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“He did not want to play.

He wanted to meet in the real world the unsubstantial image which his soul so constantly beheld.

He did not know where to seek it or how, but a premonition which led him on told him that this image would, without any overt act of his, encounter him.

They would meet quietly as if they had known each other and had made their tryst, perhaps at one of the gates or in some more secret place.

They would be alone, surrounded by darkness and silence: and in that moment of supreme tenderness he would be transfigured."

(From "A Portrait of the Artist as a Young Man" by James Joyce)

 

This is the portrait of an artist met at "Kingdom of Dreams" in Gurgaon, he was among a group of Rajasthani musicians.

They were staying nearby the theatre before the show almost every evening, I often listened to them playing while we were making a film there...

 

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les Trente Glorieuses de Toulouse transfigurée ou défigurée? Curieux mélange entre passé empreint de ruralité et modernisme d'une nouvelle vie citadine, Toulouse a été bousculée durant les Trente Glorieuses. Elle en porte encore la marque. Cachez ce béton que Toulouse ne saurait voir ! Aujourd'hui, pour coller à l'image de Ville rose, les nouvelles constructions sont fréquemment parées de briquettes. Mais lors de son essor économique, de l'après-guerre aux années 70, la ville a aussi vu pousser des immeubles, des usines et des équipements qui rompaient avec la tradition. «Les Trente Glorieuses» imposaient l'image du progrès, ouvraient grandes des brèches pour la voiture (les allées Jean-Jaurès) et multipliaient les étages. «Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut», chante Nougaro en 1967, au plus fort des constructions. La halle octogonale au dôme d'ardoises du marché des Carmes ? Jetée à terre. Même chose pour la halle Victor-Hugo, qui laissera la place à un immeuble blanc hérissé de compartiments de béton. Cinquante ans plus tard, parés des vertus du vintage, on les regarderait avec admiration.

500 bâtiments en 30 ans !

En ouvrant une collection «au temps des Trente Glorieuses»*, les éditions toulousaines Loubatières classent le progrès au rayon de la nostalgie. Son rédacteur, l'historien Rémy Pech qui présida l'université du Mirail (construite au début des années 70) rappelle qu'entre 1946 et 1975, «Toulouse gagne près de 110 000 habitants ; la vie quotidienne change profondément, les grands magasins supplantent les boutiques de quartier, on se presse à la foire internationale...». Le quartier du Mirail sortira bientôt de terre. Symbole de la Toulouse moderne, il en est éloigné : les bus 12 et 148 le relient péniblement en attendant l'arrivée du métro, en 1990, alors que la crise s'est installée durablement. Chargé d'un inventaire de l'architecture du siècle dernier en Midi-Pyrénées, l'architecte Rémi Papillault a recensé 693 bâtiments construits à Toulouse, dont 500 pour les seules Trente Glorieuses.

«C'est une période très riche, où des agences remarquées marient le béton aux matériaux traditionnels de la région, la brique et les galets», note l'architecte, citant les immeubles de Gardia et Zavagno, boulevard des Récollets ou l'école de la rue de la chaussée, signée Pierre Debeaux. Cette dernière se fait discrète, dans la continuité urbaine. Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» www.ladepeche.fr/.../2232355-trente-glorieuses... Batir la vie - 311 pages. Quelques planches en noir et blanc. 2 photos disponibles.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle

Bâtir la vie est un récit autobiographique, recueilli et mis en forme en 1977 par Michel Lefebvre. Candilis raconte son extraordinaire parcours, de Bakou à Athènes, Paris, Casablanca ou La Martinique, de sa participation aux CIAM, puis au Team 10 à ses dernières réflexions sur l'habitat contemporain, de la Résistance grecque à l'enseignement à l'Ecole des Beaux Arts. Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle. BATIR! www.franceculture.fr/.../batir-la-vie-un... Tel était le rêve de Georges Candilis. C'est devenu une passion. Une passion qui a fait de lui aujourd'hui un célèbre architecte. S'il a toujours tenté, à travers ses recherches et ses réalisations, de réconcilier la maison et la ville, c'est peut-être, en partie, parce que sa jeunesse fut une grande aventure, un long voyage, la quête permanente d'un havre où "se reposer" et où "voir se reposer" les autres.

Né à Bakou en 1913, il part à l'âge de 12 ans pour la Grèce et entre, après ses années de collège, à l'école Polytechnique d'Athènes, section architecture. Il n'abandonnera plus jamais cette discipline. Après la guerre contre les Italiens, la résistance contre les Allemands et les Anglais, une bourse du gouvernement français lui permet, en 1945, de gagner la ville de ses rêves : Paris. C'est là, en effet, que travaille l'un des plus grands architectes de l'époque : Le Corbusier. Intégré à son équipe, il participe de façon directe avec lui à la construction de la fameuse "Maison du Fada" à Marseille.

Déjà se dessinent dans son esprit les grands axes de ses recherches futures : faire des logements "riches" pour les pauvres, des lieux qui servent et respectent l'homme. Ce sont successivement des maisons pour Gitans, des réalisations à la Martinique pour l'habitat tropical, un grand ensemble à Toulouse - Le Mirail - où il tente de créer une ville sans ségrégation ; l'aménagement du Languedoc-Roussillon consacré aux loisirs populaires.

Aujourd'hui, Georges Candilis poursuit son rêve de toujours: mettre au service des plus déshérités- hier, ceux des bidonvilles, qu'il a pu voir en Amérique du Sud - aujourd'hui, ceux des populations sous-développées du Moyen-Orient, sont art de bâtir qui est en même temps un art de vivre. un architecte témoin de son temps - récit recueillli par Michel Lefebvre - Candilis Georges, Lefebvre Mic @ Un homme

D’origine grecque, né à Bakou (1913-1995), l’architecte français Georges Candilis a fait ses études à l’École polytechnique nationale d’Athènes avant de travailler, dès 1946, chez Le Corbusier, sur le projet d’unité d’habitation de Marseille, dont il dirigea le chantier avec l’architecte américain Shadrach Woods (1923-1973).

En 1951, Candilis et Woods vont diriger le bureau africain de l’Atbat (Ateliers des bâtisseurs), structure créée par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogensky. À son retour en France, Candilis rencontre à l’Atbat l’architecte yougoslave Alexis Josic (1921-2011).

L’aventure de l’équipe Candilis-Josic-Woods commence en 1954. En une dizaine d’années de travail commun (1955-1964), ces trois architectes installés en France ont posé les bases théoriques d’une critique du fonctionnalisme et, à travers d’innombrables chantiers, mis en application à grande échelle les principes d’une architecture nouvelle, dite « proliférante ».

Ils cherchent à produire de nouvelles typologies d’habitats, adaptées aux conditions économiques et sociales des habitants les plus démunis. L’humain est au centre de leurs préoccupations. « Le respect n’a pas de formule, pas de recette. C’est un sentiment que doit posséder l’architecte envers son client ; si la construction peut donner des satisfactions matérielles, l’architecture doit apporter quelque chose de plus : la dignité et la liberté » (Candilis, 1977).

Leur réflexion architecturale absolument nouvelle, centrée sur l’habitat, différera de celle de Le Corbusier et sera plus proche des recherches sur l’habitat minimal menées par les architectes allemands des années vingt.

L’abandon progressif d’une idée rationnelle et normative entraînera l’équipe d’architectes à se retrancher sur des « propositions pour un habitat évolutif », intégrant la problématique de la croissance et du changement à l’échelle de la maison individuelle.

Ils aborderont la question de l’habitat en donnant la priorité à l’organisation du plan.

L’équipe concevra selon un rationalisme subtil à la manière de Louis Kahn (espace servant/espace servi), des fonctions précises : accès, rangements, bains, etc.

Entre autres réalisations, citons l’extension de Bagnols-sur-Cèze et le quartier du Mirail à Toulouse. À partir de 1969, Candilis poursuit seul son activité en tant qu’architecte et urbaniste. Il travaille sur plusieurs projets de logements et d’écoles au Moyen-Orient, ainsi que sur l’aménagement de sites touristiques.

En 1970, entouré de nouveaux collaborateurs, Candilis concevra le village des Carrats à Port-Leucate suivant les principes mis au point antérieurement. Ils reprendront les systèmes en cluster (grappe) et en stem (tiges), métaphores anglo-saxonnes d’un urbanisme scientifique,

séduit par un mode d’organisation organique de l’habitat chère à Patrick Geddes.

Une citation

« L’œuvre la plus importante qui résulte de ce travail, de cette entente, de cette persévérance, est la création de conditions favorables pour permettre aux hommes de se rencontrer, de mieux se connaître. Et la connaissance conduisant à l’amitié renforce la paix entre les peuples. »

G. Candilis, 1977

Sources :

Cité du patrimoine archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_CANGE

Granveaud, « Candilis Georges (1913-1995) », Encyclopædia Universalis.

Georges Candilis, Bâtir la vie : un architecte témoin de son temps, Stock, 1977

Un projet

Le village de vacances des Carrats à Port-Leucate a été conçu par les architectes Georges Candilis, Georges Wursteisen, Pierre Raoux et Zygmund Knyszewsky.

Il fait partie des opérations de construction de la Mission Racine, programme pour l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, pour lequel Candilis a été nommé architecte en chef en 1964.

Pour l’équipe de Candilis, l’opération des Carrats devient un lieu d’expérimentation architecturale à dimension sociale. Composé de bungalows de formes cubiques, ses toits terrasses, ses patios, les bâtiments collectifs, les nombreux lieux publics (placettes, aires de jeux) ont permis la création d’un lieu idéal où tout était fait pour tendre vers un bonheur individuel et collectif.

Les architectes de la Team 10 (1), dont faisait partie Candilis, insistaient sur la relation de l’architecture avec la « quatrième dimension ». Les concepts clés « d’espace/temps » et de « mouvement », devaient être associés à ceux, de « plasticité », « mobilité », « flexibilité » et « évolution », dans le combat pour une redéfinition de l’architecture humaniste, une architecture de communauté.

En 1961, la Team X avec les concepts de Stem et de web récuse le dogme du zoning fonctionnel de la charte d’Athènes, et son outil de mesure le Zipaton : une trame plastifiée mécanique qui, une fois collée sur le papier, marquait un type général d’utilisation, plutôt qu’un volume ou une forme en particulier.

Se basant sur ces deux concepts, la prise en compte de la fonction ne se fonde plus seulement sur l’espace, elle intègre l’échelle de l’homme dans ses déplacements et son temps de parcours à l’intérieur des espaces (2).

Le concept de stem (tige) est utilisé comme un moyen d’organiser l’urbanisme de masse. Plus concrètement, le stem était une zone piétonne continue reliant les principaux équipements urbains. Le stem central est considéré comme la structure fondamentale, à la fois sociale et matérielle, des ensembles résidentiels.

Le stem apparaît pour la première fois dans leur projet pour le concours de Caen-Hérouville, puis à Toulouse-Le Mirail. Il s’enrichit par la suite avec le cluster des « grappes » de constructions de petites et de grandes hauteurs s’articulent autour des espaces publics (stem) qui se prolongent dans les îlots résidentiels.

Le concept continuera son évolution avec l’apparition du Web qui « n’est pas essentiellement un système de circulation, mais un système d’environnement. C’est le moyen d’établir une hiérarchisation à grande échelle, qui par son existence rend possible une expression individuelle à très petite échelle. Le Web doit être un système hautement flexible dans un monde d’une grande mobilité. La flexibilité est garantie par l’uniformité de l’intensité initiale des activités sur le Web, de telle sorte qu’il puisse être accroché à n’importe quel point, et qu’il puisse lui-même s’accrocher aux systèmes plus importants à n’importe quel endroit. Ces liaisons déterminent des points de très grande intensité mais la flexibilité première reste toujours et les points de densité qui surviennent à mesure que le Web en vivant devient polycentrique, gardent leur caractère de mobilité. Ces systèmes feront preuve, à leur commencement, d’une intensité d’activité également répartie, de manière à ne pas compromettre l’avenir ». Woods, Paris, août-décembre 1962 (3- 4)

La question du plus grand nombre poussera la Team 10 à innover non seulement sur le registre programmatique ou urbanistique, mais également dans le domaine esthétique.

Les architectes s’intéressent à la rythmique des nombres, grâce au rythme et à la géométrie, les grands nombres devenaient maniables pour la composition et visuellement intelligibles.

Les principes de base en étaient une relation de réciprocité entre la partie et le tout, ainsi qu’une structure non hiérarchique et polycentrique qui reliait entre elles les différentes échelles de l’environnement construit.

C’est dans le prolongement du courant général de l’architecture moderne et de cette restructuration idéologique que naîtra l’opération des Carrats de Port-Leucate en 1969.

Les membres de la Team 10, émergée des Ciam dans les années cinquante, par leurs analyses, dessins, publications, enseignements, ont suscité un profond renouvellement de la pensée moderne sur l’architecture et la ville, car pour eux :

« La structure d’une ville ne tient pas à sa géométrie mais aux activités humaines qu’elle recèle. » Candilis-Josic-Woods, 1964 (5).

Notes :

(1) Le nom de Team 10 fait référence au Xe congrès des CIAM (congrès international d’architecture moderne), pendant lequel, un groupe d’architectes issus du Mouvement moderne remettra en cause les principes de la charte d’Athènes.

Sources :

(2) Source éditoriale Le Carré Bleu quarante ans – 1958-1998, p. 1 à 3.

(3) Source première édition Carré bleu, n° 3, 1962

(4) Carré bleu, numéro 3-4, 1998, p. 44

(5) Dossier de presse Expo en 2008, Cité de l’architecture & du patrimoine. Mouvement moderne : premières autocritiques, Team X, une utopie du présent (1953-1981) LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

 

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

 

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

 

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

 

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

 

Une multitude de procédures administratives

 

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

 

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

 

Les contextes de constructions

 

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

 

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

 

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

 

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

 

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

 

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

 

Les modes de constructions

 

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

 

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

 

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

 

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

 

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

 

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

 

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

 

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

 

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

 

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

 

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

 

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

 

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

 

Vers des logements sociaux en grande série

 

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

 

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

 

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

 

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

 

Des chantiers d'expérience

 

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

 

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

 

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

 

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

 

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

 

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstructi

Please see and look in to her story. (Her Youtube show):

www.youtube.com/watch?v=_qJR-IAtAe8&list=WL&index=36

 

I would like to challenge some of you daring people to read this fantastic book. Life changing story and well made. Hope it becomes a movie some day. A powerful conversion storie. Really help's us see God and his infenent mercy.

 

Transfigured: Patricia Sandoval's Escape from Drugs, Homelessness, and the Back Doors of Planned Parenthood Paperback – August 7, 2017 by Christine Watkins (Author), Patricia Sandoval (Author), Fr. Donald Calloway, MIC (Foreword) 387 ratings See all formats and editions Kindle $7.95 Read with Our Free App Paperback

 

Patricia Sandoval, subject of the highly acclaimed book, TRANSFIGURED: Patricia Sandoval's Escape from Drugs, Homelessness, and the Back Doors of Planned Parenthood, shakes the crowd with her mesmerizing story of how she had three abortions, worked at Planned Parenthood, and ended up a homeless, drug addict until a miracle occurred. Fr. Donald Calloway said of this book, also endorsed by Archbishop Salvatore Cordileone, "Are you ready to read one of the most powerful conversion stories every written? I couldn't put this book down! ..Raw, real, and riveting . . . This story is made for the big screen. It's that incredible."

 

Click here to order the book on Amazon: goo.gl/jSgA3S. To read more about Patricia Sandoval or the book, Transfigured, go to queenofpeacemedia.com/patrici.... The half-hour broadcast television version of Patricia Sandoval's life, AS SHOWN ON EWTN, is now available on DVD: queenofpeacemedia.com/Transfi....... Ms. Sandoval is one of the best international, chastity and pro-life speakers in the world, addressing audiences of thousands and government officials around the world. Pro-life movements and organizations have been formed across the world due to the fire her testimony ignites within hearers. Youth are choosing chastity as a lifestyle and people who were once contrary, disinterested, or lukewarm in their Catholic faith and pro-life issues are returning to the Church and fighting for chastity and the right to life.

 

EWTN Bookmark - 2018-09-23 - Transfigured:

www.youtube.com/watch?v=n6cMNXggKGA

Patricia Sandoval: Healing the Wounds of the Contraceptive Culture:

www.youtube.com/watch?v=1DEM5ZBgJzc

Roads shining like rivers up hills after rain,

Climbing the downs from the quicksilvered plain,

Are bright in defiance of all that is true:

Cheaters of gravity, blinding and blue,

 

Leading me nowhere, or into the sky -

Roads that gleam on, if I live or I die,

Roads that transfigure the lost and mundane:

Heavenly wendings, distractions from pain.

 

So take up your load, soldier, stoop for your pack;

The dazzling firmament glows in your track.

There's nothing miraculous. Shoulder your gun.

March to your end through the rain and the sun.

 

Poem by Giles Watson, 2013. The first line is derived from an undated note on a slip of paper among the last pages of the war diary of Edward Thomas: "Roads shining like river up hill after rain." The same idea finds expression in his own poem, 'Roads': "The hill road wet with rain/ In the sun would not gleam/Like a winding stream/ If we trod it not again."

In 1849, Pope Pius IX placed the veil, called "The Sacred Effigy," on display, between Christmas and Epiphany. On the third day the veil became transfigured and the features of Jesus appeared life-like and surrounded by a mild halo. The phenomenon lasted three hours and was documented by church historians.

 

Several white silk veils touching Veronica's Veil were imprinted with Jesus' countenance.

 

COPIES ARE AUTHORIZED

After the miracle, the pope authorized printed copies of the sacred picture to be made on linen or silk. They were touched to the true relics.

 

These were impressed with a Cardinal's seal and were touched to the true relics and furnished with a guarantee. When the word "Gratis" appears printed on the picture, it means it has been touched to the original veil, the wood of the true cross, and the lance. Innumerable miracles have been attributed to the prayers said before the images, according to "From the Housetops."

 

Also known as the "Star Vampire," the titular creature appeared in a 1935 story by Robert Bloch (better known for writing Psycho). Bloch and Lovecraft were friends, and Lovecraft gave Bloch express permission to "portray, murder, annihilate, disintegrate, transfigure, metamorphose, or otherwise manhandle the undersigned in the tale entitled The Shambler From The Stars."

 

And so, in the story:

 

A horror author (who happened to resemble H. P. Lovecraft) happened to find De Vermis Mysteriis - "The Secret of the Worm" - in a used book store. And in his eagerness to finally see the true mysteries behind the cosmos, the shadowy things that he had only dared write about! The young man first tried to summon a familiar, a creature from beyond the stars to help him. What came instead was a nightmare.

 

The Shambler, an invisible monstrosity of teeth and tentacles, announced its presence with a manic, tittering laugh. And then it latched onto its would-be summonier, sucking the blood from his body and devouring him. It was then, and only then that the creature could be seen by the naked eye. Because once it feasts, the invisible creature cannot cover up the vermillion fluid now running through its horrific body.

 

And yes, this is the "Shambler" in Scribblenauts.

A special remembrance given to me by Juan Paolo Janolino last year from his Holy Land trip was a stone taken from the very site where Jesus transfigured himself in front of his apostles. The Mt Tabor stone will be encased in this this beautiful gold plated reliquary in a stunning grapevine design.

 

Thanks Pao for this very special gift.

Also called Sala de la Media Naranja by the form of its spectacular roof of gilded wood, built as far back as 1427 after the death of Pedro I, it was nevertheless the throne room of this king's palace. In this dazzling space the monarch would receive personalities of the time, such as the historian and traveler Ibn Khaldun, when he came to Seville to visit King Don Pedro as ambassador of Sultan Muhammad V of Granada. The starry sky that crowns the hall keeps alive the memory of al-Turayya, the Hall of the Pleiades that the king poet al-Mutamid had built in the eleventh century because of his love of astrology and from which nothing remains. Cosmos and earth are connected poetically in the palaces of medieval Islam through the water, by reflecting the stars in the pond: when the stars are seen in it becomes the firmament where they are, said an ancient Abbasid poet. The sky represented in the dome, which can be reflected in the water at rest of the pond, is surrounded by an undulating decoration in the plasterwork and tiles of the walls of the room that again alludes to the water, in this case in motion. The whole room can be seen as well as the metaphor of a pond and the element of nature that inspires both the garden and the Islamic ornamentation is water. Through it and the forms that it acquires at rest and in movement, the garden expands on the architecture, transfiguring the space in a wonderful world of joy for the senses, almost a mirage, characteristic of a monarch of oriental tastes like Pedro I.http://alcazar.nomadgarden.org/garden/real-alcazar/spaces/salon-de-embajadores/

"Transfiguration of Christ" is a unique 3 1/4" by 5 1/4" (when folded) paper souvenir dated 1943 from Knott's Berry Farm in Buena Park, CA. This small folder opens to reveal a copy of the famous Paul V. Klieben painting "Transfiguration of Christ" revealed at the end of the free five minute presentation accompanied by Beethoven's Moonlight Sonata within Our Little Chapel by the Lake at Knott's Berry Farm. The print of Jesus appears benevolent with eyes closed under bright light. Then the eyes printed with radium/phosphorus glow and appear to be open when viewed in the dark. The presentation is reproduced in text on the inside of the flaps - but first, the text on the back:

 

Transfiguration

The original of this miraculous painting by Artist Paul V. Kleiben is now permanently enshrined in the Little Chapel on the grounds of Knott's Berry Farm at Buena Park, California

Inspired by Matt XVII-2

This picture glows in the dark and the eyes open.

