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Primaire présidentielle écologiste, série complète : www.flickr.com/photos/sebastienduhamel/sets/7215762989588...
Albums Écologie, Éducation, Société et Politiques : www.flickr.com/photos/sebastienduhamel/collections/721576...
Projets/Reportages Fondation Nicolas Hulot : www.flickr.com/photos/sebastienduhamel/collections/721576...
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Nicolas Hulot : "J’ai décidé d’être candidat"
Déclaration de candidature à l’élection présidentielle, le 13 avril 2011 à Sevran.
Changeons de cap,
Depuis 35 ans, je parcours le monde et je l’ai vu changer. J’ai exploré ses beautés, j’ai partagé ses bonheurs. En même temps, j’ai mesuré l’aggravation simultanée des inégalités et des destructions de la nature. L’humanité est devenue la proie d’une épidémie de crises qui accable le plus grand nombre. Les équilibres sociaux chancellent, ceux du climat et du vivant s’effondrent. Les hommes et les femmes de ce temps sont désemparés. Ils craignent pour leur emploi, leur sécurité, leur environnement, leur santé et l’avenir de leurs enfants. La marche triomphante du progrès prend les allures d’un immense malentendu. En France aussi les conditions de vie se dégradent. Les difficultés s’accumulent. La précarité devient un sentiment prégnant. C’est, pour beaucoup de nos compatriotes, la peur quotidienne du chômage, du déclassement, de l’exclusion, c’est l’angoisse des factures et des fins de mois difficiles, le piège de l’endettement, le stress de la compétition, le mal être récurrent, la perte des repères, la dissolution du lien collectif et des solidarités.
L’urgence et le devoir nous obligent à changer de cap.
Un autre monde est non seulement possible, il est nécessaire. La créativité humaine ne fait pas défaut. Fixons lui des priorités sans confondre progrès et performance. L’économie, la technologie, l’argent lui même, ne sont pas des fins mais des moyens. Leur donner du sens, c’est la seule expression de la modernité. La volonté, les compétences, la citoyenneté, la générosité, l’envie d’agir et le désir de changer sont partout. Je le sais, j’y puise mon énergie. Le changement est déjà en marche dans la société civile. Il faut l’encourager, le légitimer, l’accompagner par la cohérence de l’action publique en fixant ensemble de nouvelles priorités qui rompent avec le capitalisme sauvage.
Ouvrons maintenant la porte de l’avenir en engageant la transformation écologique et sociale de la société.
J’ai pour ma part franchi un cap. Jusqu’ici je crois que mon mode d’engagement a été utile. En conscience, j’estime qu’il doit passer maintenant à une autre étape. J’ai donc décidé d’être candidat à l’élection présidentielle et de mettre au service du changement le capital de confiance que j’ai pu accumuler auprès des Françaises et des Français. Dans ce moment de gravité et de complexité que traverse notre pays, je n’ai pas d’autre ambition que de contribuer à ouvrir la voie d’une société nouvelle, écologique et sociale. Je le ferai avec modestie mais détermination, sans arrogance mais avec toute ma volonté et mon énergie.
L’heure est maintenant au changement de cap pour refonder l’espoir. Changer de cap, c’est d’abord s’appuyer sur le meilleur de l’humanité : la solidarité, le partage, la justice, la démocratie, la tolérance, la modération, la sobriété, la diversité, le juste échange. Changer de cap, c’est libérer la société et les esprits des diktats d’un mode production et de consommation contaminé par l’illusion de la croissance quantitative, s’émanciper d’un monde happé par la frénésie du toujours plus et par la compétition agressive, s’affranchir du profit et du marché sans limite, réhabiliter l’esprit public.
Changer de cap, c’est engager dès maintenant une transition vers la société nouvelle, écologique et sociale, à travers un train de mesures clés et concrètes que je développerai au cours de ma campagne. Je proposerai au débat, pour que chacun s’en empare et en devienne l’acteur, une transformation progressive des activités et des comportements. Les solutions existent pour améliorer l’emploi, mieux redistribuer les richesses, installer une croissance qualitative et sélective. Des leviers existent pour engager d’autres manières de produire, de s’alimenter, de se loger, de se déplacer, pour encourager les innovations et les investissements, économiser l’énergie et les ressources naturelles, déployer la fiscalité plus équitablement et plus efficacement. Des moyens existent pour faire décroître l’empreinte écologique, protéger la santé, soustraire les biens communs à la spéculation, remettre la finance à sa place, tisser les solidarités ici et avec les pays du Sud, fortifier la démocratie.
Changer de cap, c’est enfin concourir à l’apaisement de la société en rassemblant les énergies plutôt qu’en encourageant les affrontements. Les postures de division chronique sont désormais un luxe indécent face à l’urgence et à la complexité des enjeux. La société est fatiguée des idéologies creuses. J’invite chacun à prendre sa part dans la mutation en veillant évidemment à une répartition juste et équitable des efforts. Aux peurs et aux pulsions identitaires qui désagrègent les liens du vivre ensemble, il faut opposer un projet de société constructif et partagé. Le meilleur atout pour réussir le changement, c’est la diversité.
Dans ce défi majeur, je sais que la France ne détient qu’une partie des solutions. Mais je sais aussi qu’elle a les moyens de se montrer novatrice et audacieuse, notamment dans l’espace européen qui est devenu notre biotope commun. La France et l’Europe peuvent devenir le centre d’émergence d’un nouveau modèle de développement et retrouver ainsi un éclat de référence et de fierté dans le monde.
L’élection présidentielle va mettre nos concitoyens et nos concitoyennes en situation de responsabilité. Dans un an, il s’agira de choisir : prolonger le statu quo d’un système périmé en s’entêtant dans un modèle de développement qui n’est plus la solution mais le problème ou engager la dynamique du changement vers une société nouvelle, écologique et sociale.
