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Is the virtual self unreal, or suprareal?

les Trente Glorieuses de Toulouse transfigurée ou défigurée? Curieux mélange entre passé empreint de ruralité et modernisme d'une nouvelle vie citadine, Toulouse a été bousculée durant les Trente Glorieuses. Elle en porte encore la marque. Cachez ce béton que Toulouse ne saurait voir ! Aujourd'hui, pour coller à l'image de Ville rose, les nouvelles constructions sont fréquemment parées de briquettes. Mais lors de son essor économique, de l'après-guerre aux années 70, la ville a aussi vu pousser des immeubles, des usines et des équipements qui rompaient avec la tradition. «Les Trente Glorieuses» imposaient l'image du progrès, ouvraient grandes des brèches pour la voiture (les allées Jean-Jaurès) et multipliaient les étages. «Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut», chante Nougaro en 1967, au plus fort des constructions. La halle octogonale au dôme d'ardoises du marché des Carmes ? Jetée à terre. Même chose pour la halle Victor-Hugo, qui laissera la place à un immeuble blanc hérissé de compartiments de béton. Cinquante ans plus tard, parés des vertus du vintage, on les regarderait avec admiration.

500 bâtiments en 30 ans !

En ouvrant une collection «au temps des Trente Glorieuses»*, les éditions toulousaines Loubatières classent le progrès au rayon de la nostalgie. Son rédacteur, l'historien Rémy Pech qui présida l'université du Mirail (construite au début des années 70) rappelle qu'entre 1946 et 1975, «Toulouse gagne près de 110 000 habitants ; la vie quotidienne change profondément, les grands magasins supplantent les boutiques de quartier, on se presse à la foire internationale...». Le quartier du Mirail sortira bientôt de terre. Symbole de la Toulouse moderne, il en est éloigné : les bus 12 et 148 le relient péniblement en attendant l'arrivée du métro, en 1990, alors que la crise s'est installée durablement. Chargé d'un inventaire de l'architecture du siècle dernier en Midi-Pyrénées, l'architecte Rémi Papillault a recensé 693 bâtiments construits à Toulouse, dont 500 pour les seules Trente Glorieuses.

«C'est une période très riche, où des agences remarquées marient le béton aux matériaux traditionnels de la région, la brique et les galets», note l'architecte, citant les immeubles de Gardia et Zavagno, boulevard des Récollets ou l'école de la rue de la chaussée, signée Pierre Debeaux. Cette dernière se fait discrète, dans la continuité urbaine. Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» www.ladepeche.fr/.../2232355-trente-glorieuses... Batir la vie - 311 pages. Quelques planches en noir et blanc. 2 photos disponibles.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle

Bâtir la vie est un récit autobiographique, recueilli et mis en forme en 1977 par Michel Lefebvre. Candilis raconte son extraordinaire parcours, de Bakou à Athènes, Paris, Casablanca ou La Martinique, de sa participation aux CIAM, puis au Team 10 à ses dernières réflexions sur l'habitat contemporain, de la Résistance grecque à l'enseignement à l'Ecole des Beaux Arts. Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle. BATIR! www.franceculture.fr/.../batir-la-vie-un... Tel était le rêve de Georges Candilis. C'est devenu une passion. Une passion qui a fait de lui aujourd'hui un célèbre architecte. S'il a toujours tenté, à travers ses recherches et ses réalisations, de réconcilier la maison et la ville, c'est peut-être, en partie, parce que sa jeunesse fut une grande aventure, un long voyage, la quête permanente d'un havre où "se reposer" et où "voir se reposer" les autres.

Né à Bakou en 1913, il part à l'âge de 12 ans pour la Grèce et entre, après ses années de collège, à l'école Polytechnique d'Athènes, section architecture. Il n'abandonnera plus jamais cette discipline. Après la guerre contre les Italiens, la résistance contre les Allemands et les Anglais, une bourse du gouvernement français lui permet, en 1945, de gagner la ville de ses rêves : Paris. C'est là, en effet, que travaille l'un des plus grands architectes de l'époque : Le Corbusier. Intégré à son équipe, il participe de façon directe avec lui à la construction de la fameuse "Maison du Fada" à Marseille.

Déjà se dessinent dans son esprit les grands axes de ses recherches futures : faire des logements "riches" pour les pauvres, des lieux qui servent et respectent l'homme. Ce sont successivement des maisons pour Gitans, des réalisations à la Martinique pour l'habitat tropical, un grand ensemble à Toulouse - Le Mirail - où il tente de créer une ville sans ségrégation ; l'aménagement du Languedoc-Roussillon consacré aux loisirs populaires.

Aujourd'hui, Georges Candilis poursuit son rêve de toujours: mettre au service des plus déshérités- hier, ceux des bidonvilles, qu'il a pu voir en Amérique du Sud - aujourd'hui, ceux des populations sous-développées du Moyen-Orient, sont art de bâtir qui est en même temps un art de vivre. un architecte témoin de son temps - récit recueillli par Michel Lefebvre - Candilis Georges, Lefebvre Mic @ Un homme

D’origine grecque, né à Bakou (1913-1995), l’architecte français Georges Candilis a fait ses études à l’École polytechnique nationale d’Athènes avant de travailler, dès 1946, chez Le Corbusier, sur le projet d’unité d’habitation de Marseille, dont il dirigea le chantier avec l’architecte américain Shadrach Woods (1923-1973).

En 1951, Candilis et Woods vont diriger le bureau africain de l’Atbat (Ateliers des bâtisseurs), structure créée par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogensky. À son retour en France, Candilis rencontre à l’Atbat l’architecte yougoslave Alexis Josic (1921-2011).

L’aventure de l’équipe Candilis-Josic-Woods commence en 1954. En une dizaine d’années de travail commun (1955-1964), ces trois architectes installés en France ont posé les bases théoriques d’une critique du fonctionnalisme et, à travers d’innombrables chantiers, mis en application à grande échelle les principes d’une architecture nouvelle, dite « proliférante ».

Ils cherchent à produire de nouvelles typologies d’habitats, adaptées aux conditions économiques et sociales des habitants les plus démunis. L’humain est au centre de leurs préoccupations. « Le respect n’a pas de formule, pas de recette. C’est un sentiment que doit posséder l’architecte envers son client ; si la construction peut donner des satisfactions matérielles, l’architecture doit apporter quelque chose de plus : la dignité et la liberté » (Candilis, 1977).

Leur réflexion architecturale absolument nouvelle, centrée sur l’habitat, différera de celle de Le Corbusier et sera plus proche des recherches sur l’habitat minimal menées par les architectes allemands des années vingt.

L’abandon progressif d’une idée rationnelle et normative entraînera l’équipe d’architectes à se retrancher sur des « propositions pour un habitat évolutif », intégrant la problématique de la croissance et du changement à l’échelle de la maison individuelle.

Ils aborderont la question de l’habitat en donnant la priorité à l’organisation du plan.

L’équipe concevra selon un rationalisme subtil à la manière de Louis Kahn (espace servant/espace servi), des fonctions précises : accès, rangements, bains, etc.

Entre autres réalisations, citons l’extension de Bagnols-sur-Cèze et le quartier du Mirail à Toulouse. À partir de 1969, Candilis poursuit seul son activité en tant qu’architecte et urbaniste. Il travaille sur plusieurs projets de logements et d’écoles au Moyen-Orient, ainsi que sur l’aménagement de sites touristiques.

En 1970, entouré de nouveaux collaborateurs, Candilis concevra le village des Carrats à Port-Leucate suivant les principes mis au point antérieurement. Ils reprendront les systèmes en cluster (grappe) et en stem (tiges), métaphores anglo-saxonnes d’un urbanisme scientifique,

séduit par un mode d’organisation organique de l’habitat chère à Patrick Geddes.

Une citation

« L’œuvre la plus importante qui résulte de ce travail, de cette entente, de cette persévérance, est la création de conditions favorables pour permettre aux hommes de se rencontrer, de mieux se connaître. Et la connaissance conduisant à l’amitié renforce la paix entre les peuples. »

G. Candilis, 1977

Sources :

Cité du patrimoine archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_CANGE

Granveaud, « Candilis Georges (1913-1995) », Encyclopædia Universalis.

Georges Candilis, Bâtir la vie : un architecte témoin de son temps, Stock, 1977

Un projet

Le village de vacances des Carrats à Port-Leucate a été conçu par les architectes Georges Candilis, Georges Wursteisen, Pierre Raoux et Zygmund Knyszewsky.

Il fait partie des opérations de construction de la Mission Racine, programme pour l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, pour lequel Candilis a été nommé architecte en chef en 1964.

Pour l’équipe de Candilis, l’opération des Carrats devient un lieu d’expérimentation architecturale à dimension sociale. Composé de bungalows de formes cubiques, ses toits terrasses, ses patios, les bâtiments collectifs, les nombreux lieux publics (placettes, aires de jeux) ont permis la création d’un lieu idéal où tout était fait pour tendre vers un bonheur individuel et collectif.

Les architectes de la Team 10 (1), dont faisait partie Candilis, insistaient sur la relation de l’architecture avec la « quatrième dimension ». Les concepts clés « d’espace/temps » et de « mouvement », devaient être associés à ceux, de « plasticité », « mobilité », « flexibilité » et « évolution », dans le combat pour une redéfinition de l’architecture humaniste, une architecture de communauté.

En 1961, la Team X avec les concepts de Stem et de web récuse le dogme du zoning fonctionnel de la charte d’Athènes, et son outil de mesure le Zipaton : une trame plastifiée mécanique qui, une fois collée sur le papier, marquait un type général d’utilisation, plutôt qu’un volume ou une forme en particulier.

Se basant sur ces deux concepts, la prise en compte de la fonction ne se fonde plus seulement sur l’espace, elle intègre l’échelle de l’homme dans ses déplacements et son temps de parcours à l’intérieur des espaces (2).

Le concept de stem (tige) est utilisé comme un moyen d’organiser l’urbanisme de masse. Plus concrètement, le stem était une zone piétonne continue reliant les principaux équipements urbains. Le stem central est considéré comme la structure fondamentale, à la fois sociale et matérielle, des ensembles résidentiels.

Le stem apparaît pour la première fois dans leur projet pour le concours de Caen-Hérouville, puis à Toulouse-Le Mirail. Il s’enrichit par la suite avec le cluster des « grappes » de constructions de petites et de grandes hauteurs s’articulent autour des espaces publics (stem) qui se prolongent dans les îlots résidentiels.

Le concept continuera son évolution avec l’apparition du Web qui « n’est pas essentiellement un système de circulation, mais un système d’environnement. C’est le moyen d’établir une hiérarchisation à grande échelle, qui par son existence rend possible une expression individuelle à très petite échelle. Le Web doit être un système hautement flexible dans un monde d’une grande mobilité. La flexibilité est garantie par l’uniformité de l’intensité initiale des activités sur le Web, de telle sorte qu’il puisse être accroché à n’importe quel point, et qu’il puisse lui-même s’accrocher aux systèmes plus importants à n’importe quel endroit. Ces liaisons déterminent des points de très grande intensité mais la flexibilité première reste toujours et les points de densité qui surviennent à mesure que le Web en vivant devient polycentrique, gardent leur caractère de mobilité. Ces systèmes feront preuve, à leur commencement, d’une intensité d’activité également répartie, de manière à ne pas compromettre l’avenir ». Woods, Paris, août-décembre 1962 (3- 4)

La question du plus grand nombre poussera la Team 10 à innover non seulement sur le registre programmatique ou urbanistique, mais également dans le domaine esthétique.

Les architectes s’intéressent à la rythmique des nombres, grâce au rythme et à la géométrie, les grands nombres devenaient maniables pour la composition et visuellement intelligibles.

Les principes de base en étaient une relation de réciprocité entre la partie et le tout, ainsi qu’une structure non hiérarchique et polycentrique qui reliait entre elles les différentes échelles de l’environnement construit.

C’est dans le prolongement du courant général de l’architecture moderne et de cette restructuration idéologique que naîtra l’opération des Carrats de Port-Leucate en 1969.

Les membres de la Team 10, émergée des Ciam dans les années cinquante, par leurs analyses, dessins, publications, enseignements, ont suscité un profond renouvellement de la pensée moderne sur l’architecture et la ville, car pour eux :

« La structure d’une ville ne tient pas à sa géométrie mais aux activités humaines qu’elle recèle. » Candilis-Josic-Woods, 1964 (5).

Notes :

(1) Le nom de Team 10 fait référence au Xe congrès des CIAM (congrès international d’architecture moderne), pendant lequel, un groupe d’architectes issus du Mouvement moderne remettra en cause les principes de la charte d’Athènes.

Sources :

(2) Source éditoriale Le Carré Bleu quarante ans – 1958-1998, p. 1 à 3.

(3) Source première édition Carré bleu, n° 3, 1962

(4) Carré bleu, numéro 3-4, 1998, p. 44

(5) Dossier de presse Expo en 2008, Cité de l’architecture & du patrimoine. Mouvement moderne : premières autocritiques, Team X, une utopie du présent (1953-1981) LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

 

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

 

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

 

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

 

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

 

Une multitude de procédures administratives

 

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

 

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

 

Les contextes de constructions

 

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

 

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

 

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

 

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

 

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

 

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

 

Les modes de constructions

 

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

 

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

 

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

 

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

 

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

 

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

 

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

 

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

 

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

 

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

 

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

 

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

 

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

 

Vers des logements sociaux en grande série

 

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

 

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

 

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

 

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

 

Des chantiers d'expérience

 

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

 

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

 

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

 

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

 

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

 

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstructi

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Lundi 17 avril 2023. Semaine 16, Saint Anicet — 107/258. Plieux. Pas mauvaise nuit, levé trois ou quatre fois, et définitivement à huit heures moins vingt avec Pierre. Très beau temps. “Souvenirs” Facebook. Le Jour ni l’Heure, autoportrait de la nuit et paysage de la vallée de l’Arratz la veille. Acta. 10:58:52 /////// LJNH / Flickr. Journal (chantiers en cours). Les trois quatuors d’Arriaga, 1823, deux fois. 50. 50. 12. 12. 100. 25.25. 25. 25. Bain. Promenade sur le plateau, été au Cassé, croisé Pierre en voiture à l’aller, il vient me rejoindre au retour. Atelier, Bashô II, forcé sur les glacis, La Nuit transfigurée sans n° d’opus, 2008, encadrée (mal), beaucoup complexifié le fonds (entre autre avec des bleus très sombres, d’ailleurs invisibles). Lecture par Pierre de Benoist, Ce que veut dire penser, Raymond Abellio, Jules Monnerot. Correspondance avec Pierre, écit à un universitaire belge, à mon demi-frère, à MM. de Verrouarde et de La Farrrène. Discours de Bruxelles, 26.424 signes. Dîner de restes, poulet froid, mayonnaise, chips, saint-félicien, château de Vacquié 2005, demi-tartelette au citron. Vu Inspecteur Lavardin, 1986, de Claude Chabrol, avec Jean Poiret, Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafont, Jean-Claude Bideau. Désagréables incidents gastriques. La Libération du territoire, 231.140 signes. Couché à minuit et demi.

Revelation 12:1Parallel Commentaries Matthew Henry's Concise Commentary

12:1-6 The church, under the emblem of a woman, the mother of believers, was seen by the apostle in vision, in heaven. She was clothed with the sun, justified, sanctified, and shining by union with Christ, the Sun of Righteousness. The moon was under her feet; she was superior to the reflected and feebler light of the revelation made by Moses. Having on her head a crown of twelve stars; the doctrine of the gospel, preached by the twelve apostles, is a crown of glory to all true believers. As in pain to bring forth a holy family; desirous that the conviction of sinners might end in their conversion. A dragon is a known emblem of Satan, and his chief agents, or those who govern for him on earth, at that time the pagan empire of Rome, the city built upon seven hills. As having ten horns, divided into ten kingdoms. Having seven crowns, representing seven forms of government. As drawing with his tail a third part of the stars in heaven, and casting them down to the earth; persecuting and seducing the ministers and teachers. As watchful to crush the Christian religion; but in spite of the opposition of enemies, the church brought forth a manly issue of true and faithful professors, in whom Christ was truly formed anew; even the mystery of Christ, that Son of God who should rule the nations, and in whose right his members partake the same glory. This blessed offspring was protected of God.

