kristobalite
Basilique Saint-Fidèle à Côme
Basilique (partiellement) romane Saint-Fidele ; commune de Como, province de Côme, région de Lombardie, Italie
La façade de Saint-Fidèle qui donne sur la place du même nom, au centre de la ville, a été entièrement refaite en 1914 par l'architecte Giussani, ...; celui-ci revêtit alors de formes romanes la façade du XVIe siècle. A l'église se trouve adossée, du côté gauche, une ancienne maison d'habitation et pour cette raison la façade semble mutilée, puisqu'il lui manque la partie correspondant au bas-côté septentrional. Pour le reste elle est fidèle au schéma tripartite caractéristique de la région comasque, avec deux contreforts encadrant la partie centrale, plus haute et large que celle de droite. Le profil à rampants interrompus est parcouru par une série d'arcatures que Giussani fit exécuter sur le modèle de celles peintes à fresques sur la paroi du XVIe siècle. Au centre de la façade trône une grande rosace qui remonte au début du XVIe siècle et, sous celle-ci, s'ouvre le portail, lui aussi reconstruit en style roman avec linteau, tympan et arc, alors que celui qui l'avait précédé ne comportait qu'un linteau. De la place le regard se porte immédiatement sur le clocher qui occupe grosso modo l'emplacement de la première travée du bas-côté septentrional de l'église. Lui aussi a été reconstruit par Giussani selon les critères qui ont présidé à la réfection de la façade; de la tour-clocher originelle qui avait subi un écroulement partiel, probablement lors du tremblement de terre de 1117, et qui avait été reconstruite à la fin du XIIe siècle, il reste encore la partie inférieure jusqu'à 11 m 90 de haut. Sur le côté septentrional du clocher on peut encore voir, à 10 m 50 de haut, deux ouvertures à arcature à double voussure, séparées par un montant en pierre, dont les proportions, relativement peu élancées, et le matériau de construction, pierres taillées irrégulières dans un mortier abondant, en feraient dater l'exécution du XIe siècle. Au-dessus de la partie ancienne, le clocher se trouve divisé aujourd'hui en quatre étages par une série d'arcatures ; aux deux étages inférieurs une lésène centrale répartit les arcatures en deux groupes de trois, tandis que s'ouvre, au troisième, une fenêtre géminée sur chaque côté et, au quatrième, une ouverture triple. Au-dessus de cette ouverture la série des arcatures est continue. ... Le côté septentrional de la basilique est encore caché par une série d'édifices qui lui sont adossés et dont la construction s'est poursuivie jusqu'à notre siècle; le côté méridional, à l'inverse, a été réaménagé ces dernières années : on a pu dégager une partie correspondant à l'abside méridionale, en appliquant une technique de restauration qui a comporté la reconstruction de certaines parties disparues des lésènes qui parcouraient la surface de cette abside; en les séparant des originales, les zones reconstruites ont été cependant mises en évidence. Le dégagement de cette partie permet un coup d'œil assez intéressant : du jardin de la canoniale, en effet, on peut admirer la succession ascendante des voûtes du déambulatoire, des tribunes, jusqu'à l'élévation de la tour-lanterne, ensemble d'une rare beauté. La tour-lanterne est octogonale. Elle est aujourd'hui entièrement crépie, à l'exception de la face Nord-Est qui a été ramenée à son état originel, en pierres apparentes, pour mieux mettre en lumière la surélévation réalisée en 1805. La partie originelle apparait exécutée en maçonnerie régulière et terminée par une bande d'arcatures. Nous ignorons combien de fenêtres et de quel genre y étaient ouvertes ; les trois actuelles sur les plus grands côtés doivent sans doute dater du temps de la surélévation. La partie supérieure, du xixe siècle, est construite en une maçonnerie un peu plus irrégulière que la médiévale et présente une fenêtre en ceil-de-bœuf de chaque côté. La partie extérieure de l'ensemble de Saint-Fidèle qui suscite le plus d'intérêt est sans contredit l'abside qui donne sur la via Vittorio Emmanuele. A l'origine les absides étaient au nombre de trois et les deux latérales se trouvaient prises dans l'épaisseur du mur : elles n'apparaissaient donc pas extérieurement. L'abside méridionale disparut en 1700 pour faire place à la sacristie actuelle, tandis que l'abside septentrionale est une réfection de la fin du XIXe siècle, œuvre de Barelli.La paroi extérieure de l'abside majeure est scandée verticalement par quatre colonnes adossées, qui la divisent en cinq parties (la dernière vers le Sud est englobée dans la sacristie du XVIIIe). Elle est divisée en trois étages auxquels correspondent trois genres d'ouvertures : l'inférieure répond au sanctuaire, il s'y ouvre des fenêtres circulaires, une par panneau; à l'étage intermédiaire il y a