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Van MOL Pieter 1630-40 Descente de croix

Pieter Van MOL

(Anvers, 1599 - Paris, 1650)

Descente de croix.

vers 1630-40

huile sur toile, 395 x 255 cm

Don de l'Evêché de Quimper et du Léon et du chapitre de la cathédrale en 1881

QUIMPER Musée des Beaux-Arts

 

12/06/2016 : nouveau tirage d'après le même fichier RAW

 

Cette monumentale Descente de croix inspirée par Rubens, provient du couvent des Minimes de Saint-Pol-de-Léon. Elle y décorait la chapelle placée sous le vocable de saint François de Paule qui est représenté à gauche. Après la démolition du couvent en 1769, le tableau est transféré à la cathédrale de Saint-Pol puis, en 1792, à celle de Quimper.

Cartel du musée

 

L’artiste :

Van Mol fréquente probablement l’atelier de Rubens et en subit l’influence. En 1622, il est reçu à la guilde des peintres d’Anvers. En 1631, il rejoint à Paris la colonie flamande du quartier de Saint-Germain-des-Prés qui est en faveur à la cour depuis que Rubens a travaillé au palais du Luxembourg pour la reine Marie de Médicis. Van Mol fait alors toute sa carrière en France. En 1640, il devient peintre ordinaire de la reine Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII. Il est l’un des douze membres fondateurs de l’académie royale des beaux-arts en 1648. Il est portraitiste mais réalise surtout des sujets religieux.

La scène :

Cette monumentale Descente de croix inspirée de Rubens, provient du couvent des Minimes de Saint-Pol-de-Léon. Elle y décorait une chapelle, construite entre 1626 et 1638, placée sous le vocable de saint François de Paule (figuré à gauche), fondateur de l’ordre mendiant des Minimes et de sainte Geneviève, patronne de Paris (à droite). Après la dissolution du couvent en 1769, le tableau est transféré à la cathédrale de la ville. L’œuvre est saisie à la Révolution mais, à la demande du peintre François Valentin, qui tente de fonder à Quimper une école de dessin et un muséum, l’évêque fait transférer le tableau à la cathédrale de Quimper en 1792. La toile est en mauvais état. Valentin la garde dans son atelier pour la restaurer et signe son travail lisiblement (en bas à droite). Le tableau rejoint la chapelle Saint-Pierre de la cathédrale en 1802. Sachant que les conditions de conservation sont mauvaises, les responsables du musée des beaux-arts, nouvellement créé en 1872, réclament le dépôt de l’œuvre, qui sera effectif en 1881.

La Descente de croix est l’un des moments les plus dramatiques de l’Évangile. C’est le terme de la Passion. La vie terrestre du fils de Dieu est achevée. Son corps mort tombe de la croix. L’œuvre respire l’apaisement, le soulagement qui suit la fin d’une longue agonie. Les personnages de l’Évangile s’affairent autour du cadavre pour lui rendre les honneurs funéraires, le visage emprunt de tristesse. Les témoins modernes de la scène ont des gestes de prière et de contemplation.

L’artiste dispose les personnages selon la forme d’un triangle inversé :

- dans les cieux, deux angelots inventés par le peintre.

- au sommet de la croix, deux aides nus (également inventés) et Joseph d’Arimathie descendent de la croix le corps supplicié.

- au centre, le Christ est soutenu par saint Jean en rouge (à gauche) et Nicodème (à droite).

- aux pieds du Christ, la Vierge en bleu et Marie-Madeleine en jaune.

- de chaque côté du groupe central, l’artiste a placé des personnages étrangers à l’épisode biblique mais liés à la commande. Symétriquement à gauche, le moine agenouillé est saint François de Paule, à droite la nonne est sainte Geneviève. Le personnage nimbé et royal, au-dessus, pourrait être saint Louis sous les traits de Louis XIII.

