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Al-Walid Ibn ‘Abdel Malik l'Omeyyade et tous les événement et conquête qui ont eu lieu dans sont califat.

  

‘Abdel Malik fut enterré à Damas après que son fils al-Walid ait conduit la prière funéraire sur lui. Puis il alla à la mosquée, monta sur la chaire et dit : « A Allah nous sommes et à Lui nous retournerons. Qu’Allah nous assiste dans la perte de l’émir des croyants et à Lui la Louange en ce qu’Il nous a octroyé pour le califat. Levez-vous (qoumou) et portez allégeance (wa bahi’ou) ».

  

L’Imam at-Tabari a rapporté dans son « Tarikh ar-Roussoul wal Moulouk » d’al-Waqidi qu’il monta sur le Minbar et dit : « O gens ! Nul ne peut avancer ce qu’Allah a retardé et nul ne peut retarder ce qu’Allah a avancé. La mort fait partie des décrets d’Allah dans la prescience et ce qu’Il a décrété pour ses Prophètes et pour les anges porteurs de Son Trône. Celui qui est chargé des affaires de cette communauté a atteint le degré des honneurs, des pieux de cette communauté, ce qui justifie pour Allah quoi qu’Il leur attribue en bien ou en mal, pour les gens qui ont établi l’Islam et ses jalons comme Allah les a établi en faisant le pèlerinage à sa Maison, la garde aux frontières et le combat contre les ennemis d’Allah. Il ne fut ni nonchalant ni diviseur. O gens ! Vous devez l’obéissance et l’adhésion à la communauté car le diable est avec celui qui s’en écarte ».

  

L’Imam ad-Dahhabi a dit à propos d’al-Walid Ibn ‘Abdel Malik : « Qu’il finissait la lecture du Qur’an tous les trois jours et que pendant le mois de Ramadan, il le lisait dix-sept fois. Sous son règne l’empire[7] musulman s’élargit de l’est à l’ouest grâce aux conquêtes. Il y avait de la tyrannie en lui et il était assidu aux fonctions du califat. Il était préoccupé du sort des pauvres, des orphelins et des malades.

Il est unanimement reconnu qu’al-Walid était attentif aux affaires du califat et il est celui qui fit agrandir la mosquée des Omeyyades à Damas et la Mosquée du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) à Médine.

Al-Walid voulut désister son frère Souleyman de la succession au califat et mettre à sa place son fils ‘Abdel ‘Aziz Ibn Walid mais ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz s’opposa et lui dit :

- « Nous avons donné notre engagement en ce qui le concerne (c’est à dire promit à leur père ‘Abdel Malik Ibn Marwan) ».

Et Souleyman ne devait jamais oublier la prise de position de ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz.

  

En l’an 86 de l’Hégire (704), au début du règne d’al-Walid, Maslamah Ibn ‘Abdel Malik Ibn Marwan le frère du calife, attaqua les Byzantins à l’ouest alors que leur empereur était Justinien II pour la deuxième fois. Il fut empereur une première fois entre 66 et 67 de l’Hégire (685-686) et la seconde fois entre l’an 86 et 92 de l’Hégire (704-710), soit jusqu’à sa mort.

  

Cette même année al-Hajjaj Ibn Youssouf ordonna l’arrestation de Yazid Ibn al-Mouhallab et désista son frère Habib Ibn al-Mouhallab de son poste de gouverneur à Kirmân. Et quatre ans après, soit en l’an 90 de l’Hégire (708), Yazid Ibn al-Mouhallab et ses frères réussirent à s’enfuir de prison et se réfugièrent auprès de Souleyman Ibn ‘Abdel Malik, le futur calife.

  

Qoutaybah Ibn Mouslim al-Bahili arrive au Khorasan

  

Toujours en l’an 86 de l’Hégire (704), le grand général Qoutaybah Ibn Mouslim al-Bahili arriva au Khorasan ou il venait d’être nommé gouverneur par al-Hajjaj. Et parmi ceux qui l’accompagnait se trouvait un autre commandant Nasr Ibn Sayyar al-Kinani des Bani Bakr Ibn ‘Abdel Manat al-Kinana, le dernier gouverneur des Omeyyades sur le Khorasan.

  

Qoutaybah Ibn Mouslim arriva alors qu’al-Moufaddal, qui avait projeté de faire campagne dans Akharoun et Shouman, passait en revue son armée. Qoutaybah s’adressa aux gens et leur conseilla vivement de combattre dans la voie d’Allah. Il dit : « Allah Exalté et Loué vous a permis de descendre dans cette place afin qu’Il puisse rendre Sa religion forte et protégez les choses sacrées par vous. Et en fonction du sévère traitement que vous infligez à l’ennemi, Il vous octroie et vous augmente l’abondance de richesse. Par une parole vraie dans un Livre clair, Il a promis à Son Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), et a dit : « C’est Lui qui a envoyé Son messager avec la bonne direction et la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe sur toute autre religion, quelque répulsion qu’en aient les associateurs[8] », et Il a promis à ceux qui luttent sur Sa voie la meilleure et la plus haute récompense. Il, Exalté et Loué et à Lui les Louanges et la Gloire a dit « Car ils n’éprouveront ni soif, ni fatigue, ni faim dans la voie d’Allah, ils ne fouleront aucune terre en provoquant la colère des mécréants, et n’obtiendront aucun avantage sur un ennemi, sans qu’il ne leur soit écrit pour cela une bonne action. En vérité Allah ne laisse pas perdre la récompense des bienfaiteurs. Ils ne supporteront aucune dépense, minime ou importante, ne traverseront aucune vallée, sans que (cela) ne soit inscrit à leur actif, en sorte qu’Allah les récompense pour le meilleur de ce qu'ils faisaient.[9] ». Allah Exalté et Loué nous a informé à propos de celui qui est tué sur Son chemin, qu’il est vivant et gratifié. Il a dit : « Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d'Allah, soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus et joyeux de la faveur qu’Allah leur a accordée, et ravis que ceux qui sont restés derrière eux et ne les ont pas encore rejoints, ne connaîtront aucune crainte et ne seront point affligés. Ils sont ravis d’un bienfait d’Allah et d'une faveur, et du fait qu’Allah ne laisse pas perdre la récompense des croyants[10] ». Alors accomplissez la promesse de votre Seigneur. Accoutumez-vous aux plus grandes distances et aux plus douloureuses peines et méfiez-vous de la facilité ».

  

Lorsque son armée fut enfin prête, il examina complètement l’armement et les montures puis avant de partir, il nomma Iyas Ibn ‘AbdAllah Ibn ‘Amr responsable des affaires militaires et ‘Uthman Ibn as-Sa’di responsable des revenus pour Merv. Quand il arriva à at-Talaqan, il fut accueilli par les dihqans de Balkh et quelques dignitaires. Quand Qoutaybah Ibn Mouslim traversa le fleuve, ils lui offrirent des cadeaux et une clef d’or de la part de Tish al-A’war, le roi d’as-Saghaniyan, qui l’invita dans son pays. Puis, il lui fut présenté des cadeaux du roi de Gouftan qui l’invita aussi. Qoutaybah alla à as-Saghaniyan et rendit son pays à Tish. Il se trouve que le roi d’Akharoun et Shouman était un mauvais voisin de Tish et l’opprimait. Qoutaybah marcha alors sur Akharoun et Shouman qui faisait partie du Toukharistan et de Ghoushtasban et le roi vint le trouver et fit la paix avec lui en échange d’un tribut que Qoutaybah accepta.

  

Avant de repartir pour Merv, il donna le commandement de l’armée à son frère, Salih Ibn Mouslim. Quand Qoutaybah retourna à Merv, Salih conquit Bassara. Salih était en compagnie de Nasr Ibn Sayyar qui montra sa valeur ce jour et à qui il donna un village appelé Tinjanah. Salih rejoignit Qoutaybah qui la nomma gouverneur de Tirmid.

  

Certains ont rapporté que Qoutaybah arriva au Khorasan durant l’année 85 de l’Hégire (703). Il passa en revue l’armée et comptabilisa un total de trois-cent-cinquante cottes de mailles. Puis Qoutaybah partit en campagne contre Akharoun et Shouman avant de revenir et de s’embarquer sur des navires pour descendre l’Oxus ou il laissa son armée qui prit la route de Balkh pour Merv. Ces nouvelles parvinrent à al-Hajjaj qui lui écrivit et le blâma d’avoir laissé son armée. Il lui dit : « Quand tu es en campagne reste en avant à la tête des gens et si tu reviens soit le dernier parmi l’arrière garde ».

  

Cette même année Maslamah Ibn ‘Abdel Malik fit une campagne dans le territoire byzantin.

  

Nous allons vous rapporter une histoire qui montre combien les Arabes étaient préoccupés par leur généalogie.

Il est rapporté que vers la fin de son combat dans la voie d’Allah, un enfant de Balkh dont la mère était de Barmaq[11], tomba entre les mains de Qoutaybah Ibn Mouslim al-Bahili. Sa mère faisait partie de la part du butin de ‘Abdallah Ibn Mouslim al-Bahili, le frère de Qoutaybah Ibn Mouslim al-Bahili, qui eut des rapports avec elle.

Lorsque la paix fut conclue entre les habitants de Balkh et les Musulmans, le général musulman Qoutaybah Ibn Mouslim ordonna que l’enfant soit rendu à sa mère. Lorsqu’on ramena l’enfant à sa mère, elle dit à ‘Abdallah Ibn Mouslim :

- « Je porte ton enfant ! »

‘Abdallah Ibn Mouslim avant sa mort et avant que la femme ne soit rendu à Barmaq fit savoir que cette femme portait son enfant et que lorsqu’elle enfanterait, l’enfant devrait lui être remit.

Après la chute de l’état des Omeyyades et sous le règne du troisième calife abbasside al-Mahdi Ibn Mansour en l’an 158 de l’Hégire (774), Khalid Ibn Barmaq (qui n’était pas l’enfant de ‘Abdallah Ibn Mouslim mais son demi-frère), qui était grandement renommée chez les Abbassides, vint à Ray et à cette époque, l’état islamique était si vaste qu’il était devenu un empire.

Les descendants de ‘Abdallah Ibn Mouslim, voulurent lui annoncer qu’ils étaient apparentés pour profiter de sa position mais Mouslim Ibn Qoutaybah Ibn Mouslim, le fils de leur oncle leur dit :

- « Si sa généalogie rejoint la vôtre et qu’il l’accepte, vous devez obligatoirement le marier avec une de vos filles ».

Alors, ils abandonnèrent leur projet et s’en allèrent (sous-entendu qu’ils ne considéraient pas Khalid Ibn Barmaq comme un Arabe !).

  

En l’an 87 de l’Hégire (705), al-Walid Ibn ‘Abdel Malik ordonna la destitution d’Hisham Ibn Isma’il al-Makhzoumi à Médine et nomma à sa place ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz qui était alors âgé de vingt-cinq ans.

  

Cette même année, Nizak vint trouver Qoutaybah, et Qoutaybah fit la paix avec les gens de Badghis sur la base qu’il n’entrerait pas dans leur pays.

  

L’accord de paix de Qoutaybah avec les gens de Badghis

  

Nizak Tarkhan avaient des prisonniers musulmans. Quand Qoutaybah fit la paix avec le roi de Shouman, il écrivit à Nizak, le menaça et lui demanda de relâcher les prisonniers musulmans. Nizak eut peur de lui, relâcha les prisonniers qu’il envoya à Qoutaybah. Qoutaybah lui envoya alors Soulaym an-Nassih, le Mawlah[12] de ‘Oubaydallah Ibn Abi Bakra, pour conclure un traité de paix et un sauf-conduit. Qoutaybah lui envoya aussi une lettre dans laquelle il fit le serment que si Nizak n’était pas venu à lui, il lui aurait fait campagne et l’aurait poursuivi ou qu’il soit sans jamais s’arrêter jusqu’à ce qu’il soit tué ou capturé. Soulaym apporta la lettre de Qoutaybah à Nizak qui lui demanda conseil et lui dit : « O Soulaym, je ne pense pas que ton ami à quelque bien en lui. Il m’a écrit une lettre qui ne devrait pas être écrite à quelqu’un comme moi ». Soulaym lui dit : « O Abou al-Hayyaj, cet homme est sévère dans son gouvernement, facile quand il est traité doucement, et difficile quand il est maltraité. Ne laisse pas la dureté de sa lettre t’empêcher d’aller à lui. Tu seras très bien traité tant par lui que par les gens de Moudar ». Nizak alla donc en conséquence avec Soulaym voir Qoutaybah et, les gens de Badghis firent la paix avec lui durant l’année 87 (705) sur la base qu’il n’entrerait pas Badghis.

  

Durant cette année Maslamah Ibn ‘Abdel Malik et Yazid Ibn Joubayr firent campagne dans le territoire byzantin. Ils rencontrèrent une grande force de Byzantins à Sousanah dans la région d’al-Massissah.

  

Al-Waqidi a dit : « Durant cette année Maslamah rencontra Maymoun al-Jourjoumani avec Maslamah il y avait approximativement mille combattants d’Antioche (antakiyah) à Touwanah. Il tua beaucoup d’ennemi, et par ses mains Allah Exalté conquit des forteresses.

  

D’autres ont rapporté que la personne qui fit campagne contre les Byzantins cette année fut Hisham Ibn ‘Abdel Malik, par qui Allah Exalté conquit la forteresse de Boulaq, la forteresse d’al-Akhram, et les forteresses de Boulous et Qoumqoum. Il tua approximativement mille combattants des tribus arabes chrétiennes alliées aux Byzantins (mousta’ribah) et prit leurs femmes et leurs enfants captifs.

  

Cette même année Qoutaybah fit campagne contre Paykand

  

La campagne de Qoutaybah contre Paykand

  

Quand Qoutaybah fit la paix avec Nizak, il resta inactif jusqu’à ce que le temps soit propice pour une nouvelle campagne, et alors en l’an 87 de l’Hégire (706), il partit en campagne contre Paykand.

  

De Merv, il alla à Merv ar-Roudh, puis à Amoul et Zamm, ou il traversa le fleuve et se dirigea vers Paykand (baykand) qui est la plus proche des villes près du fleuve de Boukhara et qui est appelé la « Ville des Marchands » proche du désert adjacent à Boukhara. Quand il s’arrêta dans la région environnante, les gens de Paykand demandèrent de l’aide au Soughdians et demandèrent des renforts à leurs voisins si bien qu’un très grand nombre de renforcements leur parvint de toutes les routes. Et durant deux mois complet, il resta sans nouvelles car aucun de ses messagers ne put être envoyé, ni même reçut.

  

Al-Hajjaj trouva que les réponses étaient trop lentes et il craignit pour l’armée si bien qu’il ordonna aux gens de faire des invocations pour eux dans les mosquées et envoya des ordres à ces fins. Qoutaybah et ses hommes, quant à eux, combattaient tous les jours.

  

Qoutaybah avait un espion non-arabe du nom de Tidhar, à qui les gens de Boukhara donnèrent de l’argent pour qu’ils les débarrassent de Qoutaybah. Tidhar vint à Qoutaybah et lui dit : « Laisse-moi seul avec toi ». Les gens présents se levèrent et sortirent mais Qoutaybah rappela Dirar Ibn Houssayn ad-Dabbi. Tidhar dit : « Il y a un nouveau gouverneur qui arrive pour te remplacer car al-Hajjaj a été renvoyé. Tu dois retourner à Merv ». Qoutaybah appela Siyah, son Mawlah, et lui dit « Tranche-lui la tête » et il le tua. Alors il dit à Dirar : « Personne ne connait ce fait hormis toi et moi. Je fais le serment que si cette histoire sort avant la fin de notre guerre, je te ferai joindre Tidhar. Contrôle ta langue car la transmission de cette information affaiblira les (avant-bras des) gens ».

  

Alors ceux qui avaient été présents revinrent et furent alarmés par la mort de Tidhar. Ils restèrent silencieux, les yeux abattus, et Qoutaybah dit : « Ne soyez pas alarmés par le meurtre d’un esclave qui a été détruit par Allah Exalté ». Ils dirent : « Nous pensions qu’il nous était un sincère conseiller ». Il dit : « Au contraire, il conseillait hypocritement. Allah l’a châtié pour ses œuvres. Allez et combattez vos ennemis et rencontrez-les avec quelque chose d’autre que ce avec lequel vous les avez rencontrés ».

  

Les gens sortirent, se préparèrent et formèrent leurs lignes pour le combat. Qoutaybah les rejoignit, encouragea les porte-étendards et il y eut quelques combats préliminaires avant que les deux armées ne s’affrontent et que les sabres soient utilisés à bon escient. Allah Exalté raffermit Ses serviteurs et les Musulmans combattirent jusqu’au coucher du soleil avant qu’Allah Exalté ne leur donne l’avantage et leurs adversaires fut mis en déroute. Ils se sauvèrent en se dirigeant vers la ville harcelés par les Musulmans qui les empêchèrent d’entrer. Les ennemis s’éparpillèrent et les Musulmans tombèrent sur eux et un grand nombre d’entre eux furent tués et autant furent capturés.

  

Ceux qui avaient réussi à rentrer dans la ville se fortifièrent à l’intérieur et Qoutaybah ordonna à ses sapeurs de démolir les fortifications. Les gens de la ville demandèrent alors la paix et Qoutaybah Ibn Mouslim accepta et nomma sur eux l’un de ses fils. Alors il partit en projetant de revenir au Khorasan, mais, à peine fut-il à quelques kilomètres que les habitants de la ville renièrent le pacte, tuèrent le gouverneur et ses compagnons et leur coupèrent leurs nez et leur oreilles. Quand Qoutaybah fut informé, il revint aussitôt sur ses pas et assiégea la ville durant un mois. Alors il ordonna de nouveau à ses sapeurs de détruire les enceintes de protections. Ils creusèrent sous les murs et tout en le maintenant avec des poutres de bois. Lorsque le travail fut achevé, Qoutaybah voulut mettre le feu au bois mais le mur s’effondra pendant qu’ils le soutenaient encore, et quarante des ouvriers furent tués. Les gens de la ville cherchèrent de nouveau à faire la paix, mais il refusa, les combattit, pris la ville de force et tua tous les soldats qu’il trouva à l’intérieur. Parmi ceux qui furent capturés, il y avait un homme borgne qui mobilisa les Turcs contre les Musulmans, et il dit à Qoutaybah :

  

- « Je me rançonnerai ». Soulaym An-Nassih lui dit :

  

- « Que donneras-tu ? » Il dit :

  

- « Cinq-mille rouleaux de soie chinoise de valeur d’une valeur d’un million de dirhams ».

  

- « Qu’en pensez-vous » demanda Qoutaybah à ses hommes ?

  

- « Nous pensons que sa rançon augmentera le butin des Musulmans. Quelle malice cet homme peut-il bien caché ? » Qoutaybah dit à l’homme :

  

- « Non, par Allah Exalté, aucune femme musulmane ne sera jamais plus effrayée par toi » et il donna l’ordre de le tuer.

  

Quand Qoutaybah conquit Paykand, il trouva une innombrable quantité de récipients en or et en argent. Il donna la charge du butin et son partage à ‘AbdAllah Ibn al-A’la al-‘Adawi, des Banou al-Malakal que Qoutaybah appelait « le digne de confiance, fils du digne de confiance », et à Iyas Ibn Bayhass al-Bahili. Les récipients et les idoles furent fondus et présenté en lingot à Qoutaybah. Ils lui remirent aussi les rebuts de ce qu’ils avaient fondu, et il le leur donna en plus de quarante-mille dirhams. Puis Qoutaybah changea d’avis et leur ordonna de fondre le rebut. Ils firent ainsi, et ils purent récupérés cent-cinquante-mille mithqals, ou cinquante-mille mithqals[13].

  

Ils acquirent bien plus de Paykand ou le butin fut tellement immense qu’il n’y eut jamais de précédent dans tout ce qu’ils obtinrent au Khorasan. Qoutaybah revint à Merv, et les Musulmans devinrent forts. Ils achetèrent des armes, des chevaux et des montures. Ils rivalisèrent les uns avec les autres dans les vêtements de qualités et l’armement et ils achetèrent des armes à hauts prix. Le prix d’une lance atteignit jusqu’à soixante-dix dirhams. Al-Koumayl Ibn Zayd al-Assadi dit : « Et le jour de la bataille de Paykand, les merveilles ne purent être énumérées, et Boukhara n’est pas en moindre ».

  

Dans les arsenaux, il y avait beaucoup d’armes et beaucoup de matériel de guerre. Qoutaybah écrivit à al-Hajjaj pour lui demander l’autorisation de distribuer ces armes aux troupes, et il lui donna son accord. Ils sortirent une immense quantité de matériel de guerre et de voyage qu’il divisa entre ses soldats dont ils s’équipèrent. Quand le printemps arriva, il appela les gens et leur dit : « Je vais vous emmener en campagne maintenant, avant que vous ayez besoin de porter des vivres, et je ramènerais avant que vous ayez besoin de vêtements chauds ». Puis, il partit lourdement équipé de montures et d’armes. Il alla à Amoul, traversa à Zamm pour Boukhara puis marcha sur Toumoushkath, dans territoire de Boukhara, et les gens firent la paix avec lui.

  

Ou était la dernière base arrière des Musulmans ?

Bien loin en arrière à des milliers de kilomètres ! Nous sommes allés si loin.

  

Quel était ce pays et qui étaient ces habitants ?

Le fleuve était celui de l’Oxus (jaykhoun) et le pays était celui des Khwarizm, des Sash, Ferghana, Samarkand et Boukhara. Les habitants étaient les Turcs et on peut dire que ces terres, la Transoxiane, allaient représenter une grande partie du territoire musulman qui allait devenir la futur Russie actuelle.

  

Au mois de Joumadah Thani de l’année 88 de l’Hégire (706), Allah à Lui les Louanges et la Gloire, permit pour les Musulmans dont une partie de Médine, sous le commandement de Maslamah Ibn ‘Abdel Malik et al-‘Abbas Ibn al-Walid Ibn ‘Abdel Malik, la conquête d’une des forteresses des Byzantins, appelé Touwanah, ou ils passèrent l’hiver. Les Musulmans infligèrent une défaite initiale à l’ennemi ce jour-là. Puis les Byzantins allèrent à leur église puis revinrent et les Musulmans souffrirent une lourde défaite dont ils pensaient ne jamais se remettre. Al-‘Abbas resta avec un groupe d’hommes dont Ibn Mouhayriz al-Joumahi. Al-‘Abbas lui demanda :

  

- « Où sont les gens du Qur’an qui désire le Paradis? » Ibn Mouhayriz lui dit :

  

- « Si tu les appelle, ils viendront à toi ». Al-‘Abbas appela alors :

  

- « O gens du Qur’an ! » et ils sont tous venus en avant. Alors Allah Exalté battit l’ennemi jusqu’à dans leur forteresse à Touwanah.

  

Cette année Maslamah conquit trois autres forteresses : la forteresse de Constantin (qoustantin), la forteresse de Ghazalah, et la forteresse d’al-Akhram. Il tua un nombre important d’Arabes chrétiens alliés aux Byzantins, prit leurs enfants captifs et leurs richesses.

  

Cette même année Qoutaybah fit campagne contre Toumoushkath et Ramithanah.

  

Nous voyons que les enfants du calife à la tête des armées avaient un crucial impact sur la bravoure des soldats en donnant eux même l’exemple.

  

La campagne de Qoutaybah contre Toumoushkath et Ramithanah

  

Qoutaybah fit campagne contre Toumoushkath en l’an 88 de l’Hégire (706), après avoir laissé son lieutenant Bashar Ibn Mouslim à Merv. Les gens vinrent le voir et il fit la paix avec eux. Alors il alla à Ramithanah et ses gens firent aussi la paix avec lui, et il les quitta.

  

À ce point, les Turcs, accompagnés par les Soughdians et les gens de Ferghana, marchèrent sur lui et tentèrent d’intercepter les Musulmans qui étaient sur leur chemin de retour. Ils rattrapèrent ‘AbderRahmane Ibn Mouslim al-Bahili, qui était en charge de l’arrière garde, séparé d’une distance d’un mile arabe[14] de Qoutaybah et du corps général de l’armée. Quand ils approchèrent, ‘AbderRahmane envoya un messager à Qoutaybah. Les Turcs affrontèrent l’arrière garde quand Qoutaybah arriva avec des renforts. Les Turcs furent sur le point de les écraser mais quand les Musulmans virent Qoutaybah Ibn Mouslim arriver, ils reprirent courage et combattirent les Turcs jusqu’à midi. Nizak qui était avec Qoutaybah montra sa valeur ce jour, et les Turcs furent dispersés par la volonté d’Allah Exalté. Puis Qoutaybah et les Musulmans traversèrent le fleuve at-Tirmid puis de Balkh et atteignirent Merv.

  

On a rapporté que Kourbaghanoun at-Tourki, le fils de la sœur du roi de Chine commandait deux-cents-mille Turcs lorsqu’ils engagèrent les Musulmans à qui Allah Exalté donna la victoire.

  

Cette même année le gouverneur de Médine, ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz ordonna l’agrandissement de la Mosquée du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et des architectes lui furent envoyés de Syrie pour mener à bien cette mission.

  

En l’an 89 de l’Hégire (707), les Musulmans sous le commandement de Maslamah Ibn ‘Abdel Malik conquirent la forteresse de Souriyah.

  

Al-Waqidi a dit que Maslamah était accompagné d’al-‘Abbas Ibn al-Walid lors de sa campagne dans le territoire byzantin, mais qu’ils se sont séparés et que Maslamah conquit la forteresse de Souriyah tandis qu’al-‘Abbas conquit celle d’Adrouliyah après avoir rencontré un corps de soldats byzantins qu’il battit.

  

D’autres ont rapportés que Maslamah marcha sur ‘Ammouriyah où il rencontra un grand corps de Byzantins qu’il battit, par la grâce d’Allah Exalté, avant de conquérir Hiraqlah et Qamoudiyah. Al-‘Abbas marcha sur al-Boudandoun lors de sa campagne d’été.

  

Cette même année Qoutaybah fit campagne à Boukhara et conquit Ramithanah et tandis qu’il revenait à Balkh et qu’il était près d’al-Faryab, il reçut une lettre d’al-Hajjaj lettre lui ordonnant d’aller à Wardan Khoudhah. Qoutaybah revint par conséquence durant l’année 89 de l’Hégire (707). Il alla à Zamm, traversa le fleuve et rencontra sur une route désertique les Soughdians, les gens de Kish et de Nassaf. Ils le combattirent mais il les battit avant d’aller à Boukhara ou il s’arrêta à Kharqanah sur la rive droite de Wardan. Un très grand nombre de Turcs l’engagea et Qoutaybah Ibn Mouslim les combattit durant deux jours et deux nuits, puis Allah Exalté leur accorda la victoire sur eux.

  

Qoutaybah fit campagne contre Wardan Khoudhah, le roi de Boukhara, sans pour autant marquer de décisives victoires ni même pouvoir conquérir une quelconque partie de leur territoire. Il revint à Merv et écrivit à al-Hajjaj pour l’informer de ses campagnes. Al-Hajjaj lui demanda : « Décris-moi le terrain », et Qoutaybah lui envoya une représentation. Al-Hajjaj lui écrivit : « Retournes-y et repentez-vous à Allah Exalté pour ce que vous avez fait et fait ton approche de telle-et-telle place ». Il a aussi été dit qu’al-Hajjaj lui écrivit : « Leurre Kish, écrase Nassaf, et arrive à Wardan. Méfies toi des endroits sauvages et des raccourcis ».

  

Cette même année Maslamah Ibn ‘Abdel Malik fit campagne contre les Turcs jusqu’à ce qu’il parvint à al-Bab dans la région d’Azerbaïdjan (adarbayjan) ou il conquit des forteresses et des villes.

  

En l’an 90 de l’Hégire (708) Maslamah fit campagne dans le territoire byzantin dans la région de Souriyah et conquit cinq forteresses.

  

Cette même année, al-‘Abbas Ibn al-Walid fit campagne aussi loin qu’al-Arzan d’après quelques-uns, et aussi loin que Souriyah d’après d’autres. Muhammad Ibn ‘Umar a dit : « C’est plus sain de dire qu’il alla aussi loin que Souriyah ».

  

Cette année aussi, Muhammad Ibn al-Qassim ath-Thaqafi, à la tête d’une armée pour le compte d’al-Hajjaj, tua Dahir le fils de Shash (dahir ibn sassah), le roi du Sind.

  

Cette année les Byzantins capturèrent Khalid Ibn Kayssan, le commandant des expéditions navales et l’emmenèrent à leur roi qui le remit à al-Walid Ibn ‘Abdel Malik.

  

Durant cette année Qoutaybah conquit Boukhara et écrasa les armées de l’ennemi.

  

La conquête de Boukhara par Qoutaybah

  

Lorsque Qoutaybah Ibn Mouslim reçut la lettre d’al-Hajjaj lui demandant de se repentir d’avoir quitté Wardan Khoudhah, le roi de Boukhara, avant de l’avoir battu et lui ordonnant de retourner contre Wardan, Qoutaybah partit en campagne contre Boukhara durant l’année 90 de l’Hégire (708).

  

Wardan Khoudhah appela à l’aide ses voisins les Soughdians et les Turcs et ceux qui étaient proches de lui qui vinrent aussitôt. Cependant, Qoutaybah arriva le premier à Boukhara et l’assiégea, et, quand les renforcements arrivèrent, les Musulmans sortirent les combattre. Les Azd dirent : « Laissez-nous nous débrouiller seuls et laissez-nous les combattre ». Qoutaybah dit : « Allez en avant », et ils allèrent en avant, en les combattirent tandis que Qoutaybah vêtu d’une cotte de maille jaune (rida), brisant les épées s’assit. Ils montrèrent tous du courage durant un long moment puis les Musulmans furent désorientés et les polythéistes vinrent à eux, les brisèrent et traversèrent le camp de Qoutaybah jusqu’à ce que les femmes frappent les têtes des chevaux des polythéistes et pleurent. Alors les Musulmans revinrent à la charge, et les deux ailes des Musulmans se rapprochèrent des Turcs et les combattirent jusqu’à ce qu’ils les repoussent à leurs places initiale.

  

Les Turcs prirent position sur une place élevée et Qoutaybah Ibn Mouslim voulut allumer la passion (hamas) dans le cœur des Musulmans et il dit aux tribus[15] :

  

- « Qui d’entre vous les délogeras de leur position pour nous ? »

Mais personne ne s’avança pour le faire.

Alors Qoutaybah se dirigea vers les rangs des Bani Tamim et les harangua :

- « O Banou Tamim ! Un jour comme un de mes jours, puisse mon père être votre rançon (sous-entendu : j’ai besoin d’une bataille comme les glorieuse batailles de vos ancêtres) ! »

Le chef des Banou Tamim était ce jour Waki’ Ibn Hassan Ibn Abi Soud, des Bani Ghoudanah Ibn Yarbou’ Ibn Handalah Ibn Malik Ibn Zayd Ibn ‘Abdel Manat Ibn Tamim. Les Bani Yarbou’ étaient connus pour être les cavaliers des Bani Tamim.

Et le chef des cavaliers des Bani Tamim était Houraym Ibn Abi Tahmah Ibn Haritha Ibn Sharid Ibn Yashim, des Bani Moujashi’ Ibn Dari Ibn Malik Ibn Handalah Ibn Zayd Ibn ‘Abdel Manat.

Lorsque Waki’ Ibn Hassan entendit l’appel de Qoutaybah, il prit l’étendard des Bani Tamim entre ses mains et dit :

- « Allez-vous m’abandonnez ? »

- « Non, ô Abou Moutarif » répondirent-ils, « nous ne t’abandonnerons point ».

- « Avance ô Houraym ».

Lorsque Houraym avança, il lui donna l’étendard et Houraym avança vers l’ennemi. Il s’arrêta au pied du mont ou se trouvait un large fleuve et Waki’ lui dit :

- « Avance ».

- « Comment ferais-je pour traverser cette eau ? »

  

La situation était extrêmement difficile pour les Musulmans. C’est pourquoi personne ne répondit au premier appel de Qoutaybah. La traversée de ce fleuve semblait périlleuse les turcs juchés sur les hauteurs, en position avantageuse, défendaient avec acharnement leur ville. Ils pouvaient à tout moment déferler sur les Musulmans alors que ceux-ci traversaient le fleuve et n’étaient pas en mesure de combattre. Personne donc ne pouvait blâmer celui qui avait décidé de traverser.

Waki’ et les chevaux des Bani Tamim traversèrent et Waki’ ordonna de fabriquer un petit pont pour que Houraym puisse traverser et seulement huit-cent personne traversèrent avec lui.

Lorsque la traversée prit fin, les Banou Tamim divisèrent leur force en deux ailes : l’aile droite et l’aile gauche puis ils donnèrent aussitôt l’assaut sur l’innombrable ennemi.

Il s’ensuivit une terrible bataille et Allah le Très Haut affermit ses serviteurs et les Musulmans réussirent à les déloger.

Alors, Qoutaybah Ibn Mouslim ordonna aux Musulmans de traverser le fleuve et de charger mais encore une fois personne ne bougeât. Ils attendirent que les turcs fuient pour traverser et pour les chasser. Lors de cette bataille Khaqan, le roi des turcs, et son fils furent blessés.

  

Après cette brillante victoire Qoutaybah retourna dans sa garnison à Merv ou il écrivit à al-Hajjaj Ibn Youssouf pour l’informer qu’il avait envoyé son frère ‘AbderRahmane Ibn Mouslim à la tête d’une armée combattre les turcs et qu’il avait été vainqueur.

Al-Hajjaj fut en colère après Qoutaybah parce qu’il avait attribué la victoire à son frère et non pas aux Banou Tamim.

Qoutaybah pour mettre fin à la brouille lui envoya un groupe des Bani Tamim qui attestèrent de la véracité de ses propos. Mais après cela, Qoutaybah sut qu’al-Hajjaj avait été informé par une autre personne de ce qui était arrivé lors de la bataille.

  

Cette même année Qoutaybah renouvela la paix avec le roi d’as-Soughd.

  

Le renouvellement de la paix entre Qoutaybah et les Soughdians

  

Quand Qoutaybah fondit sur les gens de Boukhara et les brisa, les gens de Soughd le craignirent. Tarkhoun, le roi de Soughd, accompagné par deux cavaliers parti à la rencontre de Qoutaybah jusqu’à ce qu’il arrive près de son camp séparé par le fleuve de Boukhara. Il demanda à Qoutaybah de lui envoyer un messager à qui il puisse parler et Qoutaybah lui envoya quelqu’un.

  

Certains ont dit que Tarkhoun appela Hayyan an-Nabati qui alla le trouver. Tarkhoun demanda la paix en échange d’un tribut et Qoutaybah agréa sa demande, fit la paix avec lui, prit des otages qui devaient rester avec lui jusqu’au paiement du tribut. Tarkhoun repartit dans son pays, et Qoutaybah revint à Merv accompagné par Nizak.

  

Cette année Nizak rompit le traité de paix avec les Musulmans. Il se réfugia dans sa forteresse et se prépara pour la guerre. Qoutaybah fit alors campagne contre lui.

  

La perfidie de Nizak et pourquoi il fut vaincu

  

Qoutaybah quitta Boukhara accompagné de Nizak alarmé par les conquêtes qu’il vit et qui craignait Qoutaybah. Nizak dit à ses compagnons et à leurs intimes parmi eux : « Je suis avec ce type et je ne me sens pas sûr avec lui, car l’Arabe est comme un chien : Si tu le bat, il aboie, et si tu le nourris, il remue la queue. Si vous faites campagne contre lui puis lui offrez quelque chose, il est satisfait et oublie ce que vous lui avez fait. Tarkhoun le combattit plusieurs fois, et quand il lui offrit le tribut, il l’accepta et fut satisfait. Il est une brute débauchée. La meilleure chose pour moi est de le quitter et de retourner ». Ils lui dirent : « Demande lui la permission », et, quand Qoutaybah était à Amoul, Nizak lui demanda la permission de revenir au Toukharistan.

  

Qoutaybah lui donna la permission, et, quand Nizak quitta son camp et se dirigea vers Balkh, il dit à ses compagnons : « Dépêchez-vous », et ils partirent au galop jusqu’à ce qu’ils aient atteint an-Nawbahar d’où il arrêta de prier et considéra l’abandon de la prière comme une bénédiction. Il dit à ses compagnons : « Je ne doute pas que Qoutaybah a regretté de m’avoir donné la permission de partir sitôt notre départ et qu’en ce moment son messager est sur le point de parvenir à al-Moughirah Ibn ‘AbdAllah, lui ordonnant de me détenir. Installez un poste de guet, et si vous voyez que le messager traverser la ville et sortir par la porte, il n’atteindra pas al-Barouqan avant que nous atteignions Toukharistan. Al-Moughirah enverra un homme, mais il ne nous rattrapera pas avant que nous avons atteint le défilé de Khoulm ».

  

Sitôt après son départ, Qoutaybah envoya un messager à al-Moughirah lui ordonnant d’arrêter Nizak. Quand le messager passa pour aller trouver al-Moughirah, qui était à al-Barouqan, la ville de Balkh qui était en ruine à cette époque, Nizak et ses compagnons prirent le départ. Le messager délivra son message à al-Moughirah qui partit en personne à la recherche de Nizak. Mais il découvrit que celui-ci avait déjà traversé le défilé et filé.

  

Après cela, Nizak désavoua ouvertement Qoutaybah. Il écrivit à l’Isbahbadh de Balkh, à Badham, le roi de Merv ar-Roudh, à Souhrak, le roi de Talaqan, à Toussik, le roi d’al-Faryab, et à al-Jouzjani, le roi d’al-Jouzjan et leur demanda de renier Qoutaybah. Ils lui répondirent positivement, et décidèrent d’unir leurs forces au printemps pour combattre ensemble Qoutaybah. Il écrivit aussi au Shah de Kaboul, pour lui demander de l’aide et lui envoya ses bagages et ses biens tout en lui demandant un sauf-conduit dans son pays s’il était contraint de fuir. Le Shah de Kaboul accepta et retint ses bagages.

  

Jabghouyah, le roi du Toukharistan, nommé ash-Shadh, était un homme faible. Nizak le captura et l’enchaina avec une chaine en or de peur qu’il sème la division parmi eux. Jabghouyah qui était le roi du Toukharistan, et Nizak un de ses esclaves ! Quand il fut sûr que Jabghouyah serait incapable de lui causer des problèmes, il le fit garder et expulsa le gouverneur de Qoutaybah, Muhammad Ibn Soulaym an-Nassih, des territoires de Jabghouyah. Ce n’est que lorsque l’hiver approcha, que les troupes de Qoutaybah s’en étaient retourné et qu’il était seul avec les gens de Merv, qu’il apprit les nouvelles de la perfidie de Nizak. Il envoya son frère ‘AbderRahmane dans la région de Balkh, à al-Barouqan, avec une armée de douze-mille hommes, et lui dit : « Restes-y et n’entreprends rien. Quand l’hiver sera fini, rassemble l’armée et va à Toukharistan et sache que je ne serais près de toi ». ‘AbderRahmane parti et s’arrêta à al-Barouqan. Qoutaybah prit son temps jusqu’à la fin de l’hiver ou écrivit aux gens d’Abrashahr, d’Abi Ward, de Sarakhs et les gens d’Herat et leur ordonna de venir le trouver. Ils obéirent et vinrent cette année plus tôt qu’ils en avaient l’habitude.

  

Cette année Qoutaybah fondit sur les gens d’al-Talaqan et les massacra, d’après un des collecteurs de rapports historiques (ahl al-akhbar). Il les crucifia sur deux lignes droites parallèles sur une distance de quatre parassanges[1].

  

En l’an 91 de l’Hégire (709), ‘Abdel ‘Aziz Ibn al-Walid conduit la campagne d’été contre les Byzantins.

  

De même Maslamah Ibn ‘Abdel Malik fit campagne contre les Turcs jusqu’à ce qu’il atteint al-Bab en Azerbaïdjan ou il conquit villes et forteresses.

  

La capture de Nizak Tarkhan et sa mort

  

Durant cette année Qoutaybah Ibn Mouslim tua Nizak Tarkhan.

  

Lorsque les gens d’Abrashahr, d’Abi Ward, de Sarakhs et d’Herat le rejoignirent et que son armée fut de nouveau au complet, et qu’il nomma Hammad Ibn Mouslim responsable des affaires militaires et son absence et ‘AbdAllah Ibn al-Ahtam responsable des revenus, Qoutaybah Ibn Mouslim marcha vers Marw ar-Roudh. Quand les nouvelles de son entrée dans son territoire parvinrent au Marzban de Marw ar-Roudh, il fuit vers les terres de Fourrures. Qoutaybah rentra dans Marw ar-Roudh, captura deux de ses fils, les tua puis les crucifia. Alors il alla à at-Talaqan ou il captura des brigands qu’il tua et crucifia. Il nomma sur at-Talaqan ‘Amr Ibn Mouslim avant de marcher sur al-Faryab ou le roi sortit à sa rencontre pour se soumettre et confirmer son obéissance. Qoutaybah en fut satisfait et ne tua personne. Il nomma un homme des Banou Bahilah gouverneur de la ville.

  

Ces nouvelles parvinrent au roi d’al-Jouzjan qui quitta son territoire. Qoutaybah alla à al-Jouzjan ou les gens sortirent à sa rencontre soumis et obéissants. Qoutaybah Ibn Mouslim accepta leur soumission et ne tua aucun d’entre eux et avant de partir, il nomma ‘Amir Ibn Malik al-Himmani gouverneur de la ville. Lorsque Qoutaybah arriva à Balkh, l’Isbahbadh et les gens sortirent à sa rencontre. Il ne resta qu’un jour dans la ville avant de rejoindre ‘AbderRahmane Ibn Mouslim jusqu’à ce qu’il arrive au défilé de Khoulm.

  

Nizak l’avait quitté et campait à Baghlan mais il laissa des détachements armés pour protéger chaque entrée et interdire à quiconque de traverser. Il laissa aussi une garnison dans une des forteresses à la sortie du défilé pour le défendre. Qoutaybah passa quelques jours à les combattre sans faire de réels gains. Il fut incapable de pénétrer dans le défilé qui était traversé par une vallée et il ne connaissait pas le moindre autre chemin pour arriver à Nizak autre que ce défilé excepté le désert qui ne supporterait pas les troupes. Il resta à l’entrée du défilé perplexe en en tournant la tête à droite et à gauche à chercher des solutions.

  

Il était dans ce dilemme quand le Rou’b Khan, le roi d’ar-Rou’b et de Siminjan, vint le trouver pour lui demander un sauf-conduit en échange d’une voie de passage et d’un accès à la forteresse. Qoutaybah lui accorda un sauf-conduit et ce qu’il demandait et à la tombée de la nuit, il envoya avec lui des hommes qu’il emmena dans la forteresse qui était derrière le passage de Khoulm. Durant la nuit, ils attaquèrent les hommes de la forteresse, qui se sentaient parfaitement à l’abri de toute attaque, et les tuèrent. Ceux qui survécurent et ceux qui étaient dans le défilé s’enfuirent et Qoutaybah et son armée purent traverser la passe et atteindre la forteresse. Puis, il marcha sur Siminjan tandis que Nizak se trouvait à Baghlan près d’une source d’eau appelée Fanj Jah. Entre Siminjan et Baghlan il y avait un désert pas particulièrement difficile.

  

Qoutaybah resta à Siminjan quelques jours avant de repartir vers Nizak. Il envoya son frère ‘AbderRahmane à la tête de l’avant-garde qui fit contact avec Nizak. Alors, Nizak quitta sa maison, traversa la vallée de Ferghana, envoya ses bagages et ses richesse au Shah de Kaboul et poursuivit sa route avant de s’arrêter à al-Kurz, toujours poursuivit par ‘AbderRahmane Ibn Mouslim. ‘AbderRahmane s’arrêta à son tour et prit contrôle des défilés d’al-Kurz, tandis que Qoutaybah sur ses talons s’arrêta à Iskimisht, huit kilomètres plus loin. Toutes les routes étant désormais fermées devant lui, et les seules voies de sorties impraticables pour les montures, Nizak se refugia à al-Kurz.

  

Qoutaybah assiégea Nizak deux mois, jusqu’à ce que la réserve de grain de Nizak soit devenue insuffisante et affligés par la variole que Jabghouyah contracta. Qoutaybah craignit l’hiver proche alors il demanda Soulaym an-Nassih et lui dit : « Va trouver Nizak et ruse avec lui pour qu’il vienne à moi sans sauf-conduit. S’il fait des problèmes et refuse, donne-lui un sauf-conduit. Sache que, si tu reviens sans lui, je te crucifierai. Travaille donc pour ta propre sauvegarde ». Soulaym dit : « Écrit à ‘AbderRahmane et demande lui de ne me pas désobéir » et Qoutaybah accepta. Soulaym alla voir ‘AbderRahmane et lui dit : « Envoie des hommes et quand je passerai avec Nizak qu’ils s’interposent entre nous et l’entrée du défilé ».

  

‘AbderRahmane envoya la cavalerie, et Soulaym les disposa là où il voulut puis, partit, chargé de nourritures pour quelques jours jusqu’à ce qu’il arrive à Nizak. Nizak lui dit :

  

- « Tu m’as abandonné, O Soulaym ». Et Soulaym lui répondit :

  

- « Je ne t’ai pas abandonnés, mais tu m’as désobéi et tu t’es fait du tort à toi même. Tu as désavoué Qoutaybah et agi perfidement ».

  

- « Que devrais-je faire ? »

  

- « La meilleure chose à faire est d’aller le voir. Tu l’as mis en colère avec ta lutte, et il est décidé à passer l’hiver ici et ne quittera pas cette place que tu sois mort ou vif ».

  

- « Dois-je aller le voir sans sauf-conduit ? »

  

- « Je ne pense pas qu’il t’en accordera un, à cause du ressentiment qu’il a à ton encontre. Je pense que tu devrais placer ta main dans la sienne sans avant qu’il ne s’en rende compte et j’espère que, si tu fais cela, il sera gêné et te pardonnera ».

  

- « C’est ce que tu penses ? »

  

- « Oui ». Nizak dit :

  

- « Je ne peux pas me résoudre à accepter cela. Si Qoutaybah me voit, il me tuera ».

  

- « Je suis venu seulement pour te conseiller de faire cela. Si tu le fait, j’espère que tu seras sauf et ta position près de lui reviendra à ce qu’elle était. Si tu refuses, je dois partir ».

  

- « Laisse-moi t’offrir le déjeuner ». Soulaym lui répondit :

  

- « Je soupçonne que tu es trop occupé à préparer de la nourriture ; nous avons beaucoup de nourriture avec nous ».

  

Soulaym demanda que le déjeuner soit servi, et ses domestiques apportèrent une abondante nourriture que les hommes de Nizak avaient été peu familiers depuis le début du siège. Les Turcs la dévorèrent cela chagrina Nizak. Soulaym dit :

  

- « O Abou al-Hayyaj, je suis un de tes conseillers les plus sincères. Je vois que tes compagnons sont épuisés. Si le siège continue une longue période et que tu restes ainsi, je ne suis pas sûr qu’ils ne cherchent pas un sauf-conduit en dehors de toi ».

  

- « Pars et retourne à Qoutaybah. Je ne me suis jamais senti sûr avec lui, et je n’irai pas à lui sans un sauf-conduit. Je reste persuadé qu’il va me tuer même s’il me donne un sauf-conduit, et le sauf-conduit me donne plus d’excuse de reproche que d’espoir ». Soulaym dit :

  

- « Il t’a donné un sauf-conduit : as-tu des doutes sur moi ? »

  

- « Non ».

  

- « Viens avec moi ». Ses compagnons dirent : « Accepte ce que Soulaym a dit ; il ne l’aurait pas dit si ce n’était pas vrai ». Il demanda sa monture et partit avec Soulaym.

  

Quand il atteignit l’endroit où il pouvait s’esquiver dans la plaine, il dit :

  

- « O Soulaym, personne ne peut savoir quand il mourra, sauf moi et je mourrai quand je verrais Qoutaybah ».

  

- « Impossible, est-ce qu’il te tuera alors que tu as un sauf-conduit ? » Alors Nizak se mit en route accompagné de Jabghouyah, qui s’était remis de la variole, de Soul et ‘Uthman, les fils du frère de Nizak, de Soul Tarkhan l’adjoint de Jabghouyah et de Khans Tarkhan qui était le chef de la police.

  

Quand ils émergèrent du défilé, la cavalerie laissée par Soulaym s’interposa entre les Turcs et le défilé. Nizak dit à Soulaym :

  

- « C’est le premier mauvais signe ». Soulaym dit :

  

- « Ne pense pas cela. Le fait que ces gens soient derrière nous est meilleur pour vous ». Soulaym continua avec Nizak et ceux qui étaient sortis avec lui, jusqu’à ce qu’ils arrivent en présence de ‘AbderRahmane Ibn Mouslim qui envoya un messager à Qoutaybah pour l’informer. Qoutaybah envoya ‘Arar Ibn Abi Mihzam à ‘AbderRahmane avec le message : « Apporte-les-moi » et ‘AbderRahmane les lui apporta. Qoutaybah emprisonna les compagnons de Nizak et donna lui-même Nizak à Ibn Bassam al-Leythi. Il écrivit alors à al-Hajjaj pour lui demander son autorisation pour tuer Nizak.

  

Ibn Bassam mit Nizak dans son yourte[2], creusa une tranchée autour du yourte qu’il fit surveiller par des gardes. Qoutaybah envoyé Mou’awiyah Ibn ‘Amir Ibn al-‘Alqamah al- ‘Oulaymi qui ramena les marchandises et les gens qu’il y avait dans al-Kurz à Qoutaybah. Qoutaybah emprisonna ces gens quarante jours, jusqu’à l’arrivée de la réponse d’al-Hajjaj qui lui ordonna de tuer Nizak.

  

Qoutaybah demanda à Nizak :

  

- « As-tu un engagement de moi, de ‘AbderRahmane ou de Soulaym ? » Il dit :

  

- « J’en ai un de Soulaym ». Qoutaybah lui dit :

  

- « Tu mens ! ». Puis, Qoutaybah se leva et rentra dans sa tente tandis que Nizak fut ramené dans sa tente ou il resta trois jours à l’intérieur sans paraître aux gens.

  

Al-Mouhallab Ibn al-Iyas al- ‘Adawi a dit : « Les gens parlèrent au sujet de Nizak. Quelques-uns dirent : « Ce n’est pas légal pour Qoutaybah de le tuer » tandis que d’autres ont dit : « Ce n’est pas légal de le laisser vivre » ».

  

Le quatrième jour Qoutaybah sortit, s’assis et donna l’autorisation aux gens d’entrer en sa présence. Puis, il dit :

  

- « Devons-nous tuer Nizak ? » Certains ont dit : « Tue-le », d’autres ont dit « Tu lui as donné un engagement, ne le tue pas », et d’autres encore ont dit : « Nous ne sommes pas sûrs qu’il ne fera ne fait pas du mal aux Musulmans ».

  

Dirar Ibn Houssayn entra et Qoutaybah lui dit :

  

- « Qu’est-ce que tu en dis ô Dirar ? Il dit :

  

- « Je dis que je t’ai entendu faire le serment que si Allah Exalté te livrait Nizak, tu le tuerais, et que si tu ne fais pas ainsi c’est comme si tu avais souhaité qu’Allah Exalté ne t’aide pas ». Qoutaybah s’assit silencieusement et resta les yeux baissés un long moment et dit :

  

- « Par Allah, s’il ne me restait de vie à vivre que le temps de prononcer trois mots, je dirais : « Tuez-le, tuez-le, tuez-le ». Il ordonna que Nizak et ses compagnons au nombre de sept-cents soient tués et ils le furent.

  

Certains ont rapportés que ni Qoutaybah et ni Soulaym ne lui ont donné un sauf-conduit. Quand Qoutaybah projeta de le tuer, il fit demander un sabre Hanafi. Il l’a dégainé, retroussé ses manches et l’a exécuté de sa propre main. Il ordonna à ‘AbderRahmane de décapiter Soul, à Salih de tuer ‘Uthman, appelé Shaqran, le fils du frère de Nizak. Il demanda à Bakr Ibn Habib as-Sahmi, de Bahilah :

  

- « As-tu assez de force pour négocier avec le reste ? » Il répondit :

  

- « Oui, plus qu’assez », il y avait de la dureté dans Bakr. Qoutaybah lui dit :

  

- « Prends ces dihqans ».

  

Qoutaybah envoya la tête de Nizak avec Mihfan Ibn al-Jaz al-Kilabi et Sawwar Ibn Zahdam al-Jarmi à al-Hajjaj qui dit : « Qoutaybah aurait dû envoyer la tête de Nizak avec un de ses fils (sous-entendu un des fils de Qoutaybah Ibn Mouslim) ».

  

Qoutaybah demanda un jour à Nizak alors qu’il était emprisonné :

  

- « Quelle est ton opinion à propos d’as-Sabal et ash-Shadh ? Penses-tu qu’ils viendront si j’envoie quelqu’un les chercher ? » Nizak dit :

  

- « Non ».

  

Qoutaybah envoya les chercher et ils vinrent. Il appela Nizak et Jabghouyah, et quand ils entrèrent il y avait as-Sabal et ash-Shadh assit devant lui. Nizak et Jabghouyah s’assirent en face d’eux et ash-Shadh dit à Qoutaybah :

  

- « Jabghouyah, bien qu’il soit mon ennemi, est plus vieux que moi et il est le roi tandis que je suis son sujet. Donne-moi l’autorisation pour m’approcher de lui ». Qoutaybah lui donna l’autorisation, et il s’approcha de lui, embrassa sa main et se prosterna devant lui.

  

Alors As-Sabal demanda l’autorisation à son tour par respect de Jabghouyah. Qoutaybah lui donna l’autorisation, et il s’approcha de lui et embrassa sa main. Nizak dit à Qoutaybah :

  

- « Donnez-moi l’autorisation de m’approcher près d’ash-Shadh, car je suis son serviteur ». Il lui donna l’autorisation, et il approcha à lui et embrassa sa main. Alors Qoutaybah donna la permission à as-Sabal et ash-Shadh, de retourner chez eux.

  

Qoutaybah tua Nizak, et az-Zoubayr, le Mawlah de ‘Abbas al-Bahili, pris une botte de Nizak dans laquelle il y avait un bijou. Grace à ce bijou qu’il acquit de la botte de Nizak, il devint le plus riche de sa région. Qoutaybah le lui alloua et il resta riche jusqu’à sa mort à Kaboul sous le règne du gouverneur Abou Daoud.

  

Qoutaybah libéra Jabghouyah, le nantis généreusement et l’envoya à al-Walid ou il resta en Syrie jusqu’à la mort d’al-Walid. Qoutaybah revint à Merv et nomma son frère ‘AbderRahmane sur Balkh. Les gens dirent que Qoutaybah se comporta perfidement avec Nizak.

  

Quand Qoutaybah Ibn Mouslim revint à Merv après avoir tué Nizak, il chercha le roi d’al-Jouzjan, qui avait fui son pays. Le roi envoya un message à Qoutaybah, en demandant un sauf-conduit, et Qoutaybah le lui donna à condition qu’il vienne en personne faire la paix avec lui. Le roi lui demanda des otages, qu’il retiendrait tandis que lui-même en retour donnerait des otages. Qoutaybah lui remit Habib Ibn ‘AbdAllah Ibn ‘Amr Ibn Houssayn al-Bahili, et le roi d’al-Jouzjan lui donna des otages de sa famille. Le roi d’al-Jouzjan laissa Habib dans al-Jouzjan, dans une de ses forteresses, et vint à Qoutaybah et fit la paix avec lui. Alors il retourna et mourut à at-Talaqan. Les gens d’al-Jouzjan dirent : « Ils l’ont empoisonné », et ils tuèrent Habib. Alors Qoutaybah tua les otages qui étaient avec lui.

  

Durant cette même année 91de l’Hégire, Qoutaybah fit sa deuxième campagne dans Shouman, Kish et Nassaf, et fit la paix avec Tarkhan.

  

La campagne de Qoutaybah en Transoxiane

  

Ghoushtasban, le roi de Shouman, renvoya le gouverneur de Qoutaybah et refusa de payer le tribut en échange de la paix qu’il avait convenu avec Qoutaybah. Qoutaybah lui envoya ‘Ayyash al-Ghanawi, accompagné par un des ascètes du Khorasan, pour inciter le roi de Shouman à tenir ses engagements. Lorsqu’ils arrivèrent dans son pays, les gens sortirent et les accueillirent avec des pierres. L’ascète retourna d’où il venait tandis qu’Ayyash al-Ghanawi resta là où il était et demande :

  

- « N’y a aucun Musulman ici ? ». Un homme sorti de la ville et lui dit :

  

- « Je suis un Musulman, qu’est-ce que tu veux ? » Ayyash dit :

  

- « Je veux que tu m’aides à combattre dans la voie d’Allah Exalté ces gens ! ». L’homme répondit :

  

- « D’accord ». ‘Ayyash lui dit :

  

- « Reste derrière moi pour protéger mes arrières ».

  

Le nom de cet homme était al-Mouhallab Ibn ‘Ayyish. Ayyash al-Ghanawi les chargea et les combattit et ils se sont enfuit devant lui. Alors al-Mouhallab attaqua ‘Ayyash par derrière et le tua. Ils comptèrent soixante blessures sur lui, et sa mort les chagrina et ils dirent : « Nous avons tué un homme courageux ».

  

Les nouvelles de ‘Ayyash parvinrent à Qoutaybah qui marcha en personne vers eux en prenant la route Balkh. Quand il atteignit Balkh, il envoya son frère ‘AbderRahmane en avant à la tête de l’avant-garde et laissa ‘Amr Ibn Mouslim sur Balkh. Le roi de Shouman était un ami de Salih Ibn Mouslim et Salih lui envoya à un homme pour lui ordonner de revenir à l’obéissance et lui garantir la satisfaction de Qoutaybah s’il revenait aux termes de la paix. Ce à quoi le roi refusa et dit au messager de Salih :

  

- « Avec quoi m’effrayerez-vous de Qoutaybah ? Je suis parmi les rois, celui qui a la forteresse la plus forte. Quand je tire du sommet, je suis le plus fort au tir à l’arc et je ne crains pas Qoutaybah ».

  

Qoutaybah sortit de Balkh, traversa le fleuve et se rendit vers la forteresse ou le roi de Shouman s’était fortifié. Lorsque Qoutaybah arriva, il déploya aussitôt ses catapultes (al-majaniq) et bombarda la forteresse. Quand le roi craignit d’être vaincu, il rassembla tout l’argent et les bijoux qu’il avait et les jeta dans un puits dont nul ne connaissait la profondeur.

  

Quand Qoutaybah conquit la forteresse. Le roi sorti et combattit jusqu’à ce qu’il fut tué.

  

Qoutaybah prit la forteresse à force d’armes, tua tous les soldats qu’elle contenait et prit leur progéniture. Alors il revint à Bab al-Hadid (la Porte de fer), et marcha vers Kish et Nassaf. Al-Hajjaj lui avait écrit : « Leurre Kish, et fracasse Nassaf ». Il conquit Kish et Nassaf, mais Faryab lui résista et il la brûla si bien que la ville fut appelée « La Brûlée ». De Kish et de Nassaf, Qoutaybah envoya son frère ‘AbderRahmane Ibn Mouslim à Tarkhoun dans le Soughd. ‘AbderRahmane y alla et s’arrêta dans une prairie proche Tarkhoun à l’heure de la prière de l’après-midi.

  

‘AbderRahmane conclut un accord de paix avec Tarkhoun avant de rejoindre Qoutaybah qui se trouvait à Boukhara et ensemble, ils rentrèrent à Merv.

  

Les Soughdians dirent à Tarkhoun :

  

- « Tu t’es satisfait de l’humiliation, et payer le tribut t’a paru agréable. Tu es un vieil homme, et nous n’avons nul besoin de toi ».

  

Ils nommèrent Ghourak à sa place et emprisonnèrent Tarkhoun. Tarkhoun dit

  

- « Il n’y a rien de préférable que la mort après avoir été déchu de la royauté. Je préfère ma propre main plutôt que celle d’un autre et d’être moi-même à la charge qu’un autre le soit en respect pour moi. Il prit alors son épée et se l’enfonça dans le ventre si bien qu’elle ressortit de l’autre côté ». Ils firent ceci à Tarkhoun quand Qoutaybah partit pour le Sijistan.

  

D’autres ont rapporté que Qoutaybah assiégea le roi de Shouman et utilisa ses catapultes contre sa forteresse. Il déploya une catapulte surnommé « la Patte de Pigeon » et lança la première pierre qui frappa le mur de la forteresse, puis il en tira une un autre, qui atterrit à l’intérieur. Puis, les pierres se succédèrent les unes après les autres dans la forteresse. L’une d’entre elle atterrit dans la cour du roi et tua un homme. Les hommes de Qoutaybah ne cessèrent de bombarder jusqu’à ce que la forteresse fût conquise à force d’armes. Alors, il revint à Kish et Nassaf, et de là à Boukhara. Il s’arrêta dans un village dans lequel il y avait un temple du feu et une maison des dieux. Dans ce village il y avait des paons, et ils appelèrent le village « Le village des Paons ». Qoutaybah se rendit chez Tarkhoun dans le Soughd pour collecter le tribut que le roi s’était engagé à verser en échange d’un traité de paix.