Soyons clairs : je le dis sans dogmatisme ni agressivité, le projet d’un nouveau modèle de développement est de mon point de vue incompatible avec les politiques que le pouvoir en place et sa majorité développent en France. Ma candidature s’inscrit dans le sens de l’intérêt général. Elle se situe donc à l’opposé des choix qui privilégient inégalités et exacerbation des peurs et qui sacrifient les priorités écologiques et sociales.
Cela ne vaut pas pour autant blanc-seing pour ceux qui, à gauche ou au centre, se proposent de diriger le pays. Dans mon esprit, il n’y aura aucun soutien automatique à qui que ce soit. L’exigence écologique et sociale ne peut plus s’accommoder de quelques corrections à la marge ou de compromis politiciens, elle suppose de la part des partenaires la prise en compte sincère des nouveaux paramètres et un niveau de réponse approprié. Seule compte à mes yeux une volonté indéfectible de partager l’immense chantier écologique et social. C’est à cette unique condition de cohérence politique que nous pourrons engager avec d’autres le contrat de la métamorphose.
Répondre aux crises et aux angoisses, c’est proposer un modèle de développement qui bâtisse l’avenir et retrouve l’espoir. Pour le porter, je sollicite le soutien de l’ensemble des écologistes et notamment de mes amis d’Europe Ecologie-Les Verts, mais aussi plus largement de toutes celles et de tous ceux qui ne se résignent pas au déclin conjoint de l’humanité et de la nature. J’en appelle à celles et ceux qui savent qu’on ne peut plus s’exonérer de toute limite, notamment des limites physiques de la planète. J’en appelle à celles et à ceux qui refusent de s’abandonner à la fuite en avant productiviste et aux délires ultra libéraux, de consentir aux inégalités et à la régression sociale, de subir un endettement massif, d’exacerber les tensions entre les peuples, les cultures et les religions.
J’en appelle aux citoyens et aux citoyennes pour qu’ils se rassemblent et se mobilisent afin de transformer une volonté individuelle en énergie collective.
Au service d’un mouvement tourné vers l’avenir, je souhaite que ma candidature devienne un levier pour agréger les énergies autour d’un nouveau modèle de développement dont les impératifs écologiques et sociaux soient le moteur. Je souhaite ainsi favoriser l’émergence d’une nouvelle majorité politique pour mettre en œuvre ce changement de cap et cette refondation de l’espoir.
Ensemble, décidons du monde que nous voulons dans les champs du possible. Ensemble, construisons l’alternative qui ne soit pas seulement une alternance de pouvoir. Ensemble, bâtissons l’avenir.
Nicolas Hulot - 13 avril 2011 à Sevran
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Fukushima a complètement bouleversé Nicolas Hulot qui annoncera sa candidature le 13 avril 2011.
L'effet Fukushima y est pour beaucoup. Mais ce n'est pas la seule raison.
Ses fidèles le répétaient en choeur, Nicolas Hulot ne s'exprimerait pas jusqu'à son annonce de candidature, qui devrait avoir lieu le 13 avril à Sevran (Seine-Saint-Denis). Mais voilà: la catastrophe de la centrale de Fukushima a tout changé.
Dans la forêt amazonienne, l'animateur de TF1 a interrompu un tournage d'Ushuaïa pour donner une interview, le 13 mars, sur France Inter. Les ravages de l'atome valaient bien une exception. "On voit bien que, quand il y a une paille dans le système, on est complètement dépassé par les événements, s'est-il alarmé en direct de l'Amérique du Sud. [...] Le nucléaire, en l'état, ne peut pas être la réponse à nos besoins énergétiques
"Fukushima a complètement bouleversé Hulot", constate son fidèle ami Jean-Paul Besset. Naguère, Hulot était loin d'être hostile au nucléaire. Il en reconnaissait les limites, mais aussi les atouts - son faible rejet de CO2 dans l'atmosphère. "Le nucléaire [...] ne représente pas l'avenir énergétique de la planète, expliquait-il en 2006 dans L'Express. Mais il ne faut pas fermer la porte à la quatrième génération de réacteurs, qui pourrait donner de meilleurs rendements et produire moins de déchets."
Dans son fameux Pacte écologique, soumis à tous les candidats à la présidentielle en 2007, il n'y avait pas un mot, ou presque, sur le nucléaire. "A aucun moment, il n'a été question d'y faire figurer le moratoire sur l'EPR", note l'eurodéputé Vert Yannick Jadot, à propos d'une des principales revendications écologistes.
Fier de son positionnement par-delà les clivages habituels, Hulot se voulait pondéré sur le sujet. "Choisir de renoncer aux EPR, c'est risquer de substituer, aux risques inhérents au nucléaire, une augmentation d'émission de gaz à effet de serre", argumentait-il dans Le Figaro en 2003. L'icône médiatique est influencée depuis longtemps par le spécialiste de l'environnement Jean-Marc Jancovici. Un défenseur affirmé de l'énergie nucléaire, qui siège parmi les experts de la Fondation Nicolas Hulot.
EDF est un des principaux contributeurs de sa fondation
"Son évolution prouve qu'il n'est pas fermé sur ses certitudes", avance le député Vert François de Rugy. Prise de conscience d'un écologiste authentique? Avec, même, un brin d'opportunisme électoral? Hulot le sait, les thèses apparaissant comme pronucléaires ne passent pas du tout auprès de l'électorat vert.
Ses détracteurs ne se privent pas déjà de rappeler que sa fondation compte EDF, rétorque Hulot, lequel ne jure que par sa liberté de parole.
En février dernier, un rapport parlementaire semblait en douter. "Des liens troubles existent avec les grandes entreprises qui financent [les fondations sur l'environnement], voire qui siègent à leur conseil d'administration, notaient les députés Geneviève Gaillard (PS) et Jean-Marie Sermier (UMP), sans apporter pour autant la moindre preuve précise. [...]
