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« La composition doit être une de nos préoccupations constantes, mais au moment de photographier elle ne peut être qu’intuitive, car nous sommes aux prises avec des instants fugitifs où les rapports sont mouvants. »
Henri Cartier-Bresson
"L’espace et le temps sont certes des représentations a priori, qui sont inscrites en nous comme formes de notre intuition sensible avant même qu’un objet réel ait déterminé, à travers la sensation, notre sens à le représenter sous ces rapports sensibles. Simplement, cet élément matériel ou cette dimension de réalité, ce quelque chose qui doit être intuitionné dans l’espace, présuppose nécessairement une perception et ne peut, indépendamment de cette perception qui indique la réalité de quelque chose dans l’espace, être ni inventé, ni produit par aucune imagination. La sensation est donc ce qui fait signe vers une réalité dans l’espace et dans le temps, selon qu’elle est rapportée à l’une ou à l’autre espèce de l’intuition sensible. Une fois donnée la sensation (laquelle, quand elle est appliquée à un objet en général sans le déterminer, s’appelle perception), il est possible, à l’aide de la diversité qu’elle contient, d’inventer dans l’imagination maint objet qui, en dehors de celle-ci, n’a aucune place empirique qui lui corresponde dans l’espace ou dans le temps. Ce point est indubitablement certain : que l’on prenne les sensations de plaisir ou de peine, ou même celles des sens extérieurs, comme les couleurs, la chaleur, etc. la perception est ce à travers quoi doit d’abord être donnée la matière pour que l’on puisse penser des objets de l’intuition sensible. Cette perception représente donc (pour nous borner cette fois uniquement aux intuitions extérieures) quelque chose de réel dans l’espace. Car, tout d’abord, la perception est la représentation d’une réalité, tout comme l’espace est la représentation d’une simple possibilité de la coexistence. Deuxièmement, cette réalité est représentée pour le sens extérieur, c’est-à-dire dans l’espace. Troisièmement, l’espace lui-même n’est rien d’autre qu’une simple représentation ; par conséquent, ne peut y avoir la valeur d’une réalité que ce qui s’y trouve représenté, et ce qui , inversement est donné en lui, c’est-à-dire est représenté par la perception, y possède aussi une dimension de réalité ; car si un tel élément, en lui, n’était pas réel, c’est-à-dire donné de manière immédiate à travers l’intuition empirique, il ne pourrait pas non plus être inventé, étant entendu que l’on ne saurait aucunement fabriquer de toutes pièces le réel des intuitions.
Toute perception extérieure est donc immédiatement la preuve de quelque chose de réel dans l’espace, ou plutôt elle est le réel même, et dans cette mesure le réalisme empirique est donc hors de doute, c’est-à-dire qu’il correspond à nos intuitions extérieures quelque chose de réel dans l’espace. Assurément l’espace lui-même, avec tous ses phénomènes comme autant de représentations, n’est-il qu’en moi, mais c’est dans cet espace que le réel ou la matière de tous les objets de l’intuition extérieure se trouve pourtant, en tout état de cause, donné effectivement et indépendamment de toute invention, et il est même impossible que, dans cet espace, puisse être donné quelque chose d’extérieur à nous (au sens transcendantal), parce que l’espace lui-même n’est rien en dehors de notre sensibilité. Donc, l’idéaliste le plus rigoureux ne peut exiger que l’on démontre qu’à notre perception correspond l’objet existant hors de nous (au sens strict). Y eût-il en effet un tel objet, il ne pourrait cependant être représenté et intuitionné comme extérieur à nous, puisque cela suppose l’espace et que la réalité inscrite dans l’espace, en tant qu’elle est une simple représentation, n’est rien d’autre que la perception elle-même. La dimension de réalité qui est constitutive des phénomènes extérieurs n’a donc d’effectivité que dans la perception, et elle ne peut être effective d’aucune autre manière.
À partir des perceptions, une connaissance de l’objet peut être produite soit par un simple jeu de l’imagination, soit encore par l’intermédiaire de l’expérience. Et dès lors peuvent en naître assurément des représentations trompeuses auxquelles les objets ne correspondent pas et où l’illusion peut être imputée tantôt à un fantasme de l’imagination (dans le rêve), tantôt à une défaillance de la faculté de juger (dans ce que l’on appelle les erreurs des sens). Pour se soustraire alors ici, à la fausse apparence, on procède selon cette règle : ce qui s’accorde avec une perception d’après des lois empiriques est réel."
Emmanuel Kant
Living the questions, embracing uncertainty and allowing for intuition.
“Be patient toward all that is unsolved in your heart and to try to love the questions themselves like locked rooms and like books that are written in a very foreign tongue.
Do not now seek the answers, which cannot be given you because you would not be able to live them. And the point is, to live everything. Live the questions now. Perhaps you will then gradually, without noticing it, live along some distant day into the answer..”
Rainer Maria Rilke
"Soyez patient envers tout ce qui n'est pas résolu dans votre cœur et essayez d'aimer les questions elles-mêmes comme des pièces fermées à clé et comme des livres écrits dans une langue très étrangère.
Ne cherchez pas maintenant les réponses, qui ne peuvent pas vous être données parce que vous ne seriez pas capable de les vivre. Et le but est de tout vivre. Vivez les questions maintenant. Peut-être que vous vivrez alors progressivement, sans vous en rendre compte, un jour lointain dans la réponse. »
Vivre les questions, embrasser l'incertitude et permettre l'intuition.
Longtemps, je t'ai cherché.
Intuitivement, je te sentais.
Contre tous les vents, je n'ai pas lâché.
Profondément, je le savais.
Partout, je suis allée.
Et puis, un jour, je t'ai trouvé.
Là, juste en marchant. Là, juste à côté. Là, si vivant.
Dans la lumière éclatante, ton cœur à nu, si fragile et si pur...
Et c'est en te trouvant que je me suis trouvée.
Recently opened Intuit Dome for Clippers B-Ball and concert events, with hands free digital onsite purchases ! This captures at the entrance top the Dome, with numerous sculptures and of course basketball courts to play on prior to and after an event!
Nouveau venu dans mon sac de randonnée le Canon EOS R5 ;
Test avec l'objectif ; TAMRON SP 150-600mm G2
Données : f/6.3 - 600mm - 1/800 - ISO 400
Mode détection divers et AF Spot
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Je dois avouez ne pas avoir été trop dépaysé lors du passage de mon Canon 5D Mark IV au R5. Bien que celui-ci est de nombreuses améliorations ont retrouves intuitivement les réglages habituels du 5D. Le grand plus qui me manquais sur le 5D est l’écran articulé combiné à l’écran tactile qui est très pratique pour photographier dans des positions difficiles et que j'utilise en permanence sur mon 90D. La réactivité du R5 dans de mauvaise conditions lumineuses est impressionnante et la montée des iso bluffant. Voilà pour mes impressions sur la prise en main de ce R5.
Des rêveries.
Des fantaisies.
Des réflexions.
Des inspirations.
Des observations.
Des photographies.
Le loisir créatif.
L’activité artistique.
La capacité à imaginer.
L'imagination est sans limites.
La créativité fait partie de nous.
Le désir d'être créatif est originale.
Parfois l'intuition est doué d'originalité.
L’inspiration n'est pas magique ou divin.
C’est la passion qui vibre en chacun de nous.
C’est notre spontanéité qui nous pousse à créer.
Et de laisser libre cours à notre expression créative.
L'intuition c'est exploiter notre richesse intérieure.
L'imagination est une faculté personnelle et subjective.
Des fois, la créativité repose sur l'improvisation et l'intuition.
Le processus créatif, c'est l’art de faire confiance à son intuition.
L'expression créative représente un tremplin à l'épanouissement.
L'expression artistique implique la beauté, l'émotion et la passion.
Les précipitations tombent sous forme de neige et cristaux de glace. La grésil et la bruine dont les gouttelettes se congèlent dans l’atmosphère. La neige et bruine verglaçante réduit la visibilité et la qualité de la prise de vue.
La nature procure aux yeux attentifs les plus beaux spectacles du monde. La photographie ajoute au plaisir des yeux celui d'un divertissement sans fin.
Le geai bleu de Mékinac dans le vent hivernal.
Pour le plaisir et la joie qu'elle me procure,
la passion des images.
Michel Villeneuve53
Objectif 100% Nature
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Ce caractère dramatique de l’instant est peut-être susceptible d’en faire pressentir la réalité. Ce que nous voudrions souligner c’est que dans une telle rupture de l’être, l’idée du discontinu s’impose sans conteste. On objectera peut-être que ces instants dramatiques séparent deux durées plus monotones. Mais nous appelons monotone et régulière toute évolution que nous n’examinons pas avec une attention passionnée. Si notre cœur était assez large pour aimer la vie sans détail, nous verrions que tous les instants sont à la fois des donateurs et des spoliateurs et qu’une nouveauté jeune et tragique, toujours soudaine, ne cesse d’illustrer la discontinuité essentielle du temps.
L’intuition de l’instant – Gaston Bachelard
(meglio in large size)
La foto con cui ho partecipato al primo concorso di fotografia procidana "Il bello e il brutto della tua isola".
Foto con cui ho vinto il primo premio!
Abbastanza intuitivamente, bisognava presentare una foto del bello e una foto del brutto di Procida. Io ho voluto rendere lo schifo di quei cerchi per l'itticoltura, che rovinano il panorama da casa mia :P scherzo, rovinano il panorama di solchiaro e pizzaco!
Ho scattato prima la foto (la luce non era granché ma dovevo dovevo far presto, si avvicinava la scadenza). Poi ho diviso il file in due copie: in una ho tolto i cerchi, ho applicato tutto l'applicabile (HDR, saturazione, luminosità, contrasto, curve, livelli, ombre/alteluci, photo filter, maschere di contrasto e quant'altro), nell'altro ho fatto un cut-out tenendo in colore solo i cerchi (anzi, ho aggiunto anche un po' di arancio).
Purtroppo non ero alla premiazione :/
Non ho neanche visto gli altri lavori, mi sa che faccio un salto sabato ^^
Cristo deriso è un affresco (200x185 cm) di Giotto, databile al 1303-1305 circa e facente parte del ciclo della Cappella degli Scrovegni a Padova. È compreso nelle Storie della Passione di Gesù del registro centrale inferiore, nella parete destra guardando verso l'altare.
Dopo essere stato arrestato e giudicato, Gesù è incoronato di spine, deriso e flagellato dagli sgherri dei sommi sacerdoti. La scena, ambientata in una stanza in prospettiva intuitiva, mostra Cristo seduto a sinistra che sopporta, con sofferenza ma anche rassegnazione, le offese che gli vengono fatte, tirandogli i capelli e la barba, colpendolo con le mani e con bastoni, deridendolo. Nonostante questo Cristo è raffigurato in tutta la sua regalità, coperto da un mantello ricamato d'oro.
A destra compare Pilato che indica la scena conversando coi sacerdoti. Particolarmente riuscita è la figura del moro, di notevole realismo, che Roberto Salvini paragonò addirittura alla serva nell'Olympia di Manet.
Aquarelle intuitive du jour sur papier photo, au hasard et sans modèle...je ne sais toujours pas où c'est ni si cet endroit existe ou pas. Mais il s'est matérialisé post application d'aquarelle et de film alimentaire. Retravail ensuite au pinceau avec de l'eau et un pinceau à réserve. Quasiment pas de retouche couleurs...Ca pourrait être en Pyrénées. En voyant surgir ça, j'ai pensé au lac de Castet...mais je ne crois pas qu'il y ait cela...Si vous avez une idée ou connaissez ce lieu...
Ma tu,tu lo sai.
Sai cosa c'è dall'altra parte.
Sai cosa potresti scoprire.
L'hai sentito nell'aria.L'hai intuito.
Ne hai sentito l'odore,il suono.
E ora sei lì,ad osservarne i particolari.
Le forme.I colori che vuoi ricordare.
Perchè la tua intelligenza ti fa capire.
Il tuo intuito sa.Meglio di te.
E non ha mai sbagliato.
Proverai a bussare ancora,lo sai.
Ma.
Esatto,un doveroso "ma".
Perchè te l'ho già detto,Massi.
Tu sai.E sai anche cos'è una porta.Chiusa.
Sorveglio lo stagno, pronto a scattare sulla preda. Da quanto tempo sono qui? Affilo la mente, faccio salire dall'acqua un sapere intuitivo. Poi spicco il volo, le mie ali hanno il colore della pioggia e dell'aria. Torno alla mia casa nel cielo.
I survey the pond, ready to pounce on my prey. How long have I been here? I sharpen the mind, I make intuitive knowledge rise from the water. Then I take flight, my wings have the color of rain and air. I return to my home in the sky.
Testo tratto da "Oracolo degli animali sacri. Ispirazioni e messaggi dalla natura sacra e selvaggia." Vivida ed.
Francesca Matteoni (Autore) Rocco Lombardi (Illustratore)
Text taken from "Oracle of the sacred animals. Inspirations and messages from sacred and wild nature" Vivida ed.
Francesca Matteoni (Author) Rocco Lombardi (Illustrator)
roccolombardi.bigcartel.com/product/oracolo-degli-animali...
Bing Image Creator
Phantom 3 encaja en su vida y hace volar muy intuitiva y fácil. Desde el despegue hasta el aterrizaje, que es completamente bajo su control, en respuesta a los comandos de forma automática durante la manipulación de los aspectos más complejos de un vuelo seguro y estable.
SoFi Stadium, Intuit Dome and the Los Angeles (Kia) Forum are often visible during the landing approach to LAX (Los Angles International Airport).
