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Retable de l'Agneau mystique, vu ouvert (Hubert et Jan Van Eyck)

Huile et bois de chêne (polyptique) 3,4 x 5, 2 m (ouvert), 1432, baptistère de la cathédrale saint Bavon, Gand (Belgique).

 

Le retable est composé d'un total de vingt-quatre panneaux encadrés, avec deux scènes différentes, selon sa position ouverte ou fermée, obtenue en repliant vers l'intérieur les panneaux situés à ses extrémités.

 

Le registre supérieur de l'intérieur représente, en rouge, le Christ-Roi, en pontife suprême, réconciliateur de l'humanité avec le Créateur, siègeant entre la Vierge Marie et saint Jean-Baptiste. À droite et à gauche, se trouvent deux panneaux représentant des anges musiciens, chantant et jouant d'instruments de musique.

 

Sur les panneaux extérieurs, Adam et Ève, le registre inférieur du panneau central représentant l'Adoration de l'Agneau de Dieu, par plusieurs groupes de personnes profondément absorbés dans le culte et la prière, tous éclairés par une colombe représentant l'Esprit saint.

 

Les trois panneaux supérieurs, au centre du retable, représentent un personnage trônant de face entre la Vierge Marie à sa droite et saint Jean-Baptiste à sa gauche. L'identité de ce personnage vêtu de rouge n'est pas clairement établie et a donné lieu à de nombreux débats. Selon plusieurs historiens de l'art, il s'agit du Christ en majesté, représenté sous les habits d'un grand prêtre, de Dieu le père, ou la sainte trinité représentée par une seule et même personne (le fait que le personnage porte une triple tiare pourrait, selon certains, conférer une certaine crédibilité à cette théorie).

 

Entourant les trois figures centrales, des anges sont donc représentés, les uns jouant de la musique et les autres chantant. Les vêtements, les instruments et le sol sont peints avec un souci du détail remarquable. Les hymnaires de l'époque fournissent des instructions sur la façon de représenter graphiquement chaque note, ce qui a permis au historiens de l'art — après une étude minutieuse du tableau — d'identifier les notes chantées par chaque ange d'après leurs expressions faciales. De même, l'orgue, devant lequel est assise sainte Cécile, a été peint avec un tel degré de détails que des musicologues ont été capables de recréer une copie conforme de l'instrument, il en est de même pour la harpe représentée derrière l'orgue.

 

Les panneaux supérieurs latéraux représentent Adam et Ève (à gauche et à droite respectivement), chacun d'eux tournés en direction des trois personnages centraux. Ils se couvrent de feuilles de vigne, et Ève tient dans sa main un fruit qui n'est pas la pomme traditionnelle, mais bien un etrog (en hébreu : אתרוג), un petit agrume également connu sous le nom de pomme d'Adam. Adam semble vouloir sortir du cadre, donnant au tableau un aspect tridimensionnel.

 

Au-dessus d'eux, on peut observer deux scènes en grisaille, la première représente Abel sacrifiant à Dieu le premier agneau de son troupeau et Caïn en agriculteur présentant au Seigneur, une partie de ses récoltes (au-dessus d'Adam) ; la seconde représente l'assassinat d'Abel par son frère Caïn avec une mâchoire d'âne parce que, selon la Bible, Caïn était jaloux que le Seigneur ait regardé l'offrande d'Abel avec faveur et qu'il ait rejeté la sienne. Van Eyck peint ces personnages tels des statues, donnant ainsi de la profondeur à l'image (cf. wikipédia).

 

 

 

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Uploaded on June 7, 2023