Dès lors, comment interpréter, par exemple, la position très mesurée de Nicolas Hulot sur l'énergie nucléaire?
Récemment, Le Canard enchaîné semait un peu plus le trouble en révélant qu'Hulot, de retour d'Amazonie, s'était empressé de rencontrer discrètement, le 29 mars, le PDG d'EDF, Henri Proglio, pour discuter du financement de la fondation pour 2011.
Le présentateur d'Ushuaïa cherche à la quitter, après l'annonce de sa candidature, en laissant les caisses pleines. Selon nos informations, il a obtenu, à la suite de ce rendez-vous, une première subvention de 360 000 euros. En 2010, EDF avait versé 480 000 euros à sa Fondation pour la nature et l'homme. Pour Hulot, clairement, a sonné l'heure des choix.
Marcelo Wesfreid
communaute.lexpress.fr/journaliste/marcelo-wesfreid
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Séquence politique pour Nicolas Hulot.
A 55 ans, l’écologiste le plus populaire et le plus cathodique de France doit déclarer sa candidature à la présidentielle de 2012 mercredi prochain. Pour préserver «sa valeur ajoutée et ne pas réduire son périmètre à celui d’un parti», il se présentera comme le candidat «de l’autonomie de l’écologie politique» (dixit un proche). Avec un pied dehors et un pied dans Europe Ecologie-les Verts (EE-LV). Objectif : «créer une lame de fond» pour noyer la candidature d’Eva Joly. Ou, à défaut, renégocier le cadre de la primaire arrêté le week-end dernier par EE-LV et jugé «trop restreint» et défavorable par son entourage.
Après les «séquences émotion» en ULM à la télévision, la séquence du «pacte écologique» signé par 750 000 personnes - dont Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy -, lors de la campagne présidentielle de 2007 ; après le naufrage dans les salles du Syndrome du Titanic, son documentaire sur l’impact social de la crise écologique, et le crash de «sa» taxe carbone et du Grenelle de l’environnement, cette fois il ne se dérobera pas. «J’ai franchi un cap psychologique», confiait Hulot à Libération fin janvier. «Je serai incapable d’expliquer quel est l’argument qui m’a fait franchir ce cap», ajoutait-il, mardi. «Il y a ce qui s’est passé au Japon et au Brésil.
Pendant quinze jours, j’ai partagé la vie du chef Raoni. Il m’a convaincu de m’engager», raconte celui qui vient d’achever en Amazonie le tournage de ce qui sera le dernier numéro d’Ushuaïa, l’émission de TF1 qui, en vingt ans, a développé son image et sa conscience d’écologiste. Un autre élément a emporté sa décision : la poussée de Marine Le Pen et du national-populisme, «le fait que dans cette campagne nauséabonde nos sujets ne soient pas pris en compte à leur échelle», explique-t-il.
En 2007, Nicolas Hulot avait entretenu le suspense jusqu’au bout annonçant qu’il ne serait pas candidat après avoir énuméré ses raisons de l’être. Pas de surprise cette fois. Son entourage et lui-même ont distillé les fuites pour installer sa candidature, depuis sa réapparition à Lyon, le 13 novembre lors de la fusion d’Europe Ecologie et des Verts. Reste à ne pas louper l’atterrissage en terre politique inconnue. De nombreuses interrogations subsistent sur la ligne et le cadre de sa candidature.
La cérémonie
D’où l’importance de l’annonce de la candidature. Une déclaration solennelle. «Il va délivrer son message et puis taïaut», raconte l’eurodéputé Jean-Paul Besset, ex-plume du pacte écologique et directeur de campagne officieux. Lequel a peaufiné les détails de cette grand-messe mercredi à Paris avec l’avocat Pascal Durand, chargé de la coopérative, Annabelle Jaeger et Matthieu Orphelin, élus régionaux d’EE-LV en Paca et Pays-de-la-Loire, chacun étant passé par la Fondation Nicolas Hulot.
Où aura-t-elle lieu ? «Ils m’ont dit sous le sceau du secret que ça serait à Sevran, et je l’ai lu dans le Canard enchaîné!» rigolait hier Daniel Cohn-Bendit. Sauf revirement de dernière minute l’événement devrait donc se tenir dans cette ville de Seine-Saint-Denis, l’une des plus pauvre et endettées de France. L’impétrant y sera accueilli par Stéphane Gatignon, un des seuls maires de banlieue à avoir quitté le PCF pour Europe Ecologie. Tout un symbole. «Cela fait des années que Hulot parle de la nécessité de trouver des solutions économiques et sociales. L’écologie, il la voit à travers la misère des gens. Il faut être de mauvaise foi comme Dany pour le réduire à une vision environnementaliste du monde», plaide Durand.
Un site Internet sera lancé dans la foulée sous la forme d’un appel «Pour un autre monde» avec Nicolas Hulot 2012. Avec signatures à la clé. Dans les semaines à venir, le candidat devrait multiplier des rencontres de terrain hors caméra et participer à des chats. Objectif : s’imposer face à Eva Joly. «Il faudra trouver un compromis pour qu’Eva sorte par le haut. Peut-être sous la forme d’un ticket», envisage Denis Baupin, un autre de ses fervents soutiens.
