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le château royal de Villers-Cotterêts

Un château cher à François Ier

La renommée de la forêt de Retz, dans l’Aisne, ne date pas d’hier. En 632, Dagobert Ier y pratique déjà la chasse ! Les rois qui lui succèdent apprécient eux aussi sa richesse en gibier et y font construire une résidence sans prétention.

 

La grande histoire du château ne commence réellement qu’avec le futur François Ier, qui reçoit de son cousin le roi Louis XII le duché de Valois et le château alors qu’il n’a que 3 ans !

 

En 1528, quelques années après sa lourde défaite à Pavie en Italie, le souverain lance une série de chantiers, du Louvre qu’il agrandit au château à Fontainebleau qu’il construit.

 

Pour s’adonner à son activité favorite, la chasse, symbole des élites, il érige un palais royal au milieu de la forêt de Retz, la plus vaste de France à l’époque.

 

Villers-Cotterêts, qui n’est alors qu’un village modeste, a aussi l’avantage d’être le cœur géographique du duché de Valois, dynastie dont François Ier est issu.

 

 

Chef-d’œuvre de l’architecture de la Renaissance, la chapelle est la première en France à rompre avec la tradition gothique. Signe de la puissance monarchique, les emblèmes du roi (salamandre, fleur de lys et initiales couronnées) remplacent dans ce lieu de prière les symboles chrétiens.

 

Au fil du temps, les grands noms de l’architecture travailleront à Villers-Cotterêts, de Philibert Delorme (1514-1570), premier architecte du roi Henri II qui participera à la construction du Louvre, à André Le Nôtre (1613-1700), le célèbre jardinier de Versailles qui transformera le parc à la demande de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV.

 

Villers-Cotterêts, cœur battant du royaume de France

Affectionné par les rois de France, en particulier Henri II qui y chasse le cerf pendant sept ou huit heures d’affilée, Villers-Cotterêts devient lors des séjours de la cour une sorte de capitale éphémère du royaume où la politique se décide.

 

En 1539, François Ier y signe une ordonnance historique pour, entre autres, imposer le français dans les actes administratifs et juridiques.

 

Henri II y prendra, lui aussi, d’importantes décisions politiques.

 

Ces séjours irriguent toute l’économie de la région. Marchands, paysans, aubergistes et artisans sont appelés pour nourrir et servir la cour et ses invités de prestige.

 

Lors d’un seul séjour de François II, on commande pas moins de « 219 poulletz et pigons », 10 cochons, « douze tourtezelles » et 94 chapons !

 

 

« S’amuser comme à Villers-Cotterêts » : les fêtes du château de « Mon Plaisir »

Si le château est le siège de l’activité économique et politique du pays pendant les séjours des rois, il est aussi le théâtre de fêtes. « Mon Plaisir », le surnom que François Ier aurait donné au château, en est révélateur !

 

Ces réjouissances et les fêtes locales des siècles suivants suscitent le dicton qui serait né au XIXe siècle : « s'amuser comme à Villers-Cotterêts ».

 

Les Orléans, qui reçoivent le château en apanage par Louis XIV en 1661, y mèneront une vie de jeux, de conversations et de réceptions.

 

Louis XIV y séjourne à plusieurs reprises, dont une fois à l’occasion d’un bal masqué en 1680.

 

Le Régent, Philippe II d’Orléans, y organise une fête pour le sacre de Louis XV où 1 000 invités engloutissent 80 000 bouteilles de vin de Bourgogne et de Champagne et applaudissent 140 acteurs de l’Opéra.

 

Autre évènement historique majeur, à la fois artistique et politique, en 1664, la troupe de Molière crée une nouvelle comédie intitulée Le Tartuffe ou l'Hypocrite.

 

Bien qu’appréciée par le roi, Louis XIV, influencé par l’archevêque de Paris, fait interdire les représentations publiques de la pièce. Ce qui ne l'empêchera toutefois pas de la revoir en privé avec une partie de la Cour. Quatre mois plus tard, Molière et sa troupe jouent en effet cette première version du Tartuffe au château de Villers-Cotterêts devant le roi.

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Uploaded on June 22, 2024
Taken on June 22, 2024