Diane de Poitiers représentée dans le purgatoire, La Sainte-Chapelle de Vincennes
Si la décoration intérieure de la chapelle de Vincennes a été dans l'ensemble très soignée, l'élément le plus remarquable était sans conteste l'ensemble de verrières offert par Henri II. Il a été commandé par Philibert Delorme, le maître d'œuvre, au célèbre vitrailleur parisien Nicolas Beaurain, d'après des cartons d'un artiste non identifié parfois désigné comme le maître des verrières de Vincennes. Peut-être s'agit-il de Claude Badouin ou de Jean Cousin l'Ancien. Chef-d'œuvre incontesté du vitrail parisien du xvie siècle, elles se caractérisent par un usage important de la grisaille, la structuration des compositions par des éléments architecturaux et une attention toute particulière à la luminosité. Les couleurs qui y dominent sont donc avant tout des teintes claires : jaune, orangé et gris. Beaurain y fait preuve d'une maîtrise toute particulière de son art liée au prestige de ce chantier : les plaques de verre coloré sont de grande taille, atteignant parfois quarante à cinquante centimètres, la peinture est extrêmement soignée, notamment sur les visages traités comme des tableaux, la grisaille est appliquée sur les deux faces du verre de manière à créer des effets d'opalescence, etc. Alexandre Lenoir, qui les a sauvées, et Émile Mâle les considéraient avec la plus grande admiration, ce dernier les désignant comme "l'œuvre la plus somptueuse qui ait jamais été consacrée à l'Apocalypse".
Composition
La composition des verrières a été structurée en quatre registres superposés, séparés par des éléments d'architecture renaissante contrastant avec les huisseries gothiques dans lesquelles s'inséraient les fenêtres. Tous les éléments d'architecture sont réalisés en grisaille. En bas, on trouvait la figuration d'un soubassement sculpté de trophées devant lequel se trouvaient des personnages prière tournés vers le chœur. Il s'agit de chevaliers de Saint-Michel en habits de l'ordre. Dans la verrière centrale du chœur, à la place d'honneur, on voit le roi en prière flanqué de deux trophées aux armes de France, tourné vers une Vierge à l'Enfant trônant - dont l'original est aujourd'hui au Louvre et que toutes ces figures semblent regarder.
Au-dessus se trouvaient deux registres historiés délimités par la figuration d'arcs de style Renaissance. Entre les deux, court une frise alternant des triglyphes et des métopes décorées de monogrammes, de triples-croissants et d'arcs et de flèches. Une seconde frise reprenant les mêmes emblèmes dans des rinceaux sommait ces deux registres.
Un quatrième registre se situait en haut des verrières, dans la partie ogivale. Il se composait de pignons à volutes et des emblèmes déjà mentionnés.
Programme[modifier | modifier le code]
La Vierge à l'Enfant, Musée du Louvre à Paris.
Les verrières de la nef ont été en grande partie perdues lors des destructions de l'époque révolutionnaire. Elles sont essentiellement connues par des dessins, notamment les relevés de Gaignières. Le décor y était avant tout emblématique. Dans le chœur, en revanche, le décor illustre l'Apocalypse selon Saint Jean. Les vitraux s'y caractérisent par une polychromie très marquée avec un usage virtuose des verres colorés, allant des roses pastel et du Jean-Cousin aux rouges et aux bleus les plus denses. Les nombreuses scènes de flammes, notamment, sont traitées avec une maîtrise exceptionnelle de cet art.
Diane de Poitiers représentée dans le purgatoire, La Sainte-Chapelle de Vincennes
Si la décoration intérieure de la chapelle de Vincennes a été dans l'ensemble très soignée, l'élément le plus remarquable était sans conteste l'ensemble de verrières offert par Henri II. Il a été commandé par Philibert Delorme, le maître d'œuvre, au célèbre vitrailleur parisien Nicolas Beaurain, d'après des cartons d'un artiste non identifié parfois désigné comme le maître des verrières de Vincennes. Peut-être s'agit-il de Claude Badouin ou de Jean Cousin l'Ancien. Chef-d'œuvre incontesté du vitrail parisien du xvie siècle, elles se caractérisent par un usage important de la grisaille, la structuration des compositions par des éléments architecturaux et une attention toute particulière à la luminosité. Les couleurs qui y dominent sont donc avant tout des teintes claires : jaune, orangé et gris. Beaurain y fait preuve d'une maîtrise toute particulière de son art liée au prestige de ce chantier : les plaques de verre coloré sont de grande taille, atteignant parfois quarante à cinquante centimètres, la peinture est extrêmement soignée, notamment sur les visages traités comme des tableaux, la grisaille est appliquée sur les deux faces du verre de manière à créer des effets d'opalescence, etc. Alexandre Lenoir, qui les a sauvées, et Émile Mâle les considéraient avec la plus grande admiration, ce dernier les désignant comme "l'œuvre la plus somptueuse qui ait jamais été consacrée à l'Apocalypse".
Composition
La composition des verrières a été structurée en quatre registres superposés, séparés par des éléments d'architecture renaissante contrastant avec les huisseries gothiques dans lesquelles s'inséraient les fenêtres. Tous les éléments d'architecture sont réalisés en grisaille. En bas, on trouvait la figuration d'un soubassement sculpté de trophées devant lequel se trouvaient des personnages prière tournés vers le chœur. Il s'agit de chevaliers de Saint-Michel en habits de l'ordre. Dans la verrière centrale du chœur, à la place d'honneur, on voit le roi en prière flanqué de deux trophées aux armes de France, tourné vers une Vierge à l'Enfant trônant - dont l'original est aujourd'hui au Louvre et que toutes ces figures semblent regarder.
Au-dessus se trouvaient deux registres historiés délimités par la figuration d'arcs de style Renaissance. Entre les deux, court une frise alternant des triglyphes et des métopes décorées de monogrammes, de triples-croissants et d'arcs et de flèches. Une seconde frise reprenant les mêmes emblèmes dans des rinceaux sommait ces deux registres.
Un quatrième registre se situait en haut des verrières, dans la partie ogivale. Il se composait de pignons à volutes et des emblèmes déjà mentionnés.
Programme[modifier | modifier le code]
La Vierge à l'Enfant, Musée du Louvre à Paris.
Les verrières de la nef ont été en grande partie perdues lors des destructions de l'époque révolutionnaire. Elles sont essentiellement connues par des dessins, notamment les relevés de Gaignières. Le décor y était avant tout emblématique. Dans le chœur, en revanche, le décor illustre l'Apocalypse selon Saint Jean. Les vitraux s'y caractérisent par une polychromie très marquée avec un usage virtuose des verres colorés, allant des roses pastel et du Jean-Cousin aux rouges et aux bleus les plus denses. Les nombreuses scènes de flammes, notamment, sont traitées avec une maîtrise exceptionnelle de cet art.