Le bras de fer de la primaire
Le week-end dernier, lors du conseil fédéral, les cadres d’EE-LV ont joué le repli sur soi à tous les étages. «Un retour en arrière sur l’esprit d’ouverture d’EE-LV depuis deux ans» se désespéraient plusieurs responsables. «Le samedi, Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé ont verrouillé l’appareil pour garder la mainmise sur le congrès en juin. Et, le dimanche, ils ont laissé faire sur les primaires. Cécile s’est bornée à réclamer un débat sur un mode doux !» critique un dirigeant. Résultat : une alliance de circonstance entre les amis d’Eva Joly et les nouveaux convertis, «plus verts et sectaires que les Verts», selon le député François de Rugy, a abouti à fixer les primaires en juin pour que le projet soit incarné avant l’été. Quand Hulot voulait septembre pour dérouler une campagne plus courte. Mais c’est la décision de réserver aux 12 000 adhérents et aux 2 000 coopérateurs actuels le droit de désigner le candidat qui a mis le feu aux poudres. «Si c’est en juin ce sera sans moi», a d’abord tonné Hulot par SMS dimanche. Avant de se radoucir. «Les arguments du timing s’ils ne m’arrangent pas, sont rationnels, reconnaît-il, en revanche, donner l’impression d’évoluer en circuit fermé est un signal tragique.» Les amis d’Eva Joly, eux, rappellent que Hulot s’est engagé à participer à la primaire pour qu’il n’y ait pas deux candidatures écologistes. Les pro-Hulot rétorquent que les décisions du week-end«lui ont rendu sa liberté».
La tentation du cavalier seul
Pour calmer le jeu, dès dimanche soir, Duflot a téléphoné à Cohn-Bendit pour proposer de réduire de 20 à 5 euros le droit d’inscription à la coopérative. Hier, François de Rugy a plaidé pour «l’élargissement du corps électoral». Jean-Vincent Placé a souhaité que le prochain conseil fédéral du 14 mai «ouvre davantage» la primaire. Dominique Voynet, candidate des Verts en 2007 et dont la campagne avait été parasitée par les hésitations de Hulot, a martelé sur Canal + que ce dernier était le «bienvenu à EE-LV». Autant d’initiatives destinées à éviter «le scénario catastrophe d’une double candidature écologiste».«Ce serait dramatique pour Hulot et pour nous. Le seul bénéficiaire en serait Nicolas Sarkozy», dénonce Yannick Jadot, directeur de campagne de Joly. Bien décidé à faire porter à Hulot le chapeau de la division.
«Nicolas ne veut pas faire cavalier seul, EE-LV est son biotope», assure Besset. Pas question néanmoins pour l’ex-animateur et ses proches de mettre la main «dans la tambouille». D’où leur refus de participer, ce matin, à une commission de conciliation sur les primaires. Comptant engranger des signatures sur leur site Internet, ils pourraient exiger dans un second temps la fusion de ce fichier avec celui de la coopérative d’EE-LV.
Ses soutiens
Outre Yves Cochet et Denis Baupin «tous deux aussi catastrophistes que Hulot mais fascinée par sa pédagogie et sa popularité, ironise un proche de Joly, Hulot bénéficie de la neutralité bienveillante de Cécile Duflot, toujours du côté où il y a le plus de lumière». Plusieurs figures écologistes devrait annoncer leur soutien à Hulot dans la foulée de sa déclaration. Comme José Bové ou Dominique Voynet, dont le directeur de cabinet est déjà sorti du bois. Tous attendent néanmoins qu’il donne des gages sur sa ligne politique : appellera-t-il à battre la droite au soir du premier tour ? Une étude sur les électorats potentiels des deux candidats montre que Nicolas Hulot, «le catho de droite» selon son expression, devenu écologiste habité, ratisse des électeurs de Nicolas Sarkozy et du centre (lire ci-contre).
La ligne politique
Pour qui roule Hulot ? Ces derniers mois, il a multiplié les contacts et les entrevues. De Dominique Strauss-Kahn à son ami Jean-Louis Borloo. «Borloo a tenté en vain d’obtenir le soutien de Hulot à son éventuelle candidature à la présidentielle», confie un de ses proches. L’intéressé est revenu de son rôle de lobbyiste auprès du pouvoir UMP. «Paradoxalement, la droite en a plus fait pour l’écologie que la gauche. Maintenant elle n’ira pas plus loin. Pire, elle va revenir en arrière», estimait-il fin janvier. Si à ses yeux «le clivage gauche-droite est obsolète», Hulot s’estime «obligé de respecter ce schéma». Et si la «gauche n’a pas fait sa conversion», il est «logique de négocier avec elle pour montrer qu’elle peut aller plus loin que le greenwashing».
Mercredi, Hulot devrait se situer sur une ligne autonome, prêt à jouer le rapport de force avec le PS au soir du premier tour. Depuis plusieurs mois, il a lu et relu Lester Brown, Tim Jackson, Edgar Morin et Patrick Viveret, à la recherche d’un chemin «entre la décroissance, hérésie pour les économistes et la croissance qui hérisse les écologistes». Reste à faire miroiter aux électeurs le profit qu’ils pourraient tirer à court terme des changements à opérer pour s’engager dans la conversion écologique. Là est son pari. «Si, dans un mois et demi, il a fait des interventions sur le terrain et les médias et que cela se répercute dans les sondages, il aura réussi», estime Cohn-Bendit. Refusant de choisir entre «Eva» et «Nicolas». Mais appréciant le «fait que Hulot est un média a lui tout seul».
Matthieu Ecoiffier.
www.liberation.fr/auteur/1870-matthieu-ecoiffier
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Le film "Le Syndrome du Titanic" : vimeo.com/64741962
Le Syndrome du Titanic est un film documentaire réalisé en 2008 par Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, sorti le 7 octobre 2009
fr.wikipedia.org/wiki/Le_Syndrome_du_Titanic
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Le film "Une Vérité qui Dérange" : www.youtube.com/watch?v=GZ4izGzj9r0
Une vérité qui dérange (An Inconvenient Truth) est un documentaire américain de Davis Guggenheim sorti en 2006. Traitant du changement climatique, il est basé en grande partie sur une présentation multimédia que Al Gore, ancien vice-président des États-Unis et prix Nobel de la paix en 2007 (partagé avec le GIEC) a préparé pour sa campagne de sensibilisation sur le réchauffement planétaire
fr.wikipedia.org/wiki/Une_vérité_qui_dérange
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Nicolas Hulot : "J’ai décidé d’être candidat"
Déclaration de candidature à l’élection présidentielle, le 13 avril 2011 à Sevran.
