Parc Watteau La ficaire fait le printemps
La ficaire fait le printemps
Cette affirmation rappelle un proverbe à propos d’un autre symbole du printemps, l’hirondelle (sous-entendu l’hirondelle rustique, l’espèce qui niche au plus près des hommes dans les fermes et arrive dès les premiers jours d’avril). Effectivement, il existe un lien avec cet oiseau via le nom anglais de la ficaire : lesser celandine ; lesser de nouveau pour « petite » mais celandine dérive du vieux français célidoine, la chélidoine. On recroise aussi cette dernière dans un autre nom ancien de la ficaire : Chelidonium minus, la petite chélidoine. Or, chélidoine dérive lui-même de chelidôn, l’hirondelle, que l’on retrouve dans le surnom d’herbe à l’hirondelle (swallow-wort en anglais). Cette association remonte à Dioscoride, le célèbre botaniste grec de l’Antiquité, qui déclarait que la chélidoine fleurissait à l’arrivée des hirondelles et mourrait quand elles partaient ; là-dessus est venu se greffer une légende : les hirondelles récoltaient des feuilles de chélidoine pour frotter les yeux collés de leurs oisillons et leur rendre la vue (on retombe sur les propriétés médicinales ophtalmiques !). Par déformation, ce nom a donné au Moyen-âge « coeli donum », don du ciel d’autant que l’hirondelle représente un oiseau céleste (qui reste en l’air) et est associé au soleil et au ciel. Ainsi, ficaire et chélidoine se trouvent à jamais unies pour saluer l’arrivée du printemps !
Plusieurs des surnoms de la ficaire renvoient à sa couleur jaune d’or brillante dont jauneau ou pot au beurre. Ce dernier nom, outre l’allusion directe à la couleur jaune, rappelle une pratique connue des enfants d’autrefois à la campagne (j’en fais partie !!) : on place une fleur de ficaire (ou de renoncule : voir paragraphe suivant) sous le menton d’un(e) ami(e) et on lui demande « Aimes-tu le beurre ? » et la réponse s’écrit immédiatement sur le menton sous la forme d’un halo jaune doré projeté par la fleur magique ! Cette capacité de réfléchir un faisceau de lumière jaune intrigue depuis longtemps les biologistes et le mécanisme physique commence seulement à être pleinement compris (1) : il implique la structure cellulaire de l’épiderme des pétales. La lumière traverse la couche superficielle épidermique transparente chargée de pigment tandis qu’une coloration diffuse jaunâtre provient de la dispersion de la lumière par une couche sous-jacente chargée de grains d’amidon. Une mince couche d’air qui sépare ces deux couches explique la réflexion orientée du faisceau lumineux. L’ensemble donne cette apparence si brillante, intense qui doit certainement jouer un rôle dans l’attraction des insectes pollinisateurs (voir ci-dessous). Cette illumination dégage de la chaleur et fait de ces fleurs en sous-bois des sites chauffés pour les visiteurs et donc plus attractifs.
Parc Watteau La ficaire fait le printemps
La ficaire fait le printemps
Cette affirmation rappelle un proverbe à propos d’un autre symbole du printemps, l’hirondelle (sous-entendu l’hirondelle rustique, l’espèce qui niche au plus près des hommes dans les fermes et arrive dès les premiers jours d’avril). Effectivement, il existe un lien avec cet oiseau via le nom anglais de la ficaire : lesser celandine ; lesser de nouveau pour « petite » mais celandine dérive du vieux français célidoine, la chélidoine. On recroise aussi cette dernière dans un autre nom ancien de la ficaire : Chelidonium minus, la petite chélidoine. Or, chélidoine dérive lui-même de chelidôn, l’hirondelle, que l’on retrouve dans le surnom d’herbe à l’hirondelle (swallow-wort en anglais). Cette association remonte à Dioscoride, le célèbre botaniste grec de l’Antiquité, qui déclarait que la chélidoine fleurissait à l’arrivée des hirondelles et mourrait quand elles partaient ; là-dessus est venu se greffer une légende : les hirondelles récoltaient des feuilles de chélidoine pour frotter les yeux collés de leurs oisillons et leur rendre la vue (on retombe sur les propriétés médicinales ophtalmiques !). Par déformation, ce nom a donné au Moyen-âge « coeli donum », don du ciel d’autant que l’hirondelle représente un oiseau céleste (qui reste en l’air) et est associé au soleil et au ciel. Ainsi, ficaire et chélidoine se trouvent à jamais unies pour saluer l’arrivée du printemps !
Plusieurs des surnoms de la ficaire renvoient à sa couleur jaune d’or brillante dont jauneau ou pot au beurre. Ce dernier nom, outre l’allusion directe à la couleur jaune, rappelle une pratique connue des enfants d’autrefois à la campagne (j’en fais partie !!) : on place une fleur de ficaire (ou de renoncule : voir paragraphe suivant) sous le menton d’un(e) ami(e) et on lui demande « Aimes-tu le beurre ? » et la réponse s’écrit immédiatement sur le menton sous la forme d’un halo jaune doré projeté par la fleur magique ! Cette capacité de réfléchir un faisceau de lumière jaune intrigue depuis longtemps les biologistes et le mécanisme physique commence seulement à être pleinement compris (1) : il implique la structure cellulaire de l’épiderme des pétales. La lumière traverse la couche superficielle épidermique transparente chargée de pigment tandis qu’une coloration diffuse jaunâtre provient de la dispersion de la lumière par une couche sous-jacente chargée de grains d’amidon. Une mince couche d’air qui sépare ces deux couches explique la réflexion orientée du faisceau lumineux. L’ensemble donne cette apparence si brillante, intense qui doit certainement jouer un rôle dans l’attraction des insectes pollinisateurs (voir ci-dessous). Cette illumination dégage de la chaleur et fait de ces fleurs en sous-bois des sites chauffés pour les visiteurs et donc plus attractifs.