Hold Near a Bright Light, Then, Look at Face in Dark Room.

Copyright 1943 v.Kleiben.

 

Down through the centuries, man in his quest for truth has slowly opened the portals of knowledge—uncovering the mysteries of his being and interpreting the hidden wisdom of the scriptures. From a flickering spark to a brilliant flame his search has been intensified—motivated by a passionate desire to light the way for posterity. A genius receives and interprets that others might share the understanding of things.

Many versions as to the true description of Christ have been given to the world. Among the most authentic is this one, written by Publius Lentulus, President of Judea, to Tiberious Ceasar, the first appeared in the writings of Saint Anselm of Canterbury in the Eleventh Century.

"There lived at this time in Judea a man of singular virtue — whose name is Jesus Christ whom the barbarians esteem as a prophet, but his followers love and adore him as the offspring of the immortal God. He calls back the dead from the graves and heals all sorts of diseases with a word of touch. He is a tall man, well shaped, and of an amiable and reverend aspect—his hair of a color that can hardly be matched, falling into graceful curls, waving about and very agreeably couched about his shoulders, parted on the crown of his head, running as a stream to the front after the fashion of the Nazarites, his forehead high, large and imposing, his cheeks without spot or wrinkle, beautiful with a lovely red, his nose and mouth formed with exquisite symmetry, his beard of a color suitable to his hair, reaching below his chin and parted in the middle like a fork; his eyes bright and blue, clear and serene, look innocent, dignified, manly and mature. Often times however, just before he reveals his divine powers, his eyelids are gently closed in reverential silence. In proportion of body most perfect and captivating, his arms and hands are delectable to behold. He rebukes with majesty, counsels with mildness, his whole address, whether in word or deed, being eloquent and grave. No man has seen him laugh, yet his manners are exceedingly pleasant, but he has wept frequently in the presence of men. He is temperate, modest and wise. A man for his extraordinary beauty and divine perfection, surpassing the children of men in every sense."

The dramatic portrayal which is now unfolding before you will reveal one of the most important moments in Christ's life:

"And Jesus was transfigured before them and his face did shine like the sun, and his raiment was white as the light." — Matthew 17:2

self-portrait in transfigured time

"This same love for which the Son of God became man and followed the way of humility and self-giving to the very end, down to hell - to the abyss of separation from God - this same merciful love has flooded with light the dead body of Jesus and transfigured it, has made it pass into eternal life. Jesus did not return to his former life, to earthly life, but entered into the glorious life of God and he entered there with our humanity, opening us to a future of hope.

 

"This is what Easter is: it is the exodus, the passage of human beings from slavery to sin and evil to the freedom of love and goodness. Because God is life, life alone, and his glory is the living man (cf. Irenaeus, Adversus Haereses, 4,20,5-7)."

 

..."So this is the invitation which I address to everyone: Let us accept the grace of Christ's Resurrection! Let us be renewed by God's mercy, let us be loved by Jesus, let us enable the power of his love to transform our lives too; and let us become agents of this mercy, channels through which God can water the earth, protect all creation and make justice and peace flourish.

 

"And so we ask the risen Jesus, who turns death into life, to change hatred into love, vengeance into forgiveness, war into peace. Yes, Christ is our peace, and through him we implore peace for all the world" – Pope Francis.

 

My sermon for today, Easter Sunday, can be read here.

 

Detail from the medieval south rose window in Notre Dame de Paris.

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

see www.dancetabs.com

photo - © Foteini Christofilopoulou | All rights reserved | For all usage/licensing enquiries please contact www.foteini.com

Transfigure

 

Comments with icons/awards are NOT welcome.

It is the beginning of autumn. Maturing green maple leaves seamlessly transfigures into the color of the season. The contour of the yellow maple leaves gradually dissolves into the tree, as if they were tears, it expresses the ambivalent emotions of Fan Chun when he was alone, far away from his homeland.

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Transfiguration

 

Birds in cages, who knows what they were used for? But a sad pair of dove seemed to have transfigured into teacups…

 

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I've been getting people IMing me asking me how H:YS has been since me and a group of amazing new friends have taken over December of 2011. I've never got quite the time to sit back and actually look at the work that we've done or the new additions that we've made, but tonight I wanted to take some time off and snap a few shots of them to share with you guys.

 

We've basically expanded the work done by Hoggy, Light and Jin -- 3 architects who we can't thank enough of. Each of the classrooms have their own interior design now, some new areas have been erected as well as dorms. However, with that in mind, we're still a brand new sim and have a ton to learn and grow from, but our doors are always open to those who love JK Rowling and the world she has created.

 

A huge thanks to Corwin, Soapie, Jazzy, Juniper and Elidon for being a great admin team to work with. Corwin especially who has kept me sane in times when I feel slightly high on caffeine. The ALOs for their constant hard work on application, the RPDs, Prefects and Professors who have contributed so much ideas and joy to the sim. And finally and most importantly to the members who constantly keep us alive and enjoying what we do. H:YS has been a side of SL I never explored before, and it's taught me a great deal number of things and ventured me off to scripting and building -- things I dabbled with but never seriously done. OH and how can I forget Sue, who's constantly on Skype hearing me moan and groan and scream and wriggle.

 

So enough blabbing and back to work for me! But I hope we'll hold an OOC preview soon so people can come on in and explore the new areas. Thanks for reading the rambling or looking at the pictures, we hope to keep expanding this place to its fullest potential!

les Trente Glorieuses de Toulouse transfigurée ou défigurée? Curieux mélange entre passé empreint de ruralité et modernisme d'une nouvelle vie citadine, Toulouse a été bousculée durant les Trente Glorieuses. Elle en porte encore la marque. Cachez ce béton que Toulouse ne saurait voir ! Aujourd'hui, pour coller à l'image de Ville rose, les nouvelles constructions sont fréquemment parées de briquettes. Mais lors de son essor économique, de l'après-guerre aux années 70, la ville a aussi vu pousser des immeubles, des usines et des équipements qui rompaient avec la tradition. «Les Trente Glorieuses» imposaient l'image du progrès, ouvraient grandes des brèches pour la voiture (les allées Jean-Jaurès) et multipliaient les étages. «Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut», chante Nougaro en 1967, au plus fort des constructions. La halle octogonale au dôme d'ardoises du marché des Carmes ? Jetée à terre. Même chose pour la halle Victor-Hugo, qui laissera la place à un immeuble blanc hérissé de compartiments de béton. Cinquante ans plus tard, parés des vertus du vintage, on les regarderait avec admiration.

500 bâtiments en 30 ans !

En ouvrant une collection «au temps des Trente Glorieuses»*, les éditions toulousaines Loubatières classent le progrès au rayon de la nostalgie. Son rédacteur, l'historien Rémy Pech qui présida l'université du Mirail (construite au début des années 70) rappelle qu'entre 1946 et 1975, «Toulouse gagne près de 110 000 habitants ; la vie quotidienne change profondément, les grands magasins supplantent les boutiques de quartier, on se presse à la foire internationale...». Le quartier du Mirail sortira bientôt de terre. Symbole de la Toulouse moderne, il en est éloigné : les bus 12 et 148 le relient péniblement en attendant l'arrivée du métro, en 1990, alors que la crise s'est installée durablement. Chargé d'un inventaire de l'architecture du siècle dernier en Midi-Pyrénées, l'architecte Rémi Papillault a recensé 693 bâtiments construits à Toulouse, dont 500 pour les seules Trente Glorieuses.

«C'est une période très riche, où des agences remarquées marient le béton aux matériaux traditionnels de la région, la brique et les galets», note l'architecte, citant les immeubles de Gardia et Zavagno, boulevard des Récollets ou l'école de la rue de la chaussée, signée Pierre Debeaux. Cette dernière se fait discrète, dans la continuité urbaine. Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» www.ladepeche.fr/.../2232355-trente-glorieuses... Batir la vie - 311 pages. Quelques planches en noir et blanc. 2 photos disponibles.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle

Bâtir la vie est un récit autobiographique, recueilli et mis en forme en 1977 par Michel Lefebvre. Candilis raconte son extraordinaire parcours, de Bakou à Athènes, Paris, Casablanca ou La Martinique, de sa participation aux CIAM, puis au Team 10 à ses dernières réflexions sur l'habitat contemporain, de la Résistance grecque à l'enseignement à l'Ecole des Beaux Arts. Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle. BATIR! www.franceculture.fr/.../batir-la-vie-un... Tel était le rêve de Georges Candilis. C'est devenu une passion. Une passion qui a fait de lui aujourd'hui un célèbre architecte. S'il a toujours tenté, à travers ses recherches et ses réalisations, de réconcilier la maison et la ville, c'est peut-être, en partie, parce que sa jeunesse fut une grande aventure, un long voyage, la quête permanente d'un havre où "se reposer" et où "voir se reposer" les autres.

Né à Bakou en 1913, il part à l'âge de 12 ans pour la Grèce et entre, après ses années de collège, à l'école Polytechnique d'Athènes, section architecture. Il n'abandonnera plus jamais cette discipline. Après la guerre contre les Italiens, la résistance contre les Allemands et les Anglais, une bourse du gouvernement français lui permet, en 1945, de gagner la ville de ses rêves : Paris. C'est là, en effet, que travaille l'un des plus grands architectes de l'époque : Le Corbusier. Intégré à son équipe, il participe de façon directe avec lui à la construction de la fameuse "Maison du Fada" à Marseille.

Déjà se dessinent dans son esprit les grands axes de ses recherches futures : faire des logements "riches" pour les pauvres, des lieux qui servent et respectent l'homme. Ce sont successivement des maisons pour Gitans, des réalisations à la Martinique pour l'habitat tropical, un grand ensemble à Toulouse - Le Mirail - où il tente de créer une ville sans ségrégation ; l'aménagement du Languedoc-Roussillon consacré aux loisirs populaires.

Aujourd'hui, Georges Candilis poursuit son rêve de toujours: mettre au service des plus déshérités- hier, ceux des bidonvilles, qu'il a pu voir en Amérique du Sud - aujourd'hui, ceux des populations sous-développées du Moyen-Orient, sont art de bâtir qui est en même temps un art de vivre. un architecte témoin de son temps - récit recueillli par Michel Lefebvre - Candilis Georges, Lefebvre Mic @ Un homme

D’origine grecque, né à Bakou (1913-1995), l’architecte français Georges Candilis a fait ses études à l’École polytechnique nationale d’Athènes avant de travailler, dès 1946, chez Le Corbusier, sur le projet d’unité d’habitation de Marseille, dont il dirigea le chantier avec l’architecte américain Shadrach Woods (1923-1973).

En 1951, Candilis et Woods vont diriger le bureau africain de l’Atbat (Ateliers des bâtisseurs), structure créée par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogensky. À son retour en France, Candilis rencontre à l’Atbat l’architecte yougoslave Alexis Josic (1921-2011).

L’aventure de l’équipe Candilis-Josic-Woods commence en 1954. En une dizaine d’années de travail commun (1955-1964), ces trois architectes installés en France ont posé les bases théoriques d’une critique du fonctionnalisme et, à travers d’innombrables chantiers, mis en application à grande échelle les principes d’une architecture nouvelle, dite « proliférante ».

Ils cherchent à produire de nouvelles typologies d’habitats, adaptées aux conditions économiques et sociales des habitants les plus démunis. L’humain est au centre de leurs préoccupations. « Le respect n’a pas de formule, pas de recette. C’est un sentiment que doit posséder l’architecte envers son client ; si la construction peut donner des satisfactions matérielles, l’architecture doit apporter quelque chose de plus : la dignité et la liberté » (Candilis, 1977).

Leur réflexion architecturale absolument nouvelle, centrée sur l’habitat, différera de celle de Le Corbusier et sera plus proche des recherches sur l’habitat minimal menées par les architectes allemands des années vingt.

L’abandon progressif d’une idée rationnelle et normative entraînera l’équipe d’architectes à se retrancher sur des « propositions pour un habitat évolutif », intégrant la problématique de la croissance et du changement à l’échelle de la maison individuelle.

Ils aborderont la question de l’habitat en donnant la priorité à l’organisation du plan.

L’équipe concevra selon un rationalisme subtil à la manière de Louis Kahn (espace servant/espace servi), des fonctions précises : accès, rangements, bains, etc.

Entre autres réalisations, citons l’extension de Bagnols-sur-Cèze et le quartier du Mirail à Toulouse. À partir de 1969, Candilis poursuit seul son activité en tant qu’architecte et urbaniste. Il travaille sur plusieurs projets de logements et d’écoles au Moyen-Orient, ainsi que sur l’aménagement de sites touristiques.

En 1970, entouré de nouveaux collaborateurs, Candilis concevra le village des Carrats à Port-Leucate suivant les principes mis au point antérieurement. Ils reprendront les systèmes en cluster (grappe) et en stem (tiges), métaphores anglo-saxonnes d’un urbanisme scientifique,

séduit par un mode d’organisation organique de l’habitat chère à Patrick Geddes.

Une citation

« L’œuvre la plus importante qui résulte de ce travail, de cette entente, de cette persévérance, est la création de conditions favorables pour permettre aux hommes de se rencontrer, de mieux se connaître. Et la connaissance conduisant à l’amitié renforce la paix entre les peuples. »

G. Candilis, 1977

Sources :

Cité du patrimoine archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_CANGE

Granveaud, « Candilis Georges (1913-1995) », Encyclopædia Universalis.

Georges Candilis, Bâtir la vie : un architecte témoin de son temps, Stock, 1977

Un projet

Le village de vacances des Carrats à Port-Leucate a été conçu par les architectes Georges Candilis, Georges Wursteisen, Pierre Raoux et Zygmund Knyszewsky.

Il fait partie des opérations de construction de la Mission Racine, programme pour l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, pour lequel Candilis a été nommé architecte en chef en 1964.

Pour l’équipe de Candilis, l’opération des Carrats devient un lieu d’expérimentation architecturale à dimension sociale. Composé de bungalows de formes cubiques, ses toits terrasses, ses patios, les bâtiments collectifs, les nombreux lieux publics (placettes, aires de jeux) ont permis la création d’un lieu idéal où tout était fait pour tendre vers un bonheur individuel et collectif.

Les architectes de la Team 10 (1), dont faisait partie Candilis, insistaient sur la relation de l’architecture avec la « quatrième dimension ». Les concepts clés « d’espace/temps » et de « mouvement », devaient être associés à ceux, de « plasticité », « mobilité », « flexibilité » et « évolution », dans le combat pour une redéfinition de l’architecture humaniste, une architecture de communauté.

En 1961, la Team X avec les concepts de Stem et de web récuse le dogme du zoning fonctionnel de la charte d’Athènes, et son outil de mesure le Zipaton : une trame plastifiée mécanique qui, une fois collée sur le papier, marquait un type général d’utilisation, plutôt qu’un volume ou une forme en particulier.

Se basant sur ces deux concepts, la prise en compte de la fonction ne se fonde plus seulement sur l’espace, elle intègre l’échelle de l’homme dans ses déplacements et son temps de parcours à l’intérieur des espaces (2).

Le concept de stem (tige) est utilisé comme un moyen d’organiser l’urbanisme de masse. Plus concrètement, le stem était une zone piétonne continue reliant les principaux équipements urbains. Le stem central est considéré comme la structure fondamentale, à la fois sociale et matérielle, des ensembles résidentiels.

Le stem apparaît pour la première fois dans leur projet pour le concours de Caen-Hérouville, puis à Toulouse-Le Mirail. Il s’enrichit par la suite avec le cluster des « grappes » de constructions de petites et de grandes hauteurs s’articulent autour des espaces publics (stem) qui se prolongent dans les îlots résidentiels.

Le concept continuera son évolution avec l’apparition du Web qui « n’est pas essentiellement un système de circulation, mais un système d’environnement. C’est le moyen d’établir une hiérarchisation à grande échelle, qui par son existence rend possible une expression individuelle à très petite échelle. Le Web doit être un système hautement flexible dans un monde d’une grande mobilité. La flexibilité est garantie par l’uniformité de l’intensité initiale des activités sur le Web, de telle sorte qu’il puisse être accroché à n’importe quel point, et qu’il puisse lui-même s’accrocher aux systèmes plus importants à n’importe quel endroit. Ces liaisons déterminent des points de très grande intensité mais la flexibilité première reste toujours et les points de densité qui surviennent à mesure que le Web en vivant devient polycentrique, gardent leur caractère de mobilité. Ces systèmes feront preuve, à leur commencement, d’une intensité d’activité également répartie, de manière à ne pas compromettre l’avenir ». Woods, Paris, août-décembre 1962 (3- 4)

La question du plus grand nombre poussera la Team 10 à innover non seulement sur le registre programmatique ou urbanistique, mais également dans le domaine esthétique.

Les architectes s’intéressent à la rythmique des nombres, grâce au rythme et à la géométrie, les grands nombres devenaient maniables pour la composition et visuellement intelligibles.

Les principes de base en étaient une relation de réciprocité entre la partie et le tout, ainsi qu’une structure non hiérarchique et polycentrique qui reliait entre elles les différentes échelles de l’environnement construit.

C’est dans le prolongement du courant général de l’architecture moderne et de cette restructuration idéologique que naîtra l’opération des Carrats de Port-Leucate en 1969.

Les membres de la Team 10, émergée des Ciam dans les années cinquante, par leurs analyses, dessins, publications, enseignements, ont suscité un profond renouvellement de la pensée moderne sur l’architecture et la ville, car pour eux :

« La structure d’une ville ne tient pas à sa géométrie mais aux activités humaines qu’elle recèle. » Candilis-Josic-Woods, 1964 (5).

Notes :

(1) Le nom de Team 10 fait référence au Xe congrès des CIAM (congrès international d’architecture moderne), pendant lequel, un groupe d’architectes issus du Mouvement moderne remettra en cause les principes de la charte d’Athènes.

Sources :

(2) Source éditoriale Le Carré Bleu quarante ans – 1958-1998, p. 1 à 3.

(3) Source première édition Carré bleu, n° 3, 1962

(4) Carré bleu, numéro 3-4, 1998, p. 44

(5) Dossier de presse Expo en 2008, Cité de l’architecture & du patrimoine. Mouvement moderne : premières autocritiques, Team X, une utopie du présent (1953-1981) LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

 

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

 

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

 

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

 

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

 

Une multitude de procédures administratives

 

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

 

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

 

Les contextes de constructions

 

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

 

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

 

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

 

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

 

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

 

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

 

Les modes de constructions

 

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

 

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

 

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

 

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

 

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

 

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

 

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

 

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

 

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

 

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

 

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

 

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

 

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

 

Vers des logements sociaux en grande série

 

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

 

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

 

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

 

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

 

Des chantiers d'expérience

 

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

 

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

 

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

 

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

 

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

 

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstructi

A poem by Richard Dehmel 1863-1920 and a soundscape of the same name by Arnold Schoenberg 1874-1951.

 

Banbury and Cheltenham Railway bridge at Little Herbert's Lane, Charlton Kings.

 

Collage created using TurboCollage for Windows from www.TurboCollage.com

German postcard. Film-Sterne, No. 569/1. Richard Oswald-Film. Card by Film-Kunst. Heinz Salfner as Peer Gynt and Lina Lossen as Solveig in Peer Gynt (Victor Barnowsky, Richard-Oswald-Film 1918-19). This was a two-part film, shot and passing German the censor in 1918, but the first public release in Berlin was on 6 April 1919 at the Berlin cinema Marmorhaus. The film was an adaptation of Henrik Ibsen's dramatic poem (1867), turned into a play for which Edvard Grieg wrote music - later turned into the famous Peer Gynt-Suite. Peer Gynt was the only film by theatre expert Barnowsky, who also scripted the film. Cinematography was by Max Fassbender.

 

Plot:

Part I: Peer's Youth.

Norway in the 19th century: Peer Gynt (Heinz Salfner) is a powerful peasant boy who tries to steal himself out of his miserable reality with made-up stories. He suppresses the fact that his father Jon Gynt (Hans Sternberg), once a respected man in the village and the surrounding area, is in danger of losing his farm and possessions through mismanagement and alcoholic excesses. In Peer's imagination, the run-down house is still a magnificent palace. Peer also manages to suppress the fact that he himself is a good-for-nothing. He sees himself as a hero and knows how to make his mother Aase (Ilka Grüning) believe what a "hotshot" he is. Aase, for whom the day thief and dreamer Peer means everything to her, transfigures the young man in her imagination, who not only lets the farm degenerate more and more and imagines himself in a world of trolls and demons, but also walks with much enthusiasm but ultimately only little success on suitor's feet. The button caster (Conrad Veidt), a figure from the dreams of his childhood, seduces Gynt into a series of foolish deeds. One day Peer kidnaps Ingrid (Irmgard von Hansen), someone else's bride, while at the same time he meets the decent and demure Solveig (Lina Lossen). Solveig is the exact opposite of Gynt: down-to-earth and faithful. She would be the one to finally set him on the path of virtue. But the restless spirit Peer is drawn to faraway places.

Part II: Peer's Wanderings and Death.