trois fenêtres dans le panneau central, refaites à la fin du XIXe siècle; le marbre blanc de Musso employé par erreur révèle la main du restaurateur et, par bonheur, à notre avis, paraît criard au regard du gris de la maçonnerie, faisant apparaître l'esprit de système dont on a usé à cette époque récente. Au sommet du deuxième étage court une bande d'arcatures à forte saillie, seulement interrompue par les chapiteaux cubiques des colonnes. Le troisième étage est parcouru par une galerie couverte en berceau et ouvrant sur l'extérieur par des arcades appuyées sur des colonnettes assez fines. Le rôle de ces dernières est purement esthétique et non statique. Cette fonction est en effet remplie par les architraves sur lesquelles les voûtes en berceau reposent comme sur des corniches sortant de la paroi. Ce troisième étage est couronné par une seconde bande d'arcatures semblables à celles du bas et par une frise en dents d'engrenage. Elle est certainement plus tardive que les deux inférieures : en effet en observant l'appareil à l'intérieur, on note une différence dans le matériau utilisé au-dessus du niveau du deuxième étage; en outre l'ensemble de cette abside présente une certaine anomalie de construction qu'il est difficile de supposer liée à un projet global des maîtres ouvriers dont l'habileté est évidente - mais qui, à l'inverse, s'explique si l'on admet l'hypothèse d'une surélévation de ce projet. A côté de l'absidiole septentrionale s'ouvre un portail d'accès en mitre au-dessus duquel court une bande d'arcs rampants. On devine à peine aujourd'hui l'effet coloré qu'il devait présenter au temps de son ouverture, étant donné le contraste existant entre le blanc des dalles sculptées sur les piédroits ainsi que sur les modénatures hautes et basses, et le gris obscur de la pierre des parois qui l'entourent, ainsi que le jaune paille du grès, du côté du tympan. ... Le portail en question donne accès à une sorte de corridor qui, à son tour, débouche dans le déambulatoire de la grande abside du côté septentrional. C'est un élément totalement asymétrique et son origine doit être recherchée dans la nécessité de contourner un obstacle que les constructeurs n'avaient pas prévu, c'est-à-dire la présence d'un édifice préexistant à la basilique et dont l'angle pénétrait à l'intérieur du périmètre de celle-ci dès l'instant où l'on voulait l'amplifier, comme nous venons de le dire, ce qui empêchait ainsi l'achèvement, selon le projet envisagé, de l'abside sur le côté Nord. ... [O]n pensa d'abord ériger un mur provisoire clôturant la construction qui allait du second pilier du déambulatoire au départ de l'absidiole Nord; c'est ce mur que l'on peut encore voir, dès que l'on entre, sur la gauche; qu'il ait été prévu à l'origine pour servir de paroi externe, cela ressort des deux meurtrières qui y sont ouvertes. En même temps on installa une porte qui allait de ce même pilier du déambulatoire à l'angle émergeant de la maison voisine, « l'obstacle » que nous avons signalé. Ensuite le portail fut déplacé vers l'Est et cela donna lieu à l'étrange moyen d'accès encore utilisé aujourd'hui. Le fait qu'il ait survécu jusqu'à nous est dû presque certainement à ce que le mur fut vite couvert de fresques votives que l'on ne voulut pas supprimer. Mais même au-delà de cet élément d'asymétrie que nous venons d'examiner, le plan de Saint-Fidèle présente des motifs d'intérêt considérable. ... [La] basilique actuelle avait été précédée par une église du haut Moyen Age remontant au VIIe siècle, sur plan basilical à trois nefs et trois absides. Sur cet organisme longitudinal fut greffé, au Xe siècle, un autre organisme à plan circulaire divisé en deux moitiés symétriques, accolées au flanc de l'église, de manière à créer un corps de bâtiment qui, à la manière d'une tenaille, venait prendre l'édifice antérieur à la hauteur de l'abside majeure originelle. C'est l'explication du plan triconque, semblable à un trèfle, de Saint-Fidèle, sur l'origine duquel on a beaucoup écrit, allant chercher des modèles dans des constructions rhénanes, arméniennes, irlandaises; aujourd'hui on reconnaît qu'il dérive directement de l'église carolingienne d'Aix-la-Chapelle, dont le parti semi-circulaire de Saint-Fidèle reprend presque exactement les mesures et les solutions adoptées pour les couvertures. Il résulta de cette greffe une église unique qui présente d'étranges particularités, tel le fait d'avoir des absides latérales plus amples que la centrale ou de présenter des bas-côtés qui, tout à coup, s'infléchissent vers l'extérieur pour retourner vers leur axe propre après une longue courbe. Le seul édifice de la région lombarde à présenter peut-être quelques points de comparaison avec Saint-Fidèle en ce qui concerne le plan est Santa Maria del Tiglio a Gravedona, ...
