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IMG_4596A MODERN ART AND ULTRA MODERN ART. THE MUSEUM AS A FLASHPOINT

LE MUSEE COMME POINT DE LUMIERE. ART MODERNE ET ART ULTRA MODERNE

 

" En 1969, Alfred Schmeller devient directeur du Musée du XXe siècle, l'actuel Mumok, et y restera jusqu'en 1979. Sous le signe des bouleversements sociaux des années 1960, il a vu le défi de son mandat dans "la réduction de la distance entre les gens et l'art", et il a façonné la collection du musée et ses programmes d'exposition avec une carrière diversifiée et élargie. Au sein de l'Art Club, la plus importante association des années d'après-guerre avec une section autrichienne, il avait été un contributeur majeur à la reconstruction de la scène artistique autrichienne après 1945. En tant que critique du quotidien Kurier et restaurateur d'art pour le Burgenland, il s'est consacré à une grande variété d'œuvres dans lesquelles l'art contemporain a toujours été au centre des préoccupations.

En Autriche, le climat politique a également changé. En 1970, les sociaux-démocrates de Bruno Kreisky remportent les élections nationales. Le ministre de l'éducation et des arts, Fred Sinowatz, avait une large compréhension de la culture et, dans les années suivantes, son but était de faire tomber les barrières qui empêchaient un plus grand nombre de personnes de devenir "culturellement indépendantes". Pour Schmeller, il était important de donner un nouveau profil au musée, et il voulait qu'il s'agisse d'un "point de lumière" non conventionnel et interdisciplinaire, laissant la tour d'ivoire artistique en faveur d'une institution radicalement ouverte. Schmeller a invité les Wiener Festwochen à organiser le festival d'avant-garde Arena dans le musée, et il voulait attirer un public plus large par la danse, le théâtre, les défilés de mode et la musique. Mais à la fin de sa première année, le nombre de visiteurs avait déjà plus que doublé. Certaines expositions de l'époque de Schmeller sont encore considérées comme des jalons dans l'histoire de l'art viennois, comme l'"Ecole viennoise du réalisme fantastique" de 1972, un grand succès en termes de nombre de visiteurs. Schmeller a rapidement reconnu l'importance exceptionnelle des expositions thématiques et des expositions en tant que commissaire, et il a présenté à Vienne des expositions comme les légendaires "Bachelor Machines" de Harald Szeemann (1977) et "Monte Verità -Mountain of Truth" (1979).

 

Schmeller a également accordé une grande importance à l'éducation artistique. Il a introduit le premier programme d'éducation pour les enfants au musée, fondant ainsi l'œuvre d'éducation artistique réussie de la momok d'aujourd'hui. Il a lui-même écrit un dépliant intitulé adolf loss for young people, et il a créé des scénarios interactifs pour des enfants comme la Tour Beethowen, que nous réinterprétons dans cette exposition comme un moyen éducatif. L'une des expositions les plus importantes de Schmeller fut l'exposition "Live" de 1970, qui présentait Haus-Rucker-Co, les jeunes architectes et artistes Laurids Ortner, Klaus Pinter, et Günther Zamp Kelp. Ils ont placé leur billard géant en plein milieu du musée - une île en plastique avec trois énormes boules avec lesquelles les visiteurs pouvaient jouer. Des éléments performatifs et participatifs ont ainsi été introduits dans le musée pour tenter de faire tomber les barrières entre l'art et la vie quotidienne. Schmeller a annoncé cette exposition avec le slogan "Le Prater est fermé. Venez au musée" Tout cela était, et est toujours, assez proche de la contemplation classique de l'art, de sorte que les visiteurs du musée pénètrent sur un terrain instable - assez généreusement dans le cas du billard géant". Cette forme ludique d'interaction avec les beaux-arts a connu un grand succès et le billard géant de la Haus Rucker-Co, qui a été documenté par des photographes de renom comme Cora Prongracz et Peter Baum, a fait une tournée internationale."

 

 

"Le musée comme point de lumière" : Un discours très éclairant, tout à fait conforme à propos de l'Art Conceptuel Contemporain, l'Art Ultra Moderne, postérieur à la seconde guerre mondiale. Conforme au catéchisme de la nouvelle religion, celle des "Lumières", qui née à la fin du 18è siècle en Europe, est enfin parvenue à dominer totalement l'Occident après les années 1950.

"La réduction de la distance entre les gens et l'art". "Le musée doit être un "point de lumière"non conventionnel pour faire tomber les barrières qui empêchent un plus grand nombre de personnes de devenir culturellement indépendant".

