absorbée par la France après la bataille de la Marfée et à la suite de l'échec d'une nouvelle conspiration contre Richelieu menée par Cinq-Mars en 1642. Louis XIII fait emprisonner le prince de Sedan, Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne-Bouillon, puis remettre la principauté par traité.

 

Le maréchal Fabert, messin de naissance, fut le premier gouverneur de Sedan pour le roi de France suite au rattachement de la principauté à la France. En 1650 il fit construire les magasins Fabert, accueillant aujourd'hui l'hôtel du château.

 

Le château est transformé en garnison. En 1699, Vauban fait construire la porte « des Princes », adaptée aux progrès de l'artillerie. Il s'agit de la seule intervention de ce célèbre architecte, ce qui a laissé penser que la forteresse était de qualité.

 

Lorsque Napoléon Bonaparte visite le château, en 1803, il fait transférer à Paris la collection d'armures des princes de Sedan à Paris. Certaines se trouvent aujourd'hui exposées au Musée de l'Armée.

 

En 1822, l'église Saint-Martin est démolie pour installer un parc à boulets.

 

Une plateforme d'artillerie est créée en 1828 au sommet des Tours jumelles.

 

Encerclée par les armées prussienne et saxonne, le 1er septembre 1870 lors de la Bataille de Sedan, l'armée du camp de Châlons est défaite. Napoléon III fait hisser sur le château fort le drapeau blanc demandant la fin des hostilités. L'acte de capitulation est signé au Château de Bellevue entre Frénois et Glaire.

Des essais de dynamite sont faits sur le bastion du Gouverneur en 1873. Autrefois le plus vaste du château-fort, ce bastion est aujourd'hui largement éventré.

 

De janvier 1917 à novembre 1918, la citadelle va servir de camp pour des milliers de civils résistants français et belges condamnés aux travaux forcés par les autorités allemandes. Beaucoup y sont morts.

 

Cédé par l’armée française à la ville en 1962, le château a fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration.

 

Aujourd'hui, le château est un haut-lieu touristique des Ardennes. Logeant un temps l'office de tourisme de la ville, celui-ci fut récemment déplacé dans un traversant reliant la rue du Ménil au Promenoir des prêtres présent au pied du château. On trouve également le musée à l'intérieur de ce château où s'y trouve depuis le printemps 2012, une maquette de la ville de Sedan au XIXe siècle, due en grande partie à Jean-Jacques Dromby. Une des salles de ce musée est dédiée à la guerre de 1870 et y est exposée une riche collection de casques prussiens et autres armes, ainsi que l'esquisse du panorama de Sedan par Ludwig Braun.

 

Lors des rafales de vent (jusqu'à 110 km/h) dues aux orages du 14 juillet 2010, vers 16h20 la large toiture côté sud s'est en partie envolée mais aussi effondrée à l'endroit du spectacle de fauconnerie (haute-cour, ruines du prieuré Saint Martin) ne prenant (par chance) pas place ce jour-là (jour de relâche). Les collections du château, en partie conservées dans les combles de l'édifice, furent en grande partie sauvées grâce à l'aide spontanée du personnel du château et de bénévoles. La nouvelle toiture fut achevée pour la saison touristique 2012.

Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

Attribué à Robert LEVRAC-TOURNIERES (1667 - 1752) Portrait d'un architecte Toile. 117,5 x 89 cm.

En décembre 1876, la municipalité ouvre un concours pour la décoration de la place des Jacobins. La direction des travaux de la fontaine des Jacobins sera confiée à Gaspard André à qui nous devons également le théâtre des Célestins.

C’est cette fontaine majestueuse des arts qui offre aujourd'hui à la place son identité.

 

En marbre blanc, donc solide, de type pyramidal, elle est composée de quatre étagements de bassins et de vasques circulaires et tréflées. Au centre s’élève une construction de plan carré proche de celle de la fontaine des Innocents à Paris. A son sommet, le temple est surmonté d’un petit édicule à rotonde de style néo-Renaissance qui abrite le trépied d’Apollon et s’inspire du monument des Jules à Glanum (Saint-Rémy de Provence). Quatre griffons guettent aux points cardinaux.

 

Eugène Delaplanche dessine les sirènes et Busque les sculpte. Campagne et Lavigne, deux modeleurs réputés, réalisent l’ornementation proposée par Flachat et Cochet et agréée par André. Le monument porte une devise en frise : « la Ville de Lyon aux artistes qui l’ont illustrée ». Une faune et une flore abondante (lions, tortues, anguille, homard, lierre, etc.) et une variété d’effets d’eau rendent l’ensemble vivant.

 

La fontaine a été construite en l’honneur de quatre siècles d’art lyonnais à travers quatre artistes lyonnais reconnus : Philibert Delorme (1514-1570), architecte, qui bâtit les châteaux d' Anet et des Tuileries, Guillaume Coustou (1677-1746), sculpteur, les Chevaux de Marly et Diane à la biche, Gérard Audran (1640-1703), graveur, les batailles d'Alexandre et le Martyre de saint Laurent ; Hippolyte Flandrin (1809-1864), peintre, Le jeune homme nu au bord de mer et un extraordinaire Double autoportrait en 1842.

 

Les quatre artistes lyonnais sont représentés en pied, sous les quatre voutes du temple de l’art. Chacun porte un costume de son époque et tient ses attributs professionnels.

De cette fontaine, inaugurée le 14 juillet 1885, les eaux jaillissent. Les statues trop grandes seront recoupées et enfin mises en place en février 1886. La fontaine a ensuite été inscrite au titre de monument historique en 1992. Elle a été rénovée en même temps que la place en 2013.

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

 

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

 

«MONTRÉAL – Plus de 70 personnes ont été interpellées, mardi soir, lors d’une manifestation organisée afin de protester contre le choix du gouvernement péquiste d’indexer les frais de scolarité.