Le peintre fait allusion à plusieurs épisodes de la Passion. La disposition des instruments au sol, au premier plan, marque le déroulement du récit biblique : la corde qui servit à lier Jésus, la couronne d’épines, les clous, le récipient avec l’eau vinaigrée, l’éponge au moyen de laquelle Jésus a bu. D’autres objets de menuiserie sont figurés : le marteau qui servit à enfoncer les clous, un serre-joints et une pierre. Le visage du Christ porte les stigmates d’heures douloureuses, tuméfié sous les coups. La blessure au côté est due au coup de lance du soldat. Enfin, la présence de Marie-Madeleine suggère la future découverte du tombeau vide et annonce donc la résurrection du Christ.

Les costumes :

On observe des vêtements de couleurs symboliques pour les personnages religieux :

- le périzonium (étoffe servant à cacher la nudité) du Christ et le linceul blancs pour l’envelopper évoquent sa pureté.

- le manteau bleu de la Vierge est une allusion à son rôle de médiatrice entre la vie terrestre et la vie céleste.

- le manteau rouge de saint Jean rappelle que Jésus le nomme son plus fidèle disciple. Traditionnellement, le rouge est en effet la couleur de l’élu. Ce rouge fait aussi penser au sang versé du Christ.

- la Madeleine est la prostituée que rencontre Jésus chez Simon, qui répand du parfum sur les pieds de Jésus, les baisant et les essuyant avec ses cheveux ou la sœur de Marthe qui accomplit le même geste. Dans le tableau, elle tient les pieds de Jésus qu’elle entoure de ses longs cheveux. Sa robe brillante jaune symbolise la trahison et rappelle son métier avant sa conversion.

- Nicodème est un pharisien, membre d’une élite religieuse, qui est venu rencontrer Jésus, la nuit par peur des juifs, et a pris sa défense. Il apporte les aromates (la myrrhe et l’aloès) pour les mettre dans son linceul et enterrer ainsi Jésus selon le rite juif.

- Joseph d’Arimathie est un homme riche, disciple de Jésus en secret, également par peur des Juifs. Sa condition sociale est révélée par la richesse de son costume.

En parallèle, saint François de Paule, saint Louis et sainte Geneviève portent des costumes issus du monde temporel :

- François de Paule porte une robe de bure marron à capuchon, héritage du vêtement paysan médiéval. Son vêtement symbolise l’idéal monastique en rappelant la simplicité de sa vie vouée au renoncement et au dépouillement le plus absolu.

- le roi tend son sceptre vers l’unique « roi du monde » qui, lui, est nu. Le roi est reconnaissable à ses attributs. Le sceptre prolonge son bras ; il est l’emblème de l’autorité et de la puissance. Il est surmonté d’une fleur de lis qui rappelle la pureté du roi. Autrefois, son nom « Flor de Loys » désignait directement le roi « la Fleur du Roi Louis ». De même, sa fourrure d’hermine (blanche à taches noires) symbolise la sagesse de son jugement. La couronne, par sa forme en cercle indique la perfection, et son matériau, l’or, la richesse et la puissance du roi. Il porte le collier de l’ordre de Saint-Michel, un ordre de chevalerie.

- quant à la religieuse, elle porte une robe rouge sous un manteau. Sa tête est couverte d’un voile marron cachant sa chevelure. Ce costume religieux féminin est hérité du Moyen-Âge. La sérénité de son visage contraste avec la gravité du moment. Tournant le dos à la scène, elle tient en mains le Livre des Ecritures dans lequel elle a lu la Résurrection de Jésus. Regardant le visiteur, elle semble l’inviter, en lui offrant son cierge allumé, à méditer sur la Rédemption.

Document du musée "Le costume dans les collections du musée - Dossier pour les enseignants" : www.mbaq.fr/fileadmin/mbaq/03.Mediation/Scolaires/Dossier...

 

www.mbaq.fr/fr/nos-collections/ecoles-flamande-et-holland...

 

collections.mbaq.fr/fr/search-notice/detail/881-1-1-desce...

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Uploaded on August 4, 2013
Taken on July 31, 2012