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Circuit des terrils coniques 74 et 74A de Loos-en-Gohelle

Plus hauts terrils d’Europe (186 m), dépassant le plus haut sommet de la Flandre le Mont Cassel (176 m), les terrils jumeaux 74 et 74A de Loos-en-Gohelle se situent sur la base du 11/19, ces chiffres faisant référence aux numéros des anciens puits de mine : 11 pour le chevalement métallique des années 1920 (construit en 1894, détruit pendant la Première guerre mondiale et reconstruit après) et 19 pour la tour de concentration en béton de 1960 (terril se prononce terri). Ces deux terrils couvrent 90 ha et contiennent 24 000 000 m³ de terres (schistes argileux métamorphiques de densité 2,5 par rapport à l’eau), ce qui représente une masse de près de 60 millions de tonnes. Leur particularité est aussi de se trouver à moins de 3 km du Louvre-Lens (cf. autourdulouvrelens.fr, merci Jérémy Jännick pour la photo).

 

Les mines de Lens s'installent sur le territoire de Loos-en-Gohelle en 1891 et commencent leurs activités en juin 1894. A l'issue de la Grande guerre, toutes les installations, ravagées par les Allemands, furent reconstruites. Un nouveau chevalement métallique de 45 m fut construit en 1925 en poutrelles à treillis.

A la nationalisation, il s'avère obligatoire de concentrer sur un puits la multitude de fosses du groupe de Lens. Au nord, c'est le 18/18bis qui concentre les charbons maigres, le 19 concentrera les charbons gras. Il sera foncé par les Houillères du Nord-Pas-de-Calais à côté du puits 11, car le siège occupe une position centrale dans le groupe. Le fonçage débute en 1954 à 6,65 m de diamètre pour équiper le puits de 2 compartiments. En 1957, le puits atteint 585 m, mais l'extraction se fera d'abord à la côte -475 en 1960. Le chevalement du 19 est une tour en béton de 66 m pesant 10000 tonnes. La salle des machines se trouve au sommet avec 2 machines d'extraction de 4400 CV. Les cages de chacun des puits sont équipées de 4 plateaux contenant chacun une berline de 3 000 litres. Un lavoir traitant les gros calibres est installé sur place. Dès 1960, les différentes fosses sont concentrées sur le 19 (2,3,4 et 9), ces fosses cessant d'extraire mais assurent l'aérage et le service. En 1966, c'est au tour de la fosse 12. L'extraction passe de -475m à -585m en 1966. En 1971, le puits est accroché à -710m. La mise à terril est effectuée par un convoyeur à bande pour remplacer les skips. En 1973, la fosse 7 de Liévin est elle aussi concentrée sur le 19. Les puits de service du 19 sont remblayés au fur et à mesure de leur inutilité. Le 19 s'arrête le 31 janvier 1986. Le puits 11, profond de 852 m, et le puits 19, profond de 815 m, sont remblayés en 1987. Le lavoir a été détruit, mais la quasi totalité des installations sont encore visibles (cf.patrimoine-minier.fr).

 

Dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, 339 terrils sont recensés (51 figurent sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, depuis 2012, avec d'autres éléments du patrimoine minier) et pour beaucoup numérotés. Si certains terrils sont coniques (construits par déversements verticaux), il en existe aussi des plats (ou tronqués, autres noms : terrasse ou verse), des tabulaires (en plateau), des mixtes ou encore des terrils cavaliers (terrils plats utilisés pour installer des voies ferrées). Cependant beaucoup de terrils ayant été exploités, relativement peu ont complètement disparu (cf. wikipédia).

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Uploaded on January 14, 2022
Taken on January 14, 2022