Entretien particulier
- Et alors...on est pas bien, là, au soleil sur la montagne et tous les deux, l'âne?
- Pour être franc, c'est pas mal mais je préfère quand même ma condition spectrale et littéraire. Question de légèreté et d'agilité.
- Ah oui? J'aurais cru que ce changement de rôle plus...concret et physique serait plus enthousiasmant. D'autant que tu as fait craquer tout le monde ici. Et puis toi qui avais tellement envie de nous aider...
- Oui, ça partait d'un bon sentiment, je te remercie de la transformation, mais maintenant que j'ai aidé, tu peux pas me rendre ma liberté?
- Pas tout de suite! Prends le temps...respire! Profite de la belle nature que tu as autour de toi et du privilège d'être face à un glacier qui disparaît progressivement. Une sorte de fantôme en devenir.
- Tu dis ça avec une tristesse dans la voix qui me remue jusqu'au fond des entrailles...Toi, ça va pas! Qu'est-ce qui te tracasse? Il fait pourtant beau aujourd'hui et les rushs, le tournage, tout s'est très bien passé. Tu vas pouvoir montrer ton travail comme tu le souhaitais.
- Oui, mais...parfois je voudrais pouvoir rester là. Sans redescendre ni devoir reprendre le cours ordinaire des choses. Juste être là...face à la nature. Rien d'autre qu'elle et moi.
- Ne me dis pas que tu veux jouer l'ermite glaciaire à ton âge. Et puis pourquoi un ton aussi dramatique? Qu'est-ce que tu lisais?
- Un vieux truc d'Alfred de Musset.
- Ah mais ça m'intéresse, ça, c'est mon époque. Et l'Alfred, je l'ai rencontré en personne.
- Nooooon?
- Aussi vrai que je te vois!
Nous nous étions découverts clients d'un lieu un peu mal famé mais hautement sympathique. Et c'est par son entremise que j'ai rencontré George Sand chez elle.
- Eh bien...quelle aventure!
Tu as raconté ça à Françoise?
- Oui et non...certaines choses ne sont audibles que par d'autres hommes, si tu vois ce que je veux dire!
- Ooooooooooh! Eh bien, je ne m'étonne plus de lire certaines réparties. Dis voir, François, ce ne serait pas toi, le comte qui a inspiré Musset dans "il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée"?
- Hummmmm...je ne répondrai pas à cette indiscrète question.
- Allons, nous sommes entre doubles...tu peux bien me le dire à moi tout seul...je ne le répéterai à personne.
- Non, n'insiste pas! Sinon je vais braire et me plaindre à Françoise que tu me tyrannises.
- Tu n'oserais pas! Vu tout ce que nous partageons depuis deux ans, nous sommes copains...
- Mouais, c'est toi qui le dis...je ne suis pas sûr qu'un véritable ami me transformerait en âne angora, ni en porteur de guitare.
- Attends voir...si je me souviens du tour que tu nous as joué en nous envoyant en 1954 chanter du Rossini, moi, Reyn et les deux Simon et tout ça au débotté encore il y a quelques mois, il était naturel que je te renvoie l'ascenseur avec mes propres pouvoirs magiques!
- Donc tu es adepte de la vengeance à la petite semaine?
Là, tu me déçois...je te pensais plus intelligent que ça!
- Non...il ne s'agit pas de vengeance, mais d'un moyen d'obtenir peut-être quelque chose de plus...
- Oh, je te vois venir...tu veux forcer Françoise à t'écrire la suite du conte plus vite en te servant de moi. Alors, ce n'est pas ce vieil Alfred que tu lis. C'est ton pote Phiphi les bons tuyaux...n'est-ce pas? Allez avoue!
- J'avoue, c'est le dernier opus de Philippe. Et j'adore son idée de Double Nelson. Une stratégie intéressante pour dresser les insoumises.
- Peut-être mais à double tranchant. Et puis à quoi bon se faire du mal quand on s'aime? Moi, je ne ferai jamais ça à mon auteure.