SoFi Stadium is a 70,000 seat indoor-outdoor stadium and the home venue of both the Los Angeles Rams and Chargers.
The Intuit Dome is Los Angeles's newest sports arena ; it the home of the Los Angeles Clippers.
November 2024
Chemin en lumière, un voyage au dedans,
Les vannes de l’âme ouvertes, les secrets se répandent.
Bruleurs en silence, l'intuition répond,
Guidant pas à pas, là où la liberté s'étend.
Construction update as of 2-17-23 INTUIT DOME new home of the Los Angeles Clippers. NBA team of the future. Inglewood California USA 🇺🇸
VIKINGOS-PINTURA-ARMAS-HACHA-CASCO-VIKINGO-ARTE-MILITAR-PINTAR-PINTANDO-PERSONAJES-HISTORICOS-FOTOS-ESTUDIO-ARTISTA-PINTOR-ERNEST DESCALS-
El hacha, una de las principales armas con las que los vikingos asaltaban los poblados de la costa en las distintas naciones europeas, con su filo metálico y muy cortante esparcían el terror ahí donde fueran, el empleo de las hachas ha distinguido a muchas naciones guerreras a lo largo de la historia de la antigüedad,un potente medio de destrozar los escudos de sus oponentes, los defensores de los pueblos asaltados. Fotos del artista pintor Ernest Descals en el pintar las escenas y los personajes de la historia de Europa, las invasiones vikingas buscaban el pillaje y nuevas tierras donde asentarse, la búsqueda de un clima más benigno que el propio de las latitudes nórdicas, con el tempo el vikingo se asimiló pronto en los nuevos territorios conquistados, y se integraron en la variadas naciones europeas, Pinturas de la Colección de Arte que quiere mostrar la vida y los hechos de los nórdicos en sus emigraciones. La plástica permite escenificar estos hechos con la pintura intuitiva que se traslada por los tiempos de antaño.
Des physiciens britanniques ont récemment accouché d’une nouvelle théorie sur les interactions entre la matière et la lumière au niveau quantique, et ces travaux ont aussi fait émerger une très intéressante : pour la première fois, ces chercheurs ont réussi à définir la forme précise d’un photon isolé.
Les photons, ce sont les particules qui servent de vecteur à la force électromagnétique, et par extension, à la lumière visible grâce à laquelle nous sommes capables de visualiser notre environnement. Mais même s’ils sont incroyablement abondants, ce sont des objets qui, paradoxalement, sont encore loin d’être parfaitement compris par les physiciens.
La façon dont ils interagissent avec la matière, en particulier, est extrêmement complexe. Pour en appréhender toutes les nuances, il faut d’abord réussir à conceptualiser puis à associer une myriade de phénomènes souvent très difficiles à manipuler, notamment parce qu’une grande partie d’entre eux se déroulent dans le domaine quantique.
« La nature de ces interactions ouvre des possibilités infinies par rapport à l’existence et à la propagation de la lumière à travers son environnement. Ces possibilités illimitées rendent les interactions exceptionnellement difficiles à modéliser, et c’est un défi que les physiciens quantiques cherchent à relever depuis plusieurs décennies », expliquent les auteurs de l’étude dans un communiqué de l’Université de Birmingham.
Un nouveau cadre théorique sur le comportement des photons
Pour simplifier l’équation, ces chercheurs ont donc décidé de regrouper toutes ces possibilités dans quelques ensembles bien définis. Grâce à cette approche, ils ont réussi à établir un modèle certes simplifié par rapport à la réalité, mais tout de même cohérent et très complet : il décrit non seulement la relation entre le photon et l’objet qui l’émet, mais aussi le comportement de l’énergie qui résulte de ces interactions.
Il s’agit donc de travaux importants, car ils permettent de définir précisément comment ces particules exceptionnellement importantes interagissent avec les différents éléments de leur environnement.
« Ces travaux nous aident à approfondir notre compréhension de l’échange d’énergie entre la lumière et la matière », explique Benjamin Yuen, co-auteur de l’étude. « Il y a de nombreux signaux que l’on considérait auparavant comme du simple “bruit”, mais qui contiennent en fait énormément d’informations auxquelles nous pouvons désormais donner du sens », se réjouit-il.
Par extension, cette étude défriche donc de nouvelles pistes que les physiciens pourront emprunter pour faire progresser des disciplines comme la physique quantique ou la science des matériaux. Les auteurs citent notamment des « nouvelles technologies nanophotoniques » qui pourraient « changer notre manière de communiquer, de détecter des pathogènes, ou encore de contrôler des réactions chimiques à l’échelle moléculaire ».
Le premier portrait-robot d’un photon
En parallèle, ces travaux ont aussi fait émerger une autre nouveauté relativement anecdotique dans le contexte de ces travaux, mais néanmoins fascinante : pour la première fois, les auteurs ont réussi à modéliser la “forme” d’un photon. Dans leur papier de recherche, ils présentent en effet une forme vaguement circulaire qui fait un peu penser à une cellule vue au microscope, entourée d’un étrange halo en forme d’étoile.
Ce concept de “forme” d’un photon est assez perturbant au premier abord. À l’inverse des neutrons et des protons qui constituent les atomes, les photons ne sont typiquement pas décrits comme des objets physiques. Contrairement à ces derniers, il faut passer par plusieurs couches d’abstraction pas toujours très intuitives pour les étudier.
En effet, on considère généralement que les photons n’existent qu’à travers leurs interactions ; ils sont régulièrement décrits comme des ondes plutôt que comme des particules tangibles (voir la notion de dualité onde-corpuscule). Par extension, la plupart des modèles physiques leur attribuent une masse nulle, et considèrent qu’ils n’ont pas de taille ou de forme bien définie.
Physique : l’étau se resserre autour de la masse de la lumière
Comment les auteurs ont-ils donc réussi à visualiser une forme qui, selon ces interprétations, n’existe tout simplement pas ? Pour le comprendre, il faut reconsidérer la définition même de la forme. Car ici, nous ne parlons pas des frontières d’un objet matériel comme une sphère ou un cube ; il s’agit plutôt d’une question de répartition d’énergie.
Pour visualiser cette notion, on peut l’aborder en faisant un détour par le monde de la musique. Chaque note (Do, Ré, Mii…) est construite autour d’une fréquence fondamentale qui détermine sa hauteur. Mais elle est rarement seule : la fréquence fondamentale est presque toujours accompagnée d’autres fréquences plus discrètes que l’on appelle les partiels, et ce sont eux qui déterminent les autres paramètres d’un son — comme son timbre. C’est précisément à cause de ces partiels qu’un do joué par un piano est beaucoup plus riche que celui qui sort d’un diapason, par exemple ; la répartition de ces fréquences change la manière dont l’onde sonore interagit avec nos tympans.
De la même façon, l’énergie des photons est distribuée sur plusieurs modes de fréquences différents. Comme avec une note de musique, cette répartition joue un rôle crucial dans la manière dont le photon interagit avec son environnement, et notamment avec les champs électriques.
En d’autres termes, cette image ne représente pas une forme physique que l’on pourrait toucher ou observer au microscope. La « forme » en question est en fait une carte de la distribution de l’énergie véhiculée par le photon sur différentes fréquences du spectre électromagnétique ; c’est une manière de représenter visuellement le résultat des interactions entre le photon et la matière qui sont décrites dans le modèle des chercheurs (voir plus haut).
Quoi qu’il en soit, il s’agit tout de même du premier portrait d’un photon. Et même s’il ne s’agit que d’une représentation abstraite, il sera très intéressant de garder un œil sur les travaux ultérieurs qui se serviront de ce nouveau cadre théorique pour faire avancer des disciplines fascinantes telles que la physique quantique.
Sandro Botticelli. (Alessandro di Mariano di Vanni Filipepi)
1444-1510.Florence.
La Naissance de Vénus. The birth of Venus. 1480.
Florence. Musée des Offices.
LA FEMME DANS LA PEINTURE DE L'EUROPE CATHOLIQUE ET HUMANISTE
L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.
Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne.
En faisant commencer l'histoire européenne de l'art vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :
1° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique. De 500 à 1500 environ. Toutefois la peinture de chevalet ne débute que vers 1300. Auparavant la peinture se manifeste au travers des fresques, des mosaïques, des vitraux et dans les livres : les enluminures.
2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ
3° La femme dans la peinture des Pays Bas Protestants au 17è siècle
4° La femme dans la peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle. 1800-1950 environ
5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel. 1950...
L'image de la femme dans la peinture européenne se diversifie beaucoup à la Renaissance, dans certains milieux sociaux.
Pour comprendre cette évolution il faut d'abord faire un peu d'histoire vraie, d'histoire "à l'endroit".
Ce pourquoi il faut quitter la femme (A) pendant quelques paragraphes pour expliquer le titre, tout à fait inusité dans l'historiographie, donné à cette période de l'histoire de l'Europe : l'Europe Catholique et Humaniste. Ensuite il sera possible de retrouver la femme (B). Une femme, qui dans ce dossier de 74 tableaux, sera moins représentée par la Vierge Marie et les Saintes (18 tableaux) mais plus par Vénus, Diane ou Bethsabée. Mais il est certain que ce choix ne reflète pas, en nombre, la production des artistes de ces trois siècles, une production qui est thématiquement très équilibrée entre le Catholicisme et l'Humanisme. L'Eglise reste en effet durant toute la période un commanditaire décisif pour l'art de la peinture européenne. Du point de vue du style, il est le même tout au long de ces trois siècles : "la peinture pleine", en trois dimensions, telle qu'elle a fini de se mettre au point vers 1500 à la suite d' une collaboration persévérante entre le Sud italien et le Nord flamand et germanique de l'Europe
A/
Dans les années 1500 et suivantes c'est la période de l'histoire de l'Europe que l'historiographie occidentale officielle, l'histoire enseignée et divulguée largement, appelle, depuis le 19è siècle, la "Renaissance".
En réalité l'Europe ne connait au 16è siècle, par rapport aux siècles immédiatement précédents, aucune Renaissance: ni économique, ni politique, ni artistique, ni scientifique, ni technique, ni spirituelle, ni intellectuelle, ni morale bien sûr. Ces renaissances sont bien antérieures, elles se font, progressivement mais continûment, après l'an mil, pour adopter une date mémorable.
Par contre à "la Renaissance" l'élite aristocratique européenne, y compris le haut clergé, Papes en tête, entreprend une approche nouvelle de la pensée de l'Antiquité Gréco Romaine, découverte qui est enrichie par la prise de Constantinople par les Turcs et les exils consécutifs de grands intellectuels Byzantins avec leurs documents antiques.
"La Renaissance" c'est un retour au passé de l'Europe Grecque et Romaine, et une réhabilitation de certaines valeurs propres au paganisme antique. Certes la pensée antique était en partie connue de la Scolastique, mais il est incontestable que dans les milieux intellectuels, aristocratiques et très grand bourgeois de l'Europe de l'Ouest, l'interprétation imposée par le christianisme catholique dans la lecture des textes anciens, cesse d'être contraignante à la fin du 15è siècle.
C'est ce tournant idéologique que l'historiographie moderne et contemporaine, "formatée" par les "Lumières", appelle une "Renaissance". Comme si l'Europe de cette époque était sortie des Ombres profonde des siècles antérieurs.
L'homme n'aime pas les faits qui ne sont pas conformes à sa vision du monde. Quand les faits sont contraires à ses croyances, il les ignore. Les élites peuvent même inventer des faits qui n'ont jamais existé, mais qui ont l'avantage de concorder avec les croyances qu'elles veulent imposer aux peuples : Ce sont "les faits idéologiques". Ces faits, ne sont pas des faits, ils n'existent pas, ils sont totalement imaginés pour servir une cause. "La Renaissance" c'est en grande partie un "fait idéologique". Un fait idéologique majeur, entièrement construit sur quelques faits réels, et d'autres pas réels du tout.
Toutefois, il est exact que la renaissance a existé aussi en tant que fait réel. Mais pas une renaissance de l'Europe, une renaissance de l'Antiquité. C'est l'Humanisme qui apparaît au jour. Une conception du monde, une idéologie, toute simple, quelque peu égocentriste : La croyance en l'Homme commence à apparaître sous la croyance en Dieu. C'est dans l'Antiquité gréco-romaine que les intellectuels idéologues du 16è siècle sont aller chercher les prémisses de l'idéologie de la primauté de l'homme. Il est vrai que l'art antique est à la gloire de l'être humain : Tous les Dieux sont à son image. Et même Zeus vient chercher chez les mortelles quelques unes de ses nombreuses maîtresses.
En peinture la "croissance" de l'humain tout au long de la période catholique et aux débuts de la période catholique-humaniste est très évidente : Les couples de donateurs du début de l'époque gothique sont de tous petits personnages tout en bas du tableau. Peu à peu au fil des décennies ... ils grandissent, et progressivement ils s'installent sur les volets latéraux, puis en plein milieu de la partie centrale. Ils poussent même Dieu et sa cohorte de saints hors du tableau. Mais où va-t-on ? Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les donateurs.
