Le Nez (Giacometti)
Bronze, 81 x 70 x 41 cm, 1947 (fondu en 1949, fpndation Giacometti, Paris.
En décembre 1946, Giacometti publie dans la revue suisse "Labyrinthe" un texte qui associe librement dans la tradition surréaliste des fragments de rêve et des faits réels et/ou imaginaires, actuels et anciens. Le cauchemar d'une araignée menaçante suspendue par un fil au plafond s'y juxtapose au récit de la mort récente d'un voisin, qui lui avait brutalement remis en mémoire une autre mort dont il avait été témoin en 1921. Cet ancien souvenir revenait avec la puissance d'une hallucination, dans laquelle les morts envahissaient l'espace et menaçaient les vivants, devenus immobiles, bouche ouverte, yeux figés. Reprenant le dispositif de la "Boule suspendue" surréaliste où un espace est délimité par des lignes dessinant une cage, Giacometti en approfondit le caractère dérangeant en faisant déborder la pointe du nez hors du cadre. Le "Nez" y est suspendu comme l'énorme araignée brune de la description du rêve.
Comme l'a observé Agnès de la Beaumelle, le cou est traité comme une crosse de revolver et le nez devient un canon pointé sur le spectateur. Il existe deux versions en plâtre de cette oeuvre, celle polychrome exposée en 1948 à la galerie Pierre Matisse de New York, plus barbare d'aspect et plus proche de la sculpture océanienne (fondation Giacometti, Zurich) et celle aujourd'hui au Musée national d'art moderne de Paris, moins rocailleuse, au nez plus effilé, probablement exécutée vers 1949, lorsque Giacometti prépare trois expositions pour 1950, à New York, à Paris (repoussée à 1951) et à Bâle. C'est de cette deuxième version que Giacometti exécuta un troisième plâtre qui servit à la fonte en bronze à partir de 1964, d'abord pour la Fondation Maeght (inaugurée en 1964) et pour les expositions rétrospectives de Londres et de New York en 1965, montrant l'importance particulière que lui attachait Giacometti au sein de sa création (cf. fondation Giacometti).
Le Nez (Giacometti)
Bronze, 81 x 70 x 41 cm, 1947 (fondu en 1949, fpndation Giacometti, Paris.
En décembre 1946, Giacometti publie dans la revue suisse "Labyrinthe" un texte qui associe librement dans la tradition surréaliste des fragments de rêve et des faits réels et/ou imaginaires, actuels et anciens. Le cauchemar d'une araignée menaçante suspendue par un fil au plafond s'y juxtapose au récit de la mort récente d'un voisin, qui lui avait brutalement remis en mémoire une autre mort dont il avait été témoin en 1921. Cet ancien souvenir revenait avec la puissance d'une hallucination, dans laquelle les morts envahissaient l'espace et menaçaient les vivants, devenus immobiles, bouche ouverte, yeux figés. Reprenant le dispositif de la "Boule suspendue" surréaliste où un espace est délimité par des lignes dessinant une cage, Giacometti en approfondit le caractère dérangeant en faisant déborder la pointe du nez hors du cadre. Le "Nez" y est suspendu comme l'énorme araignée brune de la description du rêve.
Comme l'a observé Agnès de la Beaumelle, le cou est traité comme une crosse de revolver et le nez devient un canon pointé sur le spectateur. Il existe deux versions en plâtre de cette oeuvre, celle polychrome exposée en 1948 à la galerie Pierre Matisse de New York, plus barbare d'aspect et plus proche de la sculpture océanienne (fondation Giacometti, Zurich) et celle aujourd'hui au Musée national d'art moderne de Paris, moins rocailleuse, au nez plus effilé, probablement exécutée vers 1949, lorsque Giacometti prépare trois expositions pour 1950, à New York, à Paris (repoussée à 1951) et à Bâle. C'est de cette deuxième version que Giacometti exécuta un troisième plâtre qui servit à la fonte en bronze à partir de 1964, d'abord pour la Fondation Maeght (inaugurée en 1964) et pour les expositions rétrospectives de Londres et de New York en 1965, montrant l'importance particulière que lui attachait Giacometti au sein de sa création (cf. fondation Giacometti).