Pulpit Commentary Verse 1. - And there appeared a great wonder; and a great sign was seen (Revised Version). This sign consists of the whole of the appearances, the account of which is contained in this verse and the following one. The vision is thus plainly declared to be figurative (cf. the use of the corresponding verb in Revelation 1:1). In heaven. Though the scene of the vision opens in heaven, it is immediately afterwards transferred to the earth. It is doubtful whether any particular signification is to be attached to the expression, though Wordsworth notes concerning the Church, "For her origin is from above; hers is the kingdom of heaven." And Bengel, "The woman, the Church, though on earth, is nevertheless, by virtue of her union with Christ, in heaven." A woman. The woman is undoubtedly the Church of God; not necessarily limited to the Christian Church, but the whole company of all who acknowledge God, including the heavenly beings in existence before the creation, as well as creation itself. The figure is found both in the Old Testament and in the New. Thus Isaiah 54:5, 6, "For thy Maker is thine Husband .... For the Lord hath called thee as a woman forsaken and grieved" (cf. also John 3:29; 2 Corinthians 11:2; Ephesians 5:25-32). Clothed with the sun. The whole description is intended to portray the glory and beauty of the Church. Most of the ancient commentators give particular interpretations of the symbols employed. Thus the sun is believed to represent Christ, the Sun of Righteousness. Primasius quotes Galatians 3:27, "For as many of you as have been baptized into Christ have put on Christ." And the moon under her feet. This is interpreted as showing the permanent nature of the Church; she treads underfoot the moon, the symbol of changing times and seasons. It is thought that a reference is thus intended to the futility of the endeavours made to subvert the Church (cf. Song of Solomon 6:10). Others variously interpret the moon of the Mosaic Law; the irreligion of the world; the Mohammedan power. But the figure is probably intended simply to enhance the beauty of the vision, and to portray the exceeding glory of the Church. We may also imagine the symbol to denote stability of existence in the midst of change of outward appearance, as the moon is ever existent and ever reappearing, though obscured for a time. And upon her head a crown of twelve stars. This image immediately suggests a reference to the twelve apostles of the Christian Church, and the twelve tribes of the Jewish Church. Wordsworth observes, "Twelve is the apostolic number, and stars are emblems of Christian teachers." In like manner the Jews were accustomed to speak of the minor prophets as "the twelve." The crown is στέφανος ( the crown of victory - the idea of which is prominent throughout the vision. Gill's Exposition of the Entire Bible And there appeared a great wonder in heaven,.... This vision begins a new account of things, and represents the church in the apostles' times, and purer ages of Christianity, and under the Heathen and Arian persecutions; after which an account is given of the beast, mentioned in Revelation 11:7, of his rise, power, and reign, and then of the victories of the saints over him and of the vials of God's wrath upon him, and of his utter ruin and destruction; when comes on the marriage of the Lamb, and after that the first resurrection, and the thousand years' reign; and the whole is closed with a most beautiful description of the new Jerusalem state, which is the grand point and utmost period this prophetic book leads unto. This vision was seen "in heavens", whither John was called up to, Revelation 4:1; and where the various scenes, in a visionary way, were acted, both before, and after this; and which was an emblem of the state of the church on earth: what was seen is called "a wonder" or "sign", it being very amazing to behold, and very significative of persons and things; and a "great" one, because it respects great affairs, and wonderful events relating to the state of the church in future times, as well as present: and the first thing seen and observed was a woman: by whom is meant, not the virgin Mary, as highly favoured of God, and big with her firstborn son Jesus; though there may be an allusion to her, and in some things there is a likeness, as is by some observed; as Mary brought forth Christ corporeally, and God in the fulness of time sent forth his Son, made of a woman, so this woman brings forth Christ spiritually, or the manly birth of his kingdom in the world, or one that should be the instrument of enlarging his kingdom; and as Herod sought to destroy Christ in his infancy, and as soon as born, so the dragon here stands watching to destroy the manly birth as soon as brought forth; and as Joseph, with Mary, and her son, by a divine direction, fled into Egypt, where they continued during the reign of Herod, so to this woman are given two wings of an eagle, to flee into the wilderness, where she abides, and is nourished, during the reign of antichrist; and as Herod, after the flight of Mary, killed all the infants of Bethlehem, of two years of age, and under, that he might destroy her son, so the dragon casts out a flood of water after the woman, to carry her away, and makes war with the remnant of her seed; and as the son of Mary, after he had done his work, was taken up to heaven, and made Lord and Christ, so the man child, this woman brings forth, is caught up to God, and his throne, to rule all nations with a rod of iron. But Mary, and the birth of Christ, can never be intended in this vision, that affair being past and over, and would never be represented to John in this manner, who was well acquainted with it: nor is the church of God, among the Jews of the former dispensation, designed; who were highly honoured of God, on whom he shone forth at the giving of the law to them; who had his word and ordinances, to be a light unto them, and had the priests and prophets of the Lord among them; and whose crown and glory it was to descend from the twelve patriarchs; and who were in great expectation of, and most earnestly desired, and longed for, and were, as it were, in pain for the coming of the Messiah; but to what purpose could such a representation of them be made to John now? much less is the church of the Jews, or the Jewish synagogue, as it was at the coming and birth of here designed, which was an evil, wicked, and adulterous generation, and so bad as not to be declared by the tongue and pen of man, and therefore far from answering the description here; but the pure apostolic church is meant, or the church of Christ, as it was in the times of the apostles, and the first ages of Christianity: the description answers to the first of the seven churches, the church at Ephesus, and to the opening of the first seal; and the church apostolical is here called "a woman", because the church was not now in its infancy, in nonage, as under the former dispensation, but grown up, mature, and at full age; and because espoused and married to Christ her husband, to whom she now brought forth many children, in a spiritual sense, as she hereafter will bring forth many more; and, because of her beauty in the eyes of her Lord and husband, which is greatly desired, and highly commended by him; as also because of her weakness in herself her ministers and members, not being able to do anything without her husband, Christ, through whom she can do all things. And who is further described by her habit and attire, clothed with the sun; which does not point at her future state in glory; see Matthew 13:47; but to her then present state on earth; and is expressive of that clear light of Gospel doctrine, which shone out upon her, like the sun in its meridian glory, and of the heat of love to God, Christ, and his people, and zeal for his truths, ordinances, worship, and discipline, which appeared in her; and of that inward holiness of heart which made her all glorious within; and of the outward purity of life and conversation, which greatly adorned her; but, above all, of the righteousness of Christ, who is the sun of righteousness, and the Lord her righteousness; which righteousness, as it was doctrinally held forth by her in the clearest manner, was also as a garment on her, to cover, preserve, and beautify her; and is comparable to the sun for its glory and excellency, outshining that of angels and men; and for its spotless purity, being without any blemish or deficiency; and for its perpetuity, being an everlasting one, and even exceeding the sun in duration. And the moon under her feet; the church is sometimes compared to the moon herself, because, as the moon receives its light from the sun, so she receives her light from Christ; and as the moon often changes, and has its various "phases" and appearances, so the church sometimes is in the exercise of grace, and sometimes not; sometimes under trials and persecutions, and at other times in rest and peace; one while retaining the doctrines and ordinances of the Gospel in their power and purity, and anon almost overrun with errors and superstition; but this cannot be the sense here. The common interpretation is, that it signifies the church's contempt of, and trampling upon all worldly things, which are changeable, perishing, and passing away; and which very well suits with the primitive saints, who did set their affections on things in earth, but on things in heaven, who sold their worldly possessions, and laid them at the apostles' feet. Brightman thinks, that, as the moon is a luminary, it may denote the light derived from the word of God, which was a lamp to her feet, and a lantern to her paths, by which her discipline and public worship were directed, and all the private actions of life were squared; which is no contemptible sense of the words: but I rather think the ceremonial law is intended, which is very fitly represented by the moon; it consisted much in the observation of new moons, and its solemn festivals were governed and regulated by them; see 2 Chronicles 8:12. There was some light in it, and it gave light to the saints in the night of Jewish darkness; it pointed out Christ to them, and was their schoolmaster to teach and lead them to him; yet, like the moon, it was the lesser light, the light it gave was interior to that which the Gospel now gives; and as the moon has its shots had that its imperfections; had it been faultless, there had been no need of another, and a new dispensation, but that could make nothing perfect; and, as the moon, it was variable and changeable; it was but for a time, and is now done away; it is not only waxen old like the moon in the wane, but is entirely vanished away: and yet, though it was abolished by the death of Christ, it was kept up and maintained by many of the Jews, even of them that, believed: persons are naturally fond of ceremonies; and many had rather part with a doctrine of the Gospel than with an old custom, or an useless ceremony; and this was, in a great measure, the case of the Jews; see Acts 21:20; so that it was one of the greatest difficulties the Christian church had to grapple with, to get the ceremonial law under foot; for though it was under the feet of Christ, it was a long time ere it was under the feet of the church; and a wonder it was when it was accomplished. Mr. Daubuz has given a new interpretation of this clause; and by "the moon" he understands the Holy Ghost, the Governor of the church, next to Christ, his successor and Vicar, and the minister of him, the sun of righteousness; who is said to be "under the feet" of the church, to assist her in her labour, and in the bringing forth of her man child; and to support and sustain her followers and members; and to be a luminary to them, to guide them in their ways. And upon her head a crown of twelve stars; by "stars" are meant the ministers of the Gospel, which Christ holds in his right hand, and the church here bears on her head, Revelation 1:20. And these "twelve" have respect to the twelve apostles of Christ; and the "crown", which was composed of these stars, designs the doctrine which they preached; and this being on her "head", shows that it was in the beginning of this church state that the pure apostolic doctrine was embraced, professed, and held forth; for in the latter part of it there was a great decline, and falling off from it; in the times of the Apostle Paul, the mystery of iniquity began to work; and in John's time many antichrists were come into the world: and also this signifies, that the church openly owned the doctrine of the apostles, and was not ashamed of it before men, and publicly preached, and held it forth in her ministers, to all the world; and that this was her crown and glory, so long as she held it in its power, purity, and was both what she gloried in, and was a glory, an ornament to her: and this was also an emblem of her victory over her enemies, and of her future happiness, and pointed at the means of both; that it was by a faithful and steadfast adherence to the doctrine of the apostles that she overcame Satan, and all her spiritual enemies, and came to the possession of the crown of life and glory. Jamieson-Fausset-Brown Bible Commentary CHAPTER 12 Re 12:1-17. Vision of the Woman, Her Child, and the Persecuting Dragon. 1. This episode (Re 12:1-15:8) describes in detail the persecution of Israel and the elect Church by the beast, which had been summarily noticed, Re 11:7-10, and the triumph of the faithful, and torment of the unfaithful. So also the sixteenth through twentieth chapters are the description in detail of the judgment on the beast, &c., summarily noticed in Re 11:13, 18. The beast in Re 12:3, &c., is shown not to be alone, but to be the instrument in the hand of a greater power of darkness, Satan. That this is so, appears from the time of the eleventh chapter being the period also in which the events of the twelfth and thirteenth chapters take place, namely, 1260 days (Re 12:6, 14; Re 13:5; compare Re 11:2, 3). great—in size and significance. wonder—Greek, "sign": significant of momentous truths. in heaven—not merely the sky, but the heaven beyond just mentioned, Re 11:19; compare Re 12:7-9. woman clothed with the sun … moon under her feet—the Church, Israel first, and then the Gentile Church; clothed with Christ, "the Sun of righteousness." "Fair as the moon, clear as the sun." Clothed with the Sun, the Church is the bearer of divine supernatural light in the world. So the seven churches (that is, the Church universal, the woman) are represented as light-bearing candlesticks (Re 1:12, 20). On the other hand, the moon, though standing above the sea and earth, is altogether connected with them and is an earthly light: sea, earth, and moon represent the worldly element, in opposition to the kingdom of God—heaven, the sun. The moon cannot disperse the darkness and change it into-day: thus she represents the world religion (heathenism) in relation to the supernatural world. The Church has the moon, therefore, under her feet; but the stars, as heavenly lights, on her head. The devil directs his efforts against the stars, the angels of the churches, about hereafter to shine for ever. The twelve stars, the crown around her head, are the twelve tribes of Israel [Auberlen]. The allusions to Israel before accord with this: compare Re 11:19, "the temple of God"; "the ark of His testament." The ark lost at the Babylonian captivity, and never since found, is seen in the "temple of God opened in heaven," signifying that God now enters again into covenant with His ancient people. The woman cannot mean, literally, the virgin mother of Jesus, for she did not flee into the wilderness and stay there for 1260 days, while the dragon persecuted the remnant of her seed (Re 12:13-17) [De Burgh]. The sun, moon, and twelve stars, are emblematical of Jacob, Leah, or else Rachel, and the twelve patriarchs, that is, the Jewish Church: secondarily, the Church universal, having under her feet, in due subordination, the ever changing moon, which shines with a borrowed light, emblem of the Jewish dispensation, which is now in a position of inferiority, though supporting the woman, and also of the changeful things of this world, and having on her head the crown of twelve stars, the twelve apostles, who, however, are related closely to Israel's twelve tribes. The Church, in passing over into the Gentile world, is (1) persecuted; (2) then seduced, as heathenism begins to react on her. This is the key to the meaning of the symbolic woman, beast, harlot, and false prophet. Woman and beast form the same contrast as the Son of man and the beasts in Daniel. As the Son of man comes from heaven, so the woman is seen in heaven (Re 12:1). The two beasts arise respectively out of the sea (compare Da 7:3) and the earth (Re 13:1, 11): their origin is not of heaven, but of earth earthy. Daniel beholds the heavenly Bridegroom coming visibly to reign. John sees the woman, the Bride, whose calling is heavenly, in the world, before the Lord's coming again. The characteristic of woman, in contradistinction to man, is her being subject, the surrendering of herself, her being receptive. This similarly is man's relation to God, to be subject to, and receive from, God. All autonomy of the human spirit reverses man's relation to God. Woman-like receptivity towards God constitutes faith. By it the individual becomes a child of God; the children collectively are viewed as "the woman." Humanity, in so far as it belongs to God, is the woman. Christ, the Son of the woman, is in Re 12:5 emphatically called "the MAN-child" (Greek, "huios arrheen," "male-child"). Though born of a woman, and under the law for man's sake, He is also the Son of God, and so the HUSBAND of the Church. As Son of the woman, He is "'Son of man"; as male-child, He is Son of God, and Husband of the Church. All who imagine to have life in themselves are severed from Him, the Source of life, and, standing in their own strength, sink to the level of senseless beasts. Thus, the woman designates universally the kingdom of God; the beast, the kingdom of the world. The woman of whom Jesus was born represents the Old Testament congregation of God. The woman's travail-pains (Re 12:2) represent the Old Testament believers' ardent longings for the promised Redeemer. Compare the joy at His birth (Isa 9:6). As new Jerusalem (called also "the woman," or "wife," Re 21:2, 9-12), with its twelve gates, is the exalted and transfigured Church, so the woman with the twelve stars is the Church militant.

 

“Medusa” can be read as the outcome of this literary reworking of psychic material. The form of the dramatic monologue appears as the logical consequence of Plath’s play on the theatrical origin of psychoanalytical concepts and of her use of these concepts to refashion herself and her addressee. The result is a contradictory portrayal of Aurelia Plath as Medusa and the Virgin Mary. This central ambiguity is amplified as each central image gives rise to a flurry of secondary identifications and descriptive details. Punning on her mother’s first name, ‘Aurelia’, which also refers to a type of jellyfish, (Quinn “Medusan Imagery in Sylvia Plath” 98) Plath conjures up a nightmarish seascape. Body-images reducing the mother to her womb constitute the second set of images derived from the word “Medusa”. The Virgin Mary side of the mother also gives rise to a wealth of religious images. Plath intertwines the mythological, zoological, biological and christian networks of images, turning the text in a dizzying flicker of shifting identifications: “stony mouth-plugs” “unnerving head” “God-ball”, “Lens of mercies” “red stigmata” “Jesus hair” “old barnacled umbilicus”, “placenta”, “cobra light”, “Communion wafer” “Blubbery Mary” “bottle”, “Ghastly Vatican” “eely tentacle” etc. (CP 224-6). This whirligig of metaphors highlights the failure of the author to locate the mother figure. A highly unstable construct, she vanishes behind mythical and metaphorical representations. The mother is described in the same text as a constricting, smothering figure, and as a meek, self-denying one. She appears both as an encroaching body and as a transfigured, spiritual one. The conflation of two archetypal figures, one drawn from Greek mythology, the other from Christian iconography, suggests that Plath is not so much portraying her own mother as recycling fixed, ready-made, culturally manufactured images of motherhood. Plath’s portrayal draws in fact on a multiplicity of conflicting but firmly entrenched representations of motherhood.

Her poem carries echoes of Philip Wylie’s Generation of Vipers. This highly influential essay steeped in Freudianism blamed the decline of American culture on mothers’ emasculating influence. Published in 1943, the book was a best-seller throughout the 1940s and the 1950s, and the word ‘Momism’, which encapsulates the book’s central argument, soon gained currency. It can reasonably be assumed that Plath had read it, as she mentions it in her poem ‘The Baby-Sitters’ (CP 174-5). In Wylie’s book, religious imagery is repeatedly associated to motherhood, as shown by the following excerpt which, interestingly for our study, also mentions Medusa: “I give you mom. I give you the destroying mother. (…) I give you Medusa and Stheno and Euryale. I give you the harpies and the witches and the Fates. I give you the woman in pants, and the new religion: she-popery.” (Wylie 203; my italics) Plath’s “blubbering Mary”, “ghastly Vatican” and “Medusa” may be late offsprings of Wylie’s ‘mom’. The medusan facet may also derive from what MacPherson has called “cold war maternalism” , an ideology which considered family life and motherhood in particular as the cornerstone of national security. Women’s role was to produce “useful, well-adjusted citizens,” to quote one of the staunchest defenders of this ideology (Spock 460). The pressure put on the home as a place of production of norm resulted in a feeling of “claustrophobia,” MacPherson notes, “of which mothers themselves became the causes in the therapeutic and popular culture stereotypes of the smothering mother.”.The portrayal of the smothering mother dovetails with the opposite and complementary stereotype of the selfless woman utterly dedicated to her family. Such a model of femininity was no less frightening than the previous one for ambitious women of Plath’s generation. Rich analyzes the concept of “matrophobia” as a reaction to the image of the self-denying mother: “‘Matrophobia’ […] is the fear not of one’s mother or of motherhood but of becoming one’s mother […] The mother stands for the victim in ourselves, the unfree woman, the martyr.” (Of Woman Born 237-8) Deleted lines in the manuscript of “Medusa” bring Plath’s horror of the mother-as-victim and her fear of contamination into sharp focus:That martyr’s smile!

(…)Who do you think you are? A Communion wafer? Blubbery mary? I am no pieta.I refuse to be. Pulse by, pulse by!

(“Medusa” MSS, folder 1, sheet 2, my italics)

 

The poem’s hateful tone can therefore be read as an attempt to perform what Rich calls “radical surgery” (238) in order to establish firm boundaries with the mother. Drawing both on psychoanalytical discourse and on a multiplicity of cultural diagnoses which are themselves often indebted to Freudianism, Plath’s poem recasts Aurelia Plath both as a smothering mother who threatens to engulf her, and as a wound, a ‘red stigmata’ which calls for complete annihilation through cannibalism: “I shall take no bite of your body”. The reversibility of images of engulfment and devoration points to their fantasmatic origin. Revealingly, Plath crossed out the word “Mum” in her first version of the title, “Mum: Medusa” (“Medusa” MSS, folder 1, sheet 1), thus highlighting the poem’s complex negotiation with biographical data and the erasure of biographical traces which underlies all creation. This emptiness leaves room for projections, allowing the mother to become a repository of cultural anxieties.

The poem as talking cure?

29This definition of the autobiographical poem as a process rather than a product precludes any form of closure. The curative virtues of the poem (“she has to act out the awful little allegory before she is free of it”) must therefore be questioned. Confessional poetry’s cathartic power has too often been taken for granted: “All confessional art, whether poetry or not, is a means of killing the beasts which are within us, those dreadful dragons of dreams and experiences that must be hunted down, cornered and exposed in order to be destroyed” (Philips 2). “[I]ts goal is self-therapy and a certain purgation” (8). Poetry, if we are to believe this critic, is but an artistic version of the talking cure.

 

30Whether “Daddy” actually results in the speaker’s psychic release is unclear however. The vocal dimension of the poem and the acting out of rage are undeniably reminiscent of the cathartic method but nothing indicates that the daughter is free at the end of the poem. As shown above, the father figure remains inaccessible. Moreover, the final words, “I’m through”, are highly ambiguous, suggesting as they do that the daughter is done with her father, but also that she is exhausted, that her verbal explosion has killed her. The outcome of the poem thus gives the lie to the closure imposed by the commentary onto the text.

 

31“Medusa” also bears witness to Plath’s ambivalence about the curative virtues of poetry. The poem is alive with a binary movement which reflects the intricate relationship between mother and daughter. Pairs of adjectives—“dazzling and grateful”, “touching and sucking”, “fat and red”, “dead and moneyless”—, internal rhymes—“you steamed to me over the sea” “my mind winds to you”, “touching and sucking”—, as well as repetitions—“nevertheless, nevertheless”, “I never called you / I never called you at all”—reflect not only the inescapable mirror relationship between mother and daughter, but also the pulsating movement of attraction and repulsion between them, the daughter’s movement away from, and back to the mother. There is no solution to this paradoxical relationship, as revealed by the ambiguous last line—“There is nothing between us” (CP 226)—which hints both at separation and fusion.

 

32Both poems actually remain strikingly inconclusive, revealing the incapacity of the daughter to free herself from her parents’ images. Anne Sexton’s skeptical assessment of the therapeutic value of literature could easily be applied to Plath: “You don’t solve problems in writing. They’re still there. I’ve heard psychiatrists say, “See, you’ve forgiven your father. There it is in your poem.” But I haven’t forgiven my father. I just wrote that I did.” (Craft Interview 11)

 

Autobiography as theatricality and self-erasure

33Plath’s ambiguous use of psychoanalytical theory invites us to reassess the connections established by critics between confessional poetry and psychoanalysis. The opacity of self and other as well as the limits of the talking cure are brought to the fore in poems which, read superficially, merely seem to illustrate Freud’s theories. This crisis of confidence may be part of a wider cultural evolution. In Psychoanalyticisms, Ingrid Hotz-Davies points out that, while between 1940 and 1960 psychoanalysis was established “as a non-problematized frame of reference” whose “promises and authority remain[ed] largely unchallenged”, in the early 1960s however, “this confidence seems suddenly to have been shaken” (29).

 

34But Plath does not use psychoanalysis merely to probe the depth of her unconscious. The presence of this discourse bears witness to her lifelong interest in patterns and ready-made narratives as a way of structuring the self. The numerous references to myths, fairy-tales and folklore in poems otherwise firmly grounded in psychoanalytical theory suggest that the latter is but one of many narrative forms on which Plath draws to model the image of her psyche. It provides her with an array of characters and narrative embryos which she uses as starting points, bending Freudian concepts to her own purposes. Psychoanalysis is turned on its head as Plath’s mock-hermeneutics sets off a whirl of metaphors and distorting identifications which do not give access to the other but turn him or her into a literary creation.

 

35Self-reading is in fact inseparable from self-refashioning in her work. Plath does not try so much to delineate an existing self as to bring one into being by freeing herself from her past. The scene of the poem dramatizes her attempt to rid herself of one or several facets of her identity. Autobiography is therefore a process rather than a definite form of writing. It is bound up with theatricality, but also, more disturbingly, with a dis-identification which verges on self-erasure.

erea.revues.org/186

Scripture - Matthew 17:1-8

 

After six days Jesus took with him Peter, James and John the brother of James, and led them up a high mountain by themselves. There he was transfigured before them. His face shone like the sun, and his clothes became as white as the light. Just then there appeared before them Moses and Elijah, talking with Jesus.

 

Peter said to Jesus, "Lord, it is good for us to be here. If you wish, I will put up three shelters, one for you, one for Moses and one for Elijah."

 

While he was still speaking, a bright cloud enveloped them, and a voice from the cloud said, "This is my Son, whom I love; with him I am well pleased. Listen to him!"

