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Les vieilles voitures américaines CUBA (36)

Les voitures américaines de Cuba, un trésor du patrimoine national.

 

J’ai visité Cuba en 2001 et j’ai été fasciné par la débrouillardise des Cubains, en particulier pour faire face à l’embargo. L’importation de véhicules par des particuliers était interdite depuis le début des années 60, à de rares exceptions près, ce qui a créé à Cuba un curieux paysage automobile où se côtoient les Américaines des années 50, les Lada, les Fiat Polsky et Moskovich importées d’URSS et de Pologne dans les années 70 et 80 et les véhicules modernes, souvent asiatiques, importés par l’Etat.

 

Pourquoi y a-t-il autant de ces voitures à Cuba?

 

Une des premières choses que l’on constate en arrivant à Cuba, c’est omniprésence de ces vieilles voitures américaines, appelées “carros americanos“. Au départ, elles ont été abandonnées par les américains lors de la révolution Cubaine et de la chute du gouvernement pro-américain en 1959.

Un embargo sur l’île empêche d’avoir accès à des pièces de rechange. Les Cubains doivent alors tout faire pour les préserver. Ils deviennent des pros de la mécano de ces voitures, utilisant une fois de plus leur système D très développé.

Comme elles étaient les seules voitures disponibles à l’époque et qu’aujourd’hui l’achat d’une autre voiture reviendrait à 50 ans de salaire, ils les entretiennent religieusement.

A l’époque, Un dentiste (payé par l’état) gagnait 20 € / mois et un instituteur gagnait 30 € / mois, on comprend alors que les Cubains ont appris à bricoler et réussir à faire rouler leurs vieilles voitures US jusqu’à maintenant. Ces voitures cubaines atteignent un chiffre au compteur parfois irréel; 800 000 miles voir 1 000 000 de miles parcourus. De quoi rendre jaloux nos modèles actuels qui dépassent rarement les 300 000 km.

Beaucoup de ces voitures semblent “tunées” (jantes alu par exemple), d’autres ont des suspensions bien étranges ou des moteurs Diesel, ce qui est assez surprenant.

Les Cubains sont des “inventivos”, des gens débrouillards. Ce sont des mécanos inventifs qui n’hésiteront pas à installer des pistons d’une marque dans les blocs-cylindres d’une autre marque afin de faire fonctionner leur vieille américaine.

 

Le Diesel s’est imposé (les mécaniques sont russes ou asiatiques) en raison du prix exorbitant de l’essence (en provenance principalement du Venezuela), L’Europe s’inquiète justement des émissions de particules fines, mais à Cuba, en 2001, les particules de carbone étaient particulièrement grosses.

En 2013, faute de tout chiffre officiel sur le parc automobile cubain, les spécialistes estiment à environ 60.000 le nombre de voitures américaines qui circulent dans l’île, soit 30% du parc.

 

L’importation de véhicules, autorisée depuis 2013, provoque une lente cure de jouvence sur le parc automobile car les taxes d’importation sont très élevées. Les prix des véhicules importés doivent s’aligner sur ceux du marché cubain. En raison de l’étroitesse de ce marché, les prix des voitures à Cuba ont atteint des sommets inimaginables. Une simple Lada en bon état de marche coûte environ 12.000 dollars, à peu près l’équivalent d’une Ford 1957 qui fait le taxi depuis des décennies.

Ainsi, une Cadillac décapotable rutilante qui promène les touristes sur le front de mer de La Havane, peut coûter jusqu’à 80.000 dollars, voire plus si elle fait partie des automobiles de collection qui s’affichent occasionnellement dans des expositions.

 

Un trésor en perdition ?

 

Cuba est un musée à ciel ouvert de voitures américaines. Cependant, Les Cubains commencent à ne plus avoir les moyens de les faire rouler. Certains revendent leur belle à l’étranger. Ceux qui continuent proposent des balades aux touristes en tant que taxi. Embarquer dans un taxi cubain est une expérience en soi.

J’ai parcouru les 150 km qui séparent Vinales de La Havane.

 

À la manière cubaine; six dans le véhicule, entassés les uns sur les autres. Le confort est, disons-le, assez rudimentaire. Je ne crois pas que les suspensions de l’époque soient de la même qualité que celles d’aujourd’hui! J’ai passé le trajet avec les genoux dans le tableau de bord, à sentir les ressorts en gros métal du siège défoncé et à me taper la tête sur le plafond.

