elisabeth D.
Journal.
"Et Madame de Chevigné pour approuver son refus de lire Marcel me disait : "Marcel n'est pas reçu, mon petit. Il ne l'a jamais été. Il regarde le bal à travers les vitres , mais il n'entre pas. Il n'entend pas la musique. Il est impossible. Il s'amène rue d'Anjou à minuit, comme l'accoucheur, , me demande à voir un chapeau bleu que je portais il y a cent ans. Il n'y a que la Mère Daudet qui garde ses vieux chapeaux . Comment voulez-vous que je me souvienne d'un chapeau que je portais en passant devant la Librairie Emile-Paul à l'époque des croisades. Ce pauvre Marcel est vraiment par trop snob et il se documente auprès des domestiques. Si vous croyez que c'est agréable de savoir que nos larbins et nos femmes de chambre vont raconter des histoires à dormir debout. C'est pour ça mon petit que ses livres ne valent rien et qu'on ne peut les lire et qu'on se prend les pieds dans ses phrases. Il essaye de répéter les balivernes de domestiques qui nous arrivent de la campagne et qui savent à peine lire et écrire.
Etc.. etc..."
Extrait du Journal de Jean Cocteau de 1955.
Journal.
"Et Madame de Chevigné pour approuver son refus de lire Marcel me disait : "Marcel n'est pas reçu, mon petit. Il ne l'a jamais été. Il regarde le bal à travers les vitres , mais il n'entre pas. Il n'entend pas la musique. Il est impossible. Il s'amène rue d'Anjou à minuit, comme l'accoucheur, , me demande à voir un chapeau bleu que je portais il y a cent ans. Il n'y a que la Mère Daudet qui garde ses vieux chapeaux . Comment voulez-vous que je me souvienne d'un chapeau que je portais en passant devant la Librairie Emile-Paul à l'époque des croisades. Ce pauvre Marcel est vraiment par trop snob et il se documente auprès des domestiques. Si vous croyez que c'est agréable de savoir que nos larbins et nos femmes de chambre vont raconter des histoires à dormir debout. C'est pour ça mon petit que ses livres ne valent rien et qu'on ne peut les lire et qu'on se prend les pieds dans ses phrases. Il essaye de répéter les balivernes de domestiques qui nous arrivent de la campagne et qui savent à peine lire et écrire.
Etc.. etc..."
Extrait du Journal de Jean Cocteau de 1955.