Peer believes that he must now set out into the "wide world" in search of adventure and prosperity. And so he leaves, leaving behind the kind-hearted Solveig. Gynt subsequently experiences the longed-for adventures. Three decades later, Peer Gynt has become rich in Africa, among other things through slave trading, and has finally settled in Morocco. There, however, his business partners steal his ship and all his valuable possessions. His ship sinks, and Peer seems to have come to terms with his renewed poverty. In these moments, he finds God and begins to understand what the true values of life are. One day, he is driven by certain circumstances to the Sahara Desert, where he finds salvation in an oasis. Here he meets Anitra (Anita Berber or Hanna Lierke), as mysterious as she is soulless, who first steals his heart and eventually his remaining possessions. But he has still not reached the lowest point of his life: in Cairo, Peer Gynt ends up in an insane asylum run by the German doctor Dr. Begriffenfeldt (Georg John). But finally, for once, he is lucky. Here he meets compatriots, sailors who have gone ashore locally, who are willing to take the now purified Peer Gynt back to his old home. Old and impoverished, Peer Gynt returns home, where Solveig has been waiting for him as promised. And the faithful soul has not remained idle all these years: she has managed the dilapidated farm and brought it back to shape. She not only makes sure that Gynt finds a home, but also his salvation with her. Now he can die at peace with himself and his life.

 

Source: German Wikipedia.

  

Mercredi 22 février 2023. Semaine 8, Cendres — 53/312. Plieux. Nuit encore assez difficile, levé cinq ou six fois, brûlures, crains un blocage. Levé à sept heures. Le Jour ni l’Heure, autoportrait de la nuit et le petit En Lomagne, sur tomette, nouvellement encadré. “Souvenirs” Facebook, assez abondants, certains d’entre eux pas mauvais et relativement “importants“ (pour mémoire). Pierre procède avec mon assistance à l’accrochage des toiles nouvellement encadrées, la première Nuit transfigurée, sans numéro d’opus remplace provisoirement Les Cendres à ma droite à ce bureau, Mark Walton II remplace provisoirement Albertine disparue face au bureau de l’embrasure. Comptes : Dernière connexion le 18/02/2023 à 11h20 //// Bonjour M. CAMUS /// Avoirs -461,57 € /// Crédits -37.485,99 € /// Solde au 21/02/2023-461,57 € /// À venir -1.617,40 € | Prévisionnel -2.078,97 € /// Débiteur depuis 12 jours /// 21/02 VIREMENT DE PAYPAL EUROPE S.A.R.L. ET CIE S.C.A MOTIF: YYW1025383045708 PAYPAL - REF : YYW1025383045708+200,00 € /// 21/02 VIREMENT DE KOBO INC. - PUBLISHER PAYMENTS135 LIBERTY STREET, SUITE 101CA-TORONTO, - MOTIF : ROYALTY PAYMENT ROYALTY PAYMENT WL00003295ID KO1224 WKZ EUR 39,81 ON M6K 1A7 +39,81 € /// 20/02 CHEQUE 9172106 -632,00 € (assurance de la voiture) /// Acta. 10:58:54 /////// LJNH / Flickr (Baudrillard et les âmes). Le Jour ni l’Heure, trois photographies de Touget le dimanche 19 février 2023, château de Peyrelongue, maison à colombage, château de Touget. Cinquième quatuor de Bartok. Suppositoire (Éductil). 50.50. 12. 12. 100. 20. 25. 20. 20. Bain. Lecture par Pierre de Gibbon, les maîtres de Julien. Entretien pour Krisis. Quitté Plieux à quatre heures vingt, rendez-vous cette fois à cinq heures vingt, exceptionnellement (?). Bu un litre et demi en partant. Cette fois vessie et entrailles conviennent à ces dames mais de justesse, il faudrait boire encore un peu plus, or c’est un supplice (certes il y a pire…). Devons nous arrêter plusieurs fois au retour pour que je pisse, ce qui ne se fait pas sans mal et sans délai. Plieux, peint entre sept et huit, radicalement changé le fond de Bashô, sans progrès notable jusqu’à présent. Dîné aux nouvelles, macaroni sauce bolognaise, poire à la vapeur. Vu My Son, 2021, de Christian Carrion, avec James McAvoy et de beaux paysages d’Écosse (à part ça c’est assez sinistre et peu fait pour remonter le moral). La Libération du territoire, 151.051, discours dans le salon de la Paix. Lecture, 313.109 signes (Montjuzet, suite). Couché après une heure.

Begin the song exactly where you are

For where you are contains where you have been

And holds the vision of your final sphere

 

And do not fear the memory of sin;

There is a light that heals, and, where it falls,

Transfigures and redeems the darkest stain

 

Into translucent colour. Loose the veils

And draw the curtains back, unbar the doors,

Of that dread threshold where your spirit fails,

 

The hopeless gate that holds in all the fears

That haunt your shadowed city, fling it wide

And open to the light that finds and fares

 

Through the dark pathways where you run and hide,

through all the alleys of your riddled heart,

As pierced and open as His wounded side.

 

Open the map to Him and make a start,

And down the dizzy spirals, through the dark

His light will go before you, let Him chart

 

And name and heal. Expose the hidden ache

To him, the stinging fires and smoke that blind

Your judgement, carry you away, the mirk

 

And muted gloom in which you cannot find

The love that you once thought worth dying for.

Call Him to all you cannot call to mind

 

He comes to harrow Hell and now to your

Well guarded fortress let His love descend.

The icy ego at your frozen core

 

Can hear His call at last. Will you respond?

First of all, it is important to know that the Kutubiah is not built by chance at this place: indeed, there are flows of the 7 metals that criss-cross the Earth like meridians. The Kutubiah is at the crossroads of two simple gold streams, one North-South passing through Santiago, Tomar and Marrakesh. An east-west flow passes through Damascus, Gardaïa and Marrakesh. The tower is therefore a scalar wave sensor. The rest is a parallel with experiments carried out in Ireland on identical towers and in India. The metal balls are like tachyon energy sensors or organ cannons.

Physics used to teach us that space is a kind of absolute container, separate from the flow of time. In this classical or Newtonian conception, objects traveled through or remained stationary in space, which itself was not subject to change or to internal variations. The three dimensions of space were the same, always and everywhere. Galileo's observation of the moons of Jupiter would eventually lead to the fundamental assertion, so damaging to the prevailing Christian or traditional cosmology of the time, that in fact the laws down here on earth and the laws up there in the heavens are the very same. Our "space" as we experience it on earth, according to its inviolable coordinates of width, height, and depth, or the famous x, y, and z of the Cartesian coordinate system exists uniformly throughout the universe and is governed by the same rules. With the dismissal of the ether (the fifth element the celestial spheres were thought to be made of) and the adoption of an atomist theory, the physical vision of the universe was one of billiard balls colliding in a uniform and static vacuum, with things like electromagnetism and thermal energy thrown into the mix.

 

www.ibnarabisociety.org/articles/timeofscience.html

 

In this conception, time was a measure and nothing more, and was itself assumed to be constant and unchanging. One used time in frequency and velocity values, but time itself had nothing essentially to do with the nature of space and certainly nothing to do with physical objects themselves. The great paradigm shift in physics came with Einstein's special theory of relativity, which was later to be expanded upon in his general theory of relativity. In addition to showing that there is no absolute frame of reference for physical measurements, the theory also demonstrated mathematically that what we ordinarily think of as space and time are actually intertwining realities – or two aspects of the same reality. How we move through space changes how we move through time, at least depending on the point of observation. If I travel from Earth for a period of time near the speed of light and then return, a much longer period of time will have elapsed from Earth's frame of reference than will have elapsed from my own frame of reference, in some sort of space vehicle for example. Time also changes depending on how close I am to a strong gravitational field. A clock in orbit high above the earth, for example, will run slightly slower than an identical clock on the surface of the earth.

 

Now, many books have been written in the last few decades claiming that the teachings of Eastern religions such as Buddhism and the finding of modern physics, specifically quantum mechanics and relativity theory, are really the same, and much is made of the spiritual significance of this new physics.2 Though it is a topic for another forum, I believe that the perceived intersection of physics and mysticism or religion results from a sublimation of certain hypothetical assumptions of physical data on the one hand, and a denaturing of the spiritual doctrines on the other. That is to say, certain interpretations of the physical data, such as the idea that the observer influences the state vector collapse, and the notion of multiple universes arising out of the actualization of the wave function of particles, are nothing more than philosophical struggles on the part of physicists and laymen to come to grips with the data. They are not demanded by the data themselves, which is why many physicists who agree on the same data have sometimes wildly different models for accounting for those data.3 On the religious side, one comes across pat explanations of spiritual doctrines taken out of their traditional context, and Buddhism is reduced to a group of clever insights about our mind and the nature of the world.

 

Thus I want to be careful of including the findings of physics in a paper on the experience of time and non-time at a conference on Ibn al-'Arabī. I may joyously proclaim that Ibn al-'Arabī told us in the thirteenth century what physicists claim to have discovered only a few decades ago, but what happens when the scientists change their minds? After all, despite what the popular literature and movies tell us, there are enormous lacunae in physics, and for all we know the spatio-temporal conception ushered in by Einstein may one day itself be overturned by something as radically different. To give you some examples, quantum mechanics works for very small things, and relativity works for very big things, but at a certain point in between, for medium sized things, the theories become incompatible. This was the problem with Newtonian or classical physics: for many purposes the theory worked just fine, but physicists were puzzled because it did not work for all observed phenomena. Thus Newtonian equations will correctly predict how a baseball will travel through space, but it took relativity to correctly account for the orbit of the planet Mercury. Our present idea of gravity and the mass of the universe should have the universe flying apart, but since it does not actually do so, physicists posit dark matter, which accounts for 98 percent of the mass of the universe. The problem is since we cannot see or measure this dark matter, we do not know what it is, or really if it is there.

 

So why start a discussion of time at an Ibn 'Arabī Society gathering with physics? Firstly, despite the fact that classical physics is part of history as far as scientists are concerned, its world view still dominates the consciousness of the age. It is what is most typically taught in high school textbooks, and its assumptions are built into popular language about the subject. The next time you hear someone say "fundamental building blocks of matter" know that such a notion is completely classical in its origin. All our notions of mass, force, and energy are usually classical conceptions, that is to say conceptions beginning from the bifurcation of the world into measurable and subjective knowledge by Descartes, then Galileo's uniformity of the universal laws, and finally Newton's brilliant synthesis. Moreover, these ideas, together with the advent of the heliocentric model, was a major force, perhaps the most important force, in sidelining Christianity in the Western world. First the Church abdicated its claim to having knowledge of the natural world, and while it spent the next few centuries in the domain of moral and spiritual questions, scientists gradually reduced the world to physical bits, reduced man to a hyper developed animal, reduced animals to complex arrangements of atoms, and reduced consciousness to complex patterns of synaptic activity in the brain. Meanwhile the philosophers and pseudo-philosophers of scientism were busy trying to convince themselves and everyone else that truth was provided only by quantitative measurement. The rest was quality, which fell on the side of subjective feeling, and as we all were supposed to know, feelings are really just complex instincts, which somehow result from the structure of the brain, resulting from the structure of DNA, resulting from the happenstance arrangement of atoms.

 

Relativity theory and quantum mechanics overturned classical mechanics, which had itself overturned Christian cosmology. The paradigm shift ushered in by such figures as Einstein, Max Planck, and Neils Bohr is important because it destroyed the destroyer. Heliocentrism was erased, because from the point of view of relativity it is nonsense to say that the earth "goes round" the sun, as it is to say that the sun goes round the earth, because there is no fixed frame of reference to say which is going around which. The sun's gravitational field is stronger than the earth's, but the earth does pull on the sun, and because there is no absolute frame of reference anymore, then certainly it is correct to say the sun goes around the earth. Geocentrism actually comes out slightly ahead, since it at least corresponds to our experience from our frame of reference. From the point of view of science, however, we have lost both geocentrism and heliocentrism.

 

As for universal laws, we find that things do not behave the same everywhere. For example a clock seems to run at a different speed high above the earth. Light does not always travel in a straight line, but seems to bend from different points of reference, because space itself seems to bend and take on all sorts of shapes depending on the objects in it.

 

Then we discover that atoms are not mere little balls. Rather, it seems the only way we can properly describe what seems to be happening on very small scales is through various kinds of mathematical form, very unlike a little ball. The only reason scientists talk about wave-particle duality is because the measurements they get look sometimes like a particle, sometimes like a wave, but they never have nor ever will see what causes those measurements. The relationships between the "atoms" is mathematically incredibly complex and is more like threads in a tapestry than balls flying through space, but of course they are neither. The problem is further complicated by Bell's theorem, which shows entities like electrons to be connected, as far as we can tell, instantaneously even at distances too great for a light-speed communication to take place. This is important because relativity theory states that nothing can travel faster than the speed of light.

 

Thus the momentousness of heliocentrism, atomist theory, uniformity of spatial laws and time was shown to be not so momentous after all, but this is lost on popular thinking. Einstein certainly earned his own fame but did not manage to steal all of Newton's thunder. The most usual understanding of the natural world is still a classical one.

 

But I already cautioned myself about too great an enthusiasm for what the new physics teaches. Indeed it may be that the current paradigm is overturned, but it seems well-nigh impossible that any such a revolution will bring us closer to the classical conception that destroyed traditional cosmology in the West. We have already pushed the limits of what we can actually observe with our own senses, which is to say anything else we observe will be the effects of experiments together with the mathematical models based on the data of those experiments. Physicists' eyes are not more powerful than our own; their insight comes through the mathematical form they derive from the data. Such mathematical models are the very stuff of physical theory.

 

The significance of this is not that it elevates one theoretical model above another, but that it throws into sharp focus the fact that any model of what happens beyond the perceptible world is as good as any other from the point of view of science, so long as it correctly predicts the data. The problem with superstring theory, hidden variable theory, many-universe theory, is that they are all mathematical models based upon the exact same body of data, and they all predict the data equally well. These models are sometimes so wildly different that any pretense to some one great scientific conception of the universe must be seen as philosophical hubris. The precision of the data themselves and the success of the accompanying mathematics in predicting the behavior of the physical world on small and large scales – indeed the most successful scientific theory to date – paradoxically serves to undercut the assumption that the only real knowledge we can have of things is through scientific measurement. What we are measuring are things we can never perceive without a measurement. Classical mechanics usually dealt with ordinary scale objects. If the real knowledge we have of a baseball is the measurements we can make of it, we are still left with an object that at least corresponds to an object we actually experience, even if that experience is merely subjective or even meaningless from the point of view of science. An electron is an entity no one has, can, or ever will experience. Even if we never perceive a unicorn in fact, we could in principle.

 

The key reversal at play is the following: we measure quantum entities, but our knowledge of them is mediated completely by our ordinary experience of the world, by our pointer-readings, as Wittgenstein once remarked. I said that the new physics paradoxically undercuts classical bifurcation because it leaves us with the troubling proposition that our true scientific knowledge depends for its very survival upon the offices of our subjective, non-scientific experience. Actually, this was the case in classical mechanics as well, but the fact that quantum entities are wholly unlike ordinary entities makes the rigid bifurcation into a subjective world of quality and an objective world of quantity all the more absurd.4

 

The situation we are left with is this. The revolution of classical mechanics suffered a counter-revolution, the new physics, which neutralized the sting delivered by the heliocentric model, uniform space and time, and the classical atomist theory. Though this counter-revolution did not put traditional cosmology back in its place, it robbed the scientist of his ability to make absolute statements about what we can know. A man might be lulled into a kind of complacency about the baseball; perhaps the knowledge provided by scientific measurement is more true and reliable than his mere experience of the thing. This may not hold up to philosophical scrutiny, but overlap between the measured baseball and a baseball as one sees it gives the whole affair an air of respectability. But when the scientist tells us that true knowledge is measuring things that we cannot see, and that the scientist cannot see either, it begins to sound too strange to be believed. And of course, it is.

 

So unlike many of the popular ideas linking the new physics to traditional metaphysics, my assertion here is simply that science has exposed the fallacy of Cartesian bifurcation and the alleged supremacy of quantitative knowledge. Science has turned on itself, or more correctly, the data has betrayed philosophical scientism and exposed its limitations. We have quite literally come back to our senses.

 

If we actually pay attention to the difference between quantitative data and physical theory, we see that science has altogether lost the destructive power to make us denigrate our senses and the ideas we form from sensory experience. We know that what the scientist says about time is a model based on observations of the world, and that any number of such models possess equal validity, and all of them are subservient to the real experience of the human subject. Choosing one model above another is not a scientific decision, but a philosophical one.

 

Time, like space, is one of the most concrete aspects of our experience of the world. It is not an abstract entity such as an electron, but a reality so close and intimate that we stumble in defining it owing to its sheer obviousness. It is a mystery that baffles due to its clarity, not its obscurity. If a physicist says that time is not what we think but is actually this or that, we can agree in part and acknowledge that the reality may have aspects of which we are not aware. However, we always possess the powerful rejoinder that no matter what the data or theory, it has been formed on the basis of the physicist's ordinary human experience of time and observations taking place within that experience. Logically, it is impossible to negate the qualitative time of our own experience without undercutting the basis of the quantitative time derived through measurement, since no observation is possible without ordinary time and ordinary space. "Reification" is the problem we get when we put our theories of quantitative time above qualitative time in our hierarchy of knowledge. I may give a mathematical description of time utilizing perhaps a symbolic or allegorical use of geometric shapes, but then become trapped in my own provisional model. Even the word "linear" in linear time is a model. We make an analogy of some property of our experience of time to the properties of a physical line in space, i.e., being continuous and existing in two directions. But time is not a line, a line is a line. Having used the image of a line to enable us to talk about time in a scientifically useful way, we get trapped by an image which has taken on a life of its own, so to speak. Then anything other than linear time begins to seem absurd, a violation of time the way a loop is a violation of a line.

 

The Cartesian bifurcation which elevates quantitative measurement and theory while denigrating the real experience of qualities is ultimately absurd, because no model can repudiate the model-maker and continue to remain meaningful. It would mean that the model-maker's knowledge of what he is making a model of is dependent upon the knowledge provided by that very model itself. A bifurcationist physicist discerns a mathematical form in the data of the world, then says that this mathematical form is more true than the very perception he used to discern that mathematical form. If by this he meant that the world manifests laws present in the Intellect or Great Spirit, we could agree, since we perceive those laws by virtue of participating in that same intellect. But that is not an idea the philosophers of scientism would be willing to entertain.

 

Let me now leave off the space-time continuum of physics and come to the soul's qualitative and lived experience of these realities we call space and time. Space and time appear to us to be two modes of extension, or in simpler terms two ways in which things are spread out in relationship to each other. Spatially things are here and there, and temporally things are before and after. In another essay I discussed at length this notion of space and time as extension, and I do not wish to duplicate that discussion here.5 My purpose here is to establish a link between space and time that is not at all based on relativity theory, but arises from our living experience. Although in the classical conception which so often dominates our minds space and time are seen as two separate and unlike things, the truth is that time is impossible without space, and space is impossible without time. I do not make this assertion from the point of view of physical science, but from within the world of the metaphysics of Ibn al-'Arabī and similar metaphysical systems.

 

Let us first ask what the world would be like if there were only space, but no time. The first thing that we would notice is that change would become impossible. Think of a group of objects existing in space, and then think of them existing in a different arrangement. In order for them to go from the first arrangement to the second one, something has to happen. They have to at the very least traverse the distances necessary to arrive at the second arrangement, but how can they do that if there is only space and no time? Something has to ontologically link the two arrangements. Even if somehow they do not traverse the distance in between, the objects are still the same objects, and the only thing allowing us to call them the same objects in the two different arrangements is a reality that allows the objects to change but retain some kind of continuity. This connecting dimension is time.

 

Let us then ask what the world would be like if there were time but no space. Since there would be no spatial extension to observe, we would somehow have to measure time with our subjective experience in the absence of height, width, and depth. How would we know that there even was a course of time? Feelings have no dimension perhaps, but what about the rest of the soul? The images in our imagination, never mind the objects of the objective world, all have spatial extension, so we would have to disallow them in a world without space. That is to say, time implies a kind of inward space in the soul – a different kind of space to be sure – that makes it meaningful to speak of before and after, a referent that is constant in the face of change.

 

Let us as an exercise try to erase the words "space" and "time" from our minds and come back at the question. We notice that in life there are things that change and things that stay the same, and often the very same things seem to change and stay the same but in different respects. The baseball is the same baseball, both in the hand of the pitcher and in the glove of the catcher, but it is not wholly the same because some things about it are different, such as its location and its relationship to the things around it. We can talk about things that are constant and changing, or static and dynamic. (In Arabic the relevant terms are qārr and ghayr al-qārr.)

 

But I do not wish to encumber myself from the beginning with technical language. For now I simply have the "constant" and the "changing". I, too, am constant and changing. I am the same person but I am always becoming this or that, experiencing all sorts of colors and sounds and shapes in addition to my emotions, and yet the constant identity abides. In the statement, "I was sad, then I found my true love, and then I was happy," the then does not split the I into parts. It does not erase the identity.

 

Such paradoxes of the many in the one, and the one in the many, really form the basis of Ibn al-'Arabī's metaphysics, and make a good point of departure for an analysis of time and non-time. At the highest level, the mystery of the many and the one is the identity between the Ultimate Reality and the many things we usually think of as being real in and of themselves. The ontological status of things in relation to the ultimate reality is a question for metaphysics, but the mystery of the many and one also plays out in cosmology, meaning the study of the world in which the puzzles of constancy and change arise.

 

At the highest level of Akbarian thought, the manyness of the divine qualities is resolved in the unity of the supreme Self. This is not a unity of "before" and "after", where I might say that all qualities are happening right now; nor is it a unity of "here" and "there", where I might say that all qualities are in one place. Rather it is a unity of being, of identity. The Creator is not another being than the Just or the All-Merciful. They are unified in what they truly are, and mysteriously the world's illusory reality disappears in the face of this essential unity.

 

Now, Akbarians do not throw away manyness, but put it in its place, and from our point of view in the world the many divine qualities and their relationships to one another are of the greatest significance. The manyness of the qualities is unreal only for the supreme Self, but for us this manyness is as real as we are, so to speak. In fact, we depend on this manyness for whatever illusory reality we possess, because it is by virtue of the divine names and qualities and their relationships that the world comes to be. How, then, does this one in the many, many in the one, play out in the world?