  

Qoutaybah prit de Tarkhoun le tribut comme stipulé et revint à Boukhara ou il nomma un jeune homme Boukhara Khoudhah après avoir tué ceux dont ils craignaient l’opposition. Puis il revint à Merv par l’Amoul.

  

Cette même année, le sixième calife al-Walid nomma Khalid Ibn Abdillah al-Qasri, des Banou Bajilah al-Qahtaniyah, gouverneur de La Mecque.

Il est dit que lorsqu’il prit ses fonctions, il monta sur le Minbar et menaça les gens dans un discours ou il dit en t’autre : « O Gens ! Vous devez l’obéissance et le rattachement à la communauté. Méfiez-vous des suspicions. Par Allah si l’un d’entre vous m’est ramené pour avoir attaqué le calife, je le crucifierais au Haram (la Mosquée Sacrée). Si j’apprenais que vous hébergez un rebelle, je détruirais vos maisons sur vos têtes ».

  

Al-Walid Ibn ‘Abdel Malik visite Médine et sa rencontre avec Sa’id Ibn al-Moussayab

  

En l’an 91 de l’Hégire (709), après avoir guidé le pèlerinage des gens cette année, al-Walid Ibn ‘Abdel Malik visita Médine dont le gouverneur était ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz.

Lorsqu’al-Walid voulut prier dans la Mosquée du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et voir l’avancée des travaux, les gardiens firent sortir tous les gens de la Mosquée qui resta vide excepté le grand Tabi’i[3] Sa’id Ibn al-Moussayab que nous avons déjà mentionné. Les gardiens furent incapables de le faire sortir de la mosquée.

Sa’id Ibn al-Moussayab était vêtu de manière misérable et le gardien lui dit :

- « Si tu pouvais te lever ».

- « Par Allah, je ne me lèverais pas avant que le temps où je me lève habituellement soit venu ».

Puis on lui demanda :

- « Salue au moins l’émir des croyants ! »

- « Par Allah », leur répondit-il, « je ne me lèverais pas pour lui ! » Alors que ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz faisait visiter la mosquée au calife et essayait de l’occuper de son mieux pour qu’il ne se rende pas compte de la présence de Sa’id al-Moussayab.

  

Lorsqu’al-Walid se retourna vers la Qiblah, il dit :

- « Qui est cet homme assis ? Est-ce le Sheikh Sa’id al-Moussayab ? »

Le calife le connaissait ! Et ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz de dire :

- « Oui, émir des croyants ! » Puis il essaya de tempérer et lui dit :

- « S’il connaissait ton statut, il se serait certainement levé pour te saluer mais sa vue est faible ! »

Voyez ‘Omar ‘Abdel ‘Aziz qui essayait de trouver un prétexte au Sheikh par respect pour lui et pour lui éviter les problèmes !

Le calife lui répondit :

- « Allons donc le voir et le saluer ! »

Le calife ne s’arrêta pas à l’aspect d’extrême pauvreté du Sheikh. Il traversa la mosquée avec ses guides et se tint debout devant lui et lui :

- « Comment vas-tu ô Sheikh ? »

On a rapporté que Sa’id ne broncha absolument pas et répondit au calife :

- « Bien, Louanges à Allah. Comment va l’émir des croyants ? »

- « Bien et louanges à Allah (khayroun wal hamdoulillah) ».

Puis le calife le quitta et il dit à ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz :

- « Celui-ci est ce qu’il reste des gens (sous-entendu : des hommes des anciens temps) ».

- « Oui ô émir des croyants », lui répondit ‘Omar !

  

En l’an 92 de l’Hégire (711), Maslamah Ibn ‘Abdel Malik et ‘Omar Ibn al-Walid conquirent trois nouvelles forteresses en terre des byzantins tandis que les gens de Sousanah partirent vivre en territoire byzantin.

  

Cette année, certains ont rapportés que Qoutaybah Ibn Mouslim fit campagne au Sijistan, et se dirigea vers le grand Zounbil et az-Zaboul. Quand il s’arrêta dans le Sijistan, les messagers du Zounbil vinrent lui proposer un accord de paix qu’il accepta et il nomma gouverneur sur eux ‘Abd Rabbihi Ibn ‘AbdAllah Ibn ‘Oumayr al-Leythi.

  

Cette même année, l’Andalousie fut conquise par le héros (batal) Tariq Ibn Ziyad. Nous n’avons toujours pas mentionné les conquêtes du Maghreb et de l’Andalousie mais nous le ferons plus loin, insha Allah.

  

En l’an 93 de l’Hégire (712), al-‘Abbas Ibn al-Walid Ibn ‘Abdel Malik Ibn Marwan fit campagne dans le territoire byzantin et Allah Exalté conquit Samastiyah par ses mains.

  

Marwan Ibn al-Walid attaqua aussi les Byzantins et atteignit Khanjarah.

  

Maslamah Ibn ‘Abdel Malik razzia le territoire byzantin et conquit Massah, et Hisn al-Hadid (le Château de fer), Ghazalah, et Tarhamah dans la région de Malatiyah.

  

Qoutaybah tua le roi de Kham Jird et renouvela la paix avec le roi de Khwarizm.

  

La mort du roi de Kham Jird et le renouvellement de la paix avec Khwarizm

  

Le roi de Khawarizm était faible, et son plus jeune frère Khourrazadh prit le pouvoir. Si le roi avait une l’esclave, une monture ou des marchandises de luxe Khourrazadh les voulait pour lui-même et s’il avait une fille, une sœur ou une belle femme, il le contraignait par force, et prenait et laissait ce qu’il voulait. Personne ne pourrait lui tenir tête ni même protéger le roi contre lui. Quand le roi parla de cela il dit : « Je ne suis pas assez fort pour négocier avec lui ».

  

Cela dura tellement longtemps que Khourrazj Madh écrivit à Qoutaybah, pour l’inviter à prendre possession de ses terres. Il lui envoya les clefs de la ville de Khwarizm, trois clefs en or, sous la condition que Qoutaybah devrait lui remettre son frère et tous ceux qui s’était opposé à lui, afin qu’il puisse les juger. Il envoya donc les messagers sans informer aucun de ses marzbans ou dihqans. Ses messagers arrivèrent chez Qoutaybah à la fin de l’hiver, quand les campagnes militaires commençaient pour les Musulmans. Qoutaybah s’était déjà préparé pour faire campagne, et il fit paraître comme s’il se dirigeait vers Soughd. Les messagers du Shah Khwarizm revinrent avec des bonnes nouvelles de Qoutaybah qui nomma sur Merv, Thabit al-A’war, son Mawlah.

  

Le Shah Khwarizm rassembla ses rois, ses chefs religieux et ses dignitaires et leur dit : « Qoutaybah se dirige vers Soughd et ne fera pas campagne contre vous, venez-vous détendre dans notre printemps ». Ils vinrent et commencèrent à boire et prendre leur aise se pensant à l’abri des campagnes.

  

Puis, ils apprirent que Qoutaybah s’était arrêté à Hazarasp, de l’autre côté de la rivière. Le Shah Khwarizm demanda à ses compagnons :

  

- « Qu’est-ce que vous en pensez ? » Ils répondirent :

  

- « Nous pensons que nous devrions le combattre ». Il dit :

  

- « Ce n’est pas ce que je pense. Les gens forts et plus puissant que nous ont été impuissants devant lui. Je pense que nous devrions le renvoyer en lui donnant quelque chose. Nous le renverrons pour cette année puis nous verrons de nouveau ce qu’il convient de faire ».

  

- « Nous sommes d’accord avec votre vue » lui répondirent-ils.

  

Le Shah Khwarizm parti en conséquence et s’arrêta dans la ville d’al-Fil de l’autre côté du fleuve. Les villes du Shah Khwarizm étaient au nombre de trois, entourées par un seul fossé. La ville d’al-Fil était la plus fortement fortifiée d’entre elles.

  

Le Shah Khwarizm s’arrêta à al-Fil pendant que Qoutaybah était à Hazarasp, de l’autre côté du fleuve. Il ne l’avait pas traversé, et en effet seul le fleuve de Balkh qui est l’Oxus était entre lui et le Shah Khwarizm qui fit la paix avec lui en échange de dix-mille esclaves, de l’or et des marchandises à condition que Qoutaybah l’aide contre le roi de Kham Jird et accomplirait ce dont ils avaient précédemment convenus entre eux. Qoutaybah accepta et accompli ce qu’il avait dit qu’il ferait pour lui. Il envoya au roi de Kham Jird qui était hostile au Shah Khwarizm, son frère ‘AbderRahmane, qui le combattit, le tua et prit possession de ses terres avant de revenir à Qoutaybah avec quatre-mille prisonniers que Qoutaybah fit tuer. Quand son frère ‘AbderRahmane les apporta, Qoutaybah ordonna que son trône soit sorti afin que les gens s’assoient dessus.

  

Les épées des nobles furent prises ce jour, et les têtes furent tranchées avec. Parmi elles, il y avait des épées qui ne pourraient ni couper ni blesser. Ils prirent mon sabre avec lequel rien n’a été frappé sans être parfaitement tranché. Un membre de la famille de Qoutaybah me l’envia et il indiqua à celui qui exécutait qu’il devait couper avec. Il l’essaya en frappant la molaire de l’homme mort qui se brisa. Abou ad-Dayyal dit: « J’ai l’épée ».

  

Qoutaybah donna au Shah Khwarizm son frère et ceux qui lui avaient été défavorable, et il les tua, s’appropria leur richesse qu’il envoya à Qoutaybah qui revint à Hazarasp.

  

Abou Ja’far a dit : « Durant cette année après son départ de Khwarizm Qoutaybah fit campagne et conquit Samarkand.

  

La conquête de Samarkand

  

Quand Qoutaybah fit la paix avec le roi de Khwarizm al-Moujashar Ibn al-Mouzahim as-Soulami lui dit :

  

- « Je dois te dire quelque chose en tête à tête,

The Carfax Conduit was a water conduit that supplied the city of Oxford with water from 1610 until 1869. The conduit ran in an underground lead pipe from a spring on the hillside above the village of North Hinksey, beneath Seacourt Stream and the River Thames, to a building at Carfax in the centre of Oxford.

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Put up by Aphid

 

Before the action

www.twitter.com/Memoire2cite le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme URBANISME S’imaginer Paris et le Grand Paris @ URBANISME S’imaginer Paris et le Grand Paris @ Les 50ans d'Apur 50ans.apur.org/#intro @ Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … Trente ans d’histoire de l’habitat : de la

Reconstruction à l’urbanisation intensive, puis raisonnée. La région parisienne connaît alors un développement

exceptionnel façonnant le paysage de l’Îlede-France actuelle.

Réalisée à l’initiative de la DRAC Île-deFrance, une exposition regroupant une quarantaine de photographies d’ensembles de logements édifiés en Île-de-France entre 1945 et 1975 et sélectionnés pour la qualité de leur forme urbaine, leur valeur d’usage ou leurs spécificités techniques, a été présentée, du 5 juillet au 15 septembre 2011, à La Maison de l’architecture en Île-de-France. Cette exposition a fait l’objet d’une publication dans la revue Beaux Arts Editions. @ Où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ".où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ. De Femmes à l'usine (1981), Bobigny, banlieue rouge (1986), à La banlieue en morceaux (2000), en passant par les publications collectives qu'elle a coordonnées et les travaux qu'elle a encadrés, la trajectoire de cette historienne a conduit l'histoire sociale et politique – telle qu'on la pratiquait dans les années 1970 – vers une histoire urbaine renouvelée. Le livre revient sur cette évolution et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ". Les auteurs, historiennes et historiens, sociologues, politistes, géographes, architectes, urbanistes et décideurs politiques proposent une histoire urbaine à la fois interdisciplinaire et ancrée dans la fabrique de la ville et ses représentations, portant la marque de sa dédicataire. Les quatre sections de l'ouvrage dessinent les chantiers qu'Annie Fourcaut a investis : " Du social à l'urbain " met en avant la conviction qu'étudier l'histoire des villes, c'est toujours faire de l'histoire sociale ; " Qu'elle était belle la banlieue " est centré sur les banlieues, son territoire d'étude de prédilection ; " Les habits neufs des politiques de la ville " interroge les politiques urbaines successives et leur transformation ; enfin, " Banc d'essai des modernités " propose une analyse historique de l'urbanisme, comme discipline et comme pratique.Le thème du logement. « Il s’agit du premier label Patrimoine XXe siècle attribué en Île-de-France. La DRAC, qui l’a mise en œuvre, a choisi de s’intéresser en tout premier lieu à cette production de

logements de masse d’une ampleur inégalée construits dans notre région après la guerre. Ce sont des créations emblématiques d’une architecture contemporaine dépréciée ; à ce titre, elles sont au premier chef concernées par les recommandations du Conseil de l’Europe. De plus, par l’ampleur des programmes, les étendues qu’ils recouvrent, ces ensembles sont sont plus éloignés du champ

traditionnel des monuments historiques. L’outil label a semblé approprié. Le choix de labelliser les ensembles de logements est donc audacieux : nous espérons que le regard porté sur ces immeubles Change. » Valérie Gaudard, Conservation régionale des monuments historiques, DRAC-Île-de-France.

(extrait d’un entretien publié dans Beaux Arts éditions « 1945-1975, Une histoire de l’habitat – 40 ensembles « patrimoine du XXe siècle »). Créé en 1999 par le ministère de la Culture et de la Communication, le label Patrimoine du XXe siècle

vise à signaler au public, aux décideurs et aux aménageurs, "les édifices et ensembles urbains qui sont autant de témoins matériels de l’évolution technique économique, sociale, politique et culturelle de notre société". Liens Le label patrimoine XXe - www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/DRAC-Ile-de-Fran... La Maison de l'architecture - www.maisonarchitecture-idf.org/spip.php

www.twitter.com/Memoire2cite www.beauxarts.com/produit/une-histoire-de-lhabitat/ @ LES GRANDS ENSEMBLES @ L EXEMPLE DE DIJON «LE BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE»Sylvain TABOURY, sociologue, enseignant à l’école d’architecture de Versailles. Co-auteur avec Karine Gougerot, photographe, de Billardon, histoire d’un grand ensemble, paru aux éditions Créaphis en 2004. Texte communiqué à partir de la rencontre-débat du 20 mai 2005 Organisée par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne en partenariat avec Maison de Banlieue et de l’Architecture, le CAUE 91 et CINEAM dans le cadre de l’exposition «Des ensembles assez grands: mémoire et projets en Essonne». Cet ouvrage retrace l’histoire de la cité Jean-Billardon, barre de 14 étages et de 250 logements, à Dijon, premier grand ensemble de la ville, construit entre 1953 et 1955, démoli en 2003. Sélectionné parmi les immeubles significatifs de l’architecture du XXe siècle par la direction de l’Architecture et du Patrimoine (DAPA) du ministère de la Culture, Billardon était un symbole incontournable de l’histoire du quartier des Grésilles et de l’agglomération dijonnaise, ainsi qu’un formidable témoin de l’architecture novatrice de l’après-guerre. Sollicités par le service Inventaire de la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne (Drac) et par l’Office public d’aménagement et de construction de Dijon (Opac), dans le cadre de l’opération de renouvellement urbain (ORU) du quartier des Grésilles, nous avons collecté et rassemblé, de janvier à juillet 2003, les traces de cette histoire, les archives, mais aussi les témoignages, recomposant des trajectoires familiales, professionnelles, des documents iconographiques et sonores. La restitution auprès des habitants et des partenaires du projet en octobre 2004, accompagnée d’une table ronde avec différents intervenants et acteurs du quartier, a été un moment fort, inscrit dans le processus de transformation engagé sur le quartier des Grésilles. Une exposition, intitulée «Mémoires de Billardon, fragments de vies», a également été présentée dans les locaux prestigieux du musée de la Vie bourguignonne de Dijon, du 14 octobre 2004 au 31 janvier 2005.Garder une trac De fait, la démolition de la Cité Billardon, le 4 juillet 2003, restera sans aucun doute un événement sensible dans la mémoire de nombre d’habitants de l’agglomération dijonnaise. Cette barre fut la première construction d’un tout nouveau quartier – le quartier des Grésilles –, à Dijon, où près de 4000 logements ont été construits Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne entre 1953 et 1966 – 14970 habitants en 1968, 8263 en 2003 – sur un terrain agricole demeuré nu, à l’est du territoire communal. Les 14 étages et 250 logements de l’immeuble, élevés au milieu des champs et des jardins familiaux, où un écriteau «Chasse interdite» était encore visible quelques années auparavant, faisaient alors l’admiration des très nombreux badauds venus visiter cette toute nouvelle Cité radieuse, construite tel un

Meccano de béton et d’acier. « Immeuble révolutionnaire», «Meccano géant à l’échelle du monde moderne», les titres de la presse de l’époque donnent un aperçu de l’impact national et international de l’événement. «Des visiteurs étaient venus de toute la France et même de l’étranger, jeter un coup d’œil au chantier», rappelait un article de la presse locale le jour de la démolition. Cette « barre » de 14 étages et de 250 logements, desservis par des coursives placées tous les trois niveaux, était une déclinaison appauvrie du modèle de la Cité radieuse du Corbusier, inaugurée le 14 octobre 1952. Les appartements étaient de deux types: les uns de deux et trois pièces, situés dans les ailes, de disposition traditionnelle, orientés au sud et pourvus de loggias; les autres, de cinq pièces, situés au centre du bâtiment, du type « duplex ». Huit espaces commerciaux avaient été aménagés en rez-dechaussée. Cependant, en dépit des ressemblances et de la qualité architecturale de l’édifice, l’immeuble n’était pas une unité d’habitation au sens où Le Corbusier l’entendait. L’originalité de la Cité Billardon tient en réalité au procédé constructif qui fut utilisé lors de son édification. Elle fut la toute première à expérimenter en France le procédé de préfabrication Estiot, réutilisé par la suite pour la construction de plusieurs grands ensembles, comme le Noyer-Renard à AthisMons, la Cité des 4000 à la Courneuve, la Grâce-de-Dieu à Caen, la Croixdes-Oiseaux et Champ-Fleury à Avignon, le Gros Buisson à Épinay, SainteBarbe à Metz, le Haut-du-Lièvre à Nancy, les tours du Lancy à Genève ou encore des bâtiments d’habitation à Alger. Le mode constructif, repris sur celui des gratte-ciel américains, associait l’acier en ossature et le béton en pré-enrobage avec une majeure partie réalisée en atelier. Le procédé donnait des résultats évidents: précision remarquable, rapidité d’exécution, peu ou pas d’installations de chantier – suppression des coffrages, des étayages, des échafaudages – et surtout économie considérable de main-d’œuvre. Il s’agissait des prémices d’industrialisation dite lourde du bâtiment. Forte de cette première expérience, la commune avait ensuite réalisé deux autres cités de même type, Épirey, puis Lochères. Mais le modèle de Billardon fut perverti: dans une logique de réduction des coûts de production et de rapidité d’exécution, tous les espaces peu productifs comme les logements en duplex, les cellules commerciales, ou les très grands halls, ont été supprimés. Les deux cités comprennent 348 logements, relativement mal desservis et sans attrait, des petits logements sur un seul niveau La démolition de Billardon n’a donc évidemment pas la même signification, Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne « BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne ni les mêmes conséquences que celles d’Épirey ou des Lochères, déjà démolies en 1992 et 2000. Cet immeuble possédait une fonction symbolique incontestable, une place à part dans la vie des résidents qui s’y sont succédé, comme dans la mémoire des habitants du quartier. Les récits que nous avons pu recueillir auprès d’une trentaine d’anciens résidents de l’immeuble nous offrent différentes représentations de l’histoire de

Billardon, et des personnes qui y ont vécu ou travaillé d’avril 1955 à décembre 2002. Les témoignages des plus anciens, arrivés parmi les premiers, en 1955, répondent aux histoires des plus jeunes, derniers occupants du rafiot, aujourd’hui démoli. Ils sont venus d’horizons divers, de Côte-d’Or, de Bretagne, d’Alsace, de la région parisienne, du Maroc, d’Algérie, du Portugal, du Cambodge ou d’ailleurs et leurs paroles traduisent l’enracinement profond de leurs souvenirs de Billardon, que certains n’auraient jamais voulu quitter. Bien sûr, la mémoire n’est pas «objective». Le discours s’élabore toujours à partir d’un présent et la disparition engendre certainement une nostalgie conduisant à magnifier les bons moments et à tempérer les plus pénibles. Mais en faisant imploser Billardon, c’est bien tout un pan de leur vie que l’on a réduit en poussière. Chaque témoin traduit avec ses mots ces petits faits de la vie quotidienne, souvent jugés sans importance, petits riens ou traumatismes, anecdotes ou événements tragiques, qui ont marqué leur sensibilité.« Une verrue dans le quartier»C’est pour ces différentes raisons esthétiques, historico-culturelles – témoignage de l’histoire des villes – et socio-symboliques – mémoire des hommes – que la Direction de l’Architecture et du Patrimoine (DAPA) du ministère de la

Culture avait décidé de répertorier la Cité Billardon parmi les immeubles représentatifs de l’architecture du XXe siècle. L’immeuble avait reçu le label «Patrimoine du XXe siècle» à la fin des années 1990. Or, ce processus de «patrimonialisation» était inconcevable pour de nombreuses personnalités locales, voire de nombreux habitants du quartier. Stigmatisé comme une «verrue» dans le quartier, l’immeuble était devenu un véritable cauchemar: dégradations, violence, difficultés et «mal-vivre» constituaient le quotidien de locataires excédés, souvent «assignés à résidence». Bagarres, agressions, cambriolages, drogue, vitres brisées, ascenseurs en panne, alimentaient manchettes de journaux et témoignages, décrivant le naufrage d’un immeuble à la dérive, devenu symbole de tous les maux. La démolition paraissait donc inéluctable, comme une délivrance, la promesse d’un avenir meilleur. Les partenaires institutionnels se devaient de mettre en scène leur capacité à changer la vie des habitants du quartier, réparer les erreurs d’une période de l’urbanisation contemporaine, dont Billardon était l’un des symboles les plus représentatifs. L’idée d’une enquête ethnographique sur l’édifice et ses locataires avait donc « BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne du mal à passer dans la réflexion de certains décideurs. La mise en œuvre du projet, initié par le service Inventaire de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bourgogne, sur les budgets de l’opération de renouvellement urbain du quartier, fut bloquée administrativement pendant plusieurs mois. Entre-temps, tous les locataires de l’immeuble avaient été relogés… (la dernière famille quitte son logement le 23 décembre 2002).

Une histoire des grands ensembles? Le travail de recherche historique sur les grands ensembles est rendu aujourd’hui d’autant plus difficile à faire comprendre que la ville issue des Trente Glorieuses est souvent considérée, avec la politique publique qui l’a programmée, comme une vaste erreur collective (A. Fourcaut). L’architecture des «tours» et des «barres», du «chem« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne. Photographie, histoire et sociologie, de monographies locales – Saint-Étienne, Villeurbanne, etc. – publiés ces dernières années sur ce thème en témoigne clairement.Cependant, on est encore loin du compte. Si plusieurs urbanistes, historiens, géographes ou sociologues1 ont récemment contribué à une meilleure connaissance du sujet au niveau national et international, l’histoire de ces quartiers d’habitat collectif reste un terrain largement méconnu, à peine exploré par les historiens locaux. En Essonne, à quelques exceptions près – Draveil, Viry-Châtillon, les Ulis, Athis-Mons ou Grigny –, rares sont les monographies ou les études locales à accorder une place de choix à l’analyse et à la présentation de ces bouleversements. Les mauvaises volontés, auxquelles nous avons parfois été confrontés dans le cadre de nos recherches dans le département témoignent des réticences que continue de susciter toute démarche d’enquête et d’analyse sur la mémoire et le devenir des grands ensembles.

La transformation en cours ou à venir d’une vingtaine de sites en Essonne dans le cadre du Programme national de rénovation urbaine, institué par la loi Borloo du 1er août 2003, et la priorité donnée à la démolition-reconstruction,

sur fond de crise du logement social, devraient pourtant poser avec plus d’acuité la question de l’appréciation de ce patrimoine départemental. De nombreuses communes mobilisées dans des programmes d’intervention n’ont qu’une vision très partielle de l’histoire de ces quartiers, de leurs évolutions, dont les conséquences ne sont envisagées le plus souvent qu’à travers le prisme d’une crise sociale impossible à juguler. Or, n’est-il pas singulier, voire dangereux, d’entreprendre des opérations de transformation urbaine aussi radicales, sans même commencer par chercher à comprendre comment, par qui et pour quelles raisons ces espaces ont été construits ou transformés, sans évaluer dans certains cas l’impact des politiques précédemment engagées?Richesse patrimoniale ou héritage encombrant, définir une nouvelle vision de la ville exige un travail d’enquête, d’expertise, une capitalisation des expériences, rarement mis en œuvre.Et c’est sans doute là le talon d’Achille d’une politique de transformation

urbaine menée dans l’urgence, qui ne peut se nourrir de capitalisation critique, et occulte le rôle crucial de l’accompagnement qualitatif et de la sensibilisation et/ou de la formation des élus, des services de l’État et des collectivités, des opérateurs et des aménageurs, des bailleurs.Ces images devenues presque ordinaires de parpaings, pans de bétons fracassés, vitres brisées laissent songeur: quel regard les résidents – et notamment

les plus jeunes – pourront-ils bien porter à l’avenir sur un environnement si violemment rejeté? Pourquoi respecter ce qui n’est bon qu’à être démoli?

Pour n’en citer que quelques-uns : FORTIN J-P., Grands ensembles. L’espace et ses raisons, Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA), 1997 ; PEILLON P., Utopie et désordre urbains. Essai sur les grands ensembles d’habitation, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube, 2001 ; DUFAUX F., FOURCAUT A., SKOUTELSKY R., Faire l’histoire des grands ensembles. Bibliographie 1950-1980, ENS éditions, 2003 ; TOMAS F., BLANC J-N., BONILLA M., Les grands ensembles, une histoire qui continue…, Publications de l’université de Saint-Etienne, 2003 ; DUFAUX F., FOURCAUT A. (dir.), Le monde des grands

ensembles, Créaphis, 2004.« Pour une histoire des grands ensembles en Essonne », Les Cahiers de la Maison de Banlieue et de l’Architecture, n° 11, mai 2005« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »

Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne

Les enjeux du projet

À Dijon, le projet a mis de long mois à se concrétiser. L’enjeu de ce travail était double:

■ Un enjeu de connaissance et d’analyse de l’histoire et des différentes étapes de l’évolution urbaine et sociale de l’immeuble et du quartier, des vécus, trajectoires résidentielles et familiales des habitants de la cité. Il a été réalisé à travers:

– une recherche historique dans les archives du bailleur, de la commune, des journaux locaux, de l’agence d’urbanisme, etc., replaçant l’étude dans le contexte général de l’histoire de la France de la Reconstruction et des quarante dernières années;– une écoute, dévoilant les différentes représentations de ce quartier, non plus

à partir de critères ou de théories de spécialistes, mais en suivant pas à pas(mot à mot) les trajets, les images qu’y déposent les habitants et les acteursdu quartier. Le travail artistique – photographies, textes – ayant alors pour fonction de réintroduire ces regards croisés dans la circulation de la ville,d’en faire des éléments de partage, de réflexio« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »Centre de Ressources Politique de la Ville en EssonneCes recherches ont permis de retracer les différentes étapes de construction et de transformation de cet immeuble dans son territoire, ainsi que l’évolution d sa composition socio-démographique. Une iconographie importante a pu être collectée et répertoriée sur CD-Rom. Une présence longue – deux à trois jours par semaine pendant cinq mois – a été assurée sur le terrain, favorisant notre immersion et l’observation du quotidien des habitants du quartier, le recueil d’une parole informelle, permettant d’expliciter notre démarche, ses objectifs, son intérêt, l’instauration d’une quotidienneté, de relations de confiance. Pour cela, une présence régulière aux différentes manifestations, aux réunions et aux événements publics liés au quartier et une fréquentation de lieux de rencontre et d’échanges préalablement identifiés ont été nécessaires.Des rencontres collectives et individuelles ont été organisées avec les partenaires – associations, structures et personnes-relais sur le quartier – nous permettant d’être rapidement identifiés et de baliser précisément notre rôle – le rôle de chacun – dans le projet, de recueillir leur connaissance du terrain, leurs représentations et leurs réflexions sur le projet. Les ateliers avec les techniciens, les élus et les associations concernées devaient définir précisément: ● les objectifs à court, moyen et, le cas échéant, long terme;

● les actions à court, moyen et long terme;

● les modalités de leur déroulement.

Ces rencontres avaient également pour objectif de faire fonctionner le«bouche-à-oreille», qui demeure bien souvent le principal vecteur d’information pour ce type de démarche. Elles nous permettaient également de nouer des premiers contacts avec les habitants et les personnes-relais impliqués dans la vie du quartier. Ont été mis en œuvre:

● un moment de rencontre-discussion avec les habitants sous la forme d’une soirée projection-débat: présentation du travail de recueil de mémoire, personnes et structures porteuses, méthodes, finalités; définition en commundes modalités de leur participation au projet.

● sollicitation et information de la presse locale (journaux, radio, télévision), des bulletins associatifs, de la communication institutionnelle (ville, communauté

d’agglomération, bailleur, etc.) pour relayer et présenter le plus précisément possible la démarche entreprise et les personnes en charge de ce travail;

● des entretiens compréhensifs, individuels, en couple ou en petits groupes sous la forme d’entretiens semi-directifs de type «récits de vie(s)», recueillisauprès d’habitants ou d’anciens habitants du quartier, de professionnels travaillant ou ayant exercé leur activité dans le quartier, d’élus ou de responsables associatifs.

« BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE »

Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne

Les entretiens ont été enregistrés et traités sur support numérique – mini-disc –, et les documents et les objets soigneusement inventoriés et/ou scannés.Ces entretiens avaient pour objectifs d’enregistrer non pas l’histoire de ce quartier, mais la manière qu’avaient nos interlocuteurs de dire leur propre histoire, cequi faisait mémoire pour ces personnes en contact étroit avec le quartier, natifs ou de passage, enracinés ou nouveaux venus. Il s’agissait de souvenirs, d’impressions d’enfance, de petits faits de la vie quotidienne parfois jugés sans importance, d’événements heureux ou tragiques, qui ont marqué leur sensibilité. Cela supposait donc que l’on prenne le temps, précisément de parler et d’écouter. Les entretiens se sont déroulés de préférence au domicile des personnes, pas dans la rue ou une salle impersonnelle, mais dans la sphère privée plus à même de laisser subvenir ces épopées de l’intime. L’objectif n’était pas de faire une archéologie du quartier, ni même d’enfermer nos interlocuteurs dans la norme de la personne-type qui habite un grand ensemble, mais bien de montrer que cet immeuble était composé de fragmentsde vies, de destins d’hommes et de femmes singuliers. Il s’agissait de montrer

comment, à un moment donné, ces personnes, venues parfois d’horizons lointains, se sont arrêtées là et ont enrichi ce lieu de leurs histoires et de leurs trajectoires particulières.

Nous avons donc insisté sur les trajectoires familiales et professionnelles de chacun: origines, parcours résidentiels, étapes et ruptures de vies – mariage, naissances, emplois successifs, divorces, décès, etc. –, points de repères autour desquels chacun construit «son temps», étapes qui organisent la durée, le vécu familial, domestique, les faits d’une vie et les événements de l’histoire. Le souvenir trouve également un support concret dans l’espace et les multiplesbouleversements du bâti et du cadre de vie. Démolitions, reconstructions,aménagements, suscitent une perte de repères, et invitent d’autant plus à faireun travail de mémoire. Dans cette perspective, ont été évoqués les souvenirs attachés plus précisément au quartier des Grésilles et à l’immeuble Billardon.Les personnes interrogées ont été invitées à s’appuyer le plus largement possible sur des descriptions détaillées (déménagement, logements successifs, accessibilité au travail ou aux équipements et services, nombre et identité des commerces, relations de voisinage, espaces collectifs), leurs pratiques (loisirs, vie scolaire, pratiques commerciales, etc.), les événements (fêtes, accidents, etc.) ou personnes marquantes; leurs perceptions du quartier et de son évolution – qu’ils y habitent toujours ou pas –, leurs projections éventuelles dans l’avenir (liste de thèmes non exhaustive).De février à juin 2003, une quinzaine d’entretiens ont pu être réalisés auprès d’une trentaine d’anciens locataires de l’immeuble, des premiers résidents de

Billardon dans les années 1950 aux derniers occupants, récemment relogés. « BILLARDON, HISTOIRE D’UN GRAND ENSEMBLE » Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne Des outils pour l’action: la restitution Tout au long de l’étude, nous avons rencontré et consulté régulièrement l’ensemble des institutions et des partenaires concernés par la démarche, afin de leur soumettre les premiers éléments de notre travail, recueillir leurs commentaires, leurs suggestions et critiques. Ces rencontres ont été l’occasion de partager une réflexion, d’élaborer des propositions de restitution aux différents publics.Malgré nos craintes initiales, une restitution de qualité a pu être proposée aux habitants, grâce à l’implication très forte de l’Opac de Dijon, véritable porteur du projet, et dans une moindre mesure du service Inventaire de la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne. Leur implication a permis de trouver différents partenaires financiers, comme la Caisse des Dépôts et Consignations ou la communauté d’agglomération.

De notre côté, sur la base du rapport et du reportage photographique que nous avions remis à nos commanditaires, nous avons pu convaincre les éditions

Créaphis, reconnues pour la qualité de leurs publications de documents d’histoire, de sciences sociales et de photographie, de formuler une proposition éditoriale de qualité. Sur la base de nos recommandations, deux pistes de restitution ont été privilégiées:

● une exposition, événement fort et fédérateur, pouvant susciter des échanges,des moments de rencontre entre habitants du quartier et résidents extérieurs,

dans une optique d’ouverture du quartier au reste de la ville, les productions de certains groupes d’habitants pouvant être également valorisées, ainsi que les objets ou films recueillis dans le cadre du projet;

● une publication, associant textes et documents d’archives sur l’histoire du quartier, une sélection de témoignages et de photographies professionnelles

et amateurs, et accompagnant cette exposition, pour une diffusion plus large des résultats de l’opération, et une appropriation durable du projet par les habitants du quartier et les autres résidents de l’agglomération.Cette restitution avait également pour objectif de mettre en lumière les différentes préoccupations des habitants, permettant aux acteurs de terrain de disposer d’une base de connaissances pour définir et programmer leurs interventions, à court, moyen et long terme. Un tel travail fait émerger des représentations collectives, des divergences, des tensions qu’il faut savoir analyser et traiter pour améliorer les rapports sociaux et les conditions de vie des habitants.Encore faut-il que ces paroles soient prises en compte pour permettre aux institutions de redéfinir leurs modes d’intervention sur la ville: vaste chantier… Sylvain TABOURY,sociologue, enseignant à l’école d’architecture de Versailles Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. Jérôme (Mémoire2Ville) #chercheur #archiviste #maquettiste dans l #histoire des #logementssociaux #logement #HLM #logementsocial #Patrimoine @ Les films du MRU -Industrialiser la construction, par le biais de la préfabrication.Cette industrialisation a abouti, dans les années 1950, à un choix politique de l'Etat, la construction massive de G.E. pour résoudre la très forte crise du logement dont souffrait la France www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije Noisy-le-Sec le laboratoire de la reconstruction, 1948 L'album cinématographique de la reconstruction maison préfabriquée production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, 1948 L'album cinématographique içi www.dailymotion.com/video/xwytke archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... - - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document Gwenaëlle Le Goullon (LAHRA), auteur du livre "la genèse des grands ensembles",& Danièle Voldman (CHS, Centre d'Histoire Sociale), expliquent le processus qui a conduit l'Etat, et le ministère de l'urbanisme &de la reconstruction à mener des chantiers exp www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... mémoire2cité & l'A.U.A. - Jacques Simon (1929 - 26 septembre 2015) est un architecte paysagiste formé à l'École des beaux-arts de Montréal et à l'École nationale supérieure du paysage de Versailles. Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre", Jacques SIMON, paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, réalise avec eux des installations paysagères éphémères principalement dans des champs et visibles du ciel. Avec sa palette d'artiste, Jacques SIMON réinvente des paysages comme les agriculteurs eux-aussi à leur façon les créent et les entretiennent. Le CAUE du Rhône vous invite à venir découvrir ses travaux au travers d'un kaléidoscope de photographies empreintes de spontanéité, de fraîcheur et d'humour. Cette exposition nous interpelle sur le caractère essentiel d'une nature changeante, fragile, sur l'importance d'une activité agricole diversifiée et sur la nécessaire évolution du métier de paysan. Elle nous amène aussi à voir et à interpréter ce que l'on voit, elle éveille en nous le sens de la beauté du paysage en conjuguant les différentes échelles de perception et de lecture; à pied et à vol d'oiseau, à la fois l'échelle humaine, terrestre, géologique, forestière, hydrologique, biologique mais aussi esthétique et symbolique. Jacques Simon, paysagiste cosmopolite est l'un des principaux acteurs du renouveau de la pensée paysagère en France dans les années 60 et 70 conjuguant avec cohérence sa pratique de paysagiste, de voyageur, d'éditeur, d'enseignant avec son approche plus artistique du paysage, subtile, sensible et humaine de la nature avec la réalisation de "performances". Ses projets paysagers comme ses interventions paysagères éphémères sont marqués par la mobilité, la fragilité, une empathie avec le lieu, par la dualité même du voyage : découverte / évanouissement, création / disparition. Jacques Simon dessine, écrit sur le paysage, "une surface", un peu à la manière du land'art avec les techniques et les outils du jardinier, du cultivateur. Il ne s'agit plus de représenter la nature mais de l'utiliser en créant avec et dans le paysage. L'intention de Jacques Simon n'est pas d'apposer sa marque sur le paysage mais de travailler instinctivement avec lui afin que ses travaux-installations manifestent même brièvement un contact en harmonie avec le monde naturel. "On dit qu'il a bouleversé l'esprit du paysage, il a remis les choses essentielles à leur place. Il rit de l'importance qu'on veut bien lui donner, fils de l'air, il ne veut rien de plus que passer dans les cerveaux pour les ventiler, les rafraîchir et non pour les modeler; son "importance", il l'a ailleurs et autrement; il est historique parce que dans son temps, dans celui qui s'écoule et non dans celui qui passe". Extrait de "Jacques Simon, tous azimuts", Jeanne-Marie Sens et Hubert Tonka, Pandora Editions, 1991. Il a introduit une nouvelle conception de l'art du paysage proche du Land art, Jacques Simon est l'auteur d'une série d'ouvrages sur différents aspects du paysage et abordés d'un point de vue technique. Il a travaillé de 1964 à 1966 en collaboration avec Michel Corajoud. Il a conçu le Parc de la Deûle (qui lui a valu le Grand Prix national du Paysage en 2006, après l'avoir reçu une première fois en 19901).

Il est mort le 29 septembre 20151 et a été incinéré à Auxerre Le paysagiste Jacques Simon s'est éteint le 26 septembre dernier à l'âge de 86 ans. Diplômé de Versailles en 1959, il fut sans doute l'une des figures les plus emblématiques, les plus géniales et les plus originales du paysagisme contemporain. Premier grand prix du paysage et prix du Conseil de l'Europe pour le parc de la Deule, on lui doit des principes de compositions très forts, autour du nivellement, du traitement du végétal ou de la place laissée au vide. Ses intuitions comme ses travaux ont inspiré tous les paysagistes avec lesquels il a travaillé, à commencer par Michel Corajoud ou Gilles Vexlard. On lui doit un profond renouvellement dans la composition des grands ensembles, ses réalisations -comme le parc Saint-John Perse à Reims- restant des modèles pour tous les professionnels. Jacques Simon développa également une production d'œuvres plus éphémères, attentif aux mouvements et aux transformations. Pédagogue talentueux et généreux, il le fut autant par les documents techniques et la revue qu'il publia, que par ses interventions en atelier devant plusieurs générations d'étudiants de l'école. Les paysagistes perdent un de leurs plus féconds inspirateurs. L'ENSP s'associe au deuil de sa famille et de ses proches. Témoignages à la mémoire de Jacques Simon

Dans les années 1990 à l'école du Paysage de Versailles, lorsque nous entrions en première année, la première satisfaction était d'acquérir du nouveau matériel d'expression plastique. Encre, feutres, supports en grand format et sur papier calque...mais aussi découvrir des livres de notre professeur Jacques Simon : des carnets de dessins et de croquis, des photomontages découpés aux ciseaux.

En amphithéâtre lors de conférences et séances de projections de diapositives, Jacques Simon évoquait surtout sa capacité à piloter un hélicoptère. Je viens de retrouver un extrait d'un article à ce sujet..« (...) Car depuis une dizaine d'années, le Bourguignon a trouvé une solution à son imagination en bourgeonnement permanent. Jacques Simon crée ‘pour lui tout seul'. Ni commande ni concours. Mais des messages géants écrits dans les champs et seulement visibles d'avion ou d'hélicoptère. Un art éphémère et privé dont il s'amuse, les veilles de moissons, tout autour de sa ferme de Turny, dans l'Yonne.Et là, plus rien ne l'arrête. Les agriculteurs du coin ont pris l'habitude de le voir faucher des allées entières de luzerne. De l'apercevoir écraser d'interminables chemins de phacelia, un graminé californien qui existe en trois couleurs (blanc, bleu, rouge). De l'observer dans son hélicoptère photographiant le résultat. Ses messages sont des hommages ou des avertissements. L'un prévient : ‘Hé, si tu n'as plus de forêt t'es foutu.' Un autre : 'Sans les paysans, je m'emmerde. Signé : la Terre.' Même l'hiver, Jacques Simon s'adonne à cette calligraphie paysagère. (...) ».Extrait paru dans La Croix l'événement du dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, par Frédéric Potet, rubrique Culture. son site simonpaysage.free.fr/

file:///C:/Users/user/Downloads/B_Blanchon_AUA.pdf Interview to Jacques Simon incleded on the dvd that accompanies book "Metropoles en Europe", from the exhibition "Lille - Metropoles en Europe". The French landscape architect Jacques Simon's love for nature first developed on his father's tree farm and then deepened when he traveled as a young man to Sweden and then Canada, where he attended art school in Montreal while working as a lumberjack. Between 1957 and 1959, Simon studied at the École Nationale de Horticulture. He has since become an important link in the renewal of French landscape architecture, combining the Anglo-Saxon and Scandinavian garden cultures he absorbed in his travels with classic Latin structures. He works as often as possible in situ, and does not shy away from driving the tractor himself.

www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U turny.chez.com/A0archives/jSIMMON.htm Jacques Simon, Il crée la revue Espaces verts en 1968, l’anime jusqu’en 1982, publie des cahiers spéciaux dédiés à « l’Aménagement des espaces libres ». Même l'hiver, il s'adonne à cette calligraphie paysagère».La Croix dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon écrit ses premiers articles dès la fin des années 1950 pour des revues comme Maison et Jardin et Urbanisme. En 1965, il signe l’un de ses premiers livres, L’Art de connaître les arbres. strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … jacques simon & Le parc des Coudrays - Élancourt-Maurepas, 1970 strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon - Espaces verts n° 27, avril-mai-juin 1971, p. 44-45 Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre" paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U …ici es EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg ,

A partir des années 1950, le trafic de la banlieue parisienne suit l’urbanisation galopante et les dessertes ferroviaires doivent s’adapter et se moderniser.Quelques amateurs ont su immortaliser un monde ferroviaire qui était alors en voie de disparition. Dans ce film, nous retrouvons les dessertes 750 volts par troisième rail en rames « Standard » sur les lignes de Versailles-RD, sur la ligne d’Auteuil et entre Puteaux et Issy-Plaine mais aussi les derniers trains à vapeur à St Lazare, à La Bastille et sur le Nord et quelques ultimes voyages sur les lignes de Ceinture --------------De la révolution industrielle à aujourd’hui, un décryptage minutieux de la course au développement qui a marqué le point de départ de l’ère de l'anthropocène (ou l'ère de l'Homme) et de la déterioration continue de la planète. www.arte.tv/fr/videos/073938-000-A/l-homme-a-mange-la-terre/ Quelque 1 400 milliards de tonnes de CO2 sont aujourd’hui prisonnières de la basse atmosphère. Réchauffement climatique, déforestation, inondations, épuisement des ressources, pollutions, déchets radioactifs... : en deux siècles, la course au progrès et à la croissance a durablement altéré la planète, la crise environnementale se doublant d’une rupture géologique, avec l’avènement de l’ère anthropocène. Portée par l’exploitation des énergies fossiles – du charbon de la révolution industrielle en Angleterre au tout-pétrole de la domination économique des États-Unis –, l’industrialisation et ses corollaires, taylorisme et colonialisme, entraînent une exponentielle production de masse. Un processus qu’accélère la Première Guerre mondiale, les firmes chimiques mobilisées pour tuer l’ennemi se reconvertissant dans la destruction du vivant avec les herbicides, insecticides et fertilisants de l’agriculture intensive. Alors que l’urbanisation s’étend, la voiture, qui sonne le glas du tramway, se généralise, et l’Amérique s’inspire du modèle autoroutier nazi. La Seconde Guerre mondiale engendre une nouvelle organisation du travail, laquelle devient la norme, et annonce l’ère nucléaire de la guerre froide. Dans sa démesure, l’homme rêve déjà d’usages civils de l’atome (y compris pour l’abattement de montagnes et la dissolution des calottes glaciaires !). Le plastique et le béton deviennent les piliers de la consommation de masse, dévoreuse de matières premières et antidote à la contestation sociale, jusqu’à la révolution numérique. Liaisons dangereuses

En balayant, avec de formidables archives issues du monde entier, deux siècles de progrès jusqu’à l’ère du big data, le film remonte aux sources de la crise écologique, en interrogeant avec précision les enjeux scientifiques, économiques et politiques qui y ont conduit. Fourmillant d’informations, il éclaire l’histoire de cette marche folle, et les liaisons dangereuses entre industries militaire et civile. Entre capitalisme et mondialisation imposés par les grandes puissances, un décryptage passionnant du basculement dans l’anthropocène, funeste asservissement de la nature par l’homme. le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme URBANISME S’imaginer Paris et le Grand Paris @ Les 50ans d'Apur (link: 50ans.apur.org/#intro) 50ans.apur.org/#intro @ Où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ". Où en est l'histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ. De Femmes à l'usine (1981), Bobigny, banlieue rouge (1986), à La banlieue en morceaux (2000), en passant par les publications collectives qu'elle a coordonnées et les travaux qu'elle a encadrés, la trajectoire de cette historienne a conduit l'histoire sociale et politique – telle qu'on la pratiquait dans les années 1970 – vers une histoire urbaine renouvelée. Le livre revient sur cette évolution et explore des pistes de recherche ouvrant l'histoire urbaine à une variété de " genres ". Les auteurs, historiennes et historiens, sociologues, politistes, géographes, architectes, urbanistes et décideurs politiques proposent une histoire urbaine à la fois interdisciplinaire et ancrée dans la fabrique de la ville et ses représentations, portant la marque de sa dédicataire.Les quatre sections de l'ouvrage dessinent les chantiers qu'Annie Fourcaut a investis : " Du social à l'urbain " met en avant la conviction qu'étudier l'histoire des villes, c'est toujours faire de l'histoire sociale ; " Qu'elle était belle la banlieue " est centré sur les banlieues, son territoire d'étude de prédilection ; " Les habits neufs des politiques de la ville " interroge les politiques urbaines successives et leur transformation ; enfin, " Banc d'essai des modernités " propose une analyse historique de l'urbanisme, comme discipline et comme pratique. www.benjamingibeaux.fr/portfolio/petite-histoire-de-lhabi... Le Label « Patrimoine du XXe siècle » créé en 1999 par le ministère de la Culture et de la Communication a pour but de faire connaître l’architecture de cette période. La comparaison des labellisations réalisées par les DRAC d’Île-de-France et d’Occitanie (ex Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées) montre la variété des méthodes employées pour rendre compte soit de l’importance numérique des édifices remarquables soit de la difficulté à établir ce corpus et de la nécessité de s’appuyer sur les inventaires ou études thématiques ou monographiques. Si l’attribution du label, désormais appelé "Architecture contemporaine remarquable" s’est faite depuis vingt ans de façon très diverse selon les régions, elle est toujours l’occasion de mettre en lumière et de porter à la connaissance du public des œuvres architecturales remarquables, notamment via une augmentation impressionnante des publications de qualité sur l'architecture du XXe siècle. En 1999, le ministère de la Culture et de la Communication propose la mise en place d’un nouvel outil pour permettre la reconnaissance et la sauvegarde des constructions élevées au cours du siècle qui s’achève. Le label « Patrimoine du XXe siècle » est une déclinaison nationale de la recommandation du conseil de l’Europe sur la prise en compte de l’architecture du XXe siècle. Ce dernier évoque, pour la conservation de ce patrimoine « moins reconnu », une absence d’intérêt « en raison de sa proximité dans l’Histoire, de l’abondance de ses témoignages et de son caractère hétérogène » et sa crainte de « pertes irréparables »2 . Le label mis en place par la France vise à appeler « l’attention des décideurs, des aménageurs, mais aussi et surtout de ses usagers et du public sur les productions remarquables de ce siècle » Chargées de mettre en place le label, les directions régionales des affaires culturelles (Drac), services déconcentrés du ministère de la Culture, ont à cette date déjà construit, chacune à sa manière, leur approche de la préservation du patrimoine du XXe siècle. Elles s’emparent alors diversement du label, appliquant de facto des labellisations aux immeubles de ce siècle déjà protégés au titre des monuments historiques4 ou mettant en place de véritables stratégies pour répondre pleinement aux attendus de la directive nationale. À partir de nos expériences, il nous a paru intéressant de montrer la diversité de la mise en place du label dans trois Drac parmi d’autres, l’Île-de-France ainsi que Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées qui composent aujourd’hui la région Occitanie5. Pour chacune de ces Drac, il s’agit de montrer comment la connaissance de ce patrimoine, mais aussi ses particularités territoriales ont joué un rôle important dans le choix des méthodologies de sélection des œuvres à labelliser ainsi que la détermination de critères, et de présenter les résultats et les actions de valorisation menées pour faire connaître et apprécier ces créations architecturales récentes. Le label « Patrimoine du XXe siècle » en Île-de-France : gérer l’abondance La Drac Île-de-France s’est emparée tardivement du label « Patrimoine du XXe siècle », pour plusieurs raisons. Parmi les freins à l’action, il faut citer la question du pilotage de la mise en place du label entre différents services de la Drac, les interrogations liées à l’opportunité de ce nouveau dispositif et un relatif scepticisme quant à son efficacité, l’ampleur de la tâche au vu du corpus concerné, le plus important de France en quantité et sans doute en qualité, mais surtout l’engagement pris de longue date par cette Drac et les membres de sa commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) en faveur du patrimoine du XXe siècle. En effet, c’est sans doute dans cette région que l’on protège le plus grand nombre d’édifices contemporains au titre des monuments historiques : dans la première décennie du XXIe siècle, selon les années, 50 à 70 % des protections concernent des édifices construits au siècle précédent. Ainsi, ce nouveau dispositif, dépourvu de dispositions contraignantes, étranger à la culture de la conservation régionale des monuments historiques (CRMH) dont l’action est liée à la protection, peinait à démontrer son intérêt au regard de ce qu’offre la législation sur les monuments historiques. Cependant, au vu de l’enjeu que constitue la préservation de l’architecture contemporaine en Île-de-France, lié à la fois à l’ampleur de la production et aux évolutions urbaines et réglementaires constantes engageant sa conservation, la question de la mise en place du label était régulièrement posée à la Drac. Pilotée par la CRMH, la première expérience de labellisation y fut menée en 2004. Elle s’inscrivait dans la suite de l’étude menée par le groupe d’experts dirigé par Bernard Toulier, conservateur du Patrimoine au département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique du ministère de la Culture, qui avait produit une liste d’édifices du XXe siècle repérés en bibliographie, inventaire devant servir de base à la constitution de propositions de labellisations. Selon la méthode suivie par ce groupe d’experts, on fit le choix de présenter tous les immeubles concernés regroupés par larges typologies. Les membres de la CRPS, devant lesquels fut présentée cette liste d’édifices, rejetèrent en bloc la sélection où voisinaient l’aérogare 1 de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle et la modeste mairie du 17e arrondissement de Paris présentée à la demande de son maire, arguant de l’impossibilité à valider le choix d’édifices que rien ne rapprochait. De plus, nombre des immeubles retenus étaient candidats à la protection au titre des monuments historiques, brouillant de fait l’identité du label et réfutant du même coup la conception un temps énoncée du label comme « antichambre » de la protection. En effet, si la grande qualité de la plupart des édifices sélectionnés montrait toute la richesse des créations contemporaines franciliennes, la seule présentation des plus remarquables d’entre eux résultait d’une absence de sélection argumentée, selon l’esprit du label. La présentation de cette première liste en CRPS tourna donc court. - La question des critères de sélection a été débattue à la lumière de l’expérience de la labellisa (...) En 2008, toujours sous l’impulsion du service des monuments historiques, une nouvelle orientation fut prise. Un pilotage, un groupe de travail, un objectif furent mis en place. Trois orientations furent définies : selon les recommandations de la CRMH de la région PACA, procéder par thématiques typologiques, méthode propice à l’élaboration de critères de sélection ; cibler un patrimoine déprécié ou en danger, pour répondre parfaitement aux attendus de la directive européenne ; pour cette première campagne de labellisation, choisir un champ vierge de reconnaissance patrimoniale, éloigné de la protection au titre des monuments historiques afin d’éviter toute confusion entre les édifices labellisés et les édifices protégés. Le thème des ensembles de logements, nombreux dans cette région, s’est naturellement dégagé. À géométrie variable, le groupe de travail dirigé par la cellule protection était formé d’un premier cercle pérenne, garant de la cohérence de la démarche de labellisation et des choix des thématiques, et d’un second, composé de spécialistes de chaque thématique retenue. Le premier cercle était constitué d’agents de la Drac (conservation des monuments historiques, service architecture, un architecte des bâtiments de France, chargé de faire le lien avec l’ensemble des services départementaux de l’architecture et du patrimoine de la région), de représentants du monde universitaire et de la recherche dans le domaine de l’architecture du XXe siècle.

Pour les ensembles de logements, le second cercle du groupe de travail a permis d’associer des acteurs de terrain, des représentants des bailleurs sociaux, des experts. Le sujet fut restreint chronologiquement (1945-1975), son acception précisée (habitat collectif et individuel) et le corpus, basé sur les inventaires existants et la bibliographie, fut établi à partir des critères élaborés par le groupe de travail : histoire, forme urbaine, valeur d’usage, technique, style - Composée d’environ un tiers de ses membres, la délégation permanente est une émanation de la CRPS (...) De façon exceptionnelle, la liste des ensembles de logements fut en premier lieu présentée devant les membres de la délégation permanente de la CRPS7 pour en valider les orientations et s’assurer de l’adhésion des membres, à la fois pour ne pas risquer de réitérer l’expérience malheureuse de 2004 mais surtout pour interroger la commission sur le bien-fondé à distinguer ces ensembles de logements d'après-guerre, constructions parmi les plus décriées du XXe siècle.

La méthodologie proposée a conduit à la labellisation d’une première série d’immeubles, quarante ensembles de logements en 2010 (fig. 2, 3), puis d’une seconde série de soixante-quinze lieux de culte en 2011 (fig. 4, 5). Les critères peuvent être adaptés ou précisés selon le thème retenu : pour les édifices religieux, la qualité et l’originalité du décor furent ajoutés et la valeur d’usage exclue.La méthode choisie a été vertueuse : elle a permis de labelliser un grand nombre d’édifices, d’associer largement les services patrimoniaux de l’État et des collectivités, de créer des synergies avec l’université et les chercheurs, de valoriser l’action de l’État par des présentations en CRPS, des publications, des journées d’études, des expositions, actions relayées par la presse généraliste et spécialisée8 (fig. 6 et 7). Un partenariat pérenne s’est développé avec l’éditeur Beaux-Arts pour la publication de chaque campagne de labellisation, avec diffusion en kiosque au plus près du public concerné pour un prix inférieur à 15 €. Elle a également permis d’impliquer les acteurs de terrain, répondant ainsi à l’objectif visé de sensibilisation du public à cette architecture mal aimée Depuis 2016, la Drac Île-de-France a conduit trois nouvelles campagnes, toutes thématiques, fondées sur des partis méthodologiques diversifiés, adaptés aux sujets d’étude.

- Note méthodologique « Étude du patrimoine du XXe siècle de la métropole du Grand Paris », La manu (...) - La loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine (LCAP) promulguée (...) Une campagne vise à identifier les édifices et ensembles contribuant à structurer le territoire de la récente métropole du Grand Paris. L’établissement d’une critériologie et la sélection ont été confiés à un bureau d’études, la Manufacture du patrimoine, associé à un groupe de travail conduit par la Drac. Des critères dits généraux, divisés en critères primaires et complémentaires, ont été retenus. Pour la thématique étudiée, se sont ajoutés sept critères spécifiques répondant aux enjeux de « l’émergence et du rayonnement de la métropole »10. Les grands travaux présidentiels ont été concernés dans un premier temps, aboutissant à la labellisation de dix édifices en novembre 2016, avant une présentation plus large d’édifices emblématiques, retenus pour l’obtention d’un label « Architecture contemporaine remarquable »11 en juin 2018.

- Introduite par la loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine (LC (...) De façon innovante, la Drac a conclu un partenariat avec l’école nationale supérieure d’architecture (ENSA) Paris-Belleville avec laquelle elle s’est associée dès l’élaboration du premier label (colloque, exposition, travaux avec l’IPRAUS). Le thème choisi, inscrit dans la droite ligne du précédent, s’attache à l’étude des villes nouvelles. Par son caractère récent et spécifique dans l’histoire de la planification urbaine, cet objet d’étude implique une nouvelle approche, menée dans le cadre d’une convention triennale de chaire partenariale avec l’ENSA Paris-Belleville. La méthodologie s’appuie sur la grille d’analyse habituellement employée par la Drac, enrichie pour inclure davantage l’espace public. Des édifices de la ville d’Évry (Essonne), qui manifesta en 2016 son souhait de voir son patrimoine labellisé, ont été présentés en novembre 2018 aux membres de la commission régionale de l’architecture et du patrimoine (CRPA)12 en vue d’une labellisation.- Valérie Gaudard remercie vivement Mmes Agnès Chauvin, cheffe du bureau de la protection, et Maria (...)Enfin, le champ de l’architecture scolaire est abordé dès 2010. Au vu de l’immensité du corpus, la Drac a choisi en 2016 de s’attacher dans un premier temps aux lycées, en lien avec le service de l’Inventaire de la région Île-de-France13.

Le label en Languedoc-Roussillon : une succession d’opportunités V- La Poste Art Nouveau de Tuchan, l’hôtel du Belvédère à Cerbère. - Certains construits vers 1900 relèvent davantage d’une esthétique encore XIXe comme la villa Las (...) - Le 3 octobre 2001, une CRPS dédiée a examiné onze propositions de protection, dont deux seulement (...)

14Dans ce territoire riche en monuments anciens, l’attention pour l’architecture du XXe siècle s’observe dès les années 1980 avec la décentralisation. La commission régionale du patrimoine historique archéologique et ethnologique (Corephae) du 15 décembre 1986 a examiné les premiers dossiers14. Parmi des édifices de la première moitié du siècle, bénéficiant du recul et bien documentés, plus faciles à appréhender15, on peut citer les cliniques Saint-Charles à Montpellier, exemple d’architecture des années 1930, ornées des sculptures monumentales de Joachim Costa et des verrières d’Émile Brière, sauvées in extremis de la démolition. En l’an 2000, une campagne de protection thématique est lancée16, distinguant des bâtiments majeurs de l’entre-deux-guerres, comme le théâtre municipal de Carcassonne, le Palais des Arts et du Travail de Narbonne, le lycée technique Dhuoda à Nîmes, l’église Sainte-Thérèse à Montpellier mais également le centre d’apprentissage pour garçons, actuel lycée Mermoz à Béziers, œuvre de Pierre Jeanneret, à laquelle ont collaborés Jean Prouvé et Charlotte Perriand.

- Monument inscrit MH en 2009 Toujours à Odeillo, un petit collectif de maisons solaires, initiativ (...) Plus récemment ont été inscrits au titre des monuments historiques, le centre de vol à voile de la Montagne Noire, à Labécède-Lauragais, haut lieu de formation des pilotes entre 1932 et 1980 ou des installations solaires en Cerdagne, liées à la personnalité de Félix Trombe dont les recherches aboutissent à la construction entre 1962 et 1968 par le CNRS du four solaire d’Odeillo à Font-Romeu-Odeillo-Via Pourtant, cette architecture du XXe siècle, représentant un nombre de réalisations jamais atteint, restait mal appréciée, mal aimé.