 

When the disciples heard this, they fell facedown to the ground, terrified. But Jesus came and touched them. "Get up," he said. "Don't be afraid." When they looked up, they saw no one except Jesus.

 

***

 

Christian book publisher FPR Editions from Quebec, Canada, requested permission to use my photograph in one of their books. Released in 2010, "The Major Characters of the Bible" is published in the French language ( Les grands personnage de la) and illustrated with artwork to complement stories of the bible (ISBN: 978-2-89499-108-4). The stained glass window of the Transfiguration of Jesus is published on page 80 while credits appear on page two.

 

For additional information about the book publisher and their books, please visit the following link: www.editionsfpr.com/catalogue

 

This stained glass window can be seen inside of St. Peter the Apostle Church, 179 Baldwin Road, Parsippany, NJ, USA. Website: www.saintpetertheapostle.org/

 

Photograph Copyright 2009 Loci B. Lenar

www.christian-miracles.com

 

German postcard in the Film Sterne series by Rotophot, no. 569/2. Photo: Richard Oswald-Film. Heinz Salfner as Peer Gynt in Peer Gynt (Victor Barnowsky, 1919).

 

Peer Gynt (Victor Barnowsky, 1918-1919) was a two-part film, shot and passing the German censor in 1918, but the first public release in Berlin was in April 1919. The film was an adaptation of Henrik Ibsen's dramatic poem 'Peer Gynt' (1867). It was the only film by theatre expert Barnowsky, who also scripted the film. The cinematography was by Max Fassbender.

 

Part I: Peer's Youth.

Norway in the 19th century: Peer Gynt (Heinz Salfner) is a powerful peasant boy who tries to steal himself out of his miserable reality with made-up stories. He suppresses the fact that his father Jon Gynt (Hans Sternberg), once a respected man in the village and the surrounding area, is in danger of losing his farm and possessions through mismanagement and alcoholic excesses. In Peer's imagination, the run-down house is still a magnificent palace. Peer also manages to suppress the fact that he himself is a good-for-nothing. He sees himself as a hero and knows how to make his mother Aase (Ilka Grüning) believe what a "hotshot" he is. Aase, for whom the day thief and dreamer Peer means everything to her, transfigures the young man in her imagination, who not only lets the farm degenerate more and more and imagines himself in a world of trolls and demons, but also walks with much enthusiasm but ultimately only little success on suitor's feet. The button caster (Conrad Veidt), a figure from the dreams of his childhood, seduces Gynt into a series of foolish deeds. One day Peer kidnaps Ingrid (Irmgard von Hansen), someone else's bride, while at the same time he meets the decent and demure Solveig (Lina Lossen). Solveig is the exact opposite of Gynt: down-to-earth and faithful. She would be the one to finally set him on the path of virtue. But the restless spirit Peer is drawn to faraway places.

 

Part II: Peer's Wanderings and Death.

Peer believes that he must now set out into the "wide world" in search of adventure and prosperity. And so he leaves, leaving behind the kind-hearted Solveig. Gynt subsequently experiences the longed-for adventures. Three decades later, Peer Gynt has become rich in Africa, among other things through slave trading, and has finally settled in Morocco. There, however, his business partners steal his ship and all his valuable possessions. His ship sinks and Peer seems to have come to terms with his renewed poverty. In these moments, he finds God and begins to understand what the true values of life are. One day, he is driven by certain circumstances to the Sahara Desert, where he finds salvation in an oasis. Here he meets Anitra (Anita Berber or Hanna Lierke), as mysterious as she is soulless, who first steals his heart and eventually his remaining possessions. But he has still not reached the lowest point of his life: in Cairo, Peer Gynt ends up in an insane asylum run by the German doctor Dr. Begriffenfeldt (Georg John). But finally, for once, he is lucky. Here he meets compatriots, sailors who have gone ashore locally, who are willing to take the now purified Peer Gynt back to his old home. Old and impoverished, Peer Gynt returns home, where Solveig has been waiting for him as promised. And the faithful soul has not remained idle all these years: she has managed the dilapidated farm and brought it back to shape. She not only makes sure that Gynt finds a home, but also his salvation with her. Now he can die at peace with himself and his life.

 

Sources: Wikipedia (German) and IMDb.

 

And, please check out our blog European Film Star Postcards.

My 50s look at trans holiday Hayling Island on the 12th Oct

I was sooooooo lucky to have my photo taking by the lovely Sean from Transfigured photoshoots @transphoto.co.uk highly recommend if you would like to have your photo taken.

I thought I would also pamper myself to a fabulous makeover by the gorgeous Louise@rainbowfx.uk definitely recommend for a makeover.

 

Each one just puts you at ease straight away.

The eyes of Brunelleschi on the City: The big Lantern of Florence: Metamorphosis of a photo

 

I was proud to publish this my personal photographic project

 

This project was born thanks to my facebook photography group, called 365project; this group was born two years ago by a few photography enthusiasts with the idea of publishing a photo a day, taken by us with a weekly theme. During this time we, also, try something new to stimulate each other.

This work in particular, wants to develop the creativity of members, to stimulate, during two months, a personal creative view to express each other in full freedom.

So: I took advantage of the fact that I was moving from my old home, to our new home in the same neighborhood, not so far from the center of this wonderful city. There I discovered with great joy, that from the window of my bedroom, you can see in the distance the lantern of Brunelleschi's dome, in the center of the city. At begging my idea was to take photos of this subject in several time situations, like morning, sunset, night, cloudy, foggy, etc. But I discovered with time that was a little boring. So I try also something different.

The fulcrum of everything is the lantern which, like a protector, looks at the city from above ... until it is transfigured

This is what came of it, from the first click to last!

  

Gli occhi di Brunelleschi sulla Città: Il Lanternone, metamorfosi di una foto

 

Sono orgogliosa di presentare questo mio progetto fotografico personale

.

L'idea nasce grazie ad un gruppo di appassionati in fotografia formatosi su facebook da ormai due anni, chiamato 365project. Lo scopo iniziale del 365project è quello di pubblicare una foto al giorno, scattata da noi stessi con un tema settimanale. Durante questi anni però abbiamo provato a creare qualcosa di nuovo per stimolarci a vicenda.

Questo lavoro fa parte dei nuovi input che ci vengono proposti. Questo in particolare, si proponeva di stimolare tutti noi membri nell’arco di due mesi, a creare un progetto personale per esprimersi in piena libertà.

Ho sfruttato il fatto che mi stavo trasferendo dalla mia vecchia casa, alla nostra nuova casa nello stesso quartiere, non così lontano dal centro di questa meravigliosa città. Lì ho scoperto con grande gioia, che dalla finestra della mia camera da letto, si vede in lontananza la lanterna della cupola del Brunelleschi, nel centro della città.

Al momento, la mia idea era di scattare foto di questo soggetto in diverse situazioni temporali, come mattina, tramonto, notte, nuvoloso, nebbioso, ecc. Ma dopo poco l’ho travato un po' noioso e sterile. Quindi ho provato anche qualcosa di diverso.

Fulcro di tutto è il lanternone che come un protettore, guarda la città dall’alto…fino a trasfigurarsi

Questo è ciò che ne è venuto fuori, dal primo clic all'ultimo!

 

Picture by Sean from Transfigured Photoshoots

What am I dreaming about?

Picture taken by Transfigured Photoshoots.

 

I began to understand that suffering and disappointments and melancholy are there not to vex us or cheapen us or deprive us of our dignity but to mature and transfigure us. Peter Camenzind -- Hermann Hesse

 

Model: Lizzy Staveness

HMUA: Amy Benkis

Here is a chapter about St Gerasimos from the new, revised edition (2008) of Praying With Icons.

 

Among saints remembered for their peaceful relations with dangerous animals, not least is Gerasimos, shown in icons caring for an injured lion.

 

The story behind the image comes down to us from Saint John Moschos, a monk of Saint Theodosius Monastery near Bethlehem and author of The Spiritual Meadow, a book written in the course of journeys he made in the late sixth and early seventh centuries. It’s a collection of stories of monastic saints, mainly desert dwellers, and also an early example of travel writing.

 

In the fifth century, Gerasimos was abbot of a community of seventy monks who lived in the desert east of Jericho, not far from the River Jordan. They slept on reed mats, had cells without doors, and — apart from common prayer — normally observed silence. Their diet consisted chiefly of water, dates and bread. Gerasimos, in ongoing repentance for having been influenced by the teachings of a heretic in his youth, is said to have eaten even less than the norm.

 

One day while walking along the Jordan, Gerasimos came upon a lion roaring in agony because of a large splinter imbedded in one paw. Overcome with compassion for the suffering beast, Gerasimos removed the splinter, drained and cleaned the wound, then bound it up, expecting the lion would return to its cave. Instead the lion meekly followed him back to the monastery and became the abbot’s devoted companion.

 

The community was amazed at the lion’s apparent conversion to a peaceful life – like the monks, he lived now on bread and vegetables – and its devotion to the abbot.

 

The lion was given a special task: guarding the community’s donkey, which was pastured along the Jordan. But one day it happened, while the lion was napping, that the donkey strayed and was stolen by a passing trader. After searching without success, the lion returned to the monastery, its head hanging low. The brothers concluded the lion had been overcome by an appetite for meat. As a punishment, it was given the donkey’s job: to carry water each day from the river to the monastery in a saddlepack with four earthen jars.

 

Months later, it happened that the trader was coming along the Jordan with the stolen donkey and three camels. The lion recognized the donkey and roared so loudly that the trader ran away. Taking its rope in his jaws, the lion led the donkey back to the monastery with the camels following behind. The monks realized, to their shame, that they had misjudged the lion. The same day, Gerasimos gave the lion a name: Jordanes.

 

For five more years, until the abbot’s death, Jordanes was part of the monastic community. When the elder fell asleep in the Lord and was buried, Jordanes lay down on the grave, roaring its grief and beating its head against the ground. Finally Jordanes rolled over and died on the last resting place of Gerasimos.

 

It is a story that touches the reader intimately, inspiring the hope that the wild beast that still roars within us may yet be converted — while the story’s second half suggests that, when falsely accused of having returned to an unconverted life, vindication will finally happen.

 

The icon of Saint Gerasimos focuses on contact between a monk and a lion – an Eden-like moment before creatures became a threat to each other. By the river of Christ’s baptism, an ancient harmony we associate with Adam and Eve before the Fall is renewed. At least for a moment, enmity is abandoned. A small island of divine peace has been achieved through a merciful action. The icon is an image of peace – man and beast no longer threatening each other’s life.

 

But is the story true?

 

Certainly the abbot Gerasimos is real. Many texts refer to him. Soon after his death he was recognized as a saint. The monastery he founded lasted for centuries, a center of spiritual life and a place of pilgrimage. He was one of the great elders of the Desert.

 

But what about Jordanes? Might the lion be a graphic metaphor for the saint’s ability to convert lion-like people who came to him?

 

Unlikely stories about saints are not rare. Some are so remarkable — for example Saint Nicholas bringing back to life three murdered children who had been hacked to pieces which were being boiled in a stew pot — that the resurrection of Christ seems a minor miracle in contrast. Yet even the most farfetched legend usually has a basis in the character of the saint: Nicholas was resourceful in his efforts to protect the lives of the defenseless.

 

Numerous accounts of the lives of saints show their readiness to offer hospitality to beasts.

 

In the life of Saint Francis of Assisi, one of the most striking stories concerns a wolf. Francis was asked by the people from the town of Gubbio to help them with a wolf which had been killing livestock. Francis set out to meet the wolf, blessed it with the sign of the cross, communicated with it by gesture, finally leading the wolf into the town itself where Francis obliged the people of Gubbio to feed and care for their former enemy. It’s a remarkable but not impossible story. In the last century, during restoration work, the bones of a wolf were discovered within Gubbio’s ancient church.

 

There are reliable reports that both Saint Sergius of Radonezh and Saint Seraphim of Sarov each had friendly relations a local bear.

 

It is not unlikely that Jordanes was as real as Gerasimos. He seems to have been a man so Christ-like that fear was burned away.

 

In fact it has not been rare for saints to show such an example of living in peace with wild creatures, including those which normally make us afraid. The scholar and translator Helen Waddell once assembled a whole collection of such stories: Saints and Beasts. (Appropriately, the copy in our house is scarred with tooth marks in it left by a hyperactive puppy who was once part of our household.)

 

Apart from the probable reality of Jordanes, he happens to belong to a species long invested with symbolic meaning. In the Bible, the lion is mainly a symbol of soul-threatening passions and occasionally an emblem of the devil. David said he had been delivered “from the paw of the lion.” (1 Samuel 17:37) The author of Proverbs says a wicked ruler abuses the poor “like a roaring lion and a raging bear.” (Proverbs 28:15) Peter warns Christians: “Be sober and watchful, for you adversary the devil roams about like a roaring lion seeking someone to devour.” (1 Peter 5:8) Here the lion is seen as representing that part of the unredeemed self ruled by instinct, appetite and pride — thus the phrase “a pride of lions.”

 

In medieval Europe, lions were known only through stories, carvings and manuscript illuminations. A thirteenth century Bestiary now at the Bodleian Library in Oxford starts its catalogue of astonishing creatures with the lion. It is called a beast, says the monastic author, because “where instinct leads them, there they go.” The text adds that the lion “is proud by nature; he will not live with other kinds of beasts in the wild, but like a king disdains the company of the masses.” Yet the author invests the lion with a knightly qualities, claiming that lions would rather kill men than women and only attack children “if they are exceptionally hungry.”

 

Yet no one approaches even the most well-fed lion without caution. From the classical world to our own era, the lion has chiefly been regarded as danger incarnate — a primary example of wild nature “red in tooth and claw.” And yet at times the symbol is transfigured. The lion becomes an image of beauty, grace and courage. In The Narnia Chronicles, C.S. Lewis chose a lion to represent Christ. The huge stone lions on guard outside the main entrance of the New York Public Library seem to have been placed there as guardians of wisdom.

 

There is still one more wrinkle to the ancient story of Gerasimos and Jordanes. Saint Jerome, the great scholar responsible for the Latin rendering of the Bible, long honored in the west as patron saint of translators, lived for years in a cave near the place of Christ’s Nativity in Bethlehem. Only two day’s walk away was Gerasimos’ monastery. The name of Gerasimos is not very different from Geronimus – Latin for Jerome. Pilgrims from the west connected the story told of Gerasimos with Jerome. Given the fact that Jerome sometimes wrote letters with a lionish bite, perhaps it’s appropriate that Gerasimos’ gentle lion eventually wandered into images of Jerome. It’s rare to find a painting of Jerome in which Jordanes isn’t present.

 

-- Jim Forest

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

see www.dancetabs.com

photo - © Foteini Christofilopoulou | All rights reserved | For all usage/licensing enquiries please contact www.foteini.com

Picture by Transfigured Photoshoots

  

Picture by Sean from Transfigured Photoshoots.

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

see www.dancetabs.com

photo - © Foteini Christofilopoulou | All rights reserved | For all usage/licensing enquiries please contact www.foteini.com

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

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I am a deeply feminine person.

 

Picture by Sean from Transfigured Photoshoots

COLOURS OF THE ORGAN

Inspired by the organ music of Olivier Messiaen, in particular his organ suite “Les Corps Glorieux”

 

Subtly the golden reed weaves its spell –

A monody of single hue and tone,

Each phrase echoed in a paler yellow.

 

Sparkling waters bubble incessantly,

Reflecting flashes of tree and sky

In softer tones on four foot flute.

 

Complex Hindu rhythms interweaving

Muted pastel colours, blending, swaying,

Prismatic, perfect, luminescent, lilting,

Pacing up and down the sonic spectrum,

Constant, chromatic, pulsating beat,

All pervading perfume of frankincense.

 

The serpent stalks amongst the rasping reeds,

Perpetual struggle between Life and Death.

Now joined by jangling jagged fiery shapes

Above the loathsome pit of darkness.

Flashing, crashing, thunderous chords dissolve

Into the blinding white of full organ –

Tumultuous; triumphing over Death.

They shatter on the walls like broken glass :

Dying, tinkling fragments fall to the floor.

Then….. Motionless calm of sustained clusters,

Undulating in aquamarine echoes,

In the peaceful tone of soft, soothing flutes.

 

Agile antics in Autumnal colours –

Gold, russet, ochre, careering spirals

Whipped up by the wind, then fading away.

 

Trumpet fanfare translucent in the sun

Bringing rhythmic joy in strident splendour –

Primary colours on the pulsating plain

Give way to brief flashes from myriad mirrors –

Brilliant beacons, light from a million suns

Bright coruscations lapping on the shore.

 

Distant mysteries in Catholic purple

Now resonate about this sacred space.

Transfigured, the melodious song thrush,

In vernal green, pipes his sorrowful song,

Which in the stillness of the closing day

Evaporates like a forgotten dream.

  

Mike Jones

 

Note : Olivier Messiaen [1908 – 1992] held the post of organist at La Trinite in Paris from 1930 until his death in 1992. HIs original musical voice was very influential in 20th century French music. He had a great passion for birdsong and Hindu rhythms which he incorporated into many of his compositions, including his large scale organ works.

 

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

see www.dancetabs.com

photo - © Foteini Christofilopoulou | All rights reserved | For all usage/licensing enquiries please contact www.foteini.com

Picture by Transfigured Photoshoots

There can really be no accommodation between the traditional spirit and the modern spirit, any concession made to the latter being necessarily at the the expense of the former, since the modern spirit consists fundamentally in the direct negation of everything that constitutes the traditional spirit. The truth is that the modern spirit implies in all who are affected by it in any degree a real hatred of what is secret, and of whatever seems to come more or less near to being secret, in any and every domain.

 

In the end, the real secret, the only secret than can never be betrayed in any way, resides uniquely in the inexpressible, which is by the same token incommunicable, every truth of a transcendent order necessarily partaking of the inexpressible; and it is essentially in this fact that the profound significance of the initiatic secret really lies, for no kind of exterior secret can ever have any value except as an image or symbol of the initiatic secret, though it may occasionally also be not unprofitable as a ‘discipline’.

 

But it must be understood that these are things of which the meaning and the range are completely lost to the modern mentality, and incomprehension of them quite naturally engenders hostility; besides, the ordinary man always has an instinctive fear of what he does not understand, and fear engenders hatred only too easily, even when a mere direct denial of the uncomprehended truth is adopted as a means of escape from fear; indeed, some such denials are more like real screams of rage, for instance those of the self-styled ‘free-thinkers’ with regard to everything connected with religion.

 

The hatred of secrecy is basically nothing but one of the forms of the hatred for anything that surpasses the level of the ‘average’, as well as for everything that holds aloof from the uniformity which it is sought to impose on everyone. Nevertheless, there is, within the modern world itself, a secret that is better kept than any other: it is that of the formidable enterprise of suggestion that has produced and that maintains the existing mentality, that has constituted it and as it were ‘manufactured’ it in such a way that it can only deny the existence and even the possibility of any such enterprise; and this is doubtless the best conceivable means, and a means of truly ‘diabolical’ cleverness, for ensuring that the secret shall never be discovered.

 

Rationalism, being the denial of every principle superior to reason, brings with it as a ‘practical’ consequence the exclusive use of reason, but of reason blinded, so to speak, by the very fact that it has been isolated from the pure and transcendent intellect, of which, normally and legitimately, it can only reflect the light in the individual domain.

 

As soon as it has lost all effective communication with the supra-individual intellect, reason cannot but tend more and more toward the lowest level, toward the inferior pole of existence, plunging ever more deeply into ‘materiality’; as this tendency grows, it gradually loses hold of the very idea of truth, and arrives at the point of seeking no goal other than that of making things as easy as possible for its own limited comprehension, and in this it finds an immediate satisfaction in the very fact thafits own downward tendency leads it in the direction of the simplification and uniformization of all things; it submits all the more readily and speedily to this tendency because the results of this submission conform to its desires, and its ever more rapid descent cannot fail to lead at last to what has been called the ‘reign of quantity’.