Pour les idéologues et les historiens des "Lumières", qui analysent le phénomène de la renaissance deux ou trois siècles après, au travers de leur propre idéologie rationaliste, athée, matérialiste et progressiste, c'est "La Renaissance". Car c'est le début d'une nouvelle révélation, les prémisses d'un Nouveau Nouveau Testament. La Déesse Raison va l'emporter sur l'Obscurantisme religieux catholique (les juifs et les protestants sont parait-il plus éclairés !! ). La victoire est certaine car le Progrès est irrésistible (Condorcet). L'Humanisme de la Renaissance, qui était une forme de respect de l'homme différente de la version catholique, mais pas incompatible avec elle, est devenu, au fil des siècles, "l'Hommisme", autrement dit le culte de l'Homme. La reconnaissance de la dignité de l'homme au sein d'un Univers complexe qui doit être respecté, est devenue l'adoration de l'homme aspirant à la maîtrise totale de l'Univers. La divinité est désormais lointaine, accessoire, absente même, et l'homme peut ainsi s'installer au centre du monde. Et bientôt l'Homme sera Dieu. C'est le projet idéologique actuel de l'Occident pour le monde, le projet mondialiste. Le présent de l'Occident n'est qu'une étape sur le chemin de la Société Universelle, gouvernant la terre entière, une société éclairée par l'Homme Nouveau, l'Homme-Dieu.
Ces délires idéologiques, profanes, laïcs, prétendument rationalistes, en réalité gnostiques et kabbalistiques appartiennent au même type de pensée que certains fanatismes religieux. Ils n'ont rien à voir avec les conceptions du monde de l'Antiquité gréco-romaine. Dans l'antiquité gréco-romaine l'homme n'était pas le centre de l'Univers. L'homme devait respecter l'Harmonie Universelle, ne pas troubler l'Ordre du Monde par ses prétentions et ses actions intempestives. La faute majeure pour l'homme antique, Grec ou Romain, c'était l'Hubris: l'Orgueil, la Démesure, qui conduit l'homme à se croire l'égal des Dieux. L'homme-Dieu, est tout simplement Luciférien. Dans la symbolique chrétienne c'est l'Ange qui veut prendre la place de Dieu. Une vision du monde qui séduit beaucoup d'humains depuis des millénaires, sous de multiples formes prétendument ésotériques et magiques.
L'Homme-Dieu, Maître de l'Univers, ce n'est absolument pas un concept caractéristique de l'antiquité gréco-romaine, malgré quelques apparences contraires mal comprises. Sauf le cas pathologique d'Alexandre, une pathologie dénoncée à son époque même. La divinisation des Empereurs Ptolémaïques ou Romains était seulement un procédé politique, qu'aucune élite de ces temps ne prenait au sérieux au delà de son utilité sociale et civique.
Pour la nouvelle idéologie des "Lumières", d'apparence rationaliste mais en réalité kabbalistique, après la Renaissance est venue l'étape essentielle de la Réforme, puis celle déterminante de la Révolution Française, puis celle de "l'Internationalisme prolétarien", enfin celle du vainqueur tout récent : le Mondialisme Capitaliste. Le Mondialisme, dernier avatar de la pensée des "Lumières", prétend éclairer toute la planète. Chrétiens, Musulmans, Hindouistes, Bouddhistes, Confucianistes, Shintoïstes, Animistes, Athées, Agnostiques, Païens. Tous vont devoir se soumettre à la "Raison", la seule, la vraie. L'élite idéologique et politique de l'Europe et de l'Occident n'appartient plus à la pensée Humaniste, elle pratique l'Hommisme: L'adoration de l'homme "Maître du Monde" a remplacé sa perception, sage et mesurée, comme simple élément d'un Univers qui le dépasse infiniment. La Science étant une des grandes références de l'époque contemporaine il est nécessaire de préciser que l'homme-Dieu n'est pas non plus un concept scientifique. Ou seulement d'une science trahie, asservie, utilisée par les élites politiques et idéologiques pour justifier leur religion de l'Homme
A l'époque de la "Renaissance" l'histoire des idées n'en est pas encore arrivée à ce stade. En effet une particularité tout à fait notable de cette "Renaissance", c'est qu'elle ne concerne en rien la vie des peuples.
C'est un phénomène idéologique strictement élitiste. Le Catholicisme reste la croyance globalement incontestée dans la population. Et de même chez les élites, le catholicisme n'est absolument pas invalidé. L’Église est d'ailleurs à la tête de ce mouvement. Les élites idéologiques et politiques de l'Europe s'octroient seulement une ouverture sur d'autres horizons idéologiques, d'autres visions du monde, d'autres morales, en parallèle aux croyances catholiques, mais pas en remplacement d'elles.
Dans la peinture, et notamment celle de la femme, les incidences vont être très importantes.
Mais uniquement dans un certain art, un art réservé, confidentiel, destiné à l'élite aristocratique et très grand bourgeoise. Rien ne change dans la peinture et la sculpture destinée aux populations et aux classes moyennes, Marie et les Saintes continuent de dominer absolument.
Mais même dans la peinture destinée à l'aristocratie l'art influencé par l'Humanisme s'ajoute seulement à la peinture inspirée par l’Église. Un art à deux vitesse apparaît ainsi dans les seuls milieux aristocratiques et ploutocratiques, où les deux visions du monde se côtoient, sans affrontement aucun.
Ce pourquoi la période de l'histoire européenne qui va suivre, jusqu'en 1800 environ, peut être appelée "l'Europe Catholique et Humaniste".
L'entente n'est pas parfaite entre les deux idéologies, mais elle est équilibrée, elle va durer trois siècles dans un grande partie de l'Europe méditerranéenne, celtique, germanique et slave de l'ouest.
Cette appellation ne peut pas s'appliquer évidemment à l'Europe slave orthodoxe, ni bien sûr à l'Europe colonisée par les ottomans, dont les cheminements sont différents.
Il faut aussi exclure la partie de l'Europe qui a été Réformée, au nord essentiellement, l'Europe qui était restée en dehors des limites de l'Empire Romain. Mais en réalité la Réforme est, pour l'essentiel, triple à cette époque : Anglicane, Luthérienne et Calviniste. Ces Réformes ne sont pas tout à fait identiques dans leurs conséquences culturelles et c'est la Réforme Calviniste aux Pays Bas du Nord qui, pour différentes raisons, politiques et religieuses, constitue la rupture la plus évidente avec le Catholicisme, mais aussi avec l'Humanisme. Les Pays Bas du Nord vont mettre en place une peinture tout à fait originale et nouvelle dans laquelle l'image de la femme va se transformer radicalement. Par contre en Allemagne du Nord, chrétienne Luthérienne, l'aristocratie a conservé un pouvoir politique distinct de la haute bourgeoisie. Elle a conservé aussi des souvenirs et des institutions des temps du Saint Empire Germanique tourné vers Rome et l'Italie. Cette Allemagne réformée demeure culturellement beaucoup plus reliée à l'Europe Catholique et surtout Humaniste que les Pays Bas. Son art et en particulier l'image de la femme n'y est pas différente de celle que l'on peut apercevoir en France ou en Italie. L'Angleterre est une île depuis longtemps, et la peinture anglaise est aussi quelque peu distincte de celle du Continent. L'Angleterre n'est plus catholique depuis 1534, elle est anglicane. Un schisme dont les motifs sont tout à fait essentiellement politiques. Après bien des hésitations et des allers et retours, finalement, l'Anglicanisme ce n'est pas tout à fait le Puritanisme, les pèlerins du Mayflower s'en sont aperçus. En outre les souvenirs de l'Antiquité sont très lointains et la peinture anglaise n'a jamais cultivé beaucoup la mythologie grecque. Mais les thèmes de la peinture anglaise sont beaucoup plus aristocratiques que ceux de la peinture des Pays Bas. L'image de la femme est plus proche de celle existant sur le continent en dehors des Pays Bas. Toutefois le nu féminin est presque totalement absent de la peinture anglaise.
B/
Thématiquement l'image de la femme dans la peinture européenne a évolué au cours des siècles.
1° Pendant toute l'époque gothique la femme est triplement symbolique.
- Symbole de la chute de l'homme (Eve ) Puis symbole de sa rédemption (Marie). Première symbolique dialectique, subtilement évocatrice des rapports homme-femme.
- Symbole de l'Amour Sacré, mystique, avec la Vierge Marie et les saintes. Symbole aussi de l'amour de l'enfant et de la famille.
- Symbole plus global de l'amour des êtres et de leur protection, notamment des pauvres et des faibles contre les riches et les violents. Ce symbole est évoqué par l'iconographie des Vierges de Protection ou de Miséricorde.
2° Au 16è siècle, l'image de la femme s'inspire aussi, en parallèle à cette première symbolique catholique et orthodoxe, qui ne disparaît pas, des représentations de l'Antiquité Grecque.
Une Civilisation antique pour laquelle la femme est doublement symbolique de l'Amour et du Beau.
- La femme est symbolique d'une forme d' Amour Sacré. Amour Sacré qui au travers de la déesse de l'Amour, et aussi d'autres Déesses majeures ou mineures, est le rappel du lien créateur, centripète, qui est à la source de la Vie primordiale; et qui la perpétue dans tous les êtres depuis l'origine des Mondes. La femme est alors le symbole de l'Eros, qui dans la cosmogonie grecque, telle qu'évoquée par Hésiode dans sa Théogonie, est une des forces primordiales, liante, agrégeante, qui a présidé à la formation du monde. Cet Éros ne doit pas être confondu avec Éros (Cupidon) le compagnon d'Aphrodite (Vénus). C'est une Force Primordiale qui est à l'origine du Monde, une évocation intuitive, sous forme mythique, de l'attraction universelle de Isaac Newton.
- La femme belle, nue ou habillée, est en outre pour les Grecs le reflet et le symbole de la Beauté de l'Univers. Comme d'ailleurs la beauté masculine, tout autant célébrée. L'être humain doit être beau parce qu'il doit être à l'image de l'Harmonie du Monde et que le Beau est une invitation au Bien et au Vrai et donc un élément essentiel de l'Ordre du Monde
L'image de la femme, qui était totalement monopolisée par Marie et les Saintes Femmes dans la période de l'Europe Catholique se diversifie beaucoup vers 1500.
Deux sources iconographiques nouvelles apparaissent :
- L'Antiquité gréco-romaine, sous l'angle historique ou sous l'angle mythologique
- L'Ancien Testament, dont quelques textes, pas très nombreux, sont propices à peindre la femme.
Ces deux sources vont toutes dans le même sens : elles permettent d'introduire dans la peinture européenne de nombreuses possibilités de représenter le nu féminin.
Pour la source antique rien d'étonnant, l'Antiquité Grecque et Romaine a constamment célébré la nudité tant au féminin qu'au masculin.
Pour la source sémitique au contraire, c'est très surprenant. Toute la culture sémitique est très hostile au nu et de surcroit aniconique: tout à fait défavorable aux images. L'utilisation de l'Ancien Testament pour célébrer le nu féminin est clairement la marque d'une interprétation non sémitique, indo-européenne, de l'Ancien Testament.
A la Renaissance survient donc un grand changement : Eve n'est plus la seule à être nue.
Le catholicisme, contrairement à l'hindouisme, n'est pas favorable à la représentation du nu, féminin ou masculin. Et nous verrons en étudiant la peinture des Pays Bas que le protestantisme est encore plus défavorable au nu.
Avec l'Humanisme, toutes les déesses de la Grèce et de la Rome antique, celles olympiennes, ou celles plus mineures, vont renaître. La Renaissance c'est en peinture une explosion de Déesses, de Nymphes, de Bacchantes, de Ménades et de belles mortelles maîtresses de Zeus. Toutes ces femmes sont peu vêtues, et souvent pas du tout.
L'Ancien Testament est moins riche : Bethsabée, Suzanne, Judith, les filles de Loth, Dalila..... La liste n'est pas longue, mais elle servira beaucoup, jusqu'au 20è siècle.
Le peuple par contre doit rester chaste, il n'est donc pas concerné par cette nouvelle peinture et cette nouvelle image de la femme, qui est réservée à l'aristocratie laïque et religieuse. Les princes de l’Église sont le plus souvent les cadets des Princes au pouvoir politique et militaire. Pas exclusivement, cependant car l’Église a été un ascenseur social très efficace. Les salons privés des évêques et des cardinaux n'exposent pas la même peinture que les églises et les salles publiques.
En bref, pour faire simple :
L'Humanisme c'est pour l'aristocratie européenne, pas pour les peuples.
Le Catholicisme c'est pour les peuples européens, et aussi pour l'aristocratie.
Toutefois l'Ancien Testament va pénétrer bien plus qu'à l'époque précédente, toute la peinture religieuse à destination populaire. Dans l'Europe Catholique de l'époque médiévale rares sont les scènes tirées de l'Ancien Testament. Ce n'est plus le cas après 1500. Manifestement de nouvelles influences se sont exercées, qui ne sont pas qu'humanistes. Mais dans l'art inspiré par l'Ancien Testament, à destination des peuples la femme est habillée (Esther par exemple). Les filles de Lot, Bethsabée, Suzanne, Judith... sont des représentations réservées aux aristocrates.
Marie et les Saintes Femmes demeurent tout à fait présentes à tous les niveaux de la société, dans les églises, dans les demeures populaires, dans les salons bourgeois, dans les palais de l'aristocratie et des rois. Car l'élite européenne, Humaniste, reste cependant profondément Catholique pour quelques siècles encore.
En définitive à la Renaissance, le grand changement dans la représentation de la femme c'est qu' elle se dénude. Il ne faut pas sous-estimer cet événement. C'est une raison de plus, pour beaucoup d'hommes, de voir là un immense Progrès. Après Mille années pendant lesquelles il n' a été possible d'apercevoir qu'une femme nue, Eve, et de temps en temps, le sein d'une Marie allaitant. Parfois aussi quelques damnés, car dans l'iconographie catholique d'avant la Renaissance les élus sont habillés, mais les damnés peuvent être nus. La nudité étant un signe de luxure diabolique.