 

Dix d’entre elles ont été arrêtées pendant la manifestation. Selon Simon Delorme, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), il s’agissait alors d’arrestations «ciblées et isolées», en lien avec des actes criminels comme des méfaits, des agressions armées, des bris de condition et des entraves au travail d'agents de la paix.

 

62 interpellations ont aussi eu lieu plus tard en soirée, lors de manœuvres de dispersion effectuées par les policiers. Elles ont eu lieu en vertu du règlement municipal contre l’attroupement illégal, a indiqué M. Delorme, avant d’ajouter que ces personnes ont reçu un constat d’infraction.

 

Jusqu’à 22 h, la manifestation s’est déroulée relativement pacifiquement, puis le climat a commencé à se détériorer.

 

Sur son compte Twitter, le SPVM, qui encadrait le cortège de près, a déclaré à 22 h 12 que la manifestation était terminée et que les gens devaient se disperser.

 

Plusieurs vitres venaient d’être fracassées par des briques, au Centre Sheraton entre autres, et des succursales bancaires avaient été vandalisées.

 

Des policiers ont été visés par des balles de peinture, d’autres à vélo ont reçu des tomates, tandis que les chevaux de la cavalerie recevaient des balles de neige et des bouteilles vides.

 

Des manifestants ont également ramassé des matériaux de construction sur un chantier entre les rues Viger et Beaver Hall et des morceaux d’asphalte auraient été jetés sur un camion de police. Le SPVM a d’ailleurs indiqué que quatre de ses véhicules ont été endommagés au cours de la soirée.

 

Plusieurs objets pyrotechniques et des boules de glace ont aussi été lancés tout au long de la manifestation, sans nécessairement faire de dégâts.

 

Quelques minutes après l’avis de dispersion, le gros de la foule a obtempéré en quittant le cortège, mais plusieurs petits groupes se sont réorganisés, partant dans plusieurs directions.

 

Sur la rue Sainte-Catherine, près de la station de métro McGill, des projectiles ont été une nouvelle fois lancés en direction des forces de l’ordre et d’autres vitrines ont été la cible des protestataires masqués. Plusieurs ont été brisées.

 

Le groupe d’une centaine de personnes a emprunté la rue McGill College, se dirigeant probablement vers le bureau de la première ministre Pauline Marois, ont été dispersés rapidement à hauteur du Président-Kennedy, peu avant 23 h.

 

Trois blessés

 

Les autorités ont ensuite envoyé des bombes assourdissantes ainsi que des bombes fumigènes, notamment place Émilie-Gamelin où plusieurs personnes s’étaient rassemblées, pour mettre définitivement terme aux manifestations.

 

C’est peu après 23 h 20 que le SPVM a annoncé qu’il procédait à l’interpellation des 62 personnes au centre-ville, à l’intersection des rues Sainte-Catherine Ouest et Beaudry.

 

Trois personnes ont souffert de blessures mineures au cours de la soirée. Un policier a été blessé à l’œil et un manifestant à une jambe, a rapporté Marc-André Gagnon, porte-parole d’Urgences-santé, à l’Agence QMI, alors que tout n’était pas encore complètement rentré dans l’ordre en centre-ville.

 

Le porte-parole du SPVM a ajouté, plus tard en soirée, qu’un autre policier avec été légèrement blessé au visage. Les deux agents de la paix étaient cependant hors de danger.

 

Une «ostie d’grosse manif de soir»

 

Les militants s’étaient rassemblés vers 20 h place Émilie-Gamelin, lieu symbolique de la lutte contre la hausse des droits de scolarités durant le printemps érable.

 

Le SPVM, qui n’avait pas reçu l’itinéraire de la manifestation avait immédiatement déclaré la manifestation illégale, rappelant qu’aucune infraction criminelle ne serait tolérée.

 

Près de 4000 personnes avaient confirmé leur participation sur la page Facebook de «l’ostie d’grosse manif de soir». Certains avaient appelé à en profiter pour s’en prendre à la police, laissant augurer une fin de soirée musclée dans les rues de la ville.

 

Le gouvernement Marois a l’intention d’indexer les droits de scolarité à l'université de 3 % dès l'année prochaine. Québec a l’intention d'aligner l'indexation sur la croissance du revenu disponible des familles.

 

Ainsi, les droits de scolarité devraient être majorés d'environ 70 dollars par année. Le gouvernement entend maintenir cette indexation au cours des prochaines années. De plus, les frais afférents facturés aux étudiants devraient être indexés de 3 %.

 

La part des étudiants sur le total de la facture de leur formation devrait diminuer de 13 % à 12,8 % de 2012 à 2019. D'ici là, ils devraient collectivement payer 187 millions de plus pour leurs études.»

 

Journal de Montréal, 5 mars 2013

 

www.journaldemontreal.com/2013/03/05/plus-dun-millier-de-...

E de Beaumont Le baiser- Le Navire Paire de toiles, l'un signé, l'autre monogrammé. Cadre en stuc doré.

O Museu Cognac-Jay é um museu municipal da cidade de Paris , com uma coleção de obras de arte e objetos do século xviii , legadas por Ernest Cognacq.

 

O Museu Cognac-Jay está alojado no Hotel Donon localizado a 8 rue Elzevir , no 3 º distrito de Paris .

 

O Hotel Donon , anteriormente propriedade da família Donon, é um antigo hotel do Marais , totalmente restaurado para a instalação do museu, cujo edifício principal (fim do século xvi ), com um teto alto, lembra o estilo Philibert Delorme .

 

Em 21 de Fevereiro de 1928, com a morte de Ernest Cognacq , fundador com sua esposa Marie-Louise Jay da loja de La Samaritaine , a cidade de Paris é legatária de sua coleção de arte do século xviii e um edifício localizado na 25 Boulevard des Capucines em Paris para abrigar a coleção.

