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The unbearable wait for the result of the final exam

Manifestation à Paris à l'appel des syndicats CGT, Solidaires, et FO, des «gilets jaunes», d'Attac, de la France Insoumise....

Pour une justice fiscale et sociale et une hausse des salaires

#Nantes : manifestation et grève générale le 9 octobre 2018 contre la politique sociale du gouvernement Macron.

Compte-rendu : nantes.indymedia.org/articles/42946

Paris 8 mars 2018

la loi Vidal a institué parcoursup, la sélection et le tirage au sort pour les parcours universitaires

Against the reform of entry to the university by the french Minister Frédérique Vidal (Admission Post Bac -APB- replaced by IDEX and Parcoursup), many students, high school students and teachers demonstrated in the streets of Toulouse. This reform is for them a disguised selection for access to higher education. Photo by Patrick Batard

#Nantes : manifestation et appel à la grève générale le 9 octobre 2018 contre la politique sociale du gouvernement Macron.

Compte-rendu : nantes.indymedia.org/articles/42946

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Hmmm, désolé, c'est mal barré...

 

P'tit rappel, les vœux (creux) de Macron en... 2018 (année Gilets Jaunes, des "Vieux Debouts", des étudiants contre ParcourSup, des fonctionnaires, des cheminots mais aussi de celles et ceux qui voudraient préserver le droit d'asile en France:

Avec les meilleurs vœux (2018) du président Macron ! [Podcast France Inter : Comme un bruit qui court]

 

En guest star:

R.Wan - Le Crs Mélomane [DailyMotion

"[REFRAIN]

J'suis un CRS mélomane

Un amoureux de John Coltrane

C'est pas parce que j'joue du gourdin

Que j'suis le dernier des bourrins

J'suis un CRS mélomane

Quand j'entends ces slogans d'cortèges

Monocordes et sans âme

J'ai envie d'coller mes arpèges"

  

Mais de vrais humains me redonnent des espoirs, comme:

Série « Hubert Reeves, le penseur étoile » [Podcast France Inter : La Terre au Carré]

Les lycéens dénoncent le fonctionnement de #parcoupsup

 

Against the reform of entry to the university by the french Minister Frédérique Vidal (Admission Post Bac -APB- replaced by IDEX and Parcoursup), many students, high school students and teachers demonstrated in the streets of Toulouse. This reform is for them a disguised selection for access to higher education. Photo by Patrick Batard

Contre la politique sociale du gouvernement Macron.

Compte-rendu : nantes.indymedia.org/articles/42946

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l'état, les gendarmes, les grenades lui ont volé sa main !!!

Source:

www.blast-info.fr/articles/2023/ceux-qui-dominent-letat-o...

Ceux qui dominent l’État organisent la violence

 

● 49.3● Politique● Violences

 

Je sais, il faudrait les ignorer, juste détourner les yeux et regarder ce héron dans les roseaux, cette fleur blanche, et l'aulne qui a survécu au vent, la terre qui sous les feuilles s'amollit ces jours derniers. Mais il est de ces indignations vertueuses des vertueux apeurés, les indignations de ceux qui servent l'ordre car l'ordre les sert, qui sans arrêt possible me retournent.

 

Si je me dis « nous perdons alors à quoi bon », je ne sais pas pourquoi, par contre c’est immédiat, me sautent au cerveau leurs leçons de morale, leur catéchisme de biens rangés. Ah, ces conformismes satisfaits des dominants certes dominés par leur domination, mais planqués derrière leurs digicodes, leurs ascenseurs privés, leurs personnels de maison, leurs parquets cirés par d’autres, leurs complicités, leurs triples rideaux; si assurés d’eux-mêmes, de leur bien-fondé, du respect qu’on leur doit, et d'une telle complaisance envers eux seuls qu'elle se fout complètement du reste - et que le reste crève, il crève d’ailleurs par eux.

 

Ils ne connaissent le monde social que médiatisé, fantasmé menaces et risques. Ils vivent dans cet entre-eux où à bas bruit, on finit toujours par s’arranger, et, où, du risque réel, on en prend peu.

 

Leurs indignations (qui cimentent leur groupe) alimentent et s’alimentent des effrois que produisent les médias dominants - un bon effroi, c’est du bon buzz…

 

C’était en 2015. Ce pourrait être maintenant. L’effroi des éditorialistes et de la classe politique pour une chemise déchirée ! De quel droit tirer la chemise d’un DRH d’Air France qui, peinard, vient licencier ? Les futurs licenciés, espérons-le, ne savaient pas le prix de la chemise, le prix des chaussures, du costume, des déjeuners, de la voiture, des maisons, des montres, de ce DRH modèle.

 

C’était lors des Gilets Jaunes. Ce pourrait être maintenant. L’effroi des éditorialistes et de la classe politique pour des tags sur l’arc de triomphe, une intrusion au Fouquet, et neuf voitures brulées.

 

Et c’est perpétuellement, l’effroi des éditorialistes suivis de politiques de plus en plus nombreux face à la « barbarie » imaginée des jeunes de banlieue racisés ou des migrants - qu’ils n’ont jamais rencontrés.

 

Mais où est la violence ? La vraie. La perpétuelle violence, obscène, insupportable.

 

Dans les vitrines brisées (et assurées !) de quelque banque riche ?

 

La violence réelle qui casse les vies, c’est prendre aux pauvres pour que des millions ruissellent vers les riches.

 

Où est la violence ? Quand au sommet de l’État, on couvre Benalla, Ghosn, Dussopt, Abad, Pouyanné, les évasions fiscales, les profits sous-évalués, les dividendes à foison, mais que sont criminalisés les syndicalistes. Et quiconque aide les migrants à ne pas mourir en montagne ou noyés ? Quand les chômeurs sont désignés coupables et appauvris lourdement ?