La réintroduction du nu dans la peinture européenne au 16è siècle est un retour à certaines valeurs de l'Antiquité gréco-romaine, païenne. Des valeurs qui appartiennent au très ancien fond indo-européen. C'est clairement une rupture avec les conceptions chrétiennes très inspirées par une culture tout à fait étrangère à l'Europe: la culture sémitique judaïque très hostile au nu et à l'érotisme, qui avait triomphé de celle gréco-romaine d'inspiration vers plus 500.
Le changement est important, mais en peinture seulement, car dans la vie quotidienne, l'humanité européenne ne s'est privée de rien du tout, et surtout pas de luxure, pendant ces mille ans, à tous les niveaux de la société. Malgré le catholicisme, Marie, les Saintes, Saint Michel et le Saint Esprit, le "Diable" n'a jamais été très loin des hommes.
La renaissance est donc bien aussi un fait réel, du moins en peinture et en sculpture, car c'est non seulement une renaissance de l'Antiquité, c'est de plus une renaissance du nu féminin et du nu masculin.
Une renaissance de la luxure ? Certainement pas, tout continue seulement comme avant.
L'Europe catholique et humaniste va durer trois siècles, et l'image de la femme que sa peinture va répandre prend une formidable ampleur, charnelle, avec Pierre Paul Rubens dont l'art représente le sommet de la collaboration entre le Catholicisme et l'Humanisme.
Il n'y a pas chez Rubens la réserve distanciée de Léonard de Vinci ou de Raphaël. La femme de Rubens est absolument reine, glorieuse, épanouie, y compris dans sa chair. Sauf Marie bien sûr, mais qui n'est pas puritaine. Les Vierges de Rubens sont réservées comme il se doit, mais elles sont femmes, des femmes auxquelles les peuples peuvent s'identifier
Cet art à la gloire de la femme est hautement politique, il a été peint pour contrer la chair triste de l'art protestant et regagner du terrain, notamment dans toute l'Europe catholique de l'Est et en Allemagne du sud. Une bataille gagnée autrement que par les armes. Grâce à l'art.
C'est toute l'explication des ors, des stucs, des fresques et des tableaux superlatifs du Baroque: Le Baroque c'est une Contre Réforme, l'affirmation d'un Catholicisme Humaniste qui s'est exprimée artistiquement et a utilisé la femme dans son combat contre le protestantisme. L'Eglise de cette époque ne manquait pas d'une certaine audace, et ne cultivait pas la repentance triste. L'art, la peinture, la femme ont beaucoup gagné à cette politique.
Dans l'Europe catholique-humaniste, reconquise sur la Réforme, pendant encore deux siècles, la femme va être constamment présente sous une forme ou sous une autre, toujours belle, toujours représentative de son sexe, toujours un peu, ou beaucoup dénudée, tantôt sacrée tantôt profane, tantôt catholique, tantôt grecque ou romaine.
A la fin de la période cependant l'art du baroque-rococo, au 18è siècle, donne de la femme une image très profane, une femme de mœurs plus légères avec des peintres comme François Boucher, Jean-Antoine Watteau, Nicolas Lancret, Jean Honoré Fragonard, Jean Baptiste Pater. Cet art du "carpe diem" va se répandre dans presque toute l'Europe aristocratique de l'époque. Cette thématique de la femme est relativement nouvelle car elle s'éloigne de la religion catholique, c'est une évidence. Mais elle s'éloigne aussi de la vision humaniste. C'est une peinture dans laquelle le nu féminin est cultivé pour lui même, sans passer par l’intermédiaire ou le prétexte des références antiques ou bibliques. Cet art léger est aussi aux antipodes de l'image de la femme protestante des Pays Bas, que nous verrons au chapitre suivant.
Il est nécessaire de dire un mot de la technique, même si la technique n'est pas spécifique à la représentation de la femme, mais concerne évidemment tous les thèmes de la peinture. La technique est essentielle, car elle va permettre de rendre la femme plus pulpeuse, plus vaporeuse, mais plus réaliste, moins symbolique, qu'aux temps de l'Europe strictement Catholique. La femme linéaire du Premier Gothique, comme celle du Gothique international, ressemble un peu aux mannequins des défilés de mode contemporains. Infiniment mieux que des squelettes, mais il peut lui manquer des rondeurs savoureuses.
La spiritualité Gothique nuit un peu à la matérialité de l'image de la femme. La femme gothique a des angles. La femme de la Renaissance humaniste, devient plus tangible, prend des formes beaucoup plus enveloppantes, plus tactiles, plus réalistes, plus séduisantes.
Cependant la Renaissance n'est pas, en ce qui concerne la technique picturale, une révolution, C'est plus un point d'arrivée qu'un point de départ. La renaissance est certes le point de départ, pour plus de trois siècles, d'une peinture imitant parfaitement la Nature. Une peinture imitant donc parfaitement la femme. Mais la Renaissance est aussi l'aboutissement d'un long chemin entrepris depuis le milieu du gothique pour peindre en trois dimensions, et non plus seulement en deux dimensions comme aux temps Byzantins, à l'époque Romane et au début du Gothique. Du 13è siècle au 16è siècle la peinture européenne a cheminé, techniquement, de "la peinture plate" en deux dimensions à "la peinture pleine" en trois dimensions. D'une représentation approximative, esquissée et symbolique du monde à une représentation exacte, fidèle de la nature. Représentation exacte qui n'exclut d'ailleurs aucunement l'interprétation symbolique. Mais une femme en trois dimensions, d'un certain point de vue, c'est mieux qu'une femme en deux dimensions.
L'Italie achève de mettre au point vers 1490-1510 deux techniques décisives pour la représentation de l'espace en trois dimensions sur une surface plane :
- La perspective mathématique, plus exacte, mais pas plus crédible esthétiquement, que celle intuitive des gothiques, ou que la perspective atmosphérique des peintres flamands (Patinir, Bruhegel Jan,Momper...)
- Le Sfumato, "la Maniera Moderna", qui fusionne les objets, les figures, dans leur environnement spatial. L'espace enveloppe alors doucement les êtres et les choses, de manière plus crédible, que dans la peinture du premier gothique et même celle d'un certain Gothique terminal, dite "Gothique International", aux tendances linéaires et aux contours aigus.
Mais l'école de Cologne avec Stephan Lochner et surtout l'école Flamande avec Jan Van Eyck, avaient montrés dès les années 1440, que les peintres du nord de l'Europe avaient inventé une perspective qui, bien qu'imparfaite mathématiquement, était tout à fait crédible esthétiquement. Ils avaient su aussi parfaitement relier à leur environnement, de manière insensible, fondue, les Vierges à l'Enfant qui étaient le thème de leur peinture. Ces "Primitifs" Flamands savaient parfaitement créer une atmosphère progressive, toute en douceur, conforme à notre vision du monde. L'art de Jan Van Eyck, de Stephan Lochner 40 ans avant 1500, de Hans Memling encore 20 ans avant, est moins linéairement gothique que celui de Botticcelli, par exemple dans "la Naissance de Vénus" (1480). Donc la Renaissance n'est pas seulement Italienne, les prétendus "Primitifs" Flamands y ont beaucoup participé, même si c'est dans le cadre d'une thématique exclusivement catholique, qui n'est pas considérée par l' historiographie dépendante des "Lumières" comme progressiste.
La Joconde est certes une géniale perfection du Sfumato, de la "maniera moderna", de cet art de fondre les êtres et les choses dans l'atmosphère, mais à la même époque Giorgione, souvent terminé par Titien du fait de la mort prématurée de Giorgione, réalise des oeuvres très semblables quant à la technique.
La Joconde est plus significative, exemplaire même, en tant qu' archétype de l'esprit nouveau, d'une symbolique nouvelle de la femme, et même d'une symbolique de l'humain en général. La Joconde est en peinture un modèle achevé, exemplaire, de l'esprit Humaniste. La Joconde n'est pas Marie, c'est important au plan idéologique, pour certains c'est même un progrès décisif, mais elle n'est pas non plus Vénus. La Joconde n'est pas Catholique, sans être anti-Catholique, et sans être Antique. Elle est un archétype nouveau et surtout universel.
La Joconde est l'expression de l'humanisme intemporel, universel de Léonard de Vinci. Toute l'oeuvre de Léonard de Vinci est par ailleurs absolument exemplaire par ses thèmes de l'équilibre intelligent entre le Catholicisme et l'Humanisme qui s'établit à la Renaissance. C'est là sa grandeur qui n'est pas seulement technique. Techniquement l'oeuvre de Vinci est un magnifique aboutissement, qui comme d'autres oeuvres de la même époque, servira de modèle, pendant 350 ans environ, à la peinture européenne. Mais sur le plan conceptuel, métaphysique, la Joconde est toujours, à notre époque, même auprès d'autres civilisations, une référence vivante, partagée au niveau des élites et de manière instinctive au niveau populaire. Essayez de la photographier au Louvre, si vous n'êtes pas un professionnel! La foule du public est la preuve que la Joconde est l'illustration d'un universalisme vrai, cultivé et enraciné dans la sagesse des peuples particuliers et différents.
La Joconde est intelligemment et spirituellement universelle, elle est aux antipodes d'un mondialisme affairiste, universellement acculturé, dont le discours fabriqué, à prétentions "conceptualistes" masque la pauvreté d'esprit de ses projets pour le monde. Elle est à l'opposé de la prétendue culture d'un mondialisme d'hommes déracinés et robotisés.
Conséquence pour la femme de cette évolution technique de la peinture européenne, évolution multiséculaire qui aboutit à la renaissance ?
Avec le retour à l'Antique et la fin de l'interdiction jetée sur le nu, la femme s'enveloppe mieux encore dans sa nudité. Elle est plus douce, mais en apparence seulement. Judith égorge férocement le pauvre Holoferne, ainsi que le montrent Artemisia Gentileschi et Caravaggio. La peinture de Caravaggio appartient pour beaucoup de ses oeuvres à l'iconographie catholique. L'Eglise est toujours un commanditaire incontournable si un artiste veut réussir. Mais l'art du Caravaggio est aussi souvent inspiré par un humanisme plus agressif, subtilement anticatholique. Angelo Merisi n'avait rien d'un Ange, ou alors d'un ange un peu déchu, comme dans son "Amour vainqueur".
De même, dans un tout autre style, Paolo Véronèse, dont certains tableaux à motif religieux sont en réalité un brillant étalage de matérialisme consumériste et futile. Contrairement au Tintoret. L’Église ne s'y était pas trompée, qui avait froncé les sourcils devant certains tableaux de Véronèse. Pourtant l’Église à Venise, bien tenue en main par une aristocratie d'esprit très marchand, était large d'esprit. Il existe donc des tensions entre les deux idéologies, des tensions qui vont croître au fil des siècles.
L'art du baroque rococo du 18è siècle français qui se répand ensuite dans toute l'Europe est une expression très évidentes de l'apparition de nouvelles tendances. C'est la femme de Jean Antoine Watteau, de François Boucher, de Jean Honoré Fragonard.
Parce qu'une idéologie plus systématique, plus simpliste, plus matérialiste que l'Humanisme est en train de s'installer, subrepticement d'abord, puis de plus en plus efficacement jusqu'à régner sans partage sur l'Occident. L'Humanisme est l'expression d'une pensée qui pour n'être pas d'esprit religieux selon la définition de la religion qui s'impose avec le monothéisme chrétien était cependant de tendances spiritualistes et hautement philosophiques. D'où l'accord préservé avec le Catholicisme. A partir du 18è siècle surgit une pensée matérialiste, intellectuellement limitée, dont l'art rococo français est un premier témoignage. Et l'image de la femme change en conséquence.
Le public peut préférer Marie à Judith, si il veut se forger une image exemplaire de la femme.
Mais il peut préférer aussi Aphrodite-Vénus ou Marie-Madeleine, pas trop repentante encore. A la Renaissance et longtemps après elle, l'aristocrate et le grand bourgeois ont désormais le choix entre plusieurs images de la femme. Et le plus souvent ils cultivent les deux, ou trois, ou quatre images de la femme simultanément ou successivement. Tantôt une Vierge Marie adorant l'Enfant, tantôt une Vénus triomphante, tantôt une Diane ambigüe, tantôt une Marie Madeleine repentante, tantôt un Saint Sébastien, androgyne tout aussi ambigü.
Cet équilibre globalement bipolaire de l'image de la femme dans l'art de la peinture perdurera, dans toute l'Europe Catholique et Humaniste, jusqu'à la Révolution Française. Toujours en datation simplifiée, mais mémorable et synthétiquement exacte.
Mais il existe une "réserve", une exception, celle que constituent les Pays Bas protestants au 17è siècle. Jusqu'au milieu du 19è siècle la femme européenne se peindra, hors des Pays Bas, selon le double critère dialectique du Catholicisme et de l'Humanisme, et dans le style de "la peinture pleine" auquel les peintres de toute l'Europe avaient abouti vers 1510-1520.
Aux Pays Bas du nord, protestants, les Réformés Calvinistes vont changer l'image de la femme. Ils ne vont pas modifier l'image de la femme techniquement, car la technique de "la peinture pleine", parfaitement imitatrice du monde environnant, est acquise pour plus de trois siècles, jusqu'aux environs de 1850. Mais par contre les peintres protestants-calvinistes des Pays Bas vont bouleverser l'image de la femme thématiquement. Autant que la Renaissance l'avait fait, mais dans d'autres directions.