 

O Museu Cognac-Jay foi inaugurado 04 de junho de 1929 pelo Presidente da República Gaston Doumergue . Em 27 de junho de 1988, o museu fecha as suas portas e suas coleções são transferidas para o Hotel Donon no Marais , totalmente restaurado para a ocasião. O Museu Cognac-Jay reabre ao público 18 de dezembro de 1990 em seu novo local.

 

A coleção Europeia de arte do século xviii foi feita entre 1895 e 1925 por Ernest Cognacq e sua esposa Marie-Louise Jay , que, em seguida, legada à cidade de Paris .

 

Os quartos no piso térreo são decorados com painéis de madeira. O museu abriga coleções de pinturas de Nicolas de Largilliere , Jean Siméon Chardin , Rembrandt ( Balaão e sua jumenta , 1626), Ruisdael , Canaletto , Giovanni Battista Tiepolo ( O banquete de Cleopatra , cerca de 1742-1743), Elisabeth Vigee Le Brun , Jean-Baptiste Greuze , François Boucher , os pastéis de Maurice Quentin de La Tour e belos desenhos de Watteau .

 

Fragonard também está presente com figuras de crianças. Esculturas de Houdon e Clodion estão expostas. Cada quarto é restaurado com mobiliário de época e objetos preciosos.

 

Vitrines mostram porcelanas de Saxe, caixas de rapé e nécessaires de toilettes. O conjunto evoca a vida refinada do Século do Iluminismo .

 

Este museu fica na rua Elzévir, nº 8, e é servido pelas estações de metrô St. Paul , Chemin Vert e Rambuteau .

Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

SED comme Société Européenne de Dynamitage c'etait aussi Vénissieux les Minguettes en 1983 avec les tours de Démocratie.. Celles ci n avaient connues qu une rotation locative..!!! c est juste fou.. pourtant ses lgts etaient spacieux.. Elles n avaient habritées qu une famille par logement avant d etre murées pour mourrir ... c est juste incroyable il faut dire que 52 tours pour ce grd ensemble c etait voir "trop grand" le symbole d un echec a l'époque! et le tout debut de la renovation urbaine en FRANCE ... Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

Moreau Max (1902 ? 1992) : « La repriseuse de tapis », Huile sur toile, signée. 118 x 87 cm.

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

On ne connaît pas avec certitude le nom du premier architecte d'Écouen, même si quelques noms sont avancés, et la disparition des archives à la Révolution ne permet pas de pallier cette lacune. On voit bien néanmoins que le premier style adopté est celui de la Renaissance des bords de Loire. Sur l'ordonnance des façades règne une extrême simplicité, voire une certaine austérité. La beauté de la pierre de taille est soulignée par la sobriété des pilastres nus qui montent de la base à la toiture, avec pour toute « fioriture » des doubles cordons horizontaux qui séparent le rez-de-chaussée du premier étage et soulignent le départ du toit. Les baies superposées s'élancent vers les lucarnes du toit, de plus en plus ornées à mesure que le chantier avance. Alors qu'on les voit couronnées de simples frontons semi-circulaires sur la façade externe du corps central, et en trapèze sur celle de l'aile sud, elles sont coiffées de couronnements tripartites sur la façade de la cour, bientôt flanquées de parties ajourées à caractère antique. Jusqu'à l'apothéose que constitue l'aile nord où les lucarnes semblent avoir été dessinées par Jean Goujon, avec leurs pilastres doriques et les cuirasses qui calent la composition des couronnements. Á Écouen, on lit le temps qui passe sur le décor des lucarnes.

 

Peut-être l'austérité du château parut-elle soudain démodée à Anne de Montmorency. C'est alors qu'il fait appel à Jean Bullant, architecte né vers 1515 et qui a séjourné à Rome vers 1540. Il sera l'artisan du style « à l'antique » à Écouen, avant de diriger les autres chantiers du Connétable, Chantilly et Fère-en Tardenois. Il achève l'aile droite (nord) en 1552. L'aile devait abriter les appartements du roi et de la reine et Bullant reconstruisit la façade extérieure avec un nouveau décor de pilastres. Surtout, on décida d'aménager pour ces hôtes exceptionnels une grande salle d'honneur au premier étage. Il fallait dès lors déplacer et modifier l'escalier central, le reconstruire avec deux volées droites, et son palier fut élevé hors du bâtiment pour lui donner plus d'ampleur. Du côté cour on éleva un grand portique pour cacher le fait que l'entrée était désormais désaxée. Il fut décoré de colonnes superposées sous un grand entablement continu et de niches pour accueillir les statues du Connétable. Vers 1555, Bullant ajouta sur la façade du fond un arc de triomphe, rétablissant là aussi une symétrie avec l'aile d'entrée.

 

Restait l'aile sud qui sera le morceau de bravoure de Jean Bullant à Écouen et verra l'aboutissement de l'étonnante péripétie d'une grandiose œuvre d'art. En 1506 le pape Jules II commande son tombeau à Michel-Ange. L'artiste propose plusieurs versions pour ce mausolée et quelques statues allégoriques sont réalisées dont deux esclaves, qui s'inspirent de la statue du Laocoon (IIe siècle avant J.C.). Le tombeau ne sera jamais achevé et Robert Strozzi offre en 1546 ces deux esclaves à François Ier. Les statues arriveront à Paris sous le règne d'Henri II qui les offre à Anne de Montmorency. On peut légitimement penser que le portique a été entièrement conçu en rapport avec ces deux œuvres. Quoi qu'il en soit Bullant innove ici avec l'art colossal, s'inspirant des colonnes corinthiennes cannelées du Panthéon, à Rome, et flanquant un véritable portique de temple sur la vieille façade. Les niches basses abriteront les Esclaves (aujourd'hui au musée du Louvre), surmontés des armoiries du Connétable et de sa femme. Bullant signe ici le manifeste de la nouvelle Renaissance. Décidément voué aux avants-corps, il en plaquera un dernier sur l'aile nord, du côté terrasse, sorte de grande loggia ouverte à l'air libre.