Changeons de cap,
Depuis 35 ans, je parcours le monde et je l’ai vu changer. J’ai exploré ses beautés, j’ai partagé ses bonheurs. En même temps, j’ai mesuré l’aggravation simultanée des inégalités et des destructions de la nature. L’humanité est devenue la proie d’une épidémie de crises qui accable le plus grand nombre. Les équilibres sociaux chancellent, ceux du climat et du vivant s’effondrent. Les hommes et les femmes de ce temps sont désemparés. Ils craignent pour leur emploi, leur sécurité, leur environnement, leur santé et l’avenir de leurs enfants. La marche triomphante du progrès prend les allures d’un immense malentendu. En France aussi les conditions de vie se dégradent. Les difficultés s’accumulent. La précarité devient un sentiment prégnant. C’est, pour beaucoup de nos compatriotes, la peur quotidienne du chômage, du déclassement, de l’exclusion, c’est l’angoisse des factures et des fins de mois difficiles, le piège de l’endettement, le stress de la compétition, le mal être récurrent, la perte des repères, la dissolution du lien collectif et des solidarités.
L’urgence et le devoir nous obligent à changer de cap.
Un autre monde est non seulement possible, il est nécessaire. La créativité humaine ne fait pas défaut. Fixons lui des priorités sans confondre progrès et performance. L’économie, la technologie, l’argent lui même, ne sont pas des fins mais des moyens. Leur donner du sens, c’est la seule expression de la modernité. La volonté, les compétences, la citoyenneté, la générosité, l’envie d’agir et le désir de changer sont partout. Je le sais, j’y puise mon énergie. Le changement est déjà en marche dans la société civile. Il faut l’encourager, le légitimer, l’accompagner par la cohérence de l’action publique en fixant ensemble de nouvelles priorités qui rompent avec le capitalisme sauvage.
Ouvrons maintenant la porte de l’avenir en engageant la transformation écologique et sociale de la société.
J’ai pour ma part franchi un cap. Jusqu’ici je crois que mon mode d’engagement a été utile. En conscience, j’estime qu’il doit passer maintenant à une autre étape. J’ai donc décidé d’être candidat à l’élection présidentielle et de mettre au service du changement le capital de confiance que j’ai pu accumuler auprès des Françaises et des Français. Dans ce moment de gravité et de complexité que traverse notre pays, je n’ai pas d’autre ambition que de contribuer à ouvrir la voie d’une société nouvelle, écologique et sociale. Je le ferai avec modestie mais détermination, sans arrogance mais avec toute ma volonté et mon énergie.
L’heure est maintenant au changement de cap pour refonder l’espoir. Changer de cap, c’est d’abord s’appuyer sur le meilleur de l’humanité : la solidarité, le partage, la justice, la démocratie, la tolérance, la modération, la sobriété, la diversité, le juste échange. Changer de cap, c’est libérer la société et les esprits des diktats d’un mode production et de consommation contaminé par l’illusion de la croissance quantitative, s’émanciper d’un monde happé par la frénésie du toujours plus et par la compétition agressive, s’affranchir du profit et du marché sans limite, réhabiliter l’esprit public.
Changer de cap, c’est engager dès maintenant une transition vers la société nouvelle, écologique et sociale, à travers un train de mesures clés et concrètes que je développerai au cours de ma campagne. Je proposerai au débat, pour que chacun s’en empare et en devienne l’acteur, une transformation progressive des activités et des comportements. Les solutions existent pour améliorer l’emploi, mieux redistribuer les richesses, installer une croissance qualitative et sélective. Des leviers existent pour engager d’autres manières de produire, de s’alimenter, de se loger, de se déplacer, pour encourager les innovations et les investissements, économiser l’énergie et les ressources naturelles, déployer la fiscalité plus équitablement et plus efficacement. Des moyens existent pour faire décroître l’empreinte écologique, protéger la santé, soustraire les biens communs à la spéculation, remettre la finance à sa place, tisser les solidarités ici et avec les pays du Sud, fortifier la démocratie.
Changer de cap, c’est enfin concourir à l’apaisement de la société en rassemblant les énergies plutôt qu’en encourageant les affrontements. Les postures de division chronique sont désormais un luxe indécent face à l’urgence et à la complexité des enjeux. La société est fatiguée des idéologies creuses. J’invite chacun à prendre sa part dans la mutation en veillant évidemment à une répartition juste et équitable des efforts. Aux peurs et aux pulsions identitaires qui désagrègent les liens du vivre ensemble, il faut opposer un projet de société constructif et partagé. Le meilleur atout pour réussir le changement, c’est la diversité.
Dans ce défi majeur, je sais que la France ne détient qu’une partie des solutions. Mais je sais aussi qu’elle a les moyens de se montrer novatrice et audacieuse, notamment dans l’espace européen qui est devenu notre biotope commun. La France et l’Europe peuvent devenir le centre d’émergence d’un nouveau modèle de développement et retrouver ainsi un éclat de référence et de fierté dans le monde.
L’élection présidentielle va mettre nos concitoyens et nos concitoyennes en situation de responsabilité. Dans un an, il s’agira de choisir : prolonger le statu quo d’un système périmé en s’entêtant dans un modèle de développement qui n’est plus la solution mais le problème ou engager la dynamique du changement vers une société nouvelle, écologique et sociale.