 

There is no shortage of ideas that Ibn al-'Arabī and his school use to describe how the divine qualities give rise to the world. Some of the most important are emanation (fayd), self-disclosure (tajallī), identification (ta'ayyun). For this talk I want to use the symbolism of light, and the divine name "Light" or al-Nūr. Mystics and philosophers have often started with light, and its symbolism is so powerful because light is both what we see and what we see by. Light is both a means and an end. If we apply the symbolism of light to all knowledge, light is both what we know and how we know. It is, moreover, a symbol that Ibn al-'Arabī and his school often used as a metaphysical basis, the same way they could use the concepts of mercy and existence.

 

The Quran says, God is the Light of the heavens and the earth (24:35). The heavens and the earth are the realm of the constant and the changing, so let us say that God is the light of the constant and the changing, making God what we know the constant and the changing by. This leaves us to ask what the constant and the changing are. Each and every thing is, ultimately, a manifestation of a name of God. God knows His endless names, and this knowledge is the realm of the immutable identities, the al-a'yan al-thabitah. Each immutable identity is a special way in which God knows God, but God's knowledge of Himself is neither before and after nor here or there. It introduces neither distance nor duration between His names.

 

But if the identities are essences or forms in the knowledge of God that are separated neither by distances nor durations, how do we get to the situation where these identities, when they are in the world, do get separated by distance and duration? In God's knowledge the identities are immutable, but in the world they are what we are calling constant and changing. They are here and there, and they are before and after. The baseball is here, not over there. Or, the baseball is here now, but it was not here earlier. This does not happen in God's knowledge. The immutable identities are different but not apart. There is an immutable identity for the pitcher and an immutable identity for the catcher, but they exist eternally in God's act of knowing, fused but not confused, to borrow Meister Eckhart's language.

 

Akbarian cosmogenesis is a two-tiered emanation, or self-disclosure which first gives rise to the immutable identities in God's knowledge, and then externalizes or existentiates them in the world. There is a way in which these two identities, one manifest and the other unmanifest, are two different things, and another way in which they are simply the same thing viewed from two different points of view. When God's light illuminates the immutable identities – which we can reword and say when God as the Light meets with God as the Knower – the result is the world. In a sense the immutable identities are dark, because as independent beings they are nothing. They are only God's knowledge of Himself. The divine light is a gift that illuminates the identities and gives them their own reality. This light allows there to be something "other than God", this phrase "other than God" being Ibn al-'Arabī's definition of the world, because by being illuminated the identities can see each other, and see themselves, and by "see" I mean "know".

 

Now, in the world this light by which we are illuminated to each other is none other than the very realities of duration and distance. What we give the name "space" is a state of affairs where the forms of things exist in a kind of relationality to each other, separated and yet existing in the same domain and thus connected in a kind of continuum. What we give the name "time" is a state of affairs where forms exist in a different kind of relationality, where even a single given thing is able to be separated from its previous state and yet still be connected to those states by virtue of its being a single thing. Thus its states also exist in a kind of continuum. God's light in static mode is space, and His light in dynamic mode is time. The identities themselves are not space and time, for the identities are pure forms in the knowledge of God, but when God casts His light upon them they enter into the dance of spatial and temporal interaction we call the world. This light enables the realities of sound, color, shape, smell, feeling, number, mass, and energy to connect and manifest the forms. Light is the vessel, both in static and dynamic mode, upon which the identities journey in between the plenary darkness of God's knowledge on the one hand and the uninhabitable darkness of pure nothingness on the other.

 

This is one possible understanding of the divine saying where God says, "Do not curse time, for I am time." By cursing time, we are in reality cursing the light of God, which is identical with Himself. It is by God giving of Himself, of His light, that our existence as beings going through changing states is even possible. But it then follows that one could also say that God is space. Islamic metaphysics does not have, to my knowledge, a classification of space as it does of time. As I am sure will be widely discussed in this conference, there is a distinction made between sarmad, dahr, and zamān, or eternity, sempiternity, and ordinary time. But if what I am saying about the divine light is true, is it not equally true to say that God is space?

 

In the bodily world the divine light shines in a certain mode, far short of all the possibilities of divine illumination. The light is relatively dim, and though I see myself and others, I cannot see much, and the wholeness and connectedness of things is largely hidden in a darkness that is yet to be illuminated. The possibilities of this world are basically limited, at least in our ordinary experience, to the usual dimensions of space and time. Akbarian metaphysics teaches that the imaginational world, the world ontologically superior to the world of bodies, is more illuminated. In that world, the rules governing the constant and the changing, or distance and duration, are not the same. Remember that the imaginational world, like the world of bodies, is still a world of extension, which is to say that it is a world of manifested forms – of shapes, colors, duration, changing states. But because it is so luminous, the possibilities for the interaction of the constant and the changing are much greater. The forms in the imaginational world are indeed not limited by bodily space and time, though there is an imaginational space and an imaginational time. Recall the saying that the bodily world in relation to the imaginational world is like a ring tossed into a vast wilderness. Rūmī declares that there is a window between hearts, meaning that we are connected to each other at the level of our souls, both across space and across time. True believers can have dreams foretelling the future, and great saints can meet in spirit if not in body. These wonders do not take place by virtue of bodily existence, but by virtue of the imaginational world, the world of souls.

 

Not only do the conditions of space and time change from bodily to imaginational existence, but they change from this world to the next, from the dunyā to the ākhirah. This is what Dāwūd al-Qaysarī means when he says that there are some divine names whose governance of the world lasts for a certain duration. That is to say, there is a certain way in which the divine light manifests the forms in our ordinary earthly life, but at the end of the world the cycle of that kind of light, of that particular divine name, will come to a close. The hereafter will then be governed by another divine name, another kind of divine light. That which is impossible here will be possible there because the divine light will illuminate ever more possibilities for the interplay of forms and identities. Space itself will be greater and more infinite, time itself will be infused with greater barakah and potential for realizing the self-disclosures of God.

 

Thus far I have been discussing the ontological status of time together with space, because I think the two are inseparable insofar as they are two modes of the divine light as far as worldly existence is concerned. But what does the reality of time mean for the spiritual journey of the soul?

 

If we take Ibn al-'Arabī's metaphysics and cosmology to their logical conclusion, I believe we can say the following. God created us as a freely given gift, simply so that we who were not could be, that we who were nothing could be living beings. But at the same time God experiences all of our pains and our joys, our stupidity and our wisdom, our fear and our courage with us in a mysterious way. Recall the hadīth where God says, "I was sick, and you did not visit Me," (Muslim 4661) and the Quranic verse "Those who hurt God and His Messenger …" (33:57). Yet for God there is no pain, stupidity, or fear, because God is not confined to the moment of suffering. He knows the whole life. God does not move down the line with us as we do, although He lives what we live. God could never suffer as we suffer because for God there is no despair, no hopelessness. Hopelessness is the most human of sufferings.

 

For God, the pain is like the pain of separation we feel at the very moment we are running to meet our beloved. We are in fact separated, and the effect of running and the distance between us is a kind of suffering, but that suffering is totally redeemed by the hope we have, the certitude, that we have in the meeting with our beloved. The pain that God experiences with us is like the pain we experience while running to our beloved. It is not really a pain at all; it is a part of the fullness of the moment. God sees in our life, when we cannot, the abundance and perfection of our destiny in a way so perfectly complete that the so-called suffering is ever blessed and redeemed in the final reunion. We are not God, though, and so for us the experience of pain is not the same, but it is what it must be for a being God created for joy. When we become more like God, we suffer more in the way God "suffers", so to speak. We gradually experience and taste how death is just a flavor of life.

 

In us, God is always running to the beloved, He lives the separation in the total light of (re)union, death in the light of life, pain in the light of total bliss. We may think that we are just stamping our feet, out of breath, running to a horizon that never seems to come closer, but we are growing still.

 

To turn a nothing into a something like God is going to have to hurt sometimes, ripping open nothingness and pulling out a god-like being strand by strand, sinew by sinew, love by love, pain by pain, stupidity by stupidity … into bliss, wisdom, wholeness, and ever greater life.

 

Think of a pebble in the shoe of the running lover. If that lover had placed all his hope in a perfect shoe, a perfect foot to go in that perfect shoe with a perfect sock, all to create a perfect fit. If he longed for it and made it his great hope, a pebble in his shoe while he was running would crush him, reduce him to anger, despair, agony, humiliation.

 

But what does a true lover care about a pebble in his shoe? Does he even feel it? Would he care? Perhaps it would make for an even fonder memory of the reunion.

 

The Quran promises that "… in Paradise the believers shall neither fear nor grieve" (2:62), meaning that the light of God will so illuminate us that we shall see the beauty of all things past and of what may come. It is in the darkness and opacity of the past, the inability to grasp the greater harmony of what happens to us, that causes the pain of grief. In grief, we suffer from the past. In fear, we suffer from the future. When God's light shows us the way, we suffer from neither. The Quran does not deny the passage of time in Paradise, only the difficulties we experience on account of it in this world. Our memory is illuminated and causes us no more trouble, and our imagination, that faculty capable of reaching out to the future, can conceive of no cause for despair or hopelessness. The ignorance built into the darkness of the world simply cannot exist in the full light of God in Paradise. It is thus that the soul transcends time, not by leaving it but by conquering it.

 

Our destiny in this world is both static and dynamic, which is to say that we are a harmony of parts and of experiences, of aspects and states. We can understand easily that beauty in the spatial sense is the presence of unity in multiplicity, which is to say, of harmony in all its forms. Music is the classic example of dynamic harmony, of a harmony that not only exists statically in a chord for example, but also dynamically, in a progression of counterpoint and in the movements of a melody.

 

If the soul can conquer time and live in it in Paradise, what about here in this world? What enables us to wake up to the harmony of our destiny in this world and the next? Surely we must acknowledge that an awakening is called for, because we do grieve and fear, groping about in the dark while falling prey to unhappiness and despair. How can we become like God and experience reunion in separation? The Sufis indeed speak of taking on the divine qualities (al-ittisāf bi-sifātillāh), and this is done through the remembrance of God, the dhikr, in all its forms. It is through the dhikr that the light of God shines brighter and brighter upon the soul, transforming and purifying it. A Sufi shaykh has said that when the traveler looks back upon his life, he will see that dhikr as a kind of golden chain passing through all its states and experiences. This means that through the remembrance, practiced faithfully, the Sufi overcomes the vicissitudes of time.

 

And this brings us finally to the dimension of non-time, which from man's point of view, both in the spiritual life and in the hereafter, is the spirit, or the heart, or the intellect. The heart or spirit or intellect is the point in man where the divine light resides and can shine down into the soul. It is the mysterious divine spark, both created and uncreated, or as some would say, neither. The spiritual life is the wedding of the soul to the spirit, not the elimination of the soul. Remember that by virtue of being made in the image of God we all possess an intrinsic dimension of light ourselves. The illumination we receive is truly just an aspect of our own nature, as Ibn al-'Arabī says so clearly in the Fusūs. In the spiritual life, in the remembrance of God, the spirit or heart acts upon the soul, illuminating it, transforming it, untying its knots, turning it clear where it was once opaque. From the point of view of time, progress is made in tying together our temporal selves with our non-temporal selves so that the former can be transfigured by the latter. When the non-time or eternity of the spirit enters fully into the soul, the Sufi becomes ibn al-waqt, newly born in each moment. Wa Allāhu a'lam.

  

Tesla continued to experiment with Ether-Akasha, and very soon, he developed a new generation of devices and equipment, but we need to make the story shorter. He discovered that he could imbibe the Ether-Akasha from the surrounding space, and to use it for different very useful works. One of the very crucial discovery was the fact that streams of Ether-Akasha, when hitting the metal object, will induce huge voltages within the lattice of the metallic structure. Of course, this is going on, on micro-level only, and it is harmless for humans. Therefore, due to such enormously high voltages, electrons will be expelled and ejected into the surrounding area, in the air actually, where they will react with atoms of oxygen, and negatively charged ions will be produced. In fact, just in one stroke, two electrons will join to the atom of oxygen, which already has six electrons in the outer shell, and now there will be eight of them. This is one very revolutionary cognition actually, because this is exactly, the principle used along with ancient pyramids. Please, it is extremely important to notice that the top of every pyramid was covered with gold; that was the so-called golden capstone. It was having exactly the same function, to radiate an enormous amount of negative ions all around, after the streams of Ether-Akasha we are surrounded with, strike into them. This principle was used extensively in Marrakesh as well along with Kutubiah. In fact, this principle becomes the main postulate of the sthapatyaveda and the vastu construction science. Indeed, this is the main purpose of the sthapatyaveda; to produce huge amount of negative ions, which will keep the house itself and the complete vastu, the entire plot, under the protection from the influence of positive ions, very bad and devastating for human health, and very devolving when we consider the level of consciousness. The story of negative ions is very important for this essay, it is not so simple, it asks for more explanations, and it will be addressed separately in an additional chapter.

  

28 Tesla continued to experiment with Ether-Akasha, and very soon, he developed a new generation of devices and equipment, but we need to make the story shorter. He discovered that he could imbibe the Ether-Akasha from the surrounding space, and to use it for different very useful works. One of the very crucial discovery was the fact that streams of Ether-Akasha, when hitting the metal object, will induce huge voltages within the lattice of the metallic structure. Of course, this is going on, on micro-level only, and it is harmless for humans. Therefore, due to such enormously high voltages, electrons will be expelled and ejected into the surrounding area, in the air actually, where they will react with atoms of oxygen, and negatively charged ions will be produced. In fact, just in one stroke, two electrons will join to the atom of oxygen, which already has six electrons in the outer shell, and now there will be eight of them. This is one very revolutionary cognition actually, because this is exactly, the principle used along with ancient pyramids. Please, it is extremely important to notice that the top of every pyramid was covered with gold; that was the so-called golden capstone. It was having exactly the same function, to radiate an enormous amount of negative ions all around, after the streams of Ether-Akasha we are surrounded with, strike into them. This principle was used extensively in Vedic India as well along with temples and private houses. In fact, this principle becomes the main postulate of the sthapatyaveda and the vastu construction science. Indeed, this is the main purpose of the sthapatyaveda; to produce huge amount of negative ions, which will keep the house itself and the complete vastu, the entire plot, under the protection from the influence of positive ions, very bad and devastating for human health, and very devolving when we consider the level of consciousness. The story of negative ions is very important for this essay, it is not so simple, it asks for more explanations, and it will be addressed separately in an additional chapter.

 

For example, just there in New York, Tesla was raising balloons filled with helium or similar gas easier than air, high in the sky. The balloon itself would have been wrapped with the foil made of aluminum. That was the active metallic material, and the very important element Tesla needed for his devices. It served as an input terminal to his much complex device actually. Tesla was using this device for taping the radiant energy, the Ether-Akasha, from the space around. It is all very complex actually, so I do not want to go deeper into this topic. Just to say that the device could have supplied the energy for heaters to heat homes, for light bulbs, and for electric motors that should have been modified a little bit for that purpose. All that Tesla had achieved already there along with his labs in New York or around.

 

This is the moment when Tesla cognized the unbounded potential of this Ether-Akasha system he just has developed. This is the moment when he learned how much more advanced this system is comparing to even his newly developed AC polyphase system. This is the moment when he abandoned all further researches on the alternating current and polyphase system. Hence, in some stage, he started the research on the high-frequency polyphase system, but that was also far behind the Ether-Akasha system he just established, and which offered wireless transmission. Therefore, unnecessary expenses for the expensive distributing system is not needed anymore. He did set up the ideal system, which could have been the basis of the Age of Enlightenment actually. Indeed, that was the technology of the Age of Enlightenment.

 

However, for his system to be complete, he still needed something more to do. His system was designed and tested in New York and the surrounding fields and lawns only. The thing is that he needed to perform an additional set of experiments and an entirely new series of checking and testing. He needed something bigger, something on an industrial scale. New York was not an appropriate terrain for this purpose anymore. After all, officials and authorities would not have allowed such “very hazardous” experiments. He did find a new terrain for his further step, and that was the Colorado Springs.

Project Colorado Springs

… was supposed to be the final testing for something even bigger, for construction of a series of pyramid-like structures, with the same basic function. Actually, each unit would have had many functions. It would be the relay in the network of the same structures, for wireless energy transmission, but at the same time, it would be the source for billions and billions of negative ions to be released in the environment so that local people would be elevated higher in consciousness. Tesla made possible that communication system would be installed along with his relay system. He predicted and prepared the radio communication through his system, but TV as well. He realized that pictures could easily be sent on distances as well. All was supposed to be much better than we have even today because Ether-Akasha is the media with inexhaustible options. Simply, his system had marvelous features, and Humanity was just one-step to the Age of Enlightenment.

 

For Tesla, Colorado Springs was a very successful project. It did cost a lot, this is true, but it was very important to set up all the parameters of his system. He chose Colorado Springs, because it is in the mountains, very high in altitude. He had used the plateau that was about 2000 meters above the sea level, and he achieved marvelous results during 1899, and 1900.

 

After that project in Colorado Springs, Tesla was ready for the new and final step, for the construction of the broadcasting tower for his wireless transmitting energy system. That was chosen to be on Long Island, near New York, and especially, near to the water. According to the previous owner of the land, it got the name …

The Wardenclyffe Project

… Indeed, Tesla needed to be close to the water just as ancient pyramids have been once upon a time. He needed to establish a very good grounding system for his broadcasting tower, and for that, he needed a terrain with plenty of underground caverns filled with water, the so-called aquafers. Just like with the real pyramids indeed. Without a good grounding system, the system would not have worked at all

 

Tesla started with the construction of the broadcasting tower in 1901, right after his very successful Colorado Springs Project. This is where we are coming to a very critical moment. As it seems, when bankers and financiers realized that he is doing something that will activate free use of energy, well, they shut down all his projects immediately. All of sudden Tesla became … persona non-grata. All contracts deals for donations, and sponsoring were broken. This is where the very hard time for Tesla began. Despite everything, as it seems, he finished his broadcasting tower; it was operational for some time, but never fully. Never according to all Tesla’s plans. Nevertheless, Tesla was doing some further experiments, very probably all until 1917, when the complete tower was deconstructed and demolished. Due to war perils, they made an official statement for doing so.

 

ust to finish this story of Nikola Tesla and Ether-Akasha, which is shortened and minimized maximally, because several encyclopedic volumes would not be enough to deliver all that Tesla did on this topic. Perhaps there will be a good opportunity to focus more on Nikola Tesla because he definitely deserves our full attention. Therefore, maybe even the complete essay of mine will be devoted to Tesla very soon. However, for the moment, I will just be free to expose a few references. There is the beautiful article exposed in Atlantis Rising, January-February edition of 2007, (#61), by Jeane Manning …

Current Wars and our lost “true electric age”

… Another beautiful article from the same magazine, Atlantis Rising, from May-June edition 2012, (#93), by Phillip Coppens, under the title …

The threat to Tesla’s Legacy

 

t another article from Atlantis Rising, September-October edition of 2010, (#83) …

Nikola Tesla & the God Particle

… by Marc J. Seifer Ph.D. All articles are available through the Atlantis Rising Library, or through some other free services on the web. Today, the person who comprehended the highest knowledge on Tesla’s work is most probably …

Goran Marjanovic

 

BScE

… from the University of Nis, Serbia. Here there is one recent work of him exposed on the … Academia.edu … www.academia.edu/38109658/Nikola_Teslas_Ether_Technologie... Once again, just to summarize, Nikola Tesla did a great job in deciphering the phenomenon of electricity to the very core. Now we know that any electric or electromagnetic activity is closely connected with, and related to the Ether-Akasha. Nevertheless, why, and how it happened that we do not know about? Why don’t we teach that in the schools? How is it possible that there is no trace or clue to connect the two? However, maybe there are. Maybe we are learning about but under another name!? To document this, I will narrate the story of …

electromotive force

… and my first personal contact with it. Electromotive force is a term defined in electro science to explain why electrons, under certain conditions, are moving around within the crystalline lattice of any metallic structure. This is the very foundation of the science of electricity. I remember the days when I was a young student in a technical school in Zagreb, the school that carries the name of Nikola Tesla by the way, and the school that is devoted to mastering the electronic and electro-technic science and practical skills. This is the kind of school where the knowledge about electric and magnetic phenomena is in the main focus, and this subject is primary in the curriculum. I remember very well the first contact with the term of …

electromotive force

emf

… All theories in learning the basic principles in electro science will start with electromotive force actually. It is explaining why electrons are moving around, and why they are doing this and this, and not doing certain other things. Whosoever was learning something about electricity must have passed through this phase. Therefore, they will explain that electrons are moving due to the difference of potentials, what is generating a certain voltage, and what is basically true. However, behind the voltage, they say, there is the electromotive force actually. I also remember very well curiosity of all of us when hearing this story. We wanted to know more about electromotive force itself. Some colleges of mine that were always ready for discussions and polemics of any kind, they immediately raised many questions about

emf

. However, even though we had a brilliant professor who was the legend of the school actually, we could not get any profound answer to what

emf

really is. In fact, this is not the matter of professor, because he also learned it from his professors in the same dogmatic form. This is a very important moment indeed. The basic idea why electrons are moving around is turned into a dogmatic explanation so that in fact nobody knows why they are doing so. Such kind of explanation we call exactly this way …

the dogma

. Well, today, if you ask any engineer of electronic what electromotive force is, well be ready for some very funny answers and explanations. Fine, even by this dogmatic explanation, the field of electronic and the science about electricity has been booming, providing us with very sophisticated equipment and devices. Comparing to life in the 19

th

century and before, our achievements are grandiose. However, is this our maximum? Is this our climax? Are we at the pinnacle of our achievements when electric technology is in the question? Nikola Tesla discovered that the use of Ether-Akasha offers much, much more. Interestingly, we get much more power when we separate gross level electrons, and when we get pure streams of Ether-Akasha. However, this is not all. Such media already is all around us. We already are immersed in the media called Ether-Akasha, just because this is the basic tissue of the Universe itself and of the entire Creation actually. This energy is all around us, and it is free to use. It can even be used wirelessly. All that we need to do is to connect with; we just need to plug in.

