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Sturm und Drang

Nichts kann trauriger und unbehaglicher sein, als diese Stellung in der Welt: der einzige Lebensfunke im weiten Reiche des Todes, der einsame Mittelpunkt im einsamen Kreis. Das Bild liegt, mit seinen zwei oder drei geheimnißvollen Gegenständen, wie die Apokalypse da, als ob es Joungs Nachtgedanken hätte, und da es, in seiner Einförmigkeit und Uferlosigkeit, nichts, als den Rahm, zum Vordergrund hat, so ist es, wenn man es betrachtet, als ob Einem die Augenlieder [sic] weggeschnitten wären. Gleichwohl hat der Mahler Zweifels ohne eine ganz neue Bahn im Felde seiner Kunst gebrochen; und ich bin überzeugt, daß sich, mit seinem Geiste, eine Quadratmeile märkischen Sandes darstellen ließe, mit einem Berberitzenstrauch, worauf sich eine Krähe einsam plustert, und daß dies Bild eine wahrhaft Ossiansche oder Kosegartensche Wirkung thun müsste. Ja, wenn man diese Landschaft mit ihrer eignen Kreide und mit ihrem eigenen Wasser mahlte; so, glaube ich, man könnte die Füchse und Wölfe damit zum Heulen bringen: das Stärkste, was man, ohne allen Zweifel, zum Lobe für diese Art von Landschaftsmalerei beibringen kann. – Doch meine eigenen Empfindungen, über dies wunderbare Gemählde, sind zu verworren; daher habe ich mir, ehe ich sie ganz auszusprechen wage, vorgenommen, mich durch die Äußerungen derer, die paarweise, von Morgen bis Abend, daran vorübergehen, zu belehren.

Heinrich von Kleist

 

Il n’est rien de plus triste et de plus pénible qu’une pareille situation dans le monde: être la seule étincelle de vie dans l’immense empire de la mort, le centre solitaire d’un cercle solitaire. Le tableau est là, avec ses deux ou trois objets pleins de mystère, pareil à l’Apocalypse; on le dirait pris par les pensées nocturnes de Young; et comme dans sa monotonie et son infinitude il n’a d’autre premier plan que le cadre, on a l’impression, en le contemplant, d’avoir les paupières coupées. Pourtant il ne fait aucun doute que l’artiste s’est engagé sur une voie nouvelle dans le domaine de son art, et je suis convaincu qu’on pourrait, avec l’esprit qui est le sien, représenter un mille carré de sable du Brandebourg avec un buisson de ronces où, solitaire, une corneille gonfle ses plumes, et qu’un tableau de ce genre ne pourrait manquer de faire une impression digne d’Ossian ou de Kosegarten. Oui, si l’on peignait ce paysage avec sa propre craie, avec sa propre eau, je crois vraiment que l’on pourrait faire hurler les renards et les loups : le plus puissant éloge, sans aucun doute, que l’on puisse adresser à ce genre de peinture de paysage. – Mais mes impressions personnelles sur ce merveilleux tableau sont trop confuses; c’est pourquoi, avant d’oser les formuler pleinement, j’ai décidé de m’instruire en écoutant les commentaires de ceux qui, deux par deux et du soir au matin, passent devant.

 

 

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Uploaded on June 10, 2014
Taken on June 8, 2014