(A suivre)
Maxime Maufra. 1861-1918. Nantes Paris
Vieux pont d'Ancenis. Old Ancenis Bridge. 1884
Nantes Musée d'Arts.
Maxime Maufra est très varié dans ses styles qui vont du tachisme et du flou impressionniste aux premières tendances post-impressionnistes, comme la peinture plate et la peinture aux contours très délimités, le cloisonnisme, voire même l'expressionnisme, et encore presque l'art abstrait naturaliste, pour lequel la nature est le point de départ.
Maxime Maufra is very varied in his styles which range from tachismus and blurring of the impressionist to the first post-impressionist tendencies, such as flat painting and painting with very defined outlines, partitioning, and even expressionism, and still almost the naturalist abstract art, of which nature is the starting point.
ART MODERNE : LA CONTINUITE DANS LA BEAUTE ET LE SENS
Nos manuels d’histoire font généralement commencer les Temps Modernes à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453 (ou à la découverte de l’Amérique en 1492)
Cette date coïncide avec une grande période artistique : la Renaissance. On était à la veille de la Réforme qui devait si fort bouleverser l’évolution des arts. Pourtant malgré tant d’importants changements il n’y eut pas alors de véritable rupture dans les traditions. L’art conservait sa place selon les mêmes conceptions, le but que poursuivaient les artistes restait dans son essence le même et personne ne songeait à le mettre en question : il s’agissait de fournir de beaux objets. L’art c’était le Beau.
Certes on disputait de la définition du Beau : imitation fidèle de la nature ? Idéalisation de la nature ?
Vers la fin du XVIII è siècle ce fonds commun semble se désagréger peu à peu. On atteint au seuil des véritables temps modernes qui commencent avec la révolution française qui allait mettre fin à quantité de croyances admises durant des siècles.
Les nouvelles conceptions artistiques tiraient leur origine du siècle des Lumières.
On remit en question la notion de style correct et celle de bon goût.
ERNST GOMBRICH Histoire de l'Art
L'Art Moderne ( en dates grosses 1830/50-1950) se caractérise par la grande diversité de ses thèmes, aussi bien religieux que profanes (ces derniers en majorité), et par sa recherche d'un renouvellement constant des formes esthétiques. Mais sans abandonner ni rejeter les pratiques de figuration plus classiques héritées de l'histoire européenne de la peinture ou de la sculpture. Il n'est pas en rupture avec l'art européen du passé mais en évolution douce.
Ce renouvellement des techniques pour exprimer le Beau ( peinture plate, flou, esquisse, tachisme, arbitraire des couleurs, décomposition des lignes et des volumes, art non figuratif) c'est ce qui lui a valu son appellation d'Art Moderne. Une approche nouvelle, par rapport à la peinture des siècles passés, dans les modes d'expressions esthétiques.
La nouveauté est d'ailleurs relative, car les techniques utilisées par l'Art Moderne ne sont pas toutes absolument originales. Des techniques anciennes, sont redécouvertes et exploitées de manière systématique, dans un esprit nouveau. Et c'est cette façon méthodique de mettre en oeuvre des procédés ancestraux, en renouvelant aussi les thèmes de la peinture, qui caractérise l'Art Moderne.
Par contre l'Art Moderne est en totale continuité avec les arts anciens sur deux points fondamentaux : Le Beau et le Sens.
L'Art moderne est en recherche constante d'un certain renouvellement, mais il reste fidèle à deux principes immémoriaux de l'histoire de l'art européen, et même mondial :
L'Esthétique, c'est à dire "ce qui est beau et ce qui est harmonique".
Le Sens, c'est à dire ce qui est aisément compris par les membres d'une société. Le discours partagé, car il s'exprime dans une langue comprise par tous. La langue de l'image en l'occurrence.
La grande majorité des artistes de l'Art Moderne sont à la recherche de l'expression du Beau. Leur but demeure identique à celui de leurs aînés des siècles passés : Créer une harmonie qui provoque chez le spectateur une émotion positive. Même quand les artistes cherchent à représenter une réalité qui n'est ni belle ni harmonieuse, la mort, la guerre.....
La grande majorité des artistes de l'Art Moderne souhaitent, de même, et en parfaite continuité avec leurs prédécesseurs, communiquer avec le public, le plus large possible. Même s'ils n'y parviennent pas toujours immédiatement. L'artiste méconnu ou incompris à son époque n'est pas une nouveauté.
Les oeuvres de l'art moderne sont porteuses d'un discours accessibles à tous. Le langage de l'image est celui de "tous les jours". Il est tiré du monde environnant qui fait le quotidien des populations. La signification des tableaux est donc immédiatement perceptible par le spectateur, et les peintures ne demandent pas d'être "expliquées" par des notices compliquées.
La grande différence entre l'Art Moderne et l'Art Contemporain est celle ci :
A partir des années 1950s l'Art Contemporain introduit deux nouveautés absolues en Occident:
1°Le Laid, assigné comme but légitime de la peinture et de la sculpture. La peinture occidentale cesse d'être esthétique et le proclame. Ce n'est pas seulement une circonstance de fait, un accident, c'est une doctrine et une volonté. Plus d'harmonie, vive la discordance !
2° Le Non-Sens, l'absence de discours compréhensible, et même plus, le discours absurde. L'artiste ne cherche plus à être compris par le plus grand nombre. Au contraire, l'artiste doit parler un langage totalement hermétique, incompréhensible, mieux aberrant. L'art n'est plus une vitrine, une porte ouverte, il doit être un mur opaque, une porte fermée. Et si par hasard l'art a un sens, ce sens devra être ésotérique, réservé à quelques initiés.
Deux nouveautés revendiquées comme un mode d'expression artistique non seulement normal, mais obligatoire. L'Art Contemporain Officiel a fait de la provocation et du rejet de l'esthétique ses deux règles fondamentales.
L'Art Moderne est toujours resté à l'intérieur de l'Esthétique. Il cherchait simplement à inventer un Beau nouveau. Un Beau qui obéisse à des règles autres que celles qui avaient gouverné la peinture depuis la Renaissance. Et pour ce faire il s'est d'ailleurs beaucoup inspiré de formules qui gouvernaient le Beau avant la Renaissance : "la peinture plate" notamment : aux volumes réduits et à la perspective écrasée. La peinture en deux dimensions et non pas en trois dimensions à laquelle était arrivée l'art de la fin du Gothique et de la Renaissance
L'Art Contemporain est sorti de l'Esthétique. C'est conformément à sa doctrine que l'on peut l'appeler le Non Art Contemporain Officiel. C'est une rupture culturelle considérable et certainement unique dans l'histoire des civilisations.
Il existe un art de transition entre l'Art Moderne et l'Art Contemporain : c'est l'Art Abstrait, non figuratif. Une innovation totale ou presque totale, dans l'histoire de l'humanité, dont on n'aperçoit guère de précédents sauf dans la peinture des lettrés chinois. Du fait de son écriture logographique la Chine est formée depuis des millénaires à l'abstraction. Mais c'est une abstraction qui fait sens, qui est faite pour faire sens, sens commun ou exotérique. C'est une très grande différence avec l'abstraction qui va naître puis se développer en Occident, une abstraction qui va devenir une rupture avec le sens commun et même avec tout sens, même ésotérique. Il ne faut pas les croire quand ils vous disent qu'ils sont "conceptuels", et essaient de se faire passer pour intelligents. C'est aussi mensonger qu'une publicité pour une crème qui fait maigrir.
Par définition, même, l'art abstrait, non figuratif, ne "figure rien", c'est à dire qu'il ne représente rien d'immédiatement perceptible par l'homme, dans son monde environnant, au travers du sens de la vue. Il ne parle pas le langage visuel spontané et commun à tous les hommes. Sur ce point il est une introduction à l'art du non sens, et une préfiguration de l'art contemporain.
Mais à l'exception de quelques individualités, tous les artistes non figuratifs de la période moderne demeurent en accord sur un point : exprimer le Beau. Le but esthétique est toujours celui très généralement poursuivi par les artistes peintres et les sculpteurs de l'Art Moderne.
C'est quand le Laid devient un impératif artistique proclamé, que l'art contemporain nait. Le Laid dans l'art, le refus de l'esthétique, c'est la plus évidente rupture avec le passé artistique européen. Quant à l'absence de signification qui est nécessairement au bout du chemin de l'art abstrait il devient une systématique de l'absurde. Le Non Art s'installe alors dans les musées occidentaux.
Les spécialistes ne lui donnent évidemment pas ce nom, mais par exemple, entre autres appellations euphémiques, celui d'art minimaliste, d'art conceptuel ou d'arte povera. Parce que toute critique de l'art contemporain officiel est interdite, un moderne blasphème. Dire que l'art contemporain n'est pas de l'art, c'est exactement comme proclamer, dans l'Europe du 13è siècle, que Dieu est une invention de l'homme.
En effet l 'Art Contemporain, celui officiel des musées, l'AC de Christine Sourgins, démontre que l'homme actuel, en Occident, vit exactement comme au Moyen Age, enrobé dans une atmosphère de croyances autorisées. Conditionné par une religion qui ne s'affiche pas comme telle, mais porte le masque de la laïcité, de la rationalité, de la science, et de l'anti-religion. L'homme européen, devenu occidental depuis la conquête des Amériques, a en réalité seulement changé de catéchismes. Les conceptions du monde de l'homme d'Occident sont profanes, matérialistes et rationalistes, et non sacrées, spiritualistes et intuitives. L'homme d'Occident croit en l'homme, ou essaie d'y croire, ou croit en rien, ou en n'importe quoi, au lieu de croire en Dieu. Mais cela ne change rien au fait que l'Occident actuel baigne dans un culte qui proclame une Vérité, une seule: la sienne. Les hommes des "Lumières" avec leur adoration de la Déesse bifrons, Raison et Modernité, et toute une cohorte de Saints laïcs (Liberté, Égalité, Fraternité, Droits de l'Homme, Démocratie, Progrès, Science, Technique, Évolution, Bonheur....) se comportent exactement à l'identique des hommes des "Ombres" du passé, dont ils dénoncent les croyances dans la Sainte Trinité, ou dans les enseignements de l'Antiquité Gréco-romaine.
La science et la technique, ces deux éminentes conquêtes de l'Europe et de l'Occident au 19è siècle, n'ont que peu à voir dans ce schéma évolutif des idéologies. Elles sont seulement utilisées pas les élites idéologiques et politiques pour légitimer leurs doctrines. Ce sont les scientifiques et les techniciens qui, comme les artistes conformes, aspirent à la reconnaissance publique, et plient devant les idéologues et les politiques. Ils plient pour être en accord, au moins en apparence, avec leur époque, parce qu'il est plus facile de vivre en conformité avec les idées de son temps, qu'en marge. Ils plient aussi parce qu' un acteur essentiel de la Modernité triomphante est le profit. Vive l'Ancien Testament ! "Enrichissez vous", commandement prêté au protestant François Guizot dans les années 1840 est une illustration du triomphe d'un état d'esprit nouveau, mais dont les racines remontent bien plus loin dans le temps: il est inscrit dans la Bible Judaïque. L'histoire de Job est un acte de foi dans la richesse. Depuis la Réforme et les Lumières, le profit, progressivement réhabilité par rapport à la morale des Evangiles, est sorti triomphant de l'échec de la version communiste de la modernité. Il gouverne l'art contemporain de l'Occident comme d'autres secteurs de la société. Les marchands ne sont pas seulement revenus dans le Temple, ils sont le Temple.
MODERN ART: CONTINUITY IN BEAUTY AND MEANING
Our history textbooks generally start "Modern Times" with the taking of Constantinople by the Turks in 1453 (or the discovery of America in 1492)
This date coincides with a great artistic period: the Renaissance. We were on the eve of the Reformation, which was to revolutionize the evolution of the arts so much. However, despite so many important changes, there was no real break in traditions. Art retained its place according to the same conceptions, the aim pursued by the artists remained in its essence and no one thought to question it: it was to provide beautiful objects. Art was beauty.
Certainly the definition of Beautiful was disputed: faithful imitation of nature? Idealization of nature?
Towards the end of the 18th century, this common collection seemed to gradually disintegrate. We are reaching the threshold of true modern times, which began with the French revolution that would put an end to many beliefs that had been accepted for centuries.
New artistic conceptions had their origin in the Enlightenment.
The notion of correct style and good taste was questioned.
ERNST GOMBRICH Art History
Modern Art (in large dates 1830/50-1950) is characterized by the great diversity of its themes, both religious and secular (the latter in majority), and by its search for a constant renewal of aesthetic forms. But without abandoning or rejecting the more classical figuration practices inherited from the European history of painting or sculpture. This art is not in breach with the European art of the past but in soft evolution.
This renewal of the techniques to express the Beauty (flat painting, blur, sketch, tachism, arbitrary colors, decomposition of lines and volumes, non-figurative art) is what earned its appellation Modern Art. A new approach, in relation to the painting of past centuries, in the modes of aesthetic expressions.
The novelty is however relative, because the techniques used by Modern Art are not absolutely original. Old techniques are rediscovered and exploited in a systematic way, in a new spirit. And it is this methodical way of implementing ancestral processes, renewing also the themes of painting, which characterizes the Modern Art.
By cons, the Modern Art is in total continuity with the ancient arts on two fundamental points: The Beauty and the Meaning.
Modern Art is in constant search for a certain renewal, but it remains faithful to two immemorial principles of the history of European and even world art:
The Aesthetics, ie "what is beauty and what is harmonic".