Soyons clairs : je le dis sans dogmatisme ni agressivité, le projet d’un nouveau modèle de développement est de mon point de vue incompatible avec les politiques que le pouvoir en place et sa majorité développent en France. Ma candidature s’inscrit dans le sens de l’intérêt général. Elle se situe donc à l’opposé des choix qui privilégient inégalités et exacerbation des peurs et qui sacrifient les priorités écologiques et sociales.
Cela ne vaut pas pour autant blanc-seing pour ceux qui, à gauche ou au centre, se proposent de diriger le pays. Dans mon esprit, il n’y aura aucun soutien automatique à qui que ce soit. L’exigence écologique et sociale ne peut plus s’accommoder de quelques corrections à la marge ou de compromis politiciens, elle suppose de la part des partenaires la prise en compte sincère des nouveaux paramètres et un niveau de réponse approprié. Seule compte à mes yeux une volonté indéfectible de partager l’immense chantier écologique et social. C’est à cette unique condition de cohérence politique que nous pourrons engager avec d’autres le contrat de la métamorphose.
Répondre aux crises et aux angoisses, c’est proposer un modèle de développement qui bâtisse l’avenir et retrouve l’espoir. Pour le porter, je sollicite le soutien de l’ensemble des écologistes et notamment de mes amis d’Europe Ecologie-Les Verts, mais aussi plus largement de toutes celles et de tous ceux qui ne se résignent pas au déclin conjoint de l’humanité et de la nature. J’en appelle à celles et ceux qui savent qu’on ne peut plus s’exonérer de toute limite, notamment des limites physiques de la planète. J’en appelle à celles et à ceux qui refusent de s’abandonner à la fuite en avant productiviste et aux délires ultra libéraux, de consentir aux inégalités et à la régression sociale, de subir un endettement massif, d’exacerber les tensions entre les peuples, les cultures et les religions.
J’en appelle aux citoyens et aux citoyennes pour qu’ils se rassemblent et se mobilisent afin de transformer une volonté individuelle en énergie collective.
Au service d’un mouvement tourné vers l’avenir, je souhaite que ma candidature devienne un levier pour agréger les énergies autour d’un nouveau modèle de développement dont les impératifs écologiques et sociaux soient le moteur. Je souhaite ainsi favoriser l’émergence d’une nouvelle majorité politique pour mettre en œuvre ce changement de cap et cette refondation de l’espoir.
Ensemble, décidons du monde que nous voulons dans les champs du possible. Ensemble, construisons l’alternative qui ne soit pas seulement une alternance de pouvoir. Ensemble, bâtissons l’avenir.
Nicolas Hulot - 13 avril 2011 à Sevran
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Fukushima a complètement bouleversé Nicolas Hulot qui annoncera sa candidature le 13 avril 2011.
L'effet Fukushima y est pour beaucoup. Mais ce n'est pas la seule raison.
Ses fidèles le répétaient en choeur, Nicolas Hulot ne s'exprimerait pas jusqu'à son annonce de candidature, qui devrait avoir lieu le 13 avril à Sevran (Seine-Saint-Denis). Mais voilà: la catastrophe de la centrale de Fukushima a tout changé.
Dans la forêt amazonienne, l'animateur de TF1 a interrompu un tournage d'Ushuaïa pour donner une interview, le 13 mars, sur France Inter. Les ravages de l'atome valaient bien une exception. "On voit bien que, quand il y a une paille dans le système, on est complètement dépassé par les événements, s'est-il alarmé en direct de l'Amérique du Sud. [...] Le nucléaire, en l'état, ne peut pas être la réponse à nos besoins énergétiques
"Fukushima a complètement bouleversé Hulot", constate son fidèle ami Jean-Paul Besset. Naguère, Hulot était loin d'être hostile au nucléaire. Il en reconnaissait les limites, mais aussi les atouts - son faible rejet de CO2 dans l'atmosphère. "Le nucléaire [...] ne représente pas l'avenir énergétique de la planète, expliquait-il en 2006 dans L'Express. Mais il ne faut pas fermer la porte à la quatrième génération de réacteurs, qui pourrait donner de meilleurs rendements et produire moins de déchets."
Dans son fameux Pacte écologique, soumis à tous les candidats à la présidentielle en 2007, il n'y avait pas un mot, ou presque, sur le nucléaire. "A aucun moment, il n'a été question d'y faire figurer le moratoire sur l'EPR", note l'eurodéputé Vert Yannick Jadot, à propos d'une des principales revendications écologistes.
Fier de son positionnement par-delà les clivages habituels, Hulot se voulait pondéré sur le sujet. "Choisir de renoncer aux EPR, c'est risquer de substituer, aux risques inhérents au nucléaire, une augmentation d'émission de gaz à effet de serre", argumentait-il dans Le Figaro en 2003. L'icône médiatique est influencée depuis longtemps par le spécialiste de l'environnement Jean-Marc Jancovici. Un défenseur affirmé de l'énergie nucléaire, qui siège parmi les experts de la Fondation Nicolas Hulot.
EDF est un des principaux contributeurs de sa fondation
"Son évolution prouve qu'il n'est pas fermé sur ses certitudes", avance le député Vert François de Rugy. Prise de conscience d'un écologiste authentique? Avec, même, un brin d'opportunisme électoral? Hulot le sait, les thèses apparaissant comme pronucléaires ne passent pas du tout auprès de l'électorat vert.
Ses détracteurs ne se privent pas déjà de rappeler que sa fondation compte EDF, rétorque Hulot, lequel ne jure que par sa liberté de parole.
En février dernier, un rapport parlementaire semblait en douter. "Des liens troubles existent avec les grandes entreprises qui financent [les fondations sur l'environnement], voire qui siègent à leur conseil d'administration, notaient les députés Geneviève Gaillard (PS) et Jean-Marie Sermier (UMP), sans apporter pour autant la moindre preuve précise. [...]
Dès lors, comment interpréter, par exemple, la position très mesurée de Nicolas Hulot sur l'énergie nucléaire?