Le musée en tant que "lieu de lumière " est une belle trouvaille sémantique qui rappelle très exactement le fondement idéologique, doctrinal de tous les discours sur l'Art Institutionnel dans tout l'Occident depuis plus d'un demi-siècle : les "Lumières".

Une idéologie qui distingue les éclairés, au sommet de la pyramide, seuls aptes en Raison à gouverner, et les peuples à la base, dépourvus de raison, réduits aux seules passions et consécutivement à l'obéissance, car non initiés. Le billet de Un Dollar résume cette doctrine : En haut l'Oeil, éclairé de l'intérieur, source quasi métaphysique de Lumières qui illuminent toute la pyramide sociale. L'Oeil qui conçoit et commande absolument. Au milieu les Gardiens -comme Schmeller- nouveaux apôtres chargés de la mise en oeuvre du message éclairé. En bas "les personnes", qu'il faut aider à "devenir culturellement indépendant". La "République" de Platon s'est enfin actualisée, concrétisée, après 2500 ans de sommeil.

Selon cette nouvelle religion occidentale, comme pour les anciennes religions, il existe d'une part les initiés, qui ont reçu la révélation et sont chargés de la transmettre. D'autre part les non initiés, les non baptisés, ou les baptisés du commun, "sans culture indépendante" : une masse populaire qui risque l'Enfer de la "dépendance culturelle", et qui sont lamentablement confinés dans l'incompréhension de la "Modernité". Sauf s'ils sont éduqués, initiés, catéchisés par tout un clergé hiérarchiquement éclairé, au fur et à mesure de son élévation dans les grades maçonniques.

D'où l'importance soulignée par la notice de "l'éducation artistique", des "scenarios interactifs pour les enfants, qu'il faut faire jouer". D'où la nécessité de créer des "éléments participatifs", et de l'établissement d'une "interaction ludique" avec le grand public.

Effectivement la visite des Musées d'Art Contemporain Conceptuel, "les lieux de Lumière" , les nouvelles églises ou les nouveaux temples de la Modernité, est instructive: le public est essentiellement composé des enfants et adolescents des collèges, encadrés de leurs maîtres. Un public captif auquel personne ne demande son avis, qui doit venir visiter ces musées car c'est au programme. Bref ces" Points de Lumière" enseignent le nouveau catéchisme du nouvel évangile Mondialiste.

Nous apprenons que grâce à Schmeller "à la fin de la première année le nombre des visiteurs avait déjà presque doublé". Nous ne saurons jamais ce que ce progrès représente en termes de chiffres précis, ni les comparaisons à établir avec l'importance du public dans les musées d'arts anciens. C'est un secret bien gardé. Un fait, non-dit est condamné à ne pas exister, ce n'est même plus un fait.

 

"L'Art Moderne" (1850-1950) avait été une grande période de créativité, de nouveauté et de liberté d'expression individuelle des artistes (romantiques, pré-impressionnistes, impressionnistes, post-impressionnistes et abstraits). Un art spontané, sincère, aventuré en marge de toute incitation officielle, étatique ou même simplement académique. Un art sans orientation idéologique commune, sans catéchisme officiel, sauf une volonté certaine de changement esthétique, de nouveauté stylistique : La déesse Modernité s'installait en Occident, mais elle n'avait pas encore chassé toutes les divinités du passé qui continuaient à survivre dans la société européenne et occidentale du 19è siècle et de la première partie du 20è siècle.

Après la Seconde Guerre Mondiale, à partir des années 1950 et suivantes L'Art Contemporain s'installe en Occident, inspiré par l'Europe des "Lumières", mais venant politiquement des Etats Unis. Cet art s'est exposé, sous ce nom d'Art Contemporain, pendant un demi-siècle dans des musées ultra-modernes construits tout exprès pour lui.

Dans les premières années du 21è siècle cet Art Contemporain a progressivement changé d'appellation. Il a repris le nom d'Art Moderne, dont il se veut la simple continuation. Nous avons expliqué pourquoi dans deux textes : "Art Ancien, Art Moderne, Art Abstrait, Art Contemporain" et "Art Moderne et Art Contemporain officiel".

Mais en réalité l'Art Moderne 2 est tout à fait différent de l'Art Moderne 1. Pour dire le vrai l'Art Ultra Moderne est même à l' opposé de l'Art Moderne.

L'Art Moderne, dans sa globalité, était une esthétique identique aux arts du passé européen et des autres civilisations, toujours à la recherche du beau et du sens. Une esthétique exotérique, qui se voulait porteuse de significations claires, accessibles au plus grand nombre, un dialogue entre les élites et les peuples, un partage d'émotions positives, le plus large possible au sein de la société. Une esthétique du rassemblement.