L'intérieur de la basilique porte aujourd'hui de nombreuses traces d'adjonctions opérées sur la structure originelle au cours des siècles : si elles n'ont pas altéré profondément cette dernière, elles ont cependant presque complètement recouvert les formes romanes anciennes. Durant les ultimes restaurations on n'a pas jugé bon de retirer ces revêtements et l'on s'est limité à sonder les arcs qui séparent les nefs au rez-de-chaussée, en mettant en lumière la structure originelle des murs. Du portail de la façade on accède à la nef, couverte d'une ample voûte en berceau construite au XVIIe siècle et abondamment ornée de stucs. Six piliers cruciformes, également revêtus de stucs, supportent les deux séries d'arcades qui divisent les nefs; celles du rez-de-chaussée sont basses et leur maçonnerie se révèle assez peu régulière : certaines, telle la troisième à droite, porte des marques d'affaissement et de reprise. Beaucoup plus élancées et mieux proportionnées sont les arcades au niveau des tribunes, qui sont plus élancées que les inférieures en raison du type de couverture ... adopté pour ces tribunes. Enfin les arcades supérieures ne sont pas déformées, à l'inverse des inférieures, et cela témoigne que leur construction fut plus tardive. Si l'on attribue la cause de ces irrégularités au tremblement de terre de 1117, comme cela paraît vraisemblable, les tribunes remonteraient évidemment au début du XIIe siècle. L'adjonction tardive des tribunes et surtout la construction, au XVIIe siècle, de la voûte en berceau d'où résulta l'occlusion des fenêtres - celles-ci, à l'origine, étaient placées au-dessus de ces tribunes - tout cela a entraîné une suite de conséquences assez complexes. L'axe longitudinal s'impose au regard de celui qui entre : en effet la hauteur limitée des arcades du rez-de-chaussée détermine deux lignes de fuite basses qui mènent directement l'œil au sanctuaire; leur succession à la place des arcatures plus élevées des tribunes engendre un rythme plus lent, qui entraîne le regard tandis que la voûte en berceau « enferme » l'espace ambiant. Les parties qui ont été les plus sacrifiées dans cette vision d'Ouest en Est, sont les bas-côtés qui apparaissent presque comme de purs "lieux de passage". Ils sont couverts de voûtes à croisées d'ogives d'un type spécial, car elles sont dépourvues d'arc de soutien transversaux : le résultat est assez différent des bas-côtés des églises de Milan ou de Pavie qui sont constituées par une succession de travées bien délimitées spatialement par quatre arcs perpendiculaires et des nervures en diagonales. Ici les nervures ne sont pas mises en évidence et les arcs transversaux font totalement défaut, ce qui engendre une continuité spatiale à peine animée par l'entrecroisement des délicates pseudo-nervures. Plus hardie architecturalement est la solution de couvertures adoptée à l'étage des tribunes qui, à notre avis, vient manifestement d'une préoccupation d'éclairage. En effet les voûtes à croisées d'ogives couvrant les tribunes sont rampantes, c'est-à-dire que leur plus haut point ne correspond pas à l'axe central mais se trouve déplacé vers l'intérieur : ainsi la voûte ne retombe pas en deux parties symétriquement égales, mais s'appuie davantage sur la paroi interne, compensant mieux de la sorte les poussées. L'adoption de voûtes rampantes a permis de donner plus de hauteur aux ouvertures de la nef centrale et par suite de faciliter l'écoulement de la lumière depuis les fenêtres des murs gouttereaux jusqu'à cette nef centrale. Le thème de la lumière est essentiel à Saint-Fidèle : même si aujourd'hui il se trouve radicalement modifié par la voûte en berceau du XVIIe siècle, il n'est pas difficile d'en comprendre l'ancienne disposition. Sur l'axe Ouest-Est, il y avait trois rangées.de fenêtres, l'une au rez-de-chaussée, l'autre à l'étage des tribunes, une troisième en haut, tout le long des parois de la nef centrale. Au rez-de-chaussée et aux tribunes, les fenêtres n'étaient pas des plus grandes et s'ouvraient dans la partie inférieure des murs gouttereaux, mais la relative étroitesse des bas-côtés, par rapport surtout aux exemples de Milan et Pavie, et le mode de couvertures à voûtes rampantes des tribunes permettaient à la lumière de pénétrer abondamment à l'intérieur. Il s'agissait donc d'une luminosité diffuse, à laquelle, si elle s'affirme nettement différente des conceptions d'éclairement de Milan, il est toutefois difficile de trouver des types similaires précis dans la région de Côme, sinon peut-être le chœur de Sant'Abondio, dans lequel cependant les fenêtres offrent des proportions tout à fait différentes. La zone orientale de Saint-Fidèle présente de plus grands motifs d'intérêt, parce que c'est là que se réalise la fusion des deux plans -basilical et centré - caractéristiques tous deux de l'architecture médiévale. A la hauteur de la quatrième travée s'ouvrent deux déambulatoires semi-circulaires qui enserrent, tels