 

On Oct. 2, 2017, crews install conduits at the on-ramp from Talbot Road to northbound I-405 as part of continuing construction for the I-405/SR 167 Interchange Direct Connector Project in Renton.

Petra, the Treasury

 

Petra is a historical and archaeological city in the southern Jordan that is famous for its rock-cut architecture and water conduit system. Another name for Petra is the Rose City due to the color of the stone out of which it is carved.

 

Established possibly as early as 312 BCE as the capital city of the Nabataeans, it is a symbol of Jordan, as well as Jordan's most-visited tourist attraction. It lies on the slope of Jebel al-Madhbah (identified by some as the biblical Mount Hor) in a basin among the mountains which form the eastern flank of Arabah (Wadi Araba), the large valley running from the Dead Sea to the Gulf of Aqaba. Petra has been a UNESCO World Heritage Site since 1985.

 

Pliny the Elder and other writers identify Petra as the capital of the Nabataeans and the center of their caravan trade. Excavations have demonstrated that it was the ability of the Nabataeans to control the water supply that led to the rise of the desert city, creating an artificial oasis. The area is visited by flash floods and archaeological evidence demonstrates the Nabataeans controlled these floods by the use of dams, cisterns and water conduits. These innovations stored water for prolonged periods of drought, and enabled the city to prosper from its sale.

 

The Nabataean settlement does not go back farther than the 6th century BCE. A period follows in which the dominant civilization combines Greek, Egyptian and Syrian elements, clearly pointing to the age of the Ptolemies. Towards the close of the 2nd century BCE, when the Ptolemaic and Seleucid kingdoms were equally depressed, the Nabataean kingdom came to the front. Under Aretas III Philhellene, (c.85–60 BCE), the royal coins begin. The theatre was probably excavated at that time, and Petra must have assumed the aspect of a Hellenistic city.

 

In 106 AD, the part of Arabia under the rule of Petra was absorbed into the Roman Empire as part of Arabia Petraea and became its capital. The native dynasty came to an end but the city continued to flourish under Roman rule. A century later, when the city was at the height of its splendor, the issue of coinage comes to an end. There is no more building of sumptuous tombs, owing apparently to some sudden catastrophe, such as an invasion by the neo-Persian power under the Sassanid Empire. Meanwhile, as Palmyra grew in importance and attracted the Arabian trade away from Petra, the latter declined. It appears, however, to have lingered on as a religious centre.

 

Petra declined rapidly under Roman rule, in large part from the revision of sea-based trade routes. In 363 an earthquake destroyed many buildings, and crippled the vital water management system. The last inhabitants abandoned the city (further weakened by another major earthquake in 551) when the Arabs conquered the region in 663. The ruins of Petra were an object of curiosity in the Middle Ages and were visited by Sultan Baibars of Egypt towards the end of the 13th century. The first European to describe them was Swiss traveller Johann Ludwig Burckhardt in 1812.

 

Al Khazneh ("The Treasury") is one of the most elaborate temples in Petra. As with most of the other buildings in this ancient town, including the Monastery, this structure was carved out of a sandstone rock face. It has classical Greek-influenced architecture.

 

Al Khazneh was originally built as a mausoleum and crypt at the beginning of the 1st Century AD during the reign of Aretas IV Philopatris. Its Arabic name Treasury derives from one legend that bandits or pirates hid their loot in a stone urn high on the second level. Significant damage from bullets can be seen on the urn. Local lore attributes this to Bedouins, who are said to have shot at the urn in hopes of breaking it open and spilling out the "treasure" — but the decorative urn is in fact solid sandstone.

 

Many of the building's architectural details have eroded away during the two thousand years since it was carved and sculpted from the cliff. The sculptures are thought to be those of various mythological figures associated with the afterlife. On top are figures of four eagles that would carry away the souls. The figures on the upper level are dancing Amazons with double-axes. The entrance is flanked by statues of the twins Castor and Pollux who lived partly on Olympus and partly in the underworld.

 

(sources: en.wikipedia.org/wiki/Petra and en.wikipedia.org/wiki/Al_Khazneh)

Conduit Street Hamleys (Stop T), London, United Kingdom.

J'ai hésité pour le titre entre ostéopathe et celui ci (on est que trois à comprendre) :-)

129 East 19th Street, NYC

 

by navema

www.navemastudios.com

 

East 19th Street, between Irving Place and Third Avenue, is known as the Block Beautiful for its notable row houses of East 19th Street. The block was an informal colony for artists and writers in the 1920s and 1930s, such as author Ida Tarbell, painter Cecilia Beaux, and the sculptor Zolnay. Music critic and novelist Carl Van Vechten, lived at 151 East 19th Street and with his neighbors, painters George Bellows and Robert Chanler, threw wild parties, about which Ethyl Barrymore commented, "I went there in the evening a young girl and came away in the morning an old woman."

 

Frederick J. Sterner, the architect credited with starting the revival of the block in the early 20th century, lived at No. 139, which he coated with stucco and decorated with colored tiles. A few other houses on the block have similar stucco, and some have unusual artistic touches like the pair of jockey statues at No. 141 and the nuzzling giraffes above the door at No. 149.

 

One of Manhattan's most interesting landmarks is the picturesque stable-studio at 129 East 19th Street. Charles Moran, an importer, built a town house at 24 Gramercy Park in 1847 on a lot stretching back to the north side of 19th Street between Irving Place and Third Avenue. Moran still had not built on the 19th Street side of the lot when he sold the house in 1855 to James Couper Lord. It was Lord, an iron merchant and philanthropist, who built the two-story stable at 129 East 19th Street in 1861.

 

A later account stated that the building never was used as a stable, and census records for the Lords and neighboring families show no coachmen or stablemen living on their properties. There is no record of the Lord stable's appearance in the 19th century.

 

The first account of its 19th-century occupancy is a 1903 article in The New York Times, which attributed its diamond-paned leaded glass windows to an unidentified glass worker who occupied it for some time in the 1890's. Indeed, classified directories show that Craig F. R. Drake, "stained-glass maker," leased and occupied the building for a year, in 1899.

 

In 1903, a new lessee, F. Berkeley Smith, filed plans to convert what was described as a studio into a residence. Smith was trained as an architect but was apparently independently wealthy -- he summered in Paris and wrote "The Real Latin Quarter," "How Paris Amuses Itself" and other books. He had worked with the architect R.H. Robertson, and a Robertson employee, August Pauli, designed extensive interior alterations for the 19th Street house.

 

Smith installed fireplaces for heat -- a Bohemian touch in a time when a furnace was considered civilized -- two bedrooms, a boudoir for Mrs. Smith and a trunk room, all furnished with wooden wainscotting, antique metal lamps, furniture and art work.

 

A photograph taken by Joseph Byron in 1904 shows a brick stable with neo-Gothic trim, window moldings, bottle-end stained glass and other artistic touches. In 1903, The Times wrote that there was "no more picturesque exterior" in the whole city, "none so riotously gay in color" with window boxes of geraniums, evergreen shrubs, bright brass hardware, green painted brick and white trim, "an exterior that attracts the attention of the least observant passerby."

 

ABOUT THE BLOCK BEAUTIFUL

 

The picturesque little ''block beautiful' is a mixed bag of houses on 19th Street between Irving Place and Third Avenue. A variety of owners there are making changes that reflect multiple attitudes toward the individual buildings and even the block as a whole. Brick and brownstone rowhouses went up on 19th Street in the 1840's and 1850's, especially after the establishment of Gramercy Park in 1845. Although conceived as upper-class accommodations, half a century later they were simply aging housing, especially as newer districts with newer houses opened up farther north.

 

The usual pattern for such districts was a gentle slide into middle- and working-class housing -- Victorian gentry showed a distinct distaste for settling in anything but virgin territory. It took Frederick Sterner to reverse this trend. Born in London in the 1860's, Sterner emigrated to the United States in 1882 and practiced architecture in Colorado before coming to New York in 1906. He took an office on Fifth Avenue near 19th Street and rented space in an old house at 23 West 20th Street.

 

Casting about for a place to build his own house, Sterner was discouraged by high land prices in more desirable areas farther north, and then determined to make over a house to his own taste closer to the business section of town. He bought an old brick house at 139 East 19th Street and gave it what became his signature touch -- a coat of tinted stucco, shutters, decorative ironwork and a projecting tile roof. Sterner carefully used old brick and polychromed tile panels to give his design an informal, handmade character -- the direct opposite of the showy limestone town houses that were still in favor farther uptown.

 

On a block of aging brick and brownstone, the effect was dazzling, something like Bob Dylan's shift from scruffy folk music to electric guitar in the 1960's. Sterner used inventive and brilliantly colored tile work around the doorway of 139 East 19th Street -- even the tiled planters are still miraculously intact. Sterner's example attracted others interested in a slightly bohemian location, among them Joseph B. Thomas, a banker and polo player, who had the architect redo 135 East 19th Street into a picturesque Gothic house.

 

But Sterner bought more houses on the block and, also working with other owners, gradually spread his delicate Mediterranean style to at least eight of them, enough so that the Sterner style quickly became the dominant character and was even imitated by other designers. In 1911 House Beautiful praised Sterner's work and added, ''Why does anyone build a city house when a remodeled one can be made so fascinating?''

 

Harriet Gillespie, writing in American Homes and Gardens in 1914, described 19th Street as a ''block beautiful,'' a term that had been in general use since the turn of the century, when reformers first considered how to stabilize aging neighborhoods.

 

Working for Thomas, Sterner also designed the dramatic half-timbered apartment house at 132 East 19th Street. Completed in 1911, it was soon home to the muckraking author Ida Tarbell, the society painter Cecilia Beaux and the stockbroker Chester Dale, who was then beginning to assemble his great art collection. The architect's brother, the painter Albert Sterner, also lived at No. 132.

 

THE painter George Bellows took over an old house at 146 East 19th Street, adding an attic studio, and the painter-muralist Robert Winthrop Chanler had a studio at No. 147; perhaps it was he who added the surprising colored panel over the doorway of two giraffes, with necks intertwined.

 

Writing in The New York Times in 1921, Helen Lowrey, a reporter, firmly credited Sterner with the idea of the picturesque ''Italian'' front and the entire idea of reviving older neighborhoods for upper-class occupancy. By that time developments at Turtle Bay, Sutton Place and other areas had spread Sterner's ideas widely.

 

In 1914 Sterner moved up to 63d Street between Lexington and Third Avenues and repeated the block beautiful process there, finally building his own magnificent house at the southwest corner of 65th Street and Lexington. In 1925 he moved to London, and never practiced again in New York; he died in Rome in 1931.

 

Gradually East 19th Street between Irving and Third became the block beautiful, as other efforts faded away, and it was included in the Landmarks Preservation Commission's Gramercy Park Historic District, designated in 1966. Many minor changes have been made to the houses, both before and after landmark designation. The Thomas residence, now owned by Oleg Cassini, is unchanged, but the stucco-front Sterner houses have lost many of their distinctive elements -- in some cases shutters have been removed, in others the pastel colors have been toned down. Some previous owner destroyed Sterner's distinctive tile and brick entryway at 145 East 19th Street, and in 1992 Lee Ann Jaffee, working with the architect Richard Ayotte, decided to substitute a nominally Greek revival doorway, but the effect does not reverse the earlier dilution of the house's character.

 

Next door, at 147 East 19th Street, someone has chopped away at the two giraffes to put in an electrical conduit.

 

At 143 East 19th Street Lynn Wagenknecht has one of the few intact mid-century houses, and her architect, Thomas Tsue, has been restoring that building to its original character.

 

On the south side of the block other architects are more in evidence. In 1924 the architect Frank Forster stripped the mid-19th-century brownstone at 142 and gave it a neat Dutch door and supremely intelligent ironwork. Despite an extensive interior alteration, the front has been left lovingly unrestored by the new owners. Cicognani Kalla Architects designed the recent alteration, and Pietro Cicognani says ''there's some beauty in being anonymous.'' And at 128 East 19th Street, an unidentified designer put some trim Art Moderne ironwork up on the house of the late Lincoln Kirstein, co-founder of the New York City Ballet, probably after Kirstein bought it in 1953.

 

At the apartment house at 132 East 19th Street, now a co-op, the board has just finished replacing the four stone spheres on the pillars in front, and Jonathan Foster, the board president, says that they are gradually restoring the entire front to Sterner's original designs.

 

ABOUT GRAMERCY PARK

 

The area which is now Gramercy Park was once in the middle of a swamp. In 1831 Samuel B. Ruggles, a developer and advocate of open space, proposed the idea for the park due to the northward growth of Manhattan. He bought the property, which was then a farm called "Gramercy Farm", from James Duane, a descendant of Peter Stuyvesant. Ruggles developed the property: he landscaped it, drainied the swamp, and caused about a million horsecart loads of earth to be moved. He then laid out "Gramercy Square", deeding possession of the square to the owners of the 60 parcels of land he had plotted to surround it, and sought tax-exempt status for the park, which the Board of Alderman granted in 1832. It was the second private square created in the city, after Hudson Square, also known as St. John's Park, which was laid out by the parish of Trinity Church. Numbering of the lots began at #1 on the northwest corner, on Gramercy Park West, and continued counter-clockwise: south down Gramercy Park West, then west to east along Gramercy Park South (East 20th Street), north up Gramercy Park East, and finally east to west along Gramercy Park North (East 21st Street). Landscaping and construction of Gramcery Park occured between 1833 and 1844.

 

At #34 and #36 Gramercy Park (East) are two of New York's first apartment buildings, designed in 1883 and 1905. Elsewhere in the neighborhood, nineteenth century brownstones and carriage houses abound, though the 1920s brought the onset of tenant apartments and skyscrapers to the area.

 

On September 20, 1966, a part of the Gramercy Park neighborhood was designated an historic district, and extended in 1988. The district was listed on the National Register of Historic Places in 1980.

 

Notable residents:

 

*James Harper – #4: an original resident, 1847-1869, Mayor of New York from 1844–1845 and one of the founders of the Harper publishing firm.

*Samuel J. Tilden – #15: New York Governor and 1876 Presidential Candidate whose house (a Victorian Gothic mansion), a National Historic Landmark, is now the National Arts Club.

Edwin Booth – #16: famed Shakespearean actor, founded the Players Club. The brother of John Wilkes Booth, the assassin of Abraham Lincoln. In the center of Gramercy Park is a statue in his honor.

John Barrymore – #36: star of stage and screen.

Daniel Chester French – #36: sculptor responsible for the seated figure of Lincoln at the Lincoln Memorial in Washington, D.C.

Alfred Ringling – #36: who founded the Ringling Brothers Circus.

 

Stanford White – an architect, who renovated The Players Club, lived where the Gramercy Park Hotel is now located.

 

James Cagney – the actor once lived in one of the buildings on Gramercy Park South (East 20th Street).

Darjeeling is a town and a municipality in the Indian state of West Bengal. It is located in the Mahabharat Range or Lesser Himalaya at an elevation of 2,042.2 m. It is noted for its tea industry and the Darjeeling Himalayan Railway, a UNESCO World Heritage Site. Darjeeling is the headquarters of Darjeeling district which has a partially autonomous status within the state of West Bengal.

 

The development of the town dates back to the mid-19th century, when the colonial British administration set up a sanatorium and a military depot. Subsequently, extensive tea plantations were established in the region, and tea growers developed hybrids of black tea and created new fermentation techniques. The resultant distinctive Darjeeling tea is internationally recognised and ranks among the most popular of the black teas.

 

The Darjeeling Himalayan Railway connects the town with the plains and has one of the few steam locomotives still in service in India.

 

Darjeeling has several British-style public schools, which attract pupils from India and neighbouring countries. The varied culture of the town reflects its diverse demographic milieu consisting of Nepalis, Bhutia, Lepcha and other mainland Indian ethno-linguistic groups. Darjeeling, with its neighbouring town of Kalimpong, was a centre of the Gorkhaland movement (Separate State demand within India) in the 1980s. The town's fragile ecology has been threatened by a rising demand for environmental resources, stemming from growing tourist traffic and poorly planned urbanisation.

 

TOPONOMY

The name Darjeeling comes from the Tibetan word dorje, meaning the thunderbolt sceptre of the Hindu diety Indra, and ling, a place or land.

 

HISTORY

The history of Darjeeling is intertwined with that of Sikkim, Nepal, British India and Bhutan. Until the early 19th century, the hilly area around Darjeeling was controlled by the kingdom of Sikkim, while the plains around Siliguri were intermittently occupied by the Kingdom of Nepal, with settlement consisting of a few villages of Lepcha and Kirati people. The Chogyal of Sikkim had been engaged in unsuccessful warfare against the Gorkhas of Nepal. From 1780, the Gorkhas made several attempts to capture the entire region of Darjeeling. By the beginning of 19th century, they had overrun Sikkim as far eastward as the Teesta River and had conquered and annexed the Terai. In the meantime, the British were engaged in preventing the Gorkhas from overrunning the whole of the northern frontier. The Anglo-Gorkha war broke out in 1814, which resulted in the defeat of the Gorkhas and subsequently led to the signing of the Sugauli Treaty in 1815. According to the treaty, Nepal had to cede all those territories which the Gorkhas had annexed from the Chogyal of Sikkim to the British East India Company (i.e. the area between Mechi River and Teesta River). Later in 1817, through the Treaty of Titalia, the British East India Company reinstated the Chogyal of Sikkim, restored all the tracts of land between the River Mechi and the River Teesta to the Chogyal of Sikkim and guaranteed his sovereignty.In 1828, a delegation of the British East India Company (BEIC) officials on its way to the Nepal-Sikkim border stayed in Darjeeling and decided that the region was a suitable site for a sanatorium for British soldiers. The company negotiated a lease of the area west of the Mahananda River from the Chogyal of Sikkim in 1835. In 1849, the BEIC director Arthur Campbell and the explorer and botanist Joseph Dalton Hooker were imprisoned in the region by the Sikkim Chogyal. The BEIC sent a force to free them. Continued friction between the BEIC and the Sikkim authorities resulted in the annexation of 1,700 km2 of territory by the British in 1850. In 1864, the Bhutanese rulers and the British signed the Treaty of Sinchula that ceded the passes leading through the hills and Kalimpong to the British. Further discord between Sikkim and the British resulted in a war, culminating in the signing of a treaty and the annexation by the British of the area east of the Teesta River in 1865. By 1866, Darjeeling district had assumed its current shape and size, covering an area of 3,200 km2. During the British Raj, Darjeeling's temperate climate led to its development as a hill station for British residents seeking to escape the summer heat of the plains. The development of Darjeeling as a sanatorium and health resort proceeded briskly. Arthur Campbell, a surgeon with the Company, and Lieutenant Robert Napier were responsible for establishing a hill station there. Campbell's efforts to develop the station, attract immigrants to cultivate the slopes and stimulate trade resulted in a hundredfold increase in the population of Darjeeling between 1835 and 1849. The first road connecting the town with the plains was constructed between 1839 and 1842. In 1848, a military depot was set up for British soldiers, and the town became a municipality in 1850. Commercial cultivation of tea in the district began in 1856, and induced a number of British planters to settle there. Darjeeling became the formal summer capital of the Bengal Presidency after 1864. Scottish missionaries undertook the construction of schools and welfare centres for the British residents, laying the foundation for Darjeeling's notability as a centre of education. The opening of the Darjeeling Himalayan Railway in 1881 further hastened the development of the region. In 1899, Darjeeling was rocked by major landslides that caused severe damage to the town and the native population.Under British rule, the Darjeeling area was initially a "Non-Regulation District", a scheme of administration applicable to economically less advanced districts in the British Raj; acts and regulations of the British Raj did not automatically apply to the district in line with rest of the country. In 1919, the area was declared a "backward tract". During the Indian independence movement, the Non-cooperation Movement spread through the tea estates of Darjeeling. There was also a failed assassination attempt by revolutionaries on Sir John Anderson, the Governor of Bengal in 1934. Subsequently, during the 1940s, Communist activists continued the nationalist movement against the British by mobilising the plantation workers and the peasants of the district. Socio-economic problems of the region that had not been addressed during British rule continued to linger and were reflected in a representation made to the Constituent Assembly of India in 1947, which highlighted the issues of regional autonomy and Nepali nationality in Darjeeling and adjacent areas. After the independence of India in 1947, Darjeeling was merged with the state of West Bengal. A separate district of Darjeeling was established consisting of the hill towns of Darjeeling, Kurseong, Kalimpong and some parts of the Terai region. While the hill population comprised mainly ethnic Nepalis, the plains harboured a large ethnic Bengali population who were refugees from the Partition of India. A cautious and non-receptive response by the West Bengal government to most demands of the ethnic Nepali population led to increased calls, in the 1950s and 1960s, for Darjeeling's autonomy and for the recognition of the Nepali language; the state government acceded to the latter demand in 1961.The creation of a new state of Sikkim in 1975, along with the reluctance of the Government of India to recognise Nepali as an official language under the Constitution of India, brought the issue of a separate state of Gorkhaland to the forefront. Agitation for a separate state continued through the 1980s, included violent protests during the 1986–88 period. The agitation ceased only after an agreement between the government and the Gorkha National Liberation Front (GNLF), resulting in the establishment of an elected body in 1988 called the Darjeeling Gorkha Hill Council (DGHC), which received autonomy to govern the district. Though Darjeeling became peaceful, the issue of a separate state lingered, fuelled in part by the lack of comprehensive economic development in the region even after the formation of the DGHC. New protests erupted in 2008–09, but both the Union and State governments rejected Gorkha Janmukti Morcha's (GJM) demand for a separate state. In July 2011, a pact was signed between GJM, the Government of West Bengal and the Government of India which includes the formation of a new autonomous, elected Gorkhaland Territorial Administration (GTA), a hill council endowed with more powers than its predecessor Darjeeling Gorkha Hill Council.[

 

GEOGRAPHY

Darjeeling is the main town of the Sadar subdivision and also the headquarters of the district. It is located at an elevation of 2,000 m in the Darjeeling Himalayan hill region on the Darjeeling-Jalapahar range that originates in the south from Ghum. The range is Y-shaped with the base resting at Katapahar and Jalapahar and two arms diverging north of the Observatory Hill. The north-eastern arm dips suddenly and ends in the Lebong spur, while the north-western arm passes through North Point and ends in the valley near Tukver Tea Estate. The hills are nestled within higher peaks and the snow-clad Himalayan ranges tower over the town in the distance. Kanchenjunga, the world's third-highest peak, 8,598 m high, is the most prominent mountain visible. In days clear of clouds, Nepal's Mount Everest, 8,850 m high, can be seen.

 

The hills of Darjeeling are part of the Mahabharat Range or Lesser Himalaya. The soil is chiefly composed of sandstone and conglomerate formations, which are the solidified and upheaved detritus of the great range of Himalaya. However, the soil is often poorly consolidated (the permeable sediments of the region do not retain water between rains) and is not considered suitable for agriculture. The area has steep slopes and loose topsoil, leading to frequent landslides during the monsoons. According to the Bureau of Indian Standards, the town falls under seismic zone-IV, (on a scale of I to V, in order of increasing proneness to earthquakes) near the convergent boundary of the Indian and the Eurasian tectonic plates and is subject to frequent earthquakes.

 

FLORA AND FAUNA

Darjeeling is a part of the Eastern Himalayan zoo-geographic zone. Flora around Darjeeling comprises sal, oak, semi-evergreen, temperate and alpine forests. Dense evergreen forests of sal and oak lie around the town, where a wide variety of rare orchids are found. The Lloyd's Botanical Garden preserves common and rare species of plants, while the Padmaja Naidu Himalayan Zoological Park specialises in conserving and breeding endangered Himalayan species. The town of Darjeeling and surrounding region face deforestation due to increasing demand for wood fuel and timber, as well as air pollution from increasing vehicular traffic.

 

Wildlife in the district is protected by the wildlife wing of the West Bengal Forest Department. The fauna found in Darjeeling includes several species of ducks, teals, plovers and gulls that pass Darjeeling while migrating to and from Tibet. Small mammals found in the region include civets, mongooses and badgers. The nearby Jaldapara National Park consists of semi-evergreen and sal forests. Animals found here include the one-horned rhinoceros, elephant, tiger, leopard and hog deer, while the main bird species include the Bengal florican and herons. As of 2009, work was in progress for setting up a conservation centre for red pandas in Darjeeling.

 

CLIMATE

Darjeeling has a temperate climate (Köppen: Cwb, subtropical highland climate) with wet summers caused by monsoon rains. The annual mean maximum temperature is 15.98 °C while the mean minimum temperature is 8.9 °C, with monthly mean temperatures range from 5 to 17 °C. The lowest temperature recorded was −24 °C on 11 February 1905. The average annual precipitation is 309.2 cm, with an average of 126 days of rain in a year. The highest rainfall occurs in July. The heavy and concentrated rainfall that is experienced in the region, aggravated by deforestation and haphazard planning, often causes devastating landslides, leading to loss of life and property.

 

CIVIL ADMINISTRATION

The Darjeeling urban agglomeration consists of Darjeeling Municipality and the Pattabong Tea Garden. Established in 1850, the Darjeeling municipality maintains the civic administration of the town, covering an area of 10.57 km2 The municipality consists of a board of councillors elected from each of the 32 wards of Darjeeling town as well as a few members nominated by the state government. The board of councillors elects a chairman from among its elected members; the chairman is the executive head of the municipality. The Gorkha Janmukti Morcha (GJMM) holds power in the municipality As of 2011.

 

From 1988 to 2012, the Gorkha-dominated hill areas of Darjeeling district was under the jurisdiction of the Darjeeling Gorkha Hill Council (DGHC). In 2012, the DGHC was replaced by the Gorkhaland Territorial Administration (GTA). The elected members of this body are authorised to manage certain affairs of the hills, including education, health and tourism. Law and order in Darjeeling town comes under the jurisdiction of the district police force, which is a part of the West Bengal Police; a Deputy Superintendent of Police oversees the town's security and law affairs. Darjeeling municipality area has two police stations at Darjeeling and Jorebungalow.

 

UTILITIES

Natural springs in the Senchal Range provide most of Darjeeling's water supply. Water collected is routed through stone conduits to two lakes that were constructed in 1910 and 1932, from where it is piped to the town after purification at the Jorebungalow filtration plant. During the dry season, when water supplied by springs is insufficient, water is pumped from Khong Khola, a nearby small perennial stream. There is a steadily widening gap between water supply and demand; just over 50% of the town's households are connected to the municipal water supply system. Various efforts made to augment the water supply, including the construction of a third storage reservoir in 1984, have failed to yield desired results.

 

The town has an underground sewage system, covering about 40% of the town area, that collects domestic waste and conveys it to septic tanks for disposal. Solid waste is disposed of in a nearby dumping ground, which also houses the town's crematorium. Doorstep collection of garbage and segregation of biodegradable and non-biodegradable waste have been implemented since 2003. Vermicomposting of vegetable waste is carried out with the help of non-governmental organisations. In June 2009, in order to reduce waste, the municipality proposed the ban of plastic carry bags and sachets in the town.

 

Darjeeling got from 1897 up to the early 1990s hydroelectricity from the nearby Sidrapong Hydel Power Station, such being the first town in India supplied with hydropower. Today, electricity is supplied by the West Bengal State Electricity Board from other places. The town often suffers from power outages and the electrical supply voltage is unstable, making voltage stabilisers popular with many households. Almost all of the primary schools are now maintained by Darjeeling Gorkha Autonomous Hill Council. The total length of all types of roads within the municipal area is around 134 km The West Bengal Fire Service provides emergency services for the town.

 

ECONOMY

The two most significant contributors to Darjeeling's economy are tourism and the tea industry. Darjeeling tea, due to the unique agro-climatic conditions of Darjeeling, has a distinctive natural flavour, is internationally reputed and recognised as a geographical indicator. Darjeeling produces 7% of India's tea output, approximately 9,000,000 kilograms every year. The tea industry has faced competition in recent years from tea produced in other parts of India as well as other countries like Nepal. Widespread concerns about labour disputes, worker layoffs and closing of estates have affected investment and production. Several tea estates are being run on a workers' cooperative model, while others are being planned for conversion into tourist resorts. More than 60% of workers in the tea gardens are women. Besides tea, the most widely cultivated crops include maize, millets, paddy, cardamom, potato and ginger.

 

Darjeeling had become an important tourist destination as early as 1860. It is reported to be the only location in eastern India that witnesses large numbers of foreign tourists. It is also a popular filming destination for Bollywood and Bengali cinema. Satyajit Ray shot his film Kanchenjungha (1962) here, and his Feluda series story, Darjeeling Jomjomaat was also set in the town. Bollywood movies Aradhana (1969), Main Hoon Na (2004), and more recently Barfi! (2012) have been filmed here. Tourist inflow into Darjeeling has been affected by the political instability in the region, and agitations in the 1980s and 2000s have hit the tourism industry hard.

 

TRANSPORT

Darjeeling can be reached by the 88 km long Darjeeling Himalayan Railway from New Jalpaiguri, or by National Highway 55, from Siliguri, 77 km away. The Darjeeling Himalayan Railway is a 600 mm narrow-gauge railway that was declared a World Heritage Site by UNESCO in 1999 for being "an outstanding example of the influence of an innovative transportation system on the social and economic development of a multi-cultural region, which was to serve as a model for similar developments in many parts of the world", becoming only the second railway in the world to have this honour. Bus services and hired vehicles connect Darjeeling with Siliguri and Darjeeling has road connections with Bagdogra, Gangtok and Kathmandu and the neighbouring towns of Kurseong and Kalimpong. However, road and railway communications often get disrupted in the monsoons because of landslides. The nearest airport is Bagdogra Airport, located 90 km from Darjeeling. Within the town, people usually traverse by walking. Residents also use two-wheelers and hired taxis for travelling short distances. The Darjeeling Ropeway, functional since 1968, was closed in 2003 after an accident killed four tourists. It was proposed to be reopened in 2007, and finally opened in February 2012.

 

DEMOGRAPHICS

According to provisional results of 2011 census of India, Darjeeling urban agglomeration has a population of 132,016, out of which 65,839 were males and 66,177 were females. The sex ratio is 1,005 females per 1,000 males. The 0–6 years population is 7,382. Effective literacy rate for the population older than 6 years is 93.17 per cent.

 

According to the 2001 census, the Darjeeling urban agglomeration, with an area of 12.77 km2 had a population of 109,163, while the municipal area had a population of 107,530. The population density of the municipal area was 10,173 per km2. The sex ratio was 1,017 females per 1,000 males, which was higher than the national average of 933 females per 1000 males. The three largest religions were Hinduism, Buddhism and Christianity, in that order. The majority of the populace are Gorkhas of ethnic Nepali background. Indigenous ethnic groups include the Limbu, Rai, Magars, Gurung, Tamangs, Lepchas, Bhutias, Sherpas and Newars. Other communities that inhabit Darjeeling include the Marwaris, Anglo-Indians, Chinese, Biharis, Tibetans and Bengali. The most commonly spoken languages are Nepali, Hindi, Bengali and English.

 

Darjeeling has seen a significant growth in its population, its decadal growth rate being 47% between 1991 and 2001. The colonial town had been designed for a population of only 10,000, and subsequent growth has created extensive infrastructural and environmental problems. The district's forests and other natural wealth have been adversely affected by an ever-growing population. Environmental degradation, including denudation of the surrounding hills has adversely affected Darjeeling's appeal as a tourist destination.The official language of West Bengal is Bengali, additional official languages in Darjeeling are English and Nepali.

 

CULTURE

Apart from the major religious festivals of Dashain (Durga puja), Tihar (Diwali) and Christmas the diverse ethnic populace of the town celebrates several local festivals. The Lepchas and Bhutias celebrate new year in January, while Tibetans celebrate their new year, Losar, in February–March. The birthday of the Buddha is celebrated in mid-June with processions. Darjeeling Carnival, initiated by a civil society movement known as The Darjeeling Initiative, is a ten-day carnival held every year during the winter with portrayal of the Darjeeling Hill's musical and cultural heritage as its central theme.

 

A popular food in Darjeeling is the Nepalese and Tibetan momo, a steamed dumpling containing meat cooked in a doughy wrapping and served with clear soup and achar. A form of Tibetan noodle called thukpa, served in soup form is also popular. Other commonly eaten dishes include alu dum, a potato preparation, and shaphalay, Tibetan bread stuffed with meat. Fermented foods and beverages are consumed by a large percentage of the population. Fermented foods include preparations of soybean, bamboo shoots, milk and Sel roti, which is made from rice. Tea is the most popular beverage, the Tibetan version is also drunk. Alcoholic beverages include Tongba, Jnaard and Chhaang, variations of a local beer made from fermenting finger millet.

 

Colonial architecture characterises many buildings in Darjeeling, exemplified by several mock Tudor residences, Gothic churches, the Raj Bhawan, Planters' Club and various educational institutions. Buddhist monasteries showcase the pagoda style architecture. Darjeeling is regarded as a centre of music and a niche for musicians and music admirers. Singing and playing musical instruments is a common pastime among the resident population, who take pride in the traditions and role of music in cultural life.

 

Darjeeling also has a Peace Pagoda built in 1992 by the Japanese Buddhist organisation Nipponzan Myohoji.

 

EDUCATION

There are 52 primary schools, 21 high schools and 4 colleges in the town. Darjeeling's schools are either run by the state government or by private and religious organisations. Schools mainly use English and Nepali as their media of instruction, although there is the option to learn the national language Hindi and the official state language Bengali. The schools are either affiliated with the ICSE, the CBSE, or the West Bengal Board of Secondary Education. Having been a summer retreat for the British in India, Darjeeling became the place of choice for the establishment of public schools on the model of Eton, Harrow and Rugby, allowing the children of British officials to obtain an exclusive education. Institutions such as Mount Hermon School, St. Robert's H.S. School, St. Joseph's College (School Dept.), Loreto Convent and St. Paul's School are renowned as centres of educational excellence.

 

Darjeeling has four colleges — St. Joseph's College, Southfield College (earlier known as Loreto College), Darjeeling Government College and Sri Ramakrishna B.T. College — all affiliated to the University of North Bengal in Siliguri.

 

WIKIPEDIA

Built in 1911

Sold out in 1965

Demolished in late 1960s

Now Realty Gardens (1970)

 

The building was in Conduit Road 41 and owned by Mok Gan Sun莫干生, the 3rd generation of the comprador of Swire.

Mok's Villa was built in 1911 and rebuilt into Realty Gardens (聯邦花苑) in 1971.

 

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twitter.com/Memoire2cite le Logement Collectif* 50,60,70's dans tous ses états..Histoire & Mémoire de l'Habitat / Rétro-Villes / HLM / Banlieue / Renouvellement Urbain / Urbanisme 😊 De grandes barres d’immeubles, appelées les grands ensembles, sont le symbole de nos banlieues. Entrée Libre revient sur le phénomène de destruction de ces bâtiments qui reflètent aujourd’hui la misere www.youtube.com/watch?v=mCqHBP5SBiM Quatre murs et un toit 1953 Scenario et réalisation Pierre Jallaud MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) www.dailymotion.com/video/xk6xui twitter.com/Memoire2cite/status/1121877386491043840/photo... Avril 1993, 6 ans après l'implosion de la tour DEBUSSY des 4000, 30% seulement des travaux de rénovation ont été réalisés et le chômage frappe toujours 1/3 des hbts. C'est un échec. A Mantes la Jolie, 6 mois après la destruction des 4 tours du Val Fourré, www.youtube.com/watch?v=ta4kj05KJOM … Banlieue 89, Bacalan à Bordeaux 1986 - Un exemple de rénovation urbaine et réhabilitation de l'habitat dans un des quartiers de Bordeaux La Cité Claveau à BACALAN. A l'initiative du mouvementla video içi www.youtube.com/watch?v=IN0JtGBaA1o … L'assoçiation de ROLLAND CASTRO @ Le Plan Banlieue 89 - mode d'emploi - Archive INA - La video içi. TRANSFORMER LES PAYSAGES URBAINS AVEC UNE APPROCHE CULTURELLE www.youtube.com/watch?v=Aw-_f-bT2TQ … SNCF les EDITIONS DU CABRI PRESENTE PARIS LA BANLIEUE 1960-1980 -La video Içi.

www.youtube.com/watch?v=lDEQOsdGjsg … Içi la DATAR en 1000 clichés missionphotodatar.cget.gouv.fr/accueil - Notre Paris, 1961, Réalisation : André Fontaine, Henri Gruel Les archives filmées de la cinémathèque du ministère de 1945 à nos jours içi www.dailymotion.com/video/xgis6v?playlist=x34ije

31 TOULOUSE - le Mirail 1962 réalisation : Mario Marret construction de la ville nouvelle Toulouse le Mirail, commentée par l'architecte urbaniste Georges Candilis le film www.dailymotion.com/video/xn4t4q?playlist=x34ije Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain.Les films du MRU - Le temps de l'urbanisme, 1962, Réalisation : Philippe Brunet www.dailymotion.com/video/xgj2zz?playlist=x34ije … … … … -Les grands ensembles en images Les ministères en charge du logement et leur production audiovisuelle (1944-1966) MASSY - Les films du MRU - La Cité des hommes, 1966, Réalisation : Fréderic Rossif, Albert Knobler www.dailymotion.com/video/xgiqzr?playlist=x34i - Les films du MRU @ les AUTOROUTES - Les liaisons moins dangereuses 1972 la construction des autoroutes en France - Le réseau autoroutier 1960 Histoire de France Transports et Communications - www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije … - A quoi servaient les films produits par le MRU ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? la réponse de Danielle Voldman historienne spécialiste de la reconstruction www.dailymotion.com/video/x148qu4?playlist=x34ije … -les films du MRU - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : la préfabrication en usine, le coffrage glissant... www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije … - TOUT SUR LA CONSTRUCTION DE NOTRE DAME LA CATHEDRALE DE PARIS Içi www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/historique... -MRU Les films - Le Bonheur est dans le béton - 2015 Documentaire réalisé par Lorenz Findeisen produit par Les Films du Tambour de Soie içi www.dailymotion.com/video/x413amo?playlist=x34ije

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www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije :- que dire de RICARDO BOFFIL Les meilleures balades que j’ai fait autour de Paris je les ai faites dans l’application Plans. Je ne minore pas le rôle de Google Maps, révolution cartographique sans précédent et sans égale, qui aura réalisé nos fantasmes d’Aleph borgesien — l’idée d’un point d’où le monde serait visible en totalité — parachevé Mercator et permis d’explorer des parties du globe inconnues de Cook, Bougainville et Amundsen. Je n’oublie pas non plus cet exercice de cartographie au collège, qui nous avait démontré que nous étions à 3 cartes IGN de la capitale, et que le tissu urbain était de plus en plus serré à mesure que nous avancions vers le nord. Mais Plan possédait une fonctionnalité inédite, le Flyover, technologie à l’origine destinée aux pilotes de chasse, et qui fournissait des rendus 3D spectaculaire des bâtiments survolés — ainsi que des arbres et des déclivités du sol.

On quittait enfin les champs asphyxiants de la photographie aérienne pour des vues à l’oblique des villes visitées : après un siècle d’écrasement — la photographie aérienne est étroitement contemporaine du bombardement aérien — les villes reprenaient enfin de la vigueur et remontaient vers le ciel. J’avais d’ailleurs effectué moi-même une manœuvre de redressement similaire le jour où j’étais parti, à pied depuis Paris, visiter à Nanterre une exposition sur la photographie aérienne. J’étais à la quête des premières vues de Paris qu’avait prises Nadar depuis un ballon captif. À défaut de ces images, définitivement manquantes, j’avais parcouru, après la Grande Arche, les derniers kilomètres de la Voie Royale, cette prodigieuse perspective historique partie du Louvre — rare exemple de frise chronologique implémentée dans une structure urbanistique.

J’avais en réalité un peu dévié de la ligne droite pour aller voir les tours Nuages d’Emile Aillaud, le Facteur Cheval du modernisme, dont je connaissais déjà les autres chefs d’œuvres d'architecture naïve, les nouilles chinoises de Grigny et le spaghetti de Pantin.

C’était précisément l’usage que j’avais fait de l’application Plans : j’étais parti à la recherche de tous les groupements de tour qu’elle m’avait permis d’identifier, sur mon iPad. Je les faisais tourner avec deux doigts, comme un éclaireur qui marcherait autour d’un donjon, avant de les immortaliser, sous leur plus bel angle, par une capture d’écran.Un éclaireur autour d’un donjon : c’était exactement cela, qui m’avait fasciné. Les guerres territoriales entre Les Tarterêts de Corbeil et les Pyramides d’Evry avaient marqué mon enfance. La notion de cité, telle qu’elle avait été définie, à partir des années 80, dans le second âge des grands ensembles, l’âge du déclin, avait conservé un cachet médiéval. Ici, vivaient guetteurs et trafiquants, condottieres à la tête d’une écurie de go-fast et entretenant des chenils remplis de mâtins rares et dangereux. Ici, l’État central ne remplissait plus ses tâches régaliennes, ici la modernité laïque était entrée en crise. Mais ce que j’avais découvert, en collectionnant ces captures d’écran, c’était à quel point l’urbanisme de la banlieue parisienne était, strictement, d’obédience médiévale. On était passé, d’un seul mouvement et sans même s’en rendre compte de Château-Gaillard à la Cité 4000, du Donjon de Vincennes aux tours de Sarcelles, du château de Gisors aux choux fleurs de Créteil.J’ai même retrouvé la colonne détruite du désert de Retz dans le babylonien château d’eau de Noisiel.

Des hauteurs de Rosny à celle de Chanteloup, du plateau de Clichy à la dalle d’Argenteuil, on avait bizarrement livré des pastiches inconscients de la grande architecture militaire médiévales : les environs de Paris s’étaient retrouvés à nouveau fortifiés, la vieille tour de Montlhéry n’était plus solitaire, et même les immeubles de briques rouges qui avaient succédé à l’enceinte de Thiers évoquaient des murailles.

Et ce que j’avais initialement pris pour des anomalies, des accidents malheureux du post-modernisme, les grand ensembles voûtés et cannelés de Ricardo Boffil, étaient peut-être ce qui exprimait le mieux tout cela — ou du moins qui clôturaient avec le génie le plus clair cet âge des grands ensembles.

Car c’était cela, ces Carcassonnes, ces Acropoles, ces Atlandides qui surnageaient avec le plus de conviction au milieu des captures d’écrans de ruines médiévales qui s’accumulaient sur mon bureau.

Si décriées, dès leur construction, pour leur kitch intolérable ces mégastructures me sont soudain apparues comme absolument nécessaires.

Si les Villes Nouvelles n’ont jamais existé, et persisteront dans la mémoire des hommes, elles le doivent à ces rêveries bizarres et grandioses, à ces hybridations impossibles entre les cités idéales de Ledoux et les utopies corbuséennes.

L’Aqueduc de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-Vallée, les Colonnes de Saint-Christophe à Cergy-Pontoise sont les plus belles ruines du Grand Paris.

www.franceculture.fr/emissions/la-conclusion/ricardo-bofill immerssion dans le monde du logement social, l'univers des logements sociaux, des H.B.M au H.L.M - Retour sur l'histoire du logement collectif d'apres guerre - En Françe, sur l’ensemble du territoire avant, 4 millions d’immeubles étaient vétustes, dont 500.000 à démolir; au total 10% des logements étaient considérés comme insalubres et 40% réputés d’une qualité médiocre, et surpeuplés. C’est pour ces raisons que, à partir de 1954, le Ministre à la Reconstruction et au Logement évalue le besoin en logements à 2.000.660, devenant ainsi une priorité nationale. Quelques années plus tard à l’appel de l’Abbé Pierre, le journaliste Gilbert Mathieu, en avril 1957 publiait dans le quotidien Le Monde une série d’articles sur la situation dramatique du logement : Logement, notre honte et dénonçant le nombre réduit de logements et leur impitoyable état. Robert Doisneau, Banlieue après-guerre, 1943-1949 /Le mandat se veut triple : reconstruire le parc immobilier détruit durant les bombardements essentiellement du printemps/été 1944, faire face à l’essor démographique et enfin résorber l’habitat insalubre notamment les bidonvilles et les cités de transit. Une ambition qui paraît, dès le début, très élevée, associée à l’industrialisation progressive de la nation entre autre celle du secteur de la construction (voir le vidéo de l’INA du 17 juillet 1957 intitulée La crise du logement, un problème national. Cela dit, l’effort pour l’État français était d’une ampleur jamais vue ailleurs. La double nécessité de construire davantage et vite, est en partie la cause de la forme architecturale excentrique qui constituera les Grands Ensembles dans les banlieues françaises. Cinq caractéristiques permettent de mieux comprendre ce terme : la rupture avec le tissu urbain ancien, un minimum de mille logements, une forme collective (tours, barres) de quatre jusqu’à vingt niveaux, la conception d’appartements aménagés et équipés et enfin une gestion destinée pour la plupart à des bailleurs de logement social.

Pour la banlieue parisienne leur localisation s’est opérée majoritairement dans la périphérie, tandis que dans les autres cas, plus de la moitié a été construite dans le centre ville, le plus souvent à la limite des anciens faubourgs.

Architecture d’Aujourd’hui n° 46, 1953 p. 58-55

C’est le triomphe de l’urbanisme fonctionnel et rationaliste cher à Le Corbusier. Entre 1958 et 1973, cent quatre-vingt-quinze Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP) sont créées, comprenant deux millions de logements, essentiellement de type populaire en Habitations à Loyer Modéré (HLM), mais pas exclusivement, remplaçant ainsi les anciennes Habitations à Bon Marché (HBM) crées en 1894. Selon le décret du 27 mars 1954 qui en fixe les conditions d’attribution, les bénéficiaires de la législation n’ont pas changé, ce sont toujours des « personnes peu fortunées vivant principalement de leur salaire », selon la loi Strauss de 1906. En 1953, tous les HLM voient leur surface maximale se réduire, en passant de 71 à 65 mètres carrés pour un quatre pièces. L’accès au logement des familles modestes se fera donc au détriment de la qualité et quantité de l’espace habité pour des familles nombreuses. À ce propos, le sociologue Thierry Oblet a bien montré comment se sont articulées les pensées des architectes et des ingénieurs modernistes, avec leur souci planificateur d’un État interventionniste[8] grâce à l’hégémonie du béton, de la ligne droite et de la standardisation de la construction.

Les exemples de cette architecture restent nombreux : de la Cité de 4000 (pour 4000 logements) à la Courneuve en Seine-Saint-Denis (93) aux logements de 15 étages aux balcons pétales, appelés « Chou-fleur » à Créteil en Val-de Marne (94) dessinés au début des années 70 par l’architecte Gérard Grandval. De la Cité des nuages à Nanterre dans les Hauts-de-Seine (92) à la Grande borne construite entre 1967 et 1971 sur le territoire des communes de Grigny et Viry-Châtillon, dans l’Essonne (91) en passant par la Noé à Chanteloup-les-Vignes dans le département des Yvelines (78) scénario du célèbre film La Haine[9] de Kassovits.

Récemment, plusieurs expositions photographiques se sont

concentrées sur cette nouvelle figure de l’urbanisme fonctionnaliste français de l’après-guerre. Par exemple Toit&Moi, 100 ans de logement social (2012), Les Grands ensembles 1960-2010 (2012) produite par l’école supérieure d’arts & médias de Caen/Cherbourg, selon un projet du Ministère de la Culture et de la Communication. Enfin l’exposition Photographie à l’œuvre, (2011-2012) d’Henri Salesse, photographe du service de l’inventaire du Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme et Voyage en périphérie (2012) de Cyrus Cornut.

Il s’agissait là non seulement d’un progrès matériel, mais aussi démocratique, donnant ainsi à chaque citoyen, la possibilité d’accéder à son petit appartement doté de tous les conforts de l’époque. La recherche d’économie et de rapidité dans la conduite des chantiers portent à l’utilisation du béton comme matériel privilégié et à des plans architecturaux aussi simples que possible avec la réalisation de logements standardisés, dont les barres et les tours deviennent les figures principales : Au mitan des années cinquante, apparurent d’étranges formes urbaines. Des immeubles d’habitation de plus en plus longs et de plus en plus hauts, assemblés en blocs qui ne s’intégraient pas aux villes existantes. Ces blocs s’en différenciaient ostensiblement et parfois comme systématiquement, s’en isolaient. Ils semblaient faire ville à part. Surtout ils ne ressemblaient pas à ce qu’on avait l’habitude d’appeler ville. Et leur architecture aussi, qui était tellement déroutante. On les a nommés » grands ensembles. Cité de l’Abreuvoir, Bobigny (93), 2003 (Inventaire général du Patrimoine, Région Ile de France / Stéphane Asseline)

Bref, entre 1946 et 1975 le parc immobilier français passe de 12,7 millions à 21 millions de logements. Environ 8 millions de ceux-ci sont neufs, construits entre 1953-1975 – dont la moitié sous forme de grands ensembles – et près de 80 % des logements grâce à une aide de l’État avec des crédits publics. Le nombre de logements sociaux passe de moins de 500.000 à près de 3 millions, dont 43 % en région parisienne, où la demande est la plus forte[11]. Ce qui témoigne d’un effort énorme. Secrétariat d’État à la Reconstruction et au Logement, Supplément du logement en 1954, cité par Bachmann, C. Le Guennec, N., Violences urbaines…Op.cit, p.24. Alors que l’hiver 1954 est particulièrement rigoureux, l’abbé Pierre lance un appel en faveur des sans-logis et déshérités et organise des collectes de vêtements et de nourriture pour les plus démunis. Cela nous rappelle également que les inégalités sociales restaient particulièrement importantes à l’époque, malgré les débuts de la croissance économique, et que la crise du logement n’était pas encore complètement résolue. Danièle Voldman, La reconstruction des villes françaises de 1940 à 1954 : histoire d’une politique, Paris, L’Harmattan, 1997. Les Actualités françaises, La crise du logement, un problème national, 17 juillet, 1957, in fresques.ina.fr/…/la-crise-du-logement-un-probleme-n…, consulté le 20/02/2014. C’est l’urbaniste Marcel Rotival dans un numéro d’Architecture d’Aujourd’hui de juin 1935 (vol.1, n°6, juin 1935, p.57) qui propose pour la première fois cette terminologie pour désigner les Habitations à Bon Marché (HBM) et leur transformation en Habitations à Loyer Modéré (HLM), par la loi du 21 juillet 1951: « Nous espérons, un jour, sortir des villes comme Paris, non seulement par l’avenue des Champs Elysées, la seule réalisation de tenue sans laquelle Paris n’existerait pas, mais sortir par Belleville, par Charonne, par Bobigny, etc., et trouver harmonieusement disposés le long de larges autostrades, au milieu de grands espaces boisés, de parcs, de stades, de grandes cités claires, bien orientées, lumineusement éclairées par le soleil. » Largement reprise depuis les années 1950 dans le jargon administratif et public, elle apparaît pour la première fois dans un texte officiel qu’en 1973 avec la Circulaire Guichard, alors Ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Equipement, du Logement et du tourisme. Celui-ci met un terme à la politique initiée après-guerre afin « d’empêcher la réalisation des formes d’urbanisation désignées généralement sous le nom de “grands ensembles”, peu conforme aux aspirations des habitants et sans justification économique sérieuse ». Paradoxalement, le terme de grands ensembles s’officialise donc au moment même où ils son mis en question. ZUP est un acronyme qui signifie Zone à Urbaniser en Priorité. Elles ont été créées par le décret N°58-1464 du 31 décembre 1958, afin de planifier et d’encadrer sur le territoire national, le développement urbain pour répondre à la carence de logements face à l’accroissement démographique et favoriser enfin la résorption de l’habitat insalubre. Oblet, Thierry, Gouverner la ville. Les voies urbaines de la démocratie moderne, Paris, PUF, 2003. En particulier par l’intermédiaire de la Société centrale de construction et de la Société centrale pour l’équipement du territoire, créées au milieu des années 1950 en tant que filiales de la Caisse des dépôts et consignations.

Kassovitz, Mathieu, La Haine, France, 1995.

Cornu, Marcel, Libérer la ville, Bruxelles, Casterman, 1977, p.60. twitter.com/Memoire2citeil Les 30 Glorieuses . com et la carte postale ... Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. archipostcard.blogspot.com/search?updated-max=2009-02-13T... - museedelacartepostale.fr/periode-semi-moderne/ - archipostalecarte.blogspot.com/ - museedelacartepostale.fr/blog/ - museedelacartepostale.fr/exposition-permanente/ - www.queenslandplaces.com.au/category/headwords/brisbane-c... - collection-jfm.fr/t/cartes-postales-anciennes/france#.XGe... - www.cparama.com/forum/la-collection-de-cpa-f1.html - www.dauphinomaniac.org/Cartespostales/Francaises/Cartes_F... - furtho.tumblr.com/archive

le Logement Collectif* 50,60,70's, dans tous ses états..Histoire & Mémoire d'H.L.M. de Copropriété Renouvellement Urbain-Réha-NPNRU., twitter.com/Memoire2cite tout içi sig.ville.gouv.fr/atlas/ZUS/ - media/InaEdu01827/la-creatio" rel="noreferrer nofollow">fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01827/la-creatio Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije la préfabrication en usine www.dailymotion.com/video/xx6ob5?playlist=x34ije , le coffrage glissant www.dailymotion.com/video/x19lwab?playlist=x34ije ... De nouvelles perspectives sont nées dans l'industrie du bâtiment avec les principes de bases de l'industrialisation du bâtiment www.dailymotion.com/video/x1a98iz?playlist=x34ije ,

www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije

Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

Lieux géographiques : la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye

www.dailymotion.com/playlist/x34ije_territoiresgouv_cinem... - mémoire2cité - le monde de l'Architecture locative collective et bien plus encore - mémoire2cité - Bâtir mieux plus vite et moins cher 1975 l'industrialisation du bâtiment et ses innovations : www.dailymotion.com/video/xyjudq?playlist=x34ije la préfabrication en usine www.dailymotion.com/video/xx6ob5?playlist=x34ije , le coffrage glissant www.dailymotion.com/video/x19lwab?playlist=x34ije ... De nouvelles perspectives sont nées dans l'industrie du bâtiment avec les principes de bases de l'industrialisation du bâtiment www.dailymotion.com/video/x1a98iz?playlist=x34ije ,

Le Joli Mai (Restauré) - Les grands ensembles BOBIGNY l Abreuvoir www.youtube.com/watch?v=eUY9XzjvWHE … et la www.youtube.com/watch?v=hK26k72xIkUwww.youtube.com/watch?v=xCKF0HEsWWo

Genève Le Grand Saconnex & la Bulle Pirate - architecte Marçel Lachat -

Un film de Julien Donada içi www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=4E723uQcpnU … … .Genève en 1970. pic.twitter.com/1dbtkAooLM è St-Etienne - La muraille de Chine, en 1973 ce grand immeuble du quartier de Montchovet, existait encore photos la Tribune/Progres.

www.youtube.com/watch?v=AJAylpe8G48 …, - la tour 80 HLM située au 1 rue Proudhon à Valentigney dans le quartier des Buis Cette tour emblématique du quartier avec ces 15 étages a été abattu par FERRARI DEMOLITION (68). VALENTIGNEY (25700) 1961 - Ville nouvelle-les Buis 3,11 mn www.youtube.com/watch?v=C_GvwSpQUMY … - Au nord-Est de St-Etienne, aux confins de la ville, se dresse une colline Montreynaud la ZUP de Raymond Martin l'architecte & Alexandre Chemetoff pour les paysages de St-Saens.. la vidéo içi * Réalisation : Dominique Bauguil www.youtube.com/watch?v=Sqfb27hXMDo … … - www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije : mécanisation, rationalisation et élaboration industrielle de la production. Des exemples concrets sont présentés afin d'illustrer l'utilisation des différentes innovations : les coffrages outils, coffrage glissant, le tunnel, des procédés pour accélérer le durcissement du béton. Le procédé dit de coffrage glissant est illustré sur le chantier des tours Pablo Picasso à Nanterre. Le principe est de s'affranchir des échafaudages : le coffrage épouse le contour du bâtiment, il s'élève avec la construction et permet de réaliser simultanément l'ensemble des murs verticaux. Au centre du plancher de travail, une grue distribue en continu le ferraillage et le béton. Sur un tel chantier les ouvriers se relaient 24h / 24 , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije

 

Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye 1975 Réalisateur : Sydney Jézéquel, Karenty

la construction des Autoroutes en France - Les liaisons moins dangereuses 1972 www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije Cardem les 60 ans de l'entreprise de démolition française tres prisée des bailleurs pour les 80, 90's (1956 - 2019) toute l'Histoire de l'entreprise içi www.youtube.com/watch?v=Yyf1XGvTZYs - 69 LYON & la Cardem pour la démolition de la barre 230 Quartier la Duchère le 2 juillet 2015, youtu.be/BSwidwLw0NA pic.twitter.com/5XgR8LY7At -34 Béziers - C'était Capendeguy le 27 janv 2008 En quelques secondes, 450 kg d'explosifs ont soufflé la barre HLM de 492 lgts, de 480 m, qui laissera derrière elle 65.000 tonnes de gravas. www.youtube.com/watch?v=rydT54QYX50 … … Les usines Peugeot - Sochaux Montbéliard. 100 ans d'histoire en video www.youtube.com/watch?v=X4w3CxXVAyY … - 42 LOIRE SAINT-ETIENNE MONTREYNAUD LA ZUP Souvenirs avec Mascovich & son clip "la tour de Montreynaud" www.youtube.com/watch?v=p7Zmwn224XE

- Villeneuve-la-Garenne, La Caravelle est à mettre au crédit de Jean Dubuisson, l’un des architectes les plus en vue des années 1960, www.dailymotion.com/video/x1re3h5 via @Dailymotion - AMIENS les HLM C'était le 29 juillet 2010, à 11h02. En quelques secondes, cette tour d'habitation s'est effondrée, détruite par implosion. Construite en 1961, la tour avait été vidée de ses habitants quelques années auparavant. www.youtube.com/watch?v=ajz2xk5KBNo … … - Les habitants de Montreynaud parlent de leur quartier et de cette destruction entre nostalgie et soulagement içi en video www.dailymotion.com/video/xmiwfk - Les bâtiments de la région parisienne - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/CAF96034508/les-batiments-de-la-region-p... … via @Inafr_officiel - Daprinski - George Michael (Plaisir de France remix) www.youtube.com/watch?v=sJeH-nzlj3I

Ministère de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire - Dotation par la France d'autoroutes modernes "nécessité vitale" pour palier à l'inadaptation du réseau routier de l'époque voué à la paralysie : le reportage nous montre des images d'embouteillages. Le ministre de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire dans les deux gouvernements de Pierre Messmer, de 1972 à 1974, Olivier Guichard explique les ambitions du programme de construction qui doit atteindre 800 km par ans en 1978. L'ouverture de section nouvelles va bon train : Nancy / Metz par exemple. Le reportage nous montre l'intérieur des bureaux d'études qui conçoivent ces autoroute dont la conception est assistée par ordinateurs dont le projet d'ensemble en 3D est visualisé sur un écran. La voix off nous informe sur le financement de ces équipements. Puis on peut voir des images de la construction du pont sur la Seine à Saint Cloud reliant l'autoroute de Normandie au périphérique, de l'échangeur de Palaiseau sur 4 niveau : record d'Europe précise le commentaire. Le reportage nous informe que des sociétés d'économies mixtes ont étés crées pour les tronçons : Paris / Lille, Paris / Marseille, Paris / Normandie. Pour accélérer la construction l’État a eu recours à des concessions privées par exemple pour le tronçon Paris / Chartres. "Les autoroutes changent le visage de la France : artères économiques favorisant le développement industriel elles permettent de revitaliser des régions en perte de vitesse et de l'intégrer dans le mouvement général de l'expansion" Sur le plan européen elles vont combler le retard de la France et réaliser son insertion. Images de l'inauguration de l'autoroute entre Paris et Bruxelles par le président Georges Pompidou. Le reportage rappel que l'autre fonction capitale des autoroute est de favoriser la sécurité. La question de la limitation de vitesse est posée au ministre de l’Équipement, qui n'y est favorable que sur certains tronçons. Un des facteur de sécurité selon le commentaire est l'humanisation des autoroutes : aires de repos, restaurants, signalisation touristiques... "Rien n'est impossible aux techniques modernes" nous apprend la voix off qui prend comme exemple le déplacement sur rail de 65 mètres d'un château classé afin de faire passer l'autoroute Lille / Dunkerque.Durée : 4 minutes 30 secondes

Sur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije Lyon, Tournon, Caen - Le Bosquel, un village renait 1947 l'album cinématographique de la reconstruction, réalisation Paul de Roubaix production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, village prototype, architecte Paul Dufournet, www.dailymotion.com/video/xx5tx8?playlist=x34ije - Demain Paris 1959 dessin animé présentant l'aménagement de la capitale dans les années 60, Animation, dessin animé à vocation pédagogique visant à promouvoir la politique d’aménagement suivie dans les années 60 à Paris. Un raccourci historique sur l’extension de Paris du Moyen Âge au XIXe siècle (Lutèce, œuvres de Turgot, Napoléon, Haussmann), ce dessin animé retrace la naissance de la banlieue et de ses avatars au XXe siècle. Il annonce les grands principes d’aménagement des villes nouvelles et la restructuration du centre de Paris (référence implicite à la charte d’Athènes). Le texte est travaillé en rimes et vers. Une chanson du vieux Paris conclut poétiquement cette vision du futur. Thèmes principaux : Aménagement urbain / planification-aménagement régional Mots-clés : Banlieue, extension spatiale, histoire, quartier, ville, ville nouvelle Lieu géographique : Paris 75 Architectes ou personnalités : Eugène Haussmann, Napoléon, Turgot Réalisateurs : André Martin, Michel Boschet Production : les films Roger Leenhardt

 

www.dailymotion.com/video/xw6lak?playlist=x34ije - Rue neuve 1956 la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, villes, villages, grands ensembles réalisation : Jack Pinoteau , Panorama de la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc. ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque. Le documentaire explique par exemple la manière dont a été réalisée la reconstruction de Saint-Malo à l'intérieur des rempart de la vieille ville : "c'est la fidélité à l'histoire et la force du souvenir qui a guidé l'architecte". Dans le même esprit à Gien, au trois quart détruite en 1940, seul le château construit en 1494 pour Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, fut épargné par les bombardements. La ville fut reconstruite dans le style des rares immeubles restant. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé « Joyau de la Reconstruction française ». Dans un deuxième temps est abordé le chapitre de la construction des cités et des grands ensembles, de l’architecture du renouveau qualifiée de "grandiose incontestablement". S’il est précisé "on peut aimer ou de ne pas aimer ce style", l’emporte au final l’argument suivant : les grands ensembles, c'est la campagne à la ville, un urbanisme plus aéré, plus vert." les films caravelles 1956, Réalisateur : Jack Pinoteau (connu pour être le metteur en scène du film Le Triporteur 1957 qui fit découvrir Darry Cowl) www.dailymotion.com/video/xuz3o8?playlist=x34ije - www.dailymotion.com/video/xk1g5j?playlist=x34ije Brigitte Gros - Urbanisme - Filmer les grands ensembles 2016 - par Camille Canteux chercheuse au CHS -Centre d'Histoire Sociale - Jeanne Menjoulet - Ce film du CHS daté de 2014 www.youtube.com/watch?v=VDUBwVPNh0s … L'UNION SOCIALE POUR L'HABITAT le Musée des H.L.M. musee-hlm.fr/ union-habitat.org/ - EXPOSITION :LES 50 ANS DE LA RESIDENCe SALMSON POINT-Du JOUR www.salmsonlepointdujour.fr/pdf/Exposition_50_ans.pdf - Sotteville Construction de l’Anjou, le premier immeuble de la Zone Verte sottevilleaufildutemps.fr/2017/05/04/construction-de-limm... - www.20minutes.fr/paris/diaporama-7346-photo-854066-100-an... - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

 

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

 

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

 

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

 

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) - Annie Fourcaut « Les banlieues populaires ont aussi une histoire », Projet 4/2007 (n° 299), pp. 7-15.

www.dailymotion.com/video/xw6lak?playlist=x34ije - Rue neuve 1956 la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, villes, villages, grands ensembles réalisation : Jack Pinoteau , Panorama de la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc. ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque. Le documentaire explique par exemple la manière dont a été réalisée la reconstruction de Saint-Malo à l'intérieur des rempart de la vieille ville : "c'est la fidélité à l'histoire et la force du souvenir qui a guidé l'architecte". Dans le même esprit à Gien, au trois quart détruite en 1940, seul le château construit en 1494 pour Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, fut épargné par les bombardements. La ville fut reconstruite dans le style des rares immeubles restant. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé « Joyau de la Reconstruction française ». Dans un deuxième temps est abordé le chapitre de la construction des cités et des grands ensembles, de l’architecture du renouveau qualifiée de "grandiose incontestablement". S’il est précisé "on peut aimer ou de ne pas aimer ce style", l’emporte au final l’argument suivant : les grands ensembles, c'est la campagne à la ville, un urbanisme plus aéré, plus vert." les films caravelles 1956, Réalisateur : Jack Pinoteau (connu pour être le metteur en scène du film Le Triporteur 1957 qui fit découvrir Darry Cowl) www.dailymotion.com/video/xuz3o8?playlist=x34ije - www.dailymotion.com/video/xk1g5j?playlist=x34ije Brigitte Gros - Urbanisme - Filmer les grands ensembles 2016 - par Camille Canteux chercheuse au CHS -Centre d'Histoire Sociale - Jeanne Menjoulet - Ce film du CHS daté de 2014 www.youtube.com/watch?v=VDUBwVPNh0s … L'UNION SOCIALE POUR L'HABITAT le Musée des H.L.M. musee-hlm.fr/ union-habitat.org/ - EXPOSITION :LES 50 ANS DE LA RESIDENCe SALMSON POINT-Du JOUR www.salmsonlepointdujour.fr/pdf/Exposition_50_ans.pdf - Sotteville Construction de l’Anjou, le premier immeuble de la Zone Verte sottevilleaufildutemps.fr/2017/05/04/construction-de-limm... - www.20minutes.fr/paris/diaporama-7346-photo-854066-100-an... - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po

DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

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www.youtube.com/watch?v=BSwidwLw0NAwww.youtube.com/watch?v=BdLjUAK1oUkwww.youtube.com/watch?v=-DZ5RSLpYrM …Avenir Deconstruction : Foudroyage de 3 barres HLM - VAULX-EN-VELIN (69) www.youtube.com/watch?v=-E02NUMqDno Démolition du quartier Bachelard à Vaulx-en-Velin www.youtube.com/watch?v=DSAEBIYYpXY Démolition des tours du Pré de l'Herpe (Vaulx-en-Velin)

www.youtube.com/watch?v=fG5sD1G-QgU REPORTAGE - En sept secondes, un ensemble de 407 appartements à Vaulx-en-Velin a été détruit à l'explosif dans le cadre du renouvellement urbain... www.youtube.com/watch?v=Js6w9bnUuRM www.youtube.com/watch?v=MCj5D1NhxhI - St-QUENTIN LA ZUP (scic)- NOUMEA - NOUVELLE CALEDONIE historique de la cité Saint-Quentin içi www.agence-concept.com/savoir-faire/sic/

www.youtube.com/watch?v=_Gt6STiH_pM …[VIDEOS] Trois tours de la cité des Indes de Sartrouville ont été démolies dans le cadre du plan de rénovation urbaine du quartier Mille quatre cent soixante-deux détonateurs, 312 kilos le 06/06/2010 à 11 heures. la belle video içi www.youtube.com/watch?v=fY1B07GWyDE VIGNEUX-SUR-SEINE, VOTRE HISTOIRE, VOS SOUVENIRS. içi www.youtube.com/watch?v=8o_Ke26mB48 … , Film des Tours et du quartier de la Croix Blanche, de 1966 à 1968. Les Tours en train de finir de se construire, ainsi que le centre commerciale. Destruction de la Tour 21, pour construire de nouveaux HLM...

