Back to photostream

Le Zouave (Modigliani)

Huile sur toile, 61 x 46 cm, 1918.

 

"Il y avait deux fronts (dira Jean Cocteau) [...] C’était un perpétuel aller et retour… entre ce front de la guerre et le front de la guerre de l’art à Montparnasse, et c’est là que j’ai connu tous les hommes qui m’ont aidé à sortir de cette fameuse droite où je vivais. [...] J’ai été vers ce qui me semblait la vie intense, j’ai été vers Picasso, j’ai été vers Modigliani, vers Satie, vers tous ces jeunes gens qui devaient apparaître ensuite et qu’on appelle “les Six”... ».

 

Lors de la mobilisation d'août 1914, Modigliani veut s'engager, mais ses problèmes pulmonaires empêchent son incorporation. Il reste un peu isolé dans Montparnasse, malgré le retour des réformés pour blessures graves : Braque, Kisling, Cendrars, Apollinaire, Léger, Zadkine… Contrairement à celles de Picasso, Dufy, La Fresnaye ou des expressionnistes allemands, ses œuvres ne comportent aucune allusion à la guerre, même quand il peint un soldat en uniforme, cf. le présent tableau du Zouave.

 

Le peintre André Hébuterne (1894-1992), frère de Jeanne, est quant à lui appelé au front en 1914 et ne reviendra qu'à la fin de la guerre comme lui. Son attitude vis à vis de Modigliani est compliquée puisque ce dernier est juif et lui-même antisémite, qu'il désapprouve sa liaison avec sa soeur et qu'il n'a pas fait la guerre. Ce qui fait que lors de sa mort en janvier 1920 et celui de sa soeur après son suicide, il ait refusé d'accueillir le corps de cette dernière dans la demeure familiale, comme son père l'avait déjà fait pour celui de Modigliani (cf. wikipédia).

935 views
3 faves
3 comments
Uploaded on April 30, 2020