Apollon du type de l'Apollon de Cassel
Nu masculin
La statue représente un homme nu, debout, les pieds posés à plat. Le tronc d'arbre, adjonction du copiste, ne sert qu'à assurer la bonne stabilité du marbre ; il ne figurait pas sur l'œuvre originale, qui était vraisemblablement un grand bronze. La chevelure, retenue par un bandeau et nouée en tresses à l'arrière, s'organise en mèches bouclées séparées par une raie médiane. Deux mèches torsadées retombent souplement derrière chaque oreille. Cette coiffure complexe entoure un visage à l'ovale lourd, où les paupières épaisses et les lèvres charnues confèrent à la physionomie une expression quelque peu austère.
De Mercure à Apollon
Restauré une première fois en Mercure, ce marbre entra en 1631 dans la collection de Richelieu et fut placé dans la cour de son château. Une deuxième restauration, dont il ne reste que les jambes modernes, le transforma, pour sa présentation au Louvre, en Bonus Eventus, dieu romain de la récolte. En réalité, sa longue chevelure ainsi que sa physionomie juvénile le désignent comme une effigie du dieu Apollon, identité sous laquelle il est aujourd'hui présenté.
La statue du Louvre reproduit un type à qui on a donné le nom de l'exemplaire le plus complet, conservé à Cassel (Allemagne). On peut, grâce aux autres répliques, reconstituer le geste esquissé par la statue : la main gauche, levée à hauteur de coude, serrait un objet cylindrique (sans doute un arc, attribut d'Apollon) tandis que la main droite abaissée tenait peut-être une branche de laurier, arbre traditionnellement associé au dieu.
Une œuvre caractéristique du style sévère
L'Apollon du "type de Cassel" est l'une des réponses apportées par les sculpteurs attiques du Ve siècle av. J.-C. au problème de la représentation du corps en mouvement, question essentielle dans l'évolution du nu masculin. Le talon de la jambe libre n'est pas encore décollé du sol et les épaules continuent de suivre une ligne horizontale, mais les hanches basculent pour répondre à l'avancée de la jambe droite : nous sommes encore dans le premier classicisme, avant la solution du contrapposto polyclétéen. Le visage aux traits lourds ainsi que le type de coiffure indiquent également que le type original est à dater des années 460 av. J.-C. Les paupières marquées et la bouche épaisse dans un visage au menton fort sont en effet caractéristiques des œuvres du style sévère, qui s'épanouit entre les années 480 et 450 av. J.-C.
Or, Pausanias, dans sa Périégèse, mentionne deux statues d'Apollon qui pourraient convenir à cette datation : l'Apollon Parnopios ("tueur de sauterelles") de Phidias et l'Apollon Alexikakos ("vainqueur du mal") de Calamis. Mais si tentant qu'il soit de chercher un nom fameux derrière un type statuaire dont le nombre de copies conservées traduit la célébrité, l'attribution à l'un de ces deux sculpteurs, dont on ne conserve aucune œuvre originale assurée, demeure un exercice éminemment hypothétique.
Apollon du type de l'Apollon de Cassel
Nu masculin
La statue représente un homme nu, debout, les pieds posés à plat. Le tronc d'arbre, adjonction du copiste, ne sert qu'à assurer la bonne stabilité du marbre ; il ne figurait pas sur l'œuvre originale, qui était vraisemblablement un grand bronze. La chevelure, retenue par un bandeau et nouée en tresses à l'arrière, s'organise en mèches bouclées séparées par une raie médiane. Deux mèches torsadées retombent souplement derrière chaque oreille. Cette coiffure complexe entoure un visage à l'ovale lourd, où les paupières épaisses et les lèvres charnues confèrent à la physionomie une expression quelque peu austère.
De Mercure à Apollon
Restauré une première fois en Mercure, ce marbre entra en 1631 dans la collection de Richelieu et fut placé dans la cour de son château. Une deuxième restauration, dont il ne reste que les jambes modernes, le transforma, pour sa présentation au Louvre, en Bonus Eventus, dieu romain de la récolte. En réalité, sa longue chevelure ainsi que sa physionomie juvénile le désignent comme une effigie du dieu Apollon, identité sous laquelle il est aujourd'hui présenté.
La statue du Louvre reproduit un type à qui on a donné le nom de l'exemplaire le plus complet, conservé à Cassel (Allemagne). On peut, grâce aux autres répliques, reconstituer le geste esquissé par la statue : la main gauche, levée à hauteur de coude, serrait un objet cylindrique (sans doute un arc, attribut d'Apollon) tandis que la main droite abaissée tenait peut-être une branche de laurier, arbre traditionnellement associé au dieu.
Une œuvre caractéristique du style sévère
L'Apollon du "type de Cassel" est l'une des réponses apportées par les sculpteurs attiques du Ve siècle av. J.-C. au problème de la représentation du corps en mouvement, question essentielle dans l'évolution du nu masculin. Le talon de la jambe libre n'est pas encore décollé du sol et les épaules continuent de suivre une ligne horizontale, mais les hanches basculent pour répondre à l'avancée de la jambe droite : nous sommes encore dans le premier classicisme, avant la solution du contrapposto polyclétéen. Le visage aux traits lourds ainsi que le type de coiffure indiquent également que le type original est à dater des années 460 av. J.-C. Les paupières marquées et la bouche épaisse dans un visage au menton fort sont en effet caractéristiques des œuvres du style sévère, qui s'épanouit entre les années 480 et 450 av. J.-C.
Or, Pausanias, dans sa Périégèse, mentionne deux statues d'Apollon qui pourraient convenir à cette datation : l'Apollon Parnopios ("tueur de sauterelles") de Phidias et l'Apollon Alexikakos ("vainqueur du mal") de Calamis. Mais si tentant qu'il soit de chercher un nom fameux derrière un type statuaire dont le nombre de copies conservées traduit la célébrité, l'attribution à l'un de ces deux sculpteurs, dont on ne conserve aucune œuvre originale assurée, demeure un exercice éminemment hypothétique.