42 LOIRE ST-ETIENNE MONTREYNAUD tout une histoire youtu.be/ietu6yPB5KQ - Mascovich & la tour de Montreynaud www.youtube.com/watch?v=p7Zmwn224XE … -Travaux dalle du Forum à Montreynaud Saint-Etienne www.youtube.com/watch?v=0WaFbrBEfU4 … & içi www.youtube.com/watch?v=aHnT_I5dEyI … - et fr3 là www.youtube.com/watch?v=hCsXNOMRWW4 … - Au nord-Est de St-Etienne, aux confins de la ville, se dresse une colline et sur les pentes de cette colline s’accroche une petite ville, un quartier, un peu à part. Cet endroit niché au milieu de la verdure, c’est le quartier de Montreynaud. www.youtube.com/watch?v=Sqfb27hXMDo&fbclid=IwAR2ALN4d... …Et sinon, avez-vous remarqué au dessus du P de AGIP ? On voit, dans le film, la Tour Réservoir Plein Ciel du quartier de Montreynaud, détruite 3 ans plus tard par foudroyage ! Sûr que @Memoire2cite a des photos du quartier et de la tout à l'époque ! ;-) 42 LOIRE SAINT-ETIENNE MONTREYNAUD LA ZUP Souvenirs avec Mascovich & son clip "la tour de Montreynaud" www.youtube.com/watch?v=p7Zmwn224XE

- Que de chemin parcouru, Muraille de Chine La Palle Beaulieu jusqu'aux années 90. L habitat se transforme et s adapte aux nouveaux besoins. Autre temps, période d'essor économique et du "vivre ensemble". Merci à @Memoire2cite pour cette introspection du passé! -

My son built a camera slider for a shooting assignment he has to do for class. In the video they did it for under $8, that surely can't be in Canada as ours was around $36 at Home Depot. Works great, though! All built from parts in the electrical dept: youtu.be/W9BrPCVuqCo

 

(pardon the very bad quality shot from my very old phone)

Cimetière de Durance (environs de Nérac), Lot-et-Garonne, tombe d'Etienne Menjoulet.

Photo : Jean Menjoulet

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Concernant la vie de mon grand-père Etienne, j'ai écrit la petite biographie qui suit à partir de différents récits de mémoire familiale :

Etienne Menjoulet

Charpentier, né en 1899. Il grandit à Barbaste (sud-ouest de la France).

Son prénom d’Etat civil était Gustave, mais il n’aimait pas ce prénom et se fit toujours appeler Etienne.

Bon élève à l'école, il passa son certificat d'étude et le Brevet et commença à travailler, comme tous ses aïeux, en tant qu'apprenti charpentier (période de son premier séjour au Maroc en 1913-1914).

 

Charpentiers depuis la nuit des temps

Etienne Menjoulet fut le dernier charpentier d'une très très longue lignée de charpentiers. Mes recherches sur mes ancêtres Menjoulet et sur les charpentiers du sud-ouest de la France m’ont conduite à me pencher sur l’histoire des « cagots », dont je suis quasiment certaine que les Menjoulet de Barbaste/Nérac en étaient des descendants directs (même s’il n’y a pas de mémoire familiale de cette origine « cagote », oubli sans doute souhaité dès le 18e siècle). Jusqu’au 18ème siècle, tous les charpentiers du sud-ouest étaient des « cagots » de génération en génération. Dans chaque village du sud-ouest, la ou les maisons de charpentiers étaient tenues à l’écart, les cagots étaient considérés par les paysans de ces régions comme des « mauvais chrétiens » atteints d’une « lèpre intérieure », c’était une caste d’intouchables.

 

Le siècle suivant cette longue période, au 19ème siècle, le grand-père d’Etienne, Jean Menjoulet, maître charpentier, franc-maçon, épousa une jeune-fille de la région, Anne Boustens. et eu 3 fils qu’il nomma Edward, Edgard et Ancel. La consonance des 3 prénoms avait été choisie pour faire "chier" le curé. Les prénoms anglo-saxons s'inspiraient par ailleurs de la loge maçonnique londonienne de leur père, Jean Menjoulet. Ce dernier partit ensuite (pour des raisons sans doute de nécessité financière) exercer son métier au Mozambique (alors colonie portugaise), laissant sa femme et ses fils Edward, Ancel et Edgard à Barbaste en France. Jean Menjoulet, qui vivait en dernier lieu dans le district de Manica, au Mozambique, fut tué à 45 ans à Beira (ville portuaire du Mozambique) en 1891.

 

Son fils Edgard, né en 1872, futur père d’Etienne, devint charpentier, il épousa en 1898 Marie Menjoulet/Lescouzère, une jeune fille de la région, de famille paysanne. Etienne naquit l’année suivante, en 1899. Ses parents émigrèrent en Argentine vers 1907, avec leurs deux plus jeunes fils (André, dit Lou Peliou, né en 1905 et Claude, bébé) et leur fille, Paule, laissant leur fils aîné Etienne, 7 ans, seul en France chez une tante, « bouchonnière » de métier (fabrication de bouchons de liège).

Etienne connut une enfance très pauvre (on peut penser que sa petite taille était liée à une alimentation très frugale dans son enfance, et comme d'autres enfants de sa génération, son cadeau de noël chaque année de son enfance consistait en une orange).

 

Apprenti-charpentier au Maroc, Etienne Menjoulet avait 15 ans en août 1914. Le temps d’atteindre l’âge du service, il fut appelé sous les drapeaux alors que la guerre avait déjà bien commencé. Lors de la visite médicale vers 1917, le médecin dit en le voyant arriver "mais voilà un petit chasseur" (il était petit mais musclé), mais il fut affecté en fin de compte chez les sapeurs-mineurs (comme beaucoup d'artisans). Le temps qu'il finisse sa préparation militaire, l'armistice arriva vite, ce qui lui permit de réchapper à l'hécatombe et de ne guère mettre en pratique sa formation à la guerre, notamment l'entraînement de combat à la baïonnette qui lui avait paru extrêmement barbare (mais il n'aurait pas reculé si la guerre ne s'était pas terminée). Sans doute cet entraînement intensif aux combats à la baïonnette était prévu pour des combats dans les galeries de mines où étaient envoyés les sapeurs-mineurs. Son service militaire se prolongea bien après 1918.

 

La formation professionnelle d’Etienne Menjoulet se poursuivra après la Grande Guerre, dans une société de type compagnonnique en tant que « Renard Joyeux Libre et Indépendant sur le Tour de France ». Athée et Indifférent aux religions, comme ses aïeux, il ne prolongea pas la tradition familiale de franc-maçonnerie (dans une loge anglaise, dans laquelle un de ses aïeux avait d’ailleurs été un dirigeant). Il refusa l’initiation maçonnique pour ne pas promettre sans savoir de quoi il en était, puisqu'il n'était pas informé avant d'être introduit. Dans ce sens, son choix d'une association alternative aux « compagnons du devoir » et aux « compagnons du devoir de liberté », s'inscrivait sans doute dans le même esprit : refus des mythologies. Pas de rites religieux, pas de rites maçonniques et pas de rites compagnonniques. Les « Renards Joyeux Libres et Indépendants sur le Tour de France » s'étaient en effet créés par opposition aux compagnons Soubises (compagnons du Devoir) et Indiens (compagnons du Devoir de Liberté) dans un esprit qui rejetait les rites quels qu’ils soient.

 

La langue natale d’Etienne Menjoulet était le patois gascon et le Français. Il parlait couramment les deux langues, le gascon comme le français (il continuait à parler en patois avec sa seconde femme dans les années 1950). Son père Edgard et ses oncles Ancel et Edward avaient été battus par leur instituteur lorsqu'ils parlaient patois, y compris en récréation, mais la langue continuait d'être parlée, dans l'entre-soi, une génération après.

Plus tard, au Maroc Etienne chantait souvent des chansons en patois en conduisant, jusque dans les années 1950, pour ne pas s’endormir au volant, lors de longues heures sur les routes en camionnette. Quand il ne chantait pas en patois, Etienne demandait à l'ouvrier marocain qui l'accompagnait de lui raconter des histoires pour le tenir éveillé. Et l’ouvrier se défendait souvent en disant « mais qu’est-ce que tu veux que je te raconte ?! ».

 

Etienne fit donc son tour de France (autour de 1923) en tant que "Renard libre joyeux et indépendant" (rattaché à Lyon-Vaise, où siégeaient d’ailleurs également les compagnons du devoir) . Les "Renards" étaient en rivalité avec les sociétés compagnonniques. Au début des années 1920, cette rivalité ne donnait pas lieu à des bagarres, mais lorsqu'un Renard (comme Etienne Menjoulet) passait par des ateliers où avaient travaillé des compagnons de sociétés rivales, il commençait par nettoyer tous les instruments, établis, etc. et à tout bien tout essuyer pour ne pas avoir à toucher ce qui avait été manipulé par les membres des deux sociétés rivales.

 

Au cours de son tour de France, Etienne eut des liaisons avec des femmes, mais sa rencontre sérieuse fut avec Marie-Louise Bongard, une jeune fille de la Nièvre, fille d’agriculteurs (père lorrain), de religion catholique. Marie-Louise était fille unique, et comme beaucoup de filles d’agriculteurs de la « belle-époque », elle avait été « placée » à Paris comme bonne. Elle rencontra Etienne à Paris, sans doute au cours d’un bal, et ce placement ne dura donc pas. Marie-Louise épousa Etienne à la mairie. Pour l’église, Etienne resta à l'extérieur de l'église même pour son mariage, et il négocia avec sa femme l’accord suivant : leurs enfants seraient seulement baptisés, ils n'auraient aucune éducation religieuse.

 

Après quelques mois en Normandie (fin de tour de France du ccompagnon Etienne, sans doute), n'en pouvant plus de la pluie incessante de cette région (d'autant plus gênante avec son métier), il alla s'installer avec sa femme au Maroc, à Casablanca, en tant que charpentier.

 

Son ancien patron d'apprentissage, Estève, devint son associé. Il retrouva, à Casablanca, son oncle Ancel (ferronnier, qui habita pendant un temps à Casablanca avec sa femme) puis son frère André et son père Edgard (tous deux avaient d'abord émigré en Argentine, mais Edgard s'était séparé de sa femme. Marie Menjoulet/Lescouzere (mère d'Etienne, couturière) était restée en Argentine, avec leur fille Paule (et soeur d'Etienne) et leur fils Claude pendant que le père et l'autre fils, André, rejoignaient le Maroc. Etienne en voulait beaucoup à sa mère, considérant qu'elle l'avait abandonné dans son enfance. Mais sachant que le père d'Etienne, Edgard, avait le défaut d'être très "coureur" (il est mort de la Syphilis en 1945), on peut penser que la mère d'Etienne, Marie, avait des raisons de vouloir se séparer d'Edgard. Ma bisaïeule Marie Menjoulet/Lescouzère est morte en Argentine dans les années 1940. Edgard , quant à lui, vivait au Maroc en concubinage avec une femme de Casablanca (dont je n’ai pas le nom, je sais simplement qu’elle était juive).

Leur fille Paule, soeur d'Etienne, établie en Argentine, se maria avec un Argentin d'origine française, Pierre Sendon, et son frère (et frère d'Etienne), Claude, émigra de l’Argentine aux Etats-Unis. Paule rendit visite à ses frères au Maroc, Etienne et André, au moins une fois.

 

Au Maroc, Etienne et Marie-Louise eurent d’abord deux garçons (André né en 1925, et Georges, né en 1929).

Lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale, Etienne (bien établi à Casablanca), est à nouveau appelé sous les drapeaux, à 40 ans. Il passe une année militaire à Mazagan (El Jadida), grade de caporal. Son dernier fils, Jean, naît le 13 mai 1940.

 

Son fils aîné, André, sera très grièvement blessé en 1944 lors d'un accident à la fin de sa formation d'aviateur, quelques jours avant qu'il passe d'aspirant à pilote de guerre. André avait 19 ans, il sera hospitalisé durant deux ans et demi à l'hôpital militaire de Rabat où il subit plus de 20 opérations.

Etienne Menjoulet aimait son métier de charpentier, il passait beaucoup de temps dans son bureau au Maroc, à sa table de dessin. Et n'hésitait pas à montrer aux architectes, calculs à l'appui, les erreurs qu'ils commettaient et qui compromettaient la stabilité des constructions si les plans n'étaient pas modifiés.

 

Etienne avait appris à parler très bien l'arabe. Leurs amis marocains du bled (avec qui ils faisaient notamment beaucoup de parties de chasse, lui et son frère André) ne parlaient pas français. Par ailleurs, dans son travail, avec sa dizaine d'ouvriers, il était nécessaire de savoir parler la langue du pays. Ses fils nés au Maroc parlaient couramment arabe (André et Georges, les deux aînés), ou avaient un niveau plus moyen pour le plus jeune (Jean).

 

Etienne avait par ailleurs refusé, au lendemain de la guerre, suite à l'arrivée des Américains au Maroc de signer des contrats avec eux, jugeant que ces constructions auraient dénaturé son métier : les américains apportaient des techniques de construction industrielles, clef en main, où la compétence du métier ne comptait plus. Etienne fit donc un choix, il renonça à la fortune que lui auraient apportée ces contrats en or avec les Américains, en disant aux américains d'aller voir ailleurs. Mais il garda ce qui était sa valeur réelle, le métier en lui-même.

Etienne pouvait aussi être teigneux ou coléreux, que ce soit, anecdotiquement, vis à vis de rats qui pouvaient s'introduire dans son bureau (qu'il tuait alors à coups de pieds) ou de gens, s'il y avait conflit.

 

Au niveau de son métier de charpentier, l'œuvre d'Etienne Menjoulet est très diversifiée : clochers d'Eglise, charpentes de maisons, charpente d’usines, charpentes de grands entrepôts.... (liste à faire). Il procédait aussi à des rénovations d’ailleurs.

 

Au niveau loisirs, les photos de cette collection attestent qu'Etienne aimait beaucoup la chasse, jusqu'à la fin de sa vie. Et que ce goût était partagé par son frère André qui était aussi un grand chasseur. Ces chasses se faisaient au cours de longues marches au Maroc, dans le bled, par une chaleur écrasante. Le gibier, lièvres, perdreaux, cailles, pigeons ramiers (palombes) était ensuite partagé. La compagne d’Edgard, le père d’Etienne et André, fut une fois amenée à partager la chasse ramenée par André à leur père. Elle garda pour eux les meilleurs morceaux et transmis à André les moins bons morceaux pour Etienne, en lui disant « c’est pour Etienne, il aime les têtes ! ». Ce qui ne la rendit pas du tout sympathique à Etienne, qui par ailleurs, anticlérical, n’avait pas d’atomes crochus avec les croyances juives de la compagne de son père.

 

En France, dans les années 1910, puis dans les années 1960, Etienne pratiquait aussi la chasse au filet (ortolans) répandue dans le sud-ouest.

 

Etienne aimait par ailleurs les chiens. Il y en avait toujours plusieurs à la maison, et qui n’étaient pas que des chiens de chasse, mais aussi de compagnie. Au Maroc, Etienne et son frère André pouvaient être un peu durs avec leurs chiens, ils leur tiraient par exemple du petits plombs dans l’arrière train (sans trop les blesser apparemment), si les chiens n’obéissaient pas durant la chasse. Mais Etienne portait aussi secours à ses chiens si nécessaire. Son fils Jean se rappelle de l’un d’eux , un petit épagneul breton nommé Kiss, qui se fit un jour éventrer de bas en haut du corps par un molosse du voisinage (en un coup de croc). Alors que les boyaux du chien lui sortaient du ventre, Etienne demanda du gros fil et une grosse aiguille. Il remit à pleine main les boyaux dans le ventre de Kiss sous le regard horrifié de son fils Jean, et recousit le ventre du malheureux épagneul. Et le chien guérit et vécut normalement ensuite.

 

Au Maroc, les parties de chasse d’André et Etienne étaient pratiquées avec des amis français ou marocains. Les noms de ces amis qui sont restés en mémoire sont ceux de deux frères (des marocains de Casablanca), les Djilali (dont l’un, le plus proche d’eux, est mort brutalement en 1941 d'une crise cardiaque).

Peu de temps avant le déclenchement de la guerre en 1940, ces parties de chasse donnèrent lieu à un grave accident dont fut victime le frère d'Etienne, André, lors d'une partie de chasse commune. André s'était sans doute avancé brusquement dans la zone de tir d'Etienne sans être vu par ce dernier qui le blessa à la tête dans un tir le rendant presque aveugle pendant de nombreuses années. Les deux frères restèrent proches en dépit de cet accident. André ne se fit opérer que lorsqu’il fut vieux, l’opération risquant de le rendre complètement aveugle, alors qu’il voyait encore des ombres. L’opération réussit.

 

Etienne déménagea en 1946 avec sa famille, ils quittèrent le centre (européen) de Casablanca pour rejoindre un quartier de la périphérie/banlieue de Casablanca (à un kilomètre de la gare), quartier mixte, un peu industriel mais aussi résidentiel, avec certaines maisons élégantes. Cela permit à Etienne d'avoir un hangar de bonne taille pour son travail.

Etienne Menjoulet avait de nombreuses relations amicales françaises et marocaines. Son fils Jean, qui dormait dans le salon, se rappelle qu'il y avait très souvent du monde le soir chez eux, dans les années 1950, mais que cela ne l'empêchait pas de dormir, dans la même pièce.

 

Marie-Louise, la première femme d'Etienne Menjoulet, mourut en 1949 des suites d'une longue maladie qui dura des années et la paralysa progressivement jusqu'à l'étouffement. Le mal s'était déclenché à la suite d'une blessure avec un objet métallique, une pédale de vélo. Son fils Jean se souvient encore, près de 70 ans après, des longs moments qu’il passait dans la chambre de sa mère alitée, alors qu’il avait 7 ou 8 ans. Pour distraire sa mère immobilisée, il lui passait, en 78 tours, les disques qu’elle aimait, les valses viennoises, Berthe Sylva (les roses blanches…), Tino Rossi, et bien d’autres. A sa mort, bien qu'anticlérical, Etienne fit venir dans leur maison un curé pour l'extrême-onction de sa femme qui était catholique (il était bien-sûr hors de question pour Etienne d'aller à une messe). Lorsque le curé demanda de "l'eau bénite", Etienne lui dit de prendre l'eau du robinet. Marie-Louise fut enterrée à Casablanca. Son petit garçon, Jean, demanda à son père Etienne ce qu’il était advenu de sa mère qui avait disparu, Etienne lui répondit « Ta mère, elle pourrit sous terre ! » (réponse qui a de quoi traumatiser un enfant, mais des paroles sans doute plus dues à la tristesse qu’à la méchanceté).

Après le départ de la famille Menjoulet en 1962, la tombe de Marie-Louise fut préservée (son fils Jean avait donné de l’argent à un Marocain pour qu’il garde un œil dessus...). La tombe était encore en place dans les années 1980.

 

A propos de l'eau, pour la vie quotidienne, dans les années 1940-1950, l'eau courante était froide, la baignoire était chauffée au bois, cette charge de chauffer la baignoire pour des bains une fois par semaine était assignée au plus jeune fils, Jean. Ce bois que se procurait facilement Etienne, par son travail, était aussi utilisé en hiver pour l'unique cheminée qui se situait dans le salon/salle à manger).

 

Les Menjoulet étaient aussi équipés d’un téléphone, dès les années 1940. Téléphone nécessaire au travail d’Etienne, téléphone dont son fils Jean se rappelle encore le numéro, 70 ans après.

 

Suite au - long - décès de Marie-Louise, le petit Jean, âgé de 9 ans, alla vivre un an chez ses oncle/tante André et Julienne Menjoulet, à Casablanca (qui avaient deux enfants, Andrée 15 ans, et Jean-Louis 5 ans).

 

C’est au cours de cette période que Jean se rappelle d’une visite du boxeur Marcel Cerdan chez son oncle André (qui était président du club de football de Casablanca, un club de foot mixte, composé de Marocains et d’Européens). Jean ne se rappelle plus des détails du repas, simplement que sa cousine l’a appelé alors qu’il jouait dehors, en lui disant que Marcel Cerdan était chez eux. Cette visite de Marcel Cerdan aux Menjoulet eu d’ailleurs lieu peu de temps avant la mort du boxeur dans son accident d’avion.

 

Etienne Menjoulet quant à lui se remaria au Maroc avec Jeanne Sansot, une femme originaire de la même région du Lot-et-Garonne que lui, qu'il connaissait depuis l'enfance (même école à Barbaste) et qui avait déjà vécu en Algérie. Elle était veuve après que son mari et son fils se soient suicidés (pour une même femme). Elle laissa alors à sa fille Linette le café-restaurant dont elle était la patronne, en France dans la région de Nérac pour venir vivre au Maroc. Elle embarqua avec elle sa « marraine » (une grand-mère de sa famille, qui vécut donc ensuite plus de 10 ans chez Etienne et Jeanne). Sa fille Linette (avec son mari Gérard) hébergeât quant à elle son autre grand-mère, pendant plus de 10 ans également. Au Maroc, Jeanne s'occupa aussi, et très bien, comme si elle était sa mère, du dernier fils d'Etienne, Jean, qui la considérait comme sa (seconde) mère et l’appelait « Tante Jeanne ».

 

En France, le café de Jeanne fut donc repris par sa fille, Linette, qui avait vécu quant à elle auparavant en Tunisie. Linette abandonna l’activité de restauration pour se consacrer avec ce café à l’organisation de bals qui connurent un grand succès qui dura. Les gens de toute la région y venaient, et des chanteurs de variétés y furent invités pour des concerts alors qu’ils étaient inconnus et à leurs débuts (Francis Cabrel par exemple).

 

Au Maroc, les affaires professionnelles d'Etienne Menjoulet, à Casablanca, furent impactées par la situation du pays. Les années précédant la fin du protectorat s'étant traduites, au niveau contrats de construction par une chute des commandes. En revanche, pour la vie quotidienne, les marocains de son entourage (ses ouvriers…) lui avaient assuré qu'il ne courait aucun risque, qu'il pouvait garer sa camionnette dans la médina, que l'on reconnaîtrait sa plaque d'immatriculation et que l'on ne ferait pas sauter son véhicule.

 

Les deux fils aînés d’Etienne s’étaient mariés : André, se maria deux fois, d’abord avec Claudette, puis avec Lore, une Autrichienne de Salzbourg qui travaillait dans le tourisme, il se sépara d’ailleurs ensuite à nouveau, mais beaucoup plus tard. Georges quant à lui se maria avec Lydia, ce qui le brouilla avec son frère André, Lydia étant précédemment en couple avec André. Les deux frères ne se reparlèrent plus.

 

Jean, le plus jeune fils d’Etienne se rappelle d’une réception donnée par l’entreprise pour laquelle travaillait sa belle-sœur […laquelle ?]. Il s’agissait d’une entreprise (française) qui soutenait l’indépendance. Le futur roi du Maroc (Hassan II alors prince héritier), était invité à cette réception. Jean fut frappé par l’élégance (élégance vestimentaire et verbale) de Moulay Hassan qu’il vit à quelques mètres de lui.

 

Etienne Menjoulet n'était pas engagé politiquement, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir des jugements critiques, que ce soit vis à vis "des gros" (comme on disait à l'époque pour décrire les gros capitalistes), ou inversement vis à vis des partis de gauche ou des syndicalistes (surtout du fait que, à ses yeux, ces derniers n'avaient pas de légitimité, ils ne travaillaient pas).

 

Etienne Menjoulet a quitté le Maroc en 1962 pour s'installer dans le sud-ouest de la France (Barbaste/Durance/Nerac), avec sa seconde femme, Jeanne qui est morte 4 ans plus tard, en 1966, d'un cancer foudroyant.

 

Entre 1958 et 1962, les 3 fils d'Etienne ont aussi quitté le Maroc.

Le plus jeune, Jean, sera d'abord hébergé chez son frère aîné Georges, et sa femme Lydia, à Lyon où ils s'étaient installés dans un petit appartement, Georges et sa femme décidèrent ensuite d'émigrer en Australie, un pays de cocagne à cette époque. Leur installation et vie se passa très bien là-bas, mais malheureusement ils moururent assez jeunes, quand ils eurent la cinquantaine, au début des années 1980, suite à des accidents cardio-vasculaires.

André (l’aîné des 3 fils d'Etienne et Marie-Louis) ira quant à lui d'abord travailler à Lyon en France comme cadre dans une brasserie avant de tout plaquer pour se consacrer à sa passion, la voile (avec peu d'argent de côté, mais il touchait aussi une petite pension militaire parce que grièvement blessé en 1944). André fera le tour du monde en solitaire à 58 ans, il vivra le reste du temps dans le sud de la France avec ses compagnes successives, et mourra en 1996 en regrettant de ne pas atteindre l’an 2000.

Le frère d'Etienne, André et sa femme Julienne, sont également allés vivre en France, ainsi que leur fils Jean-Louis, à Nîmes. Seule leur fille Andrée (et Tony son mari espagnol, un franc-maçon communiste) est restée vivre au Maroc où elle a pu négocier, en tant qu'institutrice, de travailler pour l'éducation marocaine (et d'être payée par eux) et non plus l'éducation nationale française. Elle devint ensuite inspectrice d'écoles et resta au Maroc au moins jusqu’à la retraite.

 

Hostile à l'influence toujours envahissante des croyances catholiques dans la société, Etienne Menjoulet fit bon accueil (ainsi que son épouse Jeanne) à Nellie Granade, future épouse de son fils Jean lorsqu'elle vint passer des vacances chez eux. De culture protestante, Nellie partageait avec Etienne certains points de vue sur le catholicisme (d'autant que Nellie n'a jamais été étouffée par les croyances religieuses, Protestantisme signifiant pour elle surtout liberté de penser, appartenance à une minorité et Résistance). Alors qu'Etienne refusait d'assister à toute cérémonie religieuse dans une église catholique, il assista au mariage religieux protestant de son fils Jean qui fut célébré au Temple du change, à Lyon le 31 octobre 1963.

La maison d'Etienne à Barbaste en France était assez sobre. Les toilettes étaient dans le jardin, et il n'y avait par exemple pas de douche, ce qui occasionnait une sortie aux bains-douches de Barbaste une fois par semaine.

 

Etienne s'est suicidé en 1971, en se tirant une balle de pistolet dans la bouche. Il supportait mal de vivre seul, après avoir enterré ses deux femmes. Après la mort de Jeanne en 1966, Il avait essayé de vivre avec une autre femme avec qui cela n'avait pas fonctionné. Il n'avait par ailleurs pas pu rentrer en contact avec une femme marocaine (une ancienne « Fatma » de leur maison de Casablanca) avec qui il avait eu une liaison, cette dernière avait émigré en France. La femme d'Etienne (Jeanne) avait pu intercepter son adresse et avait fait jurer, sur son lit de mort, à son fils Jean, qu'il ne donnerait pas à son père l'adresse en France de cette femme marocaine. Un an après la mort de Jeanne, Nellie, la femme de Jean, qui était enceinte de leur premier enfant, proposa à Jean d’appeler leur bébé Jeanne, si c’était une fille, en mémoire de cette (seconde) mère, dont la mort avait causé beaucoup de peine à Jean.

Redevenu veuf, Etienne n’était pas vraiment seul à Barbaste, outre les visites épisodiques de son fils Jean, il voyait du monde (notamment le jeune Guy, le petit neveux de sa femme Jeanne défunte, qu’il emmenait chasser).

Par ailleurs (et peut-être surtout) Etienne endurait des problèmes de santé (la goutte) qui lui donnaient envie d'en finir avec "cette chienne de vie" (comme il qualifiait la vie dans ses lettres) surtout après une opération de la hanche qui s'était très mal passée. Peut-être que le fait d'avoir dû quitter le pays où il avait vécu pendant 40 ans, le Maroc, a aussi joué sur cette volonté d'en finir, à cela s’ajoutait le point de vue financier, puisqu'il avait très peu d'argent, alors qu'il avait travaillé toute sa vie.

Pour son suicide, Etienne n’eut pas de chance, la balle de pistolet, passa, par un hasard incroyable, juste entre les deux lobes du cerveau. Et Etienne vécu encore 6 mois, principalement à l’hôpital de Nérac, avant que son cerveau ne « s’effondre » brutalement, suite à son tir de pistolet.

 

mémoire2cité - A la fin des années 1930, sous le Front Populaire, s’amorce une démocratisation des loisirs et du sport. Cette massification des loisirs sportifs, et en particulier de la natation, s’intensifie après-guerre, grâce à la mise en place d’une véritable politique d’Etat en faveur du développement de la pratique sportive, accompagnée par la construction d’équipements de proximité. Cette politique conduit à redéfinir et à rationaliser la conception de la piscine, autant d’un point de vue architectural que fonctionnel.

 

I. Vers une étatisation des politiques sportives

 

1. Une idée en germe depuis les années 1930

 

Vers la fin des années 1920, le sport, et en particulier la question de l’équipement sportif, commence à s’imposer au niveau national, comme un objet incontournable de souci et d’action politique. La volonté de créer une structure institutionnelle chargée de concevoir et de contrôler cette politique publique relative au sport s’affirme de plus en plus. Cette idée est en germe depuis l’armistice, comme l’indique la réflexion d’Edouard Herriot, maire de Lyon : « Peut-être arriverons-nous ainsi peu à peu à la constitution d’un grand service central – ministère ou non – de l’Éducation physique » (Édouard Herriot, 1919).

 

Parallèlement, des revendications sociales se font entendre pour une meilleure accessibilité au sport par la classe populaire. Ces requêtes sont entendues par le Front populaire, qui initie une politique de démocratisation de la culture sportive, s’appuyant sur l’invention de notions telles que temps libre et loisirs. Dans le but de diffuser et de mettre en oeuvre cette conception du sport pour tous, est créé en 1937 (à l’occasion d’un remaniement ministériel), un sous-secrétariat d’Etat aux Sports, aux Loisirs et à l’Education physique (rattaché au ministère de l’Education nationale dirigé par Jean Zay), à la tête duquel est placé Léo Lagrange. Ce dernier entreprend une série d’actions, à la fois concrètes et symboliques, comme l’aide à l’équipement communal (dont la nécessité est rendue évidente par les conclusions d’un inventaire national des installations existantes) ou la création d’un Brevet sportif populaire. Cette conception du sport de masse n’obtient cependant pas la faveur de tous. On note d’ailleurs, dans le mouvement sportif national, le rejet d’une politique d’intervention autoritaire des pouvoirs publics. Si les actions du Front Populaire sont stoppées par la déclaration de la guerre, elles ont toutefois conduit à une véritable prise de conscience de l’enjeu politique sportif au niveau national.

 

Sous le régime de Vichy (juin 1940-juin 1944), est créé un Commissariat Général à l’Education Générale et Sportive (CGEGS), qui s’appuie sur le sport pour diffuser l’idéologie du gouvernement, prônant des valeurs de discipline, de redressement moral, physique et intellectuel et de retour à l’ordre. Dans ces années, où le sport est surtout un outil de propagande, s’esquissent toutefois de nouvelles prescriptions concernant l’architecture des piscines (qui se doit d’être épurée et rationnelle), et la volonté de rattraper le retard de la France en matière d’équipement sportif par rapport aux autres pays européens.

 

2. Quelques réalisations remarquables des années 1950

 

Au sortir de la guerre, la question sportive n’est pas une priorité et la période 1945-1957 se caractérise par une faible intervention publique. Malgré les constructions réalisées grâce à des politiques municipales sociales et volontaristes dans les années 1930, le nombre d’équipements sportifs, et en particulier de piscines couvertes et chauffées, est encore très faible par rapport à la moyenne européenne. Ce sous-équipement va rapidement poser problème, d’autant plus que l’accroissement démographique est en plein essor, entraînant une augmentation de la jeunesse et donc une recrudescence de la pratique sportive, parallèlement à une forte urbanisation. Si l’effort est d’abord porté vers la reconstruction (du secteur industriel et du cadre de vie : logements, services administratifs, voirie, etc.), les questions de la jeunesse, du sport, de l’éducation populaire et du plein air travaillent les esprits du gouvernement.

 

Dans les Hauts-de-France, de nombreuses piscines ont subi des dégradations pendant la guerre et nécessitent une rénovation (une grande partie des piscines cheminotes par exemple).

 

Le stade nautique olympique de Tourcoing est complété, en 1951, d’un toit en partie ouvrant, une première du genre, amené à un grand développement dans les deux décennies suivantes. Faute de moyens financiers suffisants (il existe des subventions, mais les moyens alloués à la Jeunesse et aux Sports restent faibles) et d’une volonté politique forte, le nombre de constructions de piscines entre 1945 et 1958 demeure restreint. Ainsi, à Lens, suite à la destruction du stade nautique pendant la guerre, la construction d’une nouvelle piscine est projetée dès l’après-guerre, mais faute de financement, il faut attendre les années 1960 pour que le projet aboutisse.

 

Les quelques installations nautiques nouvelles qui sont réalisées au cours des 1950, sous l’impulsion d’initiatives locales, sont majoritairement découvertes et ne sont donc exploitables que quelques mois dans l’année. Si ces édifices sont aboutis au niveau technique et architectural, ils ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins en matière de bassins éducatifs praticables pendant l’année scolaire. Ils répondent plus à une volonté d’offrir à la population un équipement de loisirs sportifs. Il s’agit souvent de la réalisation de projets municipaux d’avant-guerre, n’ayant pas eu l’occasion de voir le jour.

 

Dans ces piscines des années 1950, le double bassin est définitivement adopté et elles répondent aux nouvelles prescriptions édictées dans les années 1940 en matière d’architecture sportive, qui se doit avant tout d’être fonctionnelle et pratique, largement ouverte sur l’extérieur par des baies vitrées, sa beauté résidant essentiellement dans l’harmonie de ses proportions et l’agencement de lignes géométriques pures.

 

Ainsi, dans l’Oise, la ville de Compiègne décide en 1949 (sous le mandat de Jean Legendre), l’édification d’une piscine en bordure de l’Oise, rendue possible grâce aux indemnités des dommages de guerre et de la reconstruction, ainsi qu’à une subvention élevée de la part du Secrétariat d’Etat à l’Enseignement technique, à la Jeunesse et aux Sports. La piscine, conçue par l’architecte-urbaniste de la ville, J. Gossart, est inaugurée le 1er juin 1952. Des bains-douches sont aménagés dans les sous-sols. Il s’agit d’un grand bâtiment blanc rectangulaire en béton armé, inséré sur la berge boisée de l’Oise, s’ouvrant en son centre sur les deux bassins de plein-air de la piscine (25 x 12,5 m et 8 x 12,5 m), avec un plongeoir à double hauteur (3 et 5 mètres). Les baigneurs surplombent l’Oise et évoluent dans un cadre propice à la détente, correspondant bien aux prescriptions d’avant-guerres recommandant la construction d’équipements sportifs et de loisirs en plein air, dans un environnement naturel. Les gradins d’environ 800 places, font également face à l’Oise. L’architecture est simple et fonctionnelle, sans aucun décor ; elle obéit à un modernisme pur et efficace. Elle est remarquable du fait de sa situation en bord de rivière, comme l’était également la piscine découverte de l’Hôtel-Dieu à Pontoise (Val d’Oise) construite en 1961 par l’architecte Jean Letu et aujourd’hui détruite. La piscine de Compiègne, ouverte de mai à septembre, connaît un grand succès, qui ne cesse de croître d’année en année. Fermée dès 1985 car son bassin souffrait de fuites (et remplacée par la piscine Mercières, construite en 1988), elle est aujourd’hui à l’abandon.

 

A Caudry (Nord), le stade nautique municipal est construit en 1951-1952, sur les plans d'Edmond Lancelle (1898-1957), architecte du Cambrésis actif pendant les deux périodes de reconstruction, grâce à la volonté du maire Albert Dhélin (maire de 1947 à 1965). L’architecte est associé à Marc Revaux, ingénieur-conseil spécialisé en construction de piscines. Son architecture semble inspirée de la piscine de Bruay-en-Artois et est similaire à celle du Cateau-Cambrésis, reconstruite en 1954 par la même équipe d’architecte-ingénieur. Elle allie le style Paquebot de l’Art Déco (présence d’oculi en forme de hublots) aux codes du mouvement moderne international des années 1950. Les bassins sont entourés sur deux côtés par les bâtiments des vestiaires, et sur le deuxième grand côté par des gradins surplombés par une terrasse avec buvette (dans l’angle). La forme de U renversé de l’élégant plongeoir associée à la ligne courbe du toboggan qui lui fait face, animent l’orthogonalité des alignements de cabines. Le portique d’entrée, reprenant ces lignes courbes, s’ouvre sur un guichet vitré aux formes dynamiques et sculpturales. La piscine est dominée par une grande tour-horloge, rythmant les séances de natation. On retrouve cette tour-horloge marquant l’entrée de la piscine, à la piscine olympique de la Scarpe à Arras (1955) et au stade nautique de Bapaume (Pas-de-Calais). A Bapaume, le bâtiment abritant l’accueil et les vestiaires est largement vitré et s’ouvre sur les bassins, entourés d’un portique. Son architecte, Emile Cauwet, est spécialiste de l’architecture scolaire (groupe scolaire Ferdinand-Buisson à Boulogne-Billancourt), industrielle et sportive, et prône une esthétique moderniste et fonctionnelle.

 

A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), une piscine municipale est judicieusement intégrée au nouveau casino, bâtiment monumental, manifeste de l’architecture des années 1950, conçu par les architectes Sonrel et Bonhomme, et situé derrière la plage de la station balnéaire. La piscine, localisée au rez-de-chaussée, est vitrée sur deux côtés et donne vue sur la plage. Le bâtiment en béton armé, monté sur pilotis (rappelant l’architecture de Le Corbusier), est décoré sur ses façades extérieures de mosaïques réalisées par l’artiste Françoise Lelong. La façade côté plage s’ouvre par un portique avec terrasse.

 

Ainsi les piscines des années 1950, souvent d’une grande sobriété correspondant aux préceptes architecturaux du mouvement moderne, s’inscrivent dans la continuité des piscines de la fin des années 1930. Il faut attendre les années 1960 pour qu’une nouvelle impulsion soit donnée à l’innovation architecturale dans le domaine des piscines, grâce à la mise en place d’une véritable politique interventionniste de l’Etat en faveur de l’équipement sportif sous la Ve République, dans le cadre de trois lois de programme planifiant la construction d’équipements sportifs et socio-éducatifs. Ce nouveau cadre législatif se traduit par une "mise en administration" du bâti sportif par l’État1.

 

II. Les mesures mises en place entre 1961 et 1976 par l’Etat en faveur de la construction des piscines

 

A partir de la Ve République, le sport et la construction sportive sont désormais perçus comme un service d’intérêt public du ressort de l’Etat. Déterminé, l’Etat entreprend une série de mesures incitatives visant à créer un maillage de piscines publiques praticables en toutes saisons (la plupart des piscines étaient alors découvertes et non chauffées) sur l’ensemble du territoire national. L’objectif principal est que tous les enfants aient accès à un bassin pour apprendre à nager, et qu’ainsi soit enfin mis en application l’apprentissage obligatoire de la natation à l’école (dans les programmes depuis la fin du 19e siècle). La priorité des piscines des années 1960-1970 est donc portée vers la jeunesse et l’éducation.

 

1. Les lois programmes : une nouvelle politique économique en faveur de l’équipement sportif

 

Lors de l’instauration du premier gouvernement de la Ve République, est créé un Haut-commissariat (puis Secrétariat d’Etat) à la Jeunesse et aux Sports (rattaché au ministère de l’Education Nationale), dirigé par Maurice Herzog. Ce dernier souhaite impulser de manière urgente une politique de construction afin de combler le sous-équipement en matière d’édifices à destination de la jeunesse : "Notre objectif, notre seul objectif est de mettre à la disposition de notre jeunesse, les moyens de s’exprimer plus complètement. Nous voulons que des millions de jeunes Français puissent aller au stade, à la piscine, se rencontrer dans les Maisons de Jeunes" (Equipements pour la jeunesse et les sports, 1962). Cette volonté se concrétise le 28 juillet 1961, avec la promulgation, dans le cadre du IVe plan, de la première loi de programme, qui instaure, sur une durée de quatre ans (1962-1965), un plan assurant un financement national durable et concret en faveur des équipements sportifs et socio-éducatifs. Ce plan prend la forme de subventions élevées (représentant généralement entre 20 et 50% du coût total) destinées à aider de nombreuses collectivités locales dans leur projet de constructions sportives. Ces aides se poursuivent et sont même revalorisées lors de la deuxième loi de programme d’équipements sportifs (1966-1970), votée le 2 juillet 1965. La troisième loi (1971-1975), votée le 13 juillet 1971, montre une détermination encore plus forte de l’Etat à augmenter massivement le nombre d’équipements à grande échelle, en particulier dans les nouvelles zones urbaines, et à former des éducateurs, ceci pour favoriser le sport de masse pour tous. Ces années marquent en revanche le début du désengagement financier de l’État, que l’on discerne par la baisse progressive des montants des subventions accordées. Ces subventions sont bien sûr soumises à certaines conditions. Et, pour assurer et contrôler la qualité technique et le respect des normes des piscines construites, les municipalités doivent en faire valider les avant-projets par l’Etat.

 

Certains dossiers de subventions conservés aux Archives nationales montrent que de nombreuses municipalités des Hauts-de-France bénéficient de cette aide dès les années 1960 (par exemple les piscines de Lomme, de Noyon, de Chantilly, de Lens, etc.).

 

Ces lois de programmes d’équipements ne se résument toutefois pas à ces aides financières : l’Etat développe également des mesures permettant d’inciter plus efficacement les collectivités à entreprendre la construction d’une piscine, en facilitant leurs démarches administratives et en réduisant les coûts de construction.

 

2. L’agrément de modèles de piscines : normaliser, encadrer et faciliter la construction

 

Suite à l’application de la première loi de programme, le Haut-Commissariat à la Jeunesse et aux Sports, constate que les prix de revient des équipements sportifs sont fréquemment trop élevés et que les architectes municipaux chargés de ces constructions ne sont la plupart du temps pas qualifiés pour ce type de constructions complexes et techniques. D’où la volonté de normaliser et de rationaliser les équipements sportifs, notamment les piscines, et de contrôler les projets proposés par de plus en plus d’entreprises, de constructeurs ou de bureaux d’études aux collectivités. Dans ce but est créée le 25 mai 1963 une commission spéciale dont la mission est d’agréer, sur le plan technique, des projets-types d’équipements susceptibles d’être réalisés dans toute la France. La commission est composée de treize sièges et se réunit plusieurs fois dans l’année pour donner son avis sur les projets d’architecture présentés à l’agrément. Pour ce faire, elle se base sur les qualités techniques du projet, sur les possibilités d’adaptation de l’architecture aux terrains divers, ainsi que sur les qualifications professionnelles des candidats à l’agrément. A partir de 1967, la commission se montre plus exigeante sur l’esthétique, l’harmonie, et l’originalité architecturale.

 

L’objectif principal de cette commission était de pouvoir proposer aux collectivités un panel de modèles de piscines variées et conformes aux caractéristiques définies par l’Etat, livrables clefs en mains et ayant des prix fixes. Cette procédure de normalisation devait de cette façon, assurer la qualité des équipements construits en France ainsi qu’une plus grande rapidité de réalisation. Le premier numéro de la revue Piscines informations résume avec enthousiasme tous les avantages que présente pour les municipalités le choix d’un projet-type agréé, se faisant ainsi le relais des services de l’Etat : "Plus que jamais, ces projets-types agréés sont la solution simple et économique. Prix plafonnés, projets clairement déterminés, normes parfaitement respectées, marché de gré à gré, financements faciles et par conséquent, réalisations rapides, tels sont les principaux avantages que permet d’obtenir le choix d’une exécution conforme à un projet-type agréé". Tout est mis en oeuvre pour inciter les collectivités à s’orienter de préférence vers un projet-type. Une documentation fournie permet en outre d’aider les maîtres d’ouvrages à choisir un programme (nombre et taille des bassins, piscine couverte ou non, etc.) adapté aux besoins de leur commune, notamment en fonction du nombre d’habitants.

 

Il faut attendre 1966 pour que les premiers projets-types soient validés par la commission d’agrément, qui est alors placée sous la responsabilité du nouveau ministère de Jeunesse et des Sports, créé en janvier 1966. La procédure d’agrément est un succès auprès des constructeurs, ingénieurs et architectes. Ils sont ravis de pouvoir bénéficier de ce moyen permettant d’officialiser leurs projets, et mettent à profit leur savoir-faire et leurs idées au service de l’élaboration d’une nouvelle architecture des piscines. Ainsi, parmi les 134 projets-types validés par la commission d’agrément entre 1966 et 1971 (date de mise en arrêt de la procédure), on compte 64 modèles de piscines. La plupart de ces projets présentent des programmes simples et polyvalents, avec un ou plusieurs bassins susceptibles de s’adapter à différents besoins. Avant le lancement de la procédure, toujours dans le but de promouvoir l’apprentissage de la natation, le secrétariat d’Etat avait également agréé trois modèles de piscines-écoles, bassins de natation découverts ou couverts. Ces piscines scolaires, en matériaux préfabriqués, sont constituées d’un bassin métallique suspendu sous lequel sont situées les cabines de change et les installations techniques. Une carte postale montre un de ces bassins découverts (type PF) construit à Barlin (Pas-de-Calais).

 

Seuls certains de ces modèles agréés ont eu du succès et ont été sélectionnés à plusieurs reprises par les municipalités mais ils n’ont pas véritablement été construits à grande échelle. Pour "vendre" leurs piscines, les constructeurs n’hésitent pas à vanter les avantages de leurs projets agréés à travers de nombreuses publicités diffusées dans la presse spécialisée2, ou grâce à des brochures publicitaires envoyées aux municipalités. Dans les Hauts-de-France, on dénombre onze modèles adoptés une ou plusieurs fois par les communes, conduisant à la construction de vingt-trois piscines couvertes. Certains modèles de piscines sont construits avant que les architectes en demandent l’agrément : par exemple la piscine S.5 de l’architecte Michel Denisse, qu’il met en oeuvre dans sa ville natale, Hénin-Liétard, et pour le district urbain de Montreuil-sur-Mer en 1966, alors qu’il n’obtient l’agrément qu’en 1967. C’est le cas également pour la piscine couverte de Cambrai, inaugurée en 1964, qui sert de prototype à Pierre Prod’homme et René Lancelle (architectes à Cambrai) avant de proposer à l’agrément un modèle de piscine.

 

On relève toutefois que, si la commission privilégie l’agrément de piscines couvertes ou transformables (c’est-à-dire pouvant s’ouvrir aux beaux-jours), en ne validant qu’un seul modèle de piscine de plein-air, c’est encore ce type qui est majoritairement construit en France, en raison de son faible coût de fabrication.

 

Ainsi les résultats de la procédure d’agrément sont plutôt satisfaisants mais pas suffisants pour l’Etat qui souhaite intensifier davantage l’implantation de piscines publiques exploitables toute l’année en France, en particulier dans les petites et moyennes communes, ou les quartiers populaires de grandes agglomérations, dont les budgets sont très modestes et qui n’ont pas pu bénéficier de l’élan de construction des décennies précédentes. Pour ce faire, le ministère de la Jeunesse et des Sports, lance, suite à l’organisation de plusieurs concours d’architecture sur le thème des piscines économiques et transformables, une opération nommée « Mille piscines » visant à une répartition uniforme et égalitaire des piscines sur tout le territoire, afin que désormais tous les enfants puissent apprendre à nager. La création d’un réseau d’équipements natatoire apparaît d’autant plus nécessaire depuis la décentralisation de l’enseignement du second degré en 1964 et la création de collèges d’enseignement secondaires (CES) dans des petites villes.

 

3. L’opération "Mille piscines" : une industrialisation totale des piscines pour équiper le territoire à grande échelle

 

Mise en place de l’opération Mille piscines

 

La troisième loi de programme prévoit, en 1971, la réalisation prioritaire, entre autres équipements, d’un millier de piscines (dont 850 industrialisées et 150 destinées à la compétition) en quatre ans (1972-1976). Cette opération, appelée "Mille piscines", entre dans la continuité des volontés étatiques édictées depuis le début de la Ve République en matière d’équipement natatoire, mais elle est également motivée par deux évènements qui ont frappé l’opinion publique à l’été 1968 : la noyade de 150 personnes, dont une majorité d’enfants, suite au naufrage d’un bateau de plaisance sur le lac Léman à moins de 50 mètres de la rive ; et les mauvaises performances des nageurs français aux jeux Olympiques de Mexico. Le général de Gaulle donne alors pour mission à Joseph Comiti, secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, d’équiper la France d’un maximum de piscines afin d’enseigner la natation à toute la jeunesse française.Devant l’importance de l’objectif à atteindre : mille piscines, pouvant s’adapter aux possibilités financières souvent limitées des petites et moyennes communes (de 8000 à 15000 habitants) et dont le programme doit concilier l’apprentissage de la natation, la détente et l’entraînement sportif quelle que soit la saison , le secrétariat d’Etat oriente résolument la recherche vers le développement de techniques de préfabrication et d’industrialisation totale de l’architecture, afin de pouvoir produire des piscines en grande série à moindre coût (le prix de revient doit être situé autour de 1 200 000 francs). Pour augmenter l’efficacité et la rapidité de l’opération, l’Etat centralise et facilite le processus administratif (conception et passage des marchés), assure le suivi des réalisations et des travaux, devenant ainsi le maître d’ouvrage des opérations, dont il subventionne largement le coût auprès des villes qui se portent acquéreurs. Les municipalités doivent seulement fournir le terrain et se décider pour un modèle de piscine parmi ceux proposés. A noter que l’Etat se réserve toutefois de refuser ce choix et d’attribuer un autre modèle à la commune, compte tenu des obligations liés aux marchés de série. Pour aider à choisir et expliquer les démarches à mettre en oeuvre, le secrétariat d’Etat diffuse auprès des communes intéressées une documentation abondante et incitative (dépliants, brochures, albums techniques, etc.). Ce système très rationalisé laisse donc peu de marge de manoeuvre aux petites communes qui, si elles souhaitent s’équiper rapidement d’une piscine, sont quasiment obligées de passer par ce système. Ainsi, il s’agit, selon Patrick Facon (2006), de "construire plus vite, moins cher, sans viser d’emblée la perfection – mais en donnant des outils même rudimentaires dans les meilleurs délais".

 

Dès 1970, l’Etat amorce le lancement de cette opération avec la création de 50 "bassins d’apprentissage mobiles" (B.A.M.), dont la fabrication, la conception, le montage et la mise en service sont réalisés par deux entreprises sélectionnées sur concours en 1969 : Walrvae Nausicaa et la société Techniques et Loisirs. Ces bassins de 12,5 x 6 m, peu onéreux et facilement mis en oeuvre, en service d’avril à septembre, sont à affectés par roulement à des communes ne possédant pas d’établissement natatoire. Ils ont pour but de faire patienter les municipalités pendant l’avancée de l’opération "Mille piscines", et de sensibiliser, en attendant, les futurs usagers des piscines industrialisées et ainsi amorcer le développement de la pratique massive de la natation à l’école. Ce service rencontre un grand succès et le secrétariat passe une deuxième commande de 45 B.A.M. en 1972. Ces installations ont été mises en service dans plus de 700 communes jusqu’en 1976 (date fin de l’opération "Mille piscines").

  

Les concours nationaux d’idées de 1969

 

Précédant le lancement de cette opération, l’Etat avait organisé en 1969 et 1971 des séries de concours d’architecture nationaux sur le thème de la piscine, qui devaient conduire à une sélection de modèles de piscines facilement industrialisables. Les deux premiers concours sont lancés le 22 mai 1969 et ont pour objectif de recenser et de comparer toutes les idées nouvelles en matière de piscine. Ces concours sont avant tout ouverts aux architectes, contrairement aux agréments qui mobilisent plutôt des entreprises.

 

Le premier concours porte sur les "piscines transformables", confirmant l’orientation voulue par le ministère de favoriser la construction d’équipements conciliant, en un seul équipement, les bénéfices d’une installation de plein-air et d’une piscine couverte. Les architectes doivent imaginer une piscine ouverte aux beaux-jours, destinée aux agglomérations moyennes et aux quartiers de grandes villes et comportant les équipements suivant : un bassin sportif de 25 m sur 15 m équipé d’un plongeoir, un bassin d’apprentissage de 15 sur 12,5 m, une pataugeoire de 30 m2 et des annexes fonctionnelles et techniques.

 

Le second concours concerne les "piscines économiques". Le programme, plus dépouillé, visant à l’économie tant du point de vue de la construction que de la gestion, correspond aux besoins des petites villes : un bassin mixte de 25 m sur 10 m (dont la profondeur varie de 0,7 à 2 m) permettant de nombreuses activités (baignade familiale, entraînement sportif, apprentissage, compétition, détente) et des annexes fonctionnelles et techniques. Comme pour le premier concours, la façade ou la toiture doit être largement ouvrable. L’architecte doit également prévoir la possibilité d’extensions par l’ajout de bassins de plein air.