Meaning, that is, what is easily understood by the members of a society. The shared discourse, because it is expressed in a language understood by all. The language of the image in this case.
The great majority of the artists of the Modern Art are in search of the expression of the Beauty. Their goal remains identical to that of their elders of past centuries: To create a harmony which provokes in the spectator a positive emotion. Even when artists seek to represent a reality that is neither beautiful nor harmonious, death, war ..
The great majority of Modern Art artists also want, in perfect continuity with their predecessors, to communicate with the public as widely as possible. Even if they do not always succeed immediately. The artist unknown or misunderstood in his time is not a novelty.
The works of modern art carry a discourse accessible to all. The language of the image is that of "every day". It is derived from the surrounding world which makes the daily life of the populations. The meaning of the paintings is therefore immediately perceptible by the viewer, and the paintings do not require to be "explained" by complicated notices.
The great difference between Modern and Contemporary Art is this:
From the 1950s, Contemporary Art introduced two absolute novelties in the West:
1. The Ugliness, assigned as the legitimate aim of painting and sculpture. Western painting ceases to be aesthetic and proclaims it. It is not only a circumstance of fact, an accident, but a doctrine and a will. Gone are the search for harmony, long live the discordance!
2. The Non-Sense, the absence of comprehensible speech, and even more, the absurd discourse. The artist no longer seeks to be understood by the greatest number. On the contrary, the artist must speak a totally hermetic, incomprehensible, aberrant language. Art is no longer a showcase, an open door, it must be an opaque wall, a closed door. And if by chance the art has a meaning, this meaning will have to be esoteric, reserved for a few initiates.
Two novelties claimed as a way of artistic expression not only normal, but obligatory.
Official Contemporary Art has made provocation and rejection of aesthetics its two fundamental rules.
Modern Art has always remained inside Aesthetics. He was simply trying to invent a new Beauty. A Beauty who obeys rules other than those that had governed painting since the Renaissance. And to do so, he has been inspired by formulas that governed the beautiful before the Renaissance: "The flat painting" in particular: the reduced volumes and the crushed perspective. The two-dimensional and not three-dimensional painting of late Gothic and Renaissance art
Contemporary Art is out of Aesthetics. It is in accordance with his doctrine that it may be called the "Non Art Contemporain Officiel". It is a considerable cultural break and certainly unique in the history of civilizations.
There is an art of transition between Modern and Contemporary Art: it is abstract Art, not figurative. A total or almost total innovation in the history of humanity, of which there are hardly any precedents except in the painting of the Chinese letters. Because of its logographic writing China has been formed since thousands of years to abstraction.
But it is an abstraction that makes sense, that is made to make sense, common sense or exoteric.. It is a very big difference with the abstraction that will be born and develop in the West, an abstraction that will become a break with common meaning and even with all meaning, esoteric. Don't believe them when they say they are "conceptual" and try to look smart. It's as false as an advertisement for a cream that makes you lose weight.
By definition, abstract, non-figurative art does not represent anything, that is, it reproduces nothing immediately perceptible by man, in his surrounding world, by the sense of sight. Abstract art does not speak a spontaneous visual language common to all men. On this point, it is an introduction to the art of nonsense, and a prefiguration of contemporary art
But, with the exception of a few individualities, all the non-figurative artists of the modern period remain in agreement on one point: to express the Beauty. The aesthetic goal is always that very generally pursued by the painters and sculptors of the Modern Art.
It is when the ugly becomes a proclaimed artistic imperative that contemporary art is born. The ugly in art, the rejection of aesthetics, is the most obvious break with the European artistic past. As for the lack of meaning that is necessarily at the end of the path of abstract art it becomes a systematic of the absurd. The Non Art settled in Western museums.
The specialists obviously do not give this name, but for example, among other euphemistic names, that of "minimalist art", of "conceptual art" or of "arte povera" . Because any criticism of official contemporary art is forbidden, a modern blasphemy. To say that contemporary art is not art is exactly like proclaiming in Europe of the 13th century that God is an invention of man.
Indeed the Contemporary Art, the official art of the museums, the AC of Christine Sourgins, demonstrates that the present man, in the West, lives exactly as in the Middle Ages, wrapped in an atmosphere of authorized beliefs. Conditioned by a religion that does not appear as such, but wears the mask of secularism, rationality, science, and anti-religion. The European man, having become Western since the conquest of the Americas, has in reality only changed catechisms. The conceptions of the Western world of man are secular, materialistic and rationalistic, and not more sacred, spiritualistic and intuitive. The man of the West believes in man, or tries to believe in it, or believes in nothing or in anyone, instead of believing in God. But that does not change the fact that the modern West is bathed in a worship that proclaims a Truth, only one: its own.
The men of the "Enlightenment" with their adoration of the Goddess with two faces, Reason and Modernity, and a whole cohort of Secular Saints (Liberty, Equality, Fraternity, Human Rights, Democracy, Progress, Science, Technique, Evolution, Happiness. ...) behave exactly the same as the men of the "Shadows" of the past, of which they denounce the beliefs in the Holy Trinity, or in the teachings of Greco-Roman Antiquity.
Science and technology, these two eminent conquests of Europe and the West in the nineteenth century, have little to do with this evolutionary scheme of ideologies. They are only used by ideological and political elites to legitimize their doctrines. It is scientists and technicians who, like conforming artists, aspire to public recognition, and bow to ideologues and policies. They bend to agree, at least in appearance, with their time, because it is easier to live in accordance with the ideas of his time, than in the margins. They also bend because an essential actor of triumphant Modernity is profit. Long live the Old Testament! "Enrich yourself," commandment of the Protestant François Guizot in the 1840s is an illustration of the triumph of a new state of mind, but whose roots go back much further in time: it is written in the Judaic Bible. The story of Job is an act of faith in wealth. Since the Reformation and the Enlightenment, profit, progressively rehabilitated in relation to the morality of the Gospels, has emerged triumphant from the failure of the Communist version of modernity. He governs contemporary Western art like other sectors of society. Merchants have not only returned to the Temple, they are the Temple.
Lorenzo Costa I 1460-1535 Ferrare Mantoue
Le couronnement d'Isabelle d'Este
The crowning of Isabelle d'Este 1506
Louvre
Lorenzo Costa ( 1460-1535) né à Ferrara et rattaché à l'école de cette ville est actif à Ferrare où il est l'élève de Ercole de Roberti, à Florence où il est l'élève de Benozzo Gozzoli, à Bologne où il est proche de Francia, et à Mantoue. Son style est à la fin de sa carrière très adouci par rapport à celui aigu, très sculptural, caractéristique de l'école Ferraraise: Ainsi les œuvres peintes pour Isabelle d'Este qui obéissent aux conceptions de celle-ci à propos de "la Maniera Moderna" plus fondue que le style de tendances encore très linéaires, gothiques, de l'école Ferraraise. Une école Ferraraise qui imite la sculpture en ronde bosse et est fascinée par les représentations architecturales. " La Maniera Moderna" est l'aboutissement d'une longue évolution esthétique et technique de la peinture européenne : De "la peinture plate" paléochrétienne, romane et du premier gothique, en deux dimensions, à "la peinture pleine" restituant sur la surface plane du tableau ou du mur les trois dimensions que notre œil perçoit
Le Gothique tardif, notamment celui du nord des Alpes, était parvenu à rendre de manière très crédible, outre la psychologie différenciée et les volumes des personnages, la perspective sous une forme non mathématique mais intuitive. Le style gothique se caractérise toutefois par un dessin ferme et des contours précis hérités de "la peinture plate". C'est un style qui sépare nettement les figures de leur environnement. Isabelle d'Este demande au contraire aux artistes de son entourage (Mantegna notamment) de fondre les figures humaines, animales, végétales de manière douce, insensible dans le monde qui les entoure. Elle impose dans son activité de mécène un art "plus atmosphérique" aux contours adoucis que l'on aperçoit dans les tableaux de Lorenzo Costa peints pour son studiolo. On aboutit ainsi, à la même époque, au sfumato de Léonard de Vinci ou à la peinture de Giorgione. Cette évolution est certainement une connaissance technique nouvelle, un "tour de main" ajouté, mais aucunement un progrès esthétique.
Les thèmes de Lorenzo Costa sont ceux, doubles, de la Renaissance: Religieux comme au cours du millénaire précédent, mais aussi inspirés par l'histoire et de la mythologie gréco-romaine. En 1500, en Italie, la peinture européenne reprend des thèmes issus de la culture gréco-romaine de -500 à + 500. Ce n'est pas une "Renaissance", c'est d'une certaine manière, idéologiquement, un retour en arrière de mille ans, mais c'est un phénomène culturel majeur. Si c'est une renaissance, c'est seulement une renaissance de l'Antiquité. Il n'y a pas de rupture avec le monde dit du "Moyen-Age" lors de la Renaissance. Aucune rupture scientifique ou technique majeure, notamment. Aucune rupture non plus dans le mode de vie des peuples.
Lorenzo Costa est donc très représentatif de la peinture "renaissante" aux moments précis où elle parvient à l'imitation parfaite de la Nature qu'a constaté et célébré Giorgio Vasari, son compatriote, qu'il a fréquenté lors de son séjour à Florence. Une peinture capable de restituer le monde tel que l'homme le perçoit, une peinture "naturelle", pas réaliste, mais plus exactement imitative de la nature, même quand elle reste éminemment symbolique et interprétative du réel. Une peinture qui ne se limite plus aux représentations religieuses catholiques, qui ont été exclusivement les siennes de 500 à 1500 environ, mais qui est aussi inspirée par des thèmes tirés de l'Antiquité païenne.
Une peinture dont l'anthropocentrisme s'accentue: la multiplication des portraits individuels, en dehors de tout motif religieux, en est la preuve. Le portrait de l'homme, sans Dieu s'impose. L'art gothique était anthropomorphique, celui de la Renaissance y ajoute l'anthropocentrisme. Une peinture humaniste, profane, qui n'est pas encore en opposition avec la peinture religieuse, catholique, mais en parallèle avec elle. Les ruptures idéologiques profondes, qui concerneront les populations dans leurs vies et leurs morts quotidiennes, viendront après : à la "Réforme", et plus tard comme conséquences de l'idéologie des "Lumières", en lien avec les avancées scientifiques et techniques du 19è siècle.
Avancées ou reculs ? Certainement indissolublement liés quant aux conséquences finales. C'est que l'humanité commence à découvrir depuis moins d'une génération.
Lorenzo Costa (1460-1535), born in Ferrara and attached to the school of that city, was active in Ferrara where he was a pupil of Ercole de Roberti, in Florence where he was a pupil of Benozzo Gozzoli, in Bologna where he was close to Francia, and in Mantua. At the end of his career, his style is very softened compared to the sharp, sculptural style characteristic of the Ferrarese school: Thus the works painted for Isabelle d'Este which obey the conceptions of this one about "the Maniera Moderna "more fused than the style of trends still very linear, Gothic, of the Ferraraise school. A Ferrarese school that imitates sculpture in the round and is fascinated by architectural representations. "La Maniera Moderna" is the culmination of a long aesthetic and technical evolution of European painting: from the early Christian, Romanesque and early Gothic "flat painting" in two dimensions, to the "full painting", which on the flat surface of the painting or the wall reproduces the three dimensions that our eye perceives.
The Late Gothic, especially that north of the Alps, had succeeded in rendering in a very credible manner, in addition to the differentiated psychology and the volumes of the characters, the perspective in a non-mathematical but intuitive form. The Gothic style is, however, characterised by a firm drawing and precise contours inherited from "flat painting". It is a style that clearly separates the figures from their environment. On the contrary, Isabelle d'Este asks the artists of her entourage (Mantegna in particular) to blend human, animal and plant figures in a gentle, insensitive way into the world around them. In her activity as a patron of the arts, she imposes a "more atmospheric" art with softened contours that can be seen in the paintings of Lorenzo Costa painted for his "studiolo". This led, at the same time, to Leonardo da Vinci's sfumato or Giorgione's painting. This evolution is certainly a new technical knowledge, an added "knack", but in no way an aesthetic progress.
Lorenzo Costa's themes are those of the Renaissance: Religious as in the previous millennium, but also inspired by Greco-Roman history and mythology. In 1500, in Italy, European painting takes up themes from the Greco-Roman culture from -500 to +500. It is not a "Renaissance", it is in a certain way, ideologically, a return to back a thousand years, but it's a major cultural phenomenon. If it is a renaissance, it is only a renaissance of antiquity. There is no break with the so-called "Middle Ages" world during the Renaissance. There is no major scientific or technical break. No break either in the way of life of the peoples.
Lorenzo Costa is therefore very representative of "reborn" painting at the precise moments when it achieves the perfect imitation of Nature that Giorgio Vasari, his compatriot, whom he frequented during his stay in Florence, observed and celebrated. A painting capable of restoring the world as man perceives it, a "natural" painting, not realistic, but more exactly imitative of nature, even when it remains eminently symbolic and interpretative of reality. A painting that is no longer limited to Catholic religious representations, which were exclusively his from around 500 to 1500, but which is also inspired by themes from pagan antiquity.
A painting whose anthropocentrism is becoming increasingly anthropocentric: the multiplication of individual portraits, without any religious motif, is proof of this. The portrait of man, without God, imposes itself. Gothic art was anthropomorphic, Renaissance art adds anthropocentrism. A humanist, profane painting, which is not yet in opposition to religious, Catholic painting, but in parallel with it. The deep ideological ruptures, which will concern people in their daily lives and deaths, will come after: at the "Reformation", and later as consequences of the ideology of the "Enlightenment", in connection with the scientific and technical advances of the 19th century.
