Château de Gaillon le style Louis XII ou l'arrivée de la renaissance en France
Dans l’architecture civile, on peut considérer que le pas décisif sur la voie de l’italianisme fut franchi à Gaillon. Le cardinal d’Amboise commença en 1502 la reconstruction du château de Gaillon, presque achevé à sa mort en 1510. Les premières ailes, bâties entre 1502 et 1508, adoptent encore le style flamboyant, sans grande trace de renouvellement ; la dernière année cependant, des ouvriers étrangers commencèrent à arriver et un changement de style se manifeste. Parmi les premiers artistes, il y avait un sculpteur génois, appelé dans les textes Bertrand de Meynal. En 1508, il apporta de Gênes à Gaillon la grande fontaine commandée à Pace Gaggini et à Antonio della Porta. Dans la même année un autre italien, appelé dans les comptes Girolamo Pacchiarotti, sculpta l’encadrement du saint Georges de Michel Colombe (actuellement au Louvre), retable de la chapelle qu’Andréa Solario décora de fresques où figurait notamment les portraits du cardinal et de sa famille. Comme à Fécamp, cette première phase : l’importation d’œuvres italiennes, fut le prélude à l’installation sur le chantier de sculpteurs ultramontains travaillant aux maçonneries : dans les parties du château construites à partir de 1508, apparaît une ornementation italienne. On remarquera surtout le pavillon d’entrée dont le décor date probablement de 1508. S’il adopte encore la forme d’une entrée fortifiée d’un château médiéval, les éléments décoratifs sont italiens : pilastres lombards, frises à grotesques et frontons à coquilles au sommet des fenêtres. La disposition des ornements suit toutefois les règles gothiques : ainsi les fenêtres des trois niveaux sont liées les uns aux autres par des pilastres qui les flanquent, formant des bandes verticales semblables, par exemple à celles du château flamboyant de Josselin. Les fenêtres possèdent encore des meneaux : l’usage il est vrai n’en fut abandonné par les Français que bien des années plus tard. A l’intérieur le château reçu une décoration du même style, comme on peut en juger par les stalles de la chapelle, aujourd’hui conservées à Saint-Denis, ornées de délicates sculptures à grotesques. Le château fut aussi entouré de jardins, probablement réalisés par les artistes italiens qui travaillèrent à Amboise et à Blois.
Art et architecture en France 1500 – 1700 Anthony Blunt éditons Macula
Château de Gaillon le style Louis XII ou l'arrivée de la renaissance en France
Dans l’architecture civile, on peut considérer que le pas décisif sur la voie de l’italianisme fut franchi à Gaillon. Le cardinal d’Amboise commença en 1502 la reconstruction du château de Gaillon, presque achevé à sa mort en 1510. Les premières ailes, bâties entre 1502 et 1508, adoptent encore le style flamboyant, sans grande trace de renouvellement ; la dernière année cependant, des ouvriers étrangers commencèrent à arriver et un changement de style se manifeste. Parmi les premiers artistes, il y avait un sculpteur génois, appelé dans les textes Bertrand de Meynal. En 1508, il apporta de Gênes à Gaillon la grande fontaine commandée à Pace Gaggini et à Antonio della Porta. Dans la même année un autre italien, appelé dans les comptes Girolamo Pacchiarotti, sculpta l’encadrement du saint Georges de Michel Colombe (actuellement au Louvre), retable de la chapelle qu’Andréa Solario décora de fresques où figurait notamment les portraits du cardinal et de sa famille. Comme à Fécamp, cette première phase : l’importation d’œuvres italiennes, fut le prélude à l’installation sur le chantier de sculpteurs ultramontains travaillant aux maçonneries : dans les parties du château construites à partir de 1508, apparaît une ornementation italienne. On remarquera surtout le pavillon d’entrée dont le décor date probablement de 1508. S’il adopte encore la forme d’une entrée fortifiée d’un château médiéval, les éléments décoratifs sont italiens : pilastres lombards, frises à grotesques et frontons à coquilles au sommet des fenêtres. La disposition des ornements suit toutefois les règles gothiques : ainsi les fenêtres des trois niveaux sont liées les uns aux autres par des pilastres qui les flanquent, formant des bandes verticales semblables, par exemple à celles du château flamboyant de Josselin. Les fenêtres possèdent encore des meneaux : l’usage il est vrai n’en fut abandonné par les Français que bien des années plus tard. A l’intérieur le château reçu une décoration du même style, comme on peut en juger par les stalles de la chapelle, aujourd’hui conservées à Saint-Denis, ornées de délicates sculptures à grotesques. Le château fut aussi entouré de jardins, probablement réalisés par les artistes italiens qui travaillèrent à Amboise et à Blois.
Art et architecture en France 1500 – 1700 Anthony Blunt éditons Macula