Voilà. Nous comprenons donc mieux la raison pour laquelle nous rencontrons tant de belles voitures US partout sur l’île. Nous pensions que cela n’existait que pour le fun et la nostalgie. Au final c’était une nécessité pour ce peuple, le seul moyen de se déplacer si on veut quelque chose de plus rapide que le cheval ou le vélo.

En tant que touristes, juste spectateurs de cette situation, nous devons avouer notre intense plaisir à les voir et les photographier.

Les Cubains sont conscients du trésor que constitue ce parc de vieilles voitures américaines. Comme il est vulnérable pourtant.

 

American cars from Cuba, a national heritage treasure.

 

I visited Cuba in 2001 and I was fascinated by the resourcefulness of Cubans, especially to deal with the embargo. The importation of vehicles by private individuals had been banned since the beginning of the 1960s, with rare exceptions, which created in Cuba a curious automotive landscape where Americans of the 1950s, Lada, Fiat Polsky and Moskovich rub shoulders. imported from the USSR and Poland in the 1970s and 1980s and modern, often Asian, imported by the state.

 

Why are there so many cars in Cuba?

 

One of the first things we notice when we arrive in Cuba is the omnipresence of these old american cars, called "carros americanos". Initially, they were abandoned by the Americans during the Cuban Revolution and the fall of the pro-American government in 1959.

An embargo on the island prevents access to spare parts. Cubans must do everything to preserve them. They become pros of the mechanics of these cars, using once again their highly developed D system.

As they were the only cars available at the time and today the purchase of another car would return to 50 years salary, they maintain them religiously.

At the time, a dentist (paid by the state) earned 20 € / month and a teacher earned 30 € / month, then we understand that Cubans learned to tinker and succeed in rolling their old US cars up now. These Cuban cars reach a number on the counter sometimes unreal; 800,000 miles see 1,000,000 miles traveled. What to make jealous our current models that rarely exceed 300 000 km.

Many of these cars seem "tuned" (aluminum rims for example), others have very strange suspensions or diesel engines, which is quite surprising.

Cubans are "inventivos", resourceful people. They are inventive mechanics who will not hesitate to install pistons of a brand in the cylinder blocks of another brand in order to operate their old American

 

Diesel has emerged (the mechanics are Russian or Asian) because of the exorbitant price of gasoline (coming mainly from Venezuela), Europe is worried just fine particle emissions, but in Cuba in 2001 carbon particles were particularly large.

In 2013, for lack of any official figure on the Cuban fleet, experts estimate that about 60,000 American cars circulating on the island, or 30% of the park.

 

The import of vehicles, authorized since 2013, causes a slow makeover on the car fleet because import taxes are very high. The prices of imported vehicles must be in line with those of the Cuban market. Due to the narrowness of this market, car prices in Cuba have reached unimaginable heights. A simple Lada in good working order costs about $ 12,000, about the equivalent of a 1957 Ford that has been taxiing for decades.

For example, a gleaming convertible Cadillac that takes tourists on the waterfront of Havana can cost up to $ 80,000 or more if it is part of the collector cars that occasionally appear in exhibitions.

 

A treasure in perdition?

 

Cuba is an open-air museum of American cars. However, Cubans are starting to lose the ability to roll them. Some resell their beautiful abroad. Those who continue offer rides to tourists as a taxi. Embark on a Cuban taxi is an experience in itself.

I traveled the 150 km that separates Vinales from Havana.

 

In the Cuban way; six in the vehicle, piled on top of each other. Comfort is, let's say it, rather rudimentary. I do not believe that the suspensions of the time are of the same quality as those of today! I made the trip with my knees in the dashboard, feeling the thick metal springs of the smashed seat and banging my head on the ceiling.

Here. So we better understand why we meet so many beautiful US cars all over the island. We thought it only existed for fun and nostalgia. In the end it was a necessity for this people, the only way to move if you want something faster than the horse or the bike.

As tourists, just spectators of this situation, we must admit our intense pleasure in seeing them and photographing them.

Cubans are aware of the treasure of this park of old American cars. How vulnerable he is yet

 

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Uploaded on November 18, 2018
Taken on November 2, 2018