 

Où est la violence, quand la loi Élan favorise les profits immobiliers, et qu’on compte 330 000 SDF (30 000 de plus en un an), 4,15 millions de mal logés et 3,1 millions de logements vides ? Les SDF en France, c’est deux fois Saint Etienne, deux fois Grenoble, deux fois Angers.

 

La violence, c’est aussi Parcoursup qui renforce l’inégalité sociale d’accès à l’université. Et qui fixe dur les frontières de classe.

 

La violence, elle est chaque 12 de mois, quand des millions d’ouvriers, d’employés, d’étudiants pauvres, de retraités pauvres, de femmes qui élèvent seules leurs enfants, n’ont plus rien, carte bleue rejetée, et qu’enflent les découverts. La violence est aux Urgences des Hôpitaux Publics sommés d’être rentables. La violence est dans les impayés qui s’amoncellent. La violence est dans les usines, les hyper-marchés, dans l’intensification du travail, les CDD obligés, les concurrences entre salariés organisées. Les profits s’envolent, les maladies professionnelles ont plus que doublé. Ce sont des vies d’angoisses, de peines. Des vies où se soigner devient difficile et où les banques tirent intérêts de vos découverts. La violence, ce sont les cantines des enfants impossibles à régler, les EPAHD sans secours.

 

Certains diront que ce n’est pas de la violence d’État. C’est là l’exploitation capitaliste ordinaire, l’habituel des violences économiques et de l’apothéose du coffre-fort. Non. Qui diminue le nombre d’inspecteurs du travail et les sanctionne s’ils font leur job ? Qui réduit les personnels des Agences Régionales de santé ? Qui laisse les banques continuer leur business as usual et blanchir les profits ? Qui supprime les divers impôts sur les fortunes obscènes ? Qui déréglemente le travail ? Qui ne revalorise pas le Smic ? Qui installe un second Parcoursup niveau master ?

 

Pour insécuriser, les médias dominants et tant de politiques matraquent de chiffres sur les crimes et délits, les zones de non-droits. Ils font du bruit pour faire silence. Un max de bruit sur 800 homicides par an. Un silence en béton armé sur les 1 264 morts liés au travail. Et selon l’Assurance Maladie, en 2019, dernière année avant le ralentissement économique dû au Covid, il y eu 655 715 accidents de travail. Cette immense violence est comme effacée. Pour la deuxième année consécutive, le nombre de maladies professionnelles progresse en 2019 (+ 1,7 %) avec 50 392 cas reconnus. Le nombre d’accidents de trajets augmente à 98 899. De fait, ces salariés meurent deux fois. Physiquement puis symboliquement. Ils meurent par l’exploitation liée à l’intensification du travail et aux sous-traitances en cascade. Ensuite, ils meurent du silence, du mépris ; de l'absence de reconnaissance pénale, médicale, publique, des causes de leurs décès.

 

Mais, diront certains, ce n’est pas là de la violence d’État. C’est là l’exploitation capitaliste ordinaire, l’habituel des violences économiques. Non. Ces violences n’existent qu’autant qu’elles sont permises par les lois, voire encouragées : la sous-traitance favorisée ; le bon plaisir des patrons qui durcissent le travail sans entraves depuis la loi Pénicaud ; le coût pour se loger qui fait s’éloigner du lieu de travail ; le ralentissement organisé des tribunaux en matière de délits d’entreprise, etc.

 

Ces violences d’État invisibles, tant d’autres semblables, il faut les sortir de l’ombre. Elles n’aiment pas la lumière.

 

Et puis s’ajoutant, il y a le plus brutalement visible, assumé, jamais sanctionné, et encouragé, stimulé même, par les ministres de l’Intérieur. L’inadmissible, publiquement rendu admissible par l’absence ostensible des condamnations.

 

Juste quelques cas. Parmi mille autres, jamais connus mais qu’il faut faire savoir.

 

T’as 15 ou 20 ans, plein de rêves, t’es un mec sympa. Tu manifestes, tes potes lancent 800 grammes de farine aux CRS. Des CRS se jettent sur toi. Trois mecs harnachés Robocop, payés pour cogner. Ils cognent pour faire mal. C’est leur métier. Trois te tiennent. En vient un autre, de plus loin. Il vient et te frappe la face, le plus fort possible, il y met toute sa haine. Sa haine de qui ? Attisée par qui ? Permise par qui ? Tu tombes, juste l’éclair de penser « je suis mort ». Tu tombes sur la tête d’un coup, t’es fracassé. Mais ton sac à dos de lycée, il retient ta tête. Elle cogne moins fort le goudron. Autrement, quoi ? Peut-être mort. Ou en fauteuil. Autrement t’étais Malik Oussekine. Mais tu l’as mérité, tes potes aspergent de farine les CRS…

 

C’est il y a pas si longtemps. T’es à Sivens. Un jeune type, fac de biologie, t’as les mains en l’air. Le tir de grenade t’arrache le visage. Aucune sanction. Mort pour avoir dit non. Pacifiquement. Tu t’appelais Rémi Fraisse. Rémi, qui pense encore à toi ? Maintenant, la répression cogne quiconque refuse les méga-bassines. T’es écolo, sur le terrain. Tu vis à Nancy, Rouen, à Rennes, à Bordeaux, à Paris, à Nantes. C’est sûr qu’avec tes quinze potes, tu constitues une menace grave pour la République. Tu veux juste dire aux puissants de la COP : « cette fois, respectez vos engagements ». Tu veux juste l’ouvrir et crier parce que reclus entre eux, ils entendent leurs flûtes de champagne plutôt. A 6h du mat, les flics forcent ta porte. Tout de suite, t’es allongé par terre, des mains de flics palpent ta copine. Chez toi ils cassent tout, éventrent les matelas. T’es un danger parce que tu veux manifester ? T’es assigné à résidence, ils reviennent après, de temps en temps.