- Evidemment, tu es en sa présence en complète dévotion. A croire que tu l'aimes plus que ton Elise.
- Ah non! Elise, c'est Elise. Françoise, c'est...ma... respiration. Un peu comme toi quand tu fais une randonnée montagne.
- Quelle comparaison! C'est bien ce que je dis: tu es amoureux! Et comme pour elle tu es l'inspiration, autant dire que vous ne respireriez pas l'un sans l'autre.
- Mais non...tu mélanges tout!
L'écriture est une chose, les sentiments, une autre.
- Ben voyons...parfois les deux se conjuguent très bien. Et je vais te le prouver, tout âne que tu es. Convoque ton auteure en disant que je te martyrise et si elle se précipite pour te sauver, je verrai à vos têtes ce qu'il en est réellement.
- Méfies-toi...à jouer les magiciens enquêteurs, tu pourrais finir par nous brouiller avec celle qui détient la clé de toutes nos aventures.
- Ne t'inquiète pas! Je n'irai pas la fâcher jusque là...Mais vu son moral et ses soucis, elle a besoin d'un petit tour de manivelle.Tu promets de jouer le jeu?
- Oui, à condition que tu sois gentil avec elle...Je ne veux pas la retrouver après, encore plus triste qu'elle ne l'est actuellement.
- Je te le promets, sur mon honneur!
Et c'est ainsi que je me suis faite piéger début septembre. Ahlala ces garçons...ils sont terribles quand ils s'y mettent!
Mais les filles savent parfois leur répondre aussi. Je ne sais pas plus que Stephan si François a servi ou pas de modèle au personnage du comte de la pièce d'Alfred de Musset, mais je pense que George Sand fut sans aucun doute, celle qui inspira le personnage de la marquise. Une variation 19ème du double Nelson de Phiphi.
Voyez plutôt:
www.youtube.com/watch?v=5zh1Znk_vfI
Entretien particulier
- Et alors...on est pas bien, là, au soleil sur la montagne et tous les deux, l'âne?
- Pour être franc, c'est pas mal mais je préfère quand même ma condition spectrale et littéraire. Question de légèreté et d'agilité.
- Ah oui? J'aurais cru que ce changement de rôle plus...concret et physique serait plus enthousiasmant. D'autant que tu as fait craquer tout le monde ici. Et puis toi qui avais tellement envie de nous aider...
- Oui, ça partait d'un bon sentiment, je te remercie de la transformation, mais maintenant que j'ai aidé, tu peux pas me rendre ma liberté?
- Pas tout de suite! Prends le temps...respire! Profite de la belle nature que tu as autour de toi et du privilège d'être face à un glacier qui disparaît progressivement. Une sorte de fantôme en devenir.
- Tu dis ça avec une tristesse dans la voix qui me remue jusqu'au fond des entrailles...Toi, ça va pas! Qu'est-ce qui te tracasse? Il fait pourtant beau aujourd'hui et les rushs, le tournage, tout s'est très bien passé. Tu vas pouvoir montrer ton travail comme tu le souhaitais.
- Oui, mais...parfois je voudrais pouvoir rester là. Sans redescendre ni devoir reprendre le cours ordinaire des choses. Juste être là...face à la nature. Rien d'autre qu'elle et moi.
- Ne me dis pas que tu veux jouer l'ermite glaciaire à ton âge. Et puis pourquoi un ton aussi dramatique? Qu'est-ce que tu lisais?
- Un vieux truc d'Alfred de Musset.
- Ah mais ça m'intéresse, ça, c'est mon époque. Et l'Alfred, je l'ai rencontré en personne.
- Nooooon?
- Aussi vrai que je te vois!
Nous nous étions découverts clients d'un lieu un peu mal famé mais hautement sympathique. Et c'est par son entremise que j'ai rencontré George Sand chez elle.
- Eh bien...quelle aventure!