 

Enfin, il faut ajouter un mot à propos de la malheureuse aile d'entrée qui comprenait un portail monumental à trois niveaux, et dont on ne peut dire si elle est un projet de Goujon ou de Bullant. Elle rivalisait d'élégance avec le portail d'Anet, dû à Philibert Delorme, et abritait en son centre une statue équestre du Connétable. On en conserve le souvenir par une gravure d'Androuet du Cerceau car elle a été entièrement détruite en 1787 par la famille de Condé, qui était désireuse d'avoir une vue plus dégagée sur la plaine de France ! L'entrée actuelle est une construction de l'architecte Peyre, en 1807.

   

Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

Those hours, that with gentle work did frame The lovely gaze where every eye doth dwell, Will play the tyrants to the very same And that unfair which fairly doth excel.... Shakespeare

 

Le château de Montceaux était situé en Seine-et-Marne, sur la commune de Montceaux-lès-Meaux. Il fut acquis au XVIe siècle par Catherine de Médicis qui en confia l'embellissement à Philibert Delorme. D'autres artistes, tels que Jacques Androuet du Cerceau, le Primatice ou Salomon de Brosse participèrent aux transformations successives et aux décorations de la propriété. Racheté par Henri IV, il fut offert à Gabrielle d'Estrées puis devint la propriété de Marie de Médicis à l'occasion de la naissance de Louis XIII.

 

Détruit peu d'années après la Révolution, il en subsiste aujourd'hui quelques ruines ainsi qu'une chapelle, les bâtiments de l'avant-cour transformés en maison bourgeoise et la partie est du château devenue un corps de ferme. Un parc dit du château de Montceaux en conserve également la mémoire.

 

SED comme Société Européenne de Dynamitage c'etait aussi Vénissieux les Minguettes en 1983 avec les tours de Démocratie.. Celles ci n avaient connues qu une rotation locative..!!! c est juste fou.. pourtant ses lgts etaient spacieux.. Elles n avaient habritées qu une famille par logement avant d etre murées pour mourrir ... c est juste incroyable il faut dire que 52 tours pour ce grd ensemble c etait voir "trop grand" le symbole d un echec a l'époque! et le tout debut de la renovation urbaine en FRANCE ... Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

SED comme Société Européenne de Dynamitage c'etait aussi Vénissieux les Minguettes en 1983 avec les tours de Démocratie.. Celles ci n avaient connues qu une rotation locative..!!! c est juste fou.. pourtant ses lgts etaient spacieux.. Elles n avaient habritées qu une famille par logement avant d etre murées pour mourrir ... c est juste incroyable il faut dire que 52 tours pour ce grd ensemble c etait voir "trop grand" le symbole d un echec a l'époque! et le tout debut de la renovation urbaine en FRANCE ... Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

SED comme Société Européenne de Dynamitage c'etait aussi Vénissieux les Minguettes en 1983 avec les tours de Démocratie.. Celles ci n avaient connues qu une rotation locative..!!! c est juste fou.. pourtant ses lgts etaient spacieux.. Elles n avaient habritées qu une famille par logement avant d etre murées pour mourrir ... c est juste incroyable il faut dire que 52 tours pour ce grd ensemble c etait voir "trop grand" le symbole d un echec a l'époque! et le tout debut de la renovation urbaine en FRANCE ... Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

SED comme Société Européenne de Dynamitage c'etait aussi Vénissieux les Minguettes en 1983 avec les tours de Démocratie.. Celles ci n avaient connues qu une rotation locative..!!! c est juste fou.. pourtant ses lgts etaient spacieux.. Elles n avaient habritées qu une famille par logement avant d etre murées pour mourrir ... c est juste incroyable il faut dire que 52 tours pour ce grd ensemble c etait voir "trop grand" le symbole d un echec a l'époque! et le tout debut de la renovation urbaine en FRANCE ... Dans le rétro : 9 septembre 1983, les tours 100 et 114 partent en fumée Le 9 09 1983, vingt kilos d'explosif ont eu raison de quatre mille tonnes de béton. La démolition de la première tour des Minguettes n'est pourtant qu'un symbole. Elle marque à sa façon la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme. Au constat d'échec que représente finalement la destruction de cette tour de quinze étages, s'ajoute chez les élus, parmi le population, l'espoir de voir un quartier, celui de la rue Gaston-Monmousseau, renaitre de ses cendres grâce à le restructuration qui y sera entreprise. La rénovation de Monmousseau n'est d'ailleurs que la premiers étape d'une réhabilitation globale de la ZUP des Minguettes. Il est un peu plus de 15 heures, ce 9 juin, et chacun attend la mise à mort de celle qui dresse encore fièrement ses quinze étages. Derrière les barrières de sécurité, les curieux s'agglutinent et quelques slogans hostiles à cette démolition, retentissent dans les rangs d'une poignée de manifestants. Il est trop tard. Le compte à rebours est déjà commencé. Dans les tours voisines de celle qui va bientôt succomber, les journalistes s'arrachent les bonnes places et consultent leur montre : plus que dix minutes... Adrien Colonna, le technicien artificier qui a orchestré cette démolition à l'explosif, ne laisse transpirer aucun sentiment. Ce boulot, il le fait depuis plus de vingt ans. Le 14 juillet 1971, c'est lui qui avait fait sauter le pont de Serin à Lyon. Pour détruire cette tour de béton d'une hauteur de 50 mètres, vingt kilogrammes d'explosif "gomme Bam" contenant 62% de nitroglycérine ont été placés aux deuxième étage de l'immeuble. Deux mille trous contenant chacun une charge de dynamite ont été préalablement percés dans les cloisons. Quarante détonateurs relient les charges entre-elles. En fait, ce n'est pas une explosion, mais quatre, espacées chacune de 25 millièmes de seconde, qui vont faire s'effondrer l'immeuble. Il est un peu plus de 15h30 lorsque retentissent les sirènes qui annoncent l'explosion. Les minutes passent, mais rien ne se produit et pour cause : l'un des cordons détonnant a été déconnecté par la chute d'une porte, comme si, dans un ultime sursaut, la tour s'accrochait un peu à la vie. Les sirènes hurlent à nouveau et le silence qui pèse sur l'assistance est alors troublée par une explosion formidable Comme un géant blessé à mort, la tour s'effondre dans un fracas épouvantable et un immense nuage de poussière. Elle aura très exactement vécu 15 ans ! La démolition de cette tour - puis de deux autres le 9 septembre 1983 - est à coup sûr un événement, un symbole. Elle marque la fin d'une époque et d'un certain type d'urbanisme qui a répondu en son temps à des besoins, mais qui se trouve dépassé et ne correspond plus aux aspirations d'une population...note bibliographique

