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Château de Montaiguillon

Situation

 

Aux confins de la Seine-et-Marne et à quelque 10 km de Provins, près de plusieurs hameaux et dans la forêt, ce site "hors du temps" est accessible par un chemin.

La capitale se trouve à un peu moins de 100 km.

 

Description

 

Un peu d'histoire:

La construction de la forteresse de Montaiguillon fut probablement entreprise sous Blanche de Navarre ( 1177 - 1229 ), régente du comté de Champagne, pendant la minorité de son fils Thibault IV.

Le château subit son premier siège en 1420 par les troupes de Claude de Beauvoir de Chastelux aux ordres du duc de Bourgogne.

Durant la guerre de Cent Ans, le château de Montaiguillon fut de nouveau assiégé en 1423 pendant six mois par le comte anglais Salisbury 1, alors qu'il était défendu par Tugdual de Kermoysan et Prigent VII de Coëtivy et ce, par l'ordonnance et commandement du duc anglais Bedford (qui se disait "régent de France").

À l’intérieur de la forteresse, les assiégés armagnacs étaient au nombre de 120 combattants sous le commandement de 3 capitaines : le sire de la Bourbe, le sire de Cotigny et un homme d’armes nommé Bourghenon. Le siège dura près de 6 mois, régulièrement aggravé par des assauts anglais. Les assiégés finirent par n'être plus qu’une trentaine de survivants réduits à manger leurs chevaux pour ne pas mourir de faim. Finalement, ils décidèrent de se rendre au comte Salisbury en promettant qu’ils paieraient pour avoir la vie sauve. Salisbury leur rétorqua qu’il exigeait le paiement de 22 000 saluts d’or. Les assiégés, qui n’avaient d’autres choix, acceptèrent et laissèrent 4 otages comme gages, jusqu’au paiement complet de la somme exigée. Lorsque les tractations furent réglées, Salisbury ordonna la démolition de la forteresse.

L'alliance anglo-bourguignonne prospéra dans les années 1420 jusqu'à l'apparition providentielle de Jeanne d'Arc sur la scène politique.

 

Par la suite, il se pourrait que le château-fort ait servi de repère à des bandes de soudards et autres militaires désœuvrés qui ne s'en écartaient que pour détrousser les honnêtes voyageurs.

 

En 1613, Richelieu fait démanteler Montaiguillon afin de rendre la forteresse indéfendable : les capitaines félons ne pourraient ainsi plus s'y réfugier.

 

Cette forteresse est aujourd'hui en ruine, mais ces importantes ruines féodales, encore ceinturées de murailles imposantes, au sein d'une magnifique forêt, fascinent toujours autant .

Montaiguillon est un exemple parfait d'architecture militaire médiévale.

Les ruines du château ont été classées Monument historique en 1875 et en 1971.

 

Les ruines

 

Une avant-cour rectangulaire d'approximativement 2500m². Elle était close sur ses 3 expositions (sud, nord, ouest) par des murailles de 7m de haut, renforcées de contreforts à intervalles réguliers. Il y avait un puits, 2 fours, deux celliers. Une porte charretière permettait l'accès.

Actuellement une maison de garde refaite à l'identique, dont l'intérieur reste à aménager.

Le château quant a lui est encerclé de douves sèches, et se présente sur un plan rectangulaire d'environ 2700m². Il était flanqué de neuf tours probablement reliées entre elles par une courtine.

L'entrée était encadrée de deux tours jumelles

tandis que les angles étaient occupés par quatre tours partiellement engagées.

Deux tours semi-circulaires renforçaient les courtines, et une tour pentagonale la face est.

Les toitures étaient en ardoise.

Dans la cour intérieure , à l'angle nord-ouest , se trouvaient sans doute les quartiers du châtelain.

L'ensemble formé par cette habitation, la tour d'angle nord-ouest pourvue d'une citerne et la tour jumelle voisine, constituait sans doute le "noyau défensif" du donjon.

Au nord-est, la chapelle dont les fenêtres sont en arc et à meneaux verticaux.

Dans l'angle sud-est, une gigantesque citerne supportée par une savante construction d'arc brisés.

Dans le fossé est : une poterne. Deux autres, hypothétiques, auraient pu exister: l'une au pied de la tour médiane sud, l'autre au pied de la tour médiane nord.

La poterne située au pied des tours d'entrée comportait un ouvrage avancé : deux arcs, reposant d'une part sur le talus des tours et d'autre part sur l'extrémité du pont dormant.

Le caractère très évolué de cette architecture militaire (échauguettes, pont-levis, poterne sous le pont-levis, tour polygonale, massif des tours jumelles de l'entrée) la rapprocherait de Villandraut ou Coca (Espagne) selon certains auteurs, tandis que d'autre historiens la comparent à Dourdan ou au Louvre.

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Uploaded on September 30, 2012
Taken on September 30, 2012