Berthe Morisot à l'éventail (Manet)
Huile sur toile, 61 x 50 cm, 1874, musée des Beaux-Arts, Lille.
Berthe Morisot est ici représentée de trois-quarts, digne et fière, le bras gauche replié dans un geste spontané. Contrairement à ses autres portraits, elle ne regarde déjà plus le peintre. Ce dernier portrait est de fait réalisé en une année particulière. Celle du mariage de Berthe Morisot (cf. l'alliance qui l'annonce) avec Eugène Manet (frère de l’artiste) et aussi l’année de la première exposition impressionniste, en marge du Salon officiel. La révolution de l’art moderne est en marche, et le peintre et son modèle en sont deux figures de proue.
Le noir domine et deviendra la signature de Manet. Le regard est franc, profond, sensuel aussi. "Ses yeux […] étaient presque trop vastes, et si puissamment obscurs que Manet […], pour en fixer toute la force ténébreuse et magnétique, les a peints noirs au lieu de verdâtres qu’ils étaient" (cf. Paul Valéry). La jeune femme vêtue de noir est en deuil, suite au décès de son père, cette année-là. L’éventail souligne sa féminité ainsi que l’élégance de ses longues mains d’artiste. L’objet rappelle à quel point Manet admira les maîtres de la peinture espagnole que sont Vélasquez ou Goya. Le décor est sobre pour ne pas distraire l’œil. Un motif végétal rappelle le style japonisant très prisé à l’époque. Le ruban de velours attaché au cou et la dentelle noire au col et au poignet soulignent la pâle et délicate carnation du modèle (cf. musée de Lille).
Berthe Morisot à l'éventail (Manet)
Huile sur toile, 61 x 50 cm, 1874, musée des Beaux-Arts, Lille.
Berthe Morisot est ici représentée de trois-quarts, digne et fière, le bras gauche replié dans un geste spontané. Contrairement à ses autres portraits, elle ne regarde déjà plus le peintre. Ce dernier portrait est de fait réalisé en une année particulière. Celle du mariage de Berthe Morisot (cf. l'alliance qui l'annonce) avec Eugène Manet (frère de l’artiste) et aussi l’année de la première exposition impressionniste, en marge du Salon officiel. La révolution de l’art moderne est en marche, et le peintre et son modèle en sont deux figures de proue.
Le noir domine et deviendra la signature de Manet. Le regard est franc, profond, sensuel aussi. "Ses yeux […] étaient presque trop vastes, et si puissamment obscurs que Manet […], pour en fixer toute la force ténébreuse et magnétique, les a peints noirs au lieu de verdâtres qu’ils étaient" (cf. Paul Valéry). La jeune femme vêtue de noir est en deuil, suite au décès de son père, cette année-là. L’éventail souligne sa féminité ainsi que l’élégance de ses longues mains d’artiste. L’objet rappelle à quel point Manet admira les maîtres de la peinture espagnole que sont Vélasquez ou Goya. Le décor est sobre pour ne pas distraire l’œil. Un motif végétal rappelle le style japonisant très prisé à l’époque. Le ruban de velours attaché au cou et la dentelle noire au col et au poignet soulignent la pâle et délicate carnation du modèle (cf. musée de Lille).