Portrait de Maurice Utrillo (Modigliani)
Crayon noir (deux déchirures dans le bas dues à la pression trop forte de la main de l'artiste), 42 x 25 cm, 5 septembre 1919.
Ce serait dans un petit bougnat de la rue Lepic que Modigliani rencontra pour la première fois Maurice Utrillo (il a logé et eu un atelier à différents endroits de Montmartre de 1906 à 1909, notamment rue de la Grande-Chaumière avec un atelier dans le maquis de Montmartre, rue Caulaincourt, près du Bateau-Lavoir où il rencontre d'autres artistes, et 7 place Jean-Baptiste Clément, avant d'aller quatre ans après au 14 de la cité Falguière à Montparnasse). Celui qu’on surnommait Maumau (ou Litrio !) était de nouveau complètement ivre et le tenancier refusait de lui servir un nouveau verre de vin à quelques sous. L’artiste italien, dans sa démesure légendaire, intervient en achetant au tavernier 2 litrons de piquette et invite le peintre montmartrois à le suivre jusqu’au square Saint-Pierre. Ils y menèrent un tel tapage que la police de la place de Dancourt dut intervenir et les enferma au poste, le temps de dégriser complètement (cf. amis-de-modigliani.net).
"Un jour, Utrillo entra en trombe. Il s'était sauvé. C'était toujours chez Rosalie (ce petit restaurant où on mangeait du poisson). Celle-ci avait acheté une palette et des couleurs, comme Utrillo ne pouvait jamais être empêché de peindre. Aussitôt il se mit à l'oeuvre, mais comme n'y avait que le mur il le peignit... J'étais très étonné de ce visage. Il était entré comme une espèce d'heureux dieu jaune à barbe, d'époque alexandrine. Il parlait avec éclat, sans crier, grassement et métalliquement. Modigliani fit son portrait et Utrillo celui de Modigliani. C'est Abddul Wahab qui a ces précieuses images" (cf. Cingria Portraits, édition L'Age d'Homme, 1994. Mais le dessin est daté de 1919 quand cet épisode remonte à 1917).
Utrillo, après sept mois d'internement à Aulnay-sous-Bois, débarque chez Modigliani. S'ensuivent trois jours de beuverie ininterrompue pendant lesquels les deux peintres ne dessoûlent pas et s'amusent à peindre un mur chez Rosalie, le restaurant favori de Modigliani rue Campagne Première. Modigliani admirait le peintre Utrillo, qui était son compagnon de cuite favori. En 1919, Utrillo étant en internement volontaire à Picpus, Léopold Zborowski paye sa pension mensuelle et lui rend visite, ainsi que Lunia Czechowska et Modigliani. Ce dernier, rentré de Nice, retrouve Utrillo pour leurs virées nocturnes lors des permissions de sortie de ce dernier. Utrillo sort le 27 septembre avant d'être réinterné le 10 octobre par Utter. Lunia Czechowska, une jeune polonaise qui vivait chez les Zborowski et gardait la petite fille de Modigliani se rappelle dans ses souvenirs de leurs libations (publiés dans A. Ceroni : Amedeo Modigliani Peintre", Milan, 1958, ed. del Milione) : "On les entendait arriver tard dans la nuit, tous les deux cuits par le vin, chantonnant et rigolant au coin de la rue. Amedeo restait en bas dans la rue pendant des heures, et ça me faisait mal au coeur de le voir si malheureux".
Portrait de Maurice Utrillo (Modigliani)
Crayon noir (deux déchirures dans le bas dues à la pression trop forte de la main de l'artiste), 42 x 25 cm, 5 septembre 1919.
Ce serait dans un petit bougnat de la rue Lepic que Modigliani rencontra pour la première fois Maurice Utrillo (il a logé et eu un atelier à différents endroits de Montmartre de 1906 à 1909, notamment rue de la Grande-Chaumière avec un atelier dans le maquis de Montmartre, rue Caulaincourt, près du Bateau-Lavoir où il rencontre d'autres artistes, et 7 place Jean-Baptiste Clément, avant d'aller quatre ans après au 14 de la cité Falguière à Montparnasse). Celui qu’on surnommait Maumau (ou Litrio !) était de nouveau complètement ivre et le tenancier refusait de lui servir un nouveau verre de vin à quelques sous. L’artiste italien, dans sa démesure légendaire, intervient en achetant au tavernier 2 litrons de piquette et invite le peintre montmartrois à le suivre jusqu’au square Saint-Pierre. Ils y menèrent un tel tapage que la police de la place de Dancourt dut intervenir et les enferma au poste, le temps de dégriser complètement (cf. amis-de-modigliani.net).
"Un jour, Utrillo entra en trombe. Il s'était sauvé. C'était toujours chez Rosalie (ce petit restaurant où on mangeait du poisson). Celle-ci avait acheté une palette et des couleurs, comme Utrillo ne pouvait jamais être empêché de peindre. Aussitôt il se mit à l'oeuvre, mais comme n'y avait que le mur il le peignit... J'étais très étonné de ce visage. Il était entré comme une espèce d'heureux dieu jaune à barbe, d'époque alexandrine. Il parlait avec éclat, sans crier, grassement et métalliquement. Modigliani fit son portrait et Utrillo celui de Modigliani. C'est Abddul Wahab qui a ces précieuses images" (cf. Cingria Portraits, édition L'Age d'Homme, 1994. Mais le dessin est daté de 1919 quand cet épisode remonte à 1917).
Utrillo, après sept mois d'internement à Aulnay-sous-Bois, débarque chez Modigliani. S'ensuivent trois jours de beuverie ininterrompue pendant lesquels les deux peintres ne dessoûlent pas et s'amusent à peindre un mur chez Rosalie, le restaurant favori de Modigliani rue Campagne Première. Modigliani admirait le peintre Utrillo, qui était son compagnon de cuite favori. En 1919, Utrillo étant en internement volontaire à Picpus, Léopold Zborowski paye sa pension mensuelle et lui rend visite, ainsi que Lunia Czechowska et Modigliani. Ce dernier, rentré de Nice, retrouve Utrillo pour leurs virées nocturnes lors des permissions de sortie de ce dernier. Utrillo sort le 27 septembre avant d'être réinterné le 10 octobre par Utter. Lunia Czechowska, une jeune polonaise qui vivait chez les Zborowski et gardait la petite fille de Modigliani se rappelle dans ses souvenirs de leurs libations (publiés dans A. Ceroni : Amedeo Modigliani Peintre", Milan, 1958, ed. del Milione) : "On les entendait arriver tard dans la nuit, tous les deux cuits par le vin, chantonnant et rigolant au coin de la rue. Amedeo restait en bas dans la rue pendant des heures, et ça me faisait mal au coeur de le voir si malheureux".