L'Art Moderne s'est cependant distingué des arts du passé par une caractéristique, tout à exceptionnelle dans l'histoire des arts et de la peinture en particulier : ses créateurs sont indépendants de directives idéologiques et politiques dictées par l'état ou des autorités ou institutions privées ou publiques influentes. L'Art Moderne n'était en rien un art institutionnel, officiel. Pour la première fois dans l'histoire de l'Europe la peinture a été une création éminemment populaire, d'artistes indépendants des élites idéologiques et politiques.

L'Art Ultra Moderne est tout à fait à l'opposé de l'Art Moderne :

- Il est un art officiel, institutionnel, étatique, consacré aussi par le commerce international et les grandes fondations privées dont les doctrines sont unifiées, ordonnées depuis l'Oeil qui domine la pyramide sociale. Sous cet aspect c'est un retour au passé : un art commandité du haut de la pyramide sociale et porteur de messages dont les élites définissent étroitement le contenu.

- L'Art Ultra Moderne est encore tout à fait à l'opposé de l'Art Moderne en ce sens qu'il se revendique comme un Non-Art qui a explicitement rejeté toute référence nécessaire au beau. La beauté n'est plus une finalité de l'Art Ultra Moderne qui s'affirme comme une anti-esthétique, une nécessaire provocation des habitudes culturelles du passé par le laid et l'absurde. C'est un art ésotérique, fermé, un art d'apartheid, explicitement réservé à une élite d'initiés dans le cercle desquels seule une minorité d'éduqués sera progressivement intégrée. C'est l'art des Sages et des Gardiens de la République mondialiste, platonicienne-maçonnique.

Le titre du texte allemand est en apparence différent du titre du texte anglais. Mais il rend très bien compte du profil tout à fait inséparable de l'idéologie des "Lumières" de l'Art Ultra Moderne. "Das Museum als Unruheherd" ou "le musée lieu de trouble" écrit le texte allemand. Ces deux intitulés se complètent excellemment.

Le titre anglais rappelle que la source idéologique de l'art ultra moderne sont les "Lumières".

Le titre allemand énonce un des principes d'action majeur de l'Art Ultra Moderne : la Provocation. Il met l'accent sur l'aspect légitimement dérangeant pour le grand public non éclairé, de l'art correct, officiel, conceptuel car initié. L'art des éclairés doit déranger les peuples. C'est par le laid, l'absurde, la provocation dans son art que l'élite idéologique et politique illuminée affiche son particularisme et révèle ses véritables intentions politiques. Vous avez dit Démocratie, République ? Oui, celle Jacobine qui guillotine toute fraternité et toute liberté, au nom d'un monde meilleur. En art l'Ultra Modernisme se contente de guillotiner la beauté, le sens et le partage.

 

MODERN ART AND ULTRA MODERN ART. THE MUSEUM AS A FLASHPOINT

 

"The museum as a flash point", a "point of light": A very enlightening discourse, completely in conformity with the subject of Contemporary Conceptual Art, the Ultra Modern Art, post-World War II. In accordance with the catechism of the new religion, that of the "Enlightenment", which was born at the end of the 18th century in Europe, finally succeeded in totally dominating the West after the 1950s.

"Reducing the distance between people and art." "The museum must be an unconventional "point of light" to break down the barriers that prevent more people from becoming culturally independent.

The museum as a "place of light" is a beautiful semantic discovery that recalls very precisely the ideological, doctrinal basis of all discourses on Institutional Art throughout the West for more than half a century: the "Lights".

An ideology that distinguishes the enlightened, at the top of the pyramid, the only ones able to govern into Reason, and the peoples at the base, without reason, reduced to passions only and consecutively to obedience, because they are not initiated. The One Dollar note summarizes this doctrine: Above the Eye, illuminated from within, an almost metaphysical source of Light that illuminates the entire social pyramid. The Eye that designs and controls absolutely. In the middle are the Guardians - like Schmeller - the new apostles in charge of the implementation of the enlightened message. At the bottom, the people, whom we must help to "become culturally independent". Plato's "Republic" has finally been updated, materialized, after 2500 years of sleep.

According to this new Western religion, as with the old religions, there are on the one hand the initiates, who have received the revelation and are responsible for transmitting it. On the other hand, the uninitiated, the unbaptized, or the baptized of the common, "without independent culture": a popular mass that risks the Hell of "cultural dependence", and who are lamentably confined in the misunderstanding of "Modernity". Unless they are educated, initiated, catechised by an entire hierarchically enlightened clergy, as they rise to Masonic ranks.

