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IMG_9571 Pablo Picasso. 1881-1973. Femme au bouquet. Woman with Vase of Flowers. 1909. Hannover. Sprengel Museum.

Pablo Picasso. 1881-1973. Femme au bouquet. Woman with Vase of Flowers. 1909. Hannover. Sprengel Museum.

 

Pablo Picasso est emblématique de l'Art Moderne et annonce remarquablement, quoique encore discrètement, l'Art Contemporain.

Il est un génial découvreur, et même un accumulateur de Formes Nouvelles d'expression artistique.

On peut penser que l'histoire de l'art le classera à la place des plus grands maîtres européens.

Picasso est actif à la fin d'une des époques les plus fastes de la peinture européenne (1815-1940), une période de diversité idéologique qui est aussi une époque de création intense et de recherches formelles, esthétiques les plus diverses. Parmi ces recherches l'Art Abstrait auquel Picasso introduit.

 

Mais Picasso annonce clairement certaines impasses, qui apparaissent nécessairement quand s'installe un Système, un Art officiel, Académique et même un Art Sacré. A partir de la fin de la seconde guerre mondiale si on adopte une optique de périodisation globale de l'histoire de l'art européen et occidental.

Un regard synthétique certes, mais pas simplificateur.

 

Un système d'Art Officiel qui est le reflet des valeurs de notre société occidentale contemporaine.

De tous temps, de nos jours comme dans le Passé, l'Art se décide dans les niveaux supérieurs des sociétés. Le système démocratique n' a absolument rien changé.

L'Art contemporain est un drapeau et un vecteur idéologique. Cela n'est pas nouveau. Seule à changé l'idéologie.

Le monde contenporain ne repose pas du tout sur les mêmes valeurs que l'Europe chrétienne (catholique et orthodoxe) qui a fait l'art européen de 500 à 1600.

Ces valeurs ont mis du temps à mourir en Europe.

Donc l'art ne peut pas être le même, mais le changement s'est fait lentement et même subrepticement.

En 1900 ce n'était pas encore un autre monde...

mais en 2000...

Un siècle pendant lequel la démocratie libérale occidentale a mis en place son Art Sacré, qui est devenu omniprésent à partir de la seconde moitié du 20è siècle.

Un Art Officiel qui véhicule certains des commandements principaux de son cathéchisme (Liberté, Droits, Progrès, Changement, Nouveauté....) mais aussi tout un ensemble complexe de messages, ésotérique, implicite, discret, qui n'est pas destiné au grand public.

"Ancien Régime" ou Démocratie, les Elites sont bien décidées à cultiver leur différence, et l'Art Contemporain est un des lieux privilégiés où les élites "démocratiques" se retrouvent avec délice.

 

Picasso et l'Art Contemporain sont aussi exemplaires de ce qui paraît être une nouveauté, du moins à cette échelle: l'Art Marchandise.

Tout le système de création de l'Art a été modifié par la révolution industrielle, l'idéologie matérialiste et la priorité à l'Economie qui s'est installée en Occident au cours du 19è siècle.

L'art ne peut pas être le même quand les niveaux supérieurs d'une civilisation sont occupés par des banquiers et des grands marchands, assistés par des idéologues, à la place des anciennes élites, beaucoup plus diversifiées.

Les élites anciennes étaient à la fois rivales et associées, dialectiquement complémentaires :

Aristocratie foncière et guerrière, commerçante aussi, dans certains pays européens.

Eglises (catholique et orthodoxe).

Bourgeoisie commerçante, plus ou moins frottée d'aristocratie selon les pays.

Haut Artisanat citadin, organisé en corporations et métiers, qu'il ne faut pas négliger car il était un des acteurs principaux du faire artistique.

 

Ce qui est tout à fait nouveau c'est que l'Art ( peinture et sculpture) est devenu de manière avouée, officielle, pratiquement en priorité, une marchandise.

L'Art contemporain est totalement conditionné par un marché très organisé, finalement très monolithique dans ses valeurs, pour lequel les buts profitables sont tout à fait essentiels.

Ce n'était absolument pas le cas des mécènes des siècles précédents : aristocrates fonciers et guerriers, ploutocrates marchands, et églises, pour lesquels l'art n'était que secondairement un placement.