"Un test national : trois tours des Minguettes démolies en 1983" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 27 et 28 janvier 1983. - "Minguettes : on démolit à Monmousseau" / Jean-François Cullafroz in Le Progrès de Lyon, 10 juin 1983. - "Une tour explose aux Minguettes : première étapes de la réhabilitation de la ZUP" / Alain Corsetti in Lyon Matin, 10 juin 1983. - "Solution aux Minguettes" / Philippe Gonnet in Le Journal Rhône-Alpes, 10 juin 1983. - La porte des Minguettes : fragments d'histoire des ensembles "Monmousseau" et "Démocratie" / Christophe Vincendon, 2009 [BM Lyon, 6900 Z VEN]. A sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel & avec Alexandre Chemetoff, urbaniste-paysagiste-architecte- Hiver 1965. Les premières tours sont mises en chantier. Deux usines seront construites pour réaliser les paneaux préfabriqués. 1er mars 1966. Achèvement de la première tour. Les 18 étages sont une première technologique. 1975-1976. Nombreux départs parmi les premiers locataires. www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo

Mai 1980. 65.000 personnes habitent aux Minguettes.

Juillet 1981. Pendant «l'été chaud des Minguettes», les jeunes affrontent la police. 1986. L'office public de HLM de la communauté urbaine de Lyon décide de murer dix tours du quartier Démocratie. 11 octobre 1994. Démolition des dix tours murées du quartier de la Démocratie. Vénissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés. Les Minguettes, un grand ensemble à Vénissieux, troisième ville de l’agglomération lyonnaise. Quelques données : Les Minguettes construites entre 1966 et 1973 occupent un site de près de 200 hectares au sud-ouest de la commune de Vénissieux. Elles accueillent aujourd’hui près de 20.000 habitants logés dans 7800

logements dont 6500 HLM - répartis entre 11 logeurs sociaux - et 1300 copropriétés. Près d’un millier d’appartements y ont été détruits depuis les années 80. Le taux de chômage est de l’ordre de 30% ; 40% pour les moins de 25 ans. La ville de Vénissieux compte, elle, près de 60.000 habitants et

constitue un des pôles industriels majeurs de l’agglomération lyonnaise. L’action publique sur les Minguettes a démarré en 1980-82 et a pris plusieurs visages au cours de ces 25 dernières années. Les Minguettes un site remarquable

Au sud-est de l’agglomération, le site du plateau des Minguettes, contiguë à celui des Clochettes à Saint-Fons, surplombe la vallée du Rhône et l’autoroute A 7. Sur la rive gauche du fleuve, le grand ensemble, dont on voit les tours au loin, marque la porte sud de l’agglomération. Il forme un ensemble d’habitat collectif imposant ; il domine à l’ouest la vallée de la Chimie et à l’est le bourg de Vénissieux et d’anciennes implantations industrielles. A l’est, le grand ensemble est coupé par des pentes abruptes du bourg de Vénissieux. Plus au sud, et en contrebas, l’Hôtel de ville et la nouvelle médiathèque forment une articulation urbaine

importante entre la ville ancienne et le plateau. Au nord-est, le site est enserré dans un tissu mixte alternant pavillonnaires, immeubles collectifs et anciens tènements industriels. La nationale 7 forme la limite avec Saint Fons et le quartier des Clochettes. Au sud, le plateau domine la plaine de Feyzin et

le tracé du boulevard urbain sud (BUS). Vénissieux un bourg rural projeté dans l’ère industrielle Ferme gallo-romaine du nom de Vénicies à l’origine, puis petit bourg dauphinois entouré de remparts, Vénissieux est restée une grosse bourgade maraîchère et agricole jusqu’à la fin du 19ème

siècle. A la fin du 19ème, les industries chimiques se délocalisent du nord de Lyon pour s’installer en aval de la ville le long du Rhône proche du hameau de Saint-Fons qui appartenait à cette époque à la commune de Vénissieux. Rapidement les industriels de la chimie organisent la sécession de Saint Fons vis-à-vis de Vénissieux car ils voulaient s’émanciper de la tutelle des agriculteurs de Vénissieux. Au moment de la première guerre mondiale, c’est au tour de Vénissieux d’accueillir sur ces

grandes terres agricoles jouxtant les voies de circulation et le chemin de fer, de grandes entreprises :

les entreprises mécaniques et chimiques ainsi que les arsenaux repliés de l’est et du nord de la France. Sur ces mêmes terrains, s’effectue dès les années 1910, l’extension des usines Berliet (le futur Renault Véhicules industriels, aujourd’hui Renault Trucks) qui produisent alors des locomotives, des camions et des automobiles, mais se spécialiseront ensuite exclusivement dans les poids lourds.