 

T’es ouvrier. A Goodyear. Ou t’es salarié à La Poste dans le 92. Ou ailleurs. Il y a tant d’ailleurs identique. T’es licencié. La suite, tu l’as direct devant les yeux : les crédits, tu peux plus payer, la maison, non plus, du boulot, t’en trouves plus ; tu t’en sortais à peine, c’est la galère directe, pour longtemps. Pourquoi ? Parce que t’es ouvrier ? Parce que ta « boîte » fait des profits mais en veut toujours plus. Tu résistes. Tu occupes. Direction, le palais de justice. T’es criminel d’être un syndicaliste qui résiste. Mais un syndicaliste, alors, ça doit faire quoi ?

 

Steeve est balancé dans la Loire, noyé pour avoir teuffé, le commissaire responsable est promu.

 

Et il faut dire : etc., etc., etc.

 

Alors quand tu es flic, le message tu l’entends clairement bien sûr. Tu contrôles au faciès en banlieue et dans le métro ; tu palpes ; tu fous la honte ; tu dissuades d’aller en ville, donc tu parques. Pas de risque, la hiérarchie soutient. Et les médias dominants t’encouragent. Si t’es vigile privé, dans telle université, tu fais vider trois fois par jour leurs sacs aux étudiantes voilées, etc. Le sécuritaire débride tous les petits porteurs d’autorité. Jusqu’aux obscurs managers locaux enflés de suffisance et qui tranquillement tyrannisent. Ils s’imaginent matadors, virils, martiaux, désirables. Qui impressionnent-ils ? Sinon eux-mêmes.

 

Nous n’allons pas laisser tomber nos droits de dire non. Nous organisons les Assises populaires pour nos libertés, le 15 avril à Paris, car la violence d’État doit être stoppée.

 

Nous n’allons pas laisser tomber nos droits de dire non. Ils viennent des luttes d’hier menées par les militants du passé. Et ces militants d’avant, quoique disparus, ne sont pas morts. Leurs vies qui ne sont plus, ont la même force vive. Nous voyons encore leurs visages et gardons leurs voix, leurs soucis, leurs peurs et leurs souffles. Ce qui fît qu’ils se donnèrent aux luttes.

 

Mais ne nous y trompons pas, le ministère de l’Intérieur n’est pas seul à l’origine des violences d’État et de leurs intensifications. Elles sont promues « art ordinaire de gouverner », solidairement, par tous ceux qui, désormais et collectivement, dominent et gouvernent l’État. Une noblesse nouvelle, issue d’écoles du pouvoir de plus en plus converties en Business Schools : la Noblesse manageriale publique-privée[1].

 

À tous niveaux, elle impose pour seule boussole, la rentabilité financière immédiate des services publics. Par des fusions qui cassent les agents, les missions, l’emploi. Par les contrôles renforcés, la caporalisation des salariés. Par la réduction des droits syndicaux. Par la mobilité forcée, la déprofessionnalisation, et la défonctionnarisation des fonctionnaires. Les modernisations manageriales se font avec acharnement, brutalités, sans s’arrêter. Pourquoi ? Parce que dans cette Noblesse manageriale publique-privée, la réussite des carrières exige les va-et-vient permanents entre hauts postes dans le privé et hauts postes publics. Lesquels font obtenir des postes encore plus élevés en grande entreprise, si l’on montre hautement aux recruteurs que, sous sa direction, l’on a fait fonctionner le service public comme une entreprise ; un service public qu’on a « mis au pas » de l’entreprise, ou mis aux services des entreprises, ou vendu à la découpe au privé.

 

Venus de « bonnes familles », ces managers public-privé qui trustent dans l’État les positions hautes, passent leurs vies parmi leurs semblables. Ils ont été sélectionnés par eux. Ils sont sans relations avec les salariés qu’ils restructurent. Et ne savent pas ce qu’ils font endurer aux usagers. Ce n’est pas leur problème. Leur seul problème, c’est leur carrière, les concurrences entre eux. Donc ils ne s’arrêteront pas.

 

Tous communient dans une même foi : la rentabilité financière immédiate faite de quantifications abstraites, conjuguée au savoir et au devoir « cheffer ».

 

Tous ont peur aussi, car les restructurations libérales ne passent pas sans résistances. Tous s’affolent d’être déchus, remplacés par des concurrents. Tous, alors, font ce qu’ils savent faire. Et plus montent leurs frayeurs, plus ils se crispent triple-tour, et frénétiques se rabattent vers leur cœur de métier, ce qui les a promus, « cheffer » : l’ordre, à toute force le retour à l’ordre, car vite autrement rôdent les rivaux ; l’ordre, l’enfermement, cogner, éliminer, inquiéter, surveiller, ficher.

 

Ils sont à l’Élysée, ils sont aux directions des ministères, aux directions régionales des ministères. Ils dirigent les préfectures et Agences d’État. Leurs amis - car depuis les écoles du pouvoir, ils chassent en réseaux, en clique, en gang - peuplent les conseils d’administration des meilleures entreprises.

 

Ils sont jeunes, arrivés au top en brûlant les étapes, d’une certitude d’eux-mêmes ébouriffée, que toute leur « réussite » renforce. Ils se croient tout permis, les audaces, les mépris. N’ont-ils pas cassé les hiérarchies d’hier, dans l’État et les partis ?

