De l'abandon
De l’Abandon est avant tout une série en construction, un désir d’une non – fin, elle se veut évolutive …
Elle se veut pourtant être l’aboutissement d’une quête, au départ sans mots … Un attrait pour ces bâtiments et choses abandonnés, laissés là par l’homme …, une quête de la découverte, une soif de surprise, que vais – je voir, trouver à l’intérieur, vais – je faire une rencontre … ???
Après réflexion sur une démarche que je pensais « primitive » ou sensorielle, émotionnelle, il s’avère que « De l’Abandon » a une double portée : politique et fantasmagorique !
Politique : ces abandons ne seraient – ils pas la triste conséquence de notre société de CON’sommation ???
Faire construire un petit pavillon neuf à crédit sur 150 ans en banlieue huppée au lieu de restaurer des lieux de charme ou de donner une seconde jeunesse à l’héritage de toute une lignée ??? Et encore, cela n’engage que chacun de nous …
C’est avant tout une révolte sur un terrible constat, comment au sein d’une société que l’on nomme moderne des pouvoirs publics peuvent – ils permettre à des gens de dormir dehors alors que des milliers de lieux sont vides, inanimés ??? Comment déloger des personnes qui revivent en ces lieux et leur redonnent vie, ou des artistes qui osent juste y donner une nouvelle âme ???
De l’Abandon c’est avant tout un questionnement : pourquoi, pourquoi ne pas permettre à autrui de profiter de cette œuvre d’art … ???
Fantasmagorique : ces lieux sont principalement anciens, avec une histoire, des histoires …
La rencontre avec ce lieu qui vous reçoit est émotionnellement forte !!!! Et ce n’est jamais la même …
Une maison, un château, une usine, une prison … Je suis là, voyeuse et imaginative de diverses Histoires …
Que s’est – il passé ici, et là … Qui était là avant moi, pourquoi n’y sont – il plus ???
L’œil et le boitier de l’appareil photo captent une image … le but étant de conduire à ce que chacun se raconte une histoire … pour ma part j’échafaude à chaque fois des tas d’histoires plus farfelues les unes que les autres …
Enfin, ce travail est une ouverture, un changement de technique de traitement de l’image, permis par les lieux, par la liberté qu’ils procurent … Une soif d’explorer de nouvelles choses, une part de solitude, et c’est surtout une histoire forte avec un boitier, à tel point d’avoir l’impression de ne former plus qu’un, et de se sentir BIEN, SEUL, à DEUX !!!