Bories et lavandes
Le terme borie, dans la langue touristique relative à la Provence, désigne une cabane en pierre sèche qui servait de grange, d'écurie ou d'habitation saisonnière à un agriculteur du XIXe siècle dans une parcelle foraine (sur une autre commune) ou trop éloignée de sa ferme.
Le terme est la francisation et féminisation du terme provençal bòri (masculin) (cf l'occitan bòria, féminin) employé au XIXe siècle dans le sens péjoratif de « masure », de « cahute » (comme l'indique Frédéric Mistral dans son Tresor dòu Felibrige) et ce après avoir désigné une ferme, une métairie ou un domaine rural dans les Bouches-du-Rhône aux XVIIe et XVIIIe siècles ainsi que l'attestent la toponymie et les documents d'archives (il existe ou existait des lieux-dits Les Borrys dans le Vaucluse, à Buoux et à Mérindol).
Le mot borie, pris dans l'acception nouvelle de cabane en pierre sèche, a été popularisé par des érudits provençaux de la 2e moitié du XIXe et du début du XXe siècle pour habiller archéologiquement un objet d'étude purement ethnologique et par trop contemporain. Ainsi, au début du XXe siècle, David Martin se rendant dans les cafés villageois pour poser la question suivante : « Comment appelez-vous les cabanons pointus de la colline ? » ; comme on lui répondait « ce sont des agachons ou postes de chasse », il répliquait : « Ces cabanons ne sont pas des agachons (...) Il doit y avoir un autre nom plus ancien » [10].
Les vestiges d'un habitat rural saisonnier ou temporaire en pierre sèche que leurs propriétaires villageois ou forains avaient appelés jusque là « cabanes » et « cabanons », se sont vu attribuer une appellation obsolète qui, en Provence, ne s'était appliquée qu'à l'habitation permanente et qui ne subsistait plus qu'à l'état de rares toponymes. Le terme a été repris par Pierre Desaulle dans les années 1960 avec son livre Les bories de (Vaucluse, par Pierre Viala, créateur du « Village des Bories », dans les années 1970, et enfin par le Parc naturel régional du Luberon dans les années 1990 avec le livre Bories.
La vogue du mot a même gagné le Périgord dans les années 1970, non sans y entrer en conflit avec l'acception d' « exploitation rurale », de « ferme isolée », à laquelle il était cantonné jusque là dans cette région, et en concurrençant le terme vernaculaire chabano ou chebano [11].
Nouvelle vicissitude, le terme borie a été appliqué en 2008 aux cabanes en pierre sèche des Alpes-Maritimes par l'auteur d'un livre qui leur est consacré[12], occultant de ce fait les appellations vernaculaires de cabana (féminin) et de chabot (masculin) [13].
Les milieux occitanistes provençaux, en la personne de Jean-Yves Royer, se sont élevés contre l'emploi des termes provençaux lo bòri et la bòria dans le sens inventé de « cabane en pierre sèche »[14].
Bories et lavandes
Le terme borie, dans la langue touristique relative à la Provence, désigne une cabane en pierre sèche qui servait de grange, d'écurie ou d'habitation saisonnière à un agriculteur du XIXe siècle dans une parcelle foraine (sur une autre commune) ou trop éloignée de sa ferme.
Le terme est la francisation et féminisation du terme provençal bòri (masculin) (cf l'occitan bòria, féminin) employé au XIXe siècle dans le sens péjoratif de « masure », de « cahute » (comme l'indique Frédéric Mistral dans son Tresor dòu Felibrige) et ce après avoir désigné une ferme, une métairie ou un domaine rural dans les Bouches-du-Rhône aux XVIIe et XVIIIe siècles ainsi que l'attestent la toponymie et les documents d'archives (il existe ou existait des lieux-dits Les Borrys dans le Vaucluse, à Buoux et à Mérindol).
Le mot borie, pris dans l'acception nouvelle de cabane en pierre sèche, a été popularisé par des érudits provençaux de la 2e moitié du XIXe et du début du XXe siècle pour habiller archéologiquement un objet d'étude purement ethnologique et par trop contemporain. Ainsi, au début du XXe siècle, David Martin se rendant dans les cafés villageois pour poser la question suivante : « Comment appelez-vous les cabanons pointus de la colline ? » ; comme on lui répondait « ce sont des agachons ou postes de chasse », il répliquait : « Ces cabanons ne sont pas des agachons (...) Il doit y avoir un autre nom plus ancien » [10].
Les vestiges d'un habitat rural saisonnier ou temporaire en pierre sèche que leurs propriétaires villageois ou forains avaient appelés jusque là « cabanes » et « cabanons », se sont vu attribuer une appellation obsolète qui, en Provence, ne s'était appliquée qu'à l'habitation permanente et qui ne subsistait plus qu'à l'état de rares toponymes. Le terme a été repris par Pierre Desaulle dans les années 1960 avec son livre Les bories de (Vaucluse, par Pierre Viala, créateur du « Village des Bories », dans les années 1970, et enfin par le Parc naturel régional du Luberon dans les années 1990 avec le livre Bories.
La vogue du mot a même gagné le Périgord dans les années 1970, non sans y entrer en conflit avec l'acception d' « exploitation rurale », de « ferme isolée », à laquelle il était cantonné jusque là dans cette région, et en concurrençant le terme vernaculaire chabano ou chebano [11].
Nouvelle vicissitude, le terme borie a été appliqué en 2008 aux cabanes en pierre sèche des Alpes-Maritimes par l'auteur d'un livre qui leur est consacré[12], occultant de ce fait les appellations vernaculaires de cabana (féminin) et de chabot (masculin) [13].
Les milieux occitanistes provençaux, en la personne de Jean-Yves Royer, se sont élevés contre l'emploi des termes provençaux lo bòri et la bòria dans le sens inventé de « cabane en pierre sèche »[14].