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Sanctuaire d'Hathor dans le temple funéraire d'Hatchepsout à Deir el-Bahari

Souvent représentée sous les traits d'une vache, la déesse Hathor porte le disque solaire entre ses cornes et est vénérée aussi bien par la famille royale (elle est la nourrice allaitant le pharaon) que par les gens du commun, dans les tombes desquels elle est décrite comme la "maîtresse de l'Ouest", accueillant le mort dans sa nouvelle vie. Cependant à Deir el-Bahari, la reine d'Hatchepsout tenait tout particulièrement à prouver cette filiation divine, légitimant ainsi sa position pharaonique. Ce n'est donc pas ici un pharaon qui tête sa mère, mais bien une pharaonne.

 

Lorsque Thoutmôsis II décède sans avoir eu de fils avec Hatchepsout, la succession revient à Thoutmôsis III, fils d'une épouse secondaire de son père, Iset. Etant alors âgé d'à peine 5 ans, cela ne fit pas l’unanimité, certains voyant la reine Hatchepsout comme l'héritière légitime, de nombreux autres étant plus en faveur d'un successeur mâle. Les prêtres d'Amon confirmèrent donc le trône au jeune prince Thoutmôsis III, mais donnèrent par contre la régence à sa belle-mère et tante Hatchepsout.

 

Mais très rapidement, la régente quitta ses parures d'Épouse divine pour arborer les ornements de Rê, les couronnes du Sud et du Nord étant notamment mêlées sur sa tête, et se fit donc couronner Pharaon avec l’appui du grand prêtre Hapouseneb qui dirigeait le haut clergé d'Amon. Elle associa toutefois Thoutmôsis III aux manifestations et décisions royales, dans un co-règne apparent, tout en le mettant à l’écart des affaires de l'État durant une vingtaine d'années, de -1 479 à -1 457 av. JC.

 

Depuis lors, Hatchepsout tint à être reconnue comme un Pharaon et non plus comme une femme avec robe-fourreau et couronne de reine, mais bien avec tous les attributs d'un pharaon : "Némès, uraeus (ou cobra) dressé sur le front, barbe postiche, titulature, sceptres, pagne court et queue de taureau fixée à la ceinture", ses très nombreuses statues la représentant désormais en homme, comme roi à part entière conférant la nature divine attachée à cette fonction. Hatchepsout cependant ne rejettait en rien sa nature féminine, les textes la désignant toujours comme femme (cf. egypte-eternelle.org, merci Olaf Tausch pour la photo).

 

 

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Uploaded on February 27, 2023
Taken on February 27, 2023