 

Que font-ils ? Ils mentent comme mentent les patrons qu’ils furent, ils cognent comme des patrons cognent, ils passent en force car toute leur vie et leurs relations assurent cette Noblesse de son impunité. Ils ont cassé le code du travail et rendus, de plein droit, les patrons voyous; cassé l’impôt progressif ; cassée l’égalité d’accès à l’université ; cassées les libertés publiques en institutionnalisant l’état d’urgence ; cassé l’encadrement des loyers, etc. Ils cassent l’assurance-chômage, les retraites, les emplois publics, le statut de la fonction publique, etc. Ils cassent plus fort que Sarkozy et plus profondément. Les casseurs, ce sont eux !

 

Allons-nous taire leurs noms, taire ce qu’ils font ? Rendez-vous le 15 avril.

 

Willy Pelletier, sociologue à l’université de Picardie, coordinateur général du collectif Coudes à Coudes

 

[1] Voir Julie Gervais, Claire Lemercier, Willy Pelletier, La valeur du service public, La Découverte, 2021.

 

Crédits photo/illustration en haut de page :

Serge D'Ignazio

Article Lundi Matin

lundi.am/Au-bonheur-des-dames-Olivier-Long?fbclid=IwAR3c_...

 

Lydie Jean-Dit-Pannel est une artiste plasticienne française. Elle vit et travaille entre Dijon et Malakoff. Elle enseigne à l'École nationale supérieure d'art de Dijon depuis 2012. Elle questionne l’image depuis les années 1980 au travers de projets au long cours1. La vidéo, la photographie, la performance, l’installation, le tatouage et le texte donnent des formes à son travail. - Source Wikipédia

 

Olivier Long est peintre, il fait aussi aussi des affiches pour des mouvements sociaux. Il participe aux samedis des Gilets Jaunes depuis le 17 novembre 2018.

Un film en ligne montre sa dernière exposition au Musée de Saint-Denis, en hommage aux gilets jaunes : www.youtube.com/watch?v=FGDVzkBe6LI&feature=youtu.be

 

Par ailleurs, Olivier Long enseigne la peinture et la théorie de l’art à la Faculté des Arts de l'Université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Son travail a été montré dans de nombreuses institutions internationales (Pinakotek der Moderne - Munich, Fondation Gulbenkian - Lisbonne, Cité de la Musique - Paris, Musée Fabre - Montpellier, Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis), ainsi que dans des galeries en France (Froment et Putman, Paris, Annie Wable - Lille, Gour-Beneforti - Bastia, Artfontainebleau - Fontainebleau), ainsi qu’en Allemagne (Köln et Konstanz). Il est intervenu dans divers lieux alternatifs (Librairie libertaire Publico, Palais de Tokyo, Paris) et des espaces publics pour des actions liées à des luttes diverses (LRU, Loi Travail, Parcoursup, Gilets Jaunes, Réforme des retraites, Vallée de la Roya). Son premier livre : L'œuvre comme exercice spirituel a été publié aux éditions Hermann (Paris), il est une réflexion sur l’acte de peindre. Les éditions Exils (Paris) ont publié Pavés Graphiques, un livre qui recense son travail d’affiches et d’actions militantes. La revue en ligne LundiMatin, accueille régulièrement ses chroniques et interventions politiques ainsi que les revues Pratiques Picturales, Le Portique-revue de philosophie et de sciences humaines, Raison Publique, Panorama des idées.‌

  

Manifestation à Paris des syndicats lycéens, étudiants et enseignants contre le plan étudiant et la plateforme Parcoursup

 

Paris le 6 février 2018. Journée de grève et d’action contre la réforme du lycée et de l’université. Pour le maintien du bac comme diplôme national et pour l'abandon du plan Etudiant (projet de loi Vidal).

Lycéens étudiants et enseignants étaient rassemblés devant le Rectorat contre Parcoursup, et pour réclamer des moyens pour les universités, le 30 mai 2018 à Paris.

Lycéens, étudiants et enseignants dans la rue pour manifester contre les réformes du baccalauréat et des conditions d'accès à l'uiversité, à Paris le 1er février 2018, à l'appel de 9 organisations dont FO.

Source:

www.monde-diplomatique.fr/2021/03/LARRERE/62866

 

Frédéric Vielcanet. — « Commune de Montmartre », 2019

© Photo12 - Alamy - Frédéric Vielcanet

 

Pendant la Commune de Paris, en 1871, comme lors des révolutions précédentes, placards et graffitis firent office de « murailles révolutionnaires (1) », informant et mobilisant les habitants de la ville. Tout cela fut nettoyé après la « semaine sanglante » (21 28 mai), qui vit l’écrasement définitif de l’insurrection. Mais, bientôt, les murs de la capitale parlent de nouveau : des anonymes honorent les vaincus et accusent les vainqueurs, troublant le concert des condamnations versaillaises. Sur l’enceinte de la caserne de la Pépinière, c’est un « groupe de soldats républicains et amis du peuple » qui écrit en 1872 : « L’armée de Versailles, défenseurs du despotisme et de notre pauvre France ; vous êtes les assassins du peuple, la tache de sang que vous portez au frons ne ces fassera [sic] jamais » (2). L’hôtel particulier d’Adolphe Thiers, démoli par la Commune puis reconstruit aux frais du contribuable, est visé en 1873 : « Peuple de Paris, cette maison est le prix de ton sang ». Et, bien sûr, on célèbre les insurgés : « Honneur aux braves Ferré, Rossel, Crémieux et Dombrowski qui sont morts pour la Commune » (1872, sur un mur du XIIe arrondissement). Ces inscriptions représentent jusqu’à 23 % des graffitis recensés — avec soin — par la police en 1872. Elles deviennent ensuite marginales, tandis que la bataille des mots se déplace au cimetière du Père-Lachaise, devant le mur des Fédérés, sur les couronnes de fleurs qui y sont déposées et desquelles la police arrache les messages jugés séditieux.

