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1931 Alfa Romeo 6C 1750 5e série à compresseur spider Gran Sport (Zagato) - 1.8 million à 2.4 million â¬

2015 Bonhams Grand Palais (février)

 

Alfa Romeo 6C 1750 5e série à compresseur spider Gran Sport 1931

Carrosserie Zagato

Châssis n° AR 108 14314

Moteur n° AR 108 14314

 

« La 1750, et pour les mêmes raisons la 1500... font partie des plus raffinées jamais construites, tant en ce qui concerne la technique que le plaisir de conduite. » Michael Frostick, Alfa Romeo-Milano.

 

C'est en 1923 qu'Enzo Ferrari persuada, ni plus ni moins, Vittorio Jano de quitter le service compétition de Fiat pour le rejoindre chez Alfa Romeo. Jano, l'un des ingénieurs automobiles les plus doués et les plus remarquables de tous les temps, ne se contenta pas de concevoir les monoplaces du service compétition d'Alfa Romeo, mais conçut également ses modèles de tourisme. Cette heureuse implication explique que ces dernières figurent parmi les plus excitantes de leur époque, assurant à la marque milanaise une réputation de constructeur de voitures pour conducteurs sportifs sans égal. Dérivée logique de la Tipo 6C 1500, elle-même héritière de l'invincible P2 de Jano qui avait remporté le championnat du monde en 1925, la Tipo 6C 1750 arriva en 1929, propulsée par une variante du six cylindres de la 1500 portée à 1 752 cm3. Déclinée en versions Turismo à simple arbre à cames et Sport à double arbre (plus tard rebaptisée Gran Tusimo), la 6C 1750 était une excitante et très rapide voiture de tourisme, combinant légèreté et performances extrêmes, capable d'atteindre les 120 km/h, selon le type de carrosserie. Il existait également une version SS qui évoluera par la suite en « Gran Sport ». La plupart de ces voitures étaient carrossées par la carrozzeria Zagato ou la carrozzeria Touring, James Young habillant la majorité de celles qui furent importées au Royaume-Uni. La carrière sportive de la 1750 GS, servie par une longévité hors pair, continua bien après l'abandon du modèle en 1933.

La très belle 1750 Gran Sport que nous avons là , portant le châssis numéro 14314, sortit de l'usine de Milan le 20 avril 1931 et fut immatriculée au nom d'Alfa Romeo SA le 20 août de la même année. Carrossée par Zagato, elle fut vendue le 29 décembre 1931 au pilote d'usine Alfa Romeo Giuseppe Campari. Il avait débuté chez Alfa Romeo adolescent et à la veille de la première guerre s'était révélé un redoutable compétiteur sur circuit, terminant 4e de la Targa Florio en 1914. Après guerre, il avait remporté sa première victoire majeure au Grand Prix de France 1924, au volant d'une Alfa Romeo P2 et allait remporter la Coppa Acerbo (1927 et 1930), les Mille Miglia (1928 et 1929) et le Grand Prix d'Italie (1930). Pour la saison 1933, il était parti chez Maserati et s'était tué dans un accident au Grand prix d'Italie cette même année.

 

Campari ne garda pas 14314 très longtemps, car le 31 décembre 1931 la voiture était immatriculée au nom d'un certain Mario Vanoni de Portoferraio, sur l'île d'Elbe. Le propriétaire suivant, enregistré le 15 mars 1945, Littorio La Rocca, était aussi un résident d'Elbe. Le 19 septembre 1949, l'Alfa Romeo était vendue à Anthony Baker de l'ambassade britannique à Rome. Il faisait apparemment partie du corps diplomatique, puisque le changement de propriétaire suivant intervint pendant qu'il stationnait à Berlin, la voiture passant aux mains de son collègue diplomate Martin Bowe le 6 octobre 1952.

 

Le changement de propriétaire suivant se fit le 8 septembre 1960 au quartier général de l'armée américaine stationnée en Europe, à Francfort, le nouveau propriétaire étant le capitaine Lesco Kaufmann du 54e bataillon de transport, qui fit rapatrier l'Alfa Romeo chez lui à Baltimore, aux Ãtats-Unis. En octobre 1969, sa veuve vendait la voiture à John C. North d'Easton, dans le Maryland, qui la conserva pendant plus de 17 ans.

 

Vendue par l'intermédiaire du très respectable marchand Londonien Dan Margulies en janvier 1987, 14314 devint la propriété de Jürg Brigel de Féchy, en Suisse. En sa possession, l'Alfa Romeo fut entièrement restaurée par les spécialistes réputés Cognolato et Bonfanti. M. Brigel vendit ensuite l'Alfa Romeo à l'actuel propriétaire, résidant suisse, en avril 1994. Les factures de la restauration, entreprise à la fin des années 1980, figurent au dossier avec les factures d'entretien et de réparation qui comprennent la réfection du compresseur par l'atelier spécialisé de Jim Stokes en 2006. Quelques modifications pratiques ont été apportées à la voiture dans un souci de sécurité et de fonctionnalité, comme un ventilateur de refroidissement, une pompe à essence électrique (à la place de l'Autovac) et la conversion de la culasse à l'essence sans plomb.

Sous la responsabilité du vendeur, 14314 a été engagé avec enthousiasme dans plusieurs des plus prestigieux événements historiques européens comme les Mille Miglia (quatre fois), le Mitiche Sport Bassano (cinq fois), le Klausenrennen, le Gaisbergrennen, la Transappeninica, ainsi que les concours d'élégance de la Villa d'Este, Automobiles Classiques & Louis Vuitton à Bagatelle, etc... Décrite par le vendeur comme étant en très bon état général, la voiture est vendue avec sa trousse à outils, un manuel d'instruction original et un catalogue de pièces détachées original. La documentation comprend une copie d'Estratto Cronologico de l'ACI, ses papiers de la FIA et de la FIVA, sa carte grise suisse et une lettre de l'experte de la marque, Angela Cherrett.

 

Passionnément recherchée, l'Alfa Romeo 6C 1750 Gran Sport à compresseur est l'une des voitures d'avant-guerre les plus convoitées. La piloter est une expérience de conduite sportive à grande vitesse particulièrement gratifiante. Prisée et appréciée par ses différents propriétaires de ces vingt dernières années, 14314 est sans l'ombre d'un doute l'une des plus désirables des Alfa Romeo d'avant-guerre disponibles aujourd'hui.

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Uploaded on February 22, 2015
Taken on February 4, 2015