 

Ces deux concours connaissent un grand succès : d’après Joseph Comiti, 400 architectes s’y sont intéressés et 150 projets ont été reçus. Neuf avant-projets de piscines transformables sont retenus et quatre pour les piscines économiques. Ces projets, d’une grande originalité, présentent tous des systèmes inédits de toitures ou de façades escamotables permettant l’ouverture complète de la piscine sur l’extérieur. La piscine Tournesol de Bernard Schoeller remporte le premier prix aux deux concours. Robert Hirt gagne le deuxième prix pour les piscines transformables, tandis que le deuxième prix pour les piscines économiques est attribué à la piscine Caneton de Jean-Paul Aigrot, Franc Charras et Alain Charvier. Tous les avant-projets primés doivent normalement faire l’objet d’un prototype en vue d’étudier les possibilités concrètes d’une industrialisation. Mais au final, peu de projets s’y prêtent véritablement. Quelques projets du premier concours sont construits à titre expérimental, et seuls les deux premiers projets lauréats au concours des piscines économiques (Tournesol et Caneton) sont retenus en février 1970 par le secrétariat d’Etat pour la poursuite des études techniques en vue d’une construction en série. Les architectes sont mis en contact avec le bureau d’études SERI-Renault pour approfondir leur projet, puis un appel d’offres international pour les différents lots (tous les éléments doivent être préfabriqués en usine) est lancé en août 1971 pour la construction de prototypes. Pour la réalisation de la coque de la piscine Tournesol, c’est la proposition de la société Durafour qui est retenue, et l’entreprise générale GBA pour la piscine Caneton. Les prototypes primés sont construits à Nangis (Seine-et-Marne) pour la piscine Tournesol et à Salbris (Loir-et-Cher) pour la piscine Caneton. Après une année d’observation et de fonctionnement, les marchés en série sont conclus en décembre 1972 et les premières piscines Tournesol et Caneton sont construites sur tout le territoire national à partir de 1973. Il est prévu de construire 250 exemplaires de chaque piscine. En réalité, 183 piscines Tournesol ont été réalisées en France, et 196 piscines Caneton.

 

inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/les-piscines-des-tren... -

 

les Piscines TOURNESOL En réalité, 183 piscines Tournesol ont été réalisées en France, et 196 piscines Caneton.

 

inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/les-piscines-des-tren... - @ les pisçines Tournesol ↑ a et b Dossier sur la piscine de Carros

 

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Bernard Schoeller et Secrétariat d'État à la Jeunesse et aux Sports, Projet Tournesol : Opération 1000 piscines, dossier technique de présentation, Paris, R. Lacer, 1972, 31 p. (OCLC 1505704, notice BnF no FRBNF35900611, LCCN 75503940)

 

Gérard Monnier (dir.), L'architecture moderne en France, vol. 3 : De la croissance à la compétition : 1967-1999, Paris, Picard, coll. « Librairie de l'architecture et de la ville », 2000, 311 p. (ISBN 2-7084-0571-3), « Les piscines Tournesol », p. 16–18

 

Patrick Facon, « Les piscines Tournesol », dans Gérard Monnier (dir.) et Richard Klein (dir.), Les années ZUP : Architectures de la croissance, 1960-1973, Paris, Picard, 2002, 301 p. (ISBN 2-7084-0629-9), p. 91–110

 

« Remise à neuf de la coupole d'une piscine 'Tournesol' », Les Cahiers techniques du bâtiment, no 279,‎ mai 2008, p. 32–34 (ISSN 0241-6794)

 

Odile Fillion, « Volumes d'eau », D'A. D'Architectures, no 104,‎ août-septembre 2000, p. 36–51

 

fr.wikipedia.org/wiki/Piscine_Tournesol

Out of the Archives: Bed-Stuy’s Willoughby Ave at Throop during construction of water mains in 1914. Workers are taking a break during pavement removal and trench digging—all of which were done by hand. A partly-hidden bicycle suggests that at least one worker was probably riding to the job site.

September 23, 1914.

(Image ID: p008737)

Conduit Mews W2

Paddington, London

 

HD PENTAX-D FA 28-105mm f3.5-5.6

The Postcard

 

A postally unused postcard published by J. Beagles & Co. of London E.C. The photography was by Ellis & Walery of Conduit Street and later Regent Street, London, and the card was printed in England.

 

J. Beagles & Co.

 

The firm of J. Beagles & Co. was started by John Beagles (1844-1909). The company produced a variety of postcards including an extensive catalogue of celebrity (stage and screen) portrait postcards. After Beagle’s death, the business continued under its original name until it closed in 1939.

 

Miss Julia Neilson

 

Julia Emilie Neilson (12th. June 1868 - 27th. May 1957) was an English actress best known for her numerous performances as Lady Blakeney in 'The Scarlet Pimpernel', for her roles in many tragedies and historical romances, and for her portrayal of Rosalind in a long-running production of 'As You Like It'.

 

After establishing her reputation in a series of plays by W. S. Gilbert in 1888, Neilson joined the company of Herbert Beerbohm Tree, where she remained for five years, meeting her future husband, Fred Terry (brother to actresses Kate, Ellen, Marion and Florence Terry, and great uncle of John Gielgud).

 

With Terry, she played in London and on tour for nearly three decades. She was the mother of the actress Phyllis Neilson-Terry and actor Dennis Neilson-Terry.

 

Miss Julia Neilson - The Early Years

 

Neilson was born in London, the only child of Alexander Ritchie Neilson, a jeweller, and his wife, Emilie Davis, a member of a family of five Jewish sisters, many of whose offspring became actresses.

 

Neilson's parents divorced shortly after her birth, and her father soon died, leaving her mother to struggle to support her child. Her mother much later married a solicitor, William Morris, the widower of the actress Florence Terry, elder sister of the actor Fred Terry, who had, by that time, married Neilson.

 

Neilson was an indifferent student. At the age of twelve, she was sent to a boarding school in Wiesbaden, Germany, where she learned to speak French and German and began to study music, discovering that she excelled at this.

 

She returned to England to enter the Royal Academy of Music in 1884, at the age of fifteen, to study piano. She soon discovered that she had a talent as a singer, winning the Llewellyn Thomas Gold Medal (1885), the Westmoreland Scholarship (1886) and the Sainton Dolby Prize (1886). While at the Academy, in 1887, she sang at the St James's Hall and also played roles in amateur theatre.

 

Neilson met the dramatist W. S. Gilbert, who cast her in her first professional stage appearance in March 1888. She played Cynisca in a charity matinée of his play, 'Pygmalion and Galatea', at the Lyceum Theatre, and later that year, in the same play, she was the lead character, Galatea, in a similar matinée at the Savoy Theatre.

 

Gilbert suggested that the statuesque young woman concentrate her career on acting rather than singing, and he coached her on acting. Her next role was Lady Hilda in a revival of Gilbert's 'Broken Hearts'. Gilbert wrote the lyrics to a short song for her to sing during Act I, and she proposed that a fellow student of hers at the Royal Academy, Edward German, should set it to music.

 

She then played Selene in a revival of Gilbert's 'The Wicked World'. In November 1888, she created the role of Ruth Redmayne in Rutland Barrington's production of Gilbert's 'Brantinghame Hall'.

 

These roles led to an invitation for Neilson to join Herbert Beerbohm Tree's company, in which she toured in 'Captain Swift', 'The Red Lamp' and 'The Merry Wives of Windsor'. She remained with Tree's company for five years at the Haymarket Theatre as a tragedienne, beginning with the role of Julie de Noirville in 'A Man's Shadow', which opened in September 1889.

 

In 1891, Neilson married another actor in the company, Fred Terry, the brother of Gilbert's former protégée, Marion Terry (and the actresses Kate, Ellen and Florence Terry).

 

Neilson and her husband appeared together in Sydney Grundy's translation of the French play 'A Village Priest' and numerous other productions together with Tree's company, including 'Beau Austin', 'Hamlet', 'Peril' and Gilbert's 'Comedy and Tragedy' (1890).

 

She also played Drusilla Ives in 'The Dancing Girl' (1891) by Henry Arthur Jones.

 

Terry and Neilson's daughter Phyllis was born in 1892. Neilson was soon back on stage as Lady Isobel in Jones's 'The Tempter' (1893), and created the role of Hester Worsley in Oscar Wilde's 'A Woman of No Importance' (1893). A review of Neilson's performance in the play 'Ballad Monger' in 1890 declared:

 

"Miss Neilson's really wonderful singing

took the curtain up on the very keynote

of the beautiful and pathetic play.

And to her singing no higher tribute can

be paid.

One of these days, we do not doubt, it will

be possible to write in the same strain about

her acting. In that there is splendid promise.

And the promise will come the more near to

performance when she is a trifle less conscious

of her remarkable physical beauty, and of the

fact that she has been to some extent rushed

into her present position."

 

In June 1894, Neilson and Terry appeared together in 'Shall We Forgive Her?' by Frank Harvey at the Adelphi Theatre, with Neilson as Grace. The next year, she played Lady Chiltern in Wilde's comedy 'An Ideal Husband' at the Haymarket under the management of Lewis Waller.

 

Miss Julia Neilson - The Later Years

 

Julia gave birth to her second child, Dennis, in October 1895. Two months later, the family travelled to America to perform with John Hare's company. There they played together in New York in 'The Notorious Mrs. Ebbsmith' by Arthur Wing Pinero, with Neilson as Agnes.

 

In 1896, they returned to England where, at the St James's Theatre, Neilson played Princess Flavia in 'The Prisoner of Zenda' by Anthony Hope, remaining at that theatre for two years. There she played Rosalind in the extremely successful run of 'As You Like It' (in which role she toured North America in 1895 and 1910).

 

She played the title role in Pinero's 'The Princess and the Butterfly' in 1897. Her husband appeared with her in 'The Tree of Knowledge' and other plays from October 1897 until the summer of 1898; her roles included Beatrice in 'Much Ado About Nothing'.

 

Next, they appeared in 'The Gypsy Earl'. Again with Tree's company, now at Her Majesty's Theatre, Neilson was Constance in 'King John' (1899) (and appeared in an early short silent movie recreating King John's death scene at the end of the play) and Oberon in 'A Midsummer Night's Dream' (1900).

 

The couple entered into management together in 1900, producing and starring in 'Sweet Nell of Old Drury' by Paul Kester.

 

They would continue to produce plays together for the next 30 years, most notably, 'The Scarlet Pimpernel' (1905 at the New Theatre), in which they also starred. Despite scathing reviews from the critics, the play was a record-breaking hit, and played for more than 2,000 performances, then enjoying numerous revivals.

 

Neilson's roles also included the title role in Kester's adaptation of 'Dorothy Vernon of Haddon Hall' (1907). Neilson's and Terry's productions continued to favour historical romances or comedy melodramas, including 'Henry of Navarre' by William Devereux (1909 at the New Theatre). Henry and Sweet Nell became their signature pieces during many tours of the British provinces and during their US tour in 1910.

 

They also produced and starred with much success in 'For Sword or Song' by Robert Legge and Louis Calvert (1903), 'Dorothy o' the Hall' by Paul Kester and Charles Major (1906), 'The Popinjay' by Boyle Lawrence and Frederick Mouillot (1911), 'Mistress Wilful' by Ernest Hendrie (1915), 'The Borderer' (1921), 'The Marlboroughs' (1924), and 'The Wooing of Katherine Parr' by William Devereux (1926).

 

Neilson and Terry also starred in 'A Wreath of a Hundred Roses' (1922), which was a masque by Louis N. Parker at the Duke's Hall to celebrate the Royal Academy's centenary. In 1926, Neilson starred alongside Lawrence Grossmith in a revival of 'Henry of Navarre', which toured the provinces. She later starred in 'This Thing Called Love' in 1929.

 

Julia's son Dennis died of pneumonia in 1932, and her husband, Fred Terry, died in 1933. Neilson retired from the stage after a run as Josephine Popinot in the revival of the farce 'Vintage Wine' by Seymour Hicks and Ashley Dukes at Daly's Theatre.

 

In 1938, she was given a testimonial luncheon to mark her fiftieth anniversary as a performer. Neilson made a brief return to the stage in 1944 to play Lady Rutven in 'The Widow of 40' by Heron Carvic. She wrote a memoir entitled, 'This For Remembrance', which gives an account of her life in the theatre business.

 

The Death of Julia Neilson

 

Julia died in hospital in Hampstead, London, after a fall at her home, in 1957 at the age of 88. She was cremated at Golders Green, and she and her husband are both buried at Hampstead Cemetery in London.

Santa Clara 2014

  

tech info:

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Hobson's Conduit monument, Cambridge, 13 Nov 2024

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Le reportage se penche ensuite sur la préfabrication en usine. Ces procédés de préfabrication en usine selon le commentaire sont bien adaptés aux pays en voie de développement, cela est illustré dans le reportage par une réalisation en Libye à Benghazi. Dans la course à l'allégement des matériaux un procédé l'isola béton est présenté. Un chapitre sur la construction métallique explique les avantage de ce procédé. La fabrication de composants ouvre de nouvelles perspectives à l'industrie du bâtiment.

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www.youtube.com/watch?v=AJAylpe8G48 …, - la tour 80 HLM située au 1 rue Proudhon à Valentigney dans le quartier des Buis Cette tour emblématique du quartier avec ces 15 étages a été abattu par FERRARI DEMOLITION (68). VALENTIGNEY (25700) 1961 - Ville nouvelle-les Buis 3,11 mn www.youtube.com/watch?v=C_GvwSpQUMY … - Au nord-Est de St-Etienne, aux confins de la ville, se dresse une colline Montreynaud la ZUP de Raymond Martin l'architecte & Alexandre Chemetoff pour les paysages de St-Saens.. la vidéo içi * Réalisation : Dominique Bauguil www.youtube.com/watch?v=Sqfb27hXMDo … … - www.dailymotion.com/video/xk6xui?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xk1dh2?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/xwytke?playlist=x34ije , www.dailymotion.com/video/x1bci6m?playlist=x34ije l'industrie du bâtiment.

la Grande Borne 91, le Vaudreuil 27, Avoriaz, Avenue de Flandres à Paris, tours Picasso à Nanterre, vues de la défense, Benghazi Libye 1975 Réalisateur : Sydney Jézéquel, Karenty

la construction des Autoroutes en France - Les liaisons moins dangereuses 1972 www.dailymotion.com/video/xxi0ae?playlist=x34ije Cardem les 60 ans de l'entreprise de démolition française tres prisée des bailleurs pour les 80, 90's (1956 - 2019) toute l'Histoire de l'entreprise içi www.youtube.com/watch?v=Yyf1XGvTZYs - 69 LYON & la Cardem pour la démolition de la barre 230 Quartier la Duchère le 2 juillet 2015, youtu.be/BSwidwLw0NA pic.twitter.com/5XgR8LY7At -34 Béziers - C'était Capendeguy le 27 janv 2008 En quelques secondes, 450 kg d'explosifs ont soufflé la barre HLM de 492 lgts, de 480 m, qui laissera derrière elle 65.000 tonnes de gravas. www.youtube.com/watch?v=rydT54QYX50 … … Les usines Peugeot - Sochaux Montbéliard. 100 ans d'histoire en video www.youtube.com/watch?v=X4w3CxXVAyY … - 42 LOIRE SAINT-ETIENNE MONTREYNAUD LA ZUP Souvenirs avec Mascovich & son clip "la tour de Montreynaud" www.youtube.com/watch?v=p7Zmwn224XE

Villeneuve-la-Garenne, La Caravelle est à mettre au crédit de Jean Dubuisson, l’un des architectes les plus en vue des années 1960, www.dailymotion.com/video/x1re3h5 via @Dailymotion - AMIENS les HLM C'était le 29 juillet 2010, à 11h02. En quelques secondes, cette tour d'habitation s'est effondrée, détruite par implosion. Construite en 1961, la tour avait été vidée de ses habitants quelques années auparavant. www.youtube.com/watch?v=ajz2xk5KBNo … … - Les habitants de Montreynaud parlent de leur quartier et de cette destruction entre nostalgie et soulagement içi en video www.dailymotion.com/video/xmiwfk - Les bâtiments de la région parisienne - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/CAF96034508/les-batiments-de-la-region-p... … via @Inafr_officiel - Daprinski - George Michael (Plaisir de France remix) www.youtube.com/watch?v=sJeH-nzlj3I

Ministère de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire - Dotation par la France d'autoroutes modernes "nécessité vitale" pour palier à l'inadaptation du réseau routier de l'époque voué à la paralysie : le reportage nous montre des images d'embouteillages. Le ministre de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire dans les deux gouvernements de Pierre Messmer, de 1972 à 1974, Olivier Guichard explique les ambitions du programme de construction qui doit atteindre 800 km par ans en 1978. L'ouverture de section nouvelles va bon train : Nancy / Metz par exemple. Le reportage nous montre l'intérieur des bureaux d'études qui conçoivent ces autoroute dont la conception est assistée par ordinateurs dont le projet d'ensemble en 3D est visualisé sur un écran. La voix off nous informe sur le financement de ces équipements. Puis on peut voir des images de la construction du pont sur la Seine à Saint Cloud reliant l'autoroute de Normandie au périphérique, de l'échangeur de Palaiseau sur 4 niveau : record d'Europe précise le commentaire. Le reportage nous informe que des sociétés d'économies mixtes ont étés crées pour les tronçons : Paris / Lille, Paris / Marseille, Paris / Normandie. Pour accélérer la construction l’État a eu recours à des concessions privées par exemple pour le tronçon Paris / Chartres. "Les autoroutes changent le visage de la France : artères économiques favorisant le développement industriel elles permettent de revitaliser des régions en perte de vitesse et de l'intégrer dans le mouvement général de l'expansion" Sur le plan européen elles vont combler le retard de la France et réaliser son insertion. Images de l'inauguration de l'autoroute entre Paris et Bruxelles par le président Georges Pompidou. Le reportage rappel que l'autre fonction capitale des autoroute est de favoriser la sécurité. La question de la limitation de vitesse est posée au ministre de l’Équipement, qui n'y est favorable que sur certains tronçons. Un des facteur de sécurité selon le commentaire est l'humanisation des autoroutes : aires de repos, restaurants, signalisation touristiques... "Rien n'est impossible aux techniques modernes" nous apprend la voix off qui prend comme exemple le déplacement sur rail de 65 mètres d'un château classé afin de faire passer l'autoroute Lille / Dunkerque.Durée : 4 minutes 30 secondes

Sur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije Lyon, Tournon, Caen - Le Bosquel, un village renait 1947 l'album cinématographique de la reconstruction, réalisation Paul de Roubaix production ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, village prototype, architecte Paul Dufournet, www.dailymotion.com/video/xx5tx8?playlist=x34ije - Demain Paris 1959 dessin animé présentant l'aménagement de la capitale dans les années 60, Animation, dessin animé à vocation pédagogique visant à promouvoir la politique d’aménagement suivie dans les années 60 à Paris. Un raccourci historique sur l’extension de Paris du Moyen Âge au XIXe siècle (Lutèce, œuvres de Turgot, Napoléon, Haussmann), ce dessin animé retrace la naissance de la banlieue et de ses avatars au XXe siècle. Il annonce les grands principes d’aménagement des villes nouvelles et la restructuration du centre de Paris (référence implicite à la charte d’Athènes). Le texte est travaillé en rimes et vers. Une chanson du vieux Paris conclut poétiquement cette vision du futur. Thèmes principaux : Aménagement urbain / planification-aménagement régional Mots-clés : Banlieue, extension spatiale, histoire, quartier, ville, ville nouvelle Lieu géographique : Paris 75 Architectes ou personnalités : Eugène Haussmann, Napoléon, Turgot Réalisateurs : André Martin, Michel Boschet Production : les films Roger Leenhardt

www.dailymotion.com/video/xw6lak?playlist=x34ije - Rue neuve 1956 la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, villes, villages, grands ensembles réalisation : Jack Pinoteau , Panorama de la reconstruction de la France dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc. ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque. Le documentaire explique par exemple la manière dont a été réalisée la reconstruction de Saint-Malo à l'intérieur des rempart de la vieille ville : "c'est la fidélité à l'histoire et la force du souvenir qui a guidé l'architecte". Dans le même esprit à Gien, au trois quart détruite en 1940, seul le château construit en 1494 pour Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, fut épargné par les bombardements. La ville fut reconstruite dans le style des rares immeubles restant. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé « Joyau de la Reconstruction française ». Dans un deuxième temps est abordé le chapitre de la construction des cités et des grands ensembles, de l’architecture du renouveau qualifiée de "grandiose incontestablement". S’il est précisé "on peut aimer ou de ne pas aimer ce style", l’emporte au final l’argument suivant : les grands ensembles, c'est la campagne à la ville, un urbanisme plus aéré, plus vert." les films caravelles 1956, Réalisateur : Jack Pinoteau (connu pour être le metteur en scène du film Le Triporteur 1957 qui fit découvrir Darry Cowl) www.dailymotion.com/video/xuz3o8?playlist=x34ije - www.dailymotion.com/video/xk1g5j?playlist=x34ije Brigitte Gros - Urbanisme - Filmer les grands ensembles 2016 - par Camille Canteux chercheuse au CHS -Centre d'Histoire Sociale - Jeanne Menjoulet - Ce film du CHS daté de 2014 www.youtube.com/watch?v=VDUBwVPNh0s … L'UNION SOCIALE POUR L'HABITAT le Musée des H.L.M. musee-hlm.fr/ union-habitat.org/ - EXPOSITION :LES 50 ANS DE LA RESIDENCe SALMSON POINT-Du JOUR www.salmsonlepointdujour.fr/pdf/Exposition_50_ans.pdf - Sotteville Construction de l’Anjou, le premier immeuble de la Zone Verte sottevilleaufildutemps.fr/2017/05/04/construction-de-limm... - www.20minutes.fr/paris/diaporama-7346-photo-854066-100-an... - www.ladepeche.fr/article/2010/11/02/940025-140-ans-en-arc... dreux-par-pierlouim.over-blog.com/article-chamards-1962-9... missionphoto.datar.gouv.fr/fr/photographe/7639/serie/7695...

Official Trailer - the Pruitt-Igoe Myth: an Urban History

www.youtube.com/watch?v=g7RwwkNzF68 - la dérive des continents youtu.be/kEeo8muZYJU Et la disparition des Mammouths - RILLIEUX LA PAPE & Dynacité - Le 23 février 2017, à 11h30, les tours Lyautey étaient foudroyées. www.youtube.com/watch?v=W---rnYoiQc 1956 en FRANCE - "Un jour on te demanda de servir de guide, à un architecte en voyage d etudes, ensemble vous parcourez la Françe visitant cité jardins, gratte ciel & pavillons d'HLM..." @ les archives filmées du MRU www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... … Villages de la Françe cité du Soleil

Ginger CEBTP Démolition, filiale déconstruction du Groupe Ginger, a réalisé la maîtrise d'oeuvre de l'opération et produit les études d'exécution. L'emblématique ZUP Pruitt Igoe. vaste quartier HLM (33 barres de 11 étages) de Saint-Louis (Missouri) USA. démoli en 1972 www.youtube.com/watch?v=nq_SpRBXRmE … "Life is complicated, i killed people, smuggled people, sold people, but perhaps in here.. things will be different." ~ Niko Bellic - cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (23 juin 2010).13H & Boom, quelques secondes plus tard, la barre «GHJ», 14 étages et 168 lgts, s’effondrait comme un château de cartes sous les applaudissements et les sifflets, bientôt enveloppés dans un nuage de poussière. www.youtube.com/watch?v=d9nBMHS7mzY … - "La Chapelle" Réhabilitation thermique de 667 logements à Andrézieux-Bou... youtu.be/0tswIPdoVCE - 11 octobre 1984 www.youtube.com/watch?v=Xk-Je1eQ5po DESTRUCTION par explosifs de 10 tours du QUARTIER DES MINGUETTES, à LYON. les tours des Minguettes ; VG des tours explosant et s'affaissant sur le côté dans un nuage de fumée blanche ; à 13H15, nous assistons à l'explosion de 4 autres tours - St-Etienne Métropole & Montchovet - la célèbre Muraille de Chine ( 540 lgts 270m de long 15 allees) qui était à l'époque en 1964 la plus grande barre HLM jamais construit en Europe. Après des phases de rénovation, cet immeuble a été dynamité en mai 2000 www.youtube.com/watch?v=YB3z_Z6DTdc … - PRESQU'ILE DE GENNEVILLIERS...AUJOURD'HUI...DEMAIN... (LA video içi parcours.cinearchives.org/Les-films-PRESQU-ILE-DE-GENNEVI... … ) Ce film de la municipalité de Gennevilliers explique la démarche et les objectifs de l’exposition communale consacrée à la presqu’île, exposition qui se tint en déc 1972 et janvier 1973 - le mythe de Pruitt-Igoe en video içi nextcity.org/daily/entry/watch-the-trailer-for-the-pruitt... … - 1964, quand les loisirs n’avaient (deja) pas le droit de cité poke @Memoire2cite youtu.be/Oj64jFKIcAE - Devenir de la ZUP de La Paillade youtu.be/1qxAhsqsV8M v - Regard sur les barres Zum' youtu.be/Eow6sODGct8 v - MONTCHOVET EN CONSTRUCTION Saint Etienne, ses travaux - Vidéo Ina.fr www.ina.fr/video/LXF99004401 … via - La construction de la Grande Borne à Grigny en 1969 Archive INA www.youtube.com/watch?time_continue=12&v=t843Ny2p7Ww (discours excellent en seconde partie) -David Liaudet : l'image absolue, c'est la carte postale" phothistory.wordpress.com/2016/04/27/david-liaudet-limage... … l'architecture sanatoriale Histoire des sanatoriums en France (1915-1945). Une architecture en quête de rendement thérapeutique..

passy-culture.com/wp-content/uploads/2009/10/Les-15-Glori... … … & hal.archives-ouvertes.fr/tel-01935993/document Gwenaëlle Le Goullon (LAHRA), auteur du livre "la genèse des grands ensembles",& Danièle Voldman (CHS, Centre d'Histoire Sociale), expliquent le processus qui a conduit l'Etat, et le ministère de l'urbanisme &de la reconstruction à mener des chantiers exp www.youtube.com/watch?v=zR_jxCANYac&fbclid=IwAR2IzWlM... mémoire2cité & l'A.U.A. - Jacques Simon (1929 - 26 septembre 2015) est un architecte paysagiste formé à l'École des beaux-arts de Montréal et à l'École nationale supérieure du paysage de Versailles. Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre", Jacques SIMON, paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, réalise avec eux des installations paysagères éphémères principalement dans des champs et visibles du ciel. Avec sa palette d'artiste, Jacques SIMON réinvente des paysages comme les agriculteurs eux-aussi à leur façon les créent et les entretiennent. Le CAUE du Rhône vous invite à venir découvrir ses travaux au travers d'un kaléidoscope de photographies empreintes de spontanéité, de fraîcheur et d'humour. Cette exposition nous interpelle sur le caractère essentiel d'une nature changeante, fragile, sur l'importance d'une activité agricole diversifiée et sur la nécessaire évolution du métier de paysan. Elle nous amène aussi à voir et à interpréter ce que l'on voit, elle éveille en nous le sens de la beauté du paysage en conjuguant les différentes échelles de perception et de lecture; à pied et à vol d'oiseau, à la fois l'échelle humaine, terrestre, géologique, forestière, hydrologique, biologique mais aussi esthétique et symbolique. Jacques Simon, paysagiste cosmopolite est l'un des principaux acteurs du renouveau de la pensée paysagère en France dans les années 60 et 70 conjuguant avec cohérence sa pratique de paysagiste, de voyageur, d'éditeur, d'enseignant avec son approche plus artistique du paysage, subtile, sensible et humaine de la nature avec la réalisation de "performances". Ses projets paysagers comme ses interventions paysagères éphémères sont marqués par la mobilité, la fragilité, une empathie avec le lieu, par la dualité même du voyage : découverte / évanouissement, création / disparition. Jacques Simon dessine, écrit sur le paysage, "une surface", un peu à la manière du land'art avec les techniques et les outils du jardinier, du cultivateur. Il ne s'agit plus de représenter la nature mais de l'utiliser en créant avec et dans le paysage. L'intention de Jacques Simon n'est pas d'apposer sa marque sur le paysage mais de travailler instinctivement avec lui afin que ses travaux-installations manifestent même brièvement un contact en harmonie avec le monde naturel. "On dit qu'il a bouleversé l'esprit du paysage, il a remis les choses essentielles à leur place. Il rit de l'importance qu'on veut bien lui donner, fils de l'air, il ne veut rien de plus que passer dans les cerveaux pour les ventiler, les rafraîchir et non pour les modeler; son "importance", il l'a ailleurs et autrement; il est historique parce que dans son temps, dans celui qui s'écoule et non dans celui qui passe". Extrait de "Jacques Simon, tous azimuts", Jeanne-Marie Sens et Hubert Tonka, Pandora Editions, 1991. Il a introduit une nouvelle conception de l'art du paysage proche du Land art, Jacques Simon est l'auteur d'une série d'ouvrages sur différents aspects du paysage et abordés d'un point de vue technique. Il a travaillé de 1964 à 1966 en collaboration avec Michel Corajoud. Il a conçu le Parc de la Deûle (qui lui a valu le Grand Prix national du Paysage en 2006, après l'avoir reçu une première fois en 19901).

Il est mort le 29 septembre 20151 et a été incinéré à Auxerre Le paysagiste Jacques Simon s'est éteint le 26 septembre dernier à l'âge de 86 ans. Diplômé de Versailles en 1959, il fut sans doute l'une des figures les plus emblématiques, les plus géniales et les plus originales du paysagisme contemporain. Premier grand prix du paysage et prix du Conseil de l'Europe pour le parc de la Deule, on lui doit des principes de compositions très forts, autour du nivellement, du traitement du végétal ou de la place laissée au vide. Ses intuitions comme ses travaux ont inspiré tous les paysagistes avec lesquels il a travaillé, à commencer par Michel Corajoud ou Gilles Vexlard. On lui doit un profond renouvellement dans la composition des grands ensembles, ses réalisations -comme le parc Saint-John Perse à Reims- restant des modèles pour tous les professionnels. Jacques Simon développa également une production d'œuvres plus éphémères, attentif aux mouvements et aux transformations. Pédagogue talentueux et généreux, il le fut autant par les documents techniques et la revue qu'il publia, que par ses interventions en atelier devant plusieurs générations d'étudiants de l'école. Les paysagistes perdent un de leurs plus féconds inspirateurs. L'ENSP s'associe au deuil de sa famille et de ses proches. Témoignages à la mémoire de Jacques Simon

Dans les années 1990 à l'école du Paysage de Versailles, lorsque nous entrions en première année, la première satisfaction était d'acquérir du nouveau matériel d'expression plastique. Encre, feutres, supports en grand format et sur papier calque...mais aussi découvrir des livres de notre professeur Jacques Simon : des carnets de dessins et de croquis, des photomontages découpés aux ciseaux.

En amphithéâtre lors de conférences et séances de projections de diapositives, Jacques Simon évoquait surtout sa capacité à piloter un hélicoptère. Je viens de retrouver un extrait d'un article à ce sujet...

« (...) Car depuis une dizaine d'années, le Bourguignon a trouvé une solution à son imagination en bourgeonnement permanent. Jacques Simon crée ‘pour lui tout seul'. Ni commande ni concours. Mais des messages géants écrits dans les champs et seulement visibles d'avion ou d'hélicoptère. Un art éphémère et privé dont il s'amuse, les veilles de moissons, tout autour de sa ferme de Turny, dans l'Yonne.

Et là, plus rien ne l'arrête. Les agriculteurs du coin ont pris l'habitude de le voir faucher des allées entières de luzerne. De l'apercevoir écraser d'interminables chemins de phacelia, un graminé californien qui existe en trois couleurs (blanc, bleu, rouge). De l'observer dans son hélicoptère photographiant le résultat. Ses messages sont des hommages ou des avertissements. L'un prévient : ‘Hé, si tu n'as plus de forêt t'es foutu.' Un autre : 'Sans les paysans, je m'emmerde. Signé : la Terre.' Même l'hiver, Jacques Simon s'adonne à cette calligraphie paysagère. (...) ».

Extrait paru dans La Croix l'événement du dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, par Frédéric Potet, rubrique Culture.

file:///C:/Users/user/Downloads/B_Blanchon_AUA.pdf Interview to Jacques Simon incleded on the dvd that accompanies book "Metropoles en Europe", from the exhibition "Lille - Metropoles en Europe". The French landscape architect Jacques Simon's love for nature first developed on his father's tree farm and then deepened when he traveled as a young man to Sweden and then Canada, where he attended art school in Montreal while working as a lumberjack. Between 1957 and 1959, Simon studied at the École Nationale de Horticulture. He has since become an important link in the renewal of French landscape architecture, combining the Anglo-Saxon and Scandinavian garden cultures he absorbed in his travels with classic Latin structures. He works as often as possible in situ, and does not shy away from driving the tractor himself.

www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U turny.chez.com/A0archives/jSIMMON.htm Jacques Simon, Il crée la revue Espaces verts en 1968, l’anime jusqu’en 1982, publie des cahiers spéciaux dédiés à « l’Aménagement des espaces libres ».

Même l'hiver, il s'adonne à cette calligraphie paysagère».La Croix dimanche 11 et lundi 12 juin 1995, simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon écrit ses premiers articles dès la fin des années 1950 pour des revues comme Maison et Jardin et Urbanisme. En 1965, il signe l’un de ses premiers livres, L’Art de connaître les arbres. strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … jacques simon & Le parc des Coudrays - Élancourt-Maurepas, 1970 strabic.fr/Jacques-Simon-Gilles-Vexlard … simonpaysage.free.fr/ Jacques Simon - Espaces verts n° 27, avril-mai-juin 1971, p. 44-45 Fasciné par la campagne qui témoigne d'une histoire de labeur, celle des agriculteurs "ses amis", "les génies de la terre" paysagiste dplg, Premier Grand Prix du Paysage en 1990*, www.youtube.com/watch?v=OyBnqrUlK9U

twitter.com/Memoire2cite #mémoire2cité #Ville #Architecture #Logementsocial #saintetienne #Beaulieu l'1 des six 1er #Grandensemble de FRANCE mise à l’étude dès 1950. Il débute en 1953 & comprend 1221 lgts, un groupe scolaire et 35 boutiques.Des parrains prestigieux et l’élite de l’architecture stéphanoise Hur/Gouyon/Farat www.twitter.com/Memoire2cite En ce milieu de décennie, le grand ensemble de Beaulieu à Saint-Etienne fête coup sur coup deux anniversaires symboliques : 2015 est l’année du soixantenaire de sa livraison, alors qu’avant cela 2013 correspond aux dix ans de l’obtention de son label Patrimoine du XXe siècle. Ce label inscrit Beaulieu dans un processus de valorisation patrimoniale par l’architecture, et le place ainsi en terrain laboratoire pour une réflexion sur la patrimonialisation des grands ensembles (Pouvreau, 2011 ; Kaddour, 2013).Cette labellisation n’est toutefois pas la seule démarche de valorisation patrimoniale et mémorielle conduite pour Beaulieu et les grands ensembles voisins : les années 2000 voient s’y multiplier les entreprises visant à identifier et valoriser d’une part les singularités architecturales et urbaines de Beaulieu, et d’autre part les récits de vie contrastés de différents groupes d’habitants des grands ensembles. La somme de ces entreprises patrimoniales et mémorielles, près d’une dizaine, conforte l’idée d’exemplarité des Quartiers sud-est de Saint-Étienne. D’autant plus que, dans l’histoire des grands ensembles français, ces Quartiers sont particulièrement précurseurs : Beaulieu est l’un des plus vieux de France, tandis que son voisin Montchovet est un pionnier de la politique de la Ville, puis de la rénovation urbaine et des travaux de deuil par le recueil de mémoires qui accompagnent cette dernière.Si l’on se place dans une perspective d’analyse des jeux d’acteurs, représentations et stratégies conditionnant les processus de fabrication du patrimoine, suivant en cela les approches traditionnellement menées par la géographie sociale (Gravari-Barbas, 2002 ; Veschambre, 2007 ; Hertzog, 2011), il est possible de s’interroger ici plus spécifiquement sur la place laissés aux mémoires plurielles d’habitants dans la définition et la valorisation de ce qui fait patrimoine dans les grands ensembles du sud-est de Saint-Étienne. La particularité de cette réflexion réside dans le fait de la placer au cœur de la rénovation urbaine qui fait l’actualité des grands ensembles.Les informations analysées ici ont été recueillies par une recherche documentaire (revue de presse, consultation d’archives administratives et de documents techniques), par la réalisation d’entretiens avec des représentants des différentes institutions et associations impliquées (directeurs successifs de l’organisme d’HLM, techniciens du service Urbanisme de la Ville, travailleurs sociaux et enseignants) ainsi qu’avec des habitants, et par des observations sur site (transformations spatiales).Un retour sur la livraison et l’évolution des Quartiers sud-est permettra dans un premier temps de donner la contextualisation nécessaire à la compréhension de ce qui se joue aujourd’hui. Cet historique permettra d’insérer ensuite dans l’épaisseur et la dynamique du temps long un inventaire espéré exhaustif des initiatives réalisées depuis le lancement de la rénovation urbaine par les différents acteurs institutionnels et associatifs. Cet inventaire est réalisé à partir d’une définition large de la notion de patrimoine, prise dans ses différentes acceptions notariale, immobilière et culturelle. Ces éléments contextuels et factuels collectés, il s’agira enfin, dans le dernier tiers de cette présentation, de les confronter et de les mettre en cohérence afin de proposer une interprétation sur ce qui fait patrimoine dans les grands ensembles du sud-est de Saint-Etienne. Cela permettra une réflexion sur la place que les mémoires plurielles d’habitants y tiennent.

Quartiers sud-est de Saint-Étienne : des grands ensembles contrastés, des habitants divers

6Cette première partie a pour objet de présenter les grands ensembles du sud-est de Saint-Étienne. Pour cela, il est nécessaire de prendre le temps d’en faire un historique. Il s’agit notamment, en plus de donner les éléments urbains et économiques propres à l’agglomération stéphanoise dans la grande région lyonnaise, de s’intéresser aux acteurs de la vie de ces grands ensembles depuis leur construction, en présentant les principales actions menées par les institutions gestionnaires, et en identifiant les principales catégories sociales d’habitants ayant successivement occupé les lieux. Au niveau des sources, cet historique s’appuie sur les travaux existants, complétés par des études techniques (dont le dossier de candidature au Grand projet de ville - GPV), une revue de presse et des entretiens avec les gestionnaires. L’expression est tirée du film La crise du logement, 1954, réalisation Roger Montéran, Maryse Barbu (...)Les cinq autres sont : Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800 logements), Bron-Parilly ( (...)

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ville de Saint-Étienne se voit surnommée Capitale des taudis1 en raison des taux élevés de surpeuplement et d’insalubrité de son parc de logements. Cette crise du logement débute avec l’important développement industriel du XIXe siècle et la fulgurante croissance démographique qui l’accompagne : de 25 000 personnes après la Révolution française, la population stéphanoise passe à plus de 190 000 dans les années 1930. Or, la construction d’habitations par le patronat ne suit pas, les compagnies minières et métallurgiques se contentant de laisser les ouvriers se loger dans l’existant et les immeubles des artisans. Comme dans nombre de villes françaises, c’est la construction de grands ensembles au début des années 1950 qui permet de porter un coup décisif à cette crise tenace. La ville présente la particularité d’abriter l’un des six premiers grands ensembles de France : imaginé à partir de 1949, Beaulieu est construit entre 1953 et 1955 dans le cadre du plan national dit Courant2, et compte 1 262 logements HLM modernes et confortables. Il n’est que la première opération d’un plan plus vaste qui, pour ce qui concerne le seul sud-est de la ville, amène à la production de plus de 6 000 logements, dans les grands ensembles de Beaulieu II - Marandinière (1957-1959), Beaulieu III - Montchovet (1962-1965), Beaulieu IV - la Palle (1967-1970) et dans celui de la Métare en copropriété (1962-1974, voir illustration 1).C’est plus particulièrement sur les grands ensembles de Beaulieu et Montchovet, mitoyens, que l’attention va ici porter. Leurs formes divergent, puisque le premier compte 19 barres et une tour formant un ensemble urbain particulièrement soigné (illustration 2), alors que le second (1 266 logements) est composé de huit barres, certaines très imposantes, implantées simplement parallèlement ou perpendiculairement les unes aux autres. Montchovet présente simplement une population plus jeune, du fait de plus grands appartements ; il (...)

9Leurs occupations initiales (Vant, 1974 ; Blanc, Bonilla, Tomas, 2003) sont par contre significativement proches, puisqu’ils accueillent tous deux très majoritairement des ouvriers de l’industrie (principalement qualifiés) et des fonctionnaires, soit des catégories sociales que l’on qualifierait aujourd’hui de moyennes (illustration 3)3. La crise du logement est en effet telle à Saint-Étienne que les demandes d’HLM émanent de catégories sociales très variées, et, pour les grands ensembles, l’office municipal gestionnaire sélectionne les locataires suivant leur solvabilité. Les plus pauvres des demandeurs de logements HLM, ainsi que les immigrés et familles originaires du Maghreb, quand ils sont accueillis, le sont dans des opérations de taille plus réduite, formant un habitat spécifique (Logements de première nécessité, Programmes sociaux de relogement, opération Million…). Autrement, ils occupent le parc de logements vieilli, insalubre ou précaire de la ville.

En 1979, 46 % des nouveaux arrivants sont étrangers. Les chefs de ménages étrangers représentent à (...)L’acuité du questionnement local se voit par ailleurs accru par le contexte national puisque, paral (...) « L’office doit conserver un caractère social mais néanmoins, il ne peut pas accueillir n’importe q (...) « Quand la Muraille de Chine s’éveillera », Hebdo, 2 novembre 1983.Cette occupation sociale des grands ensembles du sud-est de Saint-Étienne dure jusque dans la deuxième moitié des années 1970, à partir de laquelle Montchovet voit sa population se paupériser, suivant des mécanismes connus (Dubet F., Lapeyronnie D., 1992 ; Blanc J.-N., Bonilla M., Tomas F., 2003) : les catégories les plus aisées commencent à quitter Montchovet dès le milieu des années 1970, la suite de leur parcours résidentiel les menant vers l’achat d’un nouveau logement (ailleurs dans la ville puis dans le périurbain qui se développe) ; une partie des ménages restant sur place se voit quant à elle petit à petit frappée par la crise socio-économique et le chômage qui touchent durement l’agglomération. Le cas stéphanois présente toutefois la particularité de connaître un processus exacerbé, avec une politique ethnique affichée sans détour. À partir du milieu des années 1970, Montchovet accueillent en effet quelques ménages d’origine étrangère, venant du logement spécifique ou des quartiers insalubres du centre-ville en voie de résorption4. Un choix s’impose alors aux gestionnaires de Montchovet (Ville et office) : encourager le mouvement de paupérisation et d’« ethnicisation » ou le freiner5. La municipalité d’union de la gauche (1977-1983) tente de résister à ces évolutions en préparant avec les associations d’habitants une réhabilitation de Montchovet, retenue par l’État dans le cadre de la procédure Développement social des quartiers (DSQ, François Mitterand se rendant même lui-même à Montchovet pour une visite express), visant à maintenir les catégories moyennes dans le grand ensemble6. Mais la municipalité RPR-UDF élue à la suite (1983) réoriente le projet, avec d’une part un volet bâti axé non plus principalement sur les logements mais sur une réhabilitation lourde des façades (isolation colorée, percées et démolition très partielle), et d’autre par un volet social expérimentant une gestion ségrégative de la ville. Montchovet se voit en effet attribuer une fonction d’accueil de familles d’origine maghrébine et aux revenus peu élevés. Le maire affirme : « au risque de choquer, je dirais que vouloir l’intégration à tout prix est un non-sens car personne ne la veut d’un côté comme de l’autre […]. En revanche, je crois que vouloir faciliter les petits regroupements par ethnie serait préférable »7. La paupérisation de la population de Montchovet va grandissant tout au long des années 1980 et 1990, avec pour corollaire les problèmes sociaux et de gestion qui en font un « quartier sensible », le plus dur de la ville : précarité (98,3 % d’allocataires en 1996, taux de chômage de 34,3 %), échec scolaire, multiplication des actes d’incivilité et de délinquance (incendies nombreux de véhicules, agressions dont l’une tourne au drame), forte vacance de logements (68 % d’occupation totale en 1996)...La dévalorisation de Montchovet est telle qu’en 1995, à peine plus de dix ans après la signature de la convention DSQ, le maire fraîchement élu (Parti radical), ex-adjoint à l’urbanisme du maire précédent, fait de la démolition de l’immeuble symbole du quartier la première grande décision de son mandat. Cette barre, le bâtiment A surnommé Muraille de Chine du fait de ses 250 mètres de long environ, de ses seize niveaux dans sa partie la plus haute et de ses 526 logements à sa livraison, est démolie le 27 mai 2000 Le maire justifie cette démolition par un triple argumentaire : le rejet de l’immeuble par les Stéphanois (qu’il lit dans la vacance), la déconcentration des populations en difficulté (même si environ 70 % des locataires sont in fine relogés dans le grand ensemble et ses voisins) et l’échec des réhabilitations menées jusqu’ici. L’évènement est fortement médiatisé, à l’échelle locale mais aussi nationale, puisque le ministre de la Ville Claude Bartolone vient à Montchovet tenir un discours signifiant que cette démolition par implosion, la première d’une série ayant lieu en 2000, marque un tournant dans le traitement des grands ensembles, avec passage à la rénovation urbaine.Affirmation basée sur des entretiens avec le personnel de l’organisme d’hlm, les responsables de l’ (...) « Beaulieu – le Rond-Point. Une importante opération de réhabilitation », Pendant que Montchovet glisse dans les difficultés, le grand ensemble voisin de Beaulieu connaît une évolution discrète et tranquille, voyant simplement sa population vieillir mais garder un caractère assez mixte8. Et au moment même où la Muraille de Chine est démolie s’achève à Beaulieu une réhabilitation (façade, parties communes, implantation d’ascenseurs) qui donne toute satisfaction aux locataires si l’on en croit la presse9 et le taux de vacance faible.Ainsi, à l’entrée dans le nouveau millénaire et un demi-siècle après leur lancement, le contraste dans l’occupation sociale et les actions entreprises par les gestionnaires entre Beaulieu et Montchovet montre que les grands ensembles du sud-est de Saint-Étienne constituent des héritages alors dans des situations et des perspectives très variées. C’est dans ce contexte qu’au long des années 2000 des opérations de valorisation se développent tous azimuts dans et pour les grands ensembles stéphanois.Valorisation de patrimoine(s) dans les grands ensembles : processus polyphonique, voire cacophonique.Cette deuxième partie a pour objet d’inventorier et de présenter les différentes initiatives de valorisation de patrimoines dans les grands ensembles du sud-est de Saint-Etienne, plus finement que cela n’a été fait en introduction. Deux éléments qualifient cet inventaire. D’une part, la notion de patrimoine est ici prise dans ses différentes acceptions, afin de viser l’exhaustivité. D’autre part, une attention particulière est bien sûr portée aux démarches à l’initiative d’habitants, ou en impliquant. Des entretiens avec les instigateurs des différentes démarches ont été conduits afin de saisir leurs tenants et aboutissants.La démolition de la Muraille de Chine ouvre la voie à un projet plus large encore. Soucieux d’enrayer le processus de dévalorisation de Montchovet, qui commence à s’étendre à certains immeubles des grands ensembles voisins (la Marandinière et la Palle), l’organisme d’HLM propriétaire, avec le soutien financier de la Ville, confie dès 2000 à l’urbaniste Loïc Josse la mission de définir un schéma directeur pour une intervention sur la totalité des grands ensembles HLM du sud-est (soit les grands ensembles HLM de Montchovet, Beaulieu, la Marandinière et la Palle). Les moyens de conduire cette intervention sur ce qui sera dénommé désormais les Quartiers sud-est sont trouvés d’abord dans un Grand projet de ville (2001), puis dans une convention ANRU (2005). Le schéma prévoit aussi l’implantation d’équipements privés (zone d’activité) et publics (piscine m (...)Dans le détail et pour la partie habitat10, les travaux mis en œuvre comprennent d’abord la démolition des plus grands immeubles (environ 500 logements, illustration 5), principalement à Montchovet (où il ne reste aujourd’hui plus qu’un sixième des logements initiaux) ; ensuite la reconstruction d’une douzaine d’immeubles de taille plus modeste, de statuts variés (HLM, locatif privé, propriété) et répondant à des demandes actuelles (développement durable, accès des logements sur l’extérieur avec des terrasses, etc.), ainsi que d’un lotissement de maisons mitoyennes ; enfin la réhabilitation des immeubles conservés, avec entretien courant des appartements et parties communes, à Beaulieu notamment.La stratégie d’intervention sur le spatial est à ranger du côté de la communication, puisqu’il s’agit de changer l’image des grands ensembles via un remodelage profond. L’objectif, quant à lui, se situe du côté du peuplement, avec trois dimensions. Il s’agit d’abord de déconcentrer les familles en difficulté (Montchovet). Des efforts sont aussi déployés pour maintenir sur place les habitants les plus aisés restés à Beaulieu ou ailleurs, avec notamment des travaux d’adaptation des logements au vieillissement des populations. Il s’agit enfin de tenter d’attirer dans des logements neufs des populations de profils sociaux plus élevés que ceux d’une partie des familles en place, soit les plus aisés des demandeurs HLM en termes de revenus, ainsi que des catégories moyennes (dans les logements privés). En espérant ensuite qu’une osmose s’opère entre immeubles anciens et les immeubles nouveaux, et populations anciennes et populations nouvelles. Le programme stéphanois est de ce point de vue exemplaire de ce qui se passe dans d’autres grands ensembles en France (Stébé, 2010 ; Donzelot, 2012).Ce programme est inscrit dans le Plan stratégique de patrimoine de l’organisme, soit un document qui, pour l’ensemble du parc, prévoit les interventions à mener dans le cadre d’une gestion pour les années voire les décennies à venir. Le terme de patrimoine est ainsi utilisé ici par l’organisme dans un sens immobilier et notarial : l’organisme fait in fine de la valorisation de patrimoine.Mais si l’on prend le terme dans son sens culturel, d’autres opérations de valorisation de patrimoine(s) sont menées durant la même décennie, selon trois étapes. Celles-ci impliquent toutes, d’une façon ou d’une autre, des habitants.

Ricoeur P., 2000. La mémoire, l’histoire, l’oubli. Paris, Le Seuil, p. 577.Passages en italiques extraits d’un entretien avec l’ex-directeur de l’école primaire de Montchovet (...) École Montchovet et collège Jean-Dasté Saint-Etienne, 1999. Murmures de Muraille. Les textes sont trop longs pour être reproduits ici, et il est difficile d’en extraire des parties (...)Tout d’abord, l’annonce de la démolition de la Muraille de Chine engendre une série d’initiatives à ranger du côté du « travail de deuil, par lequel nous nous détachons des objets perdus de l'amour et de la haine »11. Ce sont en premier lieu l’école primaire et le collège situés tout à côté de la Muraille qui, constatant le malaise suscité chez les enfants par la démolition à venir, conduisent un travail de photographie, de dessin et d’écriture afin de permettre de « mettre des mots sur des maux », les enseignants instigateurs ayant identifiés des « traumatismes » causés par l’annonce de la démolition12. Les dessins (illustration 6), poèmes et récits réalisés, publiés en 1999 dans le livre Murmures de Muraille13 grâce aux moyens du Réseau d’éducation prioritaire, content principalement la douleur de voir l’immeuble disparaître, la crainte qu’inspire aux enfants la perte à venir des repères et habitudes, et une colère envers les décideurs engageant la démolition14.

« En 1971, […] dans ce quartier, j’habitais un appartement de 5 pièces, plus la cuisine ; un logeme (...)« Je me souviens du lieu de prière avec les hommes tous en djellabas blanches, qui se pressaient po (...)« C’est de la rancœur et de la haine que j’éprouve en écrivant ces quelques lignes. Montchovet rest (...) Présentation du film sur la pochette du DVD.Le 27 mai 2000, 13h : démolition d’un immeuble moderne baptisé Muraille de Chine, 2002, réalisation Je (...)Entretien avec l’ex-directeur de l’image du film, 16 février 2010. Le maire refuse d’être interviewé.Quelques semaines avant la démolition de l’immeuble, c’est cette fois-ci avec des adultes qu’un travail similaire est mené, sans moyen, à l’initiative des associations et structures socioculturelles. Dans le cadre d’une « fête » de quartier, les désormais anciens locataires sont invités à présenter et partager leurs souvenirs, notamment en les inscrivant sur de larges feuilles apposées sur les murs de l’école primaire. Ces feuilles ont été depuis perdues, mais en 2008, un dispositif semblable est reconduit, à l’occasion de la démolition d’un autre immeuble dans le même secteur. Aux dires des habitants présents lors des deux manifestations, les propos formulés sont sensiblement les mêmes. Ils sont cette fois-ci consignés par le centre social et reproduit dans un petit dossier papier 14 juin 2008, rue Pierre-Loti, 40 ans de souvenirs. Ils portent surtout sur le vivre-ensemble dans ce grand ensemble depuis l’uniformisation de la population, avec des récits de faits, pour certains anecdotiques, jugés positifs (la découverte du confort dans ces immeubles15, l’entraide entre voisins amis, les jeux d’enfants, les festivités et rites musulmans16) ou négatifs (la délinquance, le sentiment d’abandon par les pouvoirs publics, le traumatisme de la rénovation urbaine dans le quartier17). En somme, comme dans le cas de Murmures de Muraille, ces témoignages consignés et diffusés sont des éléments visibles d’une mémoire partagée d’un vivre-ensemble (communautaire), et d’une mémoire de difficultés quotidiennes et de luttes. Ces mémoires constituent un patrimoine immatériel. Enfin, quelques années après la démolition de l’immeuble, la mémoire d’anciens locataires est à nouveau sollicitée lorsque l’Opéra-Théâtre de la Ville de Saint-Étienne, qui dispose d’une Unité de production audiovisuelle, prend l’initiative de réaliser un film documentaire de 32 minutes sur « la réussite de la construction, l’échec de la restauration »18 et les raisons de la démolition de la Muraille de Chine19. L’équipe est animée par une double volonté de « garder une trace, puisque c’était un immeuble très singulier de Saint-Étienne » et de « traiter du ressenti de cette perte chez ses habitants »20. Le film prend le parti de s’appuyer très majoritairement sur des interviews. Les témoins sont toutefois principalement des locataires de la première heure21, si bien que ce sont donc surtout les premières années qui sont contées, avec la modernité de l’immeuble et la découverte du confort. Une place est toutefois laissée aussi à des récits de la lutte pour l’équipement du quartier (à sa livraison, pendant le DSQ) et contre sa relégation (pendant les années les plus difficiles).Ensuite, après ce travail de deuil, de recueil de témoignages et de valorisation de mémoires, une autre forme de valorisation de patrimoine culturel survient en 2003, avec la labellisation Patrimoine du XXe siècle de Beaulieu par le ministère de la Culture et de la Communication, en raison de ses spécificités bâties (forme organique de la composition, adaptation au relief, travail sur les parcs et jardins) et historiques (caractère pionnier, apport au quotidien domestique). Celles-ci sont identifiées depuis la fin des années 1980 par des travaux de l’École d’architecture et de l’Université de Saint-Étienne. Direction des Affaires culturelles de la Ville de Saint-Étienne.Enfin, deux ans après, à l’occasion du cinquantenaire du grand ensemble (2005), Saint-Étienne Ville d’art et d’histoire22, chargé de la valorisation et l’animation du patrimoine stéphanois, réalise un projet intitulé Beaulieu, patrimoine urbain du XXe siècle, comprenant, outre la pose de la plaque-label, la pose d’une signalétique patrimoniale, l’édition d’un ouvrage sur l’histoire et les spécificités bâties du site et la reconstitution d’un appartement des années 1950 proposé à la visite. Ce dernier est réalisé avec l’aide d’habitants installés depuis l’origine : ils donnent ou prêtent la quasi-totalité des objets exposés, et font part de souvenirs qui permettent d’en concevoir le discours de visite. Celui-ci porte sur la découverte du confort moderne permise par les grands ensembles, sur le quotidien domestique dans les années 1950 (activités féminines, masculines, des enfants), mais également sur l’architecture et l’urbanisme des Trente glorieuses. L’école primaire de Beaulieu participe quant à elle à ce cinquantenaire, avec la réalisation d’un petit film documentaire et d’animation sur la naissance du quartier. Le propos porte sur la crise du logement et la forme bâtie originale de Beaulieu.Une plaquette d’information produite par la Ville (n.d.) associe d’ailleurs ces deux aspects : à cô (...)Ainsi, le lien établi entre les différentes acceptions du terme de patrimoine (culturelle et notariale-immobilière)23 permet de conforter le constat fait en introduction d’une « patrimonialisation » des grands ensembles du sud-est de Saint-Étienne. Ce processus de « patrimonialisation » est complexe, car polyphonique : les nombreuses actions croisées, émanent d’acteurs très variés, de la puissance publique (État, Ville) aux associations d’habitants, en passant par des institutions comme l’organisme d’HLM, les écoles ou les équipements socioculturels de quartier. Mais le processus est aussi assez cacophonique. En effet, pour chacun de ces acteurs, les motivations sont variables et le patrimoine à valoriser ne recouvre pas les mêmes éléments. Ces éléments peuvent même être contradictoires voire hermétiques les uns par rapport aux autres. Par exemple, les mémoires des premiers locataires ayant connu la mixité sociale diffèrent de celles des derniers locataires de Montchovet ayant connu le « ghetto ». De même, les locataires sont globalement peu sensibles au patrimoine architectural tel que le valorisent la DRAC et Saint-Étienne Ville d’art et d’histoire (si l’on en croit le profil des visiteurs – majoritairement des Stéphanois d’autres quartiers, et des scolaires).La complexité du processus global de « patrimonialisation » comme les contradictions entre les démarches), n’est pas problématique en elle-même, et tendrait plutôt à être une richesse. Mais elle ne permet pas de comprendre au premier abord les tenants et aboutissants de la « patrimonialisation ». C’est donc à l’identification de ceux-ci que les lignes suivantes vont s’attacher, dans le but de mieux cerner la place et le rôle que les démarches habitantes tiennent et jouent dans la patrimonialisation.Récupération, instrumentalisation et délaissement des paroles des locataires : mémoire du mouvement HLM contre mémoires d’habitants La contextualisation historique, la présentation des acteurs et enjeux des démarches de valorisation de patrimoines et le recueil de matériaux réalisés permettent à présent, dans cette dernière partie, de donner du sens à cette association cacophonique entre grand ensemble et patrimoine, en en fournissant des clés d’explication. L’image peut être celle d’un « système » complexe (la « patrimonialisation »), dont les composantes (acteurs, motivations, initiatives) ont été démontées plus haut, et qu’il s’agit à présent de remonter pour en comprendre la logique d’ensemble. Puisqu’il s’agit d’un processus global de (re)valorisation, donc d’un bénéfice espéré, on peut se demander à qui profitent la « patrimonialisation » et les différentes démarches de valorisation qui la compose, dans leur cohérence d’ensemble éventuelle ? La réflexion doit porter en particulier sur la « patrimonialisation » de Beaulieu, puisque Montchovet n’existe presque plus.Dans une logique chère à la géographie sociale, celle du « renversement de l’ordre des facteurs » (Rochefort, 1982), c’est plus particulièrement autour de la question du peuplement (Morel-Journel, Sala-Pala, 2011) qu’une interprétation va être ici proposée, puisque, comme montré précedement, cette question est au cœur de l’histoire et de l’actualité des grands ensembles, et donc au cœur de leur « patrimonialisation ». Lire à ce sujet : Collectif, 2010. 1945-1975. Une histoire de l’habitat. 40 ensembles « Patrimoine (...) Etoiles de Jean Renaudie à Villetaneuse, Serpentin d’Emile Aillaud à Pantin, cité de l’Etoile de Ge (...) Toutes les citations de ce paragraphe sont des propos du directeur de l’organisme d’HLM propriétair (...)Ce qui, l’histoire le montre, peut être un effet de certaines politiques et lois.La « patrimonialisation » des ensembles de logements sociaux est généralement associée à des initiatives de préservation du bâti, principalement en raison de son exemplarité architecturale24. Mais ces initiatives apparaissent souvent aux organismes d’HLM comme discordantes avec les logiques de gestion, en particulier l’adaptation du bâti à la vie qui continue (évolutions sociales, vieillissement du cadre physique, etc.). Des cas nombreux, en région parisienne notamment25, montrent que les organismes ne souhaitent en effet généralement pas voir leurs immeubles mis « sous cloche »26. Toutefois, cette réticence à la « muséification » ne signifie pas insensibilité à l’architecture et aux spécificités du bâti. Au contraire, dans le cas de Beaulieu à Saint-Étienne, l’organisme paye même la pose de la plaque-label Patrimoine du XXe siècle (label sans incidence juridique ni exigence de restauration), et affirme avoir tenu à « faire des greffes qui vont dans le sens initial » lors des réhabilitations de 2000 et 2006 (matériaux, couleurs et modénatures des façades et des ascenseurs et passerelles construits, références aux années 1950 dans les fresques peintes). Mais ce respect de l’architecture moderne tient plus au fait que cette dernière a été l’outil, le signe et la matérialisation d’un projet sociopolitique lui-même moderne. Via ce que l’on nomme le « mouvement HLM », il s’agissait d’offrir un logement décent et confortable au plus grand nombre. Beaulieu, groupe HLM parmi les plus anciens produits sur le territoire stéphanois, est pour l’organisme propriétaire un symbole de l’institution et de ses missions. Occupé aujourd’hui encore par une population relativement mixte, il représente plus précisément un emblème et la mémoire de l’idée initiale d’un habitat social pour tous, et non pour les seuls démunis27 comme a pu le devenir Montchovet par exemple.Mais la démarche de valorisation des spécificités de Beaulieu par l’organisme va plus loin encore. D’une part son architecture adaptée à la colline sert de modèle pour la reconstruction (en cours) du grand ensemble de la Marandinière (200 logements) situé sur la colline voisine (jeu de symétrie inversée, illustration 7), et d’autre part une imitation de sa relative mixité sociale est tentée avec le découpage de cette nouvelle opération en statuts variés (locatif privé et public, accession sociale à la propriété). Beaulieu est ainsi un point d’appui, y compris donc au sens topographique, pour la « reconquête » du reste du parc de grands ensembles qui a connu une paupérisation de sa population. Ce grand ensemble est ainsi pour l’organisme et la Ville un modèle refondateur pour les Quartiers sud-est remodelés et reconstruits.En somme, un retour aux origines du mouvement HLM est tenté. Ce sont ce rapport au passé et cette sollicitation d’une « identité » du mouvement HLM qui donnent du corps à l’idée de patrimoine. Ainsi replacée dans la perspective des logiques de gestion par l’organisme HLM et ses partenaires institutionnels, la « patrimonialisation » des Quartiers sud-est apparaît donc à la fois comme l’expression des logiques qui ont porté la production de logements sociaux, et le levier de mise en cohérence de stratégies de réhabilitation matérielle et symbolique des grands ensembles du sud-est.Cette démarche de construction et de valorisation d’un patrimoine et d’une mémoire du mouvement HLM se développe contre la construction et la valorisation d’autres patrimoines et mémoires, notamment ceux des habitants. Le terme de « contre » est ici à prendre dans ses deux sens, à commencer par celui de proximité. En effet, cette « patrimonialisation » peut s’alimenter des démarches valorisant les témoignages et mémoires des plus anciens locataires, ceux ayant connu les premières heures des grands ensembles de Beaulieu et Montchovet et l’occupation initiale mixte à laquelle les gestionnaires tentent de revenir. De ce fait, l’organisme est partenaire de toutes les actions renvoyant au contexte de construction de Beaulieu et aux années de sa jeunesse (comme de celle des autres grands ensembles). L’appartement reconstitué des années 1950 avec son mobilier de catégories ouvrières et moyennes et son discours de visite signalant en creux l’occupation mixte initiale en est une bonne illustration : l’organisme met l’appartement à disposition et paye les travaux pour les murs et sols. D’autres actions allant dans le même sens comme l’ouvrage ou les films sur la construction de Beaulieu reçoivent un soutien bienveillant de l’organisme d’HLM. Il est possible de parler ici de récupération, voire en quelque sorte d’instrumentalisation.Le partenariat avec l’organisme, ou son soutien, permettent aux témoignages et mémoires d’habitants de la première heure (principalement locataires de Beaulieu et catégories moyennes et ouvrières) d’être recueillis et valorisés dans des supports soignés, durables et réalisés avec des moyens significatifs : des films, un ouvrage et l’appartement reconstitué des années 1950. Ce qui n’est pas le cas d’autres témoignages et mémoires d’habitants, en particulier ceux des locataires les plus pauvres et arrivés récemment. Car la démarche de valorisation d’une mémoire du mouvement HLM se développe en effet contre les mémoires d’habitants, c’est-à-dire aussi en opposition à ces dernières. Les mémoires qui ne renvoient pas à une occupation mixte ne bénéficient pas ou très peu du soutien de l’organisme d’HLM ou de la Ville, puisque le discours qu’elles produisent est discordant par rapport au discours institutionnel. Les récits de vie communautaire et dans la précarité d’habitants de Montchovet devenu « ghetto », et plus encore les récits de lutte face aux institutions pour l’équipement du quartier ou contre les démolitions, s’expriment alors dans des supports éphémères et réalisés sans moyen : prise de parole lors de « fêtes », impression de paroles sur support papier simple diffusées dans un cercle très restreint. Ces mémoires ne sont alors posées et exposées dans l’espace et le débat publics que de manière très discrète, ce qui ne peut les faire accéder à un statut de patrimoine pour d’autres acteurs que les seuls (ex)locataires concernés.Foret C., 1993, Valorisation et dévalorisation dans la ville : le musée urbain Tony Garnier ou la r (...)Gay G., 2008, « De Firminy-Vert à Le Corbusier Ville : la construction d’un patrimoine paradoxal », (...)Pour conclure, ce cas stéphanois rappelle que la « patrimonialisation » générale constatée en France touche aussi les marges de la ville. Le mouvement n’est pas neuf et a déjà été analysé pour la cité Tony Garnier à Lyon28 ou Firminy-Vert29 (Loire) par exemple. Chacun de ces cas montre à quel point le processus est complexe, avec notamment des acteurs nombreux (gestionnaires, institutions culturelles, habitants plus – Lyon – ou moins – Firminy – moteurs ou considérés…) et des motivations et finalités variées (culturelles, économiques, symboliques, etc.). Saint-Étienne n’échappe pas à cette complexité. Il a donc d’abord fallu s’attacher ici à trouver du sens à la démarche d’ensemble menée dans les Quartiers sud-est. L’analyse dans l’épaisseur historique a permis d’expliciter une entreprise globale portée par l’organisme propriétaire : Beaulieu, emblème de l’idée initiale d’un habitat social pour tous (et non pour les seuls démunis), est consolidé et imposé comme modèle pour la réhabilitation, dans ses aspects matériel et juridique, des grands ensembles paupérisés. C’est cette recherche de l’état initial qui donne le plus de sens à la « patrimonialisation », processus de valorisation tant symbolique que matériel.Une fois ce préalable posé, l’analyse a permis de montrer que cette démarche d’ensemble fait une place inégale aux différentes mémoires : celles des plus anciens locataires, aux profils ouvriers ou de catégories moyennes, sont recueillies et valorisées, alors que celles des habitants les plus précaires sont délaissées. Ainsi, les catégories d’habitants les plus populaires des Quartiers sud-est (pour partie significative d’origine maghrébine), fragilisées par la précarité, contraintes de faire face au relogement (et donc implicitement à la déconsidération de leur habitat par les institutions gestionnaires et l’opinion publique), voient aussi leur place dans la société questionnée dans le domaine symbolique par la thématique patrimoniale. Ces catégories sociales ne laissent pas ou peu de traces, alors que le champ mémoriel et patrimonial est pourtant bel et bien ouvert dans les quartiers populaires. Ce constat formulé à partir du cas stéphanois est partagé par les sociologues et géographes développant des analyses et perspectives de réflexion autour du droit au patrimoine, du caractère socialement sélectif de la construction du patrimoine et de la participation de ce dernier aux systèmes des inégalités (Veschambre, 2007, 2008 ; Pinçon-Charlot, Pinçon, 2007). Haut de page Bibliographie

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DOI : 10.3406/aru.2002.2458 Veschambre V., 2007. Patrimoine : un objet révélateur des évolutions de la géographie et de sa place dans les sciences sociales. Les annales de géographie, n° 656, Paris, Armand Colin, p. 361-381.