Hence the importance underlined by the notice of "artistic education", "interactive scenarios for children, which must be to played". Hence the need to create "participatory elements", and to establish a "playful interaction" with the general public.

Indeed, the visit to the Museums of Contemporary Conceptual Art, "Places of Light", the new churches or the new temples of Modernity, is instructive: the public is essentially composed of children and adolescents of the colleges, supervised by their masters. A captive public to whom no one asks for their opinion, who must come and visit these museums because it is on the program. In short, these "Flash point" teach the new catechism of the new Globalist Gospel.

We learn that thanks to Schmeller "at the end of the first year the number of visitors had already almost doubled". We will never know what this progress represents in terms of precise figures, nor the comparisons to be made with the importance of the public in ancient art museums. It's a well-kept secret. A fact, unspoken, is condemned not to exist, it is no longer even a fact.

"L'Art Moderne" (1850-1950) had been a great period of creativity, novelty and individual freedom of expression for artists (romantic, pre-impressionist, impressionist, post-impressionist and abstract). A spontaneous, sincere, adventurous art on the fringes of any official, state or even simply academic incitement. An art without a common ideological orientation, without an official catechism, except a certain will of aesthetic change, of stylistic novelty: The goddess Modernity settled in the West, but she had not yet driven out all the divinities of the past who continued to survive in European and Western society in the 19th century and the first part of the 20th century.

After the Second World War, from the 1950s onwards, Contemporary Art settled in the West, inspired by the Europe of the "Enlightenment", but politically coming from the United States. This art has been exhibited, under the name of Contemporary Art, for half a century in ultra-modern museums built especially for it.

In the early years of the 21st century this Contemporary Art gradually changed its name. It has taken the name of Modern Art, of which it is intended to be a simple continuation. We have explained why in two texts: "Ancient Art, Modern Art, Abstract Art, Contemporary Art" and "Modern Art and Official Contemporary Art".

But in reality Modern Art 2 is quite different from Modern Art 1. To say the truth, Ultra Modern Art is even the opposite of Modern Art.

Modern Art in its entirety, was an aesthetic identical to the arts of the European past and of other civilizations, always in search of beauty and meaning. An exoteric aesthetic, which wanted to convey clear meanings, accessible to as many people as possible, a dialogue between elites and peoples, a sharing of positive emotions, as broad as possible within society. An aesthetic of the gathering.

Modern Art has, however, distinguished itself from the arts of the past by one characteristic, quite exceptional in the history of the arts and painting in particular: its creators are independent of ideological and political directives dictated by the state or influential private or public authorities or institutions. Modern Art was in no way an institutional, official art. For the first time in the history of Europe painting was an eminently popular creation, by artists independent of ideological and political elites.

 

Ultra Modern Art is quite the opposite of Modern Art:

- It is an official, institutional, state art, also consecrated by international trade and the major private foundations whose doctrines are unified, ordered by the Eye that dominates the social pyramid. In this respect, it is a return to the past: an art sponsored from the top of the social pyramid and carrying messages whose content is closely defined by the elites.

- Ultra Modern Art is still quite the opposite of Modern Art in that it claims to be a Non-Art that has explicitly rejected any necessary reference to beauty. Beauty is no longer an aim of Ultra Modern Art, which asserts itself as an anti-esthetic, a necessary provocation of the cultural habits of the past by the ugly and the absurd. It is an esoteric, closed art, an apartheid art, explicitly reserved for an elite of initiates in whose circle only a minority of the educated will gradually be integrated. It is the art of the Wise Men and Guardians of the Worldist, Platonician-Masonic Republic.

The title of the German text is apparently different from the title of the English text. But he reflects very well the inseparable profile of the ideology of the "Enlightenment" of Ultra Modern Art. "Das Museum als Unruheherd" or "the museum of disturbance" writes the German text. These two titles complement each other excellently.

The English title reminds us that the ideological source of ultra-modern art is the ideology of the "Lights".

The German title states one of the major principles of action of Ultra Modern Art: The Provocation. It emphasizes the legitimately disturbing aspect of correct, official, conceptual and initiated art for the uninformed general public. The art of the enlightened must disturb the peoples. It is through the ugly, the absurd, the provocation in its art that the enlightened ideological and political elite displays its particularism and reveals its true political intentions. Did you say Democracy, Republic? Yes, the Jacobine démocracy, who guillotines all fraternity and freedom, in the name of a better world. In art, Ultra Modernism is content to guillotine beauty, meaning and sharing.

 

 

 

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Uploaded on November 24, 2019
Taken on September 29, 2019