Récemment, Le Canard enchaîné semait un peu plus le trouble en révélant qu'Hulot, de retour d'Amazonie, s'était empressé de rencontrer discrètement, le 29 mars, le PDG d'EDF, Henri Proglio, pour discuter du financement de la fondation pour 2011.
Le présentateur d'Ushuaïa cherche à la quitter, après l'annonce de sa candidature, en laissant les caisses pleines. Selon nos informations, il a obtenu, à la suite de ce rendez-vous, une première subvention de 360 000 euros. En 2010, EDF avait versé 480 000 euros à sa Fondation pour la nature et l'homme. Pour Hulot, clairement, a sonné l'heure des choix.
Marcelo Wesfreid
communaute.lexpress.fr/journaliste/marcelo-wesfreid
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Séquence politique pour Nicolas Hulot.
A 55 ans, l’écologiste le plus populaire et le plus cathodique de France doit déclarer sa candidature à la présidentielle de 2012 mercredi prochain. Pour préserver «sa valeur ajoutée et ne pas réduire son périmètre à celui d’un parti», il se présentera comme le candidat «de l’autonomie de l’écologie politique» (dixit un proche). Avec un pied dehors et un pied dans Europe Ecologie-les Verts (EE-LV). Objectif : «créer une lame de fond» pour noyer la candidature d’Eva Joly. Ou, à défaut, renégocier le cadre de la primaire arrêté le week-end dernier par EE-LV et jugé «trop restreint» et défavorable par son entourage.
Après les «séquences émotion» en ULM à la télévision, la séquence du «pacte écologique» signé par 750 000 personnes - dont Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy -, lors de la campagne présidentielle de 2007 ; après le naufrage dans les salles du Syndrome du Titanic, son documentaire sur l’impact social de la crise écologique, et le crash de «sa» taxe carbone et du Grenelle de l’environnement, cette fois il ne se dérobera pas. «J’ai franchi un cap psychologique», confiait Hulot à Libération fin janvier. «Je serai incapable d’expliquer quel est l’argument qui m’a fait franchir ce cap», ajoutait-il, mardi. «Il y a ce qui s’est passé au Japon et au Brésil.
Pendant quinze jours, j’ai partagé la vie du chef Raoni. Il m’a convaincu de m’engager», raconte celui qui vient d’achever en Amazonie le tournage de ce qui sera le dernier numéro d’Ushuaïa, l’émission de TF1 qui, en vingt ans, a développé son image et sa conscience d’écologiste. Un autre élément a emporté sa décision : la poussée de Marine Le Pen et du national-populisme, «le fait que dans cette campagne nauséabonde nos sujets ne soient pas pris en compte à leur échelle», explique-t-il.
En 2007, Nicolas Hulot avait entretenu le suspense jusqu’au bout annonçant qu’il ne serait pas candidat après avoir énuméré ses raisons de l’être. Pas de surprise cette fois. Son entourage et lui-même ont distillé les fuites pour installer sa candidature, depuis sa réapparition à Lyon, le 13 novembre lors de la fusion d’Europe Ecologie et des Verts. Reste à ne pas louper l’atterrissage en terre politique inconnue. De nombreuses interrogations subsistent sur la ligne et le cadre de sa candidature.
La cérémonie
D’où l’importance de l’annonce de la candidature. Une déclaration solennelle. «Il va délivrer son message et puis taïaut», raconte l’eurodéputé Jean-Paul Besset, ex-plume du pacte écologique et directeur de campagne officieux. Lequel a peaufiné les détails de cette grand-messe mercredi à Paris avec l’avocat Pascal Durand, chargé de la coopérative, Annabelle Jaeger et Matthieu Orphelin, élus régionaux d’EE-LV en Paca et Pays-de-la-Loire, chacun étant passé par la Fondation Nicolas Hulot.
Où aura-t-elle lieu ? «Ils m’ont dit sous le sceau du secret que ça serait à Sevran, et je l’ai lu dans le Canard enchaîné!» rigolait hier Daniel Cohn-Bendit. Sauf revirement de dernière minute l’événement devrait donc se tenir dans cette ville de Seine-Saint-Denis, l’une des plus pauvre et endettées de France. L’impétrant y sera accueilli par Stéphane Gatignon, un des seuls maires de banlieue à avoir quitté le PCF pour Europe Ecologie. Tout un symbole. «Cela fait des années que Hulot parle de la nécessité de trouver des solutions économiques et sociales. L’écologie, il la voit à travers la misère des gens. Il faut être de mauvaise foi comme Dany pour le réduire à une vision environnementaliste du monde», plaide Durand.
Un site Internet sera lancé dans la foulée sous la forme d’un appel «Pour un autre monde» avec Nicolas Hulot 2012. Avec signatures à la clé. Dans les semaines à venir, le candidat devrait multiplier des rencontres de terrain hors caméra et participer à des chats. Objectif : s’imposer face à Eva Joly. «Il faudra trouver un compromis pour qu’Eva sorte par le haut. Peut-être sous la forme d’un ticket», envisage Denis Baupin, un autre de ses fervents soutiens.