DOI : 10.3917/ag.656.0361 Veschambre V., 2008. Traces et mémoires urbaines. Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 315 p.

DOI : 10.4000/books.pur.42988 Notes L’expression est tirée du film La crise du logement, 1954, réalisation Roger Montéran, Maryse Barbut et Geneviève Cortier. Les cinq autres sont : Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800 logements), Bron-Parilly (2 600 logements), Le Havre (1 400 logements) et Pantin (800 ogements). Montchovet présente simplement une population plus jeune, du fait de plus grands appartements ; il accueille d’ailleurs à sa livraison les familles agrandies de Beaulieu. En 1979, 46 % des nouveaux arrivants sont étrangers. Les chefs de ménages étrangers représentent à cette date 40 % des chefs de ménages de Montchovet, contre moins de 3 % en 1972 (Thomas, 1992). L’acuité du questionnement local se voit par ailleurs accru par le contexte national puisque, parallèlement, la réforme du logement de 1977 et ses effets, notamment ceux de l’Aide personnelle au logement, participent à paupériser la population du logement social en général et des grands ensembles réhabilités en particulier : l’augmentation des loyers liée aux travaux est, dans le budget des familles, absorbée par l’APL pour les ménages qui y ont droit, mais fait de fait fuir les familles les plus aisées qui ne peuvent y prétendre (Blanc J-N., Bonilla M., et Tomas F., 2003). « L’office doit conserver un caractère social mais néanmoins, il ne peut pas accueillir n’importe qui et se transformer en cité de l’Abbé Pierre ou en asile de nuit », affirme notamment l’élu président de l’office HLM. Compte-rendu du CA de l’office, 3 janvier 1979.

« Quand la Muraille de Chine s’éveillera », Hebdo, 2 novembre 1983.Affirmation basée sur des entretiens avec le personnel de l’organisme d’hlm, les responsables de l’Amicale des locataires, mais aussi des observations et une pratique du terrain. Les statistiques n’ayant pas pu être obtenues auprès de l’organisme.« Beaulieu – le Rond-Point. Une importante opération de réhabilitation », La Tribune-Le Progrès, 15 décembre 1999.

Le schéma prévoit aussi l’implantation d’équipements privés (zone d’activité) et publics (piscine municipale, espaces publics…).

Ricoeur P., 2000. La mémoire, l’histoire, l’oubli. Paris, Le Seuil, p. 577.Passages en italiques extraits d’un entretien avec l’ex-directeur de l’école primaire de Montchovet, 14 janvier 2009. École Montchovet et collège Jean-Dasté Saint-Etienne, 1999. Murmures de Muraille. Imprimerie Sud-Offset, La Ricamarie, 91 p. Les textes sont trop longs pour être reproduits ici, et il est difficile d’en extraire des parties sans leur enlever leur cohérence. Ce poème donne toutefois un aperçu : « La Muraille va exploser, Il va y avoir de la fumée, Les gens vont tous déménager, La Muraille va se vider. Il n’y aura plus les cris des enfants, Qui sont tous les jours accompagnés par leur maman. Le marché ne sera plus rempli par les clients. Que va alors devenir le quartier maintenant, Sans les parents et leurs enfants ? La Muraille va exploser, Va-t-on laisser la moitié ? Ou le quart de la moitié ? C’est à vous de le demander. Car c’est vous qui y habitez. Qu’envisagez-vous de faire Pour que le quartier puisse vous plaire ? Il ne faut surtout pas se taire Car Montchovet nous est cher ».« En 1971, […] dans ce quartier, j’habitais un appartement de 5 pièces, plus la cuisine ; un logement que j’ai qualifié d’emblée comme l’un des meilleurs de Saint-Étienne. Les pièces étaient confortables, lumineuses, grandes et propres ».« Je me souviens du lieu de prière avec les hommes tous en djellabas blanches, qui se pressaient pour rentrer chez eux afin de prendre le repas du soir. Qu’après la rupture du jeûne, les pères se retrouvaient dans un local du gymnase Georges-Puillet autour d’un café ou d’un thé pour passer la soirée. Que pour la fête de l’Aïd, on se levait avec le soleil pour aller faire la prière de ce jour de fête au lieu de culte. Chacun arrivant avec des friandises diverses qui étaient ensuite partagées entre les participants, sans oublier les enfants qui étaient à l’extérieur ».« C’est de la rancœur et de la haine que j’éprouve en écrivant ces quelques lignes. Montchovet restera une légende gravée dans mon cœur ».

Présentation du film sur la pochette du DVD. le 27 mai 2000, 13h : démolition d’un immeuble moderne baptisé Muraille de Chine, 2002, réalisation Jean-Claude Parayre, Esplanade Opéra-Théâtre de Saint-Etienne, 32 minutes.

Entretien avec l’ex-directeur de l’image du film, 16 février 2010. Le maire refuse d’être interviewé. Direction des Affaires culturelles de la Ville de Saint-Étienne. Une plaquette d’information produite par la Ville (n.d.) associe d’ailleurs ces deux aspects : à côté d’images de travaux et de dessins des nouvelles constructions figure un encadré sur la labellisation Patrimoine du XXe siècle de Beaulieu. Lire à ce sujet : Collectif, 2010. 1945-1975. Une histoire de l’habitat. 40 ensembles « Patrimoine du XXe siècle ». Paris, Beaux arts éditions, 96 p. Comité des Grands prix nationaux de l’architecture, 2008. Faut-il protéger les grands ensembles ? Rapport de la Direction de l’Architecture et du Patrimoine, 125 p. Etoiles de Jean Renaudie à Villetaneuse, Serpentin d’Emile Aillaud à Pantin, cité de l’Etoile de Georges Candilis à Bobigny. Toutes les citations de ce paragraphe sont des propos du directeur de l’organisme d’HLM propriétaire de Beaulieu.Ce qui, l’histoire le montre, peut être un effet de certaines politiques et lois.Foret C., 1993, Valorisation et dévalorisation dans la ville : le musée urbain Tony Garnier ou la ré-invention d’une cité HLM, Rapport pour leministère de l’Equipement et du Logement, 186 p. Gay G., 2008, « De Firminy-Vert à Le Corbusier Ville : la construction d’un patrimoine paradoxal », dans : Guillot Xavier (dir.), Firminy, Le Corbusier en héritage, Saint-Etienne, Publications de l'Université de Saint-Etienne, pp. 133-153. Veschambre V., 2000, « Firminy-Vert et le ‘site Le Corbusier’ : vers une esthétisation du grand ensemble ? », Cahiers de la Méditerranée, n°60, juin, pp. 133-156.

MBTA Infrastructure; Oak Grove Orange Line Station, Malden, MA

The Postcard

 

A postally unused Rotary Photographic Series postcard that was printed in England. The photography was by Ellis and Walery of Conduit Street and later Regent Street, London, and the image is a glossy real photograph. The card has a divided back.

 

Hayden Coffin

 

Charles Hayden Coffin (22nd. April 1862 – 8th. December 1935) was an English actor and singer known for his performances in many famous Edwardian musical comedies, particularly those produced by George Edwardes.

 

Coffin was born in Manchester. His parents were from Maine in the U.S., and his father, Charles Reuel Coffin was a dentist.

 

Coffin passed the preliminary examinations to enter the College of Surgeons, but decided instead to become an actor.

 

Hayden achieved fame as Harry Sherwood in 'Dorothy' (1886), which became the longest-running piece of musical theatre in history up to that time.

 

Other similar roles followed. In 1893, he joined the company of George Edwardes, and starred in a series of extraordinarily successful musical comedies, including 'A Gaiety Girl' (1893), 'An Artist's Model' (1895), 'The Geisha' (1896), 'A Greek Slave' (1898), 'San Toy' (1899), 'A Country Girl' (1903), 'Veronique' (1904), 'The Girl Behind the Counter' (1906), 'Tom Jones' (1907) and 'The Quaker Girl' (1910).

 

In his later years, Coffin found success in Shakespearean roles such as Feste in 'Twelfth Night' (1912), and in musicals, films and other works, such as the classic comedy 'The School for Scandal' (1929) at the Kingsway Theatre in which he played Sir Harry Bumper, repeating the role in the 1930 film adaptation.

 

Death of Hayden Coffin

 

Coffin died in Kensington, London, at the age of 73.

 

Tom Jones

 

Tom Jones is a comic opera in three acts by Edward German based upon Henry Fielding's 1749 novel, 'The History of Tom Jones, a Foundling', with a libretto by Robert Courtneidge and Alexander M. Thompson and lyrics by Charles H. Taylor.

 

After a run in Manchester, the opera opened in London at the Apollo Theatre on the 17th. April 1907 for an initial run of 110 performances.

 

As well as Coffin, it starred Ruth Vincent as Sophia. The piece also had a provincial tour, and a popular Broadway run in 1907. It then disappeared from the professional repertory, but eventually became very popular with amateur groups.

 

Background and Productions of Tom Jones

 

The impresario Robert Courtneidge, noting the bicentennial of Fielding's birth in 1907, decided to adapt Fielding's novel as a comic opera. He commissioned Thompson and Taylor to collaborate on the libretto, and German to write the music.

 

The eroticism of the novel was reduced for Edwardian audiences. The influences of German's predecessor, Arthur Sullivan can be seen in the opera's patter songs and the pseudo-madrigal, 'Here’s a Paradox for Lovers'. However, the extended finales and much of the other music, as well as the orchestration shows German's own more romantic style.

 

The opera premiered at the Prince's Theatre in Manchester on the 3rd. April 1907, opening in London at the Apollo Theatre on the 17th. April 1907 for an initial run of 110 performances. Carrie Moore played Honour, and the comedian Dan Rolyat played Partridge. The producer's daughter, Cicely Courtneidge, made her professional début in the small rôle of Rosie.

 

Audiences and critics alike both received Tom Jones enthusiastically. The critic Neville Cardus wrote:

 

'Next morning I heard over and

over again in my head most of

the melodies.

I savoured the orchestration.

I returned to Tom Jones night

after night; I sold several of my

precious books to obtain

admission'.

 

Tom Jones was still playing strongly at the Apollo when it closed after 110 performances. It would have run longer, but Courtneidge had already booked a provincial tour with the same cast. The piece also had a popular Broadway run at the Astor Theatre beginning on the 11th. November 1907, which interpolated the song 'King Neptune' from German's 1902 comic opera, Merrie England, into the third act.

 

Due to the perceived raciness of the original novel, even into the 20th. century the opera was avoided by amateur performing groups. However it eventually reached a level of popularity comparable to Merrie England.

 

A few modern performing groups such as the Shaw Festival have found the libretto to be an excessively diluted version of the original novel, and have produced rewritten versions with revised lyrics and dialogue. Richard Traubner asked in Opera News:

 

'But does a Tom Jones that pleased a refined

Edwardian clientele still hold up, especially

after Tony Richardson's famous 1963 film

version...?

I'm not so sure. The libretto is almost devoid

of ribaldry, many of the lyrics are a sorry

collection of Latin locutions and olde-English

fa-la-las, and the patter songs are pallid lists.

That leaves Edward German's music, which

is for the most part very accomplished,

beautifully orchestrated and redolent of

both the English countryside (Somerset) and

London's pleasure gardens (Ranelagh) in the

eighteenth century.

Somehow, this composer of antique incidental

music for the stage feels more at home in the

operetta world with the Elizabethan setting of

his patriotic Merrie England.

One wants a saucier treatment for Tom Jones,

perhaps along the lines of The Beggar's Opera.

But that would deprive us of hearing German's

fine martial songs; his convoluted, challenging

chorus writing; some very catchy ditties for the

soubrette, Honour; the famous coloratura

waltz-song for the heroine, Sophia; and most

important, his sweeping finales, which have a

breadth that occasionally just touches Ralph

Vaughan Williams territory. You may tire of so

many jigs and other intrusive country dances,

but that's Edward German for you, exactly'.

 

The opera is best known for a suite of three of its dance numbers for orchestra and the Act 3 waltz song, which can be found on numerous recordings.

 

A 2009 recording by Naxos was the first complete professional recording of the opera, conducted by David Russell Hulme.

 

Roles and Original Cast

 

Ruth Vincent as Sophia

Tom Jones, a Foundling (high baritone) – Hayden Coffin

Mr. Allworthy, a Somersetshire Magistrate (bass) – John Morley

Blifil, his Nephew (baritone) – Arthur Soames

Benjamin Partridge, a Village Barber (comic baritone) – Dan Rolyat

Squire Western, a 'fine Old English Gentleman' (baritone) – Ambrose Manning

Gregory, Grizzle and Dobbin, his Servants (baritones) – Jay Laurier, Bernard Gorcey and Henry Turpin

Squire Cloddy, Pimlott, and Tony, friends of Squire Western (non-singing)

An Officer (tenor) – Harry Welchman

Two Highwaymen and a 'Post Boy' (non-singing)

Waiter (non-speaking)

Colonels Hampstead and Wilcox (non-singing)

Tom Edwards (non-singing)

Sophia, Squire Western's daughter (soprano) – Ruth Vincent

Honour, Maid to Sophia (mezzo-soprano) – Carrie Moore

Miss Western, Squire Western's Sister (non-singing) – Marie Daltra

Lady Bellaston, a Lady of Quality (soprano or mezzo-soprano) – Dora Rignold

Etoff, her Maid (non-speaking) – Dorothy Ward

Hostess of the Inn at Upton (soprano) – Florence Parfrey

Bessie Wiseacre, Lettie Wheatcroft, and Rosie Lucas (Cicely Courtneidge), Friends of Sophia (non-singing)

Susan, Serving Maid at Upton (non-singing)

Betty and Peggy, Waiting Maids (soprano and mezzo-soprano)

Chorus of Ladies, Gallants, Huntsmen, Soldiers, etc.

 

Synopsis

 

Act 1 – The Lawn at Squire Western's

 

Tom Jones, a foundling adopted in infancy by Mr Allworthy, is popular for his geniality and sportsmanship. Tom is in love with Sophia, Squire Western's daughter, but her father wishes her to marry Blifil, Allworthy's nephew and heir. Tom's feelings for Sophia are reciprocated.

 

Western's trouble-making sister accuses Tom of impropriety with Sophie's maid, Honour, but this false accusation is rebutted, and Honour pairs up with Gregory, a local youth. Blifil also attempts to slur Tom's honourable reputation, but Honour outwits him.

 

Blifil proposes to Sophia, but is rejected. He and Tom come to blows, and Tom knocks him down. Western angrily rejects Tom's plea for Sophia's hand. Allworthy disowns Tom, and Sophia is in disgrace with Squire Western.

 

Act 2 – The Inn at Upton

 

Sophia, accompanied by Honour, has run away, intending to seek refuge with Lady Bellaston, her cousin, in London. Blifil and Squire Western arrive at the inn in pursuit. There they meet Benjamin Partridge, the village barber and quack-doctor, who, it emerges, knows something about the foundling Tom's birth.

 

Sophia and Honour arrive, but they and their pursuers remain unaware of each other's presence. Next to arrive is Tom, with Lady Bellaston, whom he has rescued from highwaymen. She is much taken with her gallant rescuer, and Sophia, believing Tom to be false, leaves at once. He sets off in pursuit of her.

 

Act 3 – Ranelagh Gardens

 

Sophia has gone to live with her cousin, Lady Bellaston, and is well established in London society. Tom finds Sophia, who eventually realises that she has been mistaken in doubting his fidelity to her. Partridge has told Western the secret of Tom's birth: he is Allworthy's elder nephew and heir, and Western now gladly consents to Tom and Sophia's marriage.

 

Musical Numbers

 

Act 1

 

1. "Don't you find the weather charming?" (Chorus)

2. "On a January Morning" (Squire Western, Chorus)

3. "West Country Lad" (Tom, chorus)

4. "To-day my Spinet" (Sophia)

5. "Wisdom says 'Festina Lente'" (Sophia, Honour, Tom)

6. "The Barley Mow" (Honour and Gregory, with Betty, Peggy, Dobbin, Grizzle)

7. Madrigal: "Here's a Paradox for Lovers" (Sophia, Honour, Tom, Allworthy)

8. Finale Act 1 (Ensemble)

 

Act 2

 

9. "Hurry, Bustle! Hurry, Bustle!" (Chorus, Hostess, Officer)

10. "A Person of Parts" (Partridge, chorus)

11. "Dream o' Day Jill" (Sophia)

12. "Gurt Uncle Jan Tappit" (Gregory, chorus)

12a. "My Lady's Coach has Been Attacked" (Chorus, Hostess)

13. "As all the Maids" (Honour)

14. Laughing Trio: "You Have a Pretty Wit" (Honour, Gregory, Partridge)

15. "A Soldier's Scarlet Coat" (Tom, chorus)

16. "Love Maketh the Heart a Garden Fair" (Sophia, chorus)

17. Finale Act 2 (Ensemble)

 

Act 3

 

18. Introduction to Act 3, Morris Dance

18a. Gavotte: "Glass of Fashion, Mould of Form" (Chorus)

19. "The Green Ribbon" (Honour, male chorus)

20. "If Love's Content" (Tom)

21. Barcarolle: "Beguile, Beguile, With Music Sweet" (Trio of female voices, chorus)

21a. Recitative and Waltz Song: "Which is my own True Self?"

22. "Says a Well-Worn Saw" (Honour, Partridge, Gregory)

22a. Melos

23. Finale Act 3: "Hark! The Merry Marriage Bells" (Ensemble)

The last streetcar ran in the capital in 1962, on this street in 1960, but the track is still in place on two streets. The centre line is the conduit for electric power. This is P street - which with O street formed a terminal loop.

 

Wikipedia has a useful map and lots more information. Conduit current colection was mandated by congress in the capital - as also happened in central London and a few other cities.

My wife Phyllis creates beautiful greeting cards for her friends and family. Over the years, she has made hundreds of amazing mixed media collages like this one. They evoke the spirit of her loved ones and bring joy to us all.

 

For her 70th birthday, we are collecting some of her best creations and will exhibit them in a special art show at the Tam Valley Community Center in December 2016.

 

You can also see some of these greeting cards online, in this photo album:

www.flickr.com/gp/fabola/544E7S

 

We’re deeply grateful to Phyllis for these wonderful gifts -- and for her creative inspiration over the years ...

 

Read some of Phyllis’s writing on her site:

www.phyllisflorin.com/

Eglise romane Santa-Giusta ; commune de Santa-Giusta, province d'Oristano, Sardaigne, Italie

 

Du haut de l'escalier qui conduit à la butte sur laquelle s'élève l'église, la façade domine l'espace planté d'arbres. Avec un léger redan, partent de la plinthe de larges pilastres d'angle en saillie par rapport aux surfaces lisses, qui s'étendent jusqu'aux lésènes flanquant le portail. Le retrait sensible de ces surfaces est marqué dans le bas par le talus de la plinthe, interrompu par des socles cubiques à la base des colonnes de remploi délimitant la zone médiane de la façade, corres­pondant plus ou moins à la largeur de la nef, que révèle l'élévation du pignon par rapport aux murs terminaux des nefs latérales.

De ces colonnes, toutes deux de remploi, l'une, celle de droite, est tronquée; l'autre, pourvue d'un astragale, se trouve cependant privée de chapiteau. Du fait qu'elles atteignent en hauteur le niveau des corbeaux adossés aux pilastres d'angle à l'endroit de leur corniche moulurée, on a supposé ... que le système impostes-colonnes avait servi d'appui à une structure en bois, peut-être un petit porche précédant la façade. Si l'hypothèse est juste, il faudrait toutefois songer à un auvent sans support car le bel emmarchement circulaire qui mène à l'entrée, bien que non d'origine, reflète certainement une disposition ancienne. On note en effet un jeu raffiné de ressauts, destiné à établir des correspondances, qui ne peuvent être fortuites, entre les marches concentriques et les redans successifs de la plinthe jusqu'aux socles cubiques des colonnes. En outre, ce type d'escalier d'accès, évidem­ment imaginé à Santa Giusta pour compenser la différence de niveau entraîné par la haute plinthe, se rencontre non seulement au flanc Nord de cette même église, mais aussi à l'entrée méridionale de Saint-Léonard de Masullas, issu de Santa Giusta, avec dans les deux cas un caractère indiscutablement roman. Du plus haut des demi-cercles concentriques s'élèvent les deux marches précédant le seuil du portail qui a pour piédroits deux pièces de marbre monolithiques de remploi. Bases et chapiteaux (en trachyte sombre pour les premières, en grès doré pour les seconds), paraissent un peu écrasés par rapport aux piédroits larges et lisses ; la hauteur du linteau paraît elle aussi réduite, et il a dû se casser car le voyant claveau du milieu vient d'un remplacement moderne. Aux extrémités opposées du bloc, sont sculptés deux lions qui tiennent des cerfs entre leurs griffes; les félins, par une volonté précise dont le sens nous échappe, ou par un simple hasard, regardent l'un et l'autre vers l'extérieur, de façon inhabituelle. Sur le linteau est posé une corniche rectiligne à cavet, et s'élève, séparé par une seule assise, l'arc de décharge à partir d'impostes moulurées. Le tympan, au renfoncement marqué, dessine donc un cintre surhaussé ; dans un étonnant contraste de couleur s'y trouve incrustée une grande croix de trachyte sombre. Les dépendances de ce portail se révèlent variées et même en un certain sens incohérentes : des bases et des chapiteaux de piédroits analogues se retrouvent en Sardaigne au portail Ouest de Sainte-Marie d'Uta, avec le même mode de taille et le schématisme des feuilles et caulicoles sur les chapiteaux, ici plus richement travaillés; en outre à Uta les bases sont de marbre clair et l'on n'observe pas au portail d'incrustations colorées qui fassent penser, comme en notre église, au goût de la couleur plus spécifiquement toscan. De plus, si le dessin général de l'entrée Ouest de Santa Giusta - par les larges piédroits lisses et par l'arc de décharge rehaussé - peut être considéré comme dépendant de prototypes lucquois, comme aussi par ses proportions élancées de façon caractéristique (San Frediano), la pré­sence des lions semble suggérer des façons de faire typiques du roman de Pistoie (Saint-Jean Fuorcivitas). Assurément ces félins présentent un sens du volume déjà loin du relief en méplat, propre à la sensibilité du haut Moyen Age, se différenciant en ce sens des lions qui tiennent des faons dans leurs griffes, sculptés sur l'un des célèbres chancels de la cathédrale d'Oristano. Toutefois ils apparaissent également distants des procédés stylistiques classicisants que, à Pise, Guillaume empruntait aux sarco­phages classiques : il leur manque surtout la schématisation typique des traits du museau, des joues gonflées et les yeux globuleux aux pupilles profondément creusées. Si l'on passe à l'examen détaillé des reliefs, les différences deviennent substantielles, au point de suggérer que le sculpteur des lions de Santa Giusta ait eu une formation, peut-être campanienne, imprégnée de culture islamique. Que l'on considère en premier lieu la fréquence - en Italie méridionale, particulièrement en Campanie et en Sardaigne même - des chancels d'ascendance byzantine qui présentent (aux côtés de l'arbre de vie ou simplement affrontés) des chevaux ailés, des griffons, des lions; dans les œuvres plus tardives, prévalent un robuste sens plastique et la conformité au modèle réel, que l'on peut constater dans les félins de Santa Giusta. A cette synthèse des «manières orientales» (le schéma héraldique) et des «manières occidentales» (le souci naturaliste) se rattachent évidemment des traits de style comme le dimorphisme sexuel (à gauche une lionne, pl. 63, qui porte sur la cuisse une croix en creux, et à droite un lion, aux organes sexuels mis en évidence); la queue passant entre les pattes; la présentation frontale des deux bêtes, à laquelle échappe seulement le mouvement famélique de la lionne qui montre les dents pour les enfoncer dans un cerf. Que l'on observe maintenant la taille des yeux du lion, allongé à la manière arabe (Alhambra de Grenade), qui rappelle la longue série de têtes félines dans le décor sculpté campanien du XIe siècle (cathédrales de Salerne, Aversa, Canosa, Carinola, Santa Agata dei Goti) (cf. Campanie romane, ...). Surtout c'est aux lions du portail de Salerne (cf. Campanie romane) que renvoie le traitement de la crinière en très bas relief, quasi comme une ciselure dans les mèches parcourues de sillons parallèles serrés ; tandis que dans les autres, plates et lisses, on peut retrouver le souvenir des écailles métalliques du dragon Faffner, représenté en même temps que Siegfried sur l'étonnante plaque d'Aversa (cf. Campanie romane). Il ne semble pas improbable que ces modèles campaniens aient transité par le Sud de la Sardaigne, étant donné que, d'une part, les relations entre la Campanie et le royaume de Cagliari sont actives du IXe au XIe siècle, et que, d'autre part, des suggestions venues des Pouilles dans diverses églises du Sud de l'île attestent que les rapports entre l'Italie méridio­nale et le royaume de Cagliari continuèrent au moins jusqu'à la première moitié du XIIe siècle. C'est par cette voie que pourrait être parvenu jusqu'aux équipes de Santa Giusta le motif oriental de la grande fenêtre triple, éclatante de lumière à l'intérieur, qui - du fait qu'elle s'inscrit dans le grand arc monté sur les lésènes flanquant le portail - garde l'image des fenêtres islamiques (mosquée de Damas) aussi bien que le souvenir des archétypes byzantins, comme Saint-Demetrius de Salonique. On pourrait retrouver de pareilles ascen­dances, mais de façon plus fugitive, dans la fenêtre triple en façade de Saint-Simplicius à Olbia sans pour autant suggérer nécessaire­ment des rapports entre la construction d'Olbia et Santa Giusta. Dans celle-ci en effet les colonnettes sont des remplois, et non exécutées spécialement pour elle; les bases et les chapiteaux sont romains; les arceaux taillés à angle vif (et non moulurés) sont formés d'un demi-cercle de petits claveaux au nu du parement, les retombées sont marquées de robustes coussinets moulurés tandis que la naissance des écoinçons est sculptée dans des marbres très blancs avec des feuilles d'eau à l'extrémité recourbée. L'arcade qui abrite la fenêtre triple est elle aussi à arête vive; l'éventail des claveaux, au nu du mur, part d'impostes moulurées. Sur ces mêmes impostes prennent appui deux arcs latéraux pris sur l'épaisseur du mur qui s'élève lisse jusqu'à la corniche de base du fronton, terminé par des listels rectilignes et réparti en trois panneaux par de simples lésènes ; dans le panneau médian s'enfonce progressive­ment un losange en gradins. Aussi bien les lésènes, tout à fait sobres et linéaires, que le losange non bicolore ont été nettement empruntés à l'œuvre de Buschetto à la cathédrale de Pise, respectivement aux demi-pignons et au décor architectural du mur de fond Sud du transept.

Les arcs étroits de part et d'autre de l'arc central prennent appui sur le retour des impostes recevant les arceaux des murs de la nef centrale ; au-dessous, le parement ne comporte pas de pilastres d'angle (qui auraient engendré des panneaux tout petits, excessivement allongés) mais descend, lisse, jusqu'aux murs terminaux des nefs latérales, qui s'achèvent par une corniche rectiligne moulurée derrière laquelle on aperçoit les versants du toit de ces nefs. Le tiers supérieur des pilastres d'angle est en retrait d'un redan jusqu'au retour de la corniche recevant les arceaux le long des flancs. De ces derniers seul est important le côté Nord, car au Sud s'adossent des bâtiments de construction postérieure, mais relativement anciens et pour cette raison épargnés par les restaurations. Tant dans le haut que dans le bas, les arcades se déploient à distance de la corniche terminale moulurée; de robustes lésènes scandent neuf panneaux au rythme de deux arceaux par panneau. Une fois sur deux s'y ouvre une fenêtre simple à double ébrasement; leur jour est réduit à une archère par des plaques engagées dans la maçonnerie. Dans le cinquième panneau se trouve une porte d'accès à la nef latérale; les piédroits sont faits des pierres du parement ; le linteau en bâtière est de trachyte sombre. Ce portail interrompt la ligne du talus qui termine la haute plinthe ; elle est aussi coupée par les socles cubiques qui portent les bases des lésènes, moulurées d'une double scotie. Les robustes chapiteaux semblent par contre tirés de segments de corniche à cavet et quart de cercle; tous les modillons sont à cavet tandis que les arceaux sont moulurés d'une très légère gorge bordée de sillons peu profonds. L'origine toscane d'un tel parti architectural est tout à fait incontestable : des fenêtres de ce genre renvoient à Saint-Pierre-aux-Liens, première fille (1119) de la primatiale pisane; à des bâtiments civils de la même Pise (Torre délia Famé) se réfère le linteau en bâtière qui en a peut-être reçu l'image de Saint-Alexandre de Lucques. Les bases des lésènes rehaussées par des socles, dérivent du prototype de San Piero a Grado (Toscane romane) et se retrouvent en Sardaigne à Saint-Paul de Milis (1140-1150), empruntées au modèle de Santa Giusta. Un détail semblable est présent dans ces archétypes qui vont entraîner la diffusion des formes toscanes dans le Nord de l'île, c'est-à-dire à Saint-Gavinus de Porto Torres (pl. 83 à 86) et à Saint-Simplicius d'Olbia (pl. 143); à l'une et l'autre renvoie le rythme de deux arceaux par panneau, et seulement au premier la moulure particulière de ceux-ci, accompagnée de fines incisions marginales. Une note particulière à Santa Giusta - il ne pourrait en être autrement étant donné la présence exceptionnelle de la crypte - est le rehaussement de la plinthe à partir de la troisième lésène de gauche. De façon analogue à ce qu'on a pu observer en façade, le pilastre d'angle est en saillie par rapport au plan des arcades, sous le retour de l'imposte de celles-ci, qui se continue aussi sur le mur Est du chevet. Ce qu'on y remarque avant tout, c'est la plinthe qui indique la hauteur de la crypte (éclairée par de petites fenêtres simples), obtenue pour une part en creusant dans le sol, et pour l'autre en surélevant le sanctuaire. Cependant l'ensemble du chevet, malgré son élan vers le haut, garde des proportions «classiques», car chacun des éléments respecte les mesures et les règles de composition tirées de l'harmonieuse vision toscane. Le pignon est terminé par un fronton qui, comme en façade, se trouve légèrement surélevé par une assise de pierres intercalée entre les courts pilastres d'angle et la moulure de base continuant celle du haut du mur de la nef centrale. Il est percé d'une ouverture cruciforme, qui constitue le seul point de rattachement possible avec des réalisations sardes élaborées sur le modèle de Sainte-Marie du Royaume à Ardara, substantiellement étrangère pour le reste au style du Maître de Santa Giusta. Sous le fronton, le parement descend dépourvu de tout ornement, privé de pilastres d'angle et marqué seulement sur une très courte longueur par le retour des corniches des arcades supérieures des flancs. Les murs terminaux des nefs latérales s'achèvent par des corniches horizontales; dans les murs sont insérés les claveaux moulurés qui dessinent deux arceaux par panneau. Sur chacun de ces murs on compte deux panneaux séparés par des lésènes surmontés de chapiteaux à tore et scotie. Dans les panneaux intérieurs s'ouvre, décentrée, une fenêtre simple à double ébrasement au cintre mouluré. Les pilastres prennent appui sur des bases et des socles selon une disposition analogue à celle observée au flanc Nord; une solution identique est utilisée pour l'abside où cependant l'adoption de demi-colonnes au lieu de lésènes détermine la présence de bases semi-circulaires également posées sur des socles cubiques. Le demi-cylindre absidal, terminé par une corniche analogue à celles qui marquent le haut de tout l'édifice, reçoit un net élan du jaillissement de l'arcature qui s'élève plus haut que les arceaux latéraux. En outre sa verticalité est accentuée par le rythme très serré des cinq panneaux, chacun de la largeur d'un seul arceau; les trois fenêtres simples (elles aussi dotées d'un cintre mouluré) s'ouvrent très proches les unes des autres et ce dispositif d'élans conjugués se trouve renforcé par l'inhabituelle succession, sur les demi-colonnes, des chapiteaux corinthiens allongés à feuilles d'eau, aux étroits tailloirs en forme de tablette et aux coussinets volumineux en forme de dés. Si nous passons aux antécédents du parti architectural du chevet -eux aussi parfaitement repérables dans un contexte de relations qui fait de Santa Giusta le monument le plus clairement déchiffrable de tous parmi le roman de Sardaigne -, apparaît de nouveau évidente la parenté de formes avec Saint-Gavino de Porto Torres, par le rythme des deux arceaux dans les murs terminaux des nefs latérales que des lésènes divisent en autant de panneaux, et par les panneaux de l'abside, plus élancés mais ne comptant eux aussi qu'un seul arceau; disposition qui dans les deux cas renvoie à des prototypes pisans et qui dans notre église précise le rapport avec la primatiale (mur de fond Sud du transept) : recours à des demi-colonnes à la place des lésènes, adoptées par contre à Saint-Gavino. Surtout ce qui reflète un trait de style exclusivement propre à Buschetto, unique en Sardaigne et rarissime à l'extérieur de l'île, c'est le détail du coussinet cubique surmontant le tailloir en forme de tablette.

 

A l'intérieur, la lumière - provenant de la fenêtre triple de façade et des trois fenêtres simples de l'abside - se répand largement le long de l'axe des nefs; la partie haute de la nef centrale, couverte d'un plafond en bois aux poutres rapprochées, reçoit un complément de lumière des fenêtres simples, trois de chaque côté en symétrie. Au fait qu'à la nef latérale Sud sont adossées deux chapelles du XVIe-XVIIe siècle et la sacristie du XIXe (la forme des portes résulte de remaniements modernes), seule la nef Nord conserve les valeurs originelles de l'éclairage, diffusé par les fenêtres simples dans un rythme qui enveloppe le renflement des colonnes, évoquant des délicatesses qui, absentes de San Piero a Grado et de Saint-Gavino à Porto Torres, sont au contraire propres à la primatiale pisane. Toutes les petites travées sont couvertes de voûtes d'arêtes dépourvues — comme dans les nefs latérales de la cathédrale de Pise - d'arcs de séparation; les voûtains partent d'impostes dans le mur et viennent se greffer au mur de séparation juste sur les tailloirs en forme de tablette insérés entre le départ des arcs et les chapiteaux des sveltes colonnes de remploi. Celles-ci sont toutes différentes, par le matériau (marbre cipolin, marbre veiné, granit), la couleur et le traitement : la plupart sont lisses, une est cannelée, et une autre parcourue de sillons hélicoïdaux. Toutes reposent sur des bases classiques, rehaussées de socles à tablette, qui font défaut dans le sanctuaire; une base en marbre, très belle, est décorée d'une frise d'oves. Parmi les chapiteaux, presque tous romains, on peut dénombrer des types ioniens, composites (pl. 70), corinthiens à feuille d'acanthe (pl. 71) ou à feuille d'eau.

Cependant dans l'hétérogénéité des matériaux de remploi, on note la constante préoccupation de faire coïncider les proportions des divers éléments, tous soigneusement choisis de façon à ce que le diamètre de la colonne corresponde à celui de la base et à la corbeille du chapiteau. Ce qui signifie non seulement la volonté d'une récupération orientée selon un goût bien précis, tel que goût toscan classicisant de la première moitié du xne siècle, mais aussi la possibilité d'un vaste choix parmi les matériaux romains évidemment très abondants dans les villes côtières voisines de Neapolis (territoire d'Arbus) et Tharros, dans le Sinis; hypothèse de provenance qui semble autorisée par l'emploi fait, pour le parement, du grès chaud et doré des carrières du Sinis. Si les tailloirs en tablette renvoient à des usages toscans (en Sardaigne on les observe à Porto Torres et à Uta), et si l'on peut aussi faire remonter à un remploi typiquement pisan l'ordonnance des matériaux récupérés selon des principes d'harmonie (San Piero a Grado), nous devons cependant relever la présence de chapiteaux exécutés tout exprès, à savoir ceux qui coiffent les deux premières colonnes à gauche de l'entrée, et la seconde à droite de la nef centrale, qui ... «semblent exécutés par un même artisan, sans aucun doute arabe de formation sinon de nationalité » ; opinion qu'il ne paraît pas possible de partager entièrement, car des œuvres semblables, inspirées de l'exubérance ornementale islamique, sont communes en Italie méridionale et à Pise même. Dans la nef centrale, l'arrondi de l'abside - dont l'arc d'entrée, comme à Saint-Gavino de Porto Torres et à San Piero a Grado marque un bref retrait à angle vif - termine l'enfilade des arcs qui prennent tous naissance à la même hauteur (pl. 69). Pour maintenir cette continuité de la perspective, la surélévation du sanctuaire à cause de la crypte a demandé dans les trois dernières travées, des colonnes plus courtes et légèrement plus fines (pl. 68). Comme au revers de la façade, les derniers arcs retombent sur de robustes impostes surmontant les pilastres adossés au mur Est; dans les murs de fond des nefs latérales s'ouvrent des fenêtres simples ébrasées, et à l'intérieur de la sacristie (à laquelle on accède par une porte à droite) on peut voir apparaître une fenêtre simple, originellement à l'extérieur, particulièrement intéres­sante pour son arc décoré de fleurs de lotus. ... [L]es restaurations récentes (1984) ont éliminé le décor architectural du XIXè siècle, retrouvant une grande plaque de chancel qui porte un motif géométrique de cercles sécants, combinant le "noeud" du haut Moyen Age avec le réseau orthogonal, précieux pour peser la pointe du compas. ... Par contre est fondamentalement étranger à Pise (en dépit des exemples de Saint-Pierre-aux-Liens ou du premier San Michèle in Borgo) l'agencement architectural de la crypte, qui semble ici garder l'image de prototypes lombards, peut-être par l'intermédiaire de Florence. L'espace est divisé en quatre nefs de trois travées chacune, couvertes de voûtes d'arêtes sans arcs de séparation. Les voûtains partent des tailloirs en forme de tablette et des chapiteaux des pilastres adossés aux murs goutteraux. Dans les angles, les arcs d'intersection des voûtes partent d'impostes. Les tailloirs, les chapiteaux et les impostes d'angle sont exécutés en trachyte noir, comme aussi la corniche qui fait le tour de l'arrondi de l'abside couverte d'une voûte à cannelures dont les voûtains partent du tailloir de la colonne alignée avec les trois supports médians, et placée juste à l'aplomb de la clef de l'arc d'entrée de l'abside. Dans une opposition de couleurs, se trouve ainsi marquée, sur tout le périmètre de la crypte, une ligne sombre intermittente, dont la fonction de séparation est confirmée par les impostes en trachyte noir; dans l'espace absidal, la ligne traverse les demi-colonnes qui reçoivent les arcs muraux, déterminant un parti architectural insolite. Malgré la faible hauteur des colonnes, de remploi comme les chapiteaux et les bases (l'une d'elles est faite d'un chapiteau ionique retourné, d'autres sont rehaussées d'un socle), les proportions modu­laires des travées et les correspondances très étudiées entre les dimensions des divers éléments confèrent à la crypte ampleur et légèreté sans que paraissent l'alourdir les voûtes d'arêtes en pierre, dans leur agencement régulier.

 

(extrait de : Sardaigne romane ; Renata Serra, Ed. du Zodiaque, Coll. La Nuit des Temps, 1979, pp. 145-157)

 

Descriptif de l'édifice en italien (avec coordonnées GPS) : "Carta e Guida alle Chiese Romaniche della Sardegna" ; Sando Mezzolani, Collana NATURA e ARCHEOLOGIA, Alpha Editoriale, 2. éd. 2007

mémoire2cité - A la fin des années 1930, sous le Front Populaire, s’amorce une démocratisation des loisirs et du sport. Cette massification des loisirs sportifs, et en particulier de la natation, s’intensifie après-guerre, grâce à la mise en place d’une véritable politique d’Etat en faveur du développement de la pratique sportive, accompagnée par la construction d’équipements de proximité. Cette politique conduit à redéfinir et à rationaliser la conception de la piscine, autant d’un point de vue architectural que fonctionnel.

  

I. Vers une étatisation des politiques sportives

  

1. Une idée en germe depuis les années 1930

  

Vers la fin des années 1920, le sport, et en particulier la question de l’équipement sportif, commence à s’imposer au niveau national, comme un objet incontournable de souci et d’action politique. La volonté de créer une structure institutionnelle chargée de concevoir et de contrôler cette politique publique relative au sport s’affirme de plus en plus. Cette idée est en germe depuis l’armistice, comme l’indique la réflexion d’Edouard Herriot, maire de Lyon : « Peut-être arriverons-nous ainsi peu à peu à la constitution d’un grand service central – ministère ou non – de l’Éducation physique » (Édouard Herriot, 1919).

  

Parallèlement, des revendications sociales se font entendre pour une meilleure accessibilité au sport par la classe populaire. Ces requêtes sont entendues par le Front populaire, qui initie une politique de démocratisation de la culture sportive, s’appuyant sur l’invention de notions telles que temps libre et loisirs. Dans le but de diffuser et de mettre en oeuvre cette conception du sport pour tous, est créé en 1937 (à l’occasion d’un remaniement ministériel), un sous-secrétariat d’Etat aux Sports, aux Loisirs et à l’Education physique (rattaché au ministère de l’Education nationale dirigé par Jean Zay), à la tête duquel est placé Léo Lagrange. Ce dernier entreprend une série d’actions, à la fois concrètes et symboliques, comme l’aide à l’équipement communal (dont la nécessité est rendue évidente par les conclusions d’un inventaire national des installations existantes) ou la création d’un Brevet sportif populaire. Cette conception du sport de masse n’obtient cependant pas la faveur de tous. On note d’ailleurs, dans le mouvement sportif national, le rejet d’une politique d’intervention autoritaire des pouvoirs publics. Si les actions du Front Populaire sont stoppées par la déclaration de la guerre, elles ont toutefois conduit à une véritable prise de conscience de l’enjeu politique sportif au niveau national.

  

Sous le régime de Vichy (juin 1940-juin 1944), est créé un Commissariat Général à l’Education Générale et Sportive (CGEGS), qui s’appuie sur le sport pour diffuser l’idéologie du gouvernement, prônant des valeurs de discipline, de redressement moral, physique et intellectuel et de retour à l’ordre. Dans ces années, où le sport est surtout un outil de propagande, s’esquissent toutefois de nouvelles prescriptions concernant l’architecture des piscines (qui se doit d’être épurée et rationnelle), et la volonté de rattraper le retard de la France en matière d’équipement sportif par rapport aux autres pays européens.

  

2. Quelques réalisations remarquables des années 1950

  

Au sortir de la guerre, la question sportive n’est pas une priorité et la période 1945-1957 se caractérise par une faible intervention publique. Malgré les constructions réalisées grâce à des politiques municipales sociales et volontaristes dans les années 1930, le nombre d’équipements sportifs, et en particulier de piscines couvertes et chauffées, est encore très faible par rapport à la moyenne européenne. Ce sous-équipement va rapidement poser problème, d’autant plus que l’accroissement démographique est en plein essor, entraînant une augmentation de la jeunesse et donc une recrudescence de la pratique sportive, parallèlement à une forte urbanisation. Si l’effort est d’abord porté vers la reconstruction (du secteur industriel et du cadre de vie : logements, services administratifs, voirie, etc.), les questions de la jeunesse, du sport, de l’éducation populaire et du plein air travaillent les esprits du gouvernement.

  

Dans les Hauts-de-France, de nombreuses piscines ont subi des dégradations pendant la guerre et nécessitent une rénovation (une grande partie des piscines cheminotes par exemple).

  

Le stade nautique olympique de Tourcoing est complété, en 1951, d’un toit en partie ouvrant, une première du genre, amené à un grand développement dans les deux décennies suivantes. Faute de moyens financiers suffisants (il existe des subventions, mais les moyens alloués à la Jeunesse et aux Sports restent faibles) et d’une volonté politique forte, le nombre de constructions de piscines entre 1945 et 1958 demeure restreint. Ainsi, à Lens, suite à la destruction du stade nautique pendant la guerre, la construction d’une nouvelle piscine est projetée dès l’après-guerre, mais faute de financement, il faut attendre les années 1960 pour que le projet aboutisse.

  

Les quelques installations nautiques nouvelles qui sont réalisées au cours des 1950, sous l’impulsion d’initiatives locales, sont majoritairement découvertes et ne sont donc exploitables que quelques mois dans l’année. Si ces édifices sont aboutis au niveau technique et architectural, ils ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins en matière de bassins éducatifs praticables pendant l’année scolaire. Ils répondent plus à une volonté d’offrir à la population un équipement de loisirs sportifs. Il s’agit souvent de la réalisation de projets municipaux d’avant-guerre, n’ayant pas eu l’occasion de voir le jour.

  

Dans ces piscines des années 1950, le double bassin est définitivement adopté et elles répondent aux nouvelles prescriptions édictées dans les années 1940 en matière d’architecture sportive, qui se doit avant tout d’être fonctionnelle et pratique, largement ouverte sur l’extérieur par des baies vitrées, sa beauté résidant essentiellement dans l’harmonie de ses proportions et l’agencement de lignes géométriques pures.

  

Ainsi, dans l’Oise, la ville de Compiègne décide en 1949 (sous le mandat de Jean Legendre), l’édification d’une piscine en bordure de l’Oise, rendue possible grâce aux indemnités des dommages de guerre et de la reconstruction, ainsi qu’à une subvention élevée de la part du Secrétariat d’Etat à l’Enseignement technique, à la Jeunesse et aux Sports. La piscine, conçue par l’architecte-urbaniste de la ville, J. Gossart, est inaugurée le 1er juin 1952. Des bains-douches sont aménagés dans les sous-sols. Il s’agit d’un grand bâtiment blanc rectangulaire en béton armé, inséré sur la berge boisée de l’Oise, s’ouvrant en son centre sur les deux bassins de plein-air de la piscine (25 x 12,5 m et 8 x 12,5 m), avec un plongeoir à double hauteur (3 et 5 mètres). Les baigneurs surplombent l’Oise et évoluent dans un cadre propice à la détente, correspondant bien aux prescriptions d’avant-guerres recommandant la construction d’équipements sportifs et de loisirs en plein air, dans un environnement naturel. Les gradins d’environ 800 places, font également face à l’Oise. L’architecture est simple et fonctionnelle, sans aucun décor ; elle obéit à un modernisme pur et efficace. Elle est remarquable du fait de sa situation en bord de rivière, comme l’était également la piscine découverte de l’Hôtel-Dieu à Pontoise (Val d’Oise) construite en 1961 par l’architecte Jean Letu et aujourd’hui détruite. La piscine de Compiègne, ouverte de mai à septembre, connaît un grand succès, qui ne cesse de croître d’année en année. Fermée dès 1985 car son bassin souffrait de fuites (et remplacée par la piscine Mercières, construite en 1988), elle est aujourd’hui à l’abandon.

  

A Caudry (Nord), le stade nautique municipal est construit en 1951-1952, sur les plans d'Edmond Lancelle (1898-1957), architecte du Cambrésis actif pendant les deux périodes de reconstruction, grâce à la volonté du maire Albert Dhélin (maire de 1947 à 1965). L’architecte est associé à Marc Revaux, ingénieur-conseil spécialisé en construction de piscines. Son architecture semble inspirée de la piscine de Bruay-en-Artois et est similaire à celle du Cateau-Cambrésis, reconstruite en 1954 par la même équipe d’architecte-ingénieur. Elle allie le style Paquebot de l’Art Déco (présence d’oculi en forme de hublots) aux codes du mouvement moderne international des années 1950. Les bassins sont entourés sur deux côtés par les bâtiments des vestiaires, et sur le deuxième grand côté par des gradins surplombés par une terrasse avec buvette (dans l’angle). La forme de U renversé de l’élégant plongeoir associée à la ligne courbe du toboggan qui lui fait face, animent l’orthogonalité des alignements de cabines. Le portique d’entrée, reprenant ces lignes courbes, s’ouvre sur un guichet vitré aux formes dynamiques et sculpturales. La piscine est dominée par une grande tour-horloge, rythmant les séances de natation. On retrouve cette tour-horloge marquant l’entrée de la piscine, à la piscine olympique de la Scarpe à Arras (1955) et au stade nautique de Bapaume (Pas-de-Calais). A Bapaume, le bâtiment abritant l’accueil et les vestiaires est largement vitré et s’ouvre sur les bassins, entourés d’un portique. Son architecte, Emile Cauwet, est spécialiste de l’architecture scolaire (groupe scolaire Ferdinand-Buisson à Boulogne-Billancourt), industrielle et sportive, et prône une esthétique moderniste et fonctionnelle.

  

A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), une piscine municipale est judicieusement intégrée au nouveau casino, bâtiment monumental, manifeste de l’architecture des années 1950, conçu par les architectes Sonrel et Bonhomme, et situé derrière la plage de la station balnéaire. La piscine, localisée au rez-de-chaussée, est vitrée sur deux côtés et donne vue sur la plage. Le bâtiment en béton armé, monté sur pilotis (rappelant l’architecture de Le Corbusier), est décoré sur ses façades extérieures de mosaïques réalisées par l’artiste Françoise Lelong. La façade côté plage s’ouvre par un portique avec terrasse.

  

Ainsi les piscines des années 1950, souvent d’une grande sobriété correspondant aux préceptes architecturaux du mouvement moderne, s’inscrivent dans la continuité des piscines de la fin des années 1930. Il faut attendre les années 1960 pour qu’une nouvelle impulsion soit donnée à l’innovation architecturale dans le domaine des piscines, grâce à la mise en place d’une véritable politique interventionniste de l’Etat en faveur de l’équipement sportif sous la Ve République, dans le cadre de trois lois de programme planifiant la construction d’équipements sportifs et socio-éducatifs. Ce nouveau cadre législatif se traduit par une "mise en administration" du bâti sportif par l’État1.

  

II. Les mesures mises en place entre 1961 et 1976 par l’Etat en faveur de la construction des piscines

  

A partir de la Ve République, le sport et la construction sportive sont désormais perçus comme un service d’intérêt public du ressort de l’Etat. Déterminé, l’Etat entreprend une série de mesures incitatives visant à créer un maillage de piscines publiques praticables en toutes saisons (la plupart des piscines étaient alors découvertes et non chauffées) sur l’ensemble du territoire national. L’objectif principal est que tous les enfants aient accès à un bassin pour apprendre à nager, et qu’ainsi soit enfin mis en application l’apprentissage obligatoire de la natation à l’école (dans les programmes depuis la fin du 19e siècle). La priorité des piscines des années 1960-1970 est donc portée vers la jeunesse et l’éducation.

  

1. Les lois programmes : une nouvelle politique économique en faveur de l’équipement sportif

  

Lors de l’instauration du premier gouvernement de la Ve République, est créé un Haut-commissariat (puis Secrétariat d’Etat) à la Jeunesse et aux Sports (rattaché au ministère de l’Education Nationale), dirigé par Maurice Herzog. Ce dernier souhaite impulser de manière urgente une politique de construction afin de combler le sous-équipement en matière d’édifices à destination de la jeunesse : "Notre objectif, notre seul objectif est de mettre à la disposition de notre jeunesse, les moyens de s’exprimer plus complètement. Nous voulons que des millions de jeunes Français puissent aller au stade, à la piscine, se rencontrer dans les Maisons de Jeunes" (Equipements pour la jeunesse et les sports, 1962). Cette volonté se concrétise le 28 juillet 1961, avec la promulgation, dans le cadre du IVe plan, de la première loi de programme, qui instaure, sur une durée de quatre ans (1962-1965), un plan assurant un financement national durable et concret en faveur des équipements sportifs et socio-éducatifs. Ce plan prend la forme de subventions élevées (représentant généralement entre 20 et 50% du coût total) destinées à aider de nombreuses collectivités locales dans leur projet de constructions sportives. Ces aides se poursuivent et sont même revalorisées lors de la deuxième loi de programme d’équipements sportifs (1966-1970), votée le 2 juillet 1965. La troisième loi (1971-1975), votée le 13 juillet 1971, montre une détermination encore plus forte de l’Etat à augmenter massivement le nombre d’équipements à grande échelle, en particulier dans les nouvelles zones urbaines, et à former des éducateurs, ceci pour favoriser le sport de masse pour tous. Ces années marquent en revanche le début du désengagement financier de l’État, que l’on discerne par la baisse progressive des montants des subventions accordées. Ces subventions sont bien sûr soumises à certaines conditions. Et, pour assurer et contrôler la qualité technique et le respect des normes des piscines construites, les municipalités doivent en faire valider les avant-projets par l’Etat.

  

Certains dossiers de subventions conservés aux Archives nationales montrent que de nombreuses municipalités des Hauts-de-France bénéficient de cette aide dès les années 1960 (par exemple les piscines de Lomme, de Noyon, de Chantilly, de Lens, etc.).

  

Ces lois de programmes d’équipements ne se résument toutefois pas à ces aides financières : l’Etat développe également des mesures permettant d’inciter plus efficacement les collectivités à entreprendre la construction d’une piscine, en facilitant leurs démarches administratives et en réduisant les coûts de construction.

  

2. L’agrément de modèles de piscines : normaliser, encadrer et faciliter la construction

  

Suite à l’application de la première loi de programme, le Haut-Commissariat à la Jeunesse et aux Sports, constate que les prix de revient des équipements sportifs sont fréquemment trop élevés et que les architectes municipaux chargés de ces constructions ne sont la plupart du temps pas qualifiés pour ce type de constructions complexes et techniques. D’où la volonté de normaliser et de rationaliser les équipements sportifs, notamment les piscines, et de contrôler les projets proposés par de plus en plus d’entreprises, de constructeurs ou de bureaux d’études aux collectivités. Dans ce but est créée le 25 mai 1963 une commission spéciale dont la mission est d’agréer, sur le plan technique, des projets-types d’équipements susceptibles d’être réalisés dans toute la France. La commission est composée de treize sièges et se réunit plusieurs fois dans l’année pour donner son avis sur les projets d’architecture présentés à l’agrément. Pour ce faire, elle se base sur les qualités techniques du projet, sur les possibilités d’adaptation de l’architecture aux terrains divers, ainsi que sur les qualifications professionnelles des candidats à l’agrément. A partir de 1967, la commission se montre plus exigeante sur l’esthétique, l’harmonie, et l’originalité architecturale.