 

Il faudrait sans doute plus de travaux sur le XXe siècle pour pister les graffitis communards. Plus de sources, aussi, devenues rares depuis que, avec l’installation de la République et l’affirmation de la liberté d’expression, les écritures murales ne font plus l’objet, en tant que « propos séditieux », de rapports policiers utiles à l’historien.

 

À partir de 1920, le Parti communiste français (PCF) apparaît comme le principal passeur de la mémoire communarde (3), imposant la filiation des communeux aux communistes. La montée au Mur devient une solennité importante du parti, culminant en mai 1936 avec un défilé qui rassemble plus de cinq cent mille personnes. La Commune est souvent citée dans les tracts, les articles, sur les affiches. Elle fait l’objet de chansons, comme celle écrite par Jean Ferrat en 1971. Mais elle est rarement célébrée sous la forme d’écritures urbaines — un mode d’action peu utilisé par le PCF.

 

Pourtant, en 1968, rue de la Sorbonne, un grand « VIVE LA COMMUNE » s’impose au regard. Rien de surprenant : l’événement occupe une place importante dans le beau mois de mai (projections de films, réédition du journal de Jules Vallès Le Cri du peuple…) (4). Tandis que la répression contre les manifestants de Mai 68 est souvent comparée, non sans une certaine exagération, à celle de 1871 : « Le parti des versaillais n’a pas le droit de parler de réforme et de progrès », écrit par exemple le sociologue Alain Touraine (Le Monde, 30 juin 1968). La Commune sert alors de référence de démocratie directe, auto-organisée, moins « un modèle reproductible à l’identique qu’un rappel de ce à quoi des protagonistes aspirent — et de ce qui pourrait advenir », analyse l’historienne Ludivine Bantigny (5).

 

Le centenaire ranime la flamme : une myriade d’articles de presse, d’essais, de romans, de rééditions de Mémoires d’insurgés, de commémorations sauvages, et même quelques émissions de télévision, transforment la Commune en sujet d’actualité. Peu de graffitis, cependant. Mais il faut dire que, après la prise des murs de 1968 (« Murs blancs peuple muet », disait l’un d’eux), ce mode d’expression connaît un temps de reflux. C’est toutefois sur la pierre que l’artiste Ernest Pignon-Ernest célèbre l’anniversaire de la Commune (6). Une nuit de mars 1971, il colle sur les pavés de la capitale une image sérigraphiée de « gisants ». Et choisit, entre autres lieux, les escaliers qui grimpent au Sacré-Cœur, obligeant à une prise de conscience de la violence dont la ville a été le théâtre un siècle plus tôt.

 

Après 1971, le déclin des usages de la Commune dans les mouvements sociaux est flagrant. Un effet de la perte d’influence du PCF, qui en portait la mémoire depuis des décennies, mais aussi de l’intégration de l’événement au roman national au tournant des XXe et XXIe siècles : il fait son entrée dans les programmes scolaires, et une place lui est dédiée dans le quartier de la Butte-aux-Cailles, tandis que le square au pied du Sacré-Cœur prend le nom de Louise Michel. Ce que la Commune gagne en reconnaissance, elle le perd en caractère subversif pour l’extrême gauche.

 

Le réveil s’amorce au début des années 2010. On constate d’abord, entre 2011 et 2014, des références éparses, pour la plupart dues à l’extrême gauche libertaire et antifasciste, qui s’inscrivent dans une double opposition : contre une réécriture néoversaillaise présentant la Commune comme un désordre vandale — par exemple avec le livre de Jean Sévillia Historiquement correct (Perrin), en 2003, qui la décrit comme « soixante-douze jours d’anarchie au cours desquels un pouvoir insurrectionnel a régné par la terreur sur la capitale ». Et contre la tentative de captation du passé communard par une frange de l’extrême droite — comme ce groupe identitaire parisien (le Projet Apache) qui macule depuis 2011 les murs avec un slogan inscrit au pochoir : « La république des bâtards est née du sang des communards ». Ces nouveaux usages, qui prolongent la tradition d’une mémoire anarchiste de l’insurrection, correspondent enfin au regain d’un « questionnement libertaire de la démocratie », selon la formule de Jacques Rougerie (7). Soulevées en 1871 par les communeux, les problématiques de la représentation et de la souveraineté populaires, de l’exercice du pouvoir, de la démocratie « réelle », directe et sociale, resurgissent dans le débat public. C’est dans ce contexte que, au matin du 18 mars 2014 (143e anniversaire), le Sacré-Cœur se réveille graffité en rouge et noir : « Ni Dieu, ni maître, ni État », « Feu aux chapelles » et « Vive la Commune de 1871 ! ».

 

Avec la mobilisation contre la loi travail, en 2016, graffeurs et graffeuses s’imposent au cœur des manifestations. Ils pervertissent l’ordre graphique et le contrôle de l’espace public, s’emparent des panneaux publicitaires, des vitrines des banques ou des compagnies d’assurances. Les clichés se diffusent sur les réseaux sociaux et contribuent à créer une nouvelle esthétique du mouvement social. L’occupation, des semaines durant, de la place de la République par le mouvement Nuit debout favorise l’appropriation symbolique par le marquage des murs. Le lieu est d’ailleurs rebaptisé « place de la Commune », tandis qu’à l’entrée de la station de métro un graffiti s’impose : « Que revive la Commune », en lettres rouges.