Le bras de fer de la primaire
Le week-end dernier, lors du conseil fédéral, les cadres d’EE-LV ont joué le repli sur soi à tous les étages. «Un retour en arrière sur l’esprit d’ouverture d’EE-LV depuis deux ans» se désespéraient plusieurs responsables. «Le samedi, Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé ont verrouillé l’appareil pour garder la mainmise sur le congrès en juin. Et, le dimanche, ils ont laissé faire sur les primaires. Cécile s’est bornée à réclamer un débat sur un mode doux !» critique un dirigeant. Résultat : une alliance de circonstance entre les amis d’Eva Joly et les nouveaux convertis, «plus verts et sectaires que les Verts», selon le député François de Rugy, a abouti à fixer les primaires en juin pour que le projet soit incarné avant l’été. Quand Hulot voulait septembre pour dérouler une campagne plus courte. Mais c’est la décision de réserver aux 12 000 adhérents et aux 2 000 coopérateurs actuels le droit de désigner le candidat qui a mis le feu aux poudres. «Si c’est en juin ce sera sans moi», a d’abord tonné Hulot par SMS dimanche. Avant de se radoucir. «Les arguments du timing s’ils ne m’arrangent pas, sont rationnels, reconnaît-il, en revanche, donner l’impression d’évoluer en circuit fermé est un signal tragique.» Les amis d’Eva Joly, eux, rappellent que Hulot s’est engagé à participer à la primaire pour qu’il n’y ait pas deux candidatures écologistes. Les pro-Hulot rétorquent que les décisions du week-end«lui ont rendu sa liberté».
La tentation du cavalier seul
Pour calmer le jeu, dès dimanche soir, Duflot a téléphoné à Cohn-Bendit pour proposer de réduire de 20 à 5 euros le droit d’inscription à la coopérative. Hier, François de Rugy a plaidé pour «l’élargissement du corps électoral». Jean-Vincent Placé a souhaité que le prochain conseil fédéral du 14 mai «ouvre davantage» la primaire. Dominique Voynet, candidate des Verts en 2007 et dont la campagne avait été parasitée par les hésitations de Hulot, a martelé sur Canal + que ce dernier était le «bienvenu à EE-LV». Autant d’initiatives destinées à éviter «le scénario catastrophe d’une double candidature écologiste».«Ce serait dramatique pour Hulot et pour nous. Le seul bénéficiaire en serait Nicolas Sarkozy», dénonce Yannick Jadot, directeur de campagne de Joly. Bien décidé à faire porter à Hulot le chapeau de la division.
«Nicolas ne veut pas faire cavalier seul, EE-LV est son biotope», assure Besset. Pas question néanmoins pour l’ex-animateur et ses proches de mettre la main «dans la tambouille». D’où leur refus de participer, ce matin, à une commission de conciliation sur les primaires. Comptant engranger des signatures sur leur site Internet, ils pourraient exiger dans un second temps la fusion de ce fichier avec celui de la coopérative d’EE-LV.
Ses soutiens
Outre Yves Cochet et Denis Baupin «tous deux aussi catastrophistes que Hulot mais fascinée par sa pédagogie et sa popularité, ironise un proche de Joly, Hulot bénéficie de la neutralité bienveillante de Cécile Duflot, toujours du côté où il y a le plus de lumière». Plusieurs figures écologistes devrait annoncer leur soutien à Hulot dans la foulée de sa déclaration. Comme José Bové ou Dominique Voynet, dont le directeur de cabinet est déjà sorti du bois. Tous attendent néanmoins qu’il donne des gages sur sa ligne politique : appellera-t-il à battre la droite au soir du premier tour ? Une étude sur les électorats potentiels des deux candidats montre que Nicolas Hulot, «le catho de droite» selon son expression, devenu écologiste habité, ratisse des électeurs de Nicolas Sarkozy et du centre (lire ci-contre).
La ligne politique
Pour qui roule Hulot ? Ces derniers mois, il a multiplié les contacts et les entrevues. De Dominique Strauss-Kahn à son ami Jean-Louis Borloo. «Borloo a tenté en vain d’obtenir le soutien de Hulot à son éventuelle candidature à la présidentielle», confie un de ses proches. L’intéressé est revenu de son rôle de lobbyiste auprès du pouvoir UMP. «Paradoxalement, la droite en a plus fait pour l’écologie que la gauche. Maintenant elle n’ira pas plus loin. Pire, elle va revenir en arrière», estimait-il fin janvier. Si à ses yeux «le clivage gauche-droite est obsolète», Hulot s’estime «obligé de respecter ce schéma». Et si la «gauche n’a pas fait sa conversion», il est «logique de négocier avec elle pour montrer qu’elle peut aller plus loin que le greenwashing».
Mercredi, Hulot devrait se situer sur une ligne autonome, prêt à jouer le rapport de force avec le PS au soir du premier tour. Depuis plusieurs mois, il a lu et relu Lester Brown, Tim Jackson, Edgar Morin et Patrick Viveret, à la recherche d’un chemin «entre la décroissance, hérésie pour les économistes et la croissance qui hérisse les écologistes». Reste à faire miroiter aux électeurs le profit qu’ils pourraient tirer à court terme des changements à opérer pour s’engager dans la conversion écologique. Là est son pari. «Si, dans un mois et demi, il a fait des interventions sur le terrain et les médias et que cela se répercute dans les sondages, il aura réussi», estime Cohn-Bendit. Refusant de choisir entre «Eva» et «Nicolas». Mais appréciant le «fait que Hulot est un média a lui tout seul».
Matthieu Ecoiffier.
www.liberation.fr/auteur/1870-matthieu-ecoiffier
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Le film "Le Syndrome du Titanic" : vimeo.com/64741962
Le Syndrome du Titanic est un film documentaire réalisé en 2008 par Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, sorti le 7 octobre 2009
fr.wikipedia.org/wiki/Le_Syndrome_du_Titanic
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Le film "Une Vérité qui Dérange" : www.youtube.com/watch?v=GZ4izGzj9r0
Une vérité qui dérange (An Inconvenient Truth) est un documentaire américain de Davis Guggenheim sorti en 2006. Traitant du changement climatique, il est basé en grande partie sur une présentation multimédia que Al Gore, ancien vice-président des États-Unis et prix Nobel de la paix en 2007 (partagé avec le GIEC) a préparé pour sa campagne de sensibilisation sur le réchauffement planétaire
fr.wikipedia.org/wiki/Une_vérité_qui_dérange
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