La Madone du village (Chagall)
Huile sur toile, 102 x 98 cm, 1938-1942, musée Thyssen Bornemisza, Madrid.
Pendant les années de l’holocauste juif, Marc Chagall a peint de nombreuses scènes religieuses tirées de la tradition chrétienne. Il a peint une toile sur La Crucifixion blanche en 1938 et la même année en a commencé une autre sur la Madone du village. En 1940, alors qu’il vivait temporairement dans la ville provençale de Gordes, où il s’était enfui pour échapper à l’avancée nazie, il continua à travailler sur cette toile et en a repeint quelques zones déjà esquissées. La peinture n’a été entièrement achevée qu’en 1942, alors que le peintre séjournait à New York.
Chagall vivait depuis longtemps en France chrétienne et avait absorbé les divers éléments chrétiens de la Madone à l’Enfant lorsqu’il a peint La Madone du village. La Vierge Marie porte tendrement un enfant dans ses bras comme dans les nombreuses peintures des Madones de l’histoire. Mais Chagall, en tant que Juif, avait dans sa tête sa propre Madone. Si nous regardons attentivement la figure de celle-ci, elle porte les traits de son épouse Bella, habillée en blanc avec sa fille Ida, Chagall l'embrassant d’en haut.
Ici la vierge Marie couvre presqu’entièrement le côté droit de la peinture. Elle apparaît dans sa robe blanche et son voile immaculés, semblant se présenter comme la médiatrice, un trait d’union entre le ciel et la terre. Les zones de couleur vont du noir en bas au bleu au centre, avec une teinte dorée joyeuse en haut. Le village en forme de sphère qui apparaît en bas à gauche n’est pas Nazareth mais Vitebsk, le village natal de Chagall complètement en noir. C’est la nuit et une seule bougie apporte la lumière de la Madone. Apparaissant la nuit, comme le sauveur féminin d’un village torturé.
Au centre du tableau, se trouve le ciel bleu avec ses nuages cachant ombres et mystère, ainsi que deux anges : un bleu d’azur avec les bras croisés sur sa poitrine et un blanc jouant du clairon. En haut, dans la lumière du soleil, les personnages terrestres et divins symbolisent peut-être la crèche de la Nativité transfigurée. De gauche à droite se trouvent : l’amoureux au bouquet de fleurs, le bœuf ou la vache au violon, l’ange et la chanteuse. Le résultat est très lyrique faisant de La Madone du Village est un poème en couleur (cf. freresfranciscains.ca).
La Madone du village (Chagall)
Huile sur toile, 102 x 98 cm, 1938-1942, musée Thyssen Bornemisza, Madrid.
Pendant les années de l’holocauste juif, Marc Chagall a peint de nombreuses scènes religieuses tirées de la tradition chrétienne. Il a peint une toile sur La Crucifixion blanche en 1938 et la même année en a commencé une autre sur la Madone du village. En 1940, alors qu’il vivait temporairement dans la ville provençale de Gordes, où il s’était enfui pour échapper à l’avancée nazie, il continua à travailler sur cette toile et en a repeint quelques zones déjà esquissées. La peinture n’a été entièrement achevée qu’en 1942, alors que le peintre séjournait à New York.
Chagall vivait depuis longtemps en France chrétienne et avait absorbé les divers éléments chrétiens de la Madone à l’Enfant lorsqu’il a peint La Madone du village. La Vierge Marie porte tendrement un enfant dans ses bras comme dans les nombreuses peintures des Madones de l’histoire. Mais Chagall, en tant que Juif, avait dans sa tête sa propre Madone. Si nous regardons attentivement la figure de celle-ci, elle porte les traits de son épouse Bella, habillée en blanc avec sa fille Ida, Chagall l'embrassant d’en haut.
Ici la vierge Marie couvre presqu’entièrement le côté droit de la peinture. Elle apparaît dans sa robe blanche et son voile immaculés, semblant se présenter comme la médiatrice, un trait d’union entre le ciel et la terre. Les zones de couleur vont du noir en bas au bleu au centre, avec une teinte dorée joyeuse en haut. Le village en forme de sphère qui apparaît en bas à gauche n’est pas Nazareth mais Vitebsk, le village natal de Chagall complètement en noir. C’est la nuit et une seule bougie apporte la lumière de la Madone. Apparaissant la nuit, comme le sauveur féminin d’un village torturé.
Au centre du tableau, se trouve le ciel bleu avec ses nuages cachant ombres et mystère, ainsi que deux anges : un bleu d’azur avec les bras croisés sur sa poitrine et un blanc jouant du clairon. En haut, dans la lumière du soleil, les personnages terrestres et divins symbolisent peut-être la crèche de la Nativité transfigurée. De gauche à droite se trouvent : l’amoureux au bouquet de fleurs, le bœuf ou la vache au violon, l’ange et la chanteuse. Le résultat est très lyrique faisant de La Madone du Village est un poème en couleur (cf. freresfranciscains.ca).