 

Le printemps 2018 est à son tour agité, avec d’un côté les cheminots et cheminotes dressés contre une réforme de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) et de l’autre les étudiants et lycéens en lutte contre Parcoursup, le nouveau logiciel d’admission dans l’enseignement supérieur. Cinquantenaire oblige, les écritures urbaines célèbrent surtout Mai 68 (« Mai 68, ils commémorent, on recommence »). Mais la Commune n’est pas absente. Plusieurs sites universitaires occupés par les étudiants se rebaptisent ainsi « Commune libre de Tolbiac », « de Censier »… Lors de la manifestation des cheminots du 22 mai 2018, on peut lire : « Mai 68 on s’en fout, on veut 1871 ». Signalons aussi un « À bas les ducs, vive la Commune », quai Victor-Hugo à Bar-le-Duc, parmi les nombreux graffitis laissés sur le passage de l’importante manifestation du 16 juin 2018 contre le projet de centre d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo. La Commune semble alors mobilisée pour sa potentialité et son imaginaire insurrectionnels, ceux de 1968 étant jugés plus fades. D’une certaine façon, dire « on veut 1871 » revient à dire qu’« on » est prêt à l’affrontement armé — ce qui, au demeurant, repose sur une image fausse de Mai 68 comme agitation gentillette de jeunes bourgeois, mais c’est une autre histoire.

 

Les « gilets jaunes » ont bien plus cité la Révolution française, dont ils ont repris le concept des cahiers de doléances, que la Commune. Leur sociologie et leur culture politique diffèrent de celles des précédentes mobilisations sociales. Grande référence du mouvement ouvrier, la Commune demeure bien moins connue, moins transmise ou reprise dans la culture populaire que la Révolution française (8). Mais l’entrée en scène, à partir de l’acte III (1er décembre 2018), de groupes autonomes qui apportent et bientôt partagent leur culture militante marquée par 1871 peut expliquer l’apparition de premières citations lapidaires. À l’occasion de l’acte VI (22 décembre 2018), à Montmartre, un graffiti est posé au pied du Sacré-Cœur : « La Commune de Paris 1781 [sic] / gilets jaunes 2018 ». Le 12 janvier 2019, un grand « 1871 raisons de niquer Macron » recouvre une palissade protégeant les commerces des grands boulevards. « La Commune refleurira », « Vive la Commune », « La Commune demeure »… : acte après acte (ceux-ci étant souvent calligraphiés avec le « A » anarchiste), les mentions se multiplient sur les parcours des manifestations. Elles se retrouvent ensuite lors du mouvement contre la réforme des retraites, qui débute le 5 décembre 2019. Notons, le 8 décembre, boulevard Magenta, un : « Commençons par la grève, finissons par la révolution. 1871-2019. On est là. GJ » et, deux jours plus tard, boulevard Raspail, « On veut des thunes en attendant la Commune ».

 

Toutes ces citations ne sont guère plus que l’invocation d’un nom, et ne laissent pas préjuger de ce que les divers mouvements connaissent ou pensent de cet épisode. Elles témoignent cependant du fait que les « gilets jaunes » comme les opposants à la réforme des retraites connaissent l’effet — mobilisateur ou provocateur, selon les destinataires — de 1871. « La Commune » apparaît donc plutôt comme un synonyme, plus incarné, d’« émeute », de « révolte », de « peuple soulevé ».

 

Peut-être la crise sanitaire perturbera-t-elle le cent cinquantenaire de la Commune. Mais, le graffiti restant l’un des rares répertoires d’action à la disposition d’un peuple confiné, il faudra être attentif à ce que nous diront les murs. Déjà, le 14 juillet dernier, sur une façade de l’Est parisien, on pouvait lire : « 150 ans / Reprenons notre Commune / On n’oublie pas ».

 

Mathilde Larrère

Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Gustave-Eiffel. Auteure de Rage against the machisme, Éditions du Détour, Paris, 2020.

  

(1) Nom d’un recueil d’affiches de 1848, Gallica. Le site argonnaute.parisnanterre.fr présente, quant à lui, une exposition virtuelle des affiches communeuses.

 

(2) Ces exemples de graffitis des années 1871-1879 sont tirés de Céline Braconnier, « Braconnages sur terres d’État. Les inscriptions politiques séditieuses dans le Paris de l’après-Commune (1872-1885) », Genèses, n° 35, Paris, 1999.

 

(3) Cf. Éric Fournier, La Commune n’est pas morte. Les usages politiques du passé, de 1871 à nos jours, Libertalia, Montreuil, 2013.

 

(4) Cf. les pages consacrées par Ludivine Bantigny à la mémoire de la Commune dans 1968. De grands soirs en petits matins, Seuil, coll. « L’Univers historique », Paris, 2018.

 

(5) Ludivine Bantigny, 1968, op. cit.

 

(6) Cf. Laurence De Cock et Mathilde Larrère, « Anvers et contre tout », dans Manifs et stations. Le métro des militant-e-s, Éditions de l’Atelier, coll. « Celles et ceux du Maitron », Ivry-sur-Seine, 2020.

 

(7) Jacques Rougerie, « Entre le réel et l’utopie : République démocratique et sociale, Association, commune, Commune », dans Laurent Colantonio et Caroline Fayolle (sous la dir. de), Genre et utopie. Avec Michèle Riot-Sarcey, Presses universitaires de Vincennes, coll. « Temps et espaces », Saint-Denis, 2014.

 

(8) Sophie Wahnich, « Sans-culottes et gilets jaunes », dans Joseph Confavreux (sous la dir. de), Le fond de l’air est jaune. Comprendre une révolte inédite, Seuil, 2019.

  

Dans le cadre de l’ouverture de la plateforme Parcoursup, Olivier Dugrip, recteur de la région académique Nouvelle-Aquitaine, recteur de l'académie de Bordeaux, chancelier des Universités d'Aquitaine, Manuel Tunon de Lara, Président de l’Université de Bordeaux et Hélène Velasco-Graciet, Présidente de l’Université Bordeaux Montaigne, se sont rendus au lycée Nicolas Brémontier à Bordeaux, pour présenter la plateforme Parcoursup et échanger avec des élèves de terminale autour des nouvelles modalités de poursuite d’études dans l’enseignement supérieur.