Vénissieux constituera ainsi une base arrière importante de l’effort de guerre entre 1914 à 1918. L’entre-deux -guerres voit se confirmer ce dynamisme. En moins de trente ans, Vénissieux devient la commune la plus industrialisée de la région dotée d’arsenaux et de grandes usines mécaniques, chimiques ou textiles, mais aussi de nombreuses usines de transformation qui travaillent pour la France entière.Des vagues successives d'immigrés ont peuplé la ville : Espagnols et Italiens au début du siècle, puis Maghrébins, Africains, Polonais, Antillais et Turcs. Vis-à-vis d’eux, la commune joue un rôle important d’intégration et prend, à ce moment là, sa forte identité ouvrière. En 1931, les étrangers représentent 40,8 % de la population vénissiane. La ville se dote d’école et de services sociaux ; elle affronte alors un problème qui devient endémique : le logement ; elle réalise alors plusieurs opérations d’HBM (habitations à bon marché). La ville gravement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, retrouve à la fin des hostilités son dynamisme. En 1962, la population, qui a encore doublé par rapport à 1946, continue de croître en même temps que les activités et les emplois se développent. La ville fait face en lançant à proximité du Bourg de nouvelles opérations d’habitat social. La programmation du grand ensemble des Minguettes A cette époque, l’Etat envisage de conforter le pôle chimique de Saint Fons par la création d’un grand complexe pétrolier à cheval sur Saint Fons et Feyzin ; il réfléchit à l’aménagement de la vallée du Rhône-aval, autour de l’implantation d’une grande raffinerie, et des activités de transports, de transformation et de recherche qui lui sont liées. Le plateau des Minguettes, consacré à l’arboriculture et aux céréales, jusqu’ici épargné par l’urbanisation semble une opportunité pour pouvoir accueillir les milliers de logements nécessaires à ce grand déploiement industriel moderne. Pour répondre au besoin de logements grandissant, liés tant à la croissance de l’emploi local qu’à la démographie de l’agglomération, l'Etat annonce dès 1958-59 son intention de réaliser sur le plateau des Minguettes un des grands ensembles majeurs de l’agglomération. La création de la future ZUP des Minguettes est confiée par convention à la Serl (Société d’équipement de la région lyonnaise), une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations. Une équipe d’architectes et

d’urbanistes est désignée pour sa réalisation ; à sa tête, un architecte grand prix de Rome, Eugène Baudoin, directeur de l’école d’architecture de Genève, appuyé sur une équipe lyonnaise composée de Franck Grimal et de René Bornarel.

Sur ce plateau agricole de 220 hectares, battu par les vents, l’équipe de concepteurs dessinent un plan masse moderne accompagnant la géographie du site : au centre du Plateau, des immeubles en barre forment une ville dense ; en périphérie, sur les pentes, une soixantaine de tours

forment un jeu d’orgues que les autorités admirent depuis l’hélicoptère qui les emmène sur le site.Quatre procédés industrialisés sont retenus pour composer les immeubles des Minguettes : les procédés Pascal, Barrets, SGAF (Saint-Gobain aluminium Français) et CRET. En 1973, l'essentiel

de la ZUP1 est érigé : 9 200 logements, dont 7 600 HLM, le tout réparti entre une dizaine de quartiers.

La Serl réalise les travaux de 1966 à 1973. L’équipement de la ZUP comprend un grand centre commercial en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quartiers périphériques. Les espaces verts, les terrains de sports et les aires de jeux occupent une place importante, mais sont parfois sommairement aménagés. Les écoles sont disposées de telle sorte que les enfants n’aient pas de rue à traverser pour s’y rendre. A l’origine une population jeune mais diversifiée Le nouveau quartier accueille des jeunes ménages venus aussi bien de Vénissieux que de l’agglomération lyonnaise ou de ses périphéries lointaines. A cette époque le manque de logements est cruel. Beaucoup de jeunes ménages issus du baby-boom, bien que qualifiés et ayant du travail, sont obligés de cohabiter avec leurs parents. En bas de l’échelle sociale, beaucoup de ménages ouvriers immigrés vivent dans des taudis ou des bidonvilles. Tous sont heureux de trouver un grand logement moderne et bien équipé sur le Plateau. La ZUP connaît une certaine mixité. Chaque quartier constitue un puzzle original entre ménages qualifiés (techniciens, ouvriers professionnels) et non qualifiés (OS, chômeurs, etc.), entre jeunes ménages qui ont leur premier enfant et familles nombreuses déjà constituées qui viennent souvent de l’habitat insalubre. La vie associative est dynamique et les jeunes ménages des classes moyennes qui

forment le noyau militant du grand ensemble arrivent à créer des liens et à définir un certain mode de « vivre ensemble ».

Toutefois, les familles immigrées et ouvrières sont plus représentées en première tranche2 de la Zup et sur le quartier Armstrong. La part des immigrés varie de 4% à 24% selon les quartiers et les offices HLM. Il y en a onze sur le plateau et chacun obéit à sa logique propre en matière de

peuplement et de gestion. Les techniciens supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers qualifiés de

Zone à Urbaniser en Priorité, catégorie issue de la loi d’orientation foncière de 1958. La Zup est réalisée en trois tranches : la première au sud du plateau, la seconde à l’ouest et la troisième à l’est. Une quatrième prévue initialement ne sera jamais réalisée. la chimie se retrouvent plutôt dans les immeubles en copropriétés disséminés sur les différentes

tranches. La ville de Vénissieux, bien que plutôt favorable à la réalisation de ce grand quartier appelé à loger de nombreux ouvriers, n’a guère son mot à dire dans la programmation des logements, ni dans leur peuplement. Elle ne contrôle que deux cent soixante logements sociaux, sur un total initial de 7500, par le biais de sa société mixte d’HLM, la SACOVIV ! Elle tend donc à se retourner contre l’Etat,

puis, à partir de 1968, contre la Communauté Urbaine, qui vient d’être créée et prend la responsabilité de l’achèvement du projet, pour obtenir des équipements et des services à la hauteur des besoins de la population accueillie. Elle reproche à ses interlocuteurs d’organiser exclusivement l’accueil de

populations défavorisées aux Minguettes et de créer un ghetto qui ne sera bientôt plus contrôlable. Des équipements et des services insuffisants pour la population accueillie

En effet, si le chantier des logements est réalisé en un temps record, les équipements et les services sont loin de suivre. Les bus ne montent pas tout de suite sur le plateau ; le nombre de classes est insuffisant ; la ville est sollicitée pour réaliser les équipements socio-éducatifs manquant

qui pourtant avaient été prévus dans le bilan initial du programme d’aménagement. Ni l’Etat, ni la communauté urbaine, ne réalisent les gymnases qui devaient accompagner les groupes scolaires. De premières tentatives d’amélioration des services sont entreprises par la SERL dans les années 75-76, notamment avec des aménagements complémentaires d’aires de jeux, l’utilisation des locaux de pied de tour (les LCR3 ) et la mise en place d’une animation socio-éducative renforcée mobilisant les acteurs de l’école. Ces améliorations restent superficielles et dès les années 76-77 des logements vacants apparaissent sur plusieurs quartiers. Les ménages de catégories moyennes partent vers les nouveaux types d’habitat qui leur sont proposés : petits immeubles collectifs en copropriété, pavillons, etc. Ils cherchent à éviter de scolariser leurs enfants dans des collèges ou lycées trop marqués par les enfants d’origine ouvrière et immigrée. Ils ne sont remplacés qu’en partie. Chaque année le nombre

de logements vacants augmente et les immeubles où se concentre cette vacance deviennent ingérables.

Une espérance déçue, la ZUP se transforme en un poids pour la ville Pour Vénissieux, la réalisation des Minguettes ne se comprenait que dans le cadre d’une vision d’avenir qui renforcerait durablement la commune comme troisième ville de l’agglomération lyonnaise et lui permettrait d’atteindre à terme les cent mille habitants. Pour cela la réalisation des Minguettes devait être suivie de la création d’un nouveau centre tourné vers le Sud qui fédèrerait ancien et nouveau Vénissieux. Symboliquement, l'hôtel de ville transféré, au pied de la Zup, dans les années 70, devait préfigurer cette extension du centre-ville. Mais à partir des années 75-77, la commune est touchée de plein fouet par la crise économique, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage. Pendant cette période, Vénissieux, plus importante aire industrielle de l’agglomération, se met à perdre des emplois, du fait de la rationalisation des effectifs des grandes entreprises, de la délocalisation ou de la fermeture d’autres.

Sur le plateau des Minguettes, les familles ouvrières peu qualifiées sont les premières touchées par les licenciements. Peu à peu, la concentration d'étrangers, le chômage et le manque d'équipement urbain font partir les classes moyennes. Moins de dix ans après l'arrivée des premiers

habitants, les conditions de vie se dégradent déjà.

En 1976, un conseil municipal extraordinaire se penche sur les problèmes de la cité. La ZUP où vivent près de 40 % des Vénissians reste une cité dortoir géante dont les besoins sociaux pèsent sur le fonctionnement et les investissements de la commune. Vénissieux a gagné des logements mais

perdu sa dynamique. Entre 1975 et 1989, la ville perd près de 25 % de sa population, du fait des logements vacants aux Minguettes et de la diminution de la taille des ménages qui accompagne le vieillissement de la population sur les autres quartiers. Concrètement la vacance des logements aux

Minguettes est passée de 700 logements en 1979 à près de 2000 en 1983. Parallèlement, en contrebas des Minguettes, l’opération de renforcement du centre ancien, appelée Zac du Bourg, a du mal à décoller. Une première campagne de réhabilitation A l’initiative des organismes HLM, une première campagne de réhabilitation s’engage dans le

début des années 80. Elle s’effectue d’abord dans le cadre de la procédure « Habitat et Vie Sociale », puis dans celui des premières opérations « Dubedout » en lien avec la « Commission Nationale de Développement Social des Quartiers » (CNDSQ). Ces premières opérations se font dans un contexte politique tendu et dans un climat social explosif marqué par de nombreux actes racistes et, en contre

partie, par l’affirmation d’un mouvement civique et social des jeunes de la deuxième génération immigrée. C’est ce qu’on a appelé les évènements des Minguettes, bientôt suivis en 1983 par la marche des beurs.Les partenaires institutionnels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action

d’ensemble, chacun se renvoyant la balle vis-à-vis des dysfonctionnements du quartier qui ne font

que s’aggraver. Une solution progressive de réhabilitation par quartier est retenue. L’action publique se porte d’abord sur la restructuration du quartier Monmousseau avec la démolition de trois premières tours en 1983, puis sur Armstrong où la priorité est donnée à l’amélioration de la gestion, aux problèmes de peuplements et à la refonte des espaces extérieurs. Cette action ciblée sur les quartiers s’accompagne de réalisations concernant le fonctionnement global des Minguettes : reprise d’espaces extérieurs et création de nouveaux équipements collectifs : maison des fêtes et des familles, maison des sportifs, terminal de bus de la

Darnaise, terrain d’aventure, etc. Les offices HLM créent de leur côté une association commune de gestion qui leur permet de suivre les évolutions du peuplement des différents sous-quartiers, de mesurer l’impact des réhabilitations et de mettre en place des stratégies commerciales pour relouer les logements vides en cherchant à accueillir de nouvelles clientèles, moins captives. Le remodelage par l’architecte Roland Castro de la tour « Arc en Ciel » à la Rotonde s’inscrit dans cette même perspective de faire revenir des ménages des classes moyennes aux Minguettes. Ces efforts portent leurs fruits, on ferme certaines tours, dont celles du quartier Démocratie, mais globalement les Minguettes se repeuplent sans qu’on assiste toutefois à un retour des classes

moyennes, ni même des ménages qualifiés. Le peuplement reste fragile et pour les moins défavorisés, les Minguettes ne sont qu’un lieu de passage. La montée des enjeux urbains

Ville, Communauté urbaine et Etat, signent en 1986 une convention de plan qui donne la priorité aux grands investissements urbains et prévoient la refonte du quartier autour de l’épine dorsale que pourrait constituer la venue du métro aux Minguettes. Parallèlement, ces partenaires

lancent un grand concours international pour le remodelage du quartier Démocratie, vidé de ses habitants. Les réhabilitations de logements et la refonte des espaces publics se poursuivent sur les autres quartiers. En 1989 a lieu le rendu du concours Démocratie : le projet « Démocratie ville ouverte » de Ten, Aster, Fortin, Rapin est lauréat. Une société est créée pour le réaliser, mais le projet se révèle trop ambitieux et finalement tourne court. Démocratie reste une friche urbaine jusqu’en 1994 où l’on détruit par implosion ses dix tours. Les réalisations de la période 1990 - 2002

Pour cette période, ce sont près de 80 millions d’euros d’investissement qui sont réalisés sur le

plateau : confortation des équipements de centralité, première réhabilitation de Vénissy, création d’un

pôle de services publics et requalification de la place du marché ;· requalification des quartiers résidentiels : réhabilitation et réaménagement des espaces

extérieurs sur Lénine-sud et nord, Rotonde, Thorez et division Leclerc ;· requalification des espaces extérieurs de Léo Lagrange ;=· surtout, restructuration ambitieuse du quartier de la Darnaise : démolitions de tours, réaménagement d’un centre de quartier, construction d’une résidence expérimentale de 37 logements financés par des prêts aidés de la Caisse des dépôts et consignations. Cette amélioration indubitable du cadre de vie et de l’habitat, ne freine pas la paupérisation des différents quartiers. Les solutions gestionnaires expérimentées dans les années 80 deviennent

inopérantes et le nombre de logements vacants augmentent de nouveau. On assiste à un certain repli des Minguettes sur elles-mêmes. Une part importante des entrées dans les logements viennent des mutations de ménages qui changent d’appartement au sein des Minguettes, parfois au sein du même quartier, ou encore de jeunes ménages qui dé-cohabitent. Peu à peu, la population des Minguettes, comme celles des autres grands ensembles des années

60, apparaît comme une population majoritairement captive coupée durablement de l’emploi. Les actions socio-éducatives et les dispositifs d’insertion restent inopérants face aux groupes les plus défavorisés qui sont aussi souvent les plus discriminés. Parallèlement, des phénomènes

communautaires se développent à partir des réseaux familiaux, ethniques ou religieux. A partir de 1996, une nouvelle réflexion se développe sur la transformation urbaine du quartier. C’est le fait du travail d’Antoine Grumbach, architecte et urbaniste, dans le cadre du Grand Projet

Urbain (GPU), puis du Grand Projet de Ville (GPV) de Vénissieux. Antoine Grumbach réfléchit à terme à une « ré-urbanisation » du site à partir d’une nouvelle trame de rues et d’espaces publics qui permettrait à la fois plus d’échange entre les quartiers et de liaisons entre les Minguettes et leur

environnement. "Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?", un film de 24 mn, produit et réalisé en 1983 par l'agence IM'média, remastérisé en 2013 avec des images inédites

"Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?" a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l'origine de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre. Pour les 30 ans de la Marche, IM'média a procédé à la restauration de ce film et en propose une nouvelle version remastérisée. Tout en restituant son écriture documentaire initiale, il donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d'affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu'à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes.

Des images d'époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". A l'occasion du dynamitage spectaculaire de tours, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d'urbanisme" et sur une autre politique du logement possible. "On s'appelle tous Toumi Djaidja", clament-ils aussi, aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, sur son lit d'hôpital, a l'idée de lancer la Marche comme une "main tendue". Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d'un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l'instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l'acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l'objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d'obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.

Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l'arrivée de la Marche. L'instant est à l'euphorie, collective, fusionnelle. Et l'espoir d'aller vers l'égalité sociale et raciale dans une société plurielle immense ... www.youtube.com/watch?v=zw1v6htOQGo - Vénnissieux (Rhone) Zup des Minguettes - 9 200 lgts, dont 7 500 lgts HLM - Architectes Eugene Beaudoin et Grimal Franck- 1966/1973 - 11 OPHLM - 1300 copropriétés.

7ème album de Pierre DELORME, un CD paru en décembre 2008.

Pierre DELORME, voix, guitare, harmonica - Thierry RÉOCREUX, contrebasse - Michel CHIONCHINI, batterie, percussions …

 

Enregistré du 9 au 12 septembre 2008 au studio la Master box à Villeurbanne par Frédéric FINAND. Mixé et masterisé le 12 octobre 2008 par Frédéric FINAND.

 

Pierre DELORME, Lauréat de la "Fine Fleur de la Chanson" Luc BÉRIMONT :

 

Albums :

1979 : Ballades du centre-ville à la banlieue des choses

1984 : Traboules et savanes, Prix Charles CROS

1985 : L'aviateur

2002 : Chansons toutes nues

2003 : En attendant l'ange

2007 : Traboules, savanes et autres ballades

2008 : Le flâneur

2012 : Ça ira bien comme ça

 

Liens :

pierredelorme.free.fr/

www.friendship-first.com/

www.pressibus.org/

 

Extrait de concert :

www.youtube.com/watch?v=JdvuVwZlksc

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

Reims cathedral and it's area. December 2014.Cathédrale de Reims.

  

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar.

L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles. À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : . L'auteur nous rapporte également qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte. Au milieu XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1208. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royale« Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre »s sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h, Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle, concevant une charpente faite de lamelles de béton reliées de tenons en bois. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (de 1989 à 1994 et de 1996 à 1998), portail Sud (2001 - 2005), portail Nord (2007- 2011), étage de la rose avec sa statuaire qui débute en 2014 et doit durer trois ans (budget total de 3,3 millions d’euros).

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement un calcaire du Lutétien moyen provenant de carrières proches de Reims et appelé calcaire de Courville ou pierre de Courville.

La hauteur de la nef sous voûte est de 38 mètres, elle est donc bien inférieure à celle de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) ou de celle de cathédrale Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Toutefois, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside à 87 mètres. L’orientation de la cathédrale est selon un axe Sud-Ouest Nord-Est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

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