 

Throughout this essay, and throughout some other essays of mine, the term …

negative ions

… was already used on many occasions. However, I think now is the time to say something more about negative ions, and their counterparts …

positive ions

. In general, every atom that loses or receives electrons in the outer shell, that atom becomes an ion. Usually, atoms try to stay electrically neutral, so that the electrically positive charge of protons in the core is equal to the charge of electrically negatively charged electrons in the shell. In fact, in electrical terms, the true counterpart of electrons in the shell, are positrons within the core of the atom. However, this is a very long story. If an atom loses an electron or electrons, it became a positive ion, because its charge has changed in favor of protons in the core of the atom, which carries the positive electric charge. For such an atom, we say that it is positively charged ion. If the atom receives electrons in the outer shell, then it becomes a negative ion because it is negatively charged. The electrons in the shell outnumber the protons in the core of the atom, the equilibrium among charges is lost, and the atom is not electrically neutral anymore, it has a negative charge. It becomes a negative ion. However, our physiology does not react equally to such positive and negative charged ions. It is proved that positive ions are influencing our body in a very bad way. When they enter the body, we call them free radicals, and they will cause the oxidation process. Due to that, they will speed up the aging process, and they will promote the growth of bad bacteria and bad microorganisms, what in the final stage can generate many diseases and health problems. Therefore, scientifically and medically it is proved that positive ions have negative effects on humans, on the level of the physiology, behavior, and wellbeing. Opposite to that, it is observed that negative ions have an extremely beneficial influence on a human body, clearness of the mind, the process of thinking, and can even elevate human consciousness to the higher level. This is to say that we want to increase the number of negative ions in the environment we live in. In addition, we want to increase the number of negative ions within our physiology as well. At the same time, we want to decrease the number of positive ions around and within our body, because, their influence is harmful. We have some natural phenomena that are known throughout history, but only recently have been scientifically validated. When winds blow over dry sandy desert, it will produce and carry with it many positive ions, which will have very bad effects on local people. Usually, it happens with the south wind. From the website …

  

www.econesthomes.com/natural-building-resources/articles/...

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

see www.dancetabs.com

photo - © Foteini Christofilopoulou | All rights reserved | For all usage/licensing enquiries please contact www.foteini.com

"On the Mountain You were Transfigured, O Christ God, And Your disciples beheld Your glory as far as they could see it; So that when they would behold You crucified, They would understand that Your suffering was voluntary, And would proclaim to the world, That You are truly the Radiance of the Father!"

– Kontakion for the great feast of the Transfiguration.

 

Icon from the iconostasis of the Greek Orthodox Cathedral in Greenville SC

La Sainte-Chapelle, joyau du style gothique rayonnant, se dresse sur l’île de la Cité à Paris, presque comme un bijou serti sur la Seine. Construite au XIIIᵉ siècle sous le règne de Saint Louis (Louis IX) pour abriter les reliques de la Passion du Christ, elle se distingue par sa verticalité élancée et son éclat presque irréel.

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Website : MÉMOIRE DES PIERRES

© All rights reserved ®

 

Website : REGARDS DU MONDE

© All rights reserved ®

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L’édifice se compose de deux niveaux :

 

La chapelle basse, sombre et plus massive, servait aux serviteurs et à la vie quotidienne du palais royal. Ses voûtes sculptées et ses colonnes robustes évoquent la solidité et la gravité.

La chapelle haute, véritable chef-d’œuvre, semble défier la pesanteur. Ici, la lumière joue un rôle central : des vitraux gigantesques occupent presque toutes les surfaces murales, peignant des récits bibliques de mille couleurs chatoyantes. Le soleil, filtrant à travers le verre, transforme l’intérieur en un espace presque mystique, où l’histoire sacrée prend vie dans un kaléidoscope lumineux. Les arcs-boutants délicats et les rayonnages finement sculptés accentuent la légèreté et l’élévation spirituelle de l’édifice.

 

La Sainte-Chapelle n’est pas seulement un monument religieux : elle est un poème de lumière et de pierre, un hymne à la foi et à l’art médiéval.

  

La Sainte-Chapelle peut être lue comme un poème architectural :

 

Lumière comme vers : Les vitraux deviennent les strophes du poème, où chaque couleur raconte une histoire biblique, chaque rayon de soleil est une ponctuation divine. L’intérieur semble flotter dans un espace hors du temps, comme si la lumière elle-même écrivait sur les murs.

Verticalité comme rythme : Les lignes élancées, les arcs et les colonnes font monter le regard vers le ciel. La verticalité impose une cadence, un souffle qui élève l’âme, un rythme où la pierre et la lumière dansent ensemble.

Harmonie des détails : Les sculptures, les vitraux et les ornements créent des rimes visuelles. Chaque détail, bien que minuscule, résonne avec l’ensemble, comme dans un poème où chaque mot compte et enrichit le sens global.

Transcendance et émotion : La chapelle transforme l’espace physique en espace spirituel. Le spectateur n’est plus simplement observateur : il devient lecteur d’une écriture lumineuse qui touche le cœur.

 

La Sainte-Chapelle est donc un poème que l’on lit avec les yeux, mais surtout avec l’âme.

 

Voici une version poétique inspirée de la Sainte-Chapelle :

 

Sainte-Chapelle, poème de lumière

Sur l’île où la Seine murmure des légendes,

Se dresse un cristal de pierre, élancé vers l’azur,

Où le soleil, en messager des cieux,

Écrit des récits en mille couleurs suspendues.

 

Chaque vitrail est un vers, chaque scène une strophe,

La Passion, la Gloire, la Foi transfigurée,

Et la lumière glisse sur les murs comme un souffle

Qui fait danser le temps dans l’éclat des vitraux sacrés.

Les colonnes sont des rimes qui montent et s’élancent,

Les arcs-boutants des refrains qui soutiennent le ciel,

La pierre devient plume, et le souffle de l’âme

S’élève, vibrant, au-dessus du monde terrestre.

 

Ici, l’œil lit, mais le cœur comprend,

La Sainte-Chapelle n’est pas bâtie, elle est chantée :

Un hymne silencieux, un poème suspendu

Entre le sol des hommes et l’infini des anges.

 

CES PHOTOS NE SONT PAS À VENDRE ET NE PEUVENT PAS ÊTRE REPRODUITES, MODIFIÉES, REDIFFUSÉES, EXPLOITÉES COMMERCIALEMENT OU RÉUTILISÉES DE QUELQUE MANIÈRE QUE CE SOIT.

UNIQUEMENT POUR LE PLAISIR.

St John, Little Gidding, Cambridgeshire

 

I left Luddington-in-the-Brook and crossed the border into Cambridgeshire, hurtling through Great Gidding and then up into wild, lonely lanes which ran up to then along the ridge. This was the remotest place I had been all day, and not a single car passed me in the next few miles before I reached a simple finger post to Little Gidding.

 

With mounting excitement I pedalled a mile or so down the rough road, lined all the way by a long hedgerow which this year had probably not been blanched for an hour with transitory blossom of snow, but will very soon be white again, in May, with voluptuary sweetness. At the bottom of the lane, a cluster of buildings - I was disappointed that there was no pigsty, but off in the trees was St John's church. Open. An utterly magical, entrancing place. Even the dull facade and the tombstone seem transfigured by what happened here, and what has been written about here.

 

You step into a long, wooden interior in the style of a college chapel, very reminiscent to Suffolk eyes of Rushbrooke. utter simplicity and what my late friend Tom used to call seemliness for Anglican worship. I spent about half an hour just sitting or wandering around in the sunshine, realising that I will have to go back. And then I tugged myself away and a mile or so to the almost-vanished village of Steeple Gidding and its church.

 

Midwinter spring is its own season

Sempiternal though sodden towards sundown,

Suspended in time, between pole and tropic.

When the short day is brightest, with frost and fire,

The brief sun flames the ice, on pond and ditches,

In windless cold that is the heart's heat,

Reflecting in a watery mirror

A glare that is blindness in the early afternoon.

And glow more intense than blaze of branch, or brazier,

Stirs the dumb spirit: no wind, but pentecostal fire

In the dark time of the year. Between melting and freezing

The soul's sap quivers. There is no earth smell

Or smell of living thing. This is the spring time

But not in time's covenant. Now the hedgerow

Is blanched for an hour with transitory blossom

Of snow, a bloom more sudden

Than that of summer, neither budding nor fading,

Not in the scheme of generation.

Where is the summer, the unimaginable

Zero summer?

 

If you came this way,

Taking the route you would be likely to take

From the place you would be likely to come from,

If you came this way in may time, you would find the hedges

White again, in May, with voluptuary sweetness.

It would be the same at the end of the journey,

If you came at night like a broken king,

If you came by day not knowing what you came for,

It would be the same, when you leave the rough road

And turn behind the pig-sty to the dull facade

And the tombstone. And what you thought you came for

Is only a shell, a husk of meaning

From which the purpose breaks only when it is fulfilled

If at all. Either you had no purpose

Or the purpose is beyond the end you figured

And is altered in fulfilment. There are other places

Which also are the world's end, some at the sea jaws,

Or over a dark lake, in a desert or a city—

But this is the nearest, in place and time,

Now and in England.

 

If you came this way,

Taking any route, starting from anywhere,

At any time or at any season,

It would always be the same: you would have to put off

Sense and notion. You are not here to verify,

Instruct yourself, or inform curiosity

Or carry report. You are here to kneel

Where prayer has been valid. And prayer is more

Than an order of words, the conscious occupation

Of the praying mind, or the sound of the voice praying.

And what the dead had no speech for, when living,

They can tell you, being dead: the communication

Of the dead is tongued with fire beyond the language of the living.

Here, the intersection of the timeless moment

Is England and nowhere. Never and always.

 

T S Eliot, from Little Gidding

 

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A pleasant cycle ride in the Huntingdonshire Wolds, on the brightest, warmest day of the year so far. I set the alarm for 5am and got up to make coffee, have breakfast and see the world grow light. At a quarter to six I cycled down to Ipswich station and caught the 0600 train to Peterborough. Arriving at 0730 I lugged my bike across the long bridge to the far platform to catch the train to Huntingdon, where I arrived at 0800. Huntingdon is on the east coast main line, but this is a small station - the woman inspecting tickets looked at mine in disbelief. "You came from Ipswich this morning? You must have started early!"

 

I pushed my bike into the High Street and Market Place, and bought provisions for the day. The market was being set up, and few of the shops were open. It was pleasing to walk around a small town getting itself ready for the day when I had already travelled almost a hundred miles. I set out along the ancient Great North Road, the Roman Ermine Street, for a cycle ride in the Wolds. Over the course of the next eight hours I would visit 17 churches, of which I saw the inside of eight. It must be said that most of the others had keyholder notices, but I wanted to get as many churches for my money as possible (£35 for a day return!), and so only went for a key twice. Having said that, it was clear that west Cambridgeshire, the former Huntingdonshire, is not as good for open churches as south Cambridgeshire or east Cambridgeshire. My real goal for the day was Nicholas Ferrar and T S Eliot's Little Gidding, but there would be other delights and surprises in store. It would be a day of stone churches and stone spires, of gargoyles and grotesques, of almost no stained glass at all, medieval or otherwise, except for one fabulous moment. It would be a day of hazy hills and lots of spires off in the distance that brought A E Houseman to mind.

Covering my modesty with feathers.

 

Picture by Transfigured Photoshoots.

Second Sunday of Lent

 

Holy Gospel of Jesus Christ according to Saint Matthew 17:1-9.

 

Jesus took Peter, James, and John his brother, and led them up a high mountain by themselves.

And he was transfigured before them; his face shone like the sun and his clothes became white as light.

And behold, Moses and Elijah appeared to them, conversing with him.

Then Peter said to Jesus in reply, "Lord, it is good that we are here. If you wish, I will make three tents here, one for you, one for Moses, and one for Elijah."

While he was still speaking, behold, a bright cloud cast a shadow over them, then from the cloud came a voice that said, "This is my beloved Son, with whom I am well pleased; listen to him."

When the disciples heard this, they fell prostrate and were very much afraid.

But Jesus came and touched them, saying, "Rise, and do not be afraid."

And when the disciples raised their eyes, they saw no one else but Jesus alone.

As they were coming down from the mountain, Jesus charged them, "Do not tell the vision to anyone until the Son of Man has been raised from the dead."

 

Wooden coffin, and associated mummy of a woman. The coffin is in a shape known as 'anthropoid' or 'mummiform', representing the deceased in a transfigured, god-like form. The coffin has a gilded face and a tripartite wig, painted blue. Scenes of deities and hieroglyphic inscription decorate the entire surface of the coffin lid and base.

 

The mummy is well preserved and fully wrapped, with a linen-and-plaster (cartonnage) chestpiece over her abdomen. An X-ray taken in the 1970s suggests that there may be an amulet in place under the wrappings of the chest area. in the past has shown evidence of a possible protective amulet under the linen across the chest.

 

Hieroglyphic texts on coffin, not translated.

 

[Ptolemaic period | Manchester Museum | Acc. No. 13783 | 99 x 201 x 70 cm]

Cathedral of the Plains

Victoria, Kansas

~ 2/23/20. DAY 195/365 ~ YEAR 5 ~ Day 1672 PHOTO A DAY ~ 365 A Day CHALLENGE ~ DAY 23 FEBRUARY 2020 CHALLENGE ~ "COLORS" ~ "My Catholic Prayer books has a lot of "COLORS" on the outside with the pages being RED and the ribbons being GREEN, RED, BLUE, YELLOW and BLACK. Everyone have a Special Sunday. So happy I got to talk with my son/ and youngest Granddaughter for Brandon's 41st Birthday.".... ~

 

"In apocalyptic literature, color plays an important role in conveying symbolic meanings. For example, the colors blue, purple, and scarlet played prominent roles in the building of the wilderness tabernacle (Exodus 26:1; 27;16; 28:6). In Numbers 15:37-38, "The LORD spake unto Moses, saying, 'Speak unto the children of Israel, and bid them that they make them fringes in the borders of their garments throughout their generations, and that they put upon the fringe of the borders a ribband of blue'." The woman that John sees in the wilderness, however, sits on a scarlet beast and only wears purple and scarlet (Revelation 17:3-4) while the color blue is noticeably absent. Here purple and scarlet suggest that the woman has become affluent through evil means and not by the blessing of the Lord.

 

Below is a list of all the colors mentioned in the Bible with both their references and their meanings.

 

Amber Symbolizes the Glory of God

 

Black One of the more commonly used colors in the Bible; describes the color of the middle of the night (Proverbs 7:9); diseased skin (Job 30:30); healthy hair (Song of Solomon 5:11; Matthew 5:36); corpses faces (Lamentations 4:8); the sky (Jeremiah 4:28); the darkening of the sun and the moon (Joel 2:10); horses (Zechariah 6:2; Revelation 6:5); and marble (Esther 1:6).

 

The color black symbolizes sin, death, and famine.

 

Blue Used to describe the color of a wound, but may refer to the wound itself (Proverbs 20:30). It also describes the sky, Heaven, and the Holy Spirit.

 

Brown A dark, blackish color referred only to sheep (Genesis 30:32-33, 35, 40).

 

Crimson Crimson linen was used in the temple (II Chronicles 2:7, 14, 3:14); the color must have been indelible or permanet (Jeremiah 4:30), as crimson is used figuratively as sin. (Isaiah 1:18).

 

Often refers to blood atonement and sacrifice.

 

Gold As gold is the highest, most precious metal, so the divine nature is the highest nature, the only nature having immortality (Exodus 28:36; Psalm 21:3).

 

Gray Used only to describe the hair of the elderly (Genesis 42:38)

 

Green Normally describes vegetation; used of pastures (Psalm 23:2); herbage (II Kings 19:26); trees in general (Deuteronomy 12:2; Luke 23:31; Revelation 8:7); the marriage bed (in a figurative sense, Song of Solomon 1:16); a hypocrite compared to a papyrus plant (Job 8:16); and grass (Mark 6:39). A word meaning "greenish" describes plague spots (Leviticus 13:49, 14:37) as well as the color of gold. Most often associated with the meaning of growth.

 

Purple The most precious of ancient dyes made from a shellfish found in the Mediterranean Sea. A total of 250,000 mollusks was required to make one ounce of the dye, which partly accounts for its great price. It was highly valued within the nation of Israel. Used in several features of the tabernacle (Exodus 26:1, 27:16) and the temple (II Chronicles 2:14); the color of royal robes (Judges 8:26); the garments of the wealthy (Proverbs 31:22; Luke 16:19); the vesture of a harlot (Revelation 17:4); and the robe placed on Jesus (Mark 15:17, 20).

 

This color symbolizes kingship and royalty.

 

Red Describes natural objects such as Jacob's stew (Genesis 25:30); the sacrificial heifer (Numbers 19:2); wine (Proverbs 23:31); newborn Esau (Genesis 25:25); Judah's eyes (Genesis 49:12); the eyes of the drunkard (Proverbs 23:29); and the dragon (Revelation 12:3).

 

The color of blood, it often symbolizes life; it also suggests bloodshed in the carnage of war.

 

Scarlet Scarlet cord was tied around the wrist of Zerah (Genesis 38:28-30); used a great deal in the tabernacle (Exodus 25:4); the color of cord hung from Rahab's window (Joshua 2:18); a mark of prosperity (II Samuel 1:24; Proverbs 31:21); the color of the robe placed on Jesus (Matthew 27:28); though scarlet and purple were not always distinguished (Mark 15:17); color of the beast ridden by the harlot Babylon (Revelation 17:3) along with some of her garments (Revelation 17:4) and those of her followers (Revelation 18:16). Often refers to blood atonement and sacrifice.

 

Silver Used to represent the truth. (Psalm 12:6)

 

White The color of animals (Genesis 30:35); manna (Exodus 16:31); both hair and pustules located in plague sores (Leviticus 13:3-39); garments (Ecclesiastes 9:8, Daniel 7:9); the robes of the righteous (Revelation 19:8); horses (Zechariah 1:8; Revelation 6:2, 19:11); forgiven sins (Psalm 5:7, Isaiah 1:8); a refined remnant (Daniel 11:35, 12:10); the beloved one (Song of Solomon 5:10); the white of an egg (Job 6:6); the shining garments of angels (Revelation 15:6) and of the transfigured Christ (Matthew 17:2); hair (Matthew 5:36); gravestones (Matthew 23:27); and the great throne of judgment (Revelation 20:11). Portrays purity, righteousness, joy, light, and a white horse symbolizes victory.

 

Yellow Indicates the greenish cast of gold (Psalm 68:13) and the light-colored hair in a leprous spot (Leviticus 13:30,32)

 

In Christ,"

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Little Gidding, Cambridgeshire

 

If you came by day

not knowing what you came for

it would be the same.

When you leave the rough road

and turn behind the pigsty

to the dull facade and the tombstone,

and what you thought you came for

is only a shell, a husk of meaning.

 

T S Eliot, from Little Gidding

 

I left Luddington-in-the-Brook and crossed the border into Cambridgeshire, hurtling through Great Gidding and then up into wild, lonely lanes which ran up to then along the ridge. This was the remotest place I had been all day, and not a single car passed me in the next few miles before I reached a simple finger post to Little Gidding.

 

With mounting excitement I pedalled a mile or so down the rough road, lined all the way by a long hedgerow which this year had probably not been blanched for an hour with transitory blossom of snow, but will very soon be white again, in May, with voluptuary sweetness. At the bottom of the lane, a cluster of buildings - I was disappointed that there was no pigsty, but off in the trees was St John's church. Open. An utterly magical, entrancing place. Even the dull facade and the tombstone seem transfigured by what happened here, and what has been written about here.

 

You step into a long, wooden interior in the style of a college chapel, very reminiscent to Suffolk eyes of Rushbrooke. utter simplicity and what my late friend Tom used to call seemliness for Anglican worship. I spent about half an hour just sitting or wandering around in the sunshine, realising that I will have to go back. And then I tugged myself away and a mile or so to the almost-vanished village of Steeple Gidding and its church.

 

Midwinter spring is its own season

Sempiternal though sodden towards sundown,

Suspended in time, between pole and tropic.

When the short day is brightest, with frost and fire,

The brief sun flames the ice, on pond and ditches,

In windless cold that is the heart's heat,

Reflecting in a watery mirror

A glare that is blindness in the early afternoon.

And glow more intense than blaze of branch, or brazier,

Stirs the dumb spirit: no wind, but pentecostal fire

In the dark time of the year. Between melting and freezing

The soul's sap quivers. There is no earth smell

Or smell of living thing. This is the spring time

But not in time's covenant. Now the hedgerow

Is blanched for an hour with transitory blossom

Of snow, a bloom more sudden

Than that of summer, neither budding nor fading,

Not in the scheme of generation.

Where is the summer, the unimaginable

Zero summer?

 

If you came this way,

Taking the route you would be likely to take

From the place you would be likely to come from,

If you came this way in may time, you would find the hedges

White again, in May, with voluptuary sweetness.