Le 7 juin 2018, Olivier Dugrip, recteur de la région académique Nouvelle-Aquitaine, recteur de l’académie de Bordeaux, Chancelier des Universités d’Aquitaine, est allé à la rencontre des élèves de Terminale du lycée des Graves à Gradignan pour échanger sur le dispositif Parcoursup.

bit.ly/2Xax4HR

 

A Embaixada da França oferecerá mais de 60 bolsas de estudo parciais aos brasileiros e estrangeiros residentes no Brasil que estejam participando do processo de candidatura às universidades públicas francesas, nos níveis da graduação (Licence) e pós-graduação (Master).

 

Os estudantes contemplados receberão uma exoneração parcial das taxas universitárias, devendo arcar com uma inscrição equivalente a 170 euros anuais para a graduação e 243 euros para a pós-graduação.

 

Sem o benefício, as taxas correspondem a 2770 e 3770 euros, respectivamente. As bolsas não preveem a cobertura de outros gastos, como a tarifa do procedimento de candidatura ou pré-consular, taxas consulares, seguros, passagens aéreas, etc.

 

13 MANEIRAS DE CONSEGUIR BOLSAS DE ESTUDO EM BOAS UNIVERSIDADES

 

Critérios

 

O critério para a obtenção do benefício é a excelência acadêmica. Serão analisados os históricos escolares, testes de proficiência, currículo e motivações dos candidatos.

 

Facilitação de vistos

 

As bolsas fazem parte do programa “Bienvenue en France”, anunciado no final de 2018 por Édouard Philippe, primeiro-ministro francês. O objetivo do programa é melhorar as condições de acolhimento e recepção de estudantes internacionais na França. Além de triplicar o número de bolsas de estudos, estão previstas medidas como facilitar a obtenção de vistos e aumentar o número de formações oferecidas em inglês.

 

Inscrições

 

Aqueles que realizaram a sua candidatura pela plataforma “Études en France” já estão concorrendo e não precisam realizar nenhum procedimento complementar. Já os estudantes que realizaram as candidaturas diretamente nas instituições ou via plataforma Parcoursup deverão enviar seus dossiês pré-consulares, na plataforma, até as 17 horas do dia 9 de junho de 2019.

 

Veja também: Estude no exterior com uma destas quatro bolsas de estudo interna

 

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Manifestation à Paris des syndicats lycéens, étudiants et enseignants contre le plan étudiant et la plateforme Parcoursup

 

Source:

www.frustrationmagazine.fr/desole-democratie/

 

“Désolé pour la démocratie” – la chronique de Joseph Andras

 

par Rédaction | 5 Mai 2023 | La Chronique de Joseph Andras

 

Comme nous, l’écrivain Joseph Andras a bien la rage. C’est pourquoi nous l’accueillons régulièrement pour une chronique d’actualité qui affûte nos armes et donne du style à nos frustrations.

 

C’est à peine si les ministres peuvent mettre un pied dehors. Le monarque n’a pas l’heur d’être au Qatar : ici, il n’ose pas s’aventurer sur la pelouse du Stade de France pour saluer les joueurs. Les sifflets sont confisqués par les flics et les enquêtes d’opinion forment une pile, identiques : le pays maudit cette clique de millionnaires. Soyons précis : une portion du pays exceptée. Le monarque, rapporte ainsi quelque institut, « n’est plus écouté que par ses propres supporters ». Les casseroles couvrent les paroles vides. La clique emprunte les portes de derrière. Le peuple rétif attend devant. « C’est du jamais vu », conclut-on dans les cabinets ministériels.

 

Mais le régime tient encore.

 

Un « sale con » plastronne dans les médias de la cour (tout le monde aura reconnu Darmanin1). Il loue le monarque, courageux guide de « son peuple ». Après avoir passé à tabac la démocratie à grands coups d’article 49.3, Borne « regrette qu’il n’y ait pas de dialogue ». Le Maire a pris le temps de se prendre pour un écrivain et Véran paraît l’envier – il faut goûter ses métaphores : « Le bruit des casseroles, c’est la colère qu’on fait bouillir et c’est la démocratie qui s’évapore. » Le brave Dussopt se contente de jurer que ces casseroles, « ce n’est pas la démocratie ». La clique sourit sur les plateaux. Se dénude dans la presse. Jure de la chance que nous avons.

 

Mais le régime tient encore.

 

Une députée européenne nous met soudain le doute. Elle aime le monarque et l’Europe de demain. Et elle écrit : « Je suis horrifiée. Des digues sont en train de céder. » On pense bien sûr à Serge, plongé plusieurs semaines dans le coma au motif d’avoir défendu le monde vivant. On pense à ce nouveau citoyen émasculé par les mercenaires du régime, à Nantes. On pense aux arrestations massives et aux gosses embarqués dans les commissariats. On pense au Financial Times inquiet de l’arbitraire présidentiel français. On pense à Amnesty soucieuse des atteintes aux droits humains. Et on se dit que, peut-être, la députée éprouve enfin un semblant de frisson. Qui sait un sursaut. Après tout, quelque chose comme un cœur doit battre même en un macroniste. Alors on poursuit la lecture : « Une effigie du Président symboliquement immolée. Un visage de ministre sur le ballon de foot d’un élu. » C’était donc ça.

 

Mais le régime tient encore.

 

Les casseroles couvrent les paroles vides. La clique emprunte les portes de derrière. Le peuple rétif attend devant. « C’est du jamais vu », conclut-on dans les cabinets ministériels.

