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Fuchsia / fuchsia color.

Jeune femme musulmane sur un fond de mur en terre, vieille ville de Harar, Ethiopie.

 

Young Muslim woman against a background of mud wall, old town of Harar, Ethiopia.

 

Sur le chemin faisant le tour des remparts de la vieille ville, on ne pouvait pas ne pas remarquer cette jeune fille dont l'éclatant habit coloré se mariait si bien au mur de terre ensoleillé sur lequel elle s'appuyait . Dire qu'elle adhéra avec enthousiasme à l'idée de se faire photographier serait exgéré mais, si son regard se détourna, elle ne manifesta aucun refus à ma demande.

 

 

La vieille ville historique d’Harar, en Ethiopie, située à quelque 450 km à l’est d’Addis Abeba, lovée à l’abri de ses remparts du XVIème siècle, entourée de déserts et de savanes, est un endroit atypique et particulièrement photogénique de l’Ethiopie avec ses ruelles étroites bordées de hauts murs colorés ou blanchis à la chaux sur lesquels se détachent les silhouettes furtives des femmes musulmanes. La ville est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO

 

Traditionnellement habitée par une population à forte majorité musulmane, elle est considérée comme la quatrième ville sainte de l’Islam et fut au XVIème siècle la capitale d’un important sultanat et le fief d’ Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi, connu sous le nom de Gragn (Le gaucher), qui mena, avec l’aide des Ottomans, une guerre sainte contre l’empire chrétien d’Abyssinie avant d’être vaincu en 1543 par les troupes impériales renforcées par les Portugais de Christophe de Gama, le fils de l’autre.

 

Plusieurs dizaines de mosquées et d’édifices religieux musulmans, dont trois mosquées remontant au Xème siècle, parsèment le labyrinthe de petites ruelles pavées et longées de hauts murs colorés de vert, de bleu ou de jaune, ou blanchis à la chaux.

 

La ville fut au XIXème siècle un carrefour commercial important, servant de relais aux échanges entre l’Inde et l’empire éthiopien, via les comptoirs installés sur la côte somalienne. Une ville traditionnellemnt plus proche de la civilisation cosmopolite de la côte somalienne que de celle des hauts plateaux éthiopiens.

Les récits des voyageurs du XIXème siècle évoquent des caravanes de plusieurs milliers de dromadaires qui quittaient le port de Berbera, lourdement chagés, en direction des entrepôts de Harar.

On y négociait les soies, le coton, le café, l’encens, la gomme, le musc, les peaux de bêtes, l'or. C’est pour cette raison que le poète français Arthur Rimbaud s’installa en 1880 à l'âge de 26 ans dans cette ville, pour s’y livrer avec plus ou moins de bonheur à des activités commerciales (on évoque le trafic d'armes au profit de l'empereur Menelik II), qui s’achèveront tragiquement.

On lui attribue à Harar une belle maison de bois, parfois ouverte à la visite touristique, construite à cette époque par des négociants indiens et dotée d'une véranda, type de maison qui donna naissance à un paysage urbain nouveau et suscita l’apparition de maisons mixtes indiennes et harari. En réalité, Rimbaud n'habita jamais cette maison.

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Uploaded on January 2, 2025
Taken on February 4, 2024