une tenaille, le corps de la basilique et qui se réunissent au départ de l'abside orientale. Ces déambulatoires, au-dessus desquels continue également l'étage des tribunes, sont entièrement couverts en croisées d'ogives et les voûtes s'appuient sur des pilastres adossés aux parois, à l'extérieur, et sur des piliers composés à section originale, à l'intérieur. L'espace compris entre les deux déambulatoires constitue une sorte de rectangle placé transversalement par rapport à l'axe de la basilique et dont les angles seraient émoussés. Cette partie est celle où les adjonctions des XVIe et XVIIe siècles ont apporté le plus de modifications par rapport à l'aspect originel. Les absides latérales ont été transformées en chapelles : celle du Nord est dédiée à la Sainte Vierge, celle du Sud au Crucifix; dans celle-ci se trouvent placés deux autels; leurs culs-de-four sont fresques et les peintures couvrent également les anciennes ouvertures des tribunes, aujourd'hui closes. Ces altérations se sont produites évidemment surtout aux dépens de la luminosité de cette partie de l'église qui s'en est trouvée toute transformée, accentuant encore la sévérité probable de l'origine. L'abside orientale semble avoir davantage conservé ses formes primitives. Elle déploie à l'intérieur un jeu de volumes inverse de celui que l'on peut contempler à l'extérieur. Si on l'observe en effet de la rue qui la longe, elle offre trois étages se succédant ainsi de bas en haut : plein, plein, vide; à l'intérieur l'étagement est inversé : au rez-de-chaussée ont été creusées cinq niches semi-circulaires, une de chaque côté du polygone absidal; dans les angles entre les niches sont adossées des demi-colonnes avec base et chapiteau qui supportent d'élégantes arcatures à blocs de pierre carrés. A l'étage des tribunes court par contre une galerie supportée par de robustes colonnes, elles aussi à base et chapiteau, et au-dessus, des architraves qui l'isolent des vides, avec une voûte en berceau rétrécie vers l'intérieur. L'arc entre les colonnes présente une élégante voussure en pierre. Le troisième étage, correspondant à la galerie extérieure, est lisse et il s'y ouvre trois archères. La maçonnerie change d'aspect un peu au-dessus des arcs de la galerie : les blocs de pierre se font plus petits et les joints plus apparents, ce qui trahit les phases diverses de construction. Le cul-de-four absidal est décoré de fresques datant du siècle dernier.
... [L]a décoration de Saint-Fidèle est, dans sa quasi-totalité, postérieure au XVe siècle. Cependant il s'y trouve des œuvres de sculpture et de peinture qui remontent à la période médiévale et c'est à ces dernières que nous réserverons notre attention, en commençant par l'examen du portail septentrional. Nous avons parlé de sa forme : un linteau nu, rectangulaire, avec tympan triangulaire de saveur classique; les deux piédroits sont composés de panneaux sculptés : en plus grand nombre sur celui de gauche que sur celui de droite, qui se trouve tout de suite en contact avec l'angle de la maison adossée à l'église. Sur le premier panneau de gauche, Habacuc reçoit d'un ange la nourriture qu'il doit porter dans la fosse aux lions à Daniel; celui-ci est représenté en bas, sous un arc; à côté, dans un entrelacs de rinceaux, un visage placé de face, mais renversé de 90 °, de la bouche duquel sortent des rinceaux, et une scène de lutte entre un dragon et une chimère. En haut, au sommet du piédroit de gauche, une figure animale vêtue (un singe ?) soulève les pans inférieurs de sa veste ; au sommet des montants opposés, une figure similaire dans la même attitude. Le piédroit de droite, étant donné sa dimension, présente ses figurations dans le sens vertical : tout près de la porte, deux dragons se disputent une proie, à droite un chien poursuit un lièvre dans un entrelacs très compact de rinceaux. Les panneaux du piédroit de droite, plus restaurés, sont mieux conservés que ceux du côté opposé qui portent la marque de l'inclémence des agents atmosphériques : mais cela ne suffit pas à expliquer les différences que l'on y peut rencontrer. Ils sont certainement l'œuvre de mains différentes, comme le montre le traitement des sujets végétaux qui, du côté gauche, offrent un relief médiocre et se réduisent pratiquement à l'intersection de motifs linéaires, tandis que sur le piédroit de droite ils sont franchement creusés avec un jeu d'ombres accusé. Au-dessus du sommet du portail court un motif d'arcatures qui mérite d'être signalé parce qu'il diffère des autres séries d'arcatures que l'on trouve en diverses parties de la basilique. Celles de ce portail sont rampantes et à faible saillie : l'arc est creusé dans un seul bloc et sa voussure est marquée par des traits gravés. Le remplissage semble fait d'une dalle lisse continue, sans doute une pierre romaine, ainsi qu'on est amené à le penser du fait de la présence, sous la première arcature de gauche, de quelques lettres gravées. ...