Advances or retreats? Certainly indissolubly linked as to the final consequences. It is that humanity has been beginning to discover for less than a generation.
View on black
Il mistero del sesto senso
Quasi tutti possiamo raccontare fatti insoliti che non rientrano nel quadro delle normali esperienze quotidiane. Conosciamo una persona e subito, chissà perchè, sappiamo se possiamo fidarci di lei o meno. Facciamo un sogno e poi si verifica. O abbiamo speciali intuizioni e presentimenti: seguendoli, siamo spinti a modificare certi nostri progetti, per esempio a rimandare una partenza, o a cercare di vedere più chiaro in una storia d'amore che non ci convince. Piccoli ma straordinari avvenimenti, tutti riconducibili in qualche modo al "sesto senso", una facoltà misteriosa che sfugge a una definizione ben precisa perchè sotto questo nome si possono riunire molte esperienze diverse. Più acuto dell'intuito o del cosiddetto fiuto, dei quali è comunque parente stretto, questa dote innata "usa" infatti tutti e cinque i sensi di cui siamo dotati (vista, udito, olfatto, gusto e tatto), anche se in realtà non ne avrebbe alcun bisogno perchè è in grado di andare oltre la percezione delle cose.
Il faut savoir écouter son cœur, pouvoir suivre ses intuitions, et faire confiance à sa propre sagesse.
Maurice Ravel : Jeux d'eau
www.youtube.com/watch?v=J_36x1_LKgg
Martha Argerich
Bernardo Bellotto 1721-1780 Venice
View of the Piazetta towards Santa Maria della Salute 1742
Zürich Kunsthaus
LE BEAU ET LE BIEN. LE LAID ET LE MAL. LE VRAI ET LE FAUX.
"Regardez notre art, nous avons l'esthétique de notre éthique : un cri dans le désert.
Jean DUCHE". Le Bouclier d’Athéna. L'Occident, son histoire, son destin. 1983
Le monde est là pour être goûté ; la réalité est là comme un banquet qui s'offre, l'art n'est rien d'autre que l'exaltation de la saveur cachée des choses.
François CHENG. (« Toute beauté est singulière » « D’où jaillit le chant » « Shitao, la saveur du monde » "L'art du trait" )
Le Beau est la splendeur du Vrai.
St Thomas d'AQUIN.
L'art de tous les temps et dans toutes les sociétés est un moyen pour les élites d'imposer une religion (sacrée) ou une idéologie (profane, laïque). L'art est donc un intéressant révélateur de la pensée philosophique et morale qui inspire les élites d'une société donnée en un temps donné. Ces religions ou idéologies peuvent différer beaucoup quant au bénéfice que les peuples vont, ou non, en retirer. Certaines sont propices à l'établissement de civilisations au long cours (Egypte ancienne, Antiquité greco-romaine, Christianisme, Hindouisme, Bouddhisme, Islam....) d'autres sont plus ou moins rapidement mortelles ( Sociétés Aztèque et Inca, Communisme, National-Socialisme).
En effet certaines idéologies, sacrées ou profanes, conçues par les élites, ont été, à plus ou moins court terme, acceptées et totalement partagées par les peuples qui y ont adhéré sans réticence. Elles peuvent alors s'imposer totalement sans heurter les sentiments et les libertés des populations, ou tout au moins d'une majorité largement significative, voire faire l'unanimité à l'intérieur de leur société durant une longue période de temps.
D'autres idéologies par contre ont été imposées par les élites, mais n'ont pas suscité l'adhésion unanime ou majoritaire des peuples qui sont entrés en résistance, passive ou active avec plus ou moins de succès au bout d'une période plus ou moins longue.
Ce n'est certainement pas par hasard si l'art catholique et orthodoxe peignait Dieu, le Christ, la Vierge et les Anges beaux, et Satan et les démons laids. C'est une convention qui se retrouve à peu près dans toutes les civilisations. Platon dans certains de ses dialogues enseigne que le vrai, le beau et le bien sont trois formes de l'être suprême. La Beauté ce serait aussi, selon lui, la Vérité et le Bien. " Le Beau est la splendeur du Vrai". Les artistes des temps passés et leurs commanditaires savaient qu'il existe entre le Beau et le Bien d'une part et le Laid et le Mal, le Vrai et le Faux, d'autre part des correspondances subtiles, des accords profonds. Les peuples qui en restent aux faits apparents, et aux évidences de bon sens simples, mais pas toujours simplistes, ressentent instinctivement, ces consonances.
Il faut donc questionner le renversement total des valeurs que les élites politiques et idéologiques, politiquement correctes, et les artistes à leur service , ont imposé à la peinture occidentale depuis le milieu du 20è siècle en décidant de favoriser une peinture (et une sculpture), non seulement absurde, mais aussi totalement et volontairement laide. Un art officiel, académique et obligatoire, qui remplit les musées de tout l'Occident et qui s'exporte avec profit. Un art contemporain qu'il ne faut pas confondre avec l'art commercial privé et celui des rues, mais dont tout l'intérêt est de révéler les réelles tendances, intellectuelles et morales, qui inspirent et motivent, contrairement à tous leurs discours publics, les élites idéologiques et politiques qui gouvernent l'Occident.
Les choix artistiques des élites sont conditionnées par les idéologies, religieuses ou profanes, qu'elles inventent et imposent aux peuples. Ces idéologies ne sont jamais neutres. Elles ont des conséquences bonnes ou mauvaises, plus ou moins bonnes et/ou plus ou moins mauvaises sur les civilisations. Mais en définitive ce sont toujours les peuples qui paient la note.
Certes les équivalences Beau-Bien, Laid-Mal, Vrai-Faux peuvent être tout à fait trompeuses. Pour séduire le monde l'Antéchrist sera très Beau, tout le monde chrétien le sait. Certaines théories ou démonstrations scientifiques, qualifiées de magnifiquement belles par les mathématiciens et les physiciens, se sont effondrées : elles étaient fausses. Comme la très belle théorie de la gravitation de Newton, qui devra laisser la place à celle de la relativité générale d'Einstein.
Le bon sens populaire le sait aussi depuis longtemps: "C'est trop beau pour être vrai". "Visage d'ange, âme de démon", "l'habit ne fait pas le moine" etc
Il n'existe pas de lien absolument constant et évidemment nécessaire entre la Beauté et le Bien ou la Vérité. C'est plus subtile que cela, mais le lien est véritable, profond, même s'il n'est que relatif, et apparemment, pour nous, imparfait, aperçu indistinctement, intuitivement ressenti, mais exactement insaisissable en raison discursive.
Certains scientifiques posent clairement la question en termes à la fois affirmatifs et prudents. Paul Dirac :"si l'on travaille avec le but d'obtenir de la beauté dans ses équations on est dans une voie sûre de progrès". Roger Penrose: "c'est une chose mystérieuse que ce qui paraît élégant a de meilleures chances d'être vrai que ce qui est laid". Il est exact aussi que la perception du Beau est partiellement fonction des cultures, des apprentissages, et des intelligences. Il est vrai que Lascaux est beau depuis 30.000 ans, mais peu nombreux sont ceux qui sont capables de ressentir la beauté d'une formule mathématique. Et cela n'a finalement rien d'étonnant. L'hindouisme enseigne depuis plus de deux millénaires que la vérité telle qu'elle peut être perçue par les hommes est plurielle et donc relative. Il est bien normal que le Beau et le Bien fonctionnent selon les mêmes schémas aléatoires pour notre entendement limité.
Quand une forme de beauté ne rend plus compte de la réalité telle qu'elle est ressentie à une certaine époque de l'histoire par une population, ou telle qu'elle peut être techniquement rendue par les artistes de l'époque, il faut changer les critères du Beau. Mais pas nécessairement faire de l'art laid.
C'est ce qu'on fait les artistes des temps paléochrétiens et romans : Ils n'étaient plus capables de peindre comme leurs anciens de l'antiquité gréco-romaine. Ils ont peint autrement. Plus simplement. Ils ont supprimé les volumes, les expressions psychologiques, la perspective. Ils ont créé la "peinture plate" qui a duré en Europe du 5è siècle au début du 14è siècle environ. Ils ont changé les sujets de leur art bien sûr et les ont rendus conformes à l'idéologie chrétienne nouvelle. Mais ils n'ont pas peint laid. Ils n'ont pas peint absurde. Ils ont peint plat, mais beau, et plein de sens.
Un sens compréhensible par les peuples, même et surtout par les illettrés, qui constituaient l'immense majorité de la population européenne à laquelle ces artistes s'adressaient, sur instruction des élites idéologiques et politiques. C'est toute l'explication de l'architecture, mais aussi des fresques, des vitraux, des chapiteaux des églises Paléo-chrétiennes, de celles du "Moyen Age" Roman et Gothique: Communiquer avec les peuples, et bien sûr communiquer un message conforme au catéchisme officiel. Un art techniquement simple, mais inter-social, partagé entre les élites et les populations. Car les deux mondes, élites et peuples, croyaient en une même vision du monde.
De même pour les artistes de l'Art Moderne. Par exemple les Impressionnistes, en opposition aux Académiques. Les impressionnistes ont seulement changé les critères du beau. Cette nouvelle esthétique a suscité quelques oppositions très temporaires. Les taches floues et informes de Delacroix en premier, et des impressionnistes ensuite, vues par Jean Dominique Ingres ou Alexandre Cabanel, c'était l'horreur du non-art. On peut comprendre les deux camps.
Mais les impressionnistes n'ont pas peint laid, ni absurde. Ils n'ont aucunement peint contre les sentiments des peuples. Au contraire, c'étaient eux le peuple face aux grands bourgeois de l'Académie de Peinture. Leurs thèmes, le paysage essentiellement, étaient autrement plus populaires que les grands sujets historiques et mythologiques des peintres académiques. Sur bien des points les pré-impressionnistes et les impressionnistes se mettaient seulement à l'heure de la peinture des Pays Bas du siècle d'or qui avait près de deux siècles "d'avance", notamment quand aux thèmes, sur la peinture néoclassique et académique. C'est pourquoi d'ailleurs Napoléon III, qui avait tout compris, a très vite créé le Salon des Refusés.
Ce schéma s'est reproduit ensuite avec les post-impressionnistes, plus audacieux encore car ils sont allés chercher leurs modèles plus loin dans le passé. Ces peintres ce sont inspirés de la peinture plate de l'époque et paléo-chrétienne et romane, du premier gothique, qu'ils connaissaient fort bien, parce qu'ils fréquentaient assidument le musée du Louvre. Les post-impressionnistes n'ont pas peint laid ni absurde, ils ont seulement changé les règles du Beau.
Le Beau est un sentiment subjectif, personnel, qui s'objective par le partage et l'approbation des peuples et des élites. C'est un fait d'expérience collective et durable. Il est tout à fait possible de modifier les critères du beau. Ce n'est pas une révolution. C'est juste une évolution qui devra subir l'épreuve de l'approbation des élites, des peuples, et du temps.
Mais quand une élite idéologique et politique remplace, autoritairement et systématiquement, d'en haut, dans tout son art officiel, le beau par le laid, le sens partagé par l'absurde incommunicable, l'harmonie par l'abject, la sensation de joie et de bonheur par un sentiment de déréliction et d'avilissement, cette élite change totalement les repères fondamentaux de l'humanité au point peut être de quitter la civilisation.
C'est une question qui concerne directement les peuples, leur survie même : l'art officiel, laid et absurde, est nécessairement le reflet de la morale et de la politique qui inspire les élites idéologiques et politiques gouvernant l'Occident. Les élites ont nécessairement la morale et la politique de leur esthétique. Le Laid et l'Absurde, dans l'Art Contemporain Officiel, c'est la preuve d'une idéologie et d'une politique globale laide et absurde. Quand une élite érige en modèle artistique, une anti esthétique, c'est qu'elle a perdu le sens de la mesure et de l'harmonie. La négation systématique, méthodique, doctrinale, du Beau et du Sens est nécessairement la négation du Bien et du Vrai
L'histoire de l'art européen contient un enseignement qui tient en un constat de fait et un jugement :
1° De - 500 à + 1950 l'art européen en peinture et en sculpture s'est voulu Beau et dans son ensemble a été beau.
2° A partir de la deuxième moitié du 20è siècle l'art européen, devenu l'art occidental, l'art officiel, celui des élites idéologiques et politiques, a rejeté la finalité du Beau. L'Art Contemporain officiel est Laid. Une anti esthétique, revendiquée comme telle. L'Anti-Art, imposé par les élites contre les sentiments des populations est une caractéristique de notre temps en Occident.
Ce sont des faits. Il est possible de les nier, et de construire un "réel idéologique", une réalité inventée, c'est à dire fabriquée pour être conforme aux croyances actuelles. Mais ce sont des faits quand même.
3° l'Art Contemporain Institutionnel, Mondialiste, laid, absurde et provocateur, est un signe de décadence, de destruction, de mort. Car tout est relié, le Beau, le Bien, le Vrai. Les élites occidentales ont une éthique dont leur esthétique officielle est nécessairement le reflet. Les peuples ainsi dirigés ont du souci à se faire. C'est un jugement, une opinion, qu'il est possible de ne pas partager.
L'histoire de l'art européen contient un second enseignement : Elle montre une évolution qui part d'un art spiritualiste, pour aboutir à un art matérialiste.