 

It is a work that obviously could not be made effective all at once, although perhaps the most astonishing thing of all is the speed with which it has been possible to induce Westerners to forget everything connected with the existence of a traditional civilization in their countries; if one thinks of the total incomprehension of the Middle Ages and everything connected with them which became apparent in the seventeenth and eighteenth centuries, it becomes easy to understand that so complete and abrupt a change cannot have come about in a natural and spontaneous way. However that may be, the first task was as it were to confine men within the limits of their own individuality, and this was the task of rationalism, as previously explained, for rationalism denies to the being the possession or use of any faculty of a transcendent order; it goes without saying moreover that rationalism began its work before ever it was known by that name, and before it took on its more especially philosophical form, as has been shown in connection with Protestantism; and besides, the ‘humanism’ of the Renaissance was no more than the direct precursor of rationalism properly so called, for the very word ‘humanism’ implies a pretension to bring everything down to purely human elements and thus (at least in practice if not yet by virtue of an expressly formulated theory) to exclude everything of a supraindividual order.

 

Materialism merely survives for its own sake, and no doubt it may well survive a good deal longer, especially in the form of ‘practical materialism’, but in any case, it has ceased henceforth to play the principal part in anti-traditional action.

 

After having enclosed the corporeal world as completely as possible, it was necessary, while guarding against the re-establishment of any communication with superior domains, to open it up again from below, so as to allow the dissolving and destructive forces of the inferior subtle domain to penetrate into it.

 

The word ‘satanic’ can indeed be properly applied to all negation and reversal of order, such as is so incontestably in evidence in everything we now see around us: is the modern world really anything whatever but a direct denial of all traditional truth?

 

At the same time, and more or less of necessity, the spirit of negation is the spirit of lying; it wears every disguise, often the most unexpected, in order to avoid being recognized for what it is, and even in order to pass itself off as the very opposite of what it is; this is where counterfeit comes in; and this is the moment to recall that it is said that ‘Satan is the ape of God’, and also that he ‘transfigures himself into an angel of light’.

 

In the end, this amounts to saying that he imitates in his own way, by altering and falsifying it so as always to make it serve his own ends, the very thing he sets out to oppose: thus, he will so manage matters that disorder takes on the appearance of a false order, he will hide the negation of all principle under the affirmation of false principles, and so on. Naturally, nothing of that kind can ever really be more than dissimulation and even caricature, but it is presented cleverly enough to induce an immense majority of men to allow themselves to be deceived by it; and why should we be astonished at this, when it is so easy to observe both the extent to which trickery, even of the crudest sort, succeeds in imposing itself on the crowd, and also the difficulty of subsequently undeceiving them?

 

Vulgus vult decipi (common people love to be deceived) was already a saying of the ancients of the ‘classical period’, and no doubt there have always been people, though never as many as in our days, ready to add: ergo decipiatur (so deceive them)!

 

Excerpts from:

 

René Guénon - The Reign of Quantity and the Signs of the Times

AskingThePast

#4HandPainting by Elisabetta Meneghello & Peter Seelig

acrylic and oilstick on canvas, 90x90cm

 

Will be exposed during the exhibition

"DIVERSITY"

October 23 - November 1, daily from 2 p.m. to 8 p.m

At the

CityGalleryVienna

Mahlerstraße 11

1010 Wien

Austria

 

I will be there on October 23 and on the dailyssage on November 1st from 6 p.m. to 8 p.m.

 

I will be there on October 23 and on the dailyssage on November 1st from 6 p.m. to 8 p.m.

 

Roberto Borghi - A designed organism

 

Elisabetta Meneghello and Peter Seelig create their works four-handedly, following their own inspiration and at the same time leaving room for chance. However, there is a huge difference between chance and arbitrariness. What makes the first something more than mere confusion is the possibility of identifying an underlying pattern to it, a deeper meaning and a range of creational options that somehow lead to enlightening outcomes.

 

Meneghello and Seelig’s paintings remind me of the montage theory of Sergei Eisenstein – the director, among other things, of the epic Battleship Potemkin. According to Eisenstein, editing a film is a bit like writing in Japanese, the editing of the shots resembling the juxtaposing of ideograms. In both circumstances, the result is more than just the sum of its components. In fact, the result amounts to a whole new entity, an image endowed with its own meaning that sums up but at the same time transcends that of the pre-existing ones.

 

In Meneghello and Seelig’s works, this new entity results from what the two artists individually contribute to the same pictorial surface. I like to call it a “designed organism”, where the word “organism” ought be interpreted in a non-anatomical sense. This organism is not, in other words, a part of a body, but rather – inevitably and paradoxically – a segment of a figure, or a whole figure in its own right. Thus understood, the final work evokes somatic impressions, and as such it can be perceived as an organism while at the same time keeping its immaterial nature: it tends to give itself a structure and to coalesce into a geometry. From the seeming internal chaos new images are born, yet behind them one can identify visual patterns that disentangle the inextricable accumulation of colors and shapes.

 

More often than not, the intertwinement of shapes inevitably evokes the infantile sphere, the absolute freedom of play. Nonetheless, to play a game one needs rules, just as one needs to develop a central theme in order to make a point. Through these paintings runs a theme that is not merely metaphorical: to appreciate them fully one needs to identify the beginning of the pictorial mark, follow its path all the way through vortices, accumulations of silhouettes, amoeboid shapes, sketchy primordial beasts…

 

At times, the painting takes the form of a plan(t). Here the ambiguity of the term is deliberate: the “plan(t)” is a new notion that conflates and transfigures, like Japanese ideograms, two pre-existing semantic elements: a botanical one – the plant as a tree – and an architectural one – the plan as a design for a building. Let us pause on the latter for a moment. As shown by the drawings of many early twentieth-century architects (most notably Le Corbusier), architectural plans can assume the shape of a face. Lest we forget, some of the paintings presented here seem to remind us of the deep link between architecture and the features of a face, as attested by the origin of the word “façade”. So there, the faces that emerge from some of Meneghello and Seelig’s paintings really look like enigmatic, intriguing façades.

 

The argument pursued so far was purportedly as paradoxical as the title of the exhibition it sought to introduce. QuiNonÈAdesso – HereIsNotNow – means for the two authors primarily the non-identity of space and time, the mismatch of recollection and experience, the questionable reliability of one’s own intuitions and actions. However, “here” and “now” may also be conceived of as two Japanese ideograms: we do not know what would result from juxtaposing them. We may even think of them as two frames from a creative, ever-evolving footage that are edited into an open-ended film. But remember: the film’s ending is by no means arbitrary. Quite the opposite. It aims at communicating a message.

 

Roberto Borghi Milano, 22 giugno 2016

 

Link to the 4HandPainting paintings www.peterseelig.com/display-works.php?tow=1&g0=Artwor...

 

link to Elisabetta Meneghello elisabettameneghello.com

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

see www.dancetabs.com

photo - © Foteini Christofilopoulou | All rights reserved | For all usage/licensing enquiries please contact www.foteini.com

Well, I'm ready, are you?

Picture by Transfigured Photographs.

Picture by transfigured Photoshoots

About to jump for joy because being trans makes me so happy!

Picture by Transfigured Photoshoots.

 

“For us, our homeland is in heaven, and from heaven comes the saviour we are waiting for, the Lord Jesus Christ, and he will transfigure these wretched bodies of ours into copies of his glorious body. He will do that by the same power with which he can subdue the whole universe.

So then, my brothers and dear friends, do not give way but remain faithful in the Lord. I miss you very much, dear friends; you are my joy and my crown.”

- Phil 3:20-4:1, which is part of today’s 2nd reading at Mass.

 

Stained glass window from Lancaster Cathedral.

www.citemodedesign.fr/fr/la-cite#architecture

 

L'HISTOIRE DES DOCKS

 

En 1907, le Port de Paris commande des entrepôts industriels à l’architecte Georges Morin-Goustiaux. Édifiés en bord de Seine, les Magasins Généraux accueillent les marchandises transitant des péniches vers la Gare d’Austerlitz.

L’architecte réalise l’un des premiers bâtiments à structure en béton armé de la capitale et choisit de ne pas l’habiller d’une façade-décor, comme il était d’usage. Première en France, cette mise à nu de l’ossature en béton signe la création des premiers docks parisiens modernes du XXème siècle. Un choix architectural novateur qui à l’époque fait controverse, suscitant admiration et critique.

 

En 2005, les architectes Dominique Jakob et Brendan MacFarlane sont choisis pour imaginer le projet de reconversion des Magasins Généraux en Cité de la Mode et du Design ; la Cité renaît, transfigurée, en 2009.

Jakob+MacFarlane décident de conserver le squelette en béton armé de l’ancien entrepôt industriel et de le recouvrir d’une peau… Cette peau qui révèle et magnifie la structure existante est conceptualisée sous le nom de « plug-over ». Inspiré par le mouvement du fleuve, le plug-over, en métal et verre sérigraphié, doit sa couleur verte aux reflets de l’eau. Une architecture vivante et organique qui se connecte au tissu urbain environnant.

De nuit, la mise en lumière, signée par l’artiste Yann Kersalé, anime le bâtiment par un jeu de typologies de sources et de couleurs.

Sleeping laaaaaaaate. How divine.

 

It had transfigured overnight from solid rain to a wintry snowfall. Wind chills in the singles. Makes one want to stay snuggled in bed for bowl hits and nasty lovin'.

 

Making coffee in the nude. Grinding beans, boiling water. Goodbye kisses.

 

Pleasant afternoon computer functions....a tweaking of the blog, delving into 5 years of history. Re-reading my life, right here.

 

Cooked dinner for the fam. Chicken & gravy, homemade smashed sour cream red potatoes, and my "special" carrots. Mmmm--Hmmmm. Excellent for a night this cold, with this wind whipping all to high heaven.

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

see www.dancetabs.com

photo - © Foteini Christofilopoulou | All rights reserved | For all usage/licensing enquiries please contact www.foteini.com

Ein ganz kleines Reh stand am ganz kleinen Baum

still und verklärt wie im Traum.

Das war des Nachts elf Uhr zwei.

Und dann kam ich um vier

Morgens wieder vorbei.

Und da träumte noch immer das Tier.

Nun schlich ich mich leise - ich atmete kaum -

gegen den Wind an den Baum,

und gab dem Reh einen ganz kleinen Stips.

Und da war es aus Gips.

 

Joachim Ringelnatz

///////////////////////////////////////

 

A very small deer stood at the very small tree

Still and transfigured like in a dream.

That was eleven o'clock two at night.

And then I came around four

Again in the morning.

And then the animal still dreamed.

Now I crept quietly--I scarcely breathed--

Against the wind to the tree,

and gave the deer a very small Stips.

And there it was plaster.

 

Joachim Ringelnatz

les Trente Glorieuses de Toulouse transfigurée ou défigurée? Curieux mélange entre passé empreint de ruralité et modernisme d'une nouvelle vie citadine, Toulouse a été bousculée durant les Trente Glorieuses. Elle en porte encore la marque. Cachez ce béton que Toulouse ne saurait voir ! Aujourd'hui, pour coller à l'image de Ville rose, les nouvelles constructions sont fréquemment parées de briquettes. Mais lors de son essor économique, de l'après-guerre aux années 70, la ville a aussi vu pousser des immeubles, des usines et des équipements qui rompaient avec la tradition. «Les Trente Glorieuses» imposaient l'image du progrès, ouvraient grandes des brèches pour la voiture (les allées Jean-Jaurès) et multipliaient les étages. «Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut», chante Nougaro en 1967, au plus fort des constructions. La halle octogonale au dôme d'ardoises du marché des Carmes ? Jetée à terre. Même chose pour la halle Victor-Hugo, qui laissera la place à un immeuble blanc hérissé de compartiments de béton. Cinquante ans plus tard, parés des vertus du vintage, on les regarderait avec admiration.

500 bâtiments en 30 ans !

En ouvrant une collection «au temps des Trente Glorieuses»*, les éditions toulousaines Loubatières classent le progrès au rayon de la nostalgie. Son rédacteur, l'historien Rémy Pech qui présida l'université du Mirail (construite au début des années 70) rappelle qu'entre 1946 et 1975, «Toulouse gagne près de 110 000 habitants ; la vie quotidienne change profondément, les grands magasins supplantent les boutiques de quartier, on se presse à la foire internationale...». Le quartier du Mirail sortira bientôt de terre. Symbole de la Toulouse moderne, il en est éloigné : les bus 12 et 148 le relient péniblement en attendant l'arrivée du métro, en 1990, alors que la crise s'est installée durablement. Chargé d'un inventaire de l'architecture du siècle dernier en Midi-Pyrénées, l'architecte Rémi Papillault a recensé 693 bâtiments construits à Toulouse, dont 500 pour les seules Trente Glorieuses.

«C'est une période très riche, où des agences remarquées marient le béton aux matériaux traditionnels de la région, la brique et les galets», note l'architecte, citant les immeubles de Gardia et Zavagno, boulevard des Récollets ou l'école de la rue de la chaussée, signée Pierre Debeaux. Cette dernière se fait discrète, dans la continuité urbaine. Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» www.ladepeche.fr/.../2232355-trente-glorieuses... Batir la vie - 311 pages. Quelques planches en noir et blanc. 2 photos disponibles.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle

Bâtir la vie est un récit autobiographique, recueilli et mis en forme en 1977 par Michel Lefebvre. Candilis raconte son extraordinaire parcours, de Bakou à Athènes, Paris, Casablanca ou La Martinique, de sa participation aux CIAM, puis au Team 10 à ses dernières réflexions sur l'habitat contemporain, de la Résistance grecque à l'enseignement à l'Ecole des Beaux Arts. Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle. BATIR! www.franceculture.fr/.../batir-la-vie-un... Tel était le rêve de Georges Candilis. C'est devenu une passion. Une passion qui a fait de lui aujourd'hui un célèbre architecte. S'il a toujours tenté, à travers ses recherches et ses réalisations, de réconcilier la maison et la ville, c'est peut-être, en partie, parce que sa jeunesse fut une grande aventure, un long voyage, la quête permanente d'un havre où "se reposer" et où "voir se reposer" les autres.

Né à Bakou en 1913, il part à l'âge de 12 ans pour la Grèce et entre, après ses années de collège, à l'école Polytechnique d'Athènes, section architecture. Il n'abandonnera plus jamais cette discipline. Après la guerre contre les Italiens, la résistance contre les Allemands et les Anglais, une bourse du gouvernement français lui permet, en 1945, de gagner la ville de ses rêves : Paris. C'est là, en effet, que travaille l'un des plus grands architectes de l'époque : Le Corbusier. Intégré à son équipe, il participe de façon directe avec lui à la construction de la fameuse "Maison du Fada" à Marseille.

Déjà se dessinent dans son esprit les grands axes de ses recherches futures : faire des logements "riches" pour les pauvres, des lieux qui servent et respectent l'homme. Ce sont successivement des maisons pour Gitans, des réalisations à la Martinique pour l'habitat tropical, un grand ensemble à Toulouse - Le Mirail - où il tente de créer une ville sans ségrégation ; l'aménagement du Languedoc-Roussillon consacré aux loisirs populaires.

Aujourd'hui, Georges Candilis poursuit son rêve de toujours: mettre au service des plus déshérités- hier, ceux des bidonvilles, qu'il a pu voir en Amérique du Sud - aujourd'hui, ceux des populations sous-développées du Moyen-Orient, sont art de bâtir qui est en même temps un art de vivre. un architecte témoin de son temps - récit recueillli par Michel Lefebvre - Candilis Georges, Lefebvre Mic @ Un homme

D’origine grecque, né à Bakou (1913-1995), l’architecte français Georges Candilis a fait ses études à l’École polytechnique nationale d’Athènes avant de travailler, dès 1946, chez Le Corbusier, sur le projet d’unité d’habitation de Marseille, dont il dirigea le chantier avec l’architecte américain Shadrach Woods (1923-1973).

En 1951, Candilis et Woods vont diriger le bureau africain de l’Atbat (Ateliers des bâtisseurs), structure créée par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogensky. À son retour en France, Candilis rencontre à l’Atbat l’architecte yougoslave Alexis Josic (1921-2011).

L’aventure de l’équipe Candilis-Josic-Woods commence en 1954. En une dizaine d’années de travail commun (1955-1964), ces trois architectes installés en France ont posé les bases théoriques d’une critique du fonctionnalisme et, à travers d’innombrables chantiers, mis en application à grande échelle les principes d’une architecture nouvelle, dite « proliférante ».

Ils cherchent à produire de nouvelles typologies d’habitats, adaptées aux conditions économiques et sociales des habitants les plus démunis. L’humain est au centre de leurs préoccupations. « Le respect n’a pas de formule, pas de recette. C’est un sentiment que doit posséder l’architecte envers son client ; si la construction peut donner des satisfactions matérielles, l’architecture doit apporter quelque chose de plus : la dignité et la liberté » (Candilis, 1977).

Leur réflexion architecturale absolument nouvelle, centrée sur l’habitat, différera de celle de Le Corbusier et sera plus proche des recherches sur l’habitat minimal menées par les architectes allemands des années vingt.

L’abandon progressif d’une idée rationnelle et normative entraînera l’équipe d’architectes à se retrancher sur des « propositions pour un habitat évolutif », intégrant la problématique de la croissance et du changement à l’échelle de la maison individuelle.

Ils aborderont la question de l’habitat en donnant la priorité à l’organisation du plan.

L’équipe concevra selon un rationalisme subtil à la manière de Louis Kahn (espace servant/espace servi), des fonctions précises : accès, rangements, bains, etc.

Entre autres réalisations, citons l’extension de Bagnols-sur-Cèze et le quartier du Mirail à Toulouse. À partir de 1969, Candilis poursuit seul son activité en tant qu’architecte et urbaniste. Il travaille sur plusieurs projets de logements et d’écoles au Moyen-Orient, ainsi que sur l’aménagement de sites touristiques.

En 1970, entouré de nouveaux collaborateurs, Candilis concevra le village des Carrats à Port-Leucate suivant les principes mis au point antérieurement. Ils reprendront les systèmes en cluster (grappe) et en stem (tiges), métaphores anglo-saxonnes d’un urbanisme scientifique,

séduit par un mode d’organisation organique de l’habitat chère à Patrick Geddes.

Une citation

« L’œuvre la plus importante qui résulte de ce travail, de cette entente, de cette persévérance, est la création de conditions favorables pour permettre aux hommes de se rencontrer, de mieux se connaître. Et la connaissance conduisant à l’amitié renforce la paix entre les peuples. »

G. Candilis, 1977

Sources :

Cité du patrimoine archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_CANGE

Granveaud, « Candilis Georges (1913-1995) », Encyclopædia Universalis.

Georges Candilis, Bâtir la vie : un architecte témoin de son temps, Stock, 1977

Un projet

Le village de vacances des Carrats à Port-Leucate a été conçu par les architectes Georges Candilis, Georges Wursteisen, Pierre Raoux et Zygmund Knyszewsky.

Il fait partie des opérations de construction de la Mission Racine, programme pour l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, pour lequel Candilis a été nommé architecte en chef en 1964.

Pour l’équipe de Candilis, l’opération des Carrats devient un lieu d’expérimentation architecturale à dimension sociale. Composé de bungalows de formes cubiques, ses toits terrasses, ses patios, les bâtiments collectifs, les nombreux lieux publics (placettes, aires de jeux) ont permis la création d’un lieu idéal où tout était fait pour tendre vers un bonheur individuel et collectif.

Les architectes de la Team 10 (1), dont faisait partie Candilis, insistaient sur la relation de l’architecture avec la « quatrième dimension ». Les concepts clés « d’espace/temps » et de « mouvement », devaient être associés à ceux, de « plasticité », « mobilité », « flexibilité » et « évolution », dans le combat pour une redéfinition de l’architecture humaniste, une architecture de communauté.

En 1961, la Team X avec les concepts de Stem et de web récuse le dogme du zoning fonctionnel de la charte d’Athènes, et son outil de mesure le Zipaton : une trame plastifiée mécanique qui, une fois collée sur le papier, marquait un type général d’utilisation, plutôt qu’un volume ou une forme en particulier.

Se basant sur ces deux concepts, la prise en compte de la fonction ne se fonde plus seulement sur l’espace, elle intègre l’échelle de l’homme dans ses déplacements et son temps de parcours à l’intérieur des espaces (2).

Le concept de stem (tige) est utilisé comme un moyen d’organiser l’urbanisme de masse. Plus concrètement, le stem était une zone piétonne continue reliant les principaux équipements urbains. Le stem central est considéré comme la structure fondamentale, à la fois sociale et matérielle, des ensembles résidentiels.