(extrait de : Emilie romane ; Sergio Stocchi, Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des Temps, 1984, pp. 143-153)
Coordonnées GPS : N45°48'35" ; E9°05'05"
Basilique Saint-Fidèle à Côme
Basilique (partiellement) romane Saint-Fidele ; commune de Como, province de Côme, région de Lombardie, Italie
La façade de Saint-Fidèle qui donne sur la place du même nom, au centre de la ville, a été entièrement refaite en 1914 par l'architecte Giussani, ...; celui-ci revêtit alors de formes romanes la façade du XVIe siècle. A l'église se trouve adossée, du côté gauche, une ancienne maison d'habitation et pour cette raison la façade semble mutilée, puisqu'il lui manque la partie correspondant au bas-côté septentrional. Pour le reste elle est fidèle au schéma tripartite caractéristique de la région comasque, avec deux contreforts encadrant la partie centrale, plus haute et large que celle de droite. Le profil à rampants interrompus est parcouru par une série d'arcatures que Giussani fit exécuter sur le modèle de celles peintes à fresques sur la paroi du XVIe siècle. Au centre de la façade trône une grande rosace qui remonte au début du XVIe siècle et, sous celle-ci, s'ouvre le portail, lui aussi reconstruit en style roman avec linteau, tympan et arc, alors que celui qui l'avait précédé ne comportait qu'un linteau. De la place le regard se porte immédiatement sur le clocher qui occupe grosso modo l'emplacement de la première travée du bas-côté septentrional de l'église. Lui aussi a été reconstruit par Giussani selon les critères qui ont présidé à la réfection de la façade; de la tour-clocher originelle qui avait subi un écroulement partiel, probablement lors du tremblement de terre de 1117, et qui avait été reconstruite à la fin du XIIe siècle, il reste encore la partie inférieure jusqu'à 11 m 90 de haut. Sur le côté septentrional du clocher on peut encore voir, à 10 m 50 de haut, deux ouvertures à arcature à double voussure, séparées par un montant en pierre, dont les proportions, relativement peu élancées, et le matériau de construction, pierres taillées irrégulières dans un mortier abondant, en feraient dater l'exécution du XIe siècle. Au-dessus de la partie ancienne, le clocher se trouve divisé aujourd'hui en quatre étages par une série d'arcatures ; aux deux étages inférieurs une lésène centrale répartit les arcatures en deux groupes de trois, tandis que s'ouvre, au troisième, une fenêtre géminée sur chaque côté et, au quatrième, une ouverture triple. Au-dessus de cette ouverture la série des arcatures est continue. ... Le côté septentrional de la basilique est encore caché par une série d'édifices qui lui sont adossés et dont la construction s'est poursuivie jusqu'à notre siècle; le côté méridional, à l'inverse, a été réaménagé ces dernières années : on a pu dégager une partie correspondant à l'abside méridionale, en appliquant une technique de restauration qui a comporté la reconstruction de certaines parties disparues des lésènes qui parcouraient la surface de cette abside; en les séparant des originales, les zones reconstruites ont été cependant mises en évidence. Le dégagement de cette partie permet un coup d'œil assez intéressant : du jardin de la canoniale, en effet, on peut admirer la succession ascendante des voûtes du déambulatoire, des tribunes, jusqu'à l'élévation de la tour-lanterne, ensemble d'une rare beauté. La tour-lanterne est octogonale. Elle est aujourd'hui entièrement crépie, à l'exception de la face Nord-Est qui a été ramenée à son état originel, en pierres apparentes, pour mieux mettre en lumière la surélévation réalisée en 1805. La partie originelle apparait exécutée en maçonnerie régulière et terminée par une bande d'arcatures. Nous ignorons combien de fenêtres et de quel genre y étaient ouvertes ; les trois actuelles sur les plus grands côtés doivent sans doute dater du temps de la surélévation. La partie supérieure, du xixe siècle, est construite en une maçonnerie un peu plus irrégulière que la médiévale et présente une fenêtre en ceil-de-bœuf de chaque côté. La partie extérieure de l'ensemble de Saint-Fidèle qui suscite le plus d'intérêt est sans contredit l'abside qui donne sur la via Vittorio Emmanuele. A l'origine les absides étaient au nombre de trois et les deux latérales se trouvaient prises dans l'épaisseur du mur : elles n'apparaissaient donc pas extérieurement. L'abside méridionale disparut en 1700 pour faire place à la sacristie actuelle, tandis que l'abside septentrionale est une réfection de la fin du XIXe siècle, œuvre de Barelli.La paroi extérieure de l'abside majeure est scandée verticalement par quatre colonnes adossées, qui la divisent en cinq parties (la dernière vers le Sud est englobée dans la sacristie du XVIIIe). Elle est divisée en trois étages auxquels correspondent trois genres d'ouvertures : l'inférieure répond au sanctuaire, il s'y