  

L’objectif principal de cette commission était de pouvoir proposer aux collectivités un panel de modèles de piscines variées et conformes aux caractéristiques définies par l’Etat, livrables clefs en mains et ayant des prix fixes. Cette procédure de normalisation devait de cette façon, assurer la qualité des équipements construits en France ainsi qu’une plus grande rapidité de réalisation. Le premier numéro de la revue Piscines informations résume avec enthousiasme tous les avantages que présente pour les municipalités le choix d’un projet-type agréé, se faisant ainsi le relais des services de l’Etat : "Plus que jamais, ces projets-types agréés sont la solution simple et économique. Prix plafonnés, projets clairement déterminés, normes parfaitement respectées, marché de gré à gré, financements faciles et par conséquent, réalisations rapides, tels sont les principaux avantages que permet d’obtenir le choix d’une exécution conforme à un projet-type agréé". Tout est mis en oeuvre pour inciter les collectivités à s’orienter de préférence vers un projet-type. Une documentation fournie permet en outre d’aider les maîtres d’ouvrages à choisir un programme (nombre et taille des bassins, piscine couverte ou non, etc.) adapté aux besoins de leur commune, notamment en fonction du nombre d’habitants.

  

Il faut attendre 1966 pour que les premiers projets-types soient validés par la commission d’agrément, qui est alors placée sous la responsabilité du nouveau ministère de Jeunesse et des Sports, créé en janvier 1966. La procédure d’agrément est un succès auprès des constructeurs, ingénieurs et architectes. Ils sont ravis de pouvoir bénéficier de ce moyen permettant d’officialiser leurs projets, et mettent à profit leur savoir-faire et leurs idées au service de l’élaboration d’une nouvelle architecture des piscines. Ainsi, parmi les 134 projets-types validés par la commission d’agrément entre 1966 et 1971 (date de mise en arrêt de la procédure), on compte 64 modèles de piscines. La plupart de ces projets présentent des programmes simples et polyvalents, avec un ou plusieurs bassins susceptibles de s’adapter à différents besoins. Avant le lancement de la procédure, toujours dans le but de promouvoir l’apprentissage de la natation, le secrétariat d’Etat avait également agréé trois modèles de piscines-écoles, bassins de natation découverts ou couverts. Ces piscines scolaires, en matériaux préfabriqués, sont constituées d’un bassin métallique suspendu sous lequel sont situées les cabines de change et les installations techniques. Une carte postale montre un de ces bassins découverts (type PF) construit à Barlin (Pas-de-Calais).

  

Seuls certains de ces modèles agréés ont eu du succès et ont été sélectionnés à plusieurs reprises par les municipalités mais ils n’ont pas véritablement été construits à grande échelle. Pour "vendre" leurs piscines, les constructeurs n’hésitent pas à vanter les avantages de leurs projets agréés à travers de nombreuses publicités diffusées dans la presse spécialisée2, ou grâce à des brochures publicitaires envoyées aux municipalités. Dans les Hauts-de-France, on dénombre onze modèles adoptés une ou plusieurs fois par les communes, conduisant à la construction de vingt-trois piscines couvertes. Certains modèles de piscines sont construits avant que les architectes en demandent l’agrément : par exemple la piscine S.5 de l’architecte Michel Denisse, qu’il met en oeuvre dans sa ville natale, Hénin-Liétard, et pour le district urbain de Montreuil-sur-Mer en 1966, alors qu’il n’obtient l’agrément qu’en 1967. C’est le cas également pour la piscine couverte de Cambrai, inaugurée en 1964, qui sert de prototype à Pierre Prod’homme et René Lancelle (architectes à Cambrai) avant de proposer à l’agrément un modèle de piscine.

  

On relève toutefois que, si la commission privilégie l’agrément de piscines couvertes ou transformables (c’est-à-dire pouvant s’ouvrir aux beaux-jours), en ne validant qu’un seul modèle de piscine de plein-air, c’est encore ce type qui est majoritairement construit en France, en raison de son faible coût de fabrication.

  

Ainsi les résultats de la procédure d’agrément sont plutôt satisfaisants mais pas suffisants pour l’Etat qui souhaite intensifier davantage l’implantation de piscines publiques exploitables toute l’année en France, en particulier dans les petites et moyennes communes, ou les quartiers populaires de grandes agglomérations, dont les budgets sont très modestes et qui n’ont pas pu bénéficier de l’élan de construction des décennies précédentes. Pour ce faire, le ministère de la Jeunesse et des Sports, lance, suite à l’organisation de plusieurs concours d’architecture sur le thème des piscines économiques et transformables, une opération nommée « Mille piscines » visant à une répartition uniforme et égalitaire des piscines sur tout le territoire, afin que désormais tous les enfants puissent apprendre à nager. La création d’un réseau d’équipements natatoire apparaît d’autant plus nécessaire depuis la décentralisation de l’enseignement du second degré en 1964 et la création de collèges d’enseignement secondaires (CES) dans des petites villes.

  

3. L’opération "Mille piscines" : une industrialisation totale des piscines pour équiper le territoire à grande échelle

  

Mise en place de l’opération Mille piscines

  

La troisième loi de programme prévoit, en 1971, la réalisation prioritaire, entre autres équipements, d’un millier de piscines (dont 850 industrialisées et 150 destinées à la compétition) en quatre ans (1972-1976). Cette opération, appelée "Mille piscines", entre dans la continuité des volontés étatiques édictées depuis le début de la Ve République en matière d’équipement natatoire, mais elle est également motivée par deux évènements qui ont frappé l’opinion publique à l’été 1968 : la noyade de 150 personnes, dont une majorité d’enfants, suite au naufrage d’un bateau de plaisance sur le lac Léman à moins de 50 mètres de la rive ; et les mauvaises performances des nageurs français aux jeux Olympiques de Mexico. Le général de Gaulle donne alors pour mission à Joseph Comiti, secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, d’équiper la France d’un maximum de piscines afin d’enseigner la natation à toute la jeunesse française.Devant l’importance de l’objectif à atteindre : mille piscines, pouvant s’adapter aux possibilités financières souvent limitées des petites et moyennes communes (de 8000 à 15000 habitants) et dont le programme doit concilier l’apprentissage de la natation, la détente et l’entraînement sportif quelle que soit la saison , le secrétariat d’Etat oriente résolument la recherche vers le développement de techniques de préfabrication et d’industrialisation totale de l’architecture, afin de pouvoir produire des piscines en grande série à moindre coût (le prix de revient doit être situé autour de 1 200 000 francs). Pour augmenter l’efficacité et la rapidité de l’opération, l’Etat centralise et facilite le processus administratif (conception et passage des marchés), assure le suivi des réalisations et des travaux, devenant ainsi le maître d’ouvrage des opérations, dont il subventionne largement le coût auprès des villes qui se portent acquéreurs. Les municipalités doivent seulement fournir le terrain et se décider pour un modèle de piscine parmi ceux proposés. A noter que l’Etat se réserve toutefois de refuser ce choix et d’attribuer un autre modèle à la commune, compte tenu des obligations liés aux marchés de série. Pour aider à choisir et expliquer les démarches à mettre en oeuvre, le secrétariat d’Etat diffuse auprès des communes intéressées une documentation abondante et incitative (dépliants, brochures, albums techniques, etc.). Ce système très rationalisé laisse donc peu de marge de manoeuvre aux petites communes qui, si elles souhaitent s’équiper rapidement d’une piscine, sont quasiment obligées de passer par ce système. Ainsi, il s’agit, selon Patrick Facon (2006), de "construire plus vite, moins cher, sans viser d’emblée la perfection – mais en donnant des outils même rudimentaires dans les meilleurs délais".

  

Dès 1970, l’Etat amorce le lancement de cette opération avec la création de 50 "bassins d’apprentissage mobiles" (B.A.M.), dont la fabrication, la conception, le montage et la mise en service sont réalisés par deux entreprises sélectionnées sur concours en 1969 : Walrvae Nausicaa et la société Techniques et Loisirs. Ces bassins de 12,5 x 6 m, peu onéreux et facilement mis en oeuvre, en service d’avril à septembre, sont à affectés par roulement à des communes ne possédant pas d’établissement natatoire. Ils ont pour but de faire patienter les municipalités pendant l’avancée de l’opération "Mille piscines", et de sensibiliser, en attendant, les futurs usagers des piscines industrialisées et ainsi amorcer le développement de la pratique massive de la natation à l’école. Ce service rencontre un grand succès et le secrétariat passe une deuxième commande de 45 B.A.M. en 1972. Ces installations ont été mises en service dans plus de 700 communes jusqu’en 1976 (date fin de l’opération "Mille piscines").

  

Les concours nationaux d’idées de 1969

  

Précédant le lancement de cette opération, l’Etat avait organisé en 1969 et 1971 des séries de concours d’architecture nationaux sur le thème de la piscine, qui devaient conduire à une sélection de modèles de piscines facilement industrialisables. Les deux premiers concours sont lancés le 22 mai 1969 et ont pour objectif de recenser et de comparer toutes les idées nouvelles en matière de piscine. Ces concours sont avant tout ouverts aux architectes, contrairement aux agréments qui mobilisent plutôt des entreprises.

  

Le premier concours porte sur les "piscines transformables", confirmant l’orientation voulue par le ministère de favoriser la construction d’équipements conciliant, en un seul équipement, les bénéfices d’une installation de plein-air et d’une piscine couverte. Les architectes doivent imaginer une piscine ouverte aux beaux-jours, destinée aux agglomérations moyennes et aux quartiers de grandes villes et comportant les équipements suivant : un bassin sportif de 25 m sur 15 m équipé d’un plongeoir, un bassin d’apprentissage de 15 sur 12,5 m, une pataugeoire de 30 m2 et des annexes fonctionnelles et techniques.

  

Le second concours concerne les "piscines économiques". Le programme, plus dépouillé, visant à l’économie tant du point de vue de la construction que de la gestion, correspond aux besoins des petites villes : un bassin mixte de 25 m sur 10 m (dont la profondeur varie de 0,7 à 2 m) permettant de nombreuses activités (baignade familiale, entraînement sportif, apprentissage, compétition, détente) et des annexes fonctionnelles et techniques. Comme pour le premier concours, la façade ou la toiture doit être largement ouvrable. L’architecte doit également prévoir la possibilité d’extensions par l’ajout de bassins de plein air.

  

Ces deux concours connaissent un grand succès : d’après Joseph Comiti, 400 architectes s’y sont intéressés et 150 projets ont été reçus. Neuf avant-projets de piscines transformables sont retenus et quatre pour les piscines économiques. Ces projets, d’une grande originalité, présentent tous des systèmes inédits de toitures ou de façades escamotables permettant l’ouverture complète de la piscine sur l’extérieur. La piscine Tournesol de Bernard Schoeller remporte le premier prix aux deux concours. Robert Hirt gagne le deuxième prix pour les piscines transformables, tandis que le deuxième prix pour les piscines économiques est attribué à la piscine Caneton de Jean-Paul Aigrot, Franc Charras et Alain Charvier. Tous les avant-projets primés doivent normalement faire l’objet d’un prototype en vue d’étudier les possibilités concrètes d’une industrialisation. Mais au final, peu de projets s’y prêtent véritablement. Quelques projets du premier concours sont construits à titre expérimental, et seuls les deux premiers projets lauréats au concours des piscines économiques (Tournesol et Caneton) sont retenus en février 1970 par le secrétariat d’Etat pour la poursuite des études techniques en vue d’une construction en série. Les architectes sont mis en contact avec le bureau d’études SERI-Renault pour approfondir leur projet, puis un appel d’offres international pour les différents lots (tous les éléments doivent être préfabriqués en usine) est lancé en août 1971 pour la construction de prototypes. Pour la réalisation de la coque de la piscine Tournesol, c’est la proposition de la société Durafour qui est retenue, et l’entreprise générale GBA pour la piscine Caneton. Les prototypes primés sont construits à Nangis (Seine-et-Marne) pour la piscine Tournesol et à Salbris (Loir-et-Cher) pour la piscine Caneton. Après une année d’observation et de fonctionnement, les marchés en série sont conclus en décembre 1972 et les premières piscines Tournesol et Caneton sont construites sur tout le territoire national à partir de 1973. Il est prévu de construire 250 exemplaires de chaque piscine. En réalité, 183 piscines Tournesol ont été réalisées en France, et 196 piscines Caneton.

  

inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/les-piscines-des-tren... -

  

les Piscines TOURNESOL En réalité, 183 piscines Tournesol ont été réalisées en France, et 196 piscines Caneton.

  

inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/les-piscines-des-tren... - @ les pisçines Tournesol ↑ a et b Dossier sur la piscine de Carros

  

↑ Notice de la piscine de Bonneveine [archive], sur le site de la DRAC de PACA.

  

↑ Notice de la piscine de Carros-le-Neuf [archive], sur le site de la DRAC de PACA.

  

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↑ « Lille : la piscine tournesol de la rue françois coppee, c'est déja fini » [archive], sur www.lavoixdunord.fr/ [archive], 26 avril 2016 (consulté le 9 janvier 2017)

  

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↑ « Sa démolition a débuté : la piscine à ventre ouvert ! » [archive], sur lavoixdunord.fr, 19 décembre 2012 (consulté le 9 janvier 2017)

  

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Bernard Schoeller et Secrétariat d'État à la Jeunesse et aux Sports, Projet Tournesol : Opération 1000 piscines, dossier technique de présentation, Paris, R. Lacer, 1972, 31 p. (OCLC 1505704, notice BnF no FRBNF35900611, LCCN 75503940)

  

Gérard Monnier (dir.), L'architecture moderne en France, vol. 3 : De la croissance à la compétition : 1967-1999, Paris, Picard, coll. « Librairie de l'architecture et de la ville », 2000, 311 p. (ISBN 2-7084-0571-3), « Les piscines Tournesol », p. 16–18

  

Patrick Facon, « Les piscines Tournesol », dans Gérard Monnier (dir.) et Richard Klein (dir.), Les années ZUP : Architectures de la croissance, 1960-1973, Paris, Picard, 2002, 301 p. (ISBN 2-7084-0629-9), p. 91–110

  

« Remise à neuf de la coupole d'une piscine 'Tournesol' », Les Cahiers techniques du bâtiment, no 279,‎ mai 2008, p. 32–34 (ISSN 0241-6794)

  

Odile Fillion, « Volumes d'eau », D'A. D'Architectures, no 104,‎ août-septembre 2000, p. 36–51

  

fr.wikipedia.org/wiki/Piscine_Tournesol

The Postcard

 

A postally unused postcard published by J. Beagles & Co. of London E.C.. The photography was by Ellis & Walery of Conduit Street and later Regent Street, London, and the card was printed in England.

 

J. Beagles & Co.

 

The firm of J. Beagles & Co. was started by John Beagles (1844-1909). The company produced a variety of postcards including an extensive catalogue of celebrity (stage and screen) portrait postcards. After Beagle’s death, the business continued under its original name until it closed in 1939.

 

Miss Julia Neilson

 

Julia Emilie Neilson (12th. June 1868 – 27th. May 1957) was an English actress best known for her numerous performances as Lady Blakeney in 'The Scarlet Pimpernel', for her roles in many tragedies and historical romances, and for her portrayal of Rosalind in a long-running production of 'As You Like It'.

 

After establishing her reputation in a series of plays by W. S. Gilbert in 1888, Neilson joined the company of Herbert Beerbohm Tree, where she remained for five years, meeting her future husband, Fred Terry (brother to actresses Kate, Ellen, Marion and Florence Terry and great uncle of John Gielgud).

 

With Terry, she played in London and on tour for nearly three decades. She was the mother of the actress Phyllis Neilson-Terry and actor Dennis Neilson-Terry.

 

Julia Neilson - The Early Years

 

Neilson was born in London, the only child of Alexander Ritchie Neilson, a jeweller, and his wife, Emilie Davis, a member of a family of five Jewish sisters, many of whose offspring became actresses.

 

Neilson's parents divorced shortly after her birth, and her father soon died, leaving her mother to struggle to support her child. Her mother later married a solicitor, William Morris, the widower of the actress Florence Terry, elder sister of the actor Fred Terry, who had, by that time, married Neilson.

 

Neilson was an indifferent student. At the age of twelve, she was sent to a boarding school in Wiesbaden, Germany, where she learned to speak French and German and began to study music, discovering that she excelled at this.

 

She returned to England to enter the Royal Academy of Music in 1884, at the age of fifteen, to study the piano. She soon discovered that she had a talent as a singer, winning the Llewellyn Thomas Gold Medal (1885), the Westmoreland Scholarship (1886) and the Sainton Dolby Prize (1886). While at the Academy, in 1887, she sang at the St James's Hall and also played roles in amateur theatre.

 

Neilson met the dramatist W. S. Gilbert, who cast her in her first professional stage appearance in March 1888. She played Cynisca in a charity matinée of his play, 'Pygmalion and Galatea', at the Lyceum Theatre, and later that year, in the same play, she was the lead character, Galatea, in a similar matinée at the Savoy Theatre.

 

Gilbert suggested that the statuesque young woman concentrate her career on acting rather than singing, and he coached her on acting. Her next role was Lady Hilda in a revival of Gilbert's 'Broken Hearts'. Gilbert wrote the lyrics to a short song for her to sing during Act I, and she proposed that a fellow student of hers at the Royal Academy, Edward German, should set it to music.

 

She then played Selene in a revival of Gilbert's 'The Wicked World'. In November 1888, she created the role of Ruth Redmayne in Rutland Barrington's production of Gilbert's 'Brantinghame Hall'.

 

These roles led to an invitation for Neilson to join Herbert Beerbohm Tree's company, in which she toured in 'Captain Swift', 'The Red Lamp' and 'The Merry Wives of Windsor'.

 

She remained with Tree's company for five years at the Haymarket Theatre as a tragedienne, beginning with the role of Julie de Noirville in 'A Man's Shadow', which opened in September 1889.

 

In 1891, Neilson married another actor in the company, Fred Terry, the brother of Gilbert's former protégée, Marion Terry (and the actresses Kate, Ellen and Florence Terry).

 

Neilson and her husband appeared together in Sydney Grundy's translation of the French play 'A Village Priest' and numerous other productions together with Tree's company, including 'Beau Austin', 'Hamlet', 'Peril', and Gilbert's 'Comedy and Tragedy' (1890).

 

She also played Drusilla Ives in 'The Dancing Girl' (1891) by Henry Arthur Jones.

 

Terry and Neilson's daughter Phyllis was born in 1892. Neilson was soon back on stage as Lady Isobel in Jones's 'The Tempter' (1893), and created the role of Hester Worsley in Oscar Wilde's 'A Woman of No Importance' (1893). A review of Neilson's performance in the play 'Ballad Monger' in 1890 declared:

 

"Miss Neilson's really wonderful singing

took the curtain up on the very keynote

of the beautiful and pathetic play.

And to her singing no higher tribute can

be paid.

One of these days, we do not doubt, it will

be possible to write in the same strain about

her acting. In that there is splendid promise.

And the promise will come the more near to

performance when she is a trifle less conscious

of her remarkable physical beauty, and of the

fact that she has been to some extent rushed

into her present position."

 

In June 1894, Neilson and Terry appeared together in 'Shall We Forgive Her?' by Frank Harvey at the Adelphi Theatre, with Neilson as Grace. The next year, she played Lady Chiltern in Wilde's comedy 'An Ideal Husband' at the Haymarket under the management of Lewis Waller.

 

She gave birth to her second child, Dennis, in October 1895. Two months later, the family travelled to America to perform with John Hare's company. There they played together in New York in 'The Notorious Mrs. Ebbsmith' by Arthur Wing Pinero, with Neilson as Agnes.

 

Julia Neilson - The Later Years

 

In 1896, they returned to England where, at the St James's Theatre, Neilson played Princess Flavia in 'The Prisoner of Zenda' by Anthony Hope, remaining at that theatre for two years. There she played Rosalind in the extremely successful run of 'As You Like It' (in which role she toured North America in 1895 and 1910).

 

She played the title role in Pinero's 'The Princess and the Butterfly' in 1897. Her husband appeared with her in 'The Tree of Knowledge' and other plays from October 1897 until the summer of 1898; her roles included Beatrice in 'Much Ado About Nothing'.

 

Next, they appeared in 'The Gypsy Earl'. Again with Tree's company, now at Her Majesty's Theatre, Neilson was Constance in 'King John' (1899) (and appeared in an early short silent movie recreating King John's death scene at the end of the play) and Oberon in 'A Midsummer Night's Dream' (1900).

 

The couple entered into management together in 1900, producing and starring in 'Sweet Nell of Old Drury' by Paul Kester.

 

They would continue to produce plays together for the next 30 years, most notably, 'The Scarlet Pimpernel' (1905 at the New Theatre), which they also starred in and, with J. M. Barstow, adapted for the stage from Baroness Orczy's manuscript. Despite scathing reviews from the critics, the play was a record-breaking hit and played for more than 2,000 performances, then enjoying numerous revivals.

 

Neilson's roles also included the title role in Kester's adaptation of 'Dorothy Vernon of Haddon Hall' (1907). Neilson's and Terry's productions continued to favour historical romances or comedy melodramas, including 'Henry of Navarre' by William Devereux (1909 at the New Theatre). Henry and Sweet Nell became their signature pieces during many tours of the British provinces and during their US tour in 1910.

 

They also produced and starred with much success in 'For Sword or Song' by Robert Legge and Louis Calvert (1903), 'Dorothy o' the Hall' by Paul Kester and Charles Major (1906), 'The Popinjay' by Boyle Lawrence and Frederick Mouillot (1911), 'Mistress Wilful' by Ernest Hendrie (1915), 'The Borderer' (1921), 'The Marlboroughs' (1924), and 'The Wooing of Katherine Parr' by William Devereux (1926).

 

They also starred in 'A Wreath of a Hundred Roses' (1922), which was a masque by Louis N. Parker at the Duke's Hall to celebrate the Royal Academy's centenary. In 1926, Neilson starred alongside Lawrence Grossmith in a revival of 'Henry of Navarre', which toured the provinces. She later starred in 'This Thing Called Love' in 1929.

 

Her son Dennis died of pneumonia in 1932, and her husband, Fred Terry, died in 1933. Neilson retired from the stage after a run as Josephine Popinot in the revival of the farce 'Vintage Wine' by Seymour Hicks and Ashley Dukes at Daly's Theatre.

 

In 1938, she was given a testimonial luncheon to mark her fiftieth anniversary as a performer. Neilson made a brief return to the stage in 1944 to play Lady Rutven in 'The Widow of 40' by Heron Carvic. She wrote a memoir entitled, 'This For Remembrance', which gives an account of her life in the theatre business.

 

Death of Julia Neilson

 

Neilson died in a hospital in Hampstead, London, after a fall at her home, in 1957 at the age of 88. She was cremated at Golders Green, and she and her husband are both buried at Hampstead Cemetery in London.

Encadrée de pilastres surmontés de chapiteaux corinthiens en tuf, l'imposante entrée conduit à un grand atrium, avec un impluvium central en marbre aux bords moulurés. Le compluvium présente d'élégantes doucines décorées de palmettes et de gargouilles avec des dauphins Les parois en IVème style sont bordées d'une frise nilotique (pygmées et crocodiles) dans leur partie supérieure. L'angle nord-ouest était occupé par un laraire domestique constitué d'une base en faux marbre et d'un petit temple à deux frontons avec corniches en stuc et colonnes toscanes. Entre le laraire et le vestibule, une pièce recelait un tortueux escalier en maçonnage qui donnait accès à l'étage supérieur, communiquant avec les pièces situées à l'ouest. L'ala s'ouvrant sur le côté est de l'atrium porte un décor du IVème style, les tableaux des panneaux centraux s'inspirant des derniers épisodes de la guerre de Troie, au sud la mort de Laocoon, à l'est le cheval de Troie et au nord la capture de Cassandre par Ajax en présence de Priam. L'ample tablinum, doté d'un riche décor en IVème style, aboutit au péristyle (cf. pompeii.fr, merci pompeiiinpictures.com pour la photo).

   

mémoire2cité - A la fin des années 1930, sous le Front Populaire, s’amorce une démocratisation des loisirs et du sport. Cette massification des loisirs sportifs, et en particulier de la natation, s’intensifie après-guerre, grâce à la mise en place d’une véritable politique d’Etat en faveur du développement de la pratique sportive, accompagnée par la construction d’équipements de proximité. Cette politique conduit à redéfinir et à rationaliser la conception de la piscine, autant d’un point de vue architectural que fonctionnel.

 

I. Vers une étatisation des politiques sportives

 

1. Une idée en germe depuis les années 1930

 

Vers la fin des années 1920, le sport, et en particulier la question de l’équipement sportif, commence à s’imposer au niveau national, comme un objet incontournable de souci et d’action politique. La volonté de créer une structure institutionnelle chargée de concevoir et de contrôler cette politique publique relative au sport s’affirme de plus en plus. Cette idée est en germe depuis l’armistice, comme l’indique la réflexion d’Edouard Herriot, maire de Lyon : « Peut-être arriverons-nous ainsi peu à peu à la constitution d’un grand service central – ministère ou non – de l’Éducation physique » (Édouard Herriot, 1919).

 

Parallèlement, des revendications sociales se font entendre pour une meilleure accessibilité au sport par la classe populaire. Ces requêtes sont entendues par le Front populaire, qui initie une politique de démocratisation de la culture sportive, s’appuyant sur l’invention de notions telles que temps libre et loisirs. Dans le but de diffuser et de mettre en oeuvre cette conception du sport pour tous, est créé en 1937 (à l’occasion d’un remaniement ministériel), un sous-secrétariat d’Etat aux Sports, aux Loisirs et à l’Education physique (rattaché au ministère de l’Education nationale dirigé par Jean Zay), à la tête duquel est placé Léo Lagrange. Ce dernier entreprend une série d’actions, à la fois concrètes et symboliques, comme l’aide à l’équipement communal (dont la nécessité est rendue évidente par les conclusions d’un inventaire national des installations existantes) ou la création d’un Brevet sportif populaire. Cette conception du sport de masse n’obtient cependant pas la faveur de tous. On note d’ailleurs, dans le mouvement sportif national, le rejet d’une politique d’intervention autoritaire des pouvoirs publics. Si les actions du Front Populaire sont stoppées par la déclaration de la guerre, elles ont toutefois conduit à une véritable prise de conscience de l’enjeu politique sportif au niveau national.

 

Sous le régime de Vichy (juin 1940-juin 1944), est créé un Commissariat Général à l’Education Générale et Sportive (CGEGS), qui s’appuie sur le sport pour diffuser l’idéologie du gouvernement, prônant des valeurs de discipline, de redressement moral, physique et intellectuel et de retour à l’ordre. Dans ces années, où le sport est surtout un outil de propagande, s’esquissent toutefois de nouvelles prescriptions concernant l’architecture des piscines (qui se doit d’être épurée et rationnelle), et la volonté de rattraper le retard de la France en matière d’équipement sportif par rapport aux autres pays européens.

 

2. Quelques réalisations remarquables des années 1950

 

Au sortir de la guerre, la question sportive n’est pas une priorité et la période 1945-1957 se caractérise par une faible intervention publique. Malgré les constructions réalisées grâce à des politiques municipales sociales et volontaristes dans les années 1930, le nombre d’équipements sportifs, et en particulier de piscines couvertes et chauffées, est encore très faible par rapport à la moyenne européenne. Ce sous-équipement va rapidement poser problème, d’autant plus que l’accroissement démographique est en plein essor, entraînant une augmentation de la jeunesse et donc une recrudescence de la pratique sportive, parallèlement à une forte urbanisation. Si l’effort est d’abord porté vers la reconstruction (du secteur industriel et du cadre de vie : logements, services administratifs, voirie, etc.), les questions de la jeunesse, du sport, de l’éducation populaire et du plein air travaillent les esprits du gouvernement.

 

Dans les Hauts-de-France, de nombreuses piscines ont subi des dégradations pendant la guerre et nécessitent une rénovation (une grande partie des piscines cheminotes par exemple).

 

Le stade nautique olympique de Tourcoing est complété, en 1951, d’un toit en partie ouvrant, une première du genre, amené à un grand développement dans les deux décennies suivantes. Faute de moyens financiers suffisants (il existe des subventions, mais les moyens alloués à la Jeunesse et aux Sports restent faibles) et d’une volonté politique forte, le nombre de constructions de piscines entre 1945 et 1958 demeure restreint. Ainsi, à Lens, suite à la destruction du stade nautique pendant la guerre, la construction d’une nouvelle piscine est projetée dès l’après-guerre, mais faute de financement, il faut attendre les années 1960 pour que le projet aboutisse.

 

Les quelques installations nautiques nouvelles qui sont réalisées au cours des 1950, sous l’impulsion d’initiatives locales, sont majoritairement découvertes et ne sont donc exploitables que quelques mois dans l’année. Si ces édifices sont aboutis au niveau technique et architectural, ils ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins en matière de bassins éducatifs praticables pendant l’année scolaire. Ils répondent plus à une volonté d’offrir à la population un équipement de loisirs sportifs. Il s’agit souvent de la réalisation de projets municipaux d’avant-guerre, n’ayant pas eu l’occasion de voir le jour.

 

Dans ces piscines des années 1950, le double bassin est définitivement adopté et elles répondent aux nouvelles prescriptions édictées dans les années 1940 en matière d’architecture sportive, qui se doit avant tout d’être fonctionnelle et pratique, largement ouverte sur l’extérieur par des baies vitrées, sa beauté résidant essentiellement dans l’harmonie de ses proportions et l’agencement de lignes géométriques pures.

 

Ainsi, dans l’Oise, la ville de Compiègne décide en 1949 (sous le mandat de Jean Legendre), l’édification d’une piscine en bordure de l’Oise, rendue possible grâce aux indemnités des dommages de guerre et de la reconstruction, ainsi qu’à une subvention élevée de la part du Secrétariat d’Etat à l’Enseignement technique, à la Jeunesse et aux Sports. La piscine, conçue par l’architecte-urbaniste de la ville, J. Gossart, est inaugurée le 1er juin 1952. Des bains-douches sont aménagés dans les sous-sols. Il s’agit d’un grand bâtiment blanc rectangulaire en béton armé, inséré sur la berge boisée de l’Oise, s’ouvrant en son centre sur les deux bassins de plein-air de la piscine (25 x 12,5 m et 8 x 12,5 m), avec un plongeoir à double hauteur (3 et 5 mètres). Les baigneurs surplombent l’Oise et évoluent dans un cadre propice à la détente, correspondant bien aux prescriptions d’avant-guerres recommandant la construction d’équipements sportifs et de loisirs en plein air, dans un environnement naturel. Les gradins d’environ 800 places, font également face à l’Oise. L’architecture est simple et fonctionnelle, sans aucun décor ; elle obéit à un modernisme pur et efficace. Elle est remarquable du fait de sa situation en bord de rivière, comme l’était également la piscine découverte de l’Hôtel-Dieu à Pontoise (Val d’Oise) construite en 1961 par l’architecte Jean Letu et aujourd’hui détruite. La piscine de Compiègne, ouverte de mai à septembre, connaît un grand succès, qui ne cesse de croître d’année en année. Fermée dès 1985 car son bassin souffrait de fuites (et remplacée par la piscine Mercières, construite en 1988), elle est aujourd’hui à l’abandon.

 

A Caudry (Nord), le stade nautique municipal est construit en 1951-1952, sur les plans d'Edmond Lancelle (1898-1957), architecte du Cambrésis actif pendant les deux périodes de reconstruction, grâce à la volonté du maire Albert Dhélin (maire de 1947 à 1965). L’architecte est associé à Marc Revaux, ingénieur-conseil spécialisé en construction de piscines. Son architecture semble inspirée de la piscine de Bruay-en-Artois et est similaire à celle du Cateau-Cambrésis, reconstruite en 1954 par la même équipe d’architecte-ingénieur. Elle allie le style Paquebot de l’Art Déco (présence d’oculi en forme de hublots) aux codes du mouvement moderne international des années 1950. Les bassins sont entourés sur deux côtés par les bâtiments des vestiaires, et sur le deuxième grand côté par des gradins surplombés par une terrasse avec buvette (dans l’angle). La forme de U renversé de l’élégant plongeoir associée à la ligne courbe du toboggan qui lui fait face, animent l’orthogonalité des alignements de cabines. Le portique d’entrée, reprenant ces lignes courbes, s’ouvre sur un guichet vitré aux formes dynamiques et sculpturales. La piscine est dominée par une grande tour-horloge, rythmant les séances de natation. On retrouve cette tour-horloge marquant l’entrée de la piscine, à la piscine olympique de la Scarpe à Arras (1955) et au stade nautique de Bapaume (Pas-de-Calais). A Bapaume, le bâtiment abritant l’accueil et les vestiaires est largement vitré et s’ouvre sur les bassins, entourés d’un portique. Son architecte, Emile Cauwet, est spécialiste de l’architecture scolaire (groupe scolaire Ferdinand-Buisson à Boulogne-Billancourt), industrielle et sportive, et prône une esthétique moderniste et fonctionnelle.

 

A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), une piscine municipale est judicieusement intégrée au nouveau casino, bâtiment monumental, manifeste de l’architecture des années 1950, conçu par les architectes Sonrel et Bonhomme, et situé derrière la plage de la station balnéaire. La piscine, localisée au rez-de-chaussée, est vitrée sur deux côtés et donne vue sur la plage. Le bâtiment en béton armé, monté sur pilotis (rappelant l’architecture de Le Corbusier), est décoré sur ses façades extérieures de mosaïques réalisées par l’artiste Françoise Lelong. La façade côté plage s’ouvre par un portique avec terrasse.

 

Ainsi les piscines des années 1950, souvent d’une grande sobriété correspondant aux préceptes architecturaux du mouvement moderne, s’inscrivent dans la continuité des piscines de la fin des années 1930. Il faut attendre les années 1960 pour qu’une nouvelle impulsion soit donnée à l’innovation architecturale dans le domaine des piscines, grâce à la mise en place d’une véritable politique interventionniste de l’Etat en faveur de l’équipement sportif sous la Ve République, dans le cadre de trois lois de programme planifiant la construction d’équipements sportifs et socio-éducatifs. Ce nouveau cadre législatif se traduit par une "mise en administration" du bâti sportif par l’État1.

 

II. Les mesures mises en place entre 1961 et 1976 par l’Etat en faveur de la construction des piscines

 

A partir de la Ve République, le sport et la construction sportive sont désormais perçus comme un service d’intérêt public du ressort de l’Etat. Déterminé, l’Etat entreprend une série de mesures incitatives visant à créer un maillage de piscines publiques praticables en toutes saisons (la plupart des piscines étaient alors découvertes et non chauffées) sur l’ensemble du territoire national. L’objectif principal est que tous les enfants aient accès à un bassin pour apprendre à nager, et qu’ainsi soit enfin mis en application l’apprentissage obligatoire de la natation à l’école (dans les programmes depuis la fin du 19e siècle). La priorité des piscines des années 1960-1970 est donc portée vers la jeunesse et l’éducation.

 

1. Les lois programmes : une nouvelle politique économique en faveur de l’équipement sportif

 

Lors de l’instauration du premier gouvernement de la Ve République, est créé un Haut-commissariat (puis Secrétariat d’Etat) à la Jeunesse et aux Sports (rattaché au ministère de l’Education Nationale), dirigé par Maurice Herzog. Ce dernier souhaite impulser de manière urgente une politique de construction afin de combler le sous-équipement en matière d’édifices à destination de la jeunesse : "Notre objectif, notre seul objectif est de mettre à la disposition de notre jeunesse, les moyens de s’exprimer plus complètement. Nous voulons que des millions de jeunes Français puissent aller au stade, à la piscine, se rencontrer dans les Maisons de Jeunes" (Equipements pour la jeunesse et les sports, 1962). Cette volonté se concrétise le 28 juillet 1961, avec la promulgation, dans le cadre du IVe plan, de la première loi de programme, qui instaure, sur une durée de quatre ans (1962-1965), un plan assurant un financement national durable et concret en faveur des équipements sportifs et socio-éducatifs. Ce plan prend la forme de subventions élevées (représentant généralement entre 20 et 50% du coût total) destinées à aider de nombreuses collectivités locales dans leur projet de constructions sportives. Ces aides se poursuivent et sont même revalorisées lors de la deuxième loi de programme d’équipements sportifs (1966-1970), votée le 2 juillet 1965. La troisième loi (1971-1975), votée le 13 juillet 1971, montre une détermination encore plus forte de l’Etat à augmenter massivement le nombre d’équipements à grande échelle, en particulier dans les nouvelles zones urbaines, et à former des éducateurs, ceci pour favoriser le sport de masse pour tous. Ces années marquent en revanche le début du désengagement financier de l’État, que l’on discerne par la baisse progressive des montants des subventions accordées. Ces subventions sont bien sûr soumises à certaines conditions. Et, pour assurer et contrôler la qualité technique et le respect des normes des piscines construites, les municipalités doivent en faire valider les avant-projets par l’Etat.

 

Certains dossiers de subventions conservés aux Archives nationales montrent que de nombreuses municipalités des Hauts-de-France bénéficient de cette aide dès les années 1960 (par exemple les piscines de Lomme, de Noyon, de Chantilly, de Lens, etc.).

 

Ces lois de programmes d’équipements ne se résument toutefois pas à ces aides financières : l’Etat développe également des mesures permettant d’inciter plus efficacement les collectivités à entreprendre la construction d’une piscine, en facilitant leurs démarches administratives et en réduisant les coûts de construction.

 

2. L’agrément de modèles de piscines : normaliser, encadrer et faciliter la construction

 

Suite à l’application de la première loi de programme, le Haut-Commissariat à la Jeunesse et aux Sports, constate que les prix de revient des équipements sportifs sont fréquemment trop élevés et que les architectes municipaux chargés de ces constructions ne sont la plupart du temps pas qualifiés pour ce type de constructions complexes et techniques. D’où la volonté de normaliser et de rationaliser les équipements sportifs, notamment les piscines, et de contrôler les projets proposés par de plus en plus d’entreprises, de constructeurs ou de bureaux d’études aux collectivités. Dans ce but est créée le 25 mai 1963 une commission spéciale dont la mission est d’agréer, sur le plan technique, des projets-types d’équipements susceptibles d’être réalisés dans toute la France. La commission est composée de treize sièges et se réunit plusieurs fois dans l’année pour donner son avis sur les projets d’architecture présentés à l’agrément. Pour ce faire, elle se base sur les qualités techniques du projet, sur les possibilités d’adaptation de l’architecture aux terrains divers, ainsi que sur les qualifications professionnelles des candidats à l’agrément. A partir de 1967, la commission se montre plus exigeante sur l’esthétique, l’harmonie, et l’originalité architecturale.

 

L’objectif principal de cette commission était de pouvoir proposer aux collectivités un panel de modèles de piscines variées et conformes aux caractéristiques définies par l’Etat, livrables clefs en mains et ayant des prix fixes. Cette procédure de normalisation devait de cette façon, assurer la qualité des équipements construits en France ainsi qu’une plus grande rapidité de réalisation. Le premier numéro de la revue Piscines informations résume avec enthousiasme tous les avantages que présente pour les municipalités le choix d’un projet-type agréé, se faisant ainsi le relais des services de l’Etat : "Plus que jamais, ces projets-types agréés sont la solution simple et économique. Prix plafonnés, projets clairement déterminés, normes parfaitement respectées, marché de gré à gré, financements faciles et par conséquent, réalisations rapides, tels sont les principaux avantages que permet d’obtenir le choix d’une exécution conforme à un projet-type agréé". Tout est mis en oeuvre pour inciter les collectivités à s’orienter de préférence vers un projet-type. Une documentation fournie permet en outre d’aider les maîtres d’ouvrages à choisir un programme (nombre et taille des bassins, piscine couverte ou non, etc.) adapté aux besoins de leur commune, notamment en fonction du nombre d’habitants.

 

Il faut attendre 1966 pour que les premiers projets-types soient validés par la commission d’agrément, qui est alors placée sous la responsabilité du nouveau ministère de Jeunesse et des Sports, créé en janvier 1966. La procédure d’agrément est un succès auprès des constructeurs, ingénieurs et architectes. Ils sont ravis de pouvoir bénéficier de ce moyen permettant d’officialiser leurs projets, et mettent à profit leur savoir-faire et leurs idées au service de l’élaboration d’une nouvelle architecture des piscines. Ainsi, parmi les 134 projets-types validés par la commission d’agrément entre 1966 et 1971 (date de mise en arrêt de la procédure), on compte 64 modèles de piscines. La plupart de ces projets présentent des programmes simples et polyvalents, avec un ou plusieurs bassins susceptibles de s’adapter à différents besoins. Avant le lancement de la procédure, toujours dans le but de promouvoir l’apprentissage de la natation, le secrétariat d’Etat avait également agréé trois modèles de piscines-écoles, bassins de natation découverts ou couverts. Ces piscines scolaires, en matériaux préfabriqués, sont constituées d’un bassin métallique suspendu sous lequel sont situées les cabines de change et les installations techniques. Une carte postale montre un de ces bassins découverts (type PF) construit à Barlin (Pas-de-Calais).

 

Seuls certains de ces modèles agréés ont eu du succès et ont été sélectionnés à plusieurs reprises par les municipalités mais ils n’ont pas véritablement été construits à grande échelle. Pour "vendre" leurs piscines, les constructeurs n’hésitent pas à vanter les avantages de leurs projets agréés à travers de nombreuses publicités diffusées dans la presse spécialisée2, ou grâce à des brochures publicitaires envoyées aux municipalités. Dans les Hauts-de-France, on dénombre onze modèles adoptés une ou plusieurs fois par les communes, conduisant à la construction de vingt-trois piscines couvertes. Certains modèles de piscines sont construits avant que les architectes en demandent l’agrément : par exemple la piscine S.5 de l’architecte Michel Denisse, qu’il met en oeuvre dans sa ville natale, Hénin-Liétard, et pour le district urbain de Montreuil-sur-Mer en 1966, alors qu’il n’obtient l’agrément qu’en 1967. C’est le cas également pour la piscine couverte de Cambrai, inaugurée en 1964, qui sert de prototype à Pierre Prod’homme et René Lancelle (architectes à Cambrai) avant de proposer à l’agrément un modèle de piscine.

 

On relève toutefois que, si la commission privilégie l’agrément de piscines couvertes ou transformables (c’est-à-dire pouvant s’ouvrir aux beaux-jours), en ne validant qu’un seul modèle de piscine de plein-air, c’est encore ce type qui est majoritairement construit en France, en raison de son faible coût de fabrication.

 

Ainsi les résultats de la procédure d’agrément sont plutôt satisfaisants mais pas suffisants pour l’Etat qui souhaite intensifier davantage l’implantation de piscines publiques exploitables toute l’année en France, en particulier dans les petites et moyennes communes, ou les quartiers populaires de grandes agglomérations, dont les budgets sont très modestes et qui n’ont pas pu bénéficier de l’élan de construction des décennies précédentes. Pour ce faire, le ministère de la Jeunesse et des Sports, lance, suite à l’organisation de plusieurs concours d’architecture sur le thème des piscines économiques et transformables, une opération nommée « Mille piscines » visant à une répartition uniforme et égalitaire des piscines sur tout le territoire, afin que désormais tous les enfants puissent apprendre à nager. La création d’un réseau d’équipements natatoire apparaît d’autant plus nécessaire depuis la décentralisation de l’enseignement du second degré en 1964 et la création de collèges d’enseignement secondaires (CES) dans des petites villes.

 

3. L’opération "Mille piscines" : une industrialisation totale des piscines pour équiper le territoire à grande échelle

 

Mise en place de l’opération Mille piscines

 

La troisième loi de programme prévoit, en 1971, la réalisation prioritaire, entre autres équipements, d’un millier de piscines (dont 850 industrialisées et 150 destinées à la compétition) en quatre ans (1972-1976). Cette opération, appelée "Mille piscines", entre dans la continuité des volontés étatiques édictées depuis le début de la Ve République en matière d’équipement natatoire, mais elle est également motivée par deux évènements qui ont frappé l’opinion publique à l’été 1968 : la noyade de 150 personnes, dont une majorité d’enfants, suite au naufrage d’un bateau de plaisance sur le lac Léman à moins de 50 mètres de la rive ; et les mauvaises performances des nageurs français aux jeux Olympiques de Mexico. Le général de Gaulle donne alors pour mission à Joseph Comiti, secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, d’équiper la France d’un maximum de piscines afin d’enseigner la natation à toute la jeunesse française.Devant l’importance de l’objectif à atteindre : mille piscines, pouvant s’adapter aux possibilités financières souvent limitées des petites et moyennes communes (de 8000 à 15000 habitants) et dont le programme doit concilier l’apprentissage de la natation, la détente et l’entraînement sportif quelle que soit la saison , le secrétariat d’Etat oriente résolument la recherche vers le développement de techniques de préfabrication et d’industrialisation totale de l’architecture, afin de pouvoir produire des piscines en grande série à moindre coût (le prix de revient doit être situé autour de 1 200 000 francs). Pour augmenter l’efficacité et la rapidité de l’opération, l’Etat centralise et facilite le processus administratif (conception et passage des marchés), assure le suivi des réalisations et des travaux, devenant ainsi le maître d’ouvrage des opérations, dont il subventionne largement le coût auprès des villes qui se portent acquéreurs. Les municipalités doivent seulement fournir le terrain et se décider pour un modèle de piscine parmi ceux proposés. A noter que l’Etat se réserve toutefois de refuser ce choix et d’attribuer un autre modèle à la commune, compte tenu des obligations liés aux marchés de série. Pour aider à choisir et expliquer les démarches à mettre en oeuvre, le secrétariat d’Etat diffuse auprès des communes intéressées une documentation abondante et incitative (dépliants, brochures, albums techniques, etc.). Ce système très rationalisé laisse donc peu de marge de manoeuvre aux petites communes qui, si elles souhaitent s’équiper rapidement d’une piscine, sont quasiment obligées de passer par ce système. Ainsi, il s’agit, selon Patrick Facon (2006), de "construire plus vite, moins cher, sans viser d’emblée la perfection – mais en donnant des outils même rudimentaires dans les meilleurs délais".

 

Dès 1970, l’Etat amorce le lancement de cette opération avec la création de 50 "bassins d’apprentissage mobiles" (B.A.M.), dont la fabrication, la conception, le montage et la mise en service sont réalisés par deux entreprises sélectionnées sur concours en 1969 : Walrvae Nausicaa et la société Techniques et Loisirs. Ces bassins de 12,5 x 6 m, peu onéreux et facilement mis en oeuvre, en service d’avril à septembre, sont à affectés par roulement à des communes ne possédant pas d’établissement natatoire. Ils ont pour but de faire patienter les municipalités pendant l’avancée de l’opération "Mille piscines", et de sensibiliser, en attendant, les futurs usagers des piscines industrialisées et ainsi amorcer le développement de la pratique massive de la natation à l’école. Ce service rencontre un grand succès et le secrétariat passe une deuxième commande de 45 B.A.M. en 1972. Ces installations ont été mises en service dans plus de 700 communes jusqu’en 1976 (date fin de l’opération "Mille piscines").

  

Les concours nationaux d’idées de 1969

 

Précédant le lancement de cette opération, l’Etat avait organisé en 1969 et 1971 des séries de concours d’architecture nationaux sur le thème de la piscine, qui devaient conduire à une sélection de modèles de piscines facilement industrialisables. Les deux premiers concours sont lancés le 22 mai 1969 et ont pour objectif de recenser et de comparer toutes les idées nouvelles en matière de piscine. Ces concours sont avant tout ouverts aux architectes, contrairement aux agréments qui mobilisent plutôt des entreprises.

 

Le premier concours porte sur les "piscines transformables", confirmant l’orientation voulue par le ministère de favoriser la construction d’équipements conciliant, en un seul équipement, les bénéfices d’une installation de plein-air et d’une piscine couverte. Les architectes doivent imaginer une piscine ouverte aux beaux-jours, destinée aux agglomérations moyennes et aux quartiers de grandes villes et comportant les équipements suivant : un bassin sportif de 25 m sur 15 m équipé d’un plongeoir, un bassin d’apprentissage de 15 sur 12,5 m, une pataugeoire de 30 m2 et des annexes fonctionnelles et techniques.

 

Le second concours concerne les "piscines économiques". Le programme, plus dépouillé, visant à l’économie tant du point de vue de la construction que de la gestion, correspond aux besoins des petites villes : un bassin mixte de 25 m sur 10 m (dont la profondeur varie de 0,7 à 2 m) permettant de nombreuses activités (baignade familiale, entraînement sportif, apprentissage, compétition, détente) et des annexes fonctionnelles et techniques. Comme pour le premier concours, la façade ou la toiture doit être largement ouvrable. L’architecte doit également prévoir la possibilité d’extensions par l’ajout de bassins de plein air.

 

Ces deux concours connaissent un grand succès : d’après Joseph Comiti, 400 architectes s’y sont intéressés et 150 projets ont été reçus. Neuf avant-projets de piscines transformables sont retenus et quatre pour les piscines économiques. Ces projets, d’une grande originalité, présentent tous des systèmes inédits de toitures ou de façades escamotables permettant l’ouverture complète de la piscine sur l’extérieur. La piscine Tournesol de Bernard Schoeller remporte le premier prix aux deux concours. Robert Hirt gagne le deuxième prix pour les piscines transformables, tandis que le deuxième prix pour les piscines économiques est attribué à la piscine Caneton de Jean-Paul Aigrot, Franc Charras et Alain Charvier. Tous les avant-projets primés doivent normalement faire l’objet d’un prototype en vue d’étudier les possibilités concrètes d’une industrialisation. Mais au final, peu de projets s’y prêtent véritablement. Quelques projets du premier concours sont construits à titre expérimental, et seuls les deux premiers projets lauréats au concours des piscines économiques (Tournesol et Caneton) sont retenus en février 1970 par le secrétariat d’Etat pour la poursuite des études techniques en vue d’une construction en série. Les architectes sont mis en contact avec le bureau d’études SERI-Renault pour approfondir leur projet, puis un appel d’offres international pour les différents lots (tous les éléments doivent être préfabriqués en usine) est lancé en août 1971 pour la construction de prototypes. Pour la réalisation de la coque de la piscine Tournesol, c’est la proposition de la société Durafour qui est retenue, et l’entreprise générale GBA pour la piscine Caneton. Les prototypes primés sont construits à Nangis (Seine-et-Marne) pour la piscine Tournesol et à Salbris (Loir-et-Cher) pour la piscine Caneton. Après une année d’observation et de fonctionnement, les marchés en série sont conclus en décembre 1972 et les premières piscines Tournesol et Caneton sont construites sur tout le territoire national à partir de 1973. Il est prévu de construire 250 exemplaires de chaque piscine. En réalité, 183 piscines Tournesol ont été réalisées en France, et 196 piscines Caneton.

 

inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/les-piscines-des-tren... -

 

les Piscines TOURNESOL En réalité, 183 piscines Tournesol ont été réalisées en France, et 196 piscines Caneton.

 

inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/les-piscines-des-tren... - @ les pisçines Tournesol ↑ a et b Dossier sur la piscine de Carros

 

↑ Notice de la piscine de Bonneveine [archive], sur le site de la DRAC de PACA.

 

↑ Notice de la piscine de Carros-le-Neuf [archive], sur le site de la DRAC de PACA.

 

↑ Bilan 2011-2012 : Patrimoine architectural du xxe siècle, édifices « labellisés », édifices « labellisés » inscrits ou classés [archive], sur le site du ministère de la Culture.

 

↑ Christine Lescoutte-Gardent, « La piscine en travaux », Sud Ouest,‎ 9 février 2013 (lire en ligne [archive]).

 

↑ Marc Gaillard, Architectures des sports, Éditions du Moniteur, coll. « Architecture / Les bâtiments », 1981 (ISBN 2-281-00014-1), p. 54.

 

↑ « Piscine de Carros » [archive], 2006 (consulté le 9 décembre 2017)

 

↑ « Les piscines Tournesol de Monsieur Schoeller » [archive], sur archipostcard.blogspot.fr (consulté le 9 décembre 2017)

 

www.pss-archi.eu/immeubles/FR-50129-19686.html [archive]

 

↑ « Piscine du bois du château à Lorient » [archive], sur guide-piscine.fr, 1er juin 2016 (consulté le 21 août 2016)

 

↑ « Piscine de Baud » [archive], sur guide-piscine.fr, 28 juin 2016 (consulté le 21 août 2016)

 

↑ a et b « La piscine Tournesol en phase de démolition » [archive], sur ouest-france.fr, Ouest France, 27 novembre 2015 (consulté le 21 août 2016)

 

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↑ « Lille : la piscine tournesol de la rue françois coppee, c'est déja fini » [archive], sur www.lavoixdunord.fr/ [archive], 26 avril 2016 (consulté le 9 janvier 2017)

 

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↑ Dixième anniversaire de la piscine Atlantis. [archive]

 

↑ « Sa démolition a débuté : la piscine à ventre ouvert ! » [archive], sur lavoixdunord.fr, 19 décembre 2012 (consulté le 9 janvier 2017)

 

↑ Emmanuel Delahaye, « La piscine Tournesol a vécu », L'Alsace,‎ 5 février 2016 (lire en ligne [archive])

 

↑ « La piscine a été démolie », L'Alsace,‎ 12 janvier 2014 (lire en ligne [archive])

 

↑ CMS Anan6, « Communauté de Communes du Sud-Ouest Amiénois | Piscine communautaire » [archive], sur www.ccsoa.fr (consulté le 9 janvier 2017)

 

↑ Schoeller, Bernard, Piscine tournesol, plans de projet M 1:100, Archives Commune de Larochette, Paris, 1974.

 

↑ Galerie d'architecture moderne [archive], sur citedechaillot.fr.

 

↑ [PDF] Plein air, Beauvais, Diaphane, 2008 (ISBN 978-2-9530799-1-3, lire en ligne [archive]), chap. 15 (« Jurisprudence, dénomination, botanique »), p. 40–41.

 

Bernard Schoeller et Secrétariat d'État à la Jeunesse et aux Sports, Projet Tournesol : Opération 1000 piscines, dossier technique de présentation, Paris, R. Lacer, 1972, 31 p. (OCLC 1505704, notice BnF no FRBNF35900611, LCCN 75503940)

 

Gérard Monnier (dir.), L'architecture moderne en France, vol. 3 : De la croissance à la compétition : 1967-1999, Paris, Picard, coll. « Librairie de l'architecture et de la ville », 2000, 311 p. (ISBN 2-7084-0571-3), « Les piscines Tournesol », p. 16–18

 

Patrick Facon, « Les piscines Tournesol », dans Gérard Monnier (dir.) et Richard Klein (dir.), Les années ZUP : Architectures de la croissance, 1960-1973, Paris, Picard, 2002, 301 p. (ISBN 2-7084-0629-9), p. 91–110

 

« Remise à neuf de la coupole d'une piscine 'Tournesol' », Les Cahiers techniques du bâtiment, no 279,‎ mai 2008, p. 32–34 (ISSN 0241-6794)

 

Odile Fillion, « Volumes d'eau », D'A. D'Architectures, no 104,‎ août-septembre 2000, p. 36–51

 

fr.wikipedia.org/wiki/Piscine_Tournesol

A couple of weeks back, we met a couple in a pub in Canterbury, and they had been out exploring the city and said they were disappointed by the cathedral.

 

Not enough labels they said.

 

That not withstanding, I thought it had been some time since I last had been, so decided to revisit, see the pillars of Reculver church in the crypt and take the big lens for some detail shots.

 

We arrived just after ten, so the cathedral was pretty free of other guests, just a few guides waiting for groups and couples to guide.

 

I went round with the 50mm first, before concentrating on the medieval glass which is mostly on the south side.

 

But as you will see, the lens picked up so much more.

 

Thing is, there is always someone interesting to talk to, or wants to talk to you. As I went around, I spoke with about three guides about the project and things I have seen in the churches of the county, and the wonderful people I have met. And that continued in the cathedral.

 

I have time to look at the tombs in the Trinity Chapel, and see that Henry IV and his wife are in a tomb there, rather than ay Westminster Abbey. So I photograph them, and the Black Prince on the southern side of the chapel, along with the Bishops and Archbishops between.

 

Round to the transept and a chance to change lenses, and put on the 140-400mm for some detailed shots.

 

I go round the cathedral again.

 

Initially at some of the memorials on the walls and the canopy of the pulpit, but it is the windows that are calling.

 

At least it was a bright, sunny day outside, which meant light was good in the cathedral with most shots coming out fine with no camera shake.

 

As I edit the shots I am stunned at the details of windows so high up they mostly seem like blocks of colour.

 

And so far, I have only just started to edit these shots.

 

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St Augustine, the first Archbishop of Canterbury, arrived on the coast of Kent as a missionary to England in 597AD. He came from Rome, sent by Pope Gregory the Great. It is said that Gregory had been struck by the beauty of Angle slaves he saw for sale in the city market and despatched Augustine and some monks to convert them to Christianity. Augustine was given a church at Canterbury (St Martin’s, after St Martin of Tours, still standing today) by the local King, Ethelbert whose Queen, Bertha, a French Princess, was already a Christian.This building had been a place of worship during the Roman occupation of Britain and is the oldest church in England still in use. Augustine had been consecrated a bishop in France and was later made an archbishop by the Pope. He established his seat within the Roman city walls (the word cathedral is derived from the the Latin word for a chair ‘cathedra’, which is itself taken from the Greek ‘kathedra’ meaning seat.) and built the first cathedral there, becoming the first Archbishop of Canterbury. Since that time, there has been a community around the Cathedral offering daily prayer to God; this community is arguably the oldest organisation in the English speaking world. The present Archbishop, The Most Revd Justin Welby, is 105th in the line of succession from Augustine. Until the 10th century, the Cathedral community lived as the household of the Archbishop. During the 10th century, it became a formal community of Benedictine monks, which continued until the monastery was dissolved by King Henry VIII in 1540. Augustine’s original building lies beneath the floor of the Nave – it was extensively rebuilt and enlarged by the Saxons, and the Cathedral was rebuilt completely by the Normans in 1070 following a major fire. There have been many additions to the building over the last nine hundred years, but parts of the Quire and some of the windows and their stained glass date from the 12th century. By 1077, Archbishop Lanfranc had rebuilt it as a Norman church, described as “nearly perfect”. A staircase and parts of the North Wall – in the area of the North West transept also called the Martyrdom – remain from that building.

 

Canterbury’s role as one of the world’s most important pilgrimage centres in Europe is inextricably linked to the murder of its most famous Archbishop, Thomas Becket, in 1170. When, after a long lasting dispute, King Henry II is said to have exclaimed “Who will rid me of this turbulent priest?”, four knights set off for Canterbury and murdered Thomas in his own cathedral. A sword stroke was so violent that it sliced the crown off his skull and shattered the blade’s tip on the pavement. The murder took place in what is now known as The Martyrdom. When shortly afterwards, miracles were said to take place, Canterbury became one of Europe’s most important pilgrimage centres.

 

The work of the Cathedral as a monastery came to an end in 1540, when the monastery was closed on the orders of King Henry VIII. Its role as a place of prayer continued – as it does to this day. Once the monastery had been suppressed, responsibility for the services and upkeep was given to a group of clergy known as the Chapter of Canterbury. Today, the Cathedral is still governed by the Dean and four Canons, together (in recent years) with four lay people and the Archdeacon of Ashford. During the Civil War of the 1640s, the Cathedral suffered damage at the hands of the Puritans; much of the medieval stained glass was smashed and horses were stabled in the Nave. After the Restoration in 1660, several years were spent in repairing the building. In the early 19th Century, the North West tower was found to be dangerous, and, although it dated from Lanfranc’s time, it was demolished in the early 1830s and replaced by a copy of the South West tower, thus giving a symmetrical appearance to the west end of the Cathedral. During the Second World War, the Precincts were heavily damaged by enemy action and the Cathedral’s Library was destroyed. Thankfully, the Cathedral itself was not seriously harmed, due to the bravery of the team of fire watchers, who patrolled the roofs and dealt with the incendiary bombs dropped by enemy bombers. Today, the Cathedral stands as a place where prayer to God has been offered daily for over 1,400 years; nearly 2,000 Services are held each year, as well as countless private prayers from individuals. The Cathedral offers a warm welcome to all visitors – its aim is to show people Jesus, which we do through the splendour of the building as well as the beauty of the worship.

 

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History of the cathedral

THE ORIGIN of a Christian church on the scite of the present cathedral, is supposed to have taken place as early as the Roman empire in Britain, for the use of the antient faithful and believing soldiers of their garrison here; and that Augustine found such a one standing here, adjoining to king Ethelbert's palace, which was included in the king's gift to him.