Le stem apparaît pour la première fois dans leur projet pour le concours de Caen-Hérouville, puis à Toulouse-Le Mirail. Il s’enrichit par la suite avec le cluster des « grappes » de constructions de petites et de grandes hauteurs s’articulent autour des espaces publics (stem) qui se prolongent dans les îlots résidentiels.

Le concept continuera son évolution avec l’apparition du Web qui « n’est pas essentiellement un système de circulation, mais un système d’environnement. C’est le moyen d’établir une hiérarchisation à grande échelle, qui par son existence rend possible une expression individuelle à très petite échelle. Le Web doit être un système hautement flexible dans un monde d’une grande mobilité. La flexibilité est garantie par l’uniformité de l’intensité initiale des activités sur le Web, de telle sorte qu’il puisse être accroché à n’importe quel point, et qu’il puisse lui-même s’accrocher aux systèmes plus importants à n’importe quel endroit. Ces liaisons déterminent des points de très grande intensité mais la flexibilité première reste toujours et les points de densité qui surviennent à mesure que le Web en vivant devient polycentrique, gardent leur caractère de mobilité. Ces systèmes feront preuve, à leur commencement, d’une intensité d’activité également répartie, de manière à ne pas compromettre l’avenir ». Woods, Paris, août-décembre 1962 (3- 4)

La question du plus grand nombre poussera la Team 10 à innover non seulement sur le registre programmatique ou urbanistique, mais également dans le domaine esthétique.

Les architectes s’intéressent à la rythmique des nombres, grâce au rythme et à la géométrie, les grands nombres devenaient maniables pour la composition et visuellement intelligibles.

Les principes de base en étaient une relation de réciprocité entre la partie et le tout, ainsi qu’une structure non hiérarchique et polycentrique qui reliait entre elles les différentes échelles de l’environnement construit.

C’est dans le prolongement du courant général de l’architecture moderne et de cette restructuration idéologique que naîtra l’opération des Carrats de Port-Leucate en 1969.

Les membres de la Team 10, émergée des Ciam dans les années cinquante, par leurs analyses, dessins, publications, enseignements, ont suscité un profond renouvellement de la pensée moderne sur l’architecture et la ville, car pour eux :

« La structure d’une ville ne tient pas à sa géométrie mais aux activités humaines qu’elle recèle. » Candilis-Josic-Woods, 1964 (5).

Notes :

(1) Le nom de Team 10 fait référence au Xe congrès des CIAM (congrès international d’architecture moderne), pendant lequel, un groupe d’architectes issus du Mouvement moderne remettra en cause les principes de la charte d’Athènes.

Sources :

(2) Source éditoriale Le Carré Bleu quarante ans – 1958-1998, p. 1 à 3.

(3) Source première édition Carré bleu, n° 3, 1962

(4) Carré bleu, numéro 3-4, 1998, p. 44

(5) Dossier de presse Expo en 2008, Cité de l’architecture & du patrimoine. Mouvement moderne : premières autocritiques, Team X, une utopie du présent (1953-1981) LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

 

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

 

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

 

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

 

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

 

Une multitude de procédures administratives

 

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

 

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

 

Les contextes de constructions

 

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

 

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

 

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

 

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

 

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

 

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

 

Les modes de constructions

 

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

 

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

 

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

 

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

 

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

 

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

 

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

 

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

 

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

 

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

 

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

 

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

 

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

 

Vers des logements sociaux en grande série

 

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

 

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

 

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

 

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

 

Des chantiers d'expérience

 

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

 

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

 

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

 

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

 

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

 

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstructi

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

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HOLY CROSS, TRALEE

FOUNDED in 1243, by Lord John Fitz-Thomas, under the title of the Holy Cross.

 

1261. The founder with his son, Maurice, was slain this year by MacCarthy More, at Callin, in the principality of Desmond ; they were both interred in the north part of this friary.

 

The old Limerick MS. referred to already, in our account of that abbey, says that all the Fitzgeralds of Desmond, who died in those parts, were buried in this convent and adds that, in the ancient calendar, it is said of Lord James Fitzmaurice that he died in 1529 and was buried in the sepulchre of his fathers, at Tralee. It also states that the Knight of Kerry and his family had their place of sepulture there with some other branches of the Geraldines, who possessed a splendid tomb in the Lady chapel, surmounted by beautiful paintings on the wall. John, tenth Earl of Desmond de jure, died a Dominican friar in this abbey, a short time before the Christmas of 1536, and was buried here.

 

The records of this abbey are very scant. As there is no mention of it in -the State Papers at the time of the suppression of the monasteries, we are left greatly in doubt how long the friars were able to remain in possession. In 1580, during the Desmond war, the abbey was garrisoned by the English :

 

1580, March 29. "Pelham to Lords and Council in England.

“All the country between the earl's house and Tralee was burnt by the rebels, and all the houses in Tralee burnt and the castles razed, saving the abbey. Finding the abbey a very convenient place for a garrison ... I determined to leave there one band of horsemen and 300 foot under Sir William Stanlie."

 

Neither is there any mention of a community in Tralee in the Provincial's accounts of 1622 and 1629, though in the former account, he speaks of a statue of the B. Virgin belonging to the abbey, which was held at that time in great veneration by the people. A paper, written to Propaganda in 1633, states that there were twelve Dominican fathers in the united dioceses of Arfert and Aghadoe at the time, and one Dominican priory.

 

An old chalice used at present in the Dominican church of Tralee, presented by Dr. Moriarty, bishop of Kerry, who had found it accidentally, to the Dominican fathers when they returned to Tralee in 1861, bears the following inscription : Orate pro Carolo Sughrue qui me fieri fecit pro Conventu Traliensi Priore Thadeo O 'Moriarty, 1651 . This was the father who was hanged for professing the faith, in Killarney, two years afterwards.

 

It appears from the Lords' Committee Returns in 1731, which the Tralee community had settled down in Killarney, or perhaps the friars spoken of as coming from the convent of Killarney may possibly be Franciscans. They are described as doing " much mischief " in the diocese of Cloyne : " For these Friars creep into the houses of the weak and ignorant People ; they confirm the Papists in their superstition and errors, they marry Protestants to Papists contrary to law, they haunt the sick beds even of the Protestants, they endeavour to pervert them from our holy Religion, and, by daily devouring the substance of the poorer sort of Papists, are become greatly obnoxious even to the Papists themselves, who complain of the irregularities of these Friars, and do at least pretend to wish they were removed." There were only two fathers here in 1756, Father Edmund Stack and Father William Connolly. The former was one of the last representatives of the old community, and tradition still lingers around his name in some of the wilder parts of the county Kerry. According to Dr. Troy's report, in 1800, there were two fathers at that date acting as curates in the diocese of Kerry.

 

The Order was restored in Tralee by Dr. Moriarty, bishop of Kerry, in 1861. On April 5th of that year, the fathers came to Tralee and took possession of a house in Day Place, converting one of the rooms into a chapel On November 2nd of the same year, the bishop blessed a large structure, which was used as a temporary chapel for ten years The present church was opened for divine service on September 14, 1871.

 

FATHER THADY MORIARTY.

HE belonged to the family of the Moriartys of Castle Drum, near Dingle. He is named in the Provincial's account, in 1629, as a cleric studying in Spain. He was prior of Tralee convent in 1651, according to the inscription on the chalice described in the last note.

 

We subjoin a translation of Father Daniel O'Daly's account of. him, published in 1655, only two years after his death. Father O'Daly knew him well and it is probable that it was under his inspiration during the few years that Father O'Daly spent in missionary work in Ireland before 1624, that our martyr left his native land to join the Dominican Order :

' The Very Rev. Thady Moriarty, an alumnus of the same college at Lisbon, master of sacred theology and the last prior of the convent of Tralee, in Munster, was a man distinguished for his knowledge both of dogmatic and of moral theology, and also for his virtues and noble character. Captured by the heretics (who for a long time previous had known him by reputation), never did a bride go more joyfully to her nuptials than he went to prison, nor was a hungry man more anxious for a banquet than he was for the gibbet. On hearing that he was sentenced to die, he pressed and kissed the hands of the messenger who brought the news and distributed money among his jailors and the soldiers who were to lead him to the gallows. Before being hanged, he lifted the minds of the Catholics who were standing ardund, with a beautiful discourse on the excellence of the Roman Catholic religion, the inconstancy of human life, the uncertainty of the hour of death, and of martyrdom as the most secure road to Heaven. What filled the minds of the onlookers with wonder and admiration was his countenance after life was extinct. Though wan and emaciated in appearance, owing to his long detention in prison, it seemed to be transfigured after death and even to emit rays of light, so that the very executioners confessed that it was like the face of an angel.

 

" He indeed gave a singular example of humility and patience during his whole life and was never known to be angry. He showed such patience during his sufferings in prison, that the heretics said he was a fool, for he despised life so much, that when he was stripped and flogged he patiently bore it all and did not even give the slightest sign that he felt pain at all, being led just like a lamb to the slaughter. He answered all the questions put to him by the judge, with so much freedom and candour, that even his enemies confessed that he knew not how to tell a lie. When the judge asked him why he did not obey the edict of the government, he answered that he was bound rather to obey God, and those who held God's place in his regard, who had commanded him to exercise his priestly functions. The judge was warned by his wife to have nothing to do with the blood of this innocent man, but his answer was that he was compelled to shed it, as otherwise he would expose himself to danger.

 

" Indeed in every way, the holy man showed himself an apostle and a true disciple of Christ, following in his footsteps, with all the marks of the true minister elegantly described by St. Augustine (vol. 10, Sermon 39, To the Brethren in the Desert). He was put to death on October 15, 1653, and even till now his body is guarded by the Protestant soldiers lest it should be removed from the tomb: which error is worse than the first."

  

FATHER DANIEL O'DALY.

 

FATHER Daniel O'Daly, known generally in the Order as Father Dominic of the Rosary, was born in the county Kerry about 1595. At an early age he went abroad to join the Dominican Order, and made his profession at Lugo in Spain, going through his studies afterwards at Burgos. After his ordination, he taught a course of philosophy and theology at Bordeaux. He then returned to his native land, where he did missionary work with great zeal for a few years. A letter of commendation from Maurice O'Hurley, bishop of Emly, dated 1624, testifying to his missionary zeal, is given in the Spicilegium Ossoriense (vol. i, p. 132). He was then, at the early age of twenty-nine, placed over the newly founded College of Holy Cross, Louvain. He did not remain here long, however, for having occasion to go to Madrid on important business connected with the college, he received such gracious marks of favour from Philip IV., king of Spain, that he resolved to complete the foundation of our college in Lisbon. Portugal and Belgium, at this time, it must be borne in mind, were both subject to Spain, and help was expected by our fathers at the time from the Spanish monarch, for the colleges which they had founded in both countries : an expectation which was fully justified by results in after years.

 

Father O'Daly, on going to Lisbon, found only two of our fathers living there together, although a brief of foundation had been obtained from Pope Paul V., as far back as 1615. In a short time, however, with the help of the archbishop of Lisbon and the Portuguese Dominican provincial, he got possession of a small house, and as several students were sent to him from Ireland, the General of the Order made it a college in 1634, giving Father O'Daly the position of rector.

 

A few years later, he influenced a rich Portuguese lady, Donna Irene de Brito, countess de Atalaya, to found a convent for forty Irish Dominican nuns. She established this convent at Belem, near Lisbon, in 1639, an d richly endowed it. The following year, Portugal threw off the yoke of Spain, and Father O'Daly, whose entire hopes were now centred in Lisbon, threw in his lot with the new monarchy. Having been confessor for some years to Lucia, at this time queen of Portugal, and standing very high in the esteem of both king and queen, he was sent as ambassador to Louis XIV. of France, in 1655, and remained in Paris for more than a year. Long before this, he had been employed on affairs of state, during the secret negotiations between Charles I. of England, and Philip IV. of Spain, and also in 1650, between Charles II. of England, then in exile, and Pope Innocent X. The following extract from the Clarendon Papers (vol. II., p. 66) refers to the latter negotiations : "1650. June 24, Rome.

 

" Robert Meynell to Cottington and Hyde. Had the King gone to Ireland, no doubt the Pope would have .contrived some way for his assistance, but upon his treating with the Scots, the Pope presently made a stand. Daniel O'Dally, an Irish Dominican, has come to Rome with a commission from the Queen [of England] to treat with the Pope ; he was formerly at Rome, where he did many good offices for the late King [Charles I.] ; was with the present King at Jersey and came from him extremely satisfied," etc.

 

Just before Father O'Daly went to Paris on the embassy, he published his History of the Geraldines and an Account of the Persecution in Ireland. The book was written in Latin and published in Lisbon in 1655. What renders the latter portion of the book very valuable is that there is a record in it of nineteen martyrs of the Dominican Order, who had suffered death for the faith only a few years before. The account of their sufferings thus rests on contemporary evidence.

 

The crowning of all his labours was the founding of the college of Corpo Santo, in Lisbon, in 1659. The Cromwellian persecution having driven most of the Irish Dominicans to the Continent, the small college in Lisbon was unable to accommodate all who flocked to it, so, relying on the sympathy of the Catholic people of Lisbon and the royal family, Father O'Daly petitioned the queen (then queen-regent) successfully to found a new college on a much larger scale. The foundation stone was laid on May 4, 1659, and the building was completed in a short time. However, he soon had a difficulty to contend with in providing for the wants of the large community in the new college of Corpo Santo, and the still larger community of nuns in the convent of Belem. He applied to the queen again, but, as the royal treasury had been depleted by the war with Spain, he was persuaded, as an alternative, to accept the rich bishopric of Coimbra, that he might be able to apply the revenues of the see to the support of his brethren and the nuns. Though from motives of humility he had in previous years refused both this see, as also the see of Braga and the archiepiscopal see of Goa, he consented to accept Coimbra for the purpose of helping his brethren. However, he died before the time appointed for his consecration, on June 30, 1662, in the sixty-seventh year of his age, and was buried in the cloister of the college.

 

A marble slab over his last resting place bears the following inscription; Hie jacet Venerabilis Pater Magister Prater Dominicus de Rosario, Hibernus et Conventus Monialium Boni Successes Fundator.

   

commonly called a "Thabor" after the mountain where Christ was transfigured. i find it liturgically significant to have 2 angels dressed in dalmatrics to carry the cloud where the object of adoration/veneration is to be set.

"Jesus took with him Peter and James and John and led them up a high mountain where they could be alone by themselves. There in their presence he was transfigured: his clothes became dazzlingly white, whiter than any earthly bleacher could make them. Elijah appeared to them with Moses; and they were talking with Jesus. Then Peter spoke to Jesus: ‘Rabbi,’ he said ‘it is wonderful for us to be here; so let us make three tents, one for you, one for Moses and one for Elijah.’ He did not know what to say; they were so frightened. And a cloud came, covering them in shadow; and there came a voice from the cloud, ‘This is my Son, the Beloved. Listen to him.’ Then suddenly, when they looked round, they saw no one with them any more but only Jesus.

As they came down from the mountain he warned them to tell no one what they had seen, until after the Son of Man had risen from the dead. They observed the warning faithfully, though among themselves they discussed what ‘rising from the dead’ could mean."

 

– Mark 9:2-10, which is the Gospel for today, the Second Sunday of Lent.

 

This is Raphael's depiction of the Transfiguration in St Peter's Basilica in Rome. What most people don't realize is that these paintings have all been replaced by tiny tesserae to become a very finely-rendered mosaic, which is much more durable than paint.

 

My sermon for this 2nd Sunday of Lent can be read here.

Window in the north chapel by Lavers & Westlake, 1874.

 

The tall tower and spire of Theddingworth church rises assertively from the side of the road as one passes through this village, but as one gets closer the rest of the building is surprisingly reclusive, being largely hidden under the shelter of surrounding trees. It is clearly a building of some antiquity that invites further investigation, and for many years I was familiar with this sight having been driven past many times long before my first visit and was always particularly intrigued by this church.

 

All Saints church is of Norman origin though none of this is visible externally, the present exterior being a patchwork of different modifications over the years, with both nave and chancel flanked by aisles and a clerestory added to the former (though still a relatively low structure) and many of the windows being of a square-headed Tudor design. The tower is a 15th century addition, surprisingly tall and crowned by a fine spire. It is a handsome late medieval structure enlivened at the corners of the parapet with quirky gargoyle carvings.

 

Stepping inside for the first time it takes a while to adjust to the darkness, as this is one of the darkest church interiors I know, though fortunately this time the lights were already on when I arrived; they make a big difference as there is a lot to see and enjoy here that could otherwise be easily missed. The walls could seriously do with a fresh layer of limewash to brighten them up, though this would be complicated in the chancel where a scheme of Victorian wall-painting remains (though in poor condition). The church was restored in 1858 when it was re-roofed and many of the present furnishings date from this period, with most of the stained glass added in the following years (the main reason for this church being so dark, even the clerestory (derived from clear-storey, an oxymoron here!) having a full complement, though the surrounding trees and the fact that many of the windows are in desperate need of cleaning makes matters much worse).

 

The most notable architectural feature is the north arcade of the nave which is still 12th century Norman work with its round arches. The font at the west end on this side is crowned by a delightfully elaborate Victorian wooden cover that almost reaches roof level. In the north chapel is a lovely 1870s organ with wings adorned with painted angels that open like an altarpiece, the work of Canon Frederick Sutton. Here also are the earliest monuments in the church, one Elizabethan with reclining effigies and a fine 17th century memorial with carved busts in medallions. Further notable monuments can be seen on the south side, the most impressive being that at the west end to the Reverend Clarke with his life size figure theatrically gesturing to his tired-looking wife.

 

Theddingworth church is rather special and well worth a visit, but unfortunately normally kept locked outside of service times with no keyholder given, so prior arrangements will likely be necessary to see inside. It is worth it though, but if you do manage to get inside do find the light-switch or you may need a torch!

 

This was my second visit, the first time I cycled here in the early 1990s and got luck as I randomly knocked on a door over the road to ask if anyone knew who had the church key and it turned out to be the very lady who answered. This time decades later I had an appointment with her daughter to survey some damage to their glass so requested a bit of time afterwards to explore and photograph the church properly and enjoyed getting re-acquainted with it.

 

More information on the church's entry in the Leicestershire |Churches site below:-

www.leicestershirechurches.co.uk/theddingworth-all-saints/

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

see www.dancetabs.com

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The eyes of Brunelleschi on the City: The big Lantern of Florence: Metamorphosis of a photo

 

I was proud to publish this my personal photographic project

 

This project was born thanks to my facebook photography group, called 365project; this group was born two years ago by a few photography enthusiasts with the idea of publishing a photo a day, taken by us with a weekly theme. During this time we, also, try something new to stimulate each other.

This work in particular, wants to develop the creativity of members, to stimulate, during two months, a personal creative view to express each other in full freedom.

So: I took advantage of the fact that I was moving from my old home, to our new home in the same neighborhood, not so far from the center of this wonderful city. There I discovered with great joy, that from the window of my bedroom, you can see in the distance the lantern of Brunelleschi's dome, in the center of the city. At begging my idea was to take photos of this subject in several time situations, like morning, sunset, night, cloudy, foggy, etc. But I discovered with time that was a little boring. So I try also something different.

The fulcrum of everything is the lantern which, like a protector, looks at the city from above ... until it is transfigured

This is what came of it, from the first click to last!

  

Gli occhi di Brunelleschi sulla Città: Il Lanternone, metamorfosi di una foto

 

Sono orgogliosa di presentare questo mio progetto fotografico personale

.

L'idea nasce grazie ad un gruppo di appassionati in fotografia formatosi su facebook da ormai due anni, chiamato 365project. Lo scopo iniziale del 365project è quello di pubblicare una foto al giorno, scattata da noi stessi con un tema settimanale. Durante questi anni però abbiamo provato a creare qualcosa di nuovo per stimolarci a vicenda.

Questo lavoro fa parte dei nuovi input che ci vengono proposti. Questo in particolare, si proponeva di stimolare tutti noi membri nell’arco di due mesi, a creare un progetto personale per esprimersi in piena libertà.