It would be the same at the end of the journey,

If you came at night like a broken king,

If you came by day not knowing what you came for,

It would be the same, when you leave the rough road

And turn behind the pig-sty to the dull facade

And the tombstone. And what you thought you came for

Is only a shell, a husk of meaning

From which the purpose breaks only when it is fulfilled

If at all. Either you had no purpose

Or the purpose is beyond the end you figured

And is altered in fulfilment. There are other places

Which also are the world's end, some at the sea jaws,

Or over a dark lake, in a desert or a city—

But this is the nearest, in place and time,

Now and in England.

 

If you came this way,

Taking any route, starting from anywhere,

At any time or at any season,

It would always be the same: you would have to put off

Sense and notion. You are not here to verify,

Instruct yourself, or inform curiosity

Or carry report. You are here to kneel

Where prayer has been valid. And prayer is more

Than an order of words, the conscious occupation

Of the praying mind, or the sound of the voice praying.

And what the dead had no speech for, when living,

They can tell you, being dead: the communication

Of the dead is tongued with fire beyond the language of the living.

Here, the intersection of the timeless moment

Is England and nowhere. Never and always.

 

T S Eliot, from Little Gidding

 

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A pleasant cycle ride in the Huntingdonshire Wolds, on the brightest, warmest day of the year so far. I set the alarm for 5am and got up to make coffee, have breakfast and see the world grow light. At a quarter to six I cycled down to Ipswich station and caught the 0600 train to Peterborough. Arriving at 0730 I lugged my bike across the long bridge to the far platform to catch the train to Huntingdon, where I arrived at 0800. Huntingdon is on the east coast main line, but this is a small station - the woman inspecting tickets looked at mine in disbelief. "You came from Ipswich this morning? You must have started early!"

 

I pushed my bike into the High Street and Market Place, and bought provisions for the day. The market was being set up, and few of the shops were open. It was pleasing to walk around a small town getting itself ready for the day when I had already travelled almost a hundred miles. I set out along the ancient Great North Road, the Roman Ermine Street, for a cycle ride in the Wolds. Over the course of the next eight hours I would visit 17 churches, of which I saw the inside of eight. It must be said that most of the others had keyholder notices, but I wanted to get as many churches for my money as possible (£35 for a day return!), and so only went for a key twice. Having said that, it was clear that west Cambridgeshire, the former Huntingdonshire, is not as good for open churches as south Cambridgeshire or east Cambridgeshire. My real goal for the day was Nicholas Ferrar and T S Eliot's Little Gidding, but there would be other delights and surprises in store. It would be a day of stone churches and stone spires, of gargoyles and grotesques, of almost no stained glass at all, medieval or otherwise, except for one fabulous moment. It would be a day of hazy hills and lots of spires off in the distance that brought A E Houseman to mind.

The month of January is a difficult period, long nights, miserable weather - miserable mood. I bought some acrylic paint and decided to take snaps with my mind's eye and translate them onto paper. In this, I could be as fantastical as I liked, hence this mad bus. I quite like Schoenberg's Verklärte Nacht (Transfigured Night) it just weaves around the miserable mood. All kinds of influences went into this, in particular, German expressionism

Old colour photo by S. M. Prokudin-Gorskii (1863-1944)

Restored by Alex Gridenko

The full collection of my restorations is available for download here: www.gridenko.com/pg

 

“Г. Торжок, Спасо-Преображенский собор и колокольня Входоиерусалимского собора", 1910

Ранняя цветная фотография С. М. Прокудина-Горского (1863-1944)

Реставрация Алексея Гриденко

Полная коллекция моих реставраций здесь: www.gridenko.com/pg

Mercredi 8 mars 2023. Semaine 10, Saint Jean de Dieu — 67/298. Plieux. Levé quatre ou cinq fois, mais chaque fois rendormi aussitôt. Douleur désormais permanente à la verge, mictions douloureuses — on dirait une chaudepisse (écoulement en moins), alors que Dieu sait… Toujours pas de résultats des analyses sur la Toile. “Souvenirs” Facebook. Le Jour ni l’Heure, autoportrait de la nuit et couverte 33x22 n° 3, bleu profond, en fait déjà mise en ligne en décembre. Tél. au laboratoire à Lectoure : il faut en moyenne quarante-huit heures pour les résultats. Téléphoné à la clinique Calabet, dames de Truebeam 2 toujours très aimables, convenons que je viendrai aujourd’hui une heure avant le rendez-vous donné, boirai sur place et, dans la mesure du possible, serai placé dans la machine quand la douleur deviendra insupportable. Comptes : Dernière connexion le 04/03/2023 à 10h14 /// Bonjour M. CAMUS /// Avoirs -1.828,87 € /// Crédits -37.485,99 € /// Solde au 07/03/2023 -1.828,87 € /// À venir -900,97 € | Prévisionnel -2.729,84 € /// Débiteur depuis 26 jours /// 07/03 INTERETS DEBITEURS POUR LA PERIODE DU 01.12 AU 28.02.2023 -10,92 € /// 06/03 PRELEVEMENT VOLKSWAGEN BANK DU 06/03 - EMETTEUR : FR51ZZZ487778 MDT - MOTIF : R202303 - REF : CAS0008409460022023 LIB -611,21 € /// 06/03 VIREMENT DE PAYPAL EUROPE S.A.R.L. ET CIE S.C.A MOTIF: YYW1025623404410 PAYPAL - REF : YYW1025623404410 +600,00 € /// 06/03 PRELEVEMENT CANAL PLUS DU 06/03 - EMETTEUR : FR90ZZZ397351 MDT - MOTIF : PRLV CANAL ABONNEMENT MENSUEL - REF : 14096819001A23030400790900891706543 LIB -79,09 € /// 06/03 PRELEVEMENT BNP PARIBAS CARDIF DU 06/03 - EMETTEUR : FR28ZZZ110086 MDT - MOTIF : WY0201015610325213100503230T1 - REF : WY0201015610325213100503230T1135953 LIB -51,31 € ///06/03 PRELEVEMENT CANAL PLUS DU 06/03 - EMETTEUR : FR16ZZZ185574 MDT - MOTIF : PRLV CANAL+ ABONNEMENT MENSUEL - REF : 14096819003A23030400460000891044782 LIB -46,00 € /// Acta. 11:01:46 /////// LJNH / Flickr. Journal (mésaventures de la vessie — ruine, urine, Urien). Pas d’envois Le Jour ni l’Heure de la mi-journée, rendez-vous à la clinique à trois heures. Schoenberg, La Nuit transfigurée. 50. 50. 12. 12. 100. 20. 25. 20. 20. Bain. Quitté Plieux avec Pierre à une heure, pour boire et attendre sur place. Lu Banfy. Bu un litre. Hélas, tout se passe exactement comme la veille, douleur épouvantable, pisse dans la machine. Rentrons vers cinq heures, avec force étapes encore, et sérieusement abattus — on ne va pas pouvoir continuer comme cela. Ah, non, j’oubliais, été à Fleurance pour y chercher de nouvelles lunettes en souffrance faute d’argent, c’est Pierre qui paie (et la mutuelle) : rentrés vers six heures. Rendez-vous auprès de deux médecins le lendemain. Bashô, à peu près fini mais il faut voir comment vont évoluer les vernis. Lecture par Pierre de Mémoire vive, entretiens d’Alain de Benoist avec François Bousquet. Résultats des analyses sur la Toile, pas d‘infection, cristaux. Esthétique de la servitude. Tél. de Quentin Verwaerde. Diné aux nouvelles, excellente tarte aux pommes de terre Mazonatto, jambon idem, riz, poire à la vapeur et à la cannelle. Rien trouvé à regarder à la télévision, remonté tôt. Esthétique de la servitude, citations de Baudrillard. La Libération du territoire, mais encore un fois je tombe de fatigue et de sommeil et avance à peine, 159.495 signes, le président Larcher à l’Élysée. Couché avant minuit.

The Transfiguration of Jesus is an event reported by the Synoptic Gospels in which Jesus was transfigured upon a mountain (Matthew 17:1-6, Mark 9:1-8, Luke 9:28-36). Jesus becomes radiant, speaks with Moses and Elijah, and is called Son by God. The transfiguration put Jesus on par with the two preeminent figures of Judaism: Moses and Elijah. It also supports his identity as the Son of God. In keeping with the Messianic secret, Jesus tells the witnesses not to tell others what they saw.

The Silent Prayer of the Body, Transfigured into a Cathedral of Stars / CHRISTELLE GEISER BY AEON VON ZARK / PORTRAIT.

Dutch postcard by Art Unlimited, Amsterdam, no. B 3468. Caption: Ingmar Bergman, photographer unknown, ca. 1963.

 

Ingmar Bergman (1918-2007) was a Swedish film writer and director who achieved world fame with such films as Det sjunde inseglet/The Seventh Seal (1957); Smultronstället/Wild Strawberries (1957); the trilogy Såsom i en spegel/Through a Glass Darkly (1961), Nattsvardsgästerna/Winter Light (1963), and Tystnaden/The Silence (1963), and Viskningar och rop/Cries and Whispers (1972). His final feature, Fanny och Alexander/Fanny and Alexander (1982) won four Academy Awards, including for Best Foreign Language Film. Bergman directed over sixty films and documentaries, most of which he also wrote. He also directed over 170 plays and was Leading Director of the Royal Dramatic Theatre in Stockholm and of the Residenztheater in Munich.

 

Ernst Ingmar Bergman was born in 1918, in Uppsala, Sweden. He was the second son of Erik Bergman, a Lutheran minister and later chaplain to the King of Sweden, and Karin (née Åkerblom), a nurse. His conservative father had strict ideas of parenting. John Russell Taylor at Britannica: "he frequently remarked on the importance of his childhood background in the development of his ideas and moral preoccupations. Even when the context of his film characters’ sufferings is not overtly religious, they are always implicitly engaged in a search for moral standards of judgment, a rigorous examination of action and motive, in terms of good and bad, right and wrong, which seems particularly appropriate to someone brought up in a strictly religious home. Another important influence in his childhood was the religious art Bergman encountered, particularly the primitive yet graphic representations of Bible stories and parables found in rustic Swedish churches, which fascinated him and gave him a vital interest in the visual presentation of ideas, especially the idea of evil as embodied in the Devil." His interest in theatre and film began early. At the age of nine, he traded a set of tin soldiers for a magic lantern, a possession that altered the course of his life. Within a year, he had created, by playing with this toy, a private world in which he felt completely at home, he recalled. He fashioned his own scenery, marionettes, and lighting effects and gave puppet productions of Strindberg plays in which he spoke all the parts. Bergman attended Palmgren's School as a teenager, and in 1937 Stockholm University, where he studied art, history, and literature. There, for the first time, he became passionately involved in the theatre and began writing and acting in plays and staged his first plays, among them adaptations of 'Macbeth', August Strindberg's 'Lucky Peter's Journey' and 'Master Olaf', and Maurice Maeterlinck's 'The Blue Bird'. In 1939, Bergman accepted the job of production assistant at the Royal Theatre (the Stockholm Opera), leaving school the following year to focus on stage work. From there, he went on to become a trainee director at the Mäster Olofsgärden Theatre and the Sagas Theatre. In 1941 he produced a spectacularly unconventional and disastrous production of the Swedish playwright August Strindberg’s 'The Ghost Sonata'. That year he also wrote the play 'Kaspers död' (Kaspers Death) which was produced the same year. It became his entrance into the film business as Stina Bergman, from the company Svensk Filmindustri (Swedish Filmindustry), saw the play and introduced him to Carl-Anders Dymling, the head of S.F. Bergman's started to rewrite scripts. In 1944 he was given his first full-time job as a stage director, at Helsingborg’s municipal theatre. Dymling commissioned him to commission an original screenplay, Hets/Frenzy (1944). This was directed by Alf Sjöberg, then Sweden’s leading film director, and Bergman was appointed as his assistant director. Because Sjöberg was busy, Bergman got the order to shoot the last sequence of the film. Hets was an enormous success and sparked debate on Swedish formal education. As a result of the international success of the film, Bergman was given a chance to write and direct a film of his own, Kris/Crisis (1946), and from this point on his career was underway.

 

During the next ten years, Ingmar Bergman wrote and directed more than a dozen films. His next four films, Det Regnar på Vår Kärlek/It Rains on Our Love (1946), Skepp till Indialand/A Ship Bound for India (1947), Musik i Mörker/Night Is My Future (1948), and Hamnstad/Port of Call (1948), were all adaptations. Fängelse/Prison (1949), Gycklarnas afton/Sawdust and Tinsel (1953), and Sommaren med Monika/Summer with Monika (1953), were, if not directly autobiographical, at least very much concerned with the sort of problems that he himself was encountering at that time: the role of the young in a changing society, ill-fated young love, and military service. Fängelse/Prison (1949) recapitulated all the themes of his previous films in a story, built around the romantic and professional problems of a young film director who considers making a film based on the idea that the Devil rules the world. John Russell Taylor: "While this is not to be taken without qualification as Bergman’s message in his early work, it may at least be said that his imaginative world is divided very sharply between the worlds of good and evil, the latter always overshadowing the former, the Devil lying in wait at the end of each idyll." In 1951 Bergman’s career in films, like nearly the whole of Swedish filmmaking, came to an abrupt halt as the result of a major economic crisis and a ten-month strike by studio personnel, intended as a protest against an 'amusement tax' levied against film producers. But in 1952 he returned with the film Kvinnors väntan/Waiting Women, which was followed by Sommaren med Monika/Summer with Monika (1953). These films marked the beginning of his mature work. In 1952 he also was appointed director of the Malmö municipal theatre, where he remained until 1959. This new phase introduced two markedly new characteristics in his work. In subject matter, Bergman, now himself married, returned again and again to the question of marriage. Viewing it from many angles, he examined the ways by which two people adjust to living together, their motives for being faithful or unfaithful to each other, and their reactions to bringing children into the world. At this time Bergman began to gather around him, in his film and stage productions, a faithful “stock company” of actors - including Bibi Andersson, Gunnar Björnstrand, Eva Dahlbeck, Erland Josephson, Ingrid Thulin, Liv Ullmann, and Max von Sydow - with whom he worked regularly to give his work and their interpretation of it a manifest consistency and style.

 

In 1955 Ingmar Bergman had his first great international success with Sommernattens leende/Smiles of a Summer Night (1955), a bittersweet romantic comedy-drama in a period setting. It was nominated for the Palme d'Or at Cannes the following year. In the next few years, a kind of Bergman fever swept over the international film scene: two masterpieces - Det sjunde inseglet/The Seventh Seal (1957), a medieval morality play, and Smultronstället/Wild Strawberries (1957), a meditation on old age - were released in Sweden ten months apart in 1957. Seventh Seal won a special jury prize and was nominated for the Palme d'Or at Cannes, and Wild Strawberries won numerous awards for Bergman and its star, Victor Sjöström. All of his early work was shown, and Bergman was universally recognized as one of the most important figures in cinema. Indeed, a far wider section of the cultured public became aware of his work than of that of any previous filmmaker. For the first time, a filmmaker was as widely and as highly regarded as artists in any of the more traditional media. Inevitably, a reaction set in, though Bergman continued to make films and direct plays with undiminished activity. In the early 1960s he directed three films that explored the theme of faith and doubt in God, Såsom i en Spegel/Through a Glass Darkly (1961), Nattvardsgästerna/Winter Light (1962), and Tystnaden/The Silence (1963). This trilogy was regarded by many as his crowning achievement. Through a Glass Darkly won an Academy Award for best foreign film. About this time, Bergman acquired a country home on the bleak island of Fårö, Sweden, and the island provided a characteristic stage for the dramas of a whole series of films that included Persona (1966), Vargtimmen/Hour of the Wolf (1968), Skammen/Shame (1968), and En passion/A Passion (1969 ), all dramas of inner conflicts involving a small, closely-knit group of characters. With Beröringen/The Touch (1971), his first English-language film, Bergman returned to an urban setting and more romantic subject matter, though fundamentally the characters in the film’s marital triangle are no less mixed up than any in the Fårö cycle of films. And then Viskningar och rop/Cries and Whispers (1972 ), Scener ur ett äktenskap/Scenes from a Marriage (1974), and Höstsonaten/Autumn Sonata (1978), all dealing compassionately with intimate family relationships, won popular as well as critical fame. With his cinematographer Sven Nykvist, Bergman made use of a crimson color scheme for Cries and Whispers (1972), which received a nomination for the Academy Award for Best Picture.

 

Through the years, Ingmar Bergman continued to direct for the stage, most notably at Stockholm’s Royal Dramatic Theatre. He also produced extensively for Swedish television at this time. Two works of note were Scener ur ett äktenskap/Scenes from a Marriage (1973) and Trollflöjten/The Magic Flute (1975). On 30 January 1976, while rehearsing August Strindberg's The Dance of Death at the Royal Dramatic Theatre in Stockholm, he was arrested by two plainclothes police officers and charged with income tax evasion. On 23 March 1976, the special prosecutor Anders Nordenadler dropped the charges against Bergman, saying that the alleged crime had no legal basis. The impact of the event on Bergman was devastating. He suffered a nervous breakdown as a result of the humiliation and was hospitalised in a state of deep depression. In 1977 he received the Swedish Academy of Letters Great Gold Medal, and in the following year, the Swedish Film Institute established a prize for excellence in filmmaking in his name. Despite pleas by the Swedish prime minister Olof Palme, high public figures, and leaders of the film industry, Bergman vowed never to work in Sweden again. He went into self-imposed exile in Munich, Germany. His next film, The Serpent's Egg (1977) was a German-U.S. production. This was followed by a British-Norwegian co-production, Höstsonaten/Autumn Sonata (1978) starring Ingrid Bergman, and Aus dem Leben der Marionetten/From the Life of the Marionettes (1980) which was a British-German co-production. He temporarily returned to his homeland to direct Fanny och Alexander/Fanny and Alexander (1982), in which the fortunes and misfortunes of a wealthy theatrical family in turn-of-the-century Sweden are portrayed through the eyes of a young boy. The film earned an Academy Award for best foreign film. In 1991 Bergman received the Japan Art Association’s Praemium Imperiale prize for theatre/film. Bergman also directed a number of television films, notably the critically acclaimed Saraband (2003), directed by Bergman when he was 84 years old. It featured the main characters from Scenes from a Marriage, and the film received a theatrical release. In addition, he wrote several novels, including 'Söndagsbarn' (1993; Sunday’s Children) and 'Enskilda samtal' (1996; Private Confessions), that were made into films. His memoir, 'Laterna magica' (The Magic Lantern), was published in 1987. In 2007, Ingmar Bergman died peacefully in his sleep on the island of Fårö. He was 89. Bergman had been married five times: to choreographer and dancer Else Fisher (1943-1945), to choreographer and film director Ellen Lundström (1945-1950), to journalist Gun Grut (1951-1959), to concert pianist Käbi Laretei (1959-1969), and to Ingrid von Rosen (1971-1995). The first four marriages ended in divorce, while the last ended when his wife Ingrid died of stomach cancer in 1995, aged 65. Aside from his marriages, Bergman had romantic relationships with actresses Harriet Andersson (1952–1955), Bibi Andersson (1955–1959), and Liv Ullmann (1965–1970). He had nine children.

 

After Ingmar Bergman died, a large archive of notes was donated to the Swedish Film Institute. Bergman established a worldwide reputation for writing and directing films that, in an unmistakably individual style, examine the issues of morality by exploring human relationships, with others and with God. His work and the worldwide vogue it enjoyed in the late 1950s and early ’60s introduced many people for the first time to the idea of the total filmmaker, the writer-director who throughout a sizable body of work used the medium of film to express his own ideas and perceptions, with as much ease and conviction as artists in earlier generations used the novel or the symphony or the fresco. In addition, the immense international popularity of his films tended to ensure that Bergman’s picture of Sweden and the Swedish temperament was the first and often the only impression received by the outside world. When other Swedish films seem to present much the same image, it is usually because the influence of Bergman on his Swedish colleagues was so pervasive rather than because his highly personal vision should be taken as an objectively true portrait of his country. Jason Ankeny at AllMovie: "Ingmar Bergman radically altered the nature and meaning of the motion-picture form, transfiguring a medium long devoted to spectacle into an art capable of profoundly personal meditations into the myriad struggles facing the psyche and the soul." John Russell Taylor: "Bergman’s anguished appraisal of the human situation lost nothing of its intensity through the years. Rather, he progressively stripped away the distracting decorations in his films to create an abstract drama of human relationships, with others and perhaps with God (if God exists). He dealt with the human attempt to define one’s own personality by the removal of masks to see if there is a face underneath. The images of the creator as an actor and the creator as a magician recur throughout Bergman’s work. He himself embodied elements of both the thinker and the actor, the preacher and the charlatan. In Bergman, they all fused to create an artist of great force and individuality whose work is always unmistakably his own."

 

Sources: John Russell Taylor (Britannica), Jason Ankeny (AllMovie), Wikipedia, and IMDb.

 

And, please check out our blog European Film Star Postcards.

My New Found Beautiful Cross of Our Lord. :-) The San Damiano Cross is the one St. Francis was praying before when he received the commission from the Lord to rebuild the Church.

 

For Eastern Christians the Icon is a representation of the living God, and by coming into its presence it becomes a personal encounter with the sacred, through the grace of the Holy Spirit. The San Damiano Icon is then a personal encounter with the transfigured Christ - God made man. The Crucifix contains the story of the death, resurrection and ascension into glory. It expresses the total and universal Paschal Mystery of Christ. It invites us all to take part in it with a lively and lived faith, just as St Francis did. Christ's saving death is shown in John's Gospel in its serene majesty, and this Crucifix portrays this in picture form. It is not surprising that Saint Francis was attracted to this Icon and that the inspiration for his life came from this Christ who spoke to him "Go repair my Church ... ".

