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Feu d'artifice 2016 de Dinard (vu de la Cité d'Aleth)

Des milliers de personnes ont assisté, hier soir, au seul feu d'artifice de l'été. Une animation sous haute sécurité, en raison de la menace terroriste. Récit d'une mi-août qui fera date.

8 h 15. Dinard s'éveille dans une ambiance hivernale... en plein cagnard de mi-août. Le centre-ville s'est (presque) vidé de ses voitures, comme en janvier-février, la morte-saison.

Le stationnement y est interdit depuis une heure du matin, consigne de sécurité oblige, afin de pouvoir organiser le seul feu d'artifice de cet été.

Quelques retardataires sortent à la hâte leur véhicule des parkings interdits, rue Yves-Verney notamment. « C'est du jamais vu, la rue du casino déserte », confie une passante. Effectivement... Au loin, dans un bistrot, Peter et Sloane chantent à tue-tête. Besoin de rien, envie de toi...

Quatorze artificiers

8 h 30. La plage de l'Écluse se réveille. Quelques sportifs matinaux, plusieurs nageurs voulant éviter la foule de l'après-midi.

Devant la piscine couverte, dans une zone sécurisée par des barrières, agents de la Ville et salariés de la société Féérie (de Saint-Herblain, en Loire-Atlantique) s'activent à préparer le feu d'artifice du soir.

Au total, quatorze artificiers, quatre spécialistes de la sonorisation et vingt-deux agents sont mobilisés pour l'occasion. Ils vont passer la journée à tout installer.

9 h 15. Joël Hamon, président de l'entreprise Féérie, supervise le chantier. « C'est beaucoup de boulot, en amont et le jour J. Ce thème de la paix a été décidé en février-mars avec la maire de Dinard. Ma société réalise 180 feux d'artifice durant la saison. Dinard fait partie des plus importants, au même titre que Saint-Malo et Rennes. »

9 h 45. La chasse au stationnement commence. Les voitures tournent et retournent dans les rues. Le parking Veil est déjà presque complet. Celui de la Halle aussi. Le moindre bout de macadam est pris d'assaut.

À partir de 17 h et l'interdiction de la circulation au plus près de la plage de l'Écluse, trouver de quoi se garer sera quasiment mission impossible.

« Faire front »

12 h 30. Les premiers bouchons apparaissent en périphérie de Dinard. Même chose aux abords de l'église Notre-Dame. En soirée, la situation promet d'empirer.

12 h 35. Présente sur la place du Général-de-Gaulle pour la commémoration de la Libération de Dinard, la maire, Martine Craveia-Schütz, rappelle que, depuis 1945, « le monde et l'Europe ont bien changé : barbarie terroriste, brexit... Maintenir une paix durable est toujours un défi. Il faut faire front contre l'ennemi. Il faut résister, faire preuve de sang-froid, sans tomber dans le fatalisme ».

15 h 30. La plage de l'Écluse est bondée de monde. Il fait très chaud. Dans les commerces, c'est le calme plat. « Il n'y a personne. Ce n'est pas étonnant quand le stationnement fait défaut. Si c'est mieux pour la sécurité... »

17 h. Les différents plots en béton anti-intrusion sont positionnés en divers endroits stratégiques du centre-ville. Les premiers véhicules, mal garés, partent à la fourrière.

Dix-huit militaires

19 h 30. Progressivement, la plage de l'Écluse se désemplit des estivants. Dans quelques minutes, dès que la mer sera au plus bas, les artificiers positionneront l'ensemble de la pyrotechnie.

19 h 45. Tous les accès à la digue de l'Écluse sont filtrés par la police nationale et municipale. Chacun doit présenter son sac et l'ouvrir. Aux abords, des CRS et dix-huit militaires de la force Sentinelle, armés jusqu'aux dents, surveillent...

Les pompiers, et les 25 sauveteurs de la Côte d'Emeraude sont, également, mobilisés en nombre. Sur la digue, les terrasses des restaurants font le plein. Juste à côté, les sandwiches font aussi recette.

Fort vent

20 h 30. La maire et son premier adjoint assistent au briefing des différentes forces de sécurité et de secours, dans les locaux de l'office de tourisme. Les pires scénarii sont détaillés ici. Juste au même moment, la foule se presse devant la plage de l'Écluse.

22 h 50. Le feu d'artifice commence enfin... avec du retard en raison du fort vent. Il va durer dix-huit minutes environ.

Au programme musical : Pete Seeger et sa chanson écrite dans les années 1960, à l'occasion de la marche pour l'égalité des Noirs à Alabama (USA). Imagine de John Lennon. Wind of change du groupe Scorpions. We are the world avec Luciano Pavarotti. Et l'Hymne à la joie, de Beethoven.

23 h 30. Les milliers de spectateurs partis, l'heure est au démontage des installations. Les agents de la Ville prévoient d'être sur le pont jusqu'à 3 ou 4 h du matin...

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Uploaded on February 11, 2017
Taken on August 15, 2016