Ho sfruttato il fatto che mi stavo trasferendo dalla mia vecchia casa, alla nostra nuova casa nello stesso quartiere, non così lontano dal centro di questa meravigliosa città. Lì ho scoperto con grande gioia, che dalla finestra della mia camera da letto, si vede in lontananza la lanterna della cupola del Brunelleschi, nel centro della città.

Al momento, la mia idea era di scattare foto di questo soggetto in diverse situazioni temporali, come mattina, tramonto, notte, nuvoloso, nebbioso, ecc. Ma dopo poco l’ho travato un po' noioso e sterile. Quindi ho provato anche qualcosa di diverso.

Fulcro di tutto è il lanternone che come un protettore, guarda la città dall’alto…fino a trasfigurarsi

Questo è ciò che ne è venuto fuori, dal primo clic all'ultimo!

 

Mardi 18 avril 2023. Semaine 16, Saint Parfait / 108/257. Plieux. Réveillé à six heures et demie par Pierre qui s’en va, levé à sept, pas trop vaillant, désordres gastriques. “Souvenirs” Facebook. Le Jour ni l’Heure, autoportrait de la nuit et assez beau bâtiment de ferme de la vallée de l’Arratz, L’Isle-Bouzon, ayant gardé une partie de ses enduits et beaucoup souffert sur un autre flanc. Tél. de la cousine Françoise O’Lanyer. Acta. 11:44:45 /////// LJNH / Flickr. Journal (gâtisme). Le Jour ni l’Heure, deux tableaux ou détails de tableaux du musée de Besançon le dimanche 20 février 2022, Christ de Filippino Lippi et Villa Médicis du portrait de l’architecte Pâris par Joseph-François Ducq, c. 1810 (?), plus le Grand Aleph rouge (2012 ?) encadré (et accroché), 15 avril 2023. Trois concertos de Ligeti, violoncelle, piano (que je n’aime pas du tout) et violon. 50. 50. 12. 12. 100. 25. 25. 25. 25. Bain. Promenade sur le plateau, chemin de La Rouquette, allée Alfred de Dreux, ferme de Lacroix, retour par le bout des champs, village baignant dans la lumière. Atelier, première Nuit transfigurée, 2008, grosse intervention à la peinture en bâtiment, “guilloché” (elle est hélas peu fluide). L’Arrière-Pays. Anthologie générale, Grasset d’Orcet. Discours de Bruxelles, mais mollement et avec force interruptions twitterriennes et autres, 27.620 signes. Très austère dîner aux nouvelles, lentilles et carottes, poire à la vapeur. Vu deux épisodes de Minx, série américaine assez plate, et la fin de Les Miracles n’ont lieu qu’une fois, d’Yves Allégret, 1950, curieux film antiromanesque avec Jean Marais et Allida Valli (quel exécrable acteur (et sympathique personnage) que Jean Marais, tout de même…). L’Arrière-Pays, très activement. La Libération du territoire, mais sans plus d’élan que pour le Discours de Bruxelles, 233.068 signes. Journée dans l’ensemble peu productive. Couché à minuit et demi.

les Trente Glorieuses de Toulouse transfigurée ou défigurée? Curieux mélange entre passé empreint de ruralité et modernisme d'une nouvelle vie citadine, Toulouse a été bousculée durant les Trente Glorieuses. Elle en porte encore la marque. Cachez ce béton que Toulouse ne saurait voir ! Aujourd'hui, pour coller à l'image de Ville rose, les nouvelles constructions sont fréquemment parées de briquettes. Mais lors de son essor économique, de l'après-guerre aux années 70, la ville a aussi vu pousser des immeubles, des usines et des équipements qui rompaient avec la tradition. «Les Trente Glorieuses» imposaient l'image du progrès, ouvraient grandes des brèches pour la voiture (les allées Jean-Jaurès) et multipliaient les étages. «Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut», chante Nougaro en 1967, au plus fort des constructions. La halle octogonale au dôme d'ardoises du marché des Carmes ? Jetée à terre. Même chose pour la halle Victor-Hugo, qui laissera la place à un immeuble blanc hérissé de compartiments de béton. Cinquante ans plus tard, parés des vertus du vintage, on les regarderait avec admiration.

500 bâtiments en 30 ans !

En ouvrant une collection «au temps des Trente Glorieuses»*, les éditions toulousaines Loubatières classent le progrès au rayon de la nostalgie. Son rédacteur, l'historien Rémy Pech qui présida l'université du Mirail (construite au début des années 70) rappelle qu'entre 1946 et 1975, «Toulouse gagne près de 110 000 habitants ; la vie quotidienne change profondément, les grands magasins supplantent les boutiques de quartier, on se presse à la foire internationale...». Le quartier du Mirail sortira bientôt de terre. Symbole de la Toulouse moderne, il en est éloigné : les bus 12 et 148 le relient péniblement en attendant l'arrivée du métro, en 1990, alors que la crise s'est installée durablement. Chargé d'un inventaire de l'architecture du siècle dernier en Midi-Pyrénées, l'architecte Rémi Papillault a recensé 693 bâtiments construits à Toulouse, dont 500 pour les seules Trente Glorieuses.

«C'est une période très riche, où des agences remarquées marient le béton aux matériaux traditionnels de la région, la brique et les galets», note l'architecte, citant les immeubles de Gardia et Zavagno, boulevard des Récollets ou l'école de la rue de la chaussée, signée Pierre Debeaux. Cette dernière se fait discrète, dans la continuité urbaine. Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» Nettement plus visibles sont la résidence de la Comtale aux terrasses étagées, près de la gare, le Belvédère aux Récollets ou les premières HLM bien pensées (par Armandary) à Empalot. Il y a aussi le magasin Perry, place Esquirol, qui alterne vitres et panneaux pleins en façade d'un temple de la lingerie.

Perry, en cours de fermeture, est entré dans le paysage, comme le Monoprix de De Noyers et Le Maresquier, mais l'immeuble Citroën boulevard d'Arcole (actuellement Decathlon) a toujours ses détracteurs. Il est pourtant «un des plus beaux de la période», estime l'architecte.

Toulouse défigurée ou transfigurée ? «Le même bâtiment peut faire les deux !» prévient Rémi Papillault. Les Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde. Les éditions Loubatières, qui lui consacrent tout un album ont orné la couverture de leur principale victime : le marché des Carmes, construit par Galinier en 1892.

*Toulouse au temps des Trente Glorieuses, textes de Rémy Pech, éd. Loubatières, 109 pages, 25 €

«Entre 1946 et 1975, Toulouse gagne 110 000 habitants, la vie change profondément» www.ladepeche.fr/.../2232355-trente-glorieuses... Batir la vie - 311 pages. Quelques planches en noir et blanc. 2 photos disponibles.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle

Bâtir la vie est un récit autobiographique, recueilli et mis en forme en 1977 par Michel Lefebvre. Candilis raconte son extraordinaire parcours, de Bakou à Athènes, Paris, Casablanca ou La Martinique, de sa participation aux CIAM, puis au Team 10 à ses dernières réflexions sur l'habitat contemporain, de la Résistance grecque à l'enseignement à l'Ecole des Beaux Arts. Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle. BATIR! www.franceculture.fr/.../batir-la-vie-un... Tel était le rêve de Georges Candilis. C'est devenu une passion. Une passion qui a fait de lui aujourd'hui un célèbre architecte. S'il a toujours tenté, à travers ses recherches et ses réalisations, de réconcilier la maison et la ville, c'est peut-être, en partie, parce que sa jeunesse fut une grande aventure, un long voyage, la quête permanente d'un havre où "se reposer" et où "voir se reposer" les autres.

Né à Bakou en 1913, il part à l'âge de 12 ans pour la Grèce et entre, après ses années de collège, à l'école Polytechnique d'Athènes, section architecture. Il n'abandonnera plus jamais cette discipline. Après la guerre contre les Italiens, la résistance contre les Allemands et les Anglais, une bourse du gouvernement français lui permet, en 1945, de gagner la ville de ses rêves : Paris. C'est là, en effet, que travaille l'un des plus grands architectes de l'époque : Le Corbusier. Intégré à son équipe, il participe de façon directe avec lui à la construction de la fameuse "Maison du Fada" à Marseille.

Déjà se dessinent dans son esprit les grands axes de ses recherches futures : faire des logements "riches" pour les pauvres, des lieux qui servent et respectent l'homme. Ce sont successivement des maisons pour Gitans, des réalisations à la Martinique pour l'habitat tropical, un grand ensemble à Toulouse - Le Mirail - où il tente de créer une ville sans ségrégation ; l'aménagement du Languedoc-Roussillon consacré aux loisirs populaires.

Aujourd'hui, Georges Candilis poursuit son rêve de toujours: mettre au service des plus déshérités- hier, ceux des bidonvilles, qu'il a pu voir en Amérique du Sud - aujourd'hui, ceux des populations sous-développées du Moyen-Orient, sont art de bâtir qui est en même temps un art de vivre. un architecte témoin de son temps - récit recueillli par Michel Lefebvre - Candilis Georges, Lefebvre Mic @ Un homme

D’origine grecque, né à Bakou (1913-1995), l’architecte français Georges Candilis a fait ses études à l’École polytechnique nationale d’Athènes avant de travailler, dès 1946, chez Le Corbusier, sur le projet d’unité d’habitation de Marseille, dont il dirigea le chantier avec l’architecte américain Shadrach Woods (1923-1973).

En 1951, Candilis et Woods vont diriger le bureau africain de l’Atbat (Ateliers des bâtisseurs), structure créée par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogensky. À son retour en France, Candilis rencontre à l’Atbat l’architecte yougoslave Alexis Josic (1921-2011).

L’aventure de l’équipe Candilis-Josic-Woods commence en 1954. En une dizaine d’années de travail commun (1955-1964), ces trois architectes installés en France ont posé les bases théoriques d’une critique du fonctionnalisme et, à travers d’innombrables chantiers, mis en application à grande échelle les principes d’une architecture nouvelle, dite « proliférante ».

Ils cherchent à produire de nouvelles typologies d’habitats, adaptées aux conditions économiques et sociales des habitants les plus démunis. L’humain est au centre de leurs préoccupations. « Le respect n’a pas de formule, pas de recette. C’est un sentiment que doit posséder l’architecte envers son client ; si la construction peut donner des satisfactions matérielles, l’architecture doit apporter quelque chose de plus : la dignité et la liberté » (Candilis, 1977).

Leur réflexion architecturale absolument nouvelle, centrée sur l’habitat, différera de celle de Le Corbusier et sera plus proche des recherches sur l’habitat minimal menées par les architectes allemands des années vingt.

L’abandon progressif d’une idée rationnelle et normative entraînera l’équipe d’architectes à se retrancher sur des « propositions pour un habitat évolutif », intégrant la problématique de la croissance et du changement à l’échelle de la maison individuelle.

Ils aborderont la question de l’habitat en donnant la priorité à l’organisation du plan.

L’équipe concevra selon un rationalisme subtil à la manière de Louis Kahn (espace servant/espace servi), des fonctions précises : accès, rangements, bains, etc.

Entre autres réalisations, citons l’extension de Bagnols-sur-Cèze et le quartier du Mirail à Toulouse. À partir de 1969, Candilis poursuit seul son activité en tant qu’architecte et urbaniste. Il travaille sur plusieurs projets de logements et d’écoles au Moyen-Orient, ainsi que sur l’aménagement de sites touristiques.

En 1970, entouré de nouveaux collaborateurs, Candilis concevra le village des Carrats à Port-Leucate suivant les principes mis au point antérieurement. Ils reprendront les systèmes en cluster (grappe) et en stem (tiges), métaphores anglo-saxonnes d’un urbanisme scientifique,

séduit par un mode d’organisation organique de l’habitat chère à Patrick Geddes.

Une citation

« L’œuvre la plus importante qui résulte de ce travail, de cette entente, de cette persévérance, est la création de conditions favorables pour permettre aux hommes de se rencontrer, de mieux se connaître. Et la connaissance conduisant à l’amitié renforce la paix entre les peuples. »

G. Candilis, 1977

Sources :

Cité du patrimoine archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_CANGE

Granveaud, « Candilis Georges (1913-1995) », Encyclopædia Universalis.

Georges Candilis, Bâtir la vie : un architecte témoin de son temps, Stock, 1977

Un projet

Le village de vacances des Carrats à Port-Leucate a été conçu par les architectes Georges Candilis, Georges Wursteisen, Pierre Raoux et Zygmund Knyszewsky.

Il fait partie des opérations de construction de la Mission Racine, programme pour l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, pour lequel Candilis a été nommé architecte en chef en 1964.

Pour l’équipe de Candilis, l’opération des Carrats devient un lieu d’expérimentation architecturale à dimension sociale. Composé de bungalows de formes cubiques, ses toits terrasses, ses patios, les bâtiments collectifs, les nombreux lieux publics (placettes, aires de jeux) ont permis la création d’un lieu idéal où tout était fait pour tendre vers un bonheur individuel et collectif.

Les architectes de la Team 10 (1), dont faisait partie Candilis, insistaient sur la relation de l’architecture avec la « quatrième dimension ». Les concepts clés « d’espace/temps » et de « mouvement », devaient être associés à ceux, de « plasticité », « mobilité », « flexibilité » et « évolution », dans le combat pour une redéfinition de l’architecture humaniste, une architecture de communauté.

En 1961, la Team X avec les concepts de Stem et de web récuse le dogme du zoning fonctionnel de la charte d’Athènes, et son outil de mesure le Zipaton : une trame plastifiée mécanique qui, une fois collée sur le papier, marquait un type général d’utilisation, plutôt qu’un volume ou une forme en particulier.

Se basant sur ces deux concepts, la prise en compte de la fonction ne se fonde plus seulement sur l’espace, elle intègre l’échelle de l’homme dans ses déplacements et son temps de parcours à l’intérieur des espaces (2).

Le concept de stem (tige) est utilisé comme un moyen d’organiser l’urbanisme de masse. Plus concrètement, le stem était une zone piétonne continue reliant les principaux équipements urbains. Le stem central est considéré comme la structure fondamentale, à la fois sociale et matérielle, des ensembles résidentiels.

Le stem apparaît pour la première fois dans leur projet pour le concours de Caen-Hérouville, puis à Toulouse-Le Mirail. Il s’enrichit par la suite avec le cluster des « grappes » de constructions de petites et de grandes hauteurs s’articulent autour des espaces publics (stem) qui se prolongent dans les îlots résidentiels.

Le concept continuera son évolution avec l’apparition du Web qui « n’est pas essentiellement un système de circulation, mais un système d’environnement. C’est le moyen d’établir une hiérarchisation à grande échelle, qui par son existence rend possible une expression individuelle à très petite échelle. Le Web doit être un système hautement flexible dans un monde d’une grande mobilité. La flexibilité est garantie par l’uniformité de l’intensité initiale des activités sur le Web, de telle sorte qu’il puisse être accroché à n’importe quel point, et qu’il puisse lui-même s’accrocher aux systèmes plus importants à n’importe quel endroit. Ces liaisons déterminent des points de très grande intensité mais la flexibilité première reste toujours et les points de densité qui surviennent à mesure que le Web en vivant devient polycentrique, gardent leur caractère de mobilité. Ces systèmes feront preuve, à leur commencement, d’une intensité d’activité également répartie, de manière à ne pas compromettre l’avenir ». Woods, Paris, août-décembre 1962 (3- 4)

La question du plus grand nombre poussera la Team 10 à innover non seulement sur le registre programmatique ou urbanistique, mais également dans le domaine esthétique.

Les architectes s’intéressent à la rythmique des nombres, grâce au rythme et à la géométrie, les grands nombres devenaient maniables pour la composition et visuellement intelligibles.

Les principes de base en étaient une relation de réciprocité entre la partie et le tout, ainsi qu’une structure non hiérarchique et polycentrique qui reliait entre elles les différentes échelles de l’environnement construit.

C’est dans le prolongement du courant général de l’architecture moderne et de cette restructuration idéologique que naîtra l’opération des Carrats de Port-Leucate en 1969.

Les membres de la Team 10, émergée des Ciam dans les années cinquante, par leurs analyses, dessins, publications, enseignements, ont suscité un profond renouvellement de la pensée moderne sur l’architecture et la ville, car pour eux :

« La structure d’une ville ne tient pas à sa géométrie mais aux activités humaines qu’elle recèle. » Candilis-Josic-Woods, 1964 (5).

Notes :

(1) Le nom de Team 10 fait référence au Xe congrès des CIAM (congrès international d’architecture moderne), pendant lequel, un groupe d’architectes issus du Mouvement moderne remettra en cause les principes de la charte d’Athènes.

Sources :

(2) Source éditoriale Le Carré Bleu quarante ans – 1958-1998, p. 1 à 3.

(3) Source première édition Carré bleu, n° 3, 1962

(4) Carré bleu, numéro 3-4, 1998, p. 44

(5) Dossier de presse Expo en 2008, Cité de l’architecture & du patrimoine. Mouvement moderne : premières autocritiques, Team X, une utopie du présent (1953-1981) LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et la priorité n’est pas donnée à l’habitat. Le premier plan quinquennal de Jean Monnet (1947-1952) a avant tout pour objectif la reconstruction des infrastructures de transport et le recouvrement des moyens de production. Par ailleurs, le secteur du bâtiment en France est alors incapable de construire des logements en grande quantité et rapidement : ce sont encore de petites entreprises artisanales aux méthodes de constructions traditionnelles.

 

Les besoins sont pourtant considérables : sur 14,5 millions de logements, la moitié n’a pas l’eau courante, les 3/4 n’ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeu-plés et un déficit constaté de 3 millions d’habitations. Le blocage des loyers depuis 19147, très partiellement atténué par la Loi de 1948, ne favorise pas les investissements privés.

 

L’État tente de changer la situation en impulsant à l’industrialisation des entreprises du bâtiment : en 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction, lance le concours de la Cité Rotterdam à Strasbourg. Ce programme doit comporter 800 logements, mais le concours, ouvert à un architecte associé à une entreprise de BTP, prend en compte des critères de coût et de rapidité d’exécution. Le projet est gagné par Eugène Beau-douin qui réalise un des premiers grands ensembles d’après guerre en 1953. En 1953 toujours, Pierre Courant, Ministre de la Reconstruction et du Logement, fait voter une loi qui met en place une série d’interventions (appelée «Plan Courant») facilitant la construction de logements tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit, etc.) : la priorité est donnée clairement par le ministère aux logements collectifs et à la solution des grands ensembles.

 

La même année, la création de la contribution obligatoire des entreprises à l’effort de construction (1 % de la masse des salaires pour les entreprises de plus de 10 salariés) introduit des ressources supplémentaires pour la réalisation de logements sociaux : c’est le fameux «1 % patronal». Ces fonds sont réunis par l’Office Central Interprofessionnel du Logement (OCIL), à l’origine de la construction d’un certain nombre de grands ensembles.

 

Mais le véritable choc psychologique intervient en 1954 : le terrible hiver et l’action de l’Abbé Pierre engage le gouvernement à lancer une politique de logement volontariste. Un programme de «Logements économiques de première nécessité» (LEPN) est lancé en juillet 1955 : il s’agit de petites cités d’urgence sous la forme de pavillons en bandes. En réalité, ces réalisations précaires s’avèrent catastrophiques et se transforment en tau-dis insalubres dès l’année suivante. La priorité est donnée alors résolument à l’habitat collectif de grande taille et à la préfabrication en béton, comme seule solution au manque de logements en France.

 

Une multitude de procédures administratives

 

Grands ensembles du quartier Villejean à Rennes par l’architecte Louis Arretche.

 

Il n’existe pas une procédure type de construction d’un grand ensemble pendant cette période. En effet, de très nombreuses procédures techniques ou financières sont utilisées. Elles servent souvent d’ailleurs à désigner les bâtiments ou quartiers construits à l’époque : Secteur industrialisé, LOPOFA (LOgements POpulaires FAmiliaux), Logecos (LOGements ÉCOnomiques et familiaux), LEN (Logements économiques normalisés), l’opération Million, l’opération «Économie de main d’oeuvre». L’unique objectif de toutes ces procédures est de construire vite et en très grande quantité. Le cadre de la Zone à urbaniser en priorité intervient en 1959, avec des constructions qui ne commencent réellement qu’en 1961-1962.

 

Les contextes de constructions

 

Le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry.