 

On jette un œil du côté de la cour. Ses philosophes, ses valets de pied, ses journalistes. L’un d’entre eux nous fait savoir que « la République » et « la démocratie » sont menacées. Il s’écrie : «comme si le peuple était un maître impérieux » ! Le philosophe ignore donc jusqu’à la définition des mots qu’il mobilise – car, oui, la démocratie c’est précisément l’empire du peuple. C’est la maîtrise populaire des rouages de l’existence collective. Lui, ce qu’il préfère, c’est « le dialogue » et « le débat ». C’est-à-dire l’exact contraire de la politique – car, oui, la politique c’est précisément la lutte et le conflit. Un de ses pairs clame : « Comment faire autrement que de soutenir, plus que jamais, le Président Macron ? » C’est effectivement la question qu’on se pose quand, comme lui, on philosophe le matin et place le soir de l’argent en Bourse. Un troisième courtisan lance : «La rage a gagné et la colère est portée en triomphe. […]On a perdu le sens de la raison. » Il est journaliste. Directeur de ceci, chroniqueur de cela. Il aime relire Montaigne, la patience et la tempérance. Il aime le dialogue, naturellement. Et puis, aussi, il se demande « comment éduquer le peuple ». À la cour, on chérit la pédagogie. Car la rage, c’est vilain. Ça pue. C’est plouc. Moisi. Bas du front. Chez les « démocrates », on sent bon ; chez les « républicains », on se parfume. La cour trace sous nos yeux de menus pas de danse. Elle bat des cils. Fait de l’esprit. Nous donne des leçons de maintien.

 

Mais, sans conteste, le régime tient encore.

 

Pour combien de temps ? Une clique règne sans partage. Les flics seuls assurent sa sécurité. Les ménages les plus précaires réduisent leurs achats de nourriture. Les plus dépourvus sautent des repas. Des malades crèvent aux urgences avant d’être pris en charge. Les ouvriers meurent avant les costumés. Le pays pourrait connaître une hausse des températures de 4° C au cours de la seconde moitié du siècle : le pouvoir regarde faire. Et voilà que cette clique pourrie vole désormais deux ans de vie aux travailleurs.

 

Les gavés n’ont pas le désir de devenir des gens comme les autres. Il faut les y aider. Un mot existe pour ça : « révolution ».

 

Alors, bien sûr, il importe d’obtenir le retrait de cette réforme – en débattre, c’est danser à la cour. Ce sera une victoire, mais une victoire intégrée aux règles de leur jeu. Cette réforme n’est pas seulement le fait d’un régime mais d’un ordre. Un ordre séculaire qu’on peut désigner par tout un tas de mots, celui de « démocratie » mis à part : « ploutocratie » (pouvoir des riches) ou « oligarchie » (commandement du petit nombre) sont d’ailleurs là pour ça. Le peuple rétif ne cesse de se dresser contre cet ordre injuste. Traité constitutionnel européen (2005), sauvagerie policière dans les quartiers (2005), CPE (2006), retraites (2010), loi Travail (2016-2017), réforme ferroviaire (2018), vie chère et indigne (2018-2019), Parcoursup (2018), retraites (2019), pass citoyen (2021), agro-industrie (2023). Et donc, de nouveau, retraites. Les gens prennent des coups. Résistent. Tentent d’y répondre. Si nous changions plutôt de jeu ? Le leur est truqué : il a été conçu pour ça. Si, enfin, nous en établissions les règles ? Sans « représentants », sans parlement farci de cadres dans un palais, sans médias de financiers et de marchands d’armes, sans gouvernement véreux, sans bas ni haut pour ordonner la société, sans sujétion capitaliste et sans monarque. Si, tout simplement, nous passions à la démocratie ?

 

Les gavés n’ont pas le désir de devenir des gens comme les autres. Il faut les y aider. Un mot existe pour ça : « révolution ». C’est-à-dire reprise en main populaire pour une vie collective digne du nom de vie. C’est-à-dire rupture organisée pour fabriquer un peu de bonheur ordinaire. Afin de ne plus s’épuiser à parer les coups répétés, reste à affirmer. Le pays ne s’effondrera pas si les privilégiés en partent ; si les travailleurs et les amis de l’égalité cessent de travailler ou se rassemblent, par millions, autour d’une grande idée positive, si. Répétons-le. Martelons. Rabâchons. Ils ne tiennent que parce que nous les laissons tenir.

 

1C’est ainsi que l’intéressé s’est présenté, un jour de mars 2009, à l’une de ses victimes.

 

Joseph Andras

 

Image d’en-tête : manifestation parisienne du 1er mai, par Serge d’Ignazio

Vendredi 20 décembre 2019, les élèves de terminale le matin et de première l'après-midi rencontraient des professionnels ou d'anciens élèves pour en savoir plus sur les métiers ou les filières susceptibles de les intéresser post-bac mais aussi sur le fonctionnement de Parcoursup, le logement étudiant ...

 

Et vers midi, l'orage couvait ... un orage de grêle qui obscurcissait le ciel ...

Le 7 juin 2018, Olivier Dugrip, recteur de la région académique Nouvelle-Aquitaine, recteur de l’académie de Bordeaux, Chancelier des Universités d’Aquitaine, est allé à la rencontre des élèves de Terminale du lycée des Graves à Gradignan pour échanger sur le dispositif Parcoursup.

Le 7 juin 2018, Olivier Dugrip, recteur de la région académique Nouvelle-Aquitaine, recteur de l’académie de Bordeaux, Chancelier des Universités d’Aquitaine, est allé à la rencontre des élèves de Terminale du lycée des Graves à Gradignan pour échanger sur le dispositif Parcoursup.

Le 7 juin 2018, Olivier Dugrip, recteur de la région académique Nouvelle-Aquitaine, recteur de l’académie de Bordeaux, Chancelier des Universités d’Aquitaine, est allé à la rencontre des élèves de Terminale du lycée des Graves à Gradignan pour échanger sur le dispositif Parcoursup.

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