Second constat en effet : Le Non-Art Institutionnel, l'Anti-Art du Mondialisme n'est pas seulement laid et absurde, il est totalement, tristement, matérialiste. Il est dépourvu de tout idéal et de toute transcendance. Il n'a pas d'âme. C'est une brocante triviale qui constitue un étalage de présent, omniprésent, totalement coupé de tout environnement culturel, spatial, temporel : Des toiles unies, colorées ou pas, des lignes, des points, des traits et des cercles, des carrés, des rectangles, et bien sûr des taches, surtout des taches. Des gravats, des tuyaux, des balais, des serpillières, des échelles, des lits, des chaises et tables bancales, des entassements de choses diverses : charbon, pierre, cartons, papiers, plastiques. Des poutrelles rouillées, tordues, cassées, des cartons assemblés, des vêtements et chiffons entassés, des boites ouvertes ou fermées, des machineries cassées ou concassées, des tubulures, poutres de ciment, moellons, parpaings, tuiles, briques entières ou pulvérisées, des tubes de néon, des sacs vides ou des sacs pleins, toutes les sortes de tuyaux (fer, ciment, plastiques), du caoutchouc, des seaux, brocs, pots; des palissades, des téléphones, des machines à écrire emballées ou pas, des éviers, des urinoirs, des vélos, des fruits et légumes... tout un super-marché. Mais les prix ne sont pas affichés, ils sont secret d'état. Il est vrai que cet art n'est pas destiné aux peuples. C'est un art d'apartheid, absolument réservé à une prétendue élite. Le discours que l'Art Contemporain Institutionnel tient sur lui-même, totalement provocateur et absurde, artificiel et inintelligible, ne contient plus aucune référence spirituelle, métaphysique ou symbolique.
Il n'a plus rien du spiritualisme de la peinture gothique et orthodoxe
Il n'a plus rien non plus du spiritualisme associé à l'humanisme de la Renaissance.
il n'a plus rien non plus du matérialisme corrigé par la foi protestante, du réalisme positiviste et du naturalisme empathique de la peinture des Pays Bas du 17è siècle.
Il n'a rien de l'explosion de diversité tout à la fois spiritualiste et matérialiste, ni de l'optimisme de l'art moderne.
Le portrait ? Il n'y a plus de portrait dans l'art contemporain institutionnel, ou alors il est totalement hideux.
Une désespérance dans l'homme qui ne s'avoue pas ?
Certainement un projet pour l'humanité qui est habité par le mépris de l'homme.
Le problème de l'Art Institutionnel Mondialiste est que son rejet systématique de l'esthétique est sans grand doute le reflet de l'éthique qui gouverne les élites qui l'imposent. Une contre-éthique, opposée à celle qui a dirigé, au niveau des principes bien sûr, les élites antérieures. Les peuples ont donc bien des soucis à se faire : Le paradis sur terre n'existait pas aux temps où les élites idéologiquement et politiquement gouvernantes étaient elles-mêmes disciplinées par des principes qui se réclamaient du beau conçu comme un reflet du bien. Quel va être le sort de l'humanité sous la direction d'élites qui proclament le règne du laid ?
BEAUTY AND GOOD. UGLINESS AND EVIL. TRUE AND FALSE.
"Look at our art, we have the aesthetics of our ethics: a cry in the desert."
Jean DUCHE. The Shield of Athena The West, its history, its destiny 1983
The world is there to be tasted; reality is there like a banquet that is offered, art is nothing more than the exaltation of the hidden flavor of things.
François CHENG. ("All beauty is singular" "From where the song springs" "Shitao, the flavor of the world" "The art of trait")
Beauty is the splendour of the True.
St Thomas d'AQUIN.
The art of all times and in all societies is a means for the elites to impose a (sacred) religion or an ideology (secular, secular). Art is therefore an interesting revealer of the philosophical and moral thought that inspires the elites of a given society in a given time. These religions or ideologies can differ a lot as to the benefit that peoples will or will not withdraw. Some are conducive to the establishment of long-term civilizations (ancient Egypt, Greek-Roman antiquity, Christianity, Hinduism, Buddhism, Islam ...) others are more or less rapidly mortal (Aztec and Inca society, Communism, national Socialism).
Indeed, certain ideologies, sacred or secular, conceived by the elites, have been, more or less short term, accepted and totally shared by the peoples who adhered to it without reluctance. They can then impose themselves completely without hurting the feelings and freedoms of the people, or at least a largely significant majority, even unanimity within their society for a long period of time.
Other ideologies, on the other hand, have been imposed by the elites, but did not generate the membership unanimous or majority of peoples that came into resistance, passive or active with more or less success after a shorter or longer period.
It is certainly not by chance that Catholic and Orthodox art painted God, Christ, the Virgin and the Angels, always beautifuls, and Satan and the demons, always ugly. It is a convention that is found in almost all civilizations. Plato in some of his dialogues teaches that the true, the beautiful and the good are three forms of the supreme being. Beauty is also, according to him, Truth and Good. "Beauty is the splendor of truth". The artists of past times and their sponsors knew that there is between Beauty and Good on the one hand and the Ugliness and the Evil, the True and the False, on the other hand, subtle correspondences, deep chords. The peoples who prefer the apparent facts, and the simple but not always simplistic evidences of common sense, instinctively feel these consonances
It is therefore necessary to question the total reversal of the values that the political and ideological elites, politically correct, and the artists at their service have imposed on Western painting since the middle of the 20th century by deciding to favor a painting (and a sculpture), not only absurd, but also totally and willingly ugly. An official, academic and obligatory art, which fills the museums of all the Occident and which exports himself with profit. A contemporary art that should not be confused with commercial art and that of the streets (street art) , but whose whole interest is to reveal the real trends, intellectual and moral, which inspire and motivate, contrary to all their public speeches, the ideological and political elites that govern the West.
The artistic choices of the elites are conditioned by ideologies, religious or secular, which they invent and impose on the peoples. These ideologies are never neutral. She have good or bad consequences, more or less good and / or more or less bad on civilizations. But ultimately it is always the peoples who pay the bill.
Certainly the equivalences Beauty-Goodness, Ugliness-Evil, True-False can be quite misleading. To seduce the world the Antichrist will be very beautiful, every Christian knows it. Some theories or scientific demonstrations, described as magnificently beautiful by mathematicians and physicists, have collapsed: they were false. Like Newton's beautiful theory of gravitation, which will have to be replaced by Einstein's general relativity. Popular wisdom has also known it for a long time: "It's too good to be true". "Angel face, soul of demon", "the habit does not make the monk" etc.
There is no absolutely constant and obviously necessary link between Beauty and Good or Truth. It is more subtle than that, but the connection is real, profound, even if it is only relative, and apparently, for us, imperfect, seen indistinctly, intuitively felt, but exactly elusive by discursive reason.
Some scientists clearly pose the question in both affirmative and cautious terms. Paul Dirac: "if you work with the goal of obtaining beauty in your equations, you are in a sure way of progress". Roger Penrose: "It's a mysterious thing that what looks elegant has a better chance of being true than what is ugly". It is also true that the perception of beauty is partly a function of cultures, learning, and intelligence. It is true that Lascaux has been beautiful for 30,000 years, but few people are able to feel the beauty of a mathematical formula. And this is not surprising. Hinduism has been teaching for more than two millennia that the truth as it can be perceived by men is plural and therefore relative. It is quite normal for Beauty and Good to operate according to the same random models for our limited understanding.
When a form of beauty no longer reflects reality as it is felt at a certain time in history by a population, or as it can be technically rendered by the artists of the time, we must change the criteria of Beautiful. But not necessarily make ugly art.
This is what the artists of paleochristian and Romanesque times have done: They were no longer able to paint like their ancients in Greco-Roman antiquity. They painted differently. More simply. They deleted the volumes, the psychological expressions, the perspective. They created the "flat paint" that lasted in Europe from the 5th century to the early 14th century. They changed the subjects of their art of course and made them conform to the new Christian ideology. But they did not paint ugly. They did not paint absurd. They painted flat. But beautiful, and full of meaning.
A meaning understandable by the people, even and especially by the illiterate, who constituted the vast majority of the European population to which these artists addressed, on the instruction of the ideological and political elites. This is the whole explanation of architecture, but also frescoes, stained glass, capitals of the Paleo-Christian churches, those of the "Middle Ages" Roman and Gothic: Communicating with the peoples, and of course communicating a message conform to the official catechism. A technically simple but inter-social art, shared between elites and populations. The both worlds, elites and peoples, believed in the same vision of the world.
Similarly for artists of the Modern Art. For example the Impressionists, in opposition to academicist. The Impressionists have only changed the criteria of the beauty. This new aesthetic has given rise to some very temporary oppositions. The fuzzy and shapeless spots of Delacroix first, and the impressionists then, seen by Jean Dominique Ingres or Alexandre Cabanel, was the horror of non-art. We can understand both sides.
But the Impressionists did not paint ugly or absurd. They did not paint against the feelings of the people. On the contrary, they were the people against the greats bourgeois of the Academy of Painting. Their themes, essentially the landscape, were far more popular than the great historical and mythological subjects of academicist painters. In many respects the pre-Impressionists and the Impressionists were returned only at the time of the painting of the Netherlands of the Golden Age, which had been "in advance" for two centuries, especially compared to the themes of neoclassicism and of academic painting. This is why Napoleon III, who had understood everything, quickly created the Salon des Refusés.
This pattern was then repeated with the post-Impressionists, even more daring because they went to look for their models further in the past. These painters are inspired by the flat painting of the time paleo-Christian and Romanesque, the first Gothic painting, which they knew very well, because they frequented the museum of the Louvre. The post-impressionists did not paint ugly or absurd, they only changed the rules of the beauty
The beautiful is a subjective, personal feeling, which is objectified by the sharing and approval of peoples and elites. It is a fact of collective and lasting experience. It is quite possible to change the criteria of the beautiful. It's not a revolution. It is just an evolution that will have to be tested by the approval of elites, peoples, and time.
But when an ideological and political elite replaces, authoritatively and systematically, from above, in all its official art, the beautiful by the ugly, the sense shared by the incommunicable absurd, the harmony by the abject, the sensation of joy and happiness by a feeling of dereliction and degradation, this elite completely changes the fundamental landmarks of humanity, to the point may be, of leaving civilization .
The history of European art contains a teaching that is based on a statement of fact and judgment:
1 ° From - 500 to + 1950 European art in painting and sculpture wanted to be beauitful, and as a whole was beautiful.
2 ° From the second half of the 20th century, European art, now Western art, the official art, that of ideological and political elites, rejected the finality of the beautiful. Official Contemporary Art is Ugly.
An anti aesthetic, claimed as such. The Anti-Art, imposed by the elites against the feelings of the populations, is a characteristic of our time in the West.
These are facts. It is possible to deny them, and to build an "ideological real", an invented reality, that is to say manufactured to conform to current beliefs. But these are facts anyway.
3° Institutional Contemporary Art, Globalist, ugly, absurd and provocative, is a sign of decadence, destruction, death. Because everything is connected, the Beautiful, the Good, the True. Western elites have an ethic which is necessarily reflected in their official aesthetics. The peoples thus directed have a lot to worry about. It is a judgment, an opinion, that it is possible not to share.
The history of European art contains a second teaching: It shows an evolution from a spiritualistic art to a materialistic art.
The second observation is this: The Institutional Non-Art, the Anti-Art of Globalism is not only ugly and absurd, it is totally, sadly, materialistic. It is devoid of any ideal and of any transcendence. It has no soul.
It is a trivial flea market that constitutes a display of the present, omnipresent, totally cut off from any cultural, spatial or temporal environment: plain canvases, coloured or not, lines, dots, lines and circles, squares, rectangles, and of course stains, especially stains. Rubble, pipes, broomsticks, mops, ladders, beds, chairs and wobbly tables, piles of various things: coal, stone, cardboard, paper, plastics. Rusty, twisted, broken, bent, assembled cardboard joists, stacked clothing and rags, open or closed boxes, broken or crushed machinery, pipes, cement beams, rubble, cinder blocks, tiles, whole or pulverized bricks, neon tubes, empty bags or full bags, all kinds of pipes (iron, cement, plastic), rubber, buckets, brocs, pots; fences, telephones, typewriters, packaged or unpacked, sinks, urinals, bicycles, fruits and vegetables.... a whole supermarket. But the prices are not displayed, they are state secrets.
It is true that this art is not intended for peoples. It is an apartheid art, absolutely reserved for a alleged elite. The discourse that Institutional Contemporary Art holds on itself, totally provocative and absurd, artificial and unintelligible, no longer contains any spiritual, metaphysical or symbolic reference.
It no longer has anything to do with the spiritualism of Gothic and Orthodox painting.
Nor does it have anything of the spiritualism associated with Renaissance humanism.
It has nothing to do with the materialism corrected by the Protestant faith, positivist realism and empathic naturalism of 17th century Dutch painting.
It has nothing to do with the explosion of diversity that is both spiritualistic and materialistic, nor with the optimism of modern art.
The portrait? There is no longer a portrait in official contemporary art, or if there is, it totally hideous.
This is despair in the mankind, which it does not dare to admit to itself.
Certainly a project for humanity that is inhabited by the contempt of man.
The problem with Globalist Institutional Art is that its systematic rejection of aesthetics is without doubt a reflection of the ethics that govern the elites that impose it. A counter-ethics, opposite to that which led, at the level of principles of course, the previous elites. Peoples therefore have a lot to worry about: Heaven on earth did not exist in times when the ideologically and politically ruling elites were themselves disciplined by principles which claimed to be supporters of beauty, conceived as a reflection of good. What will be the fate of humanity under the leadership of elites who proclaim the reign of the ugly?