 

On peut distinguer 3 contextes de construction de ces grands ensembles à la fin des années 1950 et début des années 1960 :

 

• de nouveaux quartiers périphériques de villes anciennes ayant pour objectif de reloger des populations ins-tallées dans des logements insalubres en centre-ville ou pour accueillir des populations venues des campagnes environnantes (cas les plus fréquents).

 

• des villes nouvelles liées à l’implantation d’industries nouvelles ou à la politique d’aménagement du ter-ritoire : c’est le cas de Mourenx (avec le Gaz de Lacq), Bagnols-sur-Cèze ou Pierrelatte (liées à l’industrie nucléaire). On voit aussi des cas hybrides avec la première situation, avec des implantations proches de villes satellites de Paris, dans le but de contrebalancer l’influence de cette dernière : c’est le cas de la politique des «3M» dans le département de Seine-et-Marne avec la construction de grands ensembles liés à des zones in-dustrielles à Meaux, Melun, Montereau-Fault-Yonne.

 

• des opérations de rénovation de quartiers anciens : le quartier de la Porte de Bâle à Mulhouse, l’îlot Bièvre dans le 13e arrondissement de Paris, le centre-ville ancien de Chelles.

 

Il est à noter qu’un grand ensemble n’est pas forcément un ensemble de logements sociaux : il peut s’agir aussi de logements de standing, comme le quartier de la Rouvière à Marseille.

 

Les modes de constructions

 

Le Haut du Lièvre (3000 logements, construits à partir de 1954), deux des plus longues barres de France, construite par Bernard Zehrfuss sur une crête surplombant Nancy.

 

Tout est mis en oeuvre pour qu’un maximum d’économies soient réalisées sur le chantier :

 

• la préfabrication : de nombreux procédés de préfabrications sont mis en oeuvre sur les chantiers permettant un gain de temps et d’argent. Expérimentés au cours des chantiers de la Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ces procédés permettent la construction en série de panneaux de bétons, d’escaliers, d’huisseries mais aussi d’éléments de salles de bains à l’intérieur même du logements. Ces procédés ont pour nom : Camus (expérimenté au Havre et exporté jusqu’en URSS), Estiot (au Haut-du-Lièvre à Nancy) ou Tracoba (à la Pierre Collinet à Meaux). Les formes simples (barres, tours) sont privilégiées le long du chemin de grue (grue posée sur des rails) avec des usines à béton installées à proximité du chantier, toujours dans une recherche de gain de temps.

 

• une économie de main d’oeuvre : la préfabrication permet de faire appel à une main d’oeuvre peu qualifiée, souvent d’origine immigrée. De grands groupes de BTP bénéficient de contrats pour des chantiers de construc-tion gigantesques, favorisés par l’État.

 

• les maîtres d’ouvrages sont eux aussi très concentrés et favorise les grandes opérations. La Caisse des dépôts et consignations est ainsi l’un des financeurs incontournables de ce mouvement de construction avec notam-ment sa filiale, la SCIC (Société Civile immobilière de la Caisse des dépôts et consignations), créée en 1954. Elle fait appel à des architectes majeurs des années 1950 et 1960, tels que Jean Dubuisson, Marcel Lods, Jacques Henri Labourdette, Bernard Zehrfuss, Raymond Lopez, Charles-Gustave Stoskopf et elle est à l’ori-gine de nombreux grands ensembles situés en région parisienne, tels que Sarcelles (le plus grand programme en France avec 10 000 logements), Créteil, Massy-Antony.

 

Les désignations de ces grands ensembles sont à cette époque très diverses : unité de voisinage, unité d’habitation, ville nouvelle (sans aucun rapport avec les villes nouvelles de Paul Delouvrier), villes satellites, ou encore cités nouvelles, etc.Pendant 20 ans, on estime à 300 000 le nombre de logements construits ainsi par an, alors qu’au début des années 1950, on ne produisait que 10 000 logements chaque année. 6 millions de logements sont ainsi construits au total. 90 % de ces constructions sont aidées par l’État.

 

En 1965, le programme des villes nouvelles est lancé, se voulant en rupture avec l’urbanisme des grands ensembles. En 1969, les zones à urbaniser en priorité sont abandonnées au profit des zones d’aménagement concerté, créées deux ans auparavant. Enfin, le 21 mars 1973, une circulaire ministérielle signée par Olivier Guichard, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, «visant à prévenir la réalisation des formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat», interdit toute construction d’ensembles de logements de plus de 500 unités. La construction des grands ensembles est définitivement abandonnée. La loi Barre de 1977 fait passer la priorité de l’aide gouvernementale de la construction collective à l’aide aux ménages : c’est le retour du pavillonnaire et du logement.

 

Les guerres jouent un rôle majeur dans l'histoire architecturale d'un pays. Alors que les commémorations orchestrées par la mission Centenaire 1914-1918 battent leur plein, il paraît intéressant de revenir sur ce que la Grande Guerre a représenté pour les architectes, au-delà des destructions et du traumatisme. Ce premier épisode de « mobilisation totale » - suivant les termes utilisés par Ernst Jünger en 1930 -, a notamment entraîné une industrialisation accéléré des processus de production, qui a marqué les esprits. Certains architectes comme Félix Dumail et Marcel Lods se sont alors engagés dans la définition d'un cadre urbanistique nouveau pour le logement social : au sein de l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine, ils ont largement contribué à l'invention du « grand ensemble ».

 

La reconstruction de l'après Première Guerre mondiale a souvent été présentée comme une occasion manquée. Cette antienne a même servi de repoussoir après la Seconde. C'est pourtant un bilan à tempérer, puisqu'au sortir de l'une et l'autre, on est parvenu à reconstruire un nombre de logements comparable en valeur relative, dans à peu près le même laps de temps. Plus généralement, les vicissitudes des chantiers de l'entre-deux-guerres tiennent au contexte économique et politique, au problème du moratoire des loyers, aux effets de la crise de 1929, etc., plutôt qu'à une défaillance des savoir-faire des entreprises et des architectes. Dans cette période ouverte cohabitent, au contraire, des procédés constructifs aussi nombreux qu'efficaces. L'élaboration des programmes modernes - logement social, équipements sportifs, sociaux et éducatifs, grande distribution, etc. - est l'objet d'un éventail de recherches d'une grande pluralité. On aura rarement inventé autant de types architecturaux. Ainsi, pour paraphraser ce que Jean-Louis Cohen écrit de la Seconde Guerre (1), on peut suggérer que la Première ne représente pas seulement quatre années de « page blanche », ni même une répétition de la suivante, mais bien, elle aussi, un temps de condensation « technologique, typologique et esthétique ». Si la Seconde Guerre coïncide avec la « victoire » et la « suprématie » de la modernité architecturale, la Premièren'est pas en reste, qui pose les conditions de diffusion du fordisme, de la préfabrication des bâtiments et dessine les contours urbanistiques de la construction de masse.

 

Certes, le XIXe siècle, avec le Paris d'Haussmann et les expositions universelles, avait largement plus que défricher les champs de la rapidité, de l'étendue et de la quantité, mais, spécifiquement, l'entre-deux-guerres est marqué par le perfectionnement de la répétition (2). Un des effets de la Grande Guerre réside dans l'accélération de la mise en place d'un cadre de production pour le logement collectif et dans la définition progressive du « grand ensemble ». Ce concept, apparu en juin 1935 sous la plume de Maurice Rotival dans L'Architecture d'aujourd'hui, ressortit à la tentative « d'un urbanisme contemporain : un urbanisme des habitations » (3). Son héraut est l'Office public d'habitations à bon marché du département de la Seine (OPHBMS) d'Henri Sellier, futur ministre de la Santé publique du Front populaire. Imaginé en 1913, organisé pendant la guerre, l'OPHBMS sera, avant 1939, le maître d'ouvrage de plus de 17 000 logements répartis en une vingtaine d'opérations banlieusardes.

 

Dans une perspective de généalogie du logement de masse français, il y a grand intérêt à suivre les parcours des architectes de l'OPHBMS pendant la Grande Guerre. Parmi la vingtaine de protagonistes concernés, seuls deux étaient trop âgés pour participer au conflit : Raphaël Loiseau (1856-1925), architecte-conseil, et Alexandre Maistrasse (1860-1951), qui s'applique dès avant l'armistice au projet de la « cité-jardins » de Suresnes, dont Sellier sera maire de 1919 à 1940. Il y livrera près de 2 500 logements. Bien que plus jeune, Maurice Payret-Dortail (1874-1929) n'est pas mobilisé et participe à la mise en place de l'Office durant la guerre, avant de travailler jusqu'à son décès prématuré à une autre grande cité-jardins, celle du Plessis-Robinson. Nés entre 1868 et 1900, les autres architectes correspondent exactement aux classes d'âge appelées au front.

 

Les figures de Marcel Lods et de Felix Dumail

 

Deux d'entre eux (4) ont laissé des archives significatives sur ces années : Félix Dumail (1883-1955), un des plus fidèles compagnons de Sellier, et Marcel Lods (1891-1978), brillant cadet entré dans un second temps à l'OPHBMS avec son associé Eugène Beaudouin (1898-1983). Dumail est diplômé de l'Atelier Bernier en 1908 et lorsqu'il est mobilisé, il figure déjà parmi les pionniers du logement social. Lods, quant à lui, est admis dans le même atelier en 1911, mais, conscrit l'année suivante, il ne quitte l'uniforme qu'une fois la guerre terminée. Il obtient son diplôme en 1923, tout en collaborant dès 1921 sur d'importantes opérations HBM avec Albert Beaudouin, architecte de la Société des logements économiques pour familles nombreuses depuis 1907. Celui-ci lui cédera son agence en 1929, ainsi qu'à son neveu Eugène.

 

Vers des logements sociaux en grande série

 

Il faut rappeler qu'à l'approche de la guerre, ce que l'on nomme le logement ouvrier se situe à un tournant : fin 1912, la loi Bonnevay a affirmé son caractère public. Elle autorise alors les collectivités locales à constituer des offices d'habitations à bon marché, domaine jusque-là réservé des sociétés anonymes et des fondations philanthropiques. Peu avant, la Ville de Paris a obtenu la possibilité de produire elle-même des logements sociaux. Si les résultats du concours qu'elle lance en 1912 sont suspendus, du fait de ses terrains petits et irrégulier ayant inspiré des propositions peu généralisables, quelques architectes se sont d'ores et déjà essayés à décliner des plans en immeubles libres et cours ouvertes. C'est le cas de Payret-Dortail, lauréat sur le site de l'avenue Émile-Zola, et du jeune groupement Dumail, Jean Hébrard et Antonin Trévelas. Au concours de 1913, ce trio peut développer ses principes à l'échelle plus favorable de vastes terrains. Il se retrouve lauréat de 600 logements rue Marcadet, avec un projet désigné dix ans plus tard comme un des plus avancés des « standards d'avant-guerre » (5). Ce deuxième concours, qui porte l'ambition d'entamer un processus de construction en grande série sur la base de plans-modèles, suscite l'engouement, puisque près de 700 châssis ont été adressés et que, comme l'affirme L'Architecture : « On sent qu'il y a maintenant une génération d'architectes s'intéressant à la question des habitations à bon marché, et qui l'ont comprise. » (6) Sellier ne s'y trompe pas, qui forme, entre 1916 et 1921, la première équipe d'architectes-directeurs de l'OPHBMS en puisant parmi les lauréats des concours parisiens : Albenque et Gonnot ; Arfvidson, Bassompierre et de Rutté ; Hébrard et Dumail, Maistrasse, Payret-Dortail, Pelletier, Teisseire.

 

L'entrée en guerre, dans un premier temps, coupe net l'élan de cette génération, avant de la décimer. Ainsi, Trévelas aura son nom gravé sur le monument aux morts de la cour du mûrier, au cœur de l'École des beaux-arts. Mobilisé dans l'infanterie, Dumail décrit dans ses courriers et dans son journal, le manque d'organisation, la faim, la fatigue, les douleurs corporelles, l'ampleur des destructions et les atrocités : blessures par obus, barricades élevées avec des couches de cadavres, etc. Si l'épisode napoléonien avait déjà provoqué des tueries de masse, celles-ci se singularisent. Leur mécanisation et l'annihilation du territoire représenteront une source inextinguible de réflexions pour les architectes, faisant écho à une sensibilité récente : les théories premières de Prosper Mérimée ou Viollet-le-Duc - suite au « vandalisme » de la révolution et aux effets de l'industrialisation - venaient justement d'accoucher le 31 décembre 1913 de l'actuelle loi sur les monuments historiques. Après guerre, les architectes se passionneront du sort des monuments endommagés - la cathédrale de Reims notamment - et du statut des ruines, quasi sacralisées par un Auguste Perret. Simultanément les avant-gardes mettront en avant l'idée de la table rase. Le spectacle des manœuvres de nuit sous le feu des projecteurs procure ainsi à Dumail un sentiment ambigu de fascination-répulsion, évoquant la sidération exprimée par un Apollinaire.

 

Dumail manifeste des capacités d'observation hors du commun, qui lui vaudront la légion d'honneur. Sous les bombardements, il exécute des plans et des panoramas des positions ennemies, permettant de mieux diriger les tirs. Nommé sous-lieutenant en octobre 1915, il entame des démarches pour être affecté à l'aviation. À l'appui de sa demande, il mentionne sa passion pour les sports mécaniques, sa pratique assidue de la moto et souligne son succès en 1912 au concours Chenavard consacré à une école d'aviation militaire. C'est pourtant un projet dans lequel l'aéroport représentait surtout un emblème. À l'instar, du reste, de l'aéroport de la cité-jardins du Grand Paris imaginée par l'OHBMS en 1919 en marge des projets du Plessis-Robinson et de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry), ou encore, à partir de 1922, de celui qu'associe Le Corbusier à une autoroute sur la rive droite de Paris, dans son fameux Plan Voisin soutenu par le fabricant automobile et aéronautique éponyme. Bien que Dumail juge plus aisé de piloter un avion qu'une auto et malgré le soutien de ses officiers, ses démarches n'aboutissent pas. Pas plus que ses tentatives d'entrer au Génie puis au service technique de Peugeot ou encore, en 1917, ses propositions d'adaptation d'une mitrailleuse Hotchkiss auprès du sous-secrétariat d'État des inventions. Comme beaucoup d'appelés, Dumail attendra sa démobilisation quasiment jusqu'au traité de Versailles, en 1919. Durant ces années incertaines, alors que ne se concrétisent ni le chantier de la rue Marcadet ni sa nomination définitive par l'OPHBMS - il y est inscrit avec Hébrard sur la liste d'architectes depuis 1917 -, il voyage dans les régions dévastées. Dumail et Hébrard sont agréés pour la reconstruction des Ardennes en 1921, au moment où les études de la rue Marcadet reprennent et celles de la cité-jardins de Gennevilliers deviennent opérationnelles.

 

Cette concentration de commandes explique que leur activité de reconstruction se limite au seul village d'Attigny (Ardennes), d'autant que leurs aspirations vont bientôt dépasser l'horizon hexagonal. En effet, lorsque Dumail retrouve Hébrard, celui-ci enseigne l'architecture dans le cadre de l'American Expeditionary Forces University, prolongeant son expérience à l'université Cornell-Ithaca entre 1906 et 1911. Leurs deux frères, eux aussi architectes, sont à l'étranger : GabrielDumail, fait prisonnier en 1915, est parti pour la Chine ; quant à ErnestHébrard, Grand Prix de Rome 1904, il a aussi été fait prisonnier avant de se voir confier, en 1918, la reconstruction de Salonique, puis de devenir architecte en chef d'Indochine. Pionnier de l'urbanisme - néologisme de 1910 -, il est membre fondateur de la Société française des architectes urbanistes en 1911, et l'une des premières figures de l'architecture internationale, voire « mondialisée ». Il avait entraîné, peu avant la guerre, son frère et les Dumail dans l'aventure de l'International World Centre : un essai de capitale pour les États-Unis du monde, précurseur de la Société des Nations, dans lequel La Construction moderne voyait en janvier 1914 « une école mondiale de la paix »... arrivée trop tard ! De cette tentation de l'ailleurs, Dumail tire quelques réalisations en Indochine entre 1924 et 1928. Jean Hébrard, lui, s'expatrie en 1925 pour devenir un des théoriciens du City Planning dans les universités de Pennsylvanie puis du Michigan.

 

Des chantiers d'expérience

 

Dumail consacrera dès lors l'essentiel de sa carrière à l'OPHBMS, en tant qu'architecte-directeur des cités-jardins de Gennevilliers, du Pré-Saint-Gervais, de Dugny, de l'achèvement de Suresnes, et d'un ensemble HBM pour militaires à Saint-Mandé, immédiatement reconnus pour la qualité de leurs logements et de leur greffe urbaine. Comme pour la cité de la rue Marcadet, il y conçoit « des bâtiments isolés, absolument entourés d'air et de lumière » (7). Ces « chantiers d'expériences », suivant une expression des années 1920 qui deviendra emblématique à la Libération, sont souvent mis en œuvre par des entreprises ayant fourbi leurs premières armes avec les troupes américaines pour des constructions de baraquements préfabriqués. Ils permettront à Dumail de figurer parmi les rares architectes français à avoir édifié plus de 2 000 logements avant la Seconde Guerre, dans lesquels il étrennera les chemins de grue et les principes de coffrage des Trente Glorieuses.On ne peut que faire le lien entre ses aspirations pendant la guerre, sa culture technique, son goût pour la mécanique, et ceux d'autres acteurs de la modernité architecturale. Quelques années avant lui, en 1904, son associé Hébrard brille lui aussi au concours Chenavard, avec pour sujet un Palais de l'automobile. En 1908, le Salon de l'automobile accueille à Paris ses premiers exposants aéronautiques et c'est justement un architecte de la même génération, AndréGranet (1881-1974), futur gendre d'Eiffel, qui contribue l'année suivante à lancer au Grand Palais la première exposition internationale de la locomotion aérienne, ancêtre du salon du Bourget. Plus précisément, le passage de l'observation militaire à l'aviation renvoie à WalterGropius (1883-1969). Comme Dumail ou encore André Lurçat, mais dans le camp d'en face, le fondateur du Bauhaus dessine d'abord ses repérages de ligne de front à pied, avant d'être affecté à l'aviation et d'y connaître une révélation, déterminante pour sa carrière (😎. Cette passion de la photographie aérienne sera partagée par son alter ego français dans l'expérimentation de la préfabrication, Marcel Lods, en pleine résonance avec une attention voulue « scientifique » au territoire et à sa documentation - une des constantes des équipes de l'OPHBMS. Si Lods s'engage comme aviateur en 1939, il est vingt-cinq ans plus tôt affecté comme instructeur d'artillerie. Et il ne lui échappe pas qu'avec presque 900 millions d'obus tirés, son arme représente l'instrument par excellence de l'industrialisation de la guerre. Puis, il suit l'arrivée des troupes américaines et de leurs engins et se passionne pour le développement spectaculaire des industries automobile et aéronautique aux États-Unis. Pays où était née, dès 1908, la fameuse Ford T, premier véhicule de série. Du début des années 1920 jusqu'à la fin de sa carrière, aux côtés de grands ingénieurs, Lods tente d'exporter ce modèle à celui du bâtiment et de ses composants. Ce seront notamment les chantiers de la Cité du Champ des Oiseaux, à Bagneux (1927-1933), et de La Muette, à Drancy (1931-1934). Puis, après guerre, les Grandes Terres de Marly-le-Roi (1952-1960) et surtout la Grand'Mare de Rouen (1960-1977). C'est aussi une myriade de petites réalisations prototypiques, à commencer par l'aéroclub de Buc abordé au moment où Lods obtient son brevet de pilote, en 1932.