 

I look to the Cross, I gaze upon its figure,

I wait, I listen, I hope.

 

Will you speak, will you move, will I be moved.

 

Will you once again touch the heart of one who seeks.

Of one who questions, of one who seems so lost.

 

Will you embrace the soul, as you did that of Francis.

Will you take it to Yourself.

 

Will you give it peace, give it comfort, give it love

 

This soul waits, listens, prays for such grace.

This soul seeks the Love from the Lover.

 

It wavers. It stumbles. It falls.

 

Your gaze looks down, embraces all.

Takes all, Loves All. Your Grace heals, accepts.

 

Again you respond, Again you Love.

Again you speak to a searching and troubled heart.

I turn. I continue the journey. I continue in Hope.

I too have heard you Speak..

After his military service during World War II, Burgess Collins (1923-2004) abandoned his scientific career due to fears about nuclear proliferation. He broke with his family in 1949, shortened his name to simply Jess, and enrolled in the California School of the Arts. He quickly became a key member of the 1950s Beat scene, along with his longtime companion, the poet Robert Duncan. Although he worked in various media, he is best known for his "paste-ups." These elaborate collages are composed of clippings from magazines, posters, prints, and illustrated books. The fragments coalesce into a unified whole, addressing science, mysticism, sexuality, history, and popular culture. Stubbornly opposed to making art to meet market demands, Jess spent months, even years, collecting and assembling his materials.

 

Jess copied his 'Translations', a series of 32 paintings, from a variety of found images. 'Translation #15' (1965) was taken from a "bubblegum card" of the Beatles. Although Jess transcribed his source with rigorous fidelity, outlandish colors and thick impasto transfigure the Beatles into otherwordly entities. On the back he inscribed lines from the 19th-century rhyme "The Jumblies" that correspond to his reimagining of the band...."as the Jumblies set sail in a leaky sieve, their heads are green, and their hands are blue," and "the water it soon came in."

 

This original by Jess was seen and photographed on exhibit at San Francisco's Museum of Modern Art (SFMOMA).

les Trente Glorieuses de Toulouse transfigurée ou défigurée? Curieux mélange entre passé empreint de ruralité et modernisme d'une nouvelle vie citadine, Toulouse a été bousculée durant les Trente Glorieuses. Elle en porte encore la marque. Cachez ce béton que Toulouse ne saurait voir ! Aujourd'hui, pour coller à l'image de Ville rose, les nouvelles constructions sont fréquemment parées de briquettes. Mais lors de son essor économique, de l'après-guerre aux années 70, la ville a aussi vu pousser des immeubles, des usines et des équipements qui rompaient avec la tradition. «Les Trente Glorieuses» imposaient l'image du progrès, ouvraient grandes des brèches pour la voiture (les allées Jean-Jaurès) et multipliaient les étages. «Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut», chante Nougaro en 1967, au plus fort des constructions. La halle octogonale au dôme d'ardoises du marché des Carmes ? Jetée à terre. Même chose pour la halle Victor-Hugo, qui laissera la place à un immeuble blanc hérissé de compartiments de béton. Cinquante ans plus tard, parés des vertus du vintage, on les regarderait avec admiration.

500 bâtiments en 30 ans !

En ouvrant une collection «au temps des Trente Glorieuses»*, les éditions toulousaines Loubatières classent le progrès au rayon de la nostalgie. Son rédacteur, l'historien Rémy Pech qui présida l'université du Mirail (construite au début des années 70) rappelle qu'entre 1946 et 1975, «Toulouse gagne près de 110 000 habitants ; la vie quotidienne change profondément, les grands magasins supplantent les boutiques de quartier, on se presse à la foire internationale...». Le quartier du Mirail sortira bientôt de terre. Symbole de la Toulouse moderne, il en est éloigné : les bus 12 et 148 le relient péniblement en attendant l'arrivée du métro, en 1990, alors que la crise s'est installée durablement. Chargé d'un inventaire de l'architecture du siècle dernier en Midi-Pyrénées, l'architecte Rémi Papillault a recensé 693 bâtiments construits à Toulouse, dont 500 pour les seules Trente Glorieuses.

«C'est une période très riche, où des agences remarquées marient le béton aux matériaux traditionnels de la région, la brique et les galets», note l'architecte, citant les immeubles de Gardia et Zavagno, boulevard des Récollets ou l'école de la rue de la chaussée, signée Pierre Debeaux. Cette dernière se fait discrète, dans la continuité urbaine. Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» www.ladepeche.fr/.../2232355-trente-glorieuses... Batir la vie - 311 pages. Quelques planches en noir et blanc. 2 photos disponibles.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle

Bâtir la vie est un récit autobiographique, recueilli et mis en forme en 1977 par Michel Lefebvre. Candilis raconte son extraordinaire parcours, de Bakou à Athènes, Paris, Casablanca ou La Martinique, de sa participation aux CIAM, puis au Team 10 à ses dernières réflexions sur l'habitat contemporain, de la Résistance grecque à l'enseignement à l'Ecole des Beaux Arts. Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle. BATIR! www.franceculture.fr/.../batir-la-vie-un... Tel était le rêve de Georges Candilis. C'est devenu une passion. Une passion qui a fait de lui aujourd'hui un célèbre architecte. S'il a toujours tenté, à travers ses recherches et ses réalisations, de réconcilier la maison et la ville, c'est peut-être, en partie, parce que sa jeunesse fut une grande aventure, un long voyage, la quête permanente d'un havre où "se reposer" et où "voir se reposer" les autres.

Né à Bakou en 1913, il part à l'âge de 12 ans pour la Grèce et entre, après ses années de collège, à l'école Polytechnique d'Athènes, section architecture. Il n'abandonnera plus jamais cette discipline. Après la guerre contre les Italiens, la résistance contre les Allemands et les Anglais, une bourse du gouvernement français lui permet, en 1945, de gagner la ville de ses rêves : Paris. C'est là, en effet, que travaille l'un des plus grands architectes de l'époque : Le Corbusier. Intégré à son équipe, il participe de façon directe avec lui à la construction de la fameuse "Maison du Fada" à Marseille.

Déjà se dessinent dans son esprit les grands axes de ses recherches futures : faire des logements "riches" pour les pauvres, des lieux qui servent et respectent l'homme. Ce sont successivement des maisons pour Gitans, des réalisations à la Martinique pour l'habitat tropical, un grand ensemble à Toulouse - Le Mirail - où il tente de créer une ville sans ségrégation ; l'aménagement du Languedoc-Roussillon consacré aux loisirs populaires.

Aujourd'hui, Georges Candilis poursuit son rêve de toujours: mettre au service des plus déshérités- hier, ceux des bidonvilles, qu'il a pu voir en Amérique du Sud - aujourd'hui, ceux des populations sous-développées du Moyen-Orient, sont art de bâtir qui est en même temps un art de vivre. un architecte témoin de son temps - récit recueillli par Michel Lefebvre - Candilis Georges, Lefebvre Mic @ Un homme

D’origine grecque, né à Bakou (1913-1995), l’architecte français Georges Candilis a fait ses études à l’École polytechnique nationale d’Athènes avant de travailler, dès 1946, chez Le Corbusier, sur le projet d’unité d’habitation de Marseille, dont il dirigea le chantier avec l’architecte américain Shadrach Woods (1923-1973).

En 1951, Candilis et Woods vont diriger le bureau africain de l’Atbat (Ateliers des bâtisseurs), structure créée par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogensky. À son retour en France, Candilis rencontre à l’Atbat l’architecte yougoslave Alexis Josic (1921-2011).

L’aventure de l’équipe Candilis-Josic-Woods commence en 1954. En une dizaine d’années de travail commun (1955-1964), ces trois architectes installés en France ont posé les bases théoriques d’une critique du fonctionnalisme et, à travers d’innombrables chantiers, mis en application à grande échelle les principes d’une architecture nouvelle, dite « proliférante ».

Ils cherchent à produire de nouvelles typologies d’habitats, adaptées aux conditions économiques et sociales des habitants les plus démunis. L’humain est au centre de leurs préoccupations. « Le respect n’a pas de formule, pas de recette. C’est un sentiment que doit posséder l’architecte envers son client ; si la construction peut donner des satisfactions matérielles, l’architecture doit apporter quelque chose de plus : la dignité et la liberté » (Candilis, 1977).

Leur réflexion architecturale absolument nouvelle, centrée sur l’habitat, différera de celle de Le Corbusier et sera plus proche des recherches sur l’habitat minimal menées par les architectes allemands des années vingt.

L’abandon progressif d’une idée rationnelle et normative entraînera l’équipe d’architectes à se retrancher sur des « propositions pour un habitat évolutif », intégrant la problématique de la croissance et du changement à l’échelle de la maison individuelle.

Ils aborderont la question de l’habitat en donnant la priorité à l’organisation du plan.

L’équipe concevra selon un rationalisme subtil à la manière de Louis Kahn (espace servant/espace servi), des fonctions précises : accès, rangements, bains, etc.

Entre autres réalisations, citons l’extension de Bagnols-sur-Cèze et le quartier du Mirail à Toulouse. À partir de 1969, Candilis poursuit seul son activité en tant qu’architecte et urbaniste. Il travaille sur plusieurs projets de logements et d’écoles au Moyen-Orient, ainsi que sur l’aménagement de sites touristiques.

En 1970, entouré de nouveaux collaborateurs, Candilis concevra le village des Carrats à Port-Leucate suivant les principes mis au point antérieurement. Ils reprendront les systèmes en cluster (grappe) et en stem (tiges), métaphores anglo-saxonnes d’un urbanisme scientifique,

séduit par un mode d’organisation organique de l’habitat chère à Patrick Geddes.

Une citation

« L’œuvre la plus importante qui résulte de ce travail, de cette entente, de cette persévérance, est la création de conditions favorables pour permettre aux hommes de se rencontrer, de mieux se connaître. Et la connaissance conduisant à l’amitié renforce la paix entre les peuples. »

G. Candilis, 1977

Sources :

Cité du patrimoine archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_CANGE

Granveaud, « Candilis Georges (1913-1995) », Encyclopædia Universalis.

Georges Candilis, Bâtir la vie : un architecte témoin de son temps, Stock, 1977

Un projet

Le village de vacances des Carrats à Port-Leucate a été conçu par les architectes Georges Candilis, Georges Wursteisen, Pierre Raoux et Zygmund Knyszewsky.

Il fait partie des opérations de construction de la Mission Racine, programme pour l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, pour lequel Candilis a été nommé architecte en chef en 1964.

Pour l’équipe de Candilis, l’opération des Carrats devient un lieu d’expérimentation architecturale à dimension sociale. Composé de bungalows de formes cubiques, ses toits terrasses, ses patios, les bâtiments collectifs, les nombreux lieux publics (placettes, aires de jeux) ont permis la création d’un lieu idéal où tout était fait pour tendre vers un bonheur individuel et collectif.

Les architectes de la Team 10 (1), dont faisait partie Candilis, insistaient sur la relation de l’architecture avec la « quatrième dimension ». Les concepts clés « d’espace/temps » et de « mouvement », devaient être associés à ceux, de « plasticité », « mobilité », « flexibilité » et « évolution », dans le combat pour une redéfinition de l’architecture humaniste, une architecture de communauté.

En 1961, la Team X avec les concepts de Stem et de web récuse le dogme du zoning fonctionnel de la charte d’Athènes, et son outil de mesure le Zipaton : une trame plastifiée mécanique qui, une fois collée sur le papier, marquait un type général d’utilisation, plutôt qu’un volume ou une forme en particulier.

Se basant sur ces deux concepts, la prise en compte de la fonction ne se fonde plus seulement sur l’espace, elle intègre l’échelle de l’homme dans ses déplacements et son temps de parcours à l’intérieur des espaces (2).

Le concept de stem (tige) est utilisé comme un moyen d’organiser l’urbanisme de masse. Plus concrètement, le stem était une zone piétonne continue reliant les principaux équipements urbains. Le stem central est considéré comme la structure fondamentale, à la fois sociale et matérielle, des ensembles résidentiels.

Le stem apparaît pour la première fois dans leur projet pour le concours de Caen-Hérouville, puis à Toulouse-Le Mirail. Il s’enrichit par la suite avec le cluster des « grappes » de constructions de petites et de grandes hauteurs s’articulent autour des espaces publics (stem) qui se prolongent dans les îlots résidentiels.

Le concept continuera son évolution avec l’apparition du Web qui « n’est pas essentiellement un système de circulation, mais un système d’environnement. C’est le moyen d’établir une hiérarchisation à grande échelle, qui par son existence rend possible une expression individuelle à très petite échelle. Le Web doit être un système hautement flexible dans un monde d’une grande mobilité. La flexibilité est garantie par l’uniformité de l’intensité initiale des activités sur le Web, de telle sorte qu’il puisse être accroché à n’importe quel point, et qu’il puisse lui-même s’accrocher aux systèmes plus importants à n’importe quel endroit. Ces liaisons déterminent des points de très grande intensité mais la flexibilité première reste toujours et les points de densité qui surviennent à mesure que le Web en vivant devient polycentrique, gardent leur caractère de mobilité. Ces systèmes feront preuve, à leur commencement, d’une intensité d’activité également répartie, de manière à ne pas compromettre l’avenir ». Woods, Paris, août-décembre 1962 (3- 4)

La question du plus grand nombre poussera la Team 10 à innover non seulement sur le registre programmatique ou urbanistique, mais également dans le domaine esthétique.

Les architectes s’intéressent à la rythmique des nombres, grâce au rythme et à la géométrie, les grands nombres devenaient maniables pour la composition et visuellement intelligibles.

Les principes de base en étaient une relation de réciprocité entre la partie et le tout, ainsi qu’une structure non hiérarchique et polycentrique qui reliait entre elles les différentes échelles de l’environnement construit.

C’est dans le prolongement du courant général de l’architecture moderne et de cette restructuration idéologique que naîtra l’opération des Carrats de Port-Leucate en 1969.

Les membres de la Team 10, émergée des Ciam dans les années cinquante, par leurs analyses, dessins, publications, enseignements, ont suscité un profond renouvellement de la pensée moderne sur l’architecture et la ville, car pour eux :

« La structure d’une ville ne tient pas à sa géométrie mais aux activités humaines qu’elle recèle. » Candilis-Josic-Woods, 1964 (5).

Notes :

(1) Le nom de Team 10 fait référence au Xe congrès des CIAM (congrès international d’architecture moderne), pendant lequel, un groupe d’architectes issus du Mouvement moderne remettra en cause les principes de la charte d’Athènes.

Sources :

(2) Source éditoriale Le Carré Bleu quarante ans – 1958-1998, p. 1 à 3.

(3) Source première édition Carré bleu, n° 3, 1962

(4) Carré bleu, numéro 3-4, 1998, p. 44

(5) Dossier de presse Expo en 2008, Cité de l’architecture & du patrimoine. Mouvement moderne : premières autocritiques, Team X, une utopie du présent (1953-1981) LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

 

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

 

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

 

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

 

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

 

Une multitude de procédures administratives

 

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

 

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

 

Les contextes de constructions

 

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

 

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

 

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

 

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

 

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

 

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

 

Les modes de constructions

 

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

 

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

 

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

 

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

 

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

 

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

 

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

 

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

 

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

 

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

 

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

 

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

 

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

 

Vers des logements sociaux en grande série

 

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

 

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

 

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

 

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

 

Des chantiers d'expérience

 

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

 

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

 

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

 

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

 

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

 

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstructi

"Jesus took with him Peter and James and John and led them up a high mountain where they could be alone by themselves. There in their presence he was transfigured: his clothes became dazzlingly white, whiter than any earthly bleacher could make them. Elijah appeared to them with Moses; and they were talking with Jesus. Then Peter spoke to Jesus: ‘Rabbi,’ he said ‘it is wonderful for us to be here; so let us make three tents, one for you, one for Moses and one for Elijah.’ He did not know what to say; they were so frightened. And a cloud came, covering them in shadow; and there came a voice from the cloud, ‘This is my Son, the Beloved. Listen to him.’ Then suddenly, when they looked round, they saw no one with them any more but only Jesus.

As they came down from the mountain he warned them to tell no one what they had seen, until after the Son of Man had risen from the dead. They observed the warning faithfully, though among themselves they discussed what ‘rising from the dead’ could mean."

 

– Mark 9:2-10, which is the Gospel for the Feast of the Transfiguration (6 August).

 

Detail from a window in St Mary de Castro in Leicester.

les Trente Glorieuses de Toulouse transfigurée ou défigurée? Curieux mélange entre passé empreint de ruralité et modernisme d'une nouvelle vie citadine, Toulouse a été bousculée durant les Trente Glorieuses. Elle en porte encore la marque. Cachez ce béton que Toulouse ne saurait voir ! Aujourd'hui, pour coller à l'image de Ville rose, les nouvelles constructions sont fréquemment parées de briquettes. Mais lors de son essor économique, de l'après-guerre aux années 70, la ville a aussi vu pousser des immeubles, des usines et des équipements qui rompaient avec la tradition. «Les Trente Glorieuses» imposaient l'image du progrès, ouvraient grandes des brèches pour la voiture (les allées Jean-Jaurès) et multipliaient les étages. «Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut», chante Nougaro en 1967, au plus fort des constructions. La halle octogonale au dôme d'ardoises du marché des Carmes ? Jetée à terre. Même chose pour la halle Victor-Hugo, qui laissera la place à un immeuble blanc hérissé de compartiments de béton. Cinquante ans plus tard, parés des vertus du vintage, on les regarderait avec admiration.

500 bâtiments en 30 ans !

En ouvrant une collection «au temps des Trente Glorieuses»*, les éditions toulousaines Loubatières classent le progrès au rayon de la nostalgie. Son rédacteur, l'historien Rémy Pech qui présida l'université du Mirail (construite au début des années 70) rappelle qu'entre 1946 et 1975, «Toulouse gagne près de 110 000 habitants ; la vie quotidienne change profondément, les grands magasins supplantent les boutiques de quartier, on se presse à la foire internationale...». Le quartier du Mirail sortira bientôt de terre. Symbole de la Toulouse moderne, il en est éloigné : les bus 12 et 148 le relient péniblement en attendant l'arrivée du métro, en 1990, alors que la crise s'est installée durablement. Chargé d'un inventaire de l'architecture du siècle dernier en Midi-Pyrénées, l'architecte Rémi Papillault a recensé 693 bâtiments construits à Toulouse, dont 500 pour les seules Trente Glorieuses.

«C'est une période très riche, où des agences remarquées marient le béton aux matériaux traditionnels de la région, la brique et les galets», note l'architecte, citant les immeubles de Gardia et Zavagno, boulevard des Récollets ou l'école de la rue de la chaussée, signée Pierre Debeaux. Cette dernière se fait discrète, dans la continuité urbaine. Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» www.ladepeche.fr/.../2232355-trente-glorieuses... Batir la vie - 311 pages. Quelques planches en noir et blanc. 2 photos disponibles.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle

Bâtir la vie est un récit autobiographique, recueilli et mis en forme en 1977 par Michel Lefebvre. Candilis raconte son extraordinaire parcours, de Bakou à Athènes, Paris, Casablanca ou La Martinique, de sa participation aux CIAM, puis au Team 10 à ses dernières réflexions sur l'habitat contemporain, de la Résistance grecque à l'enseignement à l'Ecole des Beaux Arts. Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle. BATIR! www.franceculture.fr/.../batir-la-vie-un... Tel était le rêve de Georges Candilis. C'est devenu une passion. Une passion qui a fait de lui aujourd'hui un célèbre architecte. S'il a toujours tenté, à travers ses recherches et ses réalisations, de réconcilier la maison et la ville, c'est peut-être, en partie, parce que sa jeunesse fut une grande aventure, un long voyage, la quête permanente d'un havre où "se reposer" et où "voir se reposer" les autres.

Né à Bakou en 1913, il part à l'âge de 12 ans pour la Grèce et entre, après ses années de collège, à l'école Polytechnique d'Athènes, section architecture. Il n'abandonnera plus jamais cette discipline. Après la guerre contre les Italiens, la résistance contre les Allemands et les Anglais, une bourse du gouvernement français lui permet, en 1945, de gagner la ville de ses rêves : Paris. C'est là, en effet, que travaille l'un des plus grands architectes de l'époque : Le Corbusier. Intégré à son équipe, il participe de façon directe avec lui à la construction de la fameuse "Maison du Fada" à Marseille.

Déjà se dessinent dans son esprit les grands axes de ses recherches futures : faire des logements "riches" pour les pauvres, des lieux qui servent et respectent l'homme. Ce sont successivement des maisons pour Gitans, des réalisations à la Martinique pour l'habitat tropical, un grand ensemble à Toulouse - Le Mirail - où il tente de créer une ville sans ségrégation ; l'aménagement du Languedoc-Roussillon consacré aux loisirs populaires.

Aujourd'hui, Georges Candilis poursuit son rêve de toujours: mettre au service des plus déshérités- hier, ceux des bidonvilles, qu'il a pu voir en Amérique du Sud - aujourd'hui, ceux des populations sous-développées du Moyen-Orient, sont art de bâtir qui est en même temps un art de vivre. un architecte témoin de son temps - récit recueillli par Michel Lefebvre - Candilis Georges, Lefebvre Mic @ Un homme

D’origine grecque, né à Bakou (1913-1995), l’architecte français Georges Candilis a fait ses études à l’École polytechnique nationale d’Athènes avant de travailler, dès 1946, chez Le Corbusier, sur le projet d’unité d’habitation de Marseille, dont il dirigea le chantier avec l’architecte américain Shadrach Woods (1923-1973).