ouvre des fenêtres circulaires, une par panneau; à l'étage intermédiaire il y a trois fenêtres dans le panneau central, refaites à la fin du XIXe siècle; le marbre blanc de Musso employé par erreur révèle la main du restaurateur et, par bonheur, à notre avis, paraît criard au regard du gris de la maçonnerie, faisant apparaître l'esprit de système dont on a usé à cette époque récente. Au sommet du deuxième étage court une bande d'arcatures à forte saillie, seulement interrompue par les chapiteaux cubiques des colonnes. Le troisième étage est parcouru par une galerie couverte en berceau et ouvrant sur l'extérieur par des arcades appuyées sur des colonnettes assez fines. Le rôle de ces dernières est purement esthétique et non statique. Cette fonction est en effet remplie par les architraves sur lesquelles les voûtes en berceau reposent comme sur des corniches sortant de la paroi. Ce troisième étage est couronné par une seconde bande d'arcatures semblables à celles du bas et par une frise en dents d'engrenage. Elle est certainement plus tardive que les deux inférieures : en effet en observant l'appareil à l'intérieur, on note une différence dans le matériau utilisé au-dessus du niveau du deuxième étage; en outre l'ensemble de cette abside présente une certaine anomalie de construction qu'il est difficile de supposer liée à un projet global des maîtres ouvriers dont l'habileté est évidente - mais qui, à l'inverse, s'explique si l'on admet l'hypothèse d'une surélévation de ce projet. A côté de l'absidiole septentrionale s'ouvre un portail d'accès en mitre au-dessus duquel court une bande d'arcs rampants. On devine à peine aujourd'hui l'effet coloré qu'il devait présenter au temps de son ouverture, étant donné le contraste existant entre le blanc des dalles sculptées sur les piédroits ainsi que sur les modénatures hautes et basses, et le gris obscur de la pierre des parois qui l'entourent, ainsi que le jaune paille du grès, du côté du tympan. ... Le portail en question donne accès à une sorte de corridor qui, à son tour, débouche dans le déambulatoire de la grande abside du côté septentrional. C'est un élément totalement asymétrique et son origine doit être recherchée dans la nécessité de contourner un obstacle que les constructeurs n'avaient pas prévu, c'est-à-dire la présence d'un édifice préexistant à la basilique et dont l'angle pénétrait à l'intérieur du périmètre de celle-ci dès l'instant où l'on voulait l'amplifier, comme nous venons de le dire, ce qui empêchait ainsi l'achèvement, selon le projet envisagé, de l'abside sur le côté Nord. ... [O]n pensa d'abord ériger un mur provisoire clôturant la construction qui allait du second pilier du déambulatoire au départ de l'absidiole Nord; c'est ce mur que l'on peut encore voir, dès que l'on entre, sur la gauche; qu'il ait été prévu à l'origine pour servir de paroi externe, cela ressort des deux meurtrières qui y sont ouvertes. En même temps on installa une porte qui allait de ce même pilier du déambulatoire à l'angle émergeant de la maison voisine, « l'obstacle » que nous avons signalé. Ensuite le portail fut déplacé vers l'Est et cela donna lieu à l'étrange moyen d'accès encore utilisé aujourd'hui. Le fait qu'il ait survécu jusqu'à nous est dû presque certainement à ce que le mur fut vite couvert de fresques votives que l'on ne voulut pas supprimer. Mais même au-delà de cet élément d'asymétrie que nous venons d'examiner, le plan de Saint-Fidèle présente des motifs d'intérêt considérable. ... [La] basilique actuelle avait été précédée par une église du haut Moyen Age remontant au VIIe siècle, sur plan basilical à trois nefs et trois absides. Sur cet organisme longitudinal fut greffé, au Xe siècle, un autre organisme à plan circulaire divisé en deux moitiés symétriques, accolées au flanc de l'église, de manière à créer un corps de bâtiment qui, à la manière d'une tenaille, venait prendre l'édifice antérieur à la hauteur de l'abside majeure originelle. C'est l'explication du plan triconque, semblable à un trèfle, de Saint-Fidèle, sur l'origine duquel on a beaucoup écrit, allant chercher des modèles dans des constructions rhénanes, arméniennes, irlandaises; aujourd'hui on reconnaît qu'il dérive directement de l'église carolingienne d'Aix-la-Chapelle, dont le parti semi-circulaire de Saint-Fidèle reprend presque exactement les mesures et les solutions adoptées pour les couvertures. Il résulta de cette greffe une église unique qui présente d'étranges particularités, tel le fait d'avoir des absides latérales plus amples que la centrale ou de présenter des bas-côtés qui, tout à coup, s'infléchissent vers l'extérieur pour retourner vers leur axe propre après une longue courbe. Le seul édifice de la région lombarde à présenter peut-être quelques points de comparaison avec Saint-Fidèle en ce qui concerne le plan est Santa Maria del Tiglio a Gravedona, ...