 

Ses chantiers qui se veulent de pur montage, rêvés en gants blanc, ne sont pas dénués d'utopie. Ils participent au sentiment qui sourd au début du XXe siècle, selon lequel l'homme s'apprête à faire quasi corps avec la machine. Charlie Chaplin a génialement montré dans Les Temps modernes en 1936 la part tragique de cette nouvelle condition. Elle apparaît comme un des effets les plus paradoxaux de la guerre, dans laquelle toute une génération a été confrontée aux corps mutilés en masse, soumis aux éléments et à la putréfaction en plein champ, mais aussi possiblement transcendés par la mécanisation et la science. Alfred Jarry en avait eu l'intuition dès 1902 avec Le Surmâle : roman moderne dans lequel il dressait le récit de la course - en forme d'hécatombe - d'un train à vapeur et de cyclistes dopés à la « perpetual-motion food ». Le Corbusier est l'architecte qui, au contact des Planistes et du théoricien eugéniste Alexis Carrel, captera le mieux ce nouveau rapport au corps, avec ses recherches sur l'immeuble-villa puis sur l'« unité d'habitation de grandeur conforme », instruments d'une « fabrique de l'homme nouveau » liant sport, biologie et habitation. Intégré à la fondation Carrel entre 1943 à 1945 (9), Dumail n'échappera pas à ce programme « d'hygiène sociale et de prophylaxie » énoncé par Sellier lui-même au moins dès 1921.Ces proches de Sellier que sont Dumail et Lods ont vu leurs réalisations de l'OPHBMS données en 1935 comme modèles du programme du grand ensemble du futur, dans cette période accidentée où s'élaborait une culture politique de gestion de la croissance des périphéries urbaines. À la Libération, ils affirment ensemble le logement comme la grande « affaire » du XXe siècle dans un livret du comité Henri-Sellier (10). En 1951, ils s'engagent presque simultanément dans les chantiers respectifs des deux SHAPE Villages : Dumail à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Jean Dubuisson, et Lods à Fontainebleau. Les logements qu'ils bâtissent, chacun à sa façon mais tous deux en un temps record, pour les sous-officiers et officiers du quartier général des forces alliées en Europe, constituent un des moments fondateurs de la politique de construction à venir : les grands ensembles français ne sont décidément pas tombés du ciel avec la croissance et le baby-boom. * Architecte, Hubert Lempereur a consacré de nombreux articles à la généalogie et à l'histoire matérielle et culturelle des premiers grands ensembles français et à la construction de masse. À paraître, Félix Dumail, architecte de la « cité-jardins », aux éditions du patrimoine et La Samaritaine, Paris, aux éditions Picard, ouvrage codirigé avec Jean-François Cabestan. 1. J.-L. Cohen, Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, Hazan/Centre Canadien d'Architecture, 2011. 2. Voir P. Chemetov et B. Marrey, Architectures. Paris 1848-1914, Dunod, 1980. 3. M. Rotival, « Urbanisme des H.B.M. - Formes de la cité », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 4. Leurs archives sont conservées au centre d'archives d'architecture du XXe siècle. La famille Dumail conserve de son côté ses correspondances de guerre. 5. J. Posener, « Historique des H.B.M. - Naissance du problème, premières solutions », L'Architecture d'aujourd'hui, n° 6, juin 1935. 6. G. Ernest, « Concours pour la construction par la Ville de Paris d'immeubles collectifs à bon marché », L'Architecture, 28 fév. 1914. 7. A. Gaillardin, « Les derniers concours de la Ville de Paris pour la construction d'habitations à bon marché », La Construction moderne, 28 juin 1914. 8. J. Gubler, « L'aérostation, prélude à l'aviation ? Notes sur la découverte architecturale du paysage aérien », Matières, 1998. 9. H. Lempereur, « La fondation Carrel (1941-1945), Le Corbusier et Félix Dumail : portraits d'architectes en bio-sociologues », fabricA, 2009. 10. F. Dumail, P. Grünebaum-Ballin, R. Hummel, M. Lods, P. Pelletier et P. Sirvin, L'affaire du logement social, préface de Léon Blum, Éditions de la Liberté, 1947. TEXTE DU MONITEUR @ les #Constructions #Modernes #BANLIEUE @ l' #Urbanisme & l es #Chantiers d'#ApresGuerre ici #Mémoire2ville le #Logement Collectif* dans tous ses états..#Histoire & #Mémoire de l'#Habitat / Département territoire terroir region ville souvenirs du temps passé d une époque revolue #Archives ANRU / #Rétro #Banlieue / Renouvellement #Urbain / #Urbanisme / #HLM #postwar #postcard #cartepostale twitter.com/Memoire2cite Villes et rénovation urbaine..Tout savoir tout connaitre sur le sujet ici via le PDF de l'UNION SOCIALE POUR L HABITAT (l'USH)... des textes à savoir, à apprendre, des techniques de demolition jusqu a la securisation..& bien plus encore.. union-habitat.org/.../files/articles/documents/...

 

www.dailymotion.com/video/xk6xui Quatre murs et un toit 1953 - Le Corbusier, l'architecte du bonheur 1957 conceptions architecturales le modulor, l'architecture de la ville radieuse, Chandigarh, Marseille, Nantes www.dailymotion.com/video/xw8prl Un documentaire consacré aux conceptions architecturales et urbanistiques de Le Corbusier.Exposées par l'architecte lui-même et étayées par des plans, dessins et images de ses réalisations en France et à l'étranger, ces théories témoignent d'une réflexion approfondie et originale sur la ville et sa nécessaire adaptation à la vie moderne, notamment Paris dont l'aménagement révolutionnaire rêvé par Le Corbusier est ici exposé. Un classique du documentaire.Les premiers projets de Le Corbusier resteront à l'état de maquette : le plan de modernisation de la ville d'Alger. Certains seront réalisés par d'autres architectes : ministère de l'éducation à Rio de Janeiro, Palais de l'ONU à New York. Dès l'après-guerre en moins de 10 ans, Le Corbusier réalise de grandes unités d'habitation à Marseille, Nantes une chapelle à Ronchamps, une usine à Saint-Dié, une ville Chandigarh en Inde. Par des schémas, l'architecte présente sa théorie de la "ville radieuse", le modulor clef mathématique de son œuvre ainsi que son projet de réorganisation de la campagne, des cités industrielles et urbaine en un regroupement autour d'un système coopératif. Le film expose les conceptions architecturales de Le Corbusier, dans la ligne des précurseurs de l'architecture moderne comme Claude-Nicolas Ledoux. Paris et le désert français 1957 réalisation : Roger Leenhardt et Sydney Jezequel, résoudre le déséquilibre démographique ville campagne www.dailymotion.com/video/x177lrp Film réalisé par Roger Leenhardt et Sydney Jezequel en 1957, d'après le livre de Jean-François Gravier. Document d'information général proposant les solutions de l'époque pour éviter la désertification des campagnes et la folie concentrationnaire des villes. Dès 1957, la désertification des campagnes prend des proportions tragiques. L'exemple est donné pour le village de Gourdon dans le Quercy.

 

Quelles évolutions proposer pour éviter l'exode rural et le développement anarchique, qui s'amorce, des villes champignons, construites en plein champ sans urbanisme et sans âme ? Le commentaire propose les solutions de l'époque : modernisation de l'agriculture, adaptation de l'artisanat, implantations d'industries dans les provinces. Gazoducs dans le sud-ouest, barrage en Haute-Savoie, polder en Bretagne semblaient à l'époque pouvoir résoudre le déséquilibre ville campagne. Visages de la France 1957 Production - réalisation Atlantic-Film Marcel de Hubsch www.dailymotion.com/video/x19g59p Le film commence avec des vues de villages et d'architecture traditionnelle du Pays Basque, des Landes, de la Touraine, de la Normandie, de la Bretagne, d'Alsace. La voix off s'interroge : faut il transformer la France en un musée de ses vieilles demeures ? et poursuit : pourquoi des maisons de 10 à 15 mètres de hauteur à Honfleur n'ont elles que 3 à 5 mètres de large ? Le commentaire se pose la question du nombre de maisons individuelles dans les villes qui entrainent l'étalement urbain. Lorsque les villes ont bâtit des immeubles, le commentaire se demande que cachent ces façades ? Des coures étroites que le soleil ne visite jamais, un enchevêtrement inouï de constructions hétéroclites. L'époque de grande prospérité de la troisième république n'a rien su construire de grand poursuit la voix off. Ce document nous propose ensuite une animation de maquette pour l'aménagement d'une friche. Dans un premier temps à la façon d'avant avec la maison individuelle. La voix off s'exclame : ce n'est pas autrement que d'affreuses banlieues naquirent que tant de villes furent à jamais enlaidies, essayons autre chose. L'animation se met à empiler les maisons individuelles et propose des bâtiments collectifs dans des jardins. Le commentaire poursuit : maintenant c'est l'heure de l'urbaniste à lui de répartir les constructions dans la cité. Plusieurs organisation de logements collectifs sont proposées en maquettes. La voix off pointe les défauts d'un urbanisme des grands ensemble trop ennuyeux. Puis une solution émerge de l'animation : pour que la cité vive il faut mettre au place d'honneur école, dispensaire, bibliothèque, salle de réunion, puis viennent les deux pièces maîtresse deux grands immeubles puis les rues se glissent dans la composition et enfin les pelouse et les jardins apparaissent et voila conclue le commentaire. Le film montre ensuite de réalisation de grands ensemble et on entre dans un immeuble au sein d'une famille : air et lumière sont au rendes-vous. On voit des enfants faire du patin à roulette dans le parc de l'immeuble la voix off annonce : finit l'individualisme renfrogné de l'échoppe d'antan : la cité tout entière est un jardin, les jeux d'enfants se mêlent aux fleurs. Le film se termine sur des vues de réalisation de grands ensemble sur toute la France (vue entre autre de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille). Production Films Caravelle MRU (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) Scenario et réalisation : Pierre JaLLAUDSur les routes de France les ponts renaissent 1945 reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale www.dailymotion.com/video/xuxrii?playlist=x34ije , www.twitter.com/Memoire2cite Les 30 Glorieuses . com et la carte postale.. Il existe de nos jours, de nombreux photographes qui privilégient la qualité artistique de leurs travaux cartophiles. A vous de découvrir ces artistes inconnus aujourd’hui, mais qui seront peut-être les grands noms de demain. 69 BRON PARILLY LA VILLE NOUVELLE LES UC, UNE CITÉ DU FUTUR @ UN TOUR DE VILLE AUTOUR DU TEMPS

 

Le quartier des UC à Parilly, a été la première des grandes cités construites en France, au milieu du 20e siècle, et fut en son temps un modèle. 1950. La Seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un champ de ruines. En France, plus de 800.000 habitations ont été détruites. Partout on manque de logements : sur la côte atlantique, où des villes entières ont été rasées, mais aussi à Paris et en région lyonnaise. Pour couronner le tout, les Français se mettent à faire des bébés à tour de berceaux - le baby boom commence ! Du coup, les jeunes mariés ne peuvent dénicher un toit et restent chez leurs parents. Les mieux lotis s’entassent à 4 ou 5 dans une seule pièce, avec WC à l’étage et un évier en guise de salle de bains. Les personnes sans le sou, elles, peuplent les bidonvilles qui cernent Lyon comme à Bombay ou à Rio. Souvenez-vous de l’abbé Pierre, et de son appel de l’hiver 1954. Reloger la population constitue pourtant une priorité du gouvernement. On a nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme un héros de la Libération, pétri des idéaux sociaux de la Résistance : le député de la Loire, Eugène Claudius-Petit (1907-1989). Monsieur le Ministre veut non seulement redonner un toit aux Français, mais les doter du nec plus ultra en matière de logement, une architecture moderne et colorée, entourée de verdure et d’espace. Dès 1951, Claudius-Petit programme la construction de six grands ensembles : à Angers (677 logements), Boulogne-Billancourt (800), Le Havre (1400), Pantin (800), Saint-Etienne (1262) et enfin à Bron, où doit naître la plus imposante de toutes ces cités, avec 2608 logements. Il en confie la réalisation à l’Office des HLM du Rhône, alors dirigé par Laurent Bonnevay, tandis que sa conception revient à de jeunes architectes Lyonnais disciples de Le Corbusier, dont René Gagès et Franck Grimal.

 

L’emplacement de la future cité est vite trouvé : dans la partie nord du parc de Parilly, sur 27 hectares de terrains appartenant au Conseil général. Ainsi, les immeubles se glisseront entre les arbres et les pelouses, en un mariage heureux de la nature et du béton. La desserte du quartier sera assurée par le boulevard de Ceinture et par l’avenue Jean-Mermoz, deux belles avenues où il fait bon se promener, à pieds ou à vélo, au milieu de quelques autos - l'une et l'autre n'ont pas encore été transformées en voies autoroutières… Cinq ans à peine, de 1951 à 1956, suffisent pour faire sortir de terre une douzaine de grands immeubles, l’équivalent d’une ville : les quatre tours et les deux barres en S des "Unités de Construction" (UC) 5 et 7 le long du boulevard Laurent-Bonnevay ; l’UC 1 à l’angle du boulevard et de l’autoroute A43 ; enfin les quatre immeubles en L des UC 2 à 5, le long de l’A43, à l'endroit où vous vous trouvez. Leur construction utilise des procédés révolutionnaires pour l’époque : chaque appartement, qu’il s’agisse d’un T2 ou d’un T6 en duplex, reproduit un plan type aux dimensions standardisées de 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,5 mètres de haut, dont les éléments sont fabriqués en usine et seulement assemblés sur le chantier, ce qui permet d’énormes gains de temps. Les premiers habitants découvrent leurs appartements, ébahis. Un F3 par exemple, leur offre une salle de séjour de 18 m2, deux chambres de 10 m2, une cuisine équipée de placards et plans de travail, des WC, une salle de bains, d’immenses baies vitrées et, luxe inouï, un grand balcon peint en jaune, en rouge ou en bleu vif, transformant leur immeuble en une mosaïque multicolore. Les Brondillants passent d’un coup du taudis à l’Amérique, et de Zola au 20e siècle. Telles étaient les UC, il y a une soixantaine d'années. Une cité modèle, dont les photos couvraient les cartes-postales locales, et les magazines du monde entier. Après les UC, d'autres grands ensembles voient le jour à Bron au cours des années 1950 à 1970 : les immeubles du quartier des Essarts, près des Galeries Lafayette ; les copropriétés de la route de Genas, à côté de l'ancienne caserne Raby, et surtout les immeubles du quartier du Terraillon, au nord-est de Bron. Ces nouveaux logements, tous très prisés au moment de leur construction, font bondir la population de Bron de 12.500 habitants en 1946, à 42.000 habitants en 1968. Les experts de l'époque prédisent même que le seuil des 100.000 habitants serait atteint vers l'an 2000 ! Le temps du village était révolu. Bron devenait une ville importante de la banlieue lyonnaise.

 

@ LES GRANDS ENSEMBLES @ Bien qu’ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont ty-piquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre impor-tant (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urba-nisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne.

 

Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur…) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’oeuvre des grandes industries.

 

Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l’une des raisons de la mise en place de ce qu’on appelle la politique de la Ville.

 

Définition

 

Il n’y a pas de consensus pour définir un grand ensemble.

 

On peut toutefois en distinguer deux :

 

• Selon le service de l’Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un «aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan masse constituant une unité de conception. Il peut être à l’usage d’activité et d’habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements. Son foncier ne fait pas nécessairement l’objet d’un remembrement, il n’est pas divisé par lots ce qui le différencie du lotissement concerté».

 

• Selon le «géopolitologue» Yves Lacoste, un grand ensemble est une «masse de logements organisée en un ensemble. Cette organisation n’est pas seulement la conséquence d’un plan masse; elle repose sur la présence d’équipement collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.) […]. Le grand ensemble apparaît donc comme une unité d’habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d’un plan global qui comprend plus de 1000 logements».

 

Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c’est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l’État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n’est pas nécessairement situé en périphérie d’une ag-glomération.

 

Comme on le voit ci-dessus, la détermination d’un seuil de logements peut être débattue. Les formes du grand ensemble sont assez récurrentes, inspirées (ou légitimées) par des préceptes de l’architecture moderne et en particulier des CIAM : ils se veulent une application de la Charte d’Athènes4. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une application directe des principes de Le Corbusier. Ils sont aussi le fruit d’une industriali-sation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.

 

Histoire

 

La Cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Jean Prouvé entre 1931 et 1934 pour l’Office public HBM de la Seine, est traditionnellement considérée comme le premier grand en-semble en France. Elle est même à l’origine du terme de «grand ensemble» puisque c’est ainsi que la désigne pour la première fois Marcel Rotival dans un article de l’époque6. Cette cité, initialement conçue comme une cité-jardin, se transforme en cours d’étude en un projet totalement inédit en France, avec ses 5 tours de 15 étages et son habitat totalement collectif. Cependant, cette initiative reste sans lendemain du moins dans l’immédiat.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstructi

By Sean of Transfigured Photoshoots

Rambert: Transfigured Night

 

Rambert presents the London premiere of Transfigured Night by Kim Brandstrup, part of their show at Sadler's Wells 3-7 November 2015.

 

Choreography

Kim Brandstrup

 

Music

Arnold Schoenberg

 

Design

Chloe Lamford

 

Lighting design

Fabiana Piccioli

 

Dancers

Simone Damberg Würst

Miguel Altunaga

Hannah Rudd

Dane Hurst

Luke Ahmet, Lucy Balfour, Joshua Barwick, Carolyn Bolton, Daniel Davidson, Edit Domoszlai, Brenda Lee Grech, Antonia Hewitt, Vanessa Kang, Mark Kimmett, Patricia Okenwa, Adam Park, Stephen Quildan, Kym Sojourna, Pierre Tappon, Stephen Wright.

 

see www.dancetabs.com

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Samedi 22 avril 2023. Semaine 16, Saint Alexandre — 112/253. Plieux. Levé à sept heures vingt avec Pierre. “Souvenirs“ Facebook. Le Jour ni l’Heure, autoportrait de la nuit et “balcon” de fer sur la cascade de l’Auroue, à Cammas, mercredi 19 avril 2023. Dédicacé, numéroté et signé un exemplaire de Le Jour ni l’Heure 2021 n° 1, arrivé hier, à M. Antoine Granger. Élancements vésicaux, à peu près supportables jusqu’à présent. Temps très gris. Comptes : Bonjour M. CAMUS /// Avoirs -545,49 € /// Crédits -35.402,01 € /// Solde au 21/04/2023-744,99 € À venir -1.452,77 € | Prévisionnel -2.197,76 € /// Débiteur depuis 22 jours /// Nouveaux élancements dans la bas-ventre, Doliprane à l’instant, froid (Pierre a arrêté la chaudière jeudi). Acta. 12:01:57 /////// LJNH / Flickr. L’Arrière-Pays. Le Jour ni l’Heure, trois photographies de tableaux du musée des Beaux-Aers de Besançon, matin di 20 février 2022, Luca Giordano, Le Philosophe Chilon, c. 1660 ; Francesco Di Rosa, Vénus retenant Adonis partant pour la chasse, c. 1645 ; école espagnole, Nature morte au cardon (?) et au chou, XVIIe s.. Othmar Schoeck, Notturno, 1931-1933 (Dietrich Fischer-Dieskau). 50. 50. 12. 12. 100. 25. 25. 25. 25. Bain, lecture par Pierre de Gibbon, Decline and Fall of the Roman Empire, le vieil Alexandre goth, Théodose fils de Théodose, campagne de Valens, fin du règne de Valentinien, c. 380. Promenade avec Pierre sur le plateau, temps pluvieux assez froid, été seulement jusqu’au rang des chênes, non, jusqu’au bout du goudron. Atelier, effort de sauvetage d’un des Mark Walton 60x60 (le bleu), tâché (Céline a déjà essayé le matin, elle dit que c’est du vernis, en tout cas ça ne part pas — je recouvre). Grande Nuit transfigurée sans numéro d’opus, déjà encadrée (mal, par ma faute), mis du bleu. Lecture par Pierre de Benoist, Julien Freund. Thé. Journal (le docteur M.). Dîner aux nouvelles, deux cordons bleus, galette de pommes de terre, salade aux avocats et aux biscuits d’apéritifs, reste de vin blanc de la soirée Reconquête, poire à la vapeur avec de la confiture de poire Cabestaing et de la confiture de figues Lavauden. Vu Mollys’Game, Le Grand Jeu, 2017, avce Jessica Chastain, Idriss Elba, Jeremy Strong, Kevin Costner, mais alternance de bouffées de chaleur et de bouffées de froideur très pénibles, not to mention les accès de sommeil. Discours de Bruxelles, en repartant encore du début, mais très médiocre état général, grand froid, peu progressé (38.202 signes). Couché vers une heure.

Picture by Transfigured Photoshoots

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