Tu as raconté ça à Françoise?
- Oui et non...certaines choses ne sont audibles que par d'autres hommes, si tu vois ce que je veux dire!
- Ooooooooooh! Eh bien, je ne m'étonne plus de lire certaines réparties. Dis voir, François, ce ne serait pas toi, le comte qui a inspiré Musset dans "il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée"?
- Hummmmm...je ne répondrai pas à cette indiscrète question.
- Allons, nous sommes entre doubles...tu peux bien me le dire à moi tout seul...je ne le répéterai à personne.
- Non, n'insiste pas! Sinon je vais braire et me plaindre à Françoise que tu me tyrannises.
- Tu n'oserais pas! Vu tout ce que nous partageons depuis deux ans, nous sommes copains...
- Mouais, c'est toi qui le dis...je ne suis pas sûr qu'un véritable ami me transformerait en âne angora, ni en porteur de guitare.
- Attends voir...si je me souviens du tour que tu nous as joué en nous envoyant en 1954 chanter du Rossini, moi, Reyn et les deux Simon et tout ça au débotté encore il y a quelques mois, il était naturel que je te renvoie l'ascenseur avec mes propres pouvoirs magiques!
- Donc tu es adepte de la vengeance à la petite semaine?
Là, tu me déçois...je te pensais plus intelligent que ça!
- Non...il ne s'agit pas de vengeance, mais d'un moyen d'obtenir peut-être quelque chose de plus...
- Oh, je te vois venir...tu veux forcer Françoise à t'écrire la suite du conte plus vite en te servant de moi. Alors, ce n'est pas ce vieil Alfred que tu lis. C'est ton pote Phiphi les bons tuyaux...n'est-ce pas? Allez avoue!
- J'avoue, c'est le dernier opus de Philippe. Et j'adore son idée de Double Nelson. Une stratégie intéressante pour dresser les insoumises.
- Peut-être mais à double tranchant. Et puis à quoi bon se faire du mal quand on s'aime? Moi, je ne ferai jamais ça à mon auteure.
- Evidemment, tu es en sa présence en complète dévotion. A croire que tu l'aimes plus que ton Elise.
- Ah non! Elise, c'est Elise. Françoise, c'est...ma... respiration. Un peu comme toi quand tu fais une randonnée montagne.
- Quelle comparaison! C'est bien ce que je dis: tu es amoureux! Et comme pour elle tu es l'inspiration, autant dire que vous ne respireriez pas l'un sans l'autre.
- Mais non...tu mélanges tout!
L'écriture est une chose, les sentiments, une autre.
- Ben voyons...parfois les deux se conjuguent très bien. Et je vais te le prouver, tout âne que tu es. Convoque ton auteure en disant que je te martyrise et si elle se précipite pour te sauver, je verrai à vos têtes ce qu'il en est réellement.
- Méfies-toi...à jouer les magiciens enquêteurs, tu pourrais finir par nous brouiller avec celle qui détient la clé de toutes nos aventures.
- Ne t'inquiète pas! Je n'irai pas la fâcher jusque là...Mais vu son moral et ses soucis, elle a besoin d'un petit tour de manivelle.Tu promets de jouer le jeu?
- Oui, à condition que tu sois gentil avec elle...Je ne veux pas la retrouver après, encore plus triste qu'elle ne l'est actuellement.
- Je te le promets, sur mon honneur!
Et c'est ainsi que je me suis faite piéger début septembre. Ahlala ces garçons...ils sont terribles quand ils s'y mettent!
Mais les filles savent parfois leur répondre aussi. Je ne sais pas plus que Stephan si François a servi ou pas de modèle au personnage du comte de la pièce d'Alfred de Musset, mais je pense que George Sand fut sans aucun doute, celle qui inspira le personnage de la marquise. Une variation 19ème du double Nelson de Phiphi.
Voyez plutôt:
www.youtube.com/watch?v=5zh1Znk_vfI