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LAGRENÉE Louis-Jean-François (l'aîné) 1778-79 Mithridate devient amoureux de Stratonice

Louis-Jean-François LAGRENÉE (l’Ainé)

(Paris, 1725 - Paris, 1805)

Mithridate devient amoureux de Stratonice

(anciennement Esther et Assuérus)

1778-79

Huile sur toile, 60 x 74 cm

Legs Jean-Marie de Silguy en 1864

QUIMPER Musée des Beaux-Arts

 

14/06/2016 : nouveau tirage d'après le même fichier RAW

 

Inspiré de l'épisode biblique de la réception d'Esther, fille adoptive du juif Mardochée, par le roi de Perse Assuérus (Livre d'Esther 2, 15-18), ce tableau est prétexte à montrer une scène de galanterie à la Cour de Louis XVI.

Cartel du musée à l'époque où le sujet du tableau était "Esther et Assuérus"

 

Lagrenée a présenté cette œuvre au Salon de 1779. Une description est parue dans le Mercure de France du 4 septembre 1779 : « Lettre d'un Italien sur le Salon : (...) Mithridate étant à table avec ses femmes, devient amoureux de la belle Stratonice, qui chante devant lui. Il y a 10 femmes toutes charmantes, sans se ressembler. Stratonice est intéressante. Ses rivales paraissent inquiètes. Mithridate est dans l'admiration...».

Nouveau cartel du musée après réidentification du sujet

 

Dans son mémoire de recherche de Master II Histoire de l’art et de l’architecture à l’Université de Strasbourg intitulé Etat de la recherche sur Louis Jean-François Lagrenée, dit l’Aîné (1724-1805), Natalia Kapyrina propose une nouvelle identification du tableau conservé au musée.

Le catalogue raisonné de Lagrenée, paru sous la plume de Marc Sandoz en 1983, reproduit l’œuvre sous l'intitulé Esther présente à Assuérus une supplique en faveur de ses coreligionnaires juifs, datée dans une fourchette large de 1775 à 1780. L’auteur ne l'intègre au corpus des œuvres certaines de l'artiste car elle n'est pas signée et parce que ce sujet ne figure pas dans l'Etat des tableaux de l'artiste, liste établie de la main de Lagrenée (INHA).

Des comparaisons avec une série de gravures d'après les dessins de Lagrenée, réalisées par Louis-Marin Bonnet au 18e siècle, ou avec des œuvres avérées de Lagrenée attestent bien la paternité de l’œuvre.

Le sujet indiqué d’Esther et Assuérus est tiré du Livre d'Esther, chapitre V : à Babylone la reine Esther, belle et jeune Juive, fait irruption dans le palais de son roi et époux Assuérus, contrevenant au protocole, pour tenter de démanteler une conspiration contre le peuple Juif, que prépare Aman, le grand vizir. Elle prie Assuérus de convoquer ce dernier à un banquet, qu'elle prépare par ses soins, ce qui permet de déjouer le complot. Ainsi le tableau de Quimper représenterait le moment où la belle reine justifie son entrée et prononce une diatribe contre le vizir Aman, qui est probablement représenté dans le personnage du vieillard se tenant debout derrière le roi Assuérus.

Or, certains éléments iconographiques, comme la foule de convives ou la lyre aux pieds du personnage féminin à l’avant-plan, font douter de l'identification de ce tableau avec le sujet du livre d'Esther.

Il convient alors de s'interroger sur une éventuelle requalification du sujet pour ce tableau. Un personnage masculin en tenue majestueuse est attablé dans une salle richement ornée avec deux acolytes présents derrière lui et neuf personnages féminins assis à ses côtés aux expressions variées, qui semblent discuter en petits groupes de la scène qui se déroule sous leurs yeux. A l'avant-plan, comme à l'avant-scène, se tient debout une belle jeune femme, tenant dans ses bras un long papier, avec à l'évidence deux portées musicales, et à ses pieds une lyre d'or. Son expression est tendre et ses gestes n'indiquent en rien une diatribe dénonçant un complot.

Lagrenée a présenté au Salon de 1779 « Mithridate devient amoureux de Stratonice, qui chante devant lui pendant qu'il est à table avec ses femmes », sujet tiré du recueil de Rollin (tome X). Le titre de l’œuvre correspond au sujet de Quimper. Une description du Salon est parue dans le Mercure de France du 4 septembre 1779 : « Lettre d'un Italien sur le Sallon : (…) Mithridate étant à table avec ses femmes, devient amoureux de la belle Stratonice, qui chante devant lui. Il y a 10 femmes toutes charmantes, sans se ressembler. Stratonice est intéressante. Ses rivales paraissent inquiètes. Mithridate est dans l'admiration. La salle du festin est superbement ornée. C'est à tous les égards un tableau précieux, quoiqu'en général un peu monotone. ». De plus, Gabriel de Saint-Aubin a réalisé des croquis du Salon (Bibliothèque royale de Stockholm).

Ces deux témoignages démontrent que l’œuvre de Quimper est bien Mithridate devient amoureux de Stratonice, datée ainsi de 1778 ou 1779, car exposée au Salon de 1779.

www.mbaq.fr/nos-collections/ecole-francaise-des-17e-et-18...

 

collections.mbaq.fr/fr/search-notice/detail/873-1-363-mit...

 

www.amibozar-kemper.com/medias/files/n028.compressed.pdf#...

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Uploaded on May 26, 2013
Taken on October 26, 2011