L'intérieur de la basilique porte aujourd'hui de nombreuses traces d'adjonctions opérées sur la structure originelle au cours des siècles : si elles n'ont pas altéré profondément cette dernière, elles ont cependant presque complètement recouvert les formes romanes anciennes. Durant les ultimes restaurations on n'a pas jugé bon de retirer ces revêtements et l'on s'est limité à sonder les arcs qui séparent les nefs au rez-de-chaussée, en mettant en lumière la structure originelle des murs. Du portail de la façade on accède à la nef, couverte d'une ample voûte en berceau construite au XVIIe siècle et abondamment ornée de stucs. Six piliers cruciformes, également revêtus de stucs, supportent les deux séries d'arcades qui divisent les nefs; celles du rez-de-chaussée sont basses et leur maçonnerie se révèle assez peu régulière : certaines, telle la troisième à droite, porte des marques d'affaissement et de reprise. Beaucoup plus élancées et mieux proportionnées sont les arcades au niveau des tribunes, qui sont plus élancées que les inférieures en raison du type de couverture ... adopté pour ces tribunes. Enfin les arcades supérieures ne sont pas déformées, à l'inverse des inférieures, et cela témoigne que leur construction fut plus tardive. Si l'on attribue la cause de ces irrégularités au tremblement de terre de 1117, comme cela paraît vraisemblable, les tribunes remonteraient évidemment au début du XIIe siècle. L'adjonction tardive des tribunes et surtout la construction, au XVIIe siècle, de la voûte en berceau d'où résulta l'occlusion des fenêtres - celles-ci, à l'origine, étaient placées au-dessus de ces tribunes - tout cela a entraîné une suite de conséquences assez complexes. L'axe longitudinal s'impose au regard de celui qui entre : en effet la hauteur limitée des arcades du rez-de-chaussée détermine deux lignes de fuite basses qui mènent directement l'œil au sanctuaire; leur succession à la place des arcatures plus élevées des tribunes engendre un rythme plus lent, qui entraîne le regard tandis que la voûte en berceau « enferme » l'espace ambiant. Les parties qui ont été les plus sacrifiées dans cette vision d'Ouest en Est, sont les bas-côtés qui apparaissent presque comme de purs "lieux de passage". Ils sont couverts de voûtes à croisées d'ogives d'un type spécial, car elles sont dépourvues d'arc de soutien transversaux : le résultat est assez différent des bas-côtés des églises de Milan ou de Pavie qui sont constituées par une succession de travées bien délimitées spatialement par quatre arcs perpendiculaires et des nervures en diagonales. Ici les nervures ne sont pas mises en évidence et les arcs transversaux font totalement défaut, ce qui engendre une continuité spatiale à peine animée par l'entrecroisement des délicates pseudo-nervures. Plus hardie architecturalement est la solution de couvertures adoptée à l'étage des tribunes qui, à notre avis, vient manifestement d'une préoccupation d'éclairage. En effet les voûtes à croisées d'ogives couvrant les tribunes sont rampantes, c'est-à-dire que leur plus haut point ne correspond pas à l'axe central mais se trouve déplacé vers l'intérieur : ainsi la voûte ne retombe pas en deux parties symétriquement égales, mais s'appuie davantage sur la paroi interne, compensant mieux de la sorte les poussées. L'adoption de voûtes rampantes a permis de donner plus de hauteur aux ouvertures de la nef centrale et par suite de faciliter l'écoulement de la lumière depuis les fenêtres des murs gouttereaux jusqu'à cette nef centrale. Le thème de la lumière est essentiel à Saint-Fidèle : même si aujourd'hui il se trouve radicalement modifié par la voûte en berceau du XVIIe siècle, il n'est pas difficile d'en comprendre l'ancienne disposition. Sur l'axe Ouest-Est, il y avait trois rangées.de fenêtres, l'une au rez-de-chaussée, l'autre à l'étage des tribunes, une troisième en haut, tout le long des parois de la nef centrale. Au rez-de-chaussée et aux tribunes, les fenêtres n'étaient pas des plus grandes et s'ouvraient dans la partie inférieure des murs gouttereaux, mais la relative étroitesse des bas-côtés, par rapport surtout aux exemples de Milan et Pavie, et le mode de couvertures à voûtes rampantes des tribunes permettaient à la lumière de pénétrer abondamment à l'intérieur. Il s'agissait donc d'une luminosité diffuse, à laquelle, si elle s'affirme nettement différente des conceptions d'éclairement de Milan, il est toutefois difficile de trouver des types similaires précis dans la région de Côme, sinon peut-être le chœur de Sant'Abondio, dans lequel cependant les fenêtres offrent des proportions tout à fait différentes. La zone orientale de Saint-Fidèle présente de plus grands motifs d'intérêt, parce que c'est là que se réalise la fusion des deux plans -basilical et centré - caractéristiques tous deux de l'architecture médiévale. A la hauteur de la quatrième travée s'ouvrent deux déambulatoires semi-circulaires qui enserrent, tels une tenaille, le corps de la basilique et qui se réunissent au départ de