Il a toujours existé des marchands d'Art, dès l'Antiquité, mais ils ne décidaient pas des grandes orientations de l'Art de leur époque. Et certainement pas entre 500 et 1800.

Les marchands d'art étaient seulement des intermédiaires, et de temps en temps, ils faisaient des copies et des faux !

Le marchand d'art qui participe activement à la définition des orientations de l'art de son époque c'est à ma connaissance, et sauf erreur, une nouveauté apparue au cours du 19è siècle, qui s'est répandue au début du 20è.

Picasso, qui n'avait pas que les qualités d'un artiste, avait très bien compris et exploité ces deux réalités, la première ancienne, l'Art est idéologique, la seconde plus nouvelle l'Art est marchandise.

 

 

Pablo Picasso is emblematic of Modern Art, and remarkably announcement, though still discreetly, of the contemporary art. It is a fantastic discoverer, and even an accumulator of the New Forms of artistic expression.

One may think that the history of art, rank Picasso instead of the greatest European masters.

Picasso's assets at the end of one of the most prosperous eras of European painting (1815-1940). A period of ideological diversity, which is also an intense period of creation and formal research, aesthetic, the most diverse. Among these researches Abstract Art, at which introduced Picasso

 

 

But Picasso clearly announces some dead ends, which necessarily appear when a system is installed, an official Art, Academic and even a Sacred Art.

From the end of World War II, if we adopt a perspective of overall periodization of art history, European and Western.

A synthetic look certainly, but not simplistic.

An Art Official system, which reflects the values of our contemporary Western society. At all times, today as in the Past, the Art is decided in the higher levels of society. The democratic system does absolutely nothing changed.

Contemporary art is a flag and an ideological vector.

This is not new.

Alone changed the ideology.

The world contenporain not based at all on the same values as Christian Europe (Catholic and Orthodox) who did the European art 500-1600.

These values have been slow to die in Europe.

So art can not be the same, but change has been slow and even surreptitiously.

In 1900 it was not yet another world ...

but in 2000 ...

A century in which Western liberal democracy has implemented his Sacred Art, which has become ubiquitous from the second half of the 20th century.

An Official Art, which carries some of the main commandments of his catechism (Freedom, Rights, Progress, Change, New ....), but also a complex set of messages, esoteric, implicit, discreet, which is not intended for the general public.

"Old Regime" or Democracy, Elites are determined to grow their difference and Contemporary Art is one of the privileged places where the "democratic" elites find themselves with delight.

 

 

Picasso and Contemporary Art are also exemplary of what seems to be a novelty, at least on this scale: Art Merchandise.

The whole system of creation of Art has been amended by the Industrial Revolution, the materialistic ideology and priority to the economy that settled in the West during the 19th century.

Art can not be the same when the upper levels of a civilization are occupied by bankers and big merchants, assisted by ideologues, instead of the old elites, much more diversified.

The old elites were both rivals and Associated dialectically complementary:

-Aristocratie Land and warlike, also trading in some European countries.

-Eglises (Catholic and Orthodox).

-Bourgeoisie trading more or less rubbed of aristocracy, by country.

-High City Crafts, organized in corporations or trades it should not be overlooked because it was one of the main actors of the artistic doing.

 

What is completely new is that art (painting and sculpture) has become so overt, official, almost as a priority, a commodity.

Contemporary art is totally conditioned by a highly organized market, ultimately very monolithic in its values, for which the benefit purposes are quite essential.

This was absolutely not the case of the previous centuries sponsors: land aristocrats and warriors, merchants plutocrats and churches, for whom art was only secondarily an investment.

There have always been merchants of Art, since antiquity, but they did not decide the broad guidelines of the Art of their time. And certainly not between 500 and 1800.

Art dealers were only intermediaries, and from time to time, they made copies and fakes!

The art dealer who is actively involved in defining the guidelines of the art of his time is to my knowledge, and I believe, a new feature appeared in the 19th century, which has spread in the early 20th.

 

Picasso, who had not only the qualities of an artist, was very well understood and exploited these two realities, the first old, Art is ideological, the second newest, Art is merchandise.

 

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Uploaded on August 24, 2015
Taken on July 2, 2015