Govaert Flinck Landscape with an Obelisk 1638 1639 ?
Rembranesque volé au Gardner Museum de Boston en 1990 . Le jeune disciple s'affirme en face d'un Rembrandt de trente-un ans, déjà célèbre mais qui s'est à peine, chose remarquable au paysage. Flinck a tout juste conquis son autonomie, signant ses prémières oeuvres dès 1636, une fois sorti de l'atelier de Rembrandt, à savoir des portraits on ne peut plus rembranesques comme celui de J.J. Leeuven Dircksz. sur un fond de paysage qui comporte justement des frondaisons brillamment traitées comme dans les tableaux du Louvre et de Boston. Ce paysage lyrique et tourmenté, à la fois vision obsédante et rapprochée, totalement dépendant du fougueux Rembrandt de 1638 à Cracovie, le paysage au bon samaritain et plus qu'un pastiche. Dans ce paysage, le disciple est allé bien plus loin que le maître, a mieux humé le grand souffle spatial d'un Hercule Seghers, a su davantage ultiser cette libération tonale et matérielle, venue à la fois de Van Goyen et des Flamands comme Monper : de fait seuls les Flamands ont avant et à l'égal de Flinck le sens de la théâtralité spatiale, et pratiquent ces effets de pâte blonde et coulante qui, rivalisant avec la gravure, tout à la fois creusent et construisent l'espace jusqu'en un horizon infini. Flinck a eu le mérite d'élargir et de dominer ce langage, de le soumettre à un immense et lyrique élargissement horizontal qui change complétement la donne. C'est bien à un nouveau type de paysage qu'il accède. Il y a chez Flinck comme chez Rembrandt - et une telle mixité est caractéristique de leur réalisme poétique- mélange d'éléments rustiques et prosaïques (fermes chaumières) et d'architectures imaginaires ou de ruines. Mais Flinck s'intéresse à la construction d'un espace immense et grandiose, à la structure formelle et décorative du paysage, au réemploi large et éloquent de motifs d'architecture comme la tour et le porche, repris aux romanistes (Brill); le Rembrandt de la fin des années 1630 est moins précis, plus allusif dans son italianisme, recherchant avant tout des effets de féérie lumineuse et de magie picturale. Mouvance dramatique des ombres et coups de lumière.
Govaert Flinck Landscape with an Obelisk 1638 1639 ?
Rembranesque volé au Gardner Museum de Boston en 1990 . Le jeune disciple s'affirme en face d'un Rembrandt de trente-un ans, déjà célèbre mais qui s'est à peine, chose remarquable au paysage. Flinck a tout juste conquis son autonomie, signant ses prémières oeuvres dès 1636, une fois sorti de l'atelier de Rembrandt, à savoir des portraits on ne peut plus rembranesques comme celui de J.J. Leeuven Dircksz. sur un fond de paysage qui comporte justement des frondaisons brillamment traitées comme dans les tableaux du Louvre et de Boston. Ce paysage lyrique et tourmenté, à la fois vision obsédante et rapprochée, totalement dépendant du fougueux Rembrandt de 1638 à Cracovie, le paysage au bon samaritain et plus qu'un pastiche. Dans ce paysage, le disciple est allé bien plus loin que le maître, a mieux humé le grand souffle spatial d'un Hercule Seghers, a su davantage ultiser cette libération tonale et matérielle, venue à la fois de Van Goyen et des Flamands comme Monper : de fait seuls les Flamands ont avant et à l'égal de Flinck le sens de la théâtralité spatiale, et pratiquent ces effets de pâte blonde et coulante qui, rivalisant avec la gravure, tout à la fois creusent et construisent l'espace jusqu'en un horizon infini. Flinck a eu le mérite d'élargir et de dominer ce langage, de le soumettre à un immense et lyrique élargissement horizontal qui change complétement la donne. C'est bien à un nouveau type de paysage qu'il accède. Il y a chez Flinck comme chez Rembrandt - et une telle mixité est caractéristique de leur réalisme poétique- mélange d'éléments rustiques et prosaïques (fermes chaumières) et d'architectures imaginaires ou de ruines. Mais Flinck s'intéresse à la construction d'un espace immense et grandiose, à la structure formelle et décorative du paysage, au réemploi large et éloquent de motifs d'architecture comme la tour et le porche, repris aux romanistes (Brill); le Rembrandt de la fin des années 1630 est moins précis, plus allusif dans son italianisme, recherchant avant tout des effets de féérie lumineuse et de magie picturale. Mouvance dramatique des ombres et coups de lumière.