De saison...
Octobre
Bientôt, la lumière ne sera plus qu’une lueur pâle et diffuse au creux de la vallée… A peine osera telle s’attarder sur la crête enneigée des sommets impassibles… Inéluctable, l’obscurité s’insinuera sous les plis de nos habits sombres et dérisoires. Son ami le froid mordra nos peaux devenues blêmes, et nos cœurs alourdis par la brièveté des jours. Enfouis sous les brumes grises et pugnaces de l’hiver, souvent rude ici, nous finirons par oublier que la lumière renaît toujours des cendres de la morte saison.
Octobre le sait et pleure des myriades de larmes d’or, empathiques et légères, dans la brise suave de l’automne… Un épais tapis d’ambre clair murmure doucement sa peine à chacun de mes pas. C’est un désespoir gai, un curieux et délicieux chagrin aux tonalités joyeuses qui imprègnent la nature et m’emplit d’un profond sentiment de nostalgie et d’émerveillement mêlés ….
Octobre, attendri par mon âme de coquette qui aime à se protéger des épines de la vie dans des laines épaisses et des tissus moelleux, me tricote de généreuses étoles d’amarante, m’offre de vastes manteaux chamarrés et odorants comme des habits de fête, me couvre de bijoux faits de perles de rosée étincelantes plus raffinés que les joyaux des maîtres de l’Orient… Le paysage se pare de couleurs chatoyantes et osées qui me consolent comme les fleurs, parfois, atténuent la cruauté du deuil … C’est un adieu poignant aux matins clairs et insouciants de la belle saison… Le ciel a délaissé l’azur de l’été, et se pare de délicates nuances d’opale annonciatrices de futurs moins cléments… Je m’ennivre de rouges profonds, de bruns chaleureux, de jaunes dorés qui chantent sous le ciel déjà gris… Je remplis ma mémoire des parfums subtils des sous-bois pour que, l’hiver venu, leur souvenir atténue la blessure des rigoureux frimas alpins. Lorsque le vent féroce et imperturbable de Novembre aura congédié parfums et couleurs, je me souviendrai avec tristesse du tendre et mélancolique Octobre
De saison...
Octobre
Bientôt, la lumière ne sera plus qu’une lueur pâle et diffuse au creux de la vallée… A peine osera telle s’attarder sur la crête enneigée des sommets impassibles… Inéluctable, l’obscurité s’insinuera sous les plis de nos habits sombres et dérisoires. Son ami le froid mordra nos peaux devenues blêmes, et nos cœurs alourdis par la brièveté des jours. Enfouis sous les brumes grises et pugnaces de l’hiver, souvent rude ici, nous finirons par oublier que la lumière renaît toujours des cendres de la morte saison.
Octobre le sait et pleure des myriades de larmes d’or, empathiques et légères, dans la brise suave de l’automne… Un épais tapis d’ambre clair murmure doucement sa peine à chacun de mes pas. C’est un désespoir gai, un curieux et délicieux chagrin aux tonalités joyeuses qui imprègnent la nature et m’emplit d’un profond sentiment de nostalgie et d’émerveillement mêlés ….
Octobre, attendri par mon âme de coquette qui aime à se protéger des épines de la vie dans des laines épaisses et des tissus moelleux, me tricote de généreuses étoles d’amarante, m’offre de vastes manteaux chamarrés et odorants comme des habits de fête, me couvre de bijoux faits de perles de rosée étincelantes plus raffinés que les joyaux des maîtres de l’Orient… Le paysage se pare de couleurs chatoyantes et osées qui me consolent comme les fleurs, parfois, atténuent la cruauté du deuil … C’est un adieu poignant aux matins clairs et insouciants de la belle saison… Le ciel a délaissé l’azur de l’été, et se pare de délicates nuances d’opale annonciatrices de futurs moins cléments… Je m’ennivre de rouges profonds, de bruns chaleureux, de jaunes dorés qui chantent sous le ciel déjà gris… Je remplis ma mémoire des parfums subtils des sous-bois pour que, l’hiver venu, leur souvenir atténue la blessure des rigoureux frimas alpins. Lorsque le vent féroce et imperturbable de Novembre aura congédié parfums et couleurs, je me souviendrai avec tristesse du tendre et mélancolique Octobre