l'abside orientale. Ces déambulatoires, au-dessus desquels continue également l'étage des tribunes, sont entièrement couverts en croisées d'ogives et les voûtes s'appuient sur des pilastres adossés aux parois, à l'extérieur, et sur des piliers composés à section originale, à l'intérieur. L'espace compris entre les deux déambulatoires constitue une sorte de rectangle placé transversalement par rapport à l'axe de la basilique et dont les angles seraient émoussés. Cette partie est celle où les adjonctions des XVIe et XVIIe siècles ont apporté le plus de modifications par rapport à l'aspect originel. Les absides latérales ont été transformées en chapelles : celle du Nord est dédiée à la Sainte Vierge, celle du Sud au Crucifix; dans celle-ci se trouvent placés deux autels; leurs culs-de-four sont fresques et les peintures couvrent également les anciennes ouvertures des tribunes, aujourd'hui closes. Ces altérations se sont produites évidemment surtout aux dépens de la luminosité de cette partie de l'église qui s'en est trouvée toute transformée, accentuant encore la sévérité probable de l'origine. L'abside orientale semble avoir davantage conservé ses formes primitives. Elle déploie à l'intérieur un jeu de volumes inverse de celui que l'on peut contempler à l'extérieur. Si on l'observe en effet de la rue qui la longe, elle offre trois étages se succédant ainsi de bas en haut : plein, plein, vide; à l'intérieur l'étagement est inversé : au rez-de-chaussée ont été creusées cinq niches semi-circulaires, une de chaque côté du polygone absidal; dans les angles entre les niches sont adossées des demi-colonnes avec base et chapiteau qui supportent d'élégantes arcatures à blocs de pierre carrés. A l'étage des tribunes court par contre une galerie supportée par de robustes colonnes, elles aussi à base et chapiteau, et au-dessus, des architraves qui l'isolent des vides, avec une voûte en berceau rétrécie vers l'intérieur. L'arc entre les colonnes présente une élégante voussure en pierre. Le troisième étage, correspondant à la galerie extérieure, est lisse et il s'y ouvre trois archères. La maçonnerie change d'aspect un peu au-dessus des arcs de la galerie : les blocs de pierre se font plus petits et les joints plus apparents, ce qui trahit les phases diverses de construction. Le cul-de-four absidal est décoré de fresques datant du siècle dernier.
... [L]a décoration de Saint-Fidèle est, dans sa quasi-totalité, postérieure au XVe siècle. Cependant il s'y trouve des œuvres de sculpture et de peinture qui remontent à la période médiévale et c'est à ces dernières que nous réserverons notre attention, en commençant par l'examen du portail septentrional. Nous avons parlé de sa forme : un linteau nu, rectangulaire, avec tympan triangulaire de saveur classique; les deux piédroits sont composés de panneaux sculptés : en plus grand nombre sur celui de gauche que sur celui de droite, qui se trouve tout de suite en contact avec l'angle de la maison adossée à l'église. Sur le premier panneau de gauche, Habacuc reçoit d'un ange la nourriture qu'il doit porter dans la fosse aux lions à Daniel; celui-ci est représenté en bas, sous un arc; à côté, dans un entrelacs de rinceaux, un visage placé de face, mais renversé de 90 °, de la bouche duquel sortent des rinceaux, et une scène de lutte entre un dragon et une chimère. En haut, au sommet du piédroit de gauche, une figure animale vêtue (un singe ?) soulève les pans inférieurs de sa veste ; au sommet des montants opposés, une figure similaire dans la même attitude. Le piédroit de droite, étant donné sa dimension, présente ses figurations dans le sens vertical : tout près de la porte, deux dragons se disputent une proie, à droite un chien poursuit un lièvre dans un entrelacs très compact de rinceaux. Les panneaux du piédroit de droite, plus restaurés, sont mieux conservés que ceux du côté opposé qui portent la marque de l'inclémence des agents atmosphériques : mais cela ne suffit pas à expliquer les différences que l'on y peut rencontrer. Ils sont certainement l'œuvre de mains différentes, comme le montre le traitement des sujets végétaux qui, du côté gauche, offrent un relief médiocre et se réduisent pratiquement à l'intersection de motifs linéaires, tandis que sur le piédroit de droite ils sont franchement creusés avec un jeu d'ombres accusé. Au-dessus du sommet du portail court un motif d'arcatures qui mérite d'être signalé parce qu'il diffère des autres séries d'arcatures que l'on trouve en diverses parties de la basilique. Celles de ce portail sont rampantes et à faible saillie : l'arc est creusé dans un seul bloc et sa voussure est marquée par des traits gravés. Le remplissage semble fait d'une dalle lisse continue, sans doute une pierre romaine, ainsi qu'on est amené à le penser du fait de la présence, sous la première arcature de gauche, de quelques lettres gravées. ...
(extrait de : Emilie romane ; Sergio Stocchi, Ed. Zodiaque, Coll. La nuit des Temps, 1984, pp. 143-153)
Coordonnées GPS : N45°48'35" ; E9°05'05"