En 1951, Candilis et Woods vont diriger le bureau africain de l’Atbat (Ateliers des bâtisseurs), structure créée par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogensky. À son retour en France, Candilis rencontre à l’Atbat l’architecte yougoslave Alexis Josic (1921-2011).

L’aventure de l’équipe Candilis-Josic-Woods commence en 1954. En une dizaine d’années de travail commun (1955-1964), ces trois architectes installés en France ont posé les bases théoriques d’une critique du fonctionnalisme et, à travers d’innombrables chantiers, mis en application à grande échelle les principes d’une architecture nouvelle, dite « proliférante ».

Ils cherchent à produire de nouvelles typologies d’habitats, adaptées aux conditions économiques et sociales des habitants les plus démunis. L’humain est au centre de leurs préoccupations. « Le respect n’a pas de formule, pas de recette. C’est un sentiment que doit posséder l’architecte envers son client ; si la construction peut donner des satisfactions matérielles, l’architecture doit apporter quelque chose de plus : la dignité et la liberté » (Candilis, 1977).

Leur réflexion architecturale absolument nouvelle, centrée sur l’habitat, différera de celle de Le Corbusier et sera plus proche des recherches sur l’habitat minimal menées par les architectes allemands des années vingt.

L’abandon progressif d’une idée rationnelle et normative entraînera l’équipe d’architectes à se retrancher sur des « propositions pour un habitat évolutif », intégrant la problématique de la croissance et du changement à l’échelle de la maison individuelle.

Ils aborderont la question de l’habitat en donnant la priorité à l’organisation du plan.

L’équipe concevra selon un rationalisme subtil à la manière de Louis Kahn (espace servant/espace servi), des fonctions précises : accès, rangements, bains, etc.

Entre autres réalisations, citons l’extension de Bagnols-sur-Cèze et le quartier du Mirail à Toulouse. À partir de 1969, Candilis poursuit seul son activité en tant qu’architecte et urbaniste. Il travaille sur plusieurs projets de logements et d’écoles au Moyen-Orient, ainsi que sur l’aménagement de sites touristiques.

En 1970, entouré de nouveaux collaborateurs, Candilis concevra le village des Carrats à Port-Leucate suivant les principes mis au point antérieurement. Ils reprendront les systèmes en cluster (grappe) et en stem (tiges), métaphores anglo-saxonnes d’un urbanisme scientifique,

séduit par un mode d’organisation organique de l’habitat chère à Patrick Geddes.

Une citation

« L’œuvre la plus importante qui résulte de ce travail, de cette entente, de cette persévérance, est la création de conditions favorables pour permettre aux hommes de se rencontrer, de mieux se connaître. Et la connaissance conduisant à l’amitié renforce la paix entre les peuples. »

G. Candilis, 1977

Sources :

Cité du patrimoine archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_CANGE

Granveaud, « Candilis Georges (1913-1995) », Encyclopædia Universalis.

Georges Candilis, Bâtir la vie : un architecte témoin de son temps, Stock, 1977

Un projet

Le village de vacances des Carrats à Port-Leucate a été conçu par les architectes Georges Candilis, Georges Wursteisen, Pierre Raoux et Zygmund Knyszewsky.

Il fait partie des opérations de construction de la Mission Racine, programme pour l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, pour lequel Candilis a été nommé architecte en chef en 1964.

Pour l’équipe de Candilis, l’opération des Carrats devient un lieu d’expérimentation architecturale à dimension sociale. Composé de bungalows de formes cubiques, ses toits terrasses, ses patios, les bâtiments collectifs, les nombreux lieux publics (placettes, aires de jeux) ont permis la création d’un lieu idéal où tout était fait pour tendre vers un bonheur individuel et collectif.

Les architectes de la Team 10 (1), dont faisait partie Candilis, insistaient sur la relation de l’architecture avec la « quatrième dimension ». Les concepts clés « d’espace/temps » et de « mouvement », devaient être associés à ceux, de « plasticité », « mobilité », « flexibilité » et « évolution », dans le combat pour une redéfinition de l’architecture humaniste, une architecture de communauté.

En 1961, la Team X avec les concepts de Stem et de web récuse le dogme du zoning fonctionnel de la charte d’Athènes, et son outil de mesure le Zipaton : une trame plastifiée mécanique qui, une fois collée sur le papier, marquait un type général d’utilisation, plutôt qu’un volume ou une forme en particulier.

Se basant sur ces deux concepts, la prise en compte de la fonction ne se fonde plus seulement sur l’espace, elle intègre l’échelle de l’homme dans ses déplacements et son temps de parcours à l’intérieur des espaces (2).

Le concept de stem (tige) est utilisé comme un moyen d’organiser l’urbanisme de masse. Plus concrètement, le stem était une zone piétonne continue reliant les principaux équipements urbains. Le stem central est considéré comme la structure fondamentale, à la fois sociale et matérielle, des ensembles résidentiels.

Le stem apparaît pour la première fois dans leur projet pour le concours de Caen-Hérouville, puis à Toulouse-Le Mirail. Il s’enrichit par la suite avec le cluster des « grappes » de constructions de petites et de grandes hauteurs s’articulent autour des espaces publics (stem) qui se prolongent dans les îlots résidentiels.

Le concept continuera son évolution avec l’apparition du Web qui « n’est pas essentiellement un système de circulation, mais un système d’environnement. C’est le moyen d’établir une hiérarchisation à grande échelle, qui par son existence rend possible une expression individuelle à très petite échelle. Le Web doit être un système hautement flexible dans un monde d’une grande mobilité. La flexibilité est garantie par l’uniformité de l’intensité initiale des activités sur le Web, de telle sorte qu’il puisse être accroché à n’importe quel point, et qu’il puisse lui-même s’accrocher aux systèmes plus importants à n’importe quel endroit. Ces liaisons déterminent des points de très grande intensité mais la flexibilité première reste toujours et les points de densité qui surviennent à mesure que le Web en vivant devient polycentrique, gardent leur caractère de mobilité. Ces systèmes feront preuve, à leur commencement, d’une intensité d’activité également répartie, de manière à ne pas compromettre l’avenir ». Woods, Paris, août-décembre 1962 (3- 4)

La question du plus grand nombre poussera la Team 10 à innover non seulement sur le registre programmatique ou urbanistique, mais également dans le domaine esthétique.

Les architectes s’intéressent à la rythmique des nombres, grâce au rythme et à la géométrie, les grands nombres devenaient maniables pour la composition et visuellement intelligibles.

Les principes de base en étaient une relation de réciprocité entre la partie et le tout, ainsi qu’une structure non hiérarchique et polycentrique qui reliait entre elles les différentes échelles de l’environnement construit.

C’est dans le prolongement du courant général de l’architecture moderne et de cette restructuration idéologique que naîtra l’opération des Carrats de Port-Leucate en 1969.

Les membres de la Team 10, émergée des Ciam dans les années cinquante, par leurs analyses, dessins, publications, enseignements, ont suscité un profond renouvellement de la pensée moderne sur l’architecture et la ville, car pour eux :

« La structure d’une ville ne tient pas à sa géométrie mais aux activités humaines qu’elle recèle. » Candilis-Josic-Woods, 1964 (5).

Notes :

(1) Le nom de Team 10 fait référence au Xe congrès des CIAM (congrès international d’architecture moderne), pendant lequel, un groupe d’architectes issus du Mouvement moderne remettra en cause les principes de la charte d’Athènes.

Sources :

(2) Source éditoriale Le Carré Bleu quarante ans – 1958-1998, p. 1 à 3.

(3) Source première édition Carré bleu, n° 3, 1962

(4) Carré bleu, numéro 3-4, 1998, p. 44

(5) Dossier de presse Expo en 2008, Cité de l’architecture & du patrimoine. Mouvement moderne : premières autocritiques, Team X, une utopie du présent (1953-1981) LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

 

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

 

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

 

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

 

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

 

Une multitude de procédures administratives

 

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

 

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

 

Les contextes de constructions

 

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

 

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

 

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

 

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

 

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

 

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

 

Les modes de constructions

 

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

 

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

 

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

 

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

 

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

 

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

 

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

 

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

 

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

 

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

 

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

 

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

 

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

 

Vers des logements sociaux en grande série

 

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

 

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

 

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

 

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

 

Des chantiers d'expérience

 

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

 

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

 

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

 

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

 

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

 

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstructi

From the exhibition label: On a high mountain Christ was transfigured - his face and clothes shining like the sun. Three disciples witnessed him in conversation with the prophets Moses (left) and Elijah (right). They fall down with fear at the sound of God's voice. Christ's holy radiance is indicated by the striations (golden folds) of his garments and the rosy glow on the ground. As viewers, we join the disciples and the newly sighted man from the previous scene, witnessing Christ's glory.

Shot for Our Daily Challenge topic: "Music/Poetry Inspired"

 

"The Battle Hymn of the Republic" written by Julia Ward Howe during November, 1861 at her hotel in Washington, DC. The tune became the marching song for the Union Army during the American Civil War.

 

"Mine eyes have seen the glory of the coming of the Lord:

He is trampling out the vintage where the grapes of wrath are stored;

He hath loosed the fateful lightning of His terrible swift sword:

His truth is marching on.

 

(Chorus)

Glory, glory, hallelujah!

Glory, glory, hallelujah!

Glory, glory, hallelujah!

His truth is marching on.

 

I have seen Him in the watch-fires of a hundred circling camps,

They have builded Him an altar in the evening dews and damps;

I can read His righteous sentence by the dim and flaring lamps:

His day is marching on.

 

(Chorus)

 

I have read a fiery gospel writ in burnished rows of steel:

"As ye deal with my contemners, so with you my grace shall deal;

Let the Hero, born of woman, crush the serpent with his heel,

Since God is marching on."

 

(Chorus)

 

He has sounded forth the trumpet that shall never call retreat;

He is sifting out the hearts of men before His judgment-seat:

Oh, be swift, my soul, to answer Him! be jubilant, my feet!

Our God is marching on.

 

(Chorus)

 

In the beauty of the lilies Christ was born across the sea,

With a glory in His bosom that transfigures you and me:

As He died to make men holy, let us die to make men free,

While God is marching on.

 

(Chorus)

 

He is coming like the glory of the morning on the wave,

He is Wisdom to the mighty, He is Succour to the brave,

So the world shall be His footstool, and the soul of Time His slave,

Our God is marching on."

 

German postcard in the Film-Sterne series by Rotophot, no. 569/3. Photo: Richard Oswald-Film. Heinz Salfner as Peer Gynt in Peer Gynt (Victor Barnowsky, 1918-1919). This was a two-part film, shot and passing German the censor in 1918, but the first public release in Berlin was in April 1919. The film was an adaptation of Henrik Ibsen's dramatic poem 'Peer Gynt' (1867). It was the only film by theatre expert Barnowsky, who also scripted the film. The cinematography was by Max Fassbender.

 

Plot:

Part I: Peer's Youth.

Norway in the 19th century: Peer Gynt (Heinz Salfner) is a powerful peasant boy who tries to steal himself out of his miserable reality with made-up stories. He suppresses the fact that his father Jon Gynt (Hans Sternberg), once a respected man in the village and the surrounding area, is in danger of losing his farm and possessions through mismanagement and alcoholic excesses. In Peer's imagination, the run-down house is still a magnificent palace. Peer also manages to suppress the fact that he himself is a good-for-nothing. He sees himself as a hero and knows how to make his mother Aase (Ilka Grüning) believe what a "hotshot" he is. Aase, for whom the day thief and dreamer Peer means everything to her, transfigures the young man in her imagination, who not only lets the farm degenerate more and more and imagines himself in a world of trolls and demons, but also walks with much enthusiasm but ultimately only little success on suitor's feet. The button caster (Conrad Veidt), a figure from the dreams of his childhood, seduces Gynt into a series of foolish deeds. One day Peer kidnaps Ingrid (Irmgard von Hansen), someone else's bride, while at the same time he meets the decent and demure Solveig (Lina Lossen). Solveig is the exact opposite of Gynt: down-to-earth and faithful. She would be the one to finally set him on the path of virtue. But the restless spirit Peer is drawn to faraway places.

 

Part II: Peer's Wanderings and Death.

Peer believes that he must now set out into the "wide world" in search of adventure and prosperity. And so he leaves, leaving behind the kind-hearted Solveig. Gynt subsequently experiences the longed-for adventures. Three decades later, Peer Gynt has become rich in Africa, among other things through slave trading, and has finally settled in Morocco. There, however, his business partners steal his ship and all his valuable possessions. His ship sinks, and Peer seems to have come to terms with his renewed poverty. In these moments, he finds God and begins to understand what the true values of life are. One day, he is driven by certain circumstances to the Sahara Desert, where he finds salvation in an oasis. Here he meets Anitra (Anita Berber or Hanna Lierke), as mysterious as she is soulless, who first steals his heart and eventually his remaining possessions. But he has still not reached the lowest point of his life: in Cairo, Peer Gynt ends up in an insane asylum run by the German doctor Dr. Begriffenfeldt (georg John). But finally, for once, he is lucky. Here he meets compatriots, sailors who have gone ashore locally, who are willing to take the now purified Peer Gynt back to his old home. Old and impoverished, Peer Gynt returns home, where Solveig has been waiting for him as promised. And the faithful soul has not remained idle all these years: she has managed the dilapidated farm and brought it back to shape. She not only makes sure that Gynt finds a home, but also his salvation with her. Now he can die at peace with himself and his life.

 

Sources: Wikipedia (German) and IMDb.

 

And, please check out our blog European Film Star Postcards.

Mercredi 22 mars 2023. Semaine 12, Sainte Léa — 81/284. Plieux. Nuit difficile, mictions insignifiantes et horriblement douloureuses. Réveillé à six heures et demie, vu l’aube. Rendormi. Levé à huit heures. “Souvenirs” Facebook. Le Jour ni l’Heure, autoportrait de la nuit et l’aube de ce jour même sur la porte Delmas. Vives douleurs encore, puis ça passe (dans les deux sens du verbe). Comptes : Dernière connexion le 18/03/2023 à 10h32 /// Bonjour M. CAMUS /// Avoirs 591,04 € /// Crédits -36.445,07 € /// Solde au 21/03/2023579,04 € /// À venir -1.423,26 € | Prévisionnel -844,22 € /// 20/03 CHEQUE 4365035 -25,00 € (?). 10:51:04 /////// LJNH / Flickr. M. et Mme Curiace parents livrent Les Cendres et Albertine disparue encadrés (930 €). Leur donne à encadrer le grand Aleph rouge et le petit Buchenwald II (vasistas du chenil). Journal (l’intelligence des organes). 50. 50. 12. 12. 100. 20. 25. 20. 25. Bain. Bu un litre à deux heures, avec du Doliprane, juste avant de quitter la maison avec Pierre. Forte douleur en chemin, pas l’envie de pisser, le caillou dans la verge (?). Clinique Calabet, passe assez vite, état de la vessie jugé moins satisfaisant que la veille (“aux trois quarts pleine”), mais suffisant pour les rayons. Rentre vers quatre heures, extrêmement fatigué (étape à La Monjette). Séance de réaccrochage avec Pierre, Les Cendres encadrées regagnent leur place à main droite du bureau (pour le bureaucrate), Albertine disparue la sienne dans l’embrasure à coussiège, La Nuit transfigurée noire remplace (mal) le grand Aleph rouge à la place d’honneur, Mark Walton II reste en plan — tout cela assez difficile (pour Pierre) et fatigant (pour moi qui “assiste”, dans les deux sens du mot, comme je peux). Dictionnaire des délicatesses. Écrit à Me Hourdin. La Libération du territoire, 188.043 (les mots). Dîné aux nouvelles, gnocchis, carottes, poire à la vapeur. Vu Hope Gap, Goodbye, 2021, de William Nicholson (mari de Virginia Bell !), avec Annette Bening, Bill Nighy, Josh O’Connor et Hope Gap, Seaford, Sussex. Lecture, 322.429 (Libérez Henri Martin). Couché peu après minuit.

Wooden coffin, and associated mummy of a woman. The coffin is in a shape known as 'anthropoid' or 'mummiform', representing the deceased in a transfigured, god-like form. The coffin has a gilded face and a tripartite wig, painted blue. Scenes of deities and hieroglyphic inscription decorate the entire surface of the coffin lid and base.

 

The mummy is well preserved and fully wrapped, with a linen-and-plaster (cartonnage) chestpiece over her abdomen. An X-ray taken in the 1970s suggests that there may be an amulet in place under the wrappings of the chest area. in the past has shown evidence of a possible protective amulet under the linen across the chest.

 

Hieroglyphic texts on coffin, not translated.

 

[Ptolemaic period | Manchester Museum | Acc. No. 13783 | 99 x 201 x 70 cm]

The Soldiers' Chapel of St. Peter's Church of England in Ballarat sits just to the left of the main nave and church altar. It was built after the Great War (1914 - 1918) in honour of those in the St. Peters congregation who fought for, and sometimes made the supreme sacrifice, for King and country during the bloody conflict, and offers a quiet place separate from the main church for reflection and prayer. The Soldiers' Chapel houses the William Hill and Son, Norman and Beard Ltd. organ, and also features several beautiful stained glass windows.

 

Although the Soldier's Chapel contains memorials to soldiers lost during the Great War, there is one which is for one son of Ballarat who came home; Daryl Ballantyne Tunbridge.

 

The Daryl Ballantyne Tunbridge Memorial Window features the Transfiguration of Jesus as its theme. It depicts Jesus in red robes atop a green mountaintop at the point when he is transfigures and becomes radiant. This is especially apparent when the sun pours through the stained glass, illuminating it and highlighting the yellow and golden yellow panes of glass. The Daryl Ballantyne Tunbridge Memorial Window contained the unmistakable elongated design characteristics of Australian stained glass artist and fellow Great War veteran, Napier Waller.

 

Daryl Ballantyne Tunbridge was a driver of Eighteenth Company of the Australian Army Service Corps. He died on the 18th of August 1963 and is buried not too far from St. Peter’s Church of England in the Ballarat Old Cemetery in the family plot, alongside his father Walter Edward, mother Jane and his two sisters Hettie and Mary Lilian. He outlived all of them, as well as his brother Geoffrey Ballantyne Tunbridge, who was a gunner of the Second Field Artillery Brigade of the Australian Army who was killed in action, at the tender age of just 21, on the 14th of March 1918 in Belgium. There is a separate stained glass memorial window featuring the allegorical figure of Faith dedicated to Geoffrey Ballantyne Tunbridge just a few feet from Daryl Ballantyne Tunbridge’s memorial.

 

Mervyn Napier Waller (1893 – 1972) was an Australian artist. Born in Penshurst, Victoria, Napier was the son of William Waller, contractor, and his wife Sarah, née Napier. Educated locally until aged 14, he then worked on his father's farm. In 1913 he began studies at the National Gallery schools, Melbourne, and first exhibited water-colours and drawings at the Victorian Artists' Society in 1915. On 31 August of that year he enlisted in the Australian Imperial Force, and on 21 October at the manse of St Andrew's Presbyterian Church, Carlton, married Christian Yandell, a fellow student and artist from Castlemaine. Serving in France from the end of 1916, Waller was seriously wounded in action, and his right arm had to be amputated at the shoulder. Whilst convalescing in France and England Napier learned to write and draw with his left hand. After coming home to Australia he exhibited a series of war sketches in Melbourne, Sydney, Adelaide and Hobart between 1918 and 1919 which helped to establish his reputation as a talented artist. Napier continued to paint in water-colour, taking his subjects from mythology and classical legend, but exhibited a group of linocuts in 1923. In 1927 Napier completed his first major mural for the Menzies Hotel, Melbourne. Next year his mural 'Peace after Victory' was installed in the State Library of Victoria. Visiting England and Europe in 1929 to study stained glass, the Wallers travelled in Italy where Napier was deeply impressed by the mosaics in Ravenna and studied mosaic in Venice. He returned to Melbourne in March 1930 and began to work almost exclusively in stained glass and mosaic. In 1931 he completed a great monumental mosaic for the University of Western Australia; two important commissions in Melbourne followed: the mosaic façade for Newspaper House (completed 1933) and murals for the dining hall in the Myer Emporium (completed 1935). During this time he also worked on a number of stained-glass commissions, some in collaboration with his wife, Christian. Between 1939 and 1945 he worked as an illustrator and undertook no major commissions. In 1946 he finished a three-lancet window commemorating the New Guinea martyrs for St Peter's Church, Eastern Hill. In 1952-58 he designed and completed the mosaics and stained glass for the Hall of Memory at the Australian War Memorial, Canberra. On 25 January 1958 in a civil ceremony in Melbourne Waller had married Lorna Marion Reyburn, a New Zealand-born artist who had long been his assistant in stained glass.

 

St. Peter's Church of England in Ballarat's main boulevard, Sturt Street, is an early and simple bluestone church which is given architectural interest by its elaborately detailed, later tower.

 

The imposing tower was commenced in 1864 to designs of architect C. D. Cuthbert in early English Gothic Revival style. Later additions include the west transept, which was completed in 1870, the tower which was completed in 1891, and east chapel which was completed in 1917.

 

The tower is very elaborately detailed with a castellated parapet, paired belfry windows and trefoil windows, a motif used in the nave gable above the lancel windows.

 

To this day, it still stands behind its original iron palisade fence.

 

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