 

This supposition is founded on the records of the priory of Christ-church, (fn. 1) concurring with the common opinion of almost all our historians, who tell us of a church in Canterbury, which Augustine found standing in the east part of the city, which he had of king Ethelbert's gift, which after his consecration at Arles, in France, he commended by special dedication to the patronage of our blessed Saviour. (fn. 2)

 

According to others, the foundations only of an old church formerly built by the believing Romans, were left here, on which Augustine erected that, which he afterwards dedicated to out Saviour; (fn. 3) and indeed it is not probable that king Ethelbert should have suffered the unsightly ruins of a Christian church, which, being a Pagan, must have been very obnoxious to him, so close to his palace, and supposing these ruins had been here, would he not have suffered them to be repaired, rather than have obliged his Christian queen to travel daily to such a distance as St. Martin's church, or St. Pancrace's chapel, for the performance of her devotions.

 

Some indeed have conjectured that the church found by St. Augustine, in the east part of the city, was that of St.Martin, truly so situated; and urge in favor of it, that there have not been at any time any remains of British or Roman bricks discovered scattered in or about this church of our Saviour, those infallible, as Mr. Somner stiles them, signs of antiquity, and so generally found in buildings, which have been erected on, or close to the spot where more antient ones have stood. But to proceed, king Ethelbert's donation to Augustine was made in the year 596, who immediately afterwards went over to France, and was consecrated a bishop at Arles, and after his return, as soon as he had sufficiently finished a church here, whether built out of ruins or anew, it matters not, he exercised his episcopal function in the dedication of it, says the register of Christ-church, to the honor of Christ our Saviour; whence it afterwards obtained the name of Christ-church. (fn. 4)

 

From the time of Augustine for the space of upwards of three hundred years, there is not found in any printed or manuscript chronicle, the least mention of the fabric of this church, so that it is probable nothing befell it worthy of being recorded; however it should be mentioned, that during that period the revenues of it were much increased, for in the leiger books of it there are registered more than fifty donations of manors, lands, &c. so large and bountiful, as became the munificence of kings and nobles to confer. (fn. 5)

 

It is supposed, especially as we find no mention made of any thing to the contrary, that the fabric of this church for two hundred years after Augustine's time, met with no considerable molestations; but afterwards, the frequent invasions of the Danes involved both the civil and ecclesiastical state of this country in continual troubles and dangers; in the confusion of which, this church appears to have run into a state of decay; for when Odo was promoted to the archbishopric, in the year 938, the roof of it was in a ruinous condition; age had impaired it, and neglect had made it extremely dangerous; the walls of it were of an uneven height, according as it had been more or less decayed, and the roof of the church seemed ready to fall down on the heads of those underneath. All this the archbishop undertook to repair, and then covered the whole church with lead; to finish which, it took three years, as Osbern tells us, in the life of Odo; (fn. 6) and further, that there was not to be found a church of so large a size, capable of containing so great a multitude of people, and thus, perhaps, it continued without any material change happening to it, till the year 1011; a dismal and fatal year to this church and city; a time of unspeakable confusion and calamities; for in the month of September that year, the Danes, after a siege of twenty days, entered this city by force, burnt the houses, made a lamentable slaughter of the inhabitants, rifled this church, and then set it on fire, insomuch, that the lead with which archbishop Odo had covered it, being melted, ran down on those who were underneath. The sull story of this calamity is given by Osbern, in the life of archbishop Odo, an abridgement of which the reader will find below. (fn. 7)

 

The church now lay in ruins, without a roof, the bare walls only standing, and in this desolate condition it remained as long as the fury of the Danes prevailed, who after they had burnt the church, carried away archbishop Alphage with them, kept him in prison seven months, and then put him to death, in the year 1012, the year after which Living, or Livingus, succeeded him as archbishop, though it was rather in his calamities than in his seat of dignity, for he too was chained up by the Danes in a loathsome dungeon for seven months, before he was set free, but he so sensibly felt the deplorable state of this country, which he foresaw was every day growing worse and worse, that by a voluntary exile, he withdrew himself out of the nation, to find some solitary retirement, where he might bewail those desolations of his country, to which he was not able to bring any relief, but by his continual prayers. (fn. 8) He just outlived this storm, returned into England, and before he died saw peace and quientness restored to this land by king Canute, who gaining to himself the sole sovereignty over the nation, made it his first business to repair the injuries which had been done to the churches and monasteries in this kingdom, by his father's and his own wars. (fn. 9)

 

As for this church, archbishop Ægelnoth, who presided over it from the year 1020 to the year 1038, began and finished the repair, or rather the rebuilding of it, assisted in it by the royal munificence of the king, (fn. 10) who in 1023 presented his crown of gold to this church, and restored to it the port of Sandwich, with its liberties. (fn. 11) Notwithstanding this, in less than forty years afterwards, when Lanfranc soon after the Norman conquest came to the see, he found this church reduced almost to nothing by fire, and dilapidations; for Eadmer says, it had been consumed by a third conflagration, prior to the year of his advancement to it, in which fire almost all the antient records of the privileges of it had perished. (fn. 12)

 

The same writer has given us a description of this old church, as it was before Lanfranc came to the see; by which we learn, that at the east end there was an altar adjoining to the wall of the church, of rough unhewn stone, cemented with mortar, erected by archbishop Odo, for a repository of the body of Wilfrid, archbishop of York, which Odo had translated from Rippon hither, giving it here the highest place; at a convenient distance from this, westward, there was another altar, dedicated to Christ our Saviour, at which divine service was daily celebrated. In this altar was inclosed the head of St. Swithin, with many other relics, which archbishop Alphage brought with him from Winchester. Passing from this altar westward, many steps led down to the choir and nave, which were both even, or upon the same level. At the bottom of the steps, there was a passage into the undercroft, under all the east part of the church. (fn. 13) At the east end of which, was an altar, in which was inclosed, according to old tradition, the head of St. Furseus. From hence by a winding passage, at the west end of it, was the tomb of St. Dunstan, (fn. 14) but separated from the undercroft by a strong stone wall; over the tomb was erected a monument, pyramid wife, and at the head of it an altar, (fn. 15) for the mattin service. Between these steps, or passage into the undercroft and the nave, was the choir, (fn. 16) which was separated from the nave by a fair and decent partition, to keep off the crowds of people that usually were in the body of the church, so that the singing of the chanters in the choir might not be disturbed. About the middle of the length of the nave, were two towers or steeples, built without the walls; one on the south, and the other on the north side. In the former was the altar of St. Gregory, where was an entrance into the church by the south door, and where law controversies and pleas concerning secular matters were exercised. (fn. 17) In the latter, or north tower, was a passage for the monks into the church, from the monastery; here were the cloysters, where the novices were instructed in their religious rules and offices, and where the monks conversed together. In this tower was the altar of St. Martin. At the west end of the church was a chapel, dedicated to the blessed Virgin Mary, to which there was an ascent by steps, and at the east end of it an altar, dedicated to her, in which was inclosed the head of St. Astroburta the Virgin; and at the western part of it was the archbishop's pontifical chair, made of large stones, compacted together with mortar; a fair piece of work, and placed at a convenient distance from the altar, close to the wall of the church. (fn. 18)

 

To return now to archbishop Lanfranc, who was sent for from Normandy in 1073, being the fourth year of the Conqueror's reign, to fill this see, a time, when a man of a noble spirit, equal to the laborious task he was to undertake, was wanting especially for this church; and that he was such, the several great works which were performed by him, were incontestable proofs, as well as of his great and generous mind. At the first sight of the ruinous condition of this church, says the historian, the archbishop was struck with astonishment, and almost despaired of seeing that and the monastery re edified; but his care and perseverance raised both in all its parts anew, and that in a novel and more magnificent kind and form of structure, than had been hardly in any place before made use of in this kingdom, which made it a precedent and pattern to succeeding structures of this kind; (fn. 19) and new monasteries and churches were built after the example of it; for it should be observed, that before the coming of the Normans most of the churches and monasteries in this kingdom were of wood; (all the monasteries in my realm, says king Edgar, in his charter to the abbey of Malmesbury, dated anno 974, to the outward sight are nothing but worm-eaten and rotten timber and boards) but after the Norman conquest, such timber fabrics grew out of use, and gave place to stone buildings raised upon arches; a form of structure introduced into general use by that nation, and in these parts surnished with stone from Caen, in Normandy. (fn. 20) After this fashion archbishop Lanfranc rebuilt the whole church from the foundation, with the palace and monastery, the wall which encompassed the court, and all the offices belonging to the monastery within the wall, finishing the whole nearly within the compass of seven years; (fn. 21) besides which, he furnished the church with ornaments and rich vestments; after which, the whole being perfected, he altered the name of it, by a dedication of it to the Holy Trinity; whereas, before it was called the church of our Saviour, or Christ-church, and from the above time it bore (as by Domesday book appears) the name of the church of the Holy Trinity; this new church being built on the same spot on which the antient one stood, though on a far different model.

 

After Lanfranc's death, archbishop Anselm succeeded in the year 1093, to the see of Canterbury, and must be esteemed a principal benefactor to this church; for though his time was perplexed with a continued series of troubles, of which both banishment and poverty made no small part, which in a great measure prevented him from bestowing that cost on his church, which he would otherwise have done, yet it was through his patronage and protection, and through his care and persuasions, that the fabric of it, begun and perfected by his predecessor, became enlarged and rose to still greater splendor. (fn. 22)

 

In order to carry this forward, upon the vacancy of the priory, he constituted Ernulph and Conrad, the first in 1104, the latter in 1108, priors of this church; to whose care, being men of generous and noble minds, and of singular skill in these matters, he, during his troubles, not only committed the management of this work, but of all his other concerns during his absence.

 

Probably archbishop Anselm, on being recalled from banishment on king Henry's accession to the throne, had pulled down that part of the church built by Lanfranc, from the great tower in the middle of it to the east end, intending to rebuild it upon a still larger and more magnificent plan; when being borne down by the king's displeasure, he intrusted prior Ernulph with the work, who raised up the building with such splendor, says Malmesbury, that the like was not to be seen in all England; (fn. 23) but the short time Ernulph continued in this office did not permit him to see his undertaking finished. (fn. 24) This was left to his successor Conrad, who, as the obituary of Christ church informs us, by his great industry, magnificently perfected the choir, which his predecessor had left unfinished, (fn. 25) adorning it with curious pictures, and enriching it with many precious ornaments. (fn. 26)

 

This great undertaking was not entirely compleated at the death of archbishop Anselm, which happened in 1109, anno 9 Henry I. nor indeed for the space of five years afterwards, during which the see of Canterbury continued vacant; when being finished, in honour of its builder, and on account of its more than ordinary beauty, it gained the name of the glorious choir of Conrad. (fn. 27)

 

After the see of Canterbury had continued thus vacant for five years, Ralph, or as some call him, Rodulph, bishop of Rochester, was translated to it in the year 1114, at whose coming to it, the church was dedicated anew to the Holy Trinity, the name which had been before given to it by Lanfranc. (fn. 28) The only particular description we have of this church when thus finished, is from Gervas, the monk of this monastery, and that proves imperfect, as to the choir of Lanfranc, which had been taken down soon after his death; (fn. 29) the following is his account of the nave, or western part of it below the choir, being that which had been erected by archbishop Lanfranc, as has been before mentioned. From him we learn, that the west end, where the chapel of the Virgin Mary stood before, was now adorned with two stately towers, on the top of which were gilded pinnacles. The nave or body was supported by eight pair of pillars. At the east end of the nave, on the north side, was an oratory, dedicated in honor to the blessed Virgin, in lieu, I suppose, of the chapel, that had in the former church been dedicated to her at the west end. Between the nave and the choir there was built a great tower or steeple, as it were in the centre of the whole fabric; (fn. 30) under this tower was erected the altar of the Holy Cross; over a partition, which separated this tower from the nave, a beam was laid across from one side to the other of the church; upon the middle of this beam was fixed a great cross, between the images of the Virgin Mary and St. John, and between two cherubims. The pinnacle on the top of this tower, was a gilded cherub, and hence it was called the angel steeple; a name it is frequently called by at this day. (fn. 31)

 

This great tower had on each side a cross isle, called the north and south wings, which were uniform, of the same model and dimensions; each of them had a strong pillar in the middle for a support to the roof, and each of them had two doors or passages, by which an entrance was open to the east parts of the church. At one of these doors there was a descent by a few steps into the undercroft; at the other, there was an ascent by many steps into the upper parts of the church, that is, the choir, and the isles on each side of it. Near every one of these doors or passages, an altar was erected; at the upper door in the south wing, there was an altar in honour of All Saints; and at the lower door there was one of St. Michael; and before this altar on the south side was buried archbishop Fleologild; and on the north side, the holy Virgin Siburgis, whom St. Dunstan highly admired for her sanctity. In the north isle, by the upper door, was the altar of St. Blaze; and by the lower door, that of St. Benedict. In this wing had been interred four archbishops, Adelm and Ceolnoth, behind the altar, and Egelnoth and Wlfelm before it. At the entrance into this wing, Rodulph and his successor William Corboil, both archbishops, were buried. (fn. 32)

 

Hence, he continues, we go up by some steps into the great tower, and before us there is a door and steps leading down into the south wing, and on the right hand a pair of folding doors, with stairs going down into the nave of the church; but without turning to any of these, let us ascend eastward, till by several more steps we come to the west end of Conrad's choir; being now at the entrance of the choir, Gervas tells us, that he neither saw the choir built by Lanfranc, nor found it described by any one; that Eadmer had made mention of it, without giving any account of it, as he had done of the old church, the reason of which appears to be, that Lanfranc's choir did not long survive its founder, being pulled down as before-mentioned, by archbishop Anselm; so that it could not stand more than twenty years; therefore the want of a particular description of it will appear no great defect in the history of this church, especially as the deficiency is here supplied by Gervas's full relation of the new choir of Conrad, built instead of it; of which, whoever desires to know the whole architecture and model observed in the fabric, the order, number, height and form of the pillars and windows, may know the whole of it from him. The roof of it, he tells us, (fn. 33) was beautified with curious paintings representing heaven; (fn. 34) in several respects it was agreeable to the present choir, the stalls were large and framed of carved wood. In the middle of it, there hung a gilded crown, on which were placed four and twenty tapers of wax. From the choir an ascent of three steps led to the presbiterium, or place for the presbiters; here, he says, it would be proper to stop a little and take notice of the high altar, which was dedicated to the name of CHRIST. It was placed between two other altars, the one of St. Dunstan, the other of St. Alphage; at the east corners of the high altar were fixed two pillars of wood, beautified with silver and gold; upon these pillars was placed a beam, adorned with gold, which reached across the church, upon it there were placed the glory, (fn. 35) the images of St. Dunstan and St. Alphage, and seven chests or coffers overlaid with gold, full of the relics of many saints. Between those pillars was a cross gilded all over, and upon the upper beam of the cross were set sixty bright crystals.

 

Beyond this, by an ascent of eight steps towards the east, behind the altar, was the archiepiscopal throne, which Gervas calls the patriarchal chair, made of one stone; in this chair, according to the custom of the church, the archbishop used to sit, upon principal festivals, in his pontifical ornaments, whilst the solemn offices of religion were celebrated, until the consecration of the host, when he came down to the high altar, and there performed the solemnity of consecration. Still further, eastward, behind the patriarchal chair, (fn. 36) was a chapel in the front of the whole church, in which was an altar, dedicated to the Holy Trinity; behind which were laid the bones of two archbishops, Odo of Canterbury, and Wilfrid of York; by this chapel on the south side near the wall of the church, was laid the body of archbishop Lanfranc, and on the north side, the body of archbishop Theobald. Here it is to be observed, that under the whole east part of the church, from the angel steeple, there was an undercrost or crypt, (fn. 37) in which were several altars, chapels and sepulchres; under the chapel of the Trinity before-mentioned, were two altars, on the south side, the altar of St. Augustine, the apostle of the English nation, by which archbishop Athelred was interred. On the north side was the altar of St. John Baptist, by which was laid the body of archbishop Eadsin; under the high altar was the chapel and altar of the blessed Virgin Mary, to whom the whole undercroft was dedicated.

 

To return now, he continues, to the place where the bresbyterium and choir meet, where on each side there was a cross isle (as was to be seen in his time) which might be called the upper south and north wings; on the east side of each of these wings were two half circular recesses or nooks in the wall, arched over after the form of porticoes. Each of them had an altar, and there was the like number of altars under them in the crost. In the north wing, the north portico had the altar of St. Martin, by which were interred the bodies of two archbishops, Wlfred on the right, and Living on the left hand; under it in the croft, was the altar of St. Mary Magdalen. The other portico in this wing, had the altar of St. Stephen, and by it were buried two archbishops, Athelard on the left hand, and Cuthbert on the right; in the croft under it, was the altar of St. Nicholas. In the south wing, the north portico had the altar of St. John the Evangelist, and by it the bodies of Æthelgar and Aluric, archbishops, were laid. In the croft under it was the altar of St. Paulinus, by which the body of archbishop Siricius was interred. In the south portico was the altar of St. Gregory, by which were laid the corps of the two archbishops Bregwin and Plegmund. In the croft under it was the altar of St. Owen, archbishop of Roan, and underneath in the croft, not far from it the altar of St. Catherine.

 

Passing from these cross isles eastward there were two towers, one on the north, the other on the south side of the church. In the tower on the north side was the altar of St. Andrew, which gave name to the tower; under it, in the croft, was the altar of the Holy Innocents; the tower on the south side had the altar of St. Peter and St. Paul, behind which the body of St. Anselm was interred, which afterwards gave name both to the altar and tower (fn. 38) (now called St. Anselm's). The wings or isles on each side of the choir had nothing in particular to be taken notice of.— Thus far Gervas, from whose description we in particular learn, where several of the bodies of the old archbishops were deposited, and probably the ashes of some of them remain in the same places to this day.

 

As this building, deservedly called the glorious choir of Conrad, was a magnificent work, so the undertaking of it at that time will appear almost beyond example, especially when the several circumstances of it are considered; but that it was carried forward at the archbishop's cost, exceeds all belief. It was in the discouraging reign of king William Rufus, a prince notorious in the records of history, for all manner of sacrilegious rapine, that archbishop Anselm was promoted to this see; when he found the lands and revenues of this church so miserably wasted and spoiled, that there was hardly enough left for his bare subsistence; who, in the first years that he sat in the archiepiscopal chair, struggled with poverty, wants and continual vexations through the king's displeasure, (fn. 39) and whose three next years were spent in banishment, during all which time he borrowed money for his present maintenance; who being called home by king Henry I. at his coming to the crown, laboured to pay the debts he had contracted during the time of his banishment, and instead of enjoying that tranquility and ease he hoped for, was, within two years afterwards, again sent into banishment upon a fresh displeasure conceived against him by the king, who then seized upon all the revenues of the archbishopric, (fn. 40) which he retained in his own hands for no less than four years.

 

Under these hard circumstances, it would have been surprizing indeed, that the archbishop should have been able to carry on so great a work, and yet we are told it, as a truth, by the testimonies of history; but this must surely be understood with the interpretation of his having been the patron, protector and encourager, rather than the builder of this work, which he entrusted to the care and management of the priors Ernulph and Conrad, and sanctioned their employing, as Lanfranc had done before, the revenues and stock of the church to this use. (fn. 41)

 

In this state as above-mentioned, without any thing material happening to it, this church continued till about the year 1130, anno 30 Henry I. when it seems to have suffered some damage by a fire; (fn. 42) but how much, there is no record left to inform us; however it could not be of any great account, for it was sufficiently repaired, and that mostly at the cost of archbishop Corboil, who then sat in the chair of this see, (fn. 43) before the 4th of May that year, on which day, being Rogation Sunday, the bishops performed the dedication of it with great splendor and magnificence, such, says Gervas, col. 1664, as had not been heard of since the dedication of the temple of Solomon; the king, the queen, David, king of Scots, all the archbishops, and the nobility of both kingdoms being present at it, when this church's former name was restored again, being henceforward commonly called Christ-church. (fn. 44)

 

Among the manuscripts of Trinity college library, in Cambridge, in a very curious triple psalter of St. Jerome, in Latin, written by the monk Eadwyn, whose picture is at the beginning of it, is a plan or drawing made by him, being an attempt towards a representation of this church and monastery, as they stood between the years 1130 and 1174; which makes it probable, that he was one of the monks of it, and the more so, as the drawing has not any kind of relation to the plalter or sacred hymns contained in the manuscript.

 

His plan, if so it may be called, for it is neither such, nor an upright, nor a prospect, and yet something of all together; but notwithstanding this rudeness of the draftsman, it shews very plain that it was intended for this church and priory, and gives us a very clear knowledge, more than we have been able to learn from any description we have besides, of what both were at the above period of time. (fn. 45)

 

Forty-four years after this dedication, on the 5th of September, anno 1174, being the 20th year of king Henry II.'s reign, a fire happened, which consumed great part of this stately edifice, namely, the whole choir, from the angel steeple to the east end of the church, together with the prior's lodgings, the chapel of the Virgin Mary, the infirmary, and some other offices belonging to the monastery; but the angel steeple, the lower cross isles, and the nave appear to have received no material injury from the flames. (fn. 46) The narrative of this accident is told by Gervas, the monk of Canterbury, so often quoted before, who was an eye witness of this calamity, as follows:

 

Three small houses in the city near the old gate of the monastery took fire by accident, a strong south wind carried the flakes of fire to the top of the church, and lodged them between the joints of the lead, driving them to the timbers under it; this kindled a fire there, which was not discerned till the melted lead gave a free passage for the flames to appear above the church, and the wind gaining by this means a further power of increasing them, drove them inwardly, insomuch that the danger became immediately past all possibility of relief. The timber of the roof being all of it on fire, fell down into the choir, where the stalls of the manks, made of large pieces of carved wood, afforded plenty of fuel to the flames, and great part of the stone work, through the vehement heat of the fire, was so weakened, as to be brought to irreparable ruin, and besides the fabric itself, the many rich ornaments in the church were devoured by the flames.

 

The choir being thus laid in ashes, the monks removed from amidst the ruins, the bodies of the two saints, whom they called patrons of the church, the archbishops Dunstan and Alphage, and deposited them by the altar of the great cross, in the nave of the church; (fn. 47) and from this time they celebrated the daily religious offices in the oratory of the blessed Virgin Mary in the nave, and continued to do so for more than five years, when the choir being re edified, they returned to it again. (fn. 48)

 

Upon this destruction of the church, the prior and convent, without any delay, consulted on the most speedy and effectual method of rebuilding it, resolving to finish it in such a manner, as should surpass all the former choirs of it, as well in beauty as size and magnificence. To effect this, they sent for the most skilful architects that could be found either in France or England. These surveyed the walls and pillars, which remained standing, but they found great part of them so weakened by the fire, that they could no ways be built upon with any safety; and it was accordingly resolved, that such of them should be taken down; a whole year was spent in doing this, and in providing materials for the new building, for which they sent abroad for the best stone that could be procured; Gervas has given a large account, (fn. 49) how far this work advanced year by year; what methods and rules of architecture were observed, and other particulars relating to the rebuilding of this church; all which the curious reader may consult at his leisure; it will be sufficient to observe here, that the new building was larger in height and length, and more beautiful in every respect, than the choir of Conrad; for the roof was considerably advanced above what it was before, and was arched over with stone; whereas before it was composed of timber and boards. The capitals of the pillars were now beautified with different sculptures of carvework; whereas, they were before plain, and six pillars more were added than there were before. The former choir had but one triforium, or inner gallery, but now there were two made round it, and one in each side isle and three in the cross isles; before, there were no marble pillars, but such were now added to it in abundance. In forwarding this great work, the monks had spent eight years, when they could proceed no further for want of money; but a fresh supply coming in from the offerings at St. Thomas's tomb, so much more than was necessary for perfecting the repair they were engaged in, as encouraged them to set about a more grand design, which was to pull down the eastern extremity of the church, with the small chapel of the Holy Trinity adjoining to it, and to erect upon a stately undercroft, a most magnificent one instead of it, equally lofty with the roof of the church, and making a part of it, which the former one did not, except by a door into it; but this new chapel, which was dedicated likewise to the Holy Trinity, was not finished till some time after the rest of the church; at the east end of this chapel another handsome one, though small, was afterwards erected at the extremity of the whole building, since called Becket's crown, on purpose for an altar and the reception of some part of his relics; (fn. 50) further mention of which will be made hereafter.

 

The eastern parts of this church, as Mr. Gostling observes, have the appearance of much greater antiquity than what is generally allowed to them; and indeed if we examine the outside walls and the cross wings on each side of the choir, it will appear, that the whole of them was not rebuilt at the time the choir was, and that great part of them was suffered to remain, though altered, added to, and adapted as far as could be, to the new building erected at that time; the traces of several circular windows and other openings, which were then stopped up, removed, or altered, still appearing on the walls both of the isles and the cross wings, through the white-wash with which they are covered; and on the south side of the south isle, the vaulting of the roof as well as the triforium, which could not be contrived so as to be adjusted to the places of the upper windows, plainly shew it. To which may be added, that the base or foot of one of the westernmost large pillars of the choir on the north side, is strengthened with a strong iron band round it, by which it should seem to have been one of those pillars which had been weakened by the fire, but was judged of sufficient firmness, with this precaution, to remain for the use of the new fabric.

 

The outside of this part of the church is a corroborating proof of what has been mentioned above, as well in the method, as in the ornaments of the building.— The outside of it towards the south, from St. Michael's chapel eastward, is adorned with a range of small pillars, about six inches diameter, and about three feet high, some with santastic shasts and capitals, others with plain ones; these support little arches, which intersect each other; and this chain or girdle of pillars is continued round the small tower, the eastern cross isle and the chapel of St. Anselm, to the buildings added in honour of the Holy Trinity, and St. Thomas Becket, where they leave off. The casing of St. Michael's chapel has none of them, but the chapel of the Virgin Mary, answering to it on the north side of the church, not being fitted to the wall, shews some of them behind it; which seems as if they had been continued before, quite round the eastern parts of the church.

 

These pillars, which rise from about the level of the pavement, within the walls above them, are remarkably plain and bare of ornaments; but the tower above mentioned and its opposite, as soon as they rise clear of the building, are enriched with stories of this colonade, one above another, up to the platform from whence their spires rise; and the remains of the two larger towers eastward, called St. Anselm's, and that answering to it on the north side of the church, called St. Andrew's are decorated much after the same manner, as high as they remain at present.

 

At the time of the before-mentioned fire, which so fatally destroyed the upper part of this church, the undercrost, with the vaulting over it, seems to have remained entire, and unhurt by it.

 

The vaulting of the undercrost, on which the floor of the choir and eastern parts of the church is raised, is supported by pillars, whose capitals are as various and fantastical as those of the smaller ones described before, and so are their shafts, some being round, others canted, twisted, or carved, so that hardly any two of them are alike, except such as are quite plain.

 

These, I suppose, may be concluded to be of the same age, and if buildings in the same stile may be conjectured to be so from thence, the antiquity of this part of the church may be judged, though historians have left us in the dark in relation to it.

 

In Leland's Collectanea, there is an account and description of a vault under the chancel of the antient church of St. Peter, in Oxford, called Grymbald's crypt, being allowed by all, to have been built by him; (fn. 51) Grymbald was one of those great and accomplished men, whom king Alfred invited into England about the year 885, to assist him in restoring Christianity, learning and the liberal arts. (fn. 52) Those who compare the vaults or undercrost of the church of Canterbury, with the description and prints given of Grymbald's crypt, (fn. 53) will easily perceive, that two buildings could hardly have been erected more strongly resembling each other, except that this at Canterbury is larger, and more pro fusely decorated with variety of fancied ornaments, the shafts of several of the pillars here being twisted, or otherwise varied, and many of the captials exactly in the same grotesque taste as those in Grymbald's crypt. (fn. 54) Hence it may be supposed, that those whom archbishop Lanfranc employed as architects and designers of his building at Canterbury, took their model of it, at least of this part of it, from that crypt, and this undercrost now remaining is the same, as was originally built by him, as far eastward, as to that part which begins under the chapel of the Holy Trinity, where it appears to be of a later date, erected at the same time as the chapel. The part built by Lanfranc continues at this time as firm and entire, as it was at the very building of it, though upwards of seven hundred years old. (fn. 55)

 

But to return to the new building; though the church was not compleatly finished till the end of the year 1184, yet it was so far advanced towards it, that, in 1180, on April 19, being Easter eve, (fn. 56) the archbishop, prior and monks entered the new choir, with a solemn procession, singing Te Deum, for their happy return to it. Three days before which they had privately, by night, carried the bodies of St. Dunstan and St. Alphage to the places prepared for them near the high altar. The body likewise of queen Edive (which after the fire had been removed from the north cross isle, where it lay before, under a stately gilded shrine) to the altar of the great cross, was taken up, carried into the vestry, and thence to the altar of St. Martin, where it was placed under the coffin of archbishop Livinge. In the month of July following the altar of the Holy Trinity was demolished, and the bodies of those archbishops, which had been laid in that part of the church, were removed to other places. Odo's body was laid under St. Dunstan's and Wilfrid's under St. Alphage's; Lanfranc's was deposited nigh the altar of St. Martin, and Theobald's at that of the blessed Virgin, in the nave of the church, (fn. 57) under a marble tomb; and soon afterwards the two archbishops, on the right and left hand of archbishop Becket in the undercrost, were taken up and placed under the altar of St. Mary there. (fn. 58)

 

After a warning so terrible, as had lately been given, it seemed most necessary to provide against the danger of fire for the time to come; the flames, which had so lately destroyed a considerable part of the church and monastery, were caused by some small houses, which had taken fire at a small distance from the church.— There still remained some other houses near it, which belonged to the abbot and convent of St. Augustine; for these the monks of Christ-church created, by an exchange, which could not be effected till the king interposed, and by his royal authority, in a manner, compelled the abbot and convent to a composition for this purpose, which was dated in the year 1177, that was three years after the late fire of this church. (fn. 59)

 

These houses were immediately pulled down, and it proved a providential and an effectual means of preserving the church from the like calamity; for in the year 1180, on May 22, this new choir, being not then compleated, though it had been used the month be fore, as has been already mentioned, there happened a fire in the city, which burnt down many houses, and the flames bent their course towards the church, which was again in great danger; but the houses near it being taken away, the fire was stopped, and the church escaped being burnt again. (fn. 60)

 

Although there is no mention of a new dedication of the church at this time, yet the change made in the name of it has been thought by some to imply a formal solemnity of this kind, as it appears to have been from henceforth usually called the church of St. Thomas the Martyr, and to have continued so for above 350 years afterwards.

 

New names to churches, it is true. have been usually attended by formal consecrations of them; and had there been any such solemnity here, undoubtedly the same would not have passed by unnoticed by every historian, the circumstance of it must have been notorious, and the magnificence equal at least to the other dedications of this church, which have been constantly mentioned by them; but here was no need of any such ceremony, for although the general voice then burst forth to honour this church with the name of St. Thomas, the universal object of praise and adoration, then stiled the glorious martyr, yet it reached no further, for the name it had received at the former dedication, notwithstanding this common appellation of it, still remained in reality, and it still retained invariably in all records and writings, the name of Christ church only, as appears by many such remaining among the archives of the dean and chapter; and though on the seal of this church, which was changed about this time; the counter side of it had a representation of Becket's martyrdom, yet on the front of it was continued that of the church, and round it an inscription with the former name of Christ church; which seal remained in force till the dissolution of the priory.

 

It may not be improper to mention here some transactions, worthy of observation, relating to this favorite saint, which passed from the time of his being murdered, to that of his translation to the splendid shrine prepared for his relics.

 

Archbishop Thomas Becket was barbarously murdered in this church on Dec. 29, 1170, being the 16th year of king Henry II. and his body was privately buried towards the east end of the undercrost. The monks tell us, that about the Easter following, miracles began to be wrought by him, first at his tomb, then in the undercrost, and in every part of the whole fabric of the church; afterwards throughout England, and lastly, throughout the rest of the world. (fn. 61) The same of these miracles procured him the honour of a formal canonization from pope Alexander III. whose bull for that purpose is dated March 13, in the year 1172. (fn. 62) This declaration of the pope was soon known in all places, and the reports of his miracles were every where sounded abroad. (fn. 63)

 

Hereupon crowds of zealots, led on by a phrenzy of devotion, hastened to kneel at his tomb. In 1177, Philip, earl of Flanders, came hither for that purpose, when king Henry met and had a conference with him at Canterbury. (fn. 64) In June 1178, king Henry returning from Normandy, visited the sepulchre of this new saint; and in July following, William, archbishop of Rhemes, came from France, with a large retinue, to perform his vows to St. Thomas of Canterbury, where the king met him and received him honourably. In the year 1179, Lewis, king of France, came into England; before which neither he nor any of his predecessors had ever set foot in this kingdom. (fn. 65) He landed at Dover, where king Henry waited his arrival, and on August 23, the two kings came to Canterbury, with a great train of nobility of both nations, and were received with due honour and great joy, by the archbishop, with his com-provincial bishops, and the prior and the whole convent. (fn. 66)

 

King Lewis came in the manner and habit of a pilgrim, and was conducted to the tomb of St. Thomas by a solemn procession; he there offered his cup of gold and a royal precious stone, (fn. 67) and gave the convent a yearly rent for ever, of a hundred muids of wine, to be paid by himself and his successors; which grant was confirmed by his royal charter, under his seal, and delivered next day to the convent; (fn. 68) after he had staid here two, (fn. 69) or as others say, three days, (fn. 70) during which the oblations of gold and silver made were so great, that the relation of them almost exceeded credibility. (fn. 71) In 1181, king Henry, in his return from Normandy, again paid his devotions at this tomb. These visits were the early fruits of the adoration of the new sainted martyr, and these royal examples of kings and great persons were followed by multitudes, who crowded to present with full hands their oblations at his tomb.— Hence the convent was enabled to carry forward the building of the new choir, and they applied all this vast income to the fabric of the church, as the present case instantly required, for which they had the leave and consent of the archbishop, confirmed by the bulls of several succeeding popes. (fn. 72)

 

¶From the liberal oblations of these royal and noble personages at the tomb of St. Thomas, the expences of rebuilding the choir appear to have been in a great measure supplied, nor did their devotion and offerings to the new saint, after it was compleated, any ways abate, but, on the contrary, they daily increased; for in the year 1184, Philip, archbishop of Cologne, and Philip, earl of Flanders, came together to pay their vows at this tomb, and were met here by king Henry, who gave them an invitation to London. (fn. 73) In 1194, John, archbishop of Lions; in the year afterwards, John, archbishop of York; and in the year 1199, king John, performed their devotions at the foot of this tomb. (fn. 74) King Richard I. likewise, on his release from captivity in Germany, landing on the 30th of March at Sandwich, proceeded from thence, as an humble stranger on foot, towards Canterbury, to return his grateful thanks to God and St. Thomas for his release. (fn. 75) All these by name, with many nobles and multitudes of others, of all sorts and descriptions, visited the saint with humble adoration and rich oblations, whilst his body lay in the undercrost. In the mean time the chapel and altar at the upper part of the east end of the church, which had been formerly consecrated to the Holy Trinity, were demolished, and again prepared with great splendor, for the reception of this saint, who being now placed there, implanted his name not only on the chapel and altar, but on the whole church, which was from thenceforth known only by that of the church of St. Thomas the martyr.

  

On July 7, anno 1220, the remains of St. Thomas were translated from his tomb to his new shrine, with the greatest solemnity and rejoicings. Pandulph, the pope's legate, the archbishops of Canterbury and Rheims, and many bishops and abbots, carried the coffin on their shoulders, and placed it on the new shrine, and the king graced these solemnities with his royal presence. (fn. 76) The archbishop of Canterbury provided forage along all the road, between London and Canterbury, for the horses of all such as should come to them, and he caused several pipes and conduits to run with wine in different parts of the city. This, with the other expences arising during the time, was so great, that he left a debt on the see, which archbishop Boniface, his fourth successor in it, was hardly enabled to discharge.

 

¶The saint being now placed in his new repository, became the vain object of adoration to the deluded people, and afterwards numbers of licences were granted to strangers by the king, to visit this shrine. (fn. 77) The titles of glorious, of saint and martyr, were among those given to him; (fn. 78) such veneration had all people for his relics, that the religious of several cathedral churches and monasteries, used all their endeavours to obtain some of them, and thought themselves happy and rich in the possession of the smallest portion of them. (fn. 79) Besides this, there were erected and dedicated to his honour, many churches, chapels, altars and hospitals in different places, both in this kingdom and abroad. (fn. 80) Thus this saint, even whilst he lay in his obscure tomb in the undercroft, brought such large and constant supplies of money, as enabled the monks to finish this beautiful choir, and the eastern parts of the church; and when he was translated to the most exalted and honourable place in it, a still larger abundance of gain filled their coffers, which continued as a plentiful supply to them, from year to year, to the time of the reformation, and the final abolition of the priory itself.

 

www.british-history.ac.uk/survey-kent/vol11/pp306-383

Getting conduit work in order before north end Level 1 pour

Eglise romane Santa-Giusta ; commune de Santa-Giusta, province d'Oristano, Sardaigne, Italie

 

Du haut de l'escalier qui conduit à la butte sur laquelle s'élève l'église, la façade domine l'espace planté d'arbres. Avec un léger redan, partent de la plinthe de larges pilastres d'angle en saillie par rapport aux surfaces lisses, qui s'étendent jusqu'aux lésènes flanquant le portail. Le retrait sensible de ces surfaces est marqué dans le bas par le talus de la plinthe, interrompu par des socles cubiques à la base des colonnes de remploi délimitant la zone médiane de la façade, corres­pondant plus ou moins à la largeur de la nef, que révèle l'élévation du pignon par rapport aux murs terminaux des nefs latérales.

De ces colonnes, toutes deux de remploi, l'une, celle de droite, est tronquée; l'autre, pourvue d'un astragale, se trouve cependant privée de chapiteau. Du fait qu'elles atteignent en hauteur le niveau des corbeaux adossés aux pilastres d'angle à l'endroit de leur corniche moulurée, on a supposé ... que le système impostes-colonnes avait servi d'appui à une structure en bois, peut-être un petit porche précédant la façade. Si l'hypothèse est juste, il faudrait toutefois songer à un auvent sans support car le bel emmarchement circulaire qui mène à l'entrée, bien que non d'origine, reflète certainement une disposition ancienne. On note en effet un jeu raffiné de ressauts, destiné à établir des correspondances, qui ne peuvent être fortuites, entre les marches concentriques et les redans successifs de la plinthe jusqu'aux socles cubiques des colonnes. En outre, ce type d'escalier d'accès, évidem­ment imaginé à Santa Giusta pour compenser la différence de niveau entraîné par la haute plinthe, se rencontre non seulement au flanc Nord de cette même église, mais aussi à l'entrée méridionale de Saint-Léonard de Masullas, issu de Santa Giusta, avec dans les deux cas un caractère indiscutablement roman. Du plus haut des demi-cercles concentriques s'élèvent les deux marches précédant le seuil du portail qui a pour piédroits deux pièces de marbre monolithiques de remploi. Bases et chapiteaux (en trachyte sombre pour les premières, en grès doré pour les seconds), paraissent un peu écrasés par rapport aux piédroits larges et lisses ; la hauteur du linteau paraît elle aussi réduite, et il a dû se casser car le voyant claveau du milieu vient d'un remplacement moderne. Aux extrémités opposées du bloc, sont sculptés deux lions qui tiennent des cerfs entre leurs griffes; les félins, par une volonté précise dont le sens nous échappe, ou par un simple hasard, regardent l'un et l'autre vers l'extérieur, de façon inhabituelle. Sur le linteau est posé une corniche rectiligne à cavet, et s'élève, séparé par une seule assise, l'arc de décharge à partir d'impostes moulurées. Le tympan, au renfoncement marqué, dessine donc un cintre surhaussé ; dans un étonnant contraste de couleur s'y trouve incrustée une grande croix de trachyte sombre. Les dépendances de ce portail se révèlent variées et même en un certain sens incohérentes : des bases et des chapiteaux de piédroits analogues se retrouvent en Sardaigne au portail Ouest de Sainte-Marie d'Uta, avec le même mode de taille et le schématisme des feuilles et caulicoles sur les chapiteaux, ici plus richement travaillés; en outre à Uta les bases sont de marbre clair et l'on n'observe pas au portail d'incrustations colorées qui fassent penser, comme en notre église, au goût de la couleur plus spécifiquement toscan. De plus, si le dessin général de l'entrée Ouest de Santa Giusta - par les larges piédroits lisses et par l'arc de décharge rehaussé - peut être considéré comme dépendant de prototypes lucquois, comme aussi par ses proportions élancées de façon caractéristique (San Frediano), la pré­sence des lions semble suggérer des façons de faire typiques du roman de Pistoie (Saint-Jean Fuorcivitas). Assurément ces félins présentent un sens du volume déjà loin du relief en méplat, propre à la sensibilité du haut Moyen Age, se différenciant en ce sens des lions qui tiennent des faons dans leurs griffes, sculptés sur l'un des célèbres chancels de la cathédrale d'Oristano. Toutefois ils apparaissent également distants des procédés stylistiques classicisants que, à Pise, Guillaume empruntait aux sarco­phages classiques : il leur manque surtout la schématisation typique des traits du museau, des joues gonflées et les yeux globuleux aux pupilles profondément creusées. Si l'on passe à l'examen détaillé des reliefs, les différences deviennent substantielles, au point de suggérer que le sculpteur des lions de Santa Giusta ait eu une formation, peut-être campanienne, imprégnée de culture islamique. Que l'on considère en premier lieu la fréquence - en Italie méridionale, particulièrement en Campanie et en Sardaigne même - des chancels d'ascendance byzantine qui présentent (aux côtés de l'arbre de vie ou simplement affrontés) des chevaux ailés, des griffons, des lions; dans les œuvres plus tardives, prévalent un robuste sens plastique et la conformité au modèle réel, que l'on peut constater dans les félins de Santa Giusta. A cette synthèse des «manières orientales» (le schéma héraldique) et des «manières occidentales» (le souci naturaliste) se rattachent évidemment des traits de style comme le dimorphisme sexuel (à gauche une lionne, pl. 63, qui porte sur la cuisse une croix en creux, et à droite un lion, aux organes sexuels mis en évidence); la queue passant entre les pattes; la présentation frontale des deux bêtes, à laquelle échappe seulement le mouvement famélique de la lionne qui montre les dents pour les enfoncer dans un cerf. Que l'on observe maintenant la taille des yeux du lion, allongé à la manière arabe (Alhambra de Grenade), qui rappelle la longue série de têtes félines dans le décor sculpté campanien du XIe siècle (cathédrales de Salerne, Aversa, Canosa, Carinola, Santa Agata dei Goti) (cf. Campanie romane, ...). Surtout c'est aux lions du portail de Salerne (cf. Campanie romane) que renvoie le traitement de la crinière en très bas relief, quasi comme une ciselure dans les mèches parcourues de sillons parallèles serrés ; tandis que dans les autres, plates et lisses, on peut retrouver le souvenir des écailles métalliques du dragon Faffner, représenté en même temps que Siegfried sur l'étonnante plaque d'Aversa (cf. Campanie romane). Il ne semble pas improbable que ces modèles campaniens aient transité par le Sud de la Sardaigne, étant donné que, d'une part, les relations entre la Campanie et le royaume de Cagliari sont actives du IXe au XIe siècle, et que, d'autre part, des suggestions venues des Pouilles dans diverses églises du Sud de l'île attestent que les rapports entre l'Italie méridio­nale et le royaume de Cagliari continuèrent au moins jusqu'à la première moitié du XIIe siècle. C'est par cette voie que pourrait être parvenu jusqu'aux équipes de Santa Giusta le motif oriental de la grande fenêtre triple, éclatante de lumière à l'intérieur, qui - du fait qu'elle s'inscrit dans le grand arc monté sur les lésènes flanquant le portail - garde l'image des fenêtres islamiques (mosquée de Damas) aussi bien que le souvenir des archétypes byzantins, comme Saint-Demetrius de Salonique. On pourrait retrouver de pareilles ascen­dances, mais de façon plus fugitive, dans la fenêtre triple en façade de Saint-Simplicius à Olbia sans pour autant suggérer nécessaire­ment des rapports entre la construction d'Olbia et Santa Giusta. Dans celle-ci en effet les colonnettes sont des remplois, et non exécutées spécialement pour elle; les bases et les chapiteaux sont romains; les arceaux taillés à angle vif (et non moulurés) sont formés d'un demi-cercle de petits claveaux au nu du parement, les retombées sont marquées de robustes coussinets moulurés tandis que la naissance des écoinçons est sculptée dans des marbres très blancs avec des feuilles d'eau à l'extrémité recourbée. L'arcade qui abrite la fenêtre triple est elle aussi à arête vive; l'éventail des claveaux, au nu du mur, part d'impostes moulurées. Sur ces mêmes impostes prennent appui deux arcs latéraux pris sur l'épaisseur du mur qui s'élève lisse jusqu'à la corniche de base du fronton, terminé par des listels rectilignes et réparti en trois panneaux par de simples lésènes ; dans le panneau médian s'enfonce progressive­ment un losange en gradins. Aussi bien les lésènes, tout à fait sobres et linéaires, que le losange non bicolore ont été nettement empruntés à l'œuvre de Buschetto à la cathédrale de Pise, respectivement aux demi-pignons et au décor architectural du mur de fond Sud du transept.

Les arcs étroits de part et d'autre de l'arc central prennent appui sur le retour des impostes recevant les arceaux des murs de la nef centrale ; au-dessous, le parement ne comporte pas de pilastres d'angle (qui auraient engendré des panneaux tout petits, excessivement allongés) mais descend, lisse, jusqu'aux murs terminaux des nefs latérales, qui s'achèvent par une corniche rectiligne moulurée derrière laquelle on aperçoit les versants du toit de ces nefs. Le tiers supérieur des pilastres d'angle est en retrait d'un redan jusqu'au retour de la corniche recevant les arceaux le long des flancs. De ces derniers seul est important le côté Nord, car au Sud s'adossent des bâtiments de construction postérieure, mais relativement anciens et pour cette raison épargnés par les restaurations. Tant dans le haut que dans le bas, les arcades se déploient à distance de la corniche terminale moulurée; de robustes lésènes scandent neuf panneaux au rythme de deux arceaux par panneau. Une fois sur deux s'y ouvre une fenêtre simple à double ébrasement; leur jour est réduit à une archère par des plaques engagées dans la maçonnerie. Dans le cinquième panneau se trouve une porte d'accès à la nef latérale; les piédroits sont faits des pierres du parement ; le linteau en bâtière est de trachyte sombre. Ce portail interrompt la ligne du talus qui termine la haute plinthe ; elle est aussi coupée par les socles cubiques qui portent les bases des lésènes, moulurées d'une double scotie. Les robustes chapiteaux semblent par contre tirés de segments de corniche à cavet et quart de cercle; tous les modillons sont à cavet tandis que les arceaux sont moulurés d'une très légère gorge bordée de sillons peu profonds. L'origine toscane d'un tel parti architectural est tout à fait incontestable : des fenêtres de ce genre renvoient à Saint-Pierre-aux-Liens, première fille (1119) de la primatiale pisane; à des bâtiments civils de la même Pise (Torre délia Famé) se réfère le linteau en bâtière qui en a peut-être reçu l'image de Saint-Alexandre de Lucques. Les bases des lésènes rehaussées par des socles, dérivent du prototype de San Piero a Grado (Toscane romane) et se retrouvent en Sardaigne à Saint-Paul de Milis (1140-1150), empruntées au modèle de Santa Giusta. Un détail semblable est présent dans ces archétypes qui vont entraîner la diffusion des formes toscanes dans le Nord de l'île, c'est-à-dire à Saint-Gavinus de Porto Torres (pl. 83 à 86) et à Saint-Simplicius d'Olbia (pl. 143); à l'une et l'autre renvoie le rythme de deux arceaux par panneau, et seulement au premier la moulure particulière de ceux-ci, accompagnée de fines incisions marginales. Une note particulière à Santa Giusta - il ne pourrait en être autrement étant donné la présence exceptionnelle de la crypte - est le rehaussement de la plinthe à partir de la troisième lésène de gauche. De façon analogue à ce qu'on a pu observer en façade, le pilastre d'angle est en saillie par rapport au plan des arcades, sous le retour de l'imposte de celles-ci, qui se continue aussi sur le mur Est du chevet. Ce qu'on y remarque avant tout, c'est la plinthe qui indique la hauteur de la crypte (éclairée par de petites fenêtres simples), obtenue pour une part en creusant dans le sol, et pour l'autre en surélevant le sanctuaire. Cependant l'ensemble du chevet, malgré son élan vers le haut, garde des proportions «classiques», car chacun des éléments respecte les mesures et les règles de composition tirées de l'harmonieuse vision toscane. Le pignon est terminé par un fronton qui, comme en façade, se trouve légèrement surélevé par une assise de pierres intercalée entre les courts pilastres d'angle et la moulure de base continuant celle du haut du mur de la nef centrale. Il est percé d'une ouverture cruciforme, qui constitue le seul point de rattachement possible avec des réalisations sardes élaborées sur le modèle de Sainte-Marie du Royaume à Ardara, substantiellement étrangère pour le reste au style du Maître de Santa Giusta. Sous le fronton, le parement descend dépourvu de tout ornement, privé de pilastres d'angle et marqué seulement sur une très courte longueur par le retour des corniches des arcades supérieures des flancs. Les murs terminaux des nefs latérales s'achèvent par des corniches horizontales; dans les murs sont insérés les claveaux moulurés qui dessinent deux arceaux par panneau. Sur chacun de ces murs on compte deux panneaux séparés par des lésènes surmontés de chapiteaux à tore et scotie. Dans les panneaux intérieurs s'ouvre, décentrée, une fenêtre simple à double ébrasement au cintre mouluré. Les pilastres prennent appui sur des bases et des socles selon une disposition analogue à celle observée au flanc Nord; une solution identique est utilisée pour l'abside où cependant l'adoption de demi-colonnes au lieu de lésènes détermine la présence de bases semi-circulaires également posées sur des socles cubiques. Le demi-cylindre absidal, terminé par une corniche analogue à celles qui marquent le haut de tout l'édifice, reçoit un net élan du jaillissement de l'arcature qui s'élève plus haut que les arceaux latéraux. En outre sa verticalité est accentuée par le rythme très serré des cinq panneaux, chacun de la largeur d'un seul arceau; les trois fenêtres simples (elles aussi dotées d'un cintre mouluré) s'ouvrent très proches les unes des autres et ce dispositif d'élans conjugués se trouve renforcé par l'inhabituelle succession, sur les demi-colonnes, des chapiteaux corinthiens allongés à feuilles d'eau, aux étroits tailloirs en forme de tablette et aux coussinets volumineux en forme de dés. Si nous passons aux antécédents du parti architectural du chevet -eux aussi parfaitement repérables dans un contexte de relations qui fait de Santa Giusta le monument le plus clairement déchiffrable de tous parmi le roman de Sardaigne -, apparaît de nouveau évidente la parenté de formes avec Saint-Gavino de Porto Torres, par le rythme des deux arceaux dans les murs terminaux des nefs latérales que des lésènes divisent en autant de panneaux, et par les panneaux de l'abside, plus élancés mais ne comptant eux aussi qu'un seul arceau; disposition qui dans les deux cas renvoie à des prototypes pisans et qui dans notre église précise le rapport avec la primatiale (mur de fond Sud du transept) : recours à des demi-colonnes à la place des lésènes, adoptées par contre à Saint-Gavino. Surtout ce qui reflète un trait de style exclusivement propre à Buschetto, unique en Sardaigne et rarissime à l'extérieur de l'île, c'est le détail du coussinet cubique surmontant le tailloir en forme de tablette.

 

A l'intérieur, la lumière - provenant de la fenêtre triple de façade et des trois fenêtres simples de l'abside - se répand largement le long de l'axe des nefs; la partie haute de la nef centrale, couverte d'un plafond en bois aux poutres rapprochées, reçoit un complément de lumière des fenêtres simples, trois de chaque côté en symétrie. Au fait qu'à la nef latérale Sud sont adossées deux chapelles du XVIe-XVIIe siècle et la sacristie du XIXe (la forme des portes résulte de remaniements modernes), seule la nef Nord conserve les valeurs originelles de l'éclairage, diffusé par les fenêtres simples dans un rythme qui enveloppe le renflement des colonnes, évoquant des délicatesses qui, absentes de San Piero a Grado et de Saint-Gavino à Porto Torres, sont au contraire propres à la primatiale pisane. Toutes les petites travées sont couvertes de voûtes d'arêtes dépourvues — comme dans les nefs latérales de la cathédrale de Pise - d'arcs de séparation; les voûtains partent d'impostes dans le mur et viennent se greffer au mur de séparation juste sur les tailloirs en forme de tablette insérés entre le départ des arcs et les chapiteaux des sveltes colonnes de remploi. Celles-ci sont toutes différentes, par le matériau (marbre cipolin, marbre veiné, granit), la couleur et le traitement : la plupart sont lisses, une est cannelée, et une autre parcourue de sillons hélicoïdaux. Toutes reposent sur des bases classiques, rehaussées de socles à tablette, qui font défaut dans le sanctuaire; une base en marbre, très belle, est décorée d'une frise d'oves. Parmi les chapiteaux, presque tous romains, on peut dénombrer des types ioniens, composites (pl. 70), corinthiens à feuille d'acanthe (pl. 71) ou à feuille d'eau.

Cependant dans l'hétérogénéité des matériaux de remploi, on note la constante préoccupation de faire coïncider les proportions des divers éléments, tous soigneusement choisis de façon à ce que le diamètre de la colonne corresponde à celui de la base et à la corbeille du chapiteau. Ce qui signifie non seulement la volonté d'une récupération orientée selon un goût bien précis, tel que goût toscan classicisant de la première moitié du xne siècle, mais aussi la possibilité d'un vaste choix parmi les matériaux romains évidemment très abondants dans les villes côtières voisines de Neapolis (territoire d'Arbus) et Tharros, dans le Sinis; hypothèse de provenance qui semble autorisée par l'emploi fait, pour le parement, du grès chaud et doré des carrières du Sinis. Si les tailloirs en tablette renvoient à des usages toscans (en Sardaigne on les observe à Porto Torres et à Uta), et si l'on peut aussi faire remonter à un remploi typiquement pisan l'ordonnance des matériaux récupérés selon des principes d'harmonie (San Piero a Grado), nous devons cependant relever la présence de chapiteaux exécutés tout exprès, à savoir ceux qui coiffent les deux premières colonnes à gauche de l'entrée, et la seconde à droite de la nef centrale, qui ... «semblent exécutés par un même artisan, sans aucun doute arabe de formation sinon de nationalité » ; opinion qu'il ne paraît pas possible de partager entièrement, car des œuvres semblables, inspirées de l'exubérance ornementale islamique, sont communes en Italie méridionale et à Pise même. Dans la nef centrale, l'arrondi de l'abside - dont l'arc d'entrée, comme à Saint-Gavino de Porto Torres et à San Piero a Grado marque un bref retrait à angle vif - termine l'enfilade des arcs qui prennent tous naissance à la même hauteur (pl. 69). Pour maintenir cette continuité de la perspective, la surélévation du sanctuaire à cause de la crypte a demandé dans les trois dernières travées, des colonnes plus courtes et légèrement plus fines (pl. 68). Comme au revers de la façade, les derniers arcs retombent sur de robustes impostes surmontant les pilastres adossés au mur Est; dans les murs de fond des nefs latérales s'ouvrent des fenêtres simples ébrasées, et à l'intérieur de la sacristie (à laquelle on accède par une porte à droite) on peut voir apparaître une fenêtre simple, originellement à l'extérieur, particulièrement intéres­sante pour son arc décoré de fleurs de lotus. ... [L]es restaurations récentes (1984) ont éliminé le décor architectural du XIXè siècle, retrouvant une grande plaque de chancel qui porte un motif géométrique de cercles sécants, combinant le "noeud" du haut Moyen Age avec le réseau orthogonal, précieux pour peser la pointe du compas. ... Par contre est fondamentalement étranger à Pise (en dépit des exemples de Saint-Pierre-aux-Liens ou du premier San Michèle in Borgo) l'agencement architectural de la crypte, qui semble ici garder l'image de prototypes lombards, peut-être par l'intermédiaire de Florence. L'espace est divisé en quatre nefs de trois travées chacune, couvertes de voûtes d'arêtes sans arcs de séparation. Les voûtains partent des tailloirs en forme de tablette et des chapiteaux des pilastres adossés aux murs goutteraux. Dans les angles, les arcs d'intersection des voûtes partent d'impostes. Les tailloirs, les chapiteaux et les impostes d'angle sont exécutés en trachyte noir, comme aussi la corniche qui fait le tour de l'arrondi de l'abside couverte d'une voûte à cannelures dont les voûtains partent du tailloir de la colonne alignée avec les trois supports médians, et placée juste à l'aplomb de la clef de l'arc d'entrée de l'abside. Dans une opposition de couleurs, se trouve ainsi marquée, sur tout le périmètre de la crypte, une ligne sombre intermittente, dont la fonction de séparation est confirmée par les impostes en trachyte noir; dans l'espace absidal, la ligne traverse les demi-colonnes qui reçoivent les arcs muraux, déterminant un parti architectural insolite. Malgré la faible hauteur des colonnes, de remploi comme les chapiteaux et les bases (l'une d'elles est faite d'un chapiteau ionique retourné, d'autres sont rehaussées d'un socle), les proportions modu­laires des travées et les correspondances très étudiées entre les dimensions des divers éléments confèrent à la crypte ampleur et légèreté sans que paraissent l'alourdir les voûtes d'arêtes en pierre, dans leur agencement régulier.

 

(extrait de : Sardaigne romane ; Renata Serra, Ed. du Zodiaque, Coll. La Nuit des Temps, 1979, pp. 145-157)

 

Descriptif de l'édifice en italien (avec coordonnées GPS) : "Carta e Guida alle Chiese Romaniche della Sardegna" ; Sando Mezzolani, Collana NATURA e ARCHEOLOGIA, Alpha Editoriale, 2. éd. 2007

Renfroe Farms, a family business with David, Don, Kevin Renfroe and Kim Renfroe-Johnson (seen) downloads corn from her fields, measures water content and weighs the load harvest corn, part of their operation that focuses on utilizing conservation practices developed with the U.S. Department of Agriculture (USDA) Farm Production and Conservation (FPAC) Natural Resources Conservation Service (NRCS) to balance land stewardship and production in Carroll County, TN, on Sept 18, 2019.

 

A companion video can be seen at youtu.be/IQ5Gj4bvbQU

  

Renfroe Farm uses Water and Sediment Control Basin (WASCOB) is one of the practices seen today to reduce erosion sediment in surface water and is leading to improved land use and crop production.

 

Additionally, Underground Outlets (UGOs) (Practice Code 620) are used to carry water to a safe and stable outlet thus reducing the amount of sediment in surface increasing water quality.

 

A WASCOB (Practice Code 638) is an earthen dam built across a drainageway where ephemeral or classic gullies form due to concentrated flow of water. It traps water and sediment running off cropland upslope from the structure and reduces gully erosion by controlling flow within the drainage area. These structures are usually completed in a series or system approach to control the grade and head cutting (gully erosion) in drainage ways or along creek and stream channels.

 

In general, a UGO, is a conduit (transport) installed beneath the surface of the ground to carry runoff to a suitable outlet. The purpose of the UGO is to carry excess water to a suitable outlet from terraces, water, and sediment control basins (as described above), diversions, waterways, subsurface drains, surface drains or other similar practices without causing damage by erosion or flooding.

 

NRCS has a proud history of supporting America’s farmers, ranchers, and forest landowners. For more than 80 years, we have helped people make investments in their operations and local communities to keep working lands working, boost rural economies, increase the competitiveness of American agriculture, and improve the quality of our air, water, soil, and habitat.

 

As the USDA’s primary private lands conservation agency, we generate, manage, and share the data, technology, and standards that enable partners and policymakers to make decisions informed by objective, reliable science.

 

And through one-on-one, personalized advice, we work voluntarily with producers and communities to find the best solutions to meet their unique conservation and business goals. By doing so, we help ensure the health of our natural resources and the long-term sustainability of American agriculture.

 

Farm Production and Conservation (FPAC) is the Department’s focal point for the nation’s farmers and ranchers and other stewards of private agricultural lands and non-industrial private forest lands. FPAC agencies implement programs designed to mitigate the significant risks of farming through crop insurance services, conservation programs, and technical assistance, and commodity, lending, and disaster programs.

 

The agencies and services supporting FPAC are Farm Service Agency (FSA), NRCS, and Risk Management Agency (RMA).

 

For more information, please see www.usda.gov and www.usda.gov/media/blog/2019/11/13/why-reconnecting-our-r...

 

USDA Photo by Lance Cheung.

  

Out of the Archives: We’re looking straight down into a shaft of the Williamsburg Conduit from Jackson Avenue in Queens. Steel sheet piling lines the upper 37 feet through soil, then the 14.5-foot wide shaft continues through bedrock. It’s unclear why that man is lying down and clinging to the edge! The conduit was connected to City Water Tunnel No. 1 and improved water supply for parts of Queens and Brooklyn. October 26, 1925. (Image ID